Auteur/autrice : massire Diop
Passeport AES : Une reconnaissance en question
Depuis la mise en circulation, le 29 janvier 2025, du nouveau passeport biométrique de l’Alliance des États du Sahel (AES), de nombreux citoyens maliens font face à des obstacles administratifs, notamment lors de demandes de visas pour l’espace Schengen. Ces difficultés soulèvent des questions quant à la reconnaissance et à l’authentification de ce nouveau document de voyage.
Paix et réconciliation : TAMOUZÔK-APC lance ses activités
Le samedi 15 février 2025, l’Alliance pour la Paix et la Concorde (TAMOUZÔK-APC) a officiellement lancé ses activités au Centre International de Conférences de Bamako (CICB). Créée le 27 novembre 2024, cette organisation se donne pour mission de contribuer à la stabilisation du Mali à travers la sensibilisation des communautés, le dialogue intercommunautaire et la mobilisation des acteurs du vivre-ensemble.
Tragédie minière à Bilalkoto : Un samedi noir pour Kéniéba
Un drame s’est produit ce samedi 15 février 2025 dans le village de Bilalkoto, commune de Dabia, cercle de Kéniéba. Une machine excavatrice utilisée par des exploitants chinois s’est renversée sur un groupe de femmes qui creusaient dans une fosse à la recherche d’or. Selon des témoins sur place, il y’aurait une quarantaine de morts dobt de nombreuses femmes. Plusieurs blessés graves ont été transportés d’urgence à l’hôpital de Kéniéba. Le bilan exact reste incertain, mais les recherches se poursuivent.
Émission de titres publics : le Mali cherche 1 255 milliards FCFA en 2025
Le ministère de l’Économie et des Finances a procédé, le 13 février 2025, au lancement du calendrier d’émission des titres publics. Pour l’année 2025, le Trésor public malien envisage de lever 1 255 milliards de FCFA sur le marché des titres de l’UEMOA.
Vœux à la presse: Modibo Sidibé plaide pour un « Mali Kura » fondé sur la souveraineté, la justice et la prospérité
Lors de la traditionnelle présentation de vœux aux médias, le 12 février 2025, le président du Comité Stratégique du M5-RFP Mali Kura, Modibo Sidibé, a dressé un bilan sans complaisance de l’année écoulée et tracé les perspectives d’un Mali tourné vers l’avenir. Entre avancées sécuritaires, défis économiques et tensions politiques, l’ancien Premier ministre a appelé à un sursaut national pour refonder le pays sur des bases solides et inclusives.
Sénégal : Un rapport accablant de la Cour des comptes révèle des détournements massifs sous le règne de Macky Sall
Le rapport explosif de la Cour des comptes du Sénégal, publié le 12 février 2025, dévoile des anomalies financières majeures sous l’administration de l’ex-président Macky Sall. Il révèle des manipulations d’indicateurs économiques, des détournements massifs de fonds publics et des pratiques financières opaques ayant gravement impacté l’économie du pays.
Indice de perception de la corruption 2024 : Le Mali encore dans la zone de turbulences
Le dernier Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024 de Transparency International, publié le 12 février 2025, classe le Mali au 136e rang sur 180 pays, avec un score de 28 sur 100. Ce résultat illustre une fois de plus la difficulté du pays à lutter contre la corruption, un fléau qui mine la gouvernance et freine son développement.
Pour le rapport, le pays est confronté à une érosion des institutions de contrôle. De plus, il indique également que l’attribution des marchés publics manque de transparence et la gestion des finances publiques demeure opaque, alimentant une perception généralisée de corruption.
Selon le document, l’administration publique est particulièrement touchée. L’accès aux services essentiels comme la justice, la santé et l’éducation est souvent conditionné par des pratiques de favoritisme ou des pots-de-vin. Dans ce contexte, le document estime que la méfiance des citoyens envers l’État s’accentue, renforçant un climat d’impunité pour les élites. Signalons qu’à ce sujet, les rapports de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) et du Bureau du Vérificateur Général, en sont une parfaite illustration.
