Lutte contre l’insécurité : l’armée saisit un important lot de matériel attribué au FLA

Les forces armées maliennes ont annoncé, mardi, la saisie d’un important lot de matériel logistique présenté comme destiné au Front de Libération de l’Azawad (FLA), un groupe armé opérant dans le nord du pays. Selon un communiqué de l’État-major général, la cargaison, interceptée grâce à une opération de renseignement, comprenait notamment des équipements militaires et des effets vestimentaires.

D’après le communiqué, le lot se compose de « vingt canots pneumatiques équipés d’appareils de gonflage, quatre mille turbans, 3 280 paires de rangers, quatre mille treillis et cent tenues de couleur kaki ». À cela s’ajoutent « 4 040 macarons, 1 040 écussons, ainsi que vingt-cinq cartons de chandails ». L’armée précise que le matériel a été « fabriqué dans un pays d’Asie » et convoyé « par un État voisin », sans donner d’indication supplémentaire sur les itinéraires empruntés.
L’opération aurait été menée grâce à la coopération entre « les services de renseignement des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) », avec le concours d’un « pays partenaire » dont l’identité n’a pas été divulguée. Selon les images diffusées par l’armée malienne, certains éléments du matériel portent des insignes et inscriptions associés au FLA, qualifié de groupe terroriste par les autorités de Bamako.
Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les responsabilités et identifier les circuits de financement et de livraison de ces équipements. Le FLA, apparu après la dénonciation de l’accord d’Alger par le gouvernement malien en 2024, revendique des attaques dans le nord du Mali et des actions contre les forces gouvernementales.
Les autorités maliennes n’ont pas précisé la date exacte de la saisie ni le lieu où le matériel a été intercepté. L’armée a toutefois souligné que cette opération s’inscrit « dans le cadre des efforts en cours pour sécuriser les zones frontalières et perturber les approvisionnements des groupes armés actifs dans la région ».
Le Mali est confronté depuis plus d’une décennie à une insurrection armée menée par divers groupes jihadistes et séparatistes, malgré plusieurs initiatives nationales et internationales visant à stabiliser le pays.

Algérie–Mali : Tebboune propose une médiation sous conditions

Le président algérien a affirmé que son pays était prêt à faciliter un dialogue entre Bamako et les rebelles du nord si les autorités maliennes en faisaient la demande. Il a en parallèle réitéré son opposition à toute présence de mercenaires à la frontière. Ces déclarations interviennent alors que le Mali a rompu l’accord d’Alger de 2015 et relancé les hostilités contre les groupes armés du nord, qu’il accuse de terrorisme.

Dans un climat de violence renouvelée dans le nord malien, le président Abdelmadjid Tebboune a clarifié la position de son pays, en mélangeant fermeté et ouverture. « Nous ne voulons pas de mercenaires à nos frontières », a-t-il lancé le 18 juillet, visant directement la présence de Wagner et d’Africa Corps aux côtés des forces maliennes. Et d’ajouter : « Nous sommes prêts à faciliter un dialogue entre Bamako et les rebelles, mais à condition que les autorités maliennes en fassent la demande ».
Ces mots résonnent alors que l’armée malienne affronte depuis des mois les ex‑signataires de l’accord d’Alger, désormais regroupés au sein du Front de libération de l’Azawad (FLA). Ces anciens partenaires du processus de paix sont aujourd’hui qualifiés de « terroristes » par Bamako, qui a engagé des poursuites judiciaires contre leurs responsables. Cette évolution intervient après la dénonciation, en janvier 2024, de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, que Bamako jugeait « inapplicable » et « instrumentalisé ».
Signé en 2015 sous l’égide de l’Algérie et soutenu par la communauté internationale, l’accord visait à stabiliser durablement le septentrion malien grâce à une décentralisation, une meilleure représentation des populations et la réintégration des combattants. Pendant des années, il a permis d’éviter une guerre ouverte, mais n’a jamais été pleinement appliqué.
Depuis sa dénonciation par Bamako, les hostilités se sont intensifiées. Aux Nations unies comme à l’Organisation de la coopération islamique, des diplomates maliens ont accusé Alger d’abriter et de soutenir des responsables qu’ils considèrent aujourd’hui comme « terroristes ». Ces accusations ont été accompagnées d’une série d’incidents, dont l’abattage par l’armée algérienne d’un drone malien à la frontière en avril 2025, que Bamako a qualifié de « provocation ». Alger, de son côté, affirme qu’il s’agissait d’une réponse légitime à une violation de son espace aérien.
Dialogue conditionné, frontières sanctuarisées
Pour l’Algérie, la ligne reste inchangée en indiquant ne tolérer aucune intrusion de mercenaires, mais un dialogue reste possible si le Mali le sollicite. « La solution est politique, pas militaire, mais elle doit être décidée par les Maliens », répète Tebboune, rappelant la doctrine algérienne de non‑ingérence. Dans un communiqué d’avril 2025, Alger estime que le recours aux sociétés militaires étrangères était une erreur stratégique.
Sur le terrain, la multiplication des incidents — drones abattus, échanges d’accusations diplomatiques — illustre la détérioration des relations. Pourtant, les deux pays affirment être favorables au dialogue. Selon Tebboune, « la seule voie de sortie est celle d’une réconciliation entre frères, et l’Algérie peut aider, si elle est appelée à le faire ».
Méfiance persistante et avenir incertain
Dans cette relation ambiguë, Bamako se montre méfiant envers un voisin perçu tantôt comme partenaire, tantôt comme rival, tandis qu’Alger défend sa posture d’intermédiaire légitime dans la crise malienne. Pour les autorités maliennes, maintenir leur autonomie et leur stratégie sécuritaire actuelle est devenu une priorité pour assurer son intégrité territoriale. Pour l’Algérie, éviter la contagion des conflits à ses frontières est un impératif vital.
Le dilemme est désormais posé entre renouer le fil du dialogue sur la base de l’accord d’Alger, ou continuer à miser sur une solution militaire. La main algérienne reste tendue, mais la méfiance grandit des deux côtés, dans une région où la stabilité apparaît chaque jour plus fragile.

Sénégal : restitution de la dernière base militaire française à Ouakam

Ce jeudi 18 juillet 2025, la France a officiellement remis au Sénégal le Camp Geille, situé dans le quartier de Ouakam à Dakar. Cette restitution marque la fin de la présence militaire permanente française au Sénégal, initiée en 1960 à la suite de l’indépendance du pays.

