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Cédéao : vers l’opérationnalisation d’une brigade antiterroriste régionale
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé, le lundi 25 août 2025 à Abuja, la création d’une brigade antiterroriste de 260 000 hommes, financée à hauteur de 2,5 milliards de dollars par an. Les ministres des Finances et de la Défense se réuniront vendredi 29 août 2025, toujours dans la capitale nigériane, pour arrêter les modalités de financement et d’opérationnalisation de cette force.
La décision du 25 août s’inscrit dans une série d’initiatives déjà engagées par l’organisation régionale. En mars 2025, la Cédéao avait officiellement annoncé l’activation de sa Force en attente, considérée comme une première étape vers une riposte régionale coordonnée contre le terrorisme. Cette force de plusieurs milliers d’hommes avait été présentée comme un dispositif transitoire destiné à préparer un déploiement de plus grande ampleur.
En juin 2025, à Abuja, les chefs d’État et de gouvernement réunis en sommet ordinaire avaient entériné le principe d’une montée en puissance de cette capacité militaire, insistant sur la nécessité d’un financement durable et de mécanismes de commandement adaptés à la menace sécuritaire croissante dans la sous-région.
L’annonce de la création d’une brigade de 260 000 hommes représente l’aboutissement de ces discussions. Selon la Commission de la Cédéao, dirigée par le Dr Omar Touray, cette force sera dotée d’un budget annuel de 2,5 milliards de dollars afin de couvrir les besoins logistiques, opérationnels et de coordination.
Le calendrier prévoit désormais la réunion ministérielle du vendredi 29 août 2025 à Abuja. Celle-ci devra préciser les modalités de financement, la répartition des contributions nationales et les premières étapes de l’opérationnalisation de la brigade.
En parallèle, la Cédéao poursuit ses échanges avec l’Alliance des États du Sahel (AES) — regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger — qui a, de son côté, annoncé l’opérationnalisation d’une force unifiée de 5 000 hommes. Les discussions portent sur les formes possibles de coopération et de complémentarité entre ces deux dispositifs, dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest est devenue l’une des principales zones d’activité des groupes armés.
L’ensemble de ces décisions illustre la volonté des États ouest-africains de renforcer la coordination militaire face à l’expansion du terrorisme. La réunion de ce vendredi devrait marquer une étape décisive dans le passage de l’annonce à la mise en œuvre concrète de la brigade régionale.
Hivernage: de fortes pluies attendues
Ce 26 août 2025, Bamako a enregistré l’une des plus grandes pluies depuis le début de l’hivernage. Une importante quantité de pluie qui a provoqué des inondations et perturbé la circulation dans plusieurs quartiers de la capitale. Ces précipitations vont continuer et même s’intensifier selon les alertes de Mali Météo qui appelle à la prudence.
L’Agence nationale de la Météorologie, Mali-Météo a lancé ce 27 août 2025, une alerte concernant de fortes pluies accompagnées d’orage attendues dans plusieurs localité du pays, avec un risque élevé d’inondations. Selon Mali Météo, les régions de San, Sikasso, Ségou, Koutiala, Nara et une partie de Kita ont déjà enregistré des pluies au cours de la première partie de la journée. Des pluies importantes qui pourraient augmenter le risque d’inondations.
Le District de Bamako reste également concerné ainsi que les localités de Koulikoro et Kayes. Des pluies sont attendues dans la journée du 27 août 2025.
Les populations locales sont donc appelées à la prudence sur les routes et dans les quartiers vulnérables aux inondations.
Le ministère des Transports et des infrastructures et l’agence Mali Météo, rappellent que ces pluies peuvent entraîner notamment des inondations dans les quartiers situés en zones basses et vulnérables. Des perturbations sur les routes principales entraînant des difficultés de circulation, des dommages aux habitations précaires ainsi qu’aux infrastructures publiques sont également redoutés. Les conséquences sur l’agriculture, notamment dans les zones rurales, sont aussi attendus.
Rappelant que les dispositions en coordination avec les services de la Protection civile et le ministère des Transports, sont envisagées, les services de Mali Météo, invitent à la plus grande prudence et au respect des consignes de sécurité. Mali Météo invite les populations à rester attentives aux alertes pour sauver les vies humaines.
Amadou Kouyaté: “On peut dire que les joueurs se sont épuisés, donc ils sont passés un peu à côté”.
Les Aigles du Mali se sont inclinés face à l’Angola 43 à 70 lors de la finale de l’Afrobasket tenue en Angola du 12 au 24 août 2025. Dans l’ entretien qu’il nous a accordé, Amadou Kouyaté, journaliste sportif analyse le parcours des Aigles et les perspectives pour l’équipe nationale. Propos recueillis par Ali Sankaré.
- Quelle analyse faites-vous de la finale qui a opposé la Mali à Angola?
On a quand-même assisté à un match inédit. On félicite d’abord l’équipe pour sa qualification à ce niveau à l’AfroBasket qui est à sa 31ème édition. Et c’est la première fois que le Mali atteint ce niveau. On félicite l’équipe, l’encadrement et la fédération pour l’effort qu’ils ont consenti.
En ce qui concerne cette finale, on peut dire que nos jeunes sont passés à côté. Vu les efforts qu’ils ont fourni lors des matchs de huitième de finale, en match de barrage contre la Guinée Conakry, ensuite la Côte d’Ivoire et le Sénégal. On peut dire que les joueurs se sont épuisés, donc ils sont passés un peu à côté. Lors de la cette finale on sentait la fatigue chez eux, malgré l’envie de remporter ce trophée. Mais on leur tire chapeau pour avoir atteint ce niveau et d’avoir ramené la première médaille argent .
- Quelles peuvent être les perspectives pour cette équipe de Basketball?
Les perspectives sont énormes. Dans un premier temps, le Mali doit participer aux éliminatoires de la Coupe du monde, qui sont prévus pour le mois de novembre prochain. Donc l’idéal c’est quand-même d’essayer de conserver ce jeu, voir les manquements constatés lors de l’Afrobasket en Angola. Il faut noter que nous allons rencontrer les mêmes équipes avec lesquelles on a eu à jouer lors de cet Afrobasket, il s’agit de l’Égypte, l’Ouganda et puis le Sénégal et l’Angola. Donc, il faut corriger les erreurs et viser une première qualification à la coupe du monde, parce que le Mali n’a jamais participé à la coupe du monde senior.
- Quelles sont les chances de participation pour cette équipe à la coupe du monde ?
