Assurance maladie obligatoire : Les contestataires ne désarment pas

l’assurance maladie obligatoire (AMO) continue de faire des vagues. Le Collectif des syndicats composé de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm), de la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (Coses), du Syndicat des travailleurs des affaires étrangères (Syltae), de la Section syndicale de la police nationale et de la Fédération nationale du pétrole, commerce, banques et assurances, a de nouveau battu le pavé hier pour protester contre cette nouvelle mesure de protection sociale. Cette marche intervenait après une première organisée par le collectif le 5 avril toujours contre l’AMO. Et les marcheurs étaient beaucoup plus nombreux que la dernière fois. Ils étaient des milliers de travailleurs et militants du Collectif et d’autres syndicats comme des militants de syndicats affiliés à  l’UNTM, l’autre centrale syndicale qui soutient officiellement l’AMO, à  manifester. Les marcheurs ont dénoncé les prélèvements à  la source sur les salaires, des cotisations de l’assurance maladie obligatoire. Ils ont réclamé le remboursement des sommes « indûment retenues » sur les salaires, primes ou indemnités des travailleurs. La marche est partie du siège de la Cstm, via l’avenue Modibo Keà¯ta, l’avenue de la Nation pour rallier la Primature o๠les marcheurs devaient remettre une déclaration au Premier ministre. Ils brandissaient des pancartes sur lesquels on pouvait lire entre autres slogans : « Non à  l’obligation de l’assurance maladie », « AMO : agence de malversations obscures », « Nos salaires sont sacrés et personnels », « l’AMO soignera vos plaies avec une aspirine ». D’autres criaient « au voleur ! » A la Primature, les syndicalistes devaient être reçus par les ministres du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées, Harouna Cissé, de la Communication et porte-parole du gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté, et le directeur de cabinet du Premier ministre, Makan Fily Dabo. Mais les syndicalistes ont estimé que ceux-ci n’étaient pas les interlocuteurs souhaités. Les organisateurs de la marche voulaient rencontrer le Premier ministre même. Le ministre du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées a tenté en vain d’apaiser les marcheurs. « Nous pensons que nous faisons partie de l’exécutif. Si on s’écoute, on va se comprendre parce qu’on est aussi des travailleurs, après tout », a plaidé Harouna Cissé, sans convaincre. Le secrétaire général de la Cstm, Hamadoun Amion Guindo, a estimé que l’à‰tat ne respecte pas le caractère sacré et inviolable du salaire. Le Trésor public ne gère pas le salaire, celui-ci est personnel et appartient au seul travailleur, a-t-il soutenu avant d’annoncer que le Collectif se réservait le droit d’entamer d’autres actions. « Nous allons radicaliser le mouvement parce qu’ils ne comprennent que le langage de la force », a assené Hamadoun Amion Guindo en visant les pouvoirs publics. N’ayant pas pu être reçus par le Premier ministre (qui avait rencontré la CSTM la veille à  son siège), les marcheurs ont installé pendant quelques minutes un sit-in devant la Primature. La déclaration qui devrait être lue et remise au chef du gouvernement critique le caractère obligatoire de l’AMO. Les syndicalistes rejettent une assurance imposée. « Nous sommes des citoyennes et des citoyens libres dans un pays dit démocratique, nous entendons librement choisir notre assurance », stipule ainsi la déclaration du Collectif. Les syndicats exigent l’arrêt immédiat des prélèvements sur les salaires et pensions d’une part et le remboursement des retenues déjà  opérées.

Libye : Seif El Islam « promet  » la guerre aux siens !

