Ligue 1 française : Achraf Hakimi élu meilleur joueur africain 2025

Ce 12 mai 2025, Achraf Hakimi, vice-capitaine du Paris Saint-Germain, a été désigné lauréat du Prix Marc-Vivien Foé, récompensant le meilleur joueur africain évoluant en Ligue 1. Il devient ainsi le premier joueur du PSG à recevoir cette distinction, succédant au Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, vainqueur en 2024.

Hakimi a devancé l’Ivoirien Evann Guessand (OGC Nice) et le Sénégalais Habib Diarra (RC Strasbourg), respectivement deuxième et troisième du classement. Avec cette victoire, il devient le quatrième Marocain à remporter ce prix, après Marouane Chamakh (2009), Younès Belhanda (2012) et Sofiane Boufal (2016).

Formé au Real Madrid, Hakimi a ensuite évolué au Borussia Dortmund et à l’Inter Milan, avant de rejoindre le PSG en 2021. Il s’apprête à affronter son ancien club, l’Inter Milan, en finale de la Ligue des champions le 31 mai prochain, une première pour le club parisien.

Sur la scène internationale, Hakimi a été un acteur clé du parcours historique du Maroc lors de la Coupe du monde 2022, où les Lions de l’Atlas ont atteint les demi-finales, une première pour une nation africaine. Il est également très attendu à la prochaine Coupe d’Afrique des nations, qui se déroulera au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.

Le Prix Marc-Vivien Foé, créé en 2009 par RFI et France 24, honore chaque année le meilleur joueur africain du championnat de France. La victoire de Hakimi souligne l’importance croissante des talents africains en Ligue 1.

 

 

Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam se retire de la présidence du PDCI-RDA après sa radiation de la liste électorale

Le dimanche 11 mai 2025, Tidjane Thiam a annoncé par une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux sa décision de quitter la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA). Ce départ intervient moins de deux semaines après sa radiation de la liste électorale ivoirienne par la justice, qui l’a déclaré inéligible pour la présidentielle d’octobre 2025.

Déjà, le 22 avril 2025, le tribunal compétent a acté que Tidjane Thiam ne disposait plus de la nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur les listes électorales en 2022, en raison de son acquisition de la nationalité française en 1987. Bien qu’il ait officiellement renoncé à la nationalité française en mars 2025, cette démarche a été jugée trop tardive pour rétablir sa recevabilité. En conséquence, l’ancien patron du Crédit Suisse a été écarté de la course présidentielle, une décision qui a suscité de nombreuses réactions au sein de sa formation politique.

Élu à la tête du PDCI en décembre 2023, Tidjane Thiam incarnait le renouvellement du parti historique fondé par Félix Houphouët-Boigny. Son retrait de la vie politique nationale survient dans un contexte de recomposition politique, alors que le PDCI devra désormais désigner un nouveau candidat et une nouvelle stratégie pour le scrutin présidentiel à venir.

Le départ de Thiam ouvre une période de transition pour le PDCI, qui pourrait organiser un congrès extraordinaire ou désigner une direction intérimaire. Le parti, pilier de l’opposition en Côte d’Ivoire, entre ainsi dans une phase d’incertitude à quelques mois d’une échéance électorale décisive.

 

Bamako : un Fonds de solidarité pour la presse malienne lancé par la Maison de la Presse

Le samedi 10 mai 2025, la Maison de la Presse de Bamako a marqué la clôture de la Semaine nationale de la liberté de la presse par un geste fort et symbolique : le lancement officiel du Fonds de Solidarité de la Presse (FonsoPress). Ce mécanisme inédit vise à répondre à la précarité grandissante des journalistes maliens en leur offrant un soutien structuré, durable et autonome.

L’objectif principal du FonsoPress est d’améliorer les conditions de vie et de travail des professionnels des médias au Mali. Il s’agit notamment d’apporter des aides ponctuelles en cas de détresse, de faciliter l’accès à la protection sociale, de financer des formations qualifiantes, et de garantir un minimum de sécurité pour les journalistes les plus exposés ou marginalisés. Pour le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, ce fonds est une réponse à une réalité souvent tue : celle de la vulnérabilité extrême de nombreux acteurs de la presse, confrontés à des rémunérations irrégulières, au manque de couverture sociale, et à des pressions permanentes.

Le FonsoPress est structuré autour de trois organes clés : un Conseil d’Administration de 13 membres, un Comité de Gestion de sept personnes chargé de la mobilisation et de la répartition équitable des ressources, et un Comité Technique constitué d’experts spécialisés dans les domaines d’intervention du Fonds. Cette organisation a été pensée pour garantir la transparence, l’efficacité et l’orientation stratégique des actions menées.

L’adhésion au fonds est volontaire et ouverte à tous les professionnels de médias enregistrés légalement. Chaque membre cotise à hauteur de 1 000 francs CFA par mois, un montant modeste qui donne accès à l’ensemble des services proposés. La philosophie du FonsoPress repose sur la solidarité de la profession elle-même, soutenue par des partenaires techniques, institutionnels et privés.

Parrainée par Issa Arsina Cissé, président du Forum des Cadres et Notabilités des Régions du Nord et du Centre, la cérémonie de lancement a rassemblé de nombreuses figures du monde médiatique et associatif. Le parrain a salué une initiative ambitieuse, susceptible de transformer en profondeur le paysage de la presse au Mali, en posant les bases d’un écosystème plus résilient et mieux organisé.

Dans un contexte politique tendu et un environnement économique instable, où les journalistes sont souvent en première ligne, le lancement du FonsoPress apparaît comme une avancée significative. Il témoigne aussi de la capacité de la profession à s’organiser pour défendre ses intérêts de manière autonome et responsable.

Crise alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre : vers une catastrophe humanitaire silencieuse 

L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale sont aujourd’hui confrontées à une crise alimentaire sans précédent, marquée par une hausse dramatique du nombre de personnes en insécurité alimentaire. D’après les dernières données du Programme alimentaire mondial, plus de 52 millions de personnes pourraient se retrouver en situation de crise alimentaire entre juin et août 2025, une période critique appelée la soudure, au cours de laquelle les réserves alimentaires s’épuisent avant la prochaine récolte.

 

Ce chiffre représente une progression alarmante par rapport aux 36 millions de personnes déjà affectées à la fin de l’année précédente.

Cette détérioration rapide s’explique par une combinaison de facteurs structurels et conjoncturels. Les conflits armés persistants dans des régions comme le Sahel, le bassin du lac Tchad ou l’Est de la RDC entraînent des déplacements massifs, qui touchent actuellement plus de 10 millions de personnes. La majorité de ces déplacés ont perdu tout accès à leurs terres, à leur bétail et à leurs moyens de subsistance. À cela s’ajoutent les effets dévastateurs du changement climatique : sécheresses prolongées, inondations imprévisibles, destruction des récoltes. Rien qu’en 2024, plus de six millions de personnes ont été directement affectées par des catastrophes climatiques majeures.
Sur le plan économique, la situation ne cesse de se dégrader. L’inflation affecte particulièrement les produits alimentaires de base comme le mil, le riz ou le maïs. Dans certaines zones du Niger, les prix des céréales ont augmenté de 70 à 80 % en un an. L’effondrement du pouvoir d’achat et la faiblesse des filets de sécurité rendent l’accès à la nourriture de plus en plus difficile, notamment pour les foyers urbains pauvres et les zones rurales isolées.
Les conséquences humanitaires sont particulièrement sévères chez les enfants. On estime aujourd’hui à près de 17 millions le nombre d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë dans cette partie du continent. Au Mali, plus de 2 600 personnes seraient déjà confrontées à une situation de famine, selon les grilles d’évaluation internationales.
Chute des ressources
Alors que les besoins explosent, l’aide humanitaire fait face à une crise de financement. Le PAM a vu ses ressources chuter de 40 % pour 2025. Faute de fonds suffisants, plus de cinq millions de personnes pourraient être privées d’assistance vitale au cours des prochains mois. Les mécanismes de réponse humanitaire sont donc sous tension, d’autant plus que l’insécurité entrave l’accès à certaines zones et limite la distribution de vivres.
Face à cette situation, les appels se multiplient en faveur d’une mobilisation urgente. Au-delà de l’aide immédiate, les organisations humanitaires plaident pour des solutions durables telles que le soutien à la production agricole locale, l’accès aux intrants, la protection sociale, la diversification des revenus. Sans un sursaut rapide de la communauté internationale, cette crise pourrait basculer vers une catastrophe humanitaire de très grande ampleur.

