Maintien de la paix : l’ONU très présente en Afrique

Sur les 12 missions de maintien de la paix de l’ONU en cours dans le monde, 6 sont déployées en Afrique. En plus du Mali (MINUSMA), elles sont présentes en RDC (MONUSCO), en Centrafrique (MINUSCA), au Sahara occidental (MINURSO), au Soudan du Sud (MINUSS) et à Abiyé, au Soudan  (FISNUA).

Elles tirent leur légitimité du Chapitre 7 de la Charte des Nations unies, qui stipule qu’en en cas de menace à la paix le Conseil de sécurité peut autoriser l’usage de tous les moyens, y compris coercitifs. Et visent donc très souvent à faciliter le processus politique et l’organisation d’élections libres, à aider au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration des anciens combattants et à protéger les civils.

La Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a remplacé le 1er juillet 2010 la MONUC (Mission de l’organisation des Nations unies en République démocratique du Congo). Ce changement reflétait la nouvelle phase dans laquelle le pays était entré en application de la Résolution 1925 du Conseil de sécurité du 28 mai 2010. La nouvelle mission est autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires pour s’acquitter de son mandat.

En République Centrafricaine, c’est dans un rapport, le 3 mars 2014, que le Secrétaire général a recommandé au Conseil de sécurité d’autoriser le déploiement d’une opération de maintien de la paix multidimensionnelle, dont la priorité première serait la protection des civils. Ainsi naissait la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), en remplacement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique, sous conduite africaine (MISCA), déployée dans le pays en 2013.

Créée par la Résolution 690 du 29 avril 1981, suite à l’acceptation des propositions de règlement par le Maroc et le Front Polisario le 30 août 1988, la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) est la plus vielle mission de maintien de paix sur le continent. Le 29 avril 2016, alors que le différent persistait, le Conseil de sécurité a adopté la Résolution 2285, demandant aux parties de continuer à faire preuve de volonté politique afin d’engager des négociations résolues et axées sur le fond.

La Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS) a été créée par la Résolution 1996, le 9 juillet 2011, après l’indépendance du pays. Auparavant, l’ONU avait mis en place une Force intérimaire de sécurité pour Abiyé (FISNUA), pour répondre à l’urgence dans cette zone du Soudan réclamée par les deux pays.

Autorisée à faire usage de la force pour protéger les civils et les travailleurs humanitaires, la FISNUA contrôle cette zone et facilite l’acheminement de l’aide.

Casques bleus : Que gagnent les États contributeurs ?

Ce 29 mai est célébré la Journée internationale des Casques bleus. Pour l’occasion, nous avons choisi de faire un focus sur eux. Qui sont-ils ? Que gagnent les États qui engagent des troupes dans des missions de maintien de la paix ?

Contrairement à une idée largement répandue, les Casques bleus sont des civils, des militaires et des policiers qui travaillent ensemble, selon la définition des Nations Unies. À la MINUSMA, ils étaient 15 610 au total en mars 2020, dont 11 757 militaires, 1 748 policiers et 1 421 civils. La mission compte également des experts et des volontaires. L’ONU n’ayant pas de forces qui lui soient propres, les États membres lui fournissent, sur une base volontaire, des contingents militaires et des forces de police. Ils sont appelés « pays contributeurs de troupes » ou « pays contributeurs de police ». « Les pays contributeurs décident des effectifs qu’ils vont déployer sur un théâtre d’opérations donné, avec l’ensemble de leurs propres équipements, ainsi que tout le matériel nécessaire à la logistique des troupes, y compris le transport », précise Olivier Salgado, porte-parole de la MINUSMA. En retour, une somme forfaitaire prélevée sur le budget de l’organisation est versée (traitement des troupes, équipements ou services). 12 des 13 opérations de maintien de la paix en cours ont été financées pour environ 6,5 milliards de dollars du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020.

Que gagnent les États ?

Il existe un barème pour chaque type de contribution. Pour le remboursement des matériels appartenant aux contingents, nous n’avons pas pu consulter le document. La rémunération des militaires est prise en charge par les gouvernements dont ils relèvent, selon leur grade dans les forces nationales et le barème applicable. Au 1er juillet 2019, les pays qui fournissaient des contingents aux opérations de maintien de la paix étaient remboursés par l’ONU sur la base d’un taux standard approuvé par l’Assemblée générale de 1 428 dollars (859 765 FCFA) par soldat et par mois. Une manne, comme le rappelait l’experte en sécurité Niagalé Bagayoko dans nos colonnes en avril, non négligeable. « C’est très important comme source de revenus pour les armées, notamment africaines ». Ce qui se vérifie aisément. 8 des 10 pays du Top 10 des contributeurs de troupes sont africains, contre 9 sur 10 pour la police. Le Bengladesh est le seul pays non africain à se glisser dans ce classement.

Boubacar Sidiki Haidara

MINUSMA : Vers un mandat « robuste » ?

Le 30 juin, le Conseil de sécurité des Nations Unies doit renouveler le mandat de la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Déployée dans le pays depuis 2013, elle a pour mandat principal de stabiliser les grandes agglomérations et de contribuer au rétablissement de l’autorité de l’État en soutenant la mise en œuvre de l’Accord pour la paix de 2015. Six ans après, la paix est toujours un mirage et le centre, jadis stable, est rongé par la violence des milices et des groupes terroristes.

