Elimination du Mali de la CAN : Le chagrin et la pitié

« La plupart des gens abandonnent juste quand ils sont sur le point d’atteindre le succès. Ils abandonnent à la dernière minute du jeu, à un doigt de la victoire ». Deux fois candidat aux élections présidentielles aux États-Unis, en 1992 et 1996, Henry Ross Perot, homme d’affaires et politicien américain (1930-2019), a traduit bien avant la lettre le sentiment ressenti par l’écrasante majorité des Maliens lorsque, peu après 19h30, le glas sonna le samedi 3 février la déroute de l’équipe nationale du Mali face à sa rivale de la Côte d’Ivoire, au terme de 120 minutes d’une empoignade qui plongea tout un peuple dans le désarroi. Beaucoup de Maliens passionnés de foot ont été dévastés par un réel état de dépression insurmontable qui provoqua en eux un profond dégoût du football. Le désarroi est d’autant plus déconcertant que, de l’avis formel de nombreux observateurs, la meilleure équipe a perdu une confrontation qui était amplement à sa portée. Résultat irrationnel ? Le déroulement de la partie peut le laisser penser. Durant presque toute la rencontre, la possession du ballon était malienne. Mais quelle valeur accorder à une domination si elle ne se traduit pas par un avantage au tableau d’affichage ? La brillante inspiration technique qui semble caractériser le style de jeu malien, sans efficacité à la clé, n’est qu’un leurre et renvoie à une illusion de l’apparence.

À la 17ème minute, Adama Noss Traoré (29 ans), ne réussit pas à tromper le gardien ivoirien en tirant sans conviction le penalty qui venait d’être accordé au Mali. Manifestement gonflés à bloc, les Maliens, avec un milieu de terrain très actif, réussirent à priver leurs adversaires du ballon. Possession 62% contre 38%. À partir de la 44ème minute, suite à l’expulsion du défenseur central ivoirien Odillon Kossounou, le Mali évoluera à 11 contre 10. Le splendide but marqué à la 71ème par le feu follet Nene Dorgelès, ayant remplacé 9 minutes plus tôt Noss, saisi d’une étrange apathie sur le terrain, concrétisa la domination malienne.

Puis soudain, plus rien. Les Éléphants, piqués au vif, se lancèrent comme des morts de faim à l’abordage. On avait le sentiment que c’étaient les Maliens qui jouaient à 10 contre 20 Ivoiriens, comme le fera remarquer ironiquement à la fin de la partie le lutin attaquant ivoirien Alain-Max Gradel. Les Aigles avaient comme les ailes rognées. Ils s’embourbèrent dans de stériles escarmouches, malgré une timide éclaircie provoquée par le remplacement de Kamory Doumbia par Yves Bissouma qui, malheureusement, n’était pas assez saignant dans ses prises de balle, avec des relances plutôt timorées.

En faisant sortir Lassiné Sinayaoko qui, par sa puissance et sa force de pénétration, perturbait l’axe central ivoirien, le coach malien permit aux défenseurs ivoiriens de s’enhardir et d’oser aller en renfort à leur ligne d’attaque. La pression s’intensifiait sur la formation malienne, de plus en plus déconcentrée par des remplacements intempestifs, qui, au lieu d’apporter un regain d’entrain au rythme de jeu malien, contribuèrent à la confusion dans le dispositif tactique des circaètes.

La désorganisation dans le jeu, et surtout dans les têtes maliennes, était palpable. La sérénité s’était évaporée et tout pouvait arriver. Les attaques placées dont l’équipe malienne avait la maîtrise devenaient friables devant les contre-attaques des Ivoiriens. Alors que les substitutions ne produisaient que confusion et fragilité dans les rangs maliens, elles s’avéreront décisives chez les Ivoiriens. En 30 minutes, à la 90ème et à la 120ème, les rentrants Simon Adingra et Oumar Diakité réussirent à ruiner les espoirs maliens. L’expulsion du Capitaine Hamari Traoré à la 120ème + 5 pour contestation véhémente des décisions de l’arbitre égyptien Adel, ainsi que celle d’un joueur ivoirien, Oumar Diakité, qui écopa d’un 2ème carton jaune pour avoir ôté son maillot en célébrant son but, relèvent de l’anecdote. En fin de compte, les faiblesses de l’équipe nationale du Mali résidaient dans un manque d’expérience manifeste, la gestion des efforts, la fougue de la jeunesse et sans doute trop de pression inutile sur les épaules des joueurs, entraînant une perte de lucidité.

La rage de vaincre des Ivoiriens est venue à bout de la résignation malienne, créant une chape de plomb sur tout le Mali. À la télévision nationale, le Directeur des publications de l’AMAP (Agence malienne de presse et de publicité), Souleymane Bobo Tounkara, a eu beau jeu de rappeler le déficit criard dans les rencontres entre les deux voisins au détriment du Mali. Désormais, sur 40 rencontres entre Maliens et Ivoiriens, 4 victoires « kep » (seulement) sont à mettre à l’actif des premiers et 26, 6 fois plus, à celui des seconds. Jusqu’à quand ?

Que retenir de la rencontre de Bouaké ? Rarement dans une confrontation sportive la dimension psychologique aura atteint un tel degré. Quelques dizaines de supporters des Aigles maliens, aussi vaillants furent-ils, ont fait difficilement le poids face à environ 40 000 voix poussant au dépassement les représentants ivoiriens. Indiscutable avantage du terrain en faveur des Éléphants. Les Aigles ont fait montre d’une condition physique satisfaisante. Parfois même trop. Samedi, le Mali, à cause d’une trop grande ardeur dans l’engagement physique, malgré des gabarits moyens en général, a commis beaucoup plus des fautes que l’équipe adverse, même si, au chapitre des avertissements, le Mali, avec 3 unités, en a reçu 2 fois moins que la Côte d’Ivoire.

Au plan technique, l’équipe du Mali en a séduit plus d’un, y compris ses différents adversaires, notamment Burkinabé et Ivoiriens. Un fonds de jeu parfois chatoyant qui, malheureusement, est entaché de réflexes contre-productifs comme l’abus des rétro-passes (n’est-ce pas, Capitaine Hamari Traoré ?) ou encore une lenteur inacceptable dans la circulation du ballon. Le constat est sans appel. La cohésion entre les joueurs et entre les lignes laisse à désirer et montre de graves lacunes dans les automatismes, se traduisant par un taux de déchets anormalement élevé dans la surface adverse, où de nombreuses occasions de but ont été gâchées. On en arrive à se demander si le Mali dispose d’une équipe-type, tellement sa composition ne reflète pas une grande stabilité. L’entraîneur Djibril Dramé, a, à juste raison, dans ses commentaires avant-match de samedi, déploré le mauvais ratio entre les occasions de but et celles qui ont été converties. Cette tare est une tragique constante dans le football malien, depuis la nuit des temps. La promesse faite par Dramé pour remédier à cette situation mérite d’être saluée.

On ne le répétera jamais assez. La dimension psychologique est de plus en plus déterminante dans la pratique sportive. Sa place est primordiale dans l’accompagnement des pratiquants de sports de haut niveau. La Seleçao, encore appelée Auriverde (jaune et vert, en référence aux couleurs du drapeau brésilien), s’est toujours attachée les services de deux ou trois psychologues. La pratique est courante dans bien d’autres pays, et pas seulement pour le football. À Bouaké, le climat qui entourait la rencontre Mali-Côte d’Ivoire était sujet à caution. Le sport et les considérations extra-sportives ne sont pas compatibles.

L’émulation et la rivalité saines sont inhérentes à la confrontation sportive. Elles ne devraient cependant pas engendrer de passions malsaines. Elles engagent la responsabilité morale et juridique des instances faîtières sportives comme la FIFA (Fédération internationale de football association) et la CAF (Confédération africaine de football). Celles-ci ne semblent pas toujours se soucier des conséquences regrettables découlant de l’exaspération des comportements pervers dans l’encadrement des manifestations sportives qui, de plus en plus, mettent en jeu des intérêts matériels, économiques, financiers, voire politiques, excessifs. On n’est jamais à l’abri de dérives. Quant aux responsables qui tournent autour des Aigles, ils ne devraient jamais perdre de vue qu’haranguer les siens est légitime mais que les étouffer sous des considérations chauvines au point de les perturber, jusqu’à leur faire perdre leurs moyens, est malsain et doit être banni. Il est loin le temps d’Hitler qui se servait du sport pour faire l’apologie, aux Jeux Olympiques de 1936, de la prétendue suprématie de la race aryenne.

La pression était trop forte, aussi bien sur les joueurs maliens que sur leurs homologues ivoiriens et sur leurs encadrements techniques respectifsElle a quelque peu inhibé les joueurs maliens tandis qu’elle semble avoir stimulé l’amour-propre des Ivoiriens, qui avaient conscience d’avoir échappé à la catastrophe après la débâcle du 22 janvier, avec un cinglant 4 à 0 infligé par la Guinée équatoriale. Il ne serait donc pas tout à fait juste de tout mettre sur le compte d’Emerse Faé (40 ans), remplaçant de Jean-Louis Gasset, parrain de la déroute face aux Équato-guinéens. Sur le banc de touche, l’agitation frénétique et l’apparente absence de sérénité perceptibles chez Faé ne donnaient pas l’impression qu’il était l’inspirateur de la résurrection miraculeuse des Éléphants.

Quid de l’arbitrage ? Tout comme le Gabonais Pierre Ghislain Atcho, qui a bredouillé sa prestation lors de la rencontre Sénégal-Côte d’Ivoire, l’Égyptien Mohamed Abed Elsaid n’a pas été exempt de tout reproche au cours de la rencontre Mali-Côte d’Ivoire, pas plus que les assistants VAR (Video Assistant Referees / Assistants vidéo à l’arbitrage). La principale satisfaction à retenir est à mettre au compte du comportement fair-play observé chez des adversaires qui ne se sont jamais manqué de respect mutuel. Beaucoup de gestes sportifs courtois ont retenu l’attention, comme lorsque des joueurs, après quelques frictions, s’excusaient entre eux, à l’instar de Oumar Diakité, le bourreau du Mali, après un mauvais geste à l’endroit de Nene Dorgelès. Et tant d’autres gestes rappellent que des compétitions comme la CAN ne doivent pas être perçues autrement que comme des retrouvailles entre jeunes de pays liés par des valeurs infiniment supérieures aux trophées décernés à l’issue des joutes.

