Salif Keita : les obsèques de la légende auront lieu ce mercredi 6 septembre

Le footballeur Salif Keita est décédé samedi 2 septembre à l’âge de 76 ans dans une clinique privée à Bamako des suites de maladie. Le gouvernement de la transition a dans un communiqué rendu hommage à celui qui était affectueusement appelé Domingo. « Par cette disparition, le Mali perd un de ses dignes fils qui a fait rayonner le football malien sur la scène nationale, africaine et internationale » peut-on lire dans le communiqué. Les obsèques de Salif Keita auront lieu ce mercredi 6 septembre. Salif Keita a marqué de son empreinte le football, avec un héritage immense. Il commence sa carrière dans les années 1960 avec les Pionniers de Ouolofobougou avant de s’engager avec l’AS Réal de Bamako. Avec un impact immédiat sur le club, Keita rejoint par la suite le Stade malien de Bamako. Avec les Blancs de Bamako, il dispute et perd la finale de la première édition de la ligue des champions de la CAF. Après ses échecs, très convoité, il s’envole vers la France pour signer avec l’AS Saint-Etienne en 1967 à l’âge de 23 ans. Avec les Verts, il a été champion de France à trois reprises (1968, 1969, 1970) et deux fois vainqueur de la coupe de France (1968, 1970) avant de partir à Marseille en 1972. « La Panthère Noire s’en est allée, emportant avec elle un morceau de notre club », a réagi l’ASSE sur X (anciennement Twitter, ndlr), dont Salif Keita demeure le troisième buteur de son histoire. 142 buts en 186 matchs. En 1970, il est devenu le premier lauréat du Ballon d’or africain. Au Mali, Salif Keita avait été sélectionné 13 fois dans l’équipe nationale et a marqué 11 buts. En 1991 et 1992, il avait été désigné ministre délégué auprès du premier ministre chargé de l’initiative privée dans le gouvernement malien de transition. Salif Keita a également été président de la fédération malienne de football de 2005 à 2009. Salif Keita a pris sa retraite de footballeur en 1980 après avoir joué à Valence, au Sporting Portugal et au New England Tea Men aux Etats-Unis.

Aigles : une liste de 25 joueurs pour affronter le Soudan du Sud et la Côte d’Ivoire

Le sélectionneur national Eric Sekou Chelle a dévoilé ce vendredi une liste de 25 joueurs retenus pour disputer le match de la 6ème et dernière journée des éliminatoires de la CAN Côte d’Ivoire 2024 face au Soudan du Sud. Cette rencontre se disputera dans une semaine, le vendredi 8 septembre à Bamako. Une liste sans grande surprise hormis les absences notables d’Amadou Haidara et El Bilal Touré pour cause de blessure. Le trio de gardiens ne change pas avec Djigui Diarra, Ibrahim Mounkoro et Ismael Diawara. En défense, le capitaine Hamari Traoré est présent, dans l’axe Boubacar Kiki Kouyate devrait tenir sa place accompagné de Mamadou Fofana ou de Sikou Niakaté. Au milieu, Yves Bissouma, très impressionnant depuis le début de la saison avec son club de Tottenham fait son retour. Diadié Samassekou, Mohamed Camara, Cheick Doucouré sont présents. En attaque Nene Dorgeles, Ibrahima Koné qui vient de rejoindre Alméria en Espagne, Sekou Koita sont sur la liste. Moussa Djenepo dont le temps de jeu est très famélique avec Southampton est aussi présent. Le rassemblera débutera le lundi 4 septembre. Après le match face au Soudan du Sud, le Mali se déplacera à Abidjan pour affronter la Côte d’Ivoire au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé.

ONU : la Russie bloque une résolution sur le Mali

Témoignant de son soutien à Bamako, la Russie a bloqué mercredi une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui aurait prolongé le mandat d’experts ayant rendu des conclusions accablantes pour la junte malienne et ses  » partenaires de sécurité étrangers « .

Le texte prévoyait de prolonger d’un an le régime de sanctions mis en place en 2017 contre des individus mettant en danger l’accord de paix de 2015, et le mandat du comité d’experts chargés de les surveiller. Elle a recueilli 13 voix en faveur, une abstention (Chine) et une voix contre, celle de la Russie qui dispose d’un droit de veto.

La Russie était d’accord pour prolonger les sanctions, mais seulement pour la dernière fois, et voulait surtout dissoudre le comité d’experts dont elle conteste, avec Bamako, l’objectivité. Sa résolution en ce sens a été rejetée, avec une voix pour, une contre (Japon) et 13 abstentions.

Les sanctions  » ne doivent pas être utilisées comme un moyen d’influence étrangère au Mali, et c’est ce que le comité d’experts faisait « , a justifié l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, estimant que le projet de résolution préparée par la France et les Émirats arabes unis  » n’aurait pas aidé le processus de paix  » mais aurait  » encore plus opposé les parties « . Dans son dernier rapport publié la semaine dernière, le comité d’experts dénonçait des violences contre les femmes perpétrées de façon  » systématique et organisée  » par les forces armées maliennes et leurs  » partenaires de sécurité étrangers « . Le régime de sanctions sur le Mali (gel des avoirs ou interdiction de voyage), qui expire le 31 août, avait été mis en place en 2017 et concernait huit individus, notamment des responsables de groupes signataires de l’accord de paix de 2015 accusés de le mettre en péril.

Magistrature : Mohamed chérif Koné radié

Lors d’une session disciplinaire tenue hier mardi 29 août, le Conseil Supérieur de la Magistrature a tranché en prenant la décision de radier Mohamed Cherif Koné de ses fonctions de magistrat. Le récit avec Soumaïla Fané

C’est une nouvelle goutte dans l’océan de tension qui oppose le magistrat Mohamed Chérif Koné aux autorités de la transition. Le 20 avril, le Ministre de la Justice, Mamadou Kassogué, a a saisi le conseil supérieur de la magistrature pour l’ouverture d’une enquête disciplinaire0 contre des magistrats qui s’adonnent à des sorties médiatiques intempestives contraire à leur statut. Dans le même temps, il a également ordonné au Procureur général près la Cour d’appel de Bamako d’ouvrir une enquête judiciaire contre les magistrats Cheick Chérif Mohamed Koné et Dramane Diarra pour opposition à l’autorité légitime et toutes autres infractions que les enquêtes feront découvrir. Le président de la transition a saisi le Conseil Supérieur de la Magistrature pour prendre des mesures appropriées. Réunie donc en session disciplinaire hier mardi 29 août, l’instance a tranché en prenant la décision de radier Mohamed Cherif Koné de ses fonctions de magistrat, avec droit à la pension. Cette sanction intervient alors que la magistrat a fait valoir ses droits à la retraite pour le 31 décembre prochain. Son avocat Me Kassoum Tapo a dénoncé une forfaiture.

Pour rappel, Mohamed Cherif Koné, en plus de ses fonctions de magistrat, occupait le poste de Président de l’Association Malienne des Procureurs et Poursuivants. Les démêlées de ce magistrat de grade exceptionnel ont débuté lorsque, dans une lettre signée au nom de cette association dont il est le premier responsable, il dénonce le caractère illégal et inique des procédures contre certains anciens ministres du régime IBK. En réaction, par un décret présidentiel du 9 Septembre 2021, Mohamed Cherif Koné est limogé de son poste de 1er Avocat Général près la Cour Suprême, à peine six mois après sa nomination. Ses prises de position régulières à travers de longs communiqués dénonçant certaines actions des autorités de la transition l’ont mené à un bras de fer avec ces dernières. Il s’est aussi présenté comme un des responsables de l’Appel du 20 février qui fait office d’opposition à la transition et qui a notamment essayé de faire barrage au scrutin référendaire. Selon des sources, son collègue Dramane Diarra, est également appelé à comparaître devant cette instance.

 

Accord pour la paix : le gouvernement invite les signataires à revenir à la table des négociations

Dans son communiqué le ministre de la réconciliation, de la paix et de la cohésion sociale chargé de l’accord le colonel Major Ismaël Wagué, affirme que le Mali reste attaché à l’accord pour la paix et la réconciliation ainsi qu’a l’accord de cessez le feu du 23 mai 2014. Ainsi il invite « les frères des mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation à revenir sur la table de négociation en vue de surmonter les défis actuels par la voie du dialogue » peut-on lire dans le document. La coordination des mouvements de l’Azawad accuse des avions de l’armée d’avoir bombardé ces positions à Anefis. L’armée de son côté assure avoir mené une opération contre des terroristes.

Depuis plusieurs mois, les tensions sont au plus haut entre le gouvernement et la CMA. Elles se sont intensifiées avec le début du retrait de la MINUSMA.

L’armée récupère les camps de la mission, alors que la CMA s’oppose à la rétrocession de certaines de ses emprises. Le transfert du camp de Ber a illustré cette tension qui a donné lieu à des combats entre l’armée et les groupes terroristes, mais aussi entre armée et CMA selon un communiqué des responsables de ce groupe.

Par ailleurs lors du conseil de sécurité sur la situation au Mali lundi 28 août, l’ONU a exprimé son inquiétude quant à l’avenir de l’accord et à appeler à une reprise du dialogue. Le Chef de la MINUSMA quant à lui a dénoncé ce qu’il a appelé une paralysie des structures de suivi de l’accord. Des inquiétudes qui risquent de s’étendre alors que la MINUSMA doit encore rétrocédé les camps de Tessalit, Aguelhok et Kidal.

