Journalistes enlevés : une inquiétude renouvelée après la preuve de vie de deux agents de l’ORTM

Une vidéo récente attribuée au JNIM a ravivé les inquiétudes autour des journalistes disparus. La situation des professionnels capturés ces dernières années demeure entourée d’incertitudes.

La diffusion d’un enregistrement montrant Daouda Koné, directeur régional de l’ORTM à Douentza, a rappelé la persistance des risques auxquels sont exposés les acteurs des médias dans les zones d’insécurité. Lui et son caméraman Salif Sangaré ont été enlevés le 14 octobre 2025 sur l’axe Sévaré–Konna alors qu’ils rentraient d’une mission. Dans la vidéo, Daouda Koné confirme leur capture et évoque leurs conditions de détention, sans donner d’indication sur l’état de santé de son collègue. Depuis la publication de cette séquence, aucune information officielle n’a été communiquée, laissant leur sort en suspens et maintenant l’incertitude pour leurs familles comme pour leur rédaction.

Ce nouvel épisode survient dans un contexte marqué par plusieurs disparitions non résolues. Hamadoun Nialibouly, journaliste de la radio Dandé à Douentza, est porté disparu depuis le 27 septembre 2020, date à laquelle il avait été enlevé lors d’un déplacement sur l’axe Douentza–Boni. Les recherches menées au fil des années n’ont permis d’établir ni les conditions de sa détention ni l’identité de ses ravisseurs, et aucune revendication n’a été confirmée. Malgré les appels répétés des associations professionnelles, aucune évolution publique n’a été signalée.

Le cas de Moussa M’Bana Dicko, disparu également dans la région de Boni, illustre les mêmes incertitudes. Les informations disponibles sur les circonstances de son enlèvement demeurent limitées et aucune trace de vie n’a été rendue publique depuis sa disparition. Son nom figure régulièrement dans les mobilisations en faveur des journalistes introuvables, mais aucun élément récent n’a permis de relancer les recherches.

La diffusion de cette vidéo a mis en évidence la fragilité persistante des journalistes travaillant dans les régions du centre, où les déplacements restent risqués et les informations difficiles à vérifier. Elle intervient alors que plusieurs d’entre eux manquent toujours à l’appel, sans indication fiable sur leur situation. Les rédactions et les proches poursuivent leurs démarches pour obtenir des nouvelles, mais l’absence de communication officielle et l’accès limité aux zones concernées compliquent toute tentative d’éclaircissement.

Douane malienne : une transition sous pression

Le gouvernement a nommé un nouveau directeur général des Douanes lors du conseil des ministres du 3 décembre, à un moment où l’institution se trouve au centre d’enjeux économiques majeurs.

Cette transition intervient alors que les débats sur la gestion des flux d’hydrocarbures, les projections de recettes et les perspectives de réforme se multiplient.

La nomination marque la fin officielle des fonctions d’Amadou Konaté, appelée à intervenir quelques semaines avant la date à laquelle il devait atteindre la limite d’âge dans la fonction publique. Au-delà de l’aspect administratif, ce départ s’inscrit dans une période où la Douane occupe une place sensible dans la dynamique économique nationale. Les derniers mois ont été marqués par une série d’opérations de saisies mises en avant comme significatives, par des communications régulières soulignant des prévisions de recettes dépassées et par une forte visibilité de l’institution dans la lutte contre la fraude et la régulation des flux commerciaux. Ces éléments avaient contribué à renforcer l’image d’une administration en activité constante, dans un contexte où la performance douanière demeure directement liée à la capacité de l’État à sécuriser ses ressources intérieures.

Cette transition s’opère également dans un climat particulier, marqué par la pénurie de carburant qui a touché le pays depuis mi-septembre 2025. Les autorités avaient assuré que le nombre de camions-citernes entrant sur le territoire, après les mesures de déblocage, était supérieur aux volumes observés avant la crise. Cette affirmation avait déclenché de nombreuses interrogations sur la chaîne d’approvisionnement, la fluidité des contrôles et la capacité des administrations concernées à garantir une distribution régulière. Plusieurs acteurs économiques avaient relevé que, malgré l’augmentation des volumes déclarés, la disponibilité du carburant demeurait inégale selon les zones, révélant des décalages entre les flux enregistrés et l’impact réel sur le marché intérieur. Dans ces discussions, la Douane apparaissait comme l’un des maillons essentiels dont l’action conditionnait l’issue d’une crise devenue un test de coordination et de gouvernance.

Succession

Le départ d’Amadou Konaté intervient donc au moment où la Douane cristallise de fortes attentes. Les discussions autour de son avenir professionnel, sa présence dans les instances régionales des administrations douanières et la perspective de sa retraite avaient alimenté des interrogations sur la continuité de la direction. Sa participation active à des structures internationales avait été perçue comme le signe d’une installation durable dans le paysage institutionnel, tandis que la succession restait largement ouverte jusqu’à la décision gouvernementale.

La désignation de Cheickna Amala Diallo replace désormais l’attention sur les orientations à venir. Inspecteur des Douanes, il connaît les services et les contraintes techniques qui structurent l’institution, ainsi que les exigences opérationnelles liées à la surveillance des corridors et à la collecte des ressources. Sa prise de fonction survient dans un contexte où la Douane demeure un pilier de l’équilibre budgétaire, dans un pays où les recettes intérieures constituent un levier essentiel face au recul des appuis extérieurs et à la pression des dépenses sécuritaires. La capacité de l’administration à maintenir un niveau de mobilisation des ressources conforme aux projections sera suivie de près, tout comme son rôle dans la sécurisation des flux commerciaux, la transparence des procédures et l’accompagnement des mesures destinées à stabiliser les approvisionnements stratégiques, notamment en hydrocarbures.

Au-delà du changement à la tête de l’institution, les prochains mois montreront si cette transition ouvre une nouvelle phase de modernisation ou s’inscrit dans la continuité des pratiques engagées. Dans un environnement où les crises successives rappellent l’importance de chaque maillon de la chaîne économique, la direction des Douanes se retrouve une nouvelle fois face à la nécessité d’assurer la régularité des flux, de renforcer la confiance des opérateurs et de soutenir la prévisibilité de l’activité économique. L’évolution des décisions, des résultats et du rythme des réformes permettra de mesurer la manière dont l’institution répondra aux défis immédiats tout en se projetant dans une dynamique durable.

