Michel Sidibé : « Nous n’excluons pas de tester certaines plantes traditionnelles sur des cellules infectées par le Coronavirus »

Le Covid-organics, « remède » contre le coronavirus à base d’Artemisia développé par Madagascar fait beaucoup parler et pourrait bientôt faire des émules. Notamment au Mali, où le ministre de la Santé et des Affaires sociales Michel Hamala Sidibé affirme ne pas exclure l’option de recourir à des plantes traditionnelles contre le coronavirus dans cet entretien exclusif qu’il nous a accordé.  

 

Le Mali a enregistré ses deux premiers cas positifs au Covid19 le 25 mars, moins d’un mois après, le nombre de cas a explosé, une situation forcément inquiétante.

 

Vous faites bien de le mentionner mais je ne pense pas que l’on puisse parler d’explosion de cas mais plutôt d’une augmentation de cas qui s’explique par le fait que la contamination qui était- au départ- importée, est devenue communautaire.  Comme vous le savez déjà, les premiers cas dans la sous-région sont survenus plus tôt. Il a fallu des semaines après pour que le Mali enregistre ses premiers cas, cela grâce à notre sens d’anticipation et à nos multiples mesures de prévention. Pour rappel, nous avons eu une réunion avec les ministres de la santé de la CEDEAO sur la préparation et la réponse à la maladie à Coronavirus il y a deux mois à Bamako, et cela bien avant d’enregistrer les premiers cas de COVID-19 en Afrique de l’Ouest. Cette rencontre nous a permis de renforcer la coordination, la communication et la collaboration transfrontalière entre les Etats membres et aussi d’améliorer les mesures de surveillance aux points d’entrée par voie aérienne, terrestre et maritime.

 

Notre taux de décès paraît élevé en comparaison avec ceux des voisins, comment l’expliquer ?

 

A voir de près, nous n’avons pas un taux de décès élevé comparativement à d’autres pays voisins comme vous le mentionnez.  Le nombre de décès au Mali comprend les cas survenus dans les centres de prise en charge et ceux constatés à l’arrivée et dont nous avons quand même fait le test post mortem pour édifier les familles et identifier les personnes-contact. Ceci a l’avantage de pouvoir cerner les foyers de contamination et interrompre le cas échéant la chaîne de transmission. Tout cela dénote de notre sens de la transparence concernant la gestion de l’épidémie.

 

Parmi les décès constatés, certains l’ont été à domicile avant leur arrivée dans les centres de santé compétents, à quoi cela peut-il être dû ?

 

Les décès survenus à domicile peuvent s’expliquer par la présence de comorbidités qui constituent généralement les premières causes de décès surtout chez les personnes âgées. Pour ce qui est du Mali, il est difficile d’affirmer que le COVID-19 ait causé le décès chez ces personnes en l’absence d’une autopsie. Mais il peut être un accélérateur de décès chez ces personnes déjà vulnérables. Il y’a aussi un autre aspect dû au fait que les malades ne viennent pas dans les structures de santé à temps : soit pour des considérations socioculturelles, des contraintes financières ou géographiques ou par manque d’information suffisante et saine sur la maladie (ses symptômes, et son mode de traitement). Tous ces facteurs nous interpellent à communiquer davantage sur les différents aspects de la lutte contre le Covid-19 et sur l’importance de la prise en charge précoce pour éviter les complications surtout chez les personnes âgées avec des comorbidités.

 

Comment s’effectue la recherche des personnes contacts ?

 

Au Mali nous disposons d’une expertise tirée de la lutte contre Ebola. Les équipes chargées de la recherche des personnes-contact pendant cette période ont été réactivées. Elles sont appuyées dans leur mission par le Comité de Gestion des Epidémies et Catastrophes au niveau de chaque district sanitaire par la sensibilisation des communautés afin de faciliter la recherche des personnes-contacts. Dès qu’un cas positif de COVID-19 est détecté, tout un dispositif se met en œuvre : le patient est interrogé sur ces derniers contacts qui sont recherchées pour être l’objet d’un suivi quotidien dans un cadre d’auto isolement pour une durée de 2 semaines. Cette période d’observation permet de savoir si elles sont infectées ou pas.

 

Des Maliens rapatriés de la Tunisie sont présentement en quarantaine dans deux hôtels, avec du recul, ne pensez-vous pas que la même méthode aurait dû être appliquée dès le départ, les premiers cas au Mali étant importés ?

Je vous avoue qu’aucun pays au monde n’a pu appliquer cette méthode aux passagers. Imaginez qu’avec 600 passagers en moyenne par jour à destination de Bamako, combien cela fait-il par mois. En deux mois, nous avons pu examiner environ 36 000 passagers en provenance des différents pays avec un accent particulier sur ceux venant des pays en épidémie. En collaboration avec les représentations diplomatiques de ces pays, leurs ressortissants étaient soumis à un auto isolement avec un suivi de l’évolution de leur état de santé.

 

Quel est le protocole de traitement en cours au Mali pour le Covid-19 ?

Les cas testés positifs au COVID-19 sont admis dans certaines structures sanitaires choisies comme centres dédiés pour la prise en charge de la maladie. Ces structures ont bénéficié d’un renforcement de capacités en personnel et équipements. Les cas simples sans signes cliniques font l’objet d’une surveillance, les cas avec des manifestations cliniques de la maladie bénéficient d’un traitement à base d’hydroxy chloroquine et d’antibiotiques comme l’azithromycine, les cas sévères avec détresse respiratoire nécessitant une assistance respiratoire font l’objet de soins intensifs.

Dans les semaines à venir, nous n’excluons pas de tester certaines plantes traditionnelles sur des cellules infectées par le Coronavirus. Des chercheurs de l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako ((USTTB) ont soumis un protocole à concurrence internationale.

 

En nous référant aux communiqués quotidiens du ministère de la Santé et des Affaires sociales, il semble que toutes personnes testées positives soient prises en charge par les services de santé. Ne craignez-vous pas que ces derniers soient très vite saturés et le personnel soignant à bout ?

Nous ne pouvions pas nous permettre de prendre aucun risque car nous ne voulions pas sous-estimer le risque potentiel d’une non prise en charge médicale. Nous avons fait le choix au départ de prendre en charge tous les cas positifs dans les hôpitaux. Compte tenu des conditions de vie dans notre société, la vie en grande famille, il est difficile d’avoir un logement individuel isolé en famille. Cependant, nous allons progressivement faire un triage des patients qui cliniquement peuvent rester à domicile si possible ou dans des lieux aménagés à cet effet avec un suivi médical dans les deux cas. De la même manière, nous nous préparons à renforcer le personnel sanitaire en effectif et en capacités. Nous collaborons aussi avec les cliniques privées dans l’éventualité de les utiliser comme centres de prise en charge en cas de besoin.

 

Avez-vous pu évaluer le coût de la prise en charge des patients atteints du Covid19 ?

La prise en charge du COVID-19 coûte très chère. Elle nécessité des tests qui ne peuvent se faire que dans les laboratoires spécialisés et bien équipés, de la logistique, des respirateurs en quantité, des médicaments, du matériel de protection et de désinfection. L’Etat consent des efforts pour faire face à ces charges car il pense que soigner les personnes atteintes de COVID- 19 pour leur sauver la vie n’a pas de prix.

 

Bamako est l’épicentre de la maladie, mais il s’est depuis étendu à l’intérieur du pays, comment se passent les traitements des personnes contaminées dans les régions. Cela se fait-il sur place ou sont-elles transférées vers Bamako ?

 

C’est vrai que Bamako dispose beaucoup plus d’infrastructures que les autres régions. Cependant, chaque hôpital régional dispose d’un plateau technique capable d’assurer la prise en charge des cas positifs. Seuls les échantillons de prélèvements et les patients nécessitant des soins particuliers sont envoyés sur Bamako.

 

Quel usage a-t-il été fait des dons de la fondation Jack Ma?

Composés de tests pour le COVID-19, de bavettes, de masques et de gants de protection, de gel hydro alcoolique, de combinaisons, et de solutés, les dons de la fondation Jack Ma nous ont été d’un apport précieux. Ils sont arrivés à un moment où les besoins en matériel de dépistage, de protection et de consommables étaient énormes dans les hôpitaux aussi bien que dans les structures à l’intérieur du pays. A preuve, au seul hôpital de Gabriel Touré, le besoin journalier en masques de protection s’élève à 2 000 unités par jour soit 60 000 par mois. Dans le souci de la dotation de l’ensemble des structures, nous avons procédé à une répartition du don de la fondation Jack Ma entre les laboratoires retenus pour le diagnostic, les hôpitaux du pays et les directions régionales de la santé, les services de santé des armées, le département en charge de l’administration territoriale et de la décentralisation, pour ne citer que ceux-ci.

 

Vous arrive-t-il de penser mener un combat perdu d’avance, lorsque vous voyez que beaucoup de Maliens ne respectent pas les mesures édictées par les autorités.

Bien au contraire car nous n’aurions jamais pensé que les gens auraient autant respecté les mesures barrière à savoir le port des masques, le lavage des mains au savon, la distanciation physique surtout lors des dernières élections. Dans la lutte contre la maladie, le changement de comportement est graduel et s’inscrit dans la durée. Progressivement, nous espérons améliorer cette situation avec la communication et la sensibilisation communautaire, avec un accès facile aux masques. Nous allons bientôt lancer le programme « Un Malien, Un Masque » qui est une innovation, une nouvelle forme de confinement à la malienne différent de que les gens vivent dans d’autres pays : rester enfermé dans les domiciles. Nous savons que le confinement à domicile est difficile à tenir dans notre pays où 90% des gens vivent du secteur informel.

