Oumar Balla Touré, DG de l’OMATHO : « le Mali reste un pays visitable »

Depuis plus d’un an, certains Etats, à  l’instar de la France déconseillent à  leurs ressortissant de mettre le pied dans les régions nord du Mali, contre les menaces d’enlèvements. Aujourd’hui, cette situation frappe de plein fouet non seulement le secteur du tourisme, mais aussi l’économie malienne en générale. La dessus, nous avons interrogé le DG de l’Omatho, Oumar Balla Touré, qui n’est pas passé par quatre chemins pour fustiger l’attitude de ses soi- disant partenaires au développement. Journaldumali.com : Quels jugements portez-vous sur l’attitude de certains Etats, à  l’instar de la France, qui déconseillent à  leurs ressortissants de mettre pied dans les régions nord du Mali ? Oumar M. TOURE : Je voudrais d’abord vous remercier. J’avoue que C’’est avec le C’œur meurtri que nous avons lu sur des sites certaines représentations diplomatiques en République du Mali qui interdisent à  leurs ressortissant d’aller vers le nord du pays. Sous prétexte que ce sont des zones à  risque et d’insécurité. Cela est très pénalisant pour notre économie de façon générale, et pour l’économie touristique de façon particulière. Et cela est d’autant plus paradoxal que ces mêmes pays qui sont considérés comme des partenaires privilégiés et qui sont là  pour dit-on nous aider à  développer ce pays, adoptent de telle position. Cela est incompréhensible. Si l’on voit la configuration des choses, le Mali est un grand pays. Le Mali fait deux fois la France. La sécurité zéro n’existe nulle part au monde. Nous nous pouvons nous targuer que notre pays est beaucoup plus paisible que les banlieues de certaines capitales européennes. Nous pouvons nous targuer d’avoir un mode de vie assis sur le social, l’entraide et le communautarisme. Quant on vient nous balancer de telles informations, à  mon humble avis, il y’a des arrières pensées qui ne disent pas leur nom. Sinon on ne peut pas nous dire qu’il y a des risques d’enlèvement à  Ségou, à  Sikasso, à  Mopti, à  Tombouctou…Cela voudrait tout simplement dire que selon eux le Mali n’existe pas et doit même pas exister, cela voudrait dire que Koulouba est à  la porte et à  la merci de tout le monde. Ce qui est impassable pour ceux qui connaissent le passé le présent de ce peuple. Un peuple très tolérant, mais un peuple très intègre. Par ailleurs, il faut dire que cette attitude a été de nature à  briser l’élan du tourisme malien avait eu à  prendre depuis 2002. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis 2002 jusqu’à  une période récente la tourisme a connu une montée exponentielle, avec à  la base une politique adoptée par l’actuel gouvernement et appliquée par le Ministère de l’artisanat et du tourisme avec ses structures telles que l’Omatho est ses démembrements. On est à  même de dire que le tourisme était pratiquement devenu le troisième produit d’exportation du Mali après l’or et le coton. Vous savez, le tourisme aussi C’’est la paix, C’’est la sécurité, C’’est l’information vraie. Lorsque, depuis plus d’une année, nous sommes sous le choc d’une désinformation qui ne dit pas son nom, et est de nature à  faire baisser de façon drastique les arrivées touristiques à  destination du Mali, et par ricochet toucher à  l’économie entière de certaines régions qui ne vivent que de tourisme. Il faut cependant dire que si, réellement ces pays veulent nous aider, s’il vraiment ils sont là  pour accompagner le mali dans la voie du développement, ils doivent user d’autres moyens de communication plus véraces et objectifs. Ils se doivent de passer la vraie information. Nous ne leur demandons pas de mentir. Nous même nous n’allons pas mentir, d’autant plus que nous sommes toujours attelés à  donner l’information juste. On est à  même souvent de dire que à  nos partenaires touristes que attention, il peut avoir de l’insécurité résiduelle à  tel ou tel endroit. A présent, la zone concernée par cette insécurité, C’’est la lisière de la frontière entre le Mali et l’Algérie. Et mieux, il faut souligner que cette zone n’est pas de prédilection touristique. Mais des zones comme Gao et Tombouctou son véritablement des pôles de développement dont l’économie est essentiellement basée sur le tourisme et l’artisanat. Priver presque 2/3 de la populations de leur pain quotidien C’’est créer d’autres problèmes. Une fois de plus, je dis a qui veut l’entendre, que nous ne sommes pas du tout d’accord avec ces campagnes de désinformations qui n’ont aucun fondement. C’’est des gens qui, à  partir de Bamako et à  partir de leurs bureaux, balancent du n’importe quoi sur des sites pour dissuader les touristes. Et puis, J’ai comme l’impression qu’ils ont une voix prépondérante, ils sont écoutés, tout simplement pour nuire à  notre pays. Quoi qu’il en soit nous nous resterons vigilants. Et personne ne pourra nous empêcher de rétablir toute la vérité. Nous sommes entrain de prendre des dispositions pour aller à  l’encontre de ces désinformations, de ces désintoxications, de manière à  ce que notre pays qui est riche de sa culture, riche de ses sites, riche de son hospitalité, puisse être une destination encore prisée pour les étrangers. Journaldumali.com : Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour couper court à  cette campagne d’intoxication et de désinformation qui a déjà  causé des impacts pernicieux à  l’économie touristique ? Oumar Balla TOURE : De tout temps, nous avons la mission de faire la promotion, de faire connaà®tre la destination Mali. Et pour ce cas espèce, depuis les premières heures, le Ministère de l’artisanat et du tourisme a tenté de balayer ces fausses informations. Par la même occasion, le département a créée une cellule de communication en son sein. Cette cellule a travaillé à  véhiculer l’information, la vraie information, car nous on n’a pas la mission de désinformer. Parce qu’en déformant l’information, on court le risque de se faire prendre au piège. Nous disons très clairement les zones visitables et les zones à  risque. Par ailleurs, la cellule mise en place a travaillé à  envoyer des communiqués verbaux un peu partout. Nous avons écrits à  tous les Tours opérateurs qui programment le Mali. En rapport avec le secteur privé, les agences de voyage, nous leurs avons dit de pouvoir prendre contact avec leur partenaires pour leur dire ce qu’en est la réalité. Nous avons invité des chaà®nes de télévisions qui sont venus véritablement balayer le terrain pour se rendre compte de la réalité. Et, au jour d’aujourd’hui il y’ a TV5 Canada qui vient de terminer sa mission de 10 jours dans plusieurs zones du Mali. Aussi, nous travaillons à  faire passer des images sur des chaà®nes qui sont regardées, et à  faire passer des messages sur des chaà®nes radio qui sont écoutées. En outre, la cellule de communication du Ministère du tourisme est en rapport avec le Ministère des affaires étrangères. Toute chose qui montre notre détermination à  poursuivre notre mission de promotion du tourisme malien. Aujourd’hui l’attitude de la France est de la pure méchanceté. Sinon comment comprendre qu’on puisse interdire aux touristes d’aller à  Ségou, à  200 km de Bamako. Aujourd’hui, le Ministère des affaires étrangères se doit de dire toute la vérité à  ces représentations diplomatiques. Récemment il y’a une ambassade qui a donné l’information comme quoi, désormais on ne plus de visa aux visiteurs au niveau de l’aéroports. Nous avons vite intervenu pour rétablir la vérité. Comme quoi, le travail n’est pas facile pour nous, C’’est un combat de longue haleine. Et je crois que nous sommes sur la bonne voie. Journaldumali.com : Nonobstant ces problèmes que connaà®t actuellement le secteur du tourisme, nourrissez-vous un espoir quant à  la prochaine saison touristique ? Oumar Balla Touré : En bons maliens, nous nourrissons des espoirs certains, car nous comptons sur les jalons que nous avons réussi à  poser. Mais, il faut le dire, cette saison touristique sera quelque peu entachée par les problèmes de désinformation dont le secteur a fait l’objet. Nous avons déjà  le pressentiment qu’il y’aura moins de visiteurs. Parce que même au niveau de la Direction de l’Omatho, nous connaissons le rythme de passage des visiteurs individuels qui viennent pour demander des informations. Nous sommes en petites saison, et il y’a moins de visiteurs. Et tous les jours que Dieu fait, je suis en contact avec les directeurs régionaux et les antennes touristiques frontalières ; qui établissent un ralentissement net du taux des touristes d’agrément et ou d’aventure. Mais nous constatons aussi avec bonheur que plus en plus, il y’a un flux de tourisme d’affaires qui se développe. Tous les jours, à  Bamako ou dans les capitales régionales, il se tient des conférences, et des séminaires internationaux qui font que le taux d’occupation des hôtels connaà®t un accroissement réel. Et nous comptons également sur les festivités du cinquantenaire qui assurément draineront des visiteurs vers notre pays, et par ricochet élèveront le taux d’occupation de nos hôtels. Nous traversons une mauvaise passe, mais je vous assure qu’on relèvera la barre le plus rapidement possible. Journaldumali.com : Avez-vous un message à  l’endroit, d’une part, de ces populations qui seront partiellement sevrées des retombées touristiques, et d’autre part, à  l’endroit des visiteurs du Mali ? Oumar Balla Touré : Je dis tout ceux qui voudraient visiter le Mali, qu’il n’y a aucun problème. Le Mali est un pays de paix. Le Mali est un pays stable. Le Mali est un pays sécurisé. Le Mali est pays très riche, riche de sa culture, de son histoire. Le Mali ne constitue pas une menace pour qui que ce soit. Certes, il y ‘a des décisions d’ordre institutionnel qui sont prises, mais je demande tout simplement aux visiteurs d’oser, de braver ces désinformations, pour venir. Ils seront bien accueillis, ils passeront un très bon séjour, et ils seront les vrais ambassadeurs du Mali auprès de leurs compatriotes.

