Sénégal : Un nouveau gouvernement pour accompagner le redressement économique

Le Sénégal a procédé le 6 septembre 2025 à un remaniement ministériel avec l’entrée de nouveaux visages et le départ de plusieurs responsables. Cette réorganisation répond à la démission d’un ministre, à une évaluation du gouvernement après 18 mois et aux impératifs du plan de redressement économique et social.

Le président Bassirou Diomaye Faye a pris cette décision après une période de stabilité gouvernementale inédite de 18 mois. Le Premier ministre Ousmane Sonko, qui forme ainsi son deuxième gouvernement depuis sa nomination en 2024, a dévoilé une équipe de 25 ministres et 4 secrétaires d’État appelée à mettre en œuvre les priorités politiques, économiques et sociales.

La démission d’Abass Fall, ministre du Travail devenu maire de Dakar, a été l’un des éléments déclencheurs de cette recomposition. Elle s’inscrit aussi dans une logique de bilan sur le fonctionnement de l’équipe en place. Selon le Premier ministre, des ajustements étaient nécessaires pour renforcer la cohésion et améliorer l’efficacité de l’action gouvernementale.

Le contexte économique a également pesé dans cette décision. Le Sénégal vient d’adopter un Plan de redressement économique et social chiffré à 6 000 milliards de francs CFA sur 3 ans. Financé à près de 90 % par des ressources internes, ce programme vise à ramener le déficit budgétaire à 3 % et à stabiliser une dette publique estimée à plus de 110 % du produit intérieur brut. Ce plan constitue la feuille de route principale de l’exécutif pour la période 2025-2028.

Plusieurs changements notables ont marqué ce remaniement. Cheikh Niang, diplomate de carrière qui a représenté le Sénégal auprès des Nations unies à New York et occupé plusieurs postes d’ambassadeur, prend désormais la tête des Affaires étrangères. Sa longue expérience internationale devrait renforcer la voix du pays sur les grandes questions régionales et multilatérales. Mouhamadou Bamba Cissé, avocat au barreau de Dakar depuis plus de vingt ans et lauréat d’un prix des Barreaux francophones d’Afrique, est nommé ministre de l’Intérieur. Proche du Premier ministre, il devra gérer les questions sécuritaires et l’organisation des prochaines échéances électorales. Déthié Fall, ingénieur polytechnicien et ancien député, devient ministre des Infrastructures. Son profil d’expert technique et son parcours d’ancien opposant reconverti au sein de l’exécutif devraient lui permettre de piloter des chantiers structurants pour l’économie nationale.

D’autres changements renforcent cette logique de renouvellement. À la Culture, Amadou Ba, ancien parlementaire, prend le relais de Mountaga Diao, avec la mission de dynamiser un secteur stratégique pour l’identité et le rayonnement du pays. Aux Forces armées, le général Birame Diop, ancien chef d’état-major et spécialiste des opérations de maintien de la paix, succède au général Jean-Baptiste Tine. À la Justice, Yassine Fall, avocate de formation et ancienne députée, remplace Ousmane Diagne avec pour mission de poursuivre les réformes de modernisation du système judiciaire.

Parmi les sortants figurent donc Abass Fall, Ousmane Diagne, Jean-Baptiste Tine et Mountaga Diao, rejoints par d’autres responsables qui n’ont pas été reconduits. Les nouveaux entrants, issus du Parlement, de la société civile ou de la diplomatie, incarnent une volonté d’ouverture et de rééquilibrage.

Ce remaniement, attendu après la présentation du plan de redressement, ouvre une nouvelle étape pour le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye. Les prochains mois permettront d’évaluer la capacité de cette équipe à relever les défis liés au coût de la vie, à l’emploi, à la sécurité et à la souveraineté alimentaire, tout en maintenant la stabilité du pays dans un environnement régional marqué par les tensions politiques et économiques.

CIJ : que peut espérer Bamako face à Alger ?

Le Mali a saisi la Cour internationale de justice le 4 septembre 2025 après la destruction d’un drone militaire près de Tinzaouaten. Cette démarche traduit un recours inédit au droit international dans un différend sensible avec l’Algérie. Mais elle soulève une question centrale : la Cour est-elle compétente pour trancher une telle affaire et que peut réellement espérer Bamako au terme de cette procédure ?

Les autorités maliennes accusent Alger d’un acte d’agression portant atteinte à leur souveraineté et en violation des principes de la Charte des Nations unies, notamment de l’interdiction du recours à la force. La requête s’appuie explicitement sur l’article 2, paragraphe 4, qui prohibe le recours à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance d’un État. Bamako invoque également la résolution 3314 de l’Assemblée générale des Nations unies de 1974, qui définit juridiquement la notion d’agression.
La compétence en question
Mais invoquer la Charte ne suffit pas à établir la compétence de la Cour. Selon l’article 24 de la Charte, c’est au Conseil de sécurité qu’incombe la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. La Cour internationale de justice, de son côté, joue un rôle strictement juridique et ne peut trancher que les différends pour lesquels les États acceptent sa juridiction, comme le prévoit l’article 36 de son Statut. Elle n’a pas de pouvoir automatique pour connaître des violations alléguées de la Charte, ni de moyens propres pour contraindre les États à exécuter ses arrêts. Or, l’Algérie n’a pas reconnu la juridiction obligatoire de la CIJ. En l’absence de traité applicable liant les deux pays ou d’un accord ad hoc, Alger pourra soulever une exception d’incompétence et empêcher l’examen du fond.
Ce choix procédural s’éclaire à la lumière du précédent de 2022, lorsque le Mali avait saisi le Conseil de sécurité pour dénoncer des « actes d’agression » attribués à la France, l’accusant de violations répétées de son espace aérien et même de soutien aux groupes jihadistes. Cette plainte, transmise dans une lettre officielle au président du Conseil alors dirigé par la Chine, n’avait pas donné de suite, illustrant la dimension éminemment politique de cet organe et les blocages liés aux vetos des membres permanents. C’est sans doute pour éviter une nouvelle impasse que Bamako a choisi de recourir à la CIJ, afin de déplacer le différend sur le terrain juridique et d’obliger Alger à se défendre devant une instance judiciaire mondiale.
Si la Cour accepte d’examiner la requête, la procédure suivra plusieurs étapes. Le Mali présentera ses arguments dans une phase écrite, l’Algérie pourra répondre et soulever des objections, puis des audiences publiques permettront aux juges d’entendre les deux parties. Dans l’intervalle, la Cour pourra ordonner des mesures conservatoires pour prévenir toute aggravation du différend, par exemple en demandant aux deux États de s’abstenir de tout acte de nature à intensifier le conflit. Le jugement final, qui pourrait intervenir dans plusieurs années, aurait une valeur obligatoire en droit international, mais son exécution dépendrait de la volonté des parties, la Cour n’ayant aucun moyen de coercition propre.
Des précédents instructifs
Les précédents confirment que la compétence est le nœud du problème. Dans l’affaire Nicaragua c. États-Unis (1984), la Cour s’était déclarée compétente mais Washington avait refusé d’exécuter le jugement. L’Ukraine a, en revanche, pu obtenir en 2019 que la CIJ examine ses plaintes contre la Russie en invoquant des conventions spécifiques ratifiées par les deux pays, sur le financement du terrorisme et la discrimination raciale. En Afrique, le Burkina Faso et le Mali avaient conjointement saisi la CIJ en 1986 pour un différend frontalier, ce qui avait permis un règlement pacifique. Plus récemment, en 2021, la Somalie et le Kenya ont vu la Cour trancher leur litige maritime. La Gambie a également porté plainte contre le Myanmar en 2019 pour violation de la Convention sur le génocide, démontrant qu’un État africain peut utiliser la CIJ pour défendre une cause au niveau mondial.
Des leviers envisageables
Si Bamako veut néanmoins donner toutes ses chances à cette requête, plusieurs leviers sont envisageables. Le premier est de fonder la compétence de la Cour sur un instrument juridique précis, qu’il s’agisse d’un traité multilatéral ratifié par les deux pays comportant une clause attributive, ou d’un compromis spécial conclu entre les parties, même si ce dernier paraît difficile dans le climat actuel. Le Mali pourrait aussi orienter sa démarche vers des demandes plus réalistes, comme l’obtention de mesures conservatoires visant à prévenir tout nouvel incident, plutôt que d’attendre immédiatement une condamnation au fond. Pour convaincre, il lui faudra présenter des preuves techniques et irréfutables de l’incident, notamment l’immatriculation et la trajectoire du drone, ainsi que le lieu exact où il a été détruit. Enfin, le succès de cette initiative dépendra aussi du soutien diplomatique que Bamako saura mobiliser, en particulier auprès de l’Union africaine, de la CEDEAO et des partenaires internationaux, afin que la portée de sa démarche dépasse le simple symbole.
Dans le cas malien, l’absence de reconnaissance de compétence par l’Algérie reste un obstacle majeur. Mais la portée symbolique et politique de la démarche est indéniable. Elle illustre la volonté de Bamako d’internationaliser son différend avec Alger après l’expérience infructueuse du Conseil de sécurité et de tester la capacité de la justice mondiale à arbitrer un conflit directement né sur le continent africain.

La coproduction de la sécurité au centre d’une conférence-débat

Le 30 août 2025, le Réseau Médias-RSS, en partenariat avec le DCAF, a tenu à l’Hôtel Maeva Palace une conférence-débat consacrée au rôle du citoyen dans la coproduction de la sécurité au Sahel. L’événement a rassemblé 109 participants, dont 37 femmes et 72 hommes, issus d’autorités administratives, de collectivités, de médias, de chefferies traditionnelles, de forces de sécurité, d’organisations de la société civile, de chercheurs et de partenaires internationaux.