Mali-Mètre : 7 citoyens sur 10 estiment que la situation s’est améliorée, mais la vie reste chère

Une grande majorité de Maliens, soit 68,7 %, estime que la situation générale du pays s’est améliorée au cours de l’année écoulée. Ce chiffre ressort de la 16e édition de Mali-Mètre, un baromètre d’opinion publique réalisé chaque année par la Fondation Friedrich-Ebert.

L’enquête a été menée du 11 au 22 janvier 2025 sur un échantillon représentatif de 2 220 personnes dans les capitales régionales et à Bamako.

Ce résultat, bien qu’en recul par rapport à 2024 (81 %), reste significatif. Il traduit un sentiment de mieux-être général malgré des tensions persistantes. Pour de nombreux citoyens, cette amélioration est liée à la sécurité (48,5 %), au renforcement de l’armée et des forces de l’ordre, mais aussi à une gouvernance jugée plus efficace.

Dans des régions comme Tombouctou (88,5 %), Taoudéni (80 %) ou encore Mopti (78,5 %), la majorité de la population ressent une amélioration claire. À Kidal, 63,2 % des habitants perçoivent aussi ce changement, évoquant le retour de l’administration, le redéploiement des FAMa et une certaine accalmie sécuritaire.

Mais tout le monde ne partage pas cet optimisme. À Gao, 27 % des citoyens estiment que la situation s’est détériorée, tout comme 19,2 % à Bamako, où les délestages électriques et la flambée des prix sont largement dénoncés. En effet, 21,9 % des personnes insatisfaites pointent l’envolée des prix des denrées, et 19,7 % dénoncent plus globalement la cherté de la vie.

La transition politique actuelle bénéficie d’un large soutien dans la mesure où plus de 90 % des répondants se disent satisfaits de sa gestion. Le président de la Transition recueille 72,1 % de confiance, et 82,2 % saluent la composition du nouveau gouvernement formé en novembre 2024. Toutefois, une partie des Maliens, notamment à Kidal, Gao ou Ségou, restent sceptiques quant à la capacité de cette transition à bâtir une démocratie stable.

Ce soutien repose en partie sur des attentes très précises. En tête figurent la création d’emplois (44,1 %), la relance de l’agriculture (43,7 %) et la lutte contre l’insécurité (36,1 %). Les jeunes, en particulier, appellent à des solutions concrètes contre le chômage.

La coopération internationale scrutée de près

Sur le plan international, la Russie bénéficie d’un fort capital de confiance. 78,8 % des Maliens estiment qu’elle peut aider le pays à restaurer son intégrité territoriale. La satisfaction vis-à-vis de la coopération Mali-Russie dépasse les 95 % dans plusieurs régions.

Concernant l’Alliance des États du Sahel (AES), désormais transformée en Confédération depuis juillet 2024, plus de 92 % des citoyens en sont satisfaits. À l’inverse, près de 4 Maliens sur 10 estiment qu’aucun lien ne doit être maintenu avec la CEDEAO.

Une confiance prudente

À l’approche des échéances électorales, les doutes s’expriment. 60 % des personnes interrogées jugent improbable la tenue des élections en 2025, malgré le fait que 83,6 % se disent prêts à voter et que 72,9 % détiennent déjà leur carte NINA ou biométrique.

Pourtant, l’optimisme domine. 87,5 % des Maliens pensent que la situation s’améliorera dans les six prochains mois. Et 88,1 % croient en un avenir meilleur pour leurs enfants.

Mali-Mètre 2025 a été réalisée avec le visa de l’Institut national de la statistique (INSTAT), garantissant la fiabilité méthodologique. Elle couvre les 10 régions du pays ainsi que le District de Bamako, avec une répartition équilibrée par sexe, âge et niveau d’instruction.

Tension politique : Haute tension après la suspension des partis

La transition durcit le ton. Après les violents incidents survenus lors des activités de l’opposition les 3 et 4 mai 2025 à Bamako, le gouvernement a suspendu toutes les activités politiques sur l’ensemble du territoire. Une décision qui ravive les inquiétudes et attise les tensions dans un climat déjà explosif.

Ce vendredi 9 mai 2025 devait marquer un tournant dans la résistance civile face à la transition. Une manifestation nationale était prévue à l’appel du nouveau regroupement « Partis politiques pour la Constitution », constitué pour dénoncer ce qu’il qualifie de “mise à mort organisée de la démocratie malienne”. Le cortège n’aura pas lieu puisque la marche a été suspendue par crainte de violences, après les agressions du week-end précédent. Le 3 mai, au Palais de la culture, puis le 4 mai à la Maison de la presse, des militants de l’opposition avaient été pris à partie par des groupes pro-transition.
Ces deux événements ont précipité une décision radicale du gouvernement. Le Conseil des ministres a ordonné le gel de toutes les activités des partis et associations politiques, sans échéance, au nom du maintien de l’ordre public. Officiellement, il s’agit de prévenir les risques de troubles. Officieusement, c’est une réplique frontale à la grogne croissante contre les orientations prises lors des récentes concertations nationales tenues du 16 au 29 avril, qui ont recommandé, entre autres, la dissolution pure et simple des partis politiques. Une recommandation suivie d’effet, puisque la Charte des partis a été abrogée dans la foulée.
Le collectif des Partis pour la Constitution n’entend pas se taire. « C’est une dérive grave, un viol manifeste de l’ordre républicain », a déclaré l’un de ses porte-paroles, sous couvert d’anonymat, craignant des représailles. Des prises de parole discrètes, mais nombreuses, circulent sur les réseaux sociaux, appelant à la mobilisation pacifique. Le souvenir encore frais d’une réunion privée interrompue en juin 2024 et ayant conduit à l’arrestation de plusieurs figures de l’opposition, détenues durant six mois sans jugement, nourrit la prudence actuelle.
La tension est d’autant plus forte que les signaux d’ouverture du régime sont quasiment absents. Aucune date de reprise du processus démocratique n’est annoncée, et les libertés fondamentales, notamment d’association et d’expression, ne semblent plus une priorité. Les experts des Nations Unies ont réagi dès le 8 mai : « Le Mali ne doit pas étouffer le débat démocratique. Suspendre l’opposition, c’est suspendre la République », ont-ils averti dans un communiqué officiel.
Dans les rues de Bamako, la nervosité est palpable. En coulisses, certains appellent à une médiation discrète pour dénouer la tension.
La situation reste instable. Malgré l’interdiction officielle, des initiatives de mobilisation informelle ne sont pas exclues dans les jours à venir. Les forces politiques opposées à la transition semblent déterminées à maintenir une présence, même discrète, sur la scène nationale. De leur côté, les autorités n’ont pas précisé les conditions ni la durée de la suspension décrétée. En l’absence de dialogue officiel ou de feuille de route claire, les tensions risquent de perdurer.

Liberté de la presse : Un recul alarmant

Depuis 2021, la situation de la liberté de la presse au Mali régresse de manière alarmante. La situation des médias et des journalistes n’a cessé de se détériorer dans le pays ces dernières années, au point d’inquiéter tant les acteurs nationaux qu’internationaux.