 

Pour quand est attendu le pic de l’épidémie au Mali ?

Nous voyons aujourd’hui que l’épicentre de l’épidémie est à Bamako. Si nous arrivons à isoler la capitale des autres régions pour limiter la propagation de l’épidémie, nous verrons le pic de l’épidémie plus tôt que prévu. Sinon, nous enregistrerons de plus en plus de nouveaux cas dans les régions et en ce moment, le pic de l’épidémie surviendra beaucoup plus tard.

Mais en général, le pic est atteint au moment où nous commençons à enregistrer moins de nouveaux cas de façon continue. Nous avons enregistré les premiers cas au Mali le 25 Mars dernier mais beaucoup de cas restent asymptomatiques. Nous savons aussi qu’une personne infectée contamine 2 à 3 personnes en moyenne. Ce taux peut être diminué en respectant le confinement donc en ayant moins de contact entre les personnes. Partant de mon expérience dans la gestion des épidémies et des données démographiques, j’ai le pressentiment que nous ne connaîtrons pas la même trajectoire épidémique que beaucoup de pays développés.

Mali – Réorganisation stratégique des FAMa : Quels résultats ?

En novembre 2019, après une série d’attaques terroristes ayant causé la mort de plusieurs dizaines de militaires et des pertes importantes en matériel, les Forces armées maliennes avaient procédé à une réorganisation stratégique, en abandonnant  les postes les plus éloignés et les plus exposés pour se regrouper sur des places plus fortes. Près de six mois après, cette tactique semble moins  payante que prévue.

« Dans un souci de reconsidérer notre posture opérationnelle sur le terrain, les unités isolées vont être regroupées en points d’appui et centres de résistance », justifiait le Chef d’état-major général des armées, le général de division Abdoulaye Coulibaly, en précisant que cette décision s’inscrivait dans l’exécution d’un nouveau concept d’opération qui visait à mieux adapter la stratégie à la menace des terroristes et autres narcotrafiquants.

Ainsi, le 9 novembre 2019,  les postes d’Anderaboukane et d’Indelimane avaient replié sur Ménaka et celui de Labbezanga sur Ansongo. D’autres unités avaient suivi.

Libre champ pour les djihadistes ?

Tout au long de ces derniers mois, les bilans des attaques n’ont pas toujours été en faveur des FAMa qui, tout en neutralisant certains groupes armés terroristes, continuent de perdre des hommes sur les différents fronts.

Dans les tout premiers jours après le repli stratégique, des attaques meurtrières avaient été perpétrées. Le 18 novembre 2019, une patrouille avait été attaquée à Tabankort, dans la région de Gao, occasionnant la mort de 24 militaires. 29 autres furent blessés et il y eut des dégâts matériels. 17 terroristes avaient été tués.

Deux jours plus tôt, les FAMa avaient  mené une offensive à Mondoro. Elle avait permis de neutraliser 9 terroristes sans aucune perte dans les rangs des militaires.

« Le repli tactique des FAMa ne devait pas durer plus de deux mois. Malheureusement, il a pris beaucoup de temps et les djihadistes ont également changé de stratégie, en perpétrant des attaques de gauche à droite, vers Kayes et Koulikoro », relève Mohamed Abdellahi El Khalil, spécialiste des questions de sécurité sociale et sécuritaire au Sahel.

« À Gao, il y avait un nouveau camp qui était sur la route des narcotrafiquants. Mais, quand l’armée s’est repliée, les terroristes ont eu le champ libre et ils se sont implantés. Ils ont eu l’opportunité de ramener les moyens nécessaires en hommes et en armements pour perpétrer des attaques », fait-il remarquer.

Pour lui, les résultats du réajustement stratégique des FAMa ne sont pas à hauteur de souhait.

Germain KENOUVI

Mali – Coronavirus : Comment se passe le test de dépistage ?

Alors que le monde entier fait toujours face à la pandémie du coronavirus et qu’aucun traitement ni vaccin n’est, pour l’heure, opérationnel contre la maladie, seuls les tests de dépistage permettent de détecter le virus chez les personnes symptomatiques et d’amorcer leur prise en charge. Au Mali, ces tests sont uniquement effectués dans des centres spécifiques, suivant un processus bien défini par le ministère de la Santé et des affaires sociales.

« Le Mali dispose à la date du 24 mars 2020 de quatre (4) Centres de dépistage, que sont la Faculté de Médecine, le Centre Charles Mérieux, l’Institut National de Santé Publique (INSP) et le Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée, et de trois (3) Centres de prise en charge du Covid-19, tous opérationnels… », précisait récemment le gouvernement dans un communiqué.

Détecter le matériel génétique

Le test qui est actuellement utilisé au Mali consiste, en termes de stratégie de diagnostic, à détecter le matériel génétique du virus. « Nous cherchons le matériel génétique là où il le faut. Dans les conditions d’infection, le virus se présente dans des concentrations suffisantes au niveau du pharynx, au fond de la gorge ou au niveau des expectorations, si le patient en produit. Il faut donc avoir l’un de ces deux prélèvements pour réaliser le test », explique Dr. Ibrahima Guindo, biologiste à l’INSP.

À en croire ce dernier, une fois le prélèvement fait, c’est un processus qui commence au laboratoire et il faut compter de 3 à 4, voire 5, heures de temps d’activité pour aboutir au résultat, d’autres facteurs pouvant se rajouter, tels que le nombre de tests à réaliser et bien d’autres considérations.

Personnes symptomatiques uniquement

Le Mali a opté pour une stratégie nationale qui rassemble un certain nombre de critères qui conduisent à  « la définition de cas ». C’est-à-dire qu’il faut qu’un certain nombre de symptômes qui font suspecter l’existence du virus soient présents chez une personne  avant que cette dernière ne devienne  « une indication pour pouvoir faire le test ». C’est dans ce contexte qu’elle pourra être prélevée et que son échantillon sera testé.

« La notion de définition de cas peut prendre en compte d’autres considérations, qui s’ajoutent selon les orientation du pays. Ce qui fait que, dans certains cas, même si une personne n’est pas un cas tel que défini mais a eu des contacts à risques ou a séjourné dans des pays à risque, elle  peut subir le test », souligne le Dr Guindo.

« Mais pour le moment, au Mali, la stratégie adoptée est de tester uniquement les personnes symptomatiques », précise-t-il.

Germain KENOUVI

Coronavirus : Prévenir pour gagner la lutte

Depuis la confirmation de ses premiers cas, le 25 mars 2020, le Mali est entré dans la phase de riposte contre le coronavirus. État d’urgence sanitaire, couvre-feu et gestes barrières, les mesures de prévention pour éviter la propagation de la maladie se multiplient. Car si les mesures sanitaires  se mettent en place parallèlement pour la prise en charge des cas, face à la menace mondiale que constitue cette pandémie et eu égard à la faiblesse de notre système sanitaire, la prévention est la principale arme de lutte contre le Covid-19.

L’annonce des premiers cas de Covid-19 sur le territoire malien a eu raison de l’espoir, il faut dire peu rationnel, qu’avaient certains de garder notre pays indemne de la menace planétaire. Désormais, plus de place pour les suppositions et les incertitudes. « Nous avons résisté le temps qu’il fallait », déclarait le  Professeur Akory Ag Iknane, Directeur de l’Institut national de la santé (INSP) et  Coordinateur national de la lutte contre le Covid-19 sur l’ORTM 1 le 26 mars 2020.

Alerté par l’Organisation mondiale de la santé, « le Mali, depuis le 2 janvier 2020, a réactivé son système de surveillance, au niveau des frontières en particulier, en essayant de contrer l’épidémie ». Une mesure qui n’empêchera pas le pays d’enregistrer ces premiers cas, dont trois « importés », selon le terme consacré, sur quatre.

Le virus, qui se propage de façon exponentielle, avait contaminé à la date du 31 mars 2020 28 personnes, selon le ministère de la Santé. 2 décès ont été enregistrés et 554 personnes contacts identifiées.

Psychose

Même si les autorités sanitaires recommandent à la population de rester sereine face à la pandémie, difficile de garder la tête froide pour la plupart des personnes, surtout dans les zones atteintes, surtout celles qui sont en contact avec le public.

« Il y a une grande psychose ici », déclare M. Mamadou Coulibaly, Coordinateur régional de la société civile à Kayes, membre du Comité régional de gestion de la pandémie dirigé par le Gouverneur de région. Pour cet acteur de la société civile, l’heure est à la campagne de sensibilisation pour le respect strict des gestes barrières, conformément aux prescriptions des autorités. Et, pour ce faire, ce sont les radios de proximité qui ont été privilégiées pour véhiculer les messages de sensibilisation. Mais avec une population en majorité non instruite et ne pouvant pas utiliser le numéro vert, l’information est souvent remontée de bouche à oreille.

Dans ce contexte où les suspicions des uns rencontrent les réticences des autres, il n’est pas rare de constater des incidents, comme celui enregistré il ya quelques jours dans le cercle de Kayes, quand un homme soupçonné par ses voisins d’être malade a été contraint par ces derniers d’aller au Centre de santé. Face à son refus, les forces de l’ordre sont intervenues. L’homme sera finalement testé négatif et l’incident sera clos. Désormais, les 2 familles protagonistes se regardent en chiens de faïence, déplore M. Fofana, correspondant régional de Studio Tamani à Kayes.

