ATT à propos de la Libye : “ La reconnaissance du CNT par le Mali n’est qu’une question de temps”

Monsieur le président bonjour, est-ce que votre participation à  la Conférence de Paris sur la Libye vaut reconnaissance du CNT ? Non. Vous savez que d’abord, J’ai été invité par le président de la République française et vu les relations et les privilèges que nous avons avec la France et au plan de la courtoisie d’abord, il faudrait répondre. Nous reconnaissons la Libye et nous avons notre ambassadeur qui est resté en Libye, malgré tout, avec sa famille, qui est resté solidaire au peuple libyen pendant toute sa lutte. Jusqu’à  aujourd’hui, notre ambassadeur n’a pas bougé. D’autre part, en tant que membre d’un comité qui est chargé de la médiation, vous imaginez, nous ne pouvons pas être juge et partie. Nous respectons également une ligne qui été dégagée par l’Union Africaine : accélérer la mise en place d’un Gouvernement inclusif. A partir de là , nous allons procéder également à  l’acceptation de ce gouvernement au sein de l’Union Africaine et J’ai été réconforté par le président du CNT, hier, qui a dit également les mêmes choses. Donc, je pense que la reconnaissance n’est qu’une question de temps. Vous n’avez pas de doute sur le projet de société du CNT par exemple ? Je n’ai aucune raison de douter. Je pense ou en tout cas J’ai vu des gens de très bonne volonté. Ensuite, ce n’est pas ma première fois de rencontrer le CNT. A chaque fois qu’il y a eu une réunion, je me suis toujours permis de les rencontrer et J’ai toujours échangé avec eux. Ensuite, je me suis rendu à  Benghazi pendant les heures chaudes et donc, pratiquement, je les connais. Nous attendons que l’UA change de position pour reconnaà®tre, à  votre tour, si J’ai bien compris, le CNT. Mais, est-ce que vous n’avez pas l’impression que l’UA s’est arcboutée sur une position dépassée ; qu’elle n’a pas su s’intégrer à  une dynamique internationale concernant la Libye ? Je ne crois pas. Je pense que l’UA, d’abord, il faut le reconnaà®tre, a été l’une des premières organisations à  s’intéresser à  la situation en Libye. D’autre part, l’UA, en tout cas, a dégagé une feuille de route. Et aujourd’hui, nous voyons que les éléments essentiels de notre feuille de route ont été pris en compte. Je ne pense pas que l’Union Africaine soit en retard. Je pense que C’’est une démarche et je comprends parfaitement cette démarche. Sur ce dossier libyen, les pays africains sont particulièrement divisés une quinzaine ont reconnu le CNT. D’autres, non. Est-ce qu’il n’y a pas, aujourd’hui, un manque de leadership au sein de l’Union Africaine ? Je ne pense pas. Je pense tout simplement, il faut reconnaà®tre une chose : le fait de ne pas reconnaà®tre le CNT est un sujet dépassé. Moi, J’ai dit à  certains amis du CNT :  » ne perdons pas du temps à  la reconnaissance ; maintenant, voyons les actions nouvelles comment les uns et les autres peuvent s’y engager ». Il y a un fait qui est là  : C’’est le CNT. Ils sont là , ils sont installés ; ils travaillent, on travaille avec eux, on parle avec eux. Donc, moi je pense que l’Union Africaine, C’’est beaucoup plus les textes qui l’enferment et non une autre volonté politique. Monsieur le président, qu’allez-vous faire pour les Maliens qui