La Haye confirme avoir reçu une plainte du Mali visant l’Algérie

La Cour internationale de Justice (CIJ) a annoncé le 19 septembre 2025 avoir reçu, trois jours plus tôt, une requête introductive d’instance du Mali contre l’Algérie. Le différend porte sur la destruction alléguée d’un drone de reconnaissance malien dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, au nord du territoire malien.

Selon Bamako, la plainte a été transmise dès le 4 septembre. Les autorités maliennes soutiennent que l’acte imputé aux forces algériennes constitue une violation flagrante du principe de non-recours à la force, un acte d’agression au regard de la résolution 3314 de l’Assemblée générale des Nations unies, et une atteinte aux textes fondateurs de l’Union africaine, dont le Pacte de non-agression et de défense commune adopté en 2005.

Le 13 septembre, le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a formellement démenti l’existence de cette plainte, affirmant qu’aucune notification officielle n’avait été adressée à son pays par la CIJ. Ce déni s’explique par le décalage entre la date avancée par Bamako et la date effective d’enregistrement confirmée par le greffe. Le 16 septembre, la Cour a formellement accusé réception de la requête et en a donné publicité trois jours plus tard.

La CIJ a précisé que la requête malienne est transmise à l’Algérie conformément à l’article 38, paragraphe 5, de son Règlement. Elle ne sera pas inscrite au rôle général de la Cour tant qu’Alger n’aura pas accepté sa compétence pour ce différend. Aucune procédure ne pourra donc débuter sans un consentement exprès du gouvernement algérien, qui continue de nier toute implication dans la destruction de l’appareil.

L’affaire s’inscrit dans un contexte de tensions bilatérales persistantes, marqué par des désaccords sur la médiation algérienne dans le processus de paix au Mali et par la fragilité sécuritaire des zones frontalières. Elle illustre aussi les limites du règlement judiciaire des différends lorsqu’une partie refuse la compétence de la juridiction internationale.

Ce type de contentieux n’est pas inédit à La Haye. En 1984, le Nicaragua avait saisi la CIJ contre les États-Unis pour des opérations militaires sur son territoire, affaire dans laquelle la Cour s’était déclarée compétente. En 1999, la République démocratique du Congo avait porté plainte contre l’Ouganda pour occupation de son sol, obtenant une condamnation en 2005. À l’inverse, la Géorgie n’avait pas vu sa requête contre la Russie prospérer en 2008, faute de base suffisante pour établir la compétence de la Cour. Ces précédents rappellent que l’issue dépendra avant tout de la position d’Alger, seule habilitée à reconnaître ou non la compétence de la CIJ dans cette affaire.

 

La Fondation Orange Mali ouvre des bourses d’excellence pour les lauréats du DEF 2025

La Fondation Orange Mali a annoncé le lancement de la première phase de son programme Orange Excellence, un dispositif de soutien destiné aux lauréats du Diplôme d’Études Fondamentales (DEF) 2025 ayant obtenu la mention Bien ou Très Bien. L’initiative s’inscrit dans le prolongement de son engagement en faveur de l’égalité des chances et de l’accompagnement des jeunes.

Les bénéficiaires de ce programme auront accès à une bourse de scolarité complète, à un programme de mentorat personnalisé, à des formations complémentaires ainsi qu’à des stages pratiques. L’objectif est de permettre aux élèves retenus de poursuivre leurs études dans de meilleures conditions et de renforcer leurs compétences académiques et professionnelles.

Pour déposer leur candidature, les élèves doivent remplir un formulaire en ligne disponible sur le site dédié (msurvey.orange.com/Orange_ExcellenceDEF). Ils sont tenus de joindre une copie scannée de leurs bulletins de notes de l’année scolaire, une pièce d’identité et une photo récente. La Fondation précise que les dossiers incomplets ne seront pas examinés.

La date limite de dépôt est fixée au dimanche 21 septembre 2025. Au-delà de cette échéance, les candidatures ne seront plus prises en compte.

Créée en 2006, la Fondation Orange Mali mène ses actions dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture, de la solidarité et de l’employabilité. Elle travaille en collaboration avec les autorités et des organisations de la société civile afin de contribuer à des initiatives durables au service du développement humain.

 

 

Le Sahel central en crise prolongée selon OCHA

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) alerte dans son rapport couvrant la période de janvier à août 2025 sur la gravité de la situation au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Le document indique que les besoins humanitaires sont importants alors que les financements restent très limités.

Près de trois mille incidents sécuritaires ont été enregistrés au cours des huit premiers mois de l’année, entraînant des déplacements massifs. Plus de 2,7 millions de personnes sont aujourd’hui déplacées internes et environ 390 000 ont trouvé refuge à l’étranger, soit une hausse de 14 % depuis janvier. Au Mali, l’éducation est particulièrement touchée avec plus de 2 036 écoles fermées en juin, ce qui concerne plus de 610 000 élèves et 12 216 enseignants.

Dans l’ensemble de la région, plus de 8 200 écoles sont non fonctionnelles et plus de 900 centres de santé hors service. L’alimentation reste un point sensible avec 8,26 millions de personnes classées en phase de crise et 906 000 enfants admis pour malnutrition aiguë sévère.

Le financement disponible reste faible par rapport aux besoins. Sur 2,1 milliards de dollars recherchés pour 2025, seuls 379 millions ont été mobilisés à la mi-septembre, soit 18 % du total. Ces chiffres s’appuient sur plusieurs sources regroupées par OCHA, dont ACLED pour les incidents sécuritaires, UNICEF pour la nutrition et le Cluster Éducation pour la scolarité.

Le rapport souligne enfin que sans un renforcement rapide des financements, la réponse humanitaire restera limitée face à l’ampleur des besoins, laissant des millions de personnes sans assistance dans le Sahel central.