De tous les joueurs maliens, le gardien Djigui Diarra doit être crédité d’une excellente CAN pour ses multiples sauvetages lors des assauts adverses. Chapeau, l’artiste !

Dissolution des Conseils communaux : des enjeux « cachés » ?

En décidant de dissoudre certains conseils communaux et de les remplacer par des délégations spéciales, le gouvernement de transition assure vouloir mettre fin aux dysfonctionnements et insuffisances constatés dans certaines collectivités territoriales. Mais la démarche ne fait pas l’unanimité chez les politiques.

Le 24 janvier 2024, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a annoncé la dissolution des Conseils communaux de Kati, dans la région de Koulikoro, et de Zan Coulibaly, dans la région de Dioila.

Selon le ministre Abdoulaye Maiga, cette dissolution fait suite à un « constat de mauvaise qualité des services rendus aux populations, d’irrégularités, insuffisances et dysfonctionnements dans la gestion administrative, financière et comptable de ces collectivités ». En novembre dernier, le Conseil du District de Bamako et les Conseils communaux des Communes II et IV avaient été dissous pour les mêmes raisons.

Inquiétude des partis politiques

Si pour le gouvernement la dissolution de certains Conseils communaux s’inscrit dans la dynamique d’assainissement de la gestion des collectivités territoriales dans laquelle il s’est engagé depuis le début de la Transition, certains partis politiques dont les élus communaux sont directement concernés ne l’entendent pas de cette oreille.

Le parti Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara, dont le maire Adama Bérété a été éjecté de la Commune IV, a d’ailleurs porté plainte en décembre devant le Tribunal administratif de Bamako contre le gouvernement pour « excès de pouvoir ».

Dans un communiqué daté du 27 octobre 2023, le parti Codem, de son côté, déplorait l’absence de transparence dans la désignation des collectivités territoriales concernées, s’interrogeait sur le suivi de la procédure légale en la matière et s’inquiétait aussi de la non dissolution des collectivités concernées au cas par cas.

Calcul électoral ?

Au-delà de l’ « abus de pouvoir » dénoncé et des inquiétudes exprimées par certains partis politiques, d’autres acteurs soupçonnent dans la mise en place de ces délégations spéciales une manière pour les autorités de transition de renforcer un peu plus leur pouvoir au niveau des communes, en y plaçant des hommes acquis à leur cause en vue des prochaines échéances électorales.

Des soupçons que l’analyste politique Boubacar Bocoum réfute. Selon lui, le fond de la question n’est autre que la mauvaise gouvernance des mairies dans les différentes communes. « Je ne pense pas qu’aujourd’hui le combat soit électoraliste. Il faut que la classe politique se ressaisisse. C’est par la faute des politiques que le système de mauvaise gouvernance s’est installé. Je ne suis pas d’accord pour qu’on accuse la Transition de renforcer son pouvoir ou de vouloir contrôler des élections ».

Pr Abdoul Karim Diamouténé : « si le retrait est effectif, cela veut dire qu’il faut négocier un accord entre le nouveau bloc AES et l’ancienne communauté CEDEAO »

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé le 28 janvier dans un communiqué conjoint leur retrait de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Quelles peuvent être les conséquences de cette décision pour notre pays? Entretien avec Pr Abdoul Karim Diamouténé, économiste.

Quel regard portez-vous sur la décision des autorités de retirer notre pays de la CEDEAO ?

C’est une décision qui m’a surpris. En tant qu’économiste on voit les avantages théoriques qu’offre la CEDEAO en ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens et la liberté d’entreprise. Se retirer revient à annihiler ces avantages. Systémiquement, on pouvait dire qu’il y avait des aspects que l’on pouvait gérer sans forcément se retirer. Mais comme la crise actuelle est politique, les décideurs savent pourquoi ils se sont retirés.

Quelles peuvent être les conséquences économiques d’une telle décision ?

Les avantages et inconvénients sont d’abord théoriques. C’est-à-dire que si l’on va vers une communauté, on édicte les règles pour aller vers les objectifs. Entre les règles et les objectifs consignés et les résultats réels, souvent il y a un écart. Pour preuve, la libre circulation est admise, mais quand vous avez le malheur de prendre le car, pour aller en Côte d’Ivoire ou ailleurs, vous vous rendez compte que cette liberté connaît beaucoup d’entraves. Cela est à tous les niveaux. L’effectivité des acquis est un autre aspect. L’un des éléments fondamentaux, c’est l’intensification des échanges. Mais lorsque l’on prend les statistiques du commerce extérieur, on se rend compte que les pays de l’espace échangent peu, environ 15%. Ce qui n’est pas normal. Les pays pris individuellement échangent plus avec l’extérieur. Les avantages théoriques ne sont donc pas effectifs. L’autre élément concerne la liberté de mouvement et d’entreprendre, qui est perdue, mais là il faut s’interroger sur où on en était réellement. Dans les différents pays, les gens se réclament de telle ou telle nationalité mais ont les documents du pays d’accueil, ce qui pourrait amoindrir les impacts sur la liberté de mouvement.

Le processus de retrait dure une année. Quelles peuvent être les perspectives ?

Si le retrait est effectif, cela veut dire qu’il faut négocier un accord entre le nouveau bloc AES et l’ancienne communauté CEDEAO. Si on trouve de meilleurs arrangements, qui dépendent des rapports de force et des opportunités, on pourra  déterminer les avantages et les inconvénients. Tout dépendra des nouveaux accords. Le bloc peut aussi signer des accords en dehors de la CEDEAO. Par exemple avec  la Mauritanie, qui n’est plus de la CEDEAO et a un débouché sur la mer. Or, l’une des contraintes majeures de l’AES est l’accès à la mer. Donc il peut y avoir des accords préférentiels Mauritanie et AES.

Peut-on envisager un retour de ces pays ?

En matière de développement, tout dépend des intérêts et résultats attendus. L’AES agit de la sorte parce qu’elle estime que ses intérêts sont piétinés dans le cadre actuel. La CEDEAO voudrait une négociation afin que ses pays ne sortent pas. Mais la question est qu’est ce qu’elle peut proposer en retour pour compenser les gains de la position actuelle. À mon avis, il est difficile de trouver un terrain d’entente actuellement, étant donné les divergences, qui sont plus politiques et géostratégiques. Cette rupture n’est qu’une conséquence politique et géostratégique. Difficile que ces pays reviennent tant que la CEDEAO ne sera pas réformée afin que les objectifs que les pays de l’AES recherchent sur le plan sécuritaire et politique soient garantis. La CEDEAO dans sa forme actuelle constitue un obstacle majeur au développement de nos pays. La liberté de circuler est consignée, mais dans la pratique elle rencontre des problèmes. Un autre élément est l’Union économique et monétaire. Dans le cadre de la gestion d’une économie, la monnaie est un élément indispensable de gestion des différents chocs. Or, tout le problème d’aller vers l’Union monétaire au sein de l’espace CEDEAO bute sur des problèmes d’ordre politiques. Théoriquement, la CEDEAO devait aller vers une monnaie commune depuis 2015. Mais cela a été repoussé à 2020 et l’on a observé les débats théoriques et toutes les interférences en dehors de l’espace dans le cadre de l’Éco pour défendre d’autres intérêts que ceux de la CEDEAO.

CEDEAO : réduite à 12 pays, l’organisation face à un tournant

Ils avaient déjà donné l’alerte lorsque la CEDEAO menaçait d’intervention militaire le Niger suite au coup d’État du 26 juillet 2023. Ils sont désormais passés à l’acte. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, réunis depuis le 16 septembre 2023 au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont définitivement claqué la porte de la CEDEAO le 28 janvier 2024, laissant l’organisation sous-régionale, désormais réduite à 12 pays, face à une crise sans précédent.

« Leurs Excellences le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goita et le Général de brigade Abdourahamane Tiani, respectivement Chefs d’État du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest », indique le communiqué conjoint lu à la télévision publique des trois pays.

« Après 49 ans, les vaillants peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regret, d’amertume et une grande déception que leur organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme », se désolent les autorités de transition des trois pays, selon lesquelles « la CEDEAO, sous influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses États membres et ses populations, dont elle est censée assurer le bonheur ».

Les trois pays reprochent également à la CEDEAO une non-assistance dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité, ainsi qu’une imposition de sanctions, jugées illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables, en violation des propres textes de l’organisation, « toutes choses qui ont davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposées par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées ».

Un retrait « sans délai » remis en cause

Selon l’article 91 du traité révisé de la  CEDEAO, « tout État membre désireux de se retirer de la Communauté notifie par écrit, dans un délai d’un (1) ans, sa décision au Secrétaire exécutif, qui en informe les États membres. À l’expiration de ce délai, si sa notification n’est pas retirée, cet État cesse d’être membre de la Communauté ». « Autour de la période d’un (1) an visée au paragraphe précédent, cet État membre continue de se conformer aux dispositions du présent traité et reste tenu de s’acquitter des obligations qui lui incombent en vertu du présent traité », précise l’alinéa 2 du même article.

Après l’annonce du retrait des pays de l’AES de la CEDEAO, la Commission de l’organisation sous-régionale, qui s’est dite « déterminée à trouver une solution négociée à l’impasse politique », a indiqué dans la foulée dans un communiqué n’avoir pas encore reçu de notification formelle directe des trois États membres  concernant leur intention de se retirer de la communauté. Mais  les  trois pays n’ont pas tardé à notifier formellement leur décision.