 

MINUSMA : le conseil de sécurité se penche sur le processus de retrait

Le conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni hier lundi pour évoquer la situation au Mali ainsi que le processus de retrait de la MINUSMA. Dans son allocution, le chef de la MINUSMA a tenu a signalé des difficultés constatées dans ce processus de retrait, spécifiquement celui du camp de Ber marqué par une attaque contre les casques bleus qui a fait 4 blessés. « Clôturer une mission bâtie sur une décennie en l’espace de six mois est une entreprise complexe et ambitieuse », a ajouté le chef de la MINUSMA. Concrètement, cela implique le rapatriement de 12.947 personnels en uniforme, la séparation de 1.786 personnels civils, le rapatriement et/ou la relocalisation d’un chargement d’environ 5.500 conteneurs maritimes de matériel des contingents et appartenant à l’ONU et de près de 4.000 véhicules, ainsi que le fermeture et remise de 12 camps et d’une base opérationnelle temporaire aux autorités civiles maliennes.

La 2e phase du processus de retrait du personnel et des bases de la MINUSMA se déroulera jusqu’au 15 décembre 2023 affirme le chef de la MINUSMA. Il se concentrera sur la fermeture de 6 bases (Tessalit, Aguelhok et Kidal, au Nord, Douentza et Mopti, au Centre, et Ansongo à l’Est). Le personnel, les équipements et matériels concernés seront redéployés dans les super camps de Tombouctou, Gao et Bamako, avant d’être rapatriés dans leurs pays respectifs. Une phase qui sera très complexe prévient le chef de la MINUSMA.

Pour sa part, le Mali regrette les incidents intervenus dans le retrait de la MINUSMA de certain camp et tient au respect strict du calendrier établi pour le retrait de la MINUSMA au plus tard le 31 décembre 2023. « Je tiens à rappeler que le Gouvernement du Mali n’envisage pas de prolongation du départ de la Mission » a assuré Issa Konfourou, ambassadeur représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies.

Tombouctou : le blocus sur la ville entraine une augmentation du prix de l’essence

Depuis plusieurs jours, des terroristes ont imposé un blocus sur la région de Tombouctou. Selon des sources dans la région, des hommes armés ont bloqué la route reliant Mopti à Tombouctou, par conséquent aucun camion en provenance d’Algérie, de Mauritanie mais également des villes de Bambara Maoudé, Mopti ou Goundam, n’a pu entrer dans la ville. Le commandant local du Jnim Talha Abou Hind a promis une guerre totale à l’Etat. Ce blocus a entrainé une augmentation du prix de l’essence qui est passé de 700 FCFA le litre et 1000 FCFA. Hier dimanche, un camion transportant du gasoil qui devait ravitailler la ville a été calciné par les terroristes. Depuis que les FAMa ont pris possession du camp de Ber le 13 août à 15 km de la ville, elle est soumise à une pression. L’armée a annoncé samedi 26 août que les terroristes ont visé Tombouctou par un tir d’obus tombé à proximité du marché. Le bilan est de 4 blessés civils évacués à l’hôpital. Selon des sources, une fille a succombé à ses blessures.

Sit-in au CHU Gabriel Touré : vers un durcissement ?

Les travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré ont observé ce 25 août 2023, un sit-in au sein de la structure. Une manifestation destinée à exprimer leur colère face aux retenues sur salaires qu’ils ont observées ces derniers mois. En grève depuis le 31 mai 2023, le personnel conditionne la reprise de toute négociation au paiement de ces sommes manquant à leurs salaires.

Le mouvement de grève en cours au CHU Gabriel Touré depuis le 31 mai 2023 ne faiblit pas. Alors qu’il observe chaque semaine dans le cadre de ce mouvement, des jours de grève, le personnel a organisé ce 25 août un sit-in contre « l’injustice », explique le porte-parole du comité syndical de l’hôpital, Djimé Kanté.

Selon lui, il s’agit de protester contre les agissements de la direction et une « mauvaise application de la loi ». Il estime en effet que lorsque le comité syndical a déposé son préavis de grève, aucune négociation n’a été ouverte par la direction, contrairement à ce que prévoit la loi. Or, la prise en compte des doléances qui étaient adressées aux autorités de l’hôpital et avaient pour but d’améliorer les conditions de travail du personnel, « aurait pu éviter la grève ».

Il demande donc que la loi soit appliquée dans son entièreté et qu’ils soient « sanctionnés », s’il le faut. Dénonçant, en outre un mépris » de la part des responsables de l’hôpital, il réclame aussi l’application effective des autres droits des travailleurs qui restent piétinés.

« Nous sommes déterminés. Nous demandons le reversement des salaires pour entamer une quelconque négociation ». Les salaires ont été réduits de moitié pour certains, et d’autres se sont vus injustement privés de salaires alors qu’ils continuaient à travailler.

Le syndicaliste regrette en outre l’annulation du cadre de concertation qui se tenait le premier mercredi de chaque mois et permettait au personnel et aux responsables d’échanger sur les difficultés de la structure, afin de trouver les solutions idoines.

Niger : deux décrets autorisent les armées du Burkina et du Mali à intervenir «en cas d’agression»

Les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger il y a près d’un mois ont annoncé jeudi 24 août qu’ils autoriseraient les forces armées de leurs voisins du Burkina Faso et du Mali à intervenir sur leur sol «en cas d’agression». Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso et du Mali, Olivia Rouamba et Abdoulaye Diop, étaient en visite jeudi à Niamey où ils ont été reçus par le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani. Ils ont «salué» la signature d’ordonnances «autorisant les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso et du Mali d’intervenir en territoire nigérien en cas d’agression», selon un communiqué lu par Oumarou Ibrahim Sidi, le secrétaire général adjoint du ministère des Affaires étrangères nigérien, à l’issue de la visite. Le général Tiani a signé deux décrets en ce sens. Le Burkina Faso et le Mali ont affiché leur solidarité avec les nouvelles autorités nigériennes, en particulier face à la menace brandie par la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel. Les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont indiqué s’être réunis à Niamey pour discuter du renforcement de leur coopération en matière de sécurité et d’autres questions communes.

Dépôt d’ordures de Lafiabougou : une énième évacuation

Ce n’est pas la première fois que le dépôt de transit des ordures situé à Lafiabougou en commune IV du District de Bamako, communément appelé « Kilimandjaro » est évacué. En ce mois d’août 2023, cette nouvelle évacuation constitue un soulagement pour les habitants et les autorités de la collectivité. Mais la problématique de la gestion des déchets reste entière, parce que cet espace que les habitants souhaitent voir transformé, reste le dépôt de transit de la commune.

Des eaux de puits inutilisables, des odeurs nauséabondes et une route coupée, les désagréments causés par le dépôt d’ordure de Lafiabougou ne sont pas exhaustifs. Des maux que les populations riveraines souhaitent ne plus revivre. Ce dépôt, à l’origine situé à la périphérie, est aujourd’hui en plein centre de ce quartier désormais au cœur de la ville. Difficile donc pour les populations d’envisager une cohabitation avec des déchets qui s’accumulent le long de l’année et à la source de bien de désagréments surtout en période hivernale.

Les populations qui se réjouissent donc de cette évacuation, espèrent que ce sera pour de bon.

« L’évacuation va contribuer à la santé. Mais si on pouvait ne plus jeter les ordures ici, ce serait bien », a annoncé un membre du collectif qui avait milité pour l’évacuation des déchets.

La proximité du cimetière fait de cet endroit particulièrement sensible, un lieu dont on doit prendre soin, ajoute-t-il. Outre les déchets, il reste à curer les caniveaux situés aux abords, parce qu’en cas de pluie, ce sont toutes les maisons riveraines qui sont inondées.

Déplacer le dépôt

L’objectif du collectif est donc d’en finir avec ce dépôt. C’est pourquoi les membres du collectif ont entrepris de faire signer des pétitions et ont engagé des concertations afin que ce dépôt soit transformé. Le collectif s’est même engagé à sensibiliser les habitants afin qu’ils ne déversent plus les ordures, sur l’espace où il s’apprête à planter des arbres.

Si les autorités municipales se réjouissent autant que les populations, elles se disent impuissantes face à la gestion de ces déchets.

« Le dépôt a été évacué, grâce à des partenaires. Même s’il s’agit d’une compétence transférée, l’assainissement est toujours à la charge de l’Etat.  Dans le plan d’urbanisation c’est un dépôt de transit. La mairie n’a pas la compétence pour déclasser », précise le conseiller municipal en charge de la question.  La mairie qui espère que la décision permettra aux populations de ne plus subir les désagréments, souhaite que ce dépôt soit amélioré.

FEMAFOOT : une élection qui divise

L’élection prochaine du Président et du nouveau Bureau exécutif de la fédération malienne de football s’annonce « litigieuse ». Prévue pour le 29 août 2023, sa tenue dans un climat apaisé suscite des interrogations, tant les positions des acteurs sont tranchées d’un camp à un autre. Des prémices qui font craindre une nouvelle crise au sein de l’instance dirigeante du football malien.

« Le présent processus électoral suivra son cours normal et les commissions électorales ont retenu une seule liste. Nous, nous avons le devoir de transmettre cela. Nous attendons donc le 29 août 2023 pour élire un nouveau Comité exécutif qui va diriger le football malien dans le prochain quadriennat ».

