Côte d’Ivoire : Existe-t-il une vraie opposition dans ce pays ?

Le président ivoirien a entamé lundi dernier, des visites aux domiciles des principaux leaders de l’opposition. Le lundi 10 Mai, il s’est rendu au domicile de l’ancien président Henry Konan Bédié, en compagnie du premier ministre Soro Guillaume, dans sa villa du quartier chic d’Abidjan à  Cocody résidentiel. Cette rencontre avec Bédié visait selon Gbagbo, à  la recherche d’une sortie de crise qui dure depuis plus de cinq ans maintenant et la tenue de la rencontre de la BAD à  Abidjan. Les dirigeants du RHDP en désaccord Signalons que le rassemblement des Houphouétistes (RHDP), qui regroupe les principaux partis politique du pays, devait mener une marche le samedi 15 mai dernier. Cette marche s’inscrivait dans le cadre du refus contre la dictature selon ses membres et la fixation d’un calendrier clair et précis, du scrutin présidentiel qui se fait désirer depuis trop longtemps. 7 fois a-t-il été reporté. Ainsi à  l’issue de la rencontre entre Gbagbo et son rival Bédié, il a été décidé l’annulation de ladite marche. Sur l’ensemble des partis membres du groupement, seul le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) et le RDR (Rassemblement des Républicains) sont tombés d’accord pour cette annulation. Et C’’est bien entendu leur décision qui a été maintenu puisqu’étant « les poids lourds du mouvement. » La marche n’a pas donc pas eu lieu mais, les jeunes du RHDP n’ont pas caché leur mécontentement. l’un des représentants déplorait cette décision car selon lui, « nous avons tellement préparé la manifestation et cela, durant des mois. Bédié n’aurait pas dû accepter de céder. » Ces jeunes il faut le dire, sont majoritairement les militants du PDCI et du RDR. Gbagbo a donc montré à  travers ce geste, qu’il est le meneur du jeu politique actuellement. En effet, le fait que les dirigeants du RHDP aient cédé face au président, a été considéré par un bon nombre de personnes comme une faiblesse. l’opposition ivoirienne montre qu’elle n’est pas aussi forte qu’elle voudrait le faire croire. D’ailleurs, un membre du RDPH était assez remonté vis-à -vis de la décision de l’autre partie. Cela a même créé un froid entre eux, même si ce dernier indiquait il y a quelques jours, qu’aucun problème n’existe entre Bédié, Ouattara et lui. « Il s’agit juste d’un mal entendu qui d’ailleurs figure désormais dans le passé »A-t-il affirmé. ADO d’accord avec Bédié Le président du PDCI-RDA a ainsi convaincu l’ex-premier ministre Alassane Dramane Ouattara d’avorter la marche du 15 mai. Expliquant que leur cher rival souhaitait que les assises de la banque africaine de développement se déroulent sans embrouille. La marche n’ayant pas été faite comme prévue, Gbagbo s’est rendu chez ADO pour selon lui, le remercier d’avoir accepté sa demande sans problème. Il faut également signaler que lors de la rencontre entre les deux hommes, il a été question de la situation de crise qui règne dans le pays. En particulier, le contentieux électoral autour de la liste électorale qui n’est toujours pas établie de façon définitive. Une situation qui bloque par conséquent, tout le processus électoral en cours. Alassane Ouattara a accueilli son hôte avec lequel il a discuté durant plus d’une heure et demie. Ce simple geste de Gbagbo à  se déplacer chez ses adversaires, en sa qualité de président de la république, constitue à  n’en point douter, un excellent début de campagne. La fragilité de l’opposition ivoirienne se confirme au fur et à  mesure depuis quelques années. Cette opposition qui a du mal à  s’imposer et à  imposer un jeu politique constructif. Par ailleurs, les ivoiriens attendent toujours le scrutin présidentiel qui ne cesse d’être reporté depuis 5 ans.