Cela peut être difficile, parce qu’il ya certains universitaires qui sont parmi eux et avec la rentrée au niveau des États-Unis,ils commenceront à jouer. Est-ce qu’ils auront l’occasion de venir rejouer avec le Mali ? Parce que déjà les préparatifs ont commencé, que ca soit au niveau NBA ou au niveau des universitaires, ça va être très compliqué.
- Comment jugez vous le niveau de l’Afrobasket?
On peut dire contrairement aux années précédentes, que cette année le niveau est très élevé, parce qu’auparavant on ne voyait pas des joueurs de la NBA participer à l’AfroBasket car des fois ils avaient du mal à sortir. Mais cette fois, plusieurs joueurs sont venus. Il ya aussi la Basket African League, qui est quand-même une petite filiale de NBA. Parmi les joueurs qui se sont distingués, il y a Jacques Boissy du Sénégal ou Alou Diarra du Mali.
- Des joueurs locaux se sont aussi fait remarquer…
Bien sûr il y a deux joueurs du stade Malien de Bamako. Il s’agit de Mahamane Coulibaly qui a terminé parmi les cinq majeurs, il ya aussi Allaye Togo, tous deux ont récemment pris part aux phases des poules de la Basket African League, malheureusement le Stade Malien ne s’est pas qualifié pour la phase finale en Afrique du Sud.
Ciment : Petite baisse des prix
Le prix de la tonne du ciment est désormais fixé à 112.000 FCFA pour le local et 117.000 FCFA pour la qualité importée. La fixation de ce prix plafond est l’épilogue de la rencontre entre le ministère de l’Industrie et du Commerce, de celui du Transports et des Infrastructures avec les acteurs de la filière du ciment, tenue ce 25 Aout 2025.
Les prix du ciment au Mali connaissent une instabilité et constituent une préoccupation majeure depuis quelques temps. Depuis le mois d’avril 2025, le coût de la tonne du ciment a connu une hausse significative, passant de 105 000 FCFA à 125 000 FCFA et 130 000 FCFA. Une montée des prix qui occasionnent pour les vendeurs et les acheteurs des difficiles et qui a un impact négatif sur la chaîne économique de ce secteur. Dans l’optique d’endiguer l’envolée persistante des prix sur le marché national depuis avril 2025, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane DIALLO , a entrepris des échanges avec les acteurs du secteur : industriels, transporteurs et revendeurs pour trouver des mesures palliatives aux problèmes qui touchent les acteurs du secteur.
Eviter les spéculations
Les concertations entamées depuis quelques mois ont permis la fixation du prix du ciment à un plafond de 112.000 FCFA pour le local et 117.000 FCFA pour le ciment importé. Les rencontres ont permis d’identifier plusieurs leviers d’action cruciaux, notamment la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières. Le clinker, indispensable pour la production locale, fait face des séries de perturbation dans l’acheminement, réduisant ainsi la production de nos usines.
Le ministère s’engage donc à travailler avec les industriels pour garantir un accès régulier à cette ressource. Un autre point crucial énuméré lors des dialogues concerne le transport du ciment à travers le pays.
Les mesures prises par les autorités et mises en vigueur le 1e avril, concernant la réglementation du gabarit des camions, ont eu un impact considérable sur la chaîne logistique engendrant des difficultés dans le transport du ciment, affectant à la fois les délais de livraison et les coûts. Le ministère a reconnu cette réalité et envisage des ajustements pour alléger la pression sur les opérateurs tout en maintenant l’ordre dans le secteur. Grâce à une synergie d’actions, des mesures drastiques ont été arrêtées au niveau des services compétents, avec l’implication du Département de la Défense, afin de sécuriser et faciliter l’acheminement des matières premières nécessaires à la production du ciment. Prenant part aux pourparlers, M. Lamine Traoré, président des quincailleries a exhorté ses collègues aux respects des prix conclus.
Le Ministre Moussa Alassane DIALLO a lancé un appel au strict respect de ces prix convenus. Il a tenu à rassurer que son ministère, à travers ses services compétents, veillera à la mise en œuvre effective de ces décisions dans l’optique de la satisfaction besoins vitaux des populations.
La ministre des Transports et des Infrastructures, a pour sa part réaffirmé l’engagement de son département à tout mettre en œuvre pour assurer un suivi efficace quand aux écueils liés au transport évoqués lors des différentes rencontres. La troisième rencontre entre les différentes parties est fixée au 25 octobre 2025 pour faire une évaluation sur le respect des prix convenus. Cette baisse, même appréciée, reste en deçà des prix initiaux du ciment entre 90 000 FCFA et 105 000 FCFA, la tonne
Joseph Amara DEMBELE
Le Festival sur le Niger devient une biennale
Le Festival sur le Niger, rendez-vous majeur de l’agenda culturel du Mali, né il y a 21 ans sur les berges du fleuve à Ségou, passe en mode biennale. L’importance de la programmation et la dimension prise par l’événement justifient, selon les organisateurs, ce nouveau format. La prochaine édition se tiendra du 2 au 7 février 2027 à Ségou.
AfroBasket 2025 : le Mali décroche l’argent historique
Pour la première fois de son histoire, le Mali a disputé une finale de l’AfroBasket masculin. Battus 70 à 43 par l’Angola dimanche à Luanda, les Aigles repartent avec une médaille d’argent inédite, plus de cinquante ans après leur bronze de 1972.
Mission du Conseil malien des chargeurs à Dakar pour débloquer des conteneurs
Une délégation du Conseil malien des chargeurs (CMC), conduite par son président Bakissima Sylla et accompagnée du secrétaire général, séjourne à Dakar depuis le 20 août afin de débloquer des conteneurs maliens immobilisés au port autonome de Dakar. Cette mission se déroule sur instruction du ministère des Transports et des Infrastructures.
Le port de Dakar est le principal accès maritime du Mali, pays enclavé. Près de 60 % des importations et exportations maliennes transitent par ce corridor, soit plus de 350 000 tonnes de marchandises par an, selon les chiffres de la Chambre de commerce et du CMC. Chaque jour, environ 1 000 camions circulent entre Dakar et Bamako. En période de congestion, plusieurs centaines de conteneurs maliens peuvent rester bloqués sur les quais, entraînant des surcoûts de plusieurs millions de FCFA pour les opérateurs économiques.