Alors que certains observateurs spéculent sur la fin présumée de Khadafi, C’’est son fils, Seif El Islam, numéro deux du régime, qui s’est prononcé sur les mouvements qui agitent son pays, de Tripoli à  Benghazi, o๠la répression a fait près de 173 morts. Un chiffre qui augmente de jour en jour selon l’ONG Human Right Watch. Dans une déclaration télévisée, Seif El Islam, met en garde le peuple Libyen, contre les manifestations hostiles au régime de son père : «Â Nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu’au dernier homme, jusqu’à  la dernière femme et jusqu’à  la dernière balle ». «La Libye est à  un carrefour. Soit nous nous entendons aujourd’hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts mais des milliers et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye », Reste que la vague qui agite le monde arabe, de la Tunisie, en passant par l’Egypte, a bel et bien atteint la Jamahiriya. Si son issue, pour l’instant demeure incertaine, on le sait, la dynastie Khadafi, n’a jamais lésiné sur les dommages collatéraux pour asseoir son influence. Et la mort de quelques milliers de libyens, ne saurait les empêcher de gouverner. Les exemples du passé sont là , les attentats de Lockerbie, les exécutions sommaires, les opposants dans les geôles, les répressions d’étrangers africains. La menace brandie par Seif El Islam, n’a donc rien de surprenant… Et les réformes de modification constitutionnelle promises vont-elles arrêter le mouvement ? Dans les cas tunisiens et égyptiens, elles n’ont fait qu’exacerber la colère de la rue… Complot étranger ? Khadafi peut-il tomber face à  la vindicte populaire ? C’’est la grande interrogation. Seif El Islam, estime lui que la Libye : «n’est ni la Tunisie, ni l’Egypte », et est la cible d’un complot étranger. Tripoli, Benghazi se voient pourtant, traversés de soubresauts, suivis de répression dans un régime, o๠la personnalité du Guide, a toujours marqué l’esprit de ses concitoyens. Khadafi, avait même été l’un de ceux qui avaient félicité l’Egypte lors de la chute de Moubarak. s’il a émis l’idée de mourir en martyr, en restant le chef suprême de la révolution, est-ce à  dire que la cause est totalement perdue ? Peut-on également imputer ce soulèvement au seul fait d’un prétendu complot étranger relayé par les médias ? Un spécialiste, explique la contestation est souvent partie du Net. Des divers blogs, pour la plupart, animés par des opposants au régime, installés à  l’extérieur et motivés par les exemples tunisiens et égyptiens. Mais C’’est le peuple qui est descendu dans la rue, par effet de ricochet, et au-delà  de tout complot, C’’est aussi, un ras le bol, qui anime les libyens. Manipulation occidentale ou pas. Certains sont prêt à  mourir pour le prix de la liberté. Et d’autres comme Seif El Islam, sont prêts à  menacer les siens, pour sauvegarder des intérêts strictement familiaux.