Simone Gbagbo au Mali : La première dame de Côte d’Ivoire séduit les Maliens

Elle en impose la dame Ehivet, épouse Gbagbo et première dame de Côte d’Ivoire depuis l’accession de son mari Laurent Gbagbo à  la tête du pays en Octobre 2000; Vêtue d’un ensemble pagne Vert, Simone Gbagbo est venue au Mali, faire dédicacer son ouvrage  » Paroles d’Honneur », un pavé de 500 pages qui selon ses termes, donne sa vision de l’avenir d’une Côte d’Ivoire prospère, debout, mais plongée dans la crise depuis 2000. Historienne, intellectuelle, on sent dans sa verve, la main d’une dame de fer, on comprend l’alchimie de leur couple avec cet humour qui caractérise aussi Laurent Gbagbo quant il s’agit de démonter ses adversaires et de fustiger la France, vue comme la puissance colonisatrice, et qui fit tout pour tuer le souveraineté de la Côte d’Ivoire :  » Vous vous rendez compte, affirme Simone, qu’on a voulu remplacer la constitution ivoirienne, par une résolution des Nations-Unies ?, c’était une aberration !  » Nostalgique mais lucide, Simone qui prend la parole devant un public d’officiels, de ministres, de personnalités comme Aminata Dramane Traoré, Aissata Cissé et Seydou Badian Kouyaté, qui la présenta au public, telle l’ancienne militante des JEC ( les jeunesses étudiantes catholiques) o๠elle fit ses armes politiques ), Simone a de la verve, elle défend son mari, son couple, leur idéal d’une Côte d’Ioire souveraine. A aucun moment, elle ne flanchera dans les rumeurs qui accusent leur couple d’être à  l’origine des massacres perpétrés par les escadrons de la Mort. Elle s’en défend dans le livre, page : ‘ Je suis une mère de 5 enfants,et nous aurions fait massacrer et entasser des corps ». A aucun, elle n’évoquera les élections pas plus que personne dans la salle ne posera la question; L’objet de la rencontre, c’est le livre ! Simone et la foi Elle occupe une part importante dans la vie de Simone, qui si elle évoque le Coran, se sent profondément chrétienne. Une croyante qui fait de la justice, de la foi, des principes de vie. Foi et politique vont-ils de pair ? Simone rit sous cape, elle invite la jeunessa à  avoir la foi, foi en l’avenir, foi en tous les métiers pour s’en sortir :  » Mais aujourd’hui, les jeunes pensent qu’il faut être dans un bureau pour avoir réussi ». Il y a aussi l’agriculture, le commerce et tout le reste ! Enfin, elle évoquera le cinquantenaire des indépendances et la nécessité de faire le bilan, de couper cette corde qui relie trop de pays africains à  la France. Briser donc les chaà®nes de la Françafrique, le sceau de l’ex puissance : »C’est comme une vache qu’on vaut laisser libre de gambader, mais on lui attache le pied avec une corde. « Il faut briser la corde ! ». Séance de dédicace, Simone sourit aux uns et aux autres ! Mission accomplie ? Elle a en tout cas, fait applaudir ce public Malien, si hospitalier. Surtout quant la griotte Adja Soumano la chante avec art. On appelle ça chez nous le Djatiguiya ! Bonne lecture !

Côte d’Ivoire : 2000 instituteurs du Nord intégrés à la fonction publique

Lors de la crise ivoirienne débutée après le coup d’Etat manqué de 2002, le pays s’était scindé en deux. Une zone sous le contrôle du gouvernement et une seconde(le nord), dirigée par les ex-rebelles des forces nouvelles(FN) du premier ministre Soro Guillaume. A cette époque, les enseignants titulaires avaient fui les lieux pour regagner la zone sous contrôle gouvernemental. Les élèves laissés à  eux même, n’avaient plus beaucoup d’espoir d’apprentissage. Les parents ont maintes fois exprimé leur désarroi et leur tristesse face à  une telle situation. Enseignants déserteurs Au regard de tout cela, les jeunes diplômés sur place à  Bouaké, ont jugé nécessaire de prendre les choses en main. C’’est ainsi qu’ils décideront de remplacer leurs ainés enseignants déserteurs. Le représentant de ces jeunes instituteurs indique que lors d’une visite en 2007, le chef de l’Etat Laurent Gbagbo avait tenu la promesse de les intégrer à  la fonction publique. Cette promesse a visiblement été tenue comme prévu, 3 ans après. 2000 nouveaux instituteurs intègrent la fonction publique En 2009, 2665 enseignants volontaires avaient déposs leurs demandes d’affectation. Sur ces demandes, 448 dossiers sont toujours en cours de traitement et les enseignants volontaires du secondaire seront bientôt affectés selon le ministère ivoirien de l’éducation. Ce vendredi 26 mars, 2000 enseignants volontaires du cycle primaire du Nord du pays, ont été pour la première fois, intégrés dans la fonction publique, en qualité d’enseignants stagiaires. Cette décision est favorablement accueillie par les enseignants eux mêmes, mais aussi et surtout, les parents d’élèves qui espéraient voir une école o๠les cours se dérouleront normalement sans aucune perturbation. Volontariat Signalons que ces enseignants régularisés sont tous de jeunes volontaires réunis au sein d’un regroupement dénommé Mouvement des enseignants volontaires de Côte d’Ivoire (MEVCI). Le président du MEVCI, Mr Souleymane Ouattara indique : « Le président a dit qu’il allait nous accepter, il l’a falli. Nous lui disons merci, sans oublier le premier ministre Soro Guillaume qui nous a fortement appuyé. s’il n’avait pas soutenu nos dossiers, cela ne serait jamais arrivé ». La zone longtemps restée sous le contrôle des forces nouvelles, a connu de nombreuses dégringolades au niveau de l’école, aussi bien primaire que secondaire. Cette nouvelle insertion permettra certainement une remise à  niveau des élèves, comme C’’était le cas dans le temps.

