Rentrée Solennelle de l’AMA-CESTI : Décryptage des enjeux migratoires et climatiques

Le samedi 21 décembre 2024, la Maison de la Presse de Bamako a accueilli la rentrée solennelle de l’Amicale des Anciens Étudiants et Stagiaires Maliens du CESTI de Dakar (AMA-CESTI). Cet événement, placé sous le thème « Migrations, Genre et Changements climatiques : comment construire et diffuser une bonne information ? », a rassemblé experts, journalistes, chercheurs et acteurs institutionnels pour aborder des défis mondiaux à travers le prisme des médias.

Le thème expose l’interconnexion entre migrations, changements climatiques et genre, révélant des enjeux à la fois globaux et locaux. Les perturbations climatiques exacerbent les migrations, touchant particulièrement les femmes, souvent les plus vulnérables dans les contextes de crises économiques et sociales. Face à cette situation, il a été reconnu le rôle stratégique des médias pour sensibiliser, déconstruire les préjugés et influencer les politiques publiques.
Dans son mot de bienvenue, le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté a félicité l’AMA-CESTI pour le choix de ce thème important. Avant d’appeler les journalistes à s’impliquer davantage sur cette question d’actualité. De son côté, le président de L’AMA-CESTI, Tiégoum Boubèye Maïga a insisté sur la responsabilité des journalistes dans la production d’une information véridique et stratégique pour atténuer les effets des migrations illégales et du changement climatique. Il a rappelé l’importance de la formation continue pour les professionnels de l’information.
« Les migrations sont une tragédie humaine qui ne peut être abordée sans un traitement rigoureux et professionnel de l’information. Les journalistes doivent être des vecteurs de sensibilisation et des acteurs du changement pour encourager des réponses appropriées » a-t-il encouragé.
Pour sa part, le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a mis en avant des chiffres marquants pour contextualiser les enjeux migratoires. Selon les Nations Unies, sur les 281 millions de migrants internationaux dans le monde, 36 millions sont africains, mais 80 % de ces migrations africaines se font à l’intérieur du continent. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération renforcée entre les États africains et les médias pour une gestion humaine et efficace des flux migratoires.
« Les migrations, loin d’être une fuite massive vers l’Europe comme certains l’imaginent, sont principalement internes au continent africain. Cette réalité mérite une couverture médiatique équilibrée pour déconstruire les perceptions erronées. Les médias sont essentiels pour alerter sur les causes réelles des migrations, notamment les effets des changements climatiques » a relevé le ministre.
Deux figures majeures ont enrichi les discussions :
Siratigui Traoré, ancien journaliste à l’ORTM, a souligné l’importance des médias pour fournir des informations équilibrées, notamment pour prévenir les migrations forcées liées à des crises économiques ou climatiques.
Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré, spécialiste des questions de genre, a exposé les répercussions des changements climatiques sur les femmes, appelant à inclure leurs voix dans les récits médiatiques.
Les échanges ont porté sur plusieurs axes importants. Ainsi, un accent a été mis sur l’importance de produire une information journalistique rigoureuse pour déconstruire les stéréotypes et sensibiliser sur les véritables causes des migrations.
Le rôle des médias dans la mobilisation des décideurs et des communautés autour des enjeux climatiques et migratoires à également été souligné. Il en est de même pour la nécessité d’une synergie entre les gouvernements, les ONG et les médias pour renforcer la résilience des populations vulnérables.
Tous les intervenants ont insisté sur l’urgence d’une action collective. Le président de l’AMA-CESTI a exhorté les journalistes à collaborer avec les institutions publiques et les organisations internationales pour promouvoir des politiques adaptées aux défis migratoires et climatiques. Le ministre, quant à lui, a souligné que les migrations ne sont pas un problème à résoudre mais une réalité à gérer de manière humaine et stratégique.
Cette rentrée solennelle de l’AMA-CESTI a ouvert la voie à un journalisme plus engagé et inclusif, capable de répondre aux défis complexes de notre époque. En articulant migrations, genre et climat, cet événement a dévoilé le rôle majeur des médias pour construire un avenir durable, où l’information devient un levier de changement. AMA-CESTI réitère son engagement à accompagner les professionnels des médias dans cette mission essentielle pour le développement durable et la justice sociale.

CHAN 2025 : La Mauritanie bat le Mali à l’aller, un match retour décisif à Bamako

Les Mourabitounes de Mauritanie ont pris une option sérieuse pour la qualification au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2025 en battant les Aigles locaux du Mali sur le score de 1-0, ce dimanche 22 décembre 2024.

Cette rencontre, disputée à Nouakchott, a mis en lumière une équipe mauritanienne solide et opportuniste, qui a su tirer profit de son avantage à domicile pour prendre l’ascendant dans cette double confrontation.

Le match retour, prévu le dimanche 29 décembre 2024, se tiendra au Stade du 26 mars à Bamako. Ce rendez-vous est d’une importance capitale pour les Aigles du Mali, qui devront impérativement s’imposer avec au moins deux buts d’écart pour renverser la situation et décrocher leur ticket pour la phase finale du CHAN 2025. Une victoire 1-0 en leur faveur entraînerait une séance de tirs au but, ajoutant une pression supplémentaire aux joueurs et à l’encadrement technique.
L’édition 2025 du CHAN se déroulera pour la première fois dans trois pays : le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Prévue du 1ᵉʳ au 28 février 2025, cette compétition réservée exclusivement aux joueurs évoluant dans leurs championnats nationaux représente une opportunité unique de briller sur la scène continentale. Pour les Aigles du Mali, ce serait également l’occasion de redorer leur blason après un début de campagne compliqué.
Un défi de taille pour les Aigles
Le Mali devra se montrer efficace et discipliné pour renverser la situation face à une équipe mauritanienne déterminée et bien organisée. Les supporters maliens, connus pour leur ferveur, seront sans aucun doute au rendez-vous pour pousser leur équipe à la victoire dans ce match décisif.
Le duel du 29 décembre s’annonce comme un moment intense de football pour ces deux nations ouest-africaines, où l’honneur et une place parmi les meilleures équipes du continent sont en jeu.

AES vs CEDEAO : Refus du délai, alerte maximale et rappel des tensions au Sommet d’Abuja

Ce dimanche 22 décembre 2024, le Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES) a diffusé un communiqué ferme et sans concession, lu au journal de 20 heures sur la télévision nationale malienne. Cette déclaration, portée par le Général Assimi Goïta, président de l’AES, rejette catégoriquement la proposition de la CEDEAO de prolonger de six mois le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

Selon l’AES, cette décision est perçue comme une « tentative de déstabilisation orchestrée par des puissances néocoloniales, notamment la France, appuyées par certains États membres de la CEDEAO ». En réponse, l’AES a décrété une mise en alerte maximale de ses forces de défense et de sécurité et a appelé à la vigilance accrue des populations.

