Ras Bath : « Nous sommes le fruit d’une faillite du politique et de la société civile »

Après sa victoire, avec la Plateforme Anté abana, qui leur a permis d’obtenir du président IBK de « surseoir » au référendum sur la révision constitutionnelle, Ras Bath a déjà enfourché son nouveau cheval de bataille, «Alternance 2018 ». Ce projet ambitionne de changer les mentalités des citoyens et d’en faire des acteurs conscients pour les prochaines échéances électorales. L’activiste a accepté d’expliquer au Journal du Mali, les raisons qui ont provoqué son départ de la Plateforme  et ce nouveau combat qui l’animera jusqu’au prochaines présidentielles.

Pourquoi avoir quitté la Plateforme Anté Abana ?

Nous avons décidé de partir car notre projet « Alternance 2018 » qui a été acté par tous dans la déclaration de l’assemblée qui a suivi le report du projet de révision constitutionnelle du président a été rejeté. Pour nous, la cause de l’alternance et la raison substantielle de notre adhésion à la plateforme. Nous n’avions donc plus de raison de rester car c’était notre raison d’être et d’adhérer à ce mouvement.

Vous étiez un des poids lourds de la Plateforme, comment ont-ils pris votre départ ?

Pas très bien, mais nous avons été sollicité par eux ce mardi pour une rencontre, nous devons parler. Ils disent vouloir nous rencontrer pour échanger sur la question de l’alternance. Les responsables de la Plateforme disent qu’ils ne sont pas d’accord avec notre départ.  Ils disent souscrire à notre projet « Alternance 2018 » à présent car ils pensaient en fait que je serai moi-même candidat ou que j’aurai un candidat pour 2018. J’aurai préféré qu’ils viennent me le demander directement. Nous ne fermons pas la porte à l’échange, à la discussion. La question de l’alternance est centrale pour nous. S’ils sont d’accord pour « Alternance 2018 », je reviendrai dans la Plateforme Anté abana. Nous nous réunissons dans la journée et je dois leur donner ma réponse aujourd’hui.

Comment « Alternance 2018 », ce nouveau combat, va-t-il se traduire concrètement sur le terrain ?

Pour nous, après 20 ans de démocratie et principalement après 4 ans de gestion du régime IBK, nous devons tirer les leçons aussi bien à notre niveau par rapport à la chose publique et aussi sur le comportement de ceux en qui nous avons placé notre confiance en 2013. Nous devons grandir, mûrir, en termes de capacité citoyenne. Cela veut dire changer de mentalité, de perception dans notre rapport avec la politique. Donc, « Alternance 2018 », c’est le changement d’un système, d’une mentalité, il faut une autre façon de penser, une autre façon de faire. 2018, c’est l’année des élections : présidentielles, législatives, régionales, municipales. En démocratie le véritable moment où le peuple peut exercer son pouvoir,  c’est lors des élections. Il retrouve alors son pouvoir de sanctionner, de renouveler, de tout changer. Nous devons maintenant évaluer les politiques actuelles, juger si nous sommes satisfaits, si nous ne le sommes pas et provoquer le changement s’il y a lieu. En général, pour le citoyen lambda,  les élections sont une opportunité de se faire de l’argent. Donc l’alternance, c’est d’abord de changer la perception même de ce moment, c’est d’amener le citoyen à ne plus voir les élections comme l’opportunité de se faire des relations, de l’argent, d’obtenir des biens matériels, mais plus de lui faire comprendre qu’il décide de son avenir. C’est un travail préalable qui consiste à parcourir l’intérieur du pays pour expliquer le sens du vote, le sens de l’élection, le sens de s’impliquer dans le choix d’une politique et des hommes qui la porte. Ensuite les sensibiliser sur le fait que la carte Nina va leur permettre de choisir le bon programme, le bon projet de société. Donc nous commencerons, entre le 1er octobre et le 31 décembre, période de mise à jour du fichier électoral, à sensibiliser ceux qui viennent d’atteindre la majorité pour leur dire de s’inscrire et d’aller voter. Nous voulons renforcer la capacité des citoyens à détecter les bons programmes et les bonnes personnes. Avec « Alternance 2018 », il s’agit d’arriver à un nouveau type de Malien qui perçoit les élections autrement, qui agit autrement, en se plaçant dans l’optique de l’avenir de son pays dans lequel s’inscrit son propre avenir. Il faut que les candidats qui veulent être maires, députés, président, sachent désormais que le Mamadou d’hier n’est pas le Mamadou d’aujourd’hui, qu’ils se rendent compte que le Mali d’hier n’est pas le Mali d’aujourd’hui et que les achats de conscience ne font plus les élections, 

Pourquoi ne pas incarner vous-même cette alternance politique en vous présentant aux élections ?

La construction de la nation requiert deux types de citoyen dans la société, le citoyen qui conduit l’action publique et celui qui contrôle la conduite de l’action publique. Le premier est un politicien, mais il faut aussi des citoyens qui sont là pour veiller afin que le navire ne soit pas dérouté par la volonté d’un seul puissant, sans personne pour le rappeler à l’ordre. Se présenter comme candidat n’est pas notre objectif. Nous sommes dans le contrôle citoyen, dans la formation et la construction citoyenne, pour le moment.

Les Maliens ont l’habitude de voter pour des acteurs politiques bien connus, les caciques des parties politiques qui font parti de ce système et qui joueront, à la prochaine échéance présidentielle, leur va-tout. Face à cela, le changement de système que vous appelez de vos vœux, n’est-il pas un coup d’épée dans l’eau ?

Pas du tout. Vous savez, le pire des hommes hier peut-être le meilleur des hommes aujourd’hui et inversement. Comme vous l’avez dit, l’élection de 2018 ne peut pas se faire sans les caciques, les Soumaila Cissé, Modibo Sidibé, les Zoumana Sacko, ils vont avoir bientôt 70 ans, ils sont incontournables. La question n’est pas trop la personne mais plutôt le peuple que ces candidats vont avoir à diriger, qui constitue la force qui va les conditionner, les obliger à faire avancer le pays. C’est le changement des mentalités qui peut faire changer les choses. Pour nous le travail est a exercer sur le peuple d’abord. Plus le peuple se renforce, plus les dirigeants seront regardants, attentifs et prudents par rapport à la conduite des choses publiques.

Nous comptons aussi demander à la classe politique un audit du processus électoral, il doit être transparent et efficace. Il faut évaluer le processus, en amont, les conditions de dépôt de candidatures, l’inscription sur les fichiers, de l’acheminement des résultats jusqu’au dépouillement. Il ne sert à rien d’éveiller les citoyens si les règles du jeu ne sont pas transparentes et que le processus n’est pas connu à l’avance.

Y’a t-il déjà, pour vous, un homme politique qui pourrait incarner ce renouveau, ce changement ?

Je ne me suis pas penché pour le moment sur une personne, mais nous avons un portrait-robot. La grève des médecins qui a duré 38 jours et qui a fait quasiment 1000 morts dont 400 enfants décédés, nous a donné à réfléchir.  À partir de 2018, nous souhaitons un président, qui s’engagera auprès du peuple, s’il est atteint d’une maladie qui peut être traitée au Mali, qui se soignera dans le pays. Cela aura comme effet, pour les citoyens, en voyant leur président se faire soigner dans un hôpital malien, de les rassurer, de les mettre en confiance par rapport à nos services hospitaliers. Nous avons besoin d’un président qui va avoir à coeur de relancer l’économie, d’utiliser les compétences de son pays, ses hôpitaux, son artisanat. Qui aura à coeur de relancer le tourisme intérieur en montrant l’exemple et en séjournant dans le pays au lieu de partir en vacances à l’étranger. Notre profil de candidat, c’est celui qui va avoir un programme, qui aura des éléments de relance de l’économie, de l’éthique et des codes de bonnes conduite. Un candidat qui appliquera un véritable « Mali d’abord ».

Vous êtes une personnalité influente au Mali, très écoutée et très courtisée aussi par les politiques, comment faites-vous pour rester indépendant ?