Le tourisme électronique : Pour mieux s’adapter à l’évolution du marché

Dans le but de promouvoir ses activités, le Ministère du tourisme du Mali, en partenariat avec la Conférence des Nation-Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) organise un atelier (du 9 au 13 aout 2010) sur les nouvelles technologies de l’information appliquées au secteur du tourisme. La cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée ce matin était placée sous la présidence du ministre du tourisme, N’Diaye Bah, de la présidente de l’organisation patronale des activités touristiques, Mme Cissé Fatoumata Kouyaté, et le représentant du CNUDED, Jean François Bayocq. Organisé à  l’intention de l’ensemble des acteurs du tourisme, l’atelier procède de la volonté du département du tourisme et ses partenaires de définir des orientations claires, précises et pertinentes, dont la mise en œuvre permettra l’essor du tourisme au Mali. Le secteur du tourisme est l’un des plus ouverts au monde, o๠les clients doivent disposer de l’information la plus juste, au moment le plus opportun. C’est pourquoi il s’est avéré urgent aux yeux des acteurs du tourisme d’expérimenter d’autres pistes de promotion du secteur. « Dès lors, il devient impérieux de nous doter des bienfaits des nouvelles technologies de l’information pour en tirer les meilleurs avantages au profit du développement économique et social », a indiqué le ministre de l’artisanat, Ndiaye Bah. Pour le ministre Bah, il ne s’agit nullement, pour les acteurs du tourisme, d’abandonner le marketing traditionnel qui se pratiquait, mais d’effectuer un nouveau virage, afin de s’adapter à  l’évolution du marché. Nouvelles techniques de communication Le tourisme électronique se présente comme la technique qui permet aux acteurs du tourisme d’épouser les nouvelles techniques de communication afin de mieux communiquer et vendre leur propre image. Pour mener à  bien sa mission d’insérer au mieux les acteurs touristiques maliens et leur favoriser de meilleurs avantages sur le marché touristique, le département de l’artisanat s’est fait entourer de partenaires (dont le CNUCED qui lui apporte son assistance depuis bien longtemps). Selon le représentant de la CNUCED, Jean François Baylocq, le concept tourisme électronique offrira de nombreuses perspectives de développement. Car pour lui, ce séminaire marque le lancement de la mise en œuvre de la stratégie de développement du tourisme adoptée, il y a quelques semaines par le Gouvernement. Facteur de croissance économique, le secteur du tourisme se distingue par capacité à  créer der ressources , à  générer des revenus…Rappelons que la nouvelle stratégie de développement du tourisme au Mali met un accent particulier sur la promotion de la destination Mali, qui doit se faire en partenariat avec le secteur privé et en faisant davantage appel au marketing électronique.

Lancement de la quinzaine touristique et culturelle de Tombouctou : Un enjeu majeur

