Auteur/autrice : massire Diop
Algérie–Mali : Tebboune propose une médiation sous conditions
Le président algérien a affirmé que son pays était prêt à faciliter un dialogue entre Bamako et les rebelles du nord si les autorités maliennes en faisaient la demande. Il a en parallèle réitéré son opposition à toute présence de mercenaires à la frontière. Ces déclarations interviennent alors que le Mali a rompu l’accord d’Alger de 2015 et relancé les hostilités contre les groupes armés du nord, qu’il accuse de terrorisme.
Sénégal : restitution de la dernière base militaire française à Ouakam
Ce jeudi 18 juillet 2025, la France a officiellement remis au Sénégal le Camp Geille, situé dans le quartier de Ouakam à Dakar. Cette restitution marque la fin de la présence militaire permanente française au Sénégal, initiée en 1960 à la suite de l’indépendance du pays.
La cérémonie s’est déroulée en présence du chef d’état-major général des armées sénégalaises, le général Mbaye Cissé, et du commandant des forces françaises au Sénégal, le général Pascal Ianni. Le Camp Geille abritait les Éléments français au Sénégal (EFS), dernière structure militaire française encore active dans le pays.
Depuis mars 2025, plusieurs sites militaires français ont été restitués aux autorités sénégalaises. Il s’agit notamment du camp Maréchal, du quartier Contre-Amiral Protet, de la station interarmées de communications de Rufisque et du camp Saint-Exupéry. La restitution du Camp Geille complète ce processus.
La coopération militaire entre la France et le Sénégal a débuté en 1960, à travers un accord bilatéral prévoyant le stationnement de troupes françaises sur le territoire sénégalais. Cette coopération s’est poursuivie à travers les Forces françaises du Cap-Vert (FFCV), puis les Éléments français au Sénégal (EFS) créés en 2011. Ces structures avaient pour missions la formation, l’appui logistique et le soutien aux opérations extérieures dans la région.
Le retrait des forces françaises du Sénégal s’inscrit dans un contexte de révision générale du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest. Depuis 2022, la France s’est retirée de plusieurs pays de la région, notamment le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et la Côte d’Ivoire.
La décision de mettre fin à la présence militaire permanente française au Sénégal fait suite à l’annonce du président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024, de fermer toutes les bases militaires étrangères d’ici fin 2025.
La restitution du Camp Geille a pour effet la fin du stationnement permanent de troupes françaises au Sénégal. Cependant, les autorités françaises et sénégalaises ont indiqué que la coopération militaire entre les deux pays se poursuivra sous une autre forme. Des discussions sont en cours pour établir un nouveau cadre juridique fondé sur l’accord de défense signé en 2012 entre les deux États.
La France conserve une présence militaire sur le continent africain, notamment à Djibouti. Aucune autre base française n’est actuellement active en Afrique de l’Ouest à la date de juillet 2025.
Fonds de soutien patriotique : 24 milliards de FCFA alloués au secteur de l’électricité
Le gouvernement malien a procédé, le mercredi 16 juillet 2025, à la remise officielle d’une enveloppe de 24 milliards de francs CFA au ministère de l’Énergie et de l’Eau. Ce financement provient du Fonds de Soutien aux Infrastructures de Base et de Développement Social, récemment institué, et vise à renforcer l’approvisionnement en électricité.
Trafic de drogue : 4,2 kg de cocaïne saisie à l’aéroport de Bamako
Dans la nuit du 12 au 13 juillet 2025, la Cellule Aéroportuaire Anti‑Trafics (CAAT) de l’Office Central des Stupéfiants (OCS) a saisi 4,2 kg de cocaïne dissimulés dans deux valises au départ de l’aéroport international Modibo‑Keïta. La passagère, une Malienne de 39 ans, était en partance pour Casablanca.
La drogue, soigneusement cachée dans un double fond, a été détectée avant l’enregistrement. La suspecte, M.C., a affirmé que ces bagages ne lui appartenaient pas et les attribuait à une autre femme résidant à Bacodjicoroni, sans en préciser l’identité. Selon l’OCS, son accent « étranger » laisse présumer des liens avec un réseau au‑delà des frontières.
Cette saisie s’inscrit dans une vague récente d’interceptions menées par l’OCS. Un communiqué du 26 juin 2025 indique que près de 128 tonnes de stupéfiants et de médicaments illicites ont été détruites entre juin 2024 et juin 2025, dont 76,6 tonnes à Bamako. Sur cette période, plus d’une tonne de cannabis et environ 18 kg de cocaïne auraient été saisis, confirmant un trafic important.
