MINUSMA : le conseil de sécurité se penche sur le processus de retrait

Le conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni hier lundi pour évoquer la situation au Mali ainsi que le processus de retrait de la MINUSMA. Dans son allocution, le chef de la MINUSMA a tenu a signalé des difficultés constatées dans ce processus de retrait, spécifiquement celui du camp de Ber marqué par une attaque contre les casques bleus qui a fait 4 blessés. « Clôturer une mission bâtie sur une décennie en l’espace de six mois est une entreprise complexe et ambitieuse », a ajouté le chef de la MINUSMA. Concrètement, cela implique le rapatriement de 12.947 personnels en uniforme, la séparation de 1.786 personnels civils, le rapatriement et/ou la relocalisation d’un chargement d’environ 5.500 conteneurs maritimes de matériel des contingents et appartenant à l’ONU et de près de 4.000 véhicules, ainsi que le fermeture et remise de 12 camps et d’une base opérationnelle temporaire aux autorités civiles maliennes.

La 2e phase du processus de retrait du personnel et des bases de la MINUSMA se déroulera jusqu’au 15 décembre 2023 affirme le chef de la MINUSMA. Il se concentrera sur la fermeture de 6 bases (Tessalit, Aguelhok et Kidal, au Nord, Douentza et Mopti, au Centre, et Ansongo à l’Est). Le personnel, les équipements et matériels concernés seront redéployés dans les super camps de Tombouctou, Gao et Bamako, avant d’être rapatriés dans leurs pays respectifs. Une phase qui sera très complexe prévient le chef de la MINUSMA.

Pour sa part, le Mali regrette les incidents intervenus dans le retrait de la MINUSMA de certain camp et tient au respect strict du calendrier établi pour le retrait de la MINUSMA au plus tard le 31 décembre 2023. « Je tiens à rappeler que le Gouvernement du Mali n’envisage pas de prolongation du départ de la Mission » a assuré Issa Konfourou, ambassadeur représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies.

ONU : le Mali récuse le statut de porte plume de la France

Dans une lettre adressée le 1er mars à Pedro Comissario Afonso, président en exercice du Conseil de sécurité, le gouvernement de transition récuse le statut de porte-plume de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali. Les portes plumes sont chargées de rédiger les projets de résolution et de déclaration auprès du conseil de sécurité. D’après le document, la France a porté la plume sur tous les sujets concernant le Mali au Conseil de sécurité depuis décembre 2012. Au sein du conseil de sécurité, ce rôle est généralement dévolu à la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. En août 2022, le Mali a porté plainte auprès du Conseil de sécurité pour actes d’agression, de subversion, de déstabilisation et de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs des forces armées françaises.

Accord pour la paix : l’ONU renouvelle ses sanctions contre les personnes soupçonnées d’être une entrave à son application

Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé hier mardi 30 août 2022 ces sanctions prises en l’encontre des individus et entités soupçonnées d’être une entrave à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. 

Les personnes sanctionnées sont 8 au total: Il s’agit de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, membre du CNT Ahmoudou Ag Asriw et Mahamadou Ag Rhissa du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, Mohamed Ould Mataly ex-député RPM, Mahri Sidi Amar Ben Daha  alias Yoro Ould Daha; Mohamed Ben Ahmed Mahri  alias Rougi; Houka Houka Ag Alhousseini et d’Ahmed Ag Albachar. Ces personnes sont interdites de voyager à l’extérieur du Mali, leurs avoirs sont gelés et les organisations ont l’interdiction de leur apporter du soutien. Il a été renouvelé pour une année soit jusqu’au 31 août 2023. Les 15 membres du Conseil ont également prolongé jusqu’au 30 septembre 2023 le mandat du Groupe d’experts chargé de surveiller l’application des sanctions, ainsi que la demande d’encourager la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à assister le groupe. Sur demande du Conseil de sécurité, le Groupe d’experts doit présenter un rapport à mi-parcours le 28 février 2023 et un rapport final avant la date limite du 15 août 2023. Le Mali qui a demandé une réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’ONU le 15 août dernier sur ses accusations portées contre la France, notamment de soutien contre le terrorisme n’a toujours pas encore reçu de réponse quant à une éventuelle tenue de cette réunion.