Stabilité et développement économique : un appui de 2,4 milliards CFA lancé

Le Japon a lancé à Bamako deux projets destinés à soutenir les populations déplacées et à renforcer la filière textile. Annoncées le 1ᵉʳ décembre 2025, ces initiatives marquent une nouvelle étape dans la coopération engagée avec les autorités nationales et les partenaires du développement.

L’ambassadeur du Japon, Murata Yukuo, a présidé la cérémonie en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le premier projet vise une réponse multisectorielle en faveur des femmes et des jeunes déplacés internes dans les régions du centre. Le second s’attache à renforcer la durabilité et la compétitivité du secteur textile, à travers une collaboration plus étroite avec les acteurs privés d’une filière essentielle pour l’économie locale.

Le programme consacré aux déplacés met l’accent sur la stabilisation, l’accès aux services essentiels et la relance des moyens de subsistance dans les zones les plus touchées, notamment à Bandiagara. Celui dédié au textile entend moderniser une filière porteuse mais vulnérable, en soutenant l’innovation, la formation et une meilleure structuration des unités de production.

Dans son allocution, Murata Yukuo a rappelé que ces initiatives concrétisent les engagements pris par le Japon lors de la TICAD9, où Tokyo avait réaffirmé sa volonté de promouvoir la coexistence pacifique entre communautés, de renforcer l’agenda « Femmes, Paix et Sécurité » et d’appuyer le développement du secteur privé africain. Les communications en bamanankan et en japonais présentées lors de la cérémonie ont également souligné l’importance du double appui pour renforcer la résilience sociale et stimuler le développement économique.

Avec ce financement de 2,4 milliards de francs CFA, le Japon confirme son rôle de partenaire engagé dans les efforts de stabilisation et d’accompagnement économique. Les deux projets, désormais entrés en phase de mise en œuvre, sont attendus pour leurs contributions concrètes à la cohésion sociale et à la dynamisation d’un secteur productif clé.

ODD : une nouvelle carte des investissements voit le jour

L’Agence pour la Promotion des Investissements (API-Mali) a dévoilé ce mardi une carte nationale des investissements alignée sur les Objectifs de Développement Durable (ODD), lors d’une cérémonie organisée à l’hôtel Maëva Palace.

Présidée par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, aux côtés du directeur général de l’agence, Ibrahim A. Touré, la rencontre a marqué l’aboutissement d’un partenariat mené avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
L’outil présenté offre une lecture structurée des opportunités économiques du pays et les relie directement aux priorités de développement durable. Il met en évidence les secteurs où les besoins demeurent importants—agro-industrie, énergie, infrastructures, transformation locale, services sociaux—et propose une manière plus lisible d’orienter les investisseurs vers des projets à la fois rentables et porteurs d’impact. Pour les institutions publiques, il s’agit également d’un instrument de cohérence permettant d’harmoniser les interventions et d’éviter les chevauchements dans un contexte de ressources limitées.
Cette démarche intervient à un moment où les signaux économiques du pays, bien que contrastés, montrent une certaine capacité d’attraction. Selon les données de la Banque mondiale, les investissements directs étrangers ont représenté 2,7 % du PIB en 2024, soit près de 710 millions de dollars, tandis que la croissance devrait atteindre 4,9 % en 2025, portée notamment par le secteur des services et les nouveaux gisements miniers. Ces indicateurs offrent un terreau favorable, même si le niveau d’investissement reste insuffisant au regard des besoins d’infrastructures, de transformation industrielle ou de modernisation agricole.
Au-delà de sa dimension informative, la carte constitue une étape importante dans la modernisation des outils de planification économique. Elle traduit une volonté d’adopter des standards internationaux d’investissement durable et de renforcer l’alignement entre les priorités nationales et les exigences des bailleurs. Mais sa portée dépendra de sa capacité à devenir un instrument réellement opérationnel. Plusieurs défis se dessinent : la nécessité de structurer davantage les projets pour les rendre finançables, la prise en compte des contraintes locales—accès à l’énergie, sécurité, logistique, fluidité administrative—ou encore l’obligation de maintenir l’outil à jour pour garantir sa crédibilité.
Les spécialistes rappellent qu’une cartographie seule ne suffit pas à déclencher un investissement. Pour transformer les opportunités recensées en projets bancables, il faudra produire des fiches techniques complètes, des analyses financières et des études de faisabilité, autant d’éléments attendus par les investisseurs institutionnels et les bailleurs de fonds. Dans un environnement international plus compétitif, marqué par une baisse globale des flux d’investissements, les pays à forte demande en capitaux doivent proposer des dispositifs d’accompagnement solides et des incitations adaptées.
Plusieurs pistes émergent déjà telles que les mécanismes de garantie pour réduire le risque perçu, les exonérations ciblées pour les projets à fort impact, la création d’un guichet dédié aux investissements alignés sur les ODD ou la mise en place de zones pilotes où les conditions d’exécution sont réunies. L’essentiel, selon les observateurs, est de bâtir autour de la carte un écosystème cohérent, capable d’accueillir, d’orienter et de sécuriser les investisseurs à chaque étape du cycle de projet.
En mettant à disposition une plateforme claire, actualisable et orientée vers l’impact, API-Mali et le PNUD posent les fondations d’une nouvelle dynamique. La réussite de cette initiative dépendra cependant de la capacité collective à en faire un outil vivant, alimenté régulièrement et résolument tourné vers la mise en œuvre. L’ambition affichée est de faire de la cartographie des opportunités un levier réel de développement durable et d’attraction de capitaux structurants.

Enlevés début novembre : trois Égyptiens désormais libres

L’ambassade d’Égypte à Bamako a annoncé, samedi 29 novembre 2025, que trois de ses ressortissants enlevés au début du mois ont été remis aux autorités et placés sous protection consulaire. Cette libération intervient après plusieurs semaines d’échanges entre le Caire et Bamako, en coordination avec les services diplomatiques installés dans la capitale malienne.