 

 

AES : réunion des ministres de la Justice à Niamey

Les ministres de la Justice du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont réunis à Niamey du 15 au 17 septembre 2025 pour la deuxième réunion ministérielle de l’Alliance des États du Sahel. Les travaux, ouverts par le ministre d’État nigérien Mohamed Toumba au Centre international de conférences Mahatma-Gandhi, ont porté sur l’intégration juridique et judiciaire entre les trois pays.

Dans leur communiqué final, les ministres ont indiqué avoir proposé aux chefs d’État de l’Alliance de réexaminer la coopération pénale internationale et d’accélérer la mise en place des instances juridictionnelles prévues par le traité constitutif signé en septembre 2023. Ce texte fondateur prévoit notamment la création d’une Cour de justice de l’Alliance. Les discussions ont également porté sur le renforcement de l’entraide judiciaire et la mutualisation des moyens de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.

Cette rencontre s’inscrit dans le prolongement du sommet des chefs d’État tenu à Niamey en juillet 2025, qui avait validé l’accélération de la mise en place des institutions communes. Les ministres ont précisé que les textes relatifs aux organes judiciaires seront transmis aux chefs d’État pour examen et adoption lors d’une prochaine session.

L’article 127 du Statut de Rome encadre toute décision de retrait de la Cour pénale internationale et prévoit qu’une telle démarche prend effet un an après notification au Secrétaire général des Nations unies. À ce jour, aucune notification n’a été rendue publique. La réunion de Niamey marque une nouvelle étape dans la construction institutionnelle de l’Alliance, qui entend doter la région d’organes communs de justice et de mécanismes propres de coopération judiciaire.

Accès humanitaire : 58 incidents enregistrés en août

En août 2025, cinquante-huit incidents d’accès humanitaire ont été recensés au Mali selon OCHA, soit une baisse de près d’un tiers par rapport au mois précédent. Derrière cette diminution apparente se cache toutefois une situation fragile, marquée par des violences ciblées, des routes coupées et des restrictions qui continuent de peser sur les opérations de secours.

Les chiffres du mois d’août offrent une photographie contrastée. Alors que les incidents d’accès reculent de 29 % par rapport à juillet, passant de 82 à 58, les menaces liées aux engins explosifs restent préoccupantes avec 34 cas enregistrés. Cela représente une légère baisse de 11 %, mais ce type d’incident demeure la principale contrainte pour les humanitaires. Les opérations militaires et les hostilités armées perturbant les activités humanitaires connaissent quant à elles un repli marqué, avec une chute de 61 %. Les incidents de sécurité dans leur ensemble diminuent également, passant de 385 en juillet à 347 en août, soit une réduction de 10 %. Malgré cette tendance à la baisse, les travailleurs humanitaires continuent d’être exposés, avec huit cas de violences recensés au cours du mois, dont l’enlèvement d’un agent et de son véhicule dans la région de Koutiala.
Au-delà des chiffres, le mois d’août révèle une extension progressive des contraintes vers le sud du pays. La région de Sikasso, jusque-là relativement épargnée, a enregistré onze incidents d’accès. Des infrastructures essentielles y ont été délibérément visées, notamment des antennes de téléphonie mobile détruites dans les localités de Doumanani, Tella, Niaradougou et Fonsebougou. Ces sabotages, combinés à des contrôles irréguliers menés par des groupes armés, sont interprétés comme des signaux inquiétants de restrictions imposées dans cette partie du territoire.
Les conditions climatiques ont également contribué à limiter l’accès humanitaire. De fortes pluies ont provoqué d’importants ruissellements dans la région de Douentza et endommagé la route nationale 16, reliant Douentza à Gao. Cette voie, fracturée en plusieurs points, freine considérablement la mobilité et retarde l’acheminement de l’aide. Plus au nord, la situation reste hétérogène. À Tombouctou, les restrictions pesant sur la localité de Gossi ont été levées le 26 août, permettant à la population et aux commerçants de reprendre leurs activités et de réalimenter les marchés. À l’inverse, l’accès à la ville de Kidal demeure entravé. La route reliant Gao à Anefif et Kidal reste très dangereuse, ce qui restreint sévèrement les flux de biens et de personnes et accentue les besoins humanitaires dans la zone.
Le transport aérien, qui constitue souvent une alternative face à l’insécurité routière, est lui aussi fragilisé. Malgré la mise en place de stocks de carburant à Gao et Mopti, les vols humanitaires continuent de subir des perturbations, conséquence directe des difficultés d’approvisionnement liées à l’instabilité sécuritaire.
Ces évolutions montrent que, derrière la baisse des statistiques, le contexte d’accès humanitaire reste extrêmement volatil et imprévisible. Pour les organisations présentes sur le terrain, la nécessité d’adapter les stratégies communautaires, de renforcer les mécanismes sécurisés et de maintenir une coordination de proximité apparaît plus que jamais essentielle afin de garantir la continuité des opérations et de protéger les populations affectées. Au-delà des contraintes opérationnelles, ces chiffres traduisent surtout un impact direct sur les communautés vulnérables, qui voient retarder l’arrivée de vivres, de médicaments et d’autres services de première nécessité.
Le Mali reste ainsi l’un des contextes les plus complexes du Sahel en matière d’accès humanitaire. Les tendances observées en août s’inscrivent dans une dynamique plus large de restrictions qui, depuis plusieurs années, mettent à l’épreuve la capacité des acteurs humanitaires à maintenir leur présence et à répondre aux besoins croissants.

