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Indice de perception de la corruption 2024 : Le Mali encore dans la zone de turbulences
Le dernier Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024 de Transparency International, publié le 12 février 2025, classe le Mali au 136e rang sur 180 pays, avec un score de 28 sur 100. Ce résultat illustre une fois de plus la difficulté du pays à lutter contre la corruption, un fléau qui mine la gouvernance et freine son développement.
Pour le rapport, le pays est confronté à une érosion des institutions de contrôle. De plus, il indique également que l’attribution des marchés publics manque de transparence et la gestion des finances publiques demeure opaque, alimentant une perception généralisée de corruption.
Selon le document, l’administration publique est particulièrement touchée. L’accès aux services essentiels comme la justice, la santé et l’éducation est souvent conditionné par des pratiques de favoritisme ou des pots-de-vin. Dans ce contexte, le document estime que la méfiance des citoyens envers l’État s’accentue, renforçant un climat d’impunité pour les élites. Signalons qu’à ce sujet, les rapports de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) et du Bureau du Vérificateur Général, en sont une parfaite illustration.
Le Mali n’est pas un cas isolé. En Afrique de l’Ouest, plusieurs pays affichent des scores médiocres dans l’IPC 2024, traduisant une gouvernance affaiblie par la corruption et l’opacité des finances publiques.
Le Nigeria, première puissance économique de la région, obtient un score de 25 sur 100, soulignant l’ampleur du détournement des fonds publics, notamment dans le secteur pétrolier. Le Burkina Faso, également sous transition, affiche un score de 30 sur 100, restant sous la barre critique de 50, qui marque le seuil entre une gouvernance corrompue et une administration relativement intègre.
À l’inverse, le Ghana se distingue avec un score de 43 sur 100, bien qu’en légère baisse, confirmant sa position parmi les pays les plus transparents de la région.
L’Afrique subsaharienne, toujours parmi les régions les plus corrompues au monde
Avec un score moyen de 32 sur 100, l’Afrique subsaharienne reste l’une des régions les plus touchées par la corruption. Plus des deux tiers des pays africains obtiennent un score inférieur à 50, traduisant une faible capacité des États à lutter efficacement contre ce phénomène.
Transparency International met en garde contre le risque de détournement des fonds climatiques, alors que de nombreux pays africains devraient bénéficier d’aides internationales pour faire face aux effets du changement climatique. L’absence de contrôle rigoureux sur ces financements risque de priver les populations vulnérables des ressources essentielles à leur adaptation.
Les pays les plus corrompus de la région incluent la Somalie (11 sur 100), le Soudan du Sud (13 sur 100) et la République centrafricaine (19 sur 100), où les conflits prolongés ont exacerbé l’effondrement des institutions.
Les bons élèves de la lutte contre la corruption
À l’échelle mondiale, les pays nordiques conservent leur place de leaders en matière de transparence et de bonne gouvernance. Le Danemark reste le pays le moins corrompu du monde avec un score de 90 sur 100, suivi par la Finlande (88 sur 100) et la Norvège (87 sur 100).
D’autres pays comme le Canada (75 sur 100) et l’Allemagne (79 sur 100) maintiennent également des niveaux élevés d’intégrité publique malgré certaines controverses récentes.
Les 5 pays les plus corrompus du classement
Aux dernières places du classement, on retrouve des États en proie à des crises profondes, où l’absence de gouvernance stable favorise la corruption à grande échelle. Il s’agit notamment de la Somalie (11 sur 100), du Soudan du Sud (13 sur 100), de la Syrie (14 sur 100), du Venezuela (14 sur 100) et du Yémen (16 sur 100).
Ces pays souffrent de guerres civiles, d’effondrement institutionnel et d’une impunité totale pour les acteurs corrompus.
Le rapport de Transparency International souligne l’urgence d’un renforcement des mécanismes de lutte contre la corruption. Pour le Mali, cela passe par un renforcement du cadre juridique, une indépendance accrue de la justice et une meilleure protection des lanceurs d’alerte.
Sans réformes concrètes, la corruption continuera de fragiliser les institutions, de freiner le développement et d’accentuer la défiance des citoyens envers l’État. Transparency International appelle ainsi à une mobilisation nationale et internationale pour lutter efficacement contre ce fléau qui compromet la croissance économique et la stabilité politique du pays.
Lancement du programme DDR-I : une relance sous haute surveillance
Le gouvernement a officiellement lancé le programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Intégration (DDR-I), visant à intégrer 2 000 ex-combattants au sein des Forces armées maliennes (FAMa) et à réinsérer 1 000 autres dans la vie civile. Cette annonce a été faite par le ministre de la Réconciliation nationale, le général Ismaël Wagué, qui a souligné l’importance de cette initiative dans le cadre du processus de stabilisation et de réconciliation nationale.
Recettes budgétaires : Le gouvernement donne des explications sur les nouvelles taxes
Face aux réactions suscitées par l’adoption, en Conseil des ministres, le 5 février 2025, de taxes supplémentaires sur les télécommunications et la consommation de certains biens et services, le Premier ministre et le ministre de l’Économie et des Finances ont animé un point de presse ce lundi 10 février 2025 à la Primature pour fournir des explications.
France : Sidiki Diabaté victime d’un vol ciblé en pleine tournée
Le 8 février 2025, alors que Sidiki Diabaté, artiste reconnu pour sa maîtrise de la kora, donnait un concert à la Défense Arena de Nanterre, près de Paris, des malfaiteurs ont pénétré par effraction au domicile de sa sœur et productrice, Djelika Diabaté, à Tremblay-en-France.
Le vol, minutieusement orchestré, a permis aux cambrioleurs de s’emparer d’un coffre-fort contenant environ 190 000 euros (125 millions de francs CFA), une partie des recettes de la tournée. Cet acte criminel interroge sur la sécurité financière des artistes en tournée et sur la gestion des fonds de leurs spectacles.
Gilles Yabi : « le retrait simultané de ces pays est un coup dur porté à l’organisation, et surtout à l’intégration régionale »
Gilles Yabi, chercheur et fondateur du think tank WATHI, analyse les défis actuels en Afrique de l’Ouest. Dans cet entretien exclusif, il évoque l’avenir de la CEDEAO après le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la lutte contre le terrorisme sans les forces occidentales, l’impact des régimes militaires sur la sécurité, la crise sahélienne et l’immigration clandestine, ainsi que l’influence grandissante de nouveaux partenaires comme la Russie, la Chine et la Turquie.
Arrêtés de paiement des redevances audiovisuelles : les associations de presse exigent un retrait et appellent au dialogue
Les principales associations de la presse audiovisuelle et en ligne du Mali, notamment l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali (URTEL), l’Association Malienne des Télévisions (AMATEL), l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne du Mali (APEL Mali), l’Union des Radios Privées du Mali (URPM) et l’Association des Éditeurs de la Presse Privée (ACCESS), ont exprimé leur profonde préoccupation suite à la publication par la Haute Autorité de la Communication (HAC) des arrêtés interministériels n°4473 et 4474. Ces arrêtés fixent les montants et les modalités de paiement de la redevance annuelle pour l’exploitation des services audiovisuels, ainsi que les frais de délivrance et de modification des autorisations.
Massacre à Kobé : 25 civils tués dans une embuscade terroriste entre Gao et Ansongo
L’Afrique a elle aussi besoin de sécurité minérale
Du 3 au 6 février, dirigeants politiques et acteurs industriels se réuniront dans la ville du Cap à l’occasion de la conférence annuelle Mining Indaba relative à l’investissement dans l’exploitation minière en Afrique. Au sommet des priorités de cet événement figureront les réserves africaines de minerais critiques, et la manière dont le continent peut tirer parti du rôle que jouent ces matières premières dans l’économie mondiale.
Depuis de nombreuses années, l’Afrique est l’un des principaux fournisseurs de matières premières au monde, ce qui en fait un élément central de la diplomatie des ressources naturelles ainsi que de la compétition géopolitique. En 2024, l’Union européenne a adopté la loi sur les matières premières critiques, qui vise à garantir un meilleur accès de l’Europe aux ressources du continent africain, en échange d’un rôle plus important de celui-ci dans le traitement local des matières premières, et d’une trajectoire de développement alignée sur un certain nombre de feuilles de route politiques telles que la Vision minière pour l’Afrique.
Une question sera néanmoins sur toutes les lèvres dans les couloirs de l’International Convention Centre du Cap : Pour qui ces ressources sont-elles essentielles ? Dans le contexte des matières et des minéraux, le terme « critique » est souvent associé à la transition énergétique. En réalité, un minéral est considéré comme critique pour deux principales raisons, qui n’ont pas grand-chose à voir avec la promotion des énergies renouvelables : il revêt une importance économique dans la mesure où ce minéral est difficilement remplaçable, et des risques de perturbation existent quant à son approvisionnement.
Ces deux critères dépendent du point de vue de chacun : Quels sont les États pour lesquels ces minéraux présentent une importance économique, et quels sont ceux dont les chaînes d’approvisionnement sont exposées à des risques ? L’UE dispose d’ores et déjà de solides chaînes d’approvisionnement concernant la plupart des minéraux, et c’est pourquoi elle adopte une approche très sélective en la matière. Outre les minéraux essentiels à la transition énergétique tels que le lithium et le cobalt, sa liste de matières premières critiques inclut le béryllium (utilisé dans les systèmes de guidage des missiles), le tantale (utilisé dans les condensateurs et l’électronique), et même certaines matières premières en contradiction directe avec la transition énergétique, telles que le charbon métallurgique.