Le rapport 2025 sur la situation de la liberté de la presse dans le monde de Reporters Sans Frontières (RSF), publié le 2 mai 2025, est sans équivoque et dresse un constat préoccupant au Mali. Le pays chute au 119e rang mondial sur 180 en matière de liberté de la presse, perdant 5 places par rapport à l’année précédente. À titre de comparaison avec ses alliés de la Confédération des États du Sahel (AES), le Mali se classe derrière le Niger (83ème) et le Burkina Faso (105ème).

Globalement, sur les 4 dernières années, le Mali a perdu 20 places dans le classement, passant de la 99ème place en 2021 à la 119ème place en 2025. Cette dégradation continue de la liberté de la presse dans le pays est provoquée, selon certains analystes, par l’instabilité politique, les pressions exercées sur les médias, les enlèvements de journalistes et les restrictions imposées à certains médias internationaux.

« En principe, les journalistes et les médias sont libres de couvrir l’administration, et les médias privés sont relativement indépendants. Cependant, les journalistes sont particulièrement fragilisés par la situation politique et le durcissement du régime militaire au pouvoir », souligne le rapport de RSF, qui alerte également sur les pressions pour un « traitement patriotique » de l’information, qui se multiplient, et sur les correspondants des médias étrangers, devenus persona non grata.

Une situation aux causes multiples

Le recul continu de la liberté de la presse au Mali résulte d’un enchaînement de facteurs politiques, sécuritaires et institutionnels qui se sont cristallisés au fil des années, particulièrement depuis 2012, mais qui se sont intensifiés après le renversement du régime de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita en 2020.

À en croire certains rapports d’organismes internationaux, à l’instar de Freedom House, les signalements de censure, d’autocensure et de menaces contre les journalistes ont considérablement augmenté depuis lors, entraînant une fermeture progressive de l’espace civique, notamment médiatique.

Le cadre législatif de la presse au Mali est également problématique. Bien que la liberté de la presse soit consacrée par la Constitution, plusieurs lois continuent de permettre des poursuites judiciaires contre les journalistes pour des délits d’opinion. La loi sur la cybercriminalité, notamment, est parfois utilisée pour poursuivre des blogueurs ou des journalistes qui s’expriment sur les réseaux sociaux. Le 9 avril dernier, Alhousseiny Togo, directeur de publication du *Canard de la Venise*, a été placé sous mandat de dépôt pour un article jugé critique envers le ministre de la Justice.

Pour l’avocat Maître Cheick Oumar Konaré, « tant que ces lois ne seront pas réformées, la liberté d’expression restera précaire au Mali. Il faut dépénaliser les délits de presse, garantir un accès réel à l’information publique et protéger juridiquement les journalistes. »

Selon les observateurs, l’hostilité ouverte envers certains médias internationaux, perçus comme « hostiles » au régime militaire, constitue un autre facteur important du recul de la liberté de la presse dans le pays.

« La suspension de RFI et France 24 continue de contribuer à la dégringolade du Mali au classement RSF, car ce sont des chaînes qui étaient des sources majeures d’information pour de nombreux Maliens, en l’occurrence RFI, particulièrement en zone rurale », explique un professionnel des médias qui a requis l’anonymat.

Quels impacts ?

Le recul de la liberté de la presse au Mali ne constitue pas seulement une atteinte aux droits fondamentaux des journalistes et des médias, mais il engendre également des conséquences sur l’ensemble du tissu social, économique et politique du pays.

Si les journalistes ne sont pas libres ou sont soumis à une menace continue de censure, voire d’autocensure, la qualité de l’information accessible au citoyen est affectée. La conséquence directe est la montée des récits partisans, qui circulent de plus en plus sur les réseaux sociaux, où les avis critiques sont étouffés.

Par ailleurs, le recul de la liberté de la presse nuit à la transparence et à la redevabilité des gouvernants, comme l’indique un rédacteur en chef d’un journal de la place. « Dans un contexte où les journalistes n’ont plus toute la liberté d’enquêter, de questionner ou de dénoncer les abus, les dérives du pouvoir peuvent se multiplier à huis clos. La corruption, le népotisme ou encore les violations des droits humains peuvent ainsi prospérer dans l’ombre, sans que les citoyens n’en soient informés ni que les responsables soient tenus pour compte », glisse cet interlocuteur.

Les impacts de la situation sont tout aussi alarmants sur le plan économique. Du point de vue de l’analyste politique et économique Amadou Sidibé, le recul de la liberté de la presse envoie un signal négatif aux investisseurs, notamment étrangers, qui voient dans un environnement médiatique restreint un indicateur d’instabilité ou d’opacité.

« Pour les bailleurs de fonds comme pour les entreprises privées, la liberté d’informer est un gage de transparence institutionnelle, de climat des affaires sain et de prévisibilité. En réduisant cette liberté, le Mali se prive d’un facteur important d’attractivité économique, au moment même où il tente de relancer son développement dans un contexte sécuritaire et politique déjà fragilisé », insiste-t-il.

Une amélioration indispensable

Pour inverser la tendance au recul de la situation de la liberté de la presse au Mali depuis plusieurs années, des mesures concrètes et complémentaires peuvent être mises en œuvre.

Pour plusieurs observateurs, notamment internationaux, il est d’abord important de renforcer l’indépendance des institutions de régulation des médias, à commencer par la Haute Autorité de la Communication (HAC), qui doit être dotée de garanties structurelles et juridiques lui permettant d’agir sans pression politique.

Ensuite, une réforme en profondeur du cadre juridique qui régit le travail de la presse pourrait contribuer à améliorer la liberté des journalistes et des médias dans l’exercice du métier.

« La dépénalisation des délits de presse, notamment la diffamation, permettrait d’éviter les peines d’emprisonnement qui dissuadent le travail d’investigation », affirme un journaliste ayant requis l’anonymat.

« Par ailleurs, l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information publique faciliterait le travail des journalistes et renforcerait la transparence dans la gestion des affaires de l’État », ajoute-t-il.

Pour ce dernier, le gouvernement devrait également garantir une meilleure protection des journalistes, en particulier dans les zones de conflit, en mettant en place un mécanisme national de veille, de protection et de réponse rapide en cas de menace.

Si les autorités du pays sont appelées à mettre en œuvre diverses mesures, les organes de presse et les journalistes eux-mêmes pourraient également contribuer à une nette amélioration de la liberté de la presse au Mali.

Une meilleure formation des journalistes et le renforcement de l’éthique professionnelle dans les médias peuvent concourir à élever le niveau du débat public, car, estime un analyste, en encourageant l’autorégulation via des conseils de presse ou des chartes de déontologie, les médias maliens peuvent renforcer leur crédibilité auprès du public.

« L’amélioration de la liberté de la presse au Mali ne se résume pas à lever des restrictions. Cela passe par une volonté politique réelle, un soutien institutionnel renforcé et un engagement de tous les acteurs à défendre un journalisme libre, responsable et au service du citoyen », conclut Amadou Sidibé.

Mohamed Kenouvi

 

Menace de dissolution : Les partis politiques appellent au respect de la Constitution et des lois

Face à la menace de plus en plus persistante de dissolution des partis politiques, la classe politique monte au créneau. Plusieurs partis issus de l’Initiative des partis pour la relecture de la charte (IPAC) et du Forum des partis et mouvements politiques (FPMP) ont tenu un point de presse le 26 avril 2025 à la Maison de la presse à Bamako.

Dans la déclaration lue lors de ce point de presse, les partis politiques sont longuement revenus sur le processus en cours de relecture de la charte des partis politiques. À leur entendement, le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du Soutien au processus électoral, devrait appeler la classe politique à discuter du document de propositions qui lui a été fourni, plutôt que d’engager des concertations avec les forces vives de la nation.