Conseil de sécurité nationale : Un de plus ?

Il y a deux semaines, le Conseil des ministres a adopté un projet d’ordonnance portant création du Conseil de sécurité nationale. Une nouvelle structure multisectorielle née du programme « Initiative Obama ». Placée sous l’autorité directe du Président de la République, elle vise l’amélioration de la gouvernance et de  la sécurité et se veut un outil d’anticipation et de résolution des crises.

« Ce conseil fait suite à ce qu’on appelle l’Initiative Obama. En 2014, il (Barack Obama) a rencontré les présidents africains et décidé de mettre en place  un programme d’amélioration de la gouvernance et de la sécurité dans les pays test. Six pays ont été choisis, trois anglophones, le Kenya le Ghana et le Nigeria, et trois francophones, le Mali, le Niger et la Tunisie », explique l’Inspecteur général de police  Ibrahim Diallo, Commissaire à la Réforme du secteur de la sécurité. Le projet a été adopté lors du Conseil des ministres du 28 février et est l’un des volets de la réforme. Selon l’Inspecteur général, l’objectif est « d’améliorer la gouvernance dans le secteur particulier de la défense et de la sécurité et  plus spécifiquement de la police et de la justice ».

Les insuffisances constatées dans le suivi de ces questions, mais aussi dans la coordination du renseignement au niveau national, ont motivé la création du conseil.  « Nous avons suggéré la création de ce conseil, rattaché au Président de la République lui-même, pour qu’il  soit au centre des questions de défense et de sécurité et pour que s’il y a un problème de défense ou d’urgence  les informations remontent directement au chef de l’État, qui prend les décisions ».

Pourtant, des structures similaires existent, notamment le Conseil supérieur de la défense  et le Conseil supérieur de la sécurité. Selon le Commissaire à la réforme du secteur de la sécurité, la différence se situera au  niveau de l’efficacité. « Les compétences de certaines de ces structures vont revenir à ce conseil. Cela permettra la célérité dans les décisions ».

Pour Khalid Dembelé, économiste et chercheur au Centre de recherches et d’analyses politiques, économiques et sociales (CRAPES), l’enjeu est ailleurs. « Aujourd’hui, l’enjeu n’est pas de créer des nouvelles structures de sécurité avec les mêmes acteurs mais d’associer des acteurs de la société civile à l’élaboration des solutions, car ce sont eux qui subissent tous les jours les impacts de  cette situation d’insécurité ».  « La solution, de toutes façons, ne viendra pas de ce conseil », insiste le chercheur. Et l’Inspecteur Diallo de conclure : « on ne peut jamais empêcher les crises. Le plus important, c’est de les anticiper et de proposer des solutions ».

Sahara occidental : Nouvel épisode diplomatique

Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se pencher le 25 avril sur le prolongement du mandat de sa mission dans le pays. Aucune date n’est annoncée mais les négociateurs veulent donner l’opportunité aux parties de « poursuivre des consultations ».

L’avant-dernier acte de la question du Polisario, bande de territoire disputée par le Maroc et l’Algérie et en proie à une insurrection, était les dénonciations d’incursion émises par le Maroc. Début avril, Rabat a annoncé que le Front Polisario avait mené des incursions dans la ville de Mahbes, dans le nord-est du Sahara occidental, en violation d’un accord militaire établissant une zone tampon sous la responsabilité de l’ONU. Information démentie par l’organisation, mais qui démontre que la tension n’est pas près de retomber. Ce mercredi 25 avril, alors que devait se dérouler le vote sur la prolongation de la mission d’interposition de l’ONU, la Minurso, les États-Unis ont décidé d’annoncer son report. En charge de la rédaction du texte de résolution et responsables des négociations, les États-Unis ont soumis un document demandant aux parties au Sahara occidental de reprendre les négociations « sans préconditions et de bonne foi », afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable. L’actuel mandat de la Minurso arrive à terme fin avril. L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, l’ex Président allemand Horst Koehler, a promis au Conseil de sécurité un nouveau round de négociations après des années d’interruption.