Notre indépendance est d’abord idéologique. Nous avons une vision de l’État, une vision de la gestion de la chose publique et des arguments pour défendre cette vision. Nous sommes aussi indépendants financièrement, nous ne sollicitons l’aide de personne, on fonctionne avec les moyens du bord, nous autofinançons toutes nos actions. Pour les meetings à Bamako, jamais je ne sors un franc de ma poche, ceux qui nous invite s’occupe de toute la logistique. Mes déplacements en Europe sont financés par les militants. C’est un investissement dans l’avenir, dans l’idéal et non dans une personne. Ce sont des bases solides qui nous permettent de ne pas céder aux offres des hommes politiques qui essaient de nous amadouer avec des perspectives de projets, des financements, dans le but qu’on vote pour eux.

Vous considérez-vous comme un guide de la jeunesse malienne, comme on peut l’entendre ici ou là ?

Je ne suis pas fan du terme « guide » qui renvoie à une personne dont la parole est sacrée, qu’on ne remet pas en cause, un homme infaillible. Partout où je vais, je me présente comme un porte-parole, je porte une parole qui est décidé ailleurs, avec d’autres. Ce terme est parti de je ne sais où et je me suis retrouvé comme le guide de la révolution, c’est un titre que je ne reconnais pas.

Vous comblez quand même un vide, la jeunesse n’a pas de leader charismatique qui lui montre le chemin, le terme de guide est naturel, dans ce sens.

Nous ne sommes pas les premiers à tenir les discours que nous tenons, mais beaucoup qui ont tenu ces discours et ont mené ces combats ont abandonné au milieu du chemin à la première offre, aux premiers financements. La plupart des leaders sont devenus conseillers dans tel ministère, dans tel ONG ou ont bénéficié d’une bourse pour s’installer à leur propre compte. Celui qui arrive à tenir son discours et à poursuivre les combats, sans prendre de l’argent comme tout le monde s’y attend, les gens vont se dire qu’ils peuvent le suivre, car il est différent des autres,  dans sa constance, son honnêteté, son discours. Le politique et la société civile ont déçu le peuple et perdu leur place dans l’opinion. Il y a plus de 2000 associations au Mali, toutes ces organisations qui ont des budgets colossaux, des moyens juridiques, des moyens relationnels, ils ont fini par établir une sorte d’entente implicite de collaboration avec le politique, une sorte de vase communiquant, qui mène au détournement d’argent destiné à des projets par exemple. Ce qui fait que nous, on arrive sur un terrain vierge où la demande est forte. La population se sent abandonnée, elle n’est pas protégée par l’État. Nous sommes en fait le fruit d’une faillite du politique et de la société civile.

 

Crise migratoire : De nouvelles mesures qui font débat

A l’issue du sommet qui s’est tenu hier lundi à Paris, dirigeants africains et européens ont adopté une feuille de route visant à renforcer le soutien aux pays africains sur la crise migratoire. Ces pays pourraient en outre servir de « hotspot » pour essayer de contenir le flux migratoire à la base.

Le président français, Emmanuel Macron a proposé d’identifier, à partir du Niger et du Tchad, les candidats à la migration qui auront le droit d’asile. « Cette procédure, qui permettra de donner cet asile directement sur territoire africain, sera menée dans des zones identifiées pleinement sûres au Niger et au Tchad, sous la supervision du HCR, le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU » a précisé le président français. Pour justifier cette nouvelle mesure, le chef de l’Etat français met en avant la sécurité des potentiels migrants. « Cela permettra d’éviter à des femmes et des hommes de prendre des risques inconsidérés dans une zone extrêmement dangereuse puis en Méditerranée ». Des annonces qui passent mal auprès du président de l’association malienne des expulsés (AME), Ousmane Diarra. « C’est très dangereux pour l’Afrique, les Hotspots qu’ils entendent mettre en place. Ils ne sont autre chose que des centres de tri, le traitement des dossiers traînent en longueur, et à 90%, les réponses sont négatives » estime-t-il. « C’est une initiative française, c’était un projet de longue date, le président français avait la charge de convaincre ses homologues tchadiens et nigériens, et ce sont des pays qui font partie du G5 Sahel, alors j’imagine mal qu’ils puissent refuser » estime-t-il. « A terme, aucun pays du G5 Sahel ne pourra y échapper, aussi bien le Mali, le Burkina Faso et la Mauritanie, ces pays seront tous concernés à un moment ou à un autre, mais nous qui sommes de la société civile allons dénoncer ces mesures avec lesquelles nous ne sommes absolument pas d’accord » ajoute-t-il.

Une réunion, à laquelle le Mali, pourtant également zone de transit des migrants (Gao) n’a pas été convié. « Depuis 2008, certains pays ont commencé à signer des accords de réadmission, pas le Mali, la position du pays est restée la même, c’est-à-dire inflexible, le président a changé, mais la pas la position de l’État qui sait que la manne financière envoyée par ses ressortissants est énorme et elle ne veut pas s’en priver. Donc inviter le Mali aurait été une perte de temps puisque le président IBK confirmer la position malienne à ce niveau », explique le Dr Brema Ely Dicko, chef du département sociologie-anthropologie de la faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation de Bamako (FSHSE).

Une réunion qui regroupe les décideurs africains sur les questions migratoires se tient actuellement à Bamako, de ce rassemblement devrait ressortir un pacte mondial sur la migration. « Je ne puis comprendre qu’au moment où se tient à Bamako cette réunion qui regroupe tout le monde, un petit groupe en France décide de son coté de se consulter. Dans une déclaration finale nous dénonceront et la France et les pays qui y ont participé » conclut Diarra.

 

Songhoy Ganda : « Nous voulons véhiculer nos idées, notre culture et prendre le pouvoir »

Un nouveau mouvement communautariste vient s’ajouter à la pléthore des mouvements qui existent au Mali. Songhoy Ganda, mouvement ouvertement ultranationaliste, entend mettre en avant les Songhaï et leur culture, prendre le pouvoir, étendre l’influence songhoy sur toute l’étendue de l’ancien empire noir et au-delà. Oumar Maïga, secrétaire chargé des relations extérieures du mouvement, a expliquer au Journal du Mali les ambitions de ce nouveau mouvement

Qu’est-ce que Songhoy Ganda ?

Songhoy Ganda, ce sont les régions du Nord, Gao, Kidal, Tombouctou, mais aussi le Nigeria, le Burkina, le Niger, le Bénin. C’est comme ce qu’Hitler considérait en Europe comme « son espace vital », là où se trouvent les Songhays, leur culture. C’est un mouvement international, qui répond à la menace qui pèse sur la dignité même du songhaï. Dans le mot songhoy il y a toutes les communautés, les Arabes, les Songhaï, les Tamasheqs, les Bambaras, les peulhs etc. parce que c’était un empire. Comme les Tamasheqs, dont les blancs apprécient la culture, nous avons une culture à défendre. Une culture extraordinaire qu’il faut asseoir. Notre premier combat est identitaire. C’est une guerre pour faire revivre l’histoire qui a été perdu. En réalité chacun défend sa culture. Nous devons montrer notre existence, car elle est menacée à travers les rebellions actuelles. On a créé le Songhoy Ganda pour revivre et montrer que nous sommes là.

Est-ce que Songhoy Ganda a été créé en réaction à la volonté des groupes rebelles touaregs de faire de l’Azawad une réalité ?

Non. L’Azawad c’est une oasis dans la région de Tombouctou.

L’Azawad tel qu conceptualisé par certains leaders touaregs dépasse très largement le cadre de l’oasis, ça engloberait les 5 régions du nord.

Nous gérons notre survie, on ne la gère pas à notre place. Même s’ils sont nombreux, qu’ils développent leur idée, nous on va développer notre idée, c’est avant tout une affaire de communication.

Est-ce que Songhoy Ganda est un mouvement politico-armé ?

Oui, c’est un mouvement politico-armé. On est dans un monde où les gens sont armés. Nous sommes armés pour toutes les éventualités. Nous sommes dans un monde où les États ne représentent pas grande chose. Ils sont là comme des couvertures, pour leurs politiques entre États. Les populations dont laissées à elles-mêmes. Nous sommes aussi politiques car nous voulons véhiculer nos idées, notre culture et prendre le pouvoir.

