Mali: la transition enclenchée après la démission du président Touré

BAMAKO (AFP) – (AFP) – Après la démission du président Amadou Toumani Touré, le Mali attendait lundi que les putschistes remettent le pouvoir au chef des députés Dioncounda Traoré, futur président de transition qui aura à  réunifier le pays après la prise du Nord par rebelles touareg et islamistes. Conformément à  l’accord signé vendredi, le chef de la junte aux commandes depuis le putsch du 22 mars, le capitaine Amadou Sanogo, doit désormais lancer le processus pour faire constater la vacance du pouvoir, ce qui permettra d’investir M. Traoré comme chef de l’Etat par intérim. Le capitaine Sanogo doit recevoir dans la journée le président de l’Assemblée nationale, qui pourrait lui proposer le nom d’un Premier ministre, a indiqué à  l’AFP une source proche de la médiation menée par le Burkina Faso au nom de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Après l’investiture de Dioncounda Traoré par la Cour constitutionnelle, un Premier ministre de transition « disposant des pleins pouvoirs » sera nommé à  la tête d’ »un gouvernement d’union nationale de transition composé de personnalités consensuelles ». Du côté de la médiation, on dit espérer que le premier Conseil des ministres pourra se tenir « avant vendredi ». La transition a été enclenchée dimanche par la démission formelle d’Amadou Toumani Touré (ATT), qui avait été renversé à  quelques semaines seulement de quitter le palais présidentiel de Koulouba après dix ans de pouvoir. Assurant partir « sans pression du tout » et « surtout pour l’amour » de son pays, il a remis sa démission à  Bamako au ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé. Il avait auparavant téléphoné à  son successeur, lui souhaitant bon courage, d’après l’entourage du président du Parlement. La transition doit se clore par des élections présidentielle et législatives dont la date n’est pas précisée. Situation humanitaire « dramatique » Les autorités intérimaires devront surtout tenter de pacifier le Nord , qui a achevé de tomber aux mains de rebelles touareg, d’islamistes armés et de divers groupes criminels après l’entrée en scène des putschistes, qui prétendaient pourtant en finir avec « l’incompétence » d’ATT sur ce dossier. La crise humanitaire ne cesse de s’aggraver dans le Nord coupé du monde, alertent ONG et témoins. « La situation dans les trois régions du Nord est dramatique. On n’y a plus d’hôpitaux, les gens ont de plus en plus faim. (…) La communauté internationale doit intervenir », a déclaré à  l’AFP le député Abdou Sidibé. Sur le plan militaire, la situation demeure mouvante, alors que la Cédéao menace d’une opération militaire pour conjurer la partition du Mali. Un nouveau groupe armé dénommé « Front de libération nationale de l’Azawad » (FLNA), qui revendique 500 éléments, vient de se former et serait composé quasi exclusivement d’Arabes de la région de Tombouctou. La rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a proclamé « l’indépendance » du Nord, rejetée catégoriquement par la communauté internationale. Mais sur le terrain, les islamistes semblent avoir pris l’ascendant, en particulier le groupe Ansar Dine, appuyé par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Un groupe considéré comme dissident d’Aqmi, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) – responsable du rapt en octobre 2011 dans l’ouest de l’Algérie de trois Européens – a revendiqué l’enlèvement jeudi du consul algérien et de six membres de son équipe à  Gao (nord). La seule Française présente à  Gao, o๠elle vivait depuis 1995, raconte dans le journal français Le Figaro paru lundi comment elle a échappé ce jour-là  aux islamistes et s’est enfuie à  travers le désert, sans doute avec l’aide de Touareg. Elle a pu rejoindre l’Algérie, avant de regagner l’Europe.

