Crise énergétique : les imprimeurs, fatigués et stressés

Elhadj Mohamed Diarra est imprimeur de père en fils. Il est 17 heures ce 6 février 2024. Devant son atelier installé à Bamako-Coura, en Commune III du District de Bamako, quelques jeunes font du thé et discutent. Dans l’atelier plongé dans l’obscurité, les machines sont silencieuses. « Nous n’avons pas d’électricité depuis ce matin. Et sans électricité impossible de travailler ». Responsable de « Paperasse Services Sarl » depuis 2007, Monsieur Diarra vit des moments difficiles avec ses deux employés permanents et quelques saisonniers, dont des neveux qui viennent travailler quand ils ne vont pas à l’école.

Déjà confronté à la rareté des commandes, il doit affronter les délestages intempestifs qui menacent sérieusement son activité. « C’est difficile », soupire-t-il. Mais « si tu as perçu des acomptes, tu ne peux pas faire autrement ». Obligé d’honorer les rares commandes qu’il décroche, il reste souvent à l’atelier jusqu’à 2 heures du matin. « Je suis fatigué et stressé », avoue-t-il. Désormais, pour exécuter des commandes qu’il pouvait terminer en une journée, il lui faut une semaine ou dix jours. Même s’il fait souvent appel à un ou deux employés dans la nuit, il ne peut le faire tout le temps. Parce que ces derniers, qui viennent tous les matins, restent jusqu’en fin de journée sans rien faire, faute d’électricité.

Sérieusement perturbée, son activité dépend totalement de l’énergie fournie par la société EDM-SA, parce qu’il ne peut s’acheter un groupe capable de supporter les charges de ses machines. L’absence d’un programme de délestages plonge Monsieur Diarra dans « l’incertitude et le stress ». Souvent obligé de faire appel à d’autres ressources pour soutenir son activité d’imprimerie, M. Diarra espère tenir, « en bon croyant ». Mais son souhait le plus ardent est une solution rapide à cette crise énergétique qui dure.

Diversifier les sources d’énergie : une solution à long terme

Le secteur de l’électricité au Mali est marqué par une forte dépendance à l’importation de carburants pour la production thermique. Selon une étude du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en 2020 la capacité de production électrique était de 1024,92 MW, dont 835 MW pour l’ensemble d’EDM SA. Le thermique représentait 69%, pour 26,8% d’hydroélectrique et 4,2% de solaire.

En 2020, le Mali avait un taux d’électrification de 50,56% à l’échelle nationale – 96% en milieu urbain et 21,12% en milieu rural. Cela se traduisait par 10,24 millions de personnes ayant accès à l’électricité contre 10,01 millions n’y ayant pas accès. En milieu rural, 8,79 millions de personnes n’avaient pas accès à l’électricité.

Coûts et risques élevés

Malgré un potentiel important en ressource solaire, les coûts d’investissements dans les mini-réseaux solaires PV ne sont pas concurrentiels par rapport au thermique, note le rapport. Ceci s’explique par les nombreux risques d’investissement dans le contexte. Il en résulte un coût plus élevé de l’électricité produite par les mini-réseaux solaires PV. Mais l’investissement dans des actions publiques d’atténuation des risques peut créer des économies importantes et favoriser la réalisation des objectifs du Mali en termes d’électrification rurale par le biais de mini-réseaux solaires à l’horizon 2030. Le coût moyen de l’électricité produite par les mini-réseaux pourrait diminuer de 83,2 centimes de dollars US à 51,1 centimes par Kwh grâce à l’atténuation des risques.

Au Mali, la consommation finale totale (CFT) d’énergie a été estimée à 5 511 Ktep. Les produits pétroliers ont représenté 20% de cette consommation finale, soit 12% de la consommation de produits pétroliers dans l’espace UEMOA. L’électricité représente 5% de  la CFT et 15% de la consommation d’électricité de la sous-région.

Selon la Commission de régulation de l’eau et de l’énergie (CREE), le coût moyen de l’électricité produite au Mali est inférieur à celui de la sous-région. En 2019, le tarif moyen de l’électricité par kilowatt était de 90 francs CFA pour un coût de production d’environ 120 francs. Un manque à gagner pour la société productrice qui est compensé par l’État en termes de subventions, même si celles-ci ne couvrent pas la totalité du gap, d’où des dettes importantes.

Ainsi, malgré des coûts initiaux d’installation élevés, l’énergie solaire présente la  meilleure option, compte tenu du potentiel de notre pays en la matière. Représentant 51% de la puissance installée d’EDM SA, l’hydroélectricité, qui constitue également une énergie propre, a cependant ses limites. Les changements climatiques et la baisse du niveau des précipitations incitent à opter pour d’autres sources, comme le solaire ou l’éolien.

Délestages : jusqu’à quand ?

De plusieurs heures dans la capitale à plusieurs jours dans certaines localités, les coupures d’électricité ont atteint une ampleur jamais égalée. Mettant à mal l’activité économique et provoquant la colère des consommateurs, ces délestages intempestifs sont devenus le lot quotidien des clients de la société Énergie du Mali (EDM). Entre absence d’investissements et mauvaise gestion généralisée, le bout du tunnel semble encore loin.

Dans une interview diffusée sur ORTM1, la chaîne nationale, le 24 octobre 2023, la ministre en charge de l’Énergie et de l’eau depuis le 1er juillet 2023 a tenté d’expliquer les nombreux délestages subis dans la fourniture de l’électricité.

Surfacturations, vols de carburants, pénuries organisées et autres fraudes, les pratiques malsaines au sein de la société chargée de la production et de la distribution de l’électricité ont atteint un niveau inquiétant, selon elle. La mauvaise gestion au sein d’EDM, qui est même devenue un instrument politique aux dires de la ministre, ne date pas de maintenant. Un véritable système où commerçants et travailleurs sont complices. Souvent, au lieu d’une facture, ce sont deux à trois qui ont été retrouvées pour un seul récépissé de réception.

Suite aux contrôles effectués, c’est un montant d’un milliard six cents millions de factures supplémentaires qui a été enregistré chez un seul fournisseur sur deux mois de vérification. Chez un autre, rien qu’en 2022 ce sont 52 factures supplémentaires pour un montant de 18 milliards de francs CFA qui ont été découvertes.

Les principaux fournisseurs auxquels EDM doit de l’argent sont ceux qui lui livrent des carburants et ceux qui lui fournissent de l’électricité. Pour une dette totale de 600 milliards de francs CFA et 800 fournisseurs.

Ce manque de rigueur généralisé a même entraîné un déficit de production qui a empiré au fil du temps, expliquant la dégradation actuelle. Selon la responsable du département, le fioul, plus économique, aurait été délaissé au profit du gasoil, exonéré et facilement détourné. Ainsi, entre Balingué, la centrale qui reçoit et distribue le carburant aux autres centrales du pays, « des quantités » importantes ont disparu, « des manquants qui se sont accumulés ». Jusqu’à 59 citernes en 4 jours.

Une déclaration qui a mis le feu aux poudres et fait bondir les syndicats. Lors d’une Assemblée générale suivie d’une conférence de presse, le 27 octobre 2023, les représentants des trois syndicats d’EDM ont contesté les propos de la ministre.

Arrêter l’hémorragie

Pour résoudre de façon urgente les problèmes et réduire les délestages, la ministre évoque quelques pistes. Des sanctions à l’encontre de ceux qui ont commis des fautes et l’identification de tous les protagonistes impliqués dans cette chaîne de fraude. Dans la foulée, Madame Bintou Camara a rencontré les opérateurs pétroliers le 30 octobre 2023. L’une des mesures adoptées est la « réduction drastique du nombre des fournisseurs », qui passe de 800 à 4 sociétés. « Dans un avenir proche », la première responsable du département de l’Énergie promet d’élaborer des contrats de management de la quantité de carburant livrée pour accentuer les contrôles dans ce domaine. Ce qui permettra en outre de faire du stockage et de prévenir les coupures, parce qu’il n’existe pas pour le moment de seuil d’alerte. Avec les promesses de livraison prochaine de carburant en provenance de Russie, la desserte pourrait s’améliorer, promettent également les autorités.

Les pertes de la société sont aussi financières et il y a un besoin pressant de mobiliser entièrement les recettes. Les problèmes de trésorerie au niveau d’EDM ne datent pas non plus de maintenant. En effet, plusieurs fois, pour payer les salaires, la société était obligée de faire des découverts à la banque, s’installant dans un cycle infernal d’endettement qui a atteint des sommets, confie un ancien agent.

EDM a donc besoin d’encaisser toutes ses factures, ce qui n’est pas encore le cas, notamment auprès des services de l’État, qui sont de grands consommateurs mais de mauvais payeurs.

Estimées à 20 milliards de francs CFA, les recettes mensuelles, dont 18 milliards servent à payer les fournisseurs et 2 milliards les salariés, doivent être améliorées, en même temps qu’une diminution des charges. Dont celles du personnel, estimé par la ministre à 2 500 travailleurs et environ 500 stagiaires. Un dernier chiffre contesté par les syndicats, qui dénoncent des recrutements inopportuns, surtout suscités par les autorités, ne reconnaissant que 15% de « part » dans le dernier recrutement.

Assumer les responsabilités

Refusant d’être les « responsables » de cette situation, les représentants du Syndicat national des Constructions civiles, des mines et de l’énergie (SYNACOME) se sont dits « touchés » par les propos de leur autorité de tutelle. « Nous sommes témoins que les gens travaillent à l’EDM. Nous sommes atteints lorsqu’on nous accuse d’être des voleurs. Nous ne sommes pas tous bien, mais ces propos nous ont touchés », a dit Baba Dao, Président du SYNACOME. Expliquant que leurs familles ainsi que des agents de terrain ont été mis en danger par les propos tenus, il propose comme solution le financement.

C’est au ministère de définir la vision qui va permettre d’assurer l’alimentation du pays en électricité. L’élément déclencheur de la situation que nous vivons aujourd’hui ne date pas de maintenant, explique un acteur du domaine. Si la définition de la politique (notamment du choix du mix énergétique) est le rôle de l’État, la fourniture de l’électricité, principalement dans les grandes villes, revient à l’EDM. L’AMADER et d’autres acteurs s’occupant d’autres aspects.