Au terminal géré par DP World, les conteneurs maliens bénéficient d’une franchise de 21 jours. Au-delà, des frais de stationnement sont appliqués, ce qui pèse directement sur les importateurs. Ces retards concernent surtout des marchandises essentielles pour le marché malien : riz, sucre, huile, ciment et intrants agricoles. Chaque blocage se répercute sur les prix de vente et, en dernier ressort, sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
Si le Mali utilise aussi les ports de Conakry, Abidjan ou Lomé, Dakar reste la principale porte d’entrée, notamment pour les produits de grande consommation. La mission du CMC vise à fluidifier ce corridor stratégique, en lien avec les autorités portuaires sénégalaises, et à réduire les délais d’enlèvement. Elle s’inscrit dans un cadre de coopération bilatérale entre Bamako et Dakar, encadré par des accords de transport et de transit.
Pour l’avenir, plusieurs projets sont en cours afin de désengorger le port de Dakar et de sécuriser les flux vers le Mali. Le port sec de Sandiara, en construction au Sénégal, devrait pouvoir accueillir jusqu’à 6 000 conteneurs et plus de 1 000 camions, offrant une solution de délestage. La réhabilitation de la ligne ferroviaire Dakar–Bamako est également évoquée comme une alternative durable, même si elle reste encore largement sous-utilisée.
En multipliant ce type de missions, le Conseil malien des chargeurs entend défendre les intérêts des opérateurs économiques, éviter les surcoûts liés aux congestions portuaires et garantir la régularité de l’approvisionnement du Mali.
Rapports du Médiateur : le foncier en tête des plaintes
Les rapports 2023 et 2024 du Médiateur de la République, remis le 22 août au Président de la Transition, mettent en évidence une forte hausse du recours des citoyens à l’institution. Plus de 6 000 usagers ont été accueillis en 2023 contre près de 12 000 en 2024, soit un doublement en une année.
La gestion foncière ressort comme la principale source de plaintes, occupant une place prédominante dans les réclamations. Les rapports signalent également les retards persistants dans l’exécution des décisions de justice, les lenteurs administratives, ainsi que des insuffisances dans la protection sociale, notamment à travers l’INPS. Des conflits de chefferie continuent aussi d’alimenter les saisines.
Un autre point d’alerte concerne l’orpaillage artisanal. Le Médiateur évoque des conflits locaux, des pollutions importantes et la dégradation d’écosystèmes, appelant à une régulation adaptée de cette activité.
Parmi les recommandations formulées figurent le respect strict des procédures foncières, l’accélération des démarches administratives, une meilleure gestion des litiges de chefferie, le renforcement du recouvrement des cotisations sociales et la poursuite de la digitalisation de l’administration, amorcée avec la mise en place d’une plateforme destinée aux consulats et ambassades.
En recevant ces rapports, le Président de la Transition a salué le rôle du Médiateur comme « recours pour le citoyen et conseil pour l’administration ». Il a insisté sur la nécessité de transformer ces constats en réformes concrètes, en particulier dans le domaine foncier et la gouvernance publique, tout en mettant en avant l’importance des femmes et des Maliens de l’extérieur dans le renforcement de la cohésion nationale.
Commune I : sursis à la dissolution des partis, renvoi vers la Cour suprême
Le Tribunal de grande instance de la Commune I du district de Bamako a ordonné, ce lundi 25 août 2025, le sursis à exécution du décret ayant dissous les partis politiques. Le tribunal a, dans le même mouvement, orienté le dossier vers la Cour suprême.
Le tribunal a ainsi décidé un sursis à statuer sur la dissolution des partis, dans l’attente de l’examen définitif de l’exception d’inconstitutionnalité soulevée, et a ordonné la transmission du dossier à la Cour constitutionnelle via la Cour suprême, conformément à l’article 153 de la Constitution du 22 juillet 2023.
Cette procédure fait suite à deux actes pris le 13 mai 2025 : la loi n° 2025-005 abrogeant la Charte des partis politiques (loi n° 05-047 du 18 août 2005) et le Statut de l’opposition (loi n° 2015-007 du 4 mars 2015), promulguée et publiée au Journal officiel à cette date, puis le décret de dissolution de l’ensemble des partis et organisations à caractère politique décidé le même jour à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire et annoncé à la télévision nationale.
Saisie par les partis dissous, la justice avait tenu une première audience le 7 juillet 2025 au TGI de la Commune I, marquée par l’absence de représentation de l’État, avant de renvoyer le dossier aux 28 et 29 juillet pour débats contradictoires et confrontation des pièces avec le Contentieux de l’État ; l’audience de la Commune I avait ensuite été reportée au 4 août, tandis que la Commune VI renvoyait l’affaire devant sa chambre de jugement.
Joint par nos soins ce 25 août, Me Mamadou Camara, conseil des partis requérants, confirme : « C’est exact. Le Tribunal de grande instance a fait droit à notre requête ». Interrogé sur la suite, Me Camara précise : « Le dossier sera renvoyé à la Cour suprême, à charge pour elle d’en saisir la Cour constitutionnelle, seule juridiction compétente pour connaître de la constitutionnalité d’une loi ».
Pour le Collectif des avocats, cette décision constitue une opportunité historique pour la Cour constitutionnelle de réaffirmer son rôle de gardienne des libertés et de dire si un pouvoir peut, par simple décret, suspendre les droits politiques essentiels garantis par la Loi fondamentale.
La Cour suprême est désormais saisie de l’affaire, à la suite du sursis prononcé, et devra se prononcer sur la légalité de la dissolution, les partis étant entre-temps rétablis dans leurs droits.
D’autres procédures restent pendantes : le dossier ouvert devant le Tribunal de grande instance de la Commune VI doit revenir le 24 septembre 2025, tandis que les décisions d’incompétence rendues par les Tribunaux des Communes 3, 4 et 5 ont été déférées devant la Cour d’appel de Bamako. Par ailleurs, la Section administrative de la Cour suprême a été saisie, mais attend toujours le mémoire en défense du gouvernement.
Un autre volet du dossier concerne une plainte déposée par les avocats contre deux membres du Conseil national de Transition, Biton Mamari Coulibaly et Moulaye Keïta, devant le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité. Selon Me Mountaga Tall, l’absence d’avancée dans cette procédure traduit une « inertie incompréhensible », poussant le collectif à engager une citation directe afin de contraindre les mis en cause à comparaître.
