Tchad: deux hauts cadres arrêtés pour détournements de fonds

La police tchadienne a procédé à l’arrestations du ministre d’Etat, ministre secrétaire général de la présidence de la République, Kalzeubé Pahimi Debeut et du directeur général de l’Office national de promotion de lemploi (ONAPE), Fayçal Hissein Hassan, soupçonnés de détournements de fonds publics, a appris APA, dimanche, de sources judiciaires.Après l’arrestation du directeur de lONAPE, samedi, l’ancien Premier ministre, Kalzeubé Pahimi Debeut, actuel secrétaire général de la présidence, est arrêté ce dimanche, suite à plainte de l’Inspection générale dEtat (IGE), confient nos sources proches du dossier. 

Il est reproché au ministre d’Etat un détournement d’environ un milliard FCFA. Par contre, le directeur général de lONAPE, Fayçal Hissein Hassan aurait détourné environ 800 millions FCFA liés à des surfacturations et autres marchés publics. 

Selon d’autres sources, plusieurs autres personnalités sont visées par des enquêtes liées à des détournements, après le passage des missions de contrôle de l’Inspection générale dEtat. 

Tchad: le directeur de la solde et ses collaborateurs suspendus pour trafic de la masse salariale

Le directeur de la solde du ministère des Finances et ses proches collaborateurs ont été suspendus et une plainte déposée contre eux, a-t-on appris, samedi, auprès de l’inspecteur général des Finances.Rencontrant la presse, l’inspecteur général des finances Loukman Hissein Moustapha a fait savoir que le directeur de la solde a été relevé à l’issue d’une mission de contrôle pour « manipulations dans la chaine de traitement des salaires et le mandatement des agents de l’Etat ».

Tout en informant de la suspension du directeur de la solde et ses complices, M. Loukman, constate que « des pratiques anxieuses ont occasionné une augmentation mensuelle de la masse salariale. Il s’agit, entre autres, des rappels des primes injustifiées, des rappels des salaires injustifiés, des réhabilitations injustifiées des agents suspendus par la mission de l’audit des diplômes et des modifications d’indice salarial ».

Des poursuites judiciaires sont entamées afin de situer la responsabilité de chaque agent impliqué dans cette affaire. Les fonctionnaires tchadiens qui attendaient, selon la programmation de la solde, le paiement de leurs salaires ce 26 septembre, n’ont pas vu leur virement passé dans les banques.

Le Kenya déclaré pays africain le plus optimiste

De plus en plus des Kenyans se disent optimistes, comparés aux citoyens d’autres grandes économies africaines, selon une nouvelle étude mondiale sur l’optimisme, publiée mercredi.Le « Global Optimism Outlook Survey » (Etude sur les perspectives d’optimisme dans le monde) a révélé que 70% des Kenyans se considèrent comme des optimistes, un taux supérieur à la moyenne mondiale de 56% et à la moyenne continentale de 64%.

Sur le plan géographique, l’Amérique du Sud compte le plus grand nombre d’optimistes (74%).

Commandée par Expo 2020 Dubaï et menée par YouGov, l’enquête Global Optimism Outlook a porté sur les priorités des personnes pour l’avenir, notamment en matière de durabilité, de croissance économique, de technologie, de voyages, etc.

Plus de 20.000 personnes de 23 pays ont été interrogées par région géographique, sexe, emploi, état matrimonial et revenu.

Malgré l’ampleur de la diversité, il apparaît que la majorité à travers le monde est étroitement alignée sur les principaux problèmes de l’avenir de la planète.

L’optimisme des Kenyans quant à leur avenir est lié, entre autres facteurs, aux nouvelles opportunités créées par un paysage numérique florissant, un système de gouvernement décentralisé et une amélioration continue des conditions socio-économiques dans le pays.

Selon l’enquête, les Kenyans considèrent que la conservation des ressources naturelles, l’énergie alternative et la campagne zéro déchet sont les facteurs les plus importants pour créer un avenir meilleur. Ils estiment, cependant, moins importantes, les évolutions technologiques.

A l’instar d’autres économies africaines, 85% des Kenyans interrogés estiment que la collecte de connaissances, l’apprentissage et l’accès à l’éducation constituent le meilleur moyen de libérer des opportunités à l’horizon 2050.

Parmi les autres tactiques importantes identifiées, figurent l’accès aux ressources (82%) et la collaboration transfrontalière et culturelle (81%).

En outre, 97% pensent également que les progrès technologiques continueront de connecter les gens dans le monde, mais aussi que les individus et les communautés forgeront l’avenir grâce au partage des connaissances, a noté le rapport.

Selon l’enquête, les Kenyans croient que la conservation des ressources naturelles, l’énergie alternative et la campagne zéro déchet sont les éléments les plus importants pour créer un monde meilleur.

Au cours des trois prochaines décennies, les Kenyans aimeraient davantage faire l’expérience du libre-échange (82%), des transports autonomes et produisant de l’énergie (72%), des déplacements sans carbone (68%), du commerce électronique (66%) et le cloud computing, les données volumineuses et l’intelligence artificielle (66%).

Du point de vue de la durabilité, ils aimeraient surtout vivre dans des villes intelligentes (73%), l’architecture et les infrastructures durables (71%) et l’alimentation durable (70%), a conclu le l’étude.

Le Pnud veut soutenir Bissau à lutter contre la corruption

Le représentant adjoint du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en Guinée-Bissau, José Levy a déclaré, mercredi à Bissau, que son organisation va soutenir le pays dans l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption.S’exprimant lors d’une cérémonie de la remise de deux véhicules et de matériels informatiques à la Cour des comptes de Guinée-Bissau, M. Levy a estimé que la lutte contre la corruption est un élément important du gouvernement bissau-guinéen, amenant le PNUD et les autres agences du système des Nations Unies à s’engager à aider la Cour des comptes et les autres institutions nationales à formuler une stratégie de lutte et à sa mise en œuvre.