Transition : réactions la classe politique malienne

Tout ça pour ça ? Voilà  comment certains observateurs ont commenté l’annonce par le capitaine Amadou Haya Sanogo dimanche 1er avril du rétablissement de la Constitution et des institutions de la République, suite à  la menace d’embargo économique brandit par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). En acceptant de rétablir la Constitution du 25 février 1992 la junte militaire a jeté aux oubliettes l’Acte fondamental qu’elle avait adopté il y a quelques jours. « Le CNDRE ne devrait plus être au pouvoir » Le Front uni pour la restauration de la démocratie (FURD) a accueilli l’annonce avec beaucoup de prudence, tout en estimant qu’il s’agit d’un pas important vers la sortie de crise. «Â Si la Constitution est rétablie, le CNRDRE ne devrait plus être au pouvoir », a déclaré au nom du FURD le député de l’ADEMA Kassoum Tapo, qui préconise l’adoption d’une loi d’Amnesty protégeant les putschistes. Autre écueil, le rétablissement de la Constitution exige qu’Amadou Toumani Touré revienne au pouvoir. Or le président malien élu a annoncé dans une interview à  RFI que «Â l’important C’’est le Mali », en considérant la résolution de la crise prioritaire sur son retour à  Koulouba. Tous les regards se tournent donc vers Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale et candidat de l’ADEMA à  l’élection présidentielle. Selon la Constitution c’est à  lui qu’il revient de remplacer le président « en cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement absolu ou définitif « . Dioncounda Traoré s’est dit prêt à  assurer la transition. n’a pas caché sa disponibilité. «Â Pour l’instant, on ne m’a pas fait de notification. Dès que ce sera fait, je n’aurai aucune objection à  venir assurer cette transition », a déclaré Dioncounda Traoré pour la priorité reste la reconquête du territoire et l’organisation rapides d’élection libres et crédibles. Le SADI déçu Joint au téléphone, le président du parti SADI, Cheick Oumar Sissoko, n’a pas souhaité faire de commentaire. «Â J’attends de voir clair avec mes autres camarades avant d’adopter une déclaration », a-t-il expliqué. Son parti s’était déclaré «Â solidaire » des putschistes au lendemain du coup d’Etat. La jeunesse du parti SADI (membre du MP22) est plus bavarde. La déclaration dominicale du capitaine Sanogo a été accueillie avec beaucoup de déception. «Â Nous pensons que C’’est une trahison au regard de tout ce que le MP 22 et la Convergence de soutien au CNRDRE a fait depuis le 22 mars. C’’est également une trahison pour l’ensemble de la jeunesse qui voyait en ce coup d’Etat un sursaut patriotique afin de permettre au Mali de retrouver sa dignité », a déclaré un des responsables de la jeunesse SADI. Selon Etienne Oumar Sissoko «Â la capitulation de junte militaire face aux pressions consacre le retour à  la case départ et un retour aux erreurs du passé ». Mais une transition menée par le président de l’Assemblée nationale ne les enchante pas. «Â Nous avons de réels doutes quant à  la capacité de Dioncounda Traoré à  pouvoir conduire une bonne transition et reconquérir le territoire car il est comptable de situation que nous vivons ». Les propositions du FUDR Pour Tiéman Hubert Coulibaly de l’UDD, il faut une application de l’article 36 de la constitution malienne, qui prévoit un intérim et une transition du Président de l’Assemblée Nationale, pour assurer le retour normal à  l’ordre constitutionnel. Pour le FURD, le Front Uni pour la Sauvegarde de la démocratie, par la voix de son président Kassoum Tapo, se réjouit et prend acte de la déclaration du président du CNRDRE prenant l’engagement solennel de rétablir la constitution de la république du Mali du 25 février 1992. Par ailleurs, le FUDR, appelle à  une sortie de crise, à  travers un schéma qui prévoit la démission du Président de la République et du Gouvernement, la constatation de la vacance du pouvoir par la cour constitutionnelle et la désignation du président de l’assemblée pour assurer l’intérim. Et plus urgent, face à  la crise du nord, l’ engagement des forces de la CEDEAO aux côtés des forces armées nationales pour le rétablissement de l’intégrité territoriale