« Le ministre délégué n’a plus répondu à nos demandes d’audience répétées, préférant organiser des simulacres de concertations », ont-ils dénoncé.

Pour les partis politiques signataires de la déclaration, les 1500 représentants au plus qui participent aux concertations des forces vives ne sont pas plus légitimes que les 76 000 Maliens qui ont pris part aux Assises nationales de la Refondation (ANR) et les plus de 3 millions lors du Référendum constitutionnel de 2023.

C’est pourquoi, préviennent-ils, « la violation de la Constitution, de la Charte de la transition et de la charte des partis politiques entraînerait des conséquences réversibles dans notre pays, alors que 300 morts ont conduit au multipartisme ».

Actions en vue

Déterminés à ne pas assister sans broncher à une éventuelle dissolution des partis politiques, qui revient largement parmi les propositions au niveau des concertations régionales, les partis politiques ont annoncé qu’ils entameront des rencontres avec toutes les autorités morales, associatives et syndicales du Mali qu’ils « prendront à témoin devant les Maliens et devant l’histoire ».

Ils ont également lancé un appel à la mobilisation des militants, tout en restant attentifs aux conclusions de la phase nationale, à partir desquelles ils établiront un calendrier d’actions.

« Nous réitérons notre soutien aux libertés et à la démocratie au Mali. Nous resterons engagés et disponibles pour travailler dans l’intérêt supérieur de tous les Maliens », affirment les partis politiques.

Débutée ce lundi 28 avril 2025, la phase nationale des concertations des forces vives s’achèvera 24 heures après, le 29 avril. Ces conclusions très attendues détermineront la poursuite ou non des actions annoncées par les partis politiques.

Mohamed Kenouvi

Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam radié de la liste électorale

Élu Président du PDCI en décembre 2023, Tidjane Thiam était visé par plusieurs plaintes, dont une demandant sa radiation du fichier électoral et une autre pour l’annulation de son élection à la tête du PDCI. Il vient de perdre une première bataille qui éloigne ses ambitions.

Plus de 150 personnes réclamant la radiation du Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, avaient porté plainte auprès des juridictions ivoiriennes. Le tribunal de première instance d’Abidjan a donné une suite favorable à leur requête en prononçant la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale. Une décision qui met fin à son ambition de briguer la magistrature suprême en octobre prochain.  Ni électeur, ni éligible, il ne compte pas pour autant baisser les bras. Galvanisant ses militants, il s’est voulu rassurant le même jour, appelant le PDCI à se tenir prêt pour des batailles futures.

Une décision peut en cacher une autre

Le 24 avril, le tribunal devra à nouveau se prononcer sur la plainte demandant   l’annulation de l’élection de Thiam à la tête du PDCI et de tous les actes qu’il a posés depuis décembre 2023.  La plaignante, Valérie Yapo, une militante du PDCI qui avait été radiée avant de voir cette décision annulée, estime que Thiam, Français à cette époque, ne remplissait pas les conditions pour être candidat. Selon elle, le Comité électoral de son parti aurait fermé les yeux et pris le soin d’exclure d’autres candidats.  Elle se dit confiante de gagner son procès après la décision portant radiation du Président du PDCI de la liste électorale. Face à ces ennuis judiciaires,  le PDCI court le risque d’être placé sous administration provisoire et pourrait ne pas avoir de candidat à la présidentielle de 2025.

Ouakaltio Ouattara 

FIn d’un pontificat historique: Décès du Pape François à 88 ans

Le Vatican a annoncé ce lundi 21 avril 2025,  le décès du Pape François, survenu à l’âge de 88 ans. Premier pape d’Amérique du Sud, élu en mars 2013, Jorge Mario Bergoglio était le 266e souverain pontife de l’Église catholique.

Son pontificat, marqué par une volonté de proximité avec les plus pauvres et par une ouverture au dialogue interreligieux, a duré douze ans. Le Pape François a notamment visité plusieurs pays africains, dont la République centrafricaine en 2015, le Mozambique et Madagascar en 2019, puis la République démocratique du Congo en 2023. Il avait fait de la miséricorde, de la justice sociale et de la protection de l’environnement des priorités de son ministère.
Fatigué ces derniers mois, il était apparu affaibli lors des célébrations de Pâques, quelques jours avant sa mort.
L’Église catholique entre désormais dans une période de deuil et se prépare à l’élection de son successeur.

2ème congrès ordinaire du PACP : Niankoro Yeah Samaké élu nouveau président

Le Parti pour l’Action Civique et Patriotique (PACP) a tenu son 2ème congrès ordinaire à Bamako les 19 et 20 avril 2025. En plus de la relecture des textes et d’une redynamisation du logo, les rênes du parti ont de nouveau été confiées à son fondateur, l’ambassadeur Niankoro Yeah Samaké, près de 10 ans après son départ du Bureau Exécutif National.

Le congrès a réuni l’ensemble des délégués des sections et sous-sections régionales du parti, ainsi que des cercles du Mali et des pays de la sous-région.
Plusieurs représentants d’autres partis politiques étaient également présents à la cérémonie d’ouverture le 19 avril, ainsi que le PCA de l’Association An Ka Ben Maayala, Aliou Ousmane Haïdara, représentant son père, Chérif Ousmane Madani Haïdara, président du Haut Conseil Islamique du Mali.
La cérémonie a été marquée par plusieurs allocutions et déclarations, toutes centrées sur le thème de la « préservation des acquis démocratiques pour un Mali stable et prospère », sous lequel s’est tenu ce 2ème congrès ordinaire du PACP.
Le président des jeunes, la présidente des femmes, les représentants des partis politiques invités, le président sortant du Bureau Exécutif National, ainsi que le président d’honneur du parti, se sont succédé au pupitre pour évoquer le parcours du PACP ces dernières années et la nécessité pour le parti de réaffirmer son attachement à ses valeurs et idéaux, dans un contexte politique national dominé par des tentatives de dissolution des partis politiques.
« Nous sommes convaincus que les partis politiques jouent un rôle crucial dans l’exercice de la démocratie. (…) Le PACP est né d’une conviction simple mais forte : diriger, c’est servir. Nous ne croyons pas au pouvoir pour le pouvoir, mais au pouvoir pour transformer et bâtir », a souligné l’ancien président d’honneur du parti, Niankoro Yeah Samaké.
Fondateur du PACP en 2013, qu’il a dirigé pendant trois ans jusqu’en 2016, avant de passer la main suite à sa nomination en tant qu’ambassadeur du Mali en Inde et dans plusieurs autres pays d’Asie, Niankoro Yeah Samaké a de nouveau été élu président du Bureau Exécutif National du parti à l’issue de ce 2ème congrès ordinaire.
Considérant, entre autres, son « inestimable contribution à la relance du Mali vers un développement harmonieux », les « efforts inlassables qu’il a constamment déployés pour que chaque Malien puisse bénéficier des services sociaux de base », et son « ardeur exceptionnelle au travail », « le Congrès National a plébiscité à l’unanimité Yeah Samaké comme nouveau président du PACP », précise le rapport final du congrès.
Le nouveau président a tenu à rendre hommage à son prédécesseur, Dr Oumar Keita, qui dirigeait le parti depuis 2016. « Vous avez mérité la confiance de toute la communauté PACP. Votre leadership a fait qu’aujourd’hui notre parti est implanté dans toutes les régions du Mali », lui a-t-il témoigné.
Mohamed Kenouvi

Assurance agricole : AFG indemnise plus de 7000 producteurs touchés par des catastrophes naturelles  

Protéger les agriculteurs contre les dégâts liés aux catastrophes naturelles ou climatiques, c’est l’objectif du projet pilote d’assurance agricole initié par AFG en collaboration avec ses partenaires. Une cérémonie destinée à indemniser les producteurs sinistrés, qui s’est tenue le 7 avril 2025 à Bamako, a également marqué le lancement officiel de ce projet.