Chaque année, et ce depuis 2013, le Conseil de sécurité de l’ONU prolonge à l’unanimité le mandat de la MINUSMA pour un an, lui fixant des priorités et résultats à atteindre. La principale mission est d’aider le pays à retrouver la paix et à affirmer son autorité, en mettant l’accent sur la protection des civils contre les violences. Avec la signature en 2015 de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, la MINUSMA s’est investie auprès des parties signataires pour sa mise en œuvre. Mais cette signature « à l’arraché » n’a pas permis le retour de la paix. Le cycle de violences a au fil du temps gagné progressivement le centre du pays, avant que cette zone ne devienne en 2018 la plus dangereuse. Les attaques terroristes visant les forces de défense et de sécurité maliennes ainsi que les forces internationales se sont intensifiées. Les derniers massacres de civils au centre du pays ont couronné « l’impuissance de la MINUSMA » et ré ouvert le débat sur son utilité en l’état, à la veille du renouvellement de son mandat. Car restaurer la paix dans un pays en guerre semble être une mission impossible pour elle.

En conférence de presse, le vendredi 21 juin à l’hôtel Sheraton, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali, chef de la MINUSMA reconnaissait les attentes déçues des Maliens. « Je sais depuis que je suis là que les attentes des Maliens lambda sont au-delà du mandat de  la MINUSMA. Ils estiment qu’il faut une force d’imposition de la paix pour lutter contre le terrorisme. Nous, notre mandat, c’est un mandat de stabilisation du Mali », affirmait Mahamat Saleh Annadif.  « À partir du moment où il y a ce péché originel, que j’ai toujours évoqué, et à partir du moment où nous sommes là et qu’il y a toujours des morts, considérons que nous avons tous échoué et que le premier échec est celui des Maliens d’abord », répliquait-il à une question.

Mandat robuste ou statu quo ?

Alors que les critiques visent la mission, qui a payé un très tribut en vies humaines, le gouvernement, à travers son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, plaide depuis quelques mois auprès du Conseil de sécurité le renouvellement de son mandat. Tiebilé Dramé a demandé « une présence accrue de la MINUSMA dans les régions du centre du Mali, aux côtés des Forces de défense et de sécurité maliennes, afin de protéger les populations civiles et leurs biens, de mettre un terme au cycle de violences et de permettre le retour de l’administration et des services sociaux de base ».  En visite de « solidarité » au Mali du 19 au 21 juin, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de paix, Jean-Pierre Lacroix informait du renforcement de l’action de la MINUSMA dans le centre mais sans changements majeurs. « L’effectif ne sera pas augmenté, mais notre défi c’est comment faire mieux et plus pour aider les Maliens à inverser la  tendance. L’essentiel, c’est de faire en sorte de prévenir les menaces (…) et de créer des espace de sécurité pour permettre à l’État de revenir ». Le diplomate soulignait que « la MINUSMA a été créée pour répondre aux problématiques du nord et surtout à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale ».

S’il fut un temps où ce mandat était incompris d’une frange de l’opinion malienne, aujourd’hui, il s’avère à ses yeux inadapté au contexte. « Le mandat, tel que défini, ne répond pas du tout à l’urgence du moment. Il faudrait revoir les dispositions, pas un renouvellement seulement. La MINUSMA est considérée aujourd’hui comme une force tampon, d’interposition, il faut penser qu’elle puisse aller au-delà », estime Khalid Dembelé, économiste et chercheur au Centre de recherche et d’analyses politiques, économiques et sociales (CRAPES). Selon lui, rien ne laisse présager du mandat « robuste » tant réclamé. « C’est à nous de faire en sorte que le mandat puisse aller au-delà : qu’ils acceptent ou qu’ils quittent le pays », affirme-t-il.

Dans son dernier rapport, en date du 31 mai, sur la situation au Mali, le Secrétaire général de l’ONU recommandait une augmentation en « efficacité et en efficience, en assurant une protection accrue lors des déplacements, en étant plus souple et plus agile et en adoptant une attitude proactive dans toutes ses zones de déploiement. Ce qui nécessitera la reconfiguration de certaines unités existantes et le déploiement de capacités supplémentaires ».

C’est ainsi que le camp de Diabali devrait être transféré aux FAMAs début 2020. Les responsables onusiens rappellent souvent que la MINUSMA n’a pas à se substituer à l’État, mais à l’appuyer dans ses efforts. « Il y a une nécessité de réponses maliennes à la crise du centre. Chacun a son rôle. N’essayons pas de considérer qu’il y a une baguette magique quelque part qui s’appelle MINUSMA,  EUTM ou G5 Sahel », rappelle le chef des opérations de maintien de  paix, ajoutant « il faut un renforcement des capacités de l’État, des FAMAs et des forces de sécurité ».

Même si la contribution des Nations Unies est considérable, le mal est toujours vif et le pays peine à se remettre debout. La persistance de l’hémorragie malgré l’assistance des forces internationales agace de plus en plus en l’absence de perspectives. Dr Bréma Ely Dicko, chef du département Sociologie – anthropologie de l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako, recommande un mandat robuste pour la MINUSMA. « C’est le minimum que les Nations Unies puissent faire, pour la simple raison qu’il permettra à la MINUSMA d’être plus efficace sur le terrain et de contribuer à la lutte contre le terrorisme, ce qui n’est pas dans son mandat actuel », souligne-t-il.

Une mission à laquelle doivent faire face, selon Abdoulaye Tamboura, Docteur en géopolitique, d’autres forces. « C’est aux Forces armés maliennes, à Barkhane et au G5 Sahel que revient cette mission ». C’est d’ailleurs dans cette lutte qu’un groupe armé terroriste a abattu mi-juin lors de combats dans le nord-est du pays un hélicoptère de la force Barkhane. Un témoignage de leur capacité de nuisance et de l’urgence à circonscrire les violences au centre.