vivent toujours à  Tripoli qui, pour beaucoup, sont coincés chez eux, n’osent pas sortir et sont pris pour des mercenaires. Est-ce que votre mission diplomatique sur place a des contacts avec eux. Savez-vous combien sont concernés ? Qu’est-ce qui est prévu ? D’abord, Il faut dire qu’il y a un nombre particulièrement important de Maliens qui sont rentrés. Il y a pas moins de 20 000. Et je suis surpris de savoir qu’il a encore presque le même nombre qui est resté. Jusque là , nous n’avons appris aucune exaction et nous n’avons appris aucun problème à  un Malien. l’ambassadeur, qui est là -bas à  que J’ai commis de rester tant qu’il y aura un seul Malien, est là  et chaque jour nous recevons des comptes rendus. Mais C’’est vrai, J’ai profité de cette réunion pour rappeler quand même qu’il y avait un point très important qui avait été déjà  souligné avec insistance par le Premier ministre du CNT qui disait  » nous prendrons toutes les dispositions pour les Etrangers « . Nous avons dit que ça nous rassure. Ils ont besoin de reprendre les choses en mains et je pense que ça ira bien. Et concernant les Maliens qui sont rentrés au Mali dans le dénuement… Est-ce que des financements vont être débloqués pour ces personnes qui sont revenues sans aucun sou ? Je comprends le drame que vivent ces compatriotes rentrés les mains vides ou avec la couverture et les enfants. Vous ne pouvez pas imaginer les flux financiers que ces Maliens envoient au pays. .. Ce que nous avons pu faire, C’’est de les accueillir, C’’est de leur exprimer notre affection, C’’est de prendre en compte certains petits soucis. Mais en vérité, pour les réinsérer, cela est extrêmement important et C’’est un des sujets avec lesquels nous allons discuter, avec, non seulement certains partenaires mais essentiellement avec la partie libyenne. Ce n’est pas suffisant ce qui doit être fait. Mais, nous pensons que C’’est une situation provisoire. Confirmez-vous la circulation d’armes françaises venues de Libye au Mali, comme l’a dit un officiel sous couvert d’anonymat ? Armes françaises, je dis tout de suite que ce n’est pas vrai. Je suis officier, donc, je connais quand même les armes. Je n’ai vu aucune arme qui porte une mention  » Made in France « . Mais, je sais que la Libye est une poudrière, un magasin d’armes et je pense qu’avec les désordres qui sont autour des différents affrontements, certainement, nous sommes sûrs que des armes ont quitté certaines zones pour se déverser dans la bande sahélo-sahélienne. Nous sommes convaincus que certains anciens combattants ou autres sont retournés dans la bande sahélo-sahélienne. Il y a des Maliens ; il y a d’autres nationalités. Et nous savons également que certains sont revenus avec armes et bagages. Est-ce que vous craignez le retour de Touareg qui auraient pris les armes en Libye et qui reviendraient au Mali ? Nous n’avons aucune crainte. Tout dépendra de leur volonté. Il y a des touareg d’origine malienne qui sont libyens. Il y a des Touareg libyens également. Mais, si quelqu’un vient et qui doit retourner un jour dans son pays d’origine, avec la bonne volonté devenir faire l’élevage, la pêche ou autre pour s’intégrer dans la société qu’il avait quittée, il n’y a aucun problème. Interview transcrite par Bruno Djito SEGBEDJI