Les bilans antérieurs confirment cette tendance : en 2023, l’OCS a saisi 26,6 kg de cocaïne, 36,9 tonnes de cannabis et environ 6 tonnes de médicaments contrefaits, pour un total de 45 tonnes d’ensemble et 543 interpellations. En 2024, les autorités ont détruit plus d’une tonne de cannabis, avec des saisies régulières notamment dans les régions de Bamako, Kayes et Sikasso, comme le soulignait Maliweb en juin 2025.
Ces données établissent un constat clair : le trafic, aux méthodes de plus en plus sophistiquées (mules, cachettes, conteneurs), se renforce. L’enquête est en cours pour remonter la filière et identifier les commanditaires. L’OCS salue la vigilance de la CAAT et appelle à soutenir les efforts de lutte contre le trafic.
AES : à Niamey, les droits des femmes en quête de réalité
Les ministres de la Promotion de la femme et du genre du Mali, du Burkina Faso et du Niger se retrouvent les 17 et 18 juillet 2025 à Niamey, après la réunion préparatoire des experts les 13 et 14 juillet. Cette rencontre vise à harmoniser les législations et à élaborer un mécanisme régional pour faire respecter les droits des femmes dans l’espace AES.
Les trois pays du Sahel arrivent à cette réunion avec des textes ambitieux mais des résultats inégaux. Au Mali, la loi n° 2015‑052 impose depuis dix ans un quota minimum de 30 % de femmes dans les fonctions électives et nominatives, mais le gouvernement en place ne compte que 18 % de femmes et leur présence reste faible dans les instances locales.
Au Burkina Faso, une loi cadre adoptée en 2009 fixe le même seuil, mais la représentation parlementaire plafonne à environ 18 % et la participation ministérielle peine à dépasser 20 %.
Au Niger, la loi de 2020 prévoyait 25 % de femmes sur les listes électorales, mais seules 15 % siègeaient au Parlement, tandis que plus de 70 % des filles y sont toujours mariées avant 18 ans et que l’accès à l’éducation secondaire demeure très limité.
Les ministres sont attendus pour valider une feuille de route et un mécanisme de suivi communs, en ciblant notamment la lutte contre les mariages précoces, les violences basées sur le genre, l’éducation des filles et la mise en œuvre effective des quotas. Pour l’AES, ce rendez-vous est présenté comme une étape vers une intégration plus concrète de la dimension genre dans ses politiques de souveraineté et de développement.
Cameroun : Paul Biya brigue un huitième mandat après quarante ans de pouvoir
Le président camerounais Paul Biya a officiellement annoncé, ce samedi 12 juillet 2025, sa candidature pour un huitième mandat à la tête de l’État. À 92 ans, et après plus de quarante années passées au pouvoir, le doyen des chefs d’État en exercice dans le monde entend prolonger son règne, entamé le 6 novembre 1982.
UEMOA en crise : la présidence burkinabè contestée, les ministres de l’AES quittent la session
À Lomé, ce 11 juillet 2025, la 2ᵉ session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a été marquée par le départ des délégations du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Les trois pays, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont quitté la salle pour protester contre le refus d’entériner la présidence tournante du Conseil en faveur du Burkina Faso.
8ᵉ session ordinaire de l’ALG : les Chefs d’État fixent le cap pour une réorganisation d’ici fin 2025
Les Chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont participé, ce vendredi 11 juillet, par visioconférence à la 8ᵉ session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Autorité de Développement Intégré du Liptako-Gourma. Ils ont décidé de réorganiser l’institution pour l’adapter aux objectifs de la Confédération des États du Sahel avant le 31 décembre prochain.
La révision de la Charte de la Transition promulguée : les responsables de la Transition désormais éligibles
La nouvelle loi portant révision de la Charte de la Transition a été promulguée, le 8 juillet, par le Président Assimi Goïta et rendue publique le 10 juillet. Le texte, adopté par le Conseil national de Transition (CNT) le 3 juillet, enterre l’interdiction faite aux autorités de la Transition d’être candidats aux prochaines élections, une disposition qui figurait dans la Charte adoptée en 2022.
Le texte promulgué est issu du projet de loi adopté en Conseil des ministres le 12 juin 2025, puis transmis et adopté sans amendement par le CNT le 3 juillet. Il consacre plusieurs modifications substantielles de la Charte, qui complète la Constitution du 22 juillet 2023. Le préambule révisé évoque désormais explicitement les « recommandations des Forces vives de la Nation » issues des consultations d’avril 2025 et insiste sur le caractère « patriotique » des évènements du 18 août 2020.