La cérémonie s’est déroulée en présence du chef d’état-major général des armées sénégalaises, le général Mbaye Cissé, et du commandant des forces françaises au Sénégal, le général Pascal Ianni. Le Camp Geille abritait les Éléments français au Sénégal (EFS), dernière structure militaire française encore active dans le pays.

Depuis mars 2025, plusieurs sites militaires français ont été restitués aux autorités sénégalaises. Il s’agit notamment du camp Maréchal, du quartier Contre-Amiral Protet, de la station interarmées de communications de Rufisque et du camp Saint-Exupéry. La restitution du Camp Geille complète ce processus.

La coopération militaire entre la France et le Sénégal a débuté en 1960, à travers un accord bilatéral prévoyant le stationnement de troupes françaises sur le territoire sénégalais. Cette coopération s’est poursuivie à travers les Forces françaises du Cap-Vert (FFCV), puis les Éléments français au Sénégal (EFS) créés en 2011. Ces structures avaient pour missions la formation, l’appui logistique et le soutien aux opérations extérieures dans la région.

Le retrait des forces françaises du Sénégal s’inscrit dans un contexte de révision générale du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest. Depuis 2022, la France s’est retirée de plusieurs pays de la région, notamment le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et la Côte d’Ivoire.

La décision de mettre fin à la présence militaire permanente française au Sénégal fait suite à l’annonce du président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024, de fermer toutes les bases militaires étrangères d’ici fin 2025.

La restitution du Camp Geille a pour effet la fin du stationnement permanent de troupes françaises au Sénégal. Cependant, les autorités françaises et sénégalaises ont indiqué que la coopération militaire entre les deux pays se poursuivra sous une autre forme. Des discussions sont en cours pour établir un nouveau cadre juridique fondé sur l’accord de défense signé en 2012 entre les deux États.

La France conserve une présence militaire sur le continent africain, notamment à Djibouti. Aucune autre base française n’est actuellement active en Afrique de l’Ouest à la date de juillet 2025.

Fonds de soutien patriotique : 24 milliards de FCFA alloués au secteur de l’électricité

Le gouvernement malien a procédé, le mercredi 16 juillet 2025, à la remise officielle d’une enveloppe de 24 milliards de francs CFA au ministère de l’Énergie et de l’Eau. Ce financement provient du Fonds de Soutien aux Infrastructures de Base et de Développement Social, récemment institué, et vise à renforcer l’approvisionnement en électricité.

Cette décision fait suite à la première réunion du Comité de pilotage du Fonds, présidée le 14 juillet 2025 par le Chef de l’État, le Général de division Assimi Goïta, Président de la Transition. Elle marque la première opération concrète de décaissement dans le cadre de ce mécanisme.
Créé par l’ordonnance n°2025-008/PT-RM du 7 février 2025, ce Fonds a pour mission de soutenir les interventions de l’État dans les secteurs jugés prioritaires, en cas de besoin ou d’urgence. Conformément à son article 2, il contribue au financement de projets d’intérêt national, notamment dans les domaines des infrastructures et des services sociaux de base.
Le Fonds est alimenté par des prélèvements sur les recharges téléphoniques et les transactions financières effectuées via mobile money, conformément aux décrets d’application adoptés en juin 2025. Lors de la réunion du Comité de pilotage, le montant total collecté s’élevait à 34 723 704 013 FCFA.
Les 24 milliards remis au ministère de l’Énergie et de l’Eau sont destinés à la maintenance des équipements de production, à l’achat d’hydrocarbures pour les centrales, ainsi qu’au renforcement des capacités de production électrique. Ces actions s’inscrivent dans la continuité du Plan unique d’amélioration de la desserte en électricité, lancé en amont, notamment pendant le mois de Ramadan.
L’objectif affiché est de contribuer à une amélioration progressive de la fourniture d’électricité, tant en milieu urbain que rural, conformément aux normes techniques en vigueur. Le gouvernement souligne que les fonds seront utilisés de manière ciblée et traçable, en tenant compte des priorités définies.
Le Fonds est logé à la Présidence de la République et géré sous la supervision du Comité de pilotage, conformément aux décrets n°2025-0409/PT-RM, n°2025-0410/PT-RM et n°2025-0411/PT-RM publiés au Journal officiel en juin 2025. Ces textes définissent le cadre institutionnel, les règles de gestion, ainsi que les modalités de contrôle et de reddition de comptes.
D’après les autorités, d’autres secteurs sociaux pourront bénéficier à l’avenir des ressources mobilisées à travers ce dispositif, en fonction des disponibilités financières et des besoins identifiés.

Trafic de drogue : 4,2 kg de cocaïne saisie à l’aéroport de Bamako

Dans la nuit du 12 au 13 juillet 2025, la Cellule Aéroportuaire Anti‑Trafics (CAAT) de l’Office Central des Stupéfiants (OCS) a saisi 4,2 kg de cocaïne dissimulés dans deux valises au départ de l’aéroport international Modibo‑Keïta. La passagère, une Malienne de 39 ans, était en partance pour Casablanca.

La drogue, soigneusement cachée dans un double fond, a été détectée avant l’enregistrement. La suspecte, M.C., a affirmé que ces bagages ne lui appartenaient pas et les attribuait à une autre femme résidant à Bacodjicoroni, sans en préciser l’identité. Selon l’OCS, son accent « étranger » laisse présumer des liens avec un réseau au‑delà des frontières.

Cette saisie s’inscrit dans une vague récente d’interceptions menées par l’OCS. Un communiqué du 26 juin 2025 indique que près de 128 tonnes de stupéfiants et de médicaments illicites ont été détruites entre juin 2024 et juin 2025, dont 76,6 tonnes à Bamako. Sur cette période, plus d’une tonne de cannabis et environ 18 kg de cocaïne auraient été saisis, confirmant un trafic important.

Les bilans antérieurs confirment cette tendance : en 2023, l’OCS a saisi 26,6 kg de cocaïne, 36,9 tonnes de cannabis et environ 6 tonnes de médicaments contrefaits, pour un total de 45 tonnes d’ensemble et 543 interpellations. En 2024, les autorités ont détruit plus d’une tonne de cannabis, avec des saisies régulières notamment dans les régions de Bamako, Kayes et Sikasso, comme le soulignait Maliweb en juin 2025.