Rentrée scolaire 2025-2026 : le Mali fixe la date du 1er octobre malgré les défis  

Le ministère de l’Éducation nationale confirme l’ouverture des classes le 1er octobre 2025 sur tout le territoire. Mais entre les pluies encore présentes, les milliers d’écoles fermées et la suspension des subventions aux établissements catholiques, l’année scolaire s’annonce fragile.

Le ministère de l’Éducation nationale a publié le 3 septembre 2025 un communiqué rappelant que la rentrée scolaire 2025-2026 aura lieu le mercredi 1er octobre. Tous les acteurs de la communauté éducative, des élèves aux enseignants en passant par les parents et les responsables administratifs, sont invités à prendre les dispositions nécessaires pour la reprise des cours.
Cette annonce intervient alors que l’expérience de l’année dernière reste dans les mémoires. La rentrée 2024-2025, prévue elle aussi le 1er octobre, avait été reportée au 4 novembre à cause d’intempéries exceptionnelles. Plusieurs écoles avaient alors été réquisitionnées pour abriter des sinistrés des inondations, retardant le retour en classe de milliers d’élèves.
Pour cette année, la saison des pluies n’est pas encore terminée. Si les précipitations s’intensifient, la question d’un report pourrait à nouveau se poser, même si aucune décision officielle n’a encore été envisagée dans ce sens.
La situation de l’éducation au Mali reste par ailleurs préoccupante. Le dernier rapport du Cluster Éducation fait état de plus de 2 000 écoles fermées, privant plus de 600 000 enfants d’accès à l’enseignement et laissant plus d’un millier d’enseignants sans poste effectif. Ces fermetures sont liées à l’insécurité, aux catastrophes naturelles et aux faiblesses structurelles du système éducatif.
À ces difficultés s’ajoute la récente fermeture des écoles catholiques, conséquence directe de l’arrêt de la subvention de l’État. Selon les données disponibles, cette mesure touche plus de 40 000 élèves, entraîne la mise en veille d’une centaine d’établissements et plonge près d’un millier d’enseignants dans l’incertitude professionnelle.
Le Mali compte plusieurs millions d’élèves et des dizaines de milliers d’établissements scolaires, mais les disparités régionales et les aléas sécuritaires compliquent l’accès universel à l’éducation. Dans ce contexte, la confirmation officielle d’une rentrée au 1er octobre se heurte à une réalité instable où la moindre crise climatique ou financière peut remettre en cause le calendrier annoncé.

Violences basées sur le genre : 901 cas recensés entre avril et juin 2025

Dans son rapport trimestriel publié le 2 septembre, l’UNFPA à travers le mécanisme GBVIMS rend compte de la situation des violences basées sur le genre pour la période d’avril à juin 2025. L’étude indique une baisse par rapport au trimestre précédent mais souligne des chiffres qui demeurent préoccupants.

Au total, 901 cas de violences basées sur le genre ont été documentés contre 1 237 au premier trimestre, soit une diminution de 27 %. Les femmes constituent 97 % des survivantes, dont 77 % sont des adultes et 20 % des filles mineures. Les violences physiques et psychologiques représentent plus de la moitié des cas, suivies des violences sexuelles qui comptent pour 20 %, dont 8 % de viols et 12 % d’agressions sexuelles. Les mariages forcés représentent également une part importante, dont 60 % sont des mariages précoces.
Le rapport note que 63 % des viols concernent des filles de moins de 18 ans, confirmant la forte exposition des adolescentes aux violences sexuelles. Les femmes adultes âgées de 18 à 59 ans comptabilisent 2 186 cas de violations toutes catégories confondues, soit deux fois plus que les hommes, tandis que les adolescentes représentent 583 cas. Les personnes déplacées internes constituent 8 % des survivantes et 2 % sont des réfugiées, des chiffres probablement sous-estimés en raison du faible signalement.
Concernant les auteurs, 87 % sont des hommes et plus de la moitié sont des partenaires intimes ou d’anciens conjoints. Les porteurs d’armes, qu’il s’agisse de groupes armés non étatiques ou d’individus armés non identifiés, sont responsables de 95 % des violations signalées et 6 % des cas de viols leur sont attribués.
Le rapport insiste aussi sur les limites dans la prise en charge. 22 % des survivantes qui avaient besoin de soins médicaux n’y ont pas eu accès. L’absence est encore plus marquée pour l’assistance sécuritaire, non fournie dans 76 % des cas et pour le soutien juridique, inaccessible dans 80 % des cas. Enfin, 69 % des survivantes nécessitant une aide pour la réinsertion socio-économique n’ont pas reçu d’appui. Dans certaines régions comme Tombouctou et Diré, les centres de prise en charge spécialisés sont restés fermés tout au long du trimestre faute de financement.
Ces données confirment que les violences basées sur le genre demeurent une réalité alarmante, malgré une baisse apparente des cas signalés. L’UNFPA rappelle que l’accès à des services de qualité reste essentiel pour accompagner les survivantes et répondre à une situation qui continue de fragiliser des milliers de femmes et de filles.

UNICEF alerte : six millions d’enfants menacés de déscolarisation d’ici 2026

Dans un rapport publié le 2 septembre 2025, l’UNICEF tire la sonnette d’alarme sur la baisse drastique des financements mondiaux pour l’éducation. L’organisation prévient que six millions d’enfants supplémentaires pourraient être privés d’école, portant à 278 millions le nombre d’élèves non scolarisés à travers le monde.