« Par communiqué conjoint en date du 28 janvier 2024, le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger informent de leur décision de se retirer conjointement et sans délai de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). À cet égard, la présente communication vaut notification formelle de cette décision à la Commission de la Cedeao, Autorité dépositaire et pour l’information des États membres de la Cedeao, de l’Union africaine, de l’Organisation des Nations Unies et de toutes les organisations pertinentes », souligne un courrier du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali daté du 29 janvier 2024 et adressé à la Commission de la CEDEAO. Selon des sources officielles au Burkina Faso et au Niger, les deux pays ont également  envoyé lundi leurs notifications formelles de retrait à la CEDEAO.

Pour l’analyste politique Dr. Amidou Tidiani, cette demande de retrait avec effet immédiat des trois pays aura du mal à se concrétiser et ne devrait être effective qu’après les 12 mois prévus dans les textes de la CEDEAO. « La sortie d’une organisation internationale avec effet immédiat n’existe pas en droit international », tranche-t-il.

« Fuite en avant » ?

Du point de vue du M. Tidiani, d’ailleurs, l’insistance sur la sortie sans délai est une manière pour ces différents régimes d’échapper à de nouvelles éventuelles sanctions de la CEDEAO suite au non-respect du chronogramme établi pour un retour à l’ordre constitutionnel au Mali et au Burkina Faso.

« Le seul moyen pour ces régimes d’opposer une fin de non-recevoir à la CEDEAO et de contester la légitimité de l’organisation à prendre toute sanction à leurs encontre, c’est de sortir de la CEDEAO », affirme-t-il.

« Le chronogramme du Mali prévoyait l’organisation d’élections en février et le Mali, bien évidemment, n’organisera pas ces élections en février. On s’attendait donc à ce que la CEDEAO fasse preuve de menaces particulières concernant le Mali dans les semaines à venir. C’est donc par anticipation à cette mesure que les communiqués sont tombés en prenant soin d’insister sur le fait que le retrait soit avec effet immédiat », poursuit l’enseignant-chercheur à l’Université Paris-13.

Liberté de circulation entravée ?

Pour plusieurs observateurs, ce retrait annoncé du Burkina, du Mali et du Niger de la Cedeao ne sera pas sans conséquences pour les trois pays, mais également pour l’organisation sous-régionale elle-même. En ce qui concerne les trois pays, si cette décision pourrait avoir des conséquences diverses, c’est surtout son impact sur la libre circulation des ressortissants et de leurs biens dans l’espace CEDEAO que craignent certains analystes.

« Le premier point à mettre en relief est celui de la libre circulation. Le grand acquis de la CEDEAO, depuis sa création, a vraiment été de permettre les déplacements sans autorisation ou nécessité de visa entre les pays membres. Le retrait du Burkina, du Mali et du Niger va entraver cette libre circulation des populations », pense Niagalé Bagayoko, Présidente de l’African Security Sector Network (ASSN).

Amidou Tidiani soutient que ce retrait implique que les avantages accordés aux ressortissants de ces États soient tout simplement levés. Toutefois, admet l’universitaire, « les trois États vont essayer de développer des relations bilatérales pour obtenir individuellement avec les autres États des conditions favorables de circulation et d’échanges économiques avec leurs voisins, indépendamment du cadre de la CEDEAO. Ce que ces pays perdront via la CEDEAO, ils essayeront de le récupérer à travers des accords bilatéraux ».

« Les États ont existé avant d’être ensemble dans les organisations. Il s’agit maintenant d’activer les conventions bilatérales que nous avons avec les pays de la CEDEAO pour baliser le rapport », appuie pour sa part l’analyste politique Ousmane Bamba, pour lequel, par ailleurs, le fait que le Mali soit sorti de la CEDEAO n’impactera pas la libre circulation des ses ressortissants à l’intérieur de cet espace, parce que « dans les relations internationales, les relations bilatérales ont précédé les multilatérales ».

L’exemple mauritanien

La CEDEAO a connu un précédent en matière de retrait, celui de la Mauritanie en 2000. Pays charnière entre le Maghreb et l’Afrique de l’ouest, la République islamique avait motivé son retrait par sa volonté de se concentrer sur l’Union du Maghreb Arabe (UMA) pour des raisons culturelles. 17 ans après, la Mauritanie a signé en mai 2017 un accord avec la CEDEAO portant sur quatre points, dont la libre circulation des personnes et des biens, l’application d’un tarif extérieur commun et la lutte contre le terrorisme. Le pays cherche depuis de nombreuses années à réintégrer le bloc régional. En 2017 toujours, à l’occasion d’un sommet à Monrovia, les Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO avaient émis une fin de non-recevoir à la demande de la Mauritanie de revenir au sein de la communauté.

CEDEAO : le Mali, le Niger et le Burkina Faso annoncent leur retrait

Par un communiqué conjoint daté du 28 janvier, le Mali, le Niger et le Burkina Faso annoncent le « retrait sans délai » de leurs pays de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest. Après l’annonce de retrait, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est déclarée prête dimanche dans un communiqué à trouver « une solution négociée ». Ces trois pays sont « des membres importants de la Communauté » qui « reste engagée à trouver une solution négociée à l’impasse politique » créée par l’annonce de leur retrait dimanche dans un communiqué commun. La CEDEAO dit attendre encore « la notification formelle et directe » de cette décision. Les trois pays reprochent à la CEDEAO un éloignement des idéaux des pères fondateurs et du panafricanisme, une influence de puissances étrangères, une menace pour ses États membres et non-assistance dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité ainsi qu’une imposition de sanctions jugées « illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ». En septembre 2023, Mali, Burkina Faso et Niger ont formé une Alliance des États du Sahel (AES) placée sous le signe de la souveraineté et du panafricanisme. Cette décision de retrait pourrait produire des effets considérables, par exemple pour la circulation des biens et des personnes, pour les trois pays concernés, dépourvus d’accès à la mer, et pour la région. Elle suppose des implications sur les exemptions de visa et les exonérations de taxe, avec des retombées sur les prix.

Transition : les autorités mettent fin à l’accord pour la Paix

Les autorités de la transition ont annoncé jeudi soir la «fin, avec effet immédiat», de l’accord d’Alger signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord du pays, dont la mise en application peinait depuis sa signature. Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, porte-parole du gouvernement a  invoqué «le changement de posture de certains groupes signataires», mais aussi «les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation». En décembre 2022, les groupes armés signataires réunis au sein du CSP-PSD (CMA et une partie du GATIA fidèle à Fahad Ag Almahmoud) ont suspendu leur participation aux mécanismes de mise en œuvre de l’accord. En septembre 2023, après près de 10 ans de cessez-le-feu notamment grâce à la signature de l’accord, des combats ont repris entre la CMA et les FAMa. Le 14 novembre dernier, après des semaines de combats et d’opérations, l’armée malienne est entrée à Kidal et a pris le contrôle de la région. La CMA, battue, a quitté la zone. Depuis, certains de ses responsables sont apparues en Algérie le 19 décembre 2023 à l’invitation des autorités de ce pays qui étaient restées silencieuses depuis la reprise des hostilités.  Cette rencontre avait provoqué l’ire de Bamako, qui a convoqué l’ambassadeur algérien en poste pour protester contre des actes inamicaux. Alger avait dans la foulée convoqué l’ambassadeur du Mali en poste mais s’était montrée moins véhémente. Toutefois, elle a rappelé son ambassadeur le 22 décembre pour consultation, le Mali a appliqué la réciprocité. Les deux diplomates ont finalement regagné leur poste début janvier. Depuis ce que les autorités appellent la rectification de la transition, la mise en œuvre de l’accord pour la Paix était difficile. Le Premier ministre a notamment évoqué à plusieurs reprises une « application intelligente de l’accord ». La reprise des hostilités entre les protagonistes, les tensions entre l’Algérie et le Mali, le départ de la MINUSMA, l’annonce d’un dialogue inter-malien par le président de la transition lors de son discours à la nation du nouvel an laissaient peu de doute sur l’avenir de l’Accord pour la paix. Ce 25 janvier, le gouvernement après avoir selon le communiqué «constate l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015 a annoncé sa fin, avec effet immédiat»

Yaya Sangaré : « Organiser la présidentielle est un impératif »

Alors que les autorités n’ont toujours pas annoncé de nouvelle date pour la présidentielle, les partis politiques s’impatientent. Yaya Sangaré, Secrétaire général de l’ADEMA, répond à nos questions.

De récentes déclarations des autorités de la Transition, notamment le Premier ministre et le ministre de la Refondation, font planer le doute sur la tenue de la présidentielle en 2024. Cela vous inquiète-t-il ?

L’engagement pris par les autorités de la Transition pour fixer la date au 24 février  est souverain. Un engagement pris non seulement en accord avec les acteurs politiques, mais également avec la CEDEAO et la communauté internationale. Un moment donné, pour des raisons techniques avancées par le ministre en charge, un léger report est intervenu. Ces déclarations nouvelles, qui pourrissent l’atmosphère, doivent être analysées avec beaucoup de lucidité. Il faut comprendre que l’organisation de la présidentielle est un impératif pour deux raisons. La première est que les autorités se sont engagées à un retour à l’ordre constitutionnel qui n’est possible que si nous organisons des élections. Cela nous permettra de renouer avec le reste du monde et de freiner les conséquences d’un isolement diplomatique qu’on ne veut pas nommer. Le deuxième impératif est l’engagement. La parole donnée doit être respectée. Si l’on ne devait pas aller aux élections en 2024, cela devrait faire l’objet d’un consensus avec la classe politique et les autres acteurs impliqués. Le gouvernement fixe les dates, mais les élections concernent d’abord la classe politique et ceux qui veulent être candidats. Il ne s’agit pas de nous imposer quoi que ce soit, il s’agit de respecter la parole donnée, de respecter le pays en tant qu’État souverain et de s’engager pour un retour à l’ordre constitutionnel.

Les autorités ont-elles compris cet impératif ? 