Chaque année, de nombreux producteurs voient leurs récoltes détruites, et des familles voient leur travail agricole anéanti, sans possibilité de se relever. C’est pour répondre à ce besoin accru d’aide alimentaire que des indemnisations ont été mises en place.
Pour la campagne agricole 2024-2025, 14 307 producteurs ont été ciblés par le projet, qui propose une prime d’assurance agricole ajustée à leurs besoins. Parmi eux, plus de 7000 producteurs de riz, de maïs, de sorgho et de coton ont été identifiés et ont bénéficié des indemnisations du projet pilote d’assurance agricole.
L’initiative vise principalement à soulager les agriculteurs affectés par les catastrophes naturelles et, surtout, à faire de l’assurance agricole un outil stratégique pour améliorer la souveraineté alimentaire.
« À travers cette indemnisation, ce sont des familles qui retrouvent espoir. Ce sont des producteurs qui voient concrètement la valeur d’une assurance adaptée à leurs réalités. Cette initiative noble doit être inclusive et a vocation à impliquer l’ensemble du secteur malien des assureurs non vie », a indiqué Mme Cissé Adam Bah, Directrice générale d’AFG.
Le projet couvre quatre types de producteurs, à savoir ceux qui produisent du riz, du maïs, du sorgho et du coton, dans des régions telles que Kayes, Koulikoro, Ségou et Sikasso.
Deux chèques, d’un montant de 4 910 088 FCFA et de 94 585 337 FCFA, ont été remis respectivement aux faîtières agricoles, à savoir le Meref-SFD et l’office du Moyen Bani.
Selon le ministre commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali, l’assurance agricole est plus qu’un simple financement. Il s’agit là d’un levier nécessaire permettant de mieux appuyer les producteurs en cas de risques agricoles.
À travers cette remise de chèque du projet d’assurance agricole, il était également question de mieux sensibiliser les agriculteurs à l’importance de s’assurer afin de pouvoir gérer les risques climatiques et agricoles en cas de catastrophes naturelles, telles que les inondations ou la sécheresse.

BOAD : Abdoulaye Daffé nommé vice-président pour un mandat de cinq ans  

Le Conseil des ministres du mercredi 9 avril 2025 a annoncé la nomination de Abdoulaye Daffé au poste de vice-président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD).

Cette décision entérine celle prise lors de la session du Conseil d’administration de l’institution régionale tenue le 26 mars à Dakar. Il succède ainsi à Moustapha Ben Barka, dont le mandat s’est achevé le 28 février. M. Daffé prendra fonction courant avril, pour un mandat de cinq ans.
Âgé de 73 ans, Abdoulaye Daffé est un pilier du secteur bancaire ouest-africain. Il a dirigé la Banque de Développement du Mali (BDM-SA) pendant plus de deux décennies, la hissant au rang de première banque du pays. Diplômé de l’ENA de Bamako et de l’Université d’Alabama en finance, il a brièvement été ministre de l’Économie et des Finances en juillet 2020, avant le coup d’État du 18 août.
Sa nomination à la vice-présidence de la BOAD intervient conformément à l’Acte additionnel n°04/2021/CCEG/UEMOA, qui réforme le mode de désignation des dirigeants des institutions de l’Union. Elle constitue une reconnaissance de son expertise financière, mais aussi une opportunité géostratégique pour le Mali.
La BOAD : moteur financier de l’UEMOA
Créée en 1973, la BOAD est l’institution spécialisée de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), qui regroupe huit États membres : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Son siège se trouve à Lomé (Togo).
Sa mission est de financer le développement équilibré des pays membres à travers des prêts concessionnels aux États et des soutiens au secteur privé. En 2023, la BOAD a approuvé plus de 1 200 milliards FCFA de financements, notamment dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, de l’agriculture et du transport. Parmi ses projets phares figurent l’autoroute Abidjan-Lagos, l’interconnexion électrique Côte d’Ivoire–Sierra Leone–Guinée, ou encore des appuis à la résilience climatique.
Quels avantages pour le Mali ?
Le retour d’un Malien à ce poste de haut niveau devrait offrir à Bamako une voix influente au sein d’une institution qui façonne les politiques de développement sous-régionales. Cela pourrait faciliter la priorisation de projets maliens, renforcer l’accès aux financements concessionnels, et améliorer la visibilité du pays dans les négociations économiques.
Alors que le Mali cherche à diversifier ses partenaires et à renforcer son intégration régionale, cette nomination stratégique pourrait constituer un levier majeur pour son redressement économique et financier.

Refondation : Le NIMD privilégie la recherche et le dialogue

Mis en œuvre à Bamako et dans plusieurs régions du Mali depuis janvier 2024 par l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), le Programme de recherche et de dialogue pour la refondation (PREDIRE) devrait se conclure en juin prochain. À trois mois de l’échéance, le NIMD met en lumière les acquis du programme et ses activités à venir.

Lors d’un café de presse organisé dans les locaux de l’Institut le 4 avril 2025, les journalistes ont été informés sur la mise en œuvre du PREDIRE depuis son lancement il y a plus d’un an.
Projet phare du NIMD en phase pilote, après les Écoles politiques et démocratiques (EPD) et le Power of Dialogue (POD), le PREDIRE vise à contribuer à la refondation de la gouvernance démocratique au Mali. Il enrichit le débat public par la valorisation de la recherche sur les questions de démocratie, de gouvernance et de cohésion sociale, et améliore la culture du dialogue et la confiance parmi les acteurs de la vie publique, en intégrant les résultats de la recherche dans la gouvernance publique.
En quinze mois d’exécution, le programme a enregistré plusieurs réalisations, notamment une cartographie des acteurs de la recherche dans les domaines de la démocratie, de la gouvernance et de la cohésion sociale. Cela inclut le lancement de la plateforme Donko ni Djemu Blon (Pour la production de savoirs au Mali et au Sahel), la mise en relation des chercheurs, ainsi que la création d’un site web (predire-nimd.org) pour la diffusion des rapports d’études, des notes d’analyse, des synthèses et des informations sur les activités du programme.
Le PREDIRE a également identifié quatre études thématiques, dont deux ont déjà été finalisées, portant notamment sur la participation et l’inclusivité sociale dans la dynamique de refondation, l’accès aux services publics via la gouvernance locale, et les leviers de renforcement de l’engagement citoyen dans la démocratie et la participation politique.
À la suite de ces études, le PREDIRE a réalisé deux sessions de dialogue multi-acteurs à Mopti et Sikasso, qui ont réuni plusieurs représentants des différents acteurs sociaux.
« Notre objectif principal est de faire en sorte que les décideurs puissent se baser sur des faits, des données, et sur une vraie compréhension du contexte pour prendre des décisions », souligne Célia D’Almeida, Représentante Pays au Mali et Coordinatrice Sahel du NIMD.
D’autres sessions au niveau national se tiendront prochainement à Bamako, ainsi qu’un webinaire avec WATHI sur la dernière étude Sahel. D’ici la fin du programme en juin 2025, il est également prévu la conception et la diffusion de supports de communication sur les résultats des études et des différentes sessions de dialogue multi-acteurs.
Mohamed Kenouvi

Le Mali en deuil après la disparition d’Amadou Bagayoko, géant de la musique malienne

Le Mali a perdu l’une de ses plus grandes figures musicales. Amadou Bagayoko, célèbre chanteur, compositeur et guitariste du duo Amadou & Mariam, est décédé ce vendredi 4 avril 2025 à Bamako, à l’âge de 70 ans. Selon les premières informations recueillies auprès de ses proches, il était malade depuis plusieurs semaines. Son décès a été confirmé par sa famille, notamment par son beau-fils Youssouf Fadiga, et relayé par les autorités culturelles nationales.