Le jeu en vaut la chandelle La cité mystérieuse abrite durant une quinzaine de jours la saison touristique et la saison culturelle. Le lancement a eu lieu au stade municipal de Tombouctou avec des milliers de spectateurs. Le gouverneur de la ville, le colonel Mamadou Mangara rappelle que l’université de Sankoré abritait déjà  au 13e siècle, plus de 25000 étudiants repartis entre les différentes écoles coraniques de la cité. Il explique que Tombouctou est une vaste région disposant d’une réelle capacité touristique et d’un riche patrimoine culturel. Le ministre El Moctar garantit la sécurité Le ministre de la culture, Mr Mohamed El Moctar s’est dit très heureux et fier de cette saison qui débute bien. «Â Elle s’annonce prometteuse parce que chez nous au Mali, il n’y a pas d’étrangers, il n’y a que des visiteurs. Invités du Mali, sachez que vous êtes chez vous et que nous avons le souci de votre santé et de tranquilité. » Avant d’ajouter : « le développement de notre pays, constitue à  nos yeux, la seule bataille qui mérite d’être menée. » Et signalons que jusqu’à  présent, un bon nombre d’entre eux, après avoir vécu le lancement en direct sur la télévision nationale du Mali, ont appelé leurs ambassades afin d’obtenir des autorisations pour venir au festival Au désert. Et d’ajouter encore : «Â Ces évènements se déroulent dans un contexte particulier de désinformation. Qui tend à  stigmatiser Tombouctou et en particulier les régions du nord. La réponse que nous devons apporter en tant que vielle nation, C’’est notre présence ici. Une présence qui constitue le démenti le plus éloquent face à  toutes ces allégations ». Il estime cette saison contribuera au renforcement de la cohésion sociale, de l’unité nationale. Elle influera d’un point de vue économique et touristique, sur l’hôtellerie, la restauration, les commerces divers et pourquoi pas, l’emploi. N’diaye Bah satisfait Pour sa part, le ministre de l’artisanat et du tourisme, N’diaye Bah abonde dans le même sens que son collègue de la culture. Il estime que les nordistes vivent uniquement du tourisme. «Â Personne n’a le droit de priver une population de sa seule source de revenus. Le tourisme est la base même du développement de des régions du Nord de notre pays. Et en particulier, Tombouctou qui est d’une renommée internationale. Elle est connue et demandée de partout à  travers le monde. ». Il estime par ailleurs que les campagnes de désinformation émanant de quelques diplomaties et médias occidentaux, se sont avérées infructueuses puisque, après avoir assisté à  la retransmission en direct à  la télévision nationale, au lancement de la saison culturelle, de nombreux touristes occidentaux ont appelé leurs ambassades en vue d’obtenir des visas de séjour pour le festival Au désert. C’’est bien la preuve que les saisons touristiques et culturelles ne sont pas prêtes de s’essoufler. Folklore régional et local Au menu de la soirée, il y a eu les prestations d’artistes venus de tous les cercles de la région de Tombouctou. La chorale de la paix a également entonné une chanson pour la paix, la stabilité et la quiétude dans le Nord. Elle est composée d’imminents artistes ressortissants du Nord tels que Haà¯ra Arby, Fantani Touré, Tialé Arby, Hawa sangho (l’une des go du Kotéba) et Afel Bocoum. Signalons que la quinzaine régionale du tourisme et de la culture est une opportunité pour les autorités du pays et le peuple malien en général, de promouvoir la paix, la sécurité et un développement durable dans la région de Tombouctou. Par ailleurs, la ville sainte est envahie par des touristes occidentaux venus de partout pour le festival Au désert. Ils viennent de France, d’Italie, des Etats Unis, de Belgique, d’Australie…

Tourisme : N’diaye Bah continue sa campagne de promotion

Sauver coûte que coûte la saison Le ministre tient absolument, à  sauver cette saison touristique qui est le seul moyen pour les ressortissants des régions de Gao, Tombouctou et Kidal, de vivre. La semaine dernière déjà , il avait entamé cette campagne d’information sur la promotion du tourisme. Il assure que «Â les touristes peuvent venir en toute sécurité aux différents festivals que nous organisons au Nord Mali. » Quand le kidnapping crée l’inquiétude Rappelons que le 25 novembre dernier, l’enlèvement de l’humanitaire français Pierre Camatte, avait amené les ambassades française, britannique et américaine, à  demander un retrait pur et simple de leurs compatriotes du nord Mali. Cependant, le ministre estime que l’enlèvement n’a fait qu’accentuer la pression de la France qui, il faut le dire, avait demandée ce retrait, bien avant. Désinformation médiatique Le ministre déplore «Â les médias internationaux aient fait des interprétations abusives, sur la sécurité dans cette zone. » Il signale que le Nord regorge d’un immense potentiel et attire plus de 30.000 visiteurs internationaux par an. Avec des retombées économiques chiffrées à  plus de 6 milliards de FCFA. Par ailleurs, le ministre de la culture et non moins ressortissant du Nord, Mohamed El Moctar estime qu’«Â il n’y a pas d’acte posé au nord, sans que les notabilités soient au courant. Nous sommes conscients qu’au moins un membre de la famille de chacun d’entre nous, est complice des Salafistes. Puisque, s’il n’y a pas de complicité, ceux-ci ne peuvent opérer au Nord. Ils ne connaissent pas assez bien les coins et recoins du désert. Il faut se ressaisir et ne pas toujours tout miser sur l’argent.» Il précise que l’Etat ne peut combattre efficacement le terrorisme, sans l’implication des habitants eux même. Et N’diaye Bah d’expliquer : « les campagnes d’intoxication ont débuté il y a deux ans. Et, l’enlèvement du français n’a servi que de prétexte. » Le Nord bientôt désenclavé Le ministre affirme que Gao, Tombouctou et Kidal seront bientôt désenclavés. Cependant il déplore le fait que « à  chaque fois que les festivals approchent, les français font tout pour empêcher leurs tenues, en créant des vagues d’inquiétude au sein de la population et des potentiels touristes. » Les festivaliers rassurent Tous les présidents et présidentes des festivals du Nord, étaient présents à  la rencontre. Ils n’ont pas manqué d’affirmer et de confirmer la tenue de leurs évènements. « La sécurité sera bel et bien garantie avec l’implication personnelle de l’Etat malien et de tous les nordistes. Que les touristes viennent sans crainte, ils ne le regretteront pas. La fête sera belle et sans aucun problème comme le souhaitent certains. », clamaient-ils ensemble. Espérons que l’affluence soit aussi grande que les éditions précédentes et que ce fâcheux incident ne vienne pas ternir l’image de notre beau pays et des belles architectures et merveilleux festivals au Nord. Vive le tourisme au nord et bravo aux organisateurs qui tiennent bon malgré l’adversité.

Saison touristique au Mali : « Les touristes peuvent venir en toute sécurité »