Ces données établissent un constat clair : le trafic, aux méthodes de plus en plus sophistiquées (mules, cachettes, conteneurs), se renforce. L’enquête est en cours pour remonter la filière et identifier les commanditaires. L’OCS salue la vigilance de la CAAT et appelle à soutenir les efforts de lutte contre le trafic.

 

AES : à Niamey, les droits des femmes en quête de réalité

Les ministres de la Promotion de la femme et du genre du Mali, du Burkina Faso et du Niger se retrouvent les 17 et 18 juillet 2025 à Niamey, après la réunion préparatoire des experts les 13 et 14 juillet. Cette rencontre vise à harmoniser les législations et à élaborer un mécanisme régional pour faire respecter les droits des femmes dans l’espace AES.

Les trois pays du Sahel arrivent à cette réunion avec des textes ambitieux mais des résultats inégaux. Au Mali, la loi n° 2015‑052 impose depuis dix ans un quota minimum de 30 % de femmes dans les fonctions électives et nominatives, mais le gouvernement en place ne compte que 18 % de femmes et leur présence reste faible dans les instances locales.

Au Burkina Faso, une loi cadre adoptée en 2009 fixe le même seuil, mais la représentation parlementaire plafonne à environ 18 % et la participation ministérielle peine à dépasser 20 %.

Au Niger, la loi de 2020 prévoyait 25 % de femmes sur les listes électorales, mais seules 15 % siègeaient au Parlement, tandis que plus de 70 % des filles y sont toujours mariées avant 18 ans et que l’accès à l’éducation secondaire demeure très limité.

Les ministres sont attendus pour valider une feuille de route et un mécanisme de suivi communs, en ciblant notamment la lutte contre les mariages précoces, les violences basées sur le genre, l’éducation des filles et la mise en œuvre effective des quotas. Pour l’AES, ce rendez-vous est présenté comme une étape vers une intégration plus concrète de la dimension genre dans ses politiques de souveraineté et de développement.

Cameroun : Paul Biya brigue un huitième mandat après quarante ans de pouvoir

Le président camerounais Paul Biya a officiellement annoncé, ce samedi 12 juillet 2025, sa candidature pour un huitième mandat à la tête de l’État. À 92 ans, et après plus de quarante années passées au pouvoir, le doyen des chefs d’État en exercice dans le monde entend prolonger son règne, entamé le 6 novembre 1982.

Dans un bref message télévisé depuis le palais présidentiel d’Etoudi, à Yaoundé, Paul Biya a affirmé sa « disponibilité à continuer de servir le Cameroun » et a présenté sa candidature comme « une réponse aux attentes du peuple face aux défis sécuritaires, économiques et sociaux actuels ». Cette déclaration met fin à plusieurs semaines de spéculations sur son avenir politique et confirme sa volonté de rester à la tête du pays, malgré son âge avancé et des problèmes de santé récurrents.
Depuis son accession au pouvoir, Paul Biya a remporté toutes les élections présidentielles, avec des scores oscillant entre 70 et 90 %, et a toujours su tirer profit d’une opposition divisée et fragmentée. Déjà en 2018, il avait été réélu sans difficulté, profitant de la multiplication des candidatures et de l’incapacité de ses adversaires à s’unir. En 2025, le scénario semble se répéter. Plusieurs figures de l’opposition ont d’ores et déjà annoncé leur intention de se présenter, sans stratégie commune, ce qui devrait encore favoriser la victoire du président sortant.
Paul Biya détient aujourd’hui le record de longévité au pouvoir au Cameroun et figure parmi les dirigeants les plus anciens au monde. Son nouveau pari électoral, dans un contexte marqué par les tensions dans les régions anglophones et une économie fragile, conforte l’image d’un dirigeant qui ne semble pas envisager de céder la place, préférant incarner la stabilité face à l’incertitude.
La prochaine élection présidentielle est prévue pour octobre 2025. Sauf surprise majeure, elle devrait une nouvelle fois se jouer entre un chef d’État qui contrôle solidement les institutions et une opposition dispersée, offrant peu de chances à l’alternance.

UEMOA en crise : la présidence burkinabè contestée, les ministres de l’AES quittent la session

À Lomé, ce 11 juillet 2025, la 2ᵉ session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a été marquée par le départ des délégations du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Les trois pays, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont quitté la salle pour protester contre le refus d’entériner la présidence tournante du Conseil en faveur du Burkina Faso.

Selon l’article 11 du Traité de l’UEMOA, cette présidence, assurée pour une durée de deux ans, revient successivement aux ministres des Finances des États membres dans l’ordre établi. Depuis la création de l’Union en 1994, ce principe a toujours été respecté, mais cette fois, un désaccord est survenu.
Selon les informations disponibles, certains pays se sont opposés à la désignation du ministre burkinabè, invoquant la situation politique actuelle au Burkina Faso. Faute de consensus, les délégations sahéliennes ont quitté la session et dénoncé publiquement ce qu’elles considèrent comme une remise en cause de leur souveraineté et du respect des textes fondateurs de l’Union.
Cet épisode intervient dans un climat déjà tendu entre les pays sahéliens et certains de leurs partenaires de la sous‑région. Depuis leur retrait officiel de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) entériné en janvier 2025, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, désormais unis au sein de la Confédération AES, multiplient les gestes de défiance envers les institutions régionales.
Parallèlement, le débat sur l’avenir monétaire de ces pays prend de l’ampleur. Des dirigeants sahéliens ont récemment évoqué la possibilité de créer une monnaie commune propre à l’AES. Le président burkinabè Ibrahim Traoré a déclaré fin mai que « la souveraineté passe aussi par la monnaie », sans toutefois annoncer de calendrier précis. Du côté du Niger, le général Abdourahamane Tiani a confirmé début juin que des réflexions étaient en cours pour évaluer la faisabilité d’une devise et d’une banque centrale propres à l’AES.
Actuellement, les huit pays de l’UEMOA partagent le franc CFA, arrimé à l’euro à un taux fixe de 655,957 XOF pour un euro. Depuis la réforme actée en 2019 et ratifiée en 2021, les États membres ne sont plus tenus de déposer 50 % de leurs réserves de change auprès du Trésor français. En revanche, la parité fixe et la garantie de convertibilité du franc CFA restent en vigueur.
Le projet de monnaie unique de la CEDEAO, baptisé « Eco », reste officiellement en chantier, avec une mise en œuvre désormais annoncée pour 2027, sous réserve que les critères de convergence soient respectés par les États membres.
Pour l’heure, aucune procédure formelle de retrait de l’UEMOA n’a été initiée par le Burkina Faso, le Mali ou le Niger, même si leurs responsables continuent de dénoncer des pratiques jugées contraires à l’esprit d’intégration et d’équité de l’Union. Le départ des ministres sahéliens de la session de Lomé illustre la profondeur des divisions, mais la situation reste ouverte à des négociations dans les semaines à venir.

