Reconstitution des Ressources de l’IDA : Bamako accueille les présidents libérien et sénégalais

Ellen Johnson Sirleaf et Me Abdoulaye Wade sont dans notre capitale pour prendre part aux travaux de la réunion de la 16ème Reconstitution des ressources de l’Association internationale pour le développement (IDA) qui doivent se poursuivre jusqu’au 18 courant. Le premier Ministre Modibo SIDIBE, le Président de l’Assemblée nationale, Dioncounda TRAORE, de nombreux membres du Gouvernement, les officiers supérieurs de Forces Armées et de Sécurité ainsi que des délégations des communautés libérienne et sénégalaise au Mali ont participé au cérémonial d’accueuil. Une rencontre de haute volée En prélude à  cette importante réunion de reconstitution des ressources de l’IDA, le ministre de l’Economie et des Finances, Sanoussi Touré, et le représentant résident de la Banque Mondiale au Mali, Ousmane Diagana, ont co- animé une conférence de presse à  la Maison de la Presse le 14 juin 2010. Au cours de l’échange avec les journalistes, M. Diagana a déclaré que le sommet de Bamako allait se dérouler en trois séquences. Une première qui sera consacrée à  la rencontre entre les leaders d’opinions des pays qui reçoivent l’aide et les représentants des Etats donateurs. La deuxième séquence sera consacrée à  une visite de terrain qui va permettre aux représentants des pays donateurs de discuter directement avec les populations à  la base. Et la troisième séquence, quant à  elle, sera consacrée à  la réunion de reconstitution. Pour sa part, le ministre de l’Economie et des Finances s’est félicité du choix de notre pays pour abriter cette rencontre. Monsieur Sanoussi TOURE a déclaré que le Mali abrite cette rencontre au nom de l’Afrique. Selon lui, ce choix se justifie par la qualité des institutions maliennes et la reconnaissance de la gestion macro-économique du pays. l’IDA est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète, en accordant des dons et des prêts sans intérêt destinés à  financer des programmes de nature à  stimuler la croissance économique, à  atténuer les inégalités et à  améliorer les conditions de vie des populations. l’action de l’IDA complète celle de l’autre guichet de prêt de la Banque mondiale—la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD)—qui fournit aux pays à  revenu intermédiaire des services de conseil et des capitaux pour financer leurs dépenses d’équipement. La BIRD et l’IDA partagent le même personnel et le même siège et évaluent les projets suivant les mêmes normes.