Une nouvelle constitution pour le Mali

Quelques heures après un sommet extraordinaire de la CEDEAO qui a pris des sanctions contre la junte au pouvoir au Mali, cette dernière continue comme si de rien n’était de prendre des décisions pour «un retour rapide à  l’ordre constitutionnel». Un militaire juriste membre du Comité a lu ce mardi à  la télévision nationale un texte devant servir de constitution au pays pendant la transition. l’ordonnance n°0001 du CNRDRE, intitulée « Acte fondamental » commence par un préambule qui stipule que le peuple malien « affirme solennellement sa détermination de perpétuer un Etat de droit et de démocratie pluraliste dans lequel les droits fondamentaux de l’Homme sont garantis ». Le CNRDRE, instance suprême du pays En son article 37, la nouvelle constitution indique la composition du Comité National pour la Restauration de la Démocratie et le Redressement de l’Etat. Composé exclusivement de militaires depuis le coup d’Etat du 22 mars, il comprendra 26 membres issus des forces armées et de sécurité et 15 personnalités issues « des forces vives de la Nation ». Le CNDRE est « l’organe suprême de la transition » et est chargé « d’assurer le maintien de l’intégrité du territoire et de l’unité nationale, d’assurer la fonction législative, de déterminer la politique de la Nation, de contrôler l’Exécutif […] et d’œuvrer à  la mise en place de nouvelles institutions démocratiques ». Les membres du Comité s’octroient également l’immunité parlementaire. Ils échapperont donc ainsi à  toutes poursuites sauf celles intentées par le Comité lui-même. Les articles suivants portent entres autres sur la composition du gouvernement, du rôle du Chef de l’Etat et de l’autorité de l’Etat. Autre information importante, aucun membre de la junte et de son futur gouvernement ne sera autorisé à  être candidat aux élections législatives et présidentielle que le nouveau pouvoir prévoit d’organiser. Pendant toute la transition, la junte en sera « l’organe suprême » et son chef, le capitaine Amadou Sanogo, est le « chef de l’Etat », qui nommera un gouvernement ouvert à  toutes les composantes de la société malienne. La crise au Nord du Mali et le contexte particulier qui en résulte ont inspiré l’article 47 qui stipule que «lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire sont menacés d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics est interrompu, le chef de l’Etat prend, en accord avec le CNRDRE et le gouvernement les mesures exceptionnelles exigées par les circonstances. Les autres textes et dispositions législatives restent en vigueur, selon l’article 64, sauf « intervention de textes nouveaux ».