Supposons toutefois que nous posions la question différemment : Quels sont les besoins de l’Afrique sur le plan de sa sécurité minérale ? Du point des pays du Sud et des populations les plus pauvres de la planète, une liste des matières premières essentielles serait tout à fait différente. Elle inclurait des minéraux essentiels à la sécurité humaine – ciment pour les logements et les infrastructures, engrais pour l’agriculture, sel pour la nutrition et la conservation des aliments, chlore pour la purification de l’eau et fluorine pour sa fluoration.
Observée sous cet angle, la sécurité minérale est moins une question de sécurité nationale et d’augmentation des bénéfices d’extraction qu’une question d’accès, d’abordabilité et de satisfaction des besoins de tous. De la même manière que la sécurité alimentaire correspond à une nutrition universelle, la sécurité minérale doit répondre à des besoins universels – logement, mobilité, communication, énergie et subsistance.
La création de chaînes de valeur locales adaptées aux besoins de l’Afrique sera vitale pour la sécurité minérale du continent. À titre d’exemple, l’Afrique produit 30 millions de tonnes d’engrais minéraux par an, mais elle en exporte la majeure partie, ce qui couvre seulement 3 à 4 % de la consommation mondiale – une conséquence du niveau élevé des coûts ainsi que de la complexité des chaînes d’approvisionnement. Les roches concassées constituent une source alternative prometteuse d’éléments nutritifs pour les cultures, et présentent l’avantage supplémentaire de piéger le dioxyde de carbone. Au Brésil, le mouvement Rochagem a été le premier à utiliser des roches locales, ce qui a permis de réduire les coûts de 80 %, tout en produisant des rendements égaux ou supérieurs à ceux obtenus avec des engrais conventionnels.
De même, l’Afrique consomme seulement 5 % de la production mondiale de ciment alors qu’elle abrite 18 % de la population mondiale. Le coût élevé du ciment clinker importé entrave son développement économique, fragilise ses infrastructures de logement et de transport, ralentit ses efforts de rétablissement à l’issue de catastrophes naturelles, et limite la capacité des pays africains à protéger leur littoral contre les effets du changement climatique. Plusieurs alternatives telles que le ciment d’argile calciné au calcaire (LC3) peuvent être produites localement à partir d’abondantes ressources d’argile, pour des coûts jusqu’à 25 % inférieurs et une empreinte carbone inférieure de 40 %.
Un accès abordable aux produits à base de minéraux intégrés au niveau mondial, tels que les panneaux solaires et les batteries, demeure particulièrement difficile à atteindre. À titre d’illustration, alors que la République démocratique du Congo produit 72 % du cobalt mondial, un élément clé des batteries lithium-ion, l’Afrique devrait représenter seulement 0,1 % du marché mondial d’ici 2030.
Ce problème ne se limite pas à l’Afrique. Entre 2002 et 2022, des pays d’Amérique latine comme le Chili, l’Argentine et la Bolivie ont exporté 1 980 kilotonnes de lithium, dont seulement 13 kilotonnes (moins de 1 %) ont regagné la région sous forme de produits finis.
Plusieurs approches innovantes, telles que les systèmes de « matériaux en tant que service », qui encouragent la location plutôt que la vente de matières premières, pourraient contribuer à combler ces écarts en permettant aux pays producteurs de minerais de percevoir des redevances à chaque étape du traitement et de la production. En s’inspirant de cette approche, les dirigeants politiques pourraient également exiger des fabricants de produits finis qu’ils les revendent à des prix abordables.
Pour que de tels programmes puissent être mis en œuvre, le soutien des économies développées, notamment européennes, sera indispensable. Coopération et assistance techniques seront particulièrement importantes pour promouvoir une sécurité minérale centrée sur l’être humain, dans la mesure où le secteur des minéraux a perçu un peu moins de 600 millions $ sur les 239 milliards $ consacrés à l’aide publique au développement à travers le monde en 2021.
Pour garantir un accès durable aux matières premières essentielles, l’UE ne doit pas se contenter d’offrir aux pays africains un rôle plus important dans le traitement de minerais qui seront en fin de compte exportés. Elle doit davantage contribuer à la création d’un modèle de sécurité minérale plus équitable, qui place l’accent sur l’accessibilité financière et l’autosuffisance, permettant ainsi à l’Afrique de répondre à ses propres besoins en matière de développement.
Daniel M. Franks est professeur à l’Université du Queensland, et directeur du Global Centre for Mineral Security au sein du Sustainable Minerals Institute. Rüya Perincek, chercheuse en politiques publiques à la Willy Brandt School of Public Policy de l’Université d’Erfurt, est membre principale adjointe au Global Centre for Mineral Security.
Project Syndicate, 2025.
www.project-syndicate.org
Championnat national de basket-ball : Coup d’envoi de la nouvelle saison
Après le double sacre du Stade Malien de Bamako en Supercoupe du Mali, tant chez les Hommes que chez les Dames, le 24 janvier 2025, le championnat national de basketball pour la saison 2024 – 2025 a démarré le 30 janvier. Au total, huit rencontres ont été disputées lors de cette journée inaugurale.
Les deux affiches phares de cette première journée, opposant le Stade Malien à l’AS Real, ont tourné à l’avantage des Stadistes sur les deux tableaux. Chez les Messieurs, les Blancs de Bamako se sont largement imposés (78 – 38). Les protégés du technicien Boubacar Kanouté ont plié le match dès la première mi-temps, avec une avance de 19 points (38 – 19) avant de prendre également le dessus lors du troisième quart-temps, portés par Gaoussou Fofana, auteur de 11 points et meilleur marqueur de la rencontre.
Les Dames de l’AS Real de Bamako n’ont pas réussi à prendre la revanche pour leurs homologues masculins. Elles se sont également inclinées devant les Dames du Stade Malien, même si elles ont fait légèrement mieux que les hommes en termes d’écart au score (82 – 67).
Autres résultats
Dans les autres rencontres, dans le tableau masculin l’AS Police s’est imposée devant le promu Faso Kanu (65 – 53). Pour leur grande première dans l’élite, les joueurs de Faso Kanu se sont logiquement inclinés face à des Policiers plus expérimentés.
En revanche, la tâche n’a pas été facile pour le CRB de Tombouctou face à la deuxième équipe promue cette saison chez les Messieurs. Le Centre Mamoutou Kane de Kalanbacoro a longtemps tenu tête aux Tombouctiens avant de s’incliner sur le fil (62 – 61).
L’autre affiche de cette première journée, entre deux habitués du championnat, l’USFAS et l’Attar Club de Kidal, a tourné à l’avantage des Militaires, qui ont largement dominé les Kidalois (71 – 53).
Chez les Dames, l’AS Police a pris le dessus sur l’AS Commune V (74 – 55). Les Policières ont été nettement supérieures aux joueuses de la Commune V, en manque de rythme. Kalaban Sport Club est également venu à bout du CRB de Tombouctou (57 – 39), alors que le Djoliba AC a perdu sur tapis vert, car les Rouges de Bamako, en se présentant sur le parquet du Palais des Sports, n’étaient pas en possession de leurs licences.
Mohamed Kenouvi
Élections : Où en est la mise à jour du fichier électoral ?
Débutée le 1er octobre 2024, la révision annuelle des listes électorales, qui devait s’achever le 31 décembre dernier, a été prorogée jusqu’au 28 février 2025. À trois semaines de la clôture du processus, comment se présente le fichier électoral ?
Les chiffres actualisés des opérations ne seront disponibles qu’à la fin des opérations de révision, selon nos informations auprès du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Mais, selon le point d’étape en date du 30 novembre 2024 que nous avons consulté auprès du ministère, le fichier électoral comportait à cette date 8 472 439 électeurs inscrits, 4 398 633 hommes et 4 073 806 femmes. Au total, 7 899 155 électeurs ont été inscrits à l’intérieur du pays et 573 284 ont été recensés à l’extérieur, dans les missions diplomatiques et consulaires.
58 906 validations (34 373 hommes et 24 533 femmes) ont été enregistrées sur l’ensemble du territoire national, dont 25 407 à Bamako, 7 435 à Koulikoro, 5 441 à Ménaka, 3 577 à Ségou, 3 506 à Sikasso et 2 311 à Kayes, entre autres.
Quant aux transferts d’électeurs, 56 283 ont été enregistrés à l’échelle nationale (32 051 hommes et 24 232 femmes). La région de Gao a enregistré le plus grand nombre de cas, avec 10 098 électeurs transférés. Elle est suivie de la région de Ménaka (9 420), du District de Bamako (5 846) et de la région de Koulikoro (4 062).
La révision annuelle des listes électorales en cours a aussi jusqu’à présent enregistré 37 833 radiations d’électeurs du fichier électoral, 22 511 hommes et 15 322 femmes. La région de Ségou totalise le plus grand nombre de radiations avec 5 244 cas, suivie de Kayes où 3 642 cas de radiations ont été enregistrés, de Koulikoro (3 413), de Bougouni (3 101) et de Sikasso (3 050).
Faible engouement
Malgré la prorogation de la période de révision annuelle des listes électorales, les opérations suscitent peu d’engouement, selon nos constats, dans certaines mairies du District de Bamako. Pour y remédier, le ministère a pris certaines dispositions. « Nous sommes en train de mener différentes campagnes de sensibilisation à travers différents créneaux, que ce soit sur la chaîne nationale, les web TV, les radios de proximité, avec des messages dans toutes les langues nationales », assure Badara Aliou Keita, Sous-Directeur des Affaires politiques et du partenariat à la Direction générale de l’Administration du territoire.