Egypte: Moubarak s’accroche

Sur la place Tahrir, symbole de la contestation au Caire, les manifestants affluaient pour une journée de mobilisation massive contre M. Moubarak qui s’accroche à  son poste, après avoir appelé l’armée à  prendre position: « Armée il faut faire un choix, le régime ou le peuple! » L’armée, colonne vertébrale du régime, a semble-t-il choisi de respecter les choix de M. Moubarak, qui a gouverné sans partage depuis 30 ans l’Egypte, le pays le plus peuplé du monde arabe (80 millions d’habitants) et poids lourd de la région. Dans « le communiqué numéro deux » lu à  la télévision par un présentateur, le conseil suprême des forces armées a dit se porter « garant » des réformes promises par M. Moubarak, en soulignant « la nécessité d’un retour à  la vie normale » en Egypte secoué depuis le 25 janvier par les protestations. Le conseil, présidé par le ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui, a annoncé des mesures « sur la base des derniers développements qui déterminent le destin du pays (…) et la décision de déléguer les prérogatives au vice-président ». Il assure qu’il garantira la tenue d' »une élection présidentielle libre et transparente à  la lumière des amendements constitutionnels décidés » et « met en garde contre toute atteinte à  la sécurité de la nation et des citoyens ». L’armée, qui n’est pas intervenue contre les manifestants, est déployée aux entrées de la place Tahrir o๠des dizaines de milliers de personnes manifestaient ainsi que dans les rues et devant le Parlement voisin, au 18e jour de la révolte. La foule a commencé de réagir avec dépit aux annonces de l’armée. « Vous nous avez déçus, on avait mis tous nos espoirs en vous », a lancé un manifestant à  l’égard des militaires. Les protestataires, qui réclament également le départ du vice-président Omar Souleimane, espère une mobilisation d’une ampleur sans précédent depuis le début de leur mouvement. « Trente ans après, on est fatigué de l’écouter, tout ce qu’on veut entendre c’est qu’il va partir », dit Mohammad Ibrahim, un instituteur de 42 ans venu d’Alexandrie (nord) sur la place Tahrir. Au moment o๠la foule criait « l’armée et le peuple main dans la main », l’un des organisateurs a lancé: « nous n’avons pas pris d’assaut le bâtiment de la télévision ou le Parlement car ils sont sous la protection de l’armée. Tout ce que l’armée protège, nous le protégeons ». Des rassemblements ont également eu lieu devant le palais présidentiel de M. Moubarak et le siège de la radio-télévision, protégés par l’armée. Trois soldats ont abandonné armes et uniformes pour se joindre aux manifestants au Caire, selon des témoins. Alors que pendant des heures jeudi soir, un départ imminent du président avait fait l’objet d’intenses spéculations, M. Moubarak a annoncé qu’il déléguait ses prérogatives au vice-président mais qu’il restait de droit président jusqu’à  la fin de son mandat en septembre. Le président américain Barack Obama a estimé que ce transfert de pouvoirs n’était pas suffisant, alors que d’autres capitales appelaient à  une transition immédiate du pouvoir. « J’ai décidé de déléguer au vice-président les prérogatives du président de la République conformément à  ce que prévoit la Constitution », a dit M. Moubarak, sans annoncer sa démission. « Je suis conscient du danger que représente cette croisée des chemins et cela nous impose de faire passer d’abord les intérêts supérieurs de la nation. La transition du pouvoir va d’aujourd’hui à  septembre », a-t-il ajouté, en référence à  la présidentielle à  laquelle il a promis de ne pas se présenter. M. Moubarak conserve de larges pouvoirs constitutionnels et reste le seul à  pouvoir dissoudre le Parlement et limoger le gouvernement, en vertu de l’article 82. Il a aussi annoncé l’amendement de cinq articles controversés de la Constitution liés à  la présidentielle. Face à  l’indignation internationale, il a dit qu’il ne se plierait « pas aux diktats étrangers ». Les quelque 200.000 manifestants rassemblés place Tahrir ont fait éclater leur colère lors du discours de M. Moubarak. Des centaines ont brandi leurs chaussures en direction de l’écran o๠était retransmis le discours, geste insultant dans le monde arabe, en chantant « A bas Moubarak! Dégage! » Ils ont également crié « Souleimane, toi aussi dégage »!, après que celui-ci eut appelé les manifestants à  rentrer chez eux. L’opposant égyptien le plus en vue Mohammed ElBaradei, s’est alarmé en avertissant que l’Egypte allait « exploser ». Depuis le 3 février, les manifestations se déroulent le plus souvent dans le calme. Des heurts se sont produits entre policiers et manifestants les premiers jours puis entre pro et anti Moubarak le 2 février. Les violences ont fait environ 300 morts selon un bilan de l’ONU et Human Rights Watch.