Moubarak est parti…

L’armée aux manettes Communiqué après communiqué, depuis ce vendredi et la démission d’Hosni Moubarak vers 17h, c’est l’armée qui préside aux destinées égyptiennes. C’est elle qui, par communiqué toujours, annonce ce samedi que le gouvernement nommé il y a quelques jours reste en place provisoirement pour assurer la gestion des affaires courantes en Egypte. Ce n’est plus la rue qui décide, ce sont les militaires Pendant les manifestations, un slogan était repris en boucle: « Le peuple et l’armée, main dans la main, le peuple et l’armée ne font qu’un! » Mais aujourd’hui, « ce n’est plus la rue qui décide, ce sont les militaires », estime Tewfik Aclimandos, chercheur au CNRS. Les militaires, au C’œur du bras de fer égyptien, « se sont donnés les pleins pouvoirs. Et la source de ce pouvoir est le conseil suprême des forces armées ». Mohammed Anouar Moghira, auteur deL’Egypte, clé des stratégies au Moyen-Orient (Ed. L’âge d’homme, 2009), apporte quelques précisions. « Ce conseil suprême se compose d’une quinzaine de dirigeants et dignitaires de l’armée (air, terre, mer, etc.), sous la tutelle du chef de l’Etat. Aujourd’hui c’est en réalité le haut comité militaire qui dirige le pays. Issu de ce même conseil supérieur, il a été créé dans le cadre de la révolution entamée le 25 janvier et se compose de cinq hommes. » Pour les deux spécialistes, c’est bien l’armée qui a poussé Hosni Moubarak vers la sortie. Après le discours de jeudi soir, dans lequel il a transféré ses prérogatives présidentielles à  Omar Souleimane, son vice-président, mais sans démissionner, « l’armée a vu en lui un boulet ingérable et lui a sans doute forcé la main », suggère Tewfik Aclimandos. Mohammed Anouar Moghira ajoute que les militaires « ont craint le chaos et le retournement de la population contre eux, alors qu’ils étaient jusqu’à  présent respectés et assez populaires ». Et le nouvel homme fort du Caire est… Pilier du régime depuis des décennies, l’armée se trouve aujourd’hui « en position de faiseuse de roi », estime Tewfik Aclimandos. Il rappelle que, techniquement, si l’on s’en remettait à  l’article 84 de la Constitution égyptienne, « le nouveau président devrait être le président de la Cour constitutionnelle ». Mais d’autres noms sont davantage cités dans la presse. Alors qui l’armée couronnera-t-elle? S’il en fallait un, Mohammed Anouar Moghira le chercherait parmi les cinq hommes du haut comité militaire. Il écarte rapidement deux d’entre eux, deux généraux des forces armées dont l’un dirige les renseignements, pour ne garder que les trois autres. Mohamed Hussein Tantaoui. Le maréchal, ministre de la Défense, dirige le conseil suprême des forces armées. Pour l’anecdote, son nom et son visage sont déjà  associés à  la fiche Wikipédia sur la présidence égyptienne. D’après Mohammed Anouar Moghira, il est sans doute de ceux qui ont fait le plus pression pour que Moubarak démissionne, pour « éviter un bain de sang ». Omar Souleimane. Le vice-président nommé par Hosni Moubarak fin janvier, en pleine tourmente, est l’ancien chef des renseignements. C’est lui qui a lu le texte de la démission du président déchu. Pour Mohammed Anouar Moghira, c’est Souleimane « l’homme fort du Caire », notamment à  cause de son « assise internationale » et ses liens avec les Etats-Unis, Israà«l et l’Autorité palestinienne. Jeudi soir, l’ambassadeur égyptien aux Etats-Unis le qualifiait de « président de facto » du pays. Sami Enan. Le chef d’Etat major des forces armées est le moins connu des trois à  l’étranger, il est issu de l’armée de l’air (comme Hosni Moubarak) et les experts de Washington le disent bien en vue… Pour Tewfik Aclimandos, c’est peut-être lui, ce fameux « homme fort du Caire ». Encore une fois, s’il en fallait un. Qu’en disent les manifestants? Seule certitude: « Ces hommes sont tous issus de l’ancien régime, de la même génération, et étaient proches de Moubarak », ajoute Mohammed Anouar Moghira. Un exemple: un télégramme diplomatique américain révélé par WikiLeaks, datant de 2008,décrit Mohamed Hussein Tantaoui en ces termes: « Moubarak et lui se focalisent sur la stabilité du régime et le maintien du statu quo. Ils n’ont tout simplement pas l’énergie, l’inclination ou la vision du monde pour faire les choses différemment ». En outre, même si « l’armée est la seule institution capable de mener la transition », reconnaà®t Mohammed Anouar Moghari, beaucoup de manifestants, dont la poussée a débouché sur la démission du raà¯s, « ne veulent pas d’un régime militaire ». L’armée est populaire et respectée, mais cela ne lui donne pas pour autant un blanc-seing. Pour l’heure, les militaires ont déjà  annoncé plusieurs pistes de travail, afin de répondre aux demandes du mouvement de contestation: prévoir des élections anticipées pour août sans doute, lever l’état d’urgence imposé depuis 1981, encourager l’émergence d’une opposition moins éclatée que sous l’ère Moubarak, libérer les prisonniers politiques de tous bords, et étudier la nature et l’ampleur de la révision de la Constitution. Mais l’armée a donné au pays tous ses présidents depuis près de 60 ans.  » Liée au régime, l’institution militaire a profité de cette consanguinité pour mettre sous sa coupe des pans de l’économie nationale », écrivait notre correspondant en Egypte Tangi Salaà¼n récemment. Alors l’armée fera-t-elle passer la sauvegarde du régime et de ces intérêts, avant la transition, dans la liste de ses priorités? Et la rue, déçue, pourrait-elle de nouveau gronder? « Pour l’instant les gens rentrent chez eux. Mais ils peuvent très bien redescendre et manifester à  nouveau », avertit Tewfik Aclimandos. « l’armée est populaire et respectée, mais cela ne lui donne pas pour autant un blanc-seing ». Même mise en garde du côté de Mohammed Anouar Moghari: « Ils ont réussi à  faire chuter un régime. Si un autre ne leur convient pas, ils peuvent recommencer. Une page est tournée mais le pays ne reprendra pas vie sans heurts et cela prendra des années. »

Présidentielle en Guinée : Bilan de l’Institut National Démocratique

Implanté au Mali depuis plus de deux décennies, l’institut national démocratique a pour mission, de suivre les processus électoraux africains à  travers le monde entier. Le siège se trouvant à  Washington aux Etats Unis, la section malienne a en charge, la bonne marche de la démocratie et en particulier, celle du Mali et de la Guinée Conakry. Elections dirigées par les partis politiques et la société civile Le représentant résidant de NDI au Mali, Raphaà«l Ouattara explique que l’Institut est présent en Guinée depuis 2008, année de la prise du pouvoir par le conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). En effet, à  peine quelques heures après l’annonce de la mort du général Lansana Conté, la junte s’est emparée du pouvoir en promettant de remettre très rapidement le pays sur les rails. Ainsi, NDI a jugé utile et nécessaire d’aider les politiques guinéens. Mr Ouattara indique « nous avons été et sommes toujours présent en Guinée, pour préparer les acteurs à  chercher un processus démocratique. Il ne fallait surtout pas attendre que le pouvoir soit dans la rue pour responsabiliser les gens. » Il estime que les élections doivent être dirigées par les partis politiques et la société civile comme ce fut le cas le dimanche 27 juin. Le CNDD interdit toute activité politique Rappelons que la junte à  l’époque dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara avait interdit toute activité politique. Aucun parti n’avait le droit de tenir de manifestation ou regroupement quelque il soit. Mais pour autant, les partis politiques n’ont pas été interdits, ni suspendus. Ainsi, le président de la NDI explique qu’ils ont continué à  travailler avec les partis politiques. « Nous avons même réussi à  faire signer un code de bonne conduite par les principaux leaders politiques. » Cet accord signé le 21 novembre 2008 a été scrupuleusement respecté par tous. La NDI se félicite d’ailleurs du fait le premier tour se soit passé sans dérapage et les politiques selon Mr Ouattara, ont fait preuve de maturité et de civisme en respectant les closes de cet accord. Il signale par ailleurs que ce code a beaucoup servi à  calmer les esprits des partisans et sympathisants des différents partis en lice. « Je dois avouer que le jour de la proclamation des résultats, nous avons été assez inquiets face à  la peur de la population. Parce que Conakry était devenue comme une ville morte.» Précise t-il en ajoutant que « La NDI a donc décidé de faire des flyers sur lesquels, figurait l’accord de bonne conduite signé par les candidats et demandaient à  chacun de garder son calme et accepter les résultats des urnes. » Avouons que cette politique que la NDI a élargi jusqu’à  l’intérieur du pays, a bien payé. Pas de candidature indépendante en Guinée En Guinée, les candidatures indépendantes ne sont pas acceptées. Tout candidat qui veut se présenter à  une élection, aussi bien présidentielle, législative que communale, doit obligatoirement être dans un parti. C’’est en effet ce qui explique que ce pays soit le premier en Afrique, o๠il existe le plus grand nombre de partis politiques. Il y en a au total 129 sur toute l’étendue du territoire national. Sur ces 129, seul 24 se sont présentés au scrutin du 27 juin dernier. Cela s’explique certainement par le coût élevé de la caution, soit plus de 40 millions de FCFA à  payer par chaque candidat. Le Mali, une référence pour la Guinée Raphaà«l Ouattara indique que la référence en matière de transition pour les guinéens, C’’est bien entendu le Mali. Il est donc important que notre pays réalise ce que le peuple de Guinée attend de lui. Raison pour laquelle, le président de la république malienne, son excellence Amadou Toumani Touré a effectué le déplacement hier jeudi 8 juillet à  Conakry. Il a rencontré les autorités du pays et les principaux leaders politiques du pays. Il est considéré comme un médiateur dans ce pays. En effet, après les accusations de fraude à  son encontre, le général Sékouba Konaté avait décidé de démissionner. Mais après des excuses de son principal accusateur, notamment l’ancien premier ministre Sidya Touré arrivé en 3e position, il s’est rétracté. ATT est donc allé en Guinée, pour donner des conseils à  son petit frère et à  tous les acteurs politiques du pays, afin d’éviter une nouvelle situation de crise.

Guinée : Sékouba Konaté rappelle les candidats à l’ordre !