Dans son article 4 nouveau, la durée de la Transition est fixée à cinq ans renouvelables « autant de fois que nécessaire » à partir de la promulgation, jusqu’à la pacification du pays. Cette durée peut toutefois être écourtée dès que les conditions d’organisation d’élections « transparentes et apaisées » sont réunies. Selon les nouvelles dispositions, le Président de la Transition conserve ses prérogatives définies par la Charte et la Constitution.
La principale évolution par rapport à la Charte de 2022 se trouve dans les articles 9, 12 et 13 nouveaux, qui stipulent désormais clairement que le Président de la Transition, les membres du gouvernement et les membres du Conseil national de Transition (organe législatif) « sont éligibles » à l’élection présidentielle et aux élections générales qui marqueront la fin de la Transition. Cette éligibilité était explicitement exclue dans la version précédente de la Charte, qui précisait que les responsables de la Transition ne pouvaient pas se présenter aux scrutins organisés pour clore la période transitoire. Le texte de 2022 visait alors à éviter tout conflit d’intérêts et à garantir l’impartialité des institutions de Transition.
Les autres modifications portent sur la réaffirmation des valeurs de patriotisme, de probité, de mérite, d’intégrité et de réconciliation dans la conduite de la Transition (article 1 nouveau) ainsi que sur la confirmation des missions de sécurisation, de refondation institutionnelle, de réforme éducative, de bonne gouvernance, et de mise en œuvre des recommandations des Assises nationales et des consultations populaires.
La nouvelle Charte précise enfin que la Transition prendra fin avec l’élection présidentielle, la prestation de serment et la passation de pouvoir au président élu. Elle stipule que, en cas de contradiction entre la Charte et la Constitution de juillet 2023, c’est la Constitution qui prévaut.
Le CNT, qui a adopté la loi à la quasi‑unanimité le 3 juillet, avait justifié cette révision par la nécessité d’adapter la Transition à la situation sécuritaire persistante et aux recommandations issues des consultations populaires d’avril 2025.
Cette promulgation ouvre donc la voie à la participation du Président de la Transition, de ses ministres et des membres du CNT aux élections à venir, ce qui constitue une rupture avec l’esprit initial de la Charte de 2022, laquelle interdisait cette possibilité. Elle prolonge également, de manière potentiellement indéfinie, la durée de la Transition tant que la « pacification » du pays ne sera pas jugée acquise.
Inondations 2025 : déjà 8 décès et 705 personnes sinistrées à l’ouverture de l’hivernage
Le 3 juillet 2025, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes a dressé un premier état des lieux de la saison des pluies en cours. Malgré son lancement, le bilan est déjà alarmant, et le souvenir du déluge de 2024 renforce la vigilance.
Nouvelle offre Canal+ Mali : Netflix désormais accessible via les abonnements
Canal+ Mali a organisé une conférence de presse ce jeudi 10 juillet 2025 pour mettre en lumière ses dernières offres, notamment l’accès à la plateforme de streaming Netflix, désormais intégrée dans ses différentes formules.
Depuis le 7 juillet 2025, les abonnés Canal+ au Mali peuvent accéder à l’offre de contenus de Netflix via leur abonnement, bénéficiant ainsi d’une expérience utilisateur simplifiée et d’un accès illimité à un catalogue de contenus.
Pour célébrer ses abonnés de la meilleure manière, Canal+ Mali lance également une nouvelle version de sa formule « Tout Canal+ », qui réunit, en plus de tout le catalogue de Netflix, plus de 400 chaînes, radios et services, y compris toutes les chaînes Canal+ et toutes les chaînes de l’option DStv English Plus, dont 4 chaînes SuperSport.
Cette nouvelle formule Tout Canal+ enrichie est désormais disponible au tarif de 25 000 FCFA au lieu de 40 000 FCFA, soit une réduction de 15 000 FCFA. « Quelqu’un qui payait 40 000 FCFA, plus par exemple notre option à 2 000 FCFA et prenait Netflix à 8 000 FCFA, se retrouvait à payer quasiment 50 000 FCFA par mois. Aujourd’hui, avec le nouveau Tout Canal+, il ne paiera que 25 000 FCFA, donc à moitié prix », a expliqué Yaye Sidibé, Directrice des ventes de Canal+ Mali.