Pour Dr Bréma Ely Dicko, le temps n’est plus au statu quo. « À quoi sert de vouloir sauvegarder des institutions si le pays sombre de jour en jour et tend vers l’inconnu ? Il est aujourd’hui plus que nécessaire de revoir la façon de faire de la MINUSMA, de la sortir de cette position de stabilisation pour être une force combattante ». Il ajoute « si l’on n’accorde pas à la MINUSMA un mandat robuste, lui permettant de combattre les groupes terroristes, elle comptera toujours ses morts et sera là pour une dizaine d’années ». 

Toutefois, le sociologue suggère qu’à défaut d’accorder un mandat offensif à la mission « ses effectifs soient réduits et de faire en sorte que l’argent qui servait à les prendre en charge soit réorienté au bénéfice du G5 Sahel, qui est une force de lutte contre le terrorisme sans moyens ».

Pour l’heure, malgré les critiques, la présence de la MINUSMA reste indispensable, tant la menace est réelle. Les Forces armées maliennes supposées prendre la relève sont  toujours en reconstruction.

70ème anniversaire des casques bleus : Que des sacrifices pour le Mali

Le  Secrétaire général des Nations Unies, accompagné de plusieurs  personnalités dont le Premier ministre du Mali,  a rendu hommage  le 29 mai  à Bamako aux Casques bleus. Le thème  de cet anniversaire est «  70 ans de service et de sacrifice », tout un engagement. Antonio Guterres a exprimé sa fierté à ceux de la MINUSMA pour leur sacrifice au nom de paix. La mission  reste  la plus meurtrière dans le monde.  Ainsi, 99 membres du personnel de la Minusma ont été tués et 358 autres grièvement blessés lors des attaques depuis son déploiement en juillet 2013 jusqu’à la date du 31 mars 2018. Parmi les quatre missions encours, celle au Mali demeure la plus couteuse en vie humaine.  C’est dans ce contexte des sacrifices ultime pour la paix qu’Antonio Guteress a choisi de rendre un hommage appuyé à ceux qu’ils considèrent comme ses ’’ collègues’’.  Au cours de son séjour, le Secrétaire général de l’ONU observe le jeûne en solidarité à la communauté musulmane du Mali  et du monde entier.

Il a souligné tout en exprimant son admiration au travail qu’effectuent les soldats de la paix au Mali, dans un environnement hostile et dangereux. « Vous êtes  en tant que casques bleus le symbole le plus évident  des Nations Unies elles-mêmes », a ainsi déclaré le patron de l’organisation.  Il dans ce contexte d’hommage déposé une gerbe de fleurs au mémorial de la Minusma.  Une visite dans certaines  régions de déploiement de la force  devra être effectuée demain 30 mai 2018.

Attaque contre un camp de l’ONU à Tombouctou, 9 morts.

Neuf personnes, dont un Casque bleu et cinq agents de sécurité maliens, ont été tuées lundi lors de deux attaques distinctes contre la mission de l’ONU au Mali (Minusma).

Ces attaques sont survenues la veille d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur la paix et la sécurité en Afrique.

 Une première attaque d' »hommes armés non identifiés » a visé des camps de la Minusma à Douentza dans le centre du pays, a annoncé la force de l’ONU au Mali.

Un Casque bleu, dont la nationalité n’a pas été précisée, et un soldat malien ont été tués, selon la Minusma. Un autre Casque bleu a été blessé. En outre, deux assaillants ont été tués dans la riposte des soldats de l’ONU.

« Un premier groupe d’assaillants a tiré sur un camp de la Minusma à partir d’une colline adjacente. En réaction, les forces armées maliennes, établies à proximité du camp, ont riposté », a expliqué la Minusma.
« Un deuxième groupe se dirigeant à pied vers l’autre camp de la Minusma a ouvert le feu. Les Casques bleus ont riposté et deux assaillants ont été abattus », a ajouté la Minusma, qui a condamné « cette attaque terroriste révoltante ».

Lors d’une deuxième attaque, des hommes armés ont attaqué le QG de la Minusma à Tombouctou (nord-ouest).
Selon « des éléments préliminaires », cinq gardes de la Minusma, tous de nationalité malienne, un membre de la gendarmerie malienne et un agent civil contractuel de la Minusma, ont été tués, a indiqué la Minusma. En outre, un garde de sécurité malien et six Casques bleus ont été blessés, dont deux grièvement.
« Six assaillants ont été abattus lors de la riposte de la Minusma à l’attaque », a précisé l’ONU.
La Minusma a ensuite déployé une force de réaction rapide destinée à « sécuriser le quartier général de la Mission et des hélicoptères d’attaque pour traquer d’éventuels assaillants », a-t-elle expliqué.

Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Saleh Annadif, a condamné un « acte lâche et ignoble ».

Un peu plus tôt, un responsable du gouvernorat de Tombouctou avait indiqué que les « terroristes » étaient armés de grenades et de Kalachnikov.
« Dès qu’ils sont arrivés devant l’entrée principale de la Minusma à Tombouctou, ils ont ouvert le feu sur les agents de sécurité d’une société de gardiennage qui travaille pour la Minusma », avait déclaré de son côté à l’AFP une source sécuritaire malienne, ajoutant que « six terroristes » avaient été tués.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces groupes armés en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré l’accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.

Mardi, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU doit se tenir sur la paix et la sécurité en Afrique.
Les 15 membres du Conseil doivent notamment parler de la force en cours de création par les pays du G5 Sahel (Bukina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) qui vise à combler les lacunes des dispositifs militaires nationaux et multinationaux dans la région, qui semblent avoir du mal à enrayer l’expansion des groupes jihadistes.
Cette force de quelque 5.000 hommes devrait être opérationnelle à l’automne mais son financement est encore loin d’être assuré.