Journalisme : un métier menacé par la précarité
Les conditions de travail des professionnels des médias au Mali se détériorent dans la plupart des organes de presse. C’est le constat fait par l’Union des journalistes reporters du Mali (UJRM), qui a dévoilé les résultats d’une enquête sur les conditions de travail des journalistes, rendue publique le 20 août 2025. L’absence de contrat de travail, le non-paiement régulier des salaires et l’inexistence de couverture sociale figurent parmi les difficultés qui entravent la qualité de l’information et vont à l’encontre de certains cadres juridiques.
Bamako accueille la 12ᵉ Conférence ministérielle de l’OFPA
La capitale malienne a abrité ce samedi 23 août 2025 l’ouverture de la 12ᵉ Conférence de l’Observatoire des Fonctions publiques africaines (OFPA). La cérémonie, présidée par le Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, a réuni les ministres et experts de 26 États membres, en présence du ministre malien du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Dr Fassoum Coulibaly et du secrétaire exécutif de l’OFPA.
Dans son allocution, le chef du gouvernement a rappelé l’importance de l’OFPA comme levier stratégique pour améliorer la gouvernance publique et renforcer l’efficacité administrative sur le continent. Il a exhorté les participants à formuler des propositions concrètes et innovantes afin de doter l’Afrique de services publics modernes, transparents et adaptés aux besoins des citoyens.
Le ministre malien du Travail a, pour sa part, insisté sur l’engagement du Mali en faveur d’une administration performante et inclusive, citant la Constitution du 22 juillet 2023 qui consacre le droit à un service public de qualité. Il a également souligné les efforts de digitalisation entrepris dans les procédures administratives et la nécessité de mutualiser les bonnes pratiques au sein de l’OFPA.
Cette conférence se déroule dans un contexte marqué par de fortes attentes citoyennes, la nécessité de mieux former les agents publics et les difficultés persistantes de financement des administrations. Plusieurs thématiques sont à l’ordre du jour, dont la transformation numérique, la transparence, la mobilité des fonctionnaires et la mise en place de centres de formation régionaux.
Créée en 1991 à Cotonou, l’OFPA regroupe aujourd’hui 26 pays africains. Son objectif est de promouvoir une fonction publique au service de la démocratie, de l’État de droit et du développement. La rencontre de Bamako vise ainsi à donner une nouvelle impulsion à l’organisation après plusieurs années de léthargie, marquées notamment par le non-paiement des cotisations de certains membres et l’irrégularité des sessions statutaires.
En accueillant cette 12ᵉ Conférence, le Mali entend non seulement jouer un rôle moteur dans la relance de l’OFPA, mais aussi inscrire la réforme de la fonction publique dans la dynamique de refondation de l’État amorcée depuis 2020.
AfroBasket 2025: Le Mali en finale pour la première fois de son histoire
À Luanda, le Mali a créé la surprise en écartant le Sénégal 88 à 80 en demi-finale de l’AfroBasket 2025. Mahamane Coulibaly, auteur de 23 points, a été désigné meilleur joueur, tandis qu’Oumar Ballo et Siriman Kanouté ont également brillé. Les Aigles ont pris leur revanche sur leurs voisins après la défaite concédée en phase de groupes et se sont offert une qualification historique.
Les statistiques traduisent la maîtrise de l’équipe malienne avec 51 % de réussite aux tirs et 36 % à trois points, contre 46 % et 25 % pour les Lions. Le parcours n’a pas été simple, entre une phase de groupes en demi-teinte et une victoire arrachée face à la Guinée en huitième. Le quart de finale contre la Côte d’Ivoire a marqué un tournant, notamment grâce à la performance XXL d’Aliou Diarra, crédité de 35 points et 16 rebonds.
Le Mali n’avait plus accédé aux demi-finales depuis 1999 et n’avait plus décroché de médaille depuis le bronze de 1972. En s’assurant déjà une place sur le podium, les Aigles écrivent donc une nouvelle page de leur histoire, plus de cinquante ans après leur unique récompense continentale.
Leur adversaire est désormais connu. L’Angola, pays hôte, s’est imposé d’un souffle face au Cameroun 74 à 73, porté par le soutien brûlant de son public. La finale de dimanche opposera donc le Mali et l’Angola dans un duel qui promet d’être électrique, entre la révélation d’un outsider historique et l’expérience d’un géant du basket africain.
Moyen-Orient : l’ONU confirme l’état de famine à Gaza
L’Integrated Food Security Phase Classification (IPC), organisme de référence soutenu par les Nations unies, a officiellement déclaré le 22 août 2025 l’existence d’un état de famine dans la bande de Gaza. C’est la première fois qu’une telle situation est constatée dans cette région du Moyen-Orient depuis le début du conflit armé.
Le rapport de l’IPC souligne que la ville de Gaza et ses environs immédiats sont les zones les plus gravement touchées. Environ 514 000 personnes y sont déjà en situation de famine, soit près d’un quart de la population totale de l’enclave. Selon les projections, le nombre de personnes concernées pourrait atteindre 641 000 d’ici à la fin septembre si l’aide humanitaire n’est pas acheminée rapidement et de manière massive.
L’analyse fait état d’un effondrement quasi complet des mécanismes d’approvisionnement alimentaire, consécutif à la destruction des infrastructures, aux restrictions imposées aux flux humanitaires et à l’intensification des hostilités. Les hôpitaux, privés d’électricité et de carburant, ne sont plus en mesure de fonctionner normalement, tandis que les usines de dessalement ont cessé de produire de l’eau potable. Cette combinaison de facteurs place la population civile dans une situation d’extrême vulnérabilité.
La reconnaissance officielle de la famine a entraîné de nombreuses réactions institutionnelles. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a insisté sur le caractère évitable de cette crise et a appelé à l’ouverture immédiate de corridors sûrs pour l’acheminement de l’aide. L’Union européenne et plusieurs gouvernements ont exprimé leur préoccupation et demandé que les convois humanitaires puissent accéder sans entrave à la population.
Les organisations internationales et les ONG présentes dans la région, telles qu’Oxfam et Islamic Relief, ont confirmé la gravité des constats de l’IPC. Elles estiment que l’ensemble de la population de Gaza, soit plus de deux millions d’habitants, se trouve déjà en situation d’insécurité alimentaire grave, dont près d’un million en urgence et plusieurs centaines de milliers en famine.
La déclaration de l’IPC s’accompagne d’un appel pressant à une mobilisation accrue de la communauté internationale. Des mesures rapides sont jugées indispensables pour prévenir une aggravation de la catastrophe dans les semaines à venir et limiter un bilan humain déjà alarmant.