Dakar : Inauguration du monument de la Renaissance, les Sénégalais divisés

Face à  la plage ensoleillée de Ouakam, parsemée de barques aux couleurs vives, l’océan Atlantique est en colère. Pas autant que Momar Faye, un pêcheur qui répare son filet à  l’ombre de la halle aux poissons. « J’ai comparé le prix de la statue à  mon gain quotidien, et ça m’a fait mal. Le président a dépensé 15 milliards de francs CFA (23 millions d’euros), moi j’encaisse 1 000 francs (1,5 euro) par jour. Il ferait mieux d’aider les gens à  vivre. » Un peu plus haut, sur une colline volcanique, surgit la masse colossale du monument de la Renaissance africaine. Le président sénégalais Abdoulaye Wade devait l’inaugurer, samedi 3 avril, en présence d’une vingtaine de chefs d’Etat africains et du numéro deux de la Corée du Nord, dont le pays a assuré la construction de la statue dans le style néostalinien le plus pesant. Nicolas Sarkozy a décliné l’invitation ; Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur, devait représenter la France Le monument de la controverse Les Sénégalais, volontiers caustiques, n’ont pas tardé à  imaginer que l’homme de bronze de 50 mètres de haut portant un enfant sur son biceps et tirant par la taille une femme vers un avenir radieux figurait leur président, son épouse et leur fils Karim, qui rêve de succéder à  son père. Officiellement, le trio est porteur d’un tout autre message : « L’Afrique émerge de l’obscurité et regarde audacieusement vers l’Occident pour initier un nouveau dialogue, après des siècles d’esclavage et de colonisation », résume Bemba Ndiaye, porte-parole du président Wade. « Fantasme de mégalomane » Le mastodonte, doté d’un ascenseur intérieur, est destiné à  attirer les touristes. Mais le montage opaque qui a permis de le financer suscite le trouble. Le colosse a été réalisé moyennant la cession par l’Etat à  une société immobilière de vastes terrains dont la valeur réelle est évaluée par l’opposition à  trois fois son prix. La revendication par le président Wade de 35 % des revenus attendus du monument, au titre de la propriété intellectuelle de la statue, qu’il dit avoir conçue, a alimenté les accusations. Fantasme de mégalomane « O๠a-t-on vu un président en affaires avec son propre pays ? », raille Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général du Parti socialiste, un des principaux opposants, qui considère le monument comme « un fantasme de mégalomane financé par la dilapidation du patrimoine national », et appelait, samedi, à  une manifestation. Même si le pagne de la femme géante a été allongé par rapport au projet, des imams ont estimé que pareille représentation heurtait l’islam. « Un monument de mécréant, un tapage contre la religion musulmane », tonne l’un d’eux dans le quotidien L’Observateur. Censée symboliser l’unité africaine, la statue divise la société sénégalaise. Wade se défend Répondant à  ses détracteurs, M. Wade a mis le feu aux poudres en leur demandant, en décembre 2009, pourquoi ils ne s’offusquaient pas des statues du Christ présentes dans les églises. « Des gens adorent le Christ qui n’est pas Dieu », a-t-il dit avant de s’excuser. Au pied de la statue, dans ce quartier presque campagnard de Dakar o๠est née Ségolène Royal, l’indifférence et la raillerie le disputent à  la satisfaction. « C’est une bénédiction », tranche Youssou Ndoye, chef coutumier, évoquant les emplois générés par le monument. « A l’époque o๠on construisait la tour Eiffel, beaucoup de Français n’avaient pas à  manger », assure-t-il. Pour l’heure, le chef est préoccupé par les accidents de la route qui se multiplient à  Ouakam depuis la construction de la statue, témoignant, selon lui, du réveil de Leuk Daour, le génie de Dakar. Pour l’apaiser, un boeuf noir a été sacrifié jeudi.

Mali/Sénégal : Les travaux du pont de la Falémé lancés !

Le week end dernier, les présidents maliens et sénégalais, ont la première pierre pour la construction du pont de la Falémé(Kayes). Les travaux de construction du futur pont de la Falémé, situé dans la région de Kayes, zone frontière avec le Sénégal, a débuté depuis quelques mois. Le niveau d’exécution étant à  environ 12%. C’’est donc une pose de première pierre symbolique qui a été exécuté par les deux chefs d’Etats. Ce pont relie nos deux pays avec d’une part Kéniéba (Mali) et d’autre part Saraya (Sénégal). Le Sénégalais Abdoulaye Wade et le malien Amadou Toumani Touré ont réaffirmés leurs fermes engagements pour la consolidation des liens entre les deux peuples. 6 Milliards de francs, coût du projet Le coût global du pont s’élève à  6 milliards de FCFA et est financé par le Japon, représenté par l’agence japonaise de coopération internationale (JICA), la banque ouest africaine de développement (BOAD) et l’union européenne. l’ouvrage dénommé « pont de la solidarité » mesurera 274,3m de long et 10,5m de large, avec deux voies de part et d’autre ; En plus d’un trottoir de 1,5m pour les piétons. Signalons que ce pont est une des nombreuses réalisations entreprises par les pays membres de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), dans le souci de faciliter la libre circulation des personnes et des biens de l’espace. Le président malien précise que « la réalisation de ce pont est la continuité de la volonté affichée de nos pays, pour ouvrir le corridor Dakar-Bamako par le sud, afin de booster le commerce transfrontalier». Les travaux de construction devront s’achever le 31 octobre 2011, selon le ministère malien de l’équipement et des transports. Relance du chemin de fer Dakar-Bamako Le chemin de fer entre le Mali et le Sénégal date de temps immémoriaux. Cependant ces dernières années, la voie ferroviaire sur cet axe connait d’énormes problèmes. C’’est donc face à  cette désastreuse situation, que les deux Etats ont jugé urgeant de faire le nécessaire pour rétablir le chemin de fer. Wade indique « nous avons décidé de construire un véritable chemin de fer sur un écartement standard qui est celui de l’Europe, avec de grands wagons qui vont pouvoir transporter des marchandises de Dakar à  Bamako et à  Ouagadougou. » La question de la réhabilitation du chemin de fer a été abordée en marge du lancement des travaux de construction par les deux chefs d’Etats.