Côte d’Ivoire : Pourquoi Laurent Gbagbo s’accroche t-il autant au pouvoir ?

Le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo demandait en début de semaine, le désarmement total des ex-rebelles. Conditionnant ce désarmement à  la tenue de l’élection présidentielle. Réaction vive Les forces nouvelles (FN) de Soro Guillaume ont vivement réagi ce lundi face aux propos du président qu’ils qualifient de non fondés. Ce désarmement selon eux, est déjà  inclus dans l’accord de Ouagadougou. « Le désarmement n`est pas lié à  l`organisation de l`élection présidentielle et n`a donc jamais été une question préalable à  son organisation », a déclaré Me Affoussy Bamba, porte-parole des FN. Presqu’une année après le coup d’Etat militaire contre le président Henry Konan Bédié, la Côte d’Ivoire tenait l’élection présidentielle en octobre 2000. Election au bout de laquelle, sera élu le président Laurent Gbagbo, opposant historique au vieux Félix Houphouà«t Boigny, père de l’indépendance ivoirienne. Deux ans après le scrutin, une tentative de coup de force échoue contre le chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Cette situation plongera le pays dans une situation de crise engendrant des milliers de morts. Tout en divisant la Côte d’Ivoire en deux : Le sud dirigé par Gbagbo et le nord par les forces nouvelles de Guillaume Soro (avec comme bas, Bouaké). Les tiraillements continueront entre les deux parties pour le grand malheur des ivoiriens demeurant les seuls seules victimes de cette mésentente. Nouveau mandat Arriva donc 2005, année à  laquelle prenait fin, le premier mandant de Laurent Gbagbo (deux mandats étant autorisés par la constitution). Le scrutin présidentiel devait alors se tenir en octobre 2005. Cependant, vu la violence de la crise persistante, l’organisation des Nations-Unies (ONU) décide d’accorder une année de sursis à  Gbagbo, le temps de revenir à  un climat de paix et de sérénité. Cette décision marque le premier report de l’élection présidentielle ivoirienne. Le scrutin devrait ainsi se tenir en 2006. Mais, il sera une fois de plus reporté par le gouvernement, avec comme prétexte, un important retard dans les préparatifs. Incessants reports l’on est tenté de dire que la véritable raison de ces reports, réside dans l’affaire Kieffer. C’’est ce journaliste indépendant franco-canadien, disparu mystérieusement en avril 2004. Guy André Kieffer a été vu vivant pour la dernière fois, le 16 avril 2004 sur un parking à  Abidjan. Il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau frère de la première dame Simone Gbagbo. Son corps n’a jamais été retrouvé. Certains témoins ont affirmé avoir vu le journaliste dans le sous-sol de la maison présidentielle. Beaucoup s’accordent à  dire que Mme Gbagbo est à  la base de la disparition de l’homme et qu’elle l’aurait probablement assassiné. Cependant, aucune preuve de cette affirmation n’a été trouvée jusqu’alors et l’affaire suit toujours son cours. Une élection hypothétique Gbagbo refuse d’organiser l’élection présidentielle de peur de la perdre. Hors, il ne manque pas de moyens financiers. Cependant, le grand problème en Côte d’Ivoire, C’’est bien celui de l’ethnie. Ce farouche opposant de Félix Houphouà«t Boigny, de l’ethnie bété (centre-ouest) du pays, est en minorité face à  Bédié et Ouattara. En effet, Henry Konan Bédié du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Alassane Dramane Ouattara du rassemblement des républicains (R, sont réunis autours du rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Ce rassemblement a été rallié il y a quelques mois, par le parti ivoirien des travailleurs (PIT) de Francis Wodié (adversaire de Bédié à  la présidentielle de 1995). Gbagbo sait que s’il va à  armes égales avec ses opposants à  l’élection, il a très peu de chance de se faire réélire, même si un sondage indiquait en 2009, qu’il est le favori du scrutin. Le RHDP s’il reste soudé, est certain de remporter un important nombre de voix avec les dioulas du nord et les baoulé du sud. En plus des centristes et de certaines ethnies de l’ouest d’o๠est originaire Wodié. L’affaire Kieffer Par ailleurs, Gbagbo craint la suite de l’affaire Kieffer. Il craint d’être poursuivi par la justice avec sa femme Simone qui se trouve au C’œur de l’affaire. Au cas o๠il n’est pas réélu, son immunité diplomatique ne l’épargnera guère. En ajoutant à  cela, les crimes interethniques orchestrés contre les nordistes dioulas, taxés d’étrangers maliens, guinéens et burkinabés. La communauté internationale estime que seule la tenue d’une élection, permettra un retour à  la paix dans ce pays qui était encore au début des années 2000, le pays le plus prospère d’Afrique de l’ouest francophone. Le scrutin prévu au départ pour le 29 novembre 2009, a été remis entre fin avril et mai 2010, sous l’œil vigilant du médiateur burkinabé Blaise Compaoré.