Crise au CNJ : Alioune Gueye réclame le départ du ministre Niang

Le CNJ plus que jamais divisé Le camp Gueye fait monter la pression dans la crise au sein du CNJ. Et accuse le ministère de tutelle d’être responsable de ses déboires. Son adversaire semble en effet avoir la bénédiction de certains autres ministres du gouvernement. Ces ministres ne sont autres que Hamane Niang et Marafa Traoré respectivement ministre de la jeunesse et de la justice, tous deux militants du parti PDES. « Non à  l’imposture, à  la prise en otage de la jeunesse ». « Hamane Niang : démission ». « Nous demandons l’implication personnelle du président de la république pour résoudre la crise » … ont scandé hier les partisans de Gueye lors d’un meeting à  la bourse du travail. Ils étaient venus nombreux à  la bourse du travail pour manifester leur mécontentement contre le ministre et pour demander l’installation d’Abdoulaye Touré à  la tête du CNJ. Les principaux animateurs de ce meeting étaient Oumar Touré, 1er vice-président du bureau dirigé par Alioune Gueye et M. Gueye lui-même. La rencontre a enregistré la présence des anciens membres du CNJ tels que Bacary Woyo Doumbia, le premier président et Siriman Traoré le président sortant. Une crise qui prend de l’ampleur Le Conseil National de la Jeunesse créé en 2000, traverse aujourd’hui une crise de croissance née du dernier congrès ordinaire tenu les 27,28, 29 novembre 2010 à  Tombouctou. En effet, la jeunesse malienne est sortie de ces assises nationales fortement divisée entre deux camps. l’un est présidé par Abdoulaye Touré et l’autre Alioune Gueye. Les différentes tentatives de médiation par le CRAJ et par l’UJMA, afin de les réconcilier ont été aussi, selon les manifestations d’hier, prises en otage par l’empressement du ministre Hamane Niang à  installer le clan Abdoulaye Toure sur son siège. Le Directeur National Adjoint de la jeunesse a en effet installé le bureau Touré au siège du CNJ le 27 décembre dernier et le département de la jeunesse a déclaré reconnaitre le camp Abdoulaye Touré comme seul interlocuteur. Cette prise de position a provoqué la colère du camp Gueye qui a aussitôt demandé la démission du ministre de la jeunesse et des sports, et des sports. Les manifestations ont également demandé le départ du gouvernement le ministre de la justice M . Marafa Traoré, qu’ils accusent de vouloir prendre fait et cause pour le camp d’Abdoulaye Touré. Ni le directeur de la jeunesse M. Drissa Guindo, ni son adjoint n’ont été épargnés par les attaques verbales du camp Gueye. Dans son discours prononcé devant l’assistance Alioune Guye a demandé l’implication personnelle du Président de la République M. Amadou Toumani Touré pour résoudre la crise. La semaine prochaine, il est prévu une grande marche de protestation et pour réclamer le départ des ministres de la jeunesse et de la justice. Et le camp Gueye se dit déterminer à  aller jusqu’au bout.