Emission publique RFI : Mohamed Salia Touré s’exprime sur l’école malienne

Le thème abordé était l’accès à  l’éducation primaire au secondaire que le journaliste de RFI, Juan Gomez animait lors d’un débat à  l’université de Bamako. Un jeune visionnaire Une occasion pour Mohamed Salia Touré en tant que président de la COJEM (Coalition des jeunes pour le Mali) et membre du conseil Régional des jeunes de Sikasso d’intervenir sur le PRODEC( programme décennal de développement de l’éducation). Ce jeune visionnaire ne s’est pas limité à  détecter les facteurs dysfonctionnant du PRODEG. Pour la circonstance, le professeur Salikou Sanogo, ministre de l’éducation de base, Mme Ginette Siby Bellegarde et le recteur de l’université Mandé Boukary, étaient invités sur le plateau de RFI. Tous, face au public en majorité des étudiants ont abordé les acquis et faiblesses de l’école malienne avant de tirer le bilan de 50 ans de l’éducation. Parmi les intervenants, Mohamed Salia Touré s’intéresse à  la résolution des problèmes qui affectent le système scolaire. l’accès à  l’éducation, l’amélioration de la qualité, et la gestion décentralisée, tels sont les objectifs que se sont fixés le PRODEG. «On voit bien que notre gouvernement est porté par des objectifs quantitatifs liés à  l’accès à  l’éducation ce qui justifie la construction des infrastructures à  travers le pays souvent de manière pas très ordonnée ». Répliquant sur le chiffre de 82% de taux de scolarité au Mali que vante le ministre de l’ éducation, Touré démontre ceci : « Le taux brut de scolarisation a atteint 82% en 2009 mais seulement 53% des enfants atteignent le niveau de 6 ème année, soit plus de 40% des jeunes maliens quittent le système éducatif dès le primaire sans avoir acquis la moindre compétence ». Par ailleurs seulement 1/3 des enfants maliens arrivent en 7ème année et 1/4 vont au secondaire. Mohamed Touré déplore aussi d’autres types de formation professionnelle non adaptées au système. Quel changement faut-il apporter pour que le système éducatif soit plus performant, quel accompagnement local à  envisager pour que l’éducation réponde aux besoins des communautés à  la base, voila des différentes questions posées par M. Touré. Toutes ces interrogations renvoient aux aspects de qualité, de pertinence et de gestion décentralisée. De son point de vue, les résultats obtenus par le PISE (programme d’investissement sectoriel de l’éducation) phase I et II sont très mitigés. « Le PISE a souffert dans sa mise en œuvre d’énormes difficultés qu’il faut revoir dans la phase III notamment la lourdeur des planifications, l’absence d’informations sur les cadrages budgétaires au niveau régional, la faible capacité des acteurs locaux à  piloter ,le dispositif d’éducation formation, la non-effectivité du transfert des ressources financières aux collectivités malgré le transfert des compétences », se défend -t-il. Sur le plan de la qualité poursuit-il, toutes les actions prévues dans le PISE qui devraient contribuer à  améliorer la qualité de l’éducation en République du Mali ont accusé un retard ou ne sont jamais venues à  l’image de la généralisation du curriculum, de la formation initiale et continue des maà®tres, la mise à  disposition des manuels scolaires avec des contenus adaptés aux réalités du milieu. « D’autre part, on voit bien que le gouvernement actuel est entrain de faire des efforts pour sortir notre école du trou, mais nous devrons continuer dans ce sens et appliquer systématiquement les recommandations du forum sur l’éducation». En conclusion, Mohamed a interpellé le ministre de l’éducation de base d’engager une réflexion sur les problèmes exposés.

Découvertes RFI 2010 : Ché Ché Dramé en lice pour le concours

Qui succèdera à  Naby ? La question se pose déjà , alors qu’il y a juste quelques mois que le chanteur sénégalais a achevé sa tournée promotionnelle en Afrique, au lendemain de sa victoire au prix Découvertes RFI 2009. Une dotation de 7 000 euros et une bourse d’aide au développement de carrière de 11 000 euros allouée par le ministère français des Affaires étrangères, l’organisation d’un concert dans un pays d’Afrique et à  Paris, une tournée africaine, une visibilité et une reconnaissance internationales; Voila le package mis en jeu par Radio France International et qui fait tant courir les jeunes artistes d’Afrique, des Caraà¯bes et de l’océan indien à  qui le concours est ouvert. Ché Ché Dramé du Mali en lice RFI nous a fait découvrir la semaine dernière la chanteuse Chéché Dramé et son titre titre « Mourouni » tiré de l’album « Mogoya ». En quittant son village natal, dans la région de Koulikoro au Mali pour se rendre à  Bamako, Chéché Dramé, issue d’une famille de griots, ne se doutait pas que deux albums, sortis en l’espace de quatre ans auraient suffit à  en faire l’une des étoiles montantes de la musique malienne. Son deuxième album « Mogoya » mêle instruments traditionnels (n’goni, tama, doudoun, djembé) aux guitares. Première étape, la sélection l’édition 2010 est ouverte, mais la réponse à  la question de départ ne sera trouvée qu’entre septembre et décembre prochains, période pendant laquelle sera organisée la finale de cette année. Mais avant d’y arriver, il faudra franchir diverses étapes, dont la première est la sélection. C’’est à  ce niveau que se trouve actuellement le comité d’organisation. Celle-ci consiste pour un comité d’écoute, de prendre connaissance des éléments sonores, visuels et promotionnels des candidats afin de sélectionner les meilleurs qui seront proposés au jury composé d’un nombre pair de membre et disposant chacun d’une voix. Jusqu’au 26 août, le public aura donc l’occasion de découvrir à  travers les antennes et le site Internet de RFI, tous les candidats sélectionnés. Après quoi le jury écoutera les candidatures proposées par le comité d’écoute avant de dévoiler dès le mois de septembre les trois finalistes de cette année. Le Lauréat du concours « Découvertes RFI 2010 – Musiques du Monde » recevra un prix d’un montant global de 7 000 euros, dont la moitié sera versée à  l’issue du concert en Afrique et l’autre moitié à  l’issue du concert parisien. On se souvient qu’en 2009, la finale avait opposé à  Cotonou au Bénin le mauritanien Bakhan, le sénégalais Naby et la camerounaise Kareyce Fotso. Cette année le groupe camerounais Lawal Band avec son premier album Black Nature s’est inscrit, et espère être sélectionné pour faire autant, voire mieux que Kareyce.