Selon les informations rendues publiques par le ministère égyptien des Affaires étrangères, les trois hommes avaient disparu alors qu’ils circulaient séparément entre Ségou et Bamako. Quelques jours après leur disparition, le groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin, affilié à Al-Qaïda, avait revendiqué leur enlèvement en indiquant détenir trois ressortissants égyptiens. Le même groupe avait affirmé avoir formulé une demande de rançon dans le cadre de cette détention. Les autorités égyptiennes avaient alors publié un avertissement à destination de leur communauté vivant au Mali, appelant à éviter les déplacements hors de Bamako et à suivre les consignes de sécurité établies par les autorités maliennes.
À la suite de cette alerte, un contact régulier s’était établi entre les deux pays. Le ministre égyptien des Affaires étrangères avait échangé avec son homologue malien sur les démarches à entreprendre et sur les informations disponibles concernant les trois hommes. L’ambassade d’Égypte à Bamako avait poursuivi les discussions avec plusieurs institutions maliennes impliquées dans le suivi du dossier.
Dans son communiqué du 29 novembre, le ministère égyptien indique que les trois ressortissants ont été récupérés et transférés sous la responsabilité des services consulaires. Aucun détail n’a été donné sur l’endroit où ils étaient détenus ni sur les conditions exactes de leur libération. Les autorités égyptiennes n’ont pas commenté la demande de rançon évoquée par leurs ravisseurs ni fourni d’éléments sur d’éventuelles négociations.
Cette affaire intervient alors que plusieurs enlèvements d’étrangers ont été rapportés ces derniers mois dans différentes zones du pays. À la fin du mois d’octobre, deux ressortissants des Émirats arabes unis et un citoyen iranien avaient également été récupérés après avoir été enlevés au Mali. Ces cas ont conduit plusieurs pays à rappeler à leurs ressortissants les mesures de prudence à observer, en particulier lors des déplacements par route en dehors de Bamako.
Dans son dernier communiqué, l’ambassade d’Égypte rappelle que les instructions de sécurité restent en vigueur. Les ressortissants égyptiens présents au Mali sont invités à rester dans la capitale, à conserver leurs documents d’identité et à rester en contact régulier avec la représentation diplomatique. Les échanges entre Bamako et l’ambassade se poursuivent pour assurer le suivi de la situation et accompagner la communauté égyptienne résidant dans le pays.

30 000 tonnes de carburant à bord : dispositif d’urgence déclenché au large de Dakar

Les autorités sénégalaises ont activé un dispositif d’urgence dans la nuit du 27 au 28 novembre 2025 après un incident survenu à bord du pétrolier MERSIN, en opération au large de Dakar. Une entrée d’eau a été signalée dans la salle des machines, entraînant le déclenchement immédiat des procédures de sécurité.

Dès la réception de l’alerte, la Haute Autorité chargée de la sécurité maritime (HASSMAR) a mis en place une cellule de crise en coordination avec la Marine nationale, l’Agence nationale des affaires maritimes et le Port autonome de Dakar. Des remorqueurs, des équipes d’intervention spécialisées et un navire militaire ont été dépêchés sur zone. L’ensemble des membres d’équipage a été secouru sans incident.

Selon les informations recueillies, le MERSIN transporte environ 30 000 tonnes de carburant. Les premières évaluations techniques portent sur l’identification et l’obturation des voies d’eau afin de stabiliser le bâtiment. Les autorités étudient également les modalités d’un transfert sécurisé de la cargaison si les conditions l’exigent.

Par mesure de précaution, un barrage antipollution est en cours d’installation autour du navire pour prévenir tout rejet d’hydrocarbures. Des équipes spécialisées poursuivent l’inspection de la structure et le suivi de l’évolution de la situation en mer. Les services compétents indiquent que la priorité porte sur la sécurisation du navire, la protection du personnel et la préservation de l’environnement marin.

Les institutions impliquées annoncent qu’une information régulière sera fournie au public au fur et à mesure de l’avancée des opérations.

Le Gouvernement habilité à légiférer durant l’intersession

Le 26 novembre 2025, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi autorisant le Gouvernement à légiférer par ordonnance jusqu’à la prochaine session du CNT, prévue le 13 avril 2026. Cette mesure vise à garantir la continuité de l’action publique dans une période de transition institutionnelle et de réformes en cours.

Le Gouvernement disposera de la faculté de légiférer par ordonnance durant toute la période d’intersession parlementaire, à la suite de l’adoption d’un projet de loi présenté le 26 novembre 2025 au Conseil des ministres. Le dispositif, fondé sur l’article 121 de la Constitution et l’article 13 de la Charte de la Transition, permettra à l’Exécutif d’intervenir dans des domaines relevant en temps normal du législateur, notamment l’organisation des services publics, la gestion du personnel, la production ainsi que la conclusion de traités et d’accords internationaux.
Cette habilitation est présentée par les autorités comme indispensable pour éviter l’interruption des réformes inscrites dans le plan d’action gouvernemental piloté par le Premier ministre Abdoulaye Maïga. Elle intervient dans un contexte de transition marqué par la nécessité de maintenir la stabilité administrative et d’assurer la continuité des politiques publiques. L’expérience récente montre que les périodes d’intersession prolongées peuvent retarder des décisions techniques attendues, notamment dans les secteurs régaliens ou les domaines soumis à des impératifs de calendrier.
Toutefois, cette démarche comporte des limites relevées par plusieurs experts, qui rappellent qu’un recours étendu aux ordonnances réduit l’espace de débat parlementaire. Des observateurs  soulignent également l’importance de préserver des mécanismes de contrôle institutionnel. La Constitution prévoit d’ailleurs que toutes les ordonnances devront être soumises à ratification lors de la session du CNT d’avril 2026, seule garantie permettant un contrôle démocratique a posteriori.
Le recours aux ordonnances demeure un outil fréquent du droit public malien, déjà utilisé lors de précédentes périodes de transition. Pour l’Exécutif, il s’agit d’un moyen d’assurer la poursuite des réformes prioritaires, qu’il s’agisse de la modernisation de l’administration, du renforcement des services publics ou de la mise à jour de textes sectoriels. Les prochains mois permettront de mesurer l’usage qui sera fait de cette habilitation et la manière dont le CNT exercera son pouvoir de ratification au printemps 2026.

Coupes CAF : soirée contrastée pour le football malien

Le Stade Malien s’est relancé lors de la deuxième journée en Ligue des champions, tandis que le Djoliba AC s’enfonce un peu plus en Coupe de la Confédération. Les deux clubs abordent désormais la suite de leurs parcours continentaux avec des dynamiques opposées.