Dans les rencontres formelles, les gestes barrières sont respectés, mais dans la vie quotidienne difficile d’envisager ces mesures, avec « des marchés bondés et des lieux du culte musulmans qui continuent d’être fréquentés », explique M. Coulibaly. À cela s’ajoute la spéculation organisée, qui fait monter « de façon exponentielle les prix des équipements » et la pénurie, qui pousse les populations à s’approvisionner sur « un marché noir où on vend toute sorte de gels », déplore M. Coulibaly. Ce qui ne fait « qu’ajouter à la psychose ». Pour un masque que l’on pouvait se procurer à 500 francs CFA, il faut désormais débourser la somme de 2 000 francs.

Difficile respect des mesures barrières

Dans cette lutte enclenchée contre le Covid-19, « la prévention est l’élément-clé », rappelle le Coordinateur national. Parce « qu’un porteur a la capacité de transmettre le germe en un mois à 406 personnes. Par contre, si l’on respecte les mesures barrières, on peut réduire le risque à 5 personnes », précise le Professeur Ag Iknane, le lavage des mains au savon pouvant à lui seul réduire de 60% le risque de transmission. Il est essentiel que les populations adoptent comme un réflexe ces gestes, pour se protéger et protéger leur entourage.

Réservé aux cas suspects et aux personnes contacts ayant développé des signes, le test n’est pas accessible à grande échelle au Mali. « Un luxe » que le pays ne peut s’offrir, préviennent les autorités sanitaires. Le défi est donc de « bloquer la transmission ». C’est pourquoi, malgré « la fermeture » de nos frontières, qui restent poreuses, « il faut être vigilants ». Une vigilance et une responsabilité individuelles et collectives sur lesquelles misent les autorités pour rendre ces mesures efficaces.

En effet, les personnes contacts sont mises en auto isolement durant 14 jours. Une mesure indispensable, destinée à identifier rapidement les cas suspects. Des personnes, dont la liste peut s’avérer très longue, compte tenu de notre contexte social.

Mais les mesures barrières, comme la fermeture des frontières, sont néanmoins importantes, parce qu’elles permettent d’éviter « d’essaimer la maladie » et de rallonger le délai d’incubation. Le couvre-feu en vigueur entre 21 heures et 5 heures du matin, même s’il paraît insuffisant, permet de réduire « au moins durant une période la transmission ».

La non fermeture des marchés et la poursuite des rassemblements, notamment dans les mosquées, continuent pourtant de susciter l’inquiétude face à la progression de la pandémie.

Solidarité internationale

L’apparition du Covid-19 a mis à l’épreuve les plus grands systèmes sanitaires. Son ampleur et sa propagation ont convaincu de la nécessité d’une solidarité, surtout pour les systèmes les plus fragiles. Si plusieurs sites de prise en charge existent à Bamako, à l’intérieur du pays les hôpitaux régionaux restent les seules structures de référence, dont les capacités pourraient être rapidement dépassées en cas de propagation de la pandémie. À Kayes, où 2 cas ont déjà été pris en charge, l’hôpital compte un infectiologue et la structure attend des équipements pour le personnel sanitaire. Des besoins similaires dans plusieurs autres structures.

Présente au Mali, où elle a effectué ses premières missions dans les années 1980, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) et ses 3 sections (MSF France, Espagne, Belgique) a des projets depuis 2009 un peu partout sur le territoire. Avant même l’apparition de la pandémie, elle avait prévu diverses activités IPC (Infection, Prévention, Contrôle) dans les hôpitaux, où elle appuie les services de l’État. Des activités renforcées dans les structures d’intervention, afin « que le staff soit bien protégé et prenne en charge les malades du Covid-19 mais aussi tous les autres », explique le Docteur Idrissa Compaoré, Coordinateur médical au Mali. Ces activités de protection concernent aussi les simples usagers.

L’épidémie de fièvre Congo-Crimée qui s’était déclarée à Mopti en février 2020 avait sonné l’alerte et permis à MSF de prévoir des sites d’isolement dans les structures de soins où elle est présente. Les équipes ont été dotées des équipements adaptés pour faire face aux menaces.

À Bamako, l’ONG appuie l’équipe de prise en charge de l’Hôpital du Point G et prévoit notamment « un renforcement des équipes et l’élargissement du centre de prise en charge», en collaboration avec le ministère.

Face à « l’évolution très dynamique des besoins non satisfaits », aucun pays, ni aucune organisation ne peut faire face seul. Il faut donc « la main de tout le monde », suggère le Dr Compaoré.

Les défis restent importants, car il s’agit de « couper la chaîne de transmission ». Si à Bamako, 6 centres de prise en charge sont prévus, à l’intérieur du pays les besoins restent énormes face au risque d’expansion.

Fatoumata Maguiraga

Repères :

2 Janvier 2020 : Réactivation du système de surveillance des épidémies

25 mars 2020 : Apparition des 2 premiers cas au Mali

26 mars 2020 : Début du couvre-feu

Numéro vert : 36061

Numéro vert Centre d’appel spécialisé : 195

Mali – Observation des législatives 2020: La société civile s’active

Dans un contexte d’insécurité, vient s’ajouter dans notre pays le coronavirus, une pandémie mondiale. Au Mali, contrairement aux attentes dans les coulisses, les élections législatives reportées deux fois, vont se tenir conformément au dernier calendrier électoral ce 29 mars 2020. La société civile dans son rôle de veille citoyenne lors d’une conférence de presse ce samedi 28 mars à Bamako, a présenté sa déclaration aux journalistes.

La Synergie des Organisations de la Société civile dans son rôle de contrôle citoyen, et dans le cadre de l’observation électorale dans sa déclaration rendue publique lors de la conférence de presse ce samedi à Bamako « note qu’une partie de la classe politique et de la société civile a demandé le report des élections, en raison de l’insécurité et de la pandémie du Coronavirus. » Elle note également « l’enlèvement de quelques leaders politiques et leur détention par les groupes armés ».

La Synergie et la CNDH ont pour mandat l’évaluation professionnelle et impartiale de la régularité et de la transparence des élections législatives du 29 mars au 19 avril 2020.

Le rôle de la Synergie dans le déroulement des législatives du 29 mars 2020

La Mission d’Observation Electorale (MOE) de la Synergie et de la CNDH est conduite par le Chef de mission Dr Ibrahima SANGHO, Président de l’Observatoire pour les Elections et la Bonne Gouvernance au Mali. La MOE de la Synergie comprend 83 Observateurs à long terme (OLT) et 1 145 Observateurs à -Court Terme (OCT) venant des 55 circonscriptions électorales. Elle a mis en place son dispositif au sein d’un hôtel de Bamako.

La Synergie a mis en place trois chambres dont les responsabilités et les rôles sont différents mais intégrés dans un dispositif d’alerte, d’analyse et de réponse au monitoring du processus électoral. Il s’agit de la Chambre de décisions (leaders de la société civile), de la Chambre intermédiaire (analystes politique, sécurité, genre, handicap, électoral et juridique) et de la Chambre technique (les gestionnaires des données).

Grâce à cette plateforme, la société civile malienne a un accès sans précédent aux données en temps réel sur les aspects importants du déroulement des opérations du vote, y compris l’ouverture des bureaux de vote, les opérations de vote, le taux de participation, l’heure de clôture, le dépouillement, les violences, les achats de conscience, les arrêts de votes, les intimidations, et, enfin, les opinions globales des observateurs dans les bureaux de vote.

Les messages envoyés par SMS ou voix à partir des observateurs électoraux formés à travers le pays sont déchiffrés, vérifiés et cartographiés en temps réel à l’aide de la technologie développée par les gestionnaires des données. Ce qui permet de faire des interventions immédiates, pour régler les dysfonctionnements en lien avec les Organes de Gestion et de Suivi des Élections. Cet outil a l’avantage de rehausser la crédibilité et la transparence du processus électoral au Mali.

Outre l’observation directe du déroulement du scrutin, la MO de la Synergie et de la CNDH prévoit de rencontrer différents acteurs du processus électoral à l’instar des autorités publiques, les organes en charge des élections et les groupements politiques. Elle échangera également avec les autres Missions d’Observation Electorale et les missions diplomatiques présentes au Mali.

La Mission fera quatre (4) communiqués le jour du scrutin dont un (1) communiqué de presse sur l’ouverture du scrutin, deux (2) communiqués de presse sur le déroulement du scrutin et le taux de participation et un (1) communiqué de presse sur la clôture du scrutin et le dépouillement. Elle présentera publiquement ses conclusions préliminaires sur le déroulement du scrutin lors d’une conférence de presse qui se déroulera le lundi 30 mars 2020 à 14 heures à l’Hôtel Radisson Blu.

La Synergie des Organisations de la Société civile dans son rôle de contrôle citoyen, dans le cadre de l’observation électorale, est composée est de Pool d’Observation Citoyenne du Mali – POCIM, constitué de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (OBSERVATOIRE), le Groupe Pivot/ Droit et Citoyenneté de la Femme (GP/DCF), Le Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ), les Volontaires pour le Mali (VPM), AJCAD , CONSORTIUM ELE- DHQ, AMILS, JCM-PDH , CAPDH, DONIBLOG, Malick KONATE, et de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).

Trouvez l’intégralité de la déclaration ici

Idelette BISSUU

Justice : Rokia Traoré libérée sous contrôle judiciaire avant sa remise à la Belgique

La chanteuse malienne Rokia Traoré va être libérée sous contrôle judiciaire. Écrouée en France en vertu d’un mandat d’arrêt européen lié à un litige sur la garde de sa fille, elle sera remise à la Belgique.