Lorsque l’on suit certaines déclarations et que l’on analyse le fait qu’aucun cadre n’est mis en place, nous n’avons aucun élément d’appréciation sur la bonne volonté des autorités d’aller aux élections. Lorsque nous entendons des soutiens de la Transition assurer que les élections ne sont pas une priorité, nous avons peur. Nous nous disons que les uns et les autres reviendront à la raison pour comprendre que la meilleure chance que nous puissions donner au Mali est de faire en sorte que cette transition réussisse. Pour cela, il faut écouter les Maliens, de croire à leur maturité. Penser que le Président qui sera élu ne sera pas aussi patriote est une insulte aux Maliens.

Le SADI est actuellement assigné en justice pour dissolution. Est-ce un message envoyé aux formations politiques ?

C’est au niveau de la justice, difficile donc de se prononcer. Ce n’est pas un bon message, ni pour la liberté d’expression, ni pour les partis politiques. Nous nous sommes battus pour le pluralisme, nous nous sommes battus pour la démocratie, nous devons faire en sorte qu’aux questions politiques il y ait des réponses politiques. Nous ne pouvons accepter que des situations au sein des partis soient judiciarisées. Cela restreint les libertés et crée une épée de Damoclès. Ce n’est pas bon pour un pays qui traverse aujourd’hui une telle crise.

Dialogue inter-malien : quelles chances pour le nouveau processus de paix ?

Le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a annoncé dans son discours du Nouvel an 2024, le 31 décembre dernier, l’ouverture prochaine d’un dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation. Alors que certains acteurs y voient la fin de l’Accord d’Alger, ce nouveau dialogue a-t-il plus de chances de faire aboutir le processus de paix ?

« Nous sommes à une étape charnière de la marche de notre pays vers la paix, la sécurité et le développement. C’est pourquoi, capitalisant les avancées réalisées dans le cadre du processus de paix et tirant les enseignements des défis qui demeurent, j’ai pris l’option de privilégier l’appropriation nationale du processus de paix en donnant toutes ses chances au dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale, afin d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires », a souligné le Président de la Transition dans son adresse à la Nation.

« Il s’agit en effet de créer les conditions pour que chaque Malienne et chaque Malien puisse s’épanouir dans un environnement marqué par la confiance retrouvée entre les communautés sous la protection de l’État », a poursuivi le Colonel Assimi Goïta. Depuis, pour préparer ce dialogue, des rencontres se tiennent à travers tout le territoire national entre les communautés, sous l’égide du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, alors que le Comité chargé de les piloter devrait déposer son rapport « au plus tard en février ».

Nouvelle opportunité

Avec la reprise de la belligérance entre l’État malien et les groupes armés du nord réunis au sein du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) dans la reconquête de Kidal, l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger était à l’agonie, selon certains observateurs. Ainsi, à les en croire, l’idée d’un dialogue direct inter-malien que prône le Président de la Transition constitue une nouvelle opportunité dans le processus de paix.

Pour le géopolitologue et expert des groupes extrémistes au Sahel Dr. Alpha Alhadi Koina, le dialogue inter-malien offre une occasion de régler pacifiquement les différends et peut empêcher l’aggravation des conflits armés qui pourrait conduire à davantage de pertes humaines et de déplacements de populations.

« Ce dialogue est essentiel pour trouver des solutions durables à la crise en cours. Il offre la possibilité de prévenir l’escalade de la violence, de favoriser l’inclusion et la réconciliation, d’identifier les causes profondes du conflit et de renforcer la légitimité des décisions prises. En s’appuyant sur les bonnes pratiques de l’accord actuel, le dialogue peut contribuer à recouvrer la paix et la stabilité au Mali », confie-t-il.

Dr. Abdoul Sogodogo est du même avis. À en croire le Vice-Doyen de la Faculté des Sciences administratives et politiques (FSAP) de l’Université de Bamako, dans les conflits tels que celui que vit le Mali, une médiation internationale est essentielle pour initier le dialogue entre les parties et mettre fin aux hostilités, mais il est tout aussi crucial d’avoir une médiation nationale plus étendue, impliquant non seulement les groupes directement engagés dans le conflit, mais aussi les populations les plus touchées par celui-ci.

« Cette médiation nationale doit être à la fois large et concertée, traitant en profondeur les problématiques actuelles pour comprendre les racines du conflit afin de les traiter convenablement », estime-t-il.

Fin de l’Accord d’Alger ?

Si jusque-là l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger n’a officiellement été dénoncé par aucune des parties signataires, certains acteurs estiment que le dialogue inter-malien annoncé par le Président de la Transition est une manière d’y mettre fin. « Nous pensons que cette proposition est une façon de prononcer la caducité définitive de l’Accord et de mettre la médiation internationale à la porte », a récemment déclaré à un media étranger le porte-parole du CSP-PSD, Mohamed Elmaouloud Ramadane, qui a également signifié que le Cadre n’était pas prêt à prendre part à un processus de paix « qui ne sera qu’un simulacre ».

« Je pense qu’avec l’annonce du dialogue inter-malien, l’Accord d’Alger devient définitivement caduc, même s’il faudra bien sûr s’appuyer sur ses acquis dans le nouveau processus de paix qui va être amorcé », tranche pour sa part un analyste politique.

Youssoufou Niakaté : vitesse et percussion

L’attaquant de Bani Yas aux Émirats Arabes Unis, né le 16 décembre 1992 en France, a disputé 14 matchs toutes compétitions confondues cette saison (12 en championnat pour 5 buts et 2 passes décisives et 2 en Coupe de la Ligue sans marquer). Avant de déposer ses valises aux Émirats Arabes Unis, Youssoufou Niakaté est passé notamment par Al Ettifaq, Al Ittihad et Al Wehda, en Arabie Saoudite, l’USG en Belgique ou encore Boulogne, Créteil, Aubervilliers et l’US Lusitanos en France, où il a débuté sa carrière professionnelle. Il découvre la sélection nationale des Aigles du Mali en novembre 2023, lorsqu’il est convoqué pour la première fois lors des deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et dispute ses premières minutes sous les couleurs du Mali. « C’est un joueur qui prend de la profondeur. Il a un très bon jeu de tête et va très vite. C’est un joueur au même titre que les autres attaquants, qui joue collectif. Il va être capable de libérer des espaces pour le collectif et d’apporter d’autres solutions », se justifiait en novembre dernier le sélectionneur national Eric Sékou Chelle lors de sa première convocation. L’attaquant semble donner raison à son sélectionneur, puisqu’il a déjà ouvert son compteur avec le Mali en seulement 3 sélections, en inscrivant le premier but des Aigles lors de la victoire 6-2 en amical face à la Guinée-Bissau, le 6 janvier 2024.

Lassine Sinayoko : déjà prolifique

À l’instar de Mohamed Camara, Aliou Dieng ou encore Ismaël Diawara, Lassine Sinayoko figure pour la 2ème fois dans la liste des joueurs retenus pour la Coupe d’Afrique des Nations. Alors qu’il n’a joué que quelques minutes lors de l’édition 2021 au Cameroun, entrant en jeu lors du match de la 3ème journée de la phase de poules face à la Mauritanie, l’attaquant de 24 ans bénéficie de plus de temps de jeu en Côte d’Ivoire. Il a marqué 2 des 3 buts du Mali lors de cette CAN et s’illustre par son incessante activité sur le front de l’attaque. Absent lors des 5 premières journées des éliminatoires de la CAN 2023, Lassine Sinayoko a rejoint le nid des Aigles lors de la dernière journée de ces éliminatoires, face au Soudan du Sud. Il sera ensuite présent lors des matchs amicaux qui s’ensuivent contre la Côte d’Ivoire, contre l’Arabie Saoudite, où il signera sa première titularisation, et face à l’Ouganda, contre lequel il marquera son premier but en sélection le 13 octobre 2023. Il faisait également partie du groupe lors des deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, face au Tchad et à la Centrafrique, mais avait débuté sur le banc. Il a marqué le sixième but des Aigles lors de l’écrasante victoire 6-2 face à la Guinée Bissau en amical le 6 janvier dernier. Né le 8 décembre 1999 à Bamako, Lassine Sinayoko évolue actuellement en Ligue 2 en France avec l’AJ Auxerre, où il est sous contrat jusqu’en 2025. Pour le compte de la saison en cours, il a disputé 19 matchs en championnat pour 4 buts et 2 passes décisives.

Mali – Tunisie : comme on se retrouve…

Mali – Tunisie est désormais un classique sur le continent. Les deux équipes se sont rencontrées plusieurs fois, notamment en 2022. La dramaturgie de ces matchs ne laisserait pas indifférents les meilleurs scénaristes. Acte 1, le 12 janvier 2022, les sélections s’affrontent à Limbé. Lors de ce premier match du groupe F de la CAN Cameroun, c’est le Mali qui ouvre le score sur penalty par Ibrahima Koné. Les Tunisiens ont l’occasion d’égaliser, également sur penalty, mais le gardien Bosso Mounkoro repousse la tentative de Whabi Khazri. À la 85ème minute, l’arbitre zambien Janny Sikwaze siffle la fin du match. Incompréhension générale, mais après des minutes de discussion les joueurs pénètrent de nouveau sur la pelouse pour terminer la rencontre. 89ème minute : cette fois-ci, alors que son assistant annonce du temps additionnel, l’arbitre siffle la fin du match, une nouvelle fois avant l’heure. Il confiera plus tard avoir souffert d’insolation. Les Tunisiens, fous de rage, refusent de revenir terminer la rencontre. L’acte 2 aura lieu quelques semaines plus tard, le 25 mars 2022. Alors que tout un peuple rêve d’une première qualification historique à la Coupe du monde, une passe en retrait mal assurée de Moussa Sissako vers son gardien se transforme en but contre son camp. Ce malheureux fait de jeu sera fatal aux Aigles, qui ne marqueront pas lors du match retour, quatre jours plus tard, à Tunis (0-0) et seront donc éliminés. Dans l’histoire de la CAN, la Tunisie et le Mali se sont rencontrés à trois reprises. En 1994, le Mali s’est imposé sur les terres tunisiennes en match d’ouverture 2-0. En 2019, match nul 1-1, avant la marquante confrontation de 2022. La Tunisie, qui a participé à 20 éditions de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), a décroché le titre en tant que pays hôte en 2004, après avoir battu le Maroc en finale. Sous la direction du sélectionneur Jalel Kadri, les Aigles de Carthage comptent dans leurs rangs des joueurs évoluant en France, dont Montassar Talbi en Ligue 1 avec Lorient et Yan Valéry et Ali Abdi en Ligue 2 avec Angers et Caen. Cependant, la pépite tunisienne de Manchester United Hannibal Mejbri récemment prêté au FC Seville a décliné la sélection en raison d’une « situation difficile en club ».