Les travaux ont porté sur le thème : « L’État face à la recrudescence de la demande de sécurité par la population : quel rôle pour le citoyen dans la coproduction de la sécurité au Sahel ? ». Ce choix s’inscrit dans un contexte où les défis sécuritaires se multiplient et où l’implication des communautés apparaît comme un levier essentiel pour consolider la stabilité et la gouvernance.
Dans son allocution, la représentante du DCAF, Valérie Petitpierre, a rappelé que la sécurité n’est pas uniquement l’affaire de l’État mais se construit avec l’ensemble des composantes sociales. Elle a insisté sur la place des médias comme relais de confiance et sur les outils pratiques développés pour favoriser la participation citoyenne et l’intégration du genre dans le secteur de la sécurité. Les autorités coutumières et municipales présentes ont, elles aussi, insisté sur la nécessité d’un ancrage local fort pour rapprocher la gouvernance sécuritaire des populations.
La table ronde modérée par Coumba Bah a permis de confronter plusieurs points de vue. Le professeur Bakary Camara a évoqué l’héritage des mécanismes communautaires, en particulier les chasseurs traditionnels et les milices villageoises, tout en rappelant la contribution des femmes aux stratégies collectives. La journaliste Assétou Diarra a attiré l’attention sur la responsabilité des médias dans le traitement de l’information sécuritaire et proposé des cellules de veille citoyenne en lien avec les rédactions. Boubacar Théra, représentant du DCAF, a défendu une approche multidimensionnelle de la sécurité intégrant ses aspects militaire, alimentaire, sanitaire, économique et social.
Les échanges avec les participants ont porté sur la régulation de l’information, la place des citoyens dans la prévention des crises et les mécanismes de responsabilisation face aux dérives médiatiques. La Haute Autorité de la Communication a rappelé son rôle de régulation et encouragé une formation continue des journalistes sur l’éthique et la couverture des conflits.
La rencontre a aussi été marquée par la présentation des nouveaux organes du Réseau Médias-RSS. Massiré Diop succède à Coumba Bah au secrétariat exécutif, tandis que celle-ci prend la présidence du conseil d’administration. Le bureau est également composé d’Aminata Yattara, Bintou Coulibaly, Jiadata Maïga, Youba Doumbia et Hamady Sow. Le conseil d’administration dirigé par Coumba Bah compte plusieurs personnalités reconnues de la presse malienne et de la société civile, parmi lesquelles Bandjougou Danté, président de la Maison de la Presse, Alexis Kalambry, Ramata Diaouré, membre du CNT, Amadou Dagamaïssa, président du RECOTRAD, Aissatou Cissé et Ornella Modéran.
À l’issue des travaux, les participants ont recommandé de renforcer la formation des journalistes sur l’éthique, de mettre en place des espaces de concertation entre citoyens, autorités et médias, et d’intégrer la coproduction de la sécurité dans les politiques nationales. Le Réseau Médias-RSS a réaffirmé son engagement à suivre ces recommandations et à développer, avec le DCAF et d’autres partenaires, des initiatives conjointes pour renforcer une gouvernance sécuritaire inclusive au Sahel.

AfroBasket U16 : le Mali gagne mais reste sous le feu des soupçons

Le Mali a démarré fort son tournoi U16 à Kigali avec deux victoires, chez les filles face à l’Angola et chez les garçons face au Liberia. Derrière ces succès, des contrôles IRM ont toutefois révélé des exclusions qui réduisent l’effectif et alimentent la controverse.

À Kigali, les Maliennes ont assumé leur statut en battant l’Angola 52–44. Le match s’est joué sur la constance défensive et la gestion des moments clés, confirmant la suprématie d’une équipe qui vise un nouveau titre continental. Prochain rendez-vous, un duel attendu contre la Côte d’Ivoire samedi matin, déjà annoncé comme un test majeur pour la suite de la compétition.
Chez les garçons, le Mali a dominé le Liberia 69–57. Les Aiglonnets ont construit leur avance dès la première période grâce à Bakary Ballo, N’Dji Ibourahima Coulibaly et Mohamed Keita, avant de contrôler le rythme jusqu’au bout. Ce succès est d’autant plus remarquable qu’ils n’étaient que sept joueurs sur la feuille de match, une situation rare à ce niveau. Ils restent leaders du groupe C avant d’affronter le Maroc dimanche puis l’Égypte mercredi, deux échéances décisives qui mettront à l’épreuve leur endurance.
Le point sensible de ce tournoi reste les tests IRM imposés en amont. Plusieurs sources concordantes parlent de cinq joueurs maliens et quatre libériens déclarés inéligibles après ces contrôles, réduisant drastiquement les effectifs. Si FIBA n’a pas communiqué officiellement la liste des recalés, ses propres rapports confirment que le Mali s’est présenté diminué.
Ce dispositif médical, déjà utilisé dans d’autres disciplines, vise à contrôler l’âge réel des athlètes par l’examen de la maturation osseuse. Dans ce contexte, la situation malienne illustre la complexité d’un sport où l’éthique, la réglementation et la performance se croisent.
Les victoires inaugurales rappellent la qualité de la formation et la force du collectif, mais la profondeur réduite de l’effectif pourrait peser lourd à mesure que le tournoi avance. Pour l’heure, les Aiglonnets et leurs consœurs maintiennent le cap, entre ambitions sportives et climat de suspicion.

Mondial 2026 : le Mali se relance

Le Mali a dompté les Comores 3–0 jeudi 4 septembre, tandis que le Ghana a été tenu en échec 1–1 par le Tchad à N’Djamena. À trois journées de la fin, les Aigles reviennent à un point de Madagascar et restent dans le sillage du leader ghanéen.

La soirée a basculé au Stade Municipal de Berkane, au Maroc, sur un but de Nene Dorgelès avant l’heure de jeu. Kamory Doumbia a doublé la mise sur penalty puis Lassana Coulibaly a scellé le score, offrant au Mali une victoire nette et un précieux bonus au goal-average. La feuille de match et la chronologie des buts confirment un succès maîtrisé de bout en bout.
Dans le même temps, le Ghana a lâché deux points à N’Djamena. Les Black Stars restent leaders du groupe I, mais ce nul 1–1 redonne de l’oxygène à leurs poursuivants et resserre la hiérarchie avant un mois d’octobre qui s’annonce décisif. Le résumé officiel de la journée parle d’un « égaliseur tardif » du Tchad qui a refroidi les ambitions ghanéennes.
Le classement actualisé situe le Ghana à 16 points, Madagascar à 13 et le Mali à 12, à égalité avec les Comores mais devant au différentiel (+7). Cette situation replace clairement les Aigles dans la course : un souffle derrière Madagascar et à portée de tir du leader si les résultats s’enchaînent.
La suite du calendrier nourrit cet espoir. Lundi 8 septembre à Accra, le Mali se déplace chez le Ghana pour un choc à six points puisque gagner, c’est revenir à une longueur du premier avec l’ascendant psychologique, perdre, c’est voir l’horizon se boucher. La fenêtre d’octobre offrira ensuite deux marches à négocier avec sérieux et efficacité : déplacement au Tchad le 6, puis réception capitale de Madagascar le 13. Ces dates et lieux sont confirmés par les programmations officielles.
Au-delà de l’arithmétique, plusieurs signaux plaident pour la confiance. Le 3–0 face aux Comores valide une montée en régime offensive et une solidité retrouvée, deux ingrédients indispensables pour voyager à Accra puis verrouiller en octobre. L’autre levier est structurel. En effet, dans ce format CAF, les neuf premiers vont au Mondial et les quatre meilleurs deuxièmes disputent un barrage continental pour l’ultime billet intercontinental. Autrement dit, même sans coiffer le Ghana, une deuxième place robuste — points et différence de buts — maintient une route crédible vers 2026.
Tout se jouera désormais sur la capacité à répéter l’intensité et la justesse vues contre les Comores, à convertir les temps forts et surtout à rester lucide dans les moments faibles. Avec un rendez-vous immédiat face au leader, puis un tête-à-tête à Bamako contre Madagascar, le Mali n’a pas seulement encore des chance, il tient son destin à bout de crampons.

Bamako choisit la voie judiciaire face à l’Algérie

Le gouvernement malien saisit aujourd’hui la Cour internationale de Justice contre Alger après la destruction d’un drone de reconnaissance dans la zone frontalière de Tinzaouatène. La démarche accentue une crise diplomatique déjà vive entre les deux pays.

Le gouvernement de transition annonce ce jeudi 4 septembre avoir introduit une requête devant la Cour internationale de Justice. La procédure fait suite à l’abattage, dans la nuit du 31 mars au 1er avril, d’un drone de reconnaissance malien immatriculé TZ-98D dans la localité de Tinzaouatène, au nord du pays.

Bamako accuse Alger d’avoir agi de manière préméditée et qualifie l’incident d’agression contraire au droit international. Les autorités rappellent qu’elles avaient demandé dès le 6 avril aux responsables algériens de fournir des preuves de la prétendue intrusion de l’appareil dans leur espace aérien, une requête restée sans réponse.

Selon le gouvernement malien, la destruction du drone visait à entraver les opérations militaires contre les groupes armés actifs dans la région. Il va plus loin en dénonçant une collusion entre Alger et certains mouvements terroristes, accusation réitérée depuis plusieurs mois.

L’Algérie défend une version différente. Ses autorités affirment que l’appareil a franchi la frontière de plusieurs kilomètres et justifient son interception par des impératifs de sécurité nationale.

L’affaire provoque déjà des retombées diplomatiques. Le Mali a rappelé son ambassadeur à Alger et fermé son espace aérien aux avions algériens. L’Algérie a répliqué en rappelant son propre représentant et en prenant les mêmes mesures. Ces tensions prolongent la dégradation des relations bilatérales, amorcée depuis le retrait du Mali de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

En saisissant la Cour internationale de Justice, Bamako entend replacer le contentieux sur le terrain du droit. La juridiction devra d’abord se prononcer sur la recevabilité de la plainte avant d’examiner le fond du dossier, une procédure qui pourrait s’étaler sur plusieurs mois.

UNICEF alerte : six millions d’enfants menacés de déscolarisation d’ici 2026

Dans un rapport publié le 2 septembre 2025, l’UNICEF tire la sonnette d’alarme sur la baisse drastique des financements mondiaux pour l’éducation. L’organisation prévient que six millions d’enfants supplémentaires pourraient être privés d’école, portant à 278 millions le nombre d’élèves non scolarisés à travers le monde.
Selon l’agence onusienne, l’aide publique au développement destinée à l’éducation devrait reculer de 3,2 milliards de dollars d’ici 2026, soit une réduction de 24 % par rapport à 2023. Une contraction budgétaire qui, selon les projections, touchera en priorité les pays les plus fragiles. En Afrique de l’Ouest et du Centre, 1,9 million d’enfants sont menacés de déscolarisation. Le Mali figure parmi les pays les plus exposés, avec près de 180 000 élèves à risque de quitter les bancs de l’école dès cette rentrée, soit une baisse estimée à 4 % des effectifs.
Le rapport insiste sur l’impact particulier au niveau du primaire, où un tiers des financements pourraient disparaître. Cette perte se traduirait par un déficit d’apprentissage généralisé et par une chute estimée à 164 milliards de dollars en revenus futurs pour cette génération d’enfants. Même ceux qui resteront scolarisés ne seront pas épargnés.
L’UNICEF estime que 290 millions d’élèves risquent de voir la qualité de leur enseignement fortement dégradée, faute d’enseignants formés et de moyens pédagogiques suffisants.
Les contextes humanitaires apparaissent comme les plus vulnérables. Dans certaines situations, les coupes budgétaires pourraient atteindre 10 % du financement national de l’éducation. L’exemple le plus marquant cité par l’UNICEF est celui des Rohingyas, dont 350 000 enfants réfugiés pourraient perdre définitivement l’accès à l’école.
Au-delà des chiffres, l’organisation insiste sur la fonction vitale de l’éducation. L’école, rappelle l’UNICEF, n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace qui protège les enfants, leur assure un accès à la nutrition et à la santé, et leur ouvre des perspectives de stabilité. Sa directrice exécutive résume ainsi l’urgence de la situation : « Chaque dollar coupé dans l’éducation n’est pas juste une décision budgétaire ; c’est l’avenir d’un enfant qui s’éteint ».
Massiré Diop

Violences basées sur le genre : 901 cas recensés entre avril et juin 2025

Dans son rapport trimestriel publié le 2 septembre, l’UNFPA à travers le mécanisme GBVIMS rend compte de la situation des violences basées sur le genre pour la période d’avril à juin 2025. L’étude indique une baisse par rapport au trimestre précédent mais souligne des chiffres qui demeurent préoccupants.