Pour le Secrétaire général de la Fédération malienne de football (Femafoot), Ibrahima Traoré, qui a tenu un point de presse le 11 août dernier sur la situation au sein de l’instance dirigeante nationale du football, rien ne saurait empêcher l’effectivité de l’élection au cours de l’Assemblée générale du 29 août 2023

« Les élections sont arrivées à un niveau où elles doivent continuer leur cours normal. La personne qui sera élue sera la personne pour laquelle les gens vont voter. Je peux dire que tous les Maliens bénéficient de la présomption d’innocence avant que la preuve de la culpabilité ne soit établie », a-t-il poursuivi, répondant à une interrogation sur la candidature de la liste du Président sortant, Mamoutou Touré dit Bavieux, lequel a été placé sous mandat de dépôt, dans une affaire en lien avec ses fonctions à l’Assemblée nationale (2013-2019), le 9 août 2023.

Une élection à problèmes

Outre la mise sous mandat de dépôt du candidat Mamoutou Touré dit Bavieux, l’élection d’un nouveau Bureau exécutif de la fédération malienne de football du 29 août prochain a pour particularité de se tenir avec une seule liste validée.

Alors que quatre listes candidates étaient enregistrées au départ, la commission électorale de première instance, après dépouillement, a invalidé par la suite, pour défaut de parrainage, les candidatures de Sékou Diogo Keita, Président du Lafia Club de Bamako et d’Amadou Mahamane Sangho, Président du Conseil national du sport et retenu celles de Mamoutou Touré Bavieux, Président sortant de la Femafoot, et de Salaha Baby, Président de la ligue de football de Tombouctou.

Mais, saisie par le candidat Touré pour invalidation de la candidature du candidat Baby pour « double parrainage » au niveau du club AS Alençon de Koutiala, la commission d’appel des élections de la Femafoot a accepté le recours et invalidé le 5 août 2023 la candidature de la liste de Salaha Baby.

Pour justifier sa décision d’arbitrage sur le double parrainage litigieux, la commission a « établi que la même personne ne saurait être Secrétaire général et Président de la même structure au même moment et qu’il est évident que l’une des qualités revendiquées par M. Issa Coulibaly est dans le cadre de l’usurpation de titre qui ne peut être autre que celui de Président de l’AS Alençon, dont le titulaire est, depuis le 27 février 2022, M. Aliou Mohamed Diarra ».

En effet, selon toujours la commission d’appel des élections de la Femafoot, « il est incontestablement prouvé que M. Aliou Mohamed Diarra, en sa qualité de Président du club AS Alençon de Koutiala, a parrainé le candidat Mamoutou Touré dit Bavieux le 19 juillet 2023 et ce conformément à l’article 43.3 des statuts de la Femafoot. Il est par ailleurs constant que 6 jours après, soit le 25 juillet 2023, M. Issa Coulibaly, Secrétaire général du club Alençon, s’est lui aussi prévalu du titre de Président du club Alençon pour parrainer la candidature de M. Salaha Baby ».

Toutefois, dans une sortie, le 6 août, Issa Coulibaly a confirmé être le « Président et promoteur » de l’AS Alençon et indiqué avoir apporté le parrainage du club, « en conformité avec la décision unanime du Comité directeur », à la candidature de Salaha Baby.

« Bras de fer »

24 h seulement après la notification d’invalidation de sa candidature, Sahala Baby et les membres de sa liste sont montés au créneau pour dénoncer la décision de la commission d’appel, relevant sur plusieurs irrégularités qui, selon eux, ont émaillé ce jugement.

« Nous considérons cette décision comme injustifiée. Pour nous, c’est une diversion. Il n’y a pas un seul article du code électoral, des statuts, ou des règlements généraux qui a été cité à la base. Aucun article ne fonde leur décision. Ils se sont basés sur leurs propres opinions pour prendre la décision », fustige Abba Mahamane, membre de la liste Salaha Baby, qui pointe également du doigt le non-respect du principe de contradiction contenu dans les textes.

« On ne peut pas juger une affaire sans confondre les arguments. Ils ont seulement pris les arguments d’un seul côté pour trancher. Nous ne pouvons pas comprendre que quelqu’un qui se targue d’avoir reçu le parrainage de 21 clubs et 6 ligues, soit 58 voix sur 81, puisse chercher une sortie par la fenêtre. Pour nous, un 2ème mandat se mérite, cela ne se paye pas ni ne s’arrache », poursuit l’un des colistiers de Salaha Baby.

En dépit donc de la décision d’invalidation de la commission d’appel des élections de la Femafoot, le Président de la ligue de Tombouctou et les membres de sa liste ont démarré leur campagne le 13 août 2023, 5 jours après le lancement de celle du Président sortant Mamoutou Bavieux Touré, le 8 août dernier. Si ce dernier axe sa campagne vers la continuité pour la poursuite des chantiers entamés, son principal « challenger » met en avant une rupture et un « espoir renaissant » pour le football malien

Quelle issue ?

Avant la date prévue pour la tenue de l’Assemblée générale ordinaire élective, le 29 août prochain, plusieurs scénarios sont encore envisageables. Selon le journaliste sportif Drissa Niono, sauf avis contraire d’une commission indépendante, plus précisément de la commission d’éthique, pour des questions de moralité, le processus se poursuivra jusqu’au 29 août.

« C’est à cette date qu’au cours des débats entre les membres appelés à voter et avec les émissaires de la CAF et de la FIFA la décision pourrait être prise de tenir ou non l’élection ».

Mais, bien avant d’arriver au 29 août, l’élection pourrait être reportée ou le processus annulé si un courrier de la FIFA ou encore une décision du TAS, qui ont été saisis par une partie, le demandent.

Si le processus se poursuit normalement, selon les textes de la fédération malienne de football, le vote pour l’élection du Président et du Bureau exécutif est obligatoire même s’il n’y a qu’une seule liste de candidature en course. Pour qu’elle passe, elle doit avoir été plébiscitée à la majorité des 50% + 1 voix de l’électorat. Quid de Mamoutou Touré ? Bien qu’en prison, il pourrait toujours, selon des observateurs être réélu, puisque seule une condamnation définitive pourrait le priver de ce droit, selon eux.

« Même s’il y a élection et que la seule liste en cours gagne, il faudra attendre la décision finale du TAS concernant l’invalidation de la candidature de Salaha Baby. Si le TAS valide la décision de la commission d’appel, c’est terminé, mais s’il ne la valide pas, forcément sa décision va s’appliquer et on s’acheminera vers une nouvelle élection », explique Drissa Niono.

La crise qui a longtemps secoué le football malien avant l’élection du bureau présidé par Mamoutou Touré a laissé des séquelles. Pour certains analystes, elle n’a jamais vraiment cessé, même si l’élection de 2019 avait ouvert une nouvelle page et concrétisé un début de normalisation dans la gestion de la fédération du sport-roi.

Aussi craignent-ils une nouvelle crise, dont les conséquences risquent d’être déplorables pour l’avancée du football dans le pays. Toutefois, l’ancien candidat à la présidence de la Femafoot en 2019, Alassane Souleymane, est optimiste.

« Je pense que les acteurs du football sont intelligents et sauront tirer les conséquences de la crise d’avant 2019, avec un Comité de normalisation (CONOR) à la clé. Département des sports, Comité olympique et acteurs du football doivent dès à présent ouvrir l’œil et anticiper », préconise-t-il.

Conseil national des jeunes du Mali : les autorités décident de fermer les bureaux

Déjà plongée dans la crise, le Conseil national des jeunes du Mali (CNJ) doit désormais se résoudre à une suspension de ses activités. Ce 17 août 2023, dans un communiqué, la Direction nationale de la jeunesse (DNJ) a annoncé la fermeture des bureaux de la faîtière des jeunes. Alors que le président du bureau s’indigne contre la décision, plusieurs autres membres se félicitent de cette fermeture, révélant au passage les grandes dissentions qui subsistent au sein de l’organisation censée regrouper les jeunes.

Evoquant tour à tour la diversité des organisations et fédérations de jeunesse et la nécessité de coordonner leurs actions, la non application des résolutions de la conférence nationale extraordinaire unitaire du CNJ, tenue à Bougouni le 1er mai 2021 ou encore les dysfonctionnements dans la collaboration entre le CNJ et la Direction nationale de la jeunesse, celle-ci a donc décidé de la fermeture du siège de la structure.

Une décision bien accueillie par plusieurs membres du comité exécutif du CNJ. Dans un communiqué signé le 20 août, ils justifient la décision de la Direction nationale de la jeunesse et dénonce notamment « une gestion financière calamiteuse » et « l’échec de l’unification de la jeunesse ». Ces membres du comité exécutif réaffirment aussi leur volonté de travailler avec la Direction de la jeunesse afin d’aboutir à l’instauration d’une autre instance représentative des jeunes.

De son côté, dans un communiqué signé le 19 août 2023, le président du CNJ déplore la décision de fermeture et s’insurge contre le non-respect de la convention de partenariat avec la DNJ. Le communiqué précise que cette fermeture intervient au lendemain de la mise en place par le CNJ de la commission pour le renouvellement des instances et l’organisation du 7ème congrès de l’organisation.

Le communiqué qui dit prendre acte de la décision, assure que les dispositions sont en train d’être prises pour y faire face.

En attendant les jeunes continuent de parler de plusieurs voix et le CNJ, censé fédérer les énergies pour impulser les actions de la jeunesse, sombre un peu plus dans la division.

Bandiagara : les attaques meurtrières se multiplient

A Bandiagara, les jours se suivent et se ressemblent. Depuis le début de l’hivernage, les populations font face à une série de violence meurtrière. Ce 18 août 2023, c’est le village de Yarou qui a subi une attaque par des hommes armés, ayant fait 22 morts, suivi le 20 août 2023 d’une autre dans le village d’Idiely, ayant fait 1 mort. Face à la situation, la société civile exprime sa préoccupation et sollicite un changement de stratégie.