Naby :  » Je ne redoute personne »

Votre tournée vous l’avez entamé il y a près d’un mois et demi, comment elle se déroule jusqu’ici. Vous avez rencontré des difficultés ou alors elle se passe super bien? Non on ne peut pas parler de difficultés moi je pense que tout se passe bien, on est presque à  la fin de la tournée, on est en Afrique centrale, dans le tropical, C’’est très vert et J’aime la nature. Sur toutes les terres o๠J’ai mis mes pieds en Afrique ça se passe super bien et moi je kiff. On ne peut pas kiffer et dire que ça fait mal et comme je dis dans mon album Dem naa, je suis parti, quand on part on rencontre, pas beaucoup de problèmes, mais des obstacles et C’’est à  toi de pouvoir les gérer. Sous quel signe avez-vous placé cette tournée? Comme ils l’ont dit RFI Découvertes ! Ils m’ont découvert et m’ont donné l’occasion de découvrir mon Afrique. Mais jusqu’ici il y a-t-il une étape qui vous a particulièrement marqué? (Rires) Toutes les étapes sont merveilleuses. Tout ce que je voyais à  la télé, maintenant je suis dans la réalité, J’ai les pieds sur terre. Ce qui m’a particulièrement marqué C’’est le début, C’’est le concours, C’’est le moment o๠J’ai été sacré lauréat. Cela m’a donné confiance et m’a permis de propulser. Justement ça fait quoi d’être lauréat du prix Découvertes RFI? C’’est une lourde responsabilité. Dans tous les boulots quand tu te retrouves à  avoir un contrat C’’est énormément de responsabilités et C’’est génial. La finale vous la rempotée face au mauritanien Bakhan et la camerounaise Kareyce Fotso. Selon vous qu’est ce qui a fait la différence, quel a été votre avantage? Chacun avait un tableau à  présenter, peut être que C’’est le mien qui était beaucoup plus intéressant pour le jury et le public. Mais franchement Bakhan et Kareyce sont des artistes que je respecte beaucoup. Et il y a aussi la chance ! à‡a aurait été un autre public ou un autre jury que peut être C’’est l’un d’eux qui aurait gagné. Cette fois ci C’’est moi, demain ce sera un autre, la vie est chance. Honnêtement Naby quel est le candidat que vous redoutiez le plus entre les deux? Moi je ne redoute personne. On fait des choses vraiment différentes. Je pense que personne ne connaà®t mieux que moi ma personne. Kareyce et Bakhan pareil, chacun a quelque chose à  défendre. Ils l’ont défendu, moi pareil, C’’est la chance encore une fois. Vous vous présenter comme l’«enfant du Sénégal» pourtant vous êtes de père guinéen et de mère malienne, comment cela s’explique? Moi je suis né au Sénégal, mais avant tout je suis africain. Si on est dans le même continent je pense qu’il n’y a pas de différence à  faire. Donc ça aurait pu être l’enfant du Cameroun et C’’est l’enfant du Cameroun. Pour moi C’’est pareil. Votre premier album solo qui fait d’ailleurs l’objet de votre tournée s’appelle Dem Naa, s’il fallait le présenter au public camerounais que diriez vous? Comme je dis nous avons tous les mêmes réalités. Je fais partie de la société, je suis un produit de la société. Et si je suis un produit de la société je suis obligé de dire ce qui s’y passe, de dire ce que je vis. Je suis social, mes textes parlent de la société. Je suis quelqu’un qui défend les humains et la personne. Après cette tournée africaine, que prévoit le programme du lauréat Découvertes RFI que vous êtes? Après la tournée africaine il y a d’autres deals qui sont là , J’ai des festivals à  faire en Europe, puisque le prix RFI Découvertes te permet de te faire connaà®tre, de te faire des contacts avec des têtes dans la musique, je veux dire des grands tourneurs, etc. on a aussi commencé à  voir des dates qu’on va faire je peux dire dans le monde. En plus du prix RFI je suis aussi lauréat du prix Québec 2010, donc je dois aussi faire une tournée au Canada. Les projets sont là  et je prie le bon Dieu qu’il n’arrête pas les choses maintenant. Actuellement vous dépendez carrément de RFI! Pour la tournée oui. Mais après la tournée je ne dépendrais plus d’elle, je redeviendrais le mec que J’étais avant de rentrer dans le concours.