Depuis quelques semaines déjà , le Nord du Mali est passé en rouge sur la carte de la communauté internationale. Estimant que cette zone est désormais dangereuse à  cause du cargo de drogues calciné non loin de Gao, et deuxièmement, de l’enlèvement de l’humanitaire français de Ménaka. Informations relayées par les ambassades Le ministre N’diaye explique que depuis un certains temps, les services d’information aux voyageurs des ambassades de France, de Grande Bretagne, des Etats Unis, de Suisse et autres, déconseillent formellement à  leurs ressortissants de se déplacer au Nord, sur le tronçon Léré – Tombouctou – Bourem – Gao – Ansongo, jusqu’à  la frontière du Niger et au Sud de Gao, jusqu’à  Ouatagouna. Ceux-ci prétextent des risques d’enlèvement par des bandes armées et des terroristes islamiques sévissant dans la zone. « Cette situation a entrainé de nombreuses annulations et un manque à  gagner terrible auprès des hôtels, agences de voyages et guides locaux. », déplore le ministre. Montrer une image sécurisée du Nord Par ailleurs, le département de l’artisanat et du tourisme a mené une série d’actions, afin de minimiser ces informations et montrer une image sécurisée du nord du pays. Il s’agit entre autres de la campagne de sensibilisation et d’insertion dans les revues spécialisées en France, en Europe et au Canada ; de la participation à  des salons tels Utrecht au Pays-Bas, Fitur à  Madrid, Top Reza à  Paris ; d’une communication verbale du Conseil des ministres du 09 septembre dernier et beaucoup d’autres. Suite à  ces actions, un brin d’espoir s’était installé dans la zone Nord du Mali. En témoigne la reprise des activités économiques et les fréquentations touristiques. Et l’ONU avait même retiré le Mali des pays dits dangereux. Un kidnapping qui vient tout gâcher Depuis l’affaire du cargo de drogue, la France avait recommandé à  tous ses ressortissants de quitter le Nord Mali. Et, l’enlèvement de l’humanitaire français Pierre Camatte, vient rajouter du piment à  la sauce. Les pressions se sont accentuées. Le Ministre déplore le fait que les informations relayées par les médias occidentaux, viennent compromettre la saison touristique 2009/2010. Il explique que devant l’ampleur de ce phénomène de désinformation préjudiciable au développement économique de ces régions et par voie de conséquence, à  la sécurité même de la zone, en passant par le manque à  gagner que génère le tourisme et l’artisanat, le ministère a élaboré certaines actions. Il tiendra une rencontre avec les notabilités des 3 régions concernées, pour battre en brèche, la campagne de désinformation orchestrée. Ensuite des voyages de presse dans les zones classées dangereuses ; Puis, tous les festivals prévus au Nord de décembre à  janvier auront bien lieu aux dates prévues. Le ministre garantit la sécurité des touristes Face aux campagnes qu’il qualifie de désinformation de la part des médias internationaux, N’diaye Bah rassure : « Les touristes peuvent venir en toute sécurité. Ils n’ont rien à  craindre parce qu’il n’y a rien au Nord. Nous sommes un Etat sécurisé. Il n’y pas plus de sécurité aux Etats Unis, en France, encore moins en Afrique du Sud qu’au Mali.» La ministre chargée des relations avec les institutions et porte parole du gouvernement, Mme Fatoumata Guindo explique : « En ce qui concerne les nouvelles véhiculées, le gouvernement du Mali est là -dessus. Les investigations sont en cours et cela, au plus haut niveau. Une enquête est ouverte, elle est en cours d’exécution. Et concernant les rapports entre notre pays et ses partenaires, des voix beaucoup plus autorisées font le nécessaire. » Le débat était chaud entre d’une part, les opérateurs privés désirant avoir des garanties pour la sécurité de leurs clients, et d’autre part, le ministère s’évertuant à  rassurer non seulement la presse, mais aussi le secteur privé. En tous les cas, la saison touristique aura bel et bien lieu. Et les organisateurs des festivals se disent sereins face à  toute cette propagande autour de la zone désertique du Nord Mali.

Coopération Mali-Espagne : cultiver l’artisanat malien

Riche patrimoine exploitable Le Mali représente l’un des pays les plus sollicités, grâce à  son riche patrimoine artisanal, touristique et culturel. C’’est d’ailleurs au cours du voyage de certains de ses membres à  Bamako, que l’association Espagnole ‘Casa du Mali’, a été mise sur pieds en 2008. La présidente, Mme Carmen Mendoza explique : «Â Durant ce voyage, nous avons senti que dans ce pays plein de magie, tout était à  faire. » Autrement dit, ces espagnols ce sont laissés charmer par la richesse de l’artisanat malien, ses immenses espaces touristiques et l’ouverture du peuple maliens envers les autres. Son objectif est donc de permettre un échange fructueux entre nos deux pays. Convention de partenariat Le ministre de l’artisanat et du tourisme, Mr N’diaye Bah, explique que «Â la plupart des artisans maliens, ne connaissent que la France. Or, l’Espagne est un pays développeur de tourisme. » En témoigne le salon de l’artisanat et du tourisme de Madrid o๠le Mali était à  l’honneur. C’’est suite donc à  des échanges sur les terrains malien et espagnol, que les deux partenaires, ont jugés nécessaire de concrétiser leur lien à  travers la signature de cette convention. Le ministre signale : «Â Beaucoup de nos compatriotes vivent en Espagne. Et la majeure partie n’a aucune formation. Ce partenariat aura donc pour but, d’aider les Maliens d’Espagne à  se former, et se spécialiser dans des métiers. » Il informe que le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle du Mali, aura pour tâche, de former, avec l’aide l’association ‘Casa du Mali’, les maliens d’Espagne. La formation continue De son côté, la présidente de l’association explique que cette idée de formation, a pour but de mieux préparer les immigrés au cas o๠ils décideraient de retourner au bercail et aussi, de les aider à  pouvoir se faire une place en Espagne. Ils vont ainsi acquérir des compétences qui leurs éviteront de chômer. Signalons que ces formations se feront en Espagne et uniquement dans les domaines de l’artisanat et du tourisme. Cette initiative réjouit fortement le ministre N’diaye Bah qui note que : «Â Notre tourisme a fait un grand bon en avant, mais malheureusement, la formation des ressources humaines n’a pas suffi. » La boutique Mali-Espagne Par ailleurs, après la France l’Espagne constitue la plus grande puissance touristique pour le Mali. Le ministère du tourisme et la Casa du Mali, envisage la création d’une boutique du Mali en Espagne. Boutique o๠tous les artisans du Mali, pourront aller vendre et exposer leur savoir faire. Carmen Mendoza déclare : « La volonté de Casa de Mali, C’’est d’être une vitrine du Mali en Espagne. Ainsi, cultiver l’artisanat malien est devenu comme une évidence. » l’Espagne constitue le pays européen qui regorge une importante communauté malienne. Les migrants y sont en quantité et la majorité vit dans des conditions assez pénibles. Ce partenariat constituera non seulement un plus pour eux, mais aussi et surtout, une main d’œuvre importante et une fenêtre pour le Mali sur l’Espagne. Une reconnaissance de nos produits artisanaux et de notre pays en un mot.