Le Mali n’est pas un cas isolé. En Afrique de l’Ouest, plusieurs pays affichent des scores médiocres dans l’IPC 2024, traduisant une gouvernance affaiblie par la corruption et l’opacité des finances publiques.
Le Nigeria, première puissance économique de la région, obtient un score de 25 sur 100, soulignant l’ampleur du détournement des fonds publics, notamment dans le secteur pétrolier. Le Burkina Faso, également sous transition, affiche un score de 30 sur 100, restant sous la barre critique de 50, qui marque le seuil entre une gouvernance corrompue et une administration relativement intègre.
À l’inverse, le Ghana se distingue avec un score de 43 sur 100, bien qu’en légère baisse, confirmant sa position parmi les pays les plus transparents de la région.
L’Afrique subsaharienne, toujours parmi les régions les plus corrompues au monde
Avec un score moyen de 32 sur 100, l’Afrique subsaharienne reste l’une des régions les plus touchées par la corruption. Plus des deux tiers des pays africains obtiennent un score inférieur à 50, traduisant une faible capacité des États à lutter efficacement contre ce phénomène.
Transparency International met en garde contre le risque de détournement des fonds climatiques, alors que de nombreux pays africains devraient bénéficier d’aides internationales pour faire face aux effets du changement climatique. L’absence de contrôle rigoureux sur ces financements risque de priver les populations vulnérables des ressources essentielles à leur adaptation.
Les pays les plus corrompus de la région incluent la Somalie (11 sur 100), le Soudan du Sud (13 sur 100) et la République centrafricaine (19 sur 100), où les conflits prolongés ont exacerbé l’effondrement des institutions.
Les bons élèves de la lutte contre la corruption
À l’échelle mondiale, les pays nordiques conservent leur place de leaders en matière de transparence et de bonne gouvernance. Le Danemark reste le pays le moins corrompu du monde avec un score de 90 sur 100, suivi par la Finlande (88 sur 100) et la Norvège (87 sur 100).
D’autres pays comme le Canada (75 sur 100) et l’Allemagne (79 sur 100) maintiennent également des niveaux élevés d’intégrité publique malgré certaines controverses récentes.
Les 5 pays les plus corrompus du classement
Aux dernières places du classement, on retrouve des États en proie à des crises profondes, où l’absence de gouvernance stable favorise la corruption à grande échelle. Il s’agit notamment de la Somalie (11 sur 100), du Soudan du Sud (13 sur 100), de la Syrie (14 sur 100), du Venezuela (14 sur 100) et du Yémen (16 sur 100).
Ces pays souffrent de guerres civiles, d’effondrement institutionnel et d’une impunité totale pour les acteurs corrompus.
Le rapport de Transparency International souligne l’urgence d’un renforcement des mécanismes de lutte contre la corruption. Pour le Mali, cela passe par un renforcement du cadre juridique, une indépendance accrue de la justice et une meilleure protection des lanceurs d’alerte.
Sans réformes concrètes, la corruption continuera de fragiliser les institutions, de freiner le développement et d’accentuer la défiance des citoyens envers l’État. Transparency International appelle ainsi à une mobilisation nationale et internationale pour lutter efficacement contre ce fléau qui compromet la croissance économique et la stabilité politique du pays.
Lancement du programme DDR-I : une relance sous haute surveillance
Le gouvernement a officiellement lancé le programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Intégration (DDR-I), visant à intégrer 2 000 ex-combattants au sein des Forces armées maliennes (FAMa) et à réinsérer 1 000 autres dans la vie civile. Cette annonce a été faite par le ministre de la Réconciliation nationale, le général Ismaël Wagué, qui a souligné l’importance de cette initiative dans le cadre du processus de stabilisation et de réconciliation nationale.