En Ligue des champions, le Stade Malien a d’abord démarré sa phase de groupes par un nul solide le 24 novembre 2025 sur la pelouse de l’Espérance sportive de Tunis, un partage des points obtenu au terme d’un match fermé où les Maliens avaient choisi de contenir avant de contrer. Le même jour, le Petro Atlético de Luanda s’était imposé 1-0 sur le terrain de Simba SC, grâce à un but inscrit en fin de match, ce qui avait permis aux Angolais de prendre les premiers points du groupe D.
La deuxième journée disputée ce 30 novembre 2025 à Bamako a offert au Stade Malien l’occasion de se repositionner. Les Blancs se sont imposés 2-1 face à Simba SC après une entame de match maîtrisée et deux buts rapprochés, signés Taddeus Nkeng à la seizième minute puis Ismaïla Simpara à la vingt-troisième. Neo Maema a réduit le score pour Simba à la cinquante-quatrième minute, mais le Stade a tenu son avantage jusqu’au coup de sifflet final. Avec cette victoire, le club malien totalise quatre points, à égalité avec le Petro de Luanda, tandis que l’Espérance reste à deux points et Simba ferme la marche avec zéro unité après deux revers.
La suite du parcours s’annonce décisive. La troisième journée est programmée pour le 18 janvier 2026, avec un choc Stade Malien – Petro de Luanda à Bamako, une rencontre qui pourrait peser lourd dans la qualification. La quatrième journée est fixée au 25 janvier 2026 et enverra les Maliens à Tunis pour y affronter de nouveau l’Espérance. La phase de groupes se conclura le 1ᵉʳ février 2026 avec un déplacement à Dar es Salaam pour affronter Simba SC dans un match qui pourrait encore jouer un rôle important dans le classement final.
La tendance est beaucoup plus sombre du côté du Djoliba AC en Coupe de la Confédération. Les Rouges avaient manqué leur entrée en lice le 23 novembre 2025 à Bamako en s’inclinant 0-1 face à l’Olympique de Safi, un but encaissé à la vingt-neuvième minute qui avait plombé leur première sortie. L’autre rencontre de cette première journée, disputée le même jour, avait vu l’USM Alger s’imposer 3-2 contre le FC San Pedro dans un match riche en rebondissements.
Ce 30 novembre 2025, pour la deuxième journée, le Djoliba s’est rendu à San Pedro où il a subi un second revers, cette fois 2-0, avec un doublé de Kamagaté Dramane qui a scellé l’issue du match. Dans l’autre opposition du groupe A, l’USM Alger a confirmé sa supériorité en s’imposant 1-0 sur le terrain de l’Olympique de Safi grâce à un but marqué en toute fin de rencontre. Cette nouvelle victoire permet aux Algériens de totaliser six points, tandis que Safi et San Pedro passent à trois unités et que le Djoliba reste dernier avec zéro point, sans but marqué et déjà trois encaissés.
La troisième journée de la Coupe de la Confédération est programmée pour le 19 janvier 2026, avec un déplacement délicat du Djoliba à Alger pour y défier l’USM, un match qui pourrait peser lourd si les Maliens veulent encore espérer se relancer. La rencontre retour Djoliba AC – USM Alger est fixée au 2 février 2026 à Bamako. La phase retour proposera ensuite un déplacement à Safi le 9 février 2026 avant une dernière journée à domicile contre San Pedro le 16 février 2026.
Cette soirée continentale laisse donc deux trajectoires opposées. Le Stade Malien nourrit désormais l’espoir d’une qualification après une victoire fondatrice, tandis que le Djoliba AC se retrouve face à l’urgence de redresser son parcours pour éviter une élimination qui se profile déjà à l’horizon.

Administration pénitentiaire : une conférence sous forte pression sécuritaire à Koulikoro

Réunis du 27 au 29 novembre à Koulikoro, les responsables de l’administration pénitentiaire ont passé en revue le fonctionnement des établissements et les enjeux liés à la gestion des personnes détenues. Cette rencontre intervient dans un contexte où les prisons doivent s’adapter au défi posé par le radicalisme violent et à la montée des risques de sécurité.

La 9ᵉ Conférence annuelle de l’Administration pénitentiaire et de l’Éducation surveillée a rassemblé cadres centraux, régies pénitentiaires, responsables régionaux et acteurs judiciaires pour dresser le bilan 2025 et définir les priorités de 2026. Dans un environnement marqué par les violences armées et l’augmentation du nombre de détenus liés au terrorisme, les autorités ont rappelé la nécessité de renforcer les méthodes de travail, la coordination entre services et la capacité de réponse interne face aux situations sensibles.
Le thème choisi – « L’administration pénitentiaire à l’épreuve du terrorisme, du radicalisme et de l’extrémisme violent » – reflète les pressions auxquelles sont confrontés les établissements carcéraux. Plusieurs prisons du pays accueillent désormais un nombre important de détenus pour faits de terrorisme, ce qui modifie les équilibres internes, accroît les risques de tension et impose une vigilance renforcée des équipes.
Des orientations pour 2026
Les participants ont examiné les conditions de détention, l’organisation du travail pénitentiaire, la gestion des incidents, la formation des agents et la coordination avec la justice. Ils ont également partagé les expériences de terrain liées à la surveillance, au suivi des profils sensibles et à la prévention de l’influence idéologique entre détenus.
Les travaux ont insisté sur la nécessité d’améliorer les capacités opérationnelles du personnel, de renforcer les équipements de sécurité, de moderniser les procédures internes et de mieux protéger les agents exposés. La question du renseignement pénitentiaire, devenue indispensable dans la gestion des détenus radicalisés, a été abordée comme un axe de consolidation institutionnelle.
Des défis structurels qui persistent
Si la conférence a permis d’identifier des pistes d’amélioration, elle a aussi dévoilé les défis profonds du secteur : effectifs insuffisants, infrastructures vieillissantes, surcharge dans certains établissements, besoins importants en formation spécialisée et forte pression liée aux profils dangereux. Dans un contexte institutionnel sensible, où les priorités sécuritaires occupent une place importante dans l’action publique, la question de l’articulation entre sécurité, garanties fondamentales et transparence du secteur pénitentiaire appelle une approche mesurée et rigoureuse.
Les conclusions des travaux alimenteront les orientations pour 2026, avec l’objectif de rendre l’appareil pénitentiaire plus robuste, mieux préparé et davantage capable de répondre aux nouvelles formes de criminalité et de radicalisation.

Renouveau du contrat social : une journée pour revisiter les valeurs fondatrices du Mali  

Chercheurs, acteurs communautaires et organisations citoyennes se sont réunis jeudi à Bamako pour réfléchir aux valeurs qui doivent porter la refondation du Mali. La rencontre s’appuyait sur une note approfondie de l’OCGS, devenue le fil conducteur des échanges.