En plus de la nouvelle formule Tout Canal+, les autres abonnés Canal+ qui souhaiteraient souscrire à Netflix pourront également le faire via une option additionnelle à 3 000 FCFA dans leurs différentes offres, dès la formule Access à 5 000 FCFA.
« La venue de Netflix sur Canal+ est une très bonne chose pour nous, les clients. Maintenant, nous y aurons accès plus facilement via le décodeur Canal à 25 000 FCFA, alors que l’offre Tout Canal était à 40 000 FCFA », s’est réjoui Ibrahima Ba, client de Canal+ Mali.
Bien qu’avec le décodeur HD classique, les abonnés puissent avoir accès à Netflix à travers l’offre Canal+ et accéder aux contenus sur d’autres supports, Canal+ met également à leur disposition le nouveau décodeur connecté à partir de 10 000 FCFA, avec Netflix intégré et donnant accès à un catalogue de plus de 50 000 contenus.
« Le décodeur connecté donne l’avantage d’avoir accès à tous les contenus via internet. C’est comme l’application Canal+ où c’est le client qui décide quand et où suivre un programme. Même en cas d’intempéries, il n’y a pas de rupture des images », a souligné Yacouba Diallo, Responsable Marketing et Réabonnement de Canal+ Mali.
Fondée il y a 40 ans en tant que chaîne de télévision française payante, Canal+ est aujourd’hui un groupe de médias et de divertissement mondial. Le groupe compte 26,9 millions d’abonnés à travers le monde, avec plus de 400 millions d’utilisateurs actifs mensuels sur ses plateformes de streaming vidéo.
Netflix, avec plus de 300 millions d’utilisateurs payants dans plus de 190 pays, profite de séries, films et jeux dans une multitude de genres et de langues, et est l’un des leaders mondiaux du divertissement.
Mohamed Kenouvi
Bamako : les États-Unis et le Mali réaffirment leur amitié et leur volonté de dialogue
À l’occasion du 249ᵉ anniversaire de l’indépendance des États-Unis, l’ambassade américaine à Bamako a organisé, le mardi 8 juillet 2025, une réception officielle qui a réuni diplomates, membres du gouvernement malien et partenaires économiques et culturels. La soirée, marquée par un climat de convivialité et de franchise, a permis à l’ambassadrice Rachna Sachdeva Korhonen et au ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, d’échanger avec la presse sur l’état et l’avenir des relations bilatérales.
Canal+ Mali offre un forage et des kits scolaires aux élèves de Sibiribougou
L’école fondamentale de Sibiribougou, en commune IV du district de Bamako, dispose désormais d’un forage autonome grâce à Canal+ Mali, qui a également remis une centaine de kits scolaires aux élèves, soulignant ainsi son engagement citoyen et éducatif.
Procès de l’avion présidentiel et des équipements militaires : Mahamadou Camara acquitté, Bouaré Fily Sissoko condamnée à dix ans de prison
La Cour d’assises de Bamako a rendu, ce mardi 8 juillet, son verdict dans le très médiatisé dossier du Boeing présidentiel et des équipements militaires, mettant un terme à une procédure qui aura tenu le pays en haleine pendant près de deux ans.
L’ancienne ministre de l’Économie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, a été condamnée à dix ans de prison ferme et à une amende de 500 000 francs CFA pour malversations liées à l’acquisition de l’avion présidentiel et d’équipements militaires, pour un montant total dépassant 88 milliards de francs CFA. À ses côtés, le colonel-major Nouhoum Dabitao a écopé de sept ans d’emprisonnement assortis d’une amende de 300 000 francs CFA.
En revanche, l’ancien ministre de la Communication, Mahamadou Camara, ainsi que le général Moustapha Drabo, ont été relaxés. Le tribunal a estimé que les preuves à leur encontre n’étaient pas suffisantes pour les condamner, malgré leur mise en cause initiale. Cinq autres accusés, toujours recherchés à l’étranger, ont été jugés par contumace.
Ce procès emblématique avait été émaillé de nombreux incidents et reports, notamment pour raisons médicales, et avait été relancé en juin dernier après plusieurs mois d’interruption. Le ministère public avait alors promis une justice « transparente » dans ce dossier symbolique de la lutte contre la corruption.
Le verdict de ce 8 juillet vient clore ce feuilleton judiciaire commencé en novembre 2023, déjà marqué par le décès en détention de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et par des mandats d’arrêt toujours en cours contre plusieurs coaccusés.