Sekou Koita : un retour au sommet après plusieurs blessures

L’autre joueur sur lequel devrait reposer l’attaque des Aigles est Sekou Koita. Longtemps blessé, l’enfant de Kita est revenu à la compétition en décembre, juste à temps pour être présent sur la liste d’Eric Sekou Chelle, qui espère que le joueur fera aussi bien qu’avec son club lors de la saison 2020-2021. Cette saison-là, il a inscrit 20 buts en 33 matchs avec le Red Bull Salzburg. Sekou Koita compte une vingtaine de sélections pour 4 buts inscrits. Sa dernière réalisation avec le Mali remonte au 9 juin 2022, lors d’une rencontre de qualification à la CAN face au Soudan du Sud. Son nom a été associé à plusieurs clubs durant l’intersaison, notamment en Ligue 1 francaise (Lens, Strasbourg). Le jeune joueur de 24 ans à la lourde frappe du pied gauche est aujourd’hui pleinement concentré sur son jeu et a l’esprit tourné vers la CAN. Koita a fait ses classes dans toutes les catégories de jeunes du Mali. En 2015, il a remporté la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) des moins de 17 ans, inscrivant deux buts lors du tournoi. Ses participations à la Coupe du Monde des moins de 17 ans en 2015 au Chili et au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) en 2016 ont consolidé sa stature. Unique joueur malien à avoir disputé quatre finales avec l’équipe nationale, il a également brillé avec les U20 lors de la Coupe du Monde 2019 en Pologne

Adama « Noss » Traoré : le virtuose du milieu

N’eussent été les blessures à répétition, plusieurs observateurs lui prêtaient déjà la même importance avec les Aigles qu’un Seydou Keita. Rien que ça. Membre de la première promotion de l’Académie Jean-Marc Guillou, Adama Traoré « Noss » a toujours été présenté comme un prodige. À chacune de ces foulées sur un terrain de football, il le confirmait. Il fut le Meilleur joueur de la Coupe du monde U-20 en Nouvelle-Zélande, en 2015. La carrière de Noss est devenue par la suite très compliquée, plombée par de nombreuses blessures. Depuis ses débuts comme professionnel en 2014, Adama a joué dans huit clubs, principalement en France (Lille, Monaco, Metz) et en Belgique (Mouscron, Cercle de Brugge). Il a aussi effectué des piges au Portugal (Rio Ave) et en Turquie (Hatayspor). Mais depuis le 1er septembre 2022 et son transfert à Hull City, en deuxième division anglaise, il semble avoir trouvé la stabilité. Cette saison, il a disputé 20 des 26 matchs de son équipe, marquant 2 buts et délivrant 1 passe décisive. Depuis ses débuts avec les Aigles en 2015, Noss a inscrit 3 buts. Aujourd’hui âgé de 28 ans, il va participer à sa quatrième CAN.

Sikou Niakaté : le nouveau pilier de la défense ?

À 24 ans, le natif de Montreuil, en France, va vivre sa première CAN avec les Aigles du Mali. Ancien international français avec les U19, le défenseur central et latéral gauche franco-malien a honoré sa première sélection avec les Aigles le 8 septembre 2023, lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2023 face au Soudan du Sud, avant d’enchaîner en amical contre la Côte d’Ivoire et l’Arabie Saoudite, puis contre le Tchad et la Centrafrique lors des deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Des rencontres qu’il débute toutes en tant que titulaire, sauf lors du match amical de préparation du 6 janvier 2024 contre la Guinée-Bissau, où il entre en jeu peu avant la fin de la première période. Avant d’opter pour la France en 2018, Sikou Niakaté avait été déjà été convoqué par le Mali en novembre 2017 lors d’un match des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 et avait assisté en tant que remplaçant au nul contre le Gabon (0-0). Né le 10 juillet 1999, le joueur, formé au centre de formation du Paris Saint-Germain, fait ses débuts professionnels avec Valenciennes en 2016, avant de signer à Guingamp en 2018 et de rejoindre Braga, au Portugal, en 2022. Son club actuel, avec lequel il a disputé 8 matchs cette saison sur les 16 premières journées du championnat.

Djigui Diarra : le rempart

Né le 27 février 1995, l’ancien pensionnaire du Stade malien en sera à sa 4ème participation à une phase finale de Coupe d’Afrique des Nations, après 2017, 2019 et 2021. Remplaçant lors de la dernière édition au Cameroun, Djigui Diarra sera probablement cette fois le gardien titulaire des cages des Aigles en Côte d’Ivoire. Un statut qu’il endosse depuis la 5ème journée des éliminatoires de la CAN 2023, après avoir débuté sur le banc lors des 4 premières journées. Blessé, le double médaillé d’argent au CHAN en 2016 et 2021 sera absent par la suite lors des deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, en novembre dernier. Celui qui a connu sa première sélection avec le Mali en 2015, lors d’un match contre la Guinée-Bissau, a gravi les échelons au fil des années, tant en équipe nationale qu’en club. Depuis qu’il a rejoint les Young Africans de Tanzanie à l’été 2021, Djigui Diarra enchaine les bonnes performances, que ce soit dans le championnat très prisé de  Tanzanie ou dans les compétitions interclubs continentales. En 9 matchs disputés avec le club de la capitale tanzanienne cette saison, le natif de Bamako a réalisé 6 clean sheets pour seulement 3 buts encaissés. Lors de l’entrée en lice des Aigles à la CAN, ses arrêts décisifs en première mi-temps ont permis à son équipe de préserver le 0-0, avant d’enclencher et d’inscrire deux buts en seconde période.

 

Lassana Coulibaly : une 4ème CAN tout en discrétion

Le milieu défensif de 27 ans fait partie du cercle fermé des joueurs qui vont disputer leur 4ème Coupe d’Afrique des Nations consécutive avec le Mali. Déjà présent pour les éditions de 2017, 2019 et 2021, Lassana Coulibaly est un habitué de la compétition. Formé à l’Académie Jean-Marc Guillou de Bamako, le joueur, né le 10 avril 1996 et passé par Bastia et Angers en France, Rangers en Écosse et Cercle de Bruges en Belgique, évolue depuis juillet 2021 à la Salernitana, en Série A. Pion essentiel du milieu de terrain du club italien, Lassana Coulibaly a disputé 14 matchs pour 1 passe décisive sur les 19 premières journées en championnat cette saison, dont 13 titularisations. Chez les Aigles, où il a honoré sa première sélection contre le Bénin le 4 septembre 2016, lors d’une rencontre des éliminatoires de la CAN 2017, l’ancien angevin ouvre son compteur de buts le 6 janvier 2024 contre la Guinée-Bissau, en match amical de préparation pour la CAN 2023. Joker dans l’entrejeu malien, il n’est pas souvent le premier choix dans ce secteur de jeu, très fourni chez les Aigles. Depuis la nomination d’Eric Sékou Chelle, en 2022, Lassana Coulibaly n’a été titularisé en compétition officielle qu’à 2 reprises. D’abord lors de la 4ème journée des éliminatoires de la CAN 2023, face à la Gambie le 28 mars 2023, puis face à la Centrafrique le 20 novembre dernier, lors de la 2ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.

Diadie Samassekou : envers et contre tout

Sa convocation a fait beaucoup jaser, son très faible temps de jeu en club étant pointé du doigt. Très important dans le dispositif du club allemand d’Hoffenheim depuis 2019, Diadié Samassekou a perdu sa place de titulaire la saison dernière, l’obligeant à partir en prêt en Grèce, du côté de l’Olympiakos. Après avoir disputé 20 matchs et inscrit 2 buts, il est revenu cette saison en Allemagne, où il n’a joué qu’une seule rencontre. Et encore. Une entrée en jeu face à Wolfsburg, le 2 septembre 2023. En tout et pour tout, il a disputé une minute de Bundesliga. Peu, trop peu, au goût de beaucoup pour avoir une place au sein des 27. Le sélectionneur national s’en est agacé lors de la conférence de presse convoquée pour expliquer ses choix. « Dois-je toujours répondre aux questions sur Diadié Samasseskou. Au cas où vous ne le saviez pas, Cheick Doucouré est blessé et, dans ma tête, Samassekou est celui qui le remplace », a-t-il martelé. En dépit de cette affirmation, le milieu de terrain ne devrait pas jouer les premiers rôles avec un entrejeu des Aigles aussi fourni. Diadios, qui compte une trentaine de sélections, a effectué ses débuts avec la le Mali en septembre 2016, lors d’une victoire face au Bénin 5-2. À 27 ans, il va disputer cette année en Côte d’Ivoire la troisième CAN de sa carrière, après 2019 et 2021.

Hamari Traoré : le capitaine qui veut voler haut

Le Capitaine des Aigles va disputer en Côte d’Ivoire sa 4ème Coupe d’Afrique des Nations consécutive, après 2017, 2019 et 2021. Le latéral droit, qui évolue actuellement en Liga avec la Real Sociedad, fait ses débuts en équipe nationale le 9 octobre 2015 lors d’un match amical à Troyes face au Burkina Faso. Il est titularisé pour ce premier match officiel avec les Aigles, qui s’imposent 4-1. Depuis, il cumule plus de 50 sélections avec le Mali pour 2 buts et 4 passes décisives. Avant de rejoindre la Real Sociedad, Traoré a marqué le championnat français de Ligue 1 au Stade Rennais, où il a passé cinq années. Lors de la saison 2022-23, il dispute 36 matchs en tant que Capitaine, dont 33 titularisations, inscrit 1 but et délivre 4 passes décisives, contribuant de manière significative aux succès de son équipe. Depuis son transfert à la Real Sociedad, Traoré continue de briller. Cette saison, il a disputé 18 matchs en Liga pour 2 passes décisives, débutant en tant que titulaire à 16 reprises. En Ligue des Champions, le Capitaine des Aigles a également joué 5 matchs avec la Real Sociedad, dont 4 titularisations. Né le 27 janvier 1992 à Bamako, Hamari Traoré a été formé à l’Académie Jean-Marc Guillou avant de faire ses débuts professionnels au Paris FC, en France, en 2012. Il est également passé par Lierse SK en Belgique (2013-2015) et le Stade de Reims en France (2015-2017).

