IBK : le séjour émirati, un mois après

Le 6 septembre 2020, Ibrahim Boubacar Keita s’envolait pour les Émirats arabes unis pour suivre des soins médicaux, suite à un AVC léger pour lequel il avait été hospitalisé du 1er au 3 septembre à la polyclinique Pasteur de Bamako. Plus d’un mois après, l’ex Président de la République du Mali, qui avait été gardé pendant plusieurs jours au camp militaire de Kati après sa chute, le 18 août dernier, se remet doucement. Depuis Abou Dhabi, il suit les dernières évolutions de la situation politique et est attaché à la réussite de la transition qui va conduire le pays aux prochaines élections.

L’ex locataire du palais de Koulouba a passé les quinze premiers jours de son séjour en terre émiratie à subir une batterie d’examens avant de quitter le 18 septembre la Cleverland clinic. Keita poursuit ses rendez-vous médicaux et, à en croire une source bien renseignée de son entourage, il devrait subir un nouveau contrôle médical aux alentours du 15 octobre. C’est principalement ce rendez-vous qui le retient à Abou Dabi. Selon notre source, l’ex Président devrait être libéré par les médecins si le contrôle atteste que le traitement fonctionne comme prévu.

Depuis sa sortie de l’hôpital, IBK est logé dans un hôtel à Abou Dhabi et totalement pris en charge par les autorités émiraties. Il avait déjà reçu des soins dans ce pays du Moyen-Orient. « Ce sont les mêmes infrastructures qui sont mises à disposition, le même médecin, le même hôtel, le même hôpital », confie son proche.

Parti avec son épouse, deux médecins et l’un de ses proches collaborateurs, IBK est entouré de ces trois personnes au quotidien. L’ancien Directeur de la Sécurité d’État et un autre officier, présents dans le cadre de la coopération avec Abou Dhabi, en ont profité pour aller lui rendre visite. Mais, depuis la désignation de Bah N’Daw, il n’y a pas eu d’autres missions auprès de l’ancien Chef d’État.

Pour IBK, le choix de Bah N’Daw comme Président de la transition « n’est pas mauvais » car « c’est un homme sérieux » et il lui souhaite une pleine réussite, assure son proche.

Celui qui a dirigé le Mali pendant les sept dernières années n’a d’ailleurs pas de regard rancunier sur les hommes qui ont participé à sa chute, parce que, comme l’affirme notre source, ce départ, même s’il ne l’a pas souhaité, a été un soulagement pour le septuagénaire.

 

AMO : Un système à parfaire

 70%, c’est la part des frais remboursés par l’Assurance Maladie Obligatoire à ses assurés. Si le système reste globalement apprécié par les bénéficiaires et les prestataires, des difficultés persistent.

« Lorsque nous achetons les médicaments aux fournisseurs, nous avons une semaine pour payer. Quand nous donnons les médicaments aux assurés de l’AMO, nous attendons souvent 2 à 3 mois pour être payés », déplore le Docteur Aboubacar Diallo, pharmacien.

Suite aux retards récurrents constatés dans les remboursements aux prestataires, il avait été convenu entre la CANAM, l’organisme gestionnaire de l’AMO, et le syndicat des prestataires, un paiement sous quinzaine. Accord malheureusement jamais appliqué, selon le praticien. Dr Diallo, qui envoie ses factures tous les 15 jours, enregistre souvent de 4 à 5 factures impayées pour 2 à 4 millions de francs CFA.

Évoquant aussi un « léger retard », le Docteur Sékou Keïta affirme que pour chaque mois échu, la facture déposée entre le 1er et le 5 du mois suivant est payée à la fin de ce mois. Ce qui fait que tous les deux mois l’un est payé et l’autre en retard.

Selon les responsables de la CANAM « le dispositif de l’AMO est tel que les cotisations remontent à la CANAM, qui les redistribue comme dotations techniques aux organismes gestionnaires délégués : l’INPS pour les salariés et la CMSS pour les fonctionnaires ». Invitant ces organismes à plus de diligence, ils reconnaissent que la santé ne saurait admettre de retard et qu’un jour de retard sur le plan administratif entraine des centaines, voire des milliers, de feuilles de soins à traiter.