Deux Casques bleus meurent dans un crash d’hélicoptère

Deux Casques bleus allemands sont morts mercredi dans le crash vraisemblablement accidentel de leur hélicoptère dans le nord du Mali, ont annoncé les Nations unies et Berlin, alors que de nouveaux affrontements étaient signalés dans ce pays particulièrement instable du Sahel.

L’hélicoptère faisait partie du contingent allemand de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma).

« Nous avons la triste certitude que deux soldats de la Bundeswehr (armée allemande, ndlr) ont donné leur vie pour notre pays », a indiqué la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, lors d’une courte déclaration prononcée dans la soirée à Berlin.

Dans un communiqué, la Minusma avait auparavant annoncé « avec consternation la survenue d’un crash d’hélicoptère de la mission onusienne (…) au sud de Tabankort dans la région de Gao ».

« L’hélicoptère avait à son bord deux Casques bleus constituant l’équipage et qui, malheureusement sont tous décédés », selon ce texte.

« Les indications préliminaires font état d’une défaillance technique. Les enquêtes détermineront les circonstances exactes du crash », ajoute la Minusma.

Selon le vice-amiral Joachim Georg Rühle, adjoint du chef d’état-major de la Bundeswehr, l’accident s’est produit vers 12H20 GMT, « à environ 70 km au nord de Gao ».

L’équipage n’a lancé « aucun appel de détresse », selon M. Rühle, qui s’exprimait aux côtés de Mme von der Leyen.

« On ignore totalement » la cause de l’accident mais « aucun indice » n’indique pour l’instant une « intervention extérieure », selon lui.

Selon la Bundeswehr, l’hélicoptère a été victime « d’une défaillance technique massive », affirmait mercredi soir le magazine allemand Der Spiegel.

A New York, au siège de l’ONU, un porte-parole a expliqué que l’hélicoptère « surveillait des affrontements au sol ».

En mars 2015, deux militaires néerlandais de la Minusma avaient péri dans un accident d’hélicoptère, près de Gao.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, toujours en cours.

Mais des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de la Minusma (12.000 hommes), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler les jihadistes.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali. Le phénomène gagne les pays voisins, comme le Burkina Faso et le Niger.

De violents affrontements entre groupes armés ont été signalés mercredi dans la région de Kidal (nord), à plusieurs centaines de kilomètres du crash.

Ces combats ont opposé le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, progouvernemental) et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg), signataires de l’accord de paix, selon une source militaire au sein de la mission de l’ONU.

Les belligérants, interrogés séparément par l’AFP, se sont rejeté la responsabilité de la reprise des hostilités.

L’armée allemande a renforcé depuis début 2017 sa présence au Mali, avec l’arrivée de huit hélicoptères et de plusieurs centaines d’hommes, décision emblématique de la montée en puissance européenne que la France souhaite en Afrique.

Le contingent allemand de la Minusma compte actuellement 639 membres, le plus gros déploiement de la Bundeswehr à l’étranger.

Les quatre hélicoptères de combat Tigre ont pour fonction d’assurer la sécurité rapprochée des troupes et de participer à des missions de reconnaissance, au côté de blindés légers et de drones allemands.

Suite au crash, leurs vols de routines sont « pour le moment suspendus », selon Mme von der Leyen.

Début juillet, les dirigeants des pays du G5 Sahel (Mali, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso et Niger), aiguillonnés par la France, ont acté la constitution d’une force antijihadiste conjointe et débloqué des fonds pour commencer son déploiement en septembre-octobre, dans un premier temps aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Avec un effectif initial de 5.000 hommes, elle s’ajoutera aux troupes de l’opération Barkhane et de la Minusma.

Trois casques bleus tués dans une attaque à Kidal

Trois casques bleus ont été tués, jeudi soir, dans le nord-est du Mali lors d’une attaque combinée qui a également fait huit blessés, a annoncé, vendredi 9 juin, la Mission des Nations unies (Minusma) dans un communiqué.

« Hier, le camp de la Minusma à Kidal a été la cible de tirs intensifs de roquettes » qui ont fait cinq blessés parmi le personnel de la Minusma, selon le texte.

« Les informations préliminaires indiquent qu’une dizaine d’obus de différents calibres ont ciblé le camp », ajoute la Mission de l’ONU, précisant que « quelques-uns ont atterri dans les quartiers avoisinants le camp ».

« Peu après, une position de la Force a été attaquée à l’extérieur du camp. Trois casques bleus ont été tués et trois autres blessés », selon le communiqué, qui ne donne aucune indication sur leur nationalité. Les contingents guinéen et tchadien forment l’essentiel des troupes de l’ONU à Kidal.

Un habitant de la région avait fait part à l’AFP jeudi soir de tirs d’une dizaines d’obus en début de soirée, sans autre indication.

« La Minusma condamne dans les termes les plus vigoureux ces attaques lâches et abjectes contre son personnel et la mise en danger de la population civile. Elle exhorte les parties présentes à Kidal à assumer leur pleine responsabilité pour identifier les responsables afin d’assurer leur traduction devant la justice », dénonce le communiqué.

 

Tchad : les ex-Casques bleus au Mali vont lancer une “opération brûle béret ONU”

Les Casques bleus du 1er et 2ème contingent tchadien de retour de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) vont lancer une “opération brûle béret ONU” le 7 juin 2017 sur l’ensemble du territoire national, selon un communiqué publié lundi par leurs délégués Altora Maxime et Abdoulaye Chérif.