Le texte demande aux États voisins d’accentuer leur implication dans les négociations. Les actions de plaidoyer et les pressions des politiques, mais aussi des leaders d’opinion de ces pays continuent. Le Forum d’action pour le Sahara occidental (WSAF), basé à Londres et qui englobe 90 organisations de plus de 40 pays, a adressé une lettre au Conseil de sécurité dans laquelle il demande aux pays de prendre des mesures à même de protéger les Droits de l’Homme du peuple sahraoui et de « mettre fin à l’impunité marocaine au Sahara occidental ».

Le Sahara occidental est un territoire de 266 000 km2, revendiqué à la fois par le Maroc et par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976, et soutenue par l’Algérie. Ancienne colonie non autonome selon l’ONU, il n’a toujours pas trouvé de statut définitif au plan juridique depuis le départ des Espagnols, en 1976. Devenu un enjeu global illustrant la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, le dossier saharien est récurrent et empoisonne les relations entre les deux voisins et leurs alliés.

Mali: Le Conseil de Sécurité met la pression

La mission de l’instance onusienne a quitté Bamako en fin de semaine dernière. Elle y aura passé des heures à échanger avec les différents acteurs de la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. Plus de deux ans après sa signature, peu d’avancées et beaucoup d’exaspération de la part de la communauté internationale qui soutient le processus.

C’est la deuxième mission de ce type qu’organise le Conseil de sécurité des Nations Unies au Mali. Objectif, venir toucher du doigt les avancées et presser les acteurs à accélérer la mise en oeuvre de l’accord. C’est à l’initiative de la France que cette visite a eu lieu, regroupant les diplomates des 15 pays membres du Conseil. Ces derniers ont,  comme ils l’ont déclaré à la presse à l’issue de leur séjour, manifesté leur « impatience » à propos des retards dans l’application de l’accord. Ils ont exigé « de nouvelles avancées concrètes, importantes, irréversibles », qui devraient intervenir dans les semaines à venir, « en tout état de cause avant la fin de l’année ».

La délégation s’est également rendue en Mauritanie et au Burkina Faso, membres du G5 Sahel avec le Niger et le Tchad.

Profonde préoccupation

Les ambassadeurs ont appelé au Mali les signataires à des efforts afin de palier « la persistance de retards importants dans la mise en œuvre de dispositions centrales de l’accord, préoccupation aussi face au risque que, sans nouvelle dynamique positive, les progrès réalisés jusqu’ici soient perdus”, déclarait l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre.

Sanctions de l’ONU au Mali : 3 questions à Yvan Guichaoua, maître de conférences et spécialiste du Sahel

Est-ce que le régime de sanctions de l’ONU peut être un instrument efficace ?

Pour l’instant aucune sanction n’est prise. Avec cette nouvelle résolution, les Nations Unies se dotent d’un nouvel outil juridique contre ceux qui entravent le processus de paix. Elles étendent leur arsenal punitif potentiel. Mais il reste beaucoup d’étapes avant qu’une sanction concrète puisse être envisagée : il faut que des experts soient nommés, qu’ils puissent rassembler des éléments de preuve, qu’ils soient écoutés par les décideurs et qu’enfin les éventuelles sanctions soient appliquées. Ce n’est pas pour demain, mais peut-être après-demain. La situation est tellement dégradée désormais au Mali que personne ne se satisfera des gestes symboliques, des froncements de sourcils et des formules aseptisées que la MINUSMA emploie dans chacun de ses communiqués. Et puis pourquoi se doter d’un tel outil, aux dispositions si explicites, par exemple en matière de lutte contre les trafics, pour ne pas y recourir in fine ?

Seront-elles être suffisantes, selon vous, pour contraindre chaque partie à avancer dans l’application de l’accord de paix ?

Ce nouvel outil vise en priorité les signataires de l’accord de paix ; il ne concerne donc qu’une partie du problème de la violence au Mali. La communauté internationale n’a toujours pas trouvé d’instrument non coercitif pour régler la question des mouvements djihadistes. Pour ce qui est des signataires, l’étau se resserre autour d’acteurs connus pour jouer sur plusieurs tableaux et que l’on sait capables de déstabiliser la situation selon leurs intérêts du moment. Ces gens se savent dans le viseur de la communauté internationale et la perspective d’être punis va peut-être les inciter à se montrer plus accommodants. En même temps, les ancrages politiques et dans l’économie parfaitement licite de ces groupes d’intérêts, les rendent difficiles à déboulonner sans effets collatéraux imprévisibles. Mais après tout, les FARC en Colombie  sont la preuve qu’un mouvement qui s’est criminalisé peut être décriminalisé.