Né le 24 octobre 1954 à Bamako, Amadou Bagayoko était aveugle depuis l’âge de 16 ans en raison d’une cataracte congénitale. Sa passion pour la musique s’est exprimée très tôt, d’abord en solo, puis au sein de groupes légendaires comme Les Ambassadeurs du Motel de Bamako. Mais c’est sa rencontre avec Mariam Doumbia à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako, en 1975, qui a véritablement lancé une aventure artistique unique.
En couple dans la vie comme sur scène, Amadou & Mariam sont devenus des ambassadeurs de la culture malienne. Leurs compositions, mêlant instruments traditionnels, guitare électrique, voix mandingues et influences blues et afro-pop, ont conquis un public mondial. Le duo a sorti plusieurs albums acclamés, dont Sou ni tilé (1998), Dimanche à Bamako (2004, produit par Manu Chao) et Welcome to Mali (2008), nominé aux Grammy Awards. Ils ont également reçu une Victoire de la Musique en France en 2005.
Amadou & Mariam ont collaboré avec de nombreuses stars internationales, participé à des festivals prestigieux comme Glastonbury, et défendu des causes humanitaires, notamment en faveur des personnes handicapées. Leur parcours était raconté dans une autobiographie publiée en 2010 : Away from the Light of Day.
Amadou Bagayoko laisse derrière lui une œuvre musicale dense, un message d’espoir et un héritage culturel inestimable. Le ministre de la Culture, Mamou Daffé, a salué la mémoire d’un artiste exceptionnel, fidèle à ses racines, et dont la voix a porté l’âme du Mali au-delà des frontières.

Cheick Ahmed Théra : « Notre combat, c’est le Mali »

Avec pour devise « Rassembler pour travailler », le parti Mouvement Jeka Baara (MJB), créé en août 2023, revendique une implantation progressive dans plusieurs cercles du Mali. Son président, Cheick Ahmed Théra, annonce des activités à Mopti et Gao après le Ramadan.

Qu’est-ce que le parti Mouvement Jeka Baara ? 

Jeka Baara était d’abord un mouvement politique que nous avons créé à Ségou. L’objectif était d’accompagner la transition. Quand les jeunes militaires sont venus au pouvoir et quand nous avons écouté attentivement les différents discours du président de la transition, nous avons compris que ce dernier porte le Mali dans son cœur. Nous nous sommes donc dits qu’il faut l’aider. Nous avons aussi compris qu’il compte sur la jeunesse. C’est pourquoi nous avons essayé de mettre en place cette association pour aider le président de la Transition. A l’occasion du Référendum de 2023, nous avons compris que le terrain était vide et qu’il fallait doubler les efforts de soutien à la Transition. Nous nous sommes mobilisés pour la victoire du Oui. C’est après ce référendum, que nous avons rassemblé à Ségou tous nos coordinateurs des 37 cercles à travers le Mali à l’époque et avons eu l’idée de transformer le mouvement en parti politique. Pour nous, personne ne viendra construire le Mali à notre place. Notre combat c’est vraiment le Mali. Personnellement, à travers ma carrière professionnelle, je sais que le plus grand problème de ce pays, c’est le chômage des jeunes. Nous avons à peu près 8 millions de bras valides dont 5 millions de jeunes. Pour moi cela représente un bon potentiel. Nous avons également des ressources naturelles. C’est pourquoi au parti MJB nous avons choisi de faire la politique sous l’angle de l’économie. Nous croyons fermement que si le Mali arrive à donner de l’emploi à tous les jeunes, il n’y aura même pas cette guerre nous menons actuellement contre le terrorisme parce que les extrémistes auront du mal à recruter des jeunes dans leurs rangs.

Aujourd’hui, en une année et demi d’existence, quelle est la représentativité du MJB au niveau national ?

C’est passionnant et en même temps étonnant. Aujourd’hui le parti est dans tous les cercles du Mali et beaucoup adhèrent à ce parti sans forcément prendre contact avec la direction et développent des initiatives personnelles pour l’épanouissement du parti dans leur lieu de résidence. Actuellement nous faisons des rentrées politiques à travers les différentes régions. Nous l’avons déjà fait à Bamako, à Ségou, à Kayes, et à Sikasso. Nous allons poursuivre après le mois de Ramadan avec la région de Gao puis Mopti. Il faut dire aussi que nous avons une équipe d’implantation très dynamique, qui fait beaucoup de sorties. Elle était déjà dans tous les cercles du sud du pays. Au-delà de tout cela, nous avons également avec nous des politiques très expérimentés qui sont du Nord et qui y ont beaucoup travaillé pour notre présence là-bas.

Le parti est né sous la Transition, dans un contexte où les partis politiques sont au plus bas dans l’opinion nationale. Comment comptez-vous vous démarquer des partis traditionnels et classiques que le Mali connait jusque-là ?

D’abord, notre finalité, notre vocation et nos objectifs sont très différents. Jeka Baara, est un parti travailliste. Personnellement, au Mali je ne connais pas un seul parti travailliste. Nous sommes également un parti du Mali Kura. Vous savez, à chaque étape de la vie d’une nation où il y a des grands changements, il faut un changement politique. En 1992, les partis qui ont vu le jour, avaient tous cette connotation « démocratie ». Et c’est grâce à eux que nous avons la démocratie aujourd’hui et ce sont eux qui ont dirigé les affaires pendant plusieurs années parce que c’était la volonté populaire à cette époque. Mais aujourd’hui, c’est difficile pour un parti qui se bat pour la démocratie d’avoir sa place dans le Mali Kura. Le Mali Kura a des objectifs et il faut un parti qui réponde à ses objectifs : le développement, l’économie, le nouveau type de malien et d’autres valeurs. Il faut un parti qui incarne ces valeurs. Les acteurs de 1992 ont fait ce qu’ils pouvaient faire. Pour moi, leur objectif est atteint : la démocratie est là.

Quelles sont vos perspectives en lien avec les élections à venir ?

Nous allons participer aux élections parce que comme tout parti politique, nous sommes créés pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Notre parti est prêt à choisir tout Malien qui peut mettre le Mali au travail pour porter nos couleurs aux élections, que ce soit la présidentielle, les législatives ou les communales.

La relecture de la Charte des partis politiques est en cours. Quelles sont vos principales propositions ?

Nous avons une préoccupation principale. En 1991, Moussa Traoré a été combattu à cause du parti unique. On ne peut pas combattre pour le multipartisme et une trentaine d’années plus tard penser que les partis politiques sont débordés et qu’il faut diminuer leur nombre. Il y a une contradiction avec laquelle nous ne sommes pas d’accord. Pour nous, un parti a des critères et il faudra éliminer ceux qui ne les respectent pas. Mais on ne doit pas interdire aux Maliens de créer de nouveaux partis. Le monde change et de nouvelles générations vont venir avec de nouvelles perspectives. On ne doit pas les freiner. Quant au financement des partis politiques, nous pensons qu’on ne doit rien donner aux partis politiques pendant cette transition. Les ressources du pays sont actuellement limitées.

Le MJB soutient les nouvelles taxes controversées du gouvernement de transition. Quel est votre message à l’endroit des Maliens qui s’y opposent ?

Aucun sacrifice n’est de trop pour ce pays. Quand on parle de gouvernement, il faut des ressources financières. C’est par les taxes que l’Etat rassemble ces ressources. Aujourd’hui si le gouvernement se tourne vers nous, je pense que nous devons être fiers de donner pour contribuer au développement de notre pays. Nous demandons à tous les Maliens d’investir sur le Mali. Les pays développés ont plus de taxes que nous et ils arrivent à gérer. Si nous voulons atteindre leur niveau, nous sommes obligés de payer des taxes. Pour moi, le gouvernement n’a volé personne, il nous demande un accompagnement. Payer ces taxes, c’est participer au développement du Mali.

Un message à l’endroit des Maliens ?