Une manifestation réprimée dans le sang en Côte d’Ivoire

Le sang coule de nouveau en Côte d’Ivoire. Plusieurs personnes ont été tuées vendredi à  Gagnoa, dans le centre-ouest du pays, lors de manifestations contre le pouvoir. Des manifestants ont déposé dans la matinée trois corps à  l’hôpital de la ville. Les victimes ont succombé à  des blessures par balles, a affirmé un membre du personnel hospitalier, qui a également fait état d’un blessé grave. Une source policière a confirmé «des morts» mais sans préciser leur nombre ni à  quel camp appartenaient les victimes. «La police et la gendarmerie ont chargé les manifestants en tirant à  balles réelles», a accusé Gildas Konan, coordinateur local du mouvement de jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’un des principaux partis d’opposition. La marche, a-t-il indiqué, avait débuté tôt vendredi matin pour réclamer le «rétablissement» de la Commission électorale indépendante (CEI), dissoute vendredi dernier en même temps que le gouvernement par le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Des manifestations dans tout le pays Cette annonce choc a fait monter d’un cran la tension en Côte d’Ivoire. Plusieurs manifestations ont déjà  eu lieu depuis le début de la semaine dans plusieurs villes du pays, pour protester contre ce que l’opposition qualifie de «coup d’Etat». Parfois émaillées de violences, elles n’avaient jusque là  pas fait de morts. Jeudi, ils étaient plus d’un millier de manifestants à  Bouaké, fief de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) dans le centre du pays. A Bondoukou, dans l’est, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre avaient fait le même jour des blessés dans les deux camps, selon des habitants. Egalement jeudi, dans la capitale économique Abidjan, des manifestants ont dressé des barricades dans le quartier populaire d’Adjamé et deux autobus ont été caillassés. Le camp présidentiel a dénoncé des «actes de sabotage». Avec ce nouvel accès de fièvre politique, les observateurs craignent que la Côte d’Ivoire plonge à  nouveau dans un cycle de violences. Ils se souviennent qu’en 2004, la répression par l’armée d’une manifestation de l’opposition avait fait plus de cent morts à  Abidjan. Aussi les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont appelé mardi «la classe politique ivoirienne à  faire tout ce qui était possible pour préserver le processus de paix». Le chef de l’ONU Ban Ki-moon a quant à  lui exhorté les Ivoiriens à  rester calmes et à  s’abstenir de toute violence, appelant également leurs dirigeants à  la retenue. Tous les regards sont tournés vers le premier ministre reconduit, le chef de l’ex-rébellion Guillaume Soro, chargé de constituer un nouveau gouvernement. Jeudi, il a obtenu un délai supplémentaire de 48 heures. En attendant, l’élection présidentielle, censée clore une crise politique qui dure depuis 2002, est encore une fois renvoyée à  une date indéterminée.