Autrement, comment empêcher les parties de faire obstruction à la paix ?

On peut utiliser le bâton, comme c’est le cas avec ce nouvel outil, ou la carotte, comme ce fut le cas à Alger. On peut aussi multiplier les échelles d’interventions : traiter le clivage Nord-Sud comme à Alger ou les rivalités intercommunautaires comme à Anéfis en 2015. En travaillant sur ces deux axes, de proche en proche, par exemple en développant des démarches plus inclusives, on peut imaginer parvenir à des équilibres sécuritaires temporaires. Mais la reconstruction de la légitimité politique prend nécessairement du temps et elle ne peut guère être pilotée de l’extérieur. Le processus est d’autant plus fragile qu’il se produit sous l’œil plus qu’attentif des mouvements djihadistes. Il est parfaitement vain de faire comme si on avait des disputes à résoudre entre gens raisonnables d’un côté et un ennemi uniforme irrémédiablement perdu pour le dialogue de l’autre. Les mobilisations violentes des uns et des autres sont interdépendantes et pourtant les réponses de la communauté internationale sont totalement compartimentées. On pourrait aussi se demander comment éviter que d’autres parties n’émergent. On voit que d’autres foyers de violence potentielle s’ouvrent : entre communautés peules et dogons, ou parmi les jeunes de Gao récemment. Il y a un impératif de court terme de protection impartiale des populations sans laquelle rien n’est possible à plus long terme.

 

Violations de l’Accord au Mali : L’ONU envisage des sanctions

Suite aux violations répétées de cessez-le feu mettant en cause la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le gouvernement a sollicité du Conseil de Sécurité le 09 août 2017 l’adoption d’un régime de sanctions.

C’est ce mardi 05 septembre que le Conseil de Sécurité de l’ONU devrait se prononcer sur ce régime de sanctions proposé par le gouvernement malien et soutenu par la France. Un régime de sanctions plutôt dissuasif, destiné à amener les signataires de l’accord de paix signé en 2015, à respecter leurs engagements.   Entre avancées et recul, l’accord pour la paix et la réconciliation signé entre le gouvernement et les groupes armés peine à être mis en œuvre.

En cause notamment des affrontements entre groupes armés dont ceux intervenus en juillet 2017 à Kidal entre la CMA et la Plateforme. Deux groupes armés qui ont convenu d’une trêve de 2 semaines signée le 23 août 2017.

Le régime de sanctions proposé devrait identifier des personnes et des groupes responsables d’entraver le processus de paix en cours et porter sur des interdictions de voyage ou encore des gels d’avoir. Les infractions visées vont des violations de cessez-le feu, aux attaques contre les forces armées maliennes ou les casques bleus ou les violations des droits de l’Homme ainsi que les entraves à la mise en œuvre de l’accord.  

Cette résolution qui sera soumise au vote ce 05 septembre risque cependant de se heurter à l’opposition de l’Ethiopie qui assure la présidence tournante de Conseil de Sécurité et de la Russie qui l’estime inopportune.

La Belgique réaffirme son engagement au Mali

Le vice premier ministre et ministre des Affaires Etrangères Belge a séjourné au Mali du 28 au 29 août 2017. L’occasion de renforcer la coopération bilatérale entre les 2 pays et aussi de solliciter le soutien du Mali à la Belgique pour l’obtention d’un siège non-permanent au Conseil de Sécurité.

Cette visite de 2 jours qui est la deuxième visite officielle du ministre belge Mr Didier Reynders, a été marquée par les rencontres avec les plus hautes autorités du pays, en l’occurrence le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, mais aussi des visites sur le terrain à Koulikoro où le ministre a rendu visite aux militaires européens et maliens du camp militaire de cette région. Sur le plan sécuritaire, environ 200 soldats belges sont présents sur le sol malien et ce sont des Généraux de l’armée belge qui commandent les troupes de la MINUSMA et de l’EUTM (la mission européenne de formation de l’armée malienne).