Le sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu le 15 décembre 2024 à Abuja, avait marqué une étape clé dans la gestion des relations tendues avec les trois pays membres de l’AES. Lors de cette rencontre, les chefs d’État de la CEDEAO ont décidé d’acter le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger, prévu initialement pour le 29 janvier 2024, tout en proposant une période de six mois supplémentaires, jusqu’en juillet 2024, pour définir les modalités pratiques de ce départ. Cette décision visait à explorer une éventuelle réintégration de ces États tout en permettant à la CEDEAO de mieux préparer la transition, notamment à travers la délocalisation de ses bureaux et la réorganisation institutionnelle. Toutefois, cette proposition a été rejetée catégoriquement par l’AES.
Dans son communiqué, l’AES a réaffirmé le caractère irréversible et immédiat du retrait de ses membres de la CEDEAO, qualifiant la prolongation de six mois de « tentative dilatoire ». Selon les dirigeants de l’AES, cette décision aurait pour but de permettre aux puissances étrangères, notamment la France, de renforcer des stratégies de déstabilisation dans la région. L’AES accuse également certains dirigeants de la CEDEAO d’être manipulés par des agendas étrangers, sapant ainsi les efforts de souveraineté et d’intégration régionale que la Confédération des États du Sahel entend incarner.
En réponse à cette situation, l’AES a pris des décisions sécuritaires d’envergure. Les forces armées des trois pays membres ont été placées en état d’alerte maximale pour contrer toute menace, qu’elle soit interne ou externe. L’AES a également annoncé la mise en place d’un théâtre unique d’opérations militaires couvrant l’ensemble de l’espace confédéral, ce qui permet une coordination renforcée face aux défis sécuritaires communs, tout en maintenant les opérations militaires nationales. Par ailleurs, un appel a été lancé aux populations pour redoubler de vigilance et collaborer étroitement avec les forces de sécurité. Elles sont invitées à signaler tout comportement suspect et à rejeter catégoriquement toute tentative d’enrôlement dans des groupes terroristes.
Le communiqué de l’AES accuse ouvertement la France de dissimuler ses ambitions néocoloniales derrière la fermeture apparente de certaines bases militaires. Selon l’AES, ces bases seraient remplacées par des dispositifs plus discrets mais tout aussi opérationnels. L’AES dénonce également un soutien logistique et financier apporté à des groupes armés dans des zones frontalières sensibles, notamment entre le Niger et le Nigeria, le Niger et le Bénin, ainsi que le Burkina Faso et le Bénin. Ces activités viseraient à alimenter une instabilité régionale, compromettant ainsi les efforts sécuritaires de l’AES.
Incident diplomatique entre le Niger et le Nigeria
La situation s’est également tendue sur le plan diplomatique, notamment entre le Niger et le Nigeria. Récemment, le ministre des Affaires étrangères du Niger a convoqué la chargée d’affaires de l’ambassade du Nigeria à Niamey pour protester contre l’installation présumée de bases militaires étrangères à la frontière entre les deux pays. L’AES soupçonne que ces installations pourraient servir de plateforme pour des actions visant à déstabiliser la région et compromettre la souveraineté du Niger.
Les tensions entre l’AES et la CEDEAO démontrent des divergences profondes sur les questions de souveraineté et de gouvernance régionale. Alors que la CEDEAO cherche à préserver son intégrité et son influence dans la région, l’AES entend s’affirmer comme une entité souveraine et indépendante, rejetant toute ingérence étrangère. Toutefois, cette crise risque d’avoir des répercussions majeures sur la stabilité régionale, notamment dans la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires.
À l’approche de l’échéance de janvier 2025, les tensions entre l’AES et la CEDEAO semblent s’aggraver, laissant peu de place à un compromis. L’AES, forte de sa dynamique souverainiste, devra relever des défis sécuritaires et diplomatiques de taille, tandis que la CEDEAO devra ajuster ses stratégies pour éviter une escalade régionale. La stabilité et la paix au Sahel restent suspendues à l’issue de cette confrontation entre deux visions diamétralement opposées de l’avenir de la région.

AIPMK : Pose de la première pierre de la nouvelle Tour de contrôle moderne et du Bloc Technique

Le Premier ministre a présidé le samedi 21 décembre, une cérémonie consacrée à la pose de la première pierre de la nouvelle Tour de contrôle moderne et du Bloc Technique de l’Aéroport international Président Modibo KEITA Sénou. Cet événement a également marqué l’inauguration officielle de la nouvelle Base de sauvetage et de lutte contre l’incendie (SLI).

Plusieurs membres du Gouvernement ainsi que le Directeur général de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) étaient présents, témoignant de l’importance de ces projets pour le renforcement de la sûreté et de la sécurité aériennes au Mali.
Le coût de la construction de la Tour de contrôle et du Bloc technique s’élève à 4,45 milliards de francs CFA, avec un délai d’exécution de 30 mois. Quant à la nouvelle caserne des pompiers, elle représente un investissement supplémentaire de plus de 1,3 milliard de francs CFA. Ces infrastructures ambitieuses s’inscrivent dans une vision globale de modernisation et de développement de l’aéroport, considéré comme une infrastructure stratégique pour le pays.
Dans son discours, Mme Dembélé Madina Sissoko, Ministre des Transports et des Infrastructures, a détaillé les caractéristiques de ces nouvelles installations. La Tour de contrôle, construite sur une structure de R+7, abritera des services de navigation aérienne et de veille météorologique. Le Bloc technique, quant à lui, conçu en R+2, regroupera les services techniques de la Représentation de l’ASECNA, optimisant ainsi les opérations de maintenance et de supervision.
Le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, a souligné l’importance stratégique de ces projets pour la sécurité et la sûreté aérienne au Mali. Interrogé par la presse, il a rappelé que ces réalisations interviennent dans un contexte national marqué par des défis sécuritaires et économiques majeurs. « Ces infrastructures sont le fruit de l’engagement des autorités maliennes à offrir un cadre de travail moderne et approprié, garantissant ainsi des services de qualité en navigation aérienne et météorologie, » a-t-il déclaré.
Cet effort d’investissement est d’autant plus significatif qu’il a été réalisé en partenariat avec l’ASECNA, organisme régional jouant un rôle central dans la sécurité et la gestion du trafic aérien en Afrique. Le Directeur général de l’ASECNA a également pris la parole pour féliciter les autorités maliennes pour leur vision et leur détermination.
La construction de ces infrastructures marque une étape majeure dans le processus de modernisation de l’aéroport international Président Modibo KEITA Sénou, porte d’entrée principale du Mali. Ce projet renforce non seulement la capacité opérationnelle de l’aéroport, mais positionne également le Mali comme un acteur crédible et engagé dans le domaine du transport aérien.
Avec un délai de réalisation ambitieux et une implication forte des partenaires techniques et financiers, cette initiative est une promesse d’avenir pour le secteur aérien malien.
La modernisation de l’aéroport Président Modibo KEITA Sénou, véritable porte d’entrée économique et diplomatique du pays, s’inscrit ainsi dans une dynamique de progrès et de résilience face aux défis.