Selon l’agence onusienne, l’aide publique au développement destinée à l’éducation devrait reculer de 3,2 milliards de dollars d’ici 2026, soit une réduction de 24 % par rapport à 2023. Une contraction budgétaire qui, selon les projections, touchera en priorité les pays les plus fragiles. En Afrique de l’Ouest et du Centre, 1,9 million d’enfants sont menacés de déscolarisation. Le Mali figure parmi les pays les plus exposés, avec près de 180 000 élèves à risque de quitter les bancs de l’école dès cette rentrée, soit une baisse estimée à 4 % des effectifs.
Le rapport insiste sur l’impact particulier au niveau du primaire, où un tiers des financements pourraient disparaître. Cette perte se traduirait par un déficit d’apprentissage généralisé et par une chute estimée à 164 milliards de dollars en revenus futurs pour cette génération d’enfants. Même ceux qui resteront scolarisés ne seront pas épargnés. L’UNICEF estime que 290 millions d’élèves risquent de voir la qualité de leur enseignement fortement dégradée, faute d’enseignants formés et de moyens pédagogiques suffisants.
Les contextes humanitaires apparaissent comme les plus vulnérables. Dans certaines situations, les coupes budgétaires pourraient atteindre 10 % du financement national de l’éducation. L’exemple le plus marquant cité par l’UNICEF est celui des Rohingyas, dont 350 000 enfants réfugiés pourraient perdre définitivement l’accès à l’école.
Au-delà des chiffres, l’organisation insiste sur la fonction vitale de l’éducation. L’école, rappelle l’UNICEF, n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace qui protège les enfants, leur assure un accès à la nutrition et à la santé, et leur ouvre des perspectives de stabilité. Sa directrice exécutive résume ainsi l’urgence de la situation : « Chaque dollar coupé dans l’éducation n’est pas juste une décision budgétaire ; c’est l’avenir d’un enfant qui s’éteint ».

Koro : Une crise humanitaire face à l’afflux massif de réfugiés

Dans la région de Bandiagara, la ville de Koro fait face depuis plusieurs semaines à un afflux continu de réfugiés burkinabè. La proportion des déplacés par rapport à la population locale illustre l’ampleur d’une urgence humanitaire qui dépasse les capacités d’accueil.

Au 30 juin 2025, le HCR estimait à plus de 121 500 le nombre de réfugiés burkinabè et nigériens installés au Mali, dont environ 85 700 Burkinabè encore en attente d’enregistrement officiel. Ces hommes, femmes et enfants fuient l’insécurité provoquée par les attaques répétées de groupes armés et les opérations militaires qui ravagent plusieurs zones frontalières.

La tendance s’est brutalement accélérée en août. Entre le 7 et le 15 du mois, le nombre de personnes enregistrées à Koro est passé de 1 733 à près de 12 000, soit une moyenne de plus de 1 500 arrivées par jour. Le 31 août, 265 ménages supplémentaires, représentant environ 1 509 personnes, sont venus s’ajouter aux flux précédents. À ces nouveaux arrivés s’additionnent plus de 83 000 réfugiés déjà présents dans la localité, soit quasiment l’équivalent de la population résidente, estimée à 100 400 habitants.

Les réfugiés arrivent souvent sans ressources, contraints d’abandonner leurs biens et leurs champs. Leur survie dépend largement de la solidarité des familles hôtes, elles-mêmes confrontées à une pression inédite sur leurs moyens de subsistance. Les besoins prioritaires sont nombreux : abris, vivres, eau potable, articles d’hygiène, biens ménagers essentiels et accompagnement psychosocial.

Le HCR et ses partenaires tentent d’apporter une réponse, mais les moyens restent très en deçà de la demande. Fin août, des kits comprenant couvertures, lampes solaires, moustiquaires et jerricans ont été distribués à 1 478 ménages sur 1 733 préenregistrés. Toutefois, la crise budgétaire qui touche la plupart des organisations humanitaires limite fortement la continuité des opérations.

Les données recueillies par le HCR soulignent également la fragilité des nouveaux arrivants. Près de 55 % d’entre eux présentent des besoins spécifiques liés à la protection, notamment des femmes exposées aux violences, des enfants non accompagnés, des personnes handicapées et des malades nécessitant une prise en charge régulière. Cette dimension rend l’urgence encore plus pressante et complique la tâche des acteurs humanitaires sur le terrain.

Dans cette ville de la région de Bandiagara, la population locale fait preuve d’une solidarité exemplaire, mais l’équilibre reste précaire. Les autorités multiplient les appels pour éviter une détérioration rapide de la situation. Sans un appui renforcé, des milliers de vies risquent de basculer dans une détresse encore plus profonde, au détriment à la fois des réfugiés et des communautés qui les accueillent.

Guinée : trois morts dans un accident impliquant un convoi militaire malien à Kindia

Un accident de la route survenu le 1er septembre 2025 à Ségueya, dans la préfecture de Kindia, a impliqué un convoi militaire malien transportant des véhicules blindés. Selon les médias guinéens, le porte-char malien a percuté une voiture sur la Route Nationale 1, causant la mort de trois passagers et blessant huit autres, dont un bébé. Le bilan a été confirmé par l’hôpital régional de Kindia, où les victimes ont été admises.

Le convoi, qui venait de quitter le port de Conakry pour rejoindre Bamako, convoyait du matériel militaire destiné au Mali. Après l’accident, chaque véhicule a été inspecté avant que le convoi ne reprenne la route, sous supervision des forces maliennes et des autorités locales.

Les circonstances exactes du drame ne sont pas encore établies. Toutefois, des sources sur place évoquent l’état dégradé de la chaussée et la lourde charge du porte-char comme facteurs probables. Une enquête a été ouverte par les autorités guinéennes afin de déterminer les responsabilités.

Cet accident souligne la vulnérabilité du trafic routier sur l’axe Conakry-Bamako, corridor stratégique pour le transport militaire et commercial entre les deux pays. À Bamako, aucune réaction officielle n’a encore été publiée, mais la confirmation du drame par plusieurs organes de presse guinéens et par l’hôpital de Kindia lui confère une crédibilité difficilement contestable.