“Cette opération brûle béret ONU est menée en guise de protestation au non-paiement de nos droits. Elle est l’expression de la douleur, du gémissement du militaire tchadien dont la Première dame Hinda Déby Itno, dans son poème élogieux, a vanté les mérites pour son action contre les djihadistes à Tigargar au Mali en 2013. Ce militaire, qui a hissé le drapeau tchadien et a imprimé une bonne image du pays à l’extérieur, revendique ses droits sans se faire entendre depuis 2015”, précise le texte.

Selon les soldats tchadiens, ils ignorent la destination que prennent leurs émoluments, contrairement aux Casques bleus des autres contingents (ivoiriens, guinéens, sénégalais, cambodgiens, etc.) présents au nord du Mali qui perçoivent sur le terrain leurs primes de risques, primes de chaleur et leurs salaires mensuels versés directement dans leurs comptes bancaires.

“A travers “l’opération brûle béret ONU” du 7 juin 2017, nous avons décidé de brûler toutes les dotations en matériel de l’ONU pour porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que nous sommes dans le désarroi le plus total”, insistent les Casques bleus tchadiens.

Par ailleurs, ils dénoncent le mutisme de l’ONU dans ce “traitement de mauvaise foi” dont ils sont victimes de la part de leur gouvernement, et s’interrogent si le militaire tchadien aura cette fierté de servir avec abnégation, dévouement et courage prochainement dans une mission onusienne.

“Nous demandons à cet effet aux plus hautes autorités le versement de nos droits et la libération de nos camarades arrêtés et détenus lors de notre dernier regroupement devant la Direction générale des instances militaires (DGIM). Car ce n’est pas parce que l’on dispose d’un gros marteau que tout problème doit être considéré comme un clou”, conclut le communiqué.

2 Casques bleus tués dans une attaque dans le Nord

Deux Casques bleus ont été tués au Mali et un troisième blessé mardi dans une embuscade tendue aux environs d’Aguelhok (nord-est), près de la frontière algérienne, a annoncé la Mission des Nations unies (Minusma).

Ils effectuaient une patrouille à pied vers 06H30 GMT à 5 km d’Aguelhok, a précisé la force de l’ONU dans un communiqué, sans révéler leur nationalité. Une source militaire au sein de la force de l’ONU a affirmé à l’AFP qu’ils appartenaient au contingent tchadien.

« Cette attaque s’ajoute à une vague de violences qui, au cours des dernières semaines, a ciblé sans distinction les populations civiles, les forces armées maliennes et les forces internationales », a souligné le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cité dans le texte.

« Ces violences ne visent qu’à ébranler les efforts du camp de la paix pour ramener la stabilité et l’unité au Mali », a-t-il estimé, réaffirmant le soutien de la Minusma aux « efforts du gouvernement malien et des autres parties signataires ainsi que du peuple du Mali dans la mise en oeuvre de l’accord » de paix.

Un Casque bleu libérien avait été tué le 3 mai dans une attaque contre le camp de la force de l’ONU à Tombouctou (nord-ouest).

Cette attaque, comme la plupart de celles perpétrées ces dernières semaines au Mali, avait été revendiquée par le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », alliance jihadiste récemment créée, sous le commandement du chef islamiste touareg malien Iyad Ag Ghaly.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec plus de 70 Casques bleus tués en opération.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

Le nouveau président français, Emmanuel Macron, a exhorté le 19 mai toutes les parties prenantes et les pays voisins à « accélérer » le processus de paix, lors d’une visite de la base militaire française de Gao, principale ville du nord du pays.

« On sait où sont les difficultés principales et ce que nous devons faire. Faisons-le sans barguigner », a-t-il lancé, en présence de son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta.

A l’approche du deuxième anniversaire de cette signature, les progrès « ont jusqu’à présent été inégaux et nombre de dispositions importantes de l’accord, y compris des mesures prises à titre provisoire essentielles d’ordre politique et sécuritaire, ne sont toujours pas appliquées », regrette le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali.

Les Casques bleus tchadiens, plus lourd tribut de la MINUSMA

Depuis le début de la crise terroriste au Nord, le Tchad est le premier pays africain à avoir envoyé un contingent d’hommes pour se battre dans le Nord, aux côtés des militaires maliens.

Ce lundi 23 janvier dans l’après-midi, le camp de la Minusma à Aguelhoc, situé dans la région de Kidal a essuyé plusieurs tirs de mortiers. Bilan : un casque bleu tchadien tué et six autres grièvement blessés. Ce camp est proche des zones où évoluent les djihadistes, comme Tessalit ou Abeibara et essuient fréquemment leurs attaques, en particulier d’Ansar Dine qui vise les forces étrangères. Cette dernière attaque intervient après deux autres, survenues récemment à Gao et près de Kidal provoquant plusieurs dizaine de morts. En ce début de janvier 2017, Plus de 100 personnes ont été violemment tuées dans le nord et au centre du pays, par des voitures piégées, lance-roquettes ou encore des kamikazes, et cela malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation il y a presque 20 mois.