Malgré la forte demande, « EDM n’a pas intérêt à raccorder de nouveaux clients, parce que le prix de vente moyen de l’électricité est inférieur à son coût de production ». Chaque nouveau client est donc un trou de plus ajouté au déficit. Cependant, les pertes d’EDM augmentant, il faut s’interroger. Ce prix de revient est-il optimisé ? La plus grande part de l’énergie produite est thermique. Elle fonctionne à partir de carburant que nous importons et dont nous ne maîtrisons pas le prix. Le second problème est la mauvaise gestion d’EDM. « Il faut donc assainir et bien gérer le peu que nous avons », suggère-t-il. Le vol de carburant dénoncé est réel, poursuit-il. Le fait que beaucoup de travailleurs ont leurs propres sociétés qui sous-traitent des marchés est aussi une réalité, tout comme les surfacturations et bien d’autres choses. Des sociétés qui n’ont aucune expertise et se voient attribuer des marchés sur des fausses bases. Tout cela mis bout à bout ne peut qu’augmenter les charges. S’agissant du personnel, il doit aussi être optimisé, avec les compétences nécessaires. À EDM, il faut réduire les pertes techniques et commerciales. Parmi les mesures urgentes, il faut aussi envisager de contrôler la consommation afin d’éviter le gaspillage énergétique et réduire les pertes auprès des gros consommateurs, en mettant en place des « systèmes automatisés au lieu d’investir un milliard pour augmenter la capacité et réduire les gaspillages en investissant la moitié de cette somme », par exemple.

De janvier à septembre 2023, l’État assure avoir subventionné la société EDM à hauteur de 106 milliards, pour payer notamment ses fournisseurs. Il a également reconstitué son capital pour 146 milliards. Mais EDM est confrontée à des difficultés d’investissement dans ses installations de production, de transport et de distribution. La société, endettée et déficitaire, n’arrive pas non plus à s’autofinancer. Ses coûts de production d’énergie se situent entre 140 et 160 francs CFA le kWh, alors qu’elle le vend aux populations 90 francs CFA en moyenne. En février dernier, trois ministres, Abdoulaye Maïga, Alousséni Sanou et Lamine Seydou Traoré (alors ministre de l’Énergie) avaient été mobilisés par le gouvernement lors du Salon des investisseurs pour l’Énergie au Mali (SIEMA 2023), dans l’optique de plaider auprès des partenaires pour débloquer près de 600 milliards de francs CFA pour le Plan de Développement du sous-secteur de l’Électricité sur la période 2022 – 2026. L’activité de deux jours, qui a réuni plus de 200 participants, n’a finalement réussi à récolter que 50 milliards.

Aujourd’hui, si les autorités promettent moins de délestages, espérant qu’il n’y aura plus de ruptures dans la fourniture de carburant, elles invitent à la patience, car l’amélioration promise n’est pas encore au rendez-vous. Dans la capitale, la grogne monte, même si ses formes ne se dessinent pour l’heure pour la plupart que sur les réseaux sociaux.

EDM : lancement de l’opération « Yaffa » pour lutter contre la fraude

Pour mettre fin aux pratiques frauduleuses d’électricité qui lui coute 7 milliards de francs FCA par an selon ses estimations, Energie du Mali (EDM SA) change de paradigme dans sa lutte. Aux poursuites judiciaires et paiement de pénalités qui doivent être infligés aux fraudeurs l’entreprise essaye le pardon. Pour ce fait, elle instruit à tous ses clients dont les compteurs ne sont pas en règle, « parce qu’ayant fait l’objet d’interventions non autorisées par les services habilités de EDM », de se signaler. « EDM se fera le devoir de prendre les dispositions nécessaires techniques ou administratives pour procéder à la remise en conformité de l’anomalie, et cela sans contrepartie », rassure la Direction générale de la société dans son communiqué d’information. C’est dans le cadre de l’opération « Yaffa » (pardon) qui s’inscrit dans la dynamique de la campagne nationale de lutte contre la fraude lancée en février 2021 par le ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau. L’initiative consistera à « détecter et à régulariser tous les cas d’irrégularités ou autres anomalies sur les compteurs des clients et qui affichent des consommations non facturées ou anormalement basses ». L’opération va durer du 1er au 30 septembre prochain. Un mois durant lequel l’EDM promet la clémence à ses clients fraudeurs.

Bamako : Sit-in contre les coupures d’électricité

Plus d’une dizaine de personnes ont effectué un sit-in, jeudi 28 mai,  devant la direction générale de l’Energie Du Mali (EDM). Les manifestants ont exigé la fin des coupures intempestives d’électricité à Bamako depuis un certain temps. 

« EDM tue plus que le coronavirus », scandaient en chœur les manifestants, composés de consommateurs d’électricité en colère contre les coupures récurrentes d’électricité à Bamako.  « Je suis à Bacodjicoroni et je peux faire deux jours sans électricité. Et quand elle est enfin là, cinq minutes plus tard elle repart. Nos téléviseurs ainsi que nos réfrigérateurs en subissent lourdement les conséquences », tempête Amara Sylla, un manifestant.

« Nous attendons de l’EDM que les délestages cessent défensivement au Mali, pas uniquement  pour cette année. Sur les 24 h de la journée il est très rare d’avoir 10 heures d’électricité.  En ce 21ème siècle, que l’électricité et l’eau deviennent un luxe est inqualifiable », s’indigne Cheick Oumar Camara.

Le mouvement lance un appel à toute personne lésée ou ayant subi des dommages des coupures intempestives à déposer plainte pour avoir réparation. « On a des avocats qui sont déjà prêts pour défendre le dossier », rassure  Malick Konaté, journaliste et un des organisateurs du sit-in. 

La cellule de communication de l’EDM de son côté rassure que « pratiquement 50 % de la fourniture d’électricité est en passe d’être rétablie au niveau des quartiers de la Rive droite  et les techniciens donnent l’assurance qu’une semaine serait suffisante pour le retour à la normale ». 

Pour l’heure le Mouvement promet une autre manifestation plus grande en début de semaine prochaine si le délai donné par l’EDM n’est pas respecté. 

Boubacar Diallo

Payer ses factures à distance : bon ou mauvais plan ?

Le boom du paiement par téléphone mobile a révolutionné les habitudes de consommation des Maliens. L’un des services auxquels il donne accès est le règlement des factures d’eau et d’électricité, auquel de plus en plus d’usagers ont recours.

Si pour certains comme Ousmane Sissoko, gérant de glacier, « cela nous permet d’éviter de faire de longues files et nous aide à optimiser notre temps, en toute sécurité pour nous qui payons de grosses sommes ». En revanche, Siaka Keïta, entrepreneur en bâtiment, trouve que « cette innovation n’est pas encore parfaite car elle comporte trop d’erreurs. On peut vous couper alors que vous avez payé. Je préfère me déplacer pour payer ma facture et avoir mon reçu physique comme garantie ». Pour la SOMAGEP et EDM-SA, l’objectif est bien de faciliter les opérations de leurs clients en multipliant les canaux de paiement des factures, et ainsi limiter l’engorgement des guichets. Outre les factures post-payées, EDM-SA permet également de payer son crédit pour le compteur ISAGO par téléphone, de quoi parer aux pannes de crédit aux heures de fermeture des guichets. Un bémol cependant, l’incapacité d’ « éclater » le montant des factures physiques comme cela se pratique souvent au guichet, le client devant en payer la totalité. Toumani Koné, un client réticent au paiement à distance, lance un appel à toutes les structures concernées, afin « que ce type de paiement soit possible même à ceux qui paient leur factures de manière partielle ».

 

Aboubacar Sidibé

 

Marché de l’énergie : un besoin de réforme

Faut-il revoir la loi sur le monopole de la distribution de l’électricité détenu par Énergie du Mali (EDM) ? Pour beaucoup, la réponse est oui. À l’heure actuelle, seule la production de l’énergie par un tiers est autorisée par la législation malienne, la distribution et le transport restant la propriété exclusive d’EDM. Au moment de sa création, la société étatique avait la mainmise sur toute la chaîne. Ce n’est qu’à la fin des années 1990, après une privatisation, qu’une nouvelle loi est entrée en vigueur, celle-ci permettant à d’autres entreprises de se lancer dans la production d’énergie. Ces sociétés en question sont cependant tenues de vendre leur production à EDM, qui la distribue par la suite aux clients. « La demande et les villes croissent, et ce n’est pas la distribution qui coûte cher ce sont plutôt les centrales, et EDM n’a pas les moyens d’accroître sa production. C’est pour cette raison que des particuliers peuvent installer leurs unités de production », explique Jean-Marie Sangaré, entrepreneur dans le secteur, ancien cadre d’EDM et ex-ministre de la communication. Pour lui, tout doit être réformé. « Il faut d’abord séparer l’exploitation et le patrimoine comme cela a été fait avec l’eau (SOMAGEP et SOMAPEP) ». La possibilité avait déjà été évoquée en 2011, mais EDM avait apposé son veto.

En second lieu, il faudrait sortir EDM de la recherche d’investissements très lourds pour la production et le transport, en clair ouvrir le secteur à d’autres entreprises. Et EDM reconnait en effet des difficultés dans « ses moyens de production et de distribution dans la plupart des centres de l’intérieur », comme on peut le lire sur le site web de l’entreprise.

 

Eau & énergie : ce qui nous attend

Fin février et déjà les prémices de la saison chaude augure d’une période de canicule. Les inquiétudes sur la fourniture d’eau et d’électricité sont elles aussi bel et bien présentes, alors que le département en charge de ces questions se veut rassurant.

Avec le thermomètre affichant une moyenne de 40°C à l’ombre, la période de mars à juin est aussi la période de pointe dans la consommation en eau et électricité. La demande étant largement supérieure à l’offre, la pénurie est au rendez-vous dans pratiquement toutes les localités du pays, avec bien souvent des situations de crise dans la capitale. En ce qui concerne la fourniture d’eau, les choses vont changer, assure-t-on au ministère de l’Énergie et de l’Eau. Le département a entrepris de réaliser des points d’eau à Bamako et dans d’autres villes du Mali, basés sur le système hydraulique villageois amélioré (SHVA) en lieu et place de l’opération citerne initiée par la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP) depuis plusieurs années et qui coûtait plusieurs centaines de millions de francs CFA à l’État. « Nous sommes contents que le gouvernement adopte enfin cette solution préconisée depuis des années », se réjouit Ibrahim, habitant en périphérie de Bamako.

Nouvelles solutions Le nouveau système, qui sera déployé notamment à Gao, Kidal, Ménaka, Ansongo ou encore Bourem, est durable (au moins 10 à 15 ans de durée de vie) et moins coûteux contrairement à l’opération citerne et permet une économie d’eau pour la SOMAGEP-SA, assure le chargé de communication dudit ministère, Baye Coulibaly. « Oui mais », répond-on du côté de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA) qui a rencontré début février, les sociétés Énergie du Mali (EDM) et (SOMAGEP). Il ressort de cette rencontre que les 50 SHVA ne verront pas le jour cette année, faute de moyens. Mais « nous allons réhabiliter toutes les adductions d’eau sommaires qui sont dans le district de Bamako », assure le ministre Alhousseyni.