Le général Sékouba Konaté, président de la Transition, s’était retiré après avoir voté, le 27 juin. Mais les accusations de fraude et les manifestations du 5 juillet l’ont sorti de son silence. Personnellement mis en cause par certains des candidats, dont Sidya Touré, Sékouba Konaté a exigé, ce mardi 6 juillet au soir, de rencontrer les leaders politiques du pays. Il aurait menacé de démissionner si les troubles – pour le moment maà®trisés – devaient se poursuivre. Il aurait été très affecté par les injures qui ont été prononcés à  son encontre lors des manifestations. Et ne supporterait pas que sa neutralité dans le scrutin ait pu être mise en cause. Depuis 18 heures (heure de Conakry), certaines personnalités politiques et des représentants de la société civile sont arrivées à  la résidence présidentielle de Boulbinet : Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, entre autres. Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle guinéenne donnent Cellou Dalein Diallo en tête avec 39,72 % des voix, suivi par Alpha Condé (20,76%).

Guinée : Le nouveau gouvernement enfin formé

Après la signature des accords de sortie de crise à  la mi-janvier dernier par le chef de l’Etat guinéen par intérim, le général Sékouba Konaté et le capitaine Moussa Dadis Camara, la Guinée vient enfin de former son nouveau gouvernement. Le premier ministre issu de l’opposition, Mr Jean Marie Doré, a délivré la liste des 34 membres du gouvernement chargés de mener la transition pour six mois. Notons qu’il a fallu plusieurs semaines de négociations pour aboutir à  la formation de ce gouvernement constitué de toutes les composantes politique, militaire, société civile et syndicat. Six mois au bout desquels, devra se tenir l’élection présidentielle. Formation du gouvernement Comme indiqué ci-dessus, le gouvernement est composé de 34 membres dont, six militaires issus de la junte guinéenne. La liste a été validée ce lundi 15 février par le général Sékouba Konaté, actuel homme fort du pays. Le premier ministre a déclaré lors de son allocution, que si la responsabilité d’un des membres de ce nouveau gouvernement était établie dans l’affaire du 28 septembre dernier, il serait évident qu’ils en tirerait toutes les conséquences « parce qu’il faut mettre fin à  l’impunité en Guinée. » Composition du nouveau gouvernement Les six ministres de la junte militaire sont : Le général Mamadouba Toto Camara (sécurité et protection civile), le colonel Siba Lohalamou (justice), Mamadou Sandé (énergie et hydraulique), le lieutenant colonel Kèlètigui Faro (agriculture), le colonel Mamadou Korka Diallo (pêche et aquaculture) et le colonel Maturin Bangoura (transports). Ce sont donc ces 34 personnalités qui devront essayer de préserver la stabilité du pays et aboutir à  des élections libres et transparentes d’ici six mois, date butoire de leur mission. Souhaitons que cette nouvelle transition arrive à  tenir bon et à  mener la Guinée vers une stabilité longtemps recherchée par une population fatiguée de nombreuses péripéties.