La réflexion sur le Mali Kura progresse et demeure au centre des préoccupations citoyennes. Jeudi 27 novembre 2025, l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité a réuni chercheurs, figures communautaires, organisations de terrain et responsables d’associations pour une journée consacrée au renouveau du contrat social. L’objectif n’était pas de discuter abstraitement, mais de s’appuyer sur une note de réflexion élaborée par l’OCGS, un document dense analysant les ruptures qui fragilisent le pacte entre l’État et les citoyens, et proposant les valeurs susceptibles de soutenir une refondation crédible.
La note, largement évoquée au fil de la journée, dépasse la simple analyse institutionnelle. Elle explore l’effritement des repères culturels, la faiblesse de la transmission intergénérationnelle, les transformations du comportement citoyen et l’affaiblissement du sens du bien commun. Ses auteurs y expliquent que le pays ne pourra pas se refonder uniquement à travers des réformes administratives. La reconstruction du contrat social exige une revitalisation des valeurs partagées et une compréhension fine des attentes de la population.
Le chercheur Dr Baïla Niang, l’un des contributeurs du document, est revenu sur l’ambition de la note. Il a rappelé qu’elle ne part pas d’un constat pessimiste, mais d’une analyse lucide : les réformes successives n’ont pas suffi à rétablir la confiance parce qu’elles n’ont pas été accompagnées d’une dynamique morale et citoyenne. Selon lui, les valeurs ne peuvent pas être proclamées depuis un bureau ; elles doivent se vivre et se transmettre. Il a insisté sur la nécessité de replacer l’éthique publique, le respect de la parole donnée et la responsabilité individuelle au cœur du vivre-ensemble.
L’intervention d’Anicet Allamadjingaye, également chercheur à l’OCGS, a prolongé cette réflexion en insistant sur la dimension territoriale des valeurs. Il a rappelé que le contrat social malien s’est construit historiquement dans l’équilibre entre institutions et communautés, et que cet équilibre s’est fragilisé sous l’effet des crises successives. Pour lui, la note de l’OCGS doit servir d’outil de dialogue, non seulement avec les autorités, mais aussi avec les acteurs qui incarnent la cohésion au quotidien : familles, leaders locaux, associations et cercles de solidarité. Il a souligné que la refondation nécessite d’écouter les territoires, d’intégrer leurs spécificités et de tenir compte des mémoires collectives, sans quoi les valeurs évoquées resteront théoriques.
La modération de Baba Dakono a permis de tisser un lien entre les différentes interventions. Sa compréhension des enjeux de gouvernance a donné de la cohérence à l’ensemble, en rappelant que la refondation doit clarifier les engagements réciproques entre l’État et les citoyens. Il a insisté sur la nécessité de relier les analyses de la note aux réalités que vivent les Maliens dans les services publics, les marchés, les quartiers et les espaces communautaires. Cette approche a apporté une profondeur supplémentaire aux débats, en renforçant l’idée que la refondation est autant sociale que politique.
La présentation de la charte consacrée au retour aux valeurs et à l’éthique, assurée par M. Diakité, a constitué un moment clé. Cette charte reprend les grandes lignes de la note de l’OCGS et les traduit en repères concrets. Elle évoque la responsabilité individuelle, l’intégrité dans la gestion publique, l’engagement communautaire, le respect de la parole donnée et l’importance de la transmission. Diakité a expliqué que cette charte n’a pas vocation à imposer des normes, mais à proposer une base commune autour de laquelle les citoyens peuvent se reconnaître et agir.
La dimension citoyenne de la rencontre a été renforcée par l’intervention de Djelika Maïga, coordinatrice de Case Citoyenne du Mali. Elle a rappelé que les valeurs qui portent une nation prennent leur force dans les comportements quotidiens, dans les familles, les espaces communautaires et les associations de proximité. Pour elle, la refondation ne peut réussir sans une mobilisation sociale large, capable de transformer les valeurs en pratiques réelles.
Au fil des échanges, l’idée centrale s’est imposée : le Mali Kura ne peut pas se construire uniquement par des textes institutionnels. Il doit s’appuyer sur un socle moral partagé, nourri par la mémoire collective et les attentes des citoyens. La note de l’OCGS apporte une grille de lecture essentielle pour comprendre les fragilités actuelles et identifier des leviers crédibles pour y répondre.
La journée s’est achevée sur une perspective de travail. Les contributions recueillies seront intégrées dans une version enrichie de la note afin d’alimenter un plaidoyer plus large à destination des autorités et des partenaires du pays. Si la refondation demeure un chantier complexe, cette rencontre a eu le mérite de replacer les valeurs au centre du débat national et d’ouvrir un espace de réflexion où le vivre-ensemble redevient une priorité partagée.

Guinée-Bissau : un commandement militaire annonce la suspension du processus électoral

Un communiqué diffusé ce mercredi après-midi sur les médias publics bissau-guinéens a annoncé la mise en place d’un commandement militaire chargé de « prendre le contrôle de la situation » en Guinée-Bissau. Cette déclaration intervient quatre jours après la présidentielle du 23 novembre, dont les résultats provisoires devaient être proclamés le 27 novembre.

Selon plusieurs sources concordantes, le nouveau commandement affirme avoir suspendu le processus électoral, ainsi que certaines prérogatives institutionnelles, en attendant un « retour à l’ordre ». Les autorités militaires indiquent que les frontières du pays sont fermées jusqu’à nouvel ordre.

Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, a de son côté déclaré avoir été arrêté ce mercredi vers midi au palais présidentiel, affirmant être la cible d’un « coup d’État ». Il assure avoir remporté l’élection avec 65 % des suffrages selon son propre comptage, tandis que son rival, Fernando Dias da Costa, revendique lui aussi la victoire.

Dans la capitale, des tirs nourris ont été entendus autour du palais présidentiel et un dispositif militaire important a été observé sur les principaux axes. Plusieurs personnalités politiques, dont Fernando Dias da Costa et Domingos Simões Pereira, ont été retenues dans des lieux non divulgués, selon des sources politiques locales.

La situation reste évolutive et aucun bilan officiel n’a encore été communiqué.

Mali/Barrick : Vers une normalisation autour du complexe Loulo-Gounkoto

Barrick Mining Corporation a annoncé être parvenue à un accord de règlement avec le gouvernement malien afin de mettre fin au différend autour de la mine d’or de Loulo-Gounkoto. La signature de cet accord a été confirmée le 24 novembre 2025 par le ministère des Mines, qui a indiqué que les deux parties avaient trouvé un compromis après plusieurs mois de négociations.

Selon le communiqué officiel, toutes les charges visant Barrick et ses employés seront abandonnées. Les autorités s’engagent également à engager les procédures judiciaires nécessaires à la libération des employés encore détenus. La mise sous administration provisoire instaurée par le gouvernement prendra fin, et le contrôle opérationnel du complexe Loulo-Gounkoto sera intégralement restitué à Barrick. En contrepartie, la compagnie retire sa demande d’arbitrage introduite devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), l’un des volets majeurs du litige.