5e congrès ordinaire de l’URD : Un nouveau Bureau exécutif et des réformes pour renforcer la présence politique

L’Union pour la République et la Démocratie (URD) a organisé son 5ᵉ congrès ordinaire au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), le samedi 21 décembre 2024. Ces Assises ont rassemblé des délégués venus de toutes les régions du Mali, témoignant de la vitalité et de l’engagement des militants du parti. 

Plus de 1 300 délégués étaient présents et la salle principale, pleine à craquer, a obligé les organisateurs à installer des écrans géants pour accueillir les nombreux militants restés à l’extérieur.
Lors de ce congrès, un Bureau Exécutif National (BEN) consensuel de plus de 300 membres a été mis en place pour un mandat de cinq ans. Gouagnon Coulibaly, président sortant, a été reconduit à l’unanimité, consolidant ainsi son leadership et la confiance que lui accordent les membres du parti. Par ailleurs, Abass Diallo, acteur clé dans la fondation de l’URD en 2003 et fidèle collaborateur de feu Soumaïla Cissé, a été reconduit à la commission des finances, poste qu’il occupe depuis la création du parti.
Les délégués ont approuvé des amendements aux statuts et au règlement intérieur de l’URD, visant à adapter le fonctionnement du parti à la nouvelle réorganisation territoriale et administrative du pays. Désormais, l’URD compte 166 sections à l’intérieur du pays et 44 sections à l’extérieur, renforçant ainsi sa présence territoriale. Ces modifications reflètent la volonté de l’URD de rester en phase avec les évolutions institutionnelles du Mali.
Appel à la cohésion nationale et à la réconciliation
Dans son discours, Gouagnon Coulibaly a salué les avancées de la Transition malienne, notamment l’adoption d’une nouvelle Constitution et la création de l’Alliance des États du Sahel. Il a également plaidé pour la libération des détenus politiques et le retour des exilés, soulignant l’importance de l’apaisement du climat socio-politique pour le développement harmonieux du pays. Ce 5ᵉ congrès, placé sous le thème « L’URD pour la paix, la prospérité, le renouveau politique et social du Mali », a également réuni plusieurs partis politiques amis, témoignant de la reconnaissance et du respect qu’inspire l’URD au-delà de ses rangs.
Préparation des échéances électorales
Le congrès a défini une feuille de route stratégique en vue des prochaines élections générales. L’URD ambitionne de présenter des candidats compétitifs et de jouer un rôle déterminant sur l’échiquier politique national, réaffirmant ainsi son engagement en faveur de la démocratie et du progrès social. Cette ambition s’inscrit dans la continuité des victoires électorales obtenues grâce au leadership de feu Soumaïla Cissé et au travail acharné des figures majeures du parti, dont Abass Diallo.
Depuis le décès de son leader charismatique, Soumaïla Cissé, en décembre 2020 des suites du COVID-19, l’URD a traversé une période de bouleversements. Cissé, ancien chef de file de l’opposition malienne, avait été enlevé le 25 mars 2020 par des groupes armés alors qu’il faisait campagne pour les élections législatives dans la région de Tombouctou. Il avait été libéré le 6 octobre 2020, après plus de six mois de captivité.
Sa disparition a laissé un vide au sein du parti, entraînant des départs de figures influentes mécontentes de la nouvelle orientation prise par l’URD. Cependant, le 5ᵉ congrès ordinaire a prouvé la résilience du parti. Sous la direction de leaders comme Gouagnon Coulibaly et Abass Diallo, l’URD a maintenu la cohésion et l’unité de ses rangs, malgré les divisions et les convoitises.
Abass Diallo, homme de confiance de feu Soumaïla Cissé, a particulièrement contribué à préserver l’héritage de ce dernier et à conduire le parti à travers ces défis. Sa rigueur, sa fidélité et son sens des responsabilités ont permis de consolider les acquis de l’URD et de lui assurer une place de premier plan sur l’échiquier politique national.
Ce congrès marque une étape importante dans la refondation de l’URD, qui aspire à renforcer sa position sur la scène politique malienne et à contribuer activement à la consolidation de la démocratie et de la paix dans le pays.

 

Ségou : Commémoration de la Journée internationale des migrants 2024

La salle de conférence de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Ségou a accueilli, le jeudi 19 décembre, le lancement officiel de la Journée Internationale des Migrants, édition 2024.

Pour la circonstance, le présidium était occupé par le Premier Ministre le Général de Division Abdoulaye Maïga, le ministre des Maliens établis à l’Exterieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher.
L’événement a réuni les autorités administratives et communales de Ségou, des représentants des partenaires techniques et financiers, des services techniques, des organisations de la société civile, des notables et d’autres personnalités de la région.
Le thème retenu pour cette édition est : « Migrations, Genre et Changements climatiques : quelle protection pour les personnes en mobilité ? ». Ce thème met l’accent sur la protection des migrants, particulièrement les populations vulnérables, dans un contexte mondial marqué par les changements climatiques.
D’après l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 30 000 migrants ont perdu la vie ou disparu au cours des dix dernières années en tentant de rejoindre l’Europe, avec 8 606 décès enregistrés en 2023 et 6 997 en 2024.
Le Ministère des Maliens Établis à l’Extérieur, en collaboration avec l’OIM, a mis en œuvre des mesures pour réduire les impacts de la migration irrégulière. Ces efforts ont permis le retour volontaire et digne de plus de 44 000 Maliens au cours des dernières années, dont 9 000 en 2024, ainsi que la réinsertion socio-économique de 33 000 personnes.

Agansi Awards: 10 artistes plasticiens primés lors de la 1ère édition

La première édition des Agansi Awards, une cérémonie de récompense en l’honneur des artistes plasticiens, s’est déroulée le 14 décembre 2024 au complexe culturel Blonba de Bamako.