Laurent Gagbo dissout le gouvernement et la CEI

« Je veux, pour la Côte d’Ivoire, un gouvernement de sortie de crise. Un gouvernement au service des Ivoiriens et non aux ordres des partis politiques. La mission de ce gouvernement sera de conduire, sous l’autorité du président de la République et du Premier ministre, les dernières actions nécessaires pour sortir la Côte d’Ivoire définitivement de la crise », a annoncé le président Laurent Gbagbo, le 12 février, au journal du soir de la Radio télévision ivoirienne (RTI), prononçant la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI). La décision du chef de l’Etat, qui prend là  un risque politique important, est la conséquence du blocage des négociations qui ont eu lieu le 11 février à  Ouagadougou (Burkina). La rencontre des parties ivoiriennes autour du médiateur Blaise Compaoré avait pour principal objectif de résoudre le différent entre le camp présidentiel d’un côté et la CEI et l’opposition de l’autre. Soutenu par le Rassemblement des Houphouétistes (RHDP) – composé principalement du RDR et du PDCI – le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, a refusé de démissionner. Il est accusé depuis plusieurs semaines par le pouvoir d’avoir tenté d’introduire frauduleusement sur la liste électorale quelque 429 000 noms. De son côté le parti du chef de l’Etat, le Front populaire ivoirien a lancé des procédures judiciaires pour rayer de la liste des électeurs à  la « nationalité douteuse ». Plusieurs incidents, incluant des dizaines de blessés et l’incendie de bâtiments publics, ont éclaté en province avant que les autorités suspendent la période de contentieux au nom de l’intérêt national. Le chef de l’Etat souhaite néanmoins préserver les acquis de l’accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007. Dans son discours, il reconduit donc le Premier ministre, Guillaume Soro, dans ses fonctions. Ce dernier est chargé de proposer dès le 15 février un gouvernement restreint « de mission » qui pourrait comprendre une quinzaine de membres. La participation des ministres issus de l’opposition civile (RDR et PDCI) n’est pas encore décidée. « Le Premier ministre souhaite conserver un équilibre politique pour éviter tout blocage explique t-on à  la Primature. Néanmoins, il aimerait le dépolitiser pour éviter d’avoir des ministres qui sont perpétuellement en campagne. Les partis pourraient proposer des techniciens aux compétences reconnues. » La CEI devrait être « remodelée » et « allégée » pour la rendre « plus opérationnelle », ont indiqué des sources proches du pouvoir. La Primature aimerait voir son rôle de tutelle renforcée. « Il faut repenser le fonctionnement de la CEI en renforçant le rôle des directions opérationnelles », explique la même source. Après cette annonce, on assistait à  quelques regroupements de jeunes de l’opposition dans certains quartiers populaires d’Abidjan, comme à  Adjamé et Abobo. La présence des forces de défense et de sécurité était très visible dans tous les points stratégiques de la capitale économique.

Présidentielle Ivoirienne : Gbagbo accuse la CEI de fraudes

Gbagbo taxe la CEI de fraudeuse Le 9 janvier dernier, le président ivoirien Laurent Gbagbo, par l’intermédiaire de son porte parole, accusait à  la télévision nationale, la CEI. La présidence accuse la commission de fraudes et de smanipulation, pour avoir tenté d’inscrire sur la liste électorale, plus 400.000 personnes qui ne s’étaient pas présentées devant ses commissions locales, pour justifier leur identité. Signalons que ces accusations viennent faire planer le doute sur le respect du calendrier électoral. Surtout quand on sait que la date fixée pour la fin des réclamations était prévue pour samedi 9 janvier. La CEI rejette les accusations Le président de la CEI, Robert Beugré Mambé réfute les accusations du chef de l’Etat. Après s’être quelque peu emporté face aux accusations de Gbagbo, le président la commission a présenté ses excuses au chef de l’Etat et au gouvernement ivoirien. En effet, Robert Beugré Mambé essaye de calmer le jeu en expliquant qu’il y a eu quelques dysfonctionnements au sein de la commission. Certains de ses agents auraient mal dispatché certaines listes. Il s’en excuse tout en spécifiant qu’il ne s’agit en aucun cas d’une tentative de fraude, encore moins de manipulations. Les Houphouétistes soutiennent la CEI Le rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et le progrès (RHDP), regroupant les partis de l’opposition dont, le PDCI d’Henry Konan Bédié et le RDR d’Alassane Dramane Ouattara, soutiennent la CEI. Au lendemain des accusations du président de la république, le RHDP est immédiatement intervenu en estimant que Gbagbo fait le nécessaire pour ralentir le processus électoral. Par ailleurs, ils ont tenu un meeting ce jeudi à  Abidjan en soutien toujours, à  la CEI. Par conséquent, l’opposition exige une date pour le premier tour de la prochaine présidentielle. Le 25 janvier , les jeunes militants du RHDP ont prévu de marcher sur la RTI afin selon eux, de libérer la télévision nationale, avec le soutien de l’ancien président ivoirien Bédié.