Déployée depuis juillet 2013 au début de la crise sécuritaire au Mali, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, intégrant les forces tchadiennes (Minusma) est celle qui connaît le plus fort taux de mortalité de toutes les missions actuelles de maintien de la paix de l’ONU, par rapport à son effectif de plus de 10.300 militaires et policiers. Et les militaires tchadiens sont, sans doute, ceux qui ont compté le plus de disparus dans leur rang :

Le 23 octobre 2013, cinq casques bleus tchadiens sont tués lors de l’attentat de Tessalit. Le 20 janvier 2014, six soldats tchadiens étaient blessés par l’explosion d’une mine près de Kidal et le 16 mars 2014, un soldat tchadien est grièvement blessé par une mine à Tessalit. Le 11 juin 2014, quatre soldats tchadiens sont tués lors de l’attentat d’Aguelhoc. Le 2 août 2014, un soldat tchadien est tué par une mine. Le 9 août 2014, trois soldats tchadiens sont blessés par une mine près d’Aguelhoc. Le 2 septembre 2014, quatre soldats tchadiens sont tués et 15 autres blessés à une trentaine de kilomètres au nord de Kidal par l’explosion d’une mine. Le 14 septembre 2014, un véhicule saute sur une mine près d’Aguelhoc, un soldat tchadien est tué et quatre autres sont blessés.Le 18 septembre 2014, cinq soldats tchadiens sont tués et trois blessés par un engin explosif entre Aguelhoc et Tessalit. Le 18 décembre 2014, un casque bleu tchadien est tué et par une mine près d’Aguelhoc. Le 17 janvier 2015, un soldat tchadien tué et un autre blessé dans une attaque à Kidal. Le 8 mars 2015, un soldat tchadien est tué et huit blessés par des tirs de roquettes sur la caserne de Kidal. Le 25 février 2016, à Kidal, un soldat tchadien ouvre le feu et tue un commandant et un médecin militaire après avoir essuyé une remontrance de ces derniers pour cause d’ivresse. Le 12 mars 2016, à Tessalit, un soldat tchadien tue deux de ses officiers et en blesse un autre après une dispute portant sur les salaires. Le 18 mai 2016, près d’Aguelhoc, six casques bleus tchadiens sont tués (cinq le jour même puis un succombant à ses blessures) et trois blessés dans une embuscade.

Depuis le mois de février 2013, à travers les FATIM (forces armées tchadiennes en intervention au Mali), le Tchad a déployé environ 2 000 soldats. Même si un premier groupe d’environ 700 hommes est rentré au pays, actuellement, près de 2 000 hommes sont encore au Mali. Il a été le premier pas africain à être aux côtés du Mali, avec la France.

Nord du Mali : La Minusma, toujours autant visée

La Minusma a perdu deux autres de ses soldats à Aguelhok. Sautant sur une mine, lun des deux a été tué sur le coup et le second a succombé à ses blessures le lendemain.

« La MINUSMA condamne ces attaques perpétrées contre ses forces, et affirme que ces attaques n’affaibliront pas la détermination des Nations Unies à soutenir le Gouvernement malien, les parties signataires de l’Accord de paix et le peuple malien dans leurs efforts pour parvenir à une paix et une stabilité durable », a déclaré le chef de la MINUSMA dans un communiqué. Les attaques se multiplient contre la force onusienne. Cette mission serait la plus coûteuse en vie humaines depuis celle de la Somalie en 1993 1995. On dénombre déjà 106 casques bleus tués. Embuscade, mines, tir de mortier toute la panoplie y passe. « Les attaques contre les forces françaises et maliennes et la Minusma ont augmenté, et deviennent de plus en plus sophistiquées et complexes » s’inquiétait le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon lors de son dernier rapport trimestriel publié sur le Mali, rendu public hier. Par la voix de son porte parole, le secrétaire générale de l’ONU appelle à une action rapide pour que les auteurs de ces attaques soient traduits en justice.

La Minusma sous équipée

Malgré un budget estimé à 933 millions de dollars, la mission de l’ONU ferait face à des problèmes d’ordre logistique. « La Minusma est sous-équipée en véhicules blindés de transport de troupes », a constaté Ban Ki Moon, ajoutant qu’elle a « besoin d’urgence d’une unité d’hélicoptères d’attaque et d’une unité moyenne d’hélicoptères militaires », les Pays-Bas ayant décidé de retirer leurs sept appareils au début de 2017. Elle manque également de véhicules blindés de transport de troupes. Le nouveau mandat prévoit 77 véhicules. Pour l’heure seulement 27 blindés seraient à disposition. Il y aurait également un manque de personnel militaire. Sur les 13 289 soldats autorisés par la mission, 10 635 seraient sur le pont.

La Minusma urge donc la communauté internationale et les différents donateurs à faire des efforts pour leur fournir un bataillon spécialisé en combat et des spécialistes chargés de la neutralisation des engins explosifs.

Deux vehicules de la Minusma, cibles d’engins explosifs improvisés

Deux véhicules de la Minusma ont explosé, hier dimanche, sur des bombes improvisées dans la région de Kidal. La Minusma déplore la mort d’un de ses soldats ainsi que 4 blessés.

Vers 6h50 dimanche matin au sud de la ville d’Aguel’hoc, un véhicule des forces onusiennes tchadiennes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), escortant un convoi logistique, a explosé en passant sur une bombe improvisée (IED). L’avant du véhicule a été totalement détruit, la violence de l’explosion a tué un des casques bleus et blessé 4 autres soldats, tous d’origine tchadienne.

Vers 9h15, une seconde explosion a frappé un autre véhicule de la Minusma en patrouille, à 2 km à l’est du camp de la force onusienne à Kidal. Aucune victime n’était à déplorer. Le véhicule a subi d’important dégâts matériels.

Dans un communiqué diffusé dans la matinée, la Minusma a condamné « fermement ces lâches attaques et dénonce avec la plus grande vigueur cette série d’actes révoltants qui cible son personnel », elle a appelé « les parties signataires à l’Accord de paix présentes sur le terrain à s’acquitter de leurs responsabilités en vertu du droit international applicable, en prévenant ces actes terroristes et criminels de manière à contribuer à mettre fin à l’impunité de leurs auteurs ».