8ᵉ session ordinaire de l’ALG : les Chefs d’État fixent le cap pour une réorganisation d’ici fin 2025

Les Chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont participé, ce vendredi 11 juillet, par visioconférence à la 8ᵉ session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Autorité de Développement Intégré du Liptako-Gourma. Ils ont décidé de réorganiser l’institution pour l’adapter aux objectifs de la Confédération des États du Sahel avant le 31 décembre prochain.

La session, présidée par le Général Abdourahamane Tiani, Chef de l’État du Niger, a permis d’évaluer les activités en cours et d’arrêter une série de mesures pour clarifier le rôle de l’ALG dans le nouvel espace confédéral. Les Chefs d’État ont convenu de maintenir le siège à Ouagadougou, de nommer un administrateur provisoire, de procéder à un audit et de transférer progressivement les missions de l’organisation vers une nouvelle structure, tout en veillant à ce que la réorganisation soit finalisée avant la fin de l’année.
Créée en 1970, l’ALG a pour mandat de promouvoir le développement intégré dans le Liptako-Gourma, une région de plus de 370 000 kilomètres carrés. Depuis sa mise en œuvre, elle a conduit plusieurs programmes structurants dans l’hydraulique, l’environnement, les infrastructures et la promotion économique. Elle a, par exemple, contribué à la réalisation de 140 marchés à bétail équipés, à la plantation de 500 hectares d’arbres dans des zones dégradées, à la mise en place de 18 centres de transformation de produits locaux et à la formation de 1 200 comités locaux de gestion des ressources naturelles. Elle a également participé à la réhabilitation de plus de 2 500 kilomètres de diguettes antiérosives pour lutter contre l’érosion des sols et à l’électrification de 35 centres de santé ruraux grâce à des installations solaires.
Les dirigeants ont indiqué que les ministres sectoriels et les experts techniques sont chargés d’élaborer les textes juridiques et les modalités de fonctionnement de la future structure. Ils ont aussi demandé de garantir la continuité des services pendant la période de transition et d’associer les communautés locales au processus de réorganisation.
La session s’est conclue sur un engagement renouvelé à renforcer la coopération régionale, à mutualiser les ressources et à mener à bien la feuille de route définie dans les délais impartis.

La révision de la Charte de la Transition promulguée : les responsables de la Transition désormais éligibles

La nouvelle loi portant révision de la Charte de la Transition a été promulguée, le 8 juillet, par le Président Assimi Goïta et rendue publique le 10 juillet. Le texte, adopté par le Conseil national de Transition (CNT) le 3 juillet, enterre l’interdiction faite aux autorités de la Transition d’être candidats aux prochaines élections, une disposition qui figurait dans la Charte adoptée en 2022.

Le texte promulgué est issu du projet de loi adopté en Conseil des ministres le 12 juin 2025, puis transmis et adopté sans amendement par le CNT le 3 juillet. Il consacre plusieurs modifications substantielles de la Charte, qui complète la Constitution du 22 juillet 2023. Le préambule révisé évoque désormais explicitement les « recommandations des Forces vives de la Nation » issues des consultations d’avril 2025 et insiste sur le caractère « patriotique » des évènements du 18 août 2020.

Dans son article 4 nouveau, la durée de la Transition est fixée à cinq ans renouvelables « autant de fois que nécessaire » à partir de la promulgation, jusqu’à la pacification du pays. Cette durée peut toutefois être écourtée dès que les conditions d’organisation d’élections « transparentes et apaisées » sont réunies. Selon les nouvelles dispositions, le Président de la Transition conserve ses prérogatives définies par la Charte et la Constitution.

La principale évolution par rapport à la Charte de 2022 se trouve dans les articles 9, 12 et 13 nouveaux, qui stipulent désormais clairement que le Président de la Transition, les membres du gouvernement et les membres du Conseil national de Transition (organe législatif) « sont éligibles » à l’élection présidentielle et aux élections générales qui marqueront la fin de la Transition. Cette éligibilité était explicitement exclue dans la version précédente de la Charte, qui précisait que les responsables de la Transition ne pouvaient pas se présenter aux scrutins organisés pour clore la période transitoire. Le texte de 2022 visait alors à éviter tout conflit d’intérêts et à garantir l’impartialité des institutions de Transition.

Les autres modifications portent sur la réaffirmation des valeurs de patriotisme, de probité, de mérite, d’intégrité et de réconciliation dans la conduite de la Transition (article 1 nouveau) ainsi que sur la confirmation des missions de sécurisation, de refondation institutionnelle, de réforme éducative, de bonne gouvernance, et de mise en œuvre des recommandations des Assises nationales et des consultations populaires.

La nouvelle Charte précise enfin que la Transition prendra fin avec l’élection présidentielle, la prestation de serment et la passation de pouvoir au président élu. Elle stipule que, en cas de contradiction entre la Charte et la Constitution de juillet 2023, c’est la Constitution qui prévaut.

Le CNT, qui a adopté la loi à la quasi‑unanimité le 3 juillet, avait justifié cette révision par la nécessité d’adapter la Transition à la situation sécuritaire persistante et aux recommandations issues des consultations populaires d’avril 2025.

Cette promulgation ouvre donc la voie à la participation du Président de la Transition, de ses ministres et des membres du CNT aux élections à venir, ce qui constitue une rupture avec l’esprit initial de la Charte de 2022, laquelle interdisait cette possibilité. Elle prolonge également, de manière potentiellement indéfinie, la durée de la Transition tant que la « pacification » du pays ne sera pas jugée acquise.

Inondations 2025 : déjà 8 décès et 705 personnes sinistrées à l’ouverture de l’hivernage

Le 3 juillet 2025, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes a dressé un premier état des lieux de la saison des pluies en cours. Malgré son lancement, le bilan est déjà alarmant, et le souvenir du déluge de 2024 renforce la vigilance.