Côté électricité Dramane Coulibaly, directeur général de l’EDM, s’est engagé à répondre de façon immédiate aux besoins à travers la réparation des nombreux groupes électrogènes en panne depuis plusieurs années. Sont également prévus la négociation avec la Côte d’Ivoire pour obtenir une puissance minimale garantie de 45MW, l’importation d’énergie électrique à partir de la Mauritanie et du Sénégal ainsi que le renforcement du réseau de transport d’énergie électrique. Pour la présidente de l’ASCOMA, Mme Coulibaly Salimata Diarra, « normalement, si ces actions sont réalisées, nous ne doutons pas qu’elles pourront modifier la donne, pour le bonheur des consommateurs en attendant les vrais changements ».

 

 

Facture d’électricité : que paie-t-on ?

Mamadou Sissoko, 68 ans, est soudeur à  Lafiabougou. Avec les machines qu’il utilise pour son travail, les factures se suivent et se ressemblent : très salées au goût du vieil homme qui se plaint. « Malgré les coupures intempestives, les tarifs d’électricité d’EDM sont toujours élevés. Et on ne comprend rien à  leurs factures ». Ce sentiment est partagé par de nombreux usagers, voire la grande majorité. La plupart sont d’ailleurs convaincus, comme Fousseyni Coulibaly, enseignant à  la retraite, que cela est fait exprès pour « embrouiller le consommateur ». « Chaque mois, ma facture augmente sans que je ne sache pourquoi et quand je me rends dans les agences, on me fait tourner en rond », se lamente t-il. De l’aveu même d’un technicien de la société, « les releveurs ne font pas correctement leur travail, ils reconduisent les mêmes indices, ce qui fait que même en cas de coupure, le client ne sent pas la différence sur la facture », explique t-il pour justifier cette situation. Selon d’autres explications fournies par à‰nergie du Mali, la facture comporte non seulement la consommation d’électricité sur une période donnée, mais aussi différentes taxes qui s’y appliquent automatiquement. Le consommateur s’acquitte donc de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de la redevance de régulation, qui est calculée à  raison de 60 centimes par KwH. à€ cela s’ajoute le prélèvement « éclairage public ». La facture est donc composée d’une part fixe, l’abonnement, et d’une part variable, proportionnelle à  la quantité d’énergie consommée. Hausse régulière Depuis février 2013, les tarifs de l’électricité ont connu une hausse constante, culminant à  plus de 30% depuis juillet 2014, exception faite du tarif social destiné aux clients consommant moins de 100 KwH par mois. Depuis cette date, le tarif de base de 0 à  200 KwH, est à  133 francs CFA le KwH, et au-delà  de 200 KwH, il passe à  155 francs CFA. Le tarif social est de 64 francs CFA pour une consommation inférieure à  50 KwH et de 99 francs CFA entre 51 et 100 KwH. Le prélèvement pour l’éclairage public est de 150 francs CFA le KwH, pour les premières heures d’utilisation, et au-delà  de 200 KwH, le tarif passe à  175 francs CFA. Il faut rappeler qu’il existe 3 types de tarification déterminés en fonction de la puissance souscrite : la puissance inférieure ou égale à  16 Kw pour les petits et moyens consommateurs (comptage en basse tension), la puissance comprise entre 16 et 500 Kw, moyenne tension (comptage en basse tension, type I et II), la puissance supérieure à  500 Kw, haute tension (comptage en haute tension type III). Les deux dernières catégories sont utilisées par les gros consommateurs (unités industrielles et minières, etc). « EDM ne fixe pas le prix de l’électricité », explique le directeur des relations publiques et de la communication d’EDM, M. Tiona Mathieu Koné. « Ce travail incombe à  la Commission de régulation de l’électricité et de l’eau (CREE). Cependant, cet organe prend en compte nos charges de fonctionnement. Comme elle relève de la Primature, elle décide en toute souveraineté », poursuit-il. La hausse des tarifs devait permettre à  la société de s’équiper afin de gérer les pics de consommation de la période de chaleur et éviter les délestages. « Je pense qu’ils ont beaucoup diminué. C’’est la période pendant laquelle nos faiblesses se ressentent à  cause de la demande qui est en constante augmentation, environ 11% par an ». à€ la CREE, on assure que le prix de l’électricité est le résultat d’une analyse du coût de production de l’énergie et qu’il est difficile de faire mieux, EDM produisant son électricité à  plus de 80% avec des hydrocarbures. Ce que ne sait pas la majorité des consommateurs C’’est que l’électricité est globalement vendue à  perte, car le KwH est cédé à  un tarif inférieur au coût de revient. Chose qui contribue à  creuser les déficits de l’entreprise nationale, régulièrement renflouée par l’à‰tat malien, au grand dam des bailleurs de fonds.

Electricité: EDM doit (rapidement) mieux faire

Les coupures de courant sont devenues un fait banal dans le quotidien des Maliens. Si à  Bamako, elles ne durent que quelques minutes voire quelques heures, dans plusieurs localités à  l’intérieur, on est retourné aux bonnes vieilles lampes torches, les plus nantis investissant dans des groupes électrogènes ou des équipements solaires. On ne rouspète même plus quand en pleine nuit « le courant s’en va » ! Mais si les consommateurs lambda semblent faire mauvaise fortune bon C’œur, il y en a qui ont depuis longtemps perdu le sourire. Il s’agit des industriels et autres artisans qui subissent des pertes sèches à  cause de la fourniture énergétique devenue aléatoire… Boulangeries, métallurgies, ateliers de couture, tous ont résolu de s’adapter aux horaires de coupures, d’ailleurs la plupart du temps méconnus. Les plus gros consommateurs se sont finalement entendus avec la société Energie du Mali(EDM) pour s’ « effacer pendant les heures pleines au profit de la population la nuit tout au moins. Nous avons accepté et avons joué le jeu », affirme Cyril Achcar, premier responsable de l’Organisation Professionnelle des Industriels (OPI). Une trentaine d’industriels maliens ont ainsi tourné sur leurs propres moyens (groupes électrogènes), un surcout pour la production. Une situation qui ne doit plus durer… Une « double peine » pour les consommateurs La plupart attendait patiemment la saison des pluies pour voir la situation s’améliorer, la saison chaude étant toujours difficile pour EDM. Sauf qu’entre temps, la nouvelle tombe ! Augmentation des tarifs de l’électricité, variant de 3 à  7% et aussi des prélèvements pour l’éclairage public. Seuls épargnés, les ménages qui utilisent moins de 50khw/mois, ce qui correspond à  la « tranche sociale ». Incompréhension chez les consommateurs face à  cette mesure, pourtant présentée comme indispensable pour sortir EDM du gouffre financier o๠elle se trouve, à  force de vendre moins cher une électricité qui coute cher à  produire. A l’OPI, on « a calmement pris la nouvelle de l’augmentation pourvu que les coupures de courant soient moindres, que la fourniture en électricité soit de meilleur qualité ». A défaut, précise Cyril Achcar, « ce sera la « double peine » : payer cher et payer les réparations de nos machines causées par EDM ». Car, au-delà  des couts occasionnés par l’utilisation de groupes électrogènes, il y a aussi les pannes causées par les interruptions brusques de la fourniture d’électricité. « Nous n’avons aucune annonce de délestage ou d’entretien pour nous permettre de couper le courant nous-mêmes et passer au groupe sans casser nos productions » se plaint un industriel. A titre d’exemple, une usine fabriquant des sacs polypropylène qui se fait couper le courant brutalement sans prévenir sortira des sacs troués et de couleur grise ! « Est-ce normal de perdre de la matière première pour sortir un produit invendable ? » interroge-t-il. « EDM viendra-t-elle racheter cela ? Et je ne parle pas des pannes sur la machine parce que la coupure brutale a endommagé d’autres équipements. Bref les coupures brutales sont une malédiction pour la production industrielle »Â… Chez les « petits consommateurs » également, les pannes et autres destructions de matériels électroniques sont légions à  cause des coupures sans préavis. A ce jour, personne n’a jamais été dédommagé par EDM. Des coupures de courant qui n’ont aucune incidence sur les factures, bien au contraire. « Je n’y comprend rien, affirme une cliente croisée à  un guichet. Ma facture augmente alors qu’on est en période d’hivernage et que je consomme beaucoup moins que les mois précédents. En plus, ils (EDM) coupent le courant plusieurs fois par jour ! ». « Ma facture a doublé avec cette histoire de hausse de tarif. Et pourtant, je ne suis pas au-dessus de la tranche sociale » déclare pour sa part Fousseyni, qui vient aussi régler sa facture. « Le problème de l’EDM n’est plus seulement le prix pour lequel bien sûr ils sont trop chers. Aujourd’hui, le prix en moyenne tension coute 100F/kwh alors qu’il coute 40F en Côte d’Ivoire… l’enjeu, C’’est la quantité de courant et la qualité du courant » assure M. Achcar. « Il faut que la qualité du courant compense son cout ». Tout est dit.