Le ministre malien des affaires étrangères Mr Abdoulaye Diop, souhaite en tout cas la poursuite de cet « accompagnement de la Belgique, aussi sollicité dans le cadre du soutien européen pour l’opérationnalisation de la force du G5 Sahel », selon le ministre. Et la tenue à Bruxelles à la mi-décembre de la conférence des donateurs, préconisée par la résolution 23-59 du conseil de sécurité est, à cet effet, une bonne occasion.

Le ministre belge a, quant à lui, annoncé la signature de plusieurs accords bilatéraux dans le domaine du transport aérien et de la défense. « Nous allons appuyer toutes les initiatives car nous sommes convaincus qu’il faut rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire en sachant que les zones frontalières sont particulièrement délicates avec leur lot de trafics », a indiqué Mr Reynders.

Outre la lutte contre le djihadisme au Sahel, la crise migratoire est également l’un des sujets d’intérêt commun entre la Belgique et le Mali, pays de migration.

Sur la candidature belge au Conseil de Sécurité, le ministre malien des Affaires étrangères Mr Abdoulaye DIOP, a réaffirmé que le soutien du Mali ne fera pas défaut.

Le ministre belge a annoncé, au cours de sa visite, que l’actuel bureau diplomatique de la Belgique serait prochainement élevé au rang d’ambassade. Après l’étape malienne, le ministre Belge a poursuivi sa visite au Tchad où il s’est rendu les 29 et 30 août 2017.

Feu vert pour la force conjointe, feu rouge pour des financements

Les USA ont accepté de soutenir la création de la force conjointe régionale du G5 Sahel après plusieurs jours de négociation. Alors même que la France continue de soutenir le projet de résolution, la prochaine étape dédiée au financement s’annonce difficile.

Il a fallu attendre une deuxième mouture du projet de résolution sur la création de la force conjointe du G5 Sahel pour que les USA donnent leur feu vert au bout de quinze jours de négociation. Le Conseil de sécurité a donc approuvé à l’unanimité le déploiement de la force antiterroriste du G5 Sahel hier mercredi 21 juin. Les USA se sont montrés très réticents à voter cette résolution qui permet aux pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Tchad, Mauritanie et le Burkina Faso) de joindre leurs forces dans la lutte contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne. Un soutien politique satisfaisant pour les membres africains et la France, qui est l’initiateur de ce projet.

Dans la première mouture du projet de résolution, les USA ont qualifié le mandat de cette force de beaucoup trop large et manquant de précision. Il a donc fallu recadrer certains points et en expliquer d’autres pour convaincre le gouvernement de Donal Trump à se rallier comme la France et l’Union Européenne, qui a d’ores et déjà accepté de verser 50 millions d’Euros pour le fonctionnement de cette force régionale.

Prochaine bataille La prochaine étape qui sera la plus cruciale, va consister à échanger sur l’épineuse question du financement sur lequel les Américains restent totalement opposés. A ce stade, seul le soutien de l’UE est effectif. Le Conseil de sécurité a demandé un délai pour étudier cette question en détail. Une chose est certaine, les pays membres du G5 Sahel devront eux aussi apporter un financement important pour que cette force voit le jour.

 

G5 Sahel : Le Conseil de sécurité dit non au projet de résolution

L’adoption de la résolution autorisant la force du G5 Sahel a été bloquée à cause de problèmes financiers. Les Etats Unis d’Amérique et le Royaume Uni se disent opposés à tout financement de cette opération par les Nations Unies. La force militaire virtuellement créée par les pays du G5 Sahel pour lutter contre le terrorisme dans leurs espaces, va devoir franchir un obstacle de taille avant de prendre fonction.

La France a soumis, vendredi 9 juin, au Conseil de sécurité de l’ONU, un projet de résolution visant à autoriser le déploiement de la force commune du G5 Sahel. Laquelle est composée d’un effectif de 10000 Hommes venus respectivement de la Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad et du Mali (qui abrite l’Etat-major). Cette force conjointe, qui a été validée en février dernier par ces pays membres, bénéficie de l’appui surtout en logistique de l’Opération Barkhane. Mais aussi d’un appui financier de l’Union européenne qui a décidé de l’accompagner à hauteur de plus de 32 milliards FCFA afin de rendre ce déploiement effectif à court terme. La force du G5 sahel a aussi besoin d’un mandat du conseil de sécurité, voire un appui financier et politique du conseil de sécurité de l’ONU.