Je demande aux Maliens de se mettre ensemble. A Jeka Baara, notre vocation c’est mettre les maliens ensembles pour travailler. Il faut que nous nous acceptions parce que c’est quand on est ensemble que nous pouvons éviter beaucoup de conflits. Quoi qu’il arrive , nous sommes tous des fils et filles de ce pays. Nous devons mettre le Mali au-dessus de tout.

Propos recueillis par Mohamed Kenouvi

Dialoguer avec les groupes armés, jusqu’où ? Une réflexion sur les limites et les possibles d’une paix négociée

Dans un contexte sécuritaire toujours préoccupant dans le pays, où les violences persistent malgré les efforts militaires, la question de la négociation avec les groupes armés, y compris ceux classés comme terroristes, revient régulièrement au cœur du débat national.

Le chercheur Ibrahim Maïga, spécialiste reconnu des dynamiques de conflit au Sahel, propose une réflexion rigoureuse sur cette question dans une note d’analyse intitulée « Quoi négocier ? », dans laquelle il dévoile les dilemmes politiques, moraux et stratégiques liés à cette éventualité.

L’auteur y rappelle que toute idée de dialogue avec les groupes armés ne peut faire l’impasse sur ce qu’il appelle les « lignes rouges » de l’État malien. Celles-ci sont claires : le maintien du caractère républicain et laïc de l’État, l’indivisibilité du territoire national et le respect des fondements constitutionnels. Ces principes non négociables encadrent toute possibilité de compromis et constituent le socle de l’action publique actuelle. Ibrahim Maïga souligne que ces exigences sont au cœur de la vision étatique et qu’aucune négociation ne saurait les remettre en cause sans fragiliser la cohésion nationale.
Face à cela, les groupes dits « radicaux » – dont les plus emblématiques sont la Katiba Macina d’Amadou Koufa et le JNIM dirigé par Iyad Ag Ghali – expriment des revendications connues, bien que souvent présentées de manière diffuse. Parmi celles-ci, le départ des troupes étrangères et l’application de la charia figurent en tête. Toutefois, le chercheur note une évolution dans la manière dont certaines de ces revendications sont formulées. L’application de la charia, par exemple, ne semble plus se traduire systématiquement par les méthodes brutales observées en 2012. Une certaine flexibilité, souvent dictée par les contextes locaux, apparaît dans les discours récents de ces groupes. Cela pourrait constituer un espace d’exploration pour des médiateurs avisés, notamment dans les zones rurales où l’autorité de l’État est faible mais où les légitimités coutumières restent fortes. Dans certaines de ces régions, des formes de justice inspirées du droit musulman, mais adaptées et parfois encadrées par l’État ou par des figures traditionnelles, sont déjà expérimentées.
Le retrait des troupes étrangères, notamment de l’opération Barkhane et de la MINUSMA, ont également modifié le paysage stratégique. Cette évolution a fait disparaître l’une des principales revendications des groupes armés, du moins dans sa forme initiale. Si la présence russe est aujourd’hui sujette à controverse, elle ne s’accompagne pas du même type de confrontation directe avec les groupes djihadistes, ce qui pourrait rendre le dialogue moins tendu sur ce plan spécifique.
Mais c’est sans doute la question de la réintégration des combattants qui ouvre la voie la plus concrète vers un compromis partiel. Ibrahim Maïga insiste sur la diversité des profils au sein des groupes armés. Tous ne sont pas mus par une idéologie rigide. Beaucoup sont des jeunes désœuvrés, des ruraux marginalisés, ou des individus ayant rejoint ces groupes par nécessité, par sentiment d’abandon ou pour leur propre sécurité. Ces éléments, moins radicalisés, peuvent faire l’objet d’une approche pragmatique axée sur la démobilisation, la protection et l’insertion économique. L’État malien semble en avoir conscience.
La récente annonce de l’intégration de 3000 ex-combattants dans le cadre du processus DDR – dont 2000 dans les Forces armées maliennes (FAMa) et 1000 dans des dispositifs de réinsertion civile – s’inscrit dans cette logique. Cette mesure, bien que distincte du dialogue avec les groupes qualifiés de terroristes, s’insère dans une stratégie plus large de pacification. Elle reconnaît implicitement que toute sortie de crise passe par la prise en compte des réalités sociales et économiques à l’origine de l’engagement armé.
Plusieurs foras nationaux – de la Conférence d’entente nationale aux Assises de la refondation – ont d’ailleurs recommandé d’ouvrir un dialogue inclusif avec tous les groupes maliens, sans exclusive. Cette position, souvent mal comprise, ne signifie pas une reddition face à l’extrémisme, mais une volonté de reconnaître la complexité du conflit. Comme le rappelle le chercheur, refuser toute négociation revient parfois à ignorer les logiques locales, les frustrations accumulées et les dynamiques de survie qui alimentent l’adhésion aux groupes armés.
Le chemin d’un dialogue est semé d’obstacles. Mais il existe. Et il repose sur la capacité de l’État à préserver ses principes tout en trouvant des passerelles vers ceux qui, dans les groupes armés, ne sont pas irréductibles. L’analyse d’Ibrahim Maïga ne propose pas de solution miracle. Elle offre un cadre lucide, fondé sur l’écoute, la prudence et le réalisme. Un cadre dans lequel il devient possible de penser la paix autrement qu’à travers les armes.

Classement du Bonheur Mondial 2025 : Le Mali à la 123ᵉ place

Le World Happiness Report 2025, publié ce jeudi 20 mars 2025, dresse un état des lieux du bien-être perçu à travers le monde en classant 143 pays selon des critères socio-économiques. Cette étude, menée par le Sustainable Development Solutions Network des Nations Unies en partenariat avec Gallup, repose sur des indicateurs tels que le niveau de vie, la santé, la qualité des institutions et la cohésion sociale.