Cet accord intervient dans un contexte où le site demeure l’un des actifs aurifères les plus importants du pays. Loulo-Gounkoto avait produit environ 723 000 onces d’or en 2024, un niveau qui illustre son poids stratégique tant pour l’économie nationale que pour Barrick. À l’échelle du groupe, la société a annoncé une production de 829 000 onces d’or au troisième trimestre 2025, confirmant la solidité de ses opérations malgré les perturbations enregistrées au Mali. Le secteur aurifère malien, pour sa part, a vu sa production industrielle chuter à environ 26,2 tonnes à fin août 2025, soit une baisse d’environ 32 % sur un an, un recul largement attribué à la suspension des activités de Loulo-Gounkoto.

Le ministère des Mines souligne que la résolution de ce différend marque la fin d’une période de tensions entre l’État et la compagnie, et ouvre la voie à la reprise prochaine des opérations normales. Le gouvernement insiste sur l’impact positif attendu pour les employés, les communautés locales et l’économie malienne, fortement dépendante des revenus aurifères.

Les deux parties ont indiqué que l’accord, désormais formalisé, permettra de rétablir un climat de confiance et de relancer durablement l’activité du complexe Loulo-Gounkoto, essentiel au secteur minier national.

Confédération AES : les experts en conclave à Ouagadougou avant la réunion des ministres  

Les hauts fonctionnaires de la Confédération des États du Sahel se sont retrouvés à Ouagadougou ce 24 novembre pour deux jours de travaux préparatoires à la réunion des ministres des Affaires étrangères attendue le 26 novembre.

Les délégations du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont ouvert leurs sessions en présence des experts des trois piliers de la Confédération : la diplomatie, la défense-sécurité et le développement.
Cette rencontre intervient un an après la première session du Collège des Chefs d’État, tenue en juillet 2024 à Niamey. Depuis cette date, les trois pays travaillent à structurer les mécanismes internes de l’espace confédéral, en lien avec la feuille de route adoptée sous présidence malienne. Les travaux d’Ouagadougou visent à évaluer les acquis de cette période, actualiser les documents stratégiques et consolider les textes qui régissent les organes de la Confédération.
Le chef de la délégation burkinabè, l’ambassadeur Yirigouin Hermann Toe, a rappelé que cette étape doit permettre d’harmoniser les positions diplomatiques pour que l’AES s’exprime d’une voix cohérente sur les scènes régionale et internationale. Cette harmonisation, selon lui, est indispensable avant la rencontre ministérielle et la session du Collège des Chefs d’État prévue en décembre 2025.
Pour l’ambassadeur Mahamane Amadou Maïga, chef de la délégation malienne, les travaux doivent dégager des perspectives communes dans les domaines de la paix, de la coopération et de la souveraineté. L’ambassadeur nigérien Ousmane Alhassane a indiqué que plusieurs documents seront finalisés, dont les projets de protocole additionnel relatifs aux trois piliers, les dispositions encadrant les sessions des Parlements confédéraux, le projet de règlement intérieur du Conseil des ministres et le document préparatoire à la réunion des ministres des Affaires étrangères.
Les résultats des 48 heures de concertation seront soumis mercredi aux ministres du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Ils constitueront la base de travail de la deuxième session du Collège des Chefs d’État, attendue en décembre 2025, un rendez-vous qui doit marquer une nouvelle étape dans l’opérationnalisation de la Confédération des États du Sahel.

Coupes CAF : Fortunes diverses

Le football malien a vécu un week-end contrasté lors du lancement des phases de groupes des compétitions interclubs de la CAF les 22 et 23 novembre 2025. Le Stade Malien et le Djoliba AC, seuls représentants du pays cette saison à ce stade des tournois continentaux, ont obtenu des résultats opposés avec un match nul à l’extérieur pour l’un et une défaite à domicile pour l’autre.

Le Stade Malien retrouvait la phase de groupes de la Ligue des Champions CAF pour la première fois depuis 1997, une qualification obtenue après un parcours maîtrisé lors des tours préliminaires. Pour son entrée dans le Groupe D, le club bamakois se déplaçait au stade de Radès pour affronter l’Espérance de Tunis, multiple champion d’Afrique et favori du groupe. La rencontre du 22 novembre s’est soldée par un score de 0-0. Le Stade Malien a résisté à la pression tunisienne tout au long de la rencontre et a préservé le point du nul grâce à une organisation défensive appliquée et plusieurs interventions décisives de son gardien. Ce premier résultat permet au club de démarrer la compétition avec un point pris à l’extérieur, un élément important dans un groupe relevé où figurent également Simba SC et Petro Atlético.
Le Djoliba AC, engagé dans la Coupe de la Confédération CAF, abordait pour sa part la première journée du Groupe A avec l’ambition de réussir son entrée à domicile. Le club recevait l’Olympique Club de Safi, représentant marocain, le 23 novembre au stade du 26 Mars. L’adversaire a ouvert le score à la 29ᵉ minute grâce à Salaheddine Errahouli, sur une action conclue dans la surface après un mouvement collectif. Le Djoliba a tenté de revenir au score en seconde période mais s’est heurté à une défense marocaine compacte et organisée. La rencontre s’est achevée sur une défaite 0-1, un résultat qui oblige le club à réagir rapidement dans un groupe où figurent également l’USM Alger et le FC San Pedro.
Ces débuts opposés rappellent les réalités différentes des deux compétitions. Pour le Stade Malien, le point pris à l’extérieur constitue un signal encourageant avant d’accueillir Simba SC lors de la deuxième journée. Pour le Djoliba AC, la défaite à domicile complique le démarrage mais laisse encore la possibilité de se repositionner lors des prochains matchs, notamment lors du déplacement prévu en Algérie.
La présence des deux clubs maliens en phase de groupes demeure un enjeu majeur pour le football national, tant en termes d’expérience que de visibilité continentale. Les résultats enregistrés ce week-end n’annulent pas les ambitions affichées, mais illustrent l’exigence d’un niveau où chaque détail compte. Les deux équipes poursuivront leur parcours dans les jours à venir, avec l’objectif de représenter au mieux le football malien sur la scène africaine.

Conteneurs maliens à Dakar : avancées dans l’évacuation

Plus de 2 000 conteneurs maliens restent immobilisés au port de Dakar, selon les informations communiquées lors des échanges entre les autorités maliennes et sénégalaises.