Au cours de sa réunion au CECOGEC, ce 3 juillet, le Comité a enregistré neuf cas d’inondations dans le district de Bamako, trois impacts de foudre à Kayes, Koulikoro et Ségou, un épisode de vent violent à Kounda (Kayes) et trois effondrements à Bamako. Ces événements ont coûté la vie à huit personnes (deux à Kayes, trois à Bamako et trois à Kéniéba) et affecté 705 personnes sinistrées.
Le gouvernement a précisé que les efforts de sauvetage et d’évacuation se poursuivent et a prépositionné des stocks d’urgence par région : 250 tonnes de riz, 150 tonnes de lait, 95 tonnes de sucre, 100 cartons d’huile, 300 sacs de sel, 3 500 moustiquaires, 2 500 couvertures, 2 500 nattes plastiques, 2 000 cartons de savon et 500 kits scolaires. Ces stocks sont disponibles notamment à Tombouctou, Sikasso, Mopti, Gao et Kayes. Les opérations de curage des canaux et caniveaux sont réalisées à 81 %, et les structures sanitaires ont été renforcées pour prévenir les maladies hydriques.
Les bulletins hydrologiques indiquent que, dès début juillet, les niveaux d’eau des fleuves Niger, Sénégal et Bani dépassent les normales saisonnières, suggérant une crue plus précoce que lors des trois dernières années. Aucun débordement majeur n’est encore signalé, mais les zones marécageuses de Bamako présentent un risque accru de crues éclairs et d’inondations localisées.
La saison des pluies 2024 a été qualifiée de catastrophique. Un bilan consolidé fait état de 84 à 86 décès, de 148 à 153 blessés et de 249 000 à 350 000 sinistrés selon les sources. Les chiffres de la Banque mondiale, relayés en mars 2025, mentionnent 729 cas d’inondation, 47 306 maisons détruites, 2 915 greniers, des milliers de têtes de bétail perdues et 88 083 ménages affectés.
Le gouvernement avait alors décrété l’état de catastrophe nationale en août 2024 et lancé un plan de redressement de plus de 73 millions de dollars (43 milliards FCFA), axé sur la restauration des infrastructures, l’assainissement, la santé, l’agriculture et la relance économique.
Vigilance requise pour l’heure
La protection civile recommande à la population de maintenir les voies d’écoulement libres, d’éviter de traverser les eaux, de ne pas stationner près des berges ou sur des ponts, et de s’abriter en cas d’orage, jamais en plein air ni sous les arbres. Ces consignes visent à éviter les drames liés à la foudre et aux débordements soudains, particulièrement en zone urbaine confluente.

Nouvelle offre Canal+ Mali : Netflix désormais accessible via les abonnements

Canal+ Mali a organisé une conférence de presse ce jeudi 10 juillet 2025 pour mettre en lumière ses dernières offres, notamment l’accès à la plateforme de streaming Netflix, désormais intégrée dans ses différentes formules.

Depuis le 7 juillet 2025, les abonnés Canal+ au Mali peuvent accéder à l’offre de contenus de Netflix via leur abonnement, bénéficiant ainsi d’une expérience utilisateur simplifiée et d’un accès illimité à un catalogue de contenus.

Pour célébrer ses abonnés de la meilleure manière, Canal+ Mali lance également une nouvelle version de sa formule « Tout Canal+ », qui réunit, en plus de tout le catalogue de Netflix, plus de 400 chaînes, radios et services, y compris toutes les chaînes Canal+ et toutes les chaînes de l’option DStv English Plus, dont 4 chaînes SuperSport.

Cette nouvelle formule Tout Canal+ enrichie est désormais disponible au tarif de 25 000 FCFA au lieu de 40 000 FCFA, soit une réduction de 15 000 FCFA. « Quelqu’un qui payait 40 000 FCFA, plus par exemple notre option à 2 000 FCFA et prenait Netflix à 8 000 FCFA, se retrouvait à payer quasiment 50 000 FCFA par mois. Aujourd’hui, avec le nouveau Tout Canal+, il ne paiera que 25 000 FCFA, donc à moitié prix », a expliqué Yaye Sidibé, Directrice des ventes de Canal+ Mali.

En plus de la nouvelle formule Tout Canal+, les autres abonnés Canal+ qui souhaiteraient souscrire à Netflix pourront également le faire via une option additionnelle à 3 000 FCFA dans leurs différentes offres, dès la formule Access à 5 000 FCFA.

« La venue de Netflix sur Canal+ est une très bonne chose pour nous, les clients. Maintenant, nous y aurons accès plus facilement via le décodeur Canal à 25 000 FCFA, alors que l’offre Tout Canal était à 40 000 FCFA », s’est réjoui Ibrahima Ba, client de Canal+ Mali.

Bien qu’avec le décodeur HD classique, les abonnés puissent avoir accès à Netflix à travers l’offre Canal+ et accéder aux contenus sur d’autres supports, Canal+ met également à leur disposition le nouveau décodeur connecté à partir de 10 000 FCFA, avec Netflix intégré et donnant accès à un catalogue de plus de 50 000 contenus.

« Le décodeur connecté donne l’avantage d’avoir accès à tous les contenus via internet. C’est comme l’application Canal+ où c’est le client qui décide quand et où suivre un programme. Même en cas d’intempéries, il n’y a pas de rupture des images », a souligné Yacouba Diallo, Responsable Marketing et Réabonnement de Canal+ Mali.

Fondée il y a 40 ans en tant que chaîne de télévision française payante, Canal+ est aujourd’hui un groupe de médias et de divertissement mondial. Le groupe compte 26,9 millions d’abonnés à travers le monde, avec plus de 400 millions d’utilisateurs actifs mensuels sur ses plateformes de streaming vidéo.

Netflix, avec plus de 300 millions d’utilisateurs payants dans plus de 190 pays, profite de séries, films et jeux dans une multitude de genres et de langues, et est l’un des leaders mondiaux du divertissement.

Mohamed Kenouvi

Bamako : les États-Unis et le Mali réaffirment leur amitié et leur volonté de dialogue

À l’occasion du 249ᵉ anniversaire de l’indépendance des États-Unis, l’ambassade américaine à Bamako a organisé, le mardi 8 juillet 2025, une réception officielle qui a réuni diplomates, membres du gouvernement malien et partenaires économiques et culturels. La soirée, marquée par un climat de convivialité et de franchise, a permis à l’ambassadrice Rachna Sachdeva Korhonen et au ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, d’échanger avec la presse sur l’état et l’avenir des relations bilatérales.