Compte tenu de la situation, nous ne pouvons pas organiser la remise de Mme Traoré aux autorités belges, a expliqué ce dernier lors de l’audience, faisant allusion à l’épidémie de Covid-19.

Nous irons évidemment en cassation et jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme s’il le faut pour contester cette remise, a réagi son avocat, Me Kenneth Feliho. Le combat auprès de la justice belge va continuer, a-t-il ajouté.

Entrepreneuriat au féminin: La Banque Atlantique Mali débloque un milliard de FCFA

Un milliard de FCFA. C’est la somme totale que va débloquer la Banque Atlantique Mali pour son projet intitulé « Entrepreneuriat féminin, Banque Atlantique s’engage ».

Le programme s’inscrit dans les axes prioritaires de développement du groupe Banque Centrale Populaire  (BCP) dont la Banque Atlantique Mali est une filiale, fondés sur ses valeurs de solidarité et de citoyenneté. A travers cela, la Banque s’engage à promouvoir l’entrepreneuriat féminin, en facilitant l’accès des femmes entrepreneures aux financements bancaires.

« Nous débloquerons au total la somme d’un milliard de Francs CFA pour financer des projets portés par des femmes entrepreneures. Cette action est l’illustration de l’engagement citoyen de la banque en faveur  de l’inclusion financière », a indiqué Moussa Touré, Directeur Général Adjoint de Banque Atlantique Mali.  

« C’est un des axes d’engagement de Banque Atlantique Mali en tant qu’entreprise citoyenne : promouvoir le genre féminin et développer l’entrepreneuriat féminin », a-t-il ajouté.

Aider les femmes à développer leur business.

Le programme va démarrer avec l’accompagnement d’une quinzaine de projets viables portés par des jeunes femmes entrepreneures, avant d’être élargi à beaucoup d’autres femmes dans les années à venir. Les taux de prêts  seront en dessous de 10 %.

 «  Ce projet est motivé par le fait qu’aujourd’hui les femmes sont porteuses de l’économie, que ce soit au Mali ou en Afrique mais elles ont du mal à accéder aux capitaux qui financent le développement de leurs activités », a expliqué Mme Diagouraga Fatoumata Tapo, Directrice Banque de détails à Banque Atlantique Mali

 « Nous avons donc voulu contribuer à l’émergence économique du Mali en aidant ces femmes à développer leur business et à devenir autonome ».

La cérémonie de lancement, qui s’inscrivait dans le cadre de la journée internationale des droits de la femme, a été marquée par la tenue d’un panel de haut niveau sur le thème « Etre une femme entrepreneure au Mali », animé par la Directrice de l’entreprise Teliman, Awa Traoré, La Directrice du Cabinet Potentiel, la coach Ina Traoré, la Directrice Banque de détails à Banque Atlantique Mali ainsi que la Présidente de Hera Fondation. 

Pendant près d’une heure, ces différentes femmes entrepreneurs, symboles de réussite féminine au Mali, ont, non seulement partagé leurs expériences et  convictions pour le développement de l’entrepreneuriat féminin dans le pays, mais aussi suscité l’envie d’entreprendre chez d’autres femmes et sensibilisé les acteurs du secteur bancaire ainsi que les fournisseurs et bailleurs  « à dépasser les idées préconçues et à donner aux femmes les mêmes chances dans leurs démarches entrepreneuriales ».

« Nous espérons que d’ici l’année prochaine nous aurons de bons échos et que l’évaluation du programme sera à la hauteur pour pouvoir redoubler d’efforts et probablement augmenter l’enveloppe pour atteindre plus de femmes à financer », a conclu Mme Diagouraga.

Placée sous la présidence du Secrétaire général du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, la cérémonie qui s’est déroulée le samedi 14 mars 2020 au Centre International de Conférences de Bamako (CICB) a vu la présence de  l’ensemble des femmes travaillant à la Banque Atlantique ainsi que du Directeur Général Adjoint et plusieurs autres personnalités du monde entrepreneurial féminin au Mali.

Germain KENOUVI

                                                                                                                      

Législatives: Campagne électorale, la guerre des affiches

La campagne électorale des élections législatives a débuté le dimanche 8 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Dans les rues de Bamako, les affiches s’affrontent entre elles en fonction des communes. Les couleurs sont bien au rendez-vous cette année!

Les plus populaires restent fidèles au drapeau de notre pays le Mali. D’autres par contre pour marquer une différence n’hésitent pas à voyager vers d’autres horizons colorés comme du bleu, du mauve entre autres.

Toujours côté sémiologique, les affiches dans l’ensemble s’efforcent de représenter le malien dans sa diversité et globalité culturelle. Une connotation forte de sens. L’objectif étant non seulement d’interpeller le citoyen, mais aussi de retenir son attention. La pièce maîtresse du puzzle c’est de se sentir proche du candidat à travers cette identité qui retient l’instant d’un moment le regard.

La suite pourrait être d’adopter le candidat tout de suite. Mais n’allons pas trop vite, la campagne vient de commencer et les pas se construisent au compte goutte.

Ensuite vient le côté sémiotique de l’affiche. Là, les slogans et caractères utilisés s’inscrivent aussi dans la logique de la vision de chaque candidat. Une vision qui peut aisément se faire comprendre à travers des messages comme « Ensemble pour le changement », « Le peuple est notre source d’inspiration », « Ensemble nous ferons le Mali », « L’espoir de la jeunesse », « Tous pour le changement ». Des slogans comme ceux-ci et bien d’autres jonchent les rues de la capitale depuis dimanche dernier.

A pied, en moto ou en voiture, il devient presque impossible de ne pas jeter un regard même si il est furtif ou sans intérêt aux affiches des législatives. La campagne est lancée, la guerre des affiches aussi.

Idelette BISSUU

Mopti : La fièvre hémorragique Crimée-Congo fait sept morts

Une épidémie de fièvre hémorragique appelée « Crimée-Congo » s’est déclarée dans la région de Mopti, précisément dans le village de Kèra, près de Korientzé. La maladie a déjà fait 7 morts, selon la direction régionale de la santé. Plusieurs personnes suspectées d’être contaminées ont été mises en quarantaine. Dans une correspondance adressée aux direteurs régionaux de la santé, la direction générale de la santé les a exhorté à mettre en place les mesures préventives. Notamment, renforcer la surveillance épidemiologique, isoler les cas présumés des autres patients et appliquer strictement les techniques de soins en isolement (…) sensibiliser les populations sur les manifestations cliniques de la maladie, entre autres. Entre humains, la transmission de la maladie peut survenir à la suite d’un contact direct avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de sujets infectés.

Me Moctar Mariko : « Nous demandons à ce que le procès aille à son terme »

La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a décidé le mardi 28 janvier de la mise en liberté provisoire du général Amadou Haya Sanogo et de ses co-accusés, après plus de 6 ans de détention dans l’affaire dite des « 21 bérets rouges » disparus en 2012. Maître Moctar Mariko, Président de l’AMDH et avocat des familles des victimes, parties civiles, répond à nos questions sur cette décision de justice.

Comment avez-vu accueilli cette décision ?

Quand on regarde les circonstances de la détention, et surtout le temps que les parents des victimes ont passé à attendre ce procès, je suis plutôt animé d’un sentiment mitigé. Ce sur quoi je voudrais insister, c’est qu’il ne faudrait pas que les intérêts des proches des victimes soient mis à la marge de ce processus.

Justement, est-ce que ces proches des victimes ont bénéficié de compensations financières ?

Aujourd’hui, je ne suis pas en mesure de vous dire que ces proches ont obtenu telle ou telle chose. Fort heureusement, il y a un processus aux fins de leur indemnisation en cours. Je peux quand même vous dire que je suis un peu rassuré, compte tenu de la qualité des personnes qui ont intervenu dans ce processus  d’indemnisation, et que je pense que ces personnes vont tenir leurs promesses. Cela permettra d’alléger les souffrances des parties civiles, qui, jusqu’à présent, n’ont pas pu faire le deuil de leurs proches disparus.

Cette décision met-elle fin à l’action judiciaire ?

Ce n’est pas la fin. Ce n’est qu’une libération provisoire et les conditions de libération vont être invoquées dans l’arrêt qui a ordonné la mise en liberté provisoire. Donc ce n’est que partie remise, parce qu’il s’agit d’une liberté provisoire, en attendant la tenue  du procès. Nous demandons à ce que le procès aille à son terme et ce n’est qu’à ce moment que tout le monde sera fixé. Les accusés sauront enfin s’ils vont être condamnés ou acquittés. Il est d’ailleurs dans l’intérêt même des accusés que le procès aille jusqu’à son terme.

D’aucuns parlent de l’application de la Loi d’entente nationale…

À ce stade, on ne peut pas invoquer la Loi d’entente nationale, parce que si elle doit être invoquée, ce sera sur le fond du procès, c’est-à-dire au cours d’une nouvelle audience où il s’agira de trancher le dossier au fond. Jusque-là, il s’est agi uniquement de trancher cette affaire sur la forme et d’analyser les conditions de représentativité et de disponibilité des accusés à déférer aux convocations de la justice, mais également de voir si la mise en liberté provisoire ne troublerait pas l’ordre public.

Propos recueillis par Germain KENOUVI

Nouveau code minier: La durée de la clause de stabilisation fixée à 20 ans

Les investissements des compagnies minières opérant au Mali seront désormais protégés des modifications de régimes fiscaux et douaniers pour 20 ans. C’est ce qu’a déclaré en fin de semaine dernière la ministre des Mines Lelanta Hawa Baba Bah, précisant que cela représente une baisse par rapport aux 30 ans de l’ancien code minier.