« Le niveau de corruption en Afrique et ses effets négatifs sur le développement du continent lui-même sont impressionnants », a déclaré le diplomate onusien.

Une mission du FMI évalue la gouvernance en Guinée-Bissau

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) séjourne depuis quelques jours en Guinée-Bissau où elle restera jusqu’en début octobre pour évaluer l’état de la gouvernance du pays, a annoncé le ministre des Finances.Selon Geraldo Martins qui s’exprimait  au cours d’une réunion, tenue mercredi  à Bissau, l’objectif du FMI est d’évaluer les politiques mises en place par la Guinée-Bissau en matière de lutte contre notamment la corruption et le blanchiment d’argent.

Cette mission, jugée « très importante pour la Guinée-Bissau » par Geraldo Martins, va traiter également des questions liées à la transparence dans la gestion des comptes publics, à la macroéconomie et aux réformes structurelles.

A la suite des recommandations qu’elle fera sur la gouvernance et la législation budgétaires, l’institution de Breton Wood va définir une stratégie à moyen terme pour l’octroi d’un «programme potentiellement financé» par elle.

La mission va mettre un accent particulier sur la lutte contre la corruption, notamment en identifiant les principales menaces et faiblesses, les types de corruption et les priorités dans leur lutte.

Cameroun : l’ex-DG de la régulation des télécommunications en garde à vue

L’ancien directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) du Cameroun, Jean Louis Beh Mengue, a été placé en garde à vue par le Tribunal criminel spécial (TCS), a appris APA d’une source proche du dossier.Jean Louis Beh Mengue a été placé, lundi soir, en garde à vue. Il a été limogé le 8 juin 2017 après avoir passé 18 ans à la tête de l’Agence de régulation des télécommunications. Cet ex-directeur faisait l’objet de plusieurs enquêtes judiciaires portant sur sa gestion durant la période 2008-2013 au cours de laquelle, plusieurs fautes de gestion lui ont été imputées par le Contrôle supérieur de l’État (Consupe) pour un préjudice estimé à 20,5 milliards F CFA.

Dans son dossier transmis au TCS, il est notamment question de sanctions pécuniaires de 4,1 milliards F CFA et 523,22 millions F CFA infligées respectivement aux opérateurs Orange Cameroun et Mobile Telecommunications Network (MTN) pour des manquements.

Mais, en violation de la réglementation relative au recouvrement des créances de l’État, M. Beh Mengue a demandé à Orange Cameroun de ne payer que 1,25 milliard F CFA et d’investir le reste dans le développement de son réseau téléphonique. MTN a vu son amende totalement effacée par le régulateur qui l’a invité également à investir cette pénalité dans la densification de ses installations.

En juin 2017, Jean Louis Beh Mengue avait fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire émise par Tribunal criminel spécial.

L’arrimage raté du Cameroun à la TNT finit au tribunal

Le dossier de l’arrimage raté du Cameroun à la Télévision numérique terrestre (TNT), sur fond de détournements massifs de deniers publics, fait actuellement l’objet d’enquêtes laborieuses au Tribunal criminel spécial (TCS) et met aux prises plusieurs membres du gouvernement, a appris APA lundi de sources proches du dossier.Les principaux acteurs de l’affaire sont l’ex-ministre de la Communication (Mincom), Issa Tchiroma Bakary aujourd’hui à l’Emploi et à la Formation professionnelle (Minefop), l’ancien secrétaire général des services du Premier ministre, Louis Paul Motaze désormais aux Finances (Minfi) et François Wakata Bolvine, ci-devant conseiller du Premier ministre et jadis coordonnateur de l’unité technique opérationnelle du Cameroon Digital Television (Cam-Dtv). Depuis le 4 janvier 2019, ce dernier est ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assemblées.

Le corps des officiers de police judiciaire du TCS, sur la base d’une dénonciation d’un ancien ingénieur hors-échelle des travaux des télécommunications, Godfroid Ondoa Ella, cherche à comprendre le niveau de responsabilités de ces personnalités, et de bien d’autres, dans l’attribution du marché au chinois StarTime au détriment de son compatriote Huawei.

L’offre financière du premier cité, de l’ordre de 224 milliards FCfa, était de 179 milliards FCfa supérieure à celle de son concurrent. À en croire le dénonciateur, l’État camerounais a finalement déboursé une somme de 110 milliards FCfa dans l’affaire pour la construction et la réhabilitation de centres de diffusion.

Dans les premiers rôles, l’ancien Mincom Issa Tchiroma Bakary et Louis Paul Motaze, alors président du Cam-Dtvavaient, ont, à distance, engagé une bataille épique pour le contrôle du basculement numérique appelé à entrer en vigueur dès le 17 juin 2015 à minuit.

Entre-temps, StarTime avait, à titre de tests, livré quelque 300 décodeurs au Cameroun que se sont partagés quelques privilégiés alors que lesdits accessoires, que le gouvernement annonçait à un prix subventionné, devaient être rapidement mis à la disposition du grand public.

Selon un haut cadre du Mincom interrogé par APA, le basculement au numérique, même s’il n’est pas perceptible par le commun des consommateurs, a bien eu lieu au Cameroun en 2015 à partir de deux centres de diffusion de la télévision publique (CRTV) situés dans la capitale, Yaoundé-Mbankolo et la métropole économique, Douala-Logbessou.