Les attaques visant le dispositif de ravitaillement de la Minusma ne sont pas une première dans la région. Le procédé, souvent le même, consiste à enterrer l’IED, qui est soit relié à un fil et déclenché à distance au passage d’un véhicule, soit l’explosion se déclenche quand le véhicule heurte l’engin explosif. Le but des groupes terroristes, responsables de ces attaques est toujours le même : harceler et démoraliser les forces pour essayer de provoquer le départ de la région, des forces onusiennes et françaises de l’opération Barkhane.

Depuis son installation au Mali, la force onusienne paie un lourd tribut dans le cadre de sa mission de stabilisation et de sécurisation des biens et des personnes. On se souvient des 5 Casques bleus tchadiens qui avaient trouvé la mort dans une attaque du même type doublée d’une embuscade, en mai dernier. Le contingent tchadien, qui escorte généralement les convois logistiques de la force, a accusé la mort de plus d’une trentaine de soldats au cours de leur mission de protection et de pacification au Mali.

MINUSMA : une manipulation mortelle responsable de la mort des deux casque bleus

Deux casques bleus du contingent néerlandais ont été tués et un troisième gravement blessé le mercredi à Kidal par l’explosion accidentelle d’un mortier lors d’un exercice de tirs. Pour l’instant les causes exactes ne sont pas connues et une enquête a été ouverte.

« Mercredi matin vers 10 heures l’explosion accidentelle d’un mortier a entraîné la mort de deux casques bleus de la MINUSMA lors d’un exercice sur le champ de tirs à Kidal », a indiqué la mission dans un communiqué. « L’explosion a également infligé de graves blessures à un autre casque bleu, qui reçoit actuellement les soins médicaux appropriés », a-t-elle ajouté. Une enquête interne est en cours afin de préciser les circonstances exactes de ce dramatique accident. Les deux militaires décédés sont le caporal Kevin Roggveld, 24ans, et le sergent Henry Hoving, 29 ans, qui laisse dernière lui une femme et un jeune enfant. Le troisième qui a été grièvement touché est âgé de 23 ans. Il a été opéré à l’hôpital de terrain de la mission onusienne à Kidal et ensuite amené à l’hôpital militaire de Gao en hélicoptère.

Selon le ministère de la défense néerlandaise, l’accident s’est produit lors d’un exercice de tirs à l’aide d’un mortier de 60 millimètres au sein de la compagnie Charlie du 13ème bataillon de la Brigade aéromobile d’Assen, au nord du Pays-Bas. « Nous ne savons pas encore comment cela s’est passé exactement et nous ne voulons pas spéculer sur ce sujet », a expliqué le Vice- amiral Rob Bauer.

Selon des témoignages sur place, « il y a eu une mauvaise manipulation d’un mortier qui a entraîné la mort de ces deux casques bleus. Comme souvent, les tirs de mortier ont commencé vers 7 heures et aux environs de 8 heures, il y a eu une grosse détonation qui a été entendue dans toute la ville, puis il y en a eu d’autres. Puis une dernière grosse explosion », explique un habitant.. « Les gens ont cru, à un début d’affrontement entre GATIA et HCUA », ajoute un autre.

Pour rappel, les Pays-Bas participent depuis avril 2014 à la mission de la MINUSMA, avec environ 400 militaires, quatre hélicoptères Apache et trois hélicoptères de transport Chinook.

Mahamat Saleh Annadif : « Nous devons être plus dissuasifs »

Le chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, a tenu a rencontré la presse, pour faire le point sur la situation sécuritaire au Nord, cela avant son départ à New-York pour le débat sur le mandat.

Depuis plusieurs semaines, le nord du Mali connait un regain de l’insécurité. En l’espace de dix jours, la Minusma a perdu six Tchadiens, cinq togolais, un chinois et trois autres civils, qui ont péri dans des attaques menées par des groupes djihadistes. Idem pour les FAMA qui ont subi aussi des pertes. Toute chose qui fait dire le représentant du secrétaire général de l’ONU,chef de la Minusma que le Mali vit des moments difficiles. Le mandat de la mission sera rediscuté dans quelques jours au siège des Nations Unies et le RSSG qui se prépare pour cette rencontre a tenu à rencontrer la presse pour faire le point de la situation.

Il urge de reconsidérer la situation, en raison des récents événements. Une tendance qui se précise d’ailleurs puisque dans un rapport transmis ce mardi au Conseil de sécurité, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a recommandé d’envoyer 2500 casques supplémentaires pour renforcer la MINUSMA. « Nous devons nous montrer plus proactifs, plus dissuasifs » a déclaré le chef de la mission. Pour Mahamat Saleh Annadif, il y a un lien entre tout ce qu’on est en train de vivre aujourd’hui et le non progrès du processus de paix. « ceci est une évidence il faut partir du fait la crise malienne est d’abord une crise politique » a-t-il dit. Pour lui, si tout le monde a placé d’immenses espoirs sur l’accord pour la paix et la réconciliation, parce que l’on espérait que sa mise œuvre allait changer quelque chose. A ses dires, l’accord n’avance pas aujourd’hui,  » j’ai toujours dit et répété que la meilleure manière de ramener paix au Mali c’est de mettre en oeuvre de façon intégrale l’accord. La meilleure façon de combattre et d’isoler les terroristes c’est la mise en œuvre effective d’accord. Toute minute, tout temps perdu dans la mise en œuvre de cet accord est autant du temps gagné par les ennemis de la paix. L’insécurité, n’est pas un phénomène isolé, il est le résultat d’un certain nombre de chose ». « C’est le retard que connait la mise en œuvre cet accord qui est la cause fondamentale de cette recrudescence de l’insécurité. Il ne faudrait pas qu’on se le cache » a-t-il ajouté.