Vous souhaitez présenter un candidat aux élections présidentielles ?

Bien sûr, c’est très claire. Sur le terrain politique nous allons présenter notre candidat, parce que nous avons une population, nous existons.

Qui sera ce candidat ?

Il s’appelle Oumar Mahamane, commerçant en même temps professeur, il est à Gao. Nous sommes en train de créer les conditions pour qu’il se déclare prochainement.

Peut-on vous définir comme un mouvement nationaliste, voir ultranationaliste ?

Nous sommes un mouvement ultranationaliste. Le Mal est situé au cœur de l’Afrique occidentale, ce qui est important c’est que les populations qui vivent dans ces pays puissent y vivre tranquillement. Que la France soit là pour notre défense, on s’en fout, ce que la France fait ici là, nous ne sommes pas d’accord.pareil pour les Américains, on s’en fout d’eux. Il est temps que nous prenions notre destin en main. Ce qui est important, c’est que nous, nous devons avoir plus d’estime pour la race noire, plus d’estime pour le pouvoir. Nous ne sommes pas pour être gérer par des imbéciles. Il est temps que nous prenions notre destin en main.

Comment comptez-vous oeuvrer pour le pays ?

Par le développement humain. Il faut opérer une transformation des mentalités. Même s’il y aura la paix, nous on va se révolter encore. Toute révolution engendre un changement. Il faut une révolution. Nous allons créer des révoltes pour imposer notre existence, par la force s’il le faut.

 

Songhaï et peuls enterrent la hache de guerre

À Tassiga, samedi 26 août, s’est achevé une rencontre intercommunautaire rassemblant une centaine de participants de la commune de Bourra pour mettre un terme aux conflits qui opposent la communauté Songhaï à la communauté peule de la commune. À l’issue de cette rencontre, les deux communautés ont décidé de cesser les hostilités et de travailler ensemble pour le retour de la paix.

Le climat de suspicion et de terreur qui régnait dans la commune de Bourra pourrait être en passe de n’être plus qu’un mauvais souvenir. C’est du moins ce que les populations de la commune, habituées aux attaques et braquages espèrent. Alors que s’est achevé, samedi dernier, une rencontre qui a réuni, autour de l’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maiga, natif de Bourra, les leaders des communautés peules et songhaï, les chefs traditionnels, marabouts, chef des mouvements armés, jeunes et femmes de la commune et des alentours.

Durant ce forum, tous ont pris l’engagement d’arrêter les affrontements pour privilégier la paix et s’en remettre aux mécanismes de résolution des conflits en cas de problèmes. « Si par hasard, il y a des dérapages par-ci par-là, ils devront s’adresser immédiatement aux leaders communautaires, aux chefs traditionnels, à la commune, pour toujours essayer de résoudre les problèmes à l’amiable et qu’il n’y ai plus jamais ça », explique Ahmadou Cissé, ancien maire d’Ansongo.

Dans le cercle d’Ansongo, affrontements et violences entre les communautés daousak, peules et songhaï, sont fréquentes. Le GATIA intervient souvent lors des événements comme les foires pour sécuriser et dissuader le banditisme. Beaucoup de jeunes de ces communautés ont rejoint les mouvements armés qui sont aussi en conflit ouvert. La signature récente d’une entente entre Imghad et Daousak semble s’inscrire aussi dans une dynamique de paix dans cette zone qui vit dans une insécurité quotidienne, même si certains préfèrent rester prudents. « Je crois que tout ira bien, mais il y aura quand même des dérapages, parce que le vol de bétails c’est devenue une sorte de coutume par ici. Avant, ça se faisait sans armes mais aujourd’hui avec les armes ça donne une autre dimension. Mais bon, en tous cas, il se sont engagés », lance cet habitant de la commune de Bourra, joint au téléphone, qui attend «quand même de voir ».

Kémi Seba, devant le juge mardi 29 août à Dakar

L’activiste Franco-Béninois sera jugé mardi 29 août pour avoir publiquement brûlé un billet de 5000 francs CFA, le 19 août 2017 lors d’un rassemblement contre la Françafrique. Arrêté le 25 août 2017, à son domicile à Dakar, Kemi Seba se définit comme un résistant africain au 21ème siècle.

« Même si nous ne sommes pas riches, mieux vaut vivre la liberté dans l’incertitude, que l’esclavage dans l’allégresse et l’opulence », a déclaré Kémi Seba pour expliquer sa décision de brûler un billet de 5000 francs CFA. Ajoutant qu’il « savait qu’en effectuant cet acte purement symbolique, la BECEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) sans doute sur commande de la Banque de France engagerait une procédure visant à me mettre en prison. (…) Je suis prêt à en payer le prix du plus profond de mon âme. »

Le code pénal sénégalais prévoit que « Quiconque aura volontairement brûlé ou détruit d’une manière quelconque, des registres, minutes ou actes originaux, de l’autorité publique, des titres, billets, lettres de Change, effets de commerce, (…) si les pièces détruites sont des actes de l’autorité publique, ou des effets de commerce ou de banque, la peine sera de cinq ans à dix ans d’emprisonnement ».

Vivant au Sénégal depuis 2011, l’activiste était à la tête d’un groupuscule suprémaciste , la tribu Ka, dissous par le gouvernement français en 2006. Critiqué par certains pour des positions racistes, il reste également soutenu par de nombreux autres.

Pour marquer leur soutien à l’activiste panafricain président de l’ONG Urgences Panafricanistes, et exigez sa libération, plusieurs internautes lui ont emboîté le pas en brûlant ou en faisant mine de brûler à leur tour des billets de francs CFA.

Un sommet à Paris pour endiguer le flux migratoire

Dirigeants africains et européens se rencontrent aujourd’hui en France pour évoquer une nouvelle fois la problématique de la crise migratoire.

Un énième sommet sur la crise migratoire. Ce lundi 28 août, dirigeants européens et africains se rencontrent à Paris sur invitation du président français Emmanuel Macron, pour discuter de la problématique de l’immigration clandestine. Le chef d’État nigérien Mahamadou Issoufou dont le pays est une zone de transit très utilisée par les migrants et son homologue tchadien Idriss Déby seront accompagnés du chef de gouvernement « d’union nationale » libyen Fayez al-Sarraj pour faire le point sur la question migratoire, et présenter les avancées de leurs différents pays dans la résolution de la ‘’crise’’. Pour l’Elysée, cette rencontre vise à « réaffirmer le soutien de l’Europe au Tchad, au Niger et à la Libye pour le contrôle et la gestion maîtrisée des flux migratoires ».

Pour ce faire la chancelière allemande Angela Merkel, les chefs de gouvernement espagnol et italien, Mariano Rajoy et Paolo Gentiloni et la chef de la diplomatie Européenne Federica Mogherini ont été conviés par le chef d’État français pour participer à la réunion, à l’heure où l’Europe durcit un peu plus le ton à l’encontre des migrants. « L’Europe se sent de plus en plus acculé par les migrants, ils se sentent plus proches des Syriens ou Irakiens qu’ils considèrent comme des réfugiés, à l’inverse de ceux qui viennent d’Afrique, qui sont tous catégorisés comme migrants économiques, c’est discriminatoire. Ils veulent donc se servir de ces pays comme des pays de leurs gendarmes » analyse le Dr Brema Ely Dicko, chef du département sociologie et anthropologie de la faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation de Bamako (FSHSE) et spécialiste des questions migratoires. La France envisage notamment l’installation de ‘’Hotspot’’, des centres d’enregistrements de migrants au Niger et au Tchad, pour distinguer les réfugiés des migrants économiques, une mesure impopulaire dans les pays concernés, et sans doute un sujet de discussion tendu au cours de ce sommet. « Les dirigeants africains auront l’occasion de faire part de leurs inquiétudes à l’Europe sur les nouvelles mesures qu’elle veut mettre en place, et qui ne donnerait qu’une mauvaise idée de l’Europe qui serait vu comme voulant se barricader » estime le Dr Dicko.

L’Italie, pays européen directement touché par cette immigration clandestine ne semble plus faire dans la complaisance. Ce mois d’août, le gouvernement italien à tour à tour, placé des bateaux patrouilleurs dans les eaux italiennes, imposé un code de bonne conduite aux ONG, accusées ‘’d’alimenter le trafic’’ et expulsé près de 400 migrants d’un building désaffecté de Rome.

 

Afrobasket : Le Mali 3ème sur le podium

Le Mali termine troisième de son Afrobasket grâce à sa victoire sur le Mozambique (75-52) en match de classement. Même si le résultat escompté était une victoire en finale, les maliennes n’ont pas à rougir de leur compétition. Depuis deux éditions, le Mali n’avait pas terminé aussi haut.

Un petit lot de consolation. Après sa grosse désillusion d’hier, le Mali s’est bien reprit devant le Mozambique pour décrocher la troisième place de l’Afrobasket et par la même, la médaille de bronze du tournoi. Le Mali débute très bien le match, asphyxiant les mozambicaines, dépassées par un jeu fluide et léché du Mali. Toujours présente, la capitaine Meiya Tirera inscrit 4pts lors de ce premier quart, bien épaulée par Ramata Diakité (7pts). Très agressive sur les porteurs de ballons, les maliennes ont interceptées cinq ballons, dans le sillage de la très hargneuse Touty Gandega (3 interceptions). Le Mali enflammait un public encore sonné par la défaite face au Nigéria, et terminait le premier quart sur une avance de neuf points (21-12). Le second quart fut l’opposé du premier. Les maliennes trop maladroites, et coupable de mauvaises décisions laissaient leurs adversaires revenir à seulement deux points (34-32) à la mi-temps.

Au retour des vestiaires, certainement secoué par son coach, le Mali reprend sa marche en avant. Grace notamment à une Nassira Traoré en feu (12 pts lors du 3ème quart), le Mali se détache au tableau d’affichage. Le travail dans la raquette des maliennes poussent le Mozambique à commettre de nombreuses fautes que le Mali sanctionne par la suite, lors des lancers francs (75% de réussite). Dans le quatrième et dernier quart, les Aigles dames déroulent leur basket, en mettant en bonne position de shoot ses joueuses qui ne font pas prier pour convertir. Nassira Traoré (19pts) finit meilleure marqueuse du match, suivi de Tirera (15pts). On les avait laissées hier en larmes, elles retrouvent le sourire grâce à cette victoire convaincante (75-52).

A noter, que la malienne Naignouma Coulibaly, finit dans le cinq majeur de la compétition, elle a également été désignée meilleure rebondeuse du tournoi.

 

Le rêve malien brisé pour un demi-panier

Si seulement on avait marqué ! cette phrase va sûrement trotter dans la tête des Maliens très longtemps. Le Mali ne sera finalement pas champion sur ses terres et ne sera pas à la coupe du monde non plus, une énorme désillusion qui tient à un demi-panier.

Une fin digne d’une tragédie shakespearienne. Cette demi-finale Mali-Nigéria peut se résumer en deux états : résignation et espoir. Le Mali est passé à deux doigts d’une finale dans « son afrobasket ». 13 secondes de la fin du match. Le Mali est mené d’un petit point par le Nigéria (48-47). Mais la dernière possession du match est pour les Maliennes. Un panier et c’est la victoire. La capitaine, Meiya Tirera, meilleure marqueuse du match (15pts), rate cependant la balle de match, qui aurait fait exploser de joie tout un stade, et tout un pays. La suite, une joie nigériane, et des pleurs cotés maliens. Un public groggy, une capitaine effondrée au milieu du parquet, inconsolable, à tel point qu’elle a du être portée dans les vestiaires. Beaucoup de larmes également de ses coéquipières dont les espoirs de titre à domicile s’envolent pour un demi-panier. Mais ce match, s’est finalement perdu dès le départ. Certainement crispé au début par l’enjeu du match, les Maliennes ont été trop tendres avec les Nigérianes, qui ne se sont pas fait prier pour faire la course en tête. Dans un premier quart où les deux équipes ont fait preuve de maladresse, le Nigéria s’en est remis à sa meilleure « joueuse » Akhator Osaretin, auteur de cinq des dix points de son équipe (10-7) à la fin de ce quart. Lors du second quart, le Mali a relâché, et s’est laissé distancer par les Nigérianes. Malgré les efforts de la capitaine Meiya Tirera, auteure de cinq points, lors de cette première période, les deux équipes rentraient à la pause avec une bonne avance en faveur du Nigéria (23-12). Déjà, à ce stade du match, beaucoup perdaient espoirs. Le Nigéria, étant la seule équipe du tournoi à n’avoir perdu aucune rencontre et figurant parmi les meilleures défenses de la compétition également. Mais dès la reprise, les Aigles dames attaquèrent tambour battant le troisième quart et ramenaient leurs retards à cinq points. Loin de douter et malgré l’énorme pression mise par le public, le Nigéria à l’expérience tenait bon. Les joueuses du coach Sam Vincent, allaient dans la raquette provoqué la faute des maliennes. Néanmoins grâce au réveil notamment de Ramata Diakité (12pts), le Mali revenait à un petit point. Un point qui ne sera finalement jamais rattrapé. Un peu comme le mythe de Sisyphe, à chaque fois que les Maliennes se rapprochaient, une action, ou un fait de jeu les éloignaient de l’objectif de la victoire.

Dans le quatrième et dernier quart, le Nigéria pensait déjà être en finale, avec une avance de huit points à quatre minutes du terme. Mais un shoot extérieur de Fatoumata Bagayoko, a donné de l’énergie aux Maliennes, qui dès lors se battaient sur tous les ballons comme si c’était le dernier de leur carrière. Aissata Maiga, petite sœur de la légendaire Hamchetou Maiga, mettait elle aussi un shoot à trois, avant de provoquer la faute. Deux lancers pour égaliser. Malheureusement, elle n’en réussira qu’une. La suite, on la connaît, des rêves brisés et des espoirs envolés.

 

Le Mali gifle l’Egypte et s’offre une demi-finale

Le Mali s’est baladé (90-50) face à l’Egypte pour composter son ticket pour les demi-finales, où elles seront confrontées à un duel d’Aigles face au Nigéria.

C’est ce qu’on peut qualifier de victoire collective. Toutes les joueuses du Mali, mis à part Astan Dabo qui n’a pas jouée ont toutes inscrits au moins un panier. Quatre d’entre elles ont même atteint la barre des 10 pts (Meiya Tirera 11pts, Naignouma Coulibaly 16pts, Nassira Traoré 10pts et Fatoumata Bagayoko 14pts). Autant dire que la menace venait de toutes parts et les égyptiennes dépassées ne savaient plus à quelle branche d’espoir s’accrocher. Néanmoins, rien ne présageait un tel score après un premier quart-temps assez compliqué. Longtemps, les deux équipes ont fait jeu égaux. Une véritable opposition de style, entre la technicité et la rapidité égyptienne, et le physique des maliennes qui ont remporté les premières dix minutes (19-15). Le second acte fut tout aussi serré. Les pharaonnes n’abdiquant pas continuaient à poser des problèmes au Mali. Le coach sentant le mauvais coup, fit rentrer des joueuses aux profils plus similaires aux égyptiennes. Ces rentrées rendirent le jeu malien plus fluide et plus rapide, ce qui permit à l’équipe de rentrer aux vestiaires avec une avance de 12 points (39-27).

La seconde période fut une promenade de santé pour le Mali, qui déroulait son « basket ». Outrageusement dominantes au rebond (64 contre 26) les Aigles dames avaient d’innombrables possibilités de paniers, qu’elles ont su saisir pour remporter les deux derniers quarts (65-35 pour le troisième, et 90-50 score final). Cela faisait maintenant deux éditions d’Afrobasket que le Mali n’avait pas atteint les demi-finales. Plus qu’une marche désormais avant la finale, mais elle s’annonce compliquée. Les joueuses de Sylvain Lautié croiseront le fer samedi face à une équipe bien huilée du Nigeria, qui s’est également très largement imposé dans son quart-finale face à la Côte d’Ivoire (98-43).

 

Sidi Mohamed Ag Ichrach : « Après la Tabaski, je m’installerai définitivement à Kidal »

Sidi Mohamed Ag Ichrach, gouverneur de Kidal, a enfin foulé mercredi 23 août, le sol de la capitale du Nord pour un séjour de 3 jours. Sa venue, peut-être considéré comme la volonté des différentes parties d’avancer sur la mise en oeuvre de l’Accord. Le gouverneur de Kidal, peu avant son départ pour Gao, a répondu aux questions du Journal du Mali, sur ce séjour qui pourrait être le point de départ vers un retour de l’administration à Kidal, qui n’a jamais été effectif depuis les événements de mai 2014.

Ce déplacement à Kidal était-il de votre initiative ?

Depuis que j’ai été nommé gouverneur, je ne suis pas arrivé à Kidal de façon satisfaisante, la dernière fois que je suis venu ça ne s’est pas bien passé. Depuis lors, j’ai essayé d’entretenir de bons rapports avec la CMA et la Plateforme pour rejoindre Kidal et rapprocher les points de vue, afin que l’on puisse avancer dans le domaine de le réconciliation et de l’Accord de paix. Il y a eu une succession d’événement qui sont intervenus et qui ont permis ma venue à Kidal. Le premier, c‘est le cessez-le-feu déclaré par la Plateforme il y a une semaine, le deuxième c’est la déclaration de Bilal Ag Chérif qui a affirmé que l’administration pouvait revenir à Kidal et parallèlement à ça, depuis deux mois, je suis en train d’échanger avec la CMA, la Plateforme et les notabilités, pour rapprocher les points de vue. Je leur ai dit que la région ne pouvait pas vivre sans administration. C’est la conjugaison de tout ces efforts qui ont rendu possible ma venue à Kidal. 

Quel bilan faites-vous de ces 3 jours à Kidal ?

Le bilan est très positif de mon point de vue. Il y avait une armoire à glace qu’il fallait bouger vis-à-vis des populations, je crois que cela a été fait. Nous nous sommes parlés, nous avons compris comment chacun est en train de se positionner pour l’avenir. Ces échanges avec la populations ont été très importants. Je ne pense pas qu’habituellement les gouverneurs entretiennent des concertations satisfaisantes avec les populations de le région de Kidal et c’est ce cadre-là que j’aimerais instaurer : toujours échanger avec les populations, le société civile, les chefferies, pour essayer d’avancer ensemble et permettre le retour progressif de l’administration. Cette première étape était très importante à franchir. Ce que j’ai aussi constaté lors de ce voyage, c’est que la population de Kidal a de grandes attentes, aussi bien vis-à-vis de l’administration que vis-à-vis des partenaires au développement, parce que la région est dans un état de délabrement avancé, les activités économiques sont arrêtées, les administrations sont délabrées. Il faudrait remettre tout ça en place pour permettre le redémarrage économique de la région. Enfin, ce qui me paraît aussi important, après mes discussions avec les populations, c’est leur désir de paix dans la région, cette préoccupation est ressortie au niveau de tous les groupes que j’ai rencontré, que ce soit la CMA, la société civile, les femmes, les jeunes, les opérateurs économiques. C’est vraiment la préoccupation essentielle des populations de Kidal. Ce sont les trois éléments que je tire de mon voyage là-bas.

Les chefs de fraction et les notabilités ont exprimé des doléances à L’imam Dicko, parmi lesquelles, le changement du gouverneur pour un autre plus «neutre», qu’en est-il aujourd’hui ?

J’ai eu des échanges avec la coordination des chefs de tribus de la région de Kidal et je peux vous dire que cette doléance semble être dépassée. Ils ont une exigence forte, c’est de disposer d’une administration impartiale et neutre entre les deux groupes. Cela cadre parfaitement avec ma vision du problème parce que je considère que dans la situation de la région de Kidal, pour bien faire les choses, vous devez observer une certaine équidistance entre les parties . Je pense donc que c’est une question dépassée.

Vous êtiez à Kidal pour préparer le retour de l’administration, y’a-t-il un chronogramme élaboré ?

Il n’y a pas de date précise pour le moment, il y a des propositions. La société civile a identifié les services qu’elle juge prioritaire comme le secteur de l’eau, de l’électricité, de l’éducation, de la santé. Ses services-là, la population en a immédiatement besoin. Nous allons essayé d’établir un chronogramme que nous allons soumettre aux autorités nationales, qui vont l’apprécier et essayer de démarrer le retour de l’administration à Kidal. Il n’y a pas pour le moment de papier écrit. Vous savez, les acteurs sur place ne voulaient même pas que je reparte, ils pensaient que j’étais venu pour rester. Ils disent qu’à chaque fois les gens viennent, ils disent qu’ils vont revenir mais ils ne reviennent pas.

Justement, quand retournerez-vous à Kidal ?

Après la Tabaski, je m’installerai définitivement à Kidal ! Pour moi c’est une installation définitive, je n’attendrais pas les protocoles et autres, le reste de l’administration me trouvera là-bas.

Le gouvernorat est vétuste et délabré, comment ferez-vous pour siéger avec votre administration ?

Vous savez, je suis de Kidal, je suis un nomade, si on me donne une paillote, j’irai habiter là-bas, il n’y a pas de souci, que le gouvernorat soit en bon état ou pas ce n’est pas un problème. L’essentiel pour moi, c’est qu’il y ait la paix à Kidal.

Une trêve de 15 jours a été signée entre le CMA et la Plateforme, mercredi 23 août, jour de votre arrivée à Kidal. Pourquoi une paix définitive n’a-t-elle pas été signée entre ces deux mouvements ?

Lorsque les groupes armés ont convenu de la trêve de 15 jours, les notables m’ont aussi demandé « mais pourquoi 15 jours et pas une paix définitive ?». Je comprends aussi les groupes armés qui ont leurs éléments à gerer, il faut pouvoir les rassembler, les sensibiliser, les ramener dans certaines positions. Mais je peux vous dire que les gens avec qui j’ai échangé sont vraiment engagés en faveur du processus de paix, c’est vraiment l’élément essentiel, tout le monde est d’accord pour dire que la situation ne peut pas perdurer et qu’il faut aller vers la paix. Donc je ne m’arrête pas vraiment à ces 15 jours. Après la fête de Tabaski, on va les pousser encore pour essayer d’aller à plus de 15 jours. La société civile à Kidal est d’ailleurs en train de discuter de ça.

Qui a assuré votre sécurité à Kidal, vous aviez refusé de vous rendre dans la capitale du Nord si la CMA s’occupait de votre sécurité sur place ?

C’est la CMA qui a assuré ma sécurité. Elle a monté le mécanisme de sécurisation avec la Minusma. Je logeais dans le ville de Kidal même. Je peux vous dire que ça s’est bien passé, il n’y aura pas de problème. Nous sommes entre nous vous savez, nous avons nos solutions.

 

Le Mali étrille le Cameroun

Le Mali s’empare de la deuxième place de son groupe, après sa victoire contre le Cameroun (69-35). Dans un match à quitte ou double pour cette seconde place, les Aigles dames n’ont pas tergiversé et ont infligé une cinglante défaite à cette équipe camerounaise qui la veille avait promis une victoire contre le Mali.

Quatrième victoire en cinq matchs de poule pour le Mali. Cette précieuse victoire porte la marque d’une joueuse assez inattendue, Mariam Coulibaly, sœur de la championne Naignouma Coulibaly, qui avec ses 19 points a guidé le Mali sur la voie du succès. Elle a parfaitement suppléé son aîné, qui coupable de deux fautes en moins de cinq minutes a dû céder sa place pour ne pas voir son match prendre fin prématurément. Grace à six points de Coulibaly et à sept de la capitaine Tirera, le Mali se détachait lors de ce premier quart (19-7). Lors du second quart, Coulibaly posait énormément de problèmes à la défense camerounaise en la poussant notamment à la faute. Pas maladroite du tout, elle réussit un sans-faute aux lancer-francs (4/4) et finit avec 14 pts à la mi-temps, donnant au Mali une avance de 17 pts (38-21). A la reprise, les Lionnes essayèrent tant bien que mal de revenir mais c’était mission impossible. La faute à une bonne défense malienne, qui obligeait les camerounaises à tenter des shoots très difficiles. Le banc camerounais seulement auteur de cinq points n’a pas non plus été d’une grande aide. Kankou Coulibaly (7 pts) et Diakité Ramata (6 pts) permirent aux Aigles dames d’entrevoir sereinement le dernier quart du match (51-27).