Au total, 901 cas de violences basées sur le genre ont été documentés contre 1 237 au premier trimestre, soit une diminution de 27 %. Les femmes constituent 97 % des survivantes, dont 77 % sont des adultes et 20 % des filles mineures. Les violences physiques et psychologiques représentent plus de la moitié des cas, suivies des violences sexuelles qui comptent pour 20 %, dont 8 % de viols et 12 % d’agressions sexuelles. Les mariages forcés représentent également une part importante, dont 60 % sont des mariages précoces.
Le rapport note que 63 % des viols concernent des filles de moins de 18 ans, confirmant la forte exposition des adolescentes aux violences sexuelles. Les femmes adultes âgées de 18 à 59 ans comptabilisent 2 186 cas de violations toutes catégories confondues, soit deux fois plus que les hommes, tandis que les adolescentes représentent 583 cas. Les personnes déplacées internes constituent 8 % des survivantes et 2 % sont des réfugiées, des chiffres probablement sous-estimés en raison du faible signalement.
Concernant les auteurs, 87 % sont des hommes et plus de la moitié sont des partenaires intimes ou d’anciens conjoints. Les porteurs d’armes, qu’il s’agisse de groupes armés non étatiques ou d’individus armés non identifiés, sont responsables de 95 % des violations signalées et 6 % des cas de viols leur sont attribués.
Le rapport insiste aussi sur les limites dans la prise en charge. 22 % des survivantes qui avaient besoin de soins médicaux n’y ont pas eu accès. L’absence est encore plus marquée pour l’assistance sécuritaire, non fournie dans 76 % des cas et pour le soutien juridique, inaccessible dans 80 % des cas. Enfin, 69 % des survivantes nécessitant une aide pour la réinsertion socio-économique n’ont pas reçu d’appui. Dans certaines régions comme Tombouctou et Diré, les centres de prise en charge spécialisés sont restés fermés tout au long du trimestre faute de financement.
Ces données confirment que les violences basées sur le genre demeurent une réalité alarmante, malgré une baisse apparente des cas signalés. L’UNFPA rappelle que l’accès à des services de qualité reste essentiel pour accompagner les survivantes et répondre à une situation qui continue de fragiliser des milliers de femmes et de filles.
Massiré Diop

Rentrée scolaire 2025-2026 : le Mali fixe la date du 1er octobre malgré les défis

Le ministère de l’Éducation nationale confirme l’ouverture des classes le 1er octobre 2025 sur tout le territoire. Mais entre les pluies encore présentes, les milliers d’écoles fermées et la suspension des subventions aux établissements catholiques, l’année scolaire s’annonce fragile.

Le ministère de l’Éducation nationale a publié le 3 septembre 2025 un communiqué rappelant que la rentrée scolaire 2025-2026 aura lieu le mercredi 1er octobre. Tous les acteurs de la communauté éducative, des élèves aux enseignants en passant par les parents et les responsables administratifs, sont invités à prendre les dispositions nécessaires pour la reprise des cours.
Cette annonce intervient alors que l’expérience de l’année dernière reste dans les mémoires. La rentrée 2024-2025, prévue elle aussi le 1er octobre, avait été reportée au 4 novembre à cause d’intempéries exceptionnelles. Plusieurs écoles avaient alors été réquisitionnées pour abriter des sinistrés des inondations, retardant le retour en classe de milliers d’élèves.
Pour cette année, la saison des pluies n’est pas encore terminée. Si les précipitations s’intensifient, la question d’un report pourrait à nouveau se poser, même si aucune décision officielle n’a encore été envisagée dans ce sens.
La situation de l’éducation au Mali reste par ailleurs préoccupante. Le dernier rapport du Cluster Éducation fait état de plus de 2 000 écoles fermées, privant plus de 600 000 enfants d’accès à l’enseignement et laissant plus d’un millier d’enseignants sans poste effectif. Ces fermetures sont liées à l’insécurité, aux catastrophes naturelles et aux faiblesses structurelles du système éducatif.
À ces difficultés s’ajoute la récente fermeture des écoles catholiques, conséquence directe de l’arrêt de la subvention de l’État. Selon les données disponibles, cette mesure touche plus de 40 000 élèves, entraîne la mise en veille d’une centaine d’établissements et plonge près d’un millier d’enseignants dans l’incertitude professionnelle.
Le Mali compte plusieurs millions d’élèves et des dizaines de milliers d’établissements scolaires, mais les disparités régionales et les aléas sécuritaires compliquent l’accès universel à l’éducation. Dans ce contexte, la confirmation officielle d’une rentrée au 1er octobre se heurte à une réalité instable où la moindre crise climatique ou financière peut remettre en cause le calendrier annoncé.

Rentrée scolaire 2025-2026 : le Mali fixe la date du 1er octobre malgré les défis  

Le ministère de l’Éducation nationale confirme l’ouverture des classes le 1er octobre 2025 sur tout le territoire. Mais entre les pluies encore présentes, les milliers d’écoles fermées et la suspension des subventions aux établissements catholiques, l’année scolaire s’annonce fragile.

Le ministère de l’Éducation nationale a publié le 3 septembre 2025 un communiqué rappelant que la rentrée scolaire 2025-2026 aura lieu le mercredi 1er octobre. Tous les acteurs de la communauté éducative, des élèves aux enseignants en passant par les parents et les responsables administratifs, sont invités à prendre les dispositions nécessaires pour la reprise des cours.
Cette annonce intervient alors que l’expérience de l’année dernière reste dans les mémoires. La rentrée 2024-2025, prévue elle aussi le 1er octobre, avait été reportée au 4 novembre à cause d’intempéries exceptionnelles. Plusieurs écoles avaient alors été réquisitionnées pour abriter des sinistrés des inondations, retardant le retour en classe de milliers d’élèves.
Pour cette année, la saison des pluies n’est pas encore terminée. Si les précipitations s’intensifient, la question d’un report pourrait à nouveau se poser, même si aucune décision officielle n’a encore été envisagée dans ce sens.
La situation de l’éducation au Mali reste par ailleurs préoccupante. Le dernier rapport du Cluster Éducation fait état de plus de 2 000 écoles fermées, privant plus de 600 000 enfants d’accès à l’enseignement et laissant plus d’un millier d’enseignants sans poste effectif. Ces fermetures sont liées à l’insécurité, aux catastrophes naturelles et aux faiblesses structurelles du système éducatif.
À ces difficultés s’ajoute la récente fermeture des écoles catholiques, conséquence directe de l’arrêt de la subvention de l’État. Selon les données disponibles, cette mesure touche plus de 40 000 élèves, entraîne la mise en veille d’une centaine d’établissements et plonge près d’un millier d’enseignants dans l’incertitude professionnelle.
Le Mali compte plusieurs millions d’élèves et des dizaines de milliers d’établissements scolaires, mais les disparités régionales et les aléas sécuritaires compliquent l’accès universel à l’éducation. Dans ce contexte, la confirmation officielle d’une rentrée au 1er octobre se heurte à une réalité instable où la moindre crise climatique ou financière peut remettre en cause le calendrier annoncé.

Immatriculation systématique des parcelles de terrain : Le ministère de l’Urbanisme fait le point

Un an après le démarrage de la phase pilote de l’opération d’immatriculation systématique des parcelles de terrain, la commission technique a dressé un état des lieux lors d’un point de presse tenu le 2 septembre 2025 à la Direction nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat.

La phase pilote de l’opération, menée en partenariat avec l’Ordre des Géomètres Experts du Mali, a concerné les quartiers de Yirimadio-Zerny, Kalaban Coura sud-extension, Medina Coura dans le district de Bamako, et Kalaban Coro-plateau dans la commune rurale de Kalaban Coro, dans le cercle de Kati.
Selon la commission technique, la situation au 29 août 2025 fait état de 3 262 titres fonciers créés au total, dont 2 045 pour Kalaban Coura sud-extension et 1 217 pour Yirimadio-Zerny. À Kalaban Coro-plateau, la copie du titre foncier mère couvrant le secteur a déjà été transmise au Bureau des Domaines du Cadastre de Kati pour la création du titre foncier, tandis que dans le quartier de Medina Coura, l’évolution de l’opération est « confrontée au règlement de certains détails techniques et administratifs ».
Appel au retrait des titres fonciers disponibles
La commission technique a appelé les propriétaires des parcelles situées dans les quartiers de Kalaban Coura sud-extension et Yirimadio-Zerny à obtenir les titres fonciers créés en formulant une demande au directeur régional des Domaines et du Cadastre du district de Bamako et en payant les frais de cession, lesquels comprennent le prix de cession conformément au Décret N°2025-028/PT-RM du 24 janvier 2025, ainsi que les droits et taxes connexes.
La demande doit énoncer les noms, prénoms, qualité, nationalité et domicile du demandeur, et doit être accompagnée d’une photocopie de la pièce d’identité en cours de validité, de deux photos d’identité, d’une copie légalisée du titre provisoire, d’un certificat de réponse à la réquisition de renseignements délivré par le Bureau spécialisé des Domaines et du Cadastre compétent et d’un extrait de plan de situation de la parcelle de terrain concernée.
« Au cas où le requérant ne dispose d’aucun document d’attribution de la parcelle de terrain, cela donne lieu à une cession directe. Dans ce cas, la demande doit être accompagnée d’une photocopie de la pièce d’identité en cours de validité, de deux photos d’identité et d’un extrait de plan de situation de la parcelle de terrain concernée », a expliqué Youssouf Alhousseini, conseiller technique chargé de la gestion domaniale et foncière au ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat.
Opération élargie
Suite au bon déroulement de la phase pilote, l’opération a été élargie à tous les quartiers du district de Bamako ainsi qu’à toutes les régions administratives du pays.
Pour cette nouvelle étape couvrant l’ensemble du territoire national, des commissions de coordination et de pilotage, ainsi que la délivrance des réquisitions aux géomètres experts, sont en cours.
« Ces opérations vont dans le sens de la formalisation de la propriété foncière, de la sécurité foncière, de la réduction des litiges fonciers et de l’amélioration des recettes transactionnelles provenant du foncier. De ce point de vue, elles sont à encourager et à poursuivre », a souligné Hammadoun Maiga, directeur général des Domaines et du Cadastre.
L’opération d’immatriculation systématique des parcelles de terrain a été initiée dans le cadre de la mise en œuvre de la loi domaniale et foncière de 2021, qui, non seulement a retenu le titre foncier comme seul document juridique attestant la propriété foncière, mais a aussi donné un délai de 10 ans aux détenteurs de documents provisoires pour transformer ces documents en titre foncier.
Elle vise, entre autres, à soulager les citoyens de certains efforts dans le cadre de la procédure d’immatriculation, à créer les données nécessaires à la mise en place du cadastre et à minimiser les risques de litige et de contentieux fonciers.
Mohamed Kenouvi

Violences basées sur le genre : 901 cas recensés entre avril et juin 2025

Dans son rapport trimestriel publié le 2 septembre, l’UNFPA à travers le mécanisme GBVIMS rend compte de la situation des violences basées sur le genre pour la période d’avril à juin 2025. L’étude indique une baisse par rapport au trimestre précédent mais souligne des chiffres qui demeurent préoccupants.