Mohamed Kenouvi
Ségou’Art – Festival sur le Niger 2025 : Une 21ème édition sous le signe de la diversité culturelle
Du 4 au 9 février 2025, la « Cité des Balanzan » accueille la 21ème édition de Ségou’Art – Festival sur le Niger, un événement culturel majeur au Mali et en Afrique de l’Ouest. Sur le thème « Diversité culturelle, paix et unité », le festival vise à promouvoir la richesse artistique et la cohésion sociale à travers une programmation variée.
Créé en 2005, le Festival sur le Niger est une plateforme d’expression artistique couvrant musique, arts visuels, théâtre, danse, artisanat et conférences. Il attire chaque année des milliers de visiteurs locaux et internationaux, contribuant ainsi au rayonnement culturel de Ségou.
La musique reste l’un des points forts du festival. Cette année, des artistes renommés comme Tiken Jah Fakoly (Côte d’Ivoire), Sékouba Bambino (Guinée) et Alif Naaba (Burkina Faso) sont attendus pour animer des concerts géants, célébrant la diversité musicale africaine.
Le Salon d’art contemporain mettra en avant les jeunes talents maliens avec l’exposition « Bi Mali », qui offrira une perspective moderne sur la scène des arts plastiques du pays.
Introduite en 2024, la « Nuit du Pagne Tissé » revient pour célébrer les tissus locaux et le bogolan, symboles du textile malien. L’événement comprendra défilés de mode, expositions-ventes, ateliers et masterclasses, valorisant le savoir-faire des artisans. La « Ségou Hip Hop Night » offrira une scène aux artistes urbains du Mali et de la sous-région, confirmant l’essor du rap et du hip-hop africains. Autre moment fort, la « Caravane Culturelle pour la Diversité » visant à dévoiler la richesse culturelle du Mali et des pays partenaires à travers des rencontres communautaires, soirées de diversité culturelle, ateliers environnementaux et discussions sous la tente touarègue. Le concours « Talents de la Cité » rassemblera près de 300 jeunes artistes (De 18 à 35 ans) dans les domaines de la musique et des arts visuels, offrant une opportunité de visibilité aux créateurs émergents.
En parallèle, la Foire de Ségou (du 3 au 10 février) réunira 400 artisans et créateurs locaux et internationaux, offrant une vitrine à l’artisanat et aux produits agricoles. Cet événement attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs et favorise ainsi la promotion de l’économie locale.
Avec une programmation diversifiée et un fort accent sur la diversité culturelle, la paix et l’unité, les initiateurs promettent que la 21ème édition de Ségou’Art – Festival sur le Niger sera un moment de célébration et de partage qui renforcera les liens entre les cultures africaines et des autres continents.
MD
La crise de l’IA occidentale est une réalité
La sortie du grand modèle de langage chinois DeepSeek-R1, qui impressionne par ses capacités et son faible coût de développement, a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers, et conduit plusieurs observateurs à parler de « moment Spoutnik » dans le domaine de l’intelligence artificielle. Or, nous ne devrions pas être surpris par l’émergence d’un innovant modèle chinois capable de rivaliser avec ses équivalents américains. Il constitue tout simplement le résultat prévisible d’un échec politique américain et occidental majeur, dont l’industrie de l’IA porte elle-même une grande part de responsabilité.
Les capacités croissantes de la Chine en matière d’IA étaient bien connues de la communauté des chercheurs du domaine, comme du public adepte de cette technologie. Les entreprises et les chercheurs chinois spécialisés dans l’IA se sont en effet montrés remarquablement ouverts concernant leurs progrès, en publiant des articles, en permettant un libre accès à leurs logiciels, ainsi qu’en s’entretenant avec des chercheurs et journalistes américains. En juillet dernier, un article du New York Times titrait déjà : « La Chine comble le fossé qui la sépare des États-Unis en matière d’IA ».
Le fait que la Chine soit quasiment parvenue à égaler les États-Unis dans ce domaine s’explique par deux facteurs. Premièrement, Pékin applique une politique nationale agressive et cohérente en direction de l’autosuffisance et de la supériorité technique dans l’écosystème entier des technologies numériques, qu’il s’agisse des équipements de production de semiconducteurs ou des processeurs, matériels et modèles d’IA – aux fins d’applications tant commerciales que militaires. Deuxièmement, les politiques publiques et le comportement des industriels aux États-Unis (et dans l’UE) se caractérisent par un affligeant mélange d’autosatisfaction, d’incompétence et de cupidité.
Chacun doit comprendre une bonne fois pour toutes que le dirigeant chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine ne sont pas des amis de l’Occident, et que l’IA engendrera des transformations économiques et militaires aux conséquences incalculables. Compte tenu des enjeux, la préservation d’un leadership des économies démocratiques développées en matière d’IA justifie, pour ne pas dire impose, une immense mobilisation stratégique des secteurs public et privé, d’une ampleur comparable à celle du projet Manhattan, de l’OTAN, des divers efforts d’indépendance énergétique, ou encore des politiques sur les armes nucléaires. Or, l’Occident suit aujourd’hui précisément la direction opposée.
Aux États-Unis, la recherche publique et universitaire en matière d’IA accuse un retard par rapport à la Chine et au secteur privé. En raison de financements insuffisants, ni les agences gouvernementales ni les universités ne peuvent rivaliser avec les salaires et les installations informatiques que proposent des entreprises telles que Google, Meta, OpenAI ou leurs concurrentes chinoises. Par ailleurs, la politique américaine d’immigration à l’égard des étudiants diplômés et des chercheurs est à la fois contre-productive et insensée, puisqu’elle contraint de grands talents à quitter le pays une fois leurs études achevées.
Intervient également la politique américaine de réglementation de l’accès de la Chine aux technologies d’IA. Les contrôles à l’exportation sont apparus trop tardivement, et se révèlent inadaptés, insuffisamment pourvus en effectifs, et peu rigoureux dans leur exécution. L’accès de la Chine aux technologies d’IA américaines au travers d’accords de services et de licence demeure quasiment non réglementé, alors même que les technologies qui les sous-tendent, telles que les processeurs Nvidia, sont elles-mêmes soumises à des contrôles à l’exportation. Les États-Unis ont annoncé la mise en place de règles plus strictes en matière d’octroi de licences une semaine seulement avant que l’ancien président Joe Biden ne quitte ses fonctions.
Enfin, en matière d’IA, la politique américaine néglige la nécessité d’une R&D qui soit solidement soutenue, utilisée et, le cas échéant, réglementée au niveau du secteur privé, de l’État et de l’armée. Les États-Unis ne disposent toujours pas d’agence relative à l’IA ou aux technologies de l’information qui équivaille au département de l’Énergie, aux Instituts nationaux de santé, à la NASA, ou aux laboratoires nationaux qui conduisent (et contrôlent étroitement) la R&D américaine en matière d’armes nucléaires.
Cette situation résulte en partie de bureaucraties étatiques sclérosées à la fois dans l’Union européenne et aux États-Unis. Le secteur technologique de l’UE est en effet surréglementé, tandis que les départements américains de la Défense et du Commerce, entre autres agences, ont besoin d’être réformés.
Sur ce point, les critiques formulées par le secteur technologique à l’égard des gouvernements sont justifiées. Pour autant, l’industrie elle-même n’est pas irréprochable : avec le temps, les efforts de lobbying et les rotations fréquentes dans la nomination des cadres ont affaibli les capacités d’institutions publiques d’importance cruciale. Bon nombre des difficultés liées aux politiques américaines résultent de la résistance ou de la négligence du secteur technologique lui-même, qui à plusieurs égards majeurs est devenu son propre ennemi, ainsi que l’ennemi de la sécurité de l’Occident à long terme.
À titre d’illustration, l’entreprise néerlandaise ASML (qui fabrique des machines de lithographie de pointe utilisées dans la production de puces électroniques) et le fournisseur américain d’équipements pour semiconducteurs Applied Materials ont tous deux fait pression pour affaiblir les contrôles à l’exportation sur les équipements de production de semiconducteurs, ce qui a facilité les efforts fournis par la Chine pour supplanter TSMC, Nvidia et Intel. Pour ne pas ne retrouver dépassée, Nvidia a conçu des puces spéciales pour le marché chinois, aux performances tout juste inférieures au seuil fixé pour les restrictions à l’exportation ; ces puces ont ensuite été utilisées pour entraîner le modèle DeepSeek-R1. Au niveau des modèles d’IA, Meta et la société de capital-risque Andreessen Horowitz ont exercé un lobbying acharné pour empêcher toute restriction sur les produits en open source.
À tout le moins publiquement, la ligne de conduite de l’industrie a été la suivante : « Le gouvernement n’y comprend absolument rien, mais tout ira bien si vous nous laissez faire ». Seulement voilà, tout ne va pas bien. La Chine a quasiment rattrapé son retard sur les États-Unis, et devance d’ores et déjà l’Europe. Par ailleurs, le gouvernement américain n’est pas un cas désespéré, et il doit être mis à contribution. Historiquement, les travaux fédéraux et universitaires en matière de R&D n’ont rien à envier à ceux du secteur privé.
C’est bel et bien l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée (l’actuelle DARPA) qui est à l’origine d’Internet, de même que le World Wide Web est né des travaux de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN). Marc Andreessen, le cofondateur de Netscape, a créé le tout premier navigateur Web dans un centre d’informatique haute performance financé par le gouvernement fédéral, au sein d’une université publique. Pendant ce temps, le secteur privé nous dévoilait des services en ligne tels que CompuServe, Prodigy et AOL (America Online) – autant de jardins clos centralisés, fermés et mutuellement incompatibles, qui ont fort heureusement disparu lorsqu’Internet a été ouvert à une utilisation commerciale.