Dans son intervention, l’ambassadrice Korhonen a rappelé la profondeur des liens qui unissent les deux pays depuis plus de six décennies. « C’est un moment merveilleux de célébrer l’indépendance de mon pays ici, à Bamako, avec nos amis maliens », a‑t‑elle déclaré. Saluant les félicitations du président Assimi Goïta et la présence des ministres maliens, elle a insisté sur le caractère indéfectible des liens entre les peuples malien et américain.
Elle a également reconnu que les dernières années n’ont « pas été les plus faciles », en raison de contextes régionaux et internationaux complexes, mais elle a souligné que « les Maliens et les Américains aiment vraiment travailler ensemble », et que les relations humaines transcendent les divergences politiques.
Un message d’amitié et de solidarité du Mali
Prenant la parole au nom des plus hautes autorités maliennes, le ministre Abdoulaye Diop, accompagné de sa collègue de la Santé, Assa Badiallo Touré, a adressé ses « sincères félicitations au gouvernement et au peuple américains » et a formulé des vœux de bonheur et de prospérité pour les États-Unis. Il a aussi présenté ses condoléances pour les pertes en vies humaines causées par les récentes inondations au Texas.
Le chef de la diplomatie malienne a salué la tenue prochaine de consultations politiques bilatérales et l’engagement commun à promouvoir les investissements et la croissance économique à travers des initiatives telles que SelectUSA. Il a également noté une « convergence de vues » entre le Mali et les États-Unis sur les risques d’une utilisation inappropriée de l’aide publique au développement comme instrument de déstabilisation.
Coopération sécuritaire et vision géopolitique
Sur le plan sécuritaire, M. Diop a mis en avant les « efforts communs » et les « progrès militaires » réalisés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), qu’il a décrite comme une « nouvelle entité géopolitique au service de la paix, de la stabilité et du développement intégré ». Il a aussi souligné la grandeur historique du Mali, terre d’empereurs et d’explorateurs, comme Abubakar II, ainsi que ses vastes potentialités économiques, réaffirmant que le pays reste ouvert à tous les partenariats dans le respect des trois principes constitutionnels qui fondent l’action publique.
La réception s’est déroulée dans une atmosphère détendue et festive, ponctuée de discours, de poignées de main et d’échanges chaleureux. L’ambassadrice a remis un tableau symbolique au ministre Diop, en signe d’amitié et de coopération renouvelée. La soirée a démontré que le Mali et les États-Unis entendent préserver leur amitié, renforcer leur dialogue et œuvrer ensemble pour un avenir plus sûr et prospère pour leurs peuples.

Canal+ Mali offre un forage et des kits scolaires aux élèves de Sibiribougou

L’école fondamentale de Sibiribougou, en commune IV du district de Bamako, dispose désormais d’un forage autonome grâce à Canal+ Mali, qui a également remis une centaine de kits scolaires aux élèves, soulignant ainsi son engagement citoyen et éducatif.

L’ambiance était festive ce mercredi 9 juillet 2025 à l’école fondamentale de Sibiribougou, où Canal+ Mali a procédé à l’inauguration d’un forage d’un coût global de 4,5 millions FCFA et à la remise d’une centaine de kits scolaires aux élèves.
La cérémonie a réuni plusieurs personnalités, dont des membres de la direction générale de Canal+, le Président de la délégation spéciale de la Commune IV et d’autres autorités locales.
Idrissa Diallo, Directeur général de Canal+ Mali, a rappelé la vision RSE de la société, qui vise à soutenir les communautés, encourager l’éducation et favoriser des projets à impact positif et durable.
« L’éducation est un levier essentiel de développement. Et pour qu’elle soit efficace, il faut aussi garantir un environnement sain, sûr et propice à l’apprentissage. L’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires fonctionnelles en fait partie », a-t-il déclaré.
Le forage inauguré, 100 % autonome, va améliorer considérablement les conditions d’apprentissage, comme l’a souligné Ousmane Dante, Directeur de l’école et porte-parole des quatre directeurs du groupe scolaire de Sibiribougou.
« Un point d’eau fonctionnel dans un établissement est un gage de dignité, de confort et de meilleures conditions d’apprentissage. À travers ce geste de haute portée humaine, vous démontrez non seulement votre sens du devoir citoyen, mais aussi votre attachement à l’éducation, pierre angulaire du développement durable », a-t-il salué.
Cependant, le directeur a profité de l’occasion pour formuler d’autres doléances, notamment la construction d’une clôture pour assurer la sécurité des enfants, du personnel et du matériel pédagogique. En réponse, Idrissa Diallo a pris l’engagement d’étudier chaque année dans quelle mesure Canal+ Mali pourra accompagner la mairie pour continuer à améliorer le cadre de vie des élèves.
La cérémonie a également été marquée par la remise d’attestations de reconnaissance au Directeur général de Canal+ Mali et au Président de la délégation spéciale de la Commune IV, Siaka A. Camara, en guise de remerciement pour leur implication.
Pour Canal+ Mali, cette action s’inscrit dans une démarche de proximité, traduisant sa volonté d’être un « acteur engagé, utile et proche des populations » à travers ses interventions sociales et éducatives au Mali.
Mohamed Kenouvi

Procès de l’avion présidentiel et des équipements militaires : Mahamadou Camara acquitté, Bouaré Fily Sissoko condamnée à dix ans de prison

La Cour d’assises de Bamako a rendu, ce mardi 8 juillet, son verdict dans le très médiatisé dossier du Boeing présidentiel et des équipements militaires, mettant un terme à une procédure qui aura tenu le pays en haleine pendant près de deux ans.

L’ancienne ministre de l’Économie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, a été condamnée à dix ans de prison ferme et à une amende de 500 000 francs CFA pour malversations liées à l’acquisition de l’avion présidentiel et d’équipements militaires, pour un montant total dépassant 88 milliards de francs CFA. À ses côtés, le colonel-major Nouhoum Dabitao a écopé de sept ans d’emprisonnement assortis d’une amende de 300 000 francs CFA.