Dans un dernier quart maîtrisé, où le coach a eu l’occasion de faire tourner l’effectif, le Mali a inscrit des paniers sur des contres rapides (69-35), score final. Le Mali se prépare désormais pour son quart de finale contre l’Egypte vendredi prochain, une opposition différente de tous ce que les maliennes ont connu jusqu’alors et elles devront s’adapter.

 

 

Nouvelle trêve entre CMA et Plateforme

Le gouverneur nommé par l’Etat malien pour la région de Kidal (nord-est) a annoncé aujourd’hui avoir rejoint son poste, une première depuis 2014 dans ce fief des ex-rebelles touareg, qui ont accepté d’observer une nouvelle trêve avec les groupes armés pro-gouvernementaux.

« Je suis bien arrivé à Kidal. Tout se passe bien pour le moment », a déclaré par téléphone à l’AFP le gouverneur, Sidi Mohamed Ag Icharach. « On peut effectivement dire que c’est un début de retour de l’Etat sur place », a ajouté M. Ag Icharach, venu de Bamako, à plus de 1.500 km de Kidal.

« Le gouverneur de région est arrivé en tenue d’apparat. Il a été reçu royalement par les populations et par la CMA », la Coordination des mouvements de l’Azawad, formée d’ex-rebelles touareg, a déclaré à l’AFP un responsable de la coordination.

L’Etat malien n’avait pas repris pied à Kidal depuis mai 2014, lorsque des combats qui ont éclaté au cours d’une visite du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, s’étaient soldés par une lourde défaite de l’armée face aux ex-rebelles de la CMA. Nommé en juin puis dépêché à Kidal pour une campagne de sensibilisation, le gouverneur Ag Icharach s’était vu interdit l’accès de la ville depuis deux mois par la CMA.

Il a pu enfin gagner son poste après l’annonce de la signature mardi d’une trêve entre groupes armés. « La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a joué un grand rôle » pour aboutir à cette trêve, a affirmé Almou Ag Mohamed, chargé de communication de la CMA.

L’information a été confirmée de source proche du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), un mouvement pro-gouvernemental rival de la CMA.

Le Tchad expulse l’ambassadeur du Qatar

S’alignant sur la position de la coalition internationale anti-terroriste, le Tchad a décidé de rappeler son ambassadeur au Qatar le 08 juin 2017. Une décision suivie ce 23 août 2017 par la fermeture de la représentation diplomatique du Qatar au Tchad.

Accusé de soutenir le terrorisme, le Qatar est au cœur d’une crise diplomatique qui l’oppose à plusieurs pays du golfe dont l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn qui ont rompu leur relation diplomatique avec le Qatar le 05 juin 2017. Une crise, suite à laquelle le Tchad a décidé de rappeler son ambassadeur « pour consultations », selon les termes du communiqué des autorités Tchadiennes le 08 juin dernier. Une décision compréhensible, selon plusieurs observateurs en raison des « liens historiques » existant entre le Tchad et l’Arabie Saoudite.

D’autres pays africains comme la Mauritanie, les Comores, le Sénégal avaient aussi rappelé leur ambassadeur au Qatar.

Si le Tchad avait plutôt été conciliant en invitant « les pays concernés à privilégier le dialogue », il vient de confirmer la rupture de ses relations diplomatiques avec le Qatar, considéré comme un soutien actif aux terroristes. Dans un communiqué publié ce 23 août 2017, le ministère des Affaires étrangères du Tchad déclare « qu’en raison de l’implication continue de l’État du Qatar, dans les tentatives de déstabilisation du Tchad depuis la Libye, le gouvernement a décidé la fermeture de l’Ambassade, le départ de l’Ambassadeur, le départ du personnel diplomatique du territoire national ». Le communiqué précise en outre qu’un délai de 10 jours a été accordé à cet effet.

Le Tchad, qui est au cœur de la lutte contre le terrorisme au Sahel et participe à la force du G5 sahel (la force conjointe de lutte contre le terrorisme, constituée de 5 pays du sahel), a justifié sa décision par sa volonté de « sauvegarder la paix et la stabilité dans la région ».

Gao, basculera-t-elle dans la désobéissance civile ?

La société civile de Gao n’entend pas passer sous silence le maintien du gouverneur de la région. L’ultimatum lancé il y a une semaine jour pour jour pour relever le chef de l’exécutif régional, Seydou Traoré, a expiré mardi soir 22 août à minuit. Le gouvernement n’a pas réagi à cette doléance derrière laquelle désormais germe des revendications séparatistes. Une réunion de la société civile s’était tenue mardi 22 août en après midi et se poursuivra aujourd’hui pour prendre une décision quant à la posture à adopter.

S’il y a un administrateur contesté et méprisé par ses administrés aujourd’hui c’est bien Seydou Traoré, le gouverneur de la cité des Askia. La cause de ce désamour consommé entre le chef de l’exécutif régional et la population date d’il y a plus d’un an. Le 12 juillet 2016, des manifestants des associations des jeunes de la société civile locale de Gao, protestant contre l’installation des autorités intérimaires ont été sévèrement dispersés par les militaires. Trois morts par balle et 37 blessés ont été enregistrés selon des nombreuses sources. Pour les habitants de Gao, l’unique responsable de cette tragédie est le gouverneur Seydou Traoré qui ordonna aux forces de l’ordre de tirer sur les manifestants. Ce fut le point de départ d’une antipathie qui n’a pas baissé au fil du temps. Depuis, des manifestations ont eu lieu demandant son départ pur et simple. Il lui est reproché, la mauvaise gestion, la corruption, le manque de respect et de diplomatie vis-à-vis des populations.

Plus que jamais décidée, la société civile de Gao avait lancé il y a une semaine un ultimatum pour le départ du gouverneur, qui a expiré mardi soir à minuit. Avant cette expiration, elle menaçait de cesser toute reconnaissance de l’État Central. « Nous n’hésiterons pas à mettre fin à toutes collaborations ou reconnaissance de l’État Central », indiquait un document intitulé « déclaration d’intention de la société civile de Gao », rendu public la semaine dernière. La même déclaration va plus loin et menace de la création d’un État. « La société civile représente toute la population de Gao et se donne le droit de créer un autre État » si cette doléance n’aura pas été satisfaite.

Pour Moussa Boureima Yoro, porte parole de la société civile de Gao, la déclaration d’intention faite n’était pas une menace, mais une réalité. «  Ce n’est pas du tout une menace, c’est une réalité, parce que les gens en ont ras-le-bol, la région qui a fait en sorte que le Mali ne soit pas divisé est abandonnée. Pour tout le travail que la population a eu à faire, il n’y a eu jamais aucune médaille » regrette t-il. Pour lui le gouverneur est responsable de plusieurs mésententes et divisions au sein des organisations de la société de Gao. « Il continue à créer des mésententes entre les différentes organisations de la société civile alors qu’à son arrivée la société civile de Gao était la plus organisée. » reproche, au gouverneur, le porte-parole. «  Toutes les organisations ont subi les affres de ce gouverneur, en commençant par le RECOTRADE (Réseau de communicateur Traditionnelle), le Conseil Régional de la jeunesse, etc. Il sélectionne les gens qu’il veut parmi ces organisations pour les rencontrer et demendent `ce qu’ils ne rendent pas compte de ces rencontres aux autres, créant des frustrations », poursuit Moussa Boureima Yoro. Face à toutes ces dérives, le gouverneur n’est plus le bienvenu dans la cité des Askia.

La société civile s’est réunie mardi dans la soirée pour décider de ce qu’il y avait lieu de faire. Une réunion qui a été suspendue tard dans la nuit faute de consensus sur le sujet. Selon nos informations, la rencontre devrait reprendre aujourd’hui pour s’accorder sur la posture à tenir. «  Je suis le premier déçu et traumatisé par ce qui se passe, parce que j’ai beaucoup de camarades qui sont morts pour l’unité de ce pays, pour que le pays ne soit pas divisé, et voila que pour un simple gouverneur des décisions comme ça vont être prises », déplore Moussa Boureima Yoro, « Je ne suis pas d’avis d’en venir là mais quand la majorité décidé c’est comme ça », conclut-il. Depuis l’expiration de l’ultimatum, le gouvernement n’a pas contacter la société civile de Gao et relevé le gouverneur.

L’Angola vote pour choisir un successeur au président dos Santos

Les Angolais ont commencé à voter mercredi pour choisir un successeur au président José Eduardo dos Santos, qui s’apprête à prendre sa retraite après un règne autoritaire de 38 ans à la tête d’un pays secoué par une grave crise économique.

Les bureaux de vote pour ces élections législatives ont ouvert comme prévu à 07H00 (06H00 GMT). Selon la Constitution, la tête de liste du parti vainqueur sera investi chef de l’Etat.

Au pouvoir depuis l’indépendance arrachée en 1975 au Portugal, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) devrait l’emporter une nouvelle fois et envoyer son candidat et dauphin désigné, l’ex-ministre de la Défense Joao Lourenço, dans le siège laissé vacant par le « camarade numéro 1 ».

Usé par la maladie, M. dos Santos, 74 ans, a publiquement adoubé son successeur lors du dernier rassemblement de campagne de son parti.

« Nous n’avons aucun doute (…) notre candidat sera le futur président de la République », a-t-il lancé samedi dernier d’un filet de voix fatigué à ses partisans, réunis dans une banlieue poussiéreuse de Luanda.

Le président sortant et son dauphin sont attendus mercredi à 09H00 au bureau 1047 dans le centre ville de Luanda, où des électeurs faisaient la queue pour glisser leur bulletin.

Apparatchik du MPLA, Joao Lourenço, 64 ans, un général à la retraite sans grand charisme, a promis de glisser ses pas dans ceux de son prédécesseur.

« Comme le dit notre slogan, je vais améliorer ce qui va bien et corriger ce qui va mal », a-t-il déclaré à la presse. « Si j’y parviens, j’aimerais être reconnu dans l’histoire comme l’homme du miracle économique en Angola ».

Sa tâche s’annonce délicate car le principal pays producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, avec le Nigeria, traverse une passe difficile.

Crise

Au sortir d’une meurtrière guerre civile, l’Angola a affiché à partir de 2002 des taux de croissance à deux chiffres grâce à sa manne pétrolière. Mais il y a trois ans, la chute des cours de l’or noir l’a précipité dans la tourmente en creusant sa dette et en faisant exploser l’inflation et dégringoler sa monnaie.

Ecartée des bénéfices du boom pétrolier, la majorité des 28 millions d’Angolais a subi le choc de plein fouet.

« La vie est vraiment trop difficile », a confié Jean Domingo, 49 ans, un habitant de l’est de la capitale au chômage depuis six ans, « il faut installer au pouvoir un parti qui a le souci du sort des Angolais, pas celui de se remplir les poches ».

Les deux principaux d’opposition, l’Unita et la Casa-CE, ont surfé tout au long de la campagne sur ce ras-le-bol, de plus en plus partagé.

« Nous ne pouvons pas continuer à souffrir ainsi. Nous devons changer tout ça (…) c’est un devoir patriotique de dire au MPLA +va te reposer un peu+ », a martelé le chef de l’Unita, Isaias Samakuva, lors de sa dernière grande réunion publique à Luanda.

« Nous ne pouvons pas continuer à être un pays potentiellement riche mais habité par des citoyens pauvres », a renchéri son rival de la Casa-CE, Abel Chivukuvuku, « nous avons besoin d’un gouvernement sérieux et patriotique, qui ne pratique pas la corruption et la mauvaise gouvernance ».

Ses adversaires reprochent à José Eduardo dos Santos d’avoir mis en coupe réglée des pans entiers de l’économie du pays, confiés à sa famille ou des proches.

‘Privatisation de l’Etat’

Sa milliardaire de fille Isabel, considérée comme la femme la plus riche d’Afrique, est devenue le symbole de cette « privatisation de l’Etat », selon le mot du journaliste d’opposition Rafael Marques de Morais. Son père en a fait l’an dernier le PDG de la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol.

Dans ce contexte, les analystes tablent sur un net recul électoral du régime, qui avait réuni 72 % des voix il y a cinq ans. Pas toutefois au point de le priver de sa majorité absolue au Parlement.

Conscient du mécontentement ambiant, le MPLA a inondé ces derniers mois le pays de toute sa puissance financière de parti-Etat et organisé un scrutin à sa main, jugé inéquitable par ses adversaires.

Le gouvernement a multiplié les inaugurations de ponts ou de barrage et Joao Lourenço a promis de « combattre la corruption ».

Mais beaucoup doutent de sa volonté de s’attaquer au « système » mis en place par son prédécesseur.

M. dos Santos, qui doit rester président du MPLA jusqu’en 2022, l’a d’ailleurs verrouillé en faisant voter des lois qui lui assurent une large immunité judiciaire et gèlent pour des années toute la hiérarchie dans l’armée et la police.

Les bureaux de vote doivent fermer à 17h00 GMT, pour des résultats attendus d’ici vendredi.

Le Mali surclasse la Centrafrique

Le Mali enregistre sa troisième victoire en quatre matchs dans son Afrobasket. Face à une équipe de Centrafrique qui n’aura finalement été qu’un sparring partner, les coéquipières de Naignouma Coulibaly se sont imposées (97-38).

Le Mali n’avait pas de temps à perdre mardi soir, le départ canon du match l’atteste. En moins de trois minutes dans le premier quart, le Mali menait (12-0) face à équipe centrafricaine certes limitée mais très accrocheuse. La meneuse Touty Gandega, très adroite a inscrit sept points sur les douze de l’équipe. Défensivement agressives, les Aigles dames ont notamment fait la différence sur des contres bien menés. L’adversaire asphyxié par le marquage perdait beaucoup de ballons, et derrière ça jaillissait vite pour aller conclure (31-8) à la fin des premières dix minutes. A la reprise, le coach reposait ses joueuses cadres. Ce qui eut pour conséquence de couper un petit peu l’élan malien. La réussite offensive laissait à désirer, néanmoins Kankou Coulibaly, également très en verve inscrivait dix points et permettaient aux Maliennes d’atteindre la pause avec un écart de 27 points (51-24).

Au retour des vestiaires, le coach alignait son cinq majeurs pour corser l’addition. Et le résultat escompté fût au bout. Grace aux 11 pts de la capitaine Tirera et aux 15 de Ramata Diakité, les Maliennes se détachèrent au score (83-31). Le dernier acte fut une consécration pour des joueuses qui jusque ici n’avaient pas encore été au top de leurs formes. Fatoumata Bagayoko, particulièrement maladroite lors des trois premières rencontres mettaient quatre shoots à trois points dans ce match et enflammait le public, venu très nombreux. Aissata Boubacar Maiga, petite sœur de la légendaire Hamchetou Maiga régalait elle aussi par son explosivité et sa dextérité à la finition. Sa fiche statistique à la fin de la rencontre était de 12 pts, 5 rebonds, 3 passes et 4 interceptions en 22 minutes de jeu, autant dire une prestation aboutie.

Le Mali se tourne désormais vers sa rencontre de demain face au Cameroun, extrêmement important pour le classement final. Le coach du Mali Sylvain Lautié, a d’ailleurs rappelé que son équipe devra battre les Camerounaises pour ne pas finir à une place non souhaitée.

 

Le SYNABEF entame une grève de 72 heures.

Suite à plusieurs tentatives infructueuses pour obtenir la réintégration d’un de leurs membres licencié par la société NSIA Mali, le SYNABEF observe une grève de 72 heures à compter de ce 22 août 2017.

Les faits qui remontent à environ six mois, opposent Mr Issiaka Traoré, secrétaire général du comité syndical du NSIA Mali à sa société employeur.