Japon : Clôture de la TICAD 9 à Yokohama
La neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9) s’est achevée le vendredi 22 août 2025 à Yokohama. Trois jours de travaux ont réuni les chefs d’État et de gouvernement africains, les autorités japonaises ainsi que les partenaires institutionnels et privés autour du thème « Igniting Joint Innovation with Africa ».
La conférence a abouti à l’adoption de la Déclaration de Yokohama, qui fixe les grandes priorités de coopération entre le Japon et l’Afrique. Le document met l’accent sur la promotion des échanges commerciaux, le soutien à l’intégration régionale, la transformation numérique responsable, le développement d’infrastructures durables, le renforcement de la sécurité alimentaire, la santé publique et l’appui aux initiatives en faveur de la paix et de la stabilité.
Sur le plan financier, le Japon et la Banque africaine de développement ont annoncé un cadre de financement de 5,5 milliards de dollars dans le cadre de la sixième phase de l’initiative d’Assistance renforcée au secteur privé. Le gouvernement japonais a également prévu de mobiliser 1,5 milliard de dollars en investissements à impact, destinés à soutenir la transition énergétique et les projets de développement durable. La JICA s’est en outre engagée à hauteur de 40 millions de dollars dans un fonds de soutien aux chaînes d’approvisionnement, et divers financements cumulés depuis 2023 représentent 114,4 millions de dollars répartis dans 39 pays africains.
La clôture des travaux a été marquée par la réaffirmation d’une volonté partagée de renforcer le partenariat stratégique entre le Japon et l’Afrique, à travers des engagements conjoints visant à stimuler l’innovation, la croissance et la stabilité sur le continent.
Inhumation du Colonel Issa Ongoïba à Bamako
Le Colonel Issa Ongoïba est décédé le mercredi 20 août 2025 à l’âge de 91 ans. Sa dépouille a été mise en terre le jeudi 21 août à 14 heures à son domicile du quartier Hippodrome, en Commune II du district de Bamako.
Natif de Yangassadiou, dans le cercle de Mondoro, région de Douentza, il a occupé plusieurs hautes fonctions dans l’administration et le gouvernement. Il a été chef d’arrondissement de Boureissa, gouverneur de la région de Gao, ministre de la Justice, ministre de l’Agriculture et ministre de l’Administration territoriale.
Du 25 novembre 1968 au 8 avril 1980, il a dirigé l’Office du Niger. Durant cette période, de grands travaux d’extension des superficies rizicoles et de canne à sucre ont été réalisés, avec notamment la mise en service de l’usine de Siribala en 1977. Il est également à l’origine de la réalisation du canal Costes-Ongoïba, long de 19 kilomètres, destiné à l’irrigation de 64 000 hectares du Kala supérieur, ce qui a permis une réduction significative des charges de pompage.
Après son passage au gouvernement, il a présidé la Chambre des anciens combattants et victimes de guerre pendant vingt-cinq ans et a exercé les fonctions de chef de son village natal.
Le Colonel Issa Ongoïba a reçu plusieurs distinctions honorifiques en reconnaissance de ses services à l’État. Sa disparition met fin à un parcours marqué par plusieurs décennies d’engagement administratif et institutionnel.
Le Premier ministre burkinabè achève une visite de quatre jours à Bamako
Le Premier ministre du Burkina Faso, Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo, a quitté Bamako ce vendredi matin au terme d’un séjour de quatre jours au Mali.
Son départ de l’aéroport international Modibo Keïta-Sénou a été marqué par la présence de son homologue malien, le général de division Abdoulaye Maïga, de plusieurs membres du gouvernement et de représentants de la communauté burkinabè vivant au Mali.
Emmanuel Bakary Daou distingué à l’exposition « Yèrèya Sira »
Emmanuel Bakary Daou, responsable de la photographie au Journal du Mali et figure de la scène photographique malienne, a remporté le deuxième prix de l’exposition « Yèrèya Sira », organisée le 19 août 2025 à Bamako par la Maison africaine de la photographie (MAP), à l’occasion de la Journée mondiale de la photographie.
Les humanitaires en danger : 42 attaques recensées au Mali en 2025
La Journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée le 19 août, s’est tenue cette année au Mali dans un climat de violence et de restrictions sans précédent. Selon OCHA, 42 attaques contre des travailleurs humanitaires ont été recensées dans le pays entre janvier et fin juillet 2025, faisant du Mali l’un des contextes les plus hostiles pour l’action humanitaire. On deplore aussi 5 enlèvements dans la même période.
Afrobasket 2025 : le Mali s’offre le ticket de la demi-finale
Les Aigles se sont envolés pour la demi-finale de la 31ème édition de la compétition du championnat d’Afrique de basket-ball masculin Angola 2025, ce mercredi 20 Août. Au terme d’un match à suspens et à l’issue de la prolongation, l’équipe malienne s’impose contre les Eléphants de la côte d’ivoire, premier du groupe A, avec un score de 102 à 96.
La rencontre très attendue entre les deux équipes a tenu toutes ses promesses. Après les doutes suscités par ses débuts dans la compétition, les Aigles avaient l’opportunité de se hisser à ce niveau, après leur dernière demi-finale en août 1999, perdue face à l’Angola 77-69. Privés de podium depuis leur médaille de bronze obtenue en 1972 à Dakar, les hommes du coach Elhadj Dicko reviennent avec l’espoir dans la compétition de l’Afrobasket après cette victoire bien méritée face à un adversaire de taille. Grâce à une équipe solide et bien constituée, les Aigles s’imposent dès le premier quart temps et terminent par le score de 28 à 27. Un léger retard qui sera vite remonté par la Côte d’Ivoire. Elle assure le spectacle avec des tirs à trois points et avec des tentatives infructueuses, les hommes d’Elhadj Dicko iront en mi-temps avec le score de 42 à 54 en faveur des Ivoiriens.
Loin de sombrer, les Aigles reprennent la pression et l’avantage, 71 à 69. Le dernier quart temp est explosif, les deux équipes se rendent coup pour coup et les Aigles arrachent l’égalité en toute fin de match, envoyant les deux équipes en prolongation, 90-90. Le score final est en faveur des Aigles, 102 à 96, et ravive l’espoir d’un retour du Mali sur la scène continentale.
Après 6 confrontations de 2015 à 2025, cette victoire permet aux Aigles de compter le même nombre de match perdu face aux Eléphants et met les deux équipes à égalité, 3 victoires chacune.