Kamory Doumbia : en leader offensif

Kelen, fila, saba, nani. C’est ainsi que la page Facebook de la Ligue 1, toujours très inspirée, a commenté la performance de Kamory Doumbia. Le milieu offensif malien a inscrit le mercredi 20 décembre 2023, à 20 ans, un quadruplé en une mi-temps lors de la victoire de Brest face à Lorient 4-0. Il devient le 2ème joueur à réussir un tel exploit sur les 60 dernières années après l’Uruguayen Edinson Cavani, qui avait réalisé pareille performance en 2016. En réussissant ce quadruplé express, le jeune attaquant inscrit son nom dans les pages de l’histoire du championnat de France au côté d’illustres devanciers, notamment la légende Salif Keita, décédée en septembre dernier.

Pur produit de l’Académie Jean-Marc Guillou (JMG) de Bamako, qui a formé plusieurs internationaux maliens, Kamory Doumbia entame son parcours professionnel le 9 juillet 2021 en s’engageant avec le Stade de Reims. Dans un premier temps, il joue avec la réserve et est titularisé pour la première fois en Ligue 1 le 14 mai 2022, face à Saint-Étienne. Première titularisation, premier but. Aujourd’hui en prêt au Stade Brestois, Doumbia est un joueur important de l’effectif et compte cinq buts. C’est déjà mieux que sur toute la saison dernière. Alors que le secteur offensif des Aigles est celui qui pose le plus question, Kamory pourrait être celui sur lesquels vont porter les espoirs de buts. Avec moins de 10 sélections au compteur, il en a déjà inscrit 6.

Son ascension rapide dans le football professionnel démontre non seulement son talent brut, mais aussi son engagement envers l’excellence. Kamory Doumbia s’affirme comme une étoile montante du football malien.

Mohamed Camara : le « pitbull » du milieu

Mohamed Camara a tout de suite réussi à se faire une place dans le milieu monégasque à son arrivée à l’été 2022. S’il avait été l’un des éléments-clés de Philippe Clément, il est moins utilisé par le nouveau coach, Adi Hütter. Le récupérateur, apparu 13 fois en championnat cette saison, travaille toujours à affirmer son rôle au sein du club et à devenir de nouveau important. En août 2022, son nom était sur toutes les lèvres après une prestation majuscule face au Paris Saint-Germain pour sa première titularisation. Il avait régné dans l’entre-jeu, récupéré plusieurs ballons et muselé en partie Lionel Messi. Ce rôle en club, il l’étrenne aussi avec les Aigles, avec lesquels il compte 17 sélections pour 3 buts. En sélection depuis 2019, Mohamed Camara, que certains surnomment « Karamoko » pour sa piété, est devenu un joueur important dans l’entre-jeu malien. Son activité et sa capacité à gagner des duels et à orienter le jeu vers l’avant sont très appréciés par les différents sélectionneurs. Camara devrait donc jouer les premiers rôles dans le milieu des Aigles lors de cette CAN. Il n’a disputé les deux dernières rencontres du Mali pour cause de blessure légère, mais il a la confiance du sélectionneur Eric Sekou Chelle, qui le titularise fréquemment. Camara, qui va disputer sa deuxième CAN, est champion d’Afrique U-17 et U-20 avec les sélections de jeunes du Mali. Avant de rejoindre l’AS Monaco, il a passé l’essentiel de sa jeune carrière en Autriche (FC Liefering, TSV Hartberg, RB Salzburg).

Amadou Haïdara : prêt pour la bataille du milieu

Après le social, place au terrain. Moins de deux semaines après l’inauguration d’un centre de santé à Kéla, son village natal, Amadou Haïdara va prendre part en Côte d’Ivoire à sa troisième CAN. Une compétition particulière pour le milieu de terrain du RB Leipzig, qui y a fait ses débuts en sélection face aux Éléphants de Côte d’Ivoire le 6 octobre 2017. Depuis, il a disputé 35 autres matchs avec le Mali et inscrit 2 buts. À 25 ans, l’âge de la maturité footballistique, Doudou, comme le surnomment ses amis, sera l’une des attractions des Aigles en milieu de terrain. En l’absence de Cheick Doucouré, blessé, et vu le faible temps de jeu de Diadié Samassekou avec son club, le double vainqueur de la Coupe d’Allemagne aura un rôle très important. Très dynamique sur un terrain et doté d’une belle frappe de balle, Haïdara, tout comme ses coéquipiers, rêve grand du côté de la Lagune Ébrié. De retour d’une blessure au mollet fin septembre 2023, il est depuis intégré au dispositif de jeu de son entraineur en club, démarrant les matchs ou entrant en jeu régulièrement. Au cours de la saison en cours (2023-24) Haïdara a déjà disputé 14 matchs, cumulant un total de 883 minutes de jeu. Son impact sur le milieu de terrain et sa capacité à contribuer tant défensivement qu’offensivement en font un joueur incontournable pour le RB Leipzig et les Aigles.

Yves Bissouma : la CAN pour seule ambition

Il y a un mois, au cours d’une interview, Yves Bissouma donnait le ton : le Mali va en Côte d’Ivoire pour remporter la CAN. Grandes ambitions pour le milieu de terrain, revenu à son meilleur niveau sous la direction d’Ange Postecoglu à Tottenham. Même s’il lui reste encore à canaliser son jeu, puisque le milieu a déjà reçu 2 cartons rouges en 15 matches de Premier League cette saison. Bissouma va disputer sa troisième Coupe d’Afrique des Nations, après celles de 2017 et 2021. Celle de cette année sera particulière à plus d’un titre. En premier lieu parce qu’Yves Bissouma est né et a grandi en Côte d’Ivoire, avant de venir faire ses classes en football au Mali. Le milieu de terrain, passé par Lille et Brighton, a aussi inscrit son premier but sous les couleurs maliennes face aux Éléphants, lors d’une rencontre du Championnat d’Afrique des Nations, le 4 février 2016. Enfin, Bissouma, qui a plusieurs années boudé la sélection sous Mohamed Magassouba, fait aujourd’hui partie des tauliers de l’équipe, avec un rang à défendre. Dans une récente interview, le joueur, qui compte une vingtaine de sélections, a assuré vouloir « faire respecter » le Mali dans le monde, rien que ça. Pression ? Plutôt un objectif affiché, selon certains observateurs, qui estiment qu’un Yves Bissouma au jeu épuré pourrait incarner l’allant offensif et créatif d’une sélection dont l’attaque interroge. Exclu le 15 décembre dernier lors de la victoire de son équipe 2-0 face à Nottingham Forest, Bissouma n’a pas participé au marathon des fêtes en Angleterre et sera donc à la CAN assez frais. Il manquera à son club, lui qui, depuis le début de la saison, enchaine les performances de haute volée. Parmi les plus marquantes, on note une brillante victoire contre Newcastle à domicile (4-1) le 10 décembre, où il a obtenu une note de 8,20 sur 10.

Éric Sékou Chelle : à l’épreuve d’un premier grand tournoi

Nommé sélectionneur des Aigles en mai 2022, en remplacement de Mohamed Magassouba, Éric Sékou Chelle est très attendu pour la Coupe d’Afrique des Nations 2023, son premier grand tournoi à la tête du Mali.

Avec un bilan plutôt satisfaisant depuis qu’il a pris les rênes de l’équipe (14 matchs, 10 victoires, 3 nuls, 1 défaite, 31 buts marqués, 8 encaissés), l’ancien international malien a conscience des espoirs placés en lui pour le tournoi continental en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, Éric Sékou Chelle va devoir d’abord trouver la formule pour extirper le Mali d’un groupe E assez homogène.

« C’est un groupe à notre portée, mais il n’y aura pas de place pour un relâchement. Il va falloir être efficace dans tous les sens du terme, à la fois en dehors et sur le terrain. Le premier objectif, c’est de sortir de cette poule. Ensuite, on pourra se fixer d’autres objectifs », confiait le technicien franco-malien lors d’un entretien accordé au quotidien national l’Essor en octobre dernier.

« Ma recette, c’est faire preuve d’humilité, travailler et être ambitieux à la fois dans le jeu et dans les objectifs. Bien sûr, j’essaie toujours d’apporter la vision que j’ai du football. Je ne dis pas que je détiens la science infuse, mais j’ai ma vision du jeu que j’essaie d’inculquer à mon équipe. Pour le moment, ça marche et j’en suis heureux. J’espère que ça va continuer à marcher et surtout lors de la CAN », avait-il poursuivi.

Pour plusieurs analystes sportifs, Éric Sékou Chelle devra au moins mieux faire que son prédécesseur lors des deux dernières éditions de la CAN, où le Mali avait été à chaque fois éliminé en huitièmes de finale. Le technicien le sait, cela commence par une entrée en lice réussie le 16 janvier prochain face à l’Afrique du Sud.

Campagne agricole 2023 – 2024 : des prévisions en hausse

Au début de la campagne agricole 2023 – 2024, 10,9 millions de tonnes de céréales étaient attendus au Mali. Une production en hausse de 6,4% par rapport à la campagne précédente.

Le maïs reste la principale spéculation avec 4,1 millions de tonnes, suivi du riz, 3 millions de tonnes, du sorgho, 1,7 million et du mil, 1,9 million de tonnes. Le pays exporte entre 10 et 15% de sa récolte et consomme environ 5,4 millions de tonnes. Il est le deuxième producteur de graminées en Afrique de l’Ouest derrière le Nigeria.