Les assassinats ou attaques ciblées contre des villages qui se vident de leurs habitants, les vols de bétail sont devenus le lot quotidien des habitants de Bandiagara. Les communes alentour de la région sont devenues les cibles d’attaques récurrentes suscitant la colère des populations. Le 9 août 2023, les forces vives de la région avaient organisé une marche et annoncé une journée ville morte.

Depuis le 5 aout 2023 où l’attaque de Bodio avait fait 15 morts, celle de Gari le 7 août 12 morts, un attentat à la bombe à Dianwéli qui a causé 5 morts et l’attaque à Yarou le 18 août où 22 personnes ont été tuées et des bétails emportés, le climat d’insécurité s’accroît et inquiète les populations.

Alors que les attentes étaient grandes en termes de changement dans la situation sécuritaire, « les résultats sont en deçà de ceux espérés », déplore le président des organisations de jeunes de la région, Adama Djongo. Il appelle donc les autorités à un « changement de stratégie », afin d’associer les populations pleinement à la prise en charge de leur sécurité.  Conscient que l’Armée ne peut atteindre l’intégralité du territoire en même temps, il invite les autorités à mettre à profit l’expérience des groupes d’auto défense, pour contribuer à la sécurisation de leur terroir.

Une population traumatisée qui demande à l’Etat de prendre des mesures urgentes afin de les « rassurer », témoigne un habitant. En attendant et par crainte de représailles, plusieurs habitants des localités visées fuient en direction de la région.

Clôture de la session extraordinaire du CNT : trois nouveaux projets de lois adoptés

Lors de sa session extraordinaire ouverte ce 7 août 2023, le Conseil National de Transition (CNT), a adopté une dizaine de projets de loi. Les trois derniers adoptés ce 17 août sont relatifs à la loi de Finances rectificative du Budget 2023, le code des impôts et la loi portant Livre des procédures fiscales.

C’est à un exercice habituel que se sont livrés les membres du CNT et le ministre des Finances, porteur des trois textes présentés, qui a expliqué qu’en cours d’exercice   les évènements peuvent amener le ministre à faire des propositions pour modification. Lesdits textes ont tous été adoptés, respectivement à 131, 134 et 134 voix pour, contre 0 voix et 0 abstention.

L’exécution budgétaire a révélé en gros une augmentation des recettes de 105 milliards FCFA et compte tenu de l’évolution de l’environnement économique et sécuritaire des transferts budgétaires ont eu lieu et avec cette augmentation des recettes qui passent de 2 199 milliards FCFA à 2 304 milliards FCFA, a expliqué le ministre de l’Economie et des finances, Alousséni Sanou. Les dépenses ont donc été orientées. Il y a ainsi eu un renforcement d’appui au secteur de la défense de 118 milliards FCFA, un renforcement au secteur énergie de 15 milliards FCFA, au niveau des bourses scolaires, 6 milliards FCFA, un impact d’environ 15 milliards FCFA suite aux modifications de la grille et 19 milliards FCFA prévus pour faire face aux défis humanitaires liés entre autres au départ de la MINUSMA.

Ce qui permet une réduction du déficit budgétaire de 5% à 4,9%, soit une baisse de 6 milliards FCFA. Le ministre a également souligné le respect des critères de convergence.

Blanchiment et lutte contre le financement du terrorisme

Concernant les 2 autres textes relatifs au code des impôts et le Livre des procédures fiscales, 2 aspects sont à retenir. L’un est relatif à l’introduction dans les textes nationaux de la directive n°1 -2020 CM UEMOA.  En 2006, l’organisation avait adopté une directive qui instruisait que toutes les provisions pour risques dans les livres des banques au profit des clients en impayés sont déductibles des impôts. Une directive reprise en 2020 et dont la transposition dans les textes nationaux vient d’être faite.

Avec ce texte, plus besoin de justifier de l’irrécouvrabilité d’un impayé, pour que cela soit déductible des impôts. Cela permet aux banques de renforcer leurs fonds propres à partir du résultat, ce qui permettra d’avoir plus de possibilité de financement de l’économie.

Le deuxième texte concerne l’introduction des bénéficiaires effectifs dans l’arsenal juridique. Avec la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, il est nécessaire de savoir qui sont les bénéficiaires effectifs de ces financements. Et pouvoir ainsi lutter contre le blanchiment de capitaux, l’évasion fiscale.

La fin de la session a enregistré une communication relative à la nomination de 4 nouveaux membres du CNT et aux adieux émus de l’artiste international Salif Keïta, désormais conseiller spécial du Président de la Transition, à ses collègues du CNT.

Accès des personnes vulnérables à la justice : CapDH lance un projet 

Le Centre d’assistance et de promotion des droits humains (CapDH) avec l’appui financier d’ONU Femmes a procédé jeudi 10 août à Bamako au lancement de la 2ème phase du projet « Legal Assistance for Women (LAW II).

Avec pour objectif général d’améliorer l’accès des communautés en particulier les personnes vulnérables (femmes filles handicapées) à la justice au Mali, cette 2ème phase du projet « Legal Assistance for Women – LAW II » couvrira les cercles de Nara, Diéma, Nioro, Yélimané, Koutiala, Yorosso et s’étendra sur 18 mois. Elle a débuté le 1er juillet 2023 et prendra fin le 30 novembre 2024.

Pour y parvenir, plusieurs activités sont menées à l’instar des ateliers de formation des acteurs de la société civile, du renforcement de capacités des magistrats et des parajuristes, des séances d’information, d’éducation et de communication sur les droits humains, les Violences basées sur le genre (VBG) et l’accès à la justice.

Le projet apportera également des appuis aux parajuristes dans l’identification des victimes, l’aide juridique et le rapportage ainsi qu’une assistance judiciaire aux victimes de VBG tout en réalisant et diffusant des messages radiophoniques sur les droits humains, les VBG et l’accès à la justice.

Parmi les groupes cibles du projet « Legal Assistance for Women – LAW II », dont le budget total est de 132.634.500 FCFA, 180 membres de la société civile et acteurs de la chaîne pénale dont 50% de femmes et 70% de jeunes, 2400 personnes qui seront sensibilisés, 630 autres personnes bénéficieront de l’aide juridique et 60 justiciables, d’assistance judiciaire.

La cérémonie de lancement qui a été marquée par des prestations artistiques et un sketch émouvant de sensibilisation sur les VBG réalisé par le groupe de la comédienne Alima Togola, s’est déroulée dans une atmosphère conviviale, en présence de quelques personnalités.

« Suite à la crise multidimensionnelle qui sévit au Mali depuis une décennie, la situation sécuritaire reste fragile et de nombreuses localités sont devenues un terreau fertile pour les violations et abus des droits de l’homme dont les couches vulnérables et défavorisées sont particulièrement exposées. C’est en ce moment et à ces endroits qu’il faut redoubler d’efforts pour venir en aide aux victimes d’abus et de violations des droits humains », a souligné Negueting Diarra, directeur exécutif de CapDH.

CapDH est une association de droit malien et apolitique créée à Bamako en mars 2008.   Avec pour mission de promouvoir au Mali les droits humains, la culture de la paix et de la citoyenneté et aider les victimes à défendre et à jouir de leurs droits, elle intervient dans 3 axes stratégiques que sont la promotion et défense des droits humains, l’éducation à la culture de la paix et de la citoyenneté et l’assistance aux victimes de violation des droits humains et aux personnes vulnérables.

 

 

 

 

Insécurité : Regain de tension au Centre et au Nord

Les régions du Centre et du Nord du Mali font face depuis quelques semaines à une multiplication d’attaques de groupes armés terroristes (GAT), non seulement contre les emprises des Forces armées maliennes (FAMa) mais également, et de plus en plus, contre des villages civils.  Un regain de violences qui inquiète au moment où la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) se retire du pays.

État d’alerte dans la région de Bandiagara, dans le centre du Mali. Après « l’attaque terroriste lâche et barbare » du village de Bodio, dans la commune rurale de Doucoumbo, ayant fait 17 morts et 2 blessés le 5 août 2023, 2 chasseurs ont trouvé la mort le jour suivant, après avoir heurté un engin explosif improvisé (EEI) entre le village de Bodio et Anakanda.

Le 7 août, le village de Gani, dans la commune de Bara Sara, a été attaqué à son tour et incendié. Bilan : 5 morts et plusieurs blessés.

« Forcer l’allégeance »

Pour Adama Diongo, Porte-parole du Collectif des associations des jeunes du Pays dogon, cette situation dans la région s’expliquerait en partie par la période de l’hivernage. « Les terroristes sont dans la logique de faire en sorte que le début de l’hivernage soit saboté, pour perturber la campagne agricole. Leur objectif principal est d’affamer la population pour qu’elle se voit obligée de signer des accords d’allégeance avec eux », expliquait-il dans notre parution du 14 juillet dernier.

Face à la persistance des attaques terroristes, occasionnant, outre des pertes en vies humaines, des maisons incendiées, des animaux emportés et un nombre croissant de déplacés dans les grandes agglomérations de la région, les forces vives de Bandiagara ont organisé une marche dans la foulée, le 9 août, pour « dénoncer une fois de plus le silence total de nos plus hautes autorités ».

Tensions vives

À l’instar de celle de Bandiagara, les régions de Mopti et de San font aussi face à des attaques similaires de groupes armés terroristes depuis le mois de juin. En outre,  dans la région de Tombouctou, les tensions se sont exacerbées depuis le 10 août et le début de la remise du camp de la Minusma de la localité de Ber à l’armée malienne.

Les affrontements qui s’en sont suivis, d’une part entre les Forces armées maliennes et les groupes armés terroristes et d’autre part avec les combattants de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ont entraîné également des déplacements de populations de la zone, même si le contexte diffère de celui de l’insécurité globale, en hausse dans le Centre et dans le Nord.

La CMA, qui considère la zone comme étant sous son contrôle, estime que l’État, à travers l’armée, viole l’Accord pour la paix et la réconciliation en s’accaparant de l’ancienne emprise de la Minusma dans la région.

« Depuis l’annonce de la décision du départ des forces internationales, certains mouvements armés avaient manifesté leur inquiétude par rapport à l’après Minusma. Il est important de rappeler que ces forces jouaient un rôle politique important en matière du respect du cessez-le feu et de respect des engagements. Depuis la signature de l’Accord, il n’y a pas eu de belligérance entre les Fama et les groupes signataires », souligne Ibrahima Harane Diallo, chercheur à l’Observatoire sur la prévention et la gestion des crises au Sahel.

Avant de prendre possession du camp de Ber, le 13 août, l’armée a fait face à de nombreux incidents ayant entravé le mouvement de ses unités. Un communiqué de l’État-major daté du même jour a fait état d’un bilan de 6 morts et de 4 blessés dans les rangs des Fama et de 24 terroristes neutralisés.

Quelques jours plus tôt, dans plusieurs messages audio diffusés sur WhatsApp le 8 août, Talha Abou Hind, Émir du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans, appelait ses hommes à stopper l’arrivée des camions en provenance d’Algérie et de Mauritanie dans la ville de Tombouctou.

Oignon : hausse exceptionnelle du prix

Le prix de l’oignon connaît une hausse exceptionnelle cette année au Mali. Une hausse qui s’explique non seulement par l’insuffisance de la production nationale en cette période mais aussi par la rareté des variétés exportées. Difficile de prédire la fin de cette cherté, alors que le légume, très prisé, est principalement cultivé en contre-saison entre novembre et mars.

Cédé entre 800 et 900 francs CFA, le kilogramme d’oignon est revendu 1 000 francs. Du jamais vu, selon certains acteurs. Estimée à plus de 8 00 000 tonnes en 2021, la production locale fait du Mali l’un des plus grands producteurs de la sous-région. Mais, comme elle se conserve assez mal, elle est complétée par des oignons  importés, qui peuvent être stockés plus longtemps.

La hausse de cette année, qui est aussi constatée en Mauritanie, semble s’expliquer par la rareté de la production marocaine sur les marchés. En effet, les autorités de ce pays ont décidé de limiter l’exportation pour faire face à la demande nationale, vu les conditions peu favorables qui ont caractérisé la saison, notamment une sècheresse.

Transport aérien : qui pour remplacer Air France ?

Le 7 août 2023, le transporteur aérien Air France a annoncé la suspension de ses vols vers le Mali et le Burkina Faso jusqu’au 11 août 2023. Une décision justifiée par la fermeture des frontières du Niger suite au coup d’État du 26 juillet 2023 dans ce pays. Annonçant la prolongation de cette suspension jusqu’au 18 août, la compagnie s’est vue annuler son autorisation de vols vers Bamako.

En effet, après ces décisions de suspension, les autorités maliennes ont répliqué en annulant l’autorisation d’exploitation de la compagnie aérienne, qui effectue 7 vols hebdomadaires vers la capitale malienne. Cette suspension, qualifiée « de manquement notoire, au regard des termes de l’autorisation d’exploitation », a entraîné « des désagréments aux passagers », expliquent-elles. Le « manquement » a donc entraîné l’annulation de l’autorisation d’exploitation pour la saison été d’Air France.

La fermeture de l’espace aérien nigérien obligeait déjà les compagnies à un détour important. Outre cette situation, les crises géopolitiques dans d’autres pays, comme le Soudan ou la Libye, faisaient faire des détours de jusqu’à 1 000 km.

Nouvelles opportunités ?

Les autorités maliennes, qui accusent Air France de n’avoir pas averti de cette décision de suspension dans les délais convenus, annoncent que la compagnie pourrait voir son créneau accordé à une autre et lui demandent donc de soumettre une nouvelle demande avant la fin de l’annulation pour couvrir le reste de la saison. Cette situation pourrait profiter à d’autres compagnies qui desservent les destinations Paris et Bamako. Elles pourraient augmenter leurs fréquences en cette saison où la demande est forte. Il s’agit de la compagnie française Corsair, qui continue de desservir Bamako, et de Turkish Airlines, de Royal Air Maroc ou d’Air Sénégal, entre autres.

La suspension des vols d’Air France a suscité la colère et l’inquiétude chez des dizaines de voyageurs, qui se sont retrouvés au siège de la compagnie le 10 août 2023. Des familles vivant de part et d’autre et des voyageurs occasionnels ont exprimé leur désarroi face à cette situation.

Elle intervient également dans un contexte déjà tendu entre Bamako et Paris. En effet, Paris a annoncé le 7 août la suspension de la délivrance de visas aux ressortissants maliens désireux de se rendre en France. Une décision à laquelle les autorités maliennes ont répondu, au nom du principe de réciprocité, en suspendant en retour la délivrance de visas vers le Mali aux Français.

Séko Boiré : la saison 2 en tournage bientôt

Le lancement des activités de production de la saison 2 de la célèbre série télévisuelle Séko Boiré a eu lieu ce 28 juillet 2023. Axée sur la paix, la cohésion et le vivre ensemble, l’avant-première est prévue pour le 20 janvier 2024.

Séko Boiré est un projet qui veut participer à une culture de quiétude et de tolérance entre les populations, explique Kora Films, à l’initiative de cette deuxième saison, dans un contexte de préparation des élections pour conduire le Mali sur la voix de la stabilité institutionnelle.

La saison 2 sera une suite logique de la première et verra le personnage principal, Séko Boiré, originaire d’un petit village malien, qui se retrouve par accident dans la capitale, apprendre très vite à déjouer les pièges de la grande ville. Brillamment interprété par Habib Dembélé alias Guimba National, Séko doit retourner dans son village pour prendre part à la préparation des élections, après des années à Bamako et en tant que témoin privilégié des différents soubresauts que le pays a connus. Le projet de Kora Films et de Famoc s’inscrit résolument dans la dynamique du changement positif. Il confirme la volonté de ses porteurs de faire de la culture un formidable outil de promotion du vivre ensemble. Un idéal bien ancré dans nos valeurs et nos croyances mais sérieusement mis à mal par des difficultés dont la solution réside dans la cohésion.

Prise de conscience

Bien qu’ayant initié et écrit les premiers scenarios, Guimba se réjouit que Kora Films et Cheick Oumar Sissoko, « l’un des plus grands réalisateurs africains », écrivent et réalisent Séko 2 qui « a de la chance ». « Je suis un acteur content que Séko ait pu avoir la possibilité de la continuité ». Le tournage commence mi-octobre et devrait durer environ un mois. En plus de ce monument de la scène malienne, Kora Films a fait appel à une nouvelle génération représentée, entre autres, par Alima Togola, Viviane Sidibé ou Ramata Traoré.

Vivant à Paris depuis plusieurs années déjà, Habib Dembélé travaille actuellement sur deux projets. « J’appartiens à la compagnie Mia. Nous sommes en train de préparer une création qui va se jouer dans l’espace appartenant à la compagnie », précise Guimba National. La seconde production porte sur la vie de Salvador Allende. Les répétitions s’étendront tout le reste du mois d’août et une partie de septembre dans un théâtre d’Ivry. La création sera jouée en première le 11 septembre, date d’anniversaire de la disparition de cet ancien Président du Chili.

Ber : les FAMa prennent possession du camp après plusieurs incidents

Dans le cadre du processus de rétrocession des emprises de la MINUSMA, les FAMa ont annoncé hier dimanche avoir pris possession du camp de BER. Le mouvement des unités a été émaillé de plusieurs incidents précise le communiqué.

En effet, Sur le chemin menant à Ber pour récupérer le camp, les Fama ont indiqué avoir riposté à une tentative d’incursion dans leur dispositif et à des tirs de harcèlement le vendredi 11 août 2023 par les groupes armés terroristes. Samedi le bilan de cet affrontement faisait état de 6 morts et 4 blessés côté Fama, et les GAT ont abandonné 24 corps, 18 AK-47 et 12 motos d’après des chiffres avancés dans le communiqué.

Toujours selon le communiqué de l’Etat Major général des armées, des tirs sporadiques ont visé dimanche encore les soldats qui progressaient vers Ber avec la destruction par le Famas de 4 Engins explosifs improvisés.

Ber est une localité de la région de Tombouctou. Dimanche la MINUSMA avait annoncé sur son compte X anciennement Twitter, avoir anticipé son retrait du camp de Ber en raison de la dégradation de la sécurité dans la zone et des risques élevés que cela fait peser sur nos Casques Bleus.  Dans un autre post, la Mission a indiqué que son convoi qui s’est retiré de Ber a été attaquée à 2 reprises, blessant 3 casques bleus qui ont été évacués vers Tombouctou.  Le camp de Ber était occupé par des Casques bleus burkinabè. Il est source de tension entre les FAMa et la coordination des mouvements de l’Azawad, groupe armé signataire de l’accord pour la paix. Ses différents responsables ont multiplié les publications le week-end sur leur compte officiel. Le porte-parole de la CMA Almou Ag Mohamed a assuré le 12 août qu’occuper les emprises de la MINUSMA situées dans les zones sous contrôle de la CMA est une violation des arrangements sécuritaires et du cessez-le-feu du 23 mai 2014. La CMA n’a pas encore fait de déclaration après que les FAMa ont pris possession du camp. L’armée quant à elle n’a pas fait mention d’incidents avec la CMA dans ses différents communiqués.

Bandiagara : face à la recrudescence des attaques, le ras-le-bol de la population

Bodio, un village situé dans la commune rurale de Doucombo, cercle de Bandiagara, a été la victime d’une attaque terroriste le 5 août 2023. Bilan : 15 tués, 2 blessés, des dégâts matériels importants et une population traumatisée qui fuit la localité. Une énième attaque qui suscite la colère dans le Pays dogon. Pour manifester leur mécontentement, les « Forces vives » de la zone ont organisé une marche et décrété une journée Ville morte le 9 août 2023 à Badiangara. Ces attaques, devenues récurrentes, sont le symbole d’une insécurité qui gangrène le Pays dogon et au-delà et nécessite une analyse approfondie pour des solutions pérennes.

Le lendemain de l’attaque, entre Bodio et une localité voisine, un tricycle transportant deux chasseurs explose sur un engin explosif, causant la mort de ses deux occupants. Pour exprimer leur désarroi, « toutes les forces vives du Pays dogon, jeunes, femmes, commerçants, chefs de village et élus locaux, ont manifesté pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur l’insécurité grandissante ». À l’issue de la marche, qui a dégénéré suite aux échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre, faisant des blessés, un mémorandum a été remis aux autorités. 

Ce regain de violence était prévisible, selon Adama Djongo, Président du Collectif des associations de jeunes du Pays dogon. À l’approche de chaque hivernage, il s’agit d’un moyen pour les « terroristes de maintenir les populations dans la famine en les empêchant de cultiver ». Malgré les différentes alertes, M. Djongo déplore l’insuffisance des actions et demande à l’État « de mobiliser tous ses moyens pour sécuriser les populations ». Les Forces vives ont donc remis dans ce cadre un mémorandum aux autorités. Elles ne veulent plus se contenter des « décomptes macabres », promettant de se faire entendre si rien n’est fait. La population a décidé mercredi 9 août d’une journée ville morte. Une manifestation a également été organisée. Pacifique au début, elle a par la suite dégénéré. Les forces de l’ordre ont effectué des tirs de sommation selon des témoins faisant 11 blessés dont quatre parmi les forces de l’ordre et sept parmi les manifestants dont un grave. Ce dernier a succombé à ses blessures dans la soirée du 10 août. Les forces vives de la région de Bandiagara ont donc décidé de poursuivre la journée ville morte jusqu’à nouvel ordre. Une mesure qui touche tous les secteurs d’activité hormis les services de santé ; l’EDM ; la SOMAGEP et le transport terrestre et aérien.

Les limites du tout sécuritaire

L’absence des autorités dans les localités reculées et la perte des moyens des milices d’autodéfense, qui assuraient leur propre sécurité, constituent pour certains observateurs les causes de cette insécurité persistante. Il faut donc que l’État analyse cette question sécuritaire complexe en redéfinissant « les paradigmes du conflit malien ».

C’est donc une politique à mettre en place et un processus à entretenir. Il faut que l’État soutienne d’abord un plan d’urgence aux populations, nombreuses à se déplacer, et se focalise « sur le dialogue entre les communautés ». Mais les solutions au conflit malien ne peuvent être que communes avec celles du Sahel, indiquent les mêmes analystes. Ces pays doivent se mettre en synergie et « harmoniser leurs stratégies ».

Seidik Abba : « en dépit des réticences, la CEDEAO pourrait engager une confrontation »

Journaliste, chercheur et auteur spécialiste du Sahel, Seidik Abba répond à nos questions sur la situation au Niger.

Alors que l’ultimatum de la CEDEAO a expiré et que la voie diplomatique est à la peine, croyez-vous possible une intervention militaire au Niger ?

Comme l’ont indiqué le Président en exercice de la CEDEAO, Bola Tinibu, et la Commission de la CEDEAO elle-même, tout porte à croire qu’une intervention militaire n’est pas à exclure. Pour l’instant, l’option diplomatique et la solution politique n’ont pas prospéré et la junte au pouvoir au Niger est restée sourde aux différents appels pour rétablir lePprésident Mohamed Bazoum. À mon avis, elle ne le fera pas. Pour la CEDEAO, le Niger est le coup d’État de trop, et si elle laisse faire elle craint que la contagion régionale, qui était présentée comme une possibilité, ne devienne une réalité. Avec tous ces éléments, on ne peut que sérieusement envisager une confrontation militaire, même si elle présente aujourd’hui beaucoup de risques. En dépit des réticences exprimées ici et là, la CEDEAO pourrait l’engager. Le deuxième sommet à Abuja (10 août) pourrait consacrer l’urgence. Certains pays sont déterminés à ce que l’ordre constitutionnel soit rétabli au Niger, y compris par la force.

Le Mali et le Burkina Faso menacent d’entrer en guerre en cas d’intervention au Niger. Comment interpréter cette position ?

Cette annonce ne me surprend pas. Il y a un front du refus de la CEDEAO et de ses ingérences qui se forme. À mon avis, le fait d’annoncer la possibilité d’engager des hommes pour soutenir les autorités au Niger relève plus du registre de la rhétorique et du positionnement que de la réalité elle-même. Les armées du Burkina Faso et du Mali ont d’autres urgences, comme on le constate avec les récentes attaques, que de s’engager contre la CEDEAO au profit du Niger. Si elles le faisaient, ce serait une occasion pour les groupes terroristes d’en profiter. C’est pour cela que considère que c’est une rhétorique.

Concrètement, les deux pays peuvent-ils se le permettre ?

Ni le Mali, ni le Burkina Faso n’ont les moyens de s’engager dans une guerre autre que contre le terrorisme. S’ils le faisaient, leur présence serait symbolique. Je ne les vois pas mobiliser des bataillons entiers alors qu’ils ont des difficultés à contrôler leurs territoires. La frontière entre le Mali et le Niger n’est occupée que par les terroristes, ils sont libres d’aller et venir entre les deux pays. C’est la même situation avec le Burkina Faso, qui n’a ni la volonté, ni l’effectif, ni les moyens pour mener une autre lutte que celle contre le terrorisme.

Suspension de visas : le Mali applique la réciprocité à la France

Nouvel épisode de tension entre la France et le Mali. La France a suspendu en début de semaine la délivrance de ses visas après avoir placé le 7 août tout le Mali, y compris Bamako, en zone rouge, « formellement déconseillée » aux voyageurs, au risque d’enlèvement et d’insécurité de manière générale. Capago qui est le centre de dépôt de visa est par ailleurs fermé. Selon une source diplomatique française, tout rendez-vous fixé après le 3 août ne sera pas honoré et les personnes seront remboursées. Hier mercredi dans la soirée, le ministère des Affaires étrangères a décidé d’appliquer la réciprocité. Il a donc décidé de suspendre à son tour la délivrance de visas, jusqu’à nouvel ordre, par les services diplomatiques et consulaires du Mali en France.

D’une source diplomatique, les services consulaires français à Bamako ont traité en 2022, 22 000 demandes de visa et donné 12 000 réponses positives. Par ailleurs, environ 7 000 Français vivent au Mali dont 5 500 Franco-Maliens.

Pour rappel, les relations entre le Mali et la France se sont fortement détériorées depuis mai 2021 et la prise de pouvoir du Colonel Assimi Goita. En 2022, l’ambassadeur de France a été expulsé, les médias français RFI et France24 suspendus, Barkhane et Takuba poussés vers la sortie. Il faut également noter l’arrêt des activités des ONG fonctionnant sur financement français. La France de son côté a retiré plusieurs de ses coopérants et arrêté des projets de développement.

Dans le Sahel, au-delà du Mali, la tension entre la France et ses anciennes colonies ne cesse de s’accentuer et touche aujourd’hui le Burkina Faso et le Niger, tous actuellement dirigés par des gouvernements de transition. Sur le site internet de Capago, prestataire traitant les demandes de visa de France, où cette suspension de visa a été émise, Paris a également suspendu la délivrance de visas par ses services au Burkina. Air France a de son côté suspendu ses vols vers le Mali et le Burkina Faso jusqu’au 11 août inclus.

Démographie : le Mali compte plus de 22 millions d’habitants

Le ministre de l’Economie et des Finances a informé le Conseil des Ministres du 9 août 2023, des résultats du 5e recensement général de la population et de l’Habitat du Mali. Il ressort que la population résidente permanente sur le territoire malien est estimée à 22.395.485 habitants, selon les résultats globaux définitifs du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2022). Il ressort de ce dernier recensement que la démographie actuelle du Mali révèle une population jeune, dont, 47,2% de jeunes de moins de 15 ans ;   49,9% de personnes âgées de 15 à 64 ans ; l’âge moyen de la population est de 21,4 ans et le taux de croissance annuel de la population ressort à 3,3%.

Quant au poids démographique de chaque région dans la population totale, il varie entre 0,5 % pour la région de Taoudéni et 16,5 % pour le District de Bamako.  La capitale, à elle seule, concentre 36% de la population urbaine, suivie de la ville de Sikasso qui concentre 4,7% de la population urbaine.

Par ailleurs, l’analyse dynamique de la population révèle un taux de croissance moyen annuel de 1,9% au Mali entre 1998 et 2021. Au regard des taux observés entre 1975 et 1988 (2,9%) et entre 1988 et 1998 (2,3%), on note que le rythme de croissance de la population malienne est en constante baisse, selon les différents recensements.

Pour ce qui est de sa répartition au Mali, la population est composée en majorité d’hommes, avec un taux de 50, 3% contre 49,7% pour les femmes. L’espérance de vie moyenne à la naissance des deux sexes au Mali est de 52,6 ans. C’est en dessous de l’espérance de vie moyenne dans le monde, qui est d’environ 71 ans (selon la Division de la population du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies).

Lutte contre la corruption : Issiaka Sidibé et plusieurs ex-collaborateurs placés sous mandat de dépôt

Issiaka Sidibé, président de l’assemblée nationale de 2013 à 2020 et plusieurs de ses proches collaborateurs de l’époque ont été placés sous mandat de dépôt mercredi 9 août par le pôle économique et financier de Bamako. En plus de Sidibé, Mamoutou Touré dit Bavieux actuel président de la fédération malienne de football et candidat à un nouveau mandat a également été écroué. Il a été directeur administratif et financier à l’assemblée jusqu’à son élection à la tête de la FEMAFOOT en août 2019. En outre de ces deux personnalités, trois autres personnes ont été placés sous mandat de dépôt et conduit à la maison centrale d’arrêt de Bamako. Il s’agit de Anfa Kalifa ex-contrôleur financier à l’Assemblée nationale, Demba Traoré qui y était comptable et de Modibo Sidibé, secrétaire général à l’assemblée nationale qui occupe la même fonction au sein du conseil national de transition subissent. Ils sont tous poursuivis pour les mêmes causes, atteintes aux biens publics sur un fond s’élevant à 17 milliards de Fcfa dont 7 milliards d’indemnités irrégulières et 10 milliards non justifiés.  Un autre nom est cité dans l’affaire. Mamadou Diarrassouba membre du CNT et ancien 1er questeur de l’assemblée nationale. Bénéficiant d’une immunité parlementaire, la justice aurait selon plusieurs informations requis la levée de cette immunité. Mais, elle n’est pas encore effective. Le ministre de la Justice Mamadou Kassogué avait promis le 20 juillet dernier que le procureur du pôle économique s’exprimerait bientôt sur le dossier.

Transition : vers un réaménagement du chronogramme

Un décalage dans l’organisation des différentes élections prévues pour la fin de la Transition était déjà pressenti depuis le report du référendum de mars à juin 2023. Alors que trois scrutins restent encore à tenir d’ici la fin de la période transitoire, en mars 2024, selon le chronogramme en vigueur adopté en juin 2022, le spectre d’une nouvelle prolongation plane de nouveau.

Depuis la proclamation des résultats définitifs du scrutin référendaire du 18 juin 2023, suivie dans la foulée de la promulgation de la nouvelle Constitution par le Président de la Transition, le gouvernement était attendu pour la suite du processus électoral.

Saisis par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation pour donner leurs avis, suggestions et propositions pour le reste du chronogramme de la transition, les partis politiques avaient jusqu’au 3 août 2023 pour faire part de leurs idées.

Une réunion du Cadre de concertation du ministère de l’Administration avec les partis et regroupements politiques, tenue le mardi 8 août au Centre de formation des collectivités territoriales, a permis au ministère de faire le point des différentes propositions des acteurs politiques.

Vers une nouvelle prolongation ?

Selon la synthèse présentée par le Directeur de l’Administration territoriale, au total 17 propositions ont été faites par 81 partis politiques sur les 291 sollicités par le gouvernement, soit un taux de réponse de 27,83%. 5 principales tendances se dégagent des 17 propositions faites, en tête desquelles celle d’une « prorogation du délai de la Transition de 3 à 18 mois afin de bien organiser les élections à venir », mise en avant par 15 partis. 14 autres optent pour l’organisation des élections conformément au chronogramme adopté par le gouvernement, 12 proposent de tenir l’élection présidentielle à la date indiquée dans le chronogramme et de coupler les autres élections, 9 préconisent l’organisation des élections en 2024 « lorsque les conditions sécuritaires seront réunies » et, enfin, 8 partis politiques proposent d’organiser les élections législatives en premier lieu puis l’élection présidentielle, les futures autorités organisant les autres scrutins.

Si l’identité des 81 partis politiques ayant fait des propositions n’ont pas été dévoilées, les représentants d’une vingtaine d’entre eux, présents à la réunion du Cadre de concertation, sont montés au créneau pour justifier leurs choix. Parmi les formations politiques majeures, l’Adema-Pasj opte pour l’organisation des élections suivant le chronogramme de juin 2022 et le Parena propose la tenue des élections législatives en décembre 2023, de la présidentielle en février 2024 et l’organisation des autres élections après la Transition, « à la suite de larges concertations entre les partis politiques et la société civile ». La Coalition des forces patriotiques (COFOP), regroupement de 24 partis et associations, estime pour sa part qu’en raison du grand retard qu’accuse le chronogramme électoral, « il y a lieu de prendre en compte que l’essentiel à retenir sur le processus électoral est avant tout l’élection du Président de la République ». « Après son élection le nouveau Président de la République aura toute la latitude d’organiser librement et sans pression les élections législatives, communales et sénatoriales », indique Dr. Abdoulaye Amadou Sy, Président de la Coalition.

Décision au plus haut niveau

Dans la nouvelle loi électorale, il incombe à l’Autorité indépendante de gestion des élections de proposer un chronogramme pour l’ensemble des élections (AIGE). C’est pourquoi certains acteurs politiques rejettent la démarche du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation de se référer au Cadre de concertation pour définir un nouveau calendrier. Toutefois, selon le Colonel Abdoulaye Maïga, la démarche de son département s’inscrit dans le cadre d’un chronogramme politique de sortie de la Transition qui évite, autant que faire se peut, d’entrer dans des questions en matière électorale.

Si la proposition d’une nouvelle prolongation de la Transition est légèrement en tête des 17 suggestions faites par 81 partis politiques, elle peut ne pas être celle retenue par le gouvernement, qui doit plancher à son tour sur l’ensemble des propositions recensées, y compris auprès des organisations de la société civile, avant d’arrêter un nouveau chronogramme « en tenant compte de l’intérêt général ».

« Nous avons bien noté les différentes propositions. Nous allons fidèlement rendre compte à nos plus hautes autorités, examiner les propositions à la lumière des contraintes techniques et nous faisons la promesse de vous revenir très rapidement pour donner la position du gouvernement. Je voudrais ici préciser qu’il y a beaucoup de propositions qui ont été faites. Forcément, nous ne sortirons pas de ces différentes propositions. Nous allons essayer de trouver les équilibres à maintenir », a expliqué le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation aux représentants des partis et regroupements politiques, précisant que le Cadre de concertation n’était pas un cadre décisionnel mais uniquement pour prendre les avis et suggestions.

Alors que tous les ingrédients semblent réunis pour un réaménagement du chronogramme initial de la Transition de juin 2022, le Porte-parole du gouvernement a invité la classe politique à « ne douter en aucune manière de la volonté de nos plus hautes autorités, en premier lieu le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, de retourner à un ordre constitutionnel normal et apaisé ». « Il n’y a aucune volonté de prendre en otage la transition, de perdurer au pouvoir, comme certains aiment bien le dire. Je pense que l’indicateur de bonne volonté est le référendum constitutionnel », a clamé le ministre d’État.

Mais, le délai étant serré, le nombre de scrutins à tenir et les nouvelles réformes ou création d’institutions qu’impose la Constitution du 22 juillet 2023 mettent en exergue la complexité de la tâche des autorités de transition. Ibrahim Ikassa Maiga, ministre de la Refondation de l’État chargé des relations avec les Institutions, laisse d’ailleurs présager d’un non-respect des dates indiquées dans le chronogramme adopté par le gouvernement.

« Par rapport au peuple malien même, nous, en tant que gouvernement, autorités de la Transition, nous sommes mal à l’aise de ne pas pouvoir tenir les délais, sauf que nous devons faire en sorte de ne pas retomber dans la même situation. À quoi bon se précipiter pour retomber exactement dans la même situation et créer les conditions d’une autre transition alors que l’occasion rêvée est donnée de bien faire les choses ? » s’interroge-t-il.

Nouveau « bras de fer » avec la CEDEAO ?

Tout porte à croire que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), déjà actuellement attendue au tournant dans la résolution de la situation politique au Niger, sera intransigeante sur la tenue des élections au Mali aux dates indiquées dans le chronogramme qu’elle a validé en juin 2022, en accord avec le gouvernement de transition.

L’institution sous-régionale avait déjà d’ailleurs annoncé les couleurs lors de son sommet du 9 juillet dernier, au cours duquel les Chefs d’États se sont clairement prononcé pour un respect du chronogramme actant la fin de la Transition en mars 2024, après la tenue de la présidentielle en février. Le Président de la Commission de l’organisation ouest-africaine n’avait pas exclu de nouvelles sanctions à l’encontre du Mali si les dates prévues n’étaient pas respectées.

Selon certains analystes, avec la nouvelle donne sous-régionale créée par la crise nigérienne, la CEDEAO n’acceptera plus de prolongation de la Transition au Mali et mettra tout en œuvre pour un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais impartis. La posture actuelle du Mali et du Burkina Faso, qui soutiennent les nouvelles autorités de Niamey, laisse présager d’un nouveau bras de fer des autorités de transition avec les Chefs d’États de la CEDEAO.

Nouveau code minier : quelles sont les innovations ?

Le Conseil national de transition a adopté hier mardi 8 août deux projets de loi dans le secteur minier. L’un portant Code minier au Mali et l’autre relatif au Contenu local dans le secteur minier. L’objectif de ces réformes est de corriger « les insuffisances pour une amélioration substantielle de la contribution du secteur minier à l’essor économique et social », expliquent les autorités.