Appels sur Actualité à Bamako : Débat sur le cinquantenaire

En marge de la tenue de la 10e édition du Forum de Bamako, qu’abrite Bamako depuis mardi, la Radio France Internationale, à  travers l’émission « Appel sur l’Actualité » de Juan Gomez, a organisé au Centre International de Conférence de Bamako, un débat sur le cinquantenaire des pays africains. Rappelons que ce sont 17 pays africains qui célèbrent cette année le cinquantenaire de leur accession à  l’indépendance. Parallèllement, l’animateur Alain Foka a aussi enregistré deux émissions de Médias d’Afrique, sur le cinquantenaire et le rôle des médias dans l’édification de la délocratie. Le bilan de cinquante ans d’indépendance En plus des traditionnels auditeurs qui devaient animer l’émission, Juan Gomez avait invité Messieurs Martin Ziguelé, ancien Premier Ministre de Centrafrique et Oumar Mariko, Député et opposant malien. D’entrée de jeu, Oumar Mariko a rendu un hommage au Président Modibo Keita pour s’être battu afin d’obtenir l’Indépendance pour le Mali. Cependant, les idéaux pour lesquels il s’est battu sont actuellement bloqués, a déploré l’opposant. Quant à  Martin Ziguelé, il a soutenu que l’Indépendance était une nécessité. Et d’ajouter que s’il est excessif de dire que rien n’a été fait pendant ces 50 ans, il est aussi présomptueux de penser que tout est parfait. Aux dires de l’ancien Premier Ministre Centrafricain, le plus grand échec des pays africains a été la gouvernance économique. L’Afrique, pieds et poings liés Nombre d’auditeurs, tout en rendant hommage aux pères des indépendances, pensent que l’Afrique n’est toujours pas indépendante. Certains estiment que le premier attribut de souveraineté d’un Etat, est sa monnaie, alors que la nôtre est garantie par le trésor public français. Ils ont dénoncé, entre autres les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) avec leur lot de privatisations des sociétés et entreprises d’Etat avec à  la clé des licenciements massifs. A cela s’ajoutent la corruption et l’impunité dans nos Etats, les difficultés liées à  la formation et à  la problématique de l’emploi des jeunes. D’autres auditeurs pensent qu’il y a eu d’énormes progrès, notamment dans la construction de routes, de centres de santé, d’écoles … Quelques auditeurs sont aussi intervenus sur la difficulté par rapport à  l’émergence politique de la femme ; sur l’épanouissement culturel et social, en regrettant que la culture a été le parent pauvre pendant les 23 ans de dictature. Ou sur les avancées technologiques. Oumar Mariko de conclure en martelant que ça lui choque que des milliards soient dépensés dans la célébration du cinquantenaire. Pour sa part Martin Ziguelé a une position plus nuancée, il pense qu’on peut s’amuser tout en menant la réflexion sur le bilan du cinquantenaire et surtout sur les perspectives du continent.