Et de préciser que tout le projet, sous financement chinois, coûte 110 milliards FCfa dont 38 milliards FCfa réservés à diffusion TV et radio, les suites du projet, concernant surtout la mise en place du financement par Eximbank of China, étant en cours de négociation.

Kenya: arrestation du directeur du Trésor pour corruption

Le directeur des poursuites judiciaires du Kenya, Noordin Haji a ordonné lundi l’arrestation du patron du Trésor public, Henry Rotich, à la suite d’un scandale concernant un barrage de plusieurs millions de dollars.Les autorités kenyanes enquêtent sur la perte possible de 17 milliards de shillings (164 millions de dollars) destinés à la construction des deux barrages polyvalents de la vallée de Kerio, notamment les barrages d’Armor et de Kimwarer

Le Secrétaire principal du Trésor, Kamau Thuge et Susan Jemtai Koech, Secrétaire principale du ministère de la Communauté de l’Afrique de l’est, ont également été arrêtés, entre autres hauts fonctionnaires du gouvernement.

Noordin Haji a déclaré que les enquêtes ont révélé que les représentants du gouvernement avaient violé toutes les règles en matière de passation de marchés et manqué leur serment professionnel afin de garantir la poursuite du programme.

Les deux barrages devaient coûter 46 milliards de shillings. Cependant, le Trésor public a emprunté 17 milliards de shillings supplémentaires, portant le coût total du projet à 63 milliards de shillings (609 millions de dollars), sans tenir compte des résultats travaux.

Le scandale est tel que cet argent a été versé au CMC de Ravenne, dont les responsables ne se sont jamais rendus sur le site, pour un projet qui n’a même pas été conçu.

Gouvernance d’Internet : Un forum pour la renforcer au Mali

Le Forum sur la gouvernance de l’Internet au Mali (FGI – Mali) a été mis en place le 11 juillet 2019 après un atelier d’une journée sur la validation des textes de création tenu au siège de l’AMRTP. Créé pour offrir un cadre de concertation, de dialogue et de renforcement de capacités inclusif et multipartite entre les différents acteurs de la communauté internet du Mali, le FGI – Mali aura la latitude d’attirer l’attention des décideurs sur les politiques et stratégies à mettre en œuvre pour le développement du secteur.

Effectif au Mali depuis fin 1996, Internet a conquis les foyers, les bureaux, les écoles, entre autres, et est devenu de nos jours un outil indispensable, dont la surveillance et la maitrise de l’utilisation dans le but de la protection et du bien-être des citoyens, sont importantes.

C’est pourquoi, après les fora sur la gouvernance d’Internet qui ont fait suite aux directives du Sommet mondial sur la société de l’information, tenu à Tunis en novembre 2006, le Mali a entrepris d’ouvrir son chapitre sur la question, avec la création d’un Forum national, qui constitue une plateforme de discussions, d’harmonisation des points de vue et d’échanges d’informations sur les grands enjeux liés à Internet dans le pays.

« C’est lors de la réunion de concertation du  7 juin, qui a permis de rédiger les textes,  que les bases ont été réellement jetées », précise  Dr Alioune Badra Traoré, membre du Conseil chargé des TIC au Mali

Cadre de concertation multipartite

À en croire M. Traoré, le FGI consiste essentiellement à créer un cadre de concertation multi acteurs et à s’ériger en instrument de réflexion sur les politiques de gouvernance de l’internet au Mali.

« Que nous soyons opérateurs, fournisseurs d’accès et / ou prestataires de services, consommateurs, Internet nous concerne tous, directement ou indirectement. De nos jours, une partie de nos vies se joue en ligne et, de ce fait, il est important non seulement que les acteurs intervenants soient identifiés mais aussi que les règles qui sous-tendent Internet soient définies et applicables à tous », explique Mme Kamissa Camara, ministre de l’Économie numérique et de la prospective.

Le FGI-Mali vise plusieurs objectifs, qui sont, entre autres, de promouvoir l’utilisation et le développement de l’Internet au Mali, de veiller au respect de la vie privée et à la protection des données à caractère personnel, de promouvoir l’utilisation éthique des technologies émergentes ainsi que de contribuer à l’émergence d’un pôle d’excellence de formation en gouvernance de l’Internet et à sa vulgarisation.

Vers des guides simplifiés des rapports ITIE du Sénégal

L’ONG Enda Lead Afrique Francophone travaille, en collaboration avec Oxfam et la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez, sur l’élaboration de guides simplifiés des rapports de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et la divulgation des données obligatoires liées au paiement, a appris APA mercredi à Dakar.« (…) pour assurer une bonne gouvernance des ressources extractives et préserver le climat de paix entre les différentes parties prenantes à travers une meilleure formule de vulgarisation des informations afférentes au secteur extractif tant au niveau local que national, Enda Lead Afrique Francophone entend, dans le cadre de l’initiative portant contribution de la société civile dans la mise en œuvre de l’ITIE au Sénégal, réaliser un guide simplifié des rapports ITIE vue la technicité et le caractère volumineux desdits rapports », informe Moussa Mbaye Guèye, Directeur exécutif d’Enda Lead Afrique Francophone.

Cité par un communiqué de presse parvenu à APA, M. Guèye soutient que la version finale simplifiée et illustrée des rapports ITIE, dont la parution attendue fin juillet-début août 2019, permettra de faciliter non seulement la lecture et la compréhension des publications, mais aussi atteindre un large public surtout les communautés impactées par les exploitations minérales.

« Ce faisant, pour en assurer la vulgarisation, quatre foras locaux ont été organisés à Mboro, à Saint-Louis, à Kédougou et à Bargny. Ces rencontres ont vu la participation de toutes les parties prenantes concernées par la question, à savoir les antennes locales de la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez ; les représentants de l’ITIE (à Mboro et à Kédougou);  les autorités administratives ; les services techniques déconcentrés ; les autorités religieuses et coutumières ; les collectivités locales ; et les organisations communautaires de base », poursuit Moussa Mbaye Guèye.