Joseph Amara DEMBELE
Assemblée citoyenne : gouvernance et refondation au cœur des échanges
L’Observatoire de la Gouvernance et de la Sécurité Humaine (OCGS) a organisé mardi une Assemblée citoyenne à Maeva Palace, réunissant près de soixante participants autour du thème de la gouvernance et de la place des valeurs nationales dans la refondation.
Japon – Afrique : 9ème TICAD pour co-créer des solutions innovantes
Les autorités japonaises et l’Union africaine tiendront du 20 au 22 août 2025 à Yokohama la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9). L’événement, placé sous le thème « Co-créer des solutions innovantes avec l’Afrique », s’inscrit dans une feuille de route commune pour renforcer les partenariats économiques, sociaux et technologiques.
Cette édition mettra l’accent sur des approches conjointes pour répondre aux défis contemporains du continent africain, en tenant compte des évolutions globales. Les discussions seront organisées autour de trois grands axes. Le premier, consacré à la société, abordera le développement des jeunes, la formation, l’inclusion des femmes, la transformation digitale, y compris l’intelligence artificielle et les technologies spatiales, ainsi que la promotion d’une gouvernance inclusive et responsable. Le second, dédié à la paix et à la stabilité, traitera de la prévention des conflits, de la réconciliation nationale par des initiatives africaines et du renforcement de la sécurité communautaire. Le troisième, centré sur l’économie, portera sur la transformation économique, l’appui à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la promotion des startups, les investissements, la transition énergétique et l’intégration régionale.
Par ailleurs, des thèmes transversaux viendront compléter ces priorités, tels que l’autonomisation des femmes et des jeunes, la connectivité, les partenariats public-privé et une gouvernance mondiale inclusive fondée sur le droit international. Plusieurs événements thématiques, séminaires, expositions et conférences réuniront organisations internationales, entreprises privées et représentants de la société civile.
Le Japon, à travers le TICAD, affirme sa volonté de contribuer à la croissance africaine. Cependant, ses investissements restent modestes par rapport à d’autres partenaires. En 2023, le Japon a investi 2,5 milliards de dollars en Afrique, un chiffre en croissance mais inférieur à celui de la Chine (3,96 milliards de dollars), des États-Unis (7,79 milliards de dollars) et de la Turquie, dont les investissements directs étrangers en Afrique s’élevaient à 10 milliards de dollars cette année-là. En outre, les échanges commerciaux entre la Turquie et l’Afrique ont atteint 37 milliards de dollars en 2023, renforçant son rôle croissant sur le continent. En comparaison, les investissements russes en Afrique ont atteint environ 3,3 milliards de dollars.
L’objectif affiché de cette 9ème édition est de créer un environnement propice à des partenariats mutuellement bénéfiques, tout en soutenant les priorités de l’Agenda 2063 de l’UA et les ODD (Objectifs de développement durable). La jeunesse, la technologie, l’environnement et la bonne gouvernance sont placés au centre des stratégies, avec l’ambition d’aboutir à des engagements concrets.
Ménaka : exécution de Sidi Barka, président de la société civile, enlevé en mai
Le président de la société civile de Ménaka, Sidi Barka, a été exécuté après son enlèvement survenu le 19 mai 2025 en pleine ville, ont confirmé plusieurs sources locales. Conseiller pédagogique au Centre d’Animation Pédagogique et figure reconnue de l’Union nationale des travailleurs du Mali, il avait été emmené par des hommes armés alors qu’il regagnait son domicile après la prière du soir.
Son exécution a été attribuée aux combattants de l’État islamique dans le Grand Sahara, groupe qui contrôle depuis plusieurs années de vastes zones autour de Ménaka. Depuis 2022, l’organisation est responsable de massacres et de déplacements massifs de civils dans la région. Les méthodes d’exécution rapportées dans ce cas, incluant des mises en scène avec les tenues oranges caractéristiques de Daesh, rappellent celles déjà utilisées par le groupe dans d’autres contextes.
Aux côtés de Sidi Barka, plusieurs autres otages ont perdu la vie. Parmi eux figurent Ahmadou Ag Mahamad, berger touareg, deux citoyens arabes, un musicien et d’autres habitants de la région. Certaines victimes ont été forcées de creuser leurs tombes avant d’être abattues, d’autres ont été exécutées sommairement. Les images circulant sur les réseaux et les témoignages recueillis dans la ville confirment la brutalité des faits.
Ces exécutions interviennent dans un climat marqué par l’emprise croissante de l’État islamique dans le Grand Sahara sur la zone de Ménaka, où les populations civiles demeurent exposées aux violences récurrentes, aux enlèvements et aux représailles.
Biennale artistique et culturelle 2025 : la répétition avant l’heure
Le compte à rebours des activités de la biennale artistique et culturelle, a été lancé au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), ce 19 août 2025.C’est la cité des 333 saints qui accueillera du 18 au 28 décembre, l’édition 2025. Musique, défilé de mode, visite de stands décorés à la couleur tombouctienne, ont rythmé la cérémonie.
La biennale artistique et culturelle, édition 2025 qui se tiendra à Tombouctou se prépare activement. L’évènement majeur qui doit clôturer la célébration de l’année de la culture promet d’être un moment « unique », propice au rassemblement et à l’unité nationale, espère le ministre de la culture.
Le choix de Tombouctou est une volonté affichée des autorités pour incarner la refondation culturelle du Mali. La rencontre qui a regroupé plusieurs ministres, autorités administratives et ressortissants de la ville a été l’occasion de passer en revue les potentialités culturelles et artistiques de la cité historique, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Avant-goût
La projection du film documentaire sur l’historique de la fondation, à l’occupation française de la ville millénaire, a permis de découvrir davantage la ville et ses valeurs dont l’hospitalité, la gastronomie ou encore le style vestimentaire.
La prestation des jeunes griots avec les sonorités locales de la région, ainsi qu’un défilé proposant les différents styles vestimentaires de la région dont les treize cercles ont été présentés, ont donné un avant-goût du spectacle.
Sans occulter les défis sécuritaires et logistiques qui demeurent pour l’organisation, les autorités ont sollicité la mobilisation de toutes les couches sociales pour la réussite de l’évènement.
Depuis sa création en 1970, la biennale artistique et culturelle est une tribune de démonstration des talents des artistes locaux, de compétition, d’intégration, d’échange, et d’expression des diversités artistiques et culturelles du Mali. Son objectif est de contribuer à la paix, l’unité nationale et le vivre ensemble, tout en renforçant le dialogue intercommunautaire.