Présidentielle en Côte d’Ivoire : 14 candidats en lice dont une femme

Cependant, les ivoiriens se disent satisfaits à  cause de certaines particularités. Par exemple, l’éligibilité du candidat du rassemblement des républicains (R, Alassane Dramane Ouattara (ADO); En plus de celle de l’humoriste Adama Dahico, qui est d’origine malienne. C’’est une première qui montre que les considérations de types ethniques commencent à  bouger. La xénophobie qui est l’un des principaux facteurs de la guerre civile ivoirienne est désormais loin derrière. Enfin, espérons-le. l’ancien président Henry Konan Bédié, avait lui aussi été recalé lors du dernier scrutin de 2000 qui a amené Laurent Gbagbo à  la tête du pays. Et pour cause, il avait passé sa visite médicale obligatoire en France au lieu de la côte d’Ivoire comme l’exige la loi. C’’est bien la première fois que le président RDR pourra mener une campagne comme il faut, et être certain que ses partisans iront voter pour lui avec ses bulletins dans les bureaux de votes. Un rêve devenu réalité pour eux. Il est évident que la prochaine élection sera vraiment pimentée à  la sauce ivoirienne. Parce que, Gbagbo, Bédié et ADO, feront chacun de leur côté, l’impossible pour conquérir et/ou reconquérir le fauteuil présidentiel. L’humouriste Dahico en piste Le célèbre humoriste ivoirien Adama Dahico, de son vrai nom Adama Dolo, est éligible, selon la Cour constitutionnelle. Né au Mali, il bénéficie d’une dérogation de la part du président sortant Laurent Gbagbo. Cependant, la loi stipule que, si un naturalisé peut être éligible, il lui faut d’abord obtenir son certificat de nationalité depuis au moins 5 ans. Or, cela n’est pas le cas avec Dahico qui n’est naturalisé que depuis 4 ans. Alors, peut être qu’un compromis sera trouvé qui sait ? Une femme à  la tête du pays ? Pour la première fois, dans l’histoire de la vie politique ivoirienne, une femme est en lice pour la présidentielle. Jacqueline Oblé est seule face aux 13 « loups. » Elle devra s’armer de beaucoup de courage et d’abnégation pour contrer tous les pièges sur son chemin. En effet, il est clair que les hommes ne se laisseront pas marcher sur les pieds. Néanmoins, Mme Oblé, peut se réjouir car elle vient de signer son nom dans les pages de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Les dés sont jetés. La bataille s’annonce palpitante avec 14 candidats pour un seul fauteuil. Espérons que cette fois soit la bonne et amène le pays d’HOuphouet Boigny, à  retrouver sa stabilité d’antan.

Report de la présidentielle en Côte d’Ivoire : un secret de polichinelle

En effet, le président sortant Laurent Gbagbo, déclarait en fin de semaine dernière, qu’il serait difficile de maintenir les élections à  la date prévue. La liste provisoire des électeurs doit être affichée un mois avant le scrutin. Ce qui n’est pas le cas. Le président de la CEI annonçait il y a quelques jours, que sur 6 millions d’électeurs recensés, il reste à  déterminer la nationalité de deux millions. Notons que ce travail aurait dû se faire depuis longtemps. Mais, des retards d’ordre financier étaient sans cesse évoqués par cette commission. Or, cette élection est considérée par la communauté internationale, comme étant la plus chère au monde. Chaque électeur coûte environ 60.000 FCFA. Des milliards de francs en fumée Des milliards de FCFA ont été mis à  la disposition de la Côte d’Ivoire afin de réaliser efficacement ce scrutin trop souvent reporté. l’Union européenne qui est le principal bailleur de fond, avait refusé de donner un sous de plus à  la CEI qui estimait il y a moins d’un mois, avoir besoin de plus d’argent. L’un des responsables de l’UE dans le pays, expliquait à  la mi novembre 2008 sur les ondes de RFI, « Nous estimons que la CEI a assez d’argent à  sa disposition pour mener à  bien ses activités sur le terrain. Nous n’avons pas adhéré à  sa dernière requête oà¹, elle estimait avoir besoin d’argent pour faire des dernières mis au point.» Ainsi, cette nouvelle demande qui n’était pas la 1ère du genre, a été catégoriquement refusée par les européens. La CEI selon celui-ci, trouve toujours le moyen de soutirer de l’argent aux bailleurs pour ses propres poches. L’implication de la commission électorale indépendante A cette question, on serait tenté de s’interroger. Par ailleurs, il arrange peut-être l’actuel président qui risque avec sa femme, des poursuites judiciaires. Oui, des poursuites à  cause de l’affaire Kiefer, du nom de ce journaliste franco-canadien disparu à  Abidjan il y a quelques années et, dont aucune trace n’a toujours pas été retrouvée. Le nom de la première dame Simone Gbagbo est plusieurs fois revenu au cours des enquêtes. Le couple présidentielle risquerait ainsi de se retrouver face à  la justice. Gbagbo l’éternel président ? Par ailleurs, selon des sondages récemment réalisés par une agence en Côte D’Ivoire, Mr Gbagbo du Front Populaire Ivoirien (FPI) serait en tête des votes, suivi de l’ancien président déchu Henry konan Bédié du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et de l’ancien premier ministre et non moins président du Rassemblement Des Républicains (R, Alassane Dramane Ouattara. Tout compte fait, la date du 29 novembre reste aléatoire jusqu’à  preuve du contraire. Ces élections sont pourtant le gage d’une stabilité longtemps recherchée par les ivoiriens. Ils devront encore prendre leur mal en patience.