Gao: forte explosion et tirs entendus ce mardi

La ville de Gao est en état d’alerte dans la nuit de 31 mai 2016. Deux personnes ont été tuées dans une attaque avant qu’une voiture piégée n’explose devant le camp de la MINUSMA

Ce mardi 31 mai, aux alentours de 20h45, la ville de Gao a été secouée par une violente explosion. Des témoins évoquent des tirs d’armes automatiques, d’autres parlent d’obus, toutes les déflagrations provenant du même secteur de la ville. Il s’agirait d’une attaque visant le camp abritant le contingent chinois de la MINUSMA aux environs du quartier Chateau-Extension. Des hélicoptères ont survolé la ville cette nuit du mardi au mercredi pour renforcer la surveillance aérienne. Selon les rapports préliminaires de la MINUSMA, un casque bleu été tué, trois casques bleus grièvement blessés et plus d’une dizaine des membres du personnel de la MINUSMA, dont des civils, ont été légèrement blessés et ont reçu le traitement médical requis. Les dégâts matériels sont en cours d’évaluation et les informations préliminaires indiquent que des conteneurs de logement du personnel ont été détruits.

Cette attaque au mortier ou à la roquette contre la MINUSMA a été suivie d’une autre attaque. Des tirs à l’arme légère ont été dirigés contre le batîment abritant des prestataires de service de l’agence de lutte anti-mines UNMAS. Deux agents de sécurité ont été tués tandis qu’une autre personne a été blessée. Selon le compte Télégram D’AQMI, la katiba Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar aurait revendiqué l’attaque.

10 militaires tués dont 5 FAMA et 5 soldats de la MINUSMA

Le mois de mai s’achève avec un bilan des plus sanglants. Depuis une dizaine de jours, le pays connaît une recrudescence des attaques meurtrières contre l’armée et les forces onusiennes. Vendredi 27 mai, 5 militaires maliens ont trouvé la mort sur la route d’Ansongo-Indelimane. Dimanche, 5 soldats de la MINUSMA ont été tués dans la région de Mopti.

Les attaques visant les forces de sécurité ne cessent de s’amplifier au Nord du Mali malgré la signature de l’Accord de paix et de la réconciliation, il y a un an, entre les autorités maliennes et les groupes armés. Ce sont des dizaines de victimes, civiles et militaires qui sont à dénombrer.

Cinq soldats maliens ont été tués et quatre blessés vendredi 27 mai par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule. Pour l’instant l’attaque n’a pas été revendiquée, mais le mode opératoire rappelle de récentes attaques djihadistes. Selon la direction de l’information et des relations publiques de l’armée (DIRPA), deux véhicules des forces armées maliennes ont sauté sur une mine entre Ansongo et Indelimane. Il s’agissait d’un convoi de ravitaillement de carburant de l’armée escorté par des Fama.

Même mode opératoire, ce dimanche 29 mai, alors que le monde célébrait « la journée internationale des casques bleus ». Aux environs de 11h00, 5 Casques bleus de nationalité togolaise de la MINUSMA sont tombés dans une embuscade dans la région de Mopti près de Sévaré, dans le centre du pays. Ils ont explosé sur une mine avant d’essuyer les tirs de leurs assaillants. Bilan 5 morts et un autre soldat blessé grièvement, selon la mission onusienne qui a condamné cet acte « odieux ».

Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, a condamné ce crime qu’il a qualifié « d’abjecte » et qui constitue selon lui un crime de guerre. La mission onusienne a assuré que cette attaque n’entamera en rien sa détermination à soutenir le peuple malien.

Région de Kidal : 5 casques bleus tués et 3 suspects arrêtés.

Jeudi 18 mai vers 17 heures, cinq Casques bleus du contingent tchadien de la force de l’ONU au Mali ont été tués et trois grièvement blessés lors une embuscade au nord d’Aguelhok, dans la région de Kidal.

Les soldats déployés par l’ONU sont depuis un certain temps des cibles de choix pour les djihadistes et les groupes armés. Hier mercredi, le contingent tchadien a perdu cinq de ses hommes. L’attaque, selon la porte-parole de la MINUSMA, Radhia Achouri, s’est déroulée alors que les soldats de la paix escortaient un convoi logistique. Après avoir heurté un engin explosif, le convoi a été la cible de tirs. Les soldats du contingent tchadien de la mission onusienne ont perdu la vie lors des échanges avec un nombre indéterminé d’assaillants. Suite à l’attaque, trois suspects ont été capturés et seront remis aux autorités maliennes. M. Koen Davidse, chef de la MINUSMA par intérim, a condamné dans les termes les plus forts cette attaque abjecte visant une fois de plus les Casques bleus au Mali. Il a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles des cinq casques bleus et souhaité aux blessés un prompt rétablissement. Il a renouvelé l’engagement de la MINUSMA aux côtés des Maliens pour la stabilisation du pays, ainsi que pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Aussi, il a déploré les trop nombreuses pertes dans les rangs de la MINUSMA et exprimé son soutien sans failles aux autorités maliennes et aux forces partenaires dans leur combat contre l’obscurantisme, le terrorisme et l’extrémisme sous toutes ses formes. Il faut rappeler que la MINUSMA, déployée depuis juillet 2013, est l’une des missions de maintien de la paix de l’ONU la plus meurtrière.

Le nord du pays était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes, qui l’ont ensuite évincée. Ces groupes djihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du nord à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit toujours. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature d’un Accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés.