Étiquette : Mali
Conteneurs maliens à Dakar : avancées dans l’évacuation
Plus de 2 000 conteneurs maliens restent immobilisés au port de Dakar, selon les informations communiquées lors des échanges entre les autorités maliennes et sénégalaises.
Une délégation conduite par la ministre des Transports et des Infrastructures, Madina Sissoko Dembélé, a séjourné au Sénégal du 17 au 21 novembre 2025 pour discuter des modalités d’évacuation avec les responsables portuaires et gouvernementaux.
Les données les plus récentes évoquent environ 2 400 conteneurs en souffrance. Les autorités portuaires sénégalaises reconnaissent une situation de congestion liée au volume de marchandises, à la capacité d’entreposage et aux contraintes logistiques. Des responsables du Port autonome de Dakar indiquent que les obstacles administratifs concernant les conteneurs maliens ont été levés, une mesure destinée à faciliter la reprise des sorties. Le directeur général du port, Waly Diouf Bodian, a assuré lors des échanges que le Sénégal reste engagé dans la recherche d’une solution durable pour le transit malien.
La mise en œuvre de l’évacuation se heurte encore à plusieurs défis opérationnels. Le nombre de camions disponibles pour assurer le transport jusqu’au Mali reste insuffisant pour absorber rapidement les volumes en attente. Le corridor Dakar–Bamako, essentiel pour le transit des marchandises, fait également l’objet de contraintes liées aux conditions de circulation et aux exigences de sécurité. Ces éléments ralentissent le rythme d’enlèvement des conteneurs, même après la levée des blocages administratifs.
Les discussions entre les deux pays portent également sur les frais de magasinage et de surestaries appliqués aux conteneurs ayant dépassé le délai de franchise. Des allègements ont été évoqués afin de limiter les charges pour les opérateurs maliens, mais les modalités exactes restent en cours de finalisation. Les entreprises concernées signalent des retards dans la réception de leurs cargaisons et des ajustements dans leurs chaînes d’approvisionnement.
Les autorités maliennes et sénégalaises ont convenu de suivre de près l’évolution de la situation afin de fluidifier progressivement l’évacuation. Les services techniques, les opérateurs portuaires et les transporteurs poursuivent leurs concertations pour améliorer les rotations et réduire les délais d’acheminement vers le Mali. Les deux parties affirment leur volonté de stabiliser le transit et de limiter l’impact économique des immobilisations prolongées.
Enregistrement des camions-citernes : les autorités fixent désormais un maximum de 24 heures
Les autorités maliennes ont annoncé une nouvelle mesure visant à accélérer l’enregistrement et le passage des camions-citernes destinés à l’approvisionnement en produits pétroliers.
Audit du financement des partis politiques : Où en est-on ?
L’audit du financement public des partis politiques, lancé en juin 2025 par la Section des Comptes de la Cour suprême du Mali, suit son cours, dans un climat marqué par une faible collaboration des principaux concernés.
Cet exercice inédit, qui couvre un quart de siècle, de juillet 2000 à mai 2025, vise à faire toute la lumière sur l’usage des fonds publics alloués aux formations politiques, dissoutes en mai dernier par décret présidentiel. Jamais auparavant un contrôle d’une telle ampleur n’avait été conduit sur les finances publiques de l’ensemble des partis politiques du pays.
Le 29 octobre 2025, la Cour suprême a invité les anciens responsables des ex-partis à retirer les extraits des rapports provisoires au plus tard le 6 novembre et leur a donné jusqu’au 5 décembre prochain pour déposer leurs observations auprès de son secrétariat.
Cette étape constitue le pivot du principe du contradictoire, garantissant aux ex-dirigeants politiques la possibilité de répondre aux premières conclusions des magistrats financiers et, en théorie, d’apporter des rectifications ou des justificatifs susceptibles d’influer sur les conclusions finales.
Cependant, dans les faits, la démarche avance lentement et difficilement. Quelques anciens responsables politiques joints par nos soins ont refusé de commenter la procédure et les premiers retours indiquent qu’une faible proportion de formations dissoutes a effectivement retiré les documents et fournira peut-être les observations attendues. Pour elles, l’audit serait perçu comme une procédure hostile ou comme une extension de la décision de dissolution qu’elles continuent de contester devant diverses juridictions.
Certains leaders avaient d’ailleurs affiché leur position dès le début du processus. Me Mountaga Tall, Président du parti dissous CNID-Faso Yiriwaton, avait annoncé qu’il ne répondrait pas à la requête de la Cour et qu’il ne fournirait aucun justificatif sur les dépenses de son ancien parti.
De son côté, Konimba Sidibé, de l’ancien parti MODEC (Mouvement pour un destin commun), avait dénoncé un audit « problématique », dépassé de 15 ans, selon lui, au regard du délai légal de conservation obligatoire des documents comptables, fixé à 10 ans au Mali. Ces arguments traduisent une défiance ouverte vis-à-vis de la démarche de la Cour suprême.
Un audit sous contraintes
Cette absence de coopération soulève désormais une question centrale : comment la Cour suprême pourra-t-elle finaliser son audit dans un contexte où le contradictoire ne peut être pleinement assuré ?
Les magistrats de la Section des Comptes disposent de prérogatives étendues en matière de vérification, mais leur travail repose en grande partie sur la disponibilité de documents fiables, complets et authentifiés. L’absence de réponses ou de justificatifs complique donc l’analyse de certaines dépenses.
Selon plusieurs observateurs, le cadre légal impose le principe du contradictoire, mais il n’interdit pas à la Section des Comptes de clore une vérification et de rendre des conclusions définitives si certaines parties restent silencieuses.
La Cour pourrait alors s’appuyer uniquement sur les pièces comptables déjà en sa possession ou sur les rapports précédents produits annuellement sur les partis. En parallèle, elle conserve la possibilité de sanctionner les refus de communication de documents, même si, dans la pratique, ce type de sanctions est peu fréquent et que, dans un contexte où les partis politiques sont déjà dissous, il risque d’être sans effet.
Toutefois, une telle issue n’est pas sans risques. Les anciens responsables pourraient contester les résultats en invoquant un contradictoire incomplet, tandis que la Cour, de son côté, assumerait un choix de fermeté visant à mener l’exercice jusqu’à son terme.
L’audit, qui est une recommandation issue des consultations des Forces vives de la Nation des 28 et 29 avril 2025, très attendu par une partie de l’opinion, pourrait alors se retrouver au cœur d’un bras de fer politico-judiciaire autour de la question de la transparence et de la reddition des comptes. Mais, à mesure que s’approche l’échéance du 5 décembre, il semble se diriger vers sa finalisation, même en l’absence de participation active des responsables des ex-partis.
Mohamed Kenouvi
Sikasso : près de 3 000 personnes fuient les violences aux frontières
Les attaques récentes dans la zone frontalière avec le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont provoqué un déplacement soudain vers Sikasso et Kapala. Les populations, prises entre incursions armées et peur de représailles, réclament une aide urgente.
Suspension du fret maritime : Une réorganisation s’avère indispensable
La suspension momentanée du fret maritime par CMA CGM et MSC a révélé la fragilité logistique du Mali, fortement dépendant des ports voisins. Cette crise met en avant les limites des corridors actuels et l’urgence d’une réorganisation capable de sécuriser durablement les approvisionnements.
Début novembre, les deux principaux transporteurs maritimes qui desservent le Mali, CMA CGM et MSC, annonçaient la suspension de leurs activités en direction du pays. Une mesure lourde de conséquences, qui menaçait d’asphyxier une économie déjà fragilisée par la pénurie de carburant déclenchée mi-septembre après plusieurs attaques terroristes contre les convois. Si les deux compagnies sont finalement revenues sur leurs décisions, cet épisode met en lumière, avec une grande acuité, les défis structurels du Mali entre besoin de souveraineté logistique et dépendance persistante aux corridors extérieurs.
Plusieurs transitaires indiquent qu’avant même les suspensions, plus de 60% des importations maliennes arrivaient avec des retards liés à l’encombrement croissant des plateformes portuaires. Plusieurs opérateurs rappellent également que les coûts logistiques avaient déjà augmenté de 15 à 20% depuis septembre en raison de la tension sur les flux régionaux. Ces surcoûts ont particulièrement touché les importateurs de produits alimentaires, dont les délais de rotation sont plus sensibles aux perturbations.
On se souvient que le 8 novembre 2025, à l’issue d’une réunion d’urgence, les autorités maliennes ont obtenu de CMA CGM et de MSC la reprise de leurs activités. Une issue heureuse à une crise qui menaçait d’en amplifier une autre. La compagnie MSC avait suspendu le 7 novembre son trafic « jusqu’à nouvel ordre » pour des raisons de sécurité, tandis que CMA CGM avait arrêté ses envois dès le 4 novembre, avant d’annoncer une reprise partielle dès le 6. Ces interruptions successives ont perturbé un approvisionnement déjà fragilisé sur les corridors Dakar – Bamako et Abidjan – Bamako, deux axes devenus stratégiques dans la distribution du carburant et des biens essentiels. Les transitaires reconnaissent que cette succession d’annonces a créé un effet domino sur les commandes en attente, accentuant l’incertitude chez les opérateurs économiques.
Le Mali, pays enclavé, dépend fortement de ses voisins. Ainsi, 65 à 70% du fret maritime transite par le port de Dakar, 20 à 25% par Abidjan et le reste par Lomé, Tema, Conakry ou Nouakchott. Les importations annuelles sont évaluées entre 5 et 6 millions de tonnes, dont près de 30% sont transportées par CMA CGM. Les rapports logistiques régionaux classent d’ailleurs le Mali parmi les pays les plus vulnérables aux perturbations portuaires en Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, au troisième trimestre 2025, CMA CGM a enregistré une baisse de 11,3% de son chiffre d’affaires, ramené à 14 milliards de dollars, et une chute de 72% de son bénéfice net (749 millions de dollars), reflet d’un marché mondial du fret en contraction. La combinaison de cette tendance mondiale et des contraintes locales a accentué la pression sur les corridors d’accès au Mali. Certains acteurs estiment que le pays doit désormais anticiper ce type de fluctuations internationales pour limiter les ruptures d’approvisionnement.
Négociations opportunes
Les opérateurs maritimes ont justifié leurs suspensions par l’insécurité persistante le long des corridors. « En continuant d’acheminer les marchandises, ils prenaient le risque de perdre des cargaisons », explique le Dr Sékou Diakité, enseignant-chercheur à la FSEG. Selon lui, la reprise des activités a été conditionnée à des garanties nouvelles sur la sécurisation des axes routiers, mais aussi par l’ampleur des pertes financières que représentaient les marchandises bloquées dans les ports. Dans certains terminaux, des marchandises sensibles approchaient même de leur date limite de stockage, ce qui a pesé lourd dans les discussions.
Les enjeux étaient économiques autant que sécuritaires. L’État devait garantir l’arrivée des produits essentiels pour éviter une flambée des prix, tandis que les compagnies cherchaient à préserver la continuité de leurs activités dans un contexte marqué par une forte volatilité du fret international. Ces fluctuations ont aussi perturbé la planification des importations, obligeant plusieurs entreprises à revoir leurs calendriers d’approvisionnement.
« La continentalité n’est pas un handicap et le Mali est habitué à gérer ce genre de situation », estime pour sa part Djibril Tall, responsable de la FENAGROUP. Pour Dr Diakité, si l’État ne peut compenser toutes les pertes potentielles, il lui revient de rassurer les opérateurs en proposant des clauses de sécurisation ou de coopération renforcée afin de maintenir la fluidité du commerce. Selon plusieurs opérateurs, chaque semaine de blocage représente entre 2 et 3 milliards de francs CFA de pertes cumulées sur les importations stratégiques.
L’État est également invité à intensifier ses partenariats avec les pays côtiers pour sécuriser les voies d’accès, notamment via Dakar, Abidjan, Conakry et Nouakchott. Dans cette période exceptionnelle, il est également recommandé de négocier avec le Bénin, le Togo et le Ghana afin d’obtenir des facilités temporaires, notamment sur les frais de magasinage ou d’entreposage.
Gérer l’urgence
Au Port autonome de Dakar, l’interdiction des camions hors gabarit a entraîné l’immobilisation de 1 526 conteneurs destinés au Mali. Les transporteurs sont désormais contraints de n’utiliser que des véhicules conformes, ce qui ralentit considérablement le transit et renchérit le coût du fret. Les frais cumulés de magasinage dépasseraient 700 millions de francs CFA, un surcoût qui affecte directement les entreprises importatrices, les distributeurs et, à terme, les consommateurs.
Une délégation malienne est attendue à Dakar pour tenter de trouver un mécanisme permettant de fluidifier le trafic, alors que les délais d’acheminement ont doublé dans certains cas, passant de 7 à 15 – 20 jours. Les milieux économiques craignent en outre un report durable de commandes essentielles, ce qui pourrait perturber l’approvisionnement du marché jusqu’à début 2026.
Des sources portuaires confirment que certains opérateurs envisagent déjà de réorienter une partie de leurs cargaisons vers d’autres corridors pour contourner l’engorgement actuel.
Restructuration
Pour de nombreux acteurs du secteur, cette crise confirme l’urgence de repenser la Politique nationale des Transports. Il s’agit à la fois de moderniser les infrastructures, d’améliorer les conditions d’exploitation et de revoir le modèle d’approvisionnement du pays.
La vision de souveraineté, rappelle M. Tall, exige que le Mali se donne les moyens de développer ses propres infrastructures logistiques. Cela suppose de mobiliser des financements sur plusieurs années pour amplifier les travaux routiers, moderniser les plateformes logistiques et accompagner l’augmentation progressive du trafic.
Plusieurs analystes recommandent aussi une refonte du schéma logistique national afin de tirer les enseignements de cet épisode et de réduire la dépendance aux décisions des armateurs.
Le problème des gabarits sur les corridors est réel, mais il renvoie à une nécessité plus large, celle de revoir la conception des routes et d’adapter les normes UEMOA aux réalités économiques régionales. La surcharge exceptionnelle tolérée à une période critique pour éviter la pénurie a fragilisé les infrastructures et perturbé le transport de conteneurs. Des experts plaident pour un ajustement progressif des normes afin de concilier sécurité routière, volume de fret et continuité des approvisionnements.
Les États de l’Alliance des États du Sahel, tous enclavés, doivent également mutualiser leurs stratégies pour obtenir de meilleures conditions auprès des pays côtiers et réduire leur vulnérabilité structurelle. La diversification des débouchés maritimes existe, mais le véritable goulet d’étranglement demeure « la voie de desserte », comme le souligne M. Tall. De nombreux spécialistes estiment qu’une consolidation des corridors alternatifs deviendra indispensable pour limiter l’impact d’éventuelles futures crises.
Enfin, la gouvernance du secteur doit être renforcée afin de garantir une meilleure utilisation des ressources et une visibilité accrue sur les priorités d’investissement. Les acteurs du secteur appellent enfin à une meilleure coordination entre les administrations douanières, portuaires et routières afin de réduire les délais et d’améliorer la prévisibilité des flux.
Réforme des EPCP : mise en conformité et défis de modernisation
Le Conseil des ministres du mercredi 19 novembre 2025 a adopté un projet de loi modifiant le statut général des Établissements publics à caractère professionnel, institué par la loi n°96-032 du 12 juin 1996. Ces établissements, dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière, encadrent l’organisation et la représentation de diverses professions, notamment à travers les ordres et chambres consulaires.
Le gouvernement explique que la loi de 1996 présente des insuffisances, en particulier dans son volet financier. Les règles d’approbation budgétaire prévues par le texte initial ne sont plus en phase avec les exigences de la Directive n°07/2009/CM/UEMOA, qui fixe le cadre harmonisé de la comptabilité publique dans l’Union. La réforme entend corriger ces écarts pour aligner le dispositif national sur les normes communautaires.
Les EPCP gèrent des ressources variées, issues de cotisations, de redevances ou de subventions, et assurent des missions essentielles comme la tenue des tableaux professionnels, l’encadrement des pratiques, la discipline interne ou la représentation des métiers auprès des autorités. L’actualisation de leur régime financier répond à la volonté d’assurer une meilleure transparence et une gestion conforme aux standards imposés par l’espace UEMOA. Elle prévoit une clarification des modalités d’élaboration, d’adoption et d’approbation des budgets, ainsi qu’une articulation plus cohérente entre les établissements et les autorités de tutelle.
Cependant, l’examen du dispositif laisse apparaître plusieurs points qui devront être précisés lors de la mise en œuvre. La question de la capacité opérationnelle des établissements à appliquer les nouvelles règles n’est pas encore détaillée, alors que certains disposent de moyens administratifs limités. L’articulation entre les organes de gestion internes et l’autorité financière de tutelle devra également être encadrée pour éviter des lenteurs ou des chevauchements dans les processus d’approbation. Le degré d’accompagnement technique prévu pour la transition vers les normes de l’UEMOA reste à clarifier, de même que les mécanismes de contrôle et de suivi une fois la réforme adoptée.
La mise en conformité engagée constitue une étape importante pour harmoniser la gestion des EPCP, mais plusieurs ajustements pratiques seront nécessaires pour garantir une application uniforme et efficace dans l’ensemble des professions concernées.
Téléthon « Envol des Aigles » : mobilisation nationale avant la CAN 2025
Le ministère de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, a annoncé la tenue d’un téléthon national baptisé « Envol des Aigles » le 22 novembre 2025, destiné à soutenir la participation de l’équipe nationale à la CAN 2025. L’objectif affiché est de lever des fonds et de mobiliser l’ensemble de la nation autour de la sélection malienne.
La compétition continentale débutera le 21 décembre 2025 au Maroc et se déroulera jusqu’au 18 janvier 2026. Le tirage au sort a placé le Mali dans le groupe A, en compagnie de la nation hôte, le Maroc, de la Zambie et des Comores.
L’équipe malienne se présente à cette édition avec l’ambition d’aller au-delà du stade des quarts de finale, qu’elle avait atteint lors de la précédente édition en Côte d’Ivoire. Le sélectionneur belge Tom Saintfiet a déclaré viser la phase des demi-finales voire la finale, estimant que le tirage offre “des opportunités”.
Le téléthon est présenté comme un moment de communion nationale. Selon le communiqué du Conseil des ministres du 19 novembre 2025, cette mobilisation vise à « escorter les Aigles du Mali vers la CAN 2025 », à renforcer leur logistique et leur encadrement, et à renforcer la confiance collective.
La fédération malienne de football devra composer avec des contraintes : plusieurs joueurs clefs sont actuellement indisponibles ou en phase de réadaptation. Pourtant, la dynamique est jugée favorable pour tenter de franchir un palier et inscrire le Mali parmi les nations majeures du continent. Le téléthon s’inscrit dans cette stratégie de mobilisation populaire, tout en affichant un soutien concret aux moyens techniques et professionnels de l’équipe.
La participation du pays affiche aussi un enjeu diplomatique et symbolique : la performance de l’équipe est perçue comme un vecteur de fierté nationale dans une période où la cohésion sociale et la visibilité internationale comptent pour beaucoup. Le rendez-vous du 22 novembre 2025 pourra constituer un signal fort de soutien à l’équipe et de préparation pris au sérieux.
PAG 2025-2026 : bilan du premier semestre
Le Conseil des ministres du mercredi 19 novembre 2025 a présenté l’état d’exécution du Plan d’Action du Gouvernement 2025-2026 à l’issue du premier semestre de mise en œuvre. Les résultats communiqués retracent l’avancement des activités prévues et les niveaux de réalisation observés dans les départements concernés.
Kayes : des citernes détournées de leur circuit officiel
La brigade régionale du Commerce et de la Concurrence a intercepté, le 16 novembre, plusieurs camions-citernes engagés sur un trajet qui ne correspondait pas à leur destination déclarée. L’opération survient dans un contexte de pénurie persistante, alors que les autorités tentent de rétablir un approvisionnement régulier.
À Kayes, les agents de la Direction régionale du Commerce et de la Concurrence ont constaté que les citernes interceptées ne se dirigeaient pas vers la station de vente annoncée par l’importateur. Selon les informations communiquées, les cargaisons avaient été déclarées comme destinées à un point de distribution officiel, mais leur orientation effective s’écartait du circuit prévu. Les équipes de contrôle ont redirigé les véhicules vers la station concernée et procédé à l’interpellation des personnes impliquées.
Cette intervention intervient dans une période où la disponibilité du carburant reste limitée dans plusieurs localités du pays. Les stations fonctionnent de manière irrégulière depuis plusieurs semaines et les volumes reçus ne permettent pas toujours de répondre à la demande. Les difficultés d’approvisionnement ont entraîné une hausse des prix et des files d’attente récurrentes.
Quelques semaines avant cette opération, un camion transportant quarante-cinq mille litres de gasoil avait déjà été saisi dans la même région lors d’un transvasement vers un autre véhicule. Les éléments recueillis avaient montré que le chargement avait été revendu en dehors du circuit initialement déclaré, entraînant la saisie du carburant et l’interpellation des personnes en cause.
Les opérations successives menées dans la région illustrent le renforcement des contrôles autour de la distribution de carburant, alors que les autorités affirment maintenir leurs efforts pour stabiliser la situation et assurer l’acheminement des produits vers les stations autorisées.
Kayes : des citernes détournées de leur circuit officiel
Kayes : des citernes détournées de leur circuit officie
La brigade régionale du Commerce et de la Concurrence a intercepté, le 16 novembre, plusieurs camions-citernes engagés sur un trajet qui ne correspondait pas à leur destination déclarée. L’opération survient dans un contexte de pénurie persistante, alors que les autorités tentent de rétablir un approvisionnement régulier.
À Kayes, les agents de la Direction régionale du Commerce et de la Concurrence ont constaté que les citernes interceptées ne se dirigeaient pas vers la station de vente annoncée par l’importateur. Selon les informations communiquées, les cargaisons avaient été déclarées comme destinées à un point de distribution officiel, mais leur orientation effective s’écartait du circuit prévu. Les équipes de contrôle ont redirigé les véhicules vers la station concernée et procédé à l’interpellation des personnes impliquées.
Cette intervention intervient dans une période où la disponibilité du carburant reste limitée dans plusieurs localités du pays. Les stations fonctionnent de manière irrégulière depuis plusieurs semaines et les volumes reçus ne permettent pas toujours de répondre à la demande. Les difficultés d’approvisionnement ont entraîné une hausse des prix et des files d’attente récurrentes.
Quelques semaines avant cette opération, un camion transportant quarante-cinq mille litres de gasoil avait déjà été saisi dans la même région lors d’un transvasement vers un autre véhicule. Les éléments recueillis avaient montré que le chargement avait été revendu en dehors du circuit initialement déclaré, entraînant la saisie du carburant et l’interpellation des personnes en cause.
Les opérations successives menées dans la région illustrent le renforcement des contrôles autour de la distribution de carburant, alors que les autorités affirment maintenir leurs efforts pour stabiliser la situation et assurer l’acheminement des produits vers les stations autorisées.
Diaspora malienne au Maroc : une semaine d’échanges et de diplomatie communautaire avec l’AESM
Du 19 au 26 octobre 2025, une délégation de l’Association des Anciens Étudiants et Stagiaires Maliens du Maroc (AESM) a mené une mission de terrain auprès de la diaspora malienne, à l’invitation de la COMAMA. Une série de rencontres institutionnelles et communautaires a permis d’aborder les conditions de vie des ressortissants maliens, les opportunités socio-économiques au Mali et les dispositifs d’assurance volontaire.
La mission, conduite à Casablanca, Rabat et Tanger, s’est inscrite dans un contexte de mobilité croissante des Maliens vers le Maroc, devenu ces dernières années un important pôle d’accueil pour les étudiants, les travailleurs migrants et les familles installées durablement. La délégation de l’AESM a été reçue par plusieurs institutions clés : l’Ambassade du Mali à Rabat, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Agence nationale des Marocains résidant à l’étranger (ANRE), l’ISESCO, ainsi que l’École nationale supérieure des mines de Rabat. Ces rencontres ont permis de faire le point sur les défis administratifs, éducatifs et socio-professionnels auxquels la diaspora est confrontée, notamment l’accès à la régularisation, à la santé ou à l’emploi formel.
Face à des communautés souvent confrontées à la précarité, à la pression migratoire ou à des parcours académiques exigeants, l’AESM a présenté les opportunités offertes par le Mali dans les domaines de l’entrepreneuriat, de l’innovation, de l’agro-industrie et des services. Une attention particulière a été portée au régime d’assurance volontaire de l’INPS, présenté comme un levier essentiel pour garantir une couverture sociale aux travailleurs indépendants, aux commerçants et aux expatriés installés hors du territoire national.
Dans les trois grandes villes visitées, la délégation a rencontré des associations locales, des leaders communautaires et des familles maliennes. Les échanges ont porté sur la scolarisation des enfants, les conditions de logement, la protection consulaire, ainsi que les difficultés rencontrées dans les démarches administratives marocaines. Des jeunes diplômés ont également exprimé leurs préoccupations concernant l’insertion professionnelle et les perspectives de retour au pays.
La mission s’est achevée le 26 octobre par une cérémonie de lecture de Coran pour la paix et la stabilité du Mali, organisée à l’Ambassade du Mali à Rabat, en présence de diplomates, de responsables communautaires et de nombreux ressortissants. Ce moment spirituel a marqué la volonté collective de resserrer les liens entre le Mali et sa diaspora, alors que la communauté malienne du Maroc continue de jouer un rôle croissant dans les échanges économiques, culturels et éducatifs entre les deux pays.
« La légitimité traditionnelle reste le dernier espoir de la société malienne »
À l’occasion de la Journée nationale des légitimités traditionnelles célébrée le 11 novembre, Mohamed Ben Chérif Diabaté analyse la place actuelle des autorités coutumières, les défis de leur reconnaissance et leur rôle dans la cohésion nationale. Dans cet entretien, il revient sur l’importance de les former, de mieux les encadrer et de créer un cadre national de coordination.
Comment définiriez-vous la place de la légitimité traditionnelle dans la société malienne aujourd’hui ?
Pour moi, la légitimité traditionnelle occupe la place d’espoir. La population malienne place beaucoup d’attentes en elle : elle la consulte, s’y réfère, et la considère comme un véritable fusible social. Dans une société aux références multiples, les légitimités incarnent encore le recours naturel lorsqu’un problème se pose ou lorsqu’une orientation est nécessaire. Leur rôle reste fondamental.
À quoi sert concrètement la Journée nationale du 11 novembre, si sa portée reste encore peu visible dans l’espace public ?
Ceux qui ont initié cette journée méritent d’être salués. Mais pour que l’adhésion soit totale, il faut expliquer le mobile : pourquoi cette journée a été créée, ce qu’elle vise, et pourquoi elle concerne toutes les communautés.
Nous vivons dans un pays où plus de 90 % de la population est analphabète. Avec une diversité culturelle immense — un Malinké de Kangaba n’est pas identique à un Malinké de Bafoulabé, un Peul du Fouta n’est pas le même qu’un Peul du Macina — il est essentiel d’informer, de sensibiliser, d’expliquer. Si cela est fait, le peuple s’engagera et s’impliquera. C’est le seul moyen pour que cette journée prenne tout son sens.
Pourquoi l’État reconnaît-il aujourd’hui les légitimités traditionnelles, alors qu’une partie de la société semblait s’en détacher ?
Depuis l’époque du Soudan, les légitimités traditionnelles ont gouverné nos villages, nos fractions, nos royaumes et nos empires. Elles étaient là bien avant l’État moderne, et c’est ce système que le colonisateur a trouvé en arrivant.
Se détacher d’elles, c’est perdre ses repères. Ceux qui les reconnaissent aujourd’hui savent ce qu’elles représentent. Mais une partie de la population ne connaît pas son histoire, ne sait pas ce que les légitimités ont apporté. C’est cette méconnaissance qui explique parfois le détachement. Ceux qui ont reconnu leur importance ont bien réfléchi et ont eu raison.
Dans le contexte actuel des conflits et fractures sociales, quel rôle les chefs traditionnels peuvent-ils jouer dans la médiation et le rétablissement de la confiance ?
Ils ont un rôle déterminant, mais il faut les former. Le monde évolue, les réalités changent, et ce qui était valable hier ne l’est pas forcément aujourd’hui.
Les légitimités doivent être formées aux techniques de résolution des conflits, aux mécanismes de cohésion sociale, au programme national d’éducation aux valeurs. Elles doivent aussi travailler en synergie avec l’administration, les services judiciaires et les communautés.
Avec cet accompagnement, elles peuvent jouer un rôle majeur dans la médiation et la reconstruction de la confiance.
Que faudrait-il mettre en place pour que les légitimités redeviennent des acteurs structurants de l’éducation civique, de la cohésion et de la transmission des valeurs ?
Il faut créer un cadre national : un cadre de formation, de coordination, d’information et de sensibilisation.
Je propose la mise en place d’une Coordination nationale des légitimités traditionnelles, dotée d’un contenu administratif et juridique solide, s’appuyant autant sur les compétences modernes que sur le savoir endogène positif.
Avec ce cadre, les légitimités pourront contribuer efficacement à l’éducation civique, à la cohésion sociale, à la consolidation de la paix et à la construction nationale.
Réfugiés : le Mali accueille plus de 230 000 Burkinabè et Nigériens
Publié le 31 octobre 2025, le rapport conjoint du gouvernement malien et du HCR confirme une hausse marquée des arrivées de réfugiés burkinabè et nigériens dans plusieurs régions du pays. Le document montre l’ampleur d’un mouvement de population étroitement lié à la crise sécuritaire qui frappe le Sahel.
« Il faut d’abord restaurer la confiance entre l’État et les communautés » Ag Mehdi
À l’occasion de la Journée nationale des légitimités traditionnelles, célébrée le 11 novembre 2025 à Bamako, l’Amenokal Alhaj Alhassane Ag Mehdi, Président du Conseil supérieur des Imiticha, revient sur l’affaiblissement des autorités traditionnelles, leur rôle dans la paix et la manière de reconstruire la cohésion sociale. Dans cet entretien, il livre une analyse franche, appuyée sur son discours officiel et ses propos recueillis.
Quel rôle concret les légitimités traditionnelles doivent-elles jouer aujourd’hui dans la paix au Mali ?
Les légitimités traditionnelles sont plus anciennes que l’État moderne. Elles ont toujours géré et stabilisé leurs communautés grâce à des mécanismes culturels, historiques, éthiques et moraux capables de prévenir le conflit et de consolider la paix. Elles peuvent continuer à jouer ce rôle, mais seulement si elles sont revalorisées et si on leur rend leur identité et leur autorité dans le temps.
Aujourd’hui, elles ont été réduites au simple rôle de relais administratif, ce qui les vide de leur essence. Si on leur redonne les moyens et la reconnaissance nécessaires, elles peuvent stabiliser le pays, car elles connaissent les populations et possèdent l’expérience du dialogue.
Comment restaurer cette autorité dans les zones où elle est contestée ?
L’affaiblissement est général. Il n’existe plus aucune zone où les légitimités conservent l’autorité qu’elles avaient autrefois. Elles ne sont plus écoutées, leur parole n’est plus déterminante, et beaucoup vivent dans une grande précarité. Une autorité sans moyens ne peut pas exercer son autorité.
Pour restaurer leur place, il faut améliorer leurs conditions de vie, mener des réformes administratives et politiques, et leur rendre leur rôle historique. Sans cela, l’autorité restera affaiblie et contestée.
En quoi les valeurs et pratiques traditionnelles peuvent-elles compléter la Charte pour la paix et la réconciliation nationale ?
La Charte aurait dû être élaborée d’abord par les légitimités traditionnelles. Elles ont l’expérience et l’expertise pour proposer un document véritablement enraciné dans les réalités du pays.
Aujourd’hui, elles sont invitées dans les consultations, mais on ne les écoute pas. Pour qu’elles contribuent réellement, il faut leur remettre la Charte afin qu’elles se l’approprient, l’amendent et l’adaptent aux spécificités de chaque région. Les réalités de Kidal ne sont pas celles de Kayes ou Sikasso. Toutes les propositions fondées sur l’expérience et la connaissance du terrain doivent être prises en compte.
Comment éviter l’instrumentalisation politique des chefferies et légitimités traditionnelles ?
C’est l’un des problèmes les plus graves. Les chefferies étaient autrefois des autorités reconnues, mais aujourd’hui elles sont instrumentalisées et réduites à un rôle de transmission administrative.
Or leur rôle est double : relais de l’administration, mais aussi conseillères de l’État. Ce second rôle, essentiel pour la paix et la stabilité, n’est plus exercé. Tant que l’État n’écoutera pas les légitimités et ne prendra pas en compte leur expertise, l’instrumentalisation continuera.
Quelles mesures urgentes recommanderiez-vous pour relancer la confiance entre les communautés ?
La première mesure, c’est le dialogue. Mais un dialogue fondé sur la vérité, le courage, l’intérêt général et un climat apaisé.
Cependant, la crise la plus profonde n’est pas d’abord entre les communautés. Elle est entre l’État et les communautés. Tant que cette confiance supérieure n’est pas restaurée, toutes les autres réconciliations seront difficiles.
Une fois que l’État et les communautés renouent la confiance, la cohésion locale suit naturellement, et le travail des autorités traditionnelles devient plus facile.
Un dernier mot sur la Journée nationale des légitimités traditionnelles ?
Cette 5ᵉ édition doit être un tournant. Elle doit ouvrir la voie à la redynamisation des autorités traditionnelles à tous les niveaux territoriaux, à la promotion du dialogue intra et intercommunautaire, au renforcement de leur leadership, à l’amélioration de leurs conditions de vie et à la mise en œuvre d’un plan d’action national ambitieux.
C’est ainsi que les légitimités traditionnelles pourront jouer pleinement leur rôle dans l’éducation, la gouvernance et la construction du Maliden Kura.
Besoins humanitaires : un premier semestre alarmant
Publié en juillet 2025, le rapport de l’OCHA sur la réponse humanitaire au Mali dresse un bilan sévère du premier semestre. Dans un contexte de violences persistantes, de déplacements massifs et de financement insuffisant, les besoins dépassent largement les capacités de réponse des acteurs humanitaires.
Depuis le début de l’année 2025, le contexte humanitaire au Mali demeure extrêmement fragile. Dans le nord et le centre du pays, des millions de personnes continuent de subir les effets des violences armées, des conflits armés, des chocs climatiques et des urgences sanitaires. Les infrastructures civiles, les réseaux de transport et les moyens de subsistance sont régulièrement ciblés ou détruits, réduisant l’accès des communautés aux services sociaux de base. Face à cette dégradation, les populations vulnérables n’ont souvent d’autre choix que de fuir. Plus de 400 000 déplacés internes, dont près de 60 % de femmes et d’enfants, sont recensés selon la dernière matrice conjointe du Gouvernement et de l’OIM, principalement dans les régions de Gao, Ménaka, Mopti, Bandiagara et Ségou.
La planification humanitaire pour 2025 avait estimé que 6,4 millions de personnes avaient besoin d’assistance urgente, pour un budget global de 771,3 millions de dollars américains. Mais la période janvier-juin a été marquée par des réductions majeures des financements, plusieurs donateurs ayant gelé ou diminué leurs contributions. Au 30 juin, seulement 8 % du budget annuel était financé, contraignant les partenaires à suspendre des interventions vitales ou à se retirer de zones où l’aide restait pourtant indispensable. Les conséquences opérationnelles sont nettes : effondrement des indicateurs multisectoriels, perte d’accès humanitaire dans certaines localités, réticence accrue des communautés face à l’absence de continuité de l’assistance.
Le rapport montre que, sur les 4,7 millions de personnes ciblées, moins d’un million ont effectivement reçu une aide durant le premier semestre, soit 21 % des objectifs. En matière de protection, 20 578 violations des droits humains et atteintes graves ont été documentées en six mois, un chiffre supérieur à celui de l’année précédente sur la même période. Dans le domaine de l’éducation, la situation reste particulièrement critique : plus de 2 000 écoles demeurent non fonctionnelles, privant 610 800 enfants d’enseignement et affectant plus de 12 000 enseignants.
La crise alimentaire continue également de s’aggraver. Plus de 1,4 million de personnes se trouvent en situation de crise alimentaire (IPC 3+), dont environ 2 600 en phase de catastrophe (IPC 5) dans certaines zones du nord. Les partenaires du secteur ont pu assister environ 453 000 personnes, un chiffre très en deçà des besoins. Dans le domaine de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, seule une personne sur dix ciblée a pu être soutenue, alors que 27 % des enfants restent exposés à des pénuries d’eau et que des milliers de puits et de latrines endommagés n’ont pas encore été réhabilités.
Les secteurs abris et biens non alimentaires figurent parmi les plus touchés par le sous-financement. Plus de 770 000 personnes étaient identifiées comme ayant besoin d’un soutien d’urgence, mais 7 % seulement ont été assistées, laissant 93 % des besoins non couverts. Le soutien en cash a également reculé, faute de partenaires opérationnels et de ressources suffisantes.
À la lumière de ces données, l’OCHA insiste sur l’urgence d’un renforcement des financements, d’une amélioration de l’accès humanitaire et d’une stabilisation des engagements des partenaires. Sans ressources supplémentaires et sans continuité de l’action, avertit le rapport, les progrès réalisés ces dernières années risquent d’être durablement compromis, laissant des millions de personnes sans assistance dans un contexte où les besoins ne cessent de croître.
11 novembre : la tradition reconnue, trois voix pour la cohésion
La journée du 11 novembre célèbre désormais les autorités et légitimités traditionnelles au Mali, une reconnaissance voulue par le Président de la Transition pour réaffirmer leur rôle dans la stabilité sociale. À Fadjiguila, trois figures de générations différentes expliquent la portée de cette date et les défis qui persistent sur le terrain.
Instituée par les autorités de la Transition, la journée du 11 novembre rend hommage au rôle historique des autorités traditionnelles dans la cohésion et la médiation sociale. Elle s’inscrit dans un contexte où l’État cherche à consolider les repères communautaires, dans un pays marqué par des tensions sécuritaires, une urbanisation rapide et un affaiblissement progressif de la transmission intergénérationnelle.
À Fadjiguila, quartier emblématique de la Commune I de Bamako, cette reconnaissance nationale donne un nouvel écho à des missions souvent exercées dans l’ombre : gérer les conflits locaux, maintenir les liens entre familles, accompagner la jeunesse et veiller à la continuité des valeurs communautaires.
Le regard du chef de quartier : “Une reconnaissance enfin assumée”
Pour Abdou Diarra, chef de quartier de Fadjiguila, la journée du 11 novembre a la valeur d’un symbole majeur.
« Cette journée est une marque de reconnaissance nationale. Grâce à la volonté du Président de la Transition, le général Assimi Goïta, le rôle historique des autorités traditionnelles est clairement affirmé. Pour nous, c’est une grande fierté de voir notre mission reconnue à sa juste valeur ».
Si la reconnaissance morale progresse, elle ne se traduit pas encore suffisamment dans les procédures administratives.
« Sur le terrain, certaines structures continuent de sous-estimer notre rôle. Nous souhaitons que cette valorisation nationale s’accompagne d’un appui concret pour mieux servir la population ».
Dans les relations avec la jeunesse, il observe des changements.
« Les jeunes sont davantage tournés vers la modernité, parfois au détriment des repères traditionnels. Mais beaucoup reviennent à leurs racines, surtout depuis que les autorités reconnaissent l’importance de la tradition. Cela nous encourage à créer plus de liens entre les générations ».
La médiation reste au cœur de son action quotidienne.
« Nous privilégions la parole, l’écoute, le dialogue. Avant d’aller à la justice formelle, les citoyens viennent d’abord chez le chef de quartier. Nous travaillons avec les imams, les notables, la mairie, parfois la police, pour trouver des solutions pacifiques ».
Pour renforcer le rôle des autorités traditionnelles, il insiste sur la nécessité d’un appui continu :
« Il faut institutionnaliser davantage notre rôle et nous doter de moyens matériels et logistiques. Et surtout, il faut maintenir la reconnaissance de l’État pour que notre travail soit durable ».
La voix du doyen : “La journée du 11 novembre redonne confiance aux anciens”
Imam Salia Sanogo, conseiller du chef de quartier, voit dans cette célébration un moment essentiel pour relancer la transmission des valeurs.
« Nous transmettons par les cérémonies, les associations, les causeries. Mais ce n’est plus aussi fluide qu’avant. La reconnaissance de nos légitimités par le Président est une opportunité : elle redonne confiance aux anciens pour continuer à parler aux jeunes ».
Pour lui, le malaise moral observé dans la société s’explique par un déséquilibre entre modernité et valeurs traditionnelles.
« La modernité a pris le dessus sans équilibre. L’individualisme, la recherche du gain rapide et l’influence étrangère ont fragilisé notre identité. Cette journée nous rappelle que nos repères culturels doivent rester la base du vivre-ensemble malien ».
La place des conseils des anciens demeure, mais s’effrite.
« Certaines familles écoutent encore, mais de moins en moins. Or c’est dans l’écoute des anciens que réside la sagesse. Nous espérons que cette reconnaissance nationale encouragera les familles à renouer avec cette habitude de respect ».
Sur la paix, son avis est clair : les autorités traditionnelles restent essentielles.
« Nous sommes les gardiens de la parole et de la réconciliation. Si on nous donne les moyens, nous pouvons aider à restaurer la confiance au niveau local. La paix commence toujours au niveau du village, du quartier, de la famille ».
Pour mieux jouer leur rôle, il appelle à un appui concret : « Nous avons besoin d’espaces de dialogue intergénérationnels et surtout d’une écoute constante des autorités publiques. La reconnaissance doit s’accompagner de politiques publiques en faveur des légitimités traditionnelles ».
La perspective de la jeunesse : “Allier technologie et tradition”
Pour N’tji Diarra, conseiller communal de la jeunesse en charge de la citoyenneté, de l’environnement et de la santé, la marginalisation historique des autorités traditionnelles explique une partie du recul de leur influence.
« Pendant longtemps, les structures modernes ont mis les cadres traditionnels de côté. Mais aujourd’hui, grâce à la reconnaissance du Président de la Transition, on assiste à un retour progressif de ces valeurs. À nous, jeunes leaders, de poursuivre ce travail de valorisation ».
Le fossé technologique reste un obstacle majeur. « Les jeunes sont dans le numérique, les anciens dans la tradition orale. Il faut créer des espaces de dialogue modernes — radios communautaires, plateformes numériques, réseaux sociaux — pour faciliter la transmission. L’État doit soutenir ces initiatives ».
Les réseaux sociaux, selon lui, sont ambivalents : « Ils peuvent détruire comme renforcer le respect. Certains messages propagent le mépris, mais si on les utilise bien, ils peuvent promouvoir nos valeurs. C’est à nous de les transformer en instruments d’éducation »
Pour donner de la force à cette journée nationale, il appelle à un véritable programme annuel.
« Il faut que chaque 11 novembre soit marqué par des conférences, des sensibilisations, des distinctions et une forte participation des jeunes. Cela renforcerait le lien entre les légitimités traditionnelles et l’État ».
L’avenir, selon lui, repose sur une complémentarité assumée : « Il faut utiliser la technologie pour préserver la culture : créer des contenus numériques sur nos coutumes et nos langues. Avec l’appui de l’État et des collectivités, nous pouvons bâtir un Mali moderne, mais enraciné dans ses traditions ».
Une date symbolique, mais un chantier encore ouvert
Pour les acteurs traditionnels de Fadjiguila, la journée du 11 novembre représente bien plus qu’un hommage : elle est un appel à consolider la cohésion sociale par la reconnaissance, le dialogue et la transmission. La parole des anciens, la médiation locale et l’engagement des jeunes dessinent une même ambition celle de construire un Mali où tradition et modernité se renforcent au lieu de s’opposer.
France : trafic de déchets vers l’Afrique
Le tribunal correctionnel du Havre a rendu son jugement le 13 novembre 2025 dans une affaire d’exportation illégale de déchets dangereux. Cette procédure met en évidence l’ampleur des flux de matériels usagés à destination de l’Afrique de l’Ouest, en particulier du Mali, où les capacités de contrôle et de traitement sont très limitées.
Le justice française a condamné sept prévenus et deux sociétés impliqués dans un système d’exportation de déchets dangereux depuis le port du Havre. Les cargaisons, déclarées sous de faux motifs, contenaient des pièces automobiles non dépolluées, des réfrigérateurs hors d’usage, des batteries usées et divers appareils électroménagers irrécupérables. Elles prenaient la direction du Mali, de la Côte d’Ivoire ou du Nigeria. Les douanes avaient intercepté près de cinquante tonnes de vieux réfrigérateurs, compresseurs et batteries lors des contrôles. Entre 2023 et 2025, environ 1 300 tonnes de déchets dangereux ont été bloquées avant leur expédition vers l’Afrique et l’Asie.
L’enquête a mis au jour un système organisé reposant sur des factures falsifiées de dépollution destinées à faire passer des pièces automobiles encore chargées en huiles usagées et fluides toxiques pour des éléments traités. Pour l’électroménager, l’une des sociétés déclarait les conteneurs comme des « effets personnels », une pratique déjà documentée par Europol et Interpol dans d’autres dossiers similaires. Ces méthodes témoignent des difficultés persistantes à distinguer les équipements d’occasion encore utilisables des déchets destinés au recyclage, alors même que les ports européens constituent l’un des premiers maillons du contrôle.
Au Mali, destination régulière de ces flux, les institutions internationales dressent un constat préoccupant. Selon le Global E-Waste Monitor 2024, le pays ne recycle formellement moins de 1 % de ses déchets électroniques. Plus de 95 % du traitement se déroule dans l’informel, principalement à Bamako, où adultes et adolescents démontent les appareils sans protection. Les équipements classés comme « seconde main » arrivent fréquemment en réalité en fin de vie, et le Mali ne dispose d’aucune installation publique de dépollution pour absorber ces volumes. Les substances manipulées – plomb, mercure, huiles usées, retardateurs de flamme – figurent parmi les plus dangereuses identifiées par l’Organisation mondiale de la santé.
La situation est aggravée par la structure du parc automobile. L’ONU-Environnement souligne que plus de 60 % des véhicules ajoutés chaque année en Afrique de l’Ouest proviennent d’importations d’occasion, une proportion qui atteint parfois 90 % dans plusieurs pays de la région. Pays enclavé, le Mali dépend entièrement des ports voisins pour ses approvisionnements et suit la même dynamique. Une part importante des véhicules qui y sont introduits arrive en fin de cycle, générant un flux continu de batteries usées, pièces non dépolluées et huiles moteur difficilement gérables par les structures locales.
Ces flux sont pourtant théoriquement interdits. Le Mali est signataire de la Convention de Bamako, adoptée le 30 janvier 1991 et entrée en vigueur le 22 avril 1998, qui proscrit l’importation de déchets dangereux sur le continent africain. Mais le manque de moyens de contrôle aux frontières et l’arrivée de conteneurs accompagnés de documents falsifiés rendent l’application de cette convention particulièrement complexe. Les interceptions menées au Havre montrent que la lutte la plus efficace contre ces trafics se joue souvent dès les ports d’origine, bien avant que les cargaisons n’atteignent les États destinataires.
La décision du 13 novembre 2025 ne met pas fin au phénomène, mais elle rappelle la responsabilité des pays exportateurs dans la prévention de ces trafics et souligne la vulnérabilité des États destinataires. Sans infrastructures adaptées, ni véritables capacités de dépollution, le Mali continuera de recevoir des flux de matériels dont le traitement dépasse largement ses ressources, exposant la population aux risques sanitaires et environnementaux d’un commerce international dont le coût réel reste largement occulté.
Justice : la rentrée judiciaire centrée sur les finances publiques
La cérémonie solennelle de la rentrée judiciaire s’est tenue jeudi à Bamako autour d’un thème consacré au contrôle juridictionnel des finances publiques. Elle a marqué l’ouverture officielle de l’année judiciaire 2025-2026 et a rappelé le rôle central des institutions chargées de veiller à la régularité de la gestion publique.
La séance s’est déroulée sur le thème « Le contrôle juridictionnel des finances publiques : facteur de bonne gouvernance », présenté comme un axe de réflexion scientifique pour la famille judiciaire. Selon les informations communiquées en Conseil des ministres, cette orientation s’appuie sur des travaux de recherche consacrés à la mission des juridictions financières dans le suivi des ressources de l’État. La cérémonie a ouvert l’année judiciaire conformément aux dispositions de la loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement et la procédure devant la Cour suprême.
Cette rentrée intervient dans un contexte institutionnel marqué par la création de la Cour des comptes, chargée d’assurer un contrôle renforcé de l’usage des deniers publics. Cette nouvelle institution vise à améliorer la transparence, la discipline budgétaire et la crédibilité du système de gestion publique. Le choix du thème s’inscrit dans cette dynamique en mettant en avant les instruments juridiques destinés à garantir la rigueur financière et la régularité comptable.
La cérémonie a aussi rappelé le rôle des Cours et Tribunaux dans la consolidation de l’État de droit, notamment à travers la prévention des irrégularités, l’examen des comptes et la sanction des fautes de gestion lorsque les textes le prévoient. La rentrée judiciaire demeure un rendez-vous majeur du calendrier institutionnel et marque le lancement officiel de l’année 2025-2026 pour l’ensemble des juridictions.
Finances publiques : l’État arrête ses comptes définitifs pour l’exercice 2024
La loi de règlement 2024 présente des recettes supérieures aux prévisions et une exécution des dépenses inférieure au plafond voté. Ce texte clôture officiellement la gestion budgétaire de l’année écoulée.
Légitimités Traditionnelles : Une œuvre inachevée pour la paix
Cette année, la Journée nationale des légitimités traditionnelles, célébrée chaque 11 novembre depuis son instauration par décret en 2022, est passée presque inaperçue, malgré sa promesse de renforcer le rôle des autorités traditionnelles dans la réconciliation nationale. Si cette reconnaissance symbolique est un pas en avant, elle demeure insuffisante face à la réalité du terrain, où leur autorité reste souvent marginalisée.
Les légitimités traditionnelles maliennes, bien que célébrées et reconnues par l’État, n’ont toujours pas un cadre juridique et fonctionnel solide dans la gestion de la paix et de la réconciliation. Leur contribution est déterminante mais leur capacité à agir efficacement demeure encore limitée. Cette réalité a été soulevée par plusieurs acteurs de terrain, qui estiment que malgré le décret de 2022 leur rôle est encore insuffisamment valorisé.
Si la Journée nationale des légitimités traditionnelles, instaurée par décret en 2022 et célébrée chaque 11 novembre, marque un tournant symbolique, elle souffre cependant d’une insuffisance d’explications sur son objectif concret. Selon Mohamed Ben Chérif Diabaté, expert en gouvernance traditionnelle, cette initiative aurait gagné en légitimité si elle avait été accompagnée d’une sensibilisation plus approfondie des populations. La diversité culturelle et régionale du Mali nécessite en effet une approche plus inclusive et plus explicite pour garantir son efficacité. De plus, il rappelle que cette reconnaissance ne suffit pas à restaurer l’autorité réelle des légitimités traditionnelles, souvent fragilisées par un manque de ressources et un rôle réduit à celui de simples relais administratifs.
Cadre flou
Les textes législatifs tels que l’article 179 de la Constitution de 2023 et la Charte nationale pour la paix de 2025 évoquent leur reconnaissance, mais aucun cadre juridique précis ne leur confère un pouvoir réel dans la gouvernance ou la résolution des tensions locales. L’Accord d’Alger de 2015, qui les avait intégrées dans le processus de médiation, a perdu de son efficacité en janvier 2024, laissant place à une incertitude croissante quant à leur rôle dans les mécanismes de paix.
Les légitimités traditionnelles occupent une place stratégique dans la société malienne, mais leur rôle reste flou faute de cadre juridique solide. Leur autorité, bien que reconnue par l’État, est souvent éclipsée par l’absence de moyens adaptés pour agir. Les chefs traditionnels, qui exercent un pouvoir informel mais essentiel dans les communautés rurales, sont souvent réduits à des rôles administratifs de peu d’envergure. Ils sont pourtant vus par la population comme un « fusible » permettant de prévenir l’explosion de tensions sociales. Comme l’explique Mohamed Ben Chérif Diabaté, ces autorités représentent un espoir pour la population malienne, qui les consulte fréquemment pour résoudre les conflits avant qu’ils ne dégénèrent. Le président du Conseil Supérieur des Imiticha, El Hassan Ag Elmehdi, souligne que les légitimités traditionnelles, bien que profondément ancrées dans l’histoire du Mali, ont été marginalisées par les politiques de centralisation, ce qui a affaibli leur autorité dans les processus de médiation.
Exemples réussis sous d’autres cieux
Les exemples d’autres pays africains montrent que les légitimités traditionnelles peuvent être un atout pour la paix et la réconciliation, à condition qu’elles soient intégrées dans un cadre juridique formel. En Afrique du Sud, la Constitution de 1996 a accordé un rôle aux chefs traditionnels, leur permettant de participer aux décisions concernant les terres et les affaires communautaires. De même, au Ghana, les Houses of Chiefs jouent un rôle crucial dans les négociations de paix. Ces exemples montrent qu’un cadre légal clair et un soutien constant permettent à ces autorités de jouer un rôle central dans la gouvernance et la réconciliation.
Malgré leur rôle fondamental, la légitimité de ces autorités est contestée, notamment dans un contexte où les jeunes générations semblent se détourner des valeurs traditionnelles au profit de modèles plus modernes. L’évolution rapide de la société malienne et les influences extérieures, notamment numériques, ont créé un fossé entre les générations. Le Chef de quartier de Fadjiguila à Bamako, Abdou Diarra, souligne cependant que de nombreux jeunes reviennent vers leurs racines lorsque l’État reconnaît et soutient l’importance de la tradition. Cette évolution pourrait offrir un terrain fertile pour restaurer le lien intergénérationnel et renforcer la place des autorités traditionnelles. Abdou Diarra insiste sur le fait que la reconnaissance des légitimités traditionnelles doit être accompagnée de mesures concrètes, comme la mise à disposition de moyens matériels et logistiques pour qu’elles puissent remplir efficacement leur rôle de médiation.
Modernité et tradition
El Hassan Ag Elmehdi, Président du Conseil Supérieur des Imiticha, abonde dans ce sens en rappelant que les légitimités traditionnelles sont plus anciennes que les États modernes et ont toujours joué un rôle important dans la gestion des conflits. Cependant, leur autorité a été affaiblie par des politiques de centralisation, qui ont marginalisé ces leaders, les transformant souvent en simples relais de l’administration centrale. Pour qu’elles jouent leur rôle historique dans la médiation et la réconciliation, Ag Elmehdi appelle à une revalorisation de leur fonction à travers des réformes administratives et politiques. Il souligne également la nécessité de leur donner des moyens d’action et de leur conférer un véritable pouvoir d’intervention.
Les chefs traditionnels, comme l’Imam Salia Sanogo, Conseiller du Chef de quartier de Fadjiguila, mettent également l’accent sur l’importance du dialogue dans la résolution des conflits. Selon lui, leur rôle de médiateur est essentiel dans la restauration de la paix, surtout au niveau local. L’Imam note que la reconnaissance des légitimités traditionnelles par l’État et la mise en place d’espaces de dialogue intergénérationnels sont des éléments cruciaux pour garantir la stabilité sociale et le respect des coutumes. Dans ce contexte, la création de cadres de concertation nationale, comme le propose Mohamed Ben Chérif Diabaté, apparaît comme une solution potentielle pour renforcer leur efficacité et leur intégration dans les mécanismes de gouvernance.
N’tji Diarra, Conseiller communal de la Jeunesse en Commune I, souligne quant à lui l’importance de redonner de la place aux légitimités traditionnelles, en particulier dans un contexte où les structures modernes ont marginalisé ces autorités. Il note que la reconnaissance du Président de la Transition a permis un retour progressif des valeurs traditionnelles dans le débat public, mais qu’il est nécessaire d’aller plus loin. Pour cela, N’tji Diarra plaide pour l’utilisation des espaces de dialogue modernes, tels que les radios communautaires, les plateformes numériques et les réseaux sociaux, afin de mieux transmettre les valeurs traditionnelles et de renforcer la transmission intergénérationnelle. L’État, selon lui, doit appuyer ces initiatives pour faciliter ce retour aux racines culturelles.
Défis persistants
La réconciliation entre les générations et la réhabilitation du rôle des légitimités traditionnelles passent également par la formation continue de ces leaders. Comme le souligne M. Diabaté, la formation en médiation, gestion des conflits et cohésion sociale est indispensable pour que ces autorités puissent exercer pleinement leur rôle de réconciliation. De son côté, M. Ag Elmehdi va plus loin en proposant l’instauration d’un cadre juridique pour coordonner l’action des légitimités traditionnelles, pour leur permettre ainsi de mieux structurer leurs interventions et de participer activement aux processus de gouvernance et de réconciliation nationale.
Les légitimités traditionnelles, malgré leur statut symbolique, ont un rôle clé à jouer dans la paix et la réconciliation au Mali. Toutefois, leur pleine reconnaissance passe par une révision du cadre juridique qui les encadre et par un soutien institutionnel renforcé. Si l’État souhaite véritablement capitaliser sur le potentiel des chefs traditionnels pour renforcer la cohésion sociale et restaurer la confiance entre les communautés, il est impératif de leur fournir les moyens nécessaires pour tenir ce rôle central. En l’absence de ces ajustements, leur influence restera limitée à des fonctions administratives et la réconciliation sociale, pourtant indispensable à la paix, sera inachevée.
Massiré Diop
BAMEX 2025 : Un renforcement stratégique de la coopération militaire au Mali
Le Salon BAMEX 2025, qui se déroule à Bamako du 11 au 14 novembre, marque la première édition de cet événement consacré à la défense et à la sécurité. Dans un contexte de réorientation des partenariats militaires, le Mali renforce ses liens avec des puissances telles que la Turquie, la Russie, la Chine et l’Iran, pour sécuriser sa souveraineté face aux menaces croissantes dans la région.
Kayes : enlèvement de cinq techniciens indiens sur un chantier d’électrification
Cinq techniciens indiens ont été enlevés le 6 novembre dans la zone de Kobri, à une cinquantaine de kilomètres de Kayes, alors qu’ils se rendaient sur un site d’intervention dans le cadre d’un projet d’électrification rurale.
L’Union africaine appelle à une réponse urgente à la crise au Mali
Face aux attaques récurrentes et aux blocages qui perturbent l’accès aux biens essentiels, l’Union africaine exprime son inquiétude et appelle à une mobilisation internationale coordonnée. Le contexte sécuritaire demeure sous fortes tensions dans plusieurs régions du pays.
Tombouctou : exécution publique de la créatrice de contenus Mariam Cissé à Tonka
Mariam Cissé, créatrice de contenus originaire de Tonka, a été enlevée le jeudi 6 novembre 2025 à la foire d’Echel, dans le cercle de Goundam, avant d’être exécutée publiquement le vendredi 7 novembre. Les faits se sont déroulés dans une zone où des groupes armés affiliés au JNIM exercent un contrôle territorial et social constant.
Mariam Cissé a été capturée le jeudi 6 novembre 2025 à la foire d’Echel, un marché hebdomadaire situé à environ vingt kilomètres au nord-ouest de Tonka, dans le cercle de Goundam, région de Tombouctou. Elle y participait aux activités commerciales lorsqu’un groupe d’hommes armés l’a contrainte à les suivre. Le vendredi 7 novembre, elle a été exécutée publiquement dans une localité sous l’influence directe des groupes armés opérant dans la zone, en présence d’habitants rassemblés.
Tonka est située à environ 38 kilomètres de Goundam et à un peu plus de 120 kilomètres au sud-ouest de la ville de Tombouctou. Depuis plusieurs mois, la zone est placée sous l’autorité effective de combattants affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM). Ces groupes y organisent des patrouilles, contrôlent les axes et encadrent les marchés, les déplacements inter-villageois ainsi que certaines pratiques sociales.
Dans les jours ayant précédé son enlèvement, une vidéo montrant la présence d’hommes armés avait circulé localement après avoir été filmée par Mariam Cissé dans un contexte non précisé. Ce contenu, largement relayé dans la région, a été présenté par plusieurs habitants comme l’élément ayant attiré l’attention des groupes armés sur son activité. Ces informations circulent dans les échanges communautaires depuis l’annonce de sa mort et n’ont pas fait l’objet d’un communiqué officiel.
Mariam Cissé était suivie pour ses vidéos mêlant humour, témoignages du quotidien et promotion culturelle de Tonka. Sa présence en ligne lui avait valu une audience importante parmi la jeunesse de la région de Tombouctou et dans la diaspora. Son exécution a suscité une profonde émotion sur les réseaux sociaux et dans les localités du cercle de Goundam, où elle était largement reconnue.
Les proches de la jeune femme et les relais communautaires de Tonka organisent les rites funéraires selon les usages locaux. Les autorités administratives et sécuritaires n’avaient pas publié de communication publique au moment de la rédaction de cet article.
Moctar Ousmane Sy : « Sécuriser les corridors ne signifie pas forcément déployer davantage de troupes »
Acteur de la société civile, Moctar Ousmane Sy propose depuis un certain temps des analyses sur la crise du carburant et ses répercussions sur la vie quotidienne. Dans cet entretien, il avance des solutions à court terme fondées sur la coordination des acteurs et la sécurisation des axes d’approvisionnement. Propos recueillis par Massiré Diop.
Comment renforcer la sécurité des corridors sans alourdir la charge de l’armée, déjà mobilisée ailleurs ?
Sécuriser les corridors ne signifie pas forcément déployer davantage de troupes. Il s’agit aussi de reconnaître les efforts déjà fournis et de sécuriser les axes prioritaires de manière ciblée. Cela passe par une meilleure coordination des forces engagées, par la circulation de l’information au niveau local et par l’identification des zones les plus exposées. Le but n’est pas d’ajouter de la pression à une armée déjà mobilisée sur plusieurs fronts, mais de rendre plus efficaces les dispositifs existants. L’essentiel est de renforcer les dispositifs existants sur les axes prioritaires sans créer de pression supplémentaire sur les unités déjà engagées ailleurs. Il s’agit d’optimiser les ressources, pas de les disperser.
Quelles alternatives le Mali peut-il envisager face à sa dépendance aux ports d’Abidjan et de Dakar ?
Diversifier les itinéraires et les points de stockage est une piste importante. La dépendance à un seul axe ou à un seul port fragilise l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Si des voies alternatives sont identifiées et rendues opérationnelles, même de manière progressive, cela peut réduire les risques de rupture. Ce processus de diversification ne peut se faire que progressivement. Cette diversification est une question de stratégie logistique.
Dispose-t-on réellement des moyens pour créer de vraies réserves stratégiques de carburant ?
Renforcer les réserves stratégiques est une nécessité pour faire face aux périodes de tension. Cela demande une planification et une anticipation. Même si les ressources sont limitées, la construction progressive de capacités de stockage est possible si elle s’inscrit dans une logique d’État, avec des objectifs clairs et un suivi régulier.
Comment impliquer concrètement les transporteurs et les autorités locales dans la gestion de cette crise ?
Il faut associer de manière active les transporteurs, les autorités locales et les acteurs du secteur. Ils sont au cœur du terrain, ils connaissent les routes, les risques et les réalités quotidiennes. Le dialogue avec toutes les parties prenantes, y compris dans les zones affectées, peut faciliter le passage des convois et réduire les risques d’incidents. La coordination est la clé.
Crise énergétique : Le Mali replonge dans le noir
Après quelques mois d’amélioration dans la fourniture d’électricité, les coupures intempestives reviennent en force à Bamako et dans les régions, paralysant l’économie du pays.
Depuis le début du mois de septembre, la fourniture d’électricité au Mali s’est brutalement dégradée. Les longues heures d’obscurité, qui rappellent les pires moments de 2023 et 2024, sont de retour.
À Bamako, les habitants n’ont désormais droit qu’à quelques heures d’électricité par jour. Dans le quartier de Niamakoro, en Commune VI du District de Bamako, les foyers passent la plupart de leurs soirées à la lueur de lampes rechargeables.
Fatoumata Keïta raconte : « depuis septembre, on dirait qu’on est revenu en arrière. Avant, on avait au moins douze heures de courant par jour. Aujourd’hui, c’est seulement six. Quand l’électricité revient, c’est un ouf de soulagement, mais elle ne dure pas ».
Même scénario dans la plupart des quartiers de la capitale, avec des coupures continues d’environ douze heures désormais devenues la norme.
Les régions à l’agonie
Dans les régions, la situation est encore plus dramatique. « Avant le mois de septembre, on avait seize heures d’électricité par jour. Aujourd’hui, c’est quatre heures tout au plus. Et, depuis deux semaines, les groupes de la centrale sont éteints, faute de carburant. Nous vivons dans le noir total », témoigne un habitant de Douentza.
À Ansongo, où les habitants bénéficiaient encore de seize heures d’électricité quotidiennes jusqu’à fin octobre, la ville est de nouveau plongée dans l’obscurité depuis début novembre, en raison d’un manque de gasoil dans la centrale locale d’Énergie du Mali (EDM-SA).
Dans d’autres localités, comme Mopti, les délestages atteignent parfois vingt heures d’affilée. Ségou, pour sa part, s’en sort un peu mieux. Selon des informations recueillies sur place, la ville continue de bénéficier d’environ six heures d’électricité par jour, tout comme Bamako.
Le système électrique malien repose encore en grande partie sur des centrales thermiques alimentées en gasoil et en fuel, ce qui rend l’approvisionnement énergétique très dépendant de l’importation d’hydrocarbures et du fonctionnement continu des corridors routiers.
À Kayes, la situation diffère légèrement de celle observée dans d’autres régions. Plusieurs habitants et transporteurs interrogés indiquent que la ville connaît moins de ruptures d’approvisionnement en carburant et des coupures d’électricité moins fréquentes que Bamako ou Mopti. Cette situation serait liée au fait que Kayes constitue le premier grand point de stockage sur le corridor Dakar – Bamako et que certains convois hésitent désormais à poursuivre leur route au-delà, en raison des risques d’attaques sur l’axe menant vers l’intérieur du pays.
Sans confirmation officielle à ce stade, cette perception locale illustre néanmoins l’impact direct de l’insécurité sur la circulation des produits énergétiques.
Le choc pour les « petits » métiers
À Bamako, la crise énergétique a profondément transformé le quotidien des artisans et des petites entreprises. Les ateliers tournent au ralenti, les machines restent muettes et les pertes économiques s’accumulent.
Chez les boulangers, la situation est critique. « Avant, on faisait trois fournées par jour, aujourd’hui à peine une seule », se désole Abdoulaye Keïta, propriétaire d’une petite boulangerie à Faso Kanu. « On a un groupe, mais il ne tourne plus régulièrement, parce que se procurer du gasoil est devenu très difficile », poursuit-il, désabusé.
Même impasse du côté des soudeurs. À Sogoniko, dans un atelier poussiéreux, les travailleurs sont assis devant leurs postes éteints. Moussa Diarra, la quarantaine, confie : « depuis près de deux semaines, on ne travaille presque plus. La soudure dépend du courant et le groupe est en panne. Avant, je pouvais gagner 10 000 à 15 000 francs CFA par jour. Aujourd’hui, c’est à peine la moitié. »
Le constat est identique chez les tailleurs. Issa Samaké, couturier aux Halles de Bamako, peste contre la situation : « les clients viennent avec des habits à confectionner, mais sans courant comment faire ? Les machines à coudre électriques sont à l’arrêt pendant des heures. On fait ce qu’on peut à la main, mais ce n’est pas rentable. »
Dans le secteur du froid, les pertes sont tout aussi considérables. Adama Coulibaly, vendeur de poissons et de poulets congelés à Faladié, montre ses congélateurs dégivrés. « Mes produits pourrissent sans électricité. J’ai perdu beaucoup d’argent ces derniers temps. Même alimenter le groupe électrogène est devenu difficile », se plaint-il.
Mariam Doumbia, propriétaire d’une crèmerie à Sogoniko, vit pratiquement la même situation : « mes congélateurs tournent au ralenti et une grande partie des glaces fond. Les clients se plaignent, certains vont ailleurs. »
Un impact économique dévastateur
En plus des petits métiers du secteur informel, les PME et PMI sont les premières à encaisser le choc. Selon des économistes, les coupures actuelles entraînent d’importantes pertes.
« La crise énergétique a un impact direct sur les revenus des PME-PMI et cela va se prolonger sur l’employabilité au Mali. Des études récentes ont montré que nombre d’entreprises sont à la porte de la fermeture ou ont mis une partie de leurs employés en chômage technique », souligne Dr Abdoulaye N’Tigui Konaré, économiste.
Il explique que même les entreprises ayant investi dans des groupes électrogènes ou des panneaux solaires ne sont plus aussi rentables qu’avant, le coût du thermique étant devenu exorbitant.
Des organisations professionnelles, dont la CNPM et la CCIM, alertent sur les délestages prolongés qui fragilisent fortement les petites et moyennes entreprises, entraînant pertes financières, ralentissement de la production et risque accru de fermeture ou de chômage technique.
Restructuration et diversification énergétique
Depuis le déclenchement de la crise énergétique, en 2022, le gouvernement a multiplié les mesures pour tenter de stabiliser l’approvisionnement en électricité. En décembre 2023, une décision importante a été prise : la réduction du nombre de fournisseurs de carburant d’EDM-SA, jugé trop élevé et source de retards dans les livraisons. Cette rationalisation visait à sécuriser davantage l’approvisionnement en fuel, à réduire les coûts et à limiter les interruptions dans les centrales thermiques.
En mars 2024, une convention a été signée entre la Société nigérienne du pétrole (SONIDEP) et l’Office malien des Produits Pétroliers (OMAP) pour la livraison de gasoil en provenance du Niger, ouvrant une nouvelle route d’approvisionnement. Parallèlement, la Russie a livré environ 20 millions de litres de gasoil, un appui ponctuel destiné à atténuer la pression sur les stocks.
Dans le même temps, la viabilité financière d’EDM-SA est restée un défi central. Le 7 mars 2024, une convention de restructuration de la dette bancaire de l’entreprise, évaluée à près de 300 milliards de francs CFA, a été conclue avec plusieurs banques. Elle prévoyait un étalement des remboursements sur dix ans, dont une année de différé, afin de renforcer la trésorerie de la société et de lui permettre de maintenir un minimum d’exploitation. Cette mesure s’inscrivait dans un plan de redressement plus global visant la maîtrise des coûts, l’amélioration du recouvrement et l’optimisation de la gouvernance.
Le pari du solaire et les mesures d’urgence
Sur le plan structurel, le gouvernement a lancé, entre fin mai et début juin 2024, la construction de centrales solaires à Safo (100 MW), Sanankoroba (200 MW) et Tiakadougou – Dialakoro (100 MW). L’objectif affiché est de réduire la dépendance au thermique et d’augmenter progressivement la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national.
En parallèle, en juin 2024, le Président de la Transition a remis 25 groupes électrogènes à EDM-SA pour atténuer les délestages et assurer un soutien temporaire aux réseaux urbains et régionaux, en attendant la mise en service des installations solaires.
En février 2025, le gouvernement a instauré un Fonds d’appui aux infrastructures de base et au développement social. Le 14 juillet, 24 milliards de francs CFA sur les 34 milliards mobilisés ont été alloués à EDM-SA pour garantir l’achat de carburant et stabiliser l’exploitation des centrales. Il était également prévu dans les mois suivants la livraison de 160 000 à 200 000 tonnes d’hydrocarbures importés de Russie afin de sécuriser l’approvisionnement.
Ces efforts témoignent d’une volonté de rompre avec la dépendance au fuel importé, mais la crise actuelle montre les limites du système. Entre centrales thermiques à l’arrêt faute de carburant et projets solaires encore en phase de construction, le pays est confronté à une équation énergétique qui pèse sur l’ensemble de l’économie.
Mohamed Kenouvi
Chauffeurs routiers : retour au dialogue après la polémique
À la suite d’un reportage télévisé perçu comme mettant en cause les chauffeurs dans les difficultés d’approvisionnement en carburant, des tensions sont apparues au sein du secteur du transport routier. Le Premier ministre a reçu les syndicats ce jeudi 6 novembre 2025 pour apaiser le climat et clarifier les engagements de part et d’autre.
Festival Nord du Mali : La 2ème édition révèle l’inestimable héritage septentrional
Après le succès de sa première édition, le Festival Nord du Mali revient pour la deuxième, transformant l’esplanade du Stade du 26 Mars à Bamako en un véritable carrefour culturel du 6 au 9 novembre 2025.
L’initiative, portée par Aboubacar Sako dit Plaisir, se positionne comme un événement d’envergure nationale entièrement dédié à la valorisation des cultures du Nord. Elle ambitionne de faire de Bamako le théâtre d’une richesse culturelle qui, comme le souligne son initiateur, « nous rassemble au-delà des différences ».
Le budget prévisionnel de cet événement, affiché à 50 806 850 francs CFA, est à la mesure de l’ambition affichée pour cette nouvelle édition, qui s’annonce « plus riche en rencontres, concerts, expositions, panels et moments de partage ».
La scène musicale accueillera une pléiade d’artistes emblématiques, symboles de la diversité et de la profondeur du répertoire du Nord. Le public aura l’occasion d’y retrouver de grands noms tels que Thialé Arby, Oumar Konaté, Kader Tarhanine, Afel Bocoum, ainsi que HB Ardo et Denis Almaloum. La présence du groupe Songhoï Blues et d’artistes comme Mc Flow et Abocar Madjou parachève cette affiche, promettant un panorama complet des sonorités qui font vibrer le Nord du Mali.
Au-delà de la musique, cette deuxième édition est marquée par des innovations majeures, ancrées dans la volonté d’honorer l’histoire et l’identité du Nord. L’une des plus marquantes est la reproduction en grande taille du monument Alfarouk de Tombouctou. Cette initiative représente un hommage concret aux racines et un puissant moyen d’affirmer la richesse du patrimoine de la région.
En prélude au festival, un Challenge Vidéo Officiel a été lancé autour de la chanson Festival Nord du Mali du groupe Bifenix. Le concours invite le public à publier sur les réseaux sociaux des vidéos créatives- danse, playback ou sketch- avec, à la clé jusqu’à 100 000 francs CFA et des tickets gratuits pour les concerts. Son objectif est de mobiliser la jeunesse et de populariser la musique du festival. Les participations sont ouvertes jusqu’au 1ᵉʳ novembre 2025.
La deuxième édition a été annoncée le 18 octobre 2025, au CICB, lors d’une conférence de presse. Les organisateurs ont reconnu que le principal défi cette année était la mobilisation du public, rendue difficile par la crise nationale du carburant. Malgré un contexte difficile qui complique la circulation et la logistique, les organisateurs affichent leur détermination à maintenir l’événement.
Pour M. Sako, le Festival Nord du Mali n’est pas qu’une manifestation culturelle, mais également un acte d’unité, de résistance et d’espoir, symbole de la foi, de la solidarité et de la créativité qui font vivre la culture malienne.