Marché financier de l’UMOA : le Mali sollicite à nouveau les investisseurs régionaux

Le gouvernement malien se prépare à lever 25 milliards de francs CFA ce mercredi 3 septembre 2025 sur le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). Cette opération, annoncée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et gérée par l’agence UMOA-Titres, combine des bons et des obligations du Trésor de différentes maturités, reflétant la stratégie de diversification des instruments de financement de l’État.

Selon l’avis d’appel d’offres, l’émission porte sur un Bon assimilable du Trésor (BAT) d’une maturité de 364 jours et trois Obligations assimilables du Trésor (OAT) de 3, 5 et 7 ans. Le montant global recherché est de 25 milliards de FCFA, dont 25 % sont réservés aux soumissions non compétitives destinées aux Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT). Le BAT, d’une valeur nominale unitaire d’un million de FCFA, arrivera à échéance le 2 septembre 2026 avec des intérêts précomptés. Les OAT, quant à elles, affichent des coupons fixes respectifs de 6,15 % pour la maturité 3 ans, 6,35 % pour la maturité 5 ans et 6,45 % pour la maturité 7 ans. Les remboursements sont prévus in fine à la date d’échéance de chaque titre.

Cette émission s’inscrit dans la continuité des opérations menées par le Mali ces derniers mois. En juillet 2025, Bamako avait mobilisé près de 110 milliards de FCFA sur le marché régional, répartis entre 65,15 milliards en BAT et 44,83 milliards en OAT. Les rendements observés au cours de ces adjudications donnaient le ton de la demande des investisseurs : autour de 8 % pour les bons de trésor à un an, de 9 % pour les obligations à trois ans et de 7,6 à 8 % pour les obligations de maturités plus longues. Ces niveaux témoignent d’un appétit marqué mais sélectif pour la dette souveraine malienne.

Plus largement, le marché primaire de l’UMOA connaît en 2025 une activité soutenue. Au 31 juillet, les États membres avaient mobilisé plus de 8 200 milliards de FCFA, avec un taux de couverture moyen supérieur à 230 %. L’encours global de la dette régionale atteignait alors 21 088 milliards de FCFA, dont près de 2 452 milliards pour le seul Mali. Ces chiffres traduisent le rôle croissant du marché régional comme source de financement des budgets nationaux, face à des besoins accrus et à des marges de manœuvre limitées sur les marchés internationaux.

L’opération du 3 septembre représente donc un nouveau test de confiance entre le Mali et ses partenaires financiers régionaux. Le succès de cette levée dépendra du positionnement des investisseurs face aux conditions de marché, marquées par une demande soutenue mais vigilante sur le niveau des rendements. Pour Bamako, il s’agit non seulement de répondre à des impératifs de trésorerie immédiats, mais aussi de maintenir sa crédibilité sur le marché régional, dans un contexte où les équilibres budgétaires restent fragiles.

Écoles fermées : plus de 610 000 enfants privés de classe

Le rapport du Cluster Éducation Mali, publié récemment, dresse la situation des établissements scolaires arrêtée au mois de juin 2025. On y apprend que 2 036 écoles étaient non fonctionnelles, contre 1 984 en 2024, soit une augmentation de 2,62 % en un an.

Cette fermeture prive d’enseignement 610 800 enfants et empêche 12 216 enseignants d’exercer, ce qui correspond à un taux national de fermeture de 20 %.
La répartition régionale met en évidence un contraste marqué entre le sud et le nord du pays. Dans les régions les plus touchées, la majorité des écoles ne fonctionne plus. À Taoudénit, 73 % des établissements sont fermés, soit 120 écoles sur 165, touchant 36 000 élèves. À Kidal, le taux est de 63 % avec 21 900 enfants affectés. À Ménaka et Douentza, près d’une école sur deux est fermée, privant respectivement 43 800 et 84 900 enfants de cours. Bandiagara enregistre 34 % de fermetures, mais détient le chiffre le plus élevé en valeur absolue avec 92 100 élèves concernés. Mopti et Tombouctou affichent chacune plus de 30 % d’écoles fermées, avec près de 80 000 enfants dans chaque région.
Dans les zones où le système éducatif résiste davantage, les chiffres restent néanmoins significatifs. À Ségou, seulement 15 % des écoles sont fermées, mais le nombre d’élèves concernés atteint 88 500, l’un des plus importants du pays. À Koulikoro, le taux est de 18 % pour 31 500 enfants touchés. Dans les cercles de Nara et Koutiala, la proportion est plus limitée, respectivement 10 % et 3 %, avec environ 8 700 enfants affectés dans chacune de ces localités. Sikasso reste la région la moins touchée, avec 1 % d’écoles fermées, soit environ 2 700 élèves.
Le rapport précise qu’au cours du seul mois de mai 2025, quatre écoles supplémentaires ont cessé leurs activités, entraînant la déscolarisation de 1 200 enfants et impactant 24 enseignants.
Ces données confirment que les fermetures d’écoles demeurent un phénomène massif, concentré dans les régions du centre et du nord du pays, avec des répercussions sur des centaines de milliers d’élèves et d’enseignants.