Il souligne que ces foras ont été l’occasion de partager avec les participants les guides simplifiés et de recueillir leurs impressions/recommandations par rapport au fond et à la forme. Ces éléments ont ensuite été pris en compte en vue de bonifier le document final.

Justifiant l’importance des guides simplifiés des rapports ITIE, le Directeur exécutif d’Enda Lead Afrique Francophone a indiqué que malgré les nombreux acquis et réalisations qui ont été enregistrés dans la mise en œuvre de l’ITIE, persistent encore certains défis à relever pour une gouvernance transparente et effective des ressources extractives. Parmi ces challenges, dit-il, figure le défi de l’accès à l’information. Ainsi, il est noté un manque de compréhension et d’appropriation des informations contenues dans les rapports de conciliation de l’ITIE par les citoyens notamment par certaines couches de la population.

« Ceci, conclut-il, conduit à une asymétrie d’information entre les différents acteurs concernés et directement impactés par l’exploitation des ressources minérales. Cette situation impacte négativement sur les relations et le climat de confiance qui lient les différentes parties prenantes ».

RCA : enquête de l’Assemblée nationale sur la corruption de trois députés

Le bureau de l’Assemblée nationale centrafricaine a annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur une accusation de corruption de trois députés qui auraient reçu 40 millions de FCFA de plusieurs sociétés chinoises désireuses d’avoir des facilités pour s’implanter dans le pays.Tous membres de la commission « production de ressources naturelles », les mis en cause sont Jean Michel Mandaba, président de ladite commission,  Mathurin Dimbélé Nakoé,  2ème vice-président de l’Assemblée nationale, et Service Tezawa, simple député.

Depuis son installation en 2016, l’actuelle législature est souvent citée dans des scandales financiers. En octobre dernier, les parlementaires avaient, dans le but de démettre Abdou Karim Meckassoua, alors président de l’Assemblée nationale, accusé ce dernier d’avoir détourné plus de 230 millions de FCFA.

Cette nouvelle affaire de corruption éclate au moment où il est question de soumettre à l’Assemblée nationale tous les contrats miniers signés jusqu’ici.

Sénégal : Aliou Sall démissionne de la Caisse des dépôts et consignations

Aliou Sall a, dans une lettre transmise aux média lundi après-midi, annoncé sa démission de son poste de Directeur général de la caisse des dépôts et consignations (Cdc), après les révélations de BBC sur un scandale pétrolier l’impliquant avec Franck Timis.« (…) Fort de la conviction profonde que demain il fera jour, et que la lumière finira d’avoir raison des ténèbres, je prends ici devant vous la décision de donner ma démission de la tête de la Caisse de Dépôts et de Consignations à compter de ce jour », écrit Aliou Sall, par ailleurs maire de Guédiawaye, dans sa lettre.

Il poursuit : « Dans le même temps, je peux vous assurer, mes chers amis, que je prends date pour l’avenir, parce que je reste persuadé que cette épreuve rendra beaucoup de service à mon peuple dans le futur. Elle aura en effet le mérite, j’en suis sûr, de montrer à la face du monde les vrais visages de ceux qui salissent la noblesse de la politique sous des dehors de serviteurs du peuple ».

Depuis l’éclatement du « scandale énergétique de 10 milliards de dollars » après une enquête de la BBC sur la cession au Sénégal des contrats pétro-gaziers entre les sociétés Petro-Tim et British Petroleum (BP), beaucoup d’acteurs de la société et de l’opposition demandent le limogeage d’Aliou Sall, frère-cadet du chef de l’Etat, Macky Sall, de la Caisse des dépôts et consignations et sa mise à disposition à la justice.

Les deux derniers vendredis, la coalition citoyenne « Aar linu book » a organisé des manifestations à Dakar pour exiger la lumière sur les contrats pétroliers et gaziers.

Mais selon M. Sall, « cette affaire autour du pétrole, avant de prendre les contours d’un enjeu national voire international, constitue aussi et d’abord un enjeu personnel, une véritable tragédie qui touche un être en chair et en os, un homme qui éprouve des sentiments, qui a été élevé dans certaines valeurs cardinales, qui vit en société, entouré de sa famille, de ses amis et de ses sympathisants ».

« Cette campagne, écrit-il, présente l’autre (moi en l’occurrence), comme l’ennemi public numéro un, et elle se donne les moyens de faire mouche parce qu’elle finit de prendre le visage de la vérité à force de travestir les faits les uns après les autres.
Elle joue également de manière indécente sur la corde sensible de populations qui se battent au quotidien pour vivre voire pour survivre ; et à ces populations, elle s’emploie à offrir comme provision, des raccourcis cyniques et dangereux ».

« En somme, poursuit-il, c’est une campagne visant à me « déshumaniser » (le mot n’est pas trop fort), parce que c’est de cela qu’il s’agit, une campagne qui présente l’autre (toujours moi) comme le méchant face aux bons, celui qui s’abreuve du sang et de la sueur du peuple sénégalais, le personnage sans foi ni loi qui nargue un peuple exsangue ».

Des organisations de la société civile ivoirienne créent une plateforme anti-corruption

Plusieurs organisations de la société civile ivoirienne, réunies vendredi à la Maison de la presse à Abidjan, ont crée la Plateforme anti-corruption (PAC), une entité visant à adresser les questions sur la transparence et l’inclusion dans la gestion des affaires publiques.Comme plaidoyer, la société civile demande « la signature par le  président de la République du décret d’application de la loi sur la  protection des dénonciateurs, des victimes, des témoins, des experts et  de leurs familles », a dit le point focal du Comité Ad hoc de la PAC, Dr Christophe Kouamé. 