Un problème de lisibilité

Autre difficulté évoquée par les pharmaciens prestataires, « les fiches manuscrites, pas toujours lisibles. En plus, nous n’avons pas l’original », explique le Dr Diallo, qui souhaite l’abandon de ce « système archaïque ». Certains assurés se présentent aussi en pharmacie alors qu’ils n’ont plus droit aux prestations. Une situation qui devrait être vérifiée au niveau des guichets des structures sanitaires avant la délivrance des fiches de soin, « ce qui n’est pas toujours le cas », soutient Awa Samaké, vendeuse en pharmacie.

S’ils apprécient les prestations, certains assurés dénoncent « les va et viens » ou même « les tracasseries » qu’il leur faut souvent subir pour en bénéficier. En outre, souvent « vos droits sont fermés alors même que vous êtes toujours cotisant », explique Tiémoko Konaté, assuré depuis 2013. Et, dans ce cas, il faut obligatoirement se rendre à la CANAM pour résoudre le problème.

Ces difficultés devraient s’aplanir avec le nouveau système de carte biométrique, qui est censé aboutir à la dématérialisation des feuilles de soin et assurer une plus grande célérité

Couverture maladie universelle : tous égaux enfin ?

En 2018, le Mali s’apprête à faire un grand pas en matière de santé, avec la mise en place de la Couverture Maladie Universelle (CMU). Ce dispositif permettra aux personnes non assurées par les différentes assurances qui existent déjà de pouvoir bénéficier d’une aide leur permettant un accès aux soins. Objectif : faire en sorte que les Maliens soient tous logés à la même enseigne et bénéficient des mêmes privilèges.

Depuis juin 2009, au Mali, il existe l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), qui assure la couverture des frais de soins de santé pour les travailleurs du secteur formel, les députés et les retraités, ainsi qu’à leurs familles, au sens nucléaire du terme. Pour les personnes considérées comme étant démunies, le Régime d’Assistance Médicale (RAMED) a été instauré en même temps que l’AMO. Quant aux personnes qui ne correspondaient à aucune des catégories pouvant prétendre à l’un de ces deux régimes, elles se retrouvaient marginalisées dans l’accès aux soins. C’est pour rétablir l’équilibre et l’équité que la Couverture Maladie Universelle (CMU) va entrer en vigueur d’ici 2018, dans le cadre du Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU). Ankoundio Luc Togo est à la tête du Comité de réflexion de la CMU. Il n’est autre que le Directeur général de la CANAM, l’organisme gestionnaire, qui délègue par la force de la loi certaines de ses prérogatives à d’autres structures étatiques impliquées dans les questions de sécurité sociale.

Un long chemin parcouru 

La Couverture Maladie Universelle est le fruit d’un travail qui a débuté en 2015 et dont le but était la mise en place du RAMU. « Nous allons bientôt introduire l’avant-projet de loi dans le circuit d’approbation du gouvernement. Donc c’est imminent. Courant 2018 nous devrions commencer l’opérationnalisation », dit le modérateur du groupe d’expert de la CMU. Confiant, M. Togo revient sur les dispositifs déjà existants, mais reconnaît un manque de cohésion entre eux. « Au Mali, nous avons l’AMO depuis 2009, pour couvrir les fonctionnaires, députés et retraités aussi que tous leurs ayant-droits. En même temps, nous avons mis en place le RAMED, destiné aux plus vulnérables. Le gouvernement a institué quelques gratuités, par exemple pour les enfants de moins de 5 ans. Il y a donc des systèmes qui se juxtaposent sans forcément avoir de liens entre eux, ce qui fait qu’il y a des disparités ». Idem du côté des mutuelles, où chacune décide de prendre en charge ce qu’elle souhaite sans aucune coordination entre elles, ce qui entraîne « des insuffisances ». Les soins assurés seront les mêmes que pour l’AMO, c’est-à-dire les consultations, les médicaments, les analyses et l’imagerie médicales, les soins médicaux et dentaires, notamment. Avec la Couverture Maladie Universelle, il s’agira d’instaurer une cohérence entre tous les acquis dans le domaine de l’assurance maladie.