Le nouveau projet de Code minier est censé apporter des innovations par rapport à celles adoptées par le Code de 2019. Tout en réaffirmant la souveraineté de l’État sur les ressources minérales du sous-sol, les changements sont relatifs à la réorganisation du régime des titres miniers et la réforme du régime fiscal et financier et entendent combler un vide juridique et résoudre des incohérences.

L’une des premières innovations concerne la mise en place de deux conventions d’établissement. Alors que le Code de 2019 prévoyait une convention unique pour la recherche et l’exploitation, d’une durée de 20 ans, la nouvelle disposition prévoit une convention d’établissement pour la phase de recherche d’une durée totale de 9 ans, y compris les 2 renouvellements, et une convention d’établissement pour la phase d’exploitation d’une durée de 12 ans, dont 2 pour la phase de construction de la mine.

Optimiser les profits

La suppression des exonérations sur les produits pétroliers en phase d’exploitation est également une innovation majeure introduite pour mieux faire profiter l’État de l’exploitation minière. En effet, pendant plus de 30 ans, il a exonéré les sociétés minières sur les achats de produits pétroliers durant la phase d’exploitation. Ce qui a coûté en moyenne 60 milliards de francs CFA par an sur les 3 dernières années, selon les rapports d’audit, alors que les sociétés minières n’ont versé que 36 milliards de dividendes à l’État au titre de sa participation sur la même période.

L’indexation de la taxe ad valorem sur le cours de l’or et des autres substances minérales est également une nouvelle disposition qui vise à permettre à l’État de bénéficier de la hausse des cours de ces produits.

Et pour mieux faire profiter l’économie nationale du potentiel de l’industrie minière, une loi sur le Contenu local a été initiée. L’innovation principale consiste à l’encadrer efficacement et à le promouvoir. Ceci permettra notamment d’augmenter la valeur ajoutée locale et la création d’emplois, de favoriser le développement d’une main-d’œuvre locale qualifiée et compétente et de contribuer ainsi à une participation plus accrue des populations à la chaîne de valeur des industries minières.

Transport aérien : Air France suspend ses vols vers le Mali, le Niger et le Burkina Faso

Air France a annoncé lundi la suspension de ses liaisons aériennes vers le Niger, le Mali et le Burkina Faso après la fermeture de l’espace aérien nigérien les militaires du CNSP.

« A cause du coup d’Etat en cours au Niger et de la fermeture de l’espace aérien et de l’aéroport de Niamey-Diori Hamani, Air France ne desservira plus l’aéroport Niamey-Diori Hamani jusqu’à nouvel ordre », a indiqué une porte-parole d’Air France dans une déclaration envoyée par email à Reuters. Air France a également suspendu ses liaisons aériennes vers Bamako, la capitale malienne, et Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, « jusqu’au 11 août inclus ».

Pour les autres destinations d’Afrique subsaharienne et d’Afrique de l’est, Air France prévient que la fermeture de l’espace aérien la contraint à réviser ses plans de vols. En conséquence, ces liaisons dureront entre 15 minutes et 2 heures de plus, pour le Tchad notamment.

Niger : fin de l’ultimatum de la CEDEAO, l’espace aérien fermé

Selon une publication sur le compte officiel des FAMa ce lundi 7 août, le Mali et le Burkina Faso ont envoyé une délégation au Niger conduite par le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, le Colonel Abdoulaye Maiga. Cette visite intervient alors que l’ultimatum adressé le 30 juillet par la CEDEAO aux militaires pour rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum a expiré hier dimanche. Quelques heures avant la fin de l’ultimatum, le CNSP a annoncé la fermeture de l’espace aérien nigérien face selon eux « face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins ». Le CNSP précise que « toute tentative de violation de l’espace aérien » entraînera « une riposte énergique et instantanée ». Il affirme également qu’un « prédéploiement pour la préparation de l’intervention a été faite dans deux pays d’Afrique centrale », sans préciser lesquels. « Tout Etat impliqué sera considéré comme cobelligérant », ajoute-t-il. Le conseil national pour la défense de la patrie a également lancé un appel aux Nigériens afin de se tenir prêts pour la défense de la patrie. Le même dimanche, près de 30 000 personnes se sont rassemblées dans le plus grand stade de Niamey pour soutenir le coup d’Etat et le CNSP. Vendredi 4 août, à l’issue d’une réunion de trois jours des chefs d’état-major, la CEDEAO a assuré que les contours d’une possible ont été définis. Toutefois, d’après des médias nigérians, le Sénat a appelé le président Bola Tinubu à « encourager les autres dirigeants de la CEDEAO à renforcer l’option politique et diplomatique ». Toujours selon les médias nigérians, une intervention militaire sans l’aval du Sénat serait une violation de la Constitution nigériane. Le président algérien Abdelmadjid  Tebboune rejette également le recours à la force. “L’option militaire n’a jamais été une solution, regardez ce que cela a produit en Syrie et en Libye” a t-il prévenu samedi 5 août. Un nouveau sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation au Niger se tiendra ce 10 août.

Adema – PASJ : la vie sans le président

Il n’aura présidé aux destinées de la Ruche que pendant 21 mois. Alors qu’il aurait fêté les deux ans de son élection à la tête du Comité exécutif de l’Adema le 18 octobre prochain, « Big Mari », comme le surnommaient ses proches camarades politiques, s’en est allé définitivement le 23 juillet 2023, laissant derrière lui un parti qui, après plusieurs soubresauts, semblait avoir enfin retrouvé le calme ces derniers mois.

Feu Marimantia Diarra a succombé des suites d’une maladie à l’âge de 75 ans, après un récent séjour à l’étranger pour des raisons de santé. Inhumé le 25 juillet, l’ex-membre du Conseil national de Transition, était, selon l’un de ses proches, un « homme politique de grande valeur, d’une grande courtoisie, d’une sérénité constante et d’une dignité jamais prise en défaut ».

Ses compagnons de l’ancien Comité exécutif du parti l’avaient choisi pour remettre l’Adema au-devant de la scène, pour un mandat de 5 ans. Il laisse son parti orphelin de « père » à un peu plus de trois ans du prochain congrès.

Confronté pour la toute première fois de son histoire au décès d’un Président en exercice, le parti des Abeilles, le mieux implanté sur l’étendue du territoire national, doit faire face à une première expérience aussi douloureuse qu’imprévue.

Toutefois, selon une source interne, « il n’y a pas le feu à la maison ».  « Dans nos textes, le parti est dirigé par ordre de préséance. Aujourd’hui, le poste de Président étant vacant, c’est le premier Vice-président qui va assurer ces fonctions », explique-t-elle

« Pour un renouvellement, il faut un congrès. À défaut d’un congrès, il faut une conférence nationale, qui se tient entre deux congrès. Mais même la conférence nationale ne peut pas faire un renouvellement, juste un remembrement », poursuit notre interlocuteur.

Secousses à l’horizon ?

Avant le congrès d’octobre 2021, qui a porté l’ancien ministre du Plan et de l’aménagement du territoire à la tête de l’Adema, le parti a longtemps été secoué par des divisions internes, avec la formation de plusieurs clans.

L’actuel 1er Vice-président, Abdoul Kader Konaté dit Empé, qui prend aujourd’hui la tête du parti, avait longtemps été pressenti comme candidat à la présidence de l’Adema avant de se ranger finalement derrière Marimantia Diarra.

L’ancien ministre du Commerce va-t-il réussir à rassembler autour de lui pour finir le mandat en cours ? Les anciens soutiens du défunt Président, Adama Noumpounon Diarra ou l’ancien ministre Moustapha Dicko, tous deux candidats eux aussi à la présidence du parti avant de se ranger finalement derrière Marimantia Diarra il y a deux ans, s’aligneront-ils aujourd’hui derrière le nouveau leader ?

À en croire Mohamed Chérif Coulibaly, Président du Bureau national de la jeunesse du parti, l’Adema n’a pas pour l’heure comme priorité l’organisation d’un congrès avant la fin du mandat de l’actuel Comité exécutif, en 2026.

« Le risque zéro n’existe pas. Mais nous ne planchons par sur l’organisation d’un congrès extraordinaire avant la fin du mandat actuel. Il n’y a pas d’homme providentiel à l’Adema. Chez nous, si le Président n’est pas là, le parti ne s’écroule pas, parce qu’il ne s’identifie pas à une personne. C’est ce qui constitue notre force et en même temps notre faiblesse », avance-t-il.

Mais, au-delà du leadership du parti, l’épineuse question d’une candidature de l’Adema à la prochaine élection présidentielle n’est pas encore tranchée et pourrait raviver les différends entre les clans au sein de la Ruche. Avant même le décès du Président Diarra, les cadres du parti étaient partagés entre une candidature propre à l’Adema ou le soutien à un candidat issu d’une coalition politique.

Fin 2022, le Bureau national de la jeunesse exhortait le Comité exécutif à enclencher le processus de désignation du candidat à l’élection présidentielle de 2024. Mais cette sortie, qualifiée à l’époque de malencontreuse et de contre-productive par le Secrétaire général Yaya Sangaré, n’était pas du goût de certains membres du Bureau exécutif.

Ces derniers estimaient que la candidature de l’Adema à la prochaine élection présidentielle était une recommandation forte du 6ème congrès ordinaire, mais que sa mise en œuvre appartenait au Comité exécutif, où les débats se tiennent. À quelques mois de la date prévue pour le scrutin, le débat risque de refaire rapidement surface.