Recettes budgétaires : Le gouvernement donne des explications sur les nouvelles taxes
Face aux réactions suscitées par l’adoption, en Conseil des ministres, le 5 février 2025, de taxes supplémentaires sur les télécommunications et la consommation de certains biens et services, le Premier ministre et le ministre de l’Économie et des Finances ont animé un point de presse ce lundi 10 février 2025 à la Primature pour fournir des explications.
France : Sidiki Diabaté victime d’un vol ciblé en pleine tournée
Le 8 février 2025, alors que Sidiki Diabaté, artiste reconnu pour sa maîtrise de la kora, donnait un concert à la Défense Arena de Nanterre, près de Paris, des malfaiteurs ont pénétré par effraction au domicile de sa sœur et productrice, Djelika Diabaté, à Tremblay-en-France.
Le vol, minutieusement orchestré, a permis aux cambrioleurs de s’emparer d’un coffre-fort contenant environ 190 000 euros (125 millions de francs CFA), une partie des recettes de la tournée. Cet acte criminel interroge sur la sécurité financière des artistes en tournée et sur la gestion des fonds de leurs spectacles.
Gilles Yabi : « le retrait simultané de ces pays est un coup dur porté à l’organisation, et surtout à l’intégration régionale »
Gilles Yabi, chercheur et fondateur du think tank WATHI, analyse les défis actuels en Afrique de l’Ouest. Dans cet entretien exclusif, il évoque l’avenir de la CEDEAO après le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la lutte contre le terrorisme sans les forces occidentales, l’impact des régimes militaires sur la sécurité, la crise sahélienne et l’immigration clandestine, ainsi que l’influence grandissante de nouveaux partenaires comme la Russie, la Chine et la Turquie.
Arrêtés de paiement des redevances audiovisuelles : les associations de presse exigent un retrait et appellent au dialogue
Les principales associations de la presse audiovisuelle et en ligne du Mali, notamment l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali (URTEL), l’Association Malienne des Télévisions (AMATEL), l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne du Mali (APEL Mali), l’Union des Radios Privées du Mali (URPM) et l’Association des Éditeurs de la Presse Privée (ACCESS), ont exprimé leur profonde préoccupation suite à la publication par la Haute Autorité de la Communication (HAC) des arrêtés interministériels n°4473 et 4474. Ces arrêtés fixent les montants et les modalités de paiement de la redevance annuelle pour l’exploitation des services audiovisuels, ainsi que les frais de délivrance et de modification des autorisations.
Massacre à Kobé : 25 civils tués dans une embuscade terroriste entre Gao et Ansongo
Tchad : Fermeture de la dernière base française
Lors d’une cérémonie officielle, le 30 janvier dernier, l’armée française a procédé à la rétrocession de sa dernière base militaire au Tchad, la base aérienne Sergent-Adji-Kossei, située à N’Djamena, la capitale du pays. Cette base était le dernier vestige d’une présence militaire française dans le pays, un engagement qui durait depuis plusieurs décennies. La remise de cette installation stratégique à l’armée tchadienne est l’aboutissement d’un processus de redéfinition des accords de défense entre les deux nations.
Inondations : Au moins 71 écoles sous les eaux à Gao et Tombouctou
Le Conseil des ministres, dans sa session du mercredi 29 janvier, a abordé les répercussions des inondations dans les régions de Gao et de Tombouctou, ainsi que la mise en œuvre d’un plan d’action pour la gestion des servitudes et lits des marigots dans le district de Bamako. Cette réunion, présidée par le président de la Transition, a permis de passer en revue les mesures concrètes à prendre pour atténuer les impacts de ces catastrophes naturelles sur les populations.
Solidarité : Canal + Mali offre des kits scolaires aux élèves de l’école de l’île Dialagoum
Dans le cadre de son programme Canal + Impact, visant à accompagner les populations démunies à travers toute l’Afrique par le biais d’actions solidaires, Canal + Mali a procédé, ce 30 janvier 2025, à la remise de kits scolaires aux élèves de l’île Dialagoum, située en plein cœur de Bamako.