La production de coton devrait être d’environ 780 000 tonnes, le prix au producteur de 295 francs CFA le kg et le prix subventionné de l’engrais 15 000 francs CFA le sac de 50 kg.

Les prévisions de production révisées de céréales de septembre 2023 sont en légère hausse, de 3,3%, par rapport à celles de l’année dernière et de 5% par rapport à la moyenne quinquennale, selon le rapport de la Cellule de Planification et des Statistiques / Service du Développement rural (CPS/SDR, Septembre 2023)

Selon les perspectives sur la sécurité alimentaire de Famine early warning  systems Network (FEWS Net), ces prévisions de la CPS/SDR devraient être « probablement inférieures à la moyenne quinquennale ». En raison notamment de précipitations mal réparties ayant retardé les semis, des faibles précipitations de septembre et de l’insécurité, qui a limité les surfaces cultivées dans le centre et le nord du pays, ainsi que du coût élevé des intrants.

2024 : une transition à durée indéfinie

Déjà reportée à deux reprises, l’élection présidentielle qui marquera le retour à l’ordre constitutionnel au Mali devrait se tenir en 2024. Initialement prévue pour février, en accord avec la CEDEAO, elle a été repoussée sine die en septembre dernier, sans l’approbation de l’institution sous-régionale. Même si cette dernière semble dans une nouvelle posture conciliante, ses relations avec le Mali pourraient à nouveau se tendre dans les mois à venir. Les partis politiques, dans l’incertitude, doivent se préparer pour une élection dont les dates ne sont pas encore connues.

« Les dates de l’élection présidentielle initialement prévues pour le dimanche 4 février 2024 (premier tour) et le dimanche 18 février 2024 (second tour) éventuellement, connaîtront un léger report, pour des raisons techniques (…) Le Gouvernement de la Transition précise que les nouvelles dates de l’élection présidentielle feront l’objet de communiqué ultérieurement, après échange avec l’Autorité indépendante de Gestion des Élections (AIGE) », annonçait le 25 septembre 2023 le ministre d’État de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement, Colonel Abdoulaye Maiga. Trois mois après, les autorités de la Transition n’ont toujours pas communiqué de nouvelles dates pour cette élection très attendue.

S’accorder avec la Cedeao

Alors qu’elle était attendue lors du sommet du 10 décembre dernier pour se prononcer enfin sur le report de la présidentielle au Mali, la Cedeao s’est contentée d’une réaction a minima, déplorant les « décisions prises unilatéralement en ce qui concerne la mise en œuvre du programme de transition qui avait été convenu avec la Cedeao ». L’organisation sous-régionale, après avoir levé l’interdiction de voyage qui pesait sur certaines hautes autorités maliennes, a aussi décidé d’engager une Troïka présidentielle, composée des Présidents du Nigéria, du Bénin et de la Guinée Bissau, à entreprendre d’urgence des visites au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, en vue de renouer le dialogue avec ces trois pays pour la mise en œuvre inclusive du programme de transition.

« Cette réaction de la Cedeao signifie qu’elle a pris acte du report de la présidentielle au Mali et qu’elle va s’employer à trouver avec les autorités maliennes de nouvelles dates, qui tiennent dans un délai raisonnable », estime un analyste. « Je pense que le fait de lever l’interdiction de voyage, de décider de renouer le dialogue avec les autorités de la Transition et aussi que le Représentant permanent et Ambassadeur du Mali auprès de la Cedeao ait été reçu dans la foulée par le Président de la Commission de l’institution sont autant de signes annonciateurs d’une certaine décrispation à venir dans les relations », poursuit-il.

Pour un expert politique qui a requis l’anonymat, le seul point d’achoppement entre les deux parties pourrait être la durée d’une nouvelle prolongation de la transition. « Les autorités maliennes ont annoncé un léger report. Mais, si au cours des échanges avec la Cedeao elles proposent de nouvelles dates au-delà de 2024, par exemple, évidemment que la Cedeao ne l’acceptera pas. Elle pourrait alors brandir de nouvelles sanctions contre le Mali ». Selon certains observateurs, il n’est pas exclu que le léger report de la présidentielle soit au delà de 2024. « Les autorités pensent aujourd’hui être dans une position de force vis-à-vis de la Cedeao et de la classe politique ».

Les partis politiques dans l’expectative

Si des signes avant-coureurs sont là, des partis politiques se projettent déjà vers la présidentielle. À l’annonce du report, en septembre dernier, plusieurs formations se sont opposées et exigé la tenue de la présidentielle aux dates initiales den février 2024. Mais, à défaut de pouvoir faire revenir les autorités de Transition sur leur décision, elles se préparent pour une échéance éventuelle avant la fin de l’année 2024.

À en croire Sékou Niamé Bathily, Secrétaire à l’Information et Porte-parole du RPM tendance Bocary Treta, la préparation de la prochaine élection présidentielle a débuté dans l’ancien parti présidentiel depuis la tenue du Congrès extraordinaire, en août dernier, en démarchant dans un premier temps certaines formations de la classe politique et de la société civile. « Nous avons ensuite mis en place des commissions de travail et créé des structures pour une meilleure participation à ces élections, à commencer par une commission qui a travaillé sur la carte politique, que nous avons adaptée à l’organisation interne du parti. Nous avons créé de nouvelles sections et fédérations régionales, conformément au nouveau découpage territorial à base duquel devraient se tenir les prochaines élections dans notre pays ».

Comme le RPM, l’Adema est aussi déjà tournée vers la préparation de la présidentielle à venir. Selon Yaya Sangaré, Secrétaire général du parti, il essaye d’avoir une force politique nouvelle, de tirer les enseignements de tout ce qui a été fait ces dernières années et, en raison du contexte nouveau, d’analyser la situation pour proposer une nouvelle offre aux Maliens.

« Des actions sont déjà engagées. Nous sommes en train de renouveler nos structures à la base. Nous sommes aussi engagés depuis quelques mois à mettre en place une force politique électorale avec d’autres formations, mouvements et associations politiques », confie-t-il, assurant que l’Adema aura son propre candidat, comme recommandé lors du dernier Congrès, et que le parti travaillera à ce que ce candidat bénéficie de l’accompagnement des autres partis qui vont se retrouver dans son projet de société.

Au RPDM de Cheick Modibo Diarra, on se dit également « prêt à aller à la conquête du pouvoir à tout moment », tout comme au parti Yelema, qui va d’ores et déjà désigner son candidat au prochain scrutin présidentiel à l’issue de son 4ème Congrès ordinaire, le 23 décembre 2023.

Préparation impactée ?

Si les partis politiques sont tournés vers la préparation du prochain scrutin présidentiel, cette préparation reste particulière, étant donné que les nouvelles dates de l’élection ne sont pas encore connues. « La préparation est un peu impactée parce que nous ne connaissons pas les dates de l’élection. Dans un premier temps, notre programme de société, nous l’avons calé sur une période donnée, en nous basant sur les engagements des autorités de la Transition. Maintenant que ce délai a été repoussé, bien sûr que cela nous perturbe un peu », avoue Sékou Niamé Bathily, même si, pour lui, cette situation ne constitue pas un handicap. « Cela ne met pas un frein à ce que nous sommes en train de faire. Nous continuons à nous préparer pour être prêts lorsque le collège électoral sera convoqué », assure-t-il.

« C’est à la fois un handicap et une opportunité. Mais nous pensons qu’il est bon qu’on indique une date pour que nous puissions bien nous préparer, parce qu’une élection demande beaucoup de ressources. On ne peut pas se lancer dans une campagne indéfinie », estime pour sa part Yaya Sangaré.

Tenir l’échéance 2024

Même si la classe politique a invité le gouvernement de transition à ouvrir le dialogue en vue de trouver de nouvelles dates consensuelles pour la tenue de la prochaine élection présidentielle, elle n’a jusqu’à là pas encore été sollicitée par les autorités dans ce sens. Mais, pour la plupart des partis politiques, la tenue de l’élection ne devrait pas aller au-delà de l’année 2024.

« Nous devons tout faire pour que les élections puissent se tenir avant la fin de l’année 2024. Un léger report ne devrait pas dépasser 3 à 6 mois. Les autorités doivent mobiliser toutes les ressources, créer un cadre favorable de dialogue et régler tous les problèmes techniques pour que nous allions à cette élection pour mettre fin à la Transition », préconise le Secrétaire général de l’Adema.

C’est ce qu’estime également le RPM, pour lequel le léger report ne devrait pas dépasser 6 mois au plus. « Pour nous, cette élection peut et doit se tenir en 2024. Nous croyons en la bonne foi des autorités pour aller vers une sortie de transition honorable pour tous », appuie pour sa part Sékou Niamé Bathily. Aujourd’hui, l’interrogation porte sur les actions politiques qui seront menées si la Transition se prolonge pour une durée indéfinie. Mais nul doute que la pression pourrait être forte sur les autorités, aussi bien de la part de la Cedeao, des PTF, de la classe politique et des acteurs de la société civile.

SADI : vers la dissolution du parti d’Oumar Mariko

Le parti SADI a reçu hier jeudi une assignation en justice aux fins de sa dissolution. L’audience est fixée au 8 janvier 2024. Cette décision fait suite à la requête du contentieux général de l’Etat mettant en cause les récentes déclarations du président du parti Dr Oumar Mariko notamment sur Kidal. Après l’entrée de l’armée dans la ville le 14 novembre dernier, Oumar Mariko en exil depuis avril 2022, a assuré que la situation à Kidal ne mérite ni réjouissance ni fierté. Sur son compte X, il ajoute, « le carnage à Kidal nous éloigne de l’unité et de la stabilité ». Dans un récent communiqué, il a évoqué les insurrections passées comme des réactions légitimes contre un système politique corrompu. Bien avant la prise de Kidal, Oumar Mariko a multiplié les sorties dénonçant l’offensive des FAMa. Il a même adressé des lettres au président Russe Vladimir Poutine et à celui de la Turquie, Recep Tayip Erdogan pour leur demander de cesser tout soutien aux autorités maliennes, pour la Turquie notamment, il a évoqué la vente des drones.