Il s’est félicité de ce que  le gouvernement ivoirien a fait de la lutte contre la corruption une  préoccupation majeure en ratifiant en 2012 la Convention des  Nations-Unies sur ce fléau, qui constitue le principal obstacle au  développement économique, social et culturel des pays dans le monde.

L’Etat  de Côte d’Ivoire, a, à travers des réformes juridiques et  institutionnelles, mis en place la Haute autorité pour la bonne  gouvernance, la Cour des comptes ainsi qu’un pôle pénal chargé de la  lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et la criminalité  financière.  

Mais, en dépit de ces efforts du  gouvernement ivoirien, « il y a une perception des populations qui ne  changent pas » sur la corruption. C’est pourquoi les organisations de la  société civile souhaitent une sensibilisation plus soutenue des  populations, a fait observer Dr Christophe Kouamé.  

 «  Cette plateforme (anti-corruption) ne fonctionne qu’avec la signature,  au plus haut niveau de l’organisation. Le président est le seul habilité  à signer (les actes) parce que les questions que nous allons adresser  sont des questions très très dangereuses », a-t-il indiqué.  

Intervenant  à une conférence inaugurale consacrant la création de la Plateforme de  lutte contre la corruption, Bakary Traoré, expert en bonne gouvernance a  souligné que la lutte contre la corruption n’est pas possible sans un  référentiel de lutte contre ce phénomène.

En  Côte d’Ivoire,  l’on enregistre des textes permettant d’adresser la  problématique de la corruption de façon efficace. Une ordonnance prise  en 2013 définit d’ailleurs les différentes infractions,  notamment ce  qui est incriminé et ce qui ne l’est pas, avec les sanctions  applicables.

M. Traoré, directeur de Cabinet du  président de la Haute autorité pour la bonne gouvernance, a ajouté que «  sans infrastructures appropriées », faisant allusion aux institutions  et organisations, on ne peut pas lutter contre la corruption. Les  textes, c’est bien beau, mais il faut les moyens, des hommes compétents  et l’utilisation du numérique. 

Aujourd’hui,  poursuivra-t-il, les défis à relever sont entre autres, la formation des  acteurs, l’évaluation permettant de mesurer les progrès réalisés chaque  année par les administrations et les entreprises. Et mieux, récompenser  ceux qui font des progrès importants.  

Dans  le secteur public comme le privé, les dirigeants intègrent dans les  contrats des clauses anti-corruption. Pour lui, il faut encadrer les  marges de liberté dans la gestion avec le Code de conduite, un outil  essentiel de lutte contre la corruption et de promotion de l’éthique.

Quelque  20 à 25 organisations de la société civile étaient présentes à cette  Assemblée constituante. Selon les textes du PAC chaque président d’ONG  représentée devait « donner son accord sur le fait que ses statuts et  règlements intérieurs rentrent dans la vision » de son organisation.  

Pour  appartenir à la plateforme de lutte contre la corruption, il est  demandé aux organisations de la société civile d’établir un rapport  d’activité sur la période 2017-2018, de fournir une copie de la  déclaration de dépôt de l’ONG, une copie de récépissé et l’inscription  au journal officiel.   

La Gambie veut récupérer la maison de Jammeh aux USA (ministre)

Le gouvernement gambien souhaite récupérer la maison de l’ancien président, Yaya Jammeh, située au Maryland (Etats-Unis), a révélé le ministre de la Justice, Abubakar Tambadou, ajoutant que les contacts ont été pris dans ce sens avec Washington.«Le gouvernement a eu des entretiens avec des responsables américains dans le but de récupérer la résidence de Jammeh dans le Maryland, une résidence de plusieurs millions de dollars, achetée il y a plus de sept ans», a notamment dit M. Tambadou, lors d’une conférence de presse donnée mercredi soir à Banjul.

Le ministre a soutenu avoir rencontré également l’ambassadeur des Etats-Unis à Banjul à ce sujet, sans toutefois indiquer si des progrès ont été faits dans ce sens.

« Je crois avoir entendu, a-t-il dit, des informations selon lesquelles la maison américaine appartenant à Jammeh a été gelée. Je participe à des échanges avec l’ambassadeur Paschal et nous travaillons dans ce sens».

Depuis que Jammeh a perdu le pouvoir il y a deux ans, son successeur, Adama Barrow, a pris une série de mesures visant à récupérer les «avoirs illicites» de Jammeh, dans le pays et à l’étranger.

A ce propos, Banjul s’est approché de plusieurs pays où l’ex-président aurait des propriétés, a  dit le ministre de la Justice, s’abstenant toutefois de nommer les Etats en question.

Tambadou a par ailleurs souligné le caractère sensible des efforts de traçage et de récupération de propriétés attribuées à l’ancien dirigeant gambien qui vit en exil en Guinée équatoriale.

« Avec les autres propriétés de Jammeh, l’identification et la récupération sont des questions très sensibles et les gens ont la possibilité de transférer des actifs dans le monde. Je ne suis pas en mesure de divulguer la nature ou l’identité de ces gouvernements, sinon je risque de mettre en danger le processus de récupération, car ces actifs pourraient être déplacés rapidement », a-t-il expliqué.

Les propriétés recherchées se trouvent en terre étrangère et sont soumises aux lois des pays d’accueil, a rappelé le ministre avant de souligner que leur récupération dépendra de la bonne volonté des gouvernements concernés.

L’année dernière, le gouvernement gambien a obtenu du tribunal suprême du pays, une injonction d’aller à la recherche des avoirs et des biens immobiliers de l’ancien dirigeant.