Ali Sankaré
CICR : le programme d’appui à l’élevage fait son bilan
Le ministère de l’Élevage et de la Pêche, en collaboration avec le CICR, organise du 19 au 20 août 2025 un atelier de planification de la campagne de vaccination 2025/2026. Durant deux jours, les acteurs partageront les résultats de la campagne 2024/2025, avant d’évoquer les difficultés et les perspectives pour un secteur plus résilient.
Le CICR met en œuvre depuis 2011 un programme d’appui à l’élevage qui intervient dans la campagne de vaccination annuelle contre certaines maladies prioritaires, dont la Peste des petits ruminants (PPR), la Péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et le charbon bactéridien. Le CICR soutient également la mise en œuvre d’actions comme la formation et le recyclage des auxiliaires d’élevage, la réalisation d’infrastructures pastorales et l’insémination artificielle.
Depuis 2019/2020, le programme a entrepris une transition vers la prise en charge des coûts de la prestation par les éleveurs dans le cadre de la vaccination des bovins contre la PPCB. Cet objectif a été atteint lors de la campagne 2022/2023.
Pour la campagne 2024/2025, le programme visait la vaccination de plus de 3 millions de petits ruminants. Les résultats ont atteint plus de 2 millions de sujets vaccinés, soit un taux de réussite de 99 %. Ce bilan inclut également l’assistance directe à plus de 90 000 ménages pasteurs et agropasteurs.
Perspectives
Pour la campagne 2025/2026, le ministère de l’Élevage offrira 3 millions de doses contre la PPR. Un engagement salutaire qui permettra au CICR d’allouer à d’autres activités le fonds prévu pour les vaccins, tel que le renforcement du marquage des animaux faisant partie du plan national de lutte contre la maladie. Le CICR contribuera aussi à renforcer la chaîne du froid pour favoriser la conservation des vaccins.
Pour remédier aux difficultés d’accès dans les zones d’intervention, des agents communautaires de santé animale, également formés avec la contribution du CICR, participent aux côtés des services vétérinaires et des détenteurs de mandats sanitaires pour assurer le suivi de la santé des animaux. L’autre contrainte reste l’acceptation du marquage, pourtant nécessaire pour l’efficacité de la vaccination. La campagne de vaccination 2024/2025 vise 3 millions de têtes de petits ruminants pour contribuer à l’éradication de la peste des petits ruminants à l’horizon 2030.
La Cour suprême ordonne le mandat de dépôt de Choguel Maïga
Après huit jours de garde à vue au Pôle économique et financier, l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été présenté ce mardi devant la Chambre d’instruction de la Cour suprême. La juridiction a confirmé les charges d’atteinte aux biens publics retenues par le procureur général et décidé de son placement sous mandat de dépôt.
Burkina Faso : la coordinatrice de l’ONU déclarée persona non grata
Le gouvernement burkinabè a annoncé, ce lundi 18 août, l’expulsion de la coordinatrice résidente du Système des Nations Unies, Carol Flore-Smereczniak, déclarée persona non grata sur le territoire national. La décision a été rendue publique par le porte-parole du gouvernement, Gilbert Ouédraogo, à la télévision nationale.
Tentative de déstabilisation : la France exige la libération de son diplomate arrêté à Bamako
Le ministère français des Affaires étrangères a réagi à l’arrestation au Mali de Yann Christian Bernard Vezilier, diplomate accrédité à l’ambassade de France à Bamako. Paris dénonce des accusations « sans fondement » et rappelle qu’il bénéficie des immunités prévues par la Convention de Vienne. La France réclame sa libération immédiate.
Selon le communiqué diffusé par Bamako, M. Vezilier a été interpellé dans le cadre d’une enquête visant un réseau soupçonné de complot contre les institutions. Les autorités maliennes l’accusent de travailler pour les services de renseignement français et d’entretenir des liens avec des responsables militaires et politiques locaux. Deux généraux maliens, Abass Dembélé et Néma Sagara, ont également été arrêtés.
Âgé de 45 ans, Yann Vezilier est officier mécanicien de l’air. Entré à l’École militaire de l’air en 1998, il a été promu lieutenant-colonel en 2016 et décoré chevalier de l’Ordre national du Mérite en 2020, après vingt-sept années de service. En poste à Bamako comme deuxième secrétaire de l’ambassade de France, son statut diplomatique a été confirmé par le Quai d’Orsay.
Côté malien, la communication officielle insiste sur son rôle supposé dans la constitution de cercles d’influence mêlant civils et militaires, dans le but de fragiliser le pouvoir de transition. Le gouvernement présente son arrestation comme l’aboutissement d’un plan concerté de déstabilisation.
Cette affaire survient dans un contexte de vives tensions entre Bamako et Paris. La coopération militaire française a pris fin en 2022, et les autorités maliennes ont renforcé leurs partenariats sécuritaires avec la Russie. Sur le plan intérieur, les autorités ont prolongé la transition pour cinq années supplémentaires, voire plus. Une décision loin de faire l’unanimité.
Paris réaffirme sa demande de libération immédiate et multiplie les démarches diplomatiques, Bamako maintient ses accusations et affirme détenir des preuves d’un projet de complot. Le dossier reste suivi de près pour ses implications bilatérales et régionales.
Hivernage 2025 : Les inondations causent une vingtaine de morts et plus de 9 000 personnes sinistrées
Le Comité Technique du Comité Interministériel de Gestion des Crises et Catastrophes, réuni le 14 août 2025 au Centre de Coordination et de Gestion des Crises (CECOGEC), a dressé un bilan actualisé de la situation des inondations au cours de l’hivernage. Au cours de la semaine du 4 au 11 août, quatre cas d’inondation, un épisode de vent violent et un cas de foudre ont été recensés.
L’ère du soft power de l’IA
Les leaders de l’IA tels qu’OpenAI et DeepMind s’estiment engagés dans une course à la création d’une intelligence artificielle générale (IAG) : un modèle capable d’accomplir n’importe quelle tâche intellectuelle réalisable par un être humain. Dans le même temps, les gouvernements américain et chinois considèrent la course à l’IA comme une priorité de sécurité nationale, nécessitant des investissements massifs, comparables à ceux du projet Manhattan. Dans les deux cas, l’IA est envisagée comme une nouvelle forme de hard power, uniquement accessible aux superpuissances disposant de ressources informatiques considérables, ainsi que des moyens de convertir celles-ci en domination économique et militaire.