Booster les statistiques 

En dépit de cette avancée importante, surtout pour un pays en voie de développement comme le nôtre, les statistiques restent très insuffisantes. Pour une population de plus de 17 millions d’habitants, on ne compte qu’un million d’assurés via l’Assurance Maladie Obligatoire. Les bénéficiaires du Régime d’Assistance Médicale ne représentent qu’à peine 5% du total et il en va de même pour les assurés ayant une mutuelle. A contrario, et c’est une exception, la population rwandaise est couverte à 98 %, depuis 2006. Un exemple à suivre pour le Mali, qui prévoit « que dans un délai de dix ans au maximum cette couverture soit effective pour chaque Malien », espère Ankoundio Luc Togo.

Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) datant de décembre 2013, « 42 % de la population malienne n’a pas accès à une structure de santé dans un rayon de 5 km ». Déplorant l’état des infrastructures, le modérateur du groupe expert de la CMU reste optimiste malgré tout. « Tant qu’il n’y a pas de bon service de santé, et on le souhaite de qualité, pour un système d’assurance, c’est toujours inconfortable. Tant qu’il existe [le système d’assurance, NDLR], nous pensons contribuer à petite échelle à améliorer cette situation », dit M. Togo. Des infrastructures fragiles, donc, et même inactives dans certaines localités du nord, en raison de l’insécurité qui y règne. « La région de Kidal, compte tenu de sa situation particulière, a été contrainte de suspendre les prises en charge par la force des choses. Sinon, en 2010 – 2011, les assurés étaient pris en charge. Aussitôt que la situation se stabilisera, cela reprendra son cours. Par contre, les habitants de Kidal peuvent se faire soigner dans une autre localité ». Toujours selon cette étude de l’OMS, « la situation est particulièrement critique à Kidal, Gao et Tombouctou où respectivement 70 %, 48 % et 45 % des structures ont été soit partiellement soit totalement endommagées ».

Laissés pour compte 

« Aujourd’hui, beaucoup de gens rechignent à aller dans un centre de santé, parce que le coût est trop important pour eux », reconnaît M. Togo. Ces personnes sont souvent des travailleurs du secteur agricole ou informel. Les systèmes d’assurances et de mutuelles de santé, tels que nous les connaissons, actuellement, ne prennent pas en charge ces actifs. La CMU compte remédier à ce manque dans un souci d’équité et de solidarité. « Ils ne sont pas couverts par un système d’assurance, sauf ceux qui vont délibérément adhérer à une mutuelle, mais ils sont peu nombreux », avoue le Directeur général de la CANAM. La CMU leur permettra d’adhérer à une mutuelle qui sera elle-même intégrée au nouveau dispositif. « C’est pour cela que dans toutes les localités les paysans et les travailleurs du secteur informel pourront adhérer à la CMU. Ils passeront par le canal des mutuelles. Il y aura bien sûr le circuit du secteur formel pour s’affilier à la CMU, par l’inscription à l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) ou à la Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS) », détaille M. Togo.

Système D 

Au bord du goudron, non loin du commissariat du 15ème arrondissement, à Baco-Djicoroni ACI, nous avons rencontré Gabriel, vendeur d’hydrocarbures, assis devant ses bidons d’essence et ses entonnoirs, attendant l’arrivée de clients. Pour cet ancien étudiant, faute de mieux, son cousin lui a confié son échoppe afin qu’il puisse gagner sa croûte. Il se retrouve à travailler contre son gré dans un secteur qui ne correspond pas à sa formation et qui de surcroît le prive d’un privilège de soins, mais plus pour très longtemps. « Pour me soigner, je me débrouille par mes propres moyens. Ce n’est pas évident, car cela creuse mon budget », confesse le jeune homme. Il se réjouit de l’arrivée de la Couverture Maladie Universelle. « C’est une bonne nouvelle, parce que cela viendra nous soulager dans notre accès aux soins et pour les dépenses qui y sont liées. Lorsque des initiatives de ce genre sont prises, on ne peut qu’être satisfait », s’exclame-t-il. Se soigner sans être diagnostiqué est un rituel pour Gabriel quand il a besoin de médicaments pour calmer une maladie sans gravité. « Si c’est mineur, j’essaie de me soigner avec les médicaments traditionnels, mais si cela ne fonctionne pas, alors j’ai recours à des centres de santé. Même si je sais que cela va me coûter très cher, je n’ai pas le choix ». Dans sa débrouille, le vendeur parvient néanmoins à se soigner convenablement quand il n’a pas d’autre alternative.