Au total, 901 cas de violences basées sur le genre ont été documentés contre 1 237 au premier trimestre, soit une diminution de 27 %. Les femmes constituent 97 % des survivantes, dont 77 % sont des adultes et 20 % des filles mineures. Les violences physiques et psychologiques représentent plus de la moitié des cas, suivies des violences sexuelles qui comptent pour 20 %, dont 8 % de viols et 12 % d’agressions sexuelles. Les mariages forcés représentent également une part importante, dont 60 % sont des mariages précoces.
Le rapport note que 63 % des viols concernent des filles de moins de 18 ans, confirmant la forte exposition des adolescentes aux violences sexuelles. Les femmes adultes âgées de 18 à 59 ans comptabilisent 2 186 cas de violations toutes catégories confondues, soit deux fois plus que les hommes, tandis que les adolescentes représentent 583 cas. Les personnes déplacées internes constituent 8 % des survivantes et 2 % sont des réfugiées, des chiffres probablement sous-estimés en raison du faible signalement.
Concernant les auteurs, 87 % sont des hommes et plus de la moitié sont des partenaires intimes ou d’anciens conjoints. Les porteurs d’armes, qu’il s’agisse de groupes armés non étatiques ou d’individus armés non identifiés, sont responsables de 95 % des violations signalées et 6 % des cas de viols leur sont attribués.
Le rapport insiste aussi sur les limites dans la prise en charge. 22 % des survivantes qui avaient besoin de soins médicaux n’y ont pas eu accès. L’absence est encore plus marquée pour l’assistance sécuritaire, non fournie dans 76 % des cas et pour le soutien juridique, inaccessible dans 80 % des cas. Enfin, 69 % des survivantes nécessitant une aide pour la réinsertion socio-économique n’ont pas reçu d’appui. Dans certaines régions comme Tombouctou et Diré, les centres de prise en charge spécialisés sont restés fermés tout au long du trimestre faute de financement.
Ces données confirment que les violences basées sur le genre demeurent une réalité alarmante, malgré une baisse apparente des cas signalés. L’UNFPA rappelle que l’accès à des services de qualité reste essentiel pour accompagner les survivantes et répondre à une situation qui continue de fragiliser des milliers de femmes et de filles.

UNICEF alerte : six millions d’enfants menacés de déscolarisation d’ici 2026

Dans un rapport publié le 2 septembre 2025, l’UNICEF tire la sonnette d’alarme sur la baisse drastique des financements mondiaux pour l’éducation. L’organisation prévient que six millions d’enfants supplémentaires pourraient être privés d’école, portant à 278 millions le nombre d’élèves non scolarisés à travers le monde.

Selon l’agence onusienne, l’aide publique au développement destinée à l’éducation devrait reculer de 3,2 milliards de dollars d’ici 2026, soit une réduction de 24 % par rapport à 2023. Une contraction budgétaire qui, selon les projections, touchera en priorité les pays les plus fragiles. En Afrique de l’Ouest et du Centre, 1,9 million d’enfants sont menacés de déscolarisation. Le Mali figure parmi les pays les plus exposés, avec près de 180 000 élèves à risque de quitter les bancs de l’école dès cette rentrée, soit une baisse estimée à 4 % des effectifs.
Le rapport insiste sur l’impact particulier au niveau du primaire, où un tiers des financements pourraient disparaître. Cette perte se traduirait par un déficit d’apprentissage généralisé et par une chute estimée à 164 milliards de dollars en revenus futurs pour cette génération d’enfants. Même ceux qui resteront scolarisés ne seront pas épargnés. L’UNICEF estime que 290 millions d’élèves risquent de voir la qualité de leur enseignement fortement dégradée, faute d’enseignants formés et de moyens pédagogiques suffisants.
Les contextes humanitaires apparaissent comme les plus vulnérables. Dans certaines situations, les coupes budgétaires pourraient atteindre 10 % du financement national de l’éducation. L’exemple le plus marquant cité par l’UNICEF est celui des Rohingyas, dont 350 000 enfants réfugiés pourraient perdre définitivement l’accès à l’école.
Au-delà des chiffres, l’organisation insiste sur la fonction vitale de l’éducation. L’école, rappelle l’UNICEF, n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace qui protège les enfants, leur assure un accès à la nutrition et à la santé, et leur ouvre des perspectives de stabilité. Sa directrice exécutive résume ainsi l’urgence de la situation : « Chaque dollar coupé dans l’éducation n’est pas juste une décision budgétaire ; c’est l’avenir d’un enfant qui s’éteint ».

Koro : Une crise humanitaire face à l’afflux massif de réfugiés

Dans la région de Bandiagara, la ville de Koro fait face depuis plusieurs semaines à un afflux continu de réfugiés burkinabè. La proportion des déplacés par rapport à la population locale illustre l’ampleur d’une urgence humanitaire qui dépasse les capacités d’accueil.

Au 30 juin 2025, le HCR estimait à plus de 121 500 le nombre de réfugiés burkinabè et nigériens installés au Mali, dont environ 85 700 Burkinabè encore en attente d’enregistrement officiel. Ces hommes, femmes et enfants fuient l’insécurité provoquée par les attaques répétées de groupes armés et les opérations militaires qui ravagent plusieurs zones frontalières.

La tendance s’est brutalement accélérée en août. Entre le 7 et le 15 du mois, le nombre de personnes enregistrées à Koro est passé de 1 733 à près de 12 000, soit une moyenne de plus de 1 500 arrivées par jour. Le 31 août, 265 ménages supplémentaires, représentant environ 1 509 personnes, sont venus s’ajouter aux flux précédents. À ces nouveaux arrivés s’additionnent plus de 83 000 réfugiés déjà présents dans la localité, soit quasiment l’équivalent de la population résidente, estimée à 100 400 habitants.

Les réfugiés arrivent souvent sans ressources, contraints d’abandonner leurs biens et leurs champs. Leur survie dépend largement de la solidarité des familles hôtes, elles-mêmes confrontées à une pression inédite sur leurs moyens de subsistance. Les besoins prioritaires sont nombreux : abris, vivres, eau potable, articles d’hygiène, biens ménagers essentiels et accompagnement psychosocial.

Le HCR et ses partenaires tentent d’apporter une réponse, mais les moyens restent très en deçà de la demande. Fin août, des kits comprenant couvertures, lampes solaires, moustiquaires et jerricans ont été distribués à 1 478 ménages sur 1 733 préenregistrés. Toutefois, la crise budgétaire qui touche la plupart des organisations humanitaires limite fortement la continuité des opérations.

Les données recueillies par le HCR soulignent également la fragilité des nouveaux arrivants. Près de 55 % d’entre eux présentent des besoins spécifiques liés à la protection, notamment des femmes exposées aux violences, des enfants non accompagnés, des personnes handicapées et des malades nécessitant une prise en charge régulière. Cette dimension rend l’urgence encore plus pressante et complique la tâche des acteurs humanitaires sur le terrain.

Dans cette ville de la région de Bandiagara, la population locale fait preuve d’une solidarité exemplaire, mais l’équilibre reste précaire. Les autorités multiplient les appels pour éviter une détérioration rapide de la situation. Sans un appui renforcé, des milliers de vies risquent de basculer dans une détresse encore plus profonde, au détriment à la fois des réfugiés et des communautés qui les accueillent.

Guinée : trois morts dans un accident impliquant un convoi militaire malien à Kindia

Un accident de la route survenu le 1er septembre 2025 à Ségueya, dans la préfecture de Kindia, a impliqué un convoi militaire malien transportant des véhicules blindés. Selon les médias guinéens, le porte-char malien a percuté une voiture sur la Route Nationale 1, causant la mort de trois passagers et blessant huit autres, dont un bébé. Le bilan a été confirmé par l’hôpital régional de Kindia, où les victimes ont été admises.

Le convoi, qui venait de quitter le port de Conakry pour rejoindre Bamako, convoyait du matériel militaire destiné au Mali. Après l’accident, chaque véhicule a été inspecté avant que le convoi ne reprenne la route, sous supervision des forces maliennes et des autorités locales.

Les circonstances exactes du drame ne sont pas encore établies. Toutefois, des sources sur place évoquent l’état dégradé de la chaussée et la lourde charge du porte-char comme facteurs probables. Une enquête a été ouverte par les autorités guinéennes afin de déterminer les responsabilités.

Cet accident souligne la vulnérabilité du trafic routier sur l’axe Conakry-Bamako, corridor stratégique pour le transport militaire et commercial entre les deux pays. À Bamako, aucune réaction officielle n’a encore été publiée, mais la confirmation du drame par plusieurs organes de presse guinéens et par l’hôpital de Kindia lui confère une crédibilité difficilement contestable.

Soirée Boubou Dior : une fête qui défie les mœurs

La nouvelle tendance festive très en vogue parmi les jeunes femmes de Guinée, du Sénégal et de Côte d’Ivoire, dénommée « soirée Boubou Dior », a émergé au Mali. Depuis, ce phénomène, dont la moralité interroge, suscite une vive polémique au sein de la société.