L’adoption d’une  résolution validant la force G5 Selon ce projet de Résolution, cette force militaire pourrait utiliser tous les moyens nécessaires pour «combattre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes». C’était sans compter l’opposition des Américains et des Britanniques qui estiment, toutefois, que ce mandat délivré à la force du G5 Sahel manque de précisions.

Ce soutien politique et juridique que la France espérait avoir auprès des Nations-Unies se trouve confronté à la réticence des Américains et des Britanniques. Ceux-ci reconnaissent, certes, le bien-fondé de cette force anti-djihadiste en instance mais ils refusent pour l’heure de lui voter une Résolution, histoire de ne pas être obligés de mettre la main aux portefeuilles pour son financement.

Les Etats-Unis préféreraient une simple déclaration du Conseil, plutôt qu’une Résolution.

« Nous soutenons le principe d’une conjointe du G5 sahel comme important exemple potentiel des efforts africains pour combattre l’extrémisme. Mais une résolution du conseil de securité n’est pas toujours la seule, ni la plus sage des résolutions pour offrir un soutien politique » a indiqué un diplomate américain cité par l’AFP. Et d’ajouter : « Nous trouvons le mandat de cette force beaucoup trop large, manquant de précision ». Les Etats-Unis ont suggéré que le Conseil de sécurité apporte son soutien à la force G5 Sahel via un communiqué plutôt que par une résolution.

Au Mali, les acquis sécuritaires sont encore fragiles

Le conseil de sécurité s’est réuni le jeudi 6 avril à New York, au siège de l’ONU, pour examiner le rapport trimestriel du secrétaire général des Nations Unies sur la situation du Mali.

Cette rencontre a été une occasion pour le ministre malien des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, Abdoulaye Diop, d’exposer les acquis et les défis sur la sécurité dans le sahel et particulièrement celle du Mali.

Selon Abdoulaye Diop, depuis l’examen du dernier rapport par le conseil de sécurité sur la situation au Mali en janvier 2017, de nombreuses avancées ont été enregistrées dans les domaines de la politique, de la sécurité, dans le rétablissement de l’autorité de l’État, de la protection des droits de l’homme, le développement et l’action humanitaire.

Il rappelle à cet effet que le gouvernement du Mali a pris des mesures nécessaires pour l’opérationnalisation des patrouilles mixtes dans le domaine de la défense et de la sécurité.

« Dix mois après l’option de la résolution 2295, nous avons observé que des dispositions pertinentes de la résolution ne sont pas encore matérialisés sur le terrain à cause des lacunes dans les capacités opérationnelles de la mission » à déclaré le ministre Diop.

Pour le ministre des Affaires étrangères, la situation sécuritaire dans le centre du pays est aussi une préoccupation pour les autorités maliennes. « Pour y faire face, les autorités ont adopté le plan de sécurisation intégré de ces régions pour lutter contre la prolifération des armes légères, coordonner et évaluer la stratégie de lutte contre l’insécurité et le terrorisme » a poursuivi Abdoulaye Diop.

« Lors du deuxième Sommet ordinaire, tenu à Bamako le 6 février 2017, les chefs du G5 Sahel ont décidé de créer une force conjointe pour lutter contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et l’immigration clandestine dans l’espace G5 Sahel » a-t-il annoncé.

« C’est le Mali qui doit coordonner ce processus pour aboutir à la création de cette force en sa qualité de président en exercice du G5 Sahel. Et le concept stratégique d’opération sera examiné, le 13 avril 2017 par le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui le soumettra à l’approbation du conseil de sécurité de l’ONU » a ajouté le ministre Diop.

Le ministre malien a insisté sur la nécessité pour le conseil de sécurité de doter la MINUSMA de moyens adéquats lui permettant de s’acquitter pleinement de son mandat de stabilisation du Mali, et accompagner le gouvernement dans ses efforts de rétablissement progressif de son autorité.

Il a enfin réitéré, l’appel du peuple malien à tous les partenaires, afin qu’ils accomplissent les engagements pris en faveur du processus de paix au Mali.