Report des élections en Côte d’Ivoire ? La communauté Ivoirienne du Mali s’exprime

Serge Lath, jeune reporter ivoirien en séjour au Mali : « Sincèrement parlé, je pense que les élections de cette fois seront encore reportées. Parce que, jusqu’à  présent, le fichier électoral n’est pas définitif. Nous avons appris il n’y a pas longtemps, que sur les 6 millions recensés, 2 millions ne figurent nulle part. Ces déclarations nous font peur. Toute la communauté internationale a déboursé des milliards pour ça, mais ils ont tout bouffés. Parce que vous savez, ces élections n’arrangent pas du tout Gbagbo et sa femme. Ils savent qu’ils seront poursuivis par la justice internationale dès qu’ils quitteront le pouvoir. Donc, ils ne vont jamais accepter de faire des élections. Ils préfèrent sacrifier le peuple, pour leur profit personnel » Adama Sanogo est informaticien et vit à  Bamako depuis 2 ans « Vous savez, les élections du 29 novembre vont bel et bien avoir lieu. Les gens aiment trop polémiquer sur les choses. l’opinion publique internationale nous regarde. Et le président Gbagbo ne peut en aucun cas se permettre d’outre passer les accords signés avec Mr Compaoré. La paix en Côte d’Ivoire est voulue par tous les acteurs politiques, la société civile et la population entière. Je pense franchement que tout le monde est fatigué de cette attente. Fatigué de cette guerre qui a fait trop de mal. Il faut donc que nous y croyions nous même afin que les autres aussi soient confiants. Il faut aller de l’avant et oublier les vieux démons. Nous irons voter le 29 novembre s’il plait à  dieu. » Mme Kouassi Akissi Pauline est agent commerciale dans une agence de voyage de la capitale : « La Côte d’Ivoire a traversé une rude épreuve qui est la guerre. Je remercie donc le bon dieu de nous avoir sauvé. D’avoir fait tout pour que cela ne soit plus qu’un lointain souvenir. En ce qui concerne donc les élections présidentielles dans mon pays, je pense qu’on ne doit pas se presser. Il faut qu’on prenne le temps de tout préparer d’abord. Je suis donc, pour un nouveau report si cela est nécessaire. Il ne faudrait pas oublier que nous devons élire un président pour 5 ans. Et 5 ans ce n’est pas 5 jours. Prenons le temps de bien constituer notre fichier électoral. Régler toutes les anomalies possible afin d’éviter toute contestation qui pourrait replonger le pays dans le chaos. » Yaya est coiffeur au Halles de Bamako : « l’essentiel pour moi, C’’était la fin de la guerre. Maintenant qu’elle est terminée, les élections peuvent attendre au temps qu’elles le voudront. Cependant, je pense la date du 29 novembre est sûre. Il n’y aura pas de report comme beaucoup le craignent. » Sylvie Koffi est étudiante ivoirienne à  la faculté des sciences de Bamako : « Les ivoiriens n’ont aucune crainte à  se faire pour les élections. Elles auront bien lieu. J’ai été convaincue après la visite du médiateur Blaise Compaoré qui a lui-même confirmé la tenue de ces élections. Beaucoup s’inquiètent surtout, des 2 millions de citoyens recensés. Je trouve que C’’est tout à  fait normal qu’il y ait autant de gens non répertoriés. Le dernier fichier électoral, date de mathusalem. Il est trop vieux. Des gens comme moi ont atteint la majorité entre temps. Il faut que les ivoiriens comprennent cela. J’invite tous mes compatriotes à  sortir massivement le 29 novembre prochain. Il faut aller voter. On a trop attendu.» Nous ne sommes plus qu’à  un mois de l’échéance. Les craintes et incertitudes se font sentir à  tous les niveaux. Chacun craignant l’idée d’un nouveau report qui pourrait faire remonter les la tension au sein de cette population ivoirienne. Cela représenterait un véritable défi pour tous les acteurs de la vie politique ivoirienne et la communauté toute entière.

Election présidentielle en Côte d’Ivoire : ADO peut-il gagner ?