Au total, 25 prix ont été décernés à des artistes plasticiens et à d’autres acteurs de la culture malienne. Parmi ces artistes, 10 proviennent du programme « Les artistes de Agansi ».
Le programme « Les artistes de Agansi », lancé en 2021, consiste à offrir des opportunités de renforcement des capacités et de suivi des artistes plasticiens. À la suite d’un appel à candidatures, ces 10 artistes ont été retenus et ont bénéficié de résidences de création, d’ateliers thématiques, ainsi que d’une campagne digitale pour leur donner de la visibilité.
Cette soirée des Awards, qui clôturait ce programme en cours depuis 3 ans, a également été l’occasion pour la plateforme Agansi de décerner des attestations de reconnaissance à l’ancienne génération d’artistes plasticiens du Mali, ainsi qu’à ses différents partenaires.
« Nous avons constaté que les plasticiens sont de grands travailleurs, mais malheureusement, ils ne sont pas connus. Les initiatives que nous portons à Agansi consistent à mettre en lumière les arts plastiques, à offrir des opportunités de renforcement des capacités et de suivi des artistes plasticiens », a souligné Massira Touré, promotrice de la plateforme Agansi.
Agansi est une plateforme de diffusion pour la production, la commercialisation, la distribution et la conservation des œuvres des créateurs d’arts plastiques. Elle met l’accent sur les artistes d’Afrique en général et du Mali en particulier.
Mohamed Kenouvi

Afrique de l’Ouest et le Sahel: le dernier rapport de l’ONU appelle à une réponse urgente et coordonnée

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a reçu ce vendredi une présentation détaillée du dernier rapport du Secrétaire général sur la situation en Afrique de l’Ouest et au Sahel, couvrant la période du 1ᵉʳ juillet au 30 novembre 2024. Présenté par Leonardo Santos Simão, Représentant spécial et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), ce document souligne les défis importants dans une région marquée par l’instabilité politique, les violences armées et une crise humanitaire sans précédent.

Le rapport souligne les incertitudes entourant les transitions politiques dans plusieurs pays du Sahel. Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, les gouvernements de transition ont consolidé leur Alliance du Sahel tout en confirmant leur retrait irrévocable de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En revanche, la Guinée a choisi de maintenir son adhésion, optant pour une approche différente face aux sanctions de l’organisation régionale.
Des progrès notables sont cependant rapportés dans les réformes institutionnelles, notamment en Gambie et en Sierra Leone, où les processus constitutionnels avancent malgré des contextes socio-politiques complexes. La région reste néanmoins confrontée à des tensions électorales, avec des échéances majeures prévues en Côte d’Ivoire (2025) et des élections législatives reportées en Guinée-Bissau.
L’insécurité demeure un défi majeur. Le rapport révèle que plus de 8 000 décès ont été recensés en raison de violences intercommunautaires et d’attaques terroristes, principalement dans le Sahel central (Burkina Faso, Mali, Niger). Ces actes sont exacerbés par des conflits entre groupes armés non étatiques et des tensions locales.
Malgré les efforts de la Force multinationale mixte pour sécuriser le bassin du lac Tchad, des divergences stratégiques entre les États membres limitent l’efficacité des actions concertées contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
Une crise humanitaire alarmante
Les défis sécuritaires s’accompagnent d’une crise humanitaire sans précédent. Plus de 29 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire urgente, un chiffre en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Les inondations généralisées ont aggravé la situation, affectant plus de 2,5 millions de personnes, notamment au Nigeria et au Ghana.
Le rapport indique également le sort de 10 millions de déplacés internes et 1,4 million de réfugiés, contraints de fuir les violences ou les impacts du changement climatique. Les besoins humanitaires restent massifs, avec un financement partiellement couvert à hauteur de 60 %.
Sur le plan économique, la région subit les contrecoups des instabilités politiques et climatiques. La croissance prévue pour 2024 stagne à 3,8 %, loin des performances nécessaires pour relever les millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Les sanctions de la CEDEAO, notamment contre les pays en transition, ont entraîné des contractions économiques significatives, atteignant -1,5 % dans certains cas.
Le rapport du Secrétaire général appelle à une intensification des efforts pour répondre aux crises multidimensionnelles. Parmi les recommandations clés figurent le renforcement de la gouvernance démocratique, à travers un soutien technique et financier aux processus électoraux et aux réformes institutionnelles; une meilleure coordination des efforts sécuritaires, notamment en harmonisant les stratégies régionales contre le terrorisme et en impliquant davantage les populations locales; une réponse humanitaire accrue, avec une mobilisation internationale pour combler les déficits de financement des interventions d’urgence; et l’intégration des défis climatiques, afin de renforcer la résilience des communautés affectées par les chocs environnementaux.
M. Simão a conclu sa présentation en exhortant la communauté internationale à agir rapidement pour éviter une aggravation de la situation. « La stabilité de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel est une condition essentielle pour la paix et le développement mondial. Nous devons travailler ensemble pour transformer les défis actuels en opportunités de reconstruction et de résilience » precise-t-il.

Nicolas Sarkozy : la Cour de cassation confirme sa condamnation pour corruption et trafic d’influence

L’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, a vu son pourvoi rejeté ce mercredi 18 décembre 2024 par la Cour de cassation. Cette décision rend définitive sa condamnation à trois ans de prison, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique.

Les faits remontent à 2014 lorsque Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, utilisaient des téléphones sous un pseudonyme pour échanger des informations confidentielles. Les enquêteurs ont mis en lumière une tentative de corruption envers Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation. En échange de renseignements sur une procédure judiciaire en cours, Sarkozy aurait promis au magistrat un poste de prestige à Monaco.
Ces révélations ont donné naissance à l’« affaire des écoutes », ou « affaire Bismuth », qui a ébranlé la classe politique française. Malgré les arguments de la défense, qui dénonçaient des méthodes contestables lors de l’enquête, les juridictions successives ont confirmé la culpabilité de l’ancien président.
En mars 2021, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Nicolas Sarkozy à trois ans de prison, dont un an ferme. Cette peine avait été confirmée en mai 2023 par la cour d’appel de Paris. La décision de ce 18 décembre 2024 de la Cour de cassation ferme définitivement la voie des recours pour l’ancien président, qui devra exécuter sa peine sous surveillance électronique.
En plus de cette peine, Nicolas Sarkozy est frappé d’une interdiction d’exercer des fonctions publiques pendant trois ans, compromettant tout éventuel retour en politique.
Réactions et perspectives judiciaires
Nicolas Sarkozy a vivement réagi à la décision, affirmant son intention de saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour contester le déroulement de son procès. Cependant, ce recours ne suspend pas l’exécution de sa peine.
L’ancien président fait également face à d’autres procédures, notamment dans le cadre du financement présumé illégal de sa campagne de 2007 par le régime de Mouammar Kadhafi. Un procès est prévu pour janvier 2025, où il encourt des peines supplémentaires.
Cette condamnation est un signal fort envoyé par la justice française, affirmant que nul n’est au-dessus des lois, y compris les plus hauts responsables politiques. Elle soulève néanmoins des interrogations sur l’impact à long terme sur la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques.