Les défis soulevés par la montée en puissance de la Chine en matière de R&D liée à l’IA nécessitent une sérieuse et puissante réponse. Là où les capacités de l’État font défaut, nous devons les renforcer, pas les détruire. Nous devons verser des salaires compétitifs aux fonctionnaires et aux universitaires, moderniser les infrastructures et les procédures technologiques aux États-Unis (et dans l’UE), créer de solides capacités publiques de R&D (notamment pour les applications militaires), renforcer la recherche universitaire, et mettre en œuvre des politiques rationnelles en matière d’immigration, de financement de la R&D liée à l’IA, de tests de sécurité, ainsi que de contrôle à l’exportation.
La seule difficulté politique réellement épineuse réside dans la question de l’ouverture, notamment l’octroi de licences en open source. Nous ne pouvons pas laisser le monde entier accéder à des modèles optimisés pour les attaques de drones tueurs, mais nous ne pouvons pas non plus estampiller « top secret » tous les modèles. Il nous faut établir un juste milieu pragmatique, potentiellement en nous appuyant sur les laboratoires nationaux de recherche en matière de défense, et en appliquant des contrôles à l’exportation soigneusement élaborés pour les cas intermédiaires. Par-dessus tout, l’industrie de l’IA doit comprendre que si nous ne travaillons pas ensemble, nous échouerons chacun de notre côté.
Charles Ferguson, investisseur technologique et analyste politique, est le réalisateur du documentaire oscarisé Inside Job.
Project Syndicate, 2025.
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Le moment Spoutnik de l’IA ?
Après le lancement du modèle d’intelligence artificielle DeepSeek-R1 le 20 janvier dernier, qui a provoqué un effondrement du cours de l’action du fabricant de puces Nvidia ainsi qu’une forte baisse de la valorisation de plusieurs autres entreprises technologiques, certains ont déclaré qu’il s’agissait d’un « moment Spoutnik » dans la course sino-américaine à la suprématie en matière d’IA. Pour une industrie américaine de l’IA qui avait sans doute besoin d’être bousculée, cet épisode soulève toutefois plusieurs questions difficiles.
Les investissements de l’industrie technologique américaine dans l’IA ont été massifs, Goldman Sachs s’attendant à ce que « les géants technologiques, les grandes sociétés et les services publics investissent environ 1 000 milliards $ au cours des années à venir pour soutenir l’IA ». Or, depuis un certain temps déjà, de nombreux observateurs et moi-même nous interrogeons sur l’orientation des investissements dans l’IA et du développement de celle-ci aux États-Unis.
Toutes les entreprises leaders en la matière appliquant pour l’essentiel le même plan d’action (bien que Meta se distingue dans une certaine mesure par son modèle partiellement en open source), l’industrie semble avoir placé tous ses œufs dans le même panier. Toutes les entreprises technologiques américaines, sans exception, se montrent obsédées par l’optimisation de l’échelle. Invoquant des « lois de mise à l’échelle » qui restent encore à prouver, elles partent du principe que l’introduction d’une quantité croissante de données et de puissance de calcul dans leurs modèles constitue la clé qui leur permettra de débloquer des capacités toujours plus impressionnantes. Certains vont jusqu’à affirmer que « l’échelle est tout ce dont vous avez besoin ».
Avant le 20 janvier, les entreprises américaines n’étaient pas disposées à envisager d’autres solutions que les modèles fondamentaux préformés sur des ensembles massifs de données pour prédire le mot suivant dans une séquence. Compte tenu de leurs priorités, elles se concentraient presque exclusivement sur les modèles de diffusion et les chatbots destinés à effectuer des tâches humaines (ou similaires). Bien que l’approche de DeepSeek soit globalement la même, elle semble s’appuyer davantage sur l’apprentissage par renforcement, les méthodes basées sur un ensemble d’experts (en utilisant de nombreux modèles plus petits et plus efficaces), la distillation et le raisonnement par chaîne de pensée. C’est cette stratégie qui lui aurait semble-t-il permis de créer un modèle compétitif à un niveau de coûts beaucoup moins élevé.
Bien que nous ne soyons pas certains que DeepSeek nous ait tout dit, cet épisode vient mettre en lumière une « pensée de groupe » au sein de l’industrie américaine de l’IA. L’aveuglement du secteur américain face à des approches alternatives moins coûteuses et plus prometteuses, combiné à un battage médiatique, constitue précisément ce que Simon Johnson et moi-même avions prédit dans Power and Progress, que nous avons écrit juste avant le début de l’ère de l’IA générative. La question consiste désormais à savoir si cette industrie américaine présente d’autres angles morts, plus dangereux encore. Les principales entreprises technologiques américaines sont-elles par exemple en train de manquer l’occasion d’orienter leurs modèles dans une direction davantage axée sur l’être humain ? Seul l’avenir nous le dira, mais je pense que la réponse est oui.
Se pose ensuite la question de savoir si la Chine accomplirait actuellement un bond en avant par rapport aux États-Unis. Dans l’affirmative, cela signifie-t-il que les structures autoritaires verticales descendantes (que James A. Robinson et moi-même avons qualifiées d’« institutions extractives ») pourraient égaler voire surpasser les fonctionnements ascendants dans la stimulation de l’innovation ?
J’ai tendance à penser que le contrôle du haut vers le bas entrave l’innovation, comme l’affirmons Robinson et moi-même dans Why Nations Fail. Si le succès de DeepSeek semble remettre en cause cette affirmation, il est loin de prouver que l’innovation dans le cadre d’institutions extractives peut être aussi puissante ou durable que dans le cadre d’institutions inclusives. DeepSeek s’appuie en effet sur plusieurs années d’avancées aux États-Unis (et dans une certaine mesure en Europe). Toutes ses méthodes de base ont été mises au point aux États-Unis. Les modèles basés sur un ensemble d’experts et l’apprentissage par renforcement ont été développés au sein d’instituts de recherche universitaires il y a plusieurs dizaines d’années, et ce sont les géants technologiques américains qui ont créé les modèles Transformers, le raisonnement par chaîne de pensée et la distillation.
L’accomplissement de DeepSeek réside du côté de l’ingénierie : la capacité à combiner les mêmes méthodes de manière plus efficace que les sociétés américaines. Reste à savoir si les entreprises et instituts de recherche chinois parviendront à franchir l’étape suivante en proposant des techniques, produits et approches qui changeront réellement la donne.
DeepSeek semble par ailleurs se distinguer de la plupart des autres entreprises chinoises spécialisées dans l’IA, qui produisent généralement des technologies pour l’État ou au moyen de fonds publics. Sachant que l’entreprise (issue d’un fonds spéculatif) a dans un premier temps opéré sous les radars, sa créativité et son dynamisme se poursuivront-ils maintenant que DeepSeek est sous les feux de la rampe ? Quoi qu’il arrive, la réussite d’une seule entreprise ne saurait être considérée comme la preuve irréfutable de la capacité de la Chine à surpasser des sociétés plus ouvertes en matière d’innovation.
Une autre question intervient, de nature géopolitique. La saga DeepSeek signifie-t-elle que les contrôles américains à l’exportation et autres mesures visant à freiner la recherche chinoise en matière d’IA ont échoué ? La réponse à cette question n’est pas claire non plus. Bien que DeepSeek ait entraîné ses derniers modèles (V3 et R1) sur des puces plus anciennes et moins puissantes, l’entreprise pourrait encore avoir besoin de puces plus puissantes pour réaliser de nouvelles avancées et passer à l’échelle supérieure.
Quoi qu’il en soit, il apparaît désormais clairement que l’approche américaine à somme nulle était inapplicable et malavisée. Une telle stratégie n’a de sens que si vous considérez vous diriger vers l’intelligence artificielle générale (des modèles capables d’égaler les êtres humains dans n’importe quelle tâche cognitive), et que celui qui atteindra le premier cette intelligence artificielle générale jouira d’un immense avantage géopolitique. En nous accrochant à ces hypothèses – dont aucune n’est nécessairement justifiée – nous avons empêché une collaboration fructueuse avec la Chine dans de nombreux domaines. À titre d’exemple, si un pays produit des modèles qui améliorent la productivité humaine ou nous permettent de mieux gérer l’énergie, cette innovation sera bénéfique pour les deux pays, surtout si elle est largement utilisée.
À l’instar de ses équivalents américains, DeepSeek aspire à développer l’IAG, et la création d’un modèle dont la formation est nettement moins coûteuse pourrait changer la donne. Pour autant, l’accomplissement d’une réduction des coûts de développement par des méthodes connues ne nous conduira pas miraculeusement à l’IAG au cours des prochaines années. La question reste ouverte de savoir si l’IAG est atteignable à court terme (celle de savoir si elle est souhaitable étant encore plus discutable).
Même si nous ne connaissons pas encore tous les détails concernant la manière dont DeepSeek a développé ses modèles, et même si nous ignorons ce que sa réussite apparente signifie pour l’avenir de l’industrie de l’IA, une chose est sûre : le nouveau venu chinois a brisé l’obsession du secteur technologique pour la mise à l’échelle, et a sans doute ébranlé son excès de confiance.
Daron Acemoglu, lauréat du prix Nobel d’économie en 2024 et professeur d’économie au MIT, est coauteur (avec Simon Johnson) de l’ouvrage intitulé Power and Progress : Our Thousand-Year Struggle Over Technology and Prosperity (PublicAffairs, 2023).
Project Syndicate, 2025.
www.project-syndicate.org
Retards de paiement : Les prestataires miniers alertent
Asphyxiés par des délais de paiement excessifs, les prestataires miniers locaux peinent à honorer leurs charges. L’Association des Commerçants et Prestataires Miniers du Mali (ACPM) appelle les autorités à réguler ces pratiques pour éviter un effondrement du secteur.