Opération séduction pour la Radio Mondiale à Bamako

De nouveaux programmes destinés à  l’Afrique Aujourd’hui il ne fait aucun doute que cette Radio s’est forgée une image d’estime sur la planète. Son écoute quotidienne s’est imposée dans les habitudes de plus d’un Africain. Et mieux, elle ne cesse d’étendre son réseau d’information à  travers le monde. Un réseau d’une densité certaine. Au parfum de toutes les informations, RFI l’est grâce au dynamisme et à  la grande mobilité de ses correspondants dispactchés à  travers le monde. Pour parler des nouveaux changements envisagés, la directrice déléguée de RFI, Geneviève Goetzinger était face à  la presse, lundi dernier à  la Maison de la presse, en présence de Mamane, chroniqueur à  RFI. Diffusion en langues locales Les nouvelles modifications prendront en compte la diffusion des informations dans certaines langues telles que le Swahili (parlé en Afrique de l’Est). Et en même temps, la direction de RFI réfléchit sur la diffusion des informations dans bien d’autres langues panafricaines. Et la directrice déléguée de signifier que RFI entend poursuivre le schéma de rajeunissement de son auditoire, à  travers, la réalisation d’émissions sportives, musicales… Ondes courtes Concernant les difficultés d’émission que peut avoir RFI au Mali, Geneviève Goetzinger, a indiqué que son organe n’est confronté à  aucune difficulté d’émission. Et que, au Mali, RFI se positionne comme la 4ème radio et qui dispose de 6 émetteurs. La directrice déléguée de RFI était aussi accompagnée de la rédactrice en chef Afrique, Anne Marie Capomaccio, qui a signifié que RFI demeure rattaché à  sa ligne éditoriale, en étant toujours réactif et plus direct. « Nous nous intéressons à  tous les aspects de la vie, à  savoir, la société, l’économie, la santé…Jamais les menaces, encore moins les tentatives de musellement ne nous ont empêché de traiter nos informations. »  » Nous veillons en permanence sur le traitement équilibré de l’information. l’objectivité est de mise », a ajouté Serge Daniel, correspondant de RFI au Mali. L’audience malgré les grèves Balayant d’un revers de main, les accusations faisant état que RFI est une machine du gouvernement français, Geneviève Goetzinger a précisé que RFI est une radio publique, mais indépendante. « Nous ne subissons aucune pression venant du gouvernement français », dira t-elle. Pour sa part, Mamane a laissé entendre que sa chronique intitulée « la République très très démocratique du Gondwana » ne saurait être qualifiée d’afropessimiste. Quand bien même, il soulève à  travers cette émission les véritables plaies de l’Afrique : mauvaise gouvernance, corruption, coups d’états…