Sites touristiques du Mali : les merveilles de la région de Kayes

Le Fort de Médine Haut lieu de l’histoire de la pénétration coloniale française, le Fort de Médine, occupe les hauteurs de la ville de Médine, à  12 Km de Kayes, sur la route de Diamou. Beau village Khassonké situé au bord du fleuve Sénégal, Médine, construite en 1810 par Hawa Demba Diallo, fut la capitale du royaume du Khasso Dembaya. Selon nos sources, en 1855, C’’est Faidherbe lui-même qui aurait choisi le Fort de Médine afin de protéger le village des attaques d’El Hadj Oumar, l’homme qui tenta d’islamiser le royaume bambara du Mali. Aujourd’hui le Fort tombe en ruine mais la visite de Médine est constante. Et pour cause, le village qui domine le fleuve Sénégal est l’un des plus beaux sites de la région. Qu’à  cela ne tienne, le site demeure un haut lieu de pèlerinage touristique. Des festivals y sont organisés pendant tous les moments de l’année. Félou, ses chutes et son barrage à  venir Les chutes de Felou se trouvent à  hauteur du village de lontou, à  4 km de Médine. Ici, les français avaient construit une centrale électrique qui alimentait la ville de Kayes depuis 1926. l’intérêt touristique réside dans la beauté naturelle du site. Le paysage fabuleux est à  visiter de préférence en période sèche pour apprécier le scintillement des masses rocheuses sur l’eau. Sur ce site, le touriste peut décrypter un monument qui indique la date d’arrivée des colonisateurs en septembre 1855. Les Chutes de Gouina sont quant à  elles situées à  une centaine de kilomètres au Sud-Est de Kayes. Selon certains touristes, les Chutes de Gouina sont encore plus spectaculaires que celles de Félou. Bafoulabé et environs En bambara, Bafoulabé signifie « rencontre de deux fleuves ». à€ 90 km, sur le Bafing, se trouve le barrage hydroélectrique de Manantali. Le réseau hydrographique comprend également des rivières, des marigots et des mares. La zone est favorable aux excursions en pirogues, les plages aux sables fins accueillent le visiteur, la corniche sauvage et les rapides de Kolé à  25 km, puis les chutes de Billy. Les deux rivières Bafing et Bakoye se rejoignent ainsi pour former le fleuve Sénégal. Le climat est de type sahélien avec une alternance saison froide de novembre à  février, et saison chaude de la mi-février à  la mi-juin et une saison des pluies (hivernage) de juin en octobre. La pluviométrie moyenne annuelle est de 900 mm. Comme attraits touristiques de la région de Kayes, il faut également citer le Tata d’El Hadj Oumar Tall à  Koniakary, la réserve du Bafing, le Barrage hydroélectrique de Manantali etc… De nombreux lieux qui font toute la beauté touristique mais aussi historique de la région de Kayes. A découvrir d’urgence ! Investissements économiques Ils sont légions et sont l’œuvre des pouvoirs public, opérateurs privés et partenaires au développement. A coté des investissements privés, la cité touristique de Kayes constitue aujourd’hui le théâtre d’opérations ou convergent des projets de développement tels que la restauration de monuments historiques, le renforcement des capacités des acteurs locaux intervenant dans le tourisme, le commerce, les échanges de marchandises. La rénovation du Pont de Kayes et l’aménagement du barrage hydro-électrique de Félou est l’un de ces projets d’envergure auquel le gouvernement du Mali s’est engagé. Tout récemment a eu lieu la pose de la première pierre du barrage en présence de nombreux chefs d’états. Kayes est sans nul doute un pôle stratégique du développement économique du Mali.

Le Mali en Campagne pour sauver la saison touristique 2010

« Notre pays est actuellement victime d’une grande injustice. Certains pays amis, qui nous aident beaucoup ont malheureusement mis Tombouctou dans la zone rouge sur leurs sites web de conseil au voyage. Parce que soit disant qu’il y a une insécurité. Et C’’est un grand préjudice pour une région qui vit à  60% de tourisme et d’artisanat », s’est indigné le ministre N’Diaye Bah. C’’est un manque à  gagner selon les opérateurs économiques qui ont investi dans ce secteur. Sauver la campagne à  tout prix Depuis donc l’alerte faite par les occidentaux, le Mali qui prétend maà®triser la situation au nord, n’a cessé de mener des campagnes de sensibilisation pour rassurer les touristes. C’’est dans ce cadre que 19 promoteurs de tourisme sont arrivés du Canada et des Etats-Unis pour explorer le pays. Ils se rendront dans le grand nord du pays afin de se rassurer qu’il ne plane aucun doute d’insécurité sur les sites touristiques. « A votre retour dans vos pays, vous deviendrez les ambassadeurs de la culture malienne », a lancé le ministre N’Diaye bah à  ses hôtes. Après leurs premières rencontre avec le ministère du tourisme, les opérateurs Canadiens et Américains ont exprimé un début de confiance quand à  la sécurité de la destination touristique du pays. « C’’est à  notre retour de Tombouctou que ne pourrions réellement affirmer ou infirmer si on peut envoyer des visiteurs au nord du pays », a expliqué un opérateur Américain. Lueur d’espoir La présence de ces décideurs du tourisme au Mali, dénote de l’importance que les visiteurs Américains et Canadiens accordent au Mali. Malgré l’alerte lancée par leurs homologues européens, ils ont jugé nécessaire d’explorer le terrain. C’’est dire qu’à  leur retour, des touristes Canadiens et Américains peuvent toujours venir au Mali s’il s’avère que l’insécurité ne pointe vraiment pas à  cet endroit du pays. Le pays serait donc réhabilité comme le souhaite tant Ndiaye Bah le ministre de l’artisanat et du tourisme.

SITOUR 2009 : pour la promotion du tourisme saharien

Le sahara à  l’honneur Cette zone été choisie, afin de mieux faire ressortir ses atouts selon le ministre. D’oà¹, le choix du thème « la promotion du tourisme saharien. ». Le ministre signale que le Sahara est le plus grand désert du monde, avec une extension de plus de 8 millions de km2. « Il couvre plus des 2/3 du Mali mais, n’est pas sans vie. », précisera-t-il. Cette immensité désertique est peuplée par des hommes et des femmes possédant un riche patrimoine culturel, notamment, ses paysages de dunes de sable, ses massifs et ses ergs et ses oasis qui sont de véritables merveilles. Le Nord du mali est une zone relativement riche en manifestations culturelles organisées chaque année : Le festival du désert à  Essakane, celui d’Essouk, le Tamadacht à  Andéraboukane. Sans oublier les célèbres sites touristiques de Gao et Tombouctou. Tout ceci permet selon le ministre, de mettre en marché, des circuits touristiques de très grande qualité. Impact de la crise économique sur le secteur touristique La récente crise économique a entraà®né une chute de la fréquentation globale au niveau mondial. Mais, la baisse de la fréquentation touristique a été faible au Mali (moins de 2,5%), qu’au niveau international (plus de 7%). Néanmoins, selon le ministre N’diaye Bah, les conditions du marché commencent à  indiquer de solides perspectives de reprise en 2010. Le premier ministre Modibo Sidibé, s’est réjoui de la dimension sous régionale de la 2e édition du SITOUR. Il pense que nous avons de très bons produits touristiques qui sont, de véritables moyens de croissance et de développement. Estimant par ailleurs que des thématiques sur le tourisme saharien doivent être soutenues. « Je crois que le SITOUR a permis de consolider notre présence dans un certain nombre de secteurs touristiques. On s’attend à  une reprise du tourisme. Nous devons donc être prêts avec des produits. Que ces produits soient connus. » La menace du Nord Mali Questionné sur l’état du nord Mali, considéré comme une zone d’insécurité par la communauté internationale, le premier ministre déclare que le nord du pays, est une zone verte. Beaucoup d’activités s’y déploient en terme de richesses économiques et culturelles avec les festivals. Les touristes peuvent donc venir dans un cadre sûr. La ministre du tourisme du Niger se dit honorée de l’invitation du Mali. Les deux pays partagent des valeurs et des traditions. Elle affirme que le tourisme est en pleine expansion malgré la crise. C’’est un secteur générateur de ressources, d’emplois, donc, de développement. « Le Niger s’inspire de l’expérience du Mali en matière touristique. » Plus de 300 exposants présents Le salon 2009 enregistre lenvirons 70 stands et plus de 300 participants nationaux et étrangers. Des produits artisanaux jonchent les alentours de nombreux stands. On y trouve des objets en cuirs comme des sacs, males, chaussures, portefeuille, tableaux… fabriqués au Niger, au Mali, en Mauritanie. Egalement des masques béninois, des tenues sénégalaises. Les compagnies de voyages ne sont pas en reste du salon. Air Mauritanie, air Sénégal, air Mali, Go voyages sont de la fête. Le SITOUR est une vitrine qui vise à  faire connaà®tre et apprécier les produits touristiques Maliens. C’’est l’occasion pour les professionnels du secteur, de présenter aux visiteurs, les activités réalisées et vendre aussi, l’image du pays au-delà  des frontières.