Electricité: plus chère dès le 1er Juillet

Energie du Mali s.a. le réclamait depuis longtemps : il faut augmenter le prix de l’électricité pour permettre à  la société de produire au juste prix. La hausse du prix des hydrocarbures plombe depuis des années la trésorerie de la société dont le gros de la production est issu de centrales thermiques. Les associations de consommateurs auront essayé de retenir le mouvement mais l’heure semble arrivée de faire passer la pilule. Le président de la Commission de régulation de l’eau et de l’électricité (CREE), Moctar Touré a présenté hier 24 juin la nouvelle grille tarifaire de l’électricité qui entrera en vigueur le 1er juillet 2014. C’’était au cours d’un point de presse tenu au siège de ladite structure à  Badalabougou. Pourquoi maintenant ? Les signaux étaient au rouge depuis plusieurs mois. EDM a plusieurs fois communiqué sur son incapacité à  continuer à  fournir l’électricité au prix actuel. Les délestages fréquents étaient dus en grande partie à  la difficulté pour la société d’acheter le carburant pour une énergie qu’elle revendait moins cher qu’il ne lui en coûtait pour produire. La forte demande également conséquence de la croissance démographique nécessite de nouveaux investissements que la société ne peut se permettre, les caisses étant vides. l’objectif du réajustement tarifaire des services d’électricité est donc de permettre à  l’opérateur EDM de faire face à  cette situation et parvenir à  maintenir un service public de qualité au profit des consommateurs. La CREE en vertu de ses missions et prérogatives a pris la directive n°14-001/C-CREE portant nouvelle grille tarifaire. La hausse des tarifs porte sur trois bandes horaires identifiées comme les différents périodes de consommation. Ainsi pendant les heures de pointe, C’’est-à -dire de 18 heures à  00 heures, l’opérateur EDM facturera le kw/h à  110F Fcfa contre 98F auparavant. Pour les heures pleines allant de 08 heures du matin à  18 heures, il passe de 71 Fcfa à  75 Fcfa. Enfin pour les heures creuses de minuit à  8 heures du matin, le kw/h passe de 48 Fcfa à  55 Fcfa. Précision importante, le réaménagement de prix de l’électricité ne concerne pas les lignes de basse tension qui alimentent les ménages domestiques, à  condition que la consommation de ces dits ménages ne dépasse pas le seuil de 100 kw/h. Cette tranche sociale dans laquelle se trouvent en principe les ménages les plus démunis bénéficie d’une subvention de la part de l’Etat. Outre les ménages, les hausses concernent également les entreprises au Mali qui vont devoir débourser un peu plus pour leur consommation d’électricité. La CREE insiste cependant sur le fait que cette augmentation ne viendra pas remette en cause leur compétitivité Des consommateurs « dépassés Bien qu’elle soit de moins de 10f le kw/h (pour la plus grosse hausse sur les heures de pointe), l’augmentation du prix de l’électricité n’en est pas moins une mauvaise nouvelle pour les consommateurs maliens. Déjà  en proie avec un quotidien de plus en plus difficile, les usagers qui nourrissent une certaine animosité vis-à -vis de la société EDM, se disent dépassés par cette nouvelle. Sur les réseaux sociaux, les réactions ont été vives à  l’annonce de la hausse « du prix d’un courant qu’on n’a d’ailleurs pas de manière constante. On nous coupe des heures durant et les factures arrivent encore plus élevées que d’habitude ». M. Diallo est jeune cadre et il est « conscient que C’’est dur pour EDM ». Mais selon lui, on « demande des efforts à  ceux qui en font déjà  trop ». Aminata Bagayoko, ménagère, est du même avis. « Si on doit faire face à  la vie de plus en plus chère et en plus payer plus cher l’eau et l’électricité, nous allons tout simplement nous priver encore plus » affirme-t-elle quelque peu dépitée. Elle rappelle que récemment, le gaz, le carburant et même les loyers ont connu des hausses. Sans compter la période de soudure à  laquelle s’ajoute la proximité du mois de Ramadan. Le sieur Diarra s’interroge quant à  lui sur le gaspillage. « Pendant qu’on veut nous faire payer plus, d’autres qui ne paient pas un rond, utilisent tous les appareils qu’ils désirent et « hébergent » même les congélateurs de leurs parents. Pourquoi devons-nous nous serrer la ceinture pendant que d’autres abusent de ce pour quoi nous payons? ». Les commentaires vont bon train dans les grins et les services o๠une véritable « prise de conscience » est en train de se faire, comme le confesse cette dame en poste à  la cité administrative. « Je ne faisais pas attention à  la clim avant mais maintenant, J’éteins avant de quitter le bureau », parce que « je sais que la facture de l’Etat, C’’est nous qui la payons »Â… « C’’est la faute au FMI », affirme, péremptoire, un jeune tenancier de cybercafé. Le Fonds Monétaire International (FMI) recommandait en effet récemment aux autorités maliennes de rétablir la vérité des prix en matière d’électricité. « Nous sommes fatigués, l’Etat doit avoir pitié de nous » conclut Mme Bagayoko qui pense que les autorités doivent aider EDM sans pour autant faire payer plus cher les ménages. Un appel qui n’a pas grande chance d’être entendu…

Le 25 avril, finis les délestages!

C’’est la période caniculaire à  Bamako et dans tout le Mali. C’’est malheureusement également la période des coupures intempestives d’électricité. Le pauvre citoyen n’a d’autre recours que de rouspéter contre l’Energie du Mali qui le plonge dans l’obscurité par ces temps de forte chaleur. Les timides tentatives d’explication de la société qui a le monopole de la fourniture sont désormais balayées par le flot de récriminations des usagers. C’’est surtout pour expliquer les raisons de cette situation et surtout rassurer sur les efforts entrepris pour y mettre fin qu’a eu lieu la rencontre de ce mercredi. Dorroh Berthé, Directeur général d’EDM sa a, face à  la presse, assuré que « la société énergie du Mali (EDM-SA) est consciente des coupures intempestives que subit la population ces derniers temps ». « Elles sont dues à  plusieurs opérations que la société énergie du Mali-SA est en train de mener notamment pour renforcer sa capacité en matière de fourniture d’électricité », a-t-il assuré. Il a ainsi annoncé qu’au niveau de la centrale de Dar El Salem, de nouvelles installations sont en train faites. Il s’agit de 20 groupes avec une capacité de 18 MW chacun. Cela, avec le concours de la multinationale Aggreko. « La fin de ces travaux prévue le 25 avril va amorcer la fin des difficultés ». Déficit de production, augmentation de la demande Au cours de cette conférence, le Directeur Dorroh Berthé a évoqué les raisons des coupures actuelles d’électricité et a demandé la compréhension de la population. « Ces coupures sont surtout dues à  des arrêts de machine. l’EDM SA est à  pied d’œuvre pour pallier cette situation ». Selon lui, la société Energie du Mali a subi beaucoup de tort lors de la crise qu’a traversé le Mali. « A Sélingué, sur quatre machines, il n’y a plus qu’une seule qui soit en marche. Cette réalité s’applique un peu partout au niveau des centrales d’Energie du Mali. Des partenaires sollicités pour aider les techniciens d’EDM-SA avaient tourné dos au Mali pendant la crise », a expliqué M. Berthé. Aussi, indique le DG, les transformateurs dont dispose EDM SA sont saturés et ne peuvent plus contenir la quantité d’énergie envoyée par les réseaux. C’’est pourquoi la société est en phase de mettre en place deux grands transformateurs à  Dar El Salem toujours dans la logique de soulager la population en matière d’électricité. Un autre problème, non des moindres signalé par M. Berthé, C’’est la canicule actuelle qui joue beaucoup sur la bonne marche des machines de production d’électricité et provoque l’arrêt imprévisible de certaines. En attendant des jours meilleurs, un plan de délestage a été élaboré par la direction d’EDM SA, pour informer ses clients des périodes de coupure dans leurs zones respectives.

Koro et Bankass réduisent leur dépendance énergétique

Ce sont 377 lampadaires à  Bankass et 287 à  Koro, deux villes de la région de Mopti, qui alimenteront désormais les populations en éclairage public, en contribuant à  l’amélioration de la sécurité et à  l’embellissement de ces localités proches du pays dogon. l’inauguration des deux centrales hybrides à  énergie solaire et thermique diesel s’inscrivait dans la tournée du président IBK, en 5è région. Les populations de Bankass et Koro, ont réservé un digne accueil à  l’hôte du jour, le mercredi 19 mars, avant de découvrir leurs nouvelles infrastructures énergétiques, réalisées par EDM SA et ZED SA, avec le financement de la Banque pour le commerce et l’industrie BCI et l’appui de la Bank of Africa et de la BOAD. Energie solaire De type hybride et solaire photovoltaà¯que et thermique à  alimentation diesel, les deux centrales inaugurées à  Bankass et Koro, vont contribuer à  réduire la dépendance énergétique, en matière d’importations de produits pétroliers. Le solaire est une alternative inévitable dans un pays qui ne manque pas d’énergie naturelle, d’o๠l’installation de ces immenses champs de panneaux solaires autour des centrales. D’un coût d’un peu plus de 2 milliards, les deux centrales sont constituées d’une centrale solaire à  champ solaire photo-voltaique pour l’alimentation, de batteries solaires, et d’onduleurs pour moduler l’énergie obtenue avec une puissance de 383kwc. Les équipements qui accompagnent ces centrales sont des locaux techniques, plusieurs groupes électrogènes et des armoires de contrôles, et des transformateurs à  fréquence modulable. Les centrales hybrides permettront aussi de mettre à  niveau le réseau de distribution d’électricité déjà  existant, avec des lignes de 8m et 4km ainsi que l’alimentation de plus de 500 lampadaires public pour les deux villes. Pour Allaye Guindo, le maire de Bankass, la ville avait besoin d’être désenclavée, parmi les autres préoccupations que sont l’accès à  l’eau ou le drainage des eaux de pluie, l’hivernage. En attendant, ces centrales par la stimulation de l’éclairage domestique, aideront à  assurer la sécurité, en créant des emplois. Pour le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Frankaly Keita, la production d’énergie va doubler grâce aux centrales hybrides dans une optique de développement social et économique de la région. Equidistantes d’une soixantaine de kilomètres, Bankass et Koro se situent sur la route du poisson. A Koro, le chef de l’état a donné le coup de pioche de la route qui passe par Bandiagara jusqu’à  la frontière avec le Burkina Faso. Pour le chef de l’état, ce n’est là  qu’un début face au défi immense en matière d’énergie et d’infrastructures au Mali. Il suffit de traverser ces localités pour réaliser à  quel point les besoins des populations sont immenses en eau comme en électricité. « Tout est à  faire dans ce pays. Ce n’est pas un honneur pour nous qu’il y ait des Maliens au 21ème siècle et d’autres à  l’âge de pierre. Nous voulons des progrès palpables pour tous », a déclaré le chef de l’état à  Bankass. Et d’ajouter : « Il est temps que notre peuple goûte aussi à  ce que les progrès des sciences nous ont offert. Il faut que l’ensemble de ce pays sorte des ténèbres afin d’avoir un Mali de lumière. Faisons des grandes choses pour le Mali! »

EDM: « kouran taara! »