La soirée Boubou Dior, encore appelée « boubou party », n’a pratiquement rien à voir avec la célèbre marque française Dior. Il s’agit de fêtes exclusivement féminines, organisées à l’occasion d’un anniversaire, d’un mariage ou simplement pour se divertir. Les participantes se parent de tissus traditionnels raffinés et multicolores, appelés « Boubou Dior » en raison de leur qualité, et se retrouvent dans des appartements soigneusement décorés autour d’un buffet à volonté. Elles se filment en musique, exécutent des danses jugées « obscènes », s’applaudissent mutuellement avec effervescence, puis publient ces séquences sur TikTok.
Tel est le scénario de cette soirée désormais célèbre, accusée de porter atteinte aux valeurs morales, d’où la controverse. Importée principalement de la sous-région par les réseaux sociaux, cette pratique prend de l’ampleur chez les jeunes filles à Bamako, notamment dans des appartements de location.
Alerte
Récemment, l’appel d’une influenceuse sur TikTok à participer à une soirée qu’elle organisait a suscité de vives réactions et ouvert un débat sur les réseaux sociaux et dans les rues de la capitale. Pour beaucoup de jeunes femmes, il s’agit d’une manière d’affirmer une identité culturelle et de profiter de moments de détente entre elles. Pour d’autres observateurs, ces fêtes éveillent des soupçons sur ce qui se passe réellement derrière les portes closes, dans un contexte où les débats autour du phénomène LGBT alimentent déjà les inquiétudes.
Le fils du guide religieux Ançar Dine, Ibrahim Haïdara, a publié une vidéo relayée en ligne, appelant les autorités à réagir face à ce qu’il qualifie de phénomène pernicieux, compromettant l’éducation de la jeunesse. En Guinée, la commune urbaine de Siguiri a pris un arrêté interdisant la « danse Dior » dans tout lieu public, au motif de son caractère « sensuel », jugé contraire à la pudeur. Le texte prévoit des sanctions en cas de non-respect.

Marché financier de l’UMOA : le Mali sollicite à nouveau les investisseurs régionaux

Le gouvernement malien se prépare à lever 25 milliards de francs CFA ce mercredi 3 septembre 2025 sur le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). Cette opération, annoncée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et gérée par l’agence UMOA-Titres, combine des bons et des obligations du Trésor de différentes maturités, reflétant la stratégie de diversification des instruments de financement de l’État.

Selon l’avis d’appel d’offres, l’émission porte sur un Bon assimilable du Trésor (BAT) d’une maturité de 364 jours et trois Obligations assimilables du Trésor (OAT) de 3, 5 et 7 ans. Le montant global recherché est de 25 milliards de FCFA, dont 25 % sont réservés aux soumissions non compétitives destinées aux Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT). Le BAT, d’une valeur nominale unitaire d’un million de FCFA, arrivera à échéance le 2 septembre 2026 avec des intérêts précomptés. Les OAT, quant à elles, affichent des coupons fixes respectifs de 6,15 % pour la maturité 3 ans, 6,35 % pour la maturité 5 ans et 6,45 % pour la maturité 7 ans. Les remboursements sont prévus in fine à la date d’échéance de chaque titre.

Cette émission s’inscrit dans la continuité des opérations menées par le Mali ces derniers mois. En juillet 2025, Bamako avait mobilisé près de 110 milliards de FCFA sur le marché régional, répartis entre 65,15 milliards en BAT et 44,83 milliards en OAT. Les rendements observés au cours de ces adjudications donnaient le ton de la demande des investisseurs : autour de 8 % pour les bons de trésor à un an, de 9 % pour les obligations à trois ans et de 7,6 à 8 % pour les obligations de maturités plus longues. Ces niveaux témoignent d’un appétit marqué mais sélectif pour la dette souveraine malienne.

Plus largement, le marché primaire de l’UMOA connaît en 2025 une activité soutenue. Au 31 juillet, les États membres avaient mobilisé plus de 8 200 milliards de FCFA, avec un taux de couverture moyen supérieur à 230 %. L’encours global de la dette régionale atteignait alors 21 088 milliards de FCFA, dont près de 2 452 milliards pour le seul Mali. Ces chiffres traduisent le rôle croissant du marché régional comme source de financement des budgets nationaux, face à des besoins accrus et à des marges de manœuvre limitées sur les marchés internationaux.

L’opération du 3 septembre représente donc un nouveau test de confiance entre le Mali et ses partenaires financiers régionaux. Le succès de cette levée dépendra du positionnement des investisseurs face aux conditions de marché, marquées par une demande soutenue mais vigilante sur le niveau des rendements. Pour Bamako, il s’agit non seulement de répondre à des impératifs de trésorerie immédiats, mais aussi de maintenir sa crédibilité sur le marché régional, dans un contexte où les équilibres budgétaires restent fragiles.

Écoles fermées : plus de 610 000 enfants privés de classe

Le rapport du Cluster Éducation Mali, publié récemment, dresse la situation des établissements scolaires arrêtée au mois de juin 2025. On y apprend que 2 036 écoles étaient non fonctionnelles, contre 1 984 en 2024, soit une augmentation de 2,62 % en un an.

Cette fermeture prive d’enseignement 610 800 enfants et empêche 12 216 enseignants d’exercer, ce qui correspond à un taux national de fermeture de 20 %.
La répartition régionale met en évidence un contraste marqué entre le sud et le nord du pays. Dans les régions les plus touchées, la majorité des écoles ne fonctionne plus. À Taoudénit, 73 % des établissements sont fermés, soit 120 écoles sur 165, touchant 36 000 élèves. À Kidal, le taux est de 63 % avec 21 900 enfants affectés. À Ménaka et Douentza, près d’une école sur deux est fermée, privant respectivement 43 800 et 84 900 enfants de cours. Bandiagara enregistre 34 % de fermetures, mais détient le chiffre le plus élevé en valeur absolue avec 92 100 élèves concernés. Mopti et Tombouctou affichent chacune plus de 30 % d’écoles fermées, avec près de 80 000 enfants dans chaque région.
Dans les zones où le système éducatif résiste davantage, les chiffres restent néanmoins significatifs. À Ségou, seulement 15 % des écoles sont fermées, mais le nombre d’élèves concernés atteint 88 500, l’un des plus importants du pays. À Koulikoro, le taux est de 18 % pour 31 500 enfants touchés. Dans les cercles de Nara et Koutiala, la proportion est plus limitée, respectivement 10 % et 3 %, avec environ 8 700 enfants affectés dans chacune de ces localités. Sikasso reste la région la moins touchée, avec 1 % d’écoles fermées, soit environ 2 700 élèves.
Le rapport précise qu’au cours du seul mois de mai 2025, quatre écoles supplémentaires ont cessé leurs activités, entraînant la déscolarisation de 1 200 enfants et impactant 24 enseignants.
Ces données confirment que les fermetures d’écoles demeurent un phénomène massif, concentré dans les régions du centre et du nord du pays, avec des répercussions sur des centaines de milliers d’élèves et d’enseignants.

Les compromis de la réglementation de l’IA

Un homme d’affaires allemand m’a récemment expliqué que le problème des régulateurs européens est qu’ils sont trop effrayés par les risques de perte. « Dans tout nouveau secteur d’activité innovant, ils surréglementent et étouffent tout potentiel de croissance. » En revanche, selon lui, les Américains se soucient davantage du potentiel de croissance et attendent donc d’en savoir plus sur les conséquences avant de réglementer. « Il n’est pas surprenant que les États-Unis soient beaucoup plus présents dans les secteurs innovants. »

 

L’IA en est un bon exemple. L’Union européenne a promulgué la première réglementation globale au monde sur l’IA en août 2024, établissant des garanties contre les risques tels que la discrimination, la désinformation, les violations de la vie privée et les systèmes d’IA susceptibles de mettre en danger la vie humaine ou de menacer la stabilité sociale. La loi attribue également aux systèmes d’IA différents niveaux de risque, avec des traitements différents pour chacun d’entre eux. Alors que les systèmes de notation sociale pilotés par l’IA sont purement et simplement interdits, les systèmes à plus haut risque sont fortement réglementés et supervisés, avec une liste d’amendes en cas de non-conformité.

 

L’Europe est toutefois peu présente dans le secteur florissant de l’IA, surtout par rapport aux États-Unis ou à la Chine. Les leaders de l’IA générative sont des entreprises américaines telles qu’OpenAI, Anthropic et Google ; aucune entreprise européenne n’est à la hauteur. Un écart aussi flagrant semble parler de lui-même. Pour l’instant, le plan d’action sur l’IA de l’administration Trump, qui vise à limiter la bureaucratie et la réglementation en matière d’IA, semble être la meilleure approche.

 

Le problème de la méthode européenne est qu’elle fait peser sur les entreprises naissantes les coûts de la conformité réglementaire avant que le potentiel de la technologie ne soit clairement établi. Un chatbot mensonger ou discriminatoire n’est certainement pas souhaitable, mais il doit y avoir une certaine tolérance pour de telles erreurs dans les premières étapes du développement d’un système.

 

Lorsque les développeurs peuvent explorer plus librement les possibilités positives d’un système, ils ont également le temps (et éventuellement les ressources, générées par des lancements réussis mais sujets à des erreurs) de trouver des moyens rentables de résoudre les problèmes qui nuisent à la fiabilité du système. Exiger la quasi-perfection dès le départ ne protège pas tant la société qu’elle n’étouffe le processus d’essai et d’erreur qui permet de réaliser des percées.

 

Des erreurs, telles que la discrimination raciale, peuvent être extrêmement nocives, surtout si elles sont commises par des chatbots qui interagissent avec des millions de personnes. Conscients de ce risque, certains régulateurs n’autorisent les nouveaux produits à être testés que dans des environnements étroitement contrôlés. Les innovateurs peuvent expérimenter avec un groupe limité d’utilisateurs, toujours sous l’œil vigilant de l’autorité de régulation. Cette approche « bac à sable » permet d’éviter que les effets néfastes ne se répercutent sur le grand public, ce qui est la principale préoccupation de l’Europe.

 

Les bacs à sable peuvent cependant aussi limiter ce qui peut bien se passer. Les essais menés auprès de petits groupes restreints ne permettent pas de saisir les avantages des effets de réseau, qui font que les produits prennent de la valeur à mesure qu’ils sont utilisés par un plus grand nombre de personnes. Ils ne peuvent pas non plus révéler les percées inattendues qui se produisent lorsque les « mauvaises » personnes adoptent un produit (par exemple, la pornographie en ligne a été à l’origine des premières innovations en matière de technologie web). En résumé, les essais en bac à sable permettent d’éviter les catastrophes, mais ils risquent aussi d’étouffer la découverte. Ils sont meilleurs que les interdictions pures et simples, mais ils peuvent encore conduire les innovateurs à enterrer trop d’idées prometteuses avant qu’elles ne puissent être mises à l’échelle.

 

Quels sont donc les coûts de l’approche américaine du laissez-faire ? Le plus évident est que le système peut exploser à cause de produits malhonnêtes, comme cela s’est produit avec les subprimes – des titres adossés à des prêts hypothécaires à risque – avant la crise financière mondiale de 2008. Aujourd’hui, on entend des craintes similaires au sujet de l’IA générative et de l’industrie des cryptomonnaies (l’implosion de FTX étant citée comme un signal d’alarme précoce).