Oumar Mariko, interpellé en décembre 2021 a été emprisonné pour injure publique contre le Premier ministre, Choguel Maïga.  Cette figure de l’opposition fait l’objet d’une nouvelle procédure depuis avril 2022, après avoir accusé l’armée d’exactions à Moura. Une affaire qui a poussé Oumar Mariko à disparaître. Aujourd’hui, son avenir politique semble très assombri et son retour au pays encore plus. La très probable dissolution du SADI intervient après celle du parti PSDA en juin dernier, pour les prises de position très hostile de son président Ismaël Sacko, également en exil. Le gouvernement a déjà annoncé ce mois-ci la dissolution de l’observatoire pour les Elections et la Bonne Gouvernance au Mali du Dr Ibrahim Sangho.

Football : TM1 et la FEMAFOOT signent un partenariat pour la diffusion des compétitions nationales

Pour le développement du football malien et la visibilité de ses actions, la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) a décidé de faire recours aux services et au professionnalisme de la Télévision TM1 afin de diffuser les matchs du Championnat national ligue 1 Orange, de la Coupe et de la Supercoupe du Mali. La cérémonie de signature de cette convention a eu lieu ce mercredi 27 décembre 2023 au siège de la fédération.

C’est suite à un appel d’offres remporté par TM1 qu’a été posé les bases de ce partenariat sur quatre ans. TM1 diffusera les quatre plus belles affiches de chaque journée. « Le football est une entreprise et nous avons besoin des meilleures compétences pour la développer, c’est pourquoi nous avons choisi de faire confiance à TM1 ».

Ce partenariat est une chance pour TM1 ainsi que les téléspectateurs nationaux et internationaux, selon le directeur général Mahamadou Camara qui estime que la chaîne est mise au défi et fera le nécessaire pour être à la hauteur. « Nous voulons à travers ce partenariat donner beaucoup de passion chaque semaine. Grâce à la télé, nous voulons contribuer à développer le championnat malien en lui donnant une visibilité d’abord nationale, à Bamako et dans les régions, et aussi à l’international, puisque notre chaîne est reçue en Afrique et dans le monde. Cela va permettre aux personnes qui sont ailleurs de détecter des talents maliens et aux clubs de nouer des partenariats. C’est un tout projet global qui est mis en œuvre à travers la diffusion des compétitions nationales avec pour objectif de faire grandir le football malien » affirme Mahamadou Camara.

La diffusion commence dès ce samedi 30 décembre 2023 par le classico qui opposera Djoliba AC au Stade malien à partir de 16h au stade du 26 mars.

BOA – Mali : la banque fête ses 40 ans

19 décembre 1983- 19 décembre 2023, la Bank of Africa Mali a célébré son quarantième anniversaire. Un jour particulier pour les agents ainsi que les clients de la Bank Of Africa-Mali. Ces derniers, présents au siège de la banque aux horaires d’ouverture habituels, ont été un peu surpris. Tous les agents habillés aux couleurs du quarantième anniversaire de la naissance de cette banque, la première à capitaux maliens devenue depuis un groupe bancaire majeur sur le continent.  L’histoire de la BOA débute au Mali en 1982. Mohamed Tiécoura Diawara, et Bouraïma Sylla, des opérateurs économiques s’allient au Français Paul Derreumaux pour lancer la banque. Comme l’expliquait Derreumaux dans un livre paru en 2023 « La saga Bank of Africa », lancer la banque au Mali s’impose pour trois raisons. La première, la connaissance du terrain et du sérail économique et politique des deux opérateurs économiques. La seconde, le secteur bancaire malien était à un stade embryonnaire, offrant donc une grande opportunité pour une nouvelle banque, et enfin le Mali offrait l’avantage d’être hors de la zone franc. 40 ans plus tard, le groupe Bank of Africa qui est détenu majoritairement depuis 2010 par la banque marocaine du commerce extérieure (BMCE Bank) est aujourd’hui présent dans 18 pays d’Afrique et en France et compte plus de 6000 collaborateurs hors Maroc. Signe de l’évolution de la banque, comme l’atteste le témoignage d’une ancienne collaboratrice qui était présente à l’ouverture des locaux le 19 décembre 1983. Elle confiera que le personnel était alors composé d’une trentaine de personnes. Elle a invité la jeune à tenir et porter haut le flambeau des devanciers. Une invite que partage Georges Nabi, le directeur général de la BOA-Mali. « Nous avons de la chance parce que nous héritons, mais nous avons aussi le devoir de faire en sorte que ceux qui viendront après nous héritent d’une banque solide ». Pour cela, il a dévoilé une partie de la stratégie orientée client. « Nous avons le devoir de mettre le client au centre de tout, mettre l’accent sur la qualité du service. Faciliter la tâche aux clients en dématérialisant les opérations avec plus de digital ». La cérémonie a pris fin par la coupure d’un gâteau aux couleurs vertes de la BOA.

Nécrologie : Décès de la célèbre animatrice-comédienne Oumou Diarra dite Dièman

Les mots étaient souvent crus, mais nécessaires pour conseiller les nombreux hommes et femmes qui la sollicitent sur leurs problèmes de couple. Oumou Diarra plus connue comme étant Diéma était devenue la mère conseillère. Animatrice et comédienne, rien ne la prédestinait pourtant à faire carrière dans ses deux mondes, si ce n’est sa voix. Une voix naturelle, grave et imposante, qui a séduit Oumar Mariko, le promoteur de la Radio Kayira. C’est avec ce média que commence son histoire radiophonique, « par un pur hasard » vers 1993 grâce au soutien de Michel Sangaré, qui l’a appelée un jour pour qu’elle vienne chercher l’un de ses parents qu’elle devait raccompagner à la maison. Arrivée sur place, raconte-t-elle, celui-ci l’a faite asseoir devant un micro et l’a testée. Puis il lui a proposé d’exercer le métier d’animatrice, en attendant le concours des Douanes . Avec son mentor, elle animera au début une émission noctambule, Guinguin Grin, qui commençait à minuit. Depuis près de 30 ans, elle conseille, éduque et sensibilise des milliers d’auditeurs à la Radio Kayira, puis à Tabalé et enfin à la Chaine 2 où elle commence à étrenner sa voix au début des années 2000. Sa célébrité s’accroît avec Guakounda, un théâtre radiophonique où elle parle de la famille communément avec son acolyte Lala Drado dite Fiman. La complicité est telle entre les deux que l’émission est connue sous le nom Fima et Dièma. Elle aussi très connue et sollicitée pour son émission 20/20. Une émission très appréciée dans laquelle elle conseille les couples. Son décès survenu dans la matinée de ce mardi 26 décembre 2023 laisse ses fidèles auditeurs inconsolables. Native de Ségou, Oumou Diarra Diéman qui avait 58 ans sera conduite à sa dernière demeure demain mercredi, après avoir presque toute sa vie durant prôné la paix et l’entente des Maliens. Ses conseils ont permis de maintenir plusieurs couples à flot. Comme elle le confiait en 2020 au cours d’une interview, certains lui ont bien rendu, elle revendiquait 25 homonymes, sans compter celles de sa propre famille.

Mahmoud Dicko : après son voyage jugé polémique en Algérie, l’imam s’explique

Dans une vidéo d’une quinzaine de minutes enregistrée le 25 décembre depuis un hôpital à Alger, l’imam Mahmoud Dicko a tenu à se justifier sur son déplacement en Algérie. Le timing du voyage de l’imam Dicko a donné lieu à de nombreuses polémiques et interprétations. Au même moment que lui, se trouvaient aussi en Algérie, les représentants des groupes signataires de l’Accord pour la Paix, qui sont dans une opposition armée avec l’Etat. L’accueil des groupes signataires  n’a pas été du goût de Bamako, qui a convoqué l’ambassadeur algérien en poste au Mali pour protester contre des actes inamicaux. Même si la rencontre entre l’imam Mahmoud Dicko et le président algérien le 20 décembre n’a pas été mentionnée dans le communiqué, plusieurs observateurs estiment qu’elle a été une goutte de trop pour les autorités maliennes dont les relations avec M.Dicko sont tendues. Dans sa vidéo, l’imam Dicko assure avoir décliné à deux reprises une invitation du chef de l’Etat algérien à se rendre en Algérie. Finalement, il affirme que la troisième fois, il a accepté. Faisant le récit de son entretien avec le président algérien, il révèle que ce dernier lui a parlé de la construction de la plus grande mosquée d’Afrique dans son pays, qui en plus d’être un lieu de prière servira aussi de cadre d’échanges aux savants musulmans. « Tu as ta place » lui aurait-il dit.  Le deuxième point de leur rencontre portait sur Kidal. Après la prise par l’armée malienne, le président Abdelmadjid Tebboune a souhaité que les différentes parties reviennent à la table des négociations pour mettre fin aux combats. Cette rencontre selon lui a fortement déplu aux autorités maliennes. « Cela a fait mal à certaines personnes qui en guise de représailles ont convoqué l’ambassadeur algérien pour lui demander des explications sur le fait que le président algérien a reçu un homme hostile à la transition ». Il ajoute « Heureusement qu’il a parlé du bon français car hostile à la transition ne veut pas dire hostile aux autorités de la transition. Je pose la question de savoir : allons-nous rester dans une transition qui ne finira jamais ? ».  L’ancien président du haut conseil islamique assure également que depuis la prise de pouvoir officielle des colonels, il n’en a pas rencontré un seul. « Qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de leur hostilité à mon égard » se questionne t-il. « Jamais, je ne serai l’homme qui va trahir le Mali. Si je trahis mon pays, que gagnerais-je en retour ? Où irai-je ? Tout ce que Dieu m’a donné aujourd’hui, c’est grâce au Mali ». Dicko en a aussi profité pour lancer une pique aux Politiques. « Les personnes qui m’ont utilisé pour faire chuter IBK, ont voulu m’utiliser pour s’installer à sa place. Mais je ne l’ai pas accepté. Cela a créé des tensions entre nous ».