Clôture du Symposium du NIMD : Quatre nouvelles promotions d’Alumni prêtes à agir pour le Mali Kura
La première édition du Symposium des Alumni du NIMD Mali s’est achevée le 5 juillet 2025 par la cérémonie de sortie des quatre dernières promotions des Écoles citoyennes. Un moment d’émotion et d’engagement renouvelé pour ces jeunes désormais appelés à contribuer activement à la refondation du pays.
AES : la session des chefs d’État reportée à décembre 2025
Initialement prévue en juillet 2025 à Bamako, la deuxième session du Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel se tiendra finalement en décembre.
L’annonce a été faite le 4 juillet par le Général d’armée Assimi Goïta, président de la Transition malienne et président en exercice de la Confédération, à l’issue de consultations avec ses homologues le Capitaine Ibrahim Traoré et le Général Abdourahamane Tiani.
Ce report intervient un an après la création officielle de la Confédération le 6 juillet 2024 à Niamey, où les trois chefs d’État avaient signé les textes fondateurs, désigné le général Goïta à sa présidence et fixé la feuille de route.
Depuis lors, plusieurs initiatives ont marqué son mandat : le lancement officiel du passeport biométrique commun en janvier 2025, la présentation à Bamako le 12 mai 2025 de l’hymne confédéral intitulé « La Confédérale » et de la devise, la confirmation le 17 septembre 2024 de la création d’une banque d’investissement et d’un fonds de stabilisation pour financer les infrastructures et la planification d’une force militaire conjointe de cinq mille hommes annoncée début 2025 pour sécuriser les zones frontalières. Du 21 au 28 juin 2025, Bamako a accueilli la première édition des Jeux de l’AES, réunissant des délégations sportives des trois pays.
Ce report survient alors que le Conseil national de Transition du Mali a adopté, le 3 juillet 2025, en clôture de sa session ordinaire, la révision de la charte de la Transition accordant au Général Assimi Goïta un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable jusqu’à la pacification du pays et l’érigeant au rang de président de la République, alignant ainsi le Mali sur le Burkina Faso et le Niger qui avaient déjà pris cette orientation institutionnelle.
Cette décision intervient aussi dans un climat marqué par une intensification des attaques armées visant les trois pays, renforçant les enjeux sécuritaires qui devraient figurer en bonne place lors de la session de décembre.
Symposium des Alumni du NIMD : Cap sur une jeunesse citoyenne et actrice du changement
Le Centre international de conférence de Bamako a abrité, ce jeudi 3 juillet 2025, la cérémonie d’ouverture de la première édition du Symposium des Alumni du NIMD Mali, placé sous le thème « Maliden Kura, Citoyen du monde et Acteur du changement ». Durant trois jours, plus de 1 000 participants échangeront sur la contribution des jeunes Alumni à la refondation du pays, à travers des panels, des expositions et des partages d’expériences.
Organisé par l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), ce symposium vise à capitaliser les expériences de formation citoyenne, à renforcer le réseautage des Alumni venus de Bamako, Mopti et Sikasso, et à présenter leurs nombreuses initiatives en faveur du renouveau démocratique malien.
Depuis 2021, le programme PREFODEP du NIMD, financé par l’Union européenne, a en effet formé 860 jeunes femmes et hommes à la citoyenneté active à travers un curriculum de onze modules couvrant connaissances, compétences et valeurs démocratiques. Lors de son intervention, Thomas Eckert, Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, a exprimé l’espoir que cette expérience commune du symposium serve de catalyseur pour les idées et les valeurs des Alumni.
Tijmen Rooseboom, Directeur exécutif du NIMD, s’est dit fier de voir ces jeunes devenir des acteurs du changement et de renouveau positif à travers la mise en œuvre de projets citoyens. « Les écoles de formation contribuent à ce changement en profondeur pour une construction collective de l’édifice démocratique », a-t-il souligné.
Pour Célia d’Almeida, Représentante pays du NIMD au Mali, « ce symposium est bien plus qu’une simple rencontre. Il est le symbole vivant d’une dynamique que nous avons entreprise depuis 2020. Il est aussi la preuve que la jeunesse malienne, dont certains désespèrent, est prête à s’engager, à prendre des initiatives et à devenir un moteur de changement partout où elle se trouve ». Elle a également salué la capacité d’action des Alumni qui, selon elle, montrent chaque jour qu’il est possible d’agir concrètement pour un Mali plus inclusif, plus démocratique et plus résilient.