Ségou: le maire de Dogofry, Modibo Kimbiri, assassiné sur l’axe Diabaly–Dogofry

Le maire de Dogofry, Modibo Kimbiri, a été assassiné le samedi 30 août 2025 sur l’axe reliant Diabaly à Dogofry, dans le cercle de Niono, région de Ségou. Son chauffeur a également été tué dans l’attaque menée par des hommes armés.
L’attaque s’est produite dans l’après-midi du 30 août, sur un tronçon situé entre Diabaly et Dogofry, à une quinzaine de kilomètres de Farabougou. Les assaillants ont ouvert le feu sur le véhicule du maire, provoquant la mort immédiate de l’élu et de son chauffeur. L’incident confirme une fois de plus la vulnérabilité de cette route devenue un corridor de violence.
Cet assassinat intervient dans un contexte explosif. Le 19 août 2025, des assaillants affiliés au JNIM – filiale sahélienne d’Al-Qaïda, ont attaqué des positions des Forces armées maliennes (FAMa) à Farabougou et Biriki-Wèrè. Ces attaques ont provoqué une désorganisation de l’outil de défense de la zone et ont marqué une nouvelle étape dans l’emprise des groupes armés sur le centre du Mali.
Depuis 2020, Farabougou vit sous un blocus imposé par des jihadistes. Ce siège, qui avait suscité une large médiatisation à l’époque, s’est renforcé après les événements du 19 août 2025. Les habitants font état d’un contrôle accru du JNIM, limitant sévèrement l’accès aux champs, aux marchés et aux services de base.
L’assassinat du maire de Dogofry illustre la gravité de la situation sécuritaire dans le cercle de Niono. Après le blocus de Farabougou, les attaques répétées contre les FAMa et désormais l’exécution d’un élu local, la région de Ségou s’impose comme l’un des foyers les plus instables du Mali.
Cet acte confirme la stratégie des groupes armés visant à frapper les représentants de l’État, accentuer l’insécurité et démontrer leur contrôle territorial. La disparition de Modibo Kimbiri, figure communale de Dogofry, marque un tournant supplémentaire dans l’enracinement de la violence au cœur du pays.

Énergie solaire : un nouvel élan pour les centres de santé

Publié ce lundi 1er septembre 2025, un rapport de l’IRENA souligne les impacts concrets de l’électrification solaire des centres de santé. Dans des localités comme Bozola, Niaréla et Bagadadji, des installations photovoltaïques rurales améliorent les soins et la conservation des vaccins.

Dans les quartiers populaires de Bamako — Bozola, Niaréla — ainsi qu’à Bagadadji, des Centres de Santé Communautaires (CSCOM) sont désormais équipés de panneaux solaires, offrant une fourniture électrique permanente. Cette alimentation fiable permet des accouchements nocturnes sécurisés, une conservation optimale des vaccins, et une meilleure continuité des soins.

Ces installations solaires réduisent la dépendance aux groupes électrogènes coûteux et sujets aux pannes. Dans un contexte de coupures électriques fréquentes et de crise financière d’Énergie du Mali, ces solutions garantissent une sécurité énergétique essentielle pour les services de santé de base.

Selon le rapport IRENA publié le 1er septembre 2025, l’électrification solaire transforme le quotidien des centres de santé dans tout le pays. Elle facilite un éclairage permanent pour les soins d’urgence, la conservation des vaccins et le fonctionnement des appareils de diagnostic. Le rapport indique qu’il s’agit de solutions durables, rendues possibles grâce à des partenariats entre communautés locales, techniciens formés et acteurs internationaux.

Ce déploiement s’inscrit dans un mouvement plus vaste : selon les données les plus récentes, le Mali compte déjà plus de 130 000 kits solaires installés dans les foyers, écoles, centres de santé, ainsi que 700 installations d’éclairage hors réseau et 400 mini‑réseaux pour les télécommunications et les hôpitaux. Ces chiffres témoignent d’une stratégie nationale ambitieuse en faveur des énergies renouvelables, en complément des projets solaires à grande échelle — comme la centrale photovoltaïque de Ségou (33 MW) et la centrale de Kita (50 MW), déjà opérationnelle depuis avril 2020.

Choguel Kokalla Maïga placé en garde à vue

L’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a été placé en garde à vue, ce mardi 12 août 2025, après avoir été auditionné pour la première fois le 1er août 2025 par la brigade du Pôle national économique et financier. Cette audition s’inscrit dans le cadre d’une enquête sur des allégations de détournement de fonds publics.

Selon le communiqué de son avocat, Me Cheick Oumar Konaré, Maïga a été convoqué pour des confrontations avec certains de ses anciens collaborateurs. Toutefois, ces confrontations n’ont pas eu lieu, et le placement en garde à vue a été notifié en fin de journée.

En plus de l’ex-Premier ministre, plusieurs de ses anciens collaborateurs, dont son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, ainsi que trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature, sont également placés en garde à vue.

Cette mesure fait suite à un rapport du Bureau du Vérificateur général (BVG) qui a révélé des irrégularités financières, notamment des dépenses excessives liées à la gestion du Fonds d’accès universel (AGEFAU) et de la Primature. Maïga est présumé innocent jusqu’à une éventuelle condamnation par les juridictions compétentes.

Décès de Tiébilé Dramé, une figure clé de la transition démocratique

L’ancien ministre des Affaires étrangères et figure de la transition démocratique au Mali, Tiébilé  Dramé est décédé,  ce  mardi 12 août 2025 à Paris, à l’âge de 70 ans. Sa disparition a été confirmée par des sources proches de la famille.