L’Afrique se mobilise pour les sinistrés d’Haïti

De nombreux messages de soutien Face à  des circonstances qui exigent un effort majeur de la part des se­cours et de la communauté internationale, les dirigeants africains ont été extrêmement sensibles à  l’ampleur de la catastrophe qui endeuille toute la nation Haà¯tienne. Le Cameroun fait partie d’un des premiers pays à  avoir manifesté son soutien au peuple Haà¯tien et à  ses dirigeants, à  travers une correspondance du chef de l’Etat Paul Biya. Selon Emmanuel Kedja, coordonnateur des affaires juridiques d’une des administrations onusienne à  Haà¯ti, 11 membres de forces de polices onusiennes de nationalité camerounaise en poste ont survécu au séisme. Ils se sont selon une source contactée sur place, mis au service de la collectivité pour secourir des personnes avec d’autres survivants. Le président de Maurice a fait part de son soutien. Au Togo Faure Gnassingbé, a adressé jeudi un message de condoléances à  son homologue haà¯tien René Préval. Malgré la faiblesse de nos moyens, nous ferons tout ce qui est possible pour aider Haà¯ti et ses habitants, a assuré le président du Togo à  la sortie d’un conseil de ministre Gabon, Maroc et Afrique du sud Mais le premier geste humanitaire concret de l’Afrique est parti de l’Afrique du sud. – Le gouvernement de Jacob Zuma coordonne les opérations de secours à  Haà¯ti à  travers le Centre national de gestion des catastrophes (NDMC) et Rescue South Africa (RSA), une équipe composée de volontaires spécialistes de la réaction d’urgence des services publics et privés d’urgence, Selon le ministère des Affaires étrangères, qui en a fait l’annonce vendredi, l’équipe pluridisciplinaire du RSA comprend des sauveteurs spécialisés, des médecins et auxiliaires médicaux spécialisés en traumatologie, des unités de recherche canines K9, des spécialistes du génie civil, de la chimie et de la sécurité. Autre marque de soutient, Le gouvernement gabonais a décidé pour sa part d’octroyer en urgence à  Haà¯ti une aide de un million de dollars US (près de 500 millions de FCFA), pour dit le conseil des ministres soutenir un peuple frère. De son côté, le roi du Maroc, Mohammed VI, a donné 1 million de dollars et 15 tonnes d’aliments et des médicaments. L’aide marocaine a été embarquée dans un cargo qui a quitté le Maroc à  destination d’Haà¯ti, le 16 janvier 2010. Le Sénégal offre un retour au pays natal Le geste fort est venu d’Abdoulaye Wade. Le président du Sénégal a offert de favoriser l’établissement d’Haà¯tiens en Afrique en raison de la « récurrence des calamités qui s’abattent sur Haà¯ti ». Dans une entrevue à  France-Info, le 17 janvier, M. Wade a suggéré d’offrir des terres aux Haà¯tiens, dont les ancêtres étaient des esclaves déportés. Tout un symbole. Le Sénégal se caractérise par le lourd patrimoine historique de point de départ des esclaves pour le nouveau monde, du temps de la dure période de l’esclavage. Ils n’ont pas choisi d’aller dans cette à®le et ce ne serait pas la première fois que des anciens esclaves ou leurs descendants soient ramenés en Afrique. C’est le cas du Liberia, o๠ils ont dû s’intégrer à  la population locale pour former aujourd’hui la nation libérienne, a affirmé Wade, en ajoutant notre devoir, c’est de leur reconnaà®tre le droit de revenir sur la terre de leurs ancêtres. Une initiative que lui-même reconnait difficile à  mettre en place. Maintenant, le problème est de savoir comment et qui va supporter tous ces frais, a-t-il déclaré, rappelant la responsabilité historique des pays européens opposés au principe de la réparation, dans la déportation d’Africains réduits en esclavage aux Amériques, Le tremblement de terre, a causé de nombreuses victimes, morts et blessés. Nous estimons qu’il y aura entre 100 000 et 200 000 morts en tout, même si nous ne connaà®trons jamais le chiffre exact, a déclaré le 15 janvier au soir, le ministre Paul Antoine Bien-Aimé. Haà¯ti est l’un des pays les plus pauvres de la planète.