Foire exposition  » le Mali à Paris » : était-ce vraiment la fête ?

A en juger par les allées désertes de la rotonde de la Bourse de Commerce de Paris et la mine renfrognée des exposants, cette 9ème édition qui s’est tenue du 29 au 5 octobre ne semble ne pas avoir été à  la hauteur des attentes. Elle met en évidence les faiblesses de la promotion touristique du pays. Des artisans non pris en charge Alors que la quarantaine d’artisans maliens présents ont pris en charge leur billet d’avion, et sont hébergés à  leurs frais en France, l’une d’elle s’indigne du fait que le ministère du tourisme, co-organisateur de l’événement avec la Maison de l’Afrique, ne leur ai même pas facilité les formalités de visa. « Tout est à  notre charge, et lorsque l’on arrive sur place, on se rend compte qu’ils n’ont pas fait le nécessaire pour faire venir du monde ! ». Alors que les années précédentes la promotion battait son plein à  grand renfort de publicité dans des journaux français tels que le Parisien ou Libération, la fête de cette année semble moins arrosée. « Pourtant, ils disposaient d’un budget de promotion. Alors qu’en ont-ils fait, s’interroge avec ironie le touareg Ibrahim, vendeurs d’objets en cuir. » Ce budget a t-il été utilisé pour le traiteur et le cocktail servi le jour de l’ouverture ? Non, il s’agissait de mets préparés par une malienne venue pour la circonstance, et les serveuses n’étaient autres que ses sœurs et cousines… Toutefois, vu l’affluence et le bourdonnement autour des plats, ils devaient être de qualité. Au point de croire que la fête de l’artisanat n’attire que des pique-assiettes et gourmands de passage ? Non, car visiblement quatre ministres de la République on fait le déplacement, pas moins que cela ! Ndiaye Bah, la mine tendue, ministre du tourisme et de l’artisanat et grand maà®tre de cérémonie, ainsi que ses collègues de la culture, Mohamed El Moctar, du ministère des maliens de l’extérieur, Badra Aliou Macalou, et le grand argentier Sanoussi Touré, ministre de l’économie et des finances, ont honoré de leur visite les stands de chaque exposant, accompagnés par son Excellence Monsieur l’Ambassadeur. Cette affluence ministérielle était-elle destinée à  masquer la lassitude du public autour d’une foire-exposition, qui au bout de la 9ème édition n’évolue toujours pas ? Si C’’est le cas, nos Ministres ont-ils au moins fait des emplettes ? Pas si sûr, tant on sait que ce ne sont pas les Maliens qui achètent à  Paris ce type d’artisanat, tableaux, statuettes, pagnes, bogolans et autres objets de maroquinerie, qu’ils trouvent beaucoup moins chers au pays. Les acheteurs frileux cette année Pendant cette semaine passée à  la Bourse du commerce, les artisans ont eu tout le loisir d’admirer les fresques qui ornent les plafonds de ce monument historique datant du 13ème siècle. Les moins chanceux cherchaient avec désespoir ce qui était devenu l’oiseau rare : une tête blanche et son portefeuille bien garni, un acheteur qui ne perd pas son temps en conjectures et négociations. « Cette année cela n’a pas marché, l’affluence n’est pas au rendez-vous, et nous risquons de perdre de l’argent », se lamente Niuma, vendeuse d’objets de décoration, les bras croisés devant son stand. Pour ceux d’entre eux qui ont pu s’y inscrire, les affaires reprendront peut-être à  Evry, Montreuil et la Courneuve, o๠la foire se poursuit successivement pendant encore 15 jours. On peut malheureusement en douter, tant ces villes de banlieue parisienne concentrent avant tout une population immigrée… Et pas sûr que les « bobos » parisiens fassent le déplacement sans une véritable campagne de communication visant à  les y attirer. Quelle est efficacité pour la politique touristique Malienne ? Cette 9ème foire-exposition nous amène à  nous interroger sur la politique de promotion de l’artisanat et du tourisme au Mali. Son efficacité reste à  prouver pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les chiffres du tourisme affichés par le gouvernement sont contestés par les professionnels du secteur, qui ne voient pas o๠se cachent les xx touristes annoncés. Par ailleurs, au delà  de la clientèle française et européenne traditionnelle, le pays est peu connu en Amérique et en Asie, pourtant des zones à  fort potentiel. De plus, en dehors des hôtels de luxe construits et rénovés par la Lybie dans la capitale Bamako, peu d’infrastructures touristiques ont vu le jour ces dernières années, ce qui limite les possibilités, surtout à  l’intérieur du pays o๠se trouvent les véritables attraits du Mali. Enfin, la finalité d’une politique touristique réussie est la création d’emploi et la baisse de la pauvreté. Or, on ne peut pas dire que les artisans maliens s’en sortent vraiment, au point de devoir cumuler plusieurs jobs. A qui la faute ? Le ministre actuel, en poste depuis sept ans a eu la durée pour lui. Il aurait du mettre en place une politique visant à  distinguer le « produit Mali » pour le rendre identifiable face aux concurrents africains. Malgré le soutien depuis quatre ans de l’agence Mapa Mundi et de sa directrice Virginie Tremsalt, Ndiaye Bah peine à  vendre les trésors du pays. Qui n’a pas rencontré un interlocuteur français qui ne savait pas que Tombouctou se trouvait au Mali ? On se souvient d’ailleurs de l’échec cuisant de la campagne sur les 7 nouvelles merveilles du monde en 2007… Quel touriste étranger n’a pas failli s’étrangler face à  un personnel hôtelier mal formé et maà®trisant à  peine les langues étrangères ? O๠sont les écoles de formation ? Pourquoi les maliens préfèrent-ils passer leurs vacances à  l’étranger qu’à  l’intérieur du pays ? Comment limiter l’impact négatif des troubles dans le Nord ? Toutes ces questions, il faudra bien y répondre, et pourquoi pas à  l’occasion du Salon international du tourisme (Sitour) qui se tiendra du 16 au 18 octobre à  Bamako. En attendant les grandes réformes, « commencez par rendre les locaux du ministère du tourisme et de l’artisanat moins vétustes et plus accueillants », juge une visiteuse étrangère, pourtant amie du Mali.