Si le Mali a d’abord proposé dans son nouveau code minier, la période de stabilité à 10 ans, cette durée a été jugée trop courte et susceptible de décourager les investisseurs.

« Nous devons considérer que la phase de recherche minière peut prendre au moins sept, huit ou neuf ans. Nous avons donc opté pour une période de stabilité de 20 ans », a déclaré la ministre.

Dans la plupart des juridictions minières, les investisseurs tiennent beaucoup au respect et au maintien de la période de stabilité convenue lors de la signature des contrats. Le Mali entend par ce compromis garder son attractivité sur le marché minier international, alors qu’il cherche à accroître la contribution du secteur minier (principalement aurifère) à son économie.

Source: Agence Ecofin

Sahel: « Takuba », la future force européenne déjà controversée

A peine annoncée début novembre dernier, la future force spéciale européenne attendue au Mali en 2020 est déjà critiquée.« Takuba », le Sabre en Tamachek (la langue touarègue), est le nom que devra porter la future forces spéciales européenne qui sera déployée au Mali pour aider à lutter contre le terrorisme. L’arrivée de cette nouvelle force a été annoncée par Florence Parly, la ministre française des armées lors d’une visite aux troupes de la force tricolore Barkhane le 06 Novembre dernier dans la ville malienne de Gao.

« La force Takuba complète Barkhane et dessine le nouveau visage de la lutte contre le terrorisme au Sahel… » Si les intentions qui sous-tendent la création de cette force sont bonne, c’est plutôt la manière qui dérange à Bamako.

Ousmane Dembélé, politologue malien estime que la décision « unilatérale »  de Paris de lancer une force au Sahel sans au préalable consulter  les populations de ces pays ne peut que « braquer » celles-ci  face à ce qu’elles considèrent comme une « arrogance ».

«  Annoncer une telle décision capitale à Gao face aux forces françaises après avoir quitté le palais présidentiel à Bamako et accordé une interview à la télévision nationale sans en piper un mot, dénote clairement du mépris des autorités françaises à l’endroit du peuple malien en particulier et ceux du Sahel en général » deplore le journaliste, Issa Maïga spécialiste des questions sécuritaires.  

Malgré la présence sur le sol malien de  4500 soldats de la force Barkhane, 13 mille hommes de la Minusma et des troupes des cinq pays membres du G5 Sahel (Tchad, Niger, Burkina, Mauritanie et allot), le terrorisme gagne chaque jour un peu plus du terrain. Les récentes attaques des camps de Boulikessy et Indélimane au Mali qui ont fait plus de 100 soldats maliens tués et la collision de deux hélicoptères français qui a fait 13 morts lors de combats avec ces mêmes terroristes illustrent cette situation. 

« La solution de la crise n’est pas dans le déploiement d’une nouvelle force, mais plutôt que celles qui sont déjà sur le terrain jouent franc jeu entre elles et coordonnent les actions. Tant que ce n’est pas le cas, on aura toutes les forces du monde au Sahel et le terrorisme continuera à gagner du terrain » confie un officier de l’armée malienne qui a requis l’anonymat.

Si les drones français qui survolaient le désert malien avec des objectifs d’observation, des Reapers américains viennent d’être déployés par la France en vue de mener cette fois-ci des « opérations de renseignement mais aussi effectuer des frappes » a annoncé  la ministre de la défense, Florence Parly. Selon elle, « chaque drone transportera deux grosses bombes à guidage laser ».

Une nouvelle bien accueillie par l’opinion. Mais pas aussi rassurante au point de faire oublier le raid mené dans la nuit du 23 au 24 Octobre 2017 par la force française Barkhane et qui a couté la vie à 11 soldats maliens retenus prisonniers par des terroristes.

Initialement prévue pour le 16 Décembre dernier, la rencontre de « clarification » entre le président français et ses homologues du G5 sahel au sujet du « sentiment anti- français » dans les pays de la région a été reportée au 13 Janvier suite à l’attaque terroriste qui a visé le camp de Inates au Niger et qui a fait plus de 70 morts.

La réunion du 13 Janvier est donc attendue par les opinions publiques du Sahel pour savoir ce que sera réellement le projet de la nouvelle force européenne « Takuba » dont on espère qu’elle ne sera pas un énième « vœu pieux ».

Du Sahel au Lac Tchad: solidarité africaine en panne (Chronique)

L’éditorialiste et écrivain nigérien Seidik Abba dénonce l’absence de solidarité entre États africains dans la lutte contre la menace terroriste. Dans cette chronique exclusive pour APA que nous rééditions ici, le journaliste y estime que « le continent continuera pour longtemps encore d’être le théâtre d’interventions des puissances extra-africaines ».A trop incriminer la communauté internationale sur les carences de son action, notamment, au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad, nous, Africains, avons fini par considérer que l’Afrique ne fait pas partie de cette communauté internationale. Cette posture amène donc à juger que « seuls les autres » sont responsables de l’absence de solution aux crises aiguës au Sahel et dans le Bassin du Lac. Elle nous dispense (et c’est confortable) d’interrogations légitimes sur la solidarité intra-africaine et sur l’utilité des différents mécanismes censés garantir la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent.

Peut-on franchement reprocher à la Pologne de ne pas se mobiliser contre la menace terroriste au Mali alors que l’Egypte (pays africain) n’en fait pas mieux ? Peut-on dénoncer l’inaction de la Lituanie au Burkina Faso alors que l’Ethiopie (pays africain) ne fait pas autant ? Peut-on reprocher aux Pays-Bas de ne pas voler au secours du Niger confronté aux groupes terroristes alors que l’Afrique du Sud (pays africain) n’en a pas mieux fait ? Peut-on reprocher au Canada de ne pas se mobiliser contre Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad alors que l’Algérie ne s’y intéresse pas ?

Il aura fallu le mois de septembre dernier pour que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) consacre à Ouagadougou un sommet ad hoc sur la menace terroriste au Sahel qui, après le Burkina Faso, le Niger et le Mali, entend s’étendre aux pays côtiers tels que le Benin, la Côte d’Ivoire, le Ghana ou le Togo.

Si nous voulons que nos incriminations envers la communauté internationale soient crédibles, nous devons commencer par nous ressaisir en matière de solidarité intra-africaine. Le continent a les moyens humains, financiers et logistiques de sa solidarité envers le Sahel et le bassin du Lac.

Alors que l’action de la force française Barkhane au Sahel est vivement critiquée dans les opinions publiques nationales, Paris a annoncé l’arrivée prochaine dans la région des forces spéciales européennes dans le cadre d’un nouvel engagement militaire dénommé Takuba (le sabre en Tamashek).

Comme les forces spéciales égyptiennes, algériennes, éthiopiennes ou kenyanes ne viendront pas au Sahel, on aura bientôt, peut-être, celles de la Lituanie, des Pays-Bas, de la Pologne ou même de la Norvège et de la Suède. C’est une position confortable que d’incriminer les autres, mais de ne pas assumer sa part de solidarité. Après avoir critiqué l’opération française Serval de janvier 2013 au Mali, les pays africains avaient annoncé en mai 2013 à Addis-Abeba, lors de la célébration du cinquantenaire de l’Union africaine, la création immédiate de la Capacité africaine de réaction aux crises (CARIC).

Six ans après cette annonce en grandes pompes, la CARIC n’a ni effectifs, ni quartier général, a fortiori des moyens logistiques et militaires. Elle ne fait donc pas mieux que la force africaine en attente et ses cinq brigades régionales qui ne sont toujours pas sorties de terre, malgré la pile de dossiers et rapports ainsi que des réunions interminables. 

La sécurité au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad fait certes partie de la sécurité globale qui appelle une mobilisation déterminée de la communauté internationale. Mais, en attendant, un engagement plus franc et massif du reste monde, on peut au moins avoir plus de solidarité intra-africaine.

L’Afrique a tous les moyens de cette solidarité. Pour peu qu’elle le veuille et s’y engage. Autrement, le continent continuera pour longtemps encore d’être le théâtre d’interventions des puissances extra-africaines. 

Le G5 Sahel toujours en proie au terrorisme

L’année 2019 a été très meurtrière au Sahel et dans les régions du Lac Tchad en raison de la multiplication des actes des groupes terroristes.L’endiguement de la menace terroriste restera un défi en 2020 pour les cinq pays du G5 Sahel dont la Mauritanie. Après une année 2019 macabre au Burkina Faso et au Mali, le Niger et le Tchad semblent clôturer ce cycle annuel pour avoir enregistré 14 et 70 morts entre le 11 et le 17 décembre.

La dernière attaque au Niger illustre bien la situation chaotique dans ces pays de la bande sahélienne regroupés dans le cadre d’un G5 Sahel fondé en 2014 pour lutter contre les mouvements terroristes. Ces derniers continuent de lancer leurs assauts autour du Lac Tchad, que partagent le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad, au grand désarroi des soldats et des populations riveraines.

Pour le Tchad et le Niger, l’ennemi est sans équivoque Boko Haram. Chaque mois, si ce n’est le Tchad qui est visé, c’est l’armée nigérienne qui subit une attaque de cette secte. Les assauts « des illuminés » de Boko Haram sont toujours suivis de lourdes conséquences, soit la perte de soldats soit des populations massacrées.

Malgré le déploiement de soldats le long des frontières autour des eaux de ce lac, le Tchad n’a pas encore éradiqué cette menace. En mars, 23 soldats tchadiens ont été tués dans l’attaque de leur base située sur l’une des rives du Lac Tchad. D’autres militaires mourront le mois suivant à la suite d’une autre attaque.

Au sein du G5 Sahel, le même constat semble prévaloir, avec des attaques récurrentes ayant touché les armées et la population du Burkina Faso, du Niger et du Mali.

Par ailleurs, la Mauritanie peut se réjouir de son accalmie même si des spécialistes préviennent qu’elle n’est pas à l’abri de « menaces djihadistes », comme le vivent actuellement ses voisins du G5 Sahel. Dans cette zone, les attaques sont également attribuées à des groupes djihadistes affiliés à Al Qaida ou à l’État Islamique. Selon des médias locaux, les attaques terroristes auraient fait près de 600 morts.

Malgré la situation difficile, les pays du G5 Sahel semblent bien s’organiser dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Depuis novembre 2017, l’organisation a lancé des opérations militaires même si la réalité est tout autre sur le terrain.

L’insécurité est plus palpable cette année au Mali où plusieurs groupes sont à la base d’attaques meurtrières en dépit de la présence des forces étrangères qui contribuent à la lutte contre le terrorisme. Début novembre, 24 soldats ont été tués dans une attaque terroriste.

Le Burkina Faso aussi n’a pas été épargné par les attaques terroristes en 2019. En novembre, on a recensé la mort de 38 personnes membres d’un convoi minier, sans compter les assauts meurtriers qui se sont poursuivis jusqu’en décembre. Selon un décompte fait par des médias, le pays a enregistré près de 500 victimes de janvier à novembre, faisant de 2019 l’année la plus meurtrière à cause du terrorisme.

Si certains spécialistes qualifient le Burkina de « maillon faible » du G5 Sahel, le président Roch Marc Christian Kaboré rassure. Pour lui, le défi de l’Etat burkinabè est de faire en sorte que l’armée puisse être partout : « Et de ce point de vue, le Burkina Faso doit travailler à assurer ses propres responsabilités qui sont celles de pouvoir défendre les frontières ».

Le président du Faso ajoute que « nous devons travailler ensemble, chacun dans son pays et également aux abords de nos frontières, pour réduire les distances de circulation des terroristes ».

Mali: 33 terroristes neutralisés à Mopti par la force Barkhane, (Macron)

Quelque 33 terroristes ont été neutralisés samedi matin dans la région de Mopti au Centre du Mali, lors d’une opération de la force française Barkhane qui a également libérer des gendarmes maliens jusque-là retenus en otage, a annoncé le président Emmanuel Macron devant la communauté française en Côte d’Ivoire où il effectue une visite officielle de 72 heures.« Cette lutte, nous la poursuivrons au Sahel et je sais combien de fois nos forces françaises positionnées en Côte d’Ivoire jouent un rôle important » a déclaré Emmanuel Macron, ajoutant « je veux ici, vous redire ma détermination à poursuivre ce combat ».

« Nous avons eu des pertes, nous avons eu aussi des victoires. Ce matin grâce à l’engagement de nos soldats et de l’opération Barkhane, nous avons pu neutraliser dans la région de Mopti 33 terroristes, fait un prisonnier et libéré des gendarmes maliens qui étaient jusqu’alors pris en otage », a-t-il annoncé, sans plus de détails.

« Ce succès considérable »,  a conclu le président français, « c’est l’engagement de nos forces, c’est le soutien que nous apportons au Mali, à la région, à notre propre sécurité ».

Peu après son arrivée vendredi soir à Abidjan,  le chef de l’Etat français Emmanuel Macron a dans un discours aux soldats français du 43ᵉ bataillon d’infanterie de marine (43è BIMA) au camp militaire de Port-Bouët dans le Sud d’Abidjan, insisté sur le rôle d’appui de l’armée à la lutte internationale menée dans le cadre de l’opération Barkhane au Sahel.

« Je souhaite que nous puissions donner une nouvelle profondeur, de nouveaux engagements, une nouvelle force à cette opération pour gagner ce combat indispensable à la stabilité et à la sécurité du Sahel, plus largement de toute la région et aussi de l’Europe », avait affirmé M. Macron selon qui « si nous laissons prospérer la menace, elle nous touchera aussi. »

Mali : Modibo, un rescapé du bombardement d’un camp de migrants en Libye

A l’occasion de la journée internationale des migrants célébrée ce 18 décembre, APA est allé à la rencontre de Modibo Sissoko, un rescapé parmi ces milliers de jeunes maliens qui chaque année tentent d’émigrer clandestinement vers l’Europe.Même s’il n’a pas réussi son « pari » de rejoindre l’Europe, Sissoko se dit chanceux de n’avoir pas été tué dans le bombardement qui a visé son centre de détention en Lybie. « Je n’ai plus rien, j’ai tout perdu. Même mon espoir », confie Modibo.

Depuis son retour au Mali, aidé par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), il travaille sur la conception et la réalisation d’un projet de réintégration en agriculture, en collaboration avec d’autres migrants maliens de retour dans le cadre de l’Initiative Conjointe Union Européenne-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Comme lui, ils sont de nombreux jeunes maliens qui, chaque année, tentent clandestinement d’émigrer vers l’Europe, mais dont la majorité échoue et se retrouve sans moyens.

gé de 26 ans, Modibo Sissoko est originaire de la région de Kayes considérée comme la plus grande zone de départ de migrants clandestins au Mali. Les exploits et réalisations  des premiers migrants de cette partie du pays font que chaque jeune aspire à tenter sa chance hors du pays, souvent au péril de sa vie dans le désert et dans l’océan.

Rentré au Mali le 22 Août dernier grâce au programme de rapatriement de l’OIM, Modibo a commencé son périple au Sénégal comme puisatier pour économiser de l’argent avant de poursuivre sa route vers la Libye dans l’espoir de rejoindre l’Espagne.

En Libye, il va tenter à plusieurs fois de traverser la Méditerranée sans succès, avant de se faire attraper par la police. Il a été amené au centre de détention de Tajoura à l’est de Tripoli, un lieu qui sera la cible d’une frappe aérienne meurtrière dans la nuit du mardi 03 Juillet 2019 faisant plus de cinquante morts.

«Cette nuit-là, un grand bruit nous a réveillé en plein sommeil. J’ai remarqué qu’une partie de la toiture et du mur de notre bâtiment s’était écroulée. Des gens criaient et sans chercher à comprendre ni prendre mes affaires, j’ai couru pour sortir du centre. En sortant, j’ai vu du sang et des gens au sol. Des hommes armés disaient aux gens de se sauver. J’y ai perdu deux amis maliens », raconte le candidat malheureux à l’émigration.

Abandonnant l’idée de rejoindre l’Europe, Modibo se fait une nouvelle vie dans l’agriculture et espère se relancer économiquement.

Le chef du bureau de la Minusma à Kidal expulsé du Mali (ministre)

Le chef du bureau de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies à Kidal (Minusma), le Français Christophe Sivillon, a été déclaré «persona non grata » par les autorités maliennes qui lui ont donné 24 heures pour quitter le pays, a annoncé, mardi à Bamako, le ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé.Cette expulsion fait suite à plusieurs sorties sur les réseaux sociaux de citoyens maliens demandant le départ de Christophe Sivillon. L’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle avaient fait de même via des communiqués dans lesquels elles ont expliqué leur exigence par la sortie «maladroite» du représentant de la Minusma.   

« Je souhaite la bienvenue à la délégation venue du Mali et de l’étranger », avait notamment dit  le chef de bureau de la Minusma lors d’un récent congrès du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) auquel il prenait part.

Beaucoup de Maliens ont vu dans cette déclaration une volonté de séparer Kidal du Mali, d’où la levée de boucliers qui vient de connaitre son épilogue avec l’expulsion du responsable onusien.

Cette mesure intervient à six jours de la réunion de Pau (France) sur la force Barkahne à laquelle le président Macron a convié ses cinq homologues du G5 Sahel.

Le Sénégal sacré champion du Tournoi UFOA Zone A-U20

Le Sénégal a remporté la finale de la 2ème édition du tournoi de l’Union des Fédérations Ouest-Africaines (UFOA) Zone A U20, en battant le Mali (2-0), samedi soir, au stade Général Lansana Conté à Conakry.Après une entame très mouvementée entre les deux équipes, les Sénégalais ouvrent le score à la 14ème minute, grâce à un coup franc indirect de N’Diaye Abdoulaye qui permet à Pape Matar Sarr de marquer le premier but sur un coup de tête (1-0).

En seconde période, le défenseur Malien, Lassine Tangara, marque contre son camp, à la 54ème minute (2-0).

Malgré les assauts répétés des Maliens pour réduire le score, le tableau d’affichage restera inchangé à la fin du temps réglementaire.

Ainsi les Sénégalais remportent cette 2ème édition de l’UFOA Zone A.

Par ailleurs lors de cette compétition, Boubacar Fall (Sénégal) a remporté le trophée de meilleur gardien, Suffian Kalooh (Sierra-Léone) meilleur buteur avec (6 buts) et Matar Ceesey capitaine de la Gambie, meilleur joueur.

Il faut noter que la troisième place est revenue à la Gambie qui a battu la Sierra Leone au tir au but.

Destruction d’une base terroriste au centre du Mali

Les forces armées maliennes (FAMAS) ont annoncé, jeudi, avoir détruit une base terroriste au centre du pays.« Ce jour 05 décembre 2019 aux environs de 13h30, les FAMAS ont détruit une base terroriste entre Wô et Mandoli dans la région de Mopti », informe un communiqué de l’état-major de l’armée malienne.