Le représentant du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, a insisté sur l’importance de l’engagement des Alumni, estimant qu’ils doivent s’impliquer dans la gestion publique, en dénonçant la corruption et en promouvant la culture de la redevabilité.
La cérémonie d’ouverture du symposium a été suivie d’une conférence inaugurale articulée autour de deux communications phares. La première, animée par Dr Azizou Chabi Imorou, expert international et maître de conférences à l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin, portait sur les conditions de l’émergence d’un nouveau citoyen engagé. La seconde, assurée par le Professeur Ibrahim Iba N’diaye, a approfondi la réflexion sur le rôle des Alumni dans un Mali en refondation.
Cette première journée du symposium, qui se poursuivra jusqu’au 5 juillet, s’est clôturée par une visite des stands d’exposition des projets des Alumni, mettant en lumière des initiatives telles que « Vision Femme Mali », « Femmes Leaders Engagées pour le Développement », « Espace Djemu », « Drogue Kèlè Ton » ou encore le « Réseau d’Assistance et de Déradicalisation au Mali ».
Ces projets illustrent la dynamique impulsée par le PREFODEP, qui a permis aux Alumni d’agir dans divers domaines tels que la gouvernance locale, l’éducation, l’environnement et la santé.
Le NIMD, présent au Mali depuis 2002 et dans la région sahélienne depuis 2018, œuvre pour l’avènement d’une gouvernance démocratique pacifique, inclusive et représentative. À travers ses programmes Power of Dialogue (POD), PREFODEP et PREDIRE, il accompagne l’émergence de jeunes leaders porteurs de solutions pour un Mali en pleine refondation.
Mohamed Kenouvi
CNT : 131 voix pour une transition de cinq ans renouvelable
Réuni en session plénière le 3 juillet 2025, le Conseil national de transition (CNT) du Mali a adopté à l’unanimité – 131 voix pour, aucune contre, aucune abstention – la révision de la Charte de la Transition. Ce vote entérine une série de réformes majeures annoncées lors du Conseil des ministres du 12 juin 2025, et aligne le pays sur les trajectoires similaires du Burkina Faso et du Niger, les deux autres membres de la Confédération AES.
La durée de la transition est désormais fixée à cinq ans, renouvelable autant de fois que nécessaire jusqu’à la pacification du territoire national. Le président de la Transition, les membres du gouvernement ainsi que ceux du CNT deviennent éligibles à la présidence de la République et aux élections générales. La Charte modifiée intègre la Constitution du 22 juillet 2023, et précise que cette dernière prévaut en cas de conflit d’interprétation.
Autre rupture notable c’est la suppression explicite du M5-RFP et des partis politiques, écartés du dispositif institutionnel transitoire. Cette reconfiguration politique officialise un modèle AES où la stabilité sécuritaire prime désormais sur les échéances électorales classiques. À travers cette charte amendée, le Mali adopte une architecture de pouvoir recentrée autour de l’actuelle transition, tout en ouvrant la voie à une éventuelle candidature du général Assimi Goïta.
États-Unis : dissolution de l’USAID officialisée le 1er juillet 2025
L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a été officiellement dissoute le 1er juillet 2025, suite à une décision de l’administration Trump. Ses missions principales sont désormais transférées au département d’État, dirigé par le secrétaire d’État Marco Rubio.
Le 20 janvier, le président Trump avait signé l’Executive Order 14169, instituant un gel des aides étrangères pour soixante‑dix jours. Après un examen de six semaines, Rubio a annoncé en mars l’annulation d’environ 83 % des programmes gérés par l’USAID (5 200 sur 6 200), avec le reste réintégré sous la houlette du département d’État. Le gouvernement a licencié près de 94 % des effectifs (environ 10 000 emplois), laissant moins de 300 agents en place.
Conséquences anticipées
La décision a été vivement critiquée par les anciens présidents George W. Bush et Barack Obama, ainsi que par divers experts. Ils mettent en garde contre un risque létal, estimant que ces coupes pourraient provoquer environ 14 millions de décès supplémentaires d’ici 2030, particulièrement dans les pays en développement. Une étude publiée dans The Lancet évoque aussi un possible impact de 2,4 millions de décès par an.
Transition et avenir
Avec la suppression de son statut autonome, l’USAID n’est plus une agence indépendante depuis juillet 2025, et ses budgets, initialement proches de 40 milliards de dollars en 2023, relèvent désormais du département d’État. Rubio a déclaré que l’assistance américaine restera ciblée, orientée vers des pays autosuffisants via le commerce et l’investissement.