Révélations BBC au Sénégal : le procureur lance un appel à témoins, Sonko se met à sa disposition

Le procureur Serigne Bassirou Guèye a lancé un appel à témoins sur les allégations de corruption contenues dans une enquête de la BBC portant sur les contrats pétro-gaziers du Sénégal et impliquant Aliou Sall, frère du chef de l’Etat, Macky Sall.« Tous ces experts, analystes et grands connaisseurs du pétrole et du gaz qui s’agitent sur les plateaux de télévision et à travers les réseaux sociaux ont ainsi une occasion de diriger leurs efforts vers la Division des investigations criminelles (DIC) pour, à cet effet, parler de façon officielle sur la question et éclairer la lanterne des Sénégalais », a déclaré Serigne Bassirou Guèye qui a promis dans la foulée qu’une « enquête complète et approfondie » sera menée par la Division des investigations criminelles (DIC).

Il s’exprimait, mercredi à Dakar, lors d’une conférence de presse dont l’ordre du jour portait également sur la suite judiciaire à donner à l’affaire Fallou Sène, l’étudiant tué à Saint-Louis l’année dernière, et le rapport de l’OFNAC (organe de lutte contre la corruption) sur le Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), épinglant l’ancien directeur Cheikh Oumar Anne, aujourd’hui ministre de l’Enseignement supérieur.

Mais l’attention des journalistes a essentiellement porté sur le « scandale pétro-gazier à 10 milliards de dollars » révélé il y a une dizaine de jours de cela par la chaîne anglaise BBC et qui défraie actuellement la chronique au Sénégal.

Après que le ministère de la Justice a annoncé lundi dernier avoir saisi le procureur de la République pour « éclairer les Sénégalais sur l’ensemble des faits allégués», Serigne Bassirou Guèye a saisi la balle au bond pour attester devant la presse avoir saisi la DIC pour mener l’enquête.

Ainsi, il a assuré que la Section de recherches de la gendarmerie sera chargée de traquer les «diffuseurs du rapport de l’IGE» qui n’était pas censé «se retrouver sur la place publique».

Par ailleurs, cet appel à témoins qui ne se situe pas dans une posture « d’arrestation » ou « d’intimidation » « n’épargnera aucune personne et ne négligera aucun témoignage devant faciliter la manifestation de la vérité », a souligné M. Guèye.

Dans ce sens, l’homme d’affaires roumain Frank Timis et Aliou Sall seront également « entendus », de même que la journaliste Mayeni Jones de la BBC qui a mené l’enquête sur le « scandale à 10 milliards de dollars ».

Toutefois, certains opposants du régime de Macky Sall n’ont pas attendu longtemps pour réagir à la sortie du procureur.

Ousmane Sonko, l’un des plus virulents parmi eux et qui qualifie Serigne Bassirou Guèye de « procureur de Macky Sall », a malgré tout déclaré sur sa page Facebook qu’il se mettait à la disposition totale des enquêteurs de la DIC.

« Je le prends au mot et me mets à la disposition totale de ses +enquêteurs+ pour réitérer et fournir les preuves de mes accusations de trafic d’influence, conflit d’intérêt, faux, prise illicite d’intérêt, fraude fiscale, concussion et trahison contre les personnes de Macky Sall, Aliou Sall, Aly Ngouille Ndiaye, Amadou Ba et Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, Mohamed Abdallah Boun Dionne… », a écrit le président du parti Pastef, également auteur en 2016 du livre « Pétrole et gaz au Sénégal : Chronique d’une spoliation ».

Par ailleurs, la plateforme «Aar Li Nu Bokk» (préserver le bien commun), un vaste mouvement de la société civile, a appelé demain vendredi 14 juin à la Place de l’Obélisque de Dakar à une grande manifestation pour exiger du pouvoir de tirer au clair cette affaire portant sur les ressources pétro-gazières du pays.

ODD:le PNUD disposé à accompagner la Côte d’Ivoire pour relever de nouveaux défis

Mme Ahunna Eziakonwa, Directrice du Bureau Régional pour l’Afrique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a réaffirmé la disponibilité de son institution à accompagner le gouvernement ivoirien dans le relèvement des nouveaux défis en lien avec les Objectifs de développement durable (ODD), rapporte le communiqué qui a sanctionné sa visite du 22 au 28 mai à Abidjan.Au cours de ses différentes rencontres avec les ministres Nialé Kaba (Plan et Développement), Amon-Tanoh (Affaires Etrangères) et Alain Donwahi (Eaux et forêts), Mme Ahunna et les autorités ivoiriennes se sont mutuellement félicités de la qualité du partenariat entre la Côte d’Ivoire et le PNUD. 

« La Directrice a réaffirmé la disponibilité de son institution à accompagner le Gouvernement dans le relèvement des nouveaux défis en lien avec les ODD dont la mise en œuvre, selon elle, + oblige a changé de manière de travailler pour plus d’inclusivité et de durabilité+ », indique le communiqué. 

En compagnie du ministre Alain Richard Donwahi, la Directrice du Bureau régional  Afrique s’est rendu dans la Forêt classée de Besso, située dans le Département d’Akoupé (140 km à l’Est), couvrant une superficie de 21.565 ha en réaménagement dans le cadre d’un partenariat public-privé.

 Cette visite a conforté l’engagement du PNUD de renforcer son partenariat avec la Côte d’Ivoire en faveur du renforcement de la gouvernance forestière et développement de l’économie verte.  

A cet effet,  Ahunna Eziakonwa a déclaré que « l’établissement d’un Laboratoire d’accélérateurs pour adresser les défis du secteur serait une opportunité pour faire éclore des solutions innovantes et engager davantage les jeunes à s’y investir », renseigne le texte.   