« Kouran nana », « Kouran taara »*. Ces deux petites phrases font désormais partie de notre langage quotidien. A Bamako, la grande clameur qui s’élève dans le quartier n’est pas forcément consécutive à  un but marqué par l’équipe de football nationale ou encore du Barça que la plupart des Maliens supportent. Non, elle salue le retour de l’électricité après une coupure. Un délestage qui ne dit pas son nom puisque les usagers ne sont pas tenus informés d’un quelconque programme de coupure. Machines et appareils ménagers grillés, perturbation dans les activités économiques… si la situation s’est largement améliorée, elle ne semble pas prête de se stabiliser . A l’intérieur, « c’est la galère » San, Motel Teriya. Les clients ne se bousculent guère au portillon. Ici, une chaleur d’enfer et Camara, le gérant se tourne les pouces en désespérant de son sort. « Il n’y a pas d’électricité, comment voulez-vous qu’il y ait des clients? » se plaint-il? L’électricité est disponible à  peine 5 heures dans la journée. « On a le courant de 18h à  6h, quand on a de la chance, ils remettent à  9h et coupe à  14h », et le pire c’est « le week end, ils ne donnent que la nuit, dans la journée, on se débrouille ». Ceux qui en ont les moyens on trouvé une alternative. Panneaux solaires, petits groupes électrogènes pour ceux qui en ont les moyens. Pour les autres, c’est le rythme de la vie qui s’est inversée, on travaille la nuit et on se repose le jour. Pas évident pour les habitants de cette localité à  quelques 500 kilomètres de Bamako. A Mopti, la situation est encore pire! Dans cette ville qui s’est transformée en véritable forteresse depuis janvier 2012, la population a fini par marcher pour manifester son ras-le-bol. Rien n’y ait fait. Dès 6h du matin, c’est le vrombissement des groupes électrogènes au démarrage qui réveille les habitants. Pas d’électricité jusqu’à  18h. La ville qui abrite un port très actif ne sait plus à  quel saint se vouer pour avoir de l’énergie et conserver les fruits de la pêche. Moustapha a fermé sa petite gargotte à  Sévaré. Il a essayé pendant quelques mois de continuer, en achetant des glaçons pour rafraà®chir les boissons et conserver les aliments. Mais il a vite renoncé parce que les pertes s’accumulaient. « C’était trop la galère » déclare-t-il. A l’EDM, c’est le fatalisme. Un agent nous confie, sous couvert de l’anonymat, que tout se qui est possible d’être fait l’est déjà . « La société ne tient plus, on n’a plus les moyens de satisfaire tout le monde. On est obligé de fonctionner comme ça, surtout que l’administration, qui est le plus gros créancier de la société, doit continuer de fonctionner ». EDM s.a serait en effet dans de grosses difficultés financières, limitant ainsi les possibilités d’approvisionnement en hydrocarbures pour alimenter les centrales. En attendant de trouver une solution, les consommateurs, dont la facture n’a pour autant jamais diminué, continuent de broyer du noir. * « Le courant est venu », « le courant est parti »!

Groupes électrogènes et lampes torches, l’ultime recours des Bamakois

La période de chaleur est propice aux coupures intempestives d’électricité à  Bamako. Depuis environ deux mois, la population revit les épisodes des années précédentes : «Â ici au marché, il y a des jours o๠nous restons de 8h à  18h sans électricité, d’autres jours C’’est de 8h à  midi ou encore de midi à  18h. Et pourtant nous payons toutes nos factures régulièrement » s’indigne Bamody Coulibaly, commerçant au Malimag. Nous sommes au marché Dibida de Bamako, à  l’angle d’une rue se tient une quincaillerie. Des panneaux solaires de tailles différentes sont exposés à  l’entrée de la boutique. Au pied de la table, un groupe électrogène geint au point qu’un petit tremblement se fait sentir quand on s’y approche. Dans l’allée, le bruit de ces engins mêlé aux discussions des passants crée une immense cacophonie sous une chaleur de plomb. De nombreux usagers de l’électricité se rabattent sur ces engins pour pallier le manque de courant. Ce système aussi a ses coûts. « Tous les jours nous achetons du gasoil pour alimenter les groupes. Cela nous revient beaucoup trop cher. Les affaires ne marchent pas beaucoup ces temps-ci. Il faut vraiment que les autorités prennent leur responsabilité face à  cette situation accablante » se plaint M. Coulibaly. Quant à  Mahamane El Mehdy, comptable de formation, « à  la maison, souvent le courant se coupe pendant que nous dormons. Nous n’avons pas les moyens d’acheter un groupe électrogène. Tout ce que nous pouvons faire, C’’est d’acheter des lampes pour nous éclairer la nuit » se désole-t-il. Les vendeurs de lampes se frottent les mains A cent mètres de là , en face de la direction du trésor public à  Bamako, une table se distingue en plein air. Des lampes de toutes les couleurs et de toutes les dimensions sont exposées les unes à  côtés des autres. Bassirou Ba, le propriétaire de ces marchandises nous les présente : « celui-ci est à  3000 francs, celui-là  à  2500 ». Ce natif de Nioro se réjouit de la bonne marche de son commerce, toutefois, la situation l’interpelle aussi : « C’’est en saison sèche uniquement que nous vendons bien, cette période est vraiment fructueuse pour nous à  cause des coupures de courant. Cela nous arrange en ce sens mais les populations souffrent beaucoup de ces délestages. Personnellement, je ne me plains pas des coupures puisque dans mon quartier elles se font pendant la journée et la nuit à  mon retour tout est normal » raconte M. Ba. Tous les quartiers de Bamako subissent les délestages pendant cette période. Cette situation est devenue un rituel depuis plusieurs années déjà .

Délestages à Bamako : les citadins broient du noir…

De Faladje à  Kalaban Coro en passant par ATTbougou et même le centre ville de la capitale , les Bamakois vivent le calvaire des délestages depuis plusieurs jours maintenant : «Â Ca peut parfois durer toute une journée, et C’’est assez pénible, sans compter qu’on a pas d’eau non plus », se plaint cette habitante d’ATTbougou à  l’est de la capitale. «Â Nous on fait provision de bougies et on remplit nos citernes d’eau dès qu’un mince filet s’écoule du robinet », commente Togo, gardien résident à  Faladje. «Â Attendez, au bureau C’’est pire, témoigne ce cadre d’une banque à  l’ACI, vous êtes en plein travail et hop ça vous lâche ! ». Fortes chaleurs et délestages intempestifs Le désagrément tombe au moment o๠Bamako entre dans la période de chaleur. 40° par endroits. Comment supporter la chaleur dans la moiteur de la nuit ou en pleine journée lorsque l’électricité a coupé… Et surtout lorsque des coupures d’eau s’en suivent également. La journée du lundi 4 Mars a été particulièrement éprouvante avec une coupure qui a duré jusqu’ à  22h pour certains quartiers et 3h du matin pour d’autres. Au niveau de l’EDM, l’énergie du Mali, Mr Thiona Mahieu Koné, le responsable à  la communication , nous répond qu’il y a bien des raisons à  cela. Lesquelles ? Mais le sieur de l’EDM semble irrité de devoir répondre aux questions des journalistes par téléphone. Il nous invite à  nous déplacer. Une panne ? Les capacités d’EDM limités ? Ce qui explique cette rotation de coupures par quartiers. Ou alors, un simple problème technique qui sera vite réglé ? Un communiqué laconique à  la télévision nationale lundi soir, informe les citoyens que la situation sera très vite normalisée, selon une promesse de l’Energie du Mali. Du côté de la population, C’’est le dépit. On se demande bien pourquoi on ne donne pas plus d’informations et l’inquiétude est vive, si ces coupures devaient perdurer jusqu’au mois de Juin. Car d’après les météorologues, la chaleur promet d’être accrue cette année.

Eau et Electricité : les tarifs vont augmenter!

Les Maliens vont devoir se serrer encore un peu plus la ceinture. Après la hausse du prix du gaz qui est passé d’un coup de 2500F à  4000F(avec en principe d’autres hausses à  venir) voici venues celles de l’eau et de l’électricité. Confrontée à  de sérieuses difficultés, la société Energie du Mali-SA (EDM-SA) opérateur principal du secteur de l’électricité du Mali vient de recevoir un soutien qu’elle réclamait depuis des mois à  l’à‰tat malien. Le Conseil des Ministres réuni ce mercredi 06 février, a en effet décidé d’autoriser  » une augmentation tarifaire graduelle de l’électricité ». Les tarifs de l’eau sont également concernés par cette augmentation. Ces hausses seront faites sur la base des résultats des simulations effectuées par la Commission de Régulation de l’Electricité et de l’Eau (CREE). Détenant la quasi-totalité de l’offre en ce qui concerne la fourniture en électricité dans le pays, EDM-SA « traverse des difficultés à  la fois structurelles et conjoncturelles marquées notamment par la forte croissance de la demande, la hausse de la part thermique dans la structure de production, la hausse sans précédent du prix des combustibles, l’inadéquation entre les tarifs de vente d’électricité et les coûts de revient » indique le communiqué du Conseil des Ministres. La décision de l’augmentation progressive des tarifs de l’électricité a donc pour objectif de sortir la société du déficit structurel chronique dans lequel elle se trouve depuis des années. Promotion des à‰nergies Renouvelables Aujourd’hui, le kilowatt/heure est vendu au consommateur aux environs de 125 FCFA pour la tranche sociale, celle dans laquelle se trouve la majorité des ménages maliens. Le gouvernement n’a pas précisé quel prix plafond devra atteindre cette augmentation tarifaire graduelle. « Ces ajustements tarifaires seront mis en œuvre concomitamment avec une amélioration sensible des résultats opérationnels ainsi qu’une diversification croissante du mix énergétique du Mali pour renforcer la contribution des énergies renouvelables » ajoute le communiqué. Le gouvernement du Mali et ses partenaires se sont lancés depuis plusieurs années dans une politique de diversification des sources d’énergie. Le solaire et l’énergie éolienne devraient donc bénéficier de nouveaux engagements en faveur de leur promotion, afin que les consommateurs ne retournent pas vers les sources d’énergie traditionnelles (bois, charbon de bois) néfastes pour l’environnement et pour la santé.

La Somagep tente de sortir la tête de l’eau

Dissociée d’Electricité du Mali (EDM) dans le but d’améliorer la gestion de l’eau, la SOMAGEP remplit-elle sa mission ? La question est posée par de nombreux clients qui subissent des désordres aux guichets depuis le lancement officiel de ses activités en mars 2012. De quoi leur faire regretter l’ancien système, même imparfait. Un lent démarrage Pour le responsable de la communication de la société, Abdoul Karim Koné, cette situation doit désormais se conjuger au passé. Il évoque «Â certaines avancées ». Selon lui plusieurs dispositions ont retardé la marche de la SOMAGEP. «Â A l’entame de nos activités, nous devions vérifier tous les numéros de compteurs de nos clients. Cela a pris beaucoup de temps, car il a fallu mobiliser les releveurs sur le terrain », indique-t-il. Une ère nouvelle aurait donc dû commencer pour les consommateurs, avec un service amélioré. «Â Les clients s’étaient habitués aux mauvaises pratiques d’EDM. Ils se retrouvaient souvent avec des factures forfaitaires à  cause de la défectuosité du réseau, en faisant fi des règles de transparence. Ils les réglaient sans toute fois émettre la moindre plainte », témoigne un agent commercial de la SOMAGEP. Mauvaises surprises sur les factures Pourtant les clients se plaignent de factures qu’ils jugent excessives. Comme cette dame entrepreneur qui jure n’avoir jamais dépassé la moyenne de 7000 FCFA en consommation d’eau et qui se dit surprise de constater que sa facture de février atteint plus de 20 000 FCFA. Un cas loin d’être isolé. «Â Chaque fois que nous recevons des réclamations, nous les enregistrons avant de dépêcher des équipes sur le terrain pour vérification. s’il s’avère qu’il y a des erreurs, nous remettons le plaignant dans ses droits. Nous ne sommes aucunement dans une logique de créer des problèmes à  nos clients », réagit Abdoul Karim Koné, avant d’ajouter que «Â tout est en train de rentrer dans l’ordre. Multiplication des points de ventge Le gouvernement a multiplié les centres de paiement SOMAGEP pour «Â donner une réponse adéquate aux exigences de la réforme », dit M. Koné. «Â Dans les 7 agences de Bamako déjà  existantes et dans celles de l’intérieur à  l’exception des 3 régions du Nord, le service se fait normalement. » Nous avons pu le contater lors de notre passage dans certaines agences de Bamako. Les nouvelles agences en cours de construction attendent quant à  elles toujours d’être équipées, notamment celles de Kalaban-Coro, Banankabougou et d’Hamdallaye.