 

Historiquement, les États-Unis, avec leurs poches fiscales profondes, ont été plus disposés à prendre de tels risques, tandis que l’UE fragmentée a été plus prudente. Cependant, avec le rétrécissement de la marge de manœuvre budgétaire des États-Unis, une nouvelle réflexion est peut-être à l’ordre du jour.

 

Toutefois, même si les États-Unis veulent réglementer davantage, les autorités peuvent-elles vraiment y parvenir ? La méthode américaine consiste à attendre qu’un secteur soit suffisamment important pour avoir de l’importance. D’ici là, le secteur sera cependant devenu suffisamment puissant pour façonner toutes les règles destinées à le contrôler. Prenons le cas de la crypto-monnaie : riche en liquidités, armée de lobbyistes et concentrée sur ses intérêts, elle s’est révélée capable de faire basculer les politiciens – et l’opinion publique – en sa faveur. Il en résulte invariablement une sous-réglementation, même lorsque les risques pour le public sont flagrants.

 

En revanche, l’Europe, qui a une aversion pour le risque, intervient tôt, lorsqu’un secteur innovant est encore petit et que sa voix est à peine audible. À ce stade, ce sont les opérateurs historiques – les banques menacées par les cryptomonnaies, par exemple – qui dominent le débat. Leur influence pousse l’aiguille vers une prudence excessive et des règles lourdes. Les États-Unis ont tendance à réglementer trop peu et trop tard, tandis que l’Europe le fait trop et trop tôt. Ni l’un ni l’autre ne parviennent à un équilibre parfait.

 

Même s’il y a des raisons pour que chaque camp se rapproche de l’autre, il convient de souligner que la réglementation ne s’arrête pas aux frontières nationales. En fait, le monde peut bénéficier d’approches quelque peu différentes. Les chatbots américains peuvent prospérer dans un environnement relativement peu réglementé, en expérimentant et en se développant rapidement. Lorsqu’ils cherchent à s’implanter dans le monde entier, ils se heurtent toutefois aux normes plus strictes de l’Europe. Avec des ressources suffisantes et des incitations fortes, ils trouveront des moyens créatifs et peu coûteux de se mettre en conformité, et ces stratégies de réduction des risques pourraient finir par revenir aux États-Unis, laissant au monde une innovation plus importante et plus sûre.

 

C’est en tout cas le scénario idéal. La réalité sera probablement plus désordonnée. Les entreprises américaines pourraient causer des dommages à l’échelle mondiale avant que les régulateurs européens ne les rattrapent. L’Europe pourrait continuer à décourager l’innovation avant qu’elle ne commence, laissant le monde avec trop peu de choses. Cependant, le plus grand danger est peut-être que les régulateurs de part et d’autre de l’Atlantique exportent leurs propres règles, obligeant l’autre à s’aligner. Le monde pourrait être mieux servi si les régulateurs américains et européens continuaient à voir les réglementations différemment.

 

Raghuram G. Rajan, ancien gouverneur de la Reserve Bank of India et économiste en chef du Fonds monétaire international, est professeur de finance à la Booth School of Business de l’université de Chicago et coauteur (avec Rohit Lamba) de Breaking the Mold : India’s Untraveled Path to Prosperity (Princeton University Press, mai 2024).

 

Project Syndicate, 2025.
www.project-syndicate.org

Ségou: le maire de Dogofry, Modibo Kimbiri, assassiné sur l’axe Diabaly–Dogofry

Le maire de Dogofry, Modibo Kimbiri, a été assassiné le samedi 30 août 2025 sur l’axe reliant Diabaly à Dogofry, dans le cercle de Niono, région de Ségou. Son chauffeur a également été tué dans l’attaque menée par des hommes armés.
L’attaque s’est produite dans l’après-midi du 30 août, sur un tronçon situé entre Diabaly et Dogofry, à une quinzaine de kilomètres de Farabougou. Les assaillants ont ouvert le feu sur le véhicule du maire, provoquant la mort immédiate de l’élu et de son chauffeur. L’incident confirme une fois de plus la vulnérabilité de cette route devenue un corridor de violence.
Cet assassinat intervient dans un contexte explosif. Le 19 août 2025, des assaillants affiliés au JNIM – filiale sahélienne d’Al-Qaïda, ont attaqué des positions des Forces armées maliennes (FAMa) à Farabougou et Biriki-Wèrè. Ces attaques ont provoqué une désorganisation de l’outil de défense de la zone et ont marqué une nouvelle étape dans l’emprise des groupes armés sur le centre du Mali.
Depuis 2020, Farabougou vit sous un blocus imposé par des jihadistes. Ce siège, qui avait suscité une large médiatisation à l’époque, s’est renforcé après les événements du 19 août 2025. Les habitants font état d’un contrôle accru du JNIM, limitant sévèrement l’accès aux champs, aux marchés et aux services de base.
L’assassinat du maire de Dogofry illustre la gravité de la situation sécuritaire dans le cercle de Niono. Après le blocus de Farabougou, les attaques répétées contre les FAMa et désormais l’exécution d’un élu local, la région de Ségou s’impose comme l’un des foyers les plus instables du Mali.
Cet acte confirme la stratégie des groupes armés visant à frapper les représentants de l’État, accentuer l’insécurité et démontrer leur contrôle territorial. La disparition de Modibo Kimbiri, figure communale de Dogofry, marque un tournant supplémentaire dans l’enracinement de la violence au cœur du pays.

Énergie solaire : un nouvel élan pour les centres de santé

Publié ce lundi 1er septembre 2025, un rapport de l’IRENA souligne les impacts concrets de l’électrification solaire des centres de santé. Dans des localités comme Bozola, Niaréla et Bagadadji, des installations photovoltaïques rurales améliorent les soins et la conservation des vaccins.

Dans les quartiers populaires de Bamako — Bozola, Niaréla — ainsi qu’à Bagadadji, des Centres de Santé Communautaires (CSCOM) sont désormais équipés de panneaux solaires, offrant une fourniture électrique permanente. Cette alimentation fiable permet des accouchements nocturnes sécurisés, une conservation optimale des vaccins, et une meilleure continuité des soins.

Ces installations solaires réduisent la dépendance aux groupes électrogènes coûteux et sujets aux pannes. Dans un contexte de coupures électriques fréquentes et de crise financière d’Énergie du Mali, ces solutions garantissent une sécurité énergétique essentielle pour les services de santé de base.

Selon le rapport IRENA publié le 1er septembre 2025, l’électrification solaire transforme le quotidien des centres de santé dans tout le pays. Elle facilite un éclairage permanent pour les soins d’urgence, la conservation des vaccins et le fonctionnement des appareils de diagnostic. Le rapport indique qu’il s’agit de solutions durables, rendues possibles grâce à des partenariats entre communautés locales, techniciens formés et acteurs internationaux.

Ce déploiement s’inscrit dans un mouvement plus vaste : selon les données les plus récentes, le Mali compte déjà plus de 130 000 kits solaires installés dans les foyers, écoles, centres de santé, ainsi que 700 installations d’éclairage hors réseau et 400 mini‑réseaux pour les télécommunications et les hôpitaux. Ces chiffres témoignent d’une stratégie nationale ambitieuse en faveur des énergies renouvelables, en complément des projets solaires à grande échelle — comme la centrale photovoltaïque de Ségou (33 MW) et la centrale de Kita (50 MW), déjà opérationnelle depuis avril 2020.

Mauritanie : naufrage d’une pirogue, au moins 70 morts et une centaine de disparus

Une embarcation partie de Gambie a chaviré au large de Tanit, au nord de Nouakchott. Les garde-côtes mauritaniens ont annoncé 49 morts dans un premier temps, mais le bilan a été révisé à 70 corps retrouvés, tandis qu’une centaine de personnes restent portées disparues.

Le drame s’est produit dans la soirée du 27 août, à une soixantaine de kilomètres de la capitale mauritanienne. La pirogue transportait environ 160 personnes, essentiellement des Sénégalais et des Gambiens. Selon les témoignages des survivants, le moteur est tombé en panne en pleine mer. Un passeur a envoyé une embarcation de secours, mais lors de la tentative de transfert, la panique s’est emparée des passagers qui se sont agrippés au bateau de renfort, provoquant le chavirement.
Les premiers secours ont permis de repêcher 49 corps, chiffre communiqué officiellement par les garde-côtes. Mais les recherches menées dans les jours suivants ont porté le bilan à 70 morts confirmés, selon des sources humanitaires relayées par la presse espagnole. Dix-sept hommes, dont onze Sénégalais et six Gambiens, ont survécu en parvenant à regagner le rivage. Les autorités estiment qu’environ cent personnes restent portées disparues.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent plusieurs cadavres rejetés par la mer sur une plage. Parmi eux figuraient des victimes identifiées grâce à des papiers retrouvés sur place, dont un Sénégalais originaire de Touba. Les garde-côtes mauritaniens, avec l’appui du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et de l’Organisation internationale pour les migrations, poursuivent les opérations de recherche malgré la diminution des chances de retrouver d’autres survivants.
Ce naufrage s’inscrit dans une série de tragédies sur la route atlantique reliant l’Afrique de l’Ouest aux îles Canaries, considérée comme la plus meurtrière des voies migratoires vers l’Europe. Selon l’ONG Caminando Fronteras, 10 457 personnes y ont perdu la vie en 2024, dont 9 757 uniquement sur cette traversée. Pour le seul premier semestre 2025, l’organisation a recensé 1 865 morts ou disparus, dont près de 1 500 sur la route des Canaries.
Alors que les familles au Sénégal et en Gambie attendent des nouvelles des disparus, ce nouveau naufrage confirme l’ampleur dramatique des pertes humaines liées aux migrations clandestines sur la façade atlantique de l’Afrique de l’Ouest.

« Balani show » : une fête à la dérive

Spectacle artistique dansant, souvent nocturne, le « balani show » est une sorte de bal populaire organisé dans les quartiers pour des cérémonies de mariages, de baptêmes ou autres manifestations de joie. Manifestation fréquente lors des grandes vacances, elle s’est peu à peu transformée et pervertie, donnant lieu à des scènes de danses obscènes, des échauffourées entre groupes de jeunes rivaux et d’autres comportements néfastes. Face au mécontentement de la population, certaines autorités locales ont entrepris des mesures.

 

Il est 19h, la nuit s’annonce longue ce 27 août à Sabalibougou, à quelques encablures du marché de bétail ( Grabal). Au ciel sombre, s’ajoute une coupure d’électricité, plongeant ce quartier de la commune 5 du district de Bamako, dans le noir.