Amkoullel sélectionné pour le prix « Découverte RFI » 2009

Un artiste engagé Le sobriquet “Amkoullel“, vient du roman autobiographique du célèbre écrivain Amadou Hampathé Bâ, intitulé “Amkoullel l’enfant peulh“. C’’est aussi le surnom que s’est choisi le rappeur bien connu Issiaka Bah. l’enfant peulh débute dans le RAP aux alentours des années 1990. Il organisera son 1er concert de RAP en 1994 grâce à  sa bourse du Lycée. En 2002, Amkoullel sortira son premier album intitulé “ in faculté mali kalan ko“ c’est-à -dire “in“ pour la négation et faculté pour designer l’école, l’université, la faculté. l’album parle de l’incapacité de tous les acteurs de l’éducation à  s’occuper de l’enseignement en général. Amkoullel déplore l’état actuel de l’école. Les écoles privées qui poussent comme des champignons. « Le désengagement de l’Etat face aux maux de l’école est déplorable. Tout le monde a le devoir de s’impliquer personnellement », précise-t-il avant d’ajouter :“ Si J’étais à  la tête du Ministère de l’éducation, je commencerais par rassembler toutes les personnes, les différents acteurs afin de trouver une solution aux problèmes, je pense qu’il n’y a pas de réelle volonté. Personne ne veut risquer sa place, ou prendre le risque de déplaire. Le rap pour dénoncer les maux de la société Une année après son premier album, Amkoullel revient sur la scène rappologique avec “Surafin“ ou “pots de vin“. Dans cet album, l’artiste dénonce les conditions de vies exécrables de la population malienne. Il explique que les gens ne peuvent pas arrêter de prendre les pots de vins par ce qu’il y a le galère, la vie chère. « Pour autant ce n’est pas une manière de justifier ou de dire que les pots de vins sont une bonne chose. J’essaye juste de me mettre dans la peau d’un chef de famille qui travaille dur mais gagne peu à  la fin du mois. Il n’arrive pas à  payer le loyer et à  nourrir sa famille en même temps. C’’est donc injuste de laisser les gens dans cette situation. Cela renvoie toujours aux autorités même si ce n’est pas toujours à  elles de tout faire. Il faut aussi l’implication du secteur privé et de la société civile » explique-t-il. En 2004, l’enfant peulh sortira une compilation “Mali Faranci“ ou “Mali/France“ qui est un album hors série. Cette compilation regorge d’une multitude d’artistes français et maliens de France, ainsi qu’une trentaine de nationalités : Oxmo Puchino, Djata Sia, Abba (le frère d’Amkoullel) vivant en France, Mini 3000, Frankie, Little Freddy….. Le single « Farafina » primé aux Tamani d’Or 2007 marquera la naissance de l’album mythique “Wati séra“ il est temps. “Fara Fina“ le morceau phare de l’album, remportera le trophée du Tamani l’or du meilleur artiste de RAP Malien en décembre de la même année. Amkoullel, découverte RFI 2009 ? Espérons pour l’artiste qu’il sera la découverte RFI de l’année. Ce sera en tout cas, le 2ème rappeur à  obtenir ce prix après le Sénégalais Didier Awadi. Une de ses amies artiste-plasticienne Tétou Gologo lui propose de postuler pour le concours. Amkoullel répond qu’il n’est pas intéressé, mais elle réussit à  le convaincre. Ce qui a finalement décidé l’artiste, C’’est quand une certaine Anne Lo, s’occupant de la promotion des artistes au niveau du Centre culturel français et du quartier d’Orange lui propose de l’accompagner pour sa candidature au prix découverte RFI. Amkoullel est appuyé par le cinéaste malien Cheick Oumar Sissoko, le Directeur d’AFRICABLE Monsieur SIDIBE, Mory TOURE correspondant de RFI à  Bamako, Abba SAMASSEKOU présentateur télé à  l’ORTM, Alioune Ifra N’DIAYE responsable de l’espace culturel Blonba, le Directeur artistique du spectacle ‘’Chabada », se trouvant a Angers, vu les 34 ans de jumelage entre Bamako et Angers et le site web afro-lution. Amkoullel estime porter une lourde responsabilité en représentant le Mali à  ce concours. Responsabilité partagée avec son compatriote vieux Farka TOURE, fils de feu Ali Farka TOURE. Ils sont tous les deux présélectionnés avec une quinzaine d’artistes. La finale se fera avec trois artistes qui seront choisis pour la phase finale à  la mi-septembre. Parmi ces trois finalistes, le public pourra voter par mail. Espérons que nos deux compatriotes feront parti du trio gagnant. La finale se tiendra le 29 Novembre prochain à  Lomé au Togo.