Que se passe t-il à l’EDM ?

Journaldumali.com : Depuis plusieurs semaines les coupures de courant sont quotidiennes, longues et touchent la plupart des villes et des quartiers. Que se passe-t-il ? EDM vend l’électricité à  perte conformément à  une volonté politique qui vise à  rendre son coût accessible à  la population. Nous produisons le kilowatt à  130 FCFA et nous le revendons à  90 FCFA. Nous perdons donc 40 FCFA sur chaque kilowatt. Cela ne nous permet pas de faire face aux charges de fonctionnement. D’habitude l’énergie hydroélectrique fournit une part importante des besoins en électricité mais la pluviométrie a été très déficitaire ces derniers temps. Le thermique est donc beaucoup plus sollicité. Cela nécessite une grande quantité de carburant. Nous ne pouvons pas éviter les délestages. Combien faudrait-il pour éviter les délestages ? Si nous délestons pendant la journée et épargnons la nuit nous consommons 410 000 litres par jour soit près de 222 millions de FCFA. Si nous alimentions 24h sur 24 il faudrait dépenser 540 millions par jour pour acheter un million de litres de combustibles. Tout cela n’était-il pas prévisible ? Dès octobre 2011 nous avons initié des séances de travail avec le gouvernement. Ce dernier a entériné le 4 janvier une demande d’appui financier à  EDM SA pour faire fasse à  la crise qui pointait à  l’horizon. l’Etat devait fournir un appui financier de plus de 40 milliards de FCFA. Le chronogramme de décaissement prévoyait que 20 milliards soit urgemment décaissés au premier semestre de 2012. Entre temps il y a eu le coup d’Etat et la crise au Nord. Comme vous le voyez, le chronogramme n’a pas été respecté. Mais la crise à  EDM n’est nullement due aux évènements du 22 mars. Une certaine opinion veut faire croire que le coup d’Etat à  entrainé des difficultés. Aucunement ! Les difficultés étaient connues et signalées avant. Combien de temps cette situation va-t-elle durer ? Les choses ont commencé à  s’améliorer. La cadence de ravitaillement en combustible se normalise. l’espoir est permis. Je demande aux populations de nous comprendre et de nous accompagner dans cette démarche de reprise progressive. Je répète que cette situation n’est la faute de personne. Ce n’est pas un manque d’engagement, ni un manque d’anticipation, et encore moins de professionnalisme.

Somagep : Un démarrage bien difficile

Créée dans le but de rendre plus efficace la gestion de l’eau au Mali, la SOMAGEP, saura-t-elle relever le défi de «Â la satisfaction clientèle » ? Le lancement officiel des activités de cette nouvelle entité a été immédiatement suivi par un sérieux manque d’organisation lors de l’ouverture des premiers guichets de paiements des factures. Mercredi dernier, l’agence de Baco Djicoroni a été littéralement prise d’assaut par les clients insatisfaits. Pourtant, le Gouvernement avait laissé croire, à  coup de tapage médiatique, que tout était prêt pour satisfaire l’ex clientèle Eau d’EDM SA. En multipliant les points de vente de cette société pour «Â donner une réponse adéquate aux exigences de la réforme », malgré tout le service laisse à  désirer. En témoigne les 3 premiers jours de fonctionnement. Dans les 7 agences de Bamako, C’‘était le désordre. Les serveurs n’étaient pas installés au niveau de certaines agences SOMAGEP de Bamako même si on tentait de rassurer les clients. Toujours à  l’agence de Baco-Djicoroni, les connexions informatiques n’étaient pas opérationnelles. Monsieur Traoré (Agent SOMAGEP à  Baco Djicoroni), a indiqué que tout rentrerait dans l’ordre d’ici une semaine. A voir ce qui se passe, ce n’est pas encore le bout du tunnel pour les clients d’EDM SA obligés désormais de payer leurs factures d’eau à  la SOMAGEP. La nouvelle société de gestion a tout intérêt à  relever le défi de la satisfaction clientèle.

Compteurs EDM-SA : la colère des abonnés !

Rien ne va plus entre la société d’énergie, EDM-SA et ses clients. Cause de ce désaccord, le mauvais sinon le non prélèvement des index des compteurs par les agents releveurs d’EDM-SA. Au finish, les clients se retrouvent victimes d’une surfacturation d’une part et d’autre part, le client est sommé de payer en une seule fois, le cumul des factures (qui reste à  prouver) de toute une année de consommation d’électricité. Cette situation engendre également des pertes financières à  EDM-SA quant la facture est revue à  la baisse. Plus un jour ne passe sans que des abonnés de la société d’énergie du Mali, EDM-SA ne se rendent dans l’une des agences de cette société pour se plaindre de sa facture jugée trop salée. Ainsi, ces abonnés manifestent leur sentiment de colère par des injures dressées à  l’encontre des agents d’EDM. Ces cas de désagréments qu’on rencontre fréquemment à  l’EDM ont pour source, le mauvais sinon le non prélèvement des index de compteurs d’EDM-SA. Ainsi, les abonnés sont victimes de surfacturation et de cumul de factures impayés. Ces maux s’expliquent par la négligence des agents releveurs qui au moindre obstacle constaté sur les lieux (présence d’un chien, absence plus ou moins prolongé de l’abonné) ne procèdent plus au prélèvement des index de compteur. Plus grave, ces agents peu scrupuleux se contentent de donner des faux index à  la direction de l’EDM. Ainsi, obligeant le client à  payer le double voire le triple de ce qu’il payait auparavant. Ils sont nombreux à  être victimes de cette irresponsabilité des releveurs d’index de compteurs. «Â D’habitude je paye moins de 25 000 F CFA et cela chaque mois. Jamais ma facture n’a dépassé cette somme. Et à  ma surprise générale, le mois dernier, on me présente une facture de 40 000 F CFA. Or je n’ai pas branché de nouveaux appareils ni utilisé autrement l’électricité », nous indique un client faisant la queue à  l’agence d’EDM de Badalabougou. Dans tous ses états, ce client, nous a fait comprendre que seul un mauvais prélèvement d’index des compteurs peut expliquer une telle situation. Non loin de là , se trouvait un autre abonné qui cette fois se plaignait du non prélèvement pur et simple des index de son compteur. Contrairement à  ceux-ci d’autres abonnés se frottent les mains, car la facture est en deçà  de leur consommation. Dans ce cas, C’’est l’EDM qui perd.Inadmissible encore, quand le client s’absente, les releveurs ne mettent plus pieds chez lui. Au finish la personne se retrouve avec un tas de factures non payées à  la fin de l’année. A en croire d’ailleurs, ce client qui a préféré garder l’anonymat, les agents de l’EDM ne se sont pas rendus chez lui, il y a de cela plus 3 mois. Il s’est rendu dans l’une des agences proches de lui. Après vérification, il s’est rendu compte que C’’est à  cause d’un chien que les releveurs ont abandonné sa maison. Pire encore, ces agents chargés de relever les index des compteurs ne sont pas tous répertoriés par la direction de l’EDM-SA. Ce sont pour la plupart des journaliers qui sont souvent mal rémunérés. Ce qui fait que pour une piètre somme de 200 F CFA, ils ne procèdent pas à  la coupure de l’électricité chez un client qui doit au minimum 3 mois de factures à  EDM. Par ailleurs, le mauvais sinon le non prélèvement des index des compteurs s’expliquerait, à  en croire nos sources par la mauvaise rémunération des agents releveurs. Interrogé sur la question, un agent nous a indiqué que pour une journée de travail il percevrait moins de 5000 F CFA. Et le pire est qu’il doit partager ça avec celui qui lui a sous traité le «Â marché ». C’’est pourquoi les agents sont obligés de saper le travail ou de frauder dira cet autre agent releveur en discussion avec un client qui sollicite ses services. En attendant de trouver une solution, des clients patissent de ces mauvaises pratiques.