Né le 9 juin 1955 à Nioro-du-Sahel, Tiébilé Dramé s’est engagé politiquement dès sa jeunesse. Militant étudiant dans les années 70, il a participé activement à la lutte contre le régime dictatorial de Moussa Traoré, ce qui lui a valu plusieurs arrestations et un exil. Pendant cette période, il a travaillé pour des organisations internationales comme Amnesty International, se concentrant sur la documentation des violations des droits humains en Afrique de l’Ouest.
De retour au Mali après la chute de Moussa Traoré en 1991, Tiébilé Dramé a occupé divers postes ministériels, dont celui de ministre des Affaires étrangères de 2019 à 2020. Il a aussi fondé le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), un parti politique malien, et a été un acteur majeur de la scène politique malienne, prônant la transparence et la démocratie.
Tiébilé Dramé a été un ardent défenseur de l’alternance politique et de la tenue d’élections libres et transparentes. Ses prises de position sur la politique nationale ont souvent été marquées par un appel à la réconciliation nationale et à l’unité. Il a également soutenu la mise en place de mécanismes solides pour lutter contre la corruption et promouvoir un gouvernement de transparence.
Son décès laisse un vide dans la sphère politique malienne, mais son héritage en tant que défenseur des droits humains et de la démocratie continue d’influencer les débats politiques au Mali. Les détails sur ses funérailles et les cérémonies qui lui seront dédiées seront communiqués ultérieurement par sa famille.

École Hôtelière Chiaka Sidibé : Dix ans d’excellence et de passion au service de l’hôtellerie

En dix années d’existence, l’École Hôtelière Chiaka Sidibé s’est imposée comme une référence incontournable dans la formation des métiers de l’hôtellerie et de la restauration au Mali. Le 7 août 2025, une conférence de presse organisée dans l’enceinte du Grand Hôtel de Bamako a marqué le coup d’envoi des célébrations de cet anniversaire.

Cette conférence de presse de lancement des célébrations des 10 ans de l’EHCS a réuni d’éminentes personnalités du secteur hôtelier, des partenaires fidèles ainsi que des anciens élèves, parents et amis de l’école.
Après la montée des couleurs et l’hymne national, Robert Degla, Directeur de l’École Hôtelière Chiaka Sidibé, a rappelé avec émotion les débuts de cette aventure lancée en 2015. « Il y a dix ans, nous avons ouvert nos portes avec la vision claire de former des jeunes professionnels compétents et passionnés, capables de porter haut les couleurs du Mali dans le secteur de l’hôtellerie », a-t-il déclaré, saluant le chemin parcouru et les centaines de diplômés qui font aujourd’hui la fierté de l’institution, au Mali comme à l’étranger.
Parrain des festivités, Mossadeck Bally, PDG du Groupe Azalaï Hôtels, a quant à lui souligné le sens de cette mission née de sa conviction qu’un secteur touristique fort et compétitif passe par une main-d’œuvre bien formée.
Il a exprimé ses vœux de réussite aux générations passées comme à venir et a remercié l’État pour l’agrément qui a permis à l’école de s’implanter durablement dans le paysage de la formation professionnelle.
L’événement a également été l’occasion d’entendre les témoignages émouvants d’anciennes élèves, à l’image d’Aïcha et Penda Sow, aujourd’hui cadres dans de grands hôtels de la capitale, qui ont affirmé que leur passage à l’EHCS avait été décisif pour leur carrière et leur épanouissement personnel.
L’histoire de l’école, née de l’initiative personnelle de Mossadeck Bally pour combler le déficit de main-d’œuvre qualifiée dans l’hôtellerie et la restauration, s’est construite au fil d’une pédagogie alliant rigueur académique et immersion pratique.
Entre 2015 et 2024, 725 jeunes, dont une majorité de femmes, ont été formés dans les différentes filières que sont la cuisine, le service en salle, la pâtisserie-boulangerie ou encore la gestion de l’hébergement.
Située au cœur du Grand Hôtel Azalaï, l’EHCS a su créer un environnement propice à l’apprentissage et au perfectionnement des gestes et savoir-faire qui font l’excellence de l’hospitalité.
La conférence de presse marque le début d’une série d’événements qui, jusqu’en décembre, feront rayonner l’école au-delà de ses murs, sous le thème évocateur « Célébrons ensemble cette décennie magique ».
Les festivités mettront à l’honneur les anciens élèves, valoriseront les formations et les spécialités culinaires de l’école.
Elles se termineront par une cérémonie de graduation marquant la remise de diplômes aux élèves de l’année 2024.
Mais au-delà de cette rétrospective, c’est vers l’avenir que l’EHCS tourne résolument son regard, avec des projets novateurs comme le lancement à venir d’une formation hybride, en partenariat avec Swisscontact, ou encore un programme destiné aux migrants de retour au pays, élaboré avec l’Organisation Internationale pour les Migrations.
Mohamed Kenouvi

Intelligence artificielle : Entre avantages et limites pour le journaliste

Le recours des professionnels des médias à des robots numériques pour la recherche, le tri, la rédaction d’articles et la génération d’images connaît une expansion fulgurante dans les rédactions. Malgré les opportunités, savoir manier ces outils préserve de nombreux dangers. Tel a été l’objet de réflexion des journalistes, en prélude à la 4e nuit de l’Union Nationale des Journalistes Reporters du Mali (UJRM).

Le Centre International de Conférence de Bamako (CICB) a servi de cadre à cette journée de réflexion organisée par l’UJRM, ce vendredi 08 août 2025. Placée sous le parrainage et la co-animation de M. Salif Sanogo, journaliste, et de M. Yacouba Diarra de Robot Mali, cette rencontre avait pour thème l’apport et les dangers de l’intelligence artificielle dans les rédactions. Selon M. Sanogo, « un article écrit à 15% par l’IA n’est plus un article de journaliste, c’est l’article d’un robot. Certains vont jusqu’à 80% d’usage d’IA au Mali ».