Une délégation conduite par la ministre des Transports et des Infrastructures, Madina Sissoko Dembélé, a séjourné au Sénégal du 17 au 21 novembre 2025 pour discuter des modalités d’évacuation avec les responsables portuaires et gouvernementaux.

Les données les plus récentes évoquent environ 2 400 conteneurs en souffrance. Les autorités portuaires sénégalaises reconnaissent une situation de congestion liée au volume de marchandises, à la capacité d’entreposage et aux contraintes logistiques. Des responsables du Port autonome de Dakar indiquent que les obstacles administratifs concernant les conteneurs maliens ont été levés, une mesure destinée à faciliter la reprise des sorties. Le directeur général du port, Waly Diouf Bodian, a assuré lors des échanges que le Sénégal reste engagé dans la recherche d’une solution durable pour le transit malien.

La mise en œuvre de l’évacuation se heurte encore à plusieurs défis opérationnels. Le nombre de camions disponibles pour assurer le transport jusqu’au Mali reste insuffisant pour absorber rapidement les volumes en attente. Le corridor Dakar–Bamako, essentiel pour le transit des marchandises, fait également l’objet de contraintes liées aux conditions de circulation et aux exigences de sécurité. Ces éléments ralentissent le rythme d’enlèvement des conteneurs, même après la levée des blocages administratifs.

Les discussions entre les deux pays portent également sur les frais de magasinage et de surestaries appliqués aux conteneurs ayant dépassé le délai de franchise. Des allègements ont été évoqués afin de limiter les charges pour les opérateurs maliens, mais les modalités exactes restent en cours de finalisation. Les entreprises concernées signalent des retards dans la réception de leurs cargaisons et des ajustements dans leurs chaînes d’approvisionnement.

Les autorités maliennes et sénégalaises ont convenu de suivre de près l’évolution de la situation afin de fluidifier progressivement l’évacuation. Les services techniques, les opérateurs portuaires et les transporteurs poursuivent leurs concertations pour améliorer les rotations et réduire les délais d’acheminement vers le Mali. Les deux parties affirment leur volonté de stabiliser le transit et de limiter l’impact économique des immobilisations prolongées.

Enregistrement des camions-citernes : les autorités fixent désormais un maximum de 24 heures

Les autorités maliennes ont annoncé une nouvelle mesure visant à accélérer l’enregistrement et le passage des camions-citernes destinés à l’approvisionnement en produits pétroliers.

Selon les informations communiquées lors des rencontres entre le gouvernement et les opérateurs du secteur, le délai de traitement administratif ne devra plus dépasser 24 heures, contre plusieurs jours auparavant.
Cette décision intervient dans un contexte marqué par une forte pression sur la chaîne d’approvisionnement. Ces dernières semaines, de longues files de camions avaient été observées aux postes frontaliers et dans certains dépôts, accentuant les difficultés d’accès au carburant dans plusieurs localités du pays. Les transporteurs signalaient que les formalités d’identification, de déclaration au Bureau des Produits Pétroliers, de contrôle douanier et de vérifications de sécurité prenaient un temps considérable, créant des retards dans la distribution.
Les représentants de l’État et les opérateurs pétroliers ont convenu d’un protocole destiné à harmoniser les procédures afin de ramener ce délai à un maximum de 24 heures. Au cours d’une réunion interministérielle tenue le 19 novembre 2025, les autorités ont insisté sur la nécessité de fluidifier la circulation des citernes et de réduire les immobilisations prolongées aux points d’entrée. Cette mesure s’inscrit dans un ensemble d’actions engagées pour assurer une meilleure disponibilité du carburant sur le marché national.
La mise en œuvre repose sur une coordination renforcée entre les services concernés. Les Douanes, le Bureau des Produits Pétroliers, les postes frontaliers et les services techniques doivent adapter leurs dispositifs pour respecter ce délai. Les opérateurs sont également invités à anticiper les démarches et à fournir des dossiers complets afin d’éviter toute reprise de congestion.
La réduction du temps d’enregistrement constitue une étape importante dans la gestion de l’approvisionnement en carburant. Les discussions se poursuivent entre l’État et les acteurs du secteur afin de suivre l’application de cette mesure et d’évaluer son impact sur la distribution dans les différentes régions du pays. Les acteurs impliqués estiment que la fluidité des rotations des camions-citernes contribuera à améliorer progressivement l’alimentation des stations et des centres de consommation.

Sikasso : près de 3 000 personnes fuient les violences aux frontières

Les attaques récentes dans la zone frontalière avec le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont provoqué un déplacement soudain vers Sikasso et Kapala. Les populations, prises entre incursions armées et peur de représailles, réclament une aide urgente.

Depuis la fin octobre, les villages situés aux confins du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Mali subissent une montée brutale de l’insécurité, marquée par des incursions de groupes armés non étatiques et par des menaces directes contre les habitants. Les données de la matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM indiquent que 787 ménages, soit 2 974 personnes, ont quitté quinze localités entre les 11 et 12 novembre pour se réfugier principalement à Sikasso et Kapala. Dans plusieurs villages, notamment autour de Loulouni, la pression exercée par ces groupes — patrouilles non autorisées, intimidation et accusations de collaboration avec les forces maliennes — a provoqué une fuite préventive avant que la situation ne dégénère.
À l’arrivée, la plupart des déplacés sont accueillis dans des familles hôtes déjà fragilisées par la hausse des prix et les tensions sur les ressources locales. Les équipes de terrain signalent des hébergements saturés, des difficultés d’accès à l’eau potable, ainsi qu’un risque élevé de séparation familiale, certaines personnes ayant fui dans la précipitation sans documents d’identité ni effets personnels. Les sites d’accueil font aussi face à un besoin urgent de soins, en particulier pour les enfants et les personnes âgées, qui représentent une part importante des déplacés.
Les autorités locales ont tenu des réunions d’urgence avec les services techniques et les acteurs humanitaires afin d’évaluer la situation et coordonner l’assistance. Des patrouilles de sécurisation ont été annoncées sur certains axes, mais leur présence reste encore limitée dans une zone vaste et difficile d’accès. Pendant ce temps, les villages d’origine se retrouvent à moitié vides : les champs sont laissés en friche, certains marchés hebdomadaires ont été suspendus, et les habitants craignent de retrouver leurs biens pillés ou détruits en cas de retour prématuré.
Ce déplacement massif, décrit comme préventif par la DTM, révèle les fragilités d’une région frontalière où les groupes armés exploitent les failles de l’État, les tensions communautaires et la porosité des frontières. Il témoigne aussi du rôle déterminant joué par les communautés d’accueil, en première ligne pour absorber un afflux soudain de personnes. Si les violences persistent, les besoins humanitaires pourraient rapidement dépasser les capacités locales, rendant indispensable un appui renforcé pour éviter l’enracinement d’une crise prolongée.