Somagep : Pour une meilleure gestion de l’eau potable au Mali

Des reformes institutionnelles probantes Dans un contexte o๠la population augmente à  une vitesse vertigineuse, un accent particulier a donc été mis sur la promotion du secteur eau à  travers différentes initiatives. Il en est ainsi de l’adoption de mesures d’urgence comme la réhabilitation de la station de pompage de Djicoroni Para par l’insertion de lamelles et la construction de nouveaux filtres qui ont permis d’augmenter sa capacité de production de 90.000 à  130.000 m3 par jour. Cependant ces avancées n’ont pu combler tous les déficits. La demande toujours pressante a conduit les autorités à  passer à  la vitesse supérieure. Un plan triennal 2005-2008 a été élaboré dans ce sens. Des mesures d’urgence ont été mises en œuvre en 2007 avec un financement de la coopération néerlandaise pour un coût total de 3,9 milliards Fcfa. Ce programme d’urgence a porté sur la construction de 4 nouveaux filtres à  la station de traitement de Djicoroni Para pour une production additionnelle de 4000 m3/jour, l’équipement et le raccordement au réseau de 5 forages de la zone aéroportuaire d’une production additionnelle de 36.000 m3, l’amélioration de l’efficience du réseau par la réhabilitation de canalisations vétustes et enfin les mesures d’économie d’eau par la pose de stabilisateur de pression. Pour consolider ces acquis, un second plan triennal 2008-2010 a été élaboré avec la construction, sur budget national, de deux batteries de stations compactes de potabilisation de 300 m3/h chacune à  Magnambougou et Baco Djicoroni. Un an plus tard, ces deux stations ont fait l’objet d’extension pour un coût de 12 milliards Fcfa portant ainsi leur capacité cumulée à  36.000 m3. A ces différents projets s’ajoutent ceux relatifs à  la construction de nouvelles stations compactes. Celle de Missabougou (12.000 m3/j) est financée sur un prêt de l’Agence française de développement (AFD) et celle de Kalabancoro (18.500 m3/j) bénéficie d’un prêt de la Banque islamique de développement (BID). La concrétisation d’une vision Etroitement liée à  EDM-SA, la Somagep dispose d’un personnel de 267 agents, dont 234 de l’ancienne direction centrale de l’eau. Certaines prérogatives sont encore dévolues à  EDM, notamment la commercialisation. Selon son président directeur général (Somagep), Boubacar Kane, la réforme est venue confirmer cette vision qui a toujours sous-tendu les actions de EDM-SA. « En fait nous sommes EDM-Eau. Avant cette création, on existait de fait à  travers tout ce qui est exploitation, production, distribution et entretien des installations et ouvrages de l’eau potable. Ces charges étaient, jadis, assurées par la Direction centrale de l’eau. Donc, on peut dire que la Somagep est née sur les cendres de cette structure », explique Boubacar Kane. Avec le greffage de nouvelles responsabilités telles que l’informatique, les finances, la comptabilité, les approvisionnements, la Somagep deviendra une entreprise complète dirigée par Boubacar Kane, jadis directeur central, l’équivalent de directeur technique de l’eau. Cela dit, EDM-SA remplit cette fonction et verse les ressources au compte de la Somagep. Boubacar Kane considère cette approche de collaboration comme une forme de sous-traitance due au manque de moyens techniques nécessaires et de personnel conséquent. « Il existe toujours un cordon ombilical entre nous et EDM-SA. Nous sommes dans une phase transitoire. Durant cette période, nous sommes liées à  EDM par un contrat de prestation de services. C’’est pourquoi, certaines prérogatives sont encore assurées par EDM avant que les deux sociétés n’atteignent leur vitesse de croisière », clarifie-t-il. Avec pour mission de développer le secteur eau, via un service de qualité, la Somagep est tenue d’assurer l’amélioration des services eau au profit des usagers urbains. Pourvu que le résultat soit là !

EDM SA, quels défis 50 ans après sa création ?

l’eau et l’électricité que gère la société EDM SA sont des matières hautement sensibles, d’autant plus qu’elles ont des effets touchant directement les ménages. En prélude aux festivités des 50 ans d’EDM SA, les responsables de la société ont animé ce matin une conférence de presse. La Maison de la presse qui a abrité l’évènement a réuni en plus des journalistes, une foule composée de partenaires et d’anciens travailleurs d’EDM SA lesquels étaient venus pour apporter des témoignages. Genèse d’une société en pleine expansion A peine un mois après la proclamation de l’indépendance du Mali, naissait la société EDM SA avec son maigre capital de 50 millions de F cfa. Bien que ne couvant au départ que 8 localités (Kayes, Bamako, Sikasso, Ségou-Markala, Mopti, Tombouctou, Gao), sa création a apporté un grand ouf de soulagement chez les populations d’antan. l’Etat du Mali qui en était l’actionnaire majoritaire, l’est encore depuis 2005. En 1987, le capital de la société était de 2 500 000 000 milliards. Il passera à  20 Milliards en 2000. Selon les responsables de la société, cette montée en flèche du capital va de paire avec la demande sociale qui ne fait que croitre. A son actif, EDM SA a mis sur le marché, plusieurs produits. Histoire, de soulager sa clientèle. Au nombre de ces produits, il faut citer le Compteur Isago lancé en février 2009. «Â Quant on n’accepte pas de se remettre en question, on n’avancera pas ! ». C’’est en ces termes que Sékou Alpha Djitteye, directeur général d’EDM SA, a campé le décor. Conférence de presse La conférence de presse a été ponctuée par de fructueux échanges. Les journalistes se sont beaucoup appesantis sur les préoccupations de la clientèle, laquelle est confrontée à  des problèmes comme les coupures intempestives d’électricité et d’eau, les fuites d’eau, les difficultés dans les règlements de factures… Dans ses propos, le directeur général d’EDM SA, Sékou Alpha Djitteye, a rappelé la mission de la société qui s’étend au social. M Sow a par ailleurs fait part de son inquiétude par rapport au désordre qui prévaut dans l’urbanisation de certaines villes du pays, notamment Bamako. « De nos jours, il est pratiquement impossible de pour nous d’appliquer les études prospectives initialement destinées à  certains quartiers de la ville. Cela nous préoccupe beaucoup à  plus d’un titre ». Selon certains témoignages, EDM SA n’a jamais bénéficier, à  l’époque, d’investissements efficients dans la production. Une autre question revenu à  la bouche des journaliste est la politique qui vise à  scinder EDM SA en deux entités distinctes ; à  savoir celle de l’eau et de l’électricité. En réponse, le DG de la société a indiqué la question est sur la table du Gouvernement. Rappelons que la quantité d’eau produite quotidiennement par EDM SA est de 256 000 mètre cube, dont 170 000 mètre cube pour Bamako. En terme d’impact social, la société emploie aujourd’hui 1710 travailleurs dont 240 femmes.

Pénurie d’eau potable à Bamako : il faut veiller pour boire !

L’eau se fait rare à  Bamako Au 21ème siècle, boire de l’eau de qualité dans certains quartiers de Bamako est devenu un luxe en cette période de chaleur. Il s’agit des zones de Doumanzana, Sabalibougou, Dialakorodji, Niamakoro Boulkassoubougou Kouloubleni, Sangarébougou, entre autres. Dans ces quartiers, on ne dort plus. l’heure est alarmante « entre 1 heure et 2 heures du matin »: des femmes en majorité des aide-ménagères, le pagne solidement noué et retroussé aux genoux, d’autres portant des bébés à  califourchon ou aidées par des bambins va-nu-pieds, s’attroupent autour des fontaines pour prendre de l’eau. Dans les familles voisines on n’entend que des bruits d’ustensiles à  l’arrivée de ces « chercheuses » d’eau. Là  commence autour des fontaines publiques, dans ces quartiers, un véritable concert de récipients déjà  entassées. Et ce « depuis la prière de l’aube », explique Assanatou Cissé, une vaillante mère de famille qui monte la garde autour de l’unique borne-fontaine du coin à  Sabalibougou. Depuis six ans qu’elle vit dans ce quartier, elle témoigne : « La journée, il n’y a pas d’eau, surtout en cette période de chaleur (mars avril mai) et même quand l’eau coule, il y a des coupures intempestives (…) », peste-t-elle. Dans ces quartiers, ils sont environ 80.000 personnes qui n’ont pas accès à  l’eau courante des heures durant la journée. l’eau coûte cher en période de chaleur Autour du propriétaire de la fontaine, la ronde s’organise. « Je suis arrivée avant toi, C’’est ma place !…. ». « Il faut que chacun respecte sa place ! », avertit le maà®tre des lieux. La trentaine, cet homme est le gérant, de la « fontaine » publique à  Doumanzana côté est. « Depuis quelques semaines, dit-il, je ne travaille plus dans la journée, puisqu’il n’y a pas d’eau. Je suis obligé de me rabattre sur autre chose, en attendant de venir guetter la première goutte d’eau tard dans la nuit. C’’est difficile de veiller toute la nuit avec un débit si faible… l’eau coule au compte-goutte ! », se plaint-il. Pourtant, cet homme « se remplit bien les poches ! », rétorque Ama Guirou, puisque « Nous payons le seau d’eau (environ 20 litres d’eau) à  30 F ; plus cher qu’il ne l’était il y a quelques jours. Il était à  20 f. Et depuis que cette pénurie a débuté, les tarifs d’eau ne font que grimper ». « Les revendeurs d’eau ambulants nous cèdent à  50 et parfois 75 F ! », se plaint Mme Sidibé Oumou Diallo. Factures, factures ! Les clients des bornes-fontaines ne sont pas les seuls à  se plaindre. l’augmentation du prix des factures d’eau est tout aussi préoccupant. Selon Issak Dembélé, un fonctionnaire à  la retraite,  » Ce mois-ci, on a nous remis une facture d’eau qui a flambé jusqu’à  27.000 F, et pourtant nous ne consommons pas beaucoup d’eau puisque les pompes sont sèches toute la journée ». En attendant, les populations touchées par cette crise d’eau, ne peuvent même pas satisfaire à  une hygiène élémentaire et aux besoins des ménages. à€ signaler que la journée mondiale de l’eau a été célébrée dans le monde, une occasion pour les acteurs intervenant dans le domaine de définir une stratégie pour faire accéder toute la population à  l’eau en quantité et en qualité.

Pénurie d’ eau à Bamako : l’EDM manque de moyens

L’offre inférieure à  la demande Le Mali est tous les ans, confronté au problème de fourniture d’eau sur l’ensemble du territoire. l’énergie du Mali (EDM.SA) est continuellement confrontée au problème de livraison d’eau. Le directeur des relations publiques d’EDM.SA, Mr Tiona Mathieu Koné reconnait que l’offre est inférieure à  la demande. Il précise que l’EDM ne peut fournir que 175000 m3 d’eau à  Bamako et Kati, or, les demandes sont estimées à  environ 200.000 m3 pour les deux zones. Ce qui explique aisément les nombreux soucis aux quels sont confrontés les agents de la société. « Les capacités d’EDM en eau, sont à  leur maximum de production. C’’est ce qui est très souvent à  la base de nombreux incidents. Et, les coupures peuvent être volontaires ou involontaires. ». Selon Mr Koné, une coupure est dite volontaire, lorsque qu’un transformateur (transfo) de l’EDM explose sous une demande excessive. l’eau est alors coupée par la société afin de réparer la partie défaillante. Contrairement à  cela, la coupure est dite involontaire lorsque l’incident est produit par une tiers personne. Dans ce cas de figure donc, l’eau se coupe automatiquement. Par ailleurs, il faudrait signaler que l’eau et l’électricité vont de pairs parce que, les usines d’eau fonctionnent uniquement avec de l’électricité. Changement de comportement Mr Koné, au nom de l’EDM, estime que les populations doivent changer de comportement. « Elles gaspillent beaucoup trop. Il faut que chacun prennent conscience que l’eau est une denrée rare et précieuse. Par conséquent, il est impératif que chacun soit conscient de sa valeur. l’utilisation rationnelle de l’eau peut nous aider à  la fournir au maximum de personnes possibles.» Indique Mr Koné. Implication de l’EDM s’il parait évident que l’EDM n’a pas assez de possibilité pour fournir tout le pays en eau de façon équitable, un effort doit être fait par le ministère de tutelle. Ces efforts qui ont déjà  débuté certes, doivent être doublés. Il est aussi important de saluer ces efforts. Il ne cesse de construire des stations de pompage d’eau partout dans le pays. Surtout, dans les zones les plus reculées du Mali o๠les populations manquent cruellement d’eau potable. N’oublions pas la construction de la future station de Kabala (Bamako) qui devrait permettre d’assurer un approvisionnement en eau durable. Cette station comprendra un réseau de distribution, de stockage et une station d’eau de pompage et traitement. Le coût global s’élève à  150 milliards de FCFA (soit 15% du budget national). Il faut savoir que la production journalière d’eau potable s’élève 32.000 m3 par jour, avec une population qui augmente chaque année, de 100.000. Reste plus qu’à  espérer la séparation des sociétés d’eau et électricité apportera une meilleure solution au problème. En attendant, la journée Mondiale de l’eau se profile à  l’horizon…