Mme Ahunna s’est également entretenu avec la société civile sur le rôle des femmes et de jeunes dans le relèvement des défis politiques et socio-économique de la Côte d’Ivoire ainsi qu’avec la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) « compte tenu du rôle important que le secteur privé joue dans la réalisation des ODD ».

« Avant de conclure sa visite en Côte d’Ivoire, Mme Ahunna Eziakonwa a eu une séance de travail avec les Partenaires Techniques et financiers sur l’aide au développement et le rôle que le PNUD doit jouer dans le renforcement de son efficacité et du dialogue de haut niveau avec les autorités nationales », indique-t-on. 

Elle a profité de cette occasion pour rappeler « l’engagement et l’avantage comparatif du PNUD à soutenir la planification stratégique du développement pour la réalisation des ODD et explorer les moyens de promouvoir des financements innovants en faveur des ODD ». 

Le PNUD forge des partenariats à tous les niveaux de la société pour aider à construire des nations résilientes, afin de mener à bien une croissance qui améliore la qualité de vie de chacun.  

Présent dans environ 170 pays et territoires, le PNUD offre  une perspective mondiale et des connaissances locales au service des peuples et des nations. 

 

Le fast track c’est aussi «une profonde réforme de l’administration» (juriste)

Le fast track (rapidité d’exécution) que le président Macky Sall compte adopter comme mode de gouvernance suppose, en dehors de la suppression du poste de Premier ministre, une profonde réforme de l’administration, a soutenu le professeur Abdou Aziz Kébé, invité ce jeudi du Grand oral de l’Agence de presse africaine (APANEWS).« L’idée du fast rack me semble intéressante mais la suppression du poste de Premier ministre peut être un premier pas pour aller vers une administration de célérité. Je crois que le fast track est une réforme en profondeur de l’administration », a notamment dit M. Kébé, par ailleurs directeur du Centre de recherche en ingénierie juridique et financière

En vérité, selon  Abdou Aziz Kébé, le fast track «est un processus qui se construit sur de longues périodes. Notre administration est régie par une législation de 1961. Et il faut la réformer ».

Pour ce faire, il est nécessaire de « revoir tous les statuts, donner plus de primes en fonction des résultats », estime le juriste, faisant référence à  « une rémunération juste et équitable du personnel » de l’administration.

Relevant en passant l’annonce faite le 1er mai dernier par le chef de l’Etat de ne pas augmenter les salaires, il a déploré  « des inégalités dans le traitement » des agents de la fonction publique, citant à ce propos le fait qu’un « DG d’une agence peut avoir jusqu’à 5 millions de salaire ».

Dans tous les cas un regroupement des compétences s’impose pour plus d’efficacité et de compétitivité, a-t-il préconisé non sans reconnaitre que « l’administration sénégalaise est éclatée ». En guise d’illustration, le juriste a affirmé que « dans le domaine des finances publiques, nous avons une direction générale des impôts, une direction générale des douanes, une direction générale de la comptabilité publique, alors que des pays tels que le Togo, le Rwanda, le Singapour ont fusionné (tout cela) pour obtenir des résultats satisfaisants».

Militant pour l’instauration du fast track, l’universitaire avoue ne pas comprendre qu’on s’accommode d’un directeur général faisant de la politique. Selon lui, une telle pratique est est banni par le code de transparence de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) qui dispose que le directeur général d’une société nationale doit être protégé de toute influence politique.

Au final, Abdou Aziz Kébé suggère la dépolitisation de l’administration afin de créer un rapprochement entre l’administration et les citoyens. « Le citoyen est aujourd’hui traité comme un client dans les tendances mondiales. Le client, il n’est pas l’usager, il est beaucoup plus exigeant. Le fast track, c’est enlever toute la paperasse autour de l’administration », a-t-il souligné.

Les marchés de gré à gré passent de 25% à 10% en Côte d’Ivoire (Secrétaire d’État)

La part des marchés publics passés de gré à gré en Côte d’Ivoire est en baisse passant de plus de 25% en 2015 à 10% en 2018, a révélé vendredi à Abidjan, Moussa Sanogo, le secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé du budget et du portefeuille de l’État.« Si vous regardez le taux d’évolution des marchés de gré à gré, on est passé de plus de 25% de parts des marchés qui étaient faits de gré à gré en 2015 à 10% en 2018. A la vérité, en mars 2019, nous sommes encore en dessous de ce chiffre de 10% », a fait savoir M. Sanogo qui était l’invité de la quatrième édition des « Rendez-vous du gouvernement », une tribune d’échanges offerte à un membre du gouvernement pour expliquer à la presse les politiques publiques.

« C’est pour dire, qu’en Côte d’Ivoire, les procédures concurrentielles se sont extrêmement renforcées et nous voulons aller encore plus loin avec la dématérialisation des opérations de passation des marchés publics », a-t-il ajouté.

Poursuivant, le secrétaire d’État a indiqué que le gouvernement ivoirien, « se préoccupant de l’accession des PME aux marchés publics, a pris certaines dispositions en réservant un quota de 20% du montant des marchés pour les PME». 

Abordant dans la foulée, les perspectives du pays au niveau budgétaire, M. Sanogo a rappelé qu’à partir du 1er janvier 2020, la Côte d’Ivoire basculera en mode budget-programme.

« On passera du budget des moyens au budget des programmes. Le budget-programme veut dire qu’on a un programme et une ressource est allouée à ce programme sur plusieurs années », a-t-il expliqué insistant que le budget-programme permettra entre autres, de sécuriser les investissements et renforcer la discipline budgétaire.