L’usage de l’IA connaît une progression rapide dans tous les secteurs, et particulièrement chez les journalistes. Selon l’enquête « State Of The Media » menée par Cision, 17% des journalistes dans le monde déclaraient utiliser régulièrement l’IA en 2024, 28% de façon occasionnelle, et le reste pas du tout. Ce taux a considérablement augmenté, atteignant 53% en 2025. Les journalistes y recourent principalement pour gagner du temps dans des tâches chronophages : transcription d’interviews ou de contenus audio, recherche documentaire, correction de textes, voire rédaction partielle d’articles. Pour M. Sanogo, utiliser l’IA pour rédiger entièrement un article soulève une question éthique importante.

Face aux risques d’un usage non contrôlé, M. Sanogo rappelle que faire écrire un texte par l’IA comporte plusieurs dangers : celle-ci puise dans des sources multiples sans toujours garantir la fiabilité, ce qui expose à des risques de plagiat, de mésinformation ou de désinformation.

Contrôler l’usage

Nonobstant ses avantages, l’intelligence artificielle a ses limites, puisqu’il faut de l’intelligence humaine pour l’utiliser efficacement. Sans requêtes claires et objectives, elle ne peut produire de résultats pertinents. Pour cela, il est essentiel de former les journalistes à une utilisation maîtrisée de ces outils. Selon le conférencier, « l’intelligence artificielle ne peut pas remplacer l’intelligence humaine ».

Pour sa part, M. Yacouba Diarra, de Robot Mali, après avoir énuméré les apports de l’IA dans le travail journalistique, a expliqué ses limites, notamment son incapacité à reproduire le sens critique et le jugement humain.

Pour contrer les menaces croissantes liées à l’IA, M. Sanogo a lancé un appel à la réflexion sur l’élaboration d’une charte visant à limiter l’usage de l’IA à 15% dans les rédactions, comme cela se fait dans certains pays.

Joseph Amara Dembélé

Café statistique : favoriser la diffusion des données statistiques  

L’Institut National de la Statistique (INSTAT) a organisé le 17 juillet 2025 un « café statistique » à l’intention des représentants des médias. Une trentaine de journalistes et de membres de l’INSTAT ont pris part à ce cadre d’échanges destiné à sensibiliser sur l’utilisation des données statistiques.

Le café statistique de l’INSTAT vise à établir de meilleures relations entre les journalistes et cette structure chargée de la production des données. Ce cadre, qui garantit une meilleure interprétation des données, assure l’efficacité de la communication dans un monde où la diversité des sources ne représente pas qu’une opportunité. Renforcer la culture statistique des journalistes permet une utilisation et une diffusion judicieuses des données produites. L’information statistique est élaborée par des spécialistes sur des questions cruciales, et son utilisation appropriée contribue au débat public. Toutefois, sa diffusion à un large public passe par une maîtrise des concepts, d’où l’intérêt du café statistique.
Améliorer la prise de décision
Les données acquièrent leur pertinence si elles sont utilisées pour la prise de décisions visant à améliorer les conditions de vie des populations, estiment les responsables de l’INSTAT. C’est pourquoi une attention doit être accordée à leur diffusion efficace auprès du public. En effet, une bonne diffusion peut influencer positivement les décisions. Ainsi, dans le domaine de la santé, de l’éducation ou de l’emploi, la publication des « chiffres » peut contribuer à une sensibilisation de masse sur les enjeux et les opportunités dans ces domaines. De plus, créer un cadre d’échanges entre les producteurs et les utilisateurs des données statistiques permet à l’INSTAT d’atteindre ses objectifs. Ces données servent à élaborer, mettre en place, suivre et évaluer les projets de développement, au-delà de l’aide à la décision.
Le cadre d’échange était aussi l’occasion d’offrir une visibilité aux canaux et outils de diffusion de l’INSTAT. Des outils numériques sont à la disposition des étudiants, chercheurs, journalistes ou simples citoyens pour s’informer et participer au débat public. Dans un souci de digitalisation, l’INSTAT procède actuellement à la mise à jour des données dans plusieurs secteurs de développement, comme l’agriculture, l’élevage ou encore le commerce. La finalité de cette démarche est de rendre plus accessibles des données fiables pouvant servir de repères aux utilisateurs.

Ghana : Deux ministres périssent dans un crash d’hélicoptère militaire

Le Ghana est en deuil après le crash tragique d’un hélicoptère militaire qui a coûté la vie à huit personnes, dont deux ministres du gouvernement, ce mercredi dans la matinée.

L’appareil, un hélicoptère Z-9 de la Ghana Air Force, avait décollé de la capitale Accra à destination d’Obuasi, dans la région d’Ashanti, lorsqu’il a disparu des radars quelques minutes après son envol. Selon les autorités, aucun survivant n’a été retrouvé sur les lieux de l’accident.
Parmi les victimes figurent deux membres du gouvernement à savoir le ministre de la Défense, Dr Edward Omane Boamah, et le ministre de l’Environnement, de la Science et de la Technologie, Dr Ibrahim Murtala Mohammed. Le crash a également emporté Dr Samuel Sarpong, vice-président du parti NDC, Alhaji Muniru Mohammed, coordinateur adjoint de la sécurité nationale, et Samuel Aboagye, ancien candidat parlementaire. L’équipage, composé du Squadron Leader Peter Bafemi Anala, du Flying Officer Manaen Twum Ampadu et du Sergeant Ernest Addo Mensah, a également péri.
En réaction à la tragédie, le gouvernement a décrété la mise en berne immédiate des drapeaux sur l’ensemble du territoire. L’agenda officiel du président John Dramani Mahama a été suspendu, tandis qu’une enquête a été lancée pour déterminer les causes exactes de l’accident.
La disparition de ces deux figures majeures du gouvernement, toutes deux récemment nommées à leurs fonctions, suscite une vive émotion au sein de la population et de la classe politique. Plusieurs chefs d’État et représentants de la sous-région ont exprimé leurs condoléances au peuple ghanéen.