SITOUR 2009 : le ministre N’Diaye Bah lève le voile sur la 2è édition

En raison de la qualité des ressources disponibles, le Gouvernement, depuis ces dernières années, s’est engagé dans le développement du tourisme. « Sa détermination a incité des partenaires auparavant réticents comme la Banque Mondiale, à  l’accompagner pour permettre au tourisme de jouer tout son rôle dans l’essor du Mali » a laissé entendre le ministre Bah, dans son propos liminaire. Le Sitour, première manifestation touristique au Mali Première manifestation touristique du Mali à  vocation sous-régionale, le SITOUR de Bamako est un rassemblement des tours opérateurs européens, des agences de voyages et des structures de gestion du patrimoine culturel et naturel, des établissements hôteliers…dont les actions concourent à  la promotion des destinations touristiques des pays de l’Afrique de l’Ouest. l’objectif global recherché par le SITOUR de Bamako est de mettre en évidence les fortes potentialités touristiques du Mali et des pays, afin d’assurer une meilleure visibilité de leurs produits touristiques. l’impact est que l’initiative est de nature à  stimuler la demande touristique. Ainsi, pour cette édition, les participants se réuniront autour du thème : « le Sahara ». Le Sahara, thème de la 2è édition A en croire les organisateurs, cette deuxième édition se proposera d’offrir aux professionnels du tourisme un marché d’échanges et de promotion de leurs évènement de grande audience. Toutefois, elle entend présenter aux Tours Opérateurs, le potentiel touristique de la sous région (notamment malien), développer chez les acteurs une véritable synergie afin de mieux rentabiliser le secteur touristique ouest africain. Ce salon, a ajouté le ministre, sera également une tribune ou seront produites des animations artistique et culturelles. Des défilés de mode également y seront développés. Au menu, des ateliers se tiendront autour des thèmes tel que : « Tourismes et développement durable », et les « facilitations touristiques dans l’espace UEMOA ». L’essor du tourisme Malien Malgré la crise financière, le tourisme malien connaà®t depuis 2002 un essor considérable. Ce qui fait que le nombre d’hôtels a plus que doublé (de 218 à  514 unités entre 2002 et 2008), le montant cumulé des investissements est estimé à  près de 57 milliards de FCFA contre moins de 25 milliards de nos francs pour la période 1960-2002. Promotion de la Destination Mali Pour le Ministre, parmi les axes stratégiques qui ont permis d’atteindre ces résultats, figure en bonne place la promotion de la « Destination Mali ». Ainsi, l’organisation du premier SITOUR de Bamako (17-19 octobre 2008) s’est inscrite dans cette démarche. Notons que, dans cette perspective, les plans d’actions proposés dans le domaine de la promotion incitent à  des changements notoires aux pratiques habituelles. Il s’agit de coupler les activités menées en dehors du Mali, sur les salons et foires touristiques internationaux avec celles de proximité qui permettent au Tours Opérateurs et autres visiteurs de découvrir les multiples facettes du riche patrimoine malien, et en même temps susciter l’intérêt des nationaux aux faits touristiques. Cette nouvelle stratégie de promotion sera au C’œur de la stratégie global du développement touristique au Mali. Notons que l’artisanat Malien sera au coeur de Madrid, la capitale espagnole du 6 au 10 octobre 2009; Plus de 400 participants Signalons que ce 1er SITOUR a regroupé environ 400 participants venus du Mali et de 8 autres pays africains avec environ 20 000 visiteurs. Des expositions, ateliers, animations artistiques et culturelles couronneront cette 2ème édition

Tourisme : un secteur menacé par la crise

Soumaila Guindo est guide touristique à  Mopti. Le secteur, il le connaà®t bien et témoigne aujourd’hui de la situation du tourisme. Lucide, il livre son analyse personnelle de la crise qui, selon lui frappe le secteur  » Au Mali, tous ceux qui travaillent dans le domaine du tourisme traversent actuellement une période difficile. Des chefs d’agences de voyages et des guides de tourisme sont en chômage technique. La saison touristique 2009- 2010 est de plus en plus menacée. La crise au Nord-Mali qui continue de se caractériser par des accrochages contre l’armée malienne d’une part ; et de l’autre par des enlèvements des occidentaux, a occasionné à  ces derniers de prendre des mesures sévères contre tout voyageur à  destination de notre pays. Le tourisme malien segmenté Désormais les visiteurs originaires de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Suisse, trois pays de l’Europe ne pourront plus se rendre à  Tombouctou et certains de nos sites touristiques comme Gao, Kidal, le Gourma, Hombori, etc. A travers les sites internet de leurs représentations diplomatiques, ces pays ont tracé une ligne allant de Kayes jusqu’à  Mopti comme zone à  risque ; et de Mopti jusqu’à  Tombouctou une ligne rouge o๠tout accès est strictement interdit ! Pour leur part, la France n’interdit pas à  ses habitants de s’y rendre mais souligne le risque. Ces derniers peuvent aller jusqu’à  Tombouctou mais pas au-delà . Les autorités françaises conseillent à  leurs nationaux s’ils désirent se rendre à  Tombouctou, la cité mystérieuse par vol. Les Américains parlent d’un danger permanent pour tous les occidentaux. Mais plus souples que les français, les américains ne font pas de mesures restrictives sauf pour les officiels qui doivent impérativement avoir une autorisation écrite du gouvernement américain. Ils conseillent donc à  leurs compatriotes de se faire enregistrer auprès du département d’Etat à  Washington ou à  l’ambassade à  Bamako. La raison est que l’ambassade pourra les répertorier en cas de problèmes. Rassurer les touristes Coté malien, on tente de trouver des voies et moyens pour sauver la saison prochaine quand on sait que le tourisme est l’un des secteurs clés du développement. l’office malien du tourisme et de l’hôtellerie, à  travers la cellule de veuille, suit de près les informations véhiculées par les ambassades. Des consultations et réunions sont en cours afin de tenter de débloquer la situation. Le ministère du tourisme a tout récemment rencontré les acteurs du secteur, dont les agences de voyages. Celles-ci ont recommandé la mise en place d’une cellule de concertation regroupant outre le cabinet de la tutelle, les ministères des affaires étrangères et de la coopération internationale, celui de la Défense et celui de l’administration territoriale et des collectivités locales pour nouer des pourparlers avec les occidentaux. Les agences et les guides Ils sont les premiers à  subir de ce phénomène. Ils tentent ainsi de surmonter le fléau, mais d’ores et déjà  des annulations ici et là , font partie de leur quotidien. Quelques agences observent déjà  un chômage technique.