Cette absence d’aide vis-à-vis d’un pan de la population laisse le champ libre à des phénomènes pervers, comme celui des « pharmacies par terre ». Problème de santé publique dans plusieurs pays africains, les pharmacies à la sauvette ont de nombreux adeptes en raison de l’inaccessibilité des médicaments pour de nombreuses personnes sur le continent. Une citation, « la santé est le premier bien de l’homme », sonne le glas des propos de Gabriel, qui retourne aussitôt à ses occupations.

UNICEF : les journalistes en tournée sur la SEC

Dans la région de Kayes, nombreux sont les villages qui en bénéficient. Situées à  au moins 5 km d’un centre de santé communautaire, les populations de ces localités ne manquent d’éloge pour le rôle prépondérant de l’agent de santé de la communauté qui leur prodigue des soins de santé essentiels. l’ASC, la solution pour les localités reculées l’approche de la stratégie des soins essentiels au niveau communautaire (SEC) depuis 2011 est de rendre l’ensemble des services et des actions préventifs, curatifs et promotionnels ayant une efficacité scientifiquement prouvée, socialement acceptables, accessibles géographiquement et financièrement. Elle est mise en œuvre avec la communauté pour réduire la morbidité et la mortalité au niveau des ménages et des familles. De Kita en passant par Samantan, Kenièba, KolombaII, Loulo jusqu’à  Kayes, les populations de ces localités visitées ont affiché leur satisfaction vis-à -vis de la SEC à  travers l’agent de santé de la communauté. A Samantan, le lundi dernier, les journalistes ont rencontré des populations heureuses de la mise en œuvre de la SEC. l’agent de santé de communauté (ASC) est arrivé à  point nommé dans ce village situé 35 km du CSCOM de Djidian. Dans la localité, l’enterrement des enfants décédés à  la suite du paludisme, la diarrhée et les maladies respiratoires était le quotidien de la population. « Nous saluons l’arrivée de l’ASC dans notre village qui a pu mettre fin aux décès des enfants chez nous. Il y a bientôt deux ans on ne connait plus ça » témoigne le chef du village Allama Sidibe. Même avis que cette mère de trois enfants Djeneba Tounkara « avec l’arrivée de l’ASC le déplacement pour amener l’enfant au CSCOM à  Djidian est devenu un mauvais souvenir. Nos enfants et nos mêmes sommes tous en bonne santé » témoigne –t- elle. Dans la capitale de l’arachide Kita le médecin Ismaà«l Simaga a assuré le suivi et la mise en place effective de la SEC dans le cercle de Kenièba o๠22 sites soins de santé communautaires sont fonctionnels. Gueno Gorée, village modèle Le résultat est encourageant surtout avec l’implication des autorités locales. Le deuxième maire adjoint du conseil de cercle de Kenièba a expliqué que les plaidoyers seront fait auprès des sociétés minières pour assurer la prise en charges des ASC dans les villages au regard du retrait annoncé de l’Unicef à  partir du mois de décembre 2012. A Kolomba II, Makan Sissoko, ménagère, a pris la parole pour témoigner des bienfaits de la SEC. « Nous sommes très loin du CSCOM de Kenièba. Avec l’arrivée de l’ASC, la santé de mes enfants s’est beaucoup améliorée. Nous apprécions beaucoup la qualité de notre agent de santé qui est très disponible » témoigne t- elle. l’étape de Kenièba a pris fin par la visite de Gueno Gorée o๠l’autorité communale a joué un rôle très important en intégrant la prise en charge de l’ASC dans leur budget. « Nous pensons qu’on doit pas attendre que les partenaires se retirent avant de réagir. Pour cette raison, nous avons décidé d’intégrer la prise en charge des deux ASC dans notre budget» explique Alber Koly Cissé deuxième adjoint du maire. A l’inverse, à  Bangassi Doudou Maure, les autorités tergiversent encore pour prendre la relève après le départ des partenaires. Le deuxième maire adjoint Moussa Diallo rassure la population pour la pérennisation de l’ASC malgré le peu de lisibilité sur la suite des opérations. Les femmes de Bangassi Doudou Maure, espèrent que leur ASC, Djeneba Diarra, dont elles apprécient la qualité des prestations, va rester avec elles.