Rappelons qu’en 2000, lors des dernières élections présidentielles qui ont amené Laurent Gbagbo à  la tête du pays, cette même commission, avait invalidé la candidature du président du RDR. C’’est ce qui a d’ailleurs entrainé la crise qui a duré 7 ans. ADO était taxé d’étranger parce qu’il vient du nord du pays. Zone essentiellement composée par le groupe ethnique dioula. Les dioulas sont très souvent traités par les autres ivoiriens, de maliens, donc d’étrangers. Rappel Historique La Côte d’Ivoire est une terre habitée progressivement par des populations venues de pays voisins comme : Le Mali, le Burkina Faso, le Libéria et le Ghana. Le premier groupe ethnique à  s’installer, ce sont les Krous natifs du Libéria. Ensuite au 16e siècle, les malinkés sont venus du Mali (sénoufo, tagbana, odiénéka, etc.) et se sont installés au nord de la Côte d’Ivoire. Suivirent les baoulés, du groupe ethnique akans, venus du Ghana au 19e siècle. Si l’on part du principe de l’ordre d’arrivée sur la terre d’Houphouà«t Boigny, qui était lui-même Baoulé, il ne doit pas y avoir de polémique sur l’origine d’ADO, parce que ses ancêtres sont arrivés avant les baoulés et bétés venus, longtemps après les Dioulas. Alassane Dramane Ouattara est originaire de la ville de Kong, située au nord du pays. Le problème ethnique ne devrait pas se poser dans ce pays. Parce qu’aucune ethnie ne peut se prévaloir autochtone. Echecs de candidature Le bras de fer entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara a commencé depuis la première tentative de ce dernier à  vouloir briguer la magistrature suprême du pays. Des doutes ont alors été émis sur l’origine d’ADO. C’’est le début des problèmes entre les deux hommes. Les conjonctions de coordination ‘’et » et ‘’ou » sont à  la mode en ce moment. Pour être candidat aux élections, il fallait être né de père et de mère ivoiriens. Non, de père ou de mère ivoiriens. Alassane Ouattara avait été taxé de burkinabé . A l’époque, tous ceux qui avaient des noms ou prénoms à  consonance malinké, étaient traités d’étrangers. Les ‘’espèces de maliens là  » , ou encore ‘’espèces de burkinabés là  » étaient lancés à  tue-tête. Ce qui voulait dire que, C’’est juste les Baoulés, les Bétés et les autres ethnies différents des nordistes qui étaient considérées comme étant de « vrais ivoiriens ». Un vétéran politique La seconde tentative en l’an 2000 a également échoué. ADO était cette fois en lice avec Gbagbo et Guei Robert (putschiste de 1999, contre Henry Konan Bédié). Sa candidature a été rejetéE pour des présumés doutes sur ses origines comme toujours. Les militants du RDR, soutenus par les ressortissants du nord, en plus des Maliens et des Burkinabés vivants depuis des années au pays, étaient descendus dans les rues. Ils protestaient contre cette discrimination subie par leur leader. Et les autres s’étaient joints à  eux parce que se sentant dans la même situation que ce dernier. Ils subissaient en effet, des exactions au quotidien. La guerre a duré des années et a fait des milliers de morts. Parcours d’ADO : du FMI à  Abidjan Au début des années 1990, Alassane Dramane Ouattara, économiste hors pair, a quitté les beaux bureaux du fond monétaire international (FMI), pour venir redresser l’économie de son pays. La Côte d’Ivoire traversait une immense crise économique à  cette époque. Le président Houphouà«t a donc jugé nécessaire de faire appel à  lui, estimant qu’il serait maitre de la situation en le nommant Premier Ministre. « Le vieux père » a vu juste. ADO imposera la carte de séjour grâce à  laquelle, les caisses de l’Etat seront considérablement renflouées. Ce brillant économiste arrive, en moins de 3 ans d’exercice, à  redresser l’économie ivoirienne et à  faire de la Côte d’Ivoire, l’un des pays Ouest-Africains les plus convoités. Les élections du 29 novembre prochain s’annoncent serrées. Tous les doyens de la scène politique ivoirienne seront dans la course. Le président déchu Henry Konan Bédié, en passant par le président sortant Laurent Gbagbo et l’ancien ministre Laurent Dona Fologo. La bataille sera rude entre ces ténors de la scène politique ivoirienne. ADO dispose lui d’un soutien fort et international. Sa candidature sera t-elle validées après dépôt ? Si oui, quelle seront ses chances contre celui que l’on surnomme le  » boulanger » et qui en roulé plus d’un dans la farine, ou encore contre le successeur rapide de Feu Houphouet Boigny et leader du PDCI ? Cette élection est très certainement attendue de tous, à  commencer par les Ivoiriens eux-mêmes. A suivre…