Nonobstant, une nuée de jeunes en liesse s’attroupent dans la rue en barricadant la route. Une ferveur ambiante les anime sous le son assourdissant et  effervescent des appareils sonores de l’animateur Dj. Au milieu de la scène, une jeune dame élancée, arborant un T-shirt au dos échancré, se déhanche sur un rythme vibrant au son du coupé-décalé. Cigarettes aux lèvres, vrombissement incessant des motos, tout est permis  ce soir pour ces jeunes et adolescents. Des danses frénétiques, des culbutes brusques sont exécutés en vue de gagner les faveurs des jeunes filles.

Dérives

Au Mali, le balani show (ou Block party) réunit les jeunes et enfants dans la rue sous une variété de note musicale et de danse . Un véritable moment de gaieté, empreint de symbiose sociale, qui s’est transformé, aujourd’hui en  espaces de dépravation de mœurs et d’altercation à l’arme blanche entre certains groupuscules conduisant à des cas de blessures ou même de meurtres. Cette manifestation est devenue une source de  nuisance perturbant la tranquillité nocturne des citoyens.

«  Le son des amplificateurs me met hors de moi. On n’ arrive même plus à fermer l’œil la nuit durant les congés. Ces soirées de jeunes, accompagnées d’une forte consommation d’alcool et de drogues, augmentent le risque d’actes dangereux entre adolescents. Il est temps de mettre fin à tout cela. La mort d’un jeune de Daoudabougou, en 2021, suite à une altercation,  résonne encore dans ma mémoire »,  se plaint M.coulibaly, dont la maison avoisine un terrain vide.

Selon Nouhoum Touré, magistrat à la retraite, toute manifestation qui occupe la voie publique et gêne la circulation peut être considérée comme trouble et également les manifestations considérées comme nuisances sonores ou d’atteinte aux mœurs.

«  Lorsque la paix du voisinage est dérangée, la plainte est possible et d’ailleurs chaque fois qu’il y a trouble à l’ordre public, le procureur peut s’auto saisir. Et tout citoyen peut requérir du procureur une constatation des faits »  ajoute-t-il.

Interdiction

En août 2023, la mairie de la Commune IV du district de Bamako a pris la décision d’interdire sur toute l’étendue de son territoire cette manifestation culturelle et artistique qui, selon elle, est assimilable à un établissement de nuit, de dancing et/ou de discothèque.  Et le non-respect de cet arrêté municipal sera puni du paiement d’une amende allant de 100.000F à 500.000F.

Auparavant, en 2016, La Ligue des Imams et des Erudits pour la Solidarité Islamique du Mali (LIMAMA) avait, lors d’un meeting tenu à la grande mosquée de Bamako, tiré la sonnette d’alarme en demandant l’interdiction du  balani show  qui selon elle, conduit à la dépravation des mœurs. Elle a par ailleurs menacé le boycotter des cérémonies de mariage, de baptême ou de funérailles de tout chef de famille qui encouragerait ou contribuerait à l’organisation du  Balani show dans les quartiers. Une menace qui ne sera pas mise en exécution.

Si certains sont vent debout contre ces événements, d’autres, en revanche  les voient d’un œil différent. Pour le jeune Mamadou Traoré, grand amateur, s’attaquer à ces fêtes comme maux de la société, relève d’une mauvaise analyse, car les enfants ont adopté leurs comportements en famille pas lors de ces évènements. Il croit, en plus, que le balani show est l’unique espace de divertissement des enfants qui ne peuvent être admis dans les boîtes de nuit.

« Le balani show est organisé très  généralement les week-ends afin d’éviter tous désagréments sur les populations avoisinant le lieu de fête. En plus les gens prétendent que cette soirée a perdu sa valeur or tel n’est pas vrai, c’est juste la génération qui a changé »  ajoute-t-il.

En dépit des nombreuses divergences d’opinions sur l’avenir de ces soirées de jeune, la plupart des citoyens appellent à l’arrêt de leur organisation, qui compromet la paix sociale.

Joseph Amara DEMBELE

 

 

Karité : L’amande produite au Mali sera transformée sur place

L’Interprofession de la Filière Karité du Mali et les Unités Industrielles Locales ont signé un mémorandum d’entente, ce jeudi 28 août 2025, à la direction financière et du matériel du ministère de l’agriculture, marquant ainsi le lancement officiel de la campagne de commercialisation de 2025 des amandes de karités.

Avec un potentiel estimé à 250 000 tonnes d’amandes chaque année, le Mali se classe au deuxième rang mondial des producteurs derrière le Nigéria.

Le lancement de la campagne de commercialisation 2025,  est la conclusion d’une longue tractation entre les acteurs du domaine et le gouvernement. Ainsi, les prix de vente convenus entre  l’Interprofession de la Filière Karité du Mali et les Unités Industrielles Locales sont fixés à 175 F CFA et 200 F CFA le kilogramme, respectivement pour  le prix bord-champ et le prix au niveau des coopératives pour les amandes conventionnelles.

Pour les amandes améliorées, les prix sont de 250 F CFA et 275 F CFA le kilogramme, respectivement le prix bord-champ et le prix au niveau des coopératives. La filière Karité est l’une des filières Agricoles importantes au Mali par sa contribution remarquable à la création d’emplois, à l’autonomisation des femmes en milieu rural, au développement socioéconomique et la sécurité économique et financière des zones de production agricole.

Ce mémorandum, qui inclut les prix, est le fruit d’un accord commun avec les trois unités industrielles,  a affirmé Koumba Samboura, présidente de l’interprofession filière Karité. Selon Kancou Keïta, porte-parole des industries, ce mémorandum permet de valoriser la filière Karité. L’amande produite au Mali sera transformée sur place par des industries maliennes. Cela permettra d’obtenir du beurre et du tourteau qui sont essentiels pour l’économie.

Quatre ministres étaient présents lors de la cérémonie : celui de l’Économie et des Finances M. Alouséni SANOU, de l’Industrie et du Commerce M. Moussa Alassane DIALLO , de l’Élevage et de la Pêche M. Youba BA, et de l’Agriculture M. Daniel Siméon KELEMA. Le ministre Sanou a exprimé sa satisfaction pour cette entente et a salué la démarche endogène de valoriser le karité, de promouvoir et de vendre les produits agricoles à travers l’établissement de contrats commerciaux.

Dans son discours, le ministre de l’Agriculture, M. Daniel Siméon KELEMA, a fait un rappel sur l’orientation des autorités de la transition en faveur d’une agriculture compétitive, moderne et favorable aux exploitantes et exploitants agricoles. Il a également invité l’ensemble des acteurs  au respect du cahier de charge et des prix de vente convenus.

A noter que ce sont 3 millions de femmes maliennes qui sont directement impliquées dans le secteur. De la collecte des noix, à la transformation en beurre et d’autres produits dérivés.

 Joseph Amara DEMBELE

Sommet africain sur la sécurité : Le Mali et Burkina Faso absents

 Le Sommet des chefs d’état-major africains s’est tenu du 25 au 27 août 2025 à Abuja. Durant trois jours, les responsables de la sécurité ont échangé sur les perspectives de la sécurisation des territoires de l’ensemble du continent. Le Burkina Faso et le Mali n’ont pas pris part à la rencontre.

La rencontre qui a regroupé des officiers de haut rang, venus de l’ensemble du continent,  visait notamment à « discuter des défis communs du continent, parler des stratégies collectives » afin de trouver « des solutions locales aux besoins de l’Afrique en termes de défense ».

Sur les trois pays de l’AES, seul le Niger était représenté, le Burkina Faso et le Mali ayant choisi de ne pas répondre à l’invitation des autorités nigérianes.

 

En présence de nombreux chefs  d’état-major d’Afrique, les questions relatives aux menaces sécuritaires et la multiplication des groupes armés terroristes dans la région ouest-africaine, notamment, ont été abordées. Selon le chef d’état-major nigérian, Christopher Musa, il est important d’aller à une coopération en matière de sécurité en vue de mener les actions en synergie.

« La véritable sécurité ne s’obtient pas dans l’isolement », a fait savoir le chef d’état-major nigérian aux officiers présents à ce sommet.  Sans doute, un appel aux pays de l’AES qui envisagent désormais une défense commune aux trois Etats. Les tensions entre la CEDEAO et l’AES, s’étaient  accentuées, après les sanctions prises par la CEDEAO, contre le Niger, suite au coup d’Etat de juillet 2023.

 

Depuis leur retrait de la CEDEAO, en janvier 2025, les trois pays de l’AES, confrontés à des défis sécuritaires depuis plus d’une décennie, ont décidé de fédérer leurs moyens pour une lutte coordonnée contre le terrorisme. Ils ont notamment crée une force commune constituée de 5 000 hommes, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Ali Sankaré

 

Assa Badiallo Touré élue vice-présidente du Comité régional OMS-Afrique

La ministre malienne de la Santé et du Développement social, le colonel Dr Assa Badiallo Touré, a été élue première vice-présidente du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique. L’élection est intervenue lors de la 75ᵉ session du Comité régional, ouverte le 25 août 2025 à Lusaka, en Zambie, en présence des ministres de la Santé des 47 États membres de la Région Afrique de l’OMS.

Médecin militaire de formation, le colonel Assa Badiallo Touré avait été nommée ministre le 1ᵉʳ juillet 2023 dans le gouvernement de transition du Mali. Depuis sa prise de fonctions, elle a lancé plusieurs initiatives sanitaires majeures, dont l’introduction du vaccin antipaludique en avril 2025 et le déploiement du programme REACH Mali en juin 2025, destiné à réduire la mortalité infantile.
Son élection au poste de vice-présidente du Comité régional n’est pas honorifique. Elle s’accompagne de responsabilités précises comme seconder le président de la session, participer à la conduite des travaux de l’organe décisionnel et représenter la Région Afrique dans certaines instances de gouvernance de l’OMS. Elle devra également contribuer à la préparation et au suivi des résolutions soumises à l’Assemblée mondiale de la Santé.
Pour le Mali, cette désignation est perçue comme une reconnaissance internationale du leadership sanitaire engagé ces dernières années. Elle intervient dans un contexte où le pays s’attèle à renforcer son système de santé et à répondre aux défis liés au paludisme, à la couverture sanitaire universelle et à la survie infantile.
Les travaux de la session de Lusaka, qui se poursuivent cette semaine, portent sur des priorités régionales telles que la préparation et la riposte aux urgences sanitaires, la lutte contre les maladies endémiques, et le renforcement des systèmes de santé. Dans ce cadre, Assa Badiallo Touré sera appelée à jouer un rôle actif dans la définition et l’application des stratégies adoptées pour la période 2025-2027.

Cédéao : vers l’opérationnalisation d’une brigade antiterroriste régionale

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé, le lundi 25 août 2025 à Abuja, la création d’une brigade antiterroriste de 260 000 hommes, financée à hauteur de 2,5 milliards de dollars par an. Les ministres des Finances et de la Défense se réuniront vendredi 29 août 2025, toujours dans la capitale nigériane, pour arrêter les modalités de financement et d’opérationnalisation de cette force.