Samatan(Kita) : Toumani Dagnon, l’ange-gardien des tout-petits

Dans ce petit village de 1500 habitants, on ne parle plus de mort d’enfants. Oubliées, les larmes des familles obligées de porter en terre les nouveaux-nés. C’était avant. Avant l’arrivée de l’agent de santé de communautaire(ASC). Toumani Dagnon en a sauvé plus d’un. Zéro décès d’enfants] L’ASC, comme tout le monde l’appelle ici dispose un paquet de médicaments essentiels. C’est lui qui réfère les malades au centre de santé communautaire, sans toutefois se substituer aux infirmiers ni aux médecins. Maillon essentiel de la stratégie des soins essentiels au niveau communautaire(SEC) qui est un ensemble de services et d’actions préventifs, curatifs et promotionnels, il est celui qui fait le lien entre la population et des prestataires de santé. La stratégie a été élaborée et mise en œuvre par le gouvernement à  travers le ministère de la Santé, et ses partenaires dont l’UNICEF, Save the Children, l’USAID, l’OMS. A Samatan, la SEC a donné des résultats bien visibles. Les populations bénéficiaires de ce village de la commune rurale de Djidian ne manquent d’éloges, des louanges et de bénédictions à  l’endroit de l’agent de santé, élément palpable de la SEC . « Depuis l’arrivée de l’agent de santé communautaire nous n’avons enregistré aucun décès. l’année qui a précédé l’arrivée, de l’ASC il y en avait eu 13 » témoigne Alama Sidibé, chef du village de Samatan. Le maire Soumita Sissoko est tout aussi satisfait et confirme l’importance de l’ASC dans sa commune. « Nous remercions les initiateurs de la SEC qui sauve des vies dans notre commune» témoigne –t-il. |b Un agent au C’œur de la communauté Le travail de Toumani est essentiel pour le village de Samatan qui assure la prise en charge totale de l’agent de Sante communautaire. «Je suis arrivé dans ce village en 2011, J’ai consulté 785 enfants. Dieu merci, depuis mon arrivée je n’ai pas encore enregistré un cas de décès d’enfant. J’ai toujours référé les malades à  temps. Ici à  Samatan, les maladies les plus fréquentes sont le paludisme la diarrhée, les maladies respiratoires » raconte M Dagnon. Pour les chefs de villages, l’ASC a contribué à  la réduction des dépenses, car auparavant ils dépensaient en moyenne «5000 à  6000 Fcfa pour le traitement de nos enfants en cas d’urgence. Actuellement nous dépensons à  peine 1000F chez l’agent de santé communautaire». A signaler que la presse a visité le village de Samatan dans le cadre de la mission de capitalisation des données des soins essentiels dans la communauté, organisée par l’UNICEF et le ministère de la communication. La mission se poursuit dans d’autres villages des régions Kayes, Sikasso, Mopti, et Segou.

Crise au Nord : urgence pour les malades sous ARV

Faute de médicaments et de peur d’être stigmatisés par la propagande islamiste, des centaines de personnes atteintes du VIH-SIDA ont quitté les régions du Nord. Les retrouver pour leur fournir des antirétroviraux devient une urgence. Cinq mois d’occupation, cinq mois de souffrance. Les populations civiles des régions du Nord tombées aux mains des islamistes voient leurs conditions de vies devenir de plus en plus difficiles. Une situation encore plus grave en ce qui concerne les personnes atteintes du VIH-Sida. Leur sort est sujet d’inquiétude pour l’ONUSIDA, les ONG et le ministère malien de la santé. « ONUSIDA et tout le système des Nations Unis sont particulièrement préoccupées par la situation des populations vulnérables : déplacées, femmes ayant subi des violences sexuelles et personnes vivant avec le VIH/Sida sous antirétroviraux (ARV) », a déclaré la secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires des Nations Unies, Valérie Amos, lors de sa récente visite au Mali. Prise en charge totale gratuite D’après les chiffres du ministère de la Santé et du haut conseil national de lutte contre le sida, 668 malades sous ARV dans le Nord se sont déplacés. Parmi eux 332 ont été retrouvés et suivis dans plusieurs localités du Sud. « Nous cherchons activement les autres pour leur fournir des médicaments, témoigne un médecin habitué des couloirs humanitaires. Certains ont récemment été identifiés vers Gao, d’autres sont partis faute d’unités de cellule de lutte contre le Sida. » Le ministre de la Santé a donné des consignes afin de prendre en charge gratuitement toutes les personnes vivant avec le VIH-Sida, o๠qu’elles se trouvent.