La crise financière et le terrorisme au Nord menacent le tourisme malien

Voilà  que les effets de la crise financière internationale commencent à  se ressentir sur le secteur et pire, Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, en multipliant ses prises d’otages aux frontières, fait du nord-Mali une zone dangereuse pour les visiteurs et ternit l’image de marque du pays.Ce problème sécuritaire et cette situation ne doivent pas être occultés par les autorités en charge du portefeuille du Tourisme, en l’occurrence le ministre de l’Artisanat et du Tourisme qui s’évertue à  affirmer que tout est rose et que le secteur n’est nullement touché par les effets de la crise économique. Dans une interview qu’il a accordée au site africain d’information en ligne, Afrik.com, le ministre de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Bah affirmait avec une facilité déconcertante que le secteur du tourisme malien n’est nullement touché par les effets du marasme économique engendré par la crise financière et économique mondiale. Est-ce une méconnaissance de la situation, une erreur d’appréciation ou simplement une fuite en avant du premier responsable du département de l’Artisanat et du Tourisme ? A l’heure o๠tous les spécialistes et professionnels du tourisme et de l’Hôtellerie s’accordent à  reconnaà®tre la situation difficile que connaà®t le secteur, il serait utopique de croire que la Mali est à  l’abri d’une baisse des recettes d’exportation. Contrer les effets de la crise financière internationale. Au plan international, le secteur du tourisme, tant d’affaires que d’agrément, souffre déjà  de la baisse de la demande des consommateurs et les entreprises touristiques du resserrement du crédit. D’ailleurs, le Conseil exécutif de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme), a décidé de créer un « Comité de relance du tourisme » pour soutenir ses membres en leur offrant une analyse précise de l’économie et en leur proposant des mécanismes de réaction. Selon certains analystes, la crise financière internationale devrait avoir un impact sur le secteur du tourisme au Mali et contrarier les projets d’augmentation des recettes. Le tourisme malien bien que culturel, dépend fortement des visiteurs européens et les difficultés financières que connaà®t actuellement l’Europe commencent à  se faire sentir au Mali. Des destinations touristiques comme Tombouctou, Djenné et le plateau dogon, enregistrent déjà  une baisse des réservations par rapport à  l’année dernière. Au regard de tout ce qui précède, difficile de croire aux belles paroles du ministre du tourisme qui dans un lyrisme qu’il affectionne, peint un tableau reluisant du secteur touristique malien. La menace du Nord sur le tourisme malien Alors se pose une question. N’Diaye Bah prend-t-il toute la mesure des difficultés qui existent ? Et auxquelles il faut apporter des réponses, notamment le problème sécuritaire au nord. Car est il établi que la seconde difficulté qui menace le tourisme malien actuellement, est sans nul doute le problème d’insécurité dans le nord. En effet, le nord du Mali est une zone très difficile à  contrôler, et constitue par conséquent un terreau favorable au banditisme (trafic de drogue et d’armes) et au terrorisme. Avec des prises d’otage en répétition, dont les dernières en date ont concerné un britannique et un couple suisse. Le problème sécuritaire dans le septentrion malien se pose avec acuité. Si l’otage suisse Greiner a été libéré, l’otage britannique en revanche a été sauvagement décapité, et le crime revendiqué via un site Internet par la branche magrébine de la nébuleuse Al-Qaà¯da. Au demeurant, le contexte international (crise financière) et national (insécurité au nord) ne sont guerre favorables à  la survie et à  l’épanouissement du tourisme, troisième produit d’exportation du pays. Il est donc impérieux de prendre le terreau par les cornes en évitant de tomber dans le piège de l’autosatisfaction ou de la fanfaronnade. Il y va de l’essor d’un secteur vital pour notre pays et par ricochet du développement économique de la nation.

Bandiagara capitale de l’altermondialisme, mais tout reste à y faire…

Le site de Bandiagara a été retenu pour abriter le forum des peuples grâce à  son tourisme développé, lié à  sa position de ville carrefour située à  l’entrée du pays Dogon. Cette position géographique a surtout favorisé le choix du plateau dogon pour accueillir le millier d’alter mondialistes qui prennent part aux différentes réunions. La ville de Bandiagara, peuplée d’environ 12 à  13 000 âmes, est une vieille cité gâtée par la nature. Son paysage naturellement accidenté lui offre plusieurs opportunités en matière de tourisme. Des milliers de visiteurs occidentaux sont accueillis par les multiples sites touristiques. Les caisses de la municipalité sont renflouées par les recettes du tourisme, mais derrière cette image se cache de sérieux problèmes de développement de la ville. Pas d’eau ni d’électricité en suffisance. La voirie est un réel problème qui dépasse les compétences de la mairie. Les infrastructures routières et hôtelières ne couvrent pas tous les besoins de la ville. Voilà  en quelques mots résumées les difficultés d’une ville classée « patrimoine mondial de l’humanité » par l’UNESCO. Son paysage naturellement accidenté lui donne un privilège. Une identité qui fait rêver de loin. De plus, Bandiagara est la deuxième ville érigée en cercle après Bafoulabé. Malgré cette identité ancienne, la ville ne possède toujours pas les services sociaux de base. Le maire de la ville a profité du forum des peuples pour lancer un cri de C’œur aux autorités. « La mairie à  elle seule ne peut pas répondre à  tous les besoins. Il y a certains qui dépasse notre seule compétence », a lancé le maire Housseini Saye. En accueillant le forum des peuples, le nouvel édile élu en mai, a fondé espoir sur un appui constant des autorités. « Le gouvernement a fait un grand effort mais si dans une ville des problèmes d’approvisionnement en eau et électricité se posent, le développement et le bien être des populations sont compromis », a- t-il expliqué. Pour rappel, une inondation a frappé de plein fouet les habitants de cette localité historique. C’’est donc en faveur d’un programme de recasement des victimes de l’inondation qu’un premier lotissement a été fait il y a quelques mois. 44 hectares ont pu être morcelés pour loger les populations, et la municipalité sollicite l’appui des techniciens de l’Etat pour poursuivre l’urbanisation de la ville. C’’est fort de tous ces constats que la coordination du forum des peuples a privilégié la capitale du plateau dogon pour abriter la 8e édition du forum des peuples. « Nous voulons attirer plus de visiteurs vers les sites touristiques de Bandiagara et contribuer à  son développement », nous a confié Mme Barry Aminata Touré, coordinatrice du forum. Déjà , près d’un millier de participants ont pu faire le déplacement. Ils sont venus de l’Afrique (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Guinée Conakry…) et de l’Europe (France et Belgique). Des manifestations culturelles leur ont été présentées. Au dernier jour du forum, une centaine d’arbre ont été planté par le forum. Comme pour dire, le développement cela commence ici et maintenant. Et personne ne viendra développer la ville à  la place de ses fils.