AES/CEDEAO : Un tournant dans les relations régionales
Ce mercredi 29 janvier 2025 marque le premier anniversaire de l’annonce par les pays de l’AES de leur sortie de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette date acte également le retrait officiel du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’organisation ouest-africaine. Cette décision, résultant d’une série de tensions politiques et sécuritaires, modifie profondément le paysage régional.
Lutte contre le terrorisme : L’AES dévoile sa stratégie et interpelle la communauté internationale
Lors de la réunion publique de haut niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la lutte contre le terrorisme en Afrique, tenue le 24 janvier 2025, l’Ambassadeur et Représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies, M. Issa Konfourou, a présenté la vision stratégique de la Confédération des États du Sahel (AES). Cette entité regroupe le Burkina Faso, le Niger et le Mali, trois pays en première ligne face aux violences terroristes dans la région sahélienne.
Coly Energy Mali : Un nouveau chapitre pour le secteur énergétique malien après l’ère TotalEnergies
Le 23 janvier 2025, le Premier ministre malien, le Général de Division Abdoulaye Maïga, a reçu une délégation de Coly Energy Mali, nouvel acquéreur des activités de TotalEnergies au Mali. Cette rencontre, conduite par René Hounsinou, nouveau président du Conseil d’administration de Coly Energy, visait à présenter officiellement la nouvelle direction et à confirmer la continuité opérationnelle de l’entreprise.
Coly Energy Mali, en partenariat avec Benin Petro SA, étend désormais ses opérations au Mali, au Bénin et en Côte d’Ivoire. Cette expansion stratégique vise à renforcer la présence de l’entreprise dans le secteur énergétique ouest-africain.
Coly Energy Mali se positionne comme un acteur clé dans la distribution de produits pétroliers dans la région.
Cette acquisition s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale de TotalEnergies visant à réévaluer et à optimiser son portefeuille d’actifs. Ces dernières années, le groupe a procédé à plusieurs cessions d’actifs non stratégiques à travers le monde. Par exemple, en 2020, TotalEnergies a vendu ses activités au Libéria et en Sierra Leone à Conex Oil & Gas Holdings Ltd., représentant une valeur totale de plus de 400 millions de dollars US. En 2023, le groupe a également cédé plus de 2 000 stations-service en Europe au Canadien Couche-Tard pour un montant de 3,4 milliards d’euros.
Cependant, le retrait de TotalEnergies du marché malien s’inscrit dans un contexte particulier. Sousle actuel régime, le Mali a mis fin aux avantages fiscaux qui étaient auparavant accordés aux entreprises étrangères. Ces contrats, jugés « léonins » par les autorités, permettaient aux multinationales de ne payer leurs impôts que dans leur pays d’origine, privant l’État malien de revenus fiscaux considérables. Cette décision a poussé TotalEnergies à revoir ses opérations au Mali, menant à leur cession au profit de Coly Energy Mali.
Les détails financiers de la transaction entre TotalEnergies et Coly Energy Mali n’ont pas été rendus publics. Le montant de la cession reste donc confidentiel à ce jour.
Engagement envers les employés et perspectives d’avenir
Un point notable de cette acquisition est l’engagement de Coly Energy Mali à maintenir l’ensemble des 1 109 employés de TotalEnergies au Mali, assurant ainsi une continuité opérationnelle et sociale. Cette démarche a été saluée par le Premier ministre malien, qui y voit une initiative alignée avec les objectifs économiques du pays.
Cette situation marque une étape significative dans le paysage énergétique malien, avec l’arrivée de Coly Energy Mali en tant que nouvel acteur majeur. Les observateurs suivront de près l’évolution de cette entreprise et son impact sur le marché régional.