Développement du Liptako-Gourma : Bamako accueille le 1er Forum International

Du 10 au 13 décembre 2024, Bamako a abrité le Premier Forum International sur le Développement Territorial du Liptako-Gourma. Cet événement majeur, placé sous le thème : « Relèvement et Stabilisation : Facteurs Clés du Développement Territorial de la Région du Liptako-Gourma », a été lancé le mardi 10 décembre sous la présidence du Général de Corps d’Armée Ismaël Wagué, Ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion Nationale.

Organisé avec l’appui de l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG) et du Projet Communautaire de Relèvement et de Stabilisation du Sahel (PCRSS), ce forum a rassemblé un large éventail d’acteurs : des représentants des gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des experts et membres des comités scientifiques des trois pays.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par des interventions de haut niveau. Le Général Ismaël Wagué a salué la résilience des populations face aux défis régionaux et souligné l’importance d’une approche intégrée et inclusive associant paix, sécurité et développement durable.
Madame Hawa Cissé, Secrétaire Exécutive de l’ALG, a quant à elle présenté ce forum comme un cadre unique pour la stabilisation et le relèvement de la région, permettant d’aborder des problématiques essentielles telles que la gestion durable des ressources naturelles, l’amélioration des infrastructures et la cohésion sociale.
L’activité a également été marquée par la présence effective de plusieurs personnalités dont le Directeur des programmes de développement durable, le représentant du Gouverneur de la région Nord du Burkina Faso, le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur du Niger, les Coordonnateurs des projets communautaires du PCRSS des trois pays…
Cette mobilisation exceptionnelle témoigne de l’importance accordée à la région du Liptako-Gourma, carrefour stratégique reliant les trois nations.
Des recommandations ambitieuses pour la stabilisation et le développement
Les trois jours de travaux intenses ont permis d’élaborer des recommandations concrètes pour répondre aux défis complexes de la région. Parmi celles-ci, nous pouvons citer la mise en place d’une force régionale intégrée pour sécuriser les frontières et garantir une paix durable, le renforcement des programmes de déradicalisation et des initiatives de réinsertion socio-économique des jeunes, dans une perspective de résilience, l’accélération des projets de développement territorial, grâce à une approche concertée et inclusive, la valorisation des pratiques culturelles locales pour renforcer la cohésion sociale et promouvoir l’unité nationale.
Une Déclaration de Bamako pour l’avenir
Les échanges fructueux de ce forum seront consolidés par la Déclaration de Bamako, véritable feuille de route stratégique pour orienter les actions futures dans la région du Liptako-Gourma. Cette déclaration incarne une vision commune, visant à instaurer une stabilité durable et à promouvoir une prospérité partagée pour les populations locales.
Un jalon décisif pour le Sahel
La clôture, présidée avec solennité le 12 décembre par le Général de Corps d’Armée Ismaël Wagué, a dévoilé le caractère historique de cette initiative. En réunissant les acteurs clés autour d’une même table, ce forum marque est une étape majeure dans la coordination des efforts pour la stabilisation et le développement socio-économique du Liptako-Gourma.
En mobilisant les gouvernements, les partenaires techniques et financiers, et les communautés locales, ce premier forum ouvre la voie à des actions coordonnées, concrètes et porteuses d’espoir pour une région longtemps éprouvée. Le Liptako-Gourma s’affirme ainsi comme un terrain d’innovation et de coopération, unissant les trois nations dans un même élan pour la paix et la prospérité.

Ademola Lookman sacré Ballon d’Or Africain 2024

Ademola Lookman a été élu Ballon d’Or Africain 2024, succédant à son compatriote Victor Osimhen. Ce sacre confirme la domination actuelle du Nigeria sur la scène africaine et permet au pays de devenir le plus titré de l’histoire du Ballon d’Or Africain, devançant ainsi la Côte d’Ivoire et le Cameroun.

L’ailier de l’Atalanta Bergame a marqué les esprits grâce à une saison impressionnante, ponctuée d’un triplé mémorable en finale de l’Europa League, offrant à son club un sacre historique. En sélection, Lookman a été un acteur majeur du parcours des Super Eagles jusqu’à la finale de la CAN 2024, ce qui lui a valu une place dans le XI type du tournoi.
Face à lui, la concurrence était particulièrement relevée avec des finalistes comme Serhou Guirassy, auteur d’une saison prolifique avec Stuttgart, Simon Adingra, brillant avec Brighton et la Côte d’Ivoire, Ronwen Williams, le gardien sud-africain impérial avec Mamelodi Sundowns et en sélection, et Achraf Hakimi, le latéral marocain incontournable avec le PSG.
D’autres distinctions marquantes ont accompagné cette édition des CAF Awards. Le Sud-Africain Ronwen Williams a été élu meilleur gardien africain de l’année, tandis que le Malien Yves Bissouma a obtenu sa place dans le XI type africain. L’Ivoirien Emerse Faé a été désigné meilleur entraîneur d’une sélection africaine, une récompense méritée après avoir guidé la Côte d’Ivoire jusqu’à un parcours remarquable. La Côte d’Ivoire, quant à elle, a été couronnée meilleure nation africaine de l’année, confirmant la richesse de son football.
Chez les femmes, la Zambienne Barbra Banda a été sacrée Joueuse Africaine de l’année, symbolisant l’ascension fulgurante du football féminin africain.
Ce sacre d’Ademola Lookman illustre la puissance du football nigérian, qui inscrit une nouvelle page dans son histoire en devenant la nation la plus titrée du Ballon d’Or Africain, tout en témoignant du niveau croissant des talents à travers le continent.

Compétitions africaines: Djoliba AC accroche un nul, le Stade Malien s’incline au Maroc

Le dimanche 15 décembre 2024, les deux clubs phares du Mali, Djoliba AC et Stade Malien de Bamako, ont poursuivi leurs campagnes respectives en Ligue des Champions de la CAF et en Coupe de la Confédération. Si le Djoliba AC a obtenu un match nul à domicile face à Sagrada Esperança d’Angola, le Stade Malien a été défait 1-0 au Maroc par la Renaissance Sportive de Berkane. Ces résultats laissent entrevoir des perspectives contrastées pour la suite des compétitions.