La décision du 25 août s’inscrit dans une série d’initiatives déjà engagées par l’organisation régionale. En mars 2025, la Cédéao avait officiellement annoncé l’activation de sa Force en attente, considérée comme une première étape vers une riposte régionale coordonnée contre le terrorisme. Cette force de plusieurs milliers d’hommes avait été présentée comme un dispositif transitoire destiné à préparer un déploiement de plus grande ampleur.

En juin 2025, à Abuja, les chefs d’État et de gouvernement réunis en sommet ordinaire avaient entériné le principe d’une montée en puissance de cette capacité militaire, insistant sur la nécessité d’un financement durable et de mécanismes de commandement adaptés à la menace sécuritaire croissante dans la sous-région.

L’annonce de la création d’une brigade de 260 000 hommes représente l’aboutissement de ces discussions. Selon la Commission de la Cédéao, dirigée par le Dr Omar Touray, cette force sera dotée d’un budget annuel de 2,5 milliards de dollars afin de couvrir les besoins logistiques, opérationnels et de coordination.

Le calendrier prévoit désormais la réunion ministérielle du vendredi 29 août 2025 à Abuja. Celle-ci devra préciser les modalités de financement, la répartition des contributions nationales et les premières étapes de l’opérationnalisation de la brigade.

En parallèle, la Cédéao poursuit ses échanges avec l’Alliance des États du Sahel (AES) — regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger — qui a, de son côté, annoncé l’opérationnalisation d’une force unifiée de 5 000 hommes. Les discussions portent sur les formes possibles de coopération et de complémentarité entre ces deux dispositifs, dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest est devenue l’une des principales zones d’activité des groupes armés.

L’ensemble de ces décisions illustre la volonté des États ouest-africains de renforcer la coordination militaire face à l’expansion du terrorisme. La réunion de ce vendredi devrait marquer une étape décisive dans le passage de l’annonce à la mise en œuvre concrète de la brigade régionale.

Hivernage: de fortes pluies attendues

Ce 26 août 2025, Bamako a enregistré l’une des plus grandes pluies depuis le début de l’hivernage. Une importante quantité de pluie qui a provoqué des inondations et perturbé la circulation dans plusieurs quartiers de la capitale. Ces précipitations vont continuer et même s’intensifier selon les alertes de Mali Météo qui appelle à la prudence.

L’Agence nationale de la Météorologie, Mali-Météo a lancé ce 27 août 2025, une alerte concernant de fortes pluies accompagnées d’orage attendues dans plusieurs localité du pays, avec un risque élevé d’inondations. Selon Mali Météo, les régions de San, Sikasso, Ségou, Koutiala, Nara et une partie de Kita ont déjà enregistré des pluies au cours de la première partie de la journée. Des pluies importantes qui pourraient augmenter le risque d’inondations.

Le District de Bamako reste également concerné ainsi que les localités de Koulikoro et Kayes. Des pluies sont attendues dans la journée du 27 août 2025.

Les populations locales sont donc appelées à la prudence sur les routes et dans les quartiers vulnérables aux inondations.

Le ministère des Transports et des infrastructures et l’agence Mali Météo, rappellent que ces pluies peuvent entraîner notamment des inondations dans les quartiers situés en zones basses et vulnérables. Des perturbations sur les routes principales entraînant des difficultés de circulation, des dommages aux habitations précaires ainsi qu’aux infrastructures publiques sont également redoutés. Les conséquences sur l’agriculture, notamment dans les zones rurales, sont aussi attendus.

Rappelant que les dispositions en coordination avec les services de la Protection civile et le ministère des Transports, sont envisagées, les services de Mali Météo, invitent à la plus grande prudence et au respect des consignes de sécurité. Mali Météo invite les populations à rester attentives aux alertes pour sauver les vies humaines.

Amadou Kouyaté: “On peut dire que les joueurs se sont épuisés, donc ils sont passés un peu à côté”.

Les Aigles du Mali se sont inclinés face à l’Angola 43 à 70 lors de la finale de l’Afrobasket tenue en Angola du 12 au 24 août 2025. Dans l’ entretien qu’il nous a accordé, Amadou Kouyaté, journaliste sportif analyse le parcours des Aigles et les perspectives pour l’équipe nationale.  Propos recueillis par Ali Sankaré.

  • Quelle analyse faites-vous de la finale qui a opposé la Mali à Angola?

 

On a quand-même assisté à un match inédit.  On félicite d’abord l’équipe pour sa qualification à ce niveau à l’AfroBasket qui est à sa 31ème   édition. Et c’est la première fois que le Mali atteint ce niveau. On félicite l’équipe, l’encadrement et la fédération pour l’effort qu’ils ont consenti.

En ce qui concerne cette finale, on peut dire que nos jeunes sont passés à côté. Vu les efforts qu’ils ont fourni lors des matchs de huitième de finale, en match de barrage contre la Guinée Conakry, ensuite la Côte d’Ivoire et le Sénégal. On peut dire que les joueurs se sont épuisés, donc ils sont passés un peu à côté. Lors de la cette finale on sentait la fatigue chez eux, malgré l’envie de remporter ce trophée. Mais on leur tire chapeau pour avoir atteint ce niveau et d’avoir ramené la première médaille argent .

  • Quelles peuvent être les perspectives pour cette équipe de Basketball?

Les perspectives sont énormes. Dans un premier temps, le Mali doit participer aux éliminatoires de la Coupe du monde, qui sont prévus pour le mois de novembre prochain. Donc l’idéal c’est quand-même d’essayer de conserver ce jeu, voir les manquements constatés lors de l’Afrobasket en Angola. Il faut noter que nous allons rencontrer les mêmes équipes avec lesquelles on a eu à jouer lors de cet Afrobasket, il s’agit de  l’Égypte, l’Ouganda  et puis le Sénégal et l’Angola. Donc, il faut corriger les erreurs et viser une première qualification à la coupe du monde, parce que le Mali n’a jamais participé à la coupe du monde senior.

 

  • Quelles sont les chances de participation pour cette équipe à la coupe du monde ?

Cela peut être difficile, parce qu’il ya  certains universitaires qui sont parmi  eux et avec la rentrée au niveau des États-Unis,ils commenceront à jouer. Est-ce qu’ils auront l’occasion de venir rejouer avec le Mali ? Parce que déjà les préparatifs ont commencé, que ca soit au niveau NBA ou au niveau des universitaires, ça va être très compliqué.

 

  • Comment jugez vous le niveau de l’Afrobasket?

On peut dire contrairement aux  années précédentes, que cette année le niveau est très élevé, parce qu’auparavant on ne voyait pas des joueurs de la NBA participer à l’AfroBasket car des fois ils avaient du mal à sortir. Mais cette fois, plusieurs joueurs sont venus. Il ya aussi la Basket African League, qui est quand-même une petite filiale de NBA. Parmi les joueurs qui se sont distingués, il y a Jacques Boissy du Sénégal ou Alou Diarra  du Mali.

  • Des joueurs locaux se sont aussi fait remarquer…

Bien sûr il y a deux joueurs du stade Malien de Bamako. Il s’agit de Mahamane Coulibaly qui a terminé parmi les cinq majeurs, il ya aussi Allaye Togo, tous deux ont récemment pris part aux phases des poules de la Basket African League,  malheureusement le Stade Malien ne s’est pas qualifié pour la phase finale en Afrique du Sud.

 

 

 

 

 

 

 

Ciment : Petite baisse des prix

Le prix de la tonne du ciment est désormais fixé à 112.000 FCFA pour le  local et 117.000 FCFA pour la qualité importée. La fixation de ce prix plafond est l’épilogue de la rencontre entre le ministère de l’Industrie et du Commerce, de celui du Transports et des Infrastructures avec les acteurs de la filière du ciment, tenue ce 25 Aout 2025.

Les prix du ciment au Mali connaissent une instabilité et constituent une préoccupation majeure depuis quelques temps. Depuis le mois d’avril 2025, le coût de la tonne du ciment  a connu une hausse significative, passant de 105 000 FCFA à 125 000 FCFA et 130 000  FCFA. Une montée des prix qui occasionnent pour les vendeurs et les acheteurs des difficiles  et qui a un impact négatif sur la chaîne économique de ce secteur. Dans l’optique d’endiguer l’envolée persistante des prix sur le marché national  depuis avril 2025, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane DIALLO , a entrepris des échanges avec les acteurs du secteur : industriels, transporteurs et revendeurs pour trouver des mesures palliatives aux problèmes qui touchent les acteurs du secteur.

Eviter les spéculations

Les concertations entamées depuis quelques mois ont permis la fixation du prix du ciment à un plafond de 112.000 FCFA pour le  local et 117.000 FCFA pour le ciment importé. Les rencontres ont permis d’identifier plusieurs leviers d’action cruciaux, notamment la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières. Le clinker, indispensable pour la production locale, fait face des séries de perturbation  dans l’acheminement, réduisant ainsi la production de nos usines.

Le ministère s’engage donc à travailler avec les industriels pour garantir un accès régulier à cette ressource. Un autre point crucial énuméré lors des dialogues concerne le transport du ciment à travers le pays.

Les mesures prises par les autorités et mises en vigueur le 1e avril, concernant la réglementation du gabarit des camions,  ont eu un impact considérable sur la chaîne logistique engendrant des difficultés dans le transport du ciment, affectant à la fois les délais de livraison et les coûts. Le ministère a reconnu cette réalité et envisage des ajustements pour alléger la pression sur les opérateurs tout en maintenant l’ordre dans le secteur. Grâce à une synergie d’actions, des mesures drastiques ont été arrêtées au niveau des services compétents, avec l’implication du Département de la Défense, afin de sécuriser et faciliter l’acheminement des matières premières nécessaires à la production du ciment. Prenant part aux pourparlers, M. Lamine Traoré, président des quincailleries a exhorté ses collègues aux respects des prix conclus.

Le Ministre Moussa Alassane DIALLO a lancé un appel au strict respect de ces prix convenus. Il a tenu à rassurer que son ministère, à travers ses services compétents, veillera à la mise en œuvre effective de ces décisions dans l’optique de la satisfaction besoins vitaux des populations.

La ministre des Transports et des Infrastructures, a pour sa part réaffirmé l’engagement de son département à tout mettre en œuvre pour assurer un suivi efficace quand aux écueils liés au transport évoqués lors des différentes rencontres. La troisième rencontre entre les différentes parties est fixée au 25 octobre 2025 pour faire une évaluation sur le respect des prix convenus. Cette baisse, même appréciée, reste en deçà des prix initiaux du ciment entre 90 000 FCFA et 105 000 FCFA, la tonne

    Joseph Amara DEMBELE