Environnement : une muraille pour coloniser le désert…

Planter des arbres de Dakar à  Djibouti, aménager des bassins de rétention d’eau pour faciliter l’arrosage des plantes et le jardinage en zones arides, voilà  l’idée qui se cache derrière la grande muraille verte (GMV) C’’est à  Bamako qu’a germé l’idée de réhabilitation de l’environnement dans le sahel. C’’était lors d’échanges amicaux entre les Présidents Abdoulaye Wade du Sénégal et Olesegun Obasanjo du Nigeria. Mais avec le temps, C’’est devenu la réponse commune des pays de la CEN- SAD face au réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement. Convaincu, le Président Wade a plaidé auprès de ses homologues de la sous région pour matérialiser son projet. Aujourd’hui, 11 pays ont adhéré à  la Grande Muraille Verte. Ces pays ont la volonté de contribuer au programme. Mais il se pose un problème de financement. Pour résoudre cette problématique l’initiateur du projet est revenu avec une nouvelle proposition dans la capitale malienne. Histoire de rendre à  César ce qui lui appartient. Il sera créé une agence nationale de la GMV dans chaque pays. La convention portant signature de l’agence panafricaine a été élaborée et signer mardi à  Bamako. Les nouvelles structures contribueront à  la mobilisation de ressources financières. Dans ce sens, un pas est franchi. Le Directeur Général de la FAO, le sénégalais Jaques Diouf a promis tout son soutien au projet de protection de l’environnement. Il a d’ailleurs rappelé quelques interventions de la FAO dans ce secteur. l’institution onusienne a injecté plus de 14 millions de dollars dans la plantation de palmiers dattiers dans 7 pays membres de la GMV. En 2003 et 2004, la FAO a aussi appuyé la plantation d’eucalyptus à  hauteur de 648 000 de dollars. « Le partenariat se poursuivra avec les pays d’Afrique », a affirmé M. Diouf. Un mur pour coloniser le désert Sahélisation, savanisation et désertification, ce sont les noms génériques pour désormais désigner la dégradation de l’environnement en Afrique. l’ampleur et la forte extension géographique de ces phénomènes (dégradation des ressources naturelles), sont des inquiétudes à  l’échelle continentale. D’immenses surfaces cultivables sont dégradées. Les écosystèmes sont perturbés. Et les conséquences (la famine et la disparition de plusieurs espèces animales et végétales, l’avancée du désert) affectent la vie quotidienne des hommes. Dans la bande sahélienne au sud du Sahara, le problème se pose avec plus d’inquiétude. Le Président Abdoulaye Wade a donc défendu mardi son projet de la Grande Muraille. « Ne dites pas que mon projet est farfelu, je sais qu’il est scientifiquement faisable », ce sont les propres propos du Président sénégalais. « Si on développe l’idée, dans quelques années, on changera la vie des populations », a-t-il expliqué. Dans sa conception des choses, il faut reverdir le sahel, pousser le désert par la plantation d’espèces végétales qui résistent à  la sécheresse et inciter les populations à  s’installer progressivement dans les localités aujourd’hui abandonnées à  cause des conditions de vie difficiles. Cela passe forcement par la réalisation de forage, le reboisement et l’attribution de parcelles à  toutes les personnes qui auront contribué à  la plantation de plans. « Nous ne réussirons pas si nous n’associons pas les populations », a mis en garde le président Wade.