Avec ce nul face à Sagrada Esperança, le Djoliba AC totalise désormais 2 points après trois journées de la phase de groupes de la Ligue des Champions (deux nuls et une défaite). L’équipe occupe provisoirement la troisième place de son groupe, mais reste en course pour une qualification en quarts de finale.
Avec trois rencontres restantes (deux à l’extérieur et une à domicile), le Djoliba devra impérativement obtenir au moins deux victoires pour espérer figurer parmi les deux premiers du groupe.
La prochaine réception de Pyramids FC sera cruciale, tout comme une éventuelle victoire lors du déplacement en Angola contre Sagrada Esperança.
Il s’agira ainsi pour les rouges de Bamako de se fixer comme objectif 8-9 points minimum pour espérer une qualification, en fonction des résultats des autres équipes.
Stade Malien : 3 points en 3 matchs
De son côté, le Stade Malien, engagé en Coupe de la Confédération, connaît une situation légèrement meilleure grâce à sa victoire inaugurale contre Stellenbosch FC. Toutefois, après deux défaites consécutives (face au CD Lunda-Sul et à la RS Berkane), les Maliens restent bloqués à 3 points, occupant la troisième place de leur groupe.
Le Stade Malien devra impérativement faire un résultat lors de son prochain match à domicile contre la RS Berkane pour relancer sa campagne.
Les deux rencontres restantes à Bamako seront déterminantes pour maximiser les points.
Ici aussi, l’objectif est d’atteindre 10 points (deux victoires à domicile et un nul à l’extérieur) pour figurer dans le top 2.
Chances de qualification
Malgré les résultats en demi-teinte, les deux clubs ont encore leur destin en main pour se qualifier dans leurs compétitions respectives.
Les Rouges doivent rapidement convertir leurs efforts en victoires, sous peine de voir leurs chances se réduire à néant. La qualification reste envisageable, mais chaque match sera une finale à jouer.
Pour le Stade malien de Bamako, avec 3 points, leur marge d’erreur est réduite. Les Blancs de Bamako devront tirer profit de leur expérience et de leur soutien à domicile pour surmonter les obstacles restants.
Les trois derniers matchs de cette phase de groupes, aussi bien pour le Djoliba AC que pour le Stade Malien, détermineront leur capacité à rester compétitifs sur la scène continentale.

66e sommet de la CEDEAO : un délai de six mois accordé aux pays membres de l’AES pour finaliser leur retrait

Lors du 66ᵉ sommet ordinaire tenu le 15 décembre 2024 à Abuja, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a approuvé le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), en fixant une période de transition du 29 janvier au 29 juillet 2025.

Cette décision fait suite à l’annonce, en janvier 2024, par les trois pays de leur intention de quitter la CEDEAO, accusant l’organisation de sanctions « inhumaines et irresponsables » et d’inaction face à leurs crises sécuritaires internes.
La période transitoire vise à permettre une évaluation approfondie de la situation des employés de la CEDEAO présents dans ces pays. De plus, il va falloir aussi organiser le transfert des sièges et bureaux de l’organisation situés sur leurs territoires.
La Conférence des chefs d’État a mandaté le Conseil des Ministres pour convoquer une session extraordinaire au deuxième trimestre de 2025 afin d’examiner et adopter les modalités de départ, ainsi qu’un plan d’urgence concernant les relations politiques et économiques avec ces trois nations.
Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger, réunis la veille du sommet, ont réaffirmé le caractère irréversible de leur décision de retrait de la CEDEAO.
Par ailleurs, le Collège des chefs d’État de l’AES a annoncé que les ressortissants de la CEDEAO pourront entrer, résider et exercer des activités au sein de l’espace AES sans nécessiter de visa, témoignant ainsi de leur volonté de maintenir des liens avec les populations de la région.
Le retrait de ces trois pays, confrontés à des défis sécuritaires majeurs liés à des insurrections djihadistes, soulève des préoccupations quant à l’avenir de la coopération régionale en matière de sécurité et d’économie.
La CEDEAO, créée en 1975, a pour mission de promouvoir l’intégration économique et politique en Afrique de l’Ouest.
Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger pourrait fragiliser les acquis de l’organisation, notamment en ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que les efforts conjoints de lutte contre le terrorisme.
Perspectives d’avenir
La période transitoire offre une opportunité aux deux parties de définir les modalités précises du retrait et d’explorer de nouveaux cadres de coopération.

CEDEAO : Préserver l’unité régionale face au défi du retrait des membres de l’AES

À deux jours du sommet du 15 décembre 2024, la CEDEAO fait face à un défi historique. Lequel consiste à gérer le retrait annoncé du Mali, du Burkina Faso et du Niger, prévu pour janvier 2025.

Si la situation met en péril la cohésion régionale, elle offre aussi une opportunité d’explorer des solutions diplomatiques pour maintenir l’intégrité de l’organisation et éviter une désintégration aux conséquences multiples et incertaines.
Le Parlement de la CEDEAO a lancé un signal fort lors de sa réunion du 11 décembre 2024. Tout en adoptant un avis favorable au budget communautaire, il a demandé une mesure extraordinaire à savoir la prorogation du délai de retrait des trois pays. Prévu pour le 29 janvier 2025, ce retrait pourrait entraîner une fragmentation majeure de l’organisation régionale.
Les parlementaires souhaitent ainsi offrir une nouvelle chance à des négociations constructives. L’objectif est de préserver l’unité de la CEDEAO et éviter un affaiblissement de son rôle dans la résolution des défis transnationaux, tels que la sécurité, la migration et le développement économique.
Le président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, a mis en avant une approche diplomatique et pragmatique pour gérer cette crise. Lors de sa récente rencontre avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier, il a réaffirmé que le bien-être des populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger reste une priorité absolue.
Cependant, il a aussi souligné les défis rencontrés. Pour lui, les autorités de ces trois pays ont jusqu’à présent refusé de soumettre des calendriers précis pour leurs transitions politiques. Cette situation limite les marges de manœuvre de la CEDEAO et nécessite une réévaluation constante des stratégies à adopter.
Pour la CEDEAO, plusieurs enjeux majeurs se dessinent face à cette nouvelle donne. Le retrait des trois pays pourrait affaiblir la CEDEAO et remettre en question sa capacité à promouvoir l’intégration régionale. Une telle désintégration risquerait d’accentuer les divergences entre États membres. Aussi, ces trois pays jouent un rôle important dans la lutte contre les groupes armés au Sahel. Leur retrait compromettrait la coordination régionale dans la lutte contre le terrorisme, un problème qui dépasse leurs frontières nationales. Par ailleurs, ce retrait conjugué au contexte pourrait aggraver les disparités économiques dans la région, impactant à la fois leurs populations et leurs voisins. Cette crise constitue ainsi un véritable test pour la CEDEAO dans la mesure où elle est appelée à réussir à réintégrer ces pays sans compromettre ses principes démocratiques renforcerait sa crédibilité internationale.
Un sommet sous haute tension
Le sommet du 15 décembre 2024 sera un moment décisif. Les chefs d’État devront s’accorder sur une stratégie commune pour gérer cette crise sans précédent. Parmi les options sur la table figure la prorogation du délai de retrait, qui offrirait un cadre temporel pour des négociations approfondies. Toutefois, cette mesure ne sera utile que si elle est accompagnée d’un engagement clair des trois pays concernés à définir des plans de transition politique crédibles et assortis d’échéances.