Comme les années précédentes, la Finlande conserve sa place de pays le plus heureux du monde, suivie du Danemark, de l’Islande et de la Suède. À l’opposé, l’Afghanistan, le Liban et la République centrafricaine figurent parmi les pays où la perception du bien-être est la plus basse.
Dans ce contexte, le Mali se classe 123ᵉ sur 143 pays, juste derrière la Somalie (122ᵉ), avec un score de 4,23 sur 10. Ce positionnement traduit les défis structurels auxquels le pays est confronté, mais aussi certaines dynamiques sociales et économiques influençant la perception du bonheur.
La situation du Mali dans ce classement est largement influencée par son contexte sécuritaire marqué par des conflits persistants et des attaques terroristes dans plusieurs régions du pays. Cette instabilité affecte directement la qualité de vie des populations en limitant leur liberté de mouvement, leur accès aux services de base, ainsi que leurs perspectives d’avenir.
L’économie malienne demeure fragile et inégalitaire, selon le document. Si certains secteurs comme l’agriculture et l’extraction minière continuent de croître, cette dynamique ne profite pas uniformément à l’ensemble de la population. Le taux de pauvreté élevé et l’accès limité aux infrastructures de base, notamment en matière de santé et d’éducation, restent des obstacles majeurs à une amélioration du bien-être général.
La corruption est un autre facteur impactant négativement la perception du bonheur au Mali,  à en croire l’étude. De nombreux citoyens expriment une forte défiance envers les institutions publiques, ce qui nuit à la cohésion sociale et alimente un sentiment d’injustice. Les réformes engagées pour améliorer la gouvernance et renforcer la transparence peinent encore à produire des effets visibles sur le quotidien des Maliens.
Malgré ces défis, le Mali bénéficie d’une forte solidarité sociale et d’un tissu communautaire résilient, des éléments qui atténuent partiellement les effets des crises économiques et sécuritaires sur la population.
Le Mali dans le classement africain
Avec sa 123ᵉ place mondiale, le Mali occupe la 30ᵉ position en Afrique, se situant derrière plusieurs pays de la région comme la Côte d’Ivoire (14ᵉ en Afrique), le Sénégal (21ᵉ) et la Guinée (25ᵉ), mais devant des nations comme le Burkina Faso (32ᵉ), le Tchad (39ᵉ) et la République centrafricaine (43ᵉ et dernière en Afrique).
L’Île Maurice, classée 1ʳᵉ en Afrique, figure parmi les pays où la perception du bonheur est la plus élevée grâce à un développement économique stable, une bonne gouvernance et un accès satisfaisant aux services publics. D’autres pays comme l’Afrique du Sud (3ᵉ) doivent leur classement à une relative stabilité institutionnelle et à des infrastructures économiques solides.
Le classement africain met en évidence une corrélation entre la stabilité politique, le développement économique et la perception du bonheur. Les États enclavés et ceux en proie à des conflits obtiennent en général des résultats plus faibles que les pays côtiers bénéficiant d’une économie plus diversifiée et d’une ouverture aux investissements étrangers.
Classement Mondial : La domination des Pays Nordiques
Les pays en tête du classement mondial sont caractérisés par un niveau de vie élevé, une forte confiance dans les institutions et un État-providence efficace. La Finlande, le Danemark, l’Islande et la Suède occupent les premières places, suivis des Pays-Bas, du Canada et de la Suisse.
Les États-Unis, en revanche, chutent à la 24ᵉ place, leur plus mauvais classement historique. Cette baisse est attribuée à l’augmentation des inégalités, une montée de l’isolement social et une baisse de la confiance dans les institutions.
La France, quant à elle, occupe la 33ᵉ place, en recul de six places par rapport à l’an dernier. Ce recul est principalement lié à une montée du pessimisme économique et social, à une hausse des tensions politiques et à une inflation impactant le pouvoir d’achat.
Perspectives et enjeux pour le Mali
Face à ce classement, plusieurs leviers d’amélioration peuvent être envisagés pour le Mali. La stabilisation du pays reste la priorité. Sans une amélioration de la situation sécuritaire, il sera difficile d’impulser une dynamique positive en matière de développement économique et social.
L’investissement dans les infrastructures sociales est un autre enjeu clé. Un meilleur accès aux soins de santé, une éducation de qualité et un renforcement des services publics permettraient de relever le niveau de vie général et d’améliorer la perception du bien-être des citoyens.
La lutte contre la corruption constitue également un levier important. Une gouvernance plus transparente, associée à des mécanismes efficaces de reddition des comptes, contribuerait à renforcer la confiance des citoyens envers les institutions et à favoriser une plus grande cohésion sociale.
Sur le plan économique, une diversification accrue de l’économie et un meilleur soutien aux petites et moyennes entreprises pourraient stimuler la création d’emplois et réduire les inégalités. Le développement de l’agriculture et des infrastructures, notamment énergétiques et de transport, serait un atout majeur pour l’avenir.
Enfin, la promotion de la cohésion sociale et de la participation citoyenne peut jouer un rôle essentiel dans l’amélioration du bien-être perçu. Encourager les initiatives locales favorisant l’inclusion sociale, la solidarité communautaire et le dialogue national renforcerait la résilience du pays face aux défis actuels.
L’amélioration du bonheur perçu passera par des réformes structurelles, un renforcement de l’État de droit, une croissance économique plus inclusive et un meilleur accès aux services de base.
Ce classement ne doit pas être vu comme une fatalité, mais comme un signal encourageant à agir pour un avenir plus stable et prospère.

 

Mondial 2026 : Le Mali s’impose face aux Comores (0-3) et relance ses espoirs dans le Groupe I

Le Mali a signé une victoire nette et sans appel ce jeudi 20 mars 2025 face aux Comores (0-3), lors de la cinquième journée des éliminatoires africaines de la Coupe du monde 2026. La rencontre s’est disputée à Casablanca, au Maroc, où les Comores disputent leurs matchs à domicile dans le cadre de cette campagne qualificative.

Dominateurs dans le jeu, les Aigles ont ouvert le score dès la 20e minute grâce à Néné Dorgeles, avant que Kamory Doumbia ne fasse le break en deuxième période avec un doublé inscrit aux 55e et 64e minutes. Le score aurait pu être plus lourd sans plusieurs arrêts décisifs du portier comorien.
Avec ce succès, les hommes de Tom Saintfiet, nouveau sélectionneur du Mali nommé en février dernier, signent leur deuxième victoire dans ces éliminatoires. Ils portent leur total à 8 points après cinq journées et reviennent à une unité des Comores et du Ghana, tous deux en tête du groupe avec 9 points. Le Ghana doit encore affronter le Tchad ce vendredi 21 mars à domicile.
Cette victoire intervient à un moment crucial pour les Aigles, qui restaient sur deux nuls consécutifs dans cette campagne. Grâce à cette performance, le Mali reste pleinement engagé dans la lutte pour la première place du groupe, seule qualificative pour le Mondial 2026 dans ce format instauré par la FIFA pour la zone Afrique.
Le sélectionneur belge Tom Saintfiet, qui dirigeait auparavant la sélection de Gambie, a salué « une performance sérieuse, construite collectivement », tout en appelant ses joueurs à « maintenir la même rigueur » lors des prochaines échéances.
Les Aigles affronteront la Centrafrique ce lundi 24 mars 2025 à 16h00 GMT, avec l’ambition de confirmer ce retour en forme et de continuer à mettre la pression sur le duo de tête.

Gao : Quatre obus tirés en direction du Camp 1, un blessé signalé dans une nouvelle attaque de harcèlement

La ville de Gao a été secouée par une nouvelle attaque dans la soirée du 12 mars 2025, aux environs de 20h, lorsque quatre obus ont été tirés en direction du Camp 1, une installation abritant plusieurs structures sécuritaires.

D’après des sources locales, l’un des obus est tombé dans un site de récupération de ferraille situé vers Château Sud Extension, non loin de l’ancien camp de la MINUSMA. L’impact a causé un blessé léger, rapidement pris en charge par les secours.
Cette attaque s’inscrit dans un mode opératoire récurrent dans le nord du Mali : les tirs d’obus de harcèlement. Ce type d’attaque, souvent imprécis et opportuniste, est utilisé par les groupes terroristes pour rappeler leur présence et démontrer que leur capacité de nuisance demeure intacte malgré les pressions sécuritaires exercées contre eux.
En août 2024, cinq obus avaient déjà été tirés en direction de l’aéroport de Gao, illustrant la persistance de la menace malgré l’absence de victimes (Échos Médias). Quelques mois plus tôt, en mars 2024, une autre attaque aux obus avait visé la zone aéroportuaire et le quartier Château, provoquant un incendie rapidement maîtrisé.
De telles attaques visent davantage à instiller la peur qu’à causer des pertes massives, bien que leur dangerosité ne soit pas à négliger.

En août 2024, cinq obus avaient déjà été tirés en direction de l’aéroport de Gao, illustrant la persistance de la menace malgré l’absence de victimes. Quelques mois plus tôt, en mars 2024, une autre attaque aux obus avait visé la zone aéroportuaire et le quartier Château, provoquant un incendie rapidement maîtrisé.

Une réponse sécuritaire renforcée
À la suite de cette nouvelle attaque, les forces de sécurité ont renforcé les patrouilles et ouvert une enquête pour identifier les auteurs. Pour l’instant, aucune revendication officielle n’a été formulée, mais le mode opératoire laisse peu de doute sur la nature de l’attaque.
Ces incidents rappellent les défis sécuritaires persistants auxquels est confrontée la ville de Gao et plus largement le nord du Mali, malgré les efforts déployés pour stabiliser la région. Les habitants, exaspérés par ces attaques sporadiques, appellent à un renforcement des mesures de surveillance et à une meilleure anticipation des menaces.
L’évolution de la situation sera suivie de près dans les jours à venir.