Réforme des EPCP : mise en conformité et défis de modernisation

Le Conseil des ministres du mercredi 19 novembre 2025 a adopté un projet de loi modifiant le statut général des Établissements publics à caractère professionnel, institué par la loi n°96-032 du 12 juin 1996. Ces établissements, dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière, encadrent l’organisation et la représentation de diverses professions, notamment à travers les ordres et chambres consulaires.

Le gouvernement explique que la loi de 1996 présente des insuffisances, en particulier dans son volet financier. Les règles d’approbation budgétaire prévues par le texte initial ne sont plus en phase avec les exigences de la Directive n°07/2009/CM/UEMOA, qui fixe le cadre harmonisé de la comptabilité publique dans l’Union. La réforme entend corriger ces écarts pour aligner le dispositif national sur les normes communautaires.

Les EPCP gèrent des ressources variées, issues de cotisations, de redevances ou de subventions, et assurent des missions essentielles comme la tenue des tableaux professionnels, l’encadrement des pratiques, la discipline interne ou la représentation des métiers auprès des autorités. L’actualisation de leur régime financier répond à la volonté d’assurer une meilleure transparence et une gestion conforme aux standards imposés par l’espace UEMOA. Elle prévoit une clarification des modalités d’élaboration, d’adoption et d’approbation des budgets, ainsi qu’une articulation plus cohérente entre les établissements et les autorités de tutelle.

Cependant, l’examen du dispositif laisse apparaître plusieurs points qui devront être précisés lors de la mise en œuvre. La question de la capacité opérationnelle des établissements à appliquer les nouvelles règles n’est pas encore détaillée, alors que certains disposent de moyens administratifs limités. L’articulation entre les organes de gestion internes et l’autorité financière de tutelle devra également être encadrée pour éviter des lenteurs ou des chevauchements dans les processus d’approbation. Le degré d’accompagnement technique prévu pour la transition vers les normes de l’UEMOA reste à clarifier, de même que les mécanismes de contrôle et de suivi une fois la réforme adoptée.

La mise en conformité engagée constitue une étape importante pour harmoniser la gestion des EPCP, mais plusieurs ajustements pratiques seront nécessaires pour garantir une application uniforme et efficace dans l’ensemble des professions concernées.

Téléthon « Envol des Aigles » : mobilisation nationale avant la CAN 2025

Le ministère de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, a annoncé la tenue d’un téléthon national baptisé « Envol des Aigles » le 22 novembre 2025, destiné à soutenir la participation de l’équipe nationale à la CAN 2025. L’objectif affiché est de lever des fonds et de mobiliser l’ensemble de la nation autour de la sélection malienne.

La compétition continentale débutera le 21 décembre 2025 au Maroc et se déroulera jusqu’au 18 janvier 2026. Le tirage au sort a placé le Mali dans le groupe A, en compagnie de la nation hôte, le Maroc, de la Zambie et des Comores.

L’équipe malienne se présente à cette édition avec l’ambition d’aller au-delà du stade des quarts de finale, qu’elle avait atteint lors de la précédente édition en Côte d’Ivoire. Le sélectionneur belge Tom Saintfiet a déclaré viser la phase des demi-finales voire la finale, estimant que le tirage offre “des opportunités”.

Le téléthon est présenté comme un moment de communion nationale. Selon le communiqué du Conseil des ministres du 19 novembre 2025, cette mobilisation vise à « escorter les Aigles du Mali vers la CAN 2025 », à renforcer leur logistique et leur encadrement, et à renforcer la confiance collective.

La fédération malienne de football devra composer avec des contraintes : plusieurs joueurs clefs sont actuellement indisponibles ou en phase de réadaptation. Pourtant, la dynamique est jugée favorable pour tenter de franchir un palier et inscrire le Mali parmi les nations majeures du continent. Le téléthon s’inscrit dans cette stratégie de mobilisation populaire, tout en affichant un soutien concret aux moyens techniques et professionnels de l’équipe.

La participation du pays affiche aussi un enjeu diplomatique et symbolique : la performance de l’équipe est perçue comme un vecteur de fierté nationale dans une période où la cohésion sociale et la visibilité internationale comptent pour beaucoup. Le rendez-vous du 22 novembre 2025 pourra constituer un signal fort de soutien à l’équipe et de préparation pris au sérieux.

PAG 2025-2026 : bilan du premier semestre

Le Conseil des ministres du mercredi 19 novembre 2025 a présenté l’état d’exécution du Plan d’Action du Gouvernement 2025-2026 à l’issue du premier semestre de mise en œuvre. Les résultats communiqués retracent l’avancement des activités prévues et les niveaux de réalisation observés dans les départements concernés.

L’évaluation porte sur 132 activités programmées pour la période. Les données montrent que 57 activités ont été réalisées, soit 43,18 %. 57 autres sont en cours d’exécution pour le même pourcentage, tandis que 18 activités, correspondant à 13,64 %, n’ont pas été exécutées. Le dispositif de suivi repose sur un système informatisé conçu pour collecter et consolider les informations transmises par les structures impliquées dans la mise en œuvre.
Adopté en mai 2025, le Plan d’Action du Gouvernement s’appuie sur la lettre de cadrage du Président de la Transition, les conclusions du Dialogue inter-Maliens et la Stratégie nationale pour l’Émergence et le Développement durable 2024-2033. Il couvre plusieurs secteurs, parmi lesquels la sécurité, les réformes institutionnelles, la satisfaction des besoins essentiels, la santé, l’éducation, la diplomatie et la préparation d’élections transparentes. Le document inclut des projections, notamment une production attendue de 11 millions de tonnes de céréales pour la campagne à venir et la reconstitution de 84 000 tonnes de réserves alimentaires stratégiques.
Au cours de la séance, le Conseil des ministres a souligné les efforts à maintenir pour améliorer la performance générale. Les discussions ont porté sur la consolidation du dispositif sécuritaire, la mobilisation des ressources financières nécessaires et le renforcement de la coordination entre les départements afin de soutenir l’exécution des activités prévues. Cette étape d’évaluation semestrielle constitue un point d’étape dans le suivi des engagements inscrits dans le programme gouvernemental pour la période 2025-2026, en attendant la communication des résultats du cycle suivant.