France : François Bayrou nommé Premier ministre

L’information est tombée, ce vendredi 13 décembre 2024, le président Emmanuel Macron a nommé François Bayrou, leader du Mouvement Démocrate (MoDem), au poste de Premier ministre, succédant à Michel Barnier, dont le gouvernement a été renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale le 4 décembre. 

La chute du gouvernement Barnier est survenue après l’adoption d’une motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire (NFP) et soutenue par le Rassemblement National (RN), totalisant 331 voix, soit bien au-delà des 288 requises. Cette situation a plongé la France dans une crise politique inédite depuis 1962, nécessitant la formation rapide d’un nouveau gouvernement pour assurer la stabilité du pays.
À 73 ans, François Bayrou est une figure centrale de la politique française. Ancien ministre de l’Éducation nationale et candidat à plusieurs reprises à l’élection présidentielle, il est reconnu pour son expérience et sa capacité à bâtir des consensus. Proche allié de longue date d’Emmanuel Macron, sa nomination vise à renforcer l’axe centriste du gouvernement et à faciliter le dialogue entre les différentes forces politiques.
La principale mission de François Bayrou sera de former un gouvernement capable de naviguer dans un paysage parlementaire fragmenté, où aucune majorité claire ne se dégage. Le Parlement est divisé en trois blocs principaux : le NFP à gauche, le RN à l’extrême droite, et les partisans de Macron au centre. Cette configuration complique l’adoption de réformes majeures et nécessite une approche de coalition et de compromis.
Perspectives d’avenir
La capacité de François Bayrou à mener à bien les réformes dépendra de sa faculté à rassembler une majorité parlementaire autour de ses propositions. Sa réputation de modéré et son expérience politique seront des atouts majeurs pour naviguer dans cette période de turbulences. Toutefois, la fragilité de l’exécutif face à un Parlement potentiellement hostile demeure un défi de taille. La formation d’alliances stratégiques et la recherche de compromis seront essentielles pour assurer la stabilité et l’efficacité du gouvernement dans les mois à venir.

Marché financier régional : Le Mali mobilise 33 milliards de FCFA

La Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique du Mali a réussi, mardi dernier, à mobiliser 33 milliards de FCFA sur le marché financier de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) à travers une émission simultanée de Bons Assimilables du Trésor (BAT) à 364 jours et d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 3 et 5 ans. Cette opération a enregistré un taux de couverture de 134,02 %, avec des soumissions globales atteignant 40,2 milliards de FCFA.

La répartition des fonds retenus s’est effectuée comme suit : 5,5 milliards de FCFA pour les BAT à 364 jours, 9,92 milliards de FCFA pour les OAT à 3 ans, et 17,57 milliards de FCFA pour les OAT à 5 ans. Pour attirer les investisseurs, le Mali a ajusté les rendements offerts, avec un rendement moyen pondéré de 9,45 % pour les BAT à 364 jours, supérieur aux 8,53 % lors de l’émission précédente du 14 novembre. En revanche, les rendements des OAT à 3 et 5 ans ont diminué, s’établissant respectivement à 8,91 % et 7,92 %, contre 9,58 % et 8,61 % précédemment.
Cette performance intervient dans un contexte où le Mali rencontre des difficultés à mobiliser des fonds sur le marché financier régional, principalement en raison d’un manque de confiance des investisseurs internationaux. Cette défiance est attribuée à l’instabilité politique et aux défis sécuritaires persistants dans le pays. En conséquence, le Mali dépend largement de ses investisseurs locaux pour ses levées de fonds. Lors de cette émission, les investisseurs maliens ont contribué à hauteur de 23,64 milliards de FCFA, représentant 71,6 % de l’enveloppe retenue. Les contributions restantes provenaient du Burkina Faso (8,39 milliards de FCFA), de la Côte d’Ivoire (6 milliards de FCFA), et du Sénégal et du Togo (613 millions de FCFA chacun).
Cette forte participation des banques maliennes, déjà sous pression, soulève des préoccupations quant à leur capacité à soutenir continuellement les besoins de financement de l’État sans compromettre leur propre stabilité financière. La concentration des investissements domestiques dans les titres publics peut limiter la disponibilité des crédits pour le secteur privé, freinant ainsi la croissance économique.
Pour diversifier ses sources de financement et réduire la pression sur les institutions financières locales, le Mali doit restaurer la confiance des investisseurs internationaux. Cela passe par l’amélioration de la stabilité politique, le renforcement de la sécurité, et la mise en œuvre de réformes économiques visant à assainir les finances publiques et à promouvoir la transparence. Une telle démarche pourrait élargir la base des investisseurs et assurer un financement plus durable pour le développement du pays.

Burkina Faso : Le gouvernement Ouédraogo prend forme

Le Burkina Faso a officiellement un nouveau gouvernement suite à la nomination de Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo comme Premier ministre. Composé de 24 membres, ce nouveau cabinet se distingue par l’entrée de nouveaux visages et des réaffectations stratégiques.

Le 6 décembre 2024, le Président de la Transition, Ibrahim Traoré, a mis fin aux fonctions de Guillaume Kyélem de Tambèla, ancien Premier ministre. Cette décision a surpris certains observateurs, bien que des tensions internes aient été évoquées depuis plusieurs semaines. En remplaçant M. Kyélem, le choix présidentiel s’est porté sur Emmanuel Ouédraogo, qui occupait jusqu’alors les fonctions de porte-parole du gouvernement et de ministre de la Communication.
La nomination d’Emmanuel Ouédraogo s’inscrit dans une volonté de donner un nouvel élan à l’exécutif. C’est un homme du sérail, réputé très proche du président burkinabè depuis sa prise de pouvoir en 2022.
Le gouvernement Ouédraogo compte 24 ministres, dont trois sortants et deux nouveaux entrants. Parmi les changements majeurs, on note le départ de Bassolma Bazié, ministre d’État à la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, remplacé par Mathias Traoré. Le Général Kassoum Coulibaly, ancien ministre de la Défense, cède sa place au Général Célestin Simporé.
Certains ministres conservent leur poste, tandis que d’autres voient leurs responsabilités modifiées. C’est le cas de Roland Somda, qui, précédemment ministre des Transports, devient ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi. Dr. Émile Zerbo prend les rênes de l’Administration territoriale et de la Mobilité. Ces ajustements traduisent une volonté de rééquilibrer les portefeuilles ministériels en fonction des priorités stratégiques, notamment face aux défis sécuritaires.
Rappelons que le Burkina Faso fait face à une situation sécuritaire alarmante, marquée par des attaques récurrentes de groupes jihadistes. La nomination du Général Célestin Simporé à la Défense est perçue comme un signal fort de l’exécutif pour renforcer les capacités militaires du pays. De même, le portefeuille de la Fonction publique, confié à Mathias Traoré, vise à apaiser les tensions sociales et à redynamiser l’administration publique. Ce gouvernement sera jugé sur sa capacité à faire face aux nombreux défis, avec pour principal objectif d’avancer la transition en vue de préparer le retour à un régime démocratique.