Guinée : Le nouveau Premier ministre s’appelle Jean Marie Doré

Un ancien opposant chef du gouvernement La junte militaire au pouvoir en Guinée Conakry, a confirmé Jean-Marie Doré au poste de Premier ministre, suivant les recommandations d’une coalition d’organisations politiques et de la société civile. Mercredi 13 décembre dernier, Le président par intérim de la Guinée, le général Sékouba Konaté, avait accepté l’idée du « choix d’un Premier ministre issu de l’opposition, désigné par elle-même » en vue de former « un gouvernement de transition d’union nationale ». Agé de 70 ans, Jean-Marie Doré est un opposant de longue date. Candidat malheureux à  la présidentielle face à  Lansana Conté, en 1993 puis en 1998, il n’a jamais été ministre dans un gouvernement. Après la mort de Conté, Doré, qui est par ailleurs une personnalité du Forum des forces vives (FFV, mouvement en faveur de la démocratie), a joué un rôle de premier plan dans les négociations avec la junte. Objectif: conduire le pays vers les élections Le choix de Jean-Marie Doré, a été validé à  l’issue de discussions de Ouagadougou entre Sékouba Konaté et le capitaine Camara, auteur du putsch de 2008 et en convalescence dans la capitale du Burkina Faso. Doré, dirige l’UPG (Union pour le progrès de Guinée). Mais surtout il est, comme le chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara, originaire de la région Forestière (est du pays), o๠vivent plusieurs ethnies minoritaires. Maintenant à  la tête du gouvernement de transition, il a pour mission d’organiser les premières élections démocratiques depuis le coup d’Etat de décembre 2008. Le désormais Premier ministre guinéen sera aidé dans sa fonction par deux vice-Premiers ministres : la syndicaliste Rabiatou Serah Diallo qui était elle aussi pressentie à  la primature, et l’actuel ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Mamadouba Toto Camara, issu du CNDD (Conseil national pour le développement et la démocratie). La communauté internationale rassurée La communauté internationale, la France en premier, est satisfaite par ces nouvelles orientations. Le départ de Moussa Dadis Camara du Maroc avait été suivi d’analyses des médias français qui mettaient en avant la perspective de nouvelles crises, à  l’idée d’un retour en Guinée du capitaine Camara mis en cause, avec d’autres lieutenants, dans le massacre par les forces de sécurité de plus de 150 opposants le 28 septembre à  Conakry. Le général Konaté est désormais le président Conseil national de transition (CNT) et chef de l’Etat pour une durée de six mois. Dadis reste et demeure président d’un CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) qui va disparaà®tre. Il est arrivé mardi dernier à  Ouagadougou, oà¹, dimanche, il a fait ses premières déclarations en public depuis son hospitalisation. C’’est avec une voix peu assurée et à  peine audible, qu’il a lu lentement un texte, disant qu’il soutenait la mise sur pied d’un gouvernement de transition et confirmant qu’il ne chercherait pas à  revenir au pouvoir.

Guinée : Transition en cours avec la Junte

Le CNDD poussé vers la porte de sortie Une dizaine de jours après la tentative d’assassinat perpétrée contre le chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara, le groupe de contact international réuni à  Ouagadougou, demande l’instauration d’une nouvelle autorité de transition en Guinée. Cette réunion a enregistré la présence des forces vives guinéennes, d’une délégation de la junte, du président de la commission de la CEDEAO, des émissaires des Nations-Unies, et du secrétaire général de la CEN-SAD (communauté des Etats sahélo-sahariens). Le communiqué final de cette rencontre, ne réjouit pas du tout la junte au pouvoir qui se sent chassé du pouvoir. Le chef de la délégation du conseil national pour le développement et la démocratie (CNDD), Moussa Keita déclare « l’envoi de toute force étrangère sur le sol Guinéen, sans l’autorisation préalable du gouvernement, sera considérée comme une atteinte à  l’autorité de l’Etat et à  l’intégrité du territoire national. » Ces déclarations du CNDD font suite à  la proposition du président de la commission de la CEDEAO, Mohamed Ibn Chambas, du déploiement d’une force d’interposition, afin de protéger les civils guinéens. Signalons que l’émissaire libyen de la CEN-SAD, accuse les occidentaux de vouloir piller les richesses de la Guinée. Ce qui expliquerait leur acharnement envers cet Etat. La transition avec le CNDD Beaucoup s’attendaient à  de nouvelles propositions de taille au cours de cette rencontre. Mais, il n’en fut rien puisque, ce sont les mêmes éléments de la dernière réunion d’Abuja qui ont été reconduits : Notamment, la mise en place d’une mission internationale d’observation, l’engagement des membres de la junte à  ne pas se présenter aux élections et la mise en place d’une nouvelle autorité de transition. Et pour éviter d’envenimer la médiation du burkinabé Blaise Compaoré, le groupe de contact ne parle plus de retrait mais, de consensus avec la junte. Malgré tout, le CNDD ne se reconnait pas du tout dans les conclusions de cette rencontre. Ils se sentent écartés et reléguer au second plan. Contrairement aux forces vives qui s’en réjouissent fortement « du bon sens des observateurs. » François Fall, représentant les forces vives estime que « la plupart de nos préoccupations ont été prises en compte. Nous sommes dans un processus et les recommandations qui ont été faites, permettront certainement au médiateur de prendre en compte les directives données. » La junte rejette les recommandations finales Le CNDD rejette purement et simplement ces recommandations. Son représentant, Moussa Keita, explique que personne ne peut se permettre de disqualifier des citoyens guinéens lors des élections. Le choix appartient uniquement au peuple de Guinée. Par ailleurs, le secrétaire d’Etat français à  la coopération Alain Joyandet estime « Ce que l’on choisit, C’’est le retour à  la constitution le plus vite possible, des élections le plus vite possible, avec une armée qui s’occupe de ce dont elle a à  s’occuper c’est-à -dire la sécurité des personnes et des biens, et que la solution politique passe par les civils. Il y a suffisamment de leaders politiques en Guinée. » Signalons que le CNDD avait dans un premier temps, annoncé sa non participation à  cette réunion de Ouagadougou, tant que son chef Dadis ne serait pas de retour, avant de se rétracter. Les contradictions, il faut le dire, sont monnaie courante depuis l’absence du capitaine Dadis au sein du CNDD. Avec d’une part, le ministre de la communication Idrissa Chérif, qui d’une part, accuse la France d’être à  la base d’une tentative de coup de force contre Dadis. Et d’autre part, le premier ministre et celui des affaires étrangères qui ont catégoriquement rejeté toute implication des services secrets français à  la situation que vit la Guinée. l’avenir politique et social de la guinée reste incertain avec les membres de cette junte au pouvoir quine cessent de se contredire et montrer leurs discordes et le désordre et l’incertitude sont continuellement présents.