« Nous avons un pays qui est bien engagé. Un pays où la modernisation des opérations de l’État s’approfondie. Nous irons beaucoup plus loin en matière de digitalisation des opérations au niveau des régies financières. Nous allons travailler davantage au renforcement de l’efficacité de la dépense publique. Nous allons nous battre pour que nous ayons des entreprises publiques qui soient capables d’aller gagner des marchés à l’extérieur», a promis le secrétaire d’État.

Dialogue national : Consensus difficile

Sollicité par tous les acteurs, le dialogue national semble désormais la seule voie indiquée pour sortir de la crise au Mali. Les différentes réformes institutionnelles, l’insécurité, la crise de l’école, etc… toutes les préoccupations de l’heure ne pourront trouver leurs solutions que dans un débat franc et inclusif, où tous les acteurs conviendront de l’essentiel. Si le principe paraît acquis, la mise en œuvre et les modalités de ces discussions ne font pas encore l’unanimité. Au-delà de la forme, les questions de fond et leurs réponses restent encore à définir.

« Lorsque nous connaissons une crise aussi profonde et multidimensionnelle, qui touche tous les pans de la société nationale, il faut prendre son temps pour analyser les causes et faire ensemble l’état des lieux de la Nation », explique M. Bréhima Noumadi Sidibé, secrétaire général adjoint du parti Forces alternatives pour le renouveau (FARE- Ankawulli).

Depuis le coup de fil du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, au chef de file de l’Opposition, Soumaïla Cissé, en février 2019, une décrispation du climat politique semble s’amorcer pour ouvrir la voie à des solutions concertées. Une initiative saluée par les acteurs, qui estiment que le « Président a pris la mesure des choses ».

Au-delà de « l’impérieuse nécessité d’instaurer un dialogue », selon le Président du parti Alliance Démocratique pour la Paix (ADP- Maliba), Amadou Thiam, il faut un climat de « décrispation politique et sociale ».

Le processus, entamé par une série d’entretiens entre le chef de l’État et les différentes sensibilités de la société, doit cependant se poursuivre à travers un « dialogue ouvert et sincère », qui va évoquer « les questions de fond et l’implication de chacun dans la résolution, y compris la gouvernance », ajoute M. Thiam.

Conférence nationale bis ?

Si l’idée d’un débat ouvert et large, impliquant tous les acteurs de la vie de la Nation, fait son chemin, les acteurs sont plutôt réticents au concept d’une « conférence nationale » bis, qui deviendrait plus un exutoire où l’on exprimerait des humeurs qu’un cadre où l’on discuterait des solutions aux maux qui assaillent le Mali.

Pour aboutir à un « nouveau pacte social », ultime objectif du dialogue national, il faut une base et des préalables qui ne pourront être peaufinés qu’à l’issue d’un « dialogue politique de haut niveau et des consultations restreintes », estime le Président du parti ADP-Maliba, menés par le Président de la République avec les différentes sensibilités de la société qui pourront ensuite prendre part à une concertation plus large et se sentir concernées.

Compte tenu des enjeux, il est important que les citoyens soient au même niveau d’information et de compréhension, afin d’apporter leurs idées. Le travail de proximité doit donc continuer, avec « méthodologie et pédagogie », suggère M. Thiam, pour que le dialogue national « consacre l’unité » au lieu d’accentuer les divisions.

Ce dialogue doit par contre être mené de la « base la plus décentralisée au sommet », estime pour sa part le secrétaire général adjoint du parti FARE – Ankawuli. Si les partis ont leur rôle à jouer dans l’animation de la vie politique, tous les citoyens n’appartiennent pas à ces regroupements, or ce sont eux qui doivent être les principaux acteurs de la situation. C’est pourquoi, aux FARE – Ankawuli, on prône « un dialogue national refondateur », pour «  revisiter » notre système et nos pratiques démocratiques, qui ont montré leurs limites. Il faut  surtout nous ressourcer à partir de certaines de nos « valeurs sociétales », que nous n’aurions jamais dû abandonner, estime le responsable des FARE – Ankawuli.

La gravité et l’urgence des questions nécessitent un diagnostic commun, afin que les priorités dégagées à l’issue du dialogue national soient « une boussole » pour le peuple et les régimes successifs qui devront s’atteler à sa mise en œuvre.

Le préalable à ce dialogue est la restauration de la confiance entre la classe dirigeante et la population. Car les « Maliens n’ont plus confiance en la majorité de leurs institutions », tranche M. Sidibé.

Changement de gouvernance

Crise de confiance ou même « crise de la gouvernance », reconnaît le Président de l’ADP – Maliba. L’insuffisance de légitimité populaire qui caractérise la gouvernance actuelle doit être corrigée pour prendre en compte les différentes sensibilités et mettre en confiance ceux qui ne se reconnaissent pas dans celle-ci. « Élargir  la base politique et sociale ne peut qu’aider à améliorer la gouvernance et à donner de la visibilité à l’action politique », estime M. Thiam.

Plutôt qu’un gouvernement d’union nationale, le parti FARE – Ankawuli préconise « un gouvernement de mission ». Une équipe resserrée autour de l’essentiel, dont la mission principale sera l’organisation du dialogue national. Mais il ne doit pas être précipité, selon le responsable des FARE – Ankawuli, et doit durer le temps nécessaire pour écouter tous les Maliens, sans exclusive.

Pourtant le temps presse et « tout est urgent », estime M. Thiam. En effet, plusieurs échéances sont en vue, parmi lesquelles l’élection des députés, dont le mandat prorogé arrive à terme en juin 2019. S’il faut « accélérer la cadence pour ne pas être dans un vide constitutionnel », selon M. Thiam, il faut surtout éviter tout « replâtrage » dont