Selon le texte, « deux groupes armés terroristes (sont) neutralisés, 3 terroristes faits prisonniers et une vingtaine de motos brûlées ».

Le Mali tient son dialogue national inclusif le 14 décembre

Après la phase des concertations régionales et au sein des ambassades et chancelleries maliennes à travers le monde, le dialogue national inclusif aura lieu le 14 décembre 2019, a annoncé, samedi soir, le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta lors de son adresse à la nation.« J’invite toutes les forces vives de la nation malienne à participer au dialogue national inclusif qui aura lieu le 14 décembre au palais de la culture Amadou Hampaté Bâ », a dit le président Keïta.

Ce dialogue national est très attendu par les Maliens qui y voient une occasion de discuter des problèmes qui assaillent le pays depuis 2012.

Dans son discours, le chef de l’État a tendu une nouvelle fois la main au chef de fil de l’opposition, Soumaïla Cissé et à la Coordination des Mouvements de l’Azawad, groupe armé signataire de l’Accord de paix, qui ont boycotté les phases régionales de ce dialogue. « Je souhaite que personne ne soit laissé au bord de la route au cours de ce dialogue », a affirmé Ibrahim Boubacar Keïta.

Selon lui, le dialogue national est occasion pour « tout mettre à plat et faire un diagnostic profond de la crise malienne et proposer les solutions idoines ».

Il a souhaité que les acquis des assises précédentes soient mis à profit au cours de ce dialogue.

Pour la mise en œuvre des recommandations qui seront issues du dialogue national inclusif, il a fait savoir qu’un mécanisme de suivi indépendant lui sera proposé par les organisateurs.

Éliminatoires CAN 2021 : La liste des Aigles sans Bissouma et Marega, avec Djenepo

Le sélectionneur national Mohamed Magassouba a dévoilé la liste des joueurs sélectionnés pour les deux premiers matchs des éliminatoires de la CAN 2021 contre la Guinée Conakry (14 novembre) et le Tchad (17 novembre). Une liste de 27 joueurs, puisque Fousseyni Diabaté, initialement sélectionné a dû déclarer forfait. La sélection garde la même ossature que lors de ses dernières rencontres. A noter les absences notables de Moussa Maréga, et Lassana Coulibaly, blessés. Un doute subsistait sur les présences dans le groupe de Falaye Sacko, Diadié Samassekou et Moussa Djenepo, qui reviennent de blessure, finalement tous présents. Senou Coulibaly, Ibrahim Sissoko vont découvrir le nid des Aigles. Mohamed Camara jusqu’alors avec les sélections des jeunes va lui honorer sa première sélection avec les Séniors. Mais la principale attraction autour de cette liste était la possible première sélection de l’hispano-malien Adama Diarra Traoré. Il va falloir attendre. Le sélectionneur a confirmé que le joueur avait « favorablement répondu à l’appel du Mali » mais, il reste selon lui, des petits détails à gérer.

La liste des 27

Gardiens de buts

  • Djigui Diarra (Stade Malien de Bamako
  • Adama Keita (Djoliba Athletique Club)
  • Ibrahim Mounkoro (TP Mazembe)

Défenseurs

  • Hamari Traoré (Stade Rennais)
  • Falaye Sacko (Guimaraes)
  • Molla Wagué (Nantes)
  • Cheick Traoré (RC Lens)
  • Youssouf Koné (Lyon)
  • Mamadou Fofana (FC Metz)
  • Aboubacar Kiki Kouyaté (Troyes)
  • Massadio Haidara (RC Lens)
  • Senou Coulibaly (Dijon)

Milieux

  • Diadié Samassekou (Hoffenheim)
  • Amadou Haidara (Red Bull Leipzig)
  • Kouame N’Guessan Rominigue (Cercles de Bruges)
  • Cheick Doucouré (RC Lens)
  • Souleymane Diarra (Gaziantep)
  • Adama Traoré ‘’Noss’’ (FC Metz)
  • Mohamed Camara (Red Bull Salzburg)

Attaquants

  • Moussa Djenepo (Southampton)
  • Adama Traoré (FC Metz)
  • Moussa Doumbia (Reims)
  • Abdoulaye Diaby (Besiktas)
  • Kalifa Coulibaly (Nantes)
  • Hadi Sacko (Deniszlispor)
  • Sekou Koita (Red Bull Salzburg)
  • Ibrahima Sissoko (Niort)

Ré-Animons le Mali : concours du très court-métrage lancé

Le concours du très court-métrage Ré-Animons le Mali est ouvert à tous les réalisateur(trice)s débutant(e)s, semi-professionnel(le)s et professionnel(le)s. Les critères d’éligibilité sont à prendre en compte dans le dépôt des candidatures selon les organisateurs. A noter que le concours s’adresse aux personnes de 18 à 40 ans et la date limite d’inscription est fixée au 24 octobre 2019. Lire+

 

La campagne nationale sur l’accès à l’éducation des enfants lancée ce jeudi à Bamako

La campagne nationale « Pour chaque enfant, éducation : ne laisser aucun enfant pour compte » a été lancée ce jeudi (10-10-2019) à l’Institut national des aveugles du Mali à Bamako en réponse au taux élevé de non-scolarisation des enfants, surtout les enfants les plus vulnérables et ceux à besoins éducatifs spéciaux.

Pour apporter une réponse à ce phénomène de non-scolarisation, 4700 Enfants ambassadeurs de la rentrée scolaire et Jeunes de la deuxième décennie ont été formés dans toutes les régions du Mali pour faire un plaidoyer direct pour le retour à l’école de leurs camarades non-scolarisés. Le 28 septembre, les enfants et jeunes ont commencé à sensibiliser leurs communautés sur l’importance de l’éducation à travers des activités de porte-à-porte, des émissions radiophoniques et des dialogues communautaires. 

Avec son sous-thème « Ne laisser aucun enfant pour compte », l’édition 2019 de cette campagne annuelle met un accent particulier sur l’éducation inclusive. Selon les dernières estimations, plus de deux millions d’enfants en âge scolaire sont toujours hors système scolaire. Les filles, les enfants des ménages les plus pauvres, les enfants déplacés et les enfants vivant des zones affectées par la crise, où plus de 900 écoles sont toujours fermées, sont les plus à risque d’exclusion scolaire. 

En ce qui concerne les enfants à besoins éducatifs spéciaux, tels que les enfants vivant avec des déficiences visuelles ou auditives, il est estimé que moins de 10% étaient inscrits dans des établissements spécialisés pendant l’année scolaire 2018/19. 

« L’éducation ne devrait jamais être un privilège. C’est un droit pour chaque fille et chaque garçon, » a affirmé Lucia Elmi, Représentante de l’UNICEF au Mali. « A la veille du trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, c’est le moment pour l’état et ses partenaires de se réengager pour assurer une éducation inclusive pour chaque enfant au Mali. »  

Un des facteurs les plus importants de déscolarisation des enfants reste le mariage d’enfants, qui affecte une fille sur deux au Mali. « Les filles devraient terminer leurs études et se marier après, » explique Seydou Traoré, 17 ans, Enfant ambassadeur de la rentrée scolaire à Bamako, qui vit avec une déficience visuelle. « Il y a énormément de femmes qui travaillent ces jours-ci, y compris pour le Gouvernement du Mali et elles font des bonnes choses. »

Les 4700 filles et garçons ont également été formés dans la collecte de données. Grâce à l’innovation EduTrac, les enfants et jeunes sont outillés pour suivre le retour à l’école de leurs camarades déscolarisés à travers des téléphones portables. 

La constitution du Mali prévoit neuf ans d’école obligatoire et l’éducation est un droit fondamental protégé par la Convention relative aux droits de l’enfant, dont le trentième anniversaire sera célébré cette année.

Source: Unicef

Banques: La BNDA annonce un préavis de grève de 72 heures

Le Comité syndical de la BNDA a déposé le 2 octobre dernier un préavis de grève de 72 heures à compter du 16 octobre 2019. Ce préavis prendra fin le 18 octobre si leurs différentes requêtes sont prises en compte notamment la participation du personnel au capital de la banque, l’augmentation de salaire entre autres doléances.

Le comité syndical affilié au syndicat national des banques et établissements financiers, annonce déjà une grève de 120 heures si il n’obtient pas satisfaction de cette première sortie.

Outre la BNDA bien d’autres mouvements similaires sont annoncés dans le secteur banquier depuis quelques jours pour exprimer un certains malaise par des employés. Du reste, nous reviendrons avec plus de détails.

Amadou Sanogo « À fleur de peau »

À 42 ans, l’artiste plasticien Amadou Sanogo n’est plus à présenter. Le trait de pinceau du natif du royaume bambara du Mali a conquis sa terre natale et traversé l’Afrique pour voyager à travers le monde de l’art plastique.

Il n’est donc pas rare de voir ses expositions dans des métropoles comme Marrakech, Paris, Londres ou New York. La plus récente, « À fleur de peau », ouverte au grand public dans la capitale malienne, se tient à Bamako Art Gallery depuis le 21 septembre 2019. C’est une exposition audacieuse, riche en énigmes d’Afrique et du monde, devant laquelle le spectateur crée un dialogue intimiste non avec l’artiste, mais avec l’œuvre, qui soulève dans son esprit nombre de questionnements : philosophique, sociétal, culturel, pour décrire le système de fermeture sociale ou des questions à l’origine du développement humain.