Hypertendus, attention à la chaleur !

Le Docteur Coulibaly Djibril médecin généraliste nous explique les deux méthodes que l’organisme développe naturellement pour se protéger des températures élevées : La dilatation des vaisseaux superficiel, qui va favoriser les échanges thermiques entre le sang et l’extérieur. Ce mécanisme engendre une faible diminution de la tension artérielle dont peuvent résulter quelques malaises hypotensifs comme le voile noir devant les yeux, ou la tête qui tourne, à  la suite d’un changement de position un peu trop brutal. La sudation (transpiration), mécanisme par lequel la peau va fabriquer de la sueur (grâce aux glandes sudoripares). Sueur qui va ensuite se transformer en vapeur d’eau au contact des calories récupérées sur la peau. La disparition de ces calories entraine une baisse de la température de la peau, et par conséquent, du corps. Pour rendre efficace le système de sudation, il est conseillé de porter des vêtements amples, qui vont permettre à  la sueur de se transformer en vapeur d’eau, et claires, car rappelons que le blanc réfléchit la lumière du soleil tandis que le noir l’absorbe. «Vous l’aurez compris, la chaleur peut avoir une incidence sur votre tension artérielle en ce sens qu’elle enclenche un mécanisme de défense naturel de l’organisme. N’allez pas pour autant y voir un moyen régulier de réduire votre tension artérielle en multipliant les épaisseurs vestimentaires pour recréer cette chaleur» conseille-t-il. Pourquoi l’hypertension est-elle dangereuse ? Une hypertension est diagnostiquée quand les 2 chiffres sont trop élevés et surtout quand l’écart entre les deux est trop étroit. Une tension «pincée» indique que le C’œur manque de puissance et qu’il risque de «disjoncter» en faisant un effort. Outre l’accident vasculaire cérébral, le risque courant de l’hypertension est son retentissement sur le C’œur qui se fatigue. Le ventricule gauche grossit, les artères coronaires se fragilisent et on risque l’infarctus. Aussi la norme était-elle de juguler toute anomalie par des médicaments anti-hypertenseurs à  vie. Avec, dans la foulée, leur cohorte d’effets secondaires. Sauvés par les plantes ? L’hypertension artérielle au même titre que l’âge, le surpoids ou encore le diabète font partie des facteurs qui vont rendre la chaleur encore plus difficile à  supporter pour les personnes qui en souffrent. Le mot d’ordre en période d’importantes chaleurs, C’’est de s’hydrater aussi souvent que possible. La soif étant un signe assez tardif de déshydratation, n’attendez pas d’avoir soif pour vous hydrater. On peut utiliser des produits de la phytothérapie pour faire face à  l’hypertension artérielle. Les plantes offrent l’avantage de corriger non seulement l’hypertension elle-même mais aussi les divers troubles qui l’accompagnent. Pour une efficacité optimale, il faut suivre une cure associant plusieurs plantes complémentaires: la feuille d’olivier qui combat aussi le diabète, l’eucalyptus qui aide aussi la respiration, la passiflore qui détend les nerfs, la queue de cerise diurétique, la camomille matricaire qui soulage la migraine, le thé vert qui protège les artères, le thé rose d’Abyssinie qui abaisse la pression sanguine et exerce un effet hormonal pour combattre l’hypertension de la ménopause. Solution pratique, il existe une tisane instantanée dont la formule associe les meilleures plantes et les oligo-éléments nécessaires à  la détente artérielle. La cure doit être suivie pendant au moins 3 mois d’affilée pour être efficace, mais vous pouvez la continuer beaucoup plus longtemps, sans aucun risque, bien au contraire. prenez conseil auprès de votre médecin ou de votre pharmacien.