Djoliba AC : Match nul encourageant en Ligue des champions

Le Djoliba AC a tenu en échec Pyramids FC, lors de sa deuxième rencontre en Ligue des champions de la CAF, disputée au Stade du 26 Mars à Bamako, le dimanche 8 décembre. Le match s’est soldé par un score vierge de 0-0, illustrant une rencontre équilibrée où les Égyptiens ont légèrement dominé la première période.

Cette performance suit une défaite cuisante pour le Djoliba, qui avait perdu 0-4 contre l’Espérance de Tunis lors de son premier match le 26 novembre 2024. Ce revers initial a placé le club malien dans une position délicate au sein du Groupe D, où il fait face à des adversaires redoutables, notamment l’Espérance de Tunis et GD Sagrada Esperança d’Angola.
Pour le Djoliba AC, cette participation à la phase de groupes de la Ligue des champions de la CAF est un moment marquant. Après six tentatives infructueuses, le club malien a enfin réussi à franchir cette étape, une réalisation qui témoigne de ses efforts soutenus et de sa détermination à se faire un nom sur la scène continentale.
Le Djoliba AC est maintenant confronté à un défi important à savoir celui de faire un bon resultat lors de son prochain match contre GD Sagrada Esperança, prévu pour le 14 décembre 2024. Pour espérer une qualification, le club devra non seulement obtenir une victoire, mais également compter sur des résultats favorables dans les autres matchs du groupe. Les chances semblent limitées, mais il reste encore une lueur d’espoir.
Le match nul contre Pyramids FC montre que le Djoliba AC a la capacité de rivaliser avec des équipes de haut niveau. Les joueurs et le staff doivent maintenant se concentrer sur les prochaines rencontres pour transformer ces performances en résultats positifs et, espérons-le, poursuivre leur aventure en Ligue des champions.

Accident mortel sur l’axe Ségou-Bamako : Le Gouverneur de Ségou et son fils parmi les victimes

Un grave accident de la route est survenu ce dimanche 8 décembre 2024 aux environs de 10h sur l’axe Ségou-Bamako, coûtant la vie à deux personnes, dont le gouverneur de la région de Ségou, le Contrôleur général de police Alassane Traoré et son fils.

L’accident s’est produit suite à l’éclatement du pneu arrière droit du véhicule officiel transportant le gouverneur et sa famille. Ce dysfonctionnement mécanique a provoqué un renversement brutal du véhicule, qui a effectué plusieurs tonneaux sur une distance estimée à 15 mètres avant de s’immobiliser.
Les premiers témoins sur place ont décrit une scène dramatique, avec des débris éparpillés le long de la route. L’équipe de la Brigade Territoriale (BT) de Ségou s’est rapidement rendue sur les lieux pour procéder aux constats d’usage et organiser les secours.
Le bilan humain fait état de deux morts dont Alassane Traoré, gouverneur de la région de Ségou et son fils dont l’identité n’a pas été dévoilée.
Par ailleurs, trois autres occupants du véhicule ont été blessés, dont l’épouse du gouverneur, qui a subi des blessures graves mais dont les jours ne sont pas en danger selon les premières informations, le garde du corps du gouverneur et le chauffeur, également hospitalisé pour des blessures sérieuses.
Les blessés ont été évacués d’urgence vers un centre de santé de référence à Ségou pour recevoir des soins appropriés.
Ce drame relance le débat sur l’état des infrastructures routières au Mali, particulièrement sur l’axe stratégique Ségou-Bamako, où les accidents sont fréquents. L’éclatement du pneu à l’origine de cet accident met également en lumière la nécessité de renforcer les contrôles techniques et la maintenance des véhicules officiels.
L’équipe de la Brigade Territoriale de Ségou poursuit son enquête pour établir les circonstances exactes de l’accident. Les premiers éléments confirment une défaillance mécanique, mais des investigations complémentaires sont en cours pour écarter toute autre hypothèse.

Syrie : l’offensive éclair du HTS renverse Bachar al-Assad

La Syrie a connu, ce 8 décembre, un bouleversement majeur avec la chute du président Bachar al-Assad, renversé par une offensive fulgurante de la coalition islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Ce renversement met fin à 24 ans de règne de Bachar al-Assad, qui avait succédé à son père, Hafez al-Assad, en 2000.

Hafez al-Assad a dirigé la Syrie de 1971 jusqu’à sa mort en 2000, instaurant un régime autoritaire. À sa mort, son fils, Bachar al-Assad, a pris le pouvoir, poursuivant la politique répressive de son père. En 2011, le pays a été secoué par des manifestations pro-démocratiques, réprimées violemment par le régime, déclenchant une guerre civile dévastatrice.
Interventions étrangères
Face à la montée en puissance de l’État islamique (EI) en 2014, la Russie est intervenue militairement en Syrie en septembre 2015 pour soutenir le régime d’Assad. Cette intervention a permis de repousser l’EI et de renforcer le contrôle du régime sur une grande partie du territoire. Parallèlement, la Turquie a joué un rôle complexe, soutenant certaines factions rebelles tout en menant des opérations contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie.
Offensive du HTS et chute du régime
Profitant de la distraction de la Russie, en ce mois de décembre, engagée dans un conflit prolongé en Ukraine depuis 2022, et de l’affaiblissement de l’Iran, principal allié régional de Damas, le HTS a lancé une offensive éclair. Cette attaque a rapidement conduit à la prise de Damas et à la fuite de Bachar al-Assad en Russie.
Craignant que les arsenaux syriens ne tombent entre les mains du HTS, Israël a mené des frappes ciblées pour détruire ces dépôts d’armes et a renforcé sa présence sur le plateau du Golan. La prise de pouvoir par le HTS, composé en partie d’anciens membres de l’État islamique, suscite des inquiétudes quant à une possible expansion de leurs activités terroristes vers d’autres régions, notamment le Sahel, comme cela s’est produit en 2015 après la défaite de l’EI en Syrie. Des questions se posent également sur les bases militaires de la Russie en Syrie qui sont très importantes pour ses opérations extérieures notamment en Afrique. Les mêmes interrogations sont aussi soulevées quant à la guerre que mènent les Americains contre l’Etat islamique dans la région. L’avenir nous en dira certainement davantage.