3ème Festival Mondial des Arts Nègres au Sénégal : Pas que des heureux

Une marche contre le FESMAN Ainsi, une grande marche a eu lieu il y a quelques jours à  Guédiawaye, une banlieue de Dakar, contre le Festival mondial des arts nègres (FESMAN), qui se tient depuis le 10 décembre dernier. Motif de cette nouvelle protestation, les trente-cinq milliards de francs CFA utilisés par l’Etat pour assurer son déroulement, alors qu’une partie des Sénégalais doit faire face à  la montée des prix des denrées alimentaires et aux coupures d’électricité. Quelques leaders de l’opposition, dont Moustapha Niasse de l’Alliance des forces de Progrès (AFP), Abdoulaye Bathily de la Ligue démocratique (LD), Mamadou Lamine Diallo du mouvement TEKKI, ont participé à  la marche. Sur des pancartes portées par des jeunes, on pouvait lire : « Non à  la dilapidation des deniers publics », « 39 milliards de francs CFA (59 millions d’euros) pour un Festival, quel gâchis ! », « A quand la fin des coupures de courant ? », « Halte à  la hausse des prix des denrées de première nécessité »… Certains ont aussi fustigé le fait que le président Wade, candidat pour un troisième mandat en 2012, ait choisi sa fille Sindiély pour codiriger le festival, comme en 2007 lorsqu’il avait confié l’organisation du Sommet de la conférence islamique à  son fils Karim Wade. Une mauvaise organisation, selon le porte flambeau de la contestation D’autre part, le FESMAN passe mal dans le monde rural. « Il le vit dans l’indifférence et dans une incompréhension teintée de frustrations », selon le secrétaire général de l’AFP, Moustapha Niasse, qui incarne le mouvement de contestation. Il a exigé un audit sur les trente-cinq milliards officiellement injectés dans le FESMAN lors d’une réunion du bureau politique de l’AFP, le 14 décembre. Le contexte de flambée des prix sans précédent qui accélère la paupérisation des Sénégalais, selon lui, « met à  nu l’impertinence du troisième Festival Mondial des Arts Nègres et renvoie à  la souffrance plusieurs segments de la population, particulièrement celle des paysans qui constitue la majorité des Sénégalais en activité ». Il estime que « ce festival pêche par le manque de qualité, le manque d’organisation, le manque de hauteur, et le peuple sénégalais n’y participe pas ». Pour l’opposant sénégalais, « les sommes annoncées ne seront jamais mises dans le déroulement de cette manifestation ». Et il s’insurge contre « le montant scandaleux du budget qui ne peut, selon lui, être perçu dans l’absolu, indépendamment des urgences dans des secteurs clés de l’économie nationale ». Des grands noms négligés Des artistes sénégalais tels que le célèbre Doudou Ndiaye Rose ont regretté le fait d’avoir été mis à  l’écart. Le Tambour major a affiché son amertume : « Franchement, je ne suis pas content. A vrai dire, ce n’est pas comme ça que je voulais les choses ». Inscrit in extremis dans le programme, il y va en traà®nant les pieds. « C’’est à  la dernière minute qu’ils ont compris que ce serait grave d’organiser le Fesman sans ma participation, raconte-t-il. La place qu’ils m’ont donnée ne me convient vraiment pas. Les choses ne devaient pas se passer ainsi, mais J’accepte de le faire pour mon pays » La riposte de Wade Abdoulaye Wade n’a pas manqué de riposter, la semaine dernière, contre le traitement de l’information réservé par la presse aux fausses notes du FESMAN. Lors d’un discours sur l’épopée et l’effectivité de l’Union africaine devant ses homologues, le 14 décembre au Palais de la République, il a tenu ces propos : « Il y a certains journaux qui diront que nous sommes des rêveurs. Ils vont encore se moquer de nous ». Puis, dans sa diatribe retransmise par la télévision du Sénégal (RTS), il a déclaré : « Mais des traà®tres, il y en a partout. Et il y en aura toujours. Ce n’est pas parce que nous sommes des africains qu’il n’y a pas de traà®tres parmi nous ». Il a ensuite décidé de donner un siège permanent au Festival, dans le but de perpétuer la mémoire du Festival, ‘en tant que moment privilégié de rencontre et d’exaltation de la culture et de l’ensemble des valeurs de la civilisation du monde noir’. Alors que la fête bat toujours son plein sur la grande place de l’Indépendance tout illuminée, une bonne partie du peuple sénégalais vit encore dans le noir en raison des coupures d’électricité. C’’est à  se demander si le cadeau de Noà«l du président est vraiment celui qu’il attendait ?

Meeting des Religieux au Stade du 26 Mars : Plus de 50 000 personnes présentes !