Agence EDM à Djélibougou : le coffre fort enlevé par les bandits

Innovation en terme de mode opératoire Il y’a seulement 48 heures, le ministre de la Sécurité intérieure, le général Sadio Gassama, a promis de sortir les grands moyens contre l’insécurité grandissante à  Bamako et la question refait surface avec le braquage, en l’espace de deux jours, des agences EDM de Magnabougou et Djélibougou. Les « braqueurs » innovent en terme de mode opératoire : armes en mains, moyens logistiques importants et méthodes jusqu’alors méconnues des Bamakois Apres Magnabougou, l’agence de Djélibougou Depuis quelques mois, les populations de Bamako et environs ne dorment plus que d’un seul œil. Et pour cause : braquages, agressions physiques, vols à  main armée, meurtres sont devenus monnaie courante. Les voleurs et autres bandits de grands chemins ne semblent reculer devant rien. Pis, tout se passe comme si les malfrats, non contents de martyriser les populations, font un véritable pied-de-nez aux policiers et aux gendarmes chargés de les traquer en vue de sécuriser les citoyens et leurs biens. Face à  cette insécurité qui prend de plus en plus des dimensions inquiétantes, le ministre en charge de la Sécurité et de la protection civile, le Général Sadio Gassama, était monté mardi dernier au créneau en rencontrant les principaux acteurs de la sécurité à  l’Ecole nationale de Police. Mais les promesses du général se font attendre, l’arsenal annoncé tarde à  se mettre en marche. Pour preuve, l’agence EDM ( énergie du Mali ) de Magnambougou a été braquée par des hommes armés, qui auraient emporté 5 millions de nos francs. Selon nos sources, à  leur arrivée sur les lieux, ils ont encerclé toutes les voies d’accès à  cette agence, avant de commencer leur opération. A suivi l’agence de Djélibougou. Le braquage s’est passé selon des témoins aux environs de 5 heures du matin. Ce sont 7 hommes armés qui ont attaqué l’agence EDM SA de Djélibougou. Ils sont venus à  bord d’une Mercedes et ont encerclé l’agence en tirant en l’air des coups de fusil. Ces hommes sont partis avec le coffre fort de l’agence, selon les responsables d’EDM SA, qui soutiennent qu’il n’y avait pas de sommes importantes dans le coffre emporté. Selon une habitante de Djélibougou, toute la population a assisté impuissante à  l’opération. « Les gens assistaient au spectacle sur le toit de leur maison », dit-elle. « Le gardien est sorti par la porte de derrière et s’est dirigé vers la rue, o๠deux des bandits se trouvaient. Ils ont tiré sur lui mais les balles ne l’ont pas atteint. Il a crié au voleur, voleur, voleur ! Les bandits ont tiré plusieurs balles en l’air pour effrayer les gens, surtout dans la direction o๠le gardien criait au voleur. Le gardien échappe à  la mort D’après la même source, les agresseurs ont tiré plus de dix balles avant de faire sortir le coffre fort de l’agence et prendre la poudre d’escampette. « Ils n’étaient pas tous à  bord de la Mercedes, certains étaient sur des motos Jaarkata, et ce sont eux qui ont encerclé le quartier, avant que les autres ne pénètrent à  l’intérieur de l’agence pour exécuter leur coup » rapportent nos sources. La police est arrivée le matin sur les lieux pour interroger le gardien et ramasser les balles (enfin ce qui en restait). Une déclaration a été faite et le commissariat du 6ème arrondissement, selon nos témoins, a ouvert une enquête. Pour les populations de Djélibougou, cette situation n’est pas nouvelle, car les vols de motos, d’objets valeureux et autres sont fréquents dans ce quartier. Les voleurs sont toujours armés et menacent de tuer ceux qui essayent de leur résister. Toutefois, ce banditisme qui gagne du terrain ne rassure guère les populations, qui n’accordent plus un grand crédit à  la police. Et ce ne sont certainement pas les propos du général Sadio Gassama qui y changeront quelque chose. Lui qui avait instruit aux forces de l’ordre de la capitale de s’organiser pour combattre efficacement les bandits. En ces termes : « Vous connaissez déjà  les noms de certains chefs de bandes, il vous suffit de vous organiser de façon professionnelle pour réussir à  les neutraliser ». En tout cas, tout le monde attend la traduction en actes concrets de tous les engagements du ministre. Car Bamako et ses environs vivent sous la terreur des bandes armées. Et selon le témoignage d’un policier : « Il ne suffit plus d’avoir une arme, mais de l’exhiber pour faire peur ».

Hausse du tarif de l’électricité : Qu’en pensent les citoyens ?

Selon des spécialites, la baisse du tarif ne serait possible qu’en 2011 avec l’interconnexion entre le mali et la cote d’ivoire avec le financement du PASE (Projet d’Appui au Secteur de l’Energie) à  hauteur de 60 milliards de francs CFA par la banque mondiale. Mais pour la hausse actuelle, qu’en pensent les citoyens ? Maurice DABO, Chef de famille. Cette hausse du prix du tarif de l’électricité s’explique par un fort laxisme par les autorités. Au départ on disait à  l’Etat de ne pas privatiser l’EDM. Un ancien responsable de l’entreprise disait que le Mali pouvait bien gérer l’EDM sans perte et il aurait été assassiné pour cela. C’’est pour vous dire que sans hausse déjà , nous traversons le calvaire et nous ne vivons que de coupures intempestives qui endommagent parfois nos appareils. Et pire, l’entreprise n’a jamais payé pour la réparation de ces appareils. Même en portant plainte rien n’en sort. Vous voyez déjà  comment nous sommes condamnés par l’EDM. JDM : Que comptez vous faire par rapport à  la hausse du tarif ? MD : J’envisage de consommer l’électricité rien que la nuit parce que ce qu’on gagne risque de ne pas assurer nos dépenses et le reste des charges. JDM : Que proposez vous pour sortir de cette situation ? Pour sortir de ce calvaire, je propose à  ce qu’on organise un grand débat au tour de ce problème. Et pourquoi ne pas misé sur l’énergie solaire ? C’’est le cas au Burkina mais pourquoi pas le Mali ? D’ailleurs même quand on parle d’électricité ce n’est qu’à  Bamako et les capitales régionales. Si non au-delà  de ces zones rares sont les localités desservies. Allez à  Kabala tout près vous saurez de quoi je parle. JDM : Le Mali vient d’avoir 60 milliards de nos francs à  travers la banque mondiale. Est-ce que cela a suscité chez vous une lueur d’espoir ? A mon avis ce fond sera mal géré et ne servira jamais à  l’énergie. J’appelle cette somme, une miette par rapport à  l’énergie et aux alligators qui l’ont déjà  partagé. Les pauvres continueront de payer le prix fort de la galère au Mali. Seydina Aliou Koné, gérant de cyber : Je consomme environ 150 000f CFA par mois rien que dans l’électricité. C’’est énorme pour mes charges. Vous savez mieux que moi que nul n’aime l’augmentation du tarif. Cela ne nous arrange pas nous les pauvres surtout en cette période de crise. JDM : Que comptez vous faire pour faire face à  cette situation ? Je compte investir dans les panneaux solaires. C’’est vrai qu’il est très cher mais il est mieux que EDM qui, J’en suis persuadé ne finira pas de nous dégoûter. Les coupures n’en finissent pas. Il y a des moments o๠nous allons au-delà  d’une heure de coupure et nous perdons des clients. Qu’est ce qu’ils nous veulent ces gens là . ? Sekou Tidiane Traoré dit Anglais, chargé de programme à  l’ONG AREM (Association pour la réhabilitation de l’environnement Malien) On ne peut pas se réjouir ou comprendre cette augmentation. Si l’on doit comprendre quelque chose C’’est peut être à  l’endroit des gros consommateurs. Je crois que le Malien moyen n’a besoin que de lumière et de sa télé. l’électricité n’est pas un luxe aujourd’hui mais une nécessité. Lénine disait que le développement est égal au taux d’électrification. Quand on prend le mot développement, C’’est pour parvenir au bonheur du peuple et non pas le contraire. Pour terminer, nous ne sommes pas contents de cette augmentation. Je demande à  nos autorités de demander aux gros consommateurs de payer plus mais qu’ils laissent les pauvres en paix.

Energie : légère hausse du prix de l’électricité à compter du 1er Juillet…

En cette période caniculaire, o๠la distribution d’électricité est en peine de satisfaire les clients, avec des coupures intempestives à  longueur de journée, le gouvernement du Mali, sur le conseil de la Commission de Régulation de l’électricité et de l’eau (CREE), va procéder, à  partir du 1er juillet prochain, à  un léger réajustement tarifaire de l’électricité. Ce réajustement tarifaire est de l’ordre de 3 à  5 % pour les clients qui dépassent une consommation mensuelle de 100Kwh. Désormais ces clients paieront environ 3 francs en plus. Pour la tranche de consommations qui se situent au-delà  de 201 Kwh, elle augmentera de 5%, soit environ 5 à  6 francs de plus. Un léger mécontentement est perceptible chez les maliens, notamment les plus modestes, et qui peinent à  assurer trois repas quotidiens et se voient déjà  dans l’obscurité. Un fonctionnaire à  la retraite s’inquiète de la hausse, même si elle ne concerne que 50% des clients domestiques. La Commission de régulation de l’eau et de l’électricité, explique ce réajustement par une « contribution solidaire », qui permettra à  l’Etat de souffler un peu. Depuis 2005, l’état investit chaque année environ 40 milliards de FCFA dans le maintien des services publics et leur expansion sur le territoire national. C’’est dans cette logique que le gouvernement va procéder à  la hausse du tarif de l’électricité à  partir du 1er juillet prochain. Une hausse accompagnée de mesures, car depuis 2003, les tarifs de l’eau et de l’électricité n’ ont pas bougé au Mali. Et l’Energie du Mali (EDM) peine à  faire face à  ses obligations : celles de fournir l’électricité à  l’ ensemble des citoyens du Mali.