Alors que les fournisseurs étrangers sont payés en avance, les entreprises locales attendent parfois plusieurs mois, voire plus d’un an, avant de recevoir leur dû. Une inégalité flagrante que dénonce Aliou Traoré, président de l’ACPM. « Nous sommes payés après des mois d’attente, alors que les fournisseurs étrangers perçoivent leur argent immédiatement. C’est une forme d’appauvrissement organisé ».
Ce retard met en péril l’ensemble de la chaîne économique locale. Outre les pénalités fiscales et les intérêts bancaires qui s’accumulent, les entreprises sont dans l’incapacité de payer leurs employés à temps. « Beaucoup d’entreprises locales doivent des mois de salaire à leurs travailleurs, faute de trésorerie. Pourtant, elles ont de l’argent, mais il est bloqué entre les mains des mines et des fournisseurs étrangers », déplore Traoré.
Coup fatal pour le contenu local
Ces retards de paiement remettent en cause la politique du contenu local, censée favoriser les entreprises nationales dans l’industrie minière. « Aujourd’hui, une société locale ne peut plus honorer une commande minière sans mettre en péril son équilibre financier. Si rien ne change, nous allons assister à la disparition des prestataires nationaux », alerte l’ACPM.
En effet, entre la commande, la fabrication, l’acheminement et l’intégration dans les stocks des mines, il faut déjà compter 12 à 16 semaines avant même le début du délai de paiement contractuel. Une attente insoutenable qui empêche les entreprises locales d’être compétitives et menace directement l’économie nationale.
Face à l’urgence, l’ACPM appelle les autorités à prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux délais de paiement abusifs imposés aux prestataires locaux. Elle recommande la mise en place d’un audit des pratiques de paiement dans le secteur minier, l’adoption d’un décret ou d’un arrêté ministériel fixant un délai maximal de 30 jours pour les paiements, ainsi que l’instauration de pénalités financières aux sociétés minières qui ne respecteraient pas ces obligations.
« Aux États-Unis, les entreprises qui ne paient pas dans les délais sont sanctionnées. Pourquoi pas chez nous ? » questionne Traoré. Sans intervention rapide, les entreprises locales continueront à souffrir, fragilisant l’économie et le secteur minier.
MD
Gilles Yabi : « La CEDEAO doit saisir cette crise comme une opportunité de réforme »
Gilles Yabi, chercheur et fondateur de WATHI, analyse les défis actuels en Afrique de l’Ouest. Dans cet entretien exclusif, il évoque l’avenir de la CEDEAO après le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la lutte contre le terrorisme sans les forces occidentales, l’impact des régimes militaires sur la sécurité, la crise sahélienne et l’immigration clandestine, ainsi que l’influence croissante de nouveaux partenaires comme la Russie, la Chine et la Turquie. Propos recueillis par Massiré Diop
Quel avenir pour la CEDEAO après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger ?
La CEDEAO reste économiquement puissante grâce à des pays comme le Nigeria, qui représente plus de 60% du PIB régional, mais son affaiblissement politique est indéniable. Ce départ compromet l’intégration régionale et accentue les tensions. Toutefois, cette crise peut être une opportunité pour réformer l’organisation et renforcer son efficacité.
Comment les États sahéliens peuvent-ils faire face à la menace terroriste sans les forces occidentales ?
L’instabilité politique causée par les coups d’État fragilise la lutte contre le terrorisme. Bien que les militaires au pouvoir promettent une meilleure réponse sécuritaire, l’absence de coordination avec des experts civils limite leur efficacité. Une stratégie intégrée, impliquant civils et militaires, est essentielle pour stabiliser durablement la région.
Les changements de régimes successifs au Sahel ont-ils renforcé ou affaibli la lutte contre le terrorisme ?
Les coups d’État perturbent la continuité des politiques sécuritaires. Si un gouvernement militaire peut théoriquement être plus efficace qu’un régime civil défaillant, la marginalisation des experts et l’absence d’une vision globale affaiblissent la réponse sécuritaire. Une gouvernance inclusive reste indispensable.
Quels sont les effets de la crise sahélienne sur l’immigration clandestine vers l’Europe ?
L’insécurité pousse les populations à se déplacer, mais majoritairement à l’intérieur de leur pays ou vers des États voisins. L’immigration vers l’Europe est surtout liée aux difficultés économiques et aux réseaux de migrants établis. Réduire ce phénomène nécessite une approche globale, au-delà des seuls enjeux sécuritaires.
Comment la montée en puissance de nouveaux partenaires redéfinit-elle l’équilibre géopolitique au Sahel ?
La Russie, la Chine et la Turquie ne sont pas de nouveaux acteurs en Afrique, mais leur influence croissante reconfigure les rapports de force. Leur présence offre des alternatives aux pays sahéliens, mais accroît aussi les rivalités géopolitiques. Sans vision stratégique propre, ces nations risquent de rester dépendantes d’intérêts étrangers plutôt que de renforcer leur souveraineté et leur développement.
Avortement médicalisé : Un droit reconnu mais peu appliqué au Mali
Le 26 octobre 2004, le Mali a ratifié le Protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes. Aussi appelé Protocole de Maputo, ce texte reconnaît des droits spécifiques aux femmes, dont celui « à la santé et au contrôle des fonctions de reproduction ». Il autorise notamment l’avortement médicalisé, mais la mise en application de plusieurs dispositions de ce texte continue d’être un défi majeur.
La Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples est entrée en vigueur le 27 juin 1986. Le 11 juillet 2003, les pays africains ont adopté un Protocole additionnel à la Charte africaine relatif aux droits de la femme. Sur les 55 pays africains, 44 l’ont ratifié jusqu’en juin 2023. Ce protocole compte 32 articles et consacre 24 droits spécifiques des femmes, notamment le droit à la vie, à la dignité, le droit de vivre à l’abri de la violence sexuelle et le droit au divorce.
Parmi les innovations, le texte reconnaît en son article 14 le « droit à la santé et au contrôle des fonctions de reproduction ». Il engage les États à assurer le respect et la promotion de ces droits, qui comprennent le droit d’exercer un contrôle sur la fécondité, le libre choix des méthodes contraceptives ou encore le droit d’être informée de son état de santé, ainsi que de celui de son partenaire, en particulier en cas d’infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/SIDA.
Le Protocole de Maputo invite les États à protéger notamment « les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus ».
Le principe énoncé à l’article 14 du Protocole de Maputo institue un « avortement sécurisé » et vise à combattre l’avortement clandestin. Il obéit à des conditions de fond et de forme. L’article 14 évoque des conditions limitatives et admet l’avortement dans ces cas. Sur la forme, pour procéder à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) médicalisée, il faut un personnel formé dans le cadre du protocole. L’avortement doit être pratiqué par un personnel qualifié (médecin, sage-femme, infirmier) et doit se faire selon les normes et les directives imposées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le gouvernement. Cependant, l’autre aspect qui n’est pas explicitement mentionné par le Protocole de Maputo est l’âge de la grossesse.
Selon certains chercheurs, l’avortement sécurisé peut intervenir dans un délai de 3 à 5 mois. L’âge de la grossesse pour un avortement sécurisé varie de 3 à 5 mois (entre 12 et 20 semaines). Un débat qui n’est pas tranché par le protocole mais qui est pris en charge par la législation malienne, qui interdit l’avortement quel que soit l’âge de la grossesse.
Application incomplète
En ratifiant le Protocole de Maputo, le Mali s’est engagé à protéger les droits des femmes, y compris en matière de santé reproductive. Cependant, la mise en œuvre de ces engagements reste incomplète.
En 2016, l’Association malienne pour le progrès et la défense des droits des femmes (APDF) et l’Institute for Human Rights and Development in Africa (IHRDA) ont saisi la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, estimant que le Code malien des personnes et de la famille de 2011 violait plusieurs dispositions du Protocole de Maputo, notamment concernant l’âge minimum du mariage, le consentement au mariage et le droit à l’héritage. En 2018, la Cour a ordonné au Mali de réviser ce code pour le conformer à ses obligations internationales. À ce jour, cette révision n’a pas été effectuée.
Concernant les mutilations génitales féminines (MGF), bien que le Protocole de Maputo appelle à leur interdiction, le Mali n’a pas encore adopté de législation nationale prohibant explicitement cette pratique. Selon l’Enquête Démographique et de Santé au Mali 2012-2013, 88,1% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont été excisées par des praticiens traditionnels, et 71,9% des femmes et 79,1% des hommes pensent que les MGF doivent perdurer.
En matière de santé reproductive, le Protocole de Maputo prévoit l’accès à l’avortement médicalisé dans certaines situations, telles que le viol, l’inceste ou lorsque la poursuite de la grossesse met en danger la santé de la mère ou du fœtus. Cependant, au Mali, l’avortement reste largement criminalisé et les services d’avortement sécurisé sont limités, contribuant à un taux élevé d’avortements non sécurisés.
Malgré la ratification du protocole, le Mali n’a pas pleinement aligné sa législation nationale sur ses engagements internationaux et des efforts supplémentaires sont nécessaires pour protéger efficacement les droits des femmes.
Dépénaliser ?
Le nouveau Code pénal malien, adopté en décembre 2024, interdit l’avortement « quel que soit le moment de la grossesse », « hormis pour des motifs thérapeutiques » ou de « mise en danger de la santé et de la vie de la mère ou du fœtus ». Comme le Protocole de Maputo, il envisage l’avortement sécurisé et médicalisé. Cependant, on peut noter une divergence dans les deux approches. Alors que le protocole envisage une dépénalisation, la législation malienne maintient l’avortement comme une infraction.