Pour faire appliquer la loi sur la réduction de l’ITS (Impôt Sur le Revenu) suite à un accord entre l’UNTM (l’Union Nationale des Travailleurs du Mali) et le gouvernement, le syndicaliste adresse à sa direction plusieurs requêtes mais sans suite. Le secrétaire général finit par adresser un mail à sa directrice où il écrit : « Mme Bosso, ayez un peu de respect et d’égard pour le personnel ».

Des propos qui seront jugés outrageant et justifieront le licenciement du secrétaire général du comité syndical du NSIA Mali par sa direction, il y a maintenant 3 mois.

Après plusieurs tentatives de conciliation restées vaines, le syndicat lance donc un préavis de grève. Des tentatives au cours desquelles, l’inspection du travail a reconnu le non-respect par la société de la procédure de licenciement.

Un avis malgré lequel, la société procède au licenciement de Mr Traoré. La présente grève qui a donc pour objet d’obtenir la réintégration du syndicaliste pourrait se durcir, faute d’accord.

Le gouverneur Ag Ichrach ce mercredi à Kidal

Mercredi 23 août, Sidi Mohamed Ag Ichrach, gouverneur de Kidal, devrait se rendre dans la capitale des Ifoghas pour, pendant quelques jours, préparer le retour de son administration, alors que les tensions subsistent toujours entre la Plateforme et la CMA, qui entreprend d’avancer dans le processus de paix sans son frère ennemi pourtant signataire de l’Accord.

Sidi Mohamed Ag Ichrach, le gouverneur de Kidal, qui n’a toujours pas pu prendre fonction dans la capitale du Nord depuis sa nomination, devrait arriver demain à Kidal, pour préparer sa prise de fonction définitive dans la ville. « je serai demain à Kidal, si la réservation d’un vol de la Minusma est possible dans ce cours délai », a confirmé Sidi Mohamed Ag Ichrach au JDM.

À Kidal, cela fait quelques semaines qu’on entend dire que le gouverneur viendra s’installer. « Ça va se faire d’une manière ou d’une autre, la CMA pousse pour cela, elle essaie de poser des actes et des actions qui vont aller dans le sens de l’apaisement avec l’État et pour montrer à la communauté internationale qu’elle est de bonne foi dans la mise en œuvre de l’Accord », explique ce sympathisant de la coordination joint au téléphone. « La CMA veut montrer qu’elle fait avancer l’Accord pour continuer sa stratégie d’évincement de la Plateforme de la mise en œuvre de l’Accord. C’est un geste politique, ça arrange la CMA ainsi que le gouvernement, qui pourra dire à l’opinion nationale que l’administration recommence à se déployer à Kidal, c’est une façade tout ça », maugrée cet habitant de Kidal.

Toujours est-il que cette future installation du gouverneur à Kidal, pose des questions pour le moment sans réponses : Où sera-t-il logé, sachant que les bâtiments du gouvernorat de Kidal sont vétustes ou délabrés ? Qui assurera sa sécurité, alors qu’il refusait encore récemment de siéger à kidal si la CMA devait le sécuriser ? Comment parviendra-t-il à travailler avec les autorités locales, sachant que les chefs de fraction et les notabilités, acquises à Mohamed Ag Intalla, l’aménokal de Kidal, souhaitent changer ce gouverneur qui est un membre de la Plateforme ? « Si le gouverneur s’installe à Kidal ce sera certainement au camp de la Minusma », indique cet employé humanitaire de la région, « mais à quoi cela va servir puisqu’il n’y a aucun local en ville ou il pourra travailler ou s’abriter avec toute son administration qui est à Gao », poursuit-il.

La venue du gouverneur à Kidal intervient plus d’une semaine après la déclaration de « cessez-le-feu unilatérale » de la Plateforme et alors que la CMA a décidé d’avancer dans la mise en œuvre de l’accord sans pour autant inclure son adversaire. Une rencontre dimanche dernier a eu lieu à Anéfis entre des émissaires de la Plateforme et Alghabass Ag Intalla, Bilal Ag Chérif et Mohamed Ag Najim de la CMA. Selon nos informations, malgré un premier échec dans ces tractations, un accord pour une trêve serait en passe d’être trouver, même si certains ne semble pas vouloir s’inscrire dans cette dynamique : « On est pas dans le cadre de la recherche d’une paix durable. La CMA essaie de nous diviser et de nous exclure de la mise en œuvre de l’Accord . Tant qu’il y aura cette idée d’exclusion, ça ne pourra pas fonctionner. », souligne ce cadre de la Plateforme.

Le cardinal Jean Zerbo de retour au Mali

A sa descente d’avion à l’aéroport international Modibo Keita, hier 21 août, le cardinal Jean Zerbo a été accueilli par le chef de l’État Ibrahim Boubacar Keita. C’est dans sa tenue de cardinal rouge que le nouveau cardinal s’est adressé à la nation malienne en ces mots : « Que la paix soit au pays, et que le Bon Dieu apaise le Mali ».

C’est un cardinal convalescent qui a attérri, hier lundi 21 août dans l’après midi, à l’aéroport de Bamako où il s’est entretenu avec le président de la république, venu l’accueillir en présence du ministre des Affaires Religieuses et du Culte, Thiorno Omar Hass Diallo, du président de la conférence épiscopale du Mali, et des chorales « Sainte Rita » et « Cœur des anges » venus offrir au cardinal un accueil chaleureux digne de ce nom.

C’est avec des messages de bénédiction qu’il s’est adressé à la nation « Le seul message que j’ai a vous donner est un message de paix. Que règne la paix au Mali ». Après ce message de soutien à la nation, la délégation a pris le chemin de la cathédrale de Bamako où il était attendu par un parterre de fidèles chrétiens venus nombreux.

A son entrée à l’église, Le cardinal a été accueilli dans la joie et les louanges scandées par la foule, « loué soit le seigneur, longue vie au nouveau cardinal», « Le Mali tout entier doit soutenir son éminence, il a besoin de nos prières pour sa santé et pour l’œuvre qu’il a commencé », explique le pasteur Marc Goita, représentant de l’Eglise protestante. Les familles fondatrices de Bamako ont aussi honoré le cardinal Jean Zerbo, « par ma voix je transmets les salutations des familles fondatrices de Bamako. Ce n’est pas le cardinal qui a été honoré, ni l’église mais c’est le Mali tout entier », s’est félicité le représentant des familles fondatrices de Bamako

Le nouveau cardinal a tenu à la fin de son allocution, à responsabiliser chaque fidèle face aux défis et réalités de la vie. Sa santé ne lui ayant pas permis de s’éterniser auprès de ses fidèles, une messe d’action de grâce et une soirée culturelle sont prévues dans les jours à venir. Le Cardinal Jean Zerbo retournera à Paris pour poursuivre des soins médicaux, le 20 septembre prochain.

Opération Tabaski : Plus de 24 000 têtes sur le marché

Le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Ly Taher Dravé a lancé hier lundi 21 août,  sur le terrain de l’Hippodrome, la 9e édition de la vente promotionnelle des moutons pour la fête de Tabaski. C’était en présence des autorités administratives, politiques et notabilités du quartier.

L’opération est initiée par le département en charge de l’élevage, à travers la direction nationale des productions et des industries animales. La présente  Opération tabaski  prévoit la mise sur le marché national de 17 000 têtes de moutons dans les capitales régionales et 7 000 têtes de moutons dans le District de Bamako, soit en tout 24 000 têtes contre 27 000 béliers pour l’édition 2016.

Le prix des moutons varie entre 50 000 et 120 000 Fcfa cette année contre 40 000 à 120 000 Fcfa l’année dernière. Les moutons sont classés en 3 catégories. Ceux qui sont marqués par la couleur verte, représentent le premier choix et sont cédés entre 100 000 et 120 000 Fcfa.

Le second choix est identifié par la couleur jaune. Les moutons de cette catégorie sont vendus entre 75 000 et 100 000 Fcfa. Enfin, il y a le troisième choix marqué par la couleur rouge. A ce niveau, les prix oscillent entre 50 000 et 75 000 Fcfa. A l’analyse, on constate simplement, cette année, une légère augmentation des prix et la baisse du nombre de bête mis sur le marché.