L’artiste de la galerie Magnin – A de Paris et de la galerie Christine de Londres pratique en acrylique sur toile, mais préfère désigner cette technique comme « peinture sur tissu ». Dans sa démarche artistique, il s’adapte aux produits locaux notamment en ce qui concerne le choix de sa palette de couleurs. Manière pour Amadou Sanogo d’exprimer une certaine liberté dans la matérialisation de son art, qu’il situe entre l’abstrait et le figuratif. Ses travaux tirent leur sève nourricière du monde qui l’entoure et des critiques de ses œuvres.

L’héritier de Ségou la belle, au paysage luxuriant, traversée par le fleuve Niger, se dresse au devant de sa terre, le regard hagard fixé vers l’avenir, avec sa plume acrylique, pour raconter l’histoire de son Maliba natal, des traditions de chez lui et des difficultés actuelles, qui noircissent parfois le quotidien d’un brouillard qui obstrue la vue vers le futur, vers l’espérance.

À travers les quatorze œuvres exposées pour marquer son retour dans les galeries nationales, pour montrer le progrès, la métamorphose dans la maîtrise du pinceau,  l’enfant de Ségou peint sa présence après presque six ans sans exposition au Mali. À travers les proverbes bambaras, point d’ancrage des travaux de l’artiste, dans leur questionnement philosophique sans limite, Amadou Sanogo tire une sonnette d’alarme : « tenez compte du lien social, car tout est fait pour briser les liens entre les individus. On ne cesse de nous monter les uns contre les autres au profit d’une minorité. Mais qui est cette minorité ? Où est-elle ? ». C’est donc l’ensemble de ces questionnements qui a donné naissance à l’exposition « À fleur de peau » qui se poursuit jusqu’au 20 octobre 2019 à Bamako.

Idelette BISSUU

Marathon du Sahel : la start-up « Maïa » du Burkina remporte le 1er prix

La start-up burkinabè « Maïa » qui a développé une pommade anti palu a remporté la finale « Marathon du Sahel » et empoché 15 millions f cfa.Au terme d’une compétition de sept mois qui apposé les meilleurs start-up du Sahel, 14 se sont retrouvées en finale, samedi à Bamako, pour cette compétition qui vise à primer les meilleures start-up des pays du  Sahel.

« Le marathon du Sahel une opportunité immense, elle organisé par la banque mondiale. Il permet aux start-up non seulement d’accéder à un financement, mais aussi à un réseau de mentors », a expliqué Ben Diop, CEO de Sen Vital qui a remporté le quatrième prix.

Organisant  tous les derniers vendredis du mois une compétition entre les start-up maliennes, le ministère de l’Economie numérique et de la Prospective a parrainé cette cérémonie qui doit permettre de rendre les start-ups plus viables.

« Ce sont des jeunes qui sont innovants, ils sont très créatifs, ils ont besoin qu’on leur donne des opportunités et une plateforme pour leur permettre d’exprimer leurs idées. Il ne s’agit pas simplement d’inventer une activité ou d’avoir une formidable idée, il s’agit également de pouvoir l’opérationnaliser pour qu’elle rapporte de l’argent pour créer des emplois », a affirmé la ministre de l’Economie numérique et de la Prospective, Kamissa Camara.

Explosion d’un camion-citerne à Bamako : le bilan passe à 15 morts

Le nombre de morts suite à l’explosion d’un camion-citerne en plein centre de Bamako, la capitale malienne, est passé de six à 15, selon un dernier bilan rendu public par le directeur général du CHU « Gabriel Touré » où ont été évacuées plusieurs victimes.« Fort malheureusement c’est le cœur serré et avec beaucoup de peine que je vous dis que le bilan a été revu à la hausse parce que,  en ce qui concerne l’ensemble des victimes, nous sommes autour de 58 victimes aujourd’hui dont 15 morts » a affirmé le Pr Mounirou Baby, dans une adresse à la presse, mercredi soir.

L’explosion s’est produite lorsque des passagers ont volé au secours des passagers d’un camion citerne contenant 14.000 litres de carburant et qui, de manière non encore élucidée, s’était couché sur le flanc. Les secouristes tout comme ceux qu’ils tenaient d’aider ont alors été la proie des flammes, racontent plusieurs témoins de ce drame qui a eu lieu mardi dernier sur une grande artère de la commune de Badaladougou.    

Vingt-quatre heures après l’explosion du camion- citerne, un autre véhicule du même type a pris feu à moins d’un kilomètre du site de l’explosion. Cette fois-ci, il y a eu plus de peur que de mal, car les sapeurs-pompiers ont pu maitriser les flammes.

Ces deux drames ont poussé les populations à hausser le ton pour que soit effective l’application de l’arrêté de la mairie du district de Bamako pris le 20 octobre 2009 et qui circonscrit la circulation des gros- porteurs dans la capitale entre minuit et 6 heures du matin.

Mali : 80 candidates au concours « Miss sciences »

Au total, 80 filles venant des 20 inspections d’académie que compte le Mali ont entamé, mardi à Bamako, la compétition pour décrocher la couronne de l’édition 2019 de « Miss sciences », a constaté APA.« L’objectif de ce concours c’est d’attirer les filles vers les sciences. On a peu  de filles scientifiques au supérieur et le travail pour nous, doit commencer à la base. C’est pourquoi on sélectionne les meilleures filles déjà à la base pour pouvoir les encadrer afin qu’elles deviennent des scientifiques dans le futur », a expliqué Pr Diallo Kadia Maïga, coordinatrice du concours.

Selon Tata Traoré, candidate de la région de Gao, « ce concours nous permet de tester nos connaissances dans les matières scientifiques avec d’autres filles des autres régions. Ce qui est une bonne chose. Aussi, il nous permet de mieux connaître les filles des autres régions et d’échanger sur leurs quotidiens ».

« Au terme de ce concours je souhaite remporter la couronne de Miss sciences dans ma région », a indiqué Naba Sy, candidate de la région de Kayes

Mais au-delà de ce concours,  les candidates rêvent grand pour elles et pour le pays.

« J’ai opté pour les sciences pour devenir astronaute. Depuis toujours j’entends que le drapeau américain flotte sur la lune, je voudrai un jour que celui du Mali y flotte aussi », affirme Emmanuelle Sanou.

Avec le soutien de l’Unesco, le Mali s’est inspiré du modèle sénégalais pour initier ce concours  de « Miss sciences » qui met l’accent sur la beauté intellectuelle.

Éducation : Synergie vers une grève ?

Depuis mai 2019, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 se mobilisent pour l’application des dispositions de l’article 39 de la loi 007 du 16 janvier 2018 portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et  spéciale, suite à l’accord conclu entre le  gouvernement et l’UNTM le 29 janvier 2019. Malgré les lettres envoyées au ministre du Dialogue social, du travail et de la fonction publique, ainsi qu’au Premier ministre, l’attente se fait longue à deux semaines de la rentrée (Le 1er octobre).

« Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale ». C’est sur cette disposition de l’article 39 du Statut du personnel enseignant que se base la réclamation des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre.

Dans une lettre envoyée au ministre du Dialogue social, du travail et de la fonction publique, en date du 30 mai 2019, la synergie informe « qu’en vertu de cette disposition, les enseignants régis par la loi ci-dessus citée sont concernées par la majoration issue de l’Accord conclu entre le gouvernement, le CNPM et l’UNTM le 29 janvier 2019 et doivent être pris en compte dans son application ». Après cette lettre, précédée d’une autre, sans suite, le ministre a répondu le 30 juillet.

Il informe les secrétaires généraux des syndicats que « la Primature a été saisie d’une correspondance confidentielle et que la synergie sera tenue informée de l’évolution de la question ».  Depuis, silence radio. « Nous avons envoyé une correspondance au Premier ministre, avec ampliation à l’Assemblée et autres institutions, pour leur demander l’application de l’article », dit Adama Fomba, porte-parole des syndicats.

Parallèlement, et face à la prochaine rentrée des classes, en octobre, les syndicats mènent un plaidoyer depuis le 11 septembre auprès des acteurs et partenaires de l’école, notamment la société civile, les regroupements politiques EPM, FSD, COFOP et ARP, et les familles fondatrices et les leaders religieux. 

Pour Adama Fomba, la réclamation de leurs droits ne doit pas provoquer une nouvelle crise dans le système éducatif. Mais, face à la sourde oreille du gouvernement, ils comptent épuiser tous les recours. « Nous allons nous donner tous les moyens légaux, y compris les grèves, pour faire respecter l’article 39 », affirme-t-il avec détermination. Le ministère en charge du dossier, contacté, n’a pas voulu s’exprimer. Une année tronquée vient de s’achever et une autre, incertaine, commence.

Mali : une mine explose dans une salle de classe

Une mine a explosé, dans la nuit de samedi à dimanche, dans une salle de classe à Diougani dans le cercle de Koro (région de Mopti), a appris APA lundi de source sécuritaire.« La mine visait des forces armées maliennes qui depuis un moment séjournent dans ces salles de classe », a confié à APA un responsable de la cellule de communication de l’armée malienne.

« C’est très tard dans la nuit que le bruit de la déflagration a ameuté tout le village. Il n’y a heureusement pas eu de perte en vie humaine, mais la salle de classe a été complétement détruite par l’explosion », a ajouté notre source.

Cette explosion est intervenue à la veille de la célébration du 59ème anniversaire de l’indépendance du Mali. Elle est survenue aussi à la veille de la rentrée scolaire prévue pour le 2 octobre 2019.

Les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour connaître les auteurs de cet acte qui a été vivement condamné par les autorités locales.