Le Code pénal malien, dans ses articles 321-19 à 321-21 et le Protocole de Maputo en son article 14 abordent la question de l’avortement sous des angles différents. Bien qu’une convergence partielle se dessine avec la prise en compte de la santé physique et mentale de la femme, des écarts notables subsistent, notamment concernant l’accès élargi à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et l’approche juridique adoptée.
Le Code pénal malien (Loi n° 2024-027) prohibe l’avortement en règle générale, sauf dans des cas exceptionnels définis à l’article 321-19. L’interruption volontaire de grossesse n’est autorisée que lorsque la vie de la femme est en danger, que la grossesse est issue d’un viol ou d’un inceste, ou lorsque la santé physique ou mentale de la femme est menacée (article 321-20).
Toute interruption de grossesse pratiquée en dehors de ces cas est passible de sanctions. L’article 321-20 prévoit cinq ans d’emprisonnement, une amende d’un million de francs et une interdiction de séjour de dix ans pour toute personne pratiquant un avortement illégal. En cas d’usage de fraude, de contrainte ou de violence, la peine est portée à dix ans de réclusion. Si l’avortement entraîne le décès de la femme, la sanction peut aller jusqu’à vingt ans d’emprisonnement.
Les professionnels de santé sont particulièrement visés par la législation. L’article 321-21 punit les médecins, sage-femmes et autres praticiens qui pratiqueraient un avortement hors du cadre légal, avec des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et une interdiction d’exercer.
Le rapport alternatif sur les droits de l’enfant, produit par le Centre pour le droit et les politiques en matière de santé reproductive (CRLP) et l’Association des juristes maliennes (AJM), révèle que 46% de la population malienne a moins de 15 ans et que les adolescentes âgées de 15 à 19 ans contribuent pour près de 14% à la fécondité totale des femmes. De plus, 42% des adolescentes ont commencé leur vie féconde, avec 34% ayant déjà eu un enfant et 8% étant enceintes pour la première fois. Le taux de fécondité des adolescentes de 15 à 19 ans est de 199 pour 1 000, tandis que 94% des femmes en âge de procréer ont été victimes de mutilations génitales. Ces chiffres soulignent l’importance de la santé sexuelle et reproductive dans cette tranche d’âge. D’autant que, comme l’ajoute le rapport, la sexualité des mineures se déroule de façon clandestine : lorsqu’elles contractent une grossesse, une grande majorité a recours à l’avortement clandestin, pratiqué dans des conditions sanitaires et hygiéniques inappropriées.
Dans une approche plus permissive, le Protocole de Maputo, texte juridiquement contraignant adopté sous l’égide de l’Union africaine et ratifié par le Mali, pose une vision plus ouverte et protectrice des droits des femmes à son article 14. Il reconnaît aux femmes le droit de contrôle sur leur santé reproductive et demande aux États d’assurer un accès sécurisé à l’avortement dans les cas suivants : mise en danger de la vie de la femme, atteinte à la santé physique ou mentale de la femme, grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste, malformation grave du fœtus.
Là où le Code pénal malien limite les conditions d’accès à l’IVG, le Protocole de Maputo élargit la liste des motifs légitimes en y incluant les malformations graves du fœtus, critère absent de la loi malienne. De plus, ce texte encourage les États à garantir un accès sécurisé à l’IVG, ce qui vise à lutter contre les avortements clandestins et leurs conséquences sanitaires.
Tchad : Fermeture de la dernière base française
Lors d’une cérémonie officielle, le 30 janvier dernier, l’armée française a procédé à la rétrocession de sa dernière base militaire au Tchad, la base aérienne Sergent-Adji-Kossei, située à N’Djamena, la capitale du pays. Cette base était le dernier vestige d’une présence militaire française dans le pays, un engagement qui durait depuis plusieurs décennies. La remise de cette installation stratégique à l’armée tchadienne est l’aboutissement d’un processus de redéfinition des accords de défense entre les deux nations.
Inondations : Au moins 71 écoles sous les eaux à Gao et Tombouctou
Le Conseil des ministres, dans sa session du mercredi 29 janvier, a abordé les répercussions des inondations dans les régions de Gao et de Tombouctou, ainsi que la mise en œuvre d’un plan d’action pour la gestion des servitudes et lits des marigots dans le district de Bamako. Cette réunion, présidée par le président de la Transition, a permis de passer en revue les mesures concrètes à prendre pour atténuer les impacts de ces catastrophes naturelles sur les populations.
Solidarité : Canal + Mali offre des kits scolaires aux élèves de l’école de l’île Dialagoum
Dans le cadre de son programme Canal + Impact, visant à accompagner les populations démunies à travers toute l’Afrique par le biais d’actions solidaires, Canal + Mali a procédé, ce 30 janvier 2025, à la remise de kits scolaires aux élèves de l’île Dialagoum, située en plein cœur de Bamako.
AES/CEDEAO : Un tournant dans les relations régionales
Ce mercredi 29 janvier 2025 marque le premier anniversaire de l’annonce par les pays de l’AES de leur sortie de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette date acte également le retrait officiel du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’organisation ouest-africaine. Cette décision, résultant d’une série de tensions politiques et sécuritaires, modifie profondément le paysage régional.
FIGIC-AES : La première édition prévue du 25 au 28 février 2025 à Ouagadougou
La première édition du Festival international de la gastronomie et de l’identité culturelle des pays de l’AES (FIGIC-AES) se tiendra du 25 au 28 février 2025 à Ouagadougou au Burkina Faso. Pour annoncer les couleurs de l’évènement, le comité d’organisation du Festival a tenu une conférence de presse le 24 janvier dernier à Bamako.
Avec pour objectif global de promouvoir la richesse culinaire et culturelle des pays de l’AES afin de stimuler le développement économique et renforcer la cohésion sociale et améliorer l’attractivité touristique de la région, le FIGIC-AES vise également à mettre en valeur les traditions culinaires des pays de l’AES pour leur reconnaissance internationale, sensibiliser les professionnels de la restauration aux pratiques durables et écoresponsables et positionner la cuisine de l’ AES comme un atout majeur de l’offre touristique régionale.
Le Festival veut par ailleurs renforcer les compétences des acteurs locaux du secteur de la gastronomie, promouvoir la « parenté à plaisanterie » en tant que pratique culturelle pour la paix et la cohésion sociale et stimuler l’excellence et la créativité culinaire à travers une compétition dédiée.
Placée sous le thème : « Gastronomie et traditions : vecteurs de cohésion et de développement durable dans l’espace AES », cette première édition du FIGIC-AES prévoit des compétitions culinaires, des ateliers de formation ainsi que des rencontres culturelles et artistiques.
« Le FIGIC-AES 2025 est bien plus qu’un simple rendez-vous gastronomique et culturel . Il constitue un véritable carrefour d’échanges et de rencontres, un creuset où se tissent les liens de fraternité et de coopération à travers notre héritage culinaire et culturel commun », a indiqué Olivia Bayala, Coordinatrice du comité d’organisation du Festival qui avait à ses côtés, Mme Oumou Traoré, initiatrice du Festival international de la cuisine africaine de Bamako (FICAB) et Mme Iro Sadia Maiga, promotrice du Festival des grillades de Niamey.
Après les échanges avec la presse, le Comité d’organisation a convié les hommes de média à la dégustation de différents mets des 3 pays de l’AES, un avant-goût des plats qui seront au rendez-vous lors du festival à Ouagadougou.
Le FIGIC-AES est né de la fusion des expertises et expériences de plusieurs évènements emblématiques tels que le Festival international de la gastronomie de Ouagadougou (FIGO), célébrant l’art culinaire burkinabé, le Festival international de la cuisine africaine de Bamako (FICAB) mettant en avant les traditions culinaires maliennes et le Festival des grillades de Niamey, soulignant la richesse des saveurs nigériennes.
Mohamed Kenouvi
Processus DDR : Une nouvelle phase pleine d’enjeux
Lors de son discours de Nouvel An, le 31 décembre 2024, le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a annoncé une initiative majeure visant le désarmement de 3 000 miliciens d’autodéfense. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des efforts continus pour renforcer la sécurité et promouvoir la réconciliation nationale, même si sa mise en œuvre parait très compliquée.
L’annonce du Président Goïta intervient dans un contexte où le Mali cherche à consolider la paix et à restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble de son territoire. Le processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) est une composante essentielle de cette stratégie, visant à intégrer d’anciens combattants dans les structures étatiques ou à faciliter leur réinsertion socio-économique.
Selon les détails fournis, sur les 3 000 miliciens concernés, 2 000 seront intégrés au sein des Forces Armées Maliennes (FAMa) après une formation adéquate, tandis que les 1 000 restants bénéficieront de programmes de réinsertion dans la vie civile, avec un accompagnement pour la mise en place de projets facilitant leur intégration socio-économique.
Il est à noter que le chiffre de 3 000 miliciens correspond à celui annoncé lors de l’opération de DDR – Intégration accélérée mise en œuvre dans le cadre de l’Accord issu du processus d’Alger. Lors de cette précédente initiative, près de 1 800 ex-combattants issus des mouvements armés signataires de l’Accord avaient été intégrés dans les rangs des FAMa. Cette similitude numérique soulève des questions quant à la nouveauté de l’actuelle initiative et à la possibilité qu’il s’agisse d’une reconduction des objectifs précédents.