Cette vision est en réalité incomplète, et de plus en plus dépassée. Nous sommes en effet entrés dans une nouvelle ère depuis que le développeur chinois DeepSeek a lancé en début d’année son modèle performant et moins coûteux que ceux de ses concurrents. La capacité à concevoir des outils d’IA de pointe n’est plus l’apanage d’une poignée de géants technologiques. Divers modèles de grande qualité émergent à travers le monde, démontrant combien le véritable potentiel de l’IA réside dans sa faculté à étendre le soft power.
L’époque de la surenchère dans la dimension des modèles a pris fin en 2024. Depuis, la supériorité d’un modèle n’est plus seulement déterminée par son échelle (par le recours à toujours plus de données et de puissance de calcul). DeepSeek a non seulement prouvé qu’il était possible de bâtir des modèles de premier plan sans quantité massive de capitaux, mais également que le recours à des techniques de développement avancées pouvait radicalement accélérer les progrès de l’IA au niveau planétaire. Considérée comme le Robin des Bois de la démocratisation de l’IA, l’entreprise a en effet pris la décision de fonctionner en open source, ce qui a déclenché une vague d’innovations.
Le monopole d’OpenAI (ou la concentration du marché entre les mains d’une poignée d’entreprises) que l’on observait il y a encore quelques mois a cédé la place à un paysage multipolaire hautement concurrentiel. Alibaba (Qwen) et Moonshot AI (Kimi) en Chine ont elles aussi lancé de puissants modèles en open source, l’entreprise japonaise Sakana AI (dont je suis cofondateur) ouvre également l’accès à ses innovations en matière d’IA, de même que le géant américain Meta investit massivement dans son programme en open source Llama, recrutant activement des talents en matière d’IA issus d’autres leaders du secteur.
Il ne suffit plus de vanter les performances d’un modèle de pointe pour répondre aux besoins des applications industrielles. Prenons l’exemple des chatbots d’IA : ces assistants virtuels sont capables d’apporter des réponses que l’on pourrait noter 7/10 à des questions d’ordre général, mais ne parviennent pas à atteindre la précision ou la fiabilité de 9,99/10 qu’imposent la plupart des tâches du monde réel – qu’il s’agisse d’évaluation de crédit ou de planification de la production, qui dépendent profondément du savoir-faire commun des experts. Autrement dit, l’ancien cadre, dans lequel les modèles fondamentaux étaient considérés indépendamment d’applications spécifiques, a atteint ses limites.
L’IA adaptée au monde réel doit être capable de gérer des tâches indépendantes, des procédures ambiguës, une logique conditionnelle ainsi que des cas d’exception – autant de variables désordonnées qui imposent des systèmes étroitement intégrés. Il est par conséquent nécessaire que les développeurs de modèles endossent une plus grande responsabilité dans la conception d’applications spécifiques, et que les développeurs d’applications s’engagent plus profondément dans la technologie fondamentale.
Cette intégration revêt autant d’importance pour l’avenir de la géopolitique que pour celui des entreprises, comme l’illustre le concept d’« IA souveraine », qui implique pour un État de réduire sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs technologiques étrangers, aux fins de l’autonomie nationale en matière d’IA. Historiquement, l’inquiétude des pays étrangers face aux États-Unis réside en ce que le fait d’externaliser des infrastructures critiques – moteurs de recherche, médias sociaux, smartphones – en les confiant aux mastodontes de la Silicon Valley, risque de créer pour eux des déficits commerciaux persistants en matière numérique. Si l’IA devait suivre le même chemin, les pertes économiques pourraient croître de manière exponentielle. Beaucoup redoutent par ailleurs l’existence potentielle de dispositifs d’arrêt susceptibles de couper à tout moment une infrastructure d’IA externalisée à l’étranger. Pour toutes ces raisons, le développement national de l’IA est désormais considéré comme crucial.
L’IA souveraine ne signifie pas pour autant la nécessité de développer chaque outil au niveau national. Du point de vue de la rentabilité et de la diversification des risques, il demeure aujourd’hui préférable de combiner des modèles issus du monde entier. L’objectif majeur de l’IA souveraine ne doit pas simplement résider dans l’autosuffisance, mais plutôt dans l’accumulation d’un soft power en matière d’IA, via la conception de modèles que d’autres souhaiteront volontiers adopter.
Le soft power fait traditionnellement référence à l’attraction suscitée par des principes tels que la démocratie et les droits de l’homme, par la culture associée à titre d’exemple aux films hollywoodiens, plus récemment par les technologies numériques et les plateformes telles que Facebook, ou encore, de manière plus discrète, par différentes applications telles que WhatsApp ou WeChat, qui façonnent la culture au travers des habitudes quotidiennes. Lorsque divers modèles d’IA coexisteront, ceux qui seront les plus largement adoptés deviendront des sources subtiles mais profondes de soft power, compte tenu de leur intégration dans les décisions que prendront chaque jour les individus.
Du point de vue des développeurs d’IA, l’acceptation par le grand public sera indispensable à la réussite. D’ores et déjà, bon nombre d’utilisateurs potentiels se méfient des systèmes d’IA chinois (mais également américains), voyant dans leur utilisation un risque de coercition, de surveillance et de violations de la vie privée, entre autres freins à une adoption généralisée. Il est par conséquent facile d’imaginer qu’à l’avenir, seules les IA les plus fiables seront pleinement adoptées par les États, les entreprises et les individus. Si le Japon et l’Europe parviennent à proposer ces modèles et systèmes, ils seront idéalement placés pour gagner la confiance des pays du Sud – une perspective aux implications géopolitiques considérables.
Une IA digne de confiance n’est pas seulement une IA supprimant les biais ou empêchant la fuite de données. À long terme, l’IA devra également incarner les principes de l’être humain, et renforcer plutôt que remplacer le potentiel des individus. Si l’IA finit par concentrer la richesse et le pouvoir entre les mains de quelques-uns, elle ne fera qu’accentuer les inégalités et mettre à mal la cohésion sociale.
L’histoire de l’IA ne fait que commencer, et rien ne nous oblige à ce qu’elle consiste en une course du tout au vainqueur. Au sein d’un hémisphère nord vieillissant et d’un Sud global en pleine jeunesse, les inégalités induites par l’IA risquent néanmoins de créer des fractures durables. Il est dans l’intérêt des développeurs de veiller à ce que la technologie soit un outil fiable d’autonomisation, plutôt qu’un instrument de contrôle omniprésent.
Ren Ito, ancien diplomate japonais, est cofondateur de Sakana AI.
Project Syndicate, 2025.
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