En revanche, l’ancien ministre de la Communication, Mahamadou Camara, ainsi que le général Moustapha Drabo, ont été relaxés. Le tribunal a estimé que les preuves à leur encontre n’étaient pas suffisantes pour les condamner, malgré leur mise en cause initiale. Cinq autres accusés, toujours recherchés à l’étranger, ont été jugés par contumace.

Ce procès emblématique avait été émaillé de nombreux incidents et reports, notamment pour raisons médicales, et avait été relancé en juin dernier après plusieurs mois d’interruption. Le ministère public avait alors promis une justice « transparente » dans ce dossier symbolique de la lutte contre la corruption.

Le verdict de ce 8 juillet vient clore ce feuilleton judiciaire commencé en novembre 2023, déjà marqué par le décès en détention de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et par des mandats d’arrêt toujours en cours contre plusieurs coaccusés.

Clôture du Symposium du NIMD : Quatre nouvelles promotions d’Alumni prêtes à agir pour le Mali Kura

La première édition du Symposium des Alumni du NIMD Mali s’est achevée le 5 juillet 2025 par la cérémonie de sortie des quatre dernières promotions des Écoles citoyennes. Un moment d’émotion et d’engagement renouvelé pour ces jeunes désormais appelés à contribuer activement à la refondation du pays.

La salle plénière du Centre international de conférence de Bamako a résonné d’applaudissements et de joie ce samedi, marquant la fin de la première édition du Symposium des Alumni du NIMD Mali. La cérémonie de clôture a consacré la sortie des promotions Ramatoulaye Dembélé et Victor Sy de Bamako, Bintou Sanankoua de Mopti et Tiemoko André Sanogo de Sikasso.
Célia d’Almeida, Représentante pays du NIMD Mali, a salué la richesse de ces trois jours, estimant qu’ils ont été à la hauteur des attentes, remplis de réflexions, d’échanges, de partages d’expériences et d’idées nouvelles pouvant inspirer le NIMD au Mali ainsi que ses collègues d’autres pays pour poursuivre leur action commune. Elle a également exprimé sa conviction que chacun repartait de ce Symposium « avec une nouvelle énergie, une envie plus forte d’agir ».
La représentante des majors des quatre promotions, Sanaba Diakité, a, quant à elle, rendu hommage à la formation reçue. « Durant ces mois de formation, nous n’avons pas simplement suivi des modules. Nous avons remis en question nos habitudes, enrichi nos visions et aiguisé nos esprits. Les écoles du NIMD nous ont offert un espace pour douter, débattre, comprendre et apprendre », a-t-elle affirmé, avant d’assurer que ce flambeau sera porté « avec responsabilité, humilité et détermination, non pas comme une simple distinction mais comme un devoir de redevabilité envers notre Mali ».
La cérémonie a également été marquée par la remise d’attestations aux Alumni les plus méritants, aux formateurs ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers. Une vidéo a retracé le parcours des écoles politiques et démocratiques du NIMD, avant que les représentants des familles des parrains n’apportent leurs témoignages sur ces figures qui inspirent désormais les promotions sorties.
Pour l’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Thomas Eckert, cette initiative s’inscrit pleinement dans l’action de l’UE. « L’engagement de l’Union européenne est et restera, en toutes circonstances, d’une part la promotion de la citoyenneté pour encourager tout le monde à participer activement dans la vie politique et civique, et d’autre part la sensibilisation des citoyens à leurs responsabilités et à leurs droits afin de renforcer l’action publique », a-t-il rappelé, formulant le vœu que « le Mali retrouve la paix et la prospérité, car c’est tout ce que veut le peuple et il le mérite ».
Enfin, le Directeur exécutif du NIMD a salué le parcours des Alumni, réaffirmant la détermination de l’organisation à accompagner la jeunesse malienne sur la voie de la participation citoyenne et du renouveau démocratique.
Depuis 2021, l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), dans le cadre de son Programme dédié à la formation citoyenne (PREFODEP), financé par l’Union européenne au Mali, a formé 860 jeunes femmes et hommes de 18 à 35 ans à Bamako, Mopti et Sikasso. Fondé sur le triptyque « Connaissances/Compétences/Valeurs », le curriculum de 11 modules est élaboré et dispensé par des formateurs locaux.
Mohamed Kenouvi

AES : la session des chefs d’État reportée à décembre 2025

Initialement prévue en juillet 2025 à Bamako, la deuxième session du Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel se tiendra finalement en décembre.

L’annonce a été faite le 4 juillet par le Général d’armée Assimi Goïta, président de la Transition malienne et président en exercice de la Confédération, à l’issue de consultations avec ses homologues le Capitaine Ibrahim Traoré et le Général Abdourahamane Tiani.

Ce report intervient un an après la création officielle de la Confédération le 6 juillet 2024 à Niamey, où les trois chefs d’État avaient signé les textes fondateurs, désigné le général Goïta à sa présidence et fixé la feuille de route.

Depuis lors, plusieurs initiatives ont marqué son mandat : le lancement officiel du passeport biométrique commun en janvier 2025, la présentation à Bamako le 12 mai 2025 de l’hymne confédéral intitulé « La Confédérale » et de la devise, la confirmation le 17 septembre 2024 de la création d’une banque d’investissement et d’un fonds de stabilisation pour financer les infrastructures et la planification d’une force militaire conjointe de cinq mille hommes annoncée début 2025 pour sécuriser les zones frontalières. Du 21 au 28 juin 2025, Bamako a accueilli la première édition des Jeux de l’AES, réunissant des délégations sportives des trois pays.

Ce report survient alors que le Conseil national de Transition du Mali a adopté, le 3 juillet 2025, en clôture de sa session ordinaire, la révision de la charte de la Transition accordant au Général Assimi Goïta un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable jusqu’à la pacification du pays et l’érigeant au rang de président de la République, alignant ainsi le Mali sur le Burkina Faso et le Niger qui avaient déjà pris cette orientation institutionnelle.

Cette décision intervient aussi dans un climat marqué par une intensification des attaques armées visant les trois pays, renforçant les enjeux sécuritaires qui devraient figurer en bonne place lors de la session de décembre.

Symposium des Alumni du NIMD : Cap sur une jeunesse citoyenne et actrice du changement

Le Centre international de conférence de Bamako a abrité, ce jeudi 3 juillet 2025, la cérémonie d’ouverture de la première édition du Symposium des Alumni du NIMD Mali, placé sous le thème « Maliden Kura, Citoyen du monde et Acteur du changement ». Durant trois jours, plus de 1 000 participants échangeront sur la contribution des jeunes Alumni à la refondation du pays, à travers des panels, des expositions et des partages d’expériences.