Composition et efficacité des nouvelles Commissions DDR
La mise en place de nouvelles Commissions DDR et d’intégration héritées de celles établies pour l’application de l’Accord, dénoncé par les autorités maliennes fin janvier 2024, suscite des interrogations. Le remplacement de la plupart des anciens membres, souvent expérimentés et issus des FAMa et des ex-combattants, par de nouveaux commissaires considérés comme novices dans le domaine, pose la question de l’efficacité de ces structures. Les anciens membres, ayant une meilleure connaissance du terrain et des acteurs, étaient perçus comme capables de mener à bien une mission aussi complexe.
Identification des groupes concernés
Un autre point d’interrogation concerne la nature et l’identité des groupes armés désignés comme « milices » sélectionnés. Aucune précision n’a été apportée quant à savoir s’il s’agit de groupes d’autodéfense tels que Dan Na Ambassagou, de terroristes, de mouvements armés de l’ex-Accord restés fidèles à l’État, ou encore de jeunes de Gao ayant accepté en 2013 de remettre leurs armes à l’opération Serval en son temps, moyennant une intégration dans le processus DDR, ce qui n’est jamais arrivé jusqu’ici, causant une grande frustration parmi ces jeunes. Cette absence de clarté alimente les spéculations et les inquiétudes quant à l’efficacité et à l’équité du processus.
Quid de l’accompagnement des partenaires?
Par ailleurs, la conduite d’un processus DDR est notoirement coûteuse et contraignante, comme en témoignent les expériences d’autres pays confrontés à des situations similaires. L’ancienne opération bénéficiait de l’accompagnement de partenaires internationaux tels que la MINUSMA. Le nouveau processus semble être conduit exclusivement par les autorités maliennes, ce qui pose la question des moyens financiers et logistiques disponibles pour mener à bien cette initiative, surtout dans un contexte où le pays fait face à de nombreux défis et priorités.
L’annonce du désarmement des milices a suscité des réactions mitigées au sein de la population et des observateurs. Certains saluent l’initiative comme un pas important vers la paix et la stabilité, tandis que d’autres expriment des réserves quant à sa mise en œuvre effective et à son impact réel sur le terrain. La réussite de ce processus dépendra en effet en grande partie de la transparence dans l’identification des groupes concernés, de la compétence des nouvelles Commissions DDR, de la disponibilité des ressources nécessaires et de la capacité des autorités à instaurer un climat de confiance avec l’ensemble des parties prenantes.
Plus qu’un défi logistique, ce processus représente une occasion unique de réinventer les fondements de la paix et de la réconciliation nationale. Pour qu’il soit couronné de succès, il faudra transformer cette vision en réalité, en tenant compte des leçons du passé et des attentes de l’ensemble des parties prenantes.
Massiré Diop
Donatien Kanga : « La lutte contre la désinformation, un défi urgent à relever »
Donatien Kanga, expert en fact-checking et Président du Cadre de concertation entre organisations de la société civile et médias en Afrique de l’Ouest, a partagé son analyse sur les défis posés par la désinformation à l’ère numérique. Propos recueillis par Massiré Diop
Comment évaluez-vous la lutte contre ce qu’on appelle le « Triptyque MDM » ( Mésinformation, Désinformation et Malinformation) ?
C’est un combat complexe et de longue haleine. La technologie a transformé l’écosystème informationnel, facilitant la diffusion de l’information tout autant que celle de la désinformation. Cette lutte est devenue une urgence internationale, nécessitant des actions à tous les niveaux : individuel, communautaire, national, régional et international.
Pourquoi observe-t-on parfois une certaine réserve de la part des États dans cette lutte ?
Il ne s’agit pas de réserve, mais plutôt de prudence. Les États réagissent activement lorsque la désinformation menace leur stabilité. Cependant, il est nécessaire d’élever la prise de conscience générale pour considérer ce phénomène comme une priorité nationale indépendamment des menaces immédiates.
Quels facteurs favorisent la propagation de la désinformation dans notre environnement ?
Plusieurs facteurs contribuent à cette propagation. D’abord les évolutions technologiques rendent la création et la diffusion de contenus accessibles à tous, même sans formation journalistique. Ensuite, la viralité des réseaux sociaux permet une diffusion rapide et massive de l’information, rendant difficile la distinction entre le vrai et le faux. Enfin, dans des contextes où l’oralité prédomine et où le taux d’analphabétisme est élevé, la distinction entre information vérifiée et rumeur est souvent floue.
Quel est l’impact de la culture de l’oralité et de l’analphabétisme sur la désinformation ?
Dans des sociétés à tradition orale et au taux d’analphabétisme élevé, les individus ont tendance à considérer toute information provenant d’un écran comme véridique, sans esprit critique. Cette situation est exacerbée par l’accès généralisé aux technologies numériques.
Quelles sont les principales stratégies de lutte ?
La lutte repose sur trois axes principaux : développer des outils technologiques pour détecter la désinformation, former les citoyens à l’esprit critique et aux compétences numériques et établir des lois équilibrées qui protègent contre la désinformation tout en préservant la liberté d’expression.
Y a-t-il de l’espoir face à ce fléau ?
Malgré les défis, il y a de l’espoir grâce à l’engagement des acteurs nationaux et régionaux. Des initiatives collaboratives, comme le Cadre de consultation entre organisations de la société civile et médias, montrent que des actions concertées peuvent renforcer l’intégrité de l’information.
Lutte contre le terrorisme : L’AES dévoile sa stratégie et interpelle la communauté internationale
Lors de la réunion publique de haut niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la lutte contre le terrorisme en Afrique, tenue le 24 janvier 2025, l’Ambassadeur et Représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies, M. Issa Konfourou, a présenté la vision stratégique de la Confédération des États du Sahel (AES). Cette entité regroupe le Burkina Faso, le Niger et le Mali, trois pays en première ligne face aux violences terroristes dans la région sahélienne.
Coly Energy Mali : Un nouveau chapitre pour le secteur énergétique malien après l’ère TotalEnergies
Le 23 janvier 2025, le Premier ministre malien, le Général de Division Abdoulaye Maïga, a reçu une délégation de Coly Energy Mali, nouvel acquéreur des activités de TotalEnergies au Mali. Cette rencontre, conduite par René Hounsinou, nouveau président du Conseil d’administration de Coly Energy, visait à présenter officiellement la nouvelle direction et à confirmer la continuité opérationnelle de l’entreprise.
Coly Energy Mali, en partenariat avec Benin Petro SA, étend désormais ses opérations au Mali, au Bénin et en Côte d’Ivoire. Cette expansion stratégique vise à renforcer la présence de l’entreprise dans le secteur énergétique ouest-africain.
Coly Energy Mali se positionne comme un acteur clé dans la distribution de produits pétroliers dans la région.
Cette acquisition s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale de TotalEnergies visant à réévaluer et à optimiser son portefeuille d’actifs. Ces dernières années, le groupe a procédé à plusieurs cessions d’actifs non stratégiques à travers le monde. Par exemple, en 2020, TotalEnergies a vendu ses activités au Libéria et en Sierra Leone à Conex Oil & Gas Holdings Ltd., représentant une valeur totale de plus de 400 millions de dollars US. En 2023, le groupe a également cédé plus de 2 000 stations-service en Europe au Canadien Couche-Tard pour un montant de 3,4 milliards d’euros.
Cependant, le retrait de TotalEnergies du marché malien s’inscrit dans un contexte particulier. Sousle actuel régime, le Mali a mis fin aux avantages fiscaux qui étaient auparavant accordés aux entreprises étrangères. Ces contrats, jugés « léonins » par les autorités, permettaient aux multinationales de ne payer leurs impôts que dans leur pays d’origine, privant l’État malien de revenus fiscaux considérables. Cette décision a poussé TotalEnergies à revoir ses opérations au Mali, menant à leur cession au profit de Coly Energy Mali.
Les détails financiers de la transaction entre TotalEnergies et Coly Energy Mali n’ont pas été rendus publics. Le montant de la cession reste donc confidentiel à ce jour.
Engagement envers les employés et perspectives d’avenir
Un point notable de cette acquisition est l’engagement de Coly Energy Mali à maintenir l’ensemble des 1 109 employés de TotalEnergies au Mali, assurant ainsi une continuité opérationnelle et sociale. Cette démarche a été saluée par le Premier ministre malien, qui y voit une initiative alignée avec les objectifs économiques du pays.
Cette situation marque une étape significative dans le paysage énergétique malien, avec l’arrivée de Coly Energy Mali en tant que nouvel acteur majeur. Les observateurs suivront de près l’évolution de cette entreprise et son impact sur le marché régional.
2025 : Le Mali en quête de renouveau culturel
Lors de son discours à la Nation à la veille du Nouvel an, le Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, a décidé de faire de 2025 « l’année de la Culture ». Une initiative saluée par de nombreux acteurs qui espèrent ainsi faire sortir ce secteur de l’ombre.
Placée sous le signe du « Mali Kura », cette démarche entend renforcer l’unité nationale en valorisant le patrimoine culturel, facteur-clé de cohésion et de résilience face aux crises. C’est ainsi que deux activités-phares, les États généraux de la Culture et la 3ème Journée de la souveraineté retrouvée, ont été organisées. Les autorités voulaient ainsi afficher leur volonté de replacer la culture au cœur de l’identité nationale.
Cependant, pour transformer ce symbole en réalité tangible, des efforts plus audacieux sont nécessaires. Déclarer 2025 « année de la Culture » est un premier pas, mais il doit s’accompagner d’un programme culturel structuré et porté par le ministère de la Culture en étroite collaboration avec les opérateurs et acteurs culturels. Ce programme ne peut se limiter à des manifestations ponctuelles ou à des annonces médiatiques. Il doit intégrer tous les secteurs, du tourisme à l’éducation, en passant par la diplomatie et l’économie.