Guinée : un gouvernement de transition est-il possible avec Dadis ?

Le gage que Dadis ne se présentera pas à  ces élections et la libération des personnes incarcérées lors des tragiques évènements survenus au stade du 28 septembre à  Conakry sont aussi d’autres demandes des Forces Vives qui ont rencontré le médiateur Blaise Compaoré à  Ouagadougou ces deux derniers jours. Elles sont parties avec une quarantaine de personnes pour rencontrer le président burkinabé. Vu cet effectif pléthorique, Mr Compaoré leur a demandé d’établir une liste des personnes les plus représentatives. Malaise diplomatique, une opposition divisée ? La salle ne devait accueillir que les personnes figurants sur la liste établie. A la surprise générale de tous, le nom de l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté n’y figurait pas. En effet, l’opposition guinéenne accuse l’intéressé d’être un pion de Dadis, un espion voulant se faire passer pour ce qu’il n’est pas. Elle estime que Mr Kouyaté s’affiche beaucoup trop pour être honnête. l’accès de la salle fut ainsi refusé à  l’ancien premier ministre. Cela a provoqué un grand malaise au sein de la représentation burkinabé avec qui, il avait échangé de nombreuses fois pendant ses fonctions ministérielles. Néanmoins, cet incident n’a entaché en rien, les discutions avec le médiateur. Dialogue possible avec la junte Sous la demande de Mr Compaoré, les forces vives ont enfin accepté de dialoguer avec le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) de Moussa Dadis Camara. Signalons que depuis les massacres du 28 septembre, elles l’avaient toujours refusé. Le porte parole des forces vives, Mr Jean-Marie Doré déclare «Â A travers la médiation du président Blaise Compaoré, nous avons accepté de dialoguer avec la junte, dans le but de sortir de la situation d’aujourd’hui ». Il estime que, l’objectif de ce dialogue direct est l’instauration d’une unité de transition, afin que la Guinée se retrouve rapidement dans un autre contexte de gestion politique. Dadis tend la main à  l’opposition Lundi soir, le chef du CNDD avait déclaré à  la télévision nationale guinéenne, qu’il est prêt pour un dialogue direct, franc et constructif. Ces déclarations font suite aux départs des forces vives pour Ouagadougou. Ses adversaires qui dans un premier temps lui avaient refusé cette main tendue, l’ont finalement accepté à  l’issue des discutions avec le chef d’Etat burkinabé. Sauve qui peut Nous avons appris il y a quelques jours, que les opposants guinéens « craignant pour leur vie », ont préféré rester à  l’étranger. Ils se disent engagés pour la cause de la population meurtrie par tant d’années de pression. Mais, l’étranger est-il bien la solution adéquate pour venir en aide au peuple de Guinée ? Un lutteur ne devrait-il pas être capable de supporter toute sorte d’exaction qu’il subit, même au péril de sa vie ? Blaise Compaoré doit rencontrer en début de semaine prochaine, les membres de la junte au pouvoir afin de comparer les points de vue et trouver une solution appropriée de sortie de crise. La question reste de savori si un gouvernement de transition est vraiment possible avec la junte au pouvoir.