Organisé par l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), ce symposium vise à capitaliser les expériences de formation citoyenne, à renforcer le réseautage des Alumni venus de Bamako, Mopti et Sikasso, et à présenter leurs nombreuses initiatives en faveur du renouveau démocratique malien.

Depuis 2021, le programme PREFODEP du NIMD, financé par l’Union européenne, a en effet formé 860 jeunes femmes et hommes à la citoyenneté active à travers un curriculum de onze modules couvrant connaissances, compétences et valeurs démocratiques. Lors de son intervention, Thomas Eckert, Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, a exprimé l’espoir que cette expérience commune du symposium serve de catalyseur pour les idées et les valeurs des Alumni.

Tijmen Rooseboom, Directeur exécutif du NIMD, s’est dit fier de voir ces jeunes devenir des acteurs du changement et de renouveau positif à travers la mise en œuvre de projets citoyens. « Les écoles de formation contribuent à ce changement en profondeur pour une construction collective de l’édifice démocratique », a-t-il souligné.

Pour Célia d’Almeida, Représentante pays du NIMD au Mali, « ce symposium est bien plus qu’une simple rencontre. Il est le symbole vivant d’une dynamique que nous avons entreprise depuis 2020. Il est aussi la preuve que la jeunesse malienne, dont certains désespèrent, est prête à s’engager, à prendre des initiatives et à devenir un moteur de changement partout où elle se trouve ». Elle a également salué la capacité d’action des Alumni qui, selon elle, montrent chaque jour qu’il est possible d’agir concrètement pour un Mali plus inclusif, plus démocratique et plus résilient.

Le représentant du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, a insisté sur l’importance de l’engagement des Alumni, estimant qu’ils doivent s’impliquer dans la gestion publique, en dénonçant la corruption et en promouvant la culture de la redevabilité.

La cérémonie d’ouverture du symposium a été suivie d’une conférence inaugurale articulée autour de deux communications phares. La première, animée par Dr Azizou Chabi Imorou, expert international et maître de conférences à l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin, portait sur les conditions de l’émergence d’un nouveau citoyen engagé. La seconde, assurée par le Professeur Ibrahim Iba N’diaye, a approfondi la réflexion sur le rôle des Alumni dans un Mali en refondation.

Cette première journée du symposium, qui se poursuivra jusqu’au 5 juillet, s’est clôturée par une visite des stands d’exposition des projets des Alumni, mettant en lumière des initiatives telles que « Vision Femme Mali », « Femmes Leaders Engagées pour le Développement », « Espace Djemu », « Drogue Kèlè Ton » ou encore le « Réseau d’Assistance et de Déradicalisation au Mali ».

Ces projets illustrent la dynamique impulsée par le PREFODEP, qui a permis aux Alumni d’agir dans divers domaines tels que la gouvernance locale, l’éducation, l’environnement et la santé.

Le NIMD, présent au Mali depuis 2002 et dans la région sahélienne depuis 2018, œuvre pour l’avènement d’une gouvernance démocratique pacifique, inclusive et représentative. À travers ses programmes Power of Dialogue (POD), PREFODEP et PREDIRE, il accompagne l’émergence de jeunes leaders porteurs de solutions pour un Mali en pleine refondation.

Mohamed Kenouvi

CNT : 131 voix pour une transition de cinq ans renouvelable

Réuni en session plénière le 3 juillet 2025, le Conseil national de transition (CNT) du Mali a adopté à l’unanimité – 131 voix pour, aucune contre, aucune abstention – la révision de la Charte de la Transition. Ce vote entérine une série de réformes majeures annoncées lors du Conseil des ministres du 12 juin 2025, et aligne le pays sur les trajectoires similaires du Burkina Faso et du Niger, les deux autres membres de la Confédération AES.

La durée de la transition est désormais fixée à cinq ans, renouvelable autant de fois que nécessaire jusqu’à la pacification du territoire national. Le président de la Transition, les membres du gouvernement ainsi que ceux du CNT deviennent éligibles à la présidence de la République et aux élections générales. La Charte modifiée intègre la Constitution du 22 juillet 2023, et précise que cette dernière prévaut en cas de conflit d’interprétation.

Autre rupture notable c’est la suppression explicite du M5-RFP et des partis politiques, écartés du dispositif institutionnel transitoire. Cette reconfiguration politique officialise un modèle AES où la stabilité sécuritaire prime désormais sur les échéances électorales classiques. À travers cette charte amendée, le Mali adopte une architecture de pouvoir recentrée autour de l’actuelle transition, tout en ouvrant la voie à une éventuelle candidature du général Assimi Goïta.

États-Unis : dissolution de l’USAID officialisée le 1er juillet 2025

L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a été officiellement dissoute le 1er juillet 2025, suite à une décision de l’administration Trump. Ses missions principales sont désormais transférées au département d’État, dirigé par le secrétaire d’État Marco Rubio.

Le 20 janvier, le président Trump avait signé l’Executive Order 14169, instituant un gel des aides étrangères pour soixante‑dix jours. Après un examen de six semaines, Rubio a annoncé en mars l’annulation d’environ 83 % des programmes gérés par l’USAID (5 200 sur 6 200), avec le reste réintégré sous la houlette du département d’État. Le gouvernement a licencié près de 94 % des effectifs (environ 10 000 emplois), laissant moins de 300 agents en place.

Conséquences anticipées

La décision a été vivement critiquée par les anciens présidents George W. Bush et Barack Obama, ainsi que par divers experts. Ils mettent en garde contre un risque létal, estimant que ces coupes pourraient provoquer environ 14 millions de décès supplémentaires d’ici 2030, particulièrement dans les pays en développement. Une étude publiée dans The Lancet évoque aussi un possible impact de 2,4 millions de décès par an.

Transition et avenir

Avec la suppression de son statut autonome, l’USAID n’est plus une agence indépendante depuis juillet 2025, et ses budgets, initialement proches de 40 milliards de dollars en 2023, relèvent désormais du département d’État. Rubio a déclaré que l’assistance américaine restera ciblée, orientée vers des pays autosuffisants via le commerce et l’investissement.