De plus, la culture doit devenir une priorité transversale dans les politiques publiques. Chaque département ministériel doit incorporer cette ambition dans ses actions quotidiennes. Les dirigeants doivent montrer l’exemple en adoptant un comportement qui reflète les valeurs et traditions qu’ils souhaitent promouvoir. Il s’agira ainsi d’insuffler un véritable renouveau, où la culture ne sera pas une thématique isolée, mais un moteur de transformation sociale et économique.
Si les autorités veulent que cette année soit gravée dans l’histoire, elle devra être portée par des actes forts, qui marqueront l’esprit et le cœur de chaque Malien. Pour le moment, nous n’en sommes pas encore là.
Massiré Diop
Compétitions CAF 2024-2025 : Le piètre bilan des clubs maliens
C’est une campagne africaine à oublier pour le Djoliba AC et le Stade malien de Bamako. Éliminés dès la 5ème et avant-dernière journée, les deux représentants du Mali ont tous terminé à la dernière place de leur groupe, en Ligue des Champions et en Coupe CAF.
Dur apprentissage pour le Djoliba AC en Ligue des Champions. Pour leur toute première participation à la phase finale de cette compétition continentale, les Rouges de Hèrèmakono sont complètement passés à côté du tournoi. 2 matchs nuls, 4 défaites, aucune victoire et aucun but marqué en 6 rencontres, avec 12 buts encaissés. Tel est le bilan statistique du Djoliba AC. Largement battus lors de leur entrée en lice face à l’Espérance de Tunis (4-0), les Champions du Mali en titre ont ensuite enchainé deux matchs nuls (0-0) à domicile face au Pyramyds FC et à Sagrada. Après 2 nouvelles défaites lors des 3ème et 4ème journées, les protégés du coach Mamadou Demba Traoré ont été éliminés. Alors qu’il était attendu pour sauver l’honneur, ne serait-ce qu’en inscrivant 1 but dans la compétition, le Djoliba AC a sombré lors du dernier match, étrillé 6-0 par les Égyptiens de Pyramids FC.
Contrairement au Djoliba AC, le Stade malien de Bamako avait bien débuté sa campagne en Coupe CAF en s’imposant (2-0) devant les Sud-africains de Stellenbosch. Mais les Blancs de Bamako ont déçu lors du reste du parcours. Match nul en déplacement (1-1) face au CD Lunda Sull et défaite (0-1) à domicile contre le même adversaire, pourtant largement à leur portée. La double confrontation contre la RS Berkane a aussi tourné à l’avantage des Marocains et les Sud-africains ont pris leur revanche à domicile lors de la 5ème journée, synonyme d’élimination du Stade Malien. À l’arrivée, 1 victoire, 1 match nul, 4 défaites, 3 buts marqués et 6 encaissés.
Impréparation
Bien qu’elle soit difficile à digérer, la sortie précoce des clubs maliens des coupes interclubs de la CAF n’est pas surprenante et s’explique par certains facteurs, dont le manque de préparation des équipes dû à un démarrage très tardif du Championnat national de 1ère division.
Par ailleurs, la différence de niveau entre les clubs maliens et leurs adversaires à l’échelle continentale est très importante. Le chemin semble encore long pour renouer avec le succès dans les compétitions africaines, à l’instar du sacre du Stade malien en Coupe CAF en 2009.
Mohamed Kenouvi
Assistance humanitaire : Plus de 6 millions de personnes dans le besoin en 2025
Lancé le 21 janvier 2025, le Plan de réponse humanitaire 2025 pour le Mali vise à fournir une assistance d’urgence à 4,7 millions de personnes ciblées sur les 6,4 millions au total dans le besoin. Pour atteindre cet objectif, la communauté humanitaire et le gouvernement du Mali appellent à la mobilisation de 771,3 millions de dollars.
Le plan cible principalement les personnes les plus touchées par les crises humanitaires et ayant des besoins critiques dans des secteurs-clés tels que la protection, l’éducation, la sécurité alimentaire, la santé, la nutrition, le logement et les articles ménagers de base, ainsi que l’eau, l’assainissement et l’hygiène.
Sur les 6,4 millions de personnes identifiées dans le besoin, 54% sont des enfants, 46% des femmes et 15% des personnes vivant avec un handicap. Les pourcentages sont les mêmes pour les 4,7 millions de personnes ciblées.
Objectifs stratégiques
Le Plan de réponse humanitaire 2025 vise deux principaux objectifs stratégiques. Le premier est de sauver et de préserver la vie et la dignité des populations ayant des besoins critiques dans les zones touchées par des chocs, à travers une assistance multisectorielle d’urgence adéquate répondant à leurs besoins vitaux, avec une attention particulière aux personnes âgées, handicapées, enfants, femmes et survivants de VBG.
Le 2ème objectif stratégique est de garantir un accès minimal et équitable aux services sociaux de base aux personnes vulnérables, à travers une assistance multisectorielle adaptée à leurs besoins pour renforcer leurs capacités à prévenir, faire face et se relever des chocs.
Pour l’année 2025, les zones géographiques prioritaires pour les interventions humanitaires restent concentrées dans les régions du Centre et du Nord du pays, où la persistance des conflits continue de fragiliser les conditions de vie des populations et de complexifier les opérations d’assistance.
En 2024, seuls 38% du financement requis dans le cadre du Plan de réponse humanitaire ont été mobilisés. Malgré ce manque de financement et les contraintes d’accès, les partenaires humanitaires ont fourni une aide vitale à 1,8 million de personnes parmi les plus vulnérables, y compris celles vivant dans les zones les plus éloignées.
Khassim Diagne, Coordinateur par intérim de l’action humanitaire au Mali, espère un meilleur taux de financement en 2025. « Il est urgent que l’ensemble de la communauté humanitaire et les donateurs renouvellent leur engagement à répondre aux besoins humanitaires fondamentaux », souligne-t-il.
Mohamed Kenouvi
Bekaye Cissé : « La création de contenus numériques en langues locales reste essentielle pour favoriser l’adoption d’Internet par les Maliens ».
Bekaye CISSE est ingénieur Systèmes, Réseaux et Sécurités Informatique. Il est le président de la Commission Technique ISOC Mali. Il nous donne son regard sur la nouvelle Politique Nationale de Développement de l’Economie Numérique (2025-2029), les conditions de sa mise en œuvre et les acquis et perspectives d’internet au Mali.
Quel est votre regard sur la Politique Nationale de Développement de l’Économie Numérique ?
La mise en place d’une Politique Nationale de Développement de l’Économie Numérique au Mali marque une étape importante dans la transformation numérique du pays. Ce document stratégique vise à positionner le Mali comme un hub technologique en Afrique de l’Ouest et à faire du numérique un levier de croissance économique et de développement social dans un environnement de maîtrise de la souveraineté numérique.
La PNDEN 2025-2029 présente une vision modernisée qui intègre des avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle et la robotique. Elle met l’accent sur l’innovation, la cybersécurité et la connectivité. Cette nouvelle politique a pour objectif de construire une économie numérique inclusive, en phase avec les réalités du Mali, et de favoriser la création d’un environnement propice à l’émergence de start-ups.
Les objectifs ambitieux de la politique sont alignés avec les défis du développement du Mali et les tendances mondiales en matière de digitalisation.
Quels sont les défis à relever pour sa réalisation ?
Pour que le Mali tire parti de la révolution numérique afin de construire une économie numérique forte et inclusive, la nouvelle politique nationale de développement de l’économie numérique doit être ambitieuse et inclusive, en s’attaquant à des défis clés tels que l’investissement dans les infrastructures, l’accès à l’internet haut débit, le développement du capital humain avec des compétences numériques, l’inclusion numérique avec l’accès universel au haut débit, la gouvernance, la cybersécurité, la protection des données ainsi que l’intelligence artificielle et la robotique.
La réussite de cette politique dépendra également d’une collaboration étroite entre tous les acteurs du secteur numérique, y compris le gouvernement, le secteur privé, la société civile et les partenaires au développement
Quels sont les acquis et les perspectives du développement d’Internet au Mali ?
Le développement de l’internet au Mali a connu une croissance significative ces dernières années, apportant de nombreux avantages. Toutefois, il reste des défis à relever pour tirer pleinement parti de ce potentiel.
Ces dernières années, les taux de pénétration d’Internet ont augmenté régulièrement, offrant à un nombre croissant de Maliens un accès à l’information, y compris aux médias et aux services en ligne. Les réseaux sociaux jouent un rôle de plus en plus important dans la vie sociale et politique des Maliens, facilitant la communication et la mobilisation.
Les investissements dans les infrastructures de télécommunications ont permis d’améliorer la couverture du réseau, en particulier dans les zones urbaines.
Le secteur numérique est en plein essor, créant de nouvelles opportunités d’emploi et stimulant la croissance économique.
Pour l’avenir, l’objectif reste d’étendre la couverture Internet à l’ensemble du pays, en particulier dans les zones rurales, afin de réduire la fracture numérique.
Améliorer la qualité des services, en termes de vitesse et de stabilité, pour répondre aux besoins croissants des utilisateurs.
La création de contenus numériques en langues locales reste essentielle pour favoriser l’adoption d’Internet par les Maliens.
Le renforcement de la protection des données personnelles et la lutte contre la cybercriminalité sont des enjeux majeurs pour garantir un développement sûr et durable de l’internet.
Promouvoir l’e-gouvernement pour développer les services administratifs en ligne afin de simplifier les procédures et améliorer l’efficacité de l’administration.
L’accès à une électricité stable et fiable est essentiel au bon fonctionnement des équipements informatiques.
Un cadre réglementaire clair et approprié est nécessaire pour encourager les investissements et promouvoir la concurrence.