Apres la marche de protestation contre le code de la famille (adopté le 3 août),la communauté musulmane du Mali sous la houlette du conseil islamique, a décidé de ne plus célébrer les mariages à  la mairie. Parce que le mariage religieux a été dévalorisé au profit du mariage civil par le nouveau code. Voici le mot d’ordre donné par le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko lors du grand meeting au stade 26 mars ce samedi. C’’était dans un climat de tension, que s’est tenu le meeting des musulmans au stade du 26 mars. Le stade a refusé du monde, ce samedi, environ 50 000 fidèles musulmans sont venus des quatre coins de Bamako, pour prendre à  témoin l’opinion nationale, manifester leur détermination et indignation contre le nouveau code. Les femmes en voiles tenant leurs enfants au bras étaient assises devant les hommes sous le soleil. « Lahi lah illaha, Allah, Akbar ! » tels sont les slogans et les refrains des musulmans contre un code, qui selon eux, foule au pied les lois fondamentales de l’Islam.  » On ne célébrera plus le mariage civil à  la mairie ! » Dans sa déclaration Mahmoud Dicko a affirmé que ce code va à  contre courant des valeurs de société, culturelles, morales et religieuses. Il est tout simplement d’inspiration satanique. Arguant que l’article sur le mariage dans le code nouveau rend inutile le mariage religieux au profit du mariage civil. A cet effet il a appelé les musulmans qui sont à  majorité maliens (90 % de la population) à  ne plus célébrer leurs mariages à  la mairie. Avant de dire que désormais le mariage des musulmans sera célébré dans les mosquées avec une attestation délivrée par l’Imam. « Nous allons faire des attestations pour nos mariages célébrés devant l’Iman et Dieu à  la mosquée » a t-il déclaré. Cette information a été bien accueillie par les musulmans, excités à  tel point que certains d’entre eux brandissaient leur chapelet en l’air. Un intervenant appelé par les fidèles « chérif », s’est exprimé sur l’attitude des députés et qui laisse à  désirer. « Dans un pays ou 90 % sont musulmans, nos députés ont été achetés par le pouvoir, parce que nous savons tous que ce code vient de l’extérieur. » Un code considéré comme rejetant les valeurs religieuses du Mali Retraçant l’histoire du Mali, Chérif a rappelé qu’« avant l’arrivée des colonisateurs, nous avions notre culture, notre tradition, notre dignité, et notre religion, nous avons su garder ces valeurs sociétales. Aujourd’hui les « kafirs » (ennemis) députés ont voté cette loi contre leur peuple ». Les chefs coutumiers présents à  ce meeting par la voix de leur représentant n’a pas manqué à  déverser sa bile sur le code. « Après la contestation du texte, nous les familles fondatrices de Bamako (Niaré, Touré, Dravé) jugeons que ce texte atteint gravement nos valeurs sociétales et brave notre religion, nous ne l’accepterons pas ! » La jeunesse et les femmes mobilisées contre ce code La jeunesse, fer de lance de tout mouvement, a soufflé dans la même trompette que leurs parents en martelant qu’ils sont prêts à  prendre le devant contre l’application du code. Les femmes dont certains pensent que ce code les favorise, ont surpris le public en montrant leur indignation contre ce texte qui est purement satanique selon elles. « Il y a aucun code qui puisse mettre la femme plus à  l’aise que les sourates du Coran », a martelé Safiatou Dembélé Représentante des femmes musulmanes. Mohamed Kimbiri, connu pour son engagement et sa détermination pour la défense de la religion musulmane à  travers les médias du Mali, a répété une fois de plus que les députés ont trahi leur peuple. C’’est ainsi qu’il a appelé les fidèles musulmans à  croiser le fer contre le gouvernement pour que ce code soit renvoyé en révision avant promulgation. Les médias aussi fustigés A noter que l’Assemblée et l’ORTM sont dans le collimateur des musulmans. Et pour cause, selon Dicko Mahmoud, l’ORTM connu pour être la passion du service public est devenue la passion d’une minorité « nous avons voulu que l’ORTM publie notre bande d’annonce du meeting, et les responsables de cette structure ont refusé ». Ce qui a piqué la colère des religieux. Quant à  l’assemblée, les musulmans affirment que les députés ont cessé d’être les représentants du peuple mais plutôt des opportunistes au détriment du peuple. Calmer les esprits En conclusion Mahmoud Dicko président du Haut Conseil Islamique a calmé les esprits en conseillant aux fidèles musulmans de ne pas procéder aux barricades car « nous aimons notre pays mais nous aimons Dieu et son prophète » a –t-il conclu. Dieu merci, aucun incident n’ a eu lieu même si certains provoquaient les policiers chargés de veiller au contrôle de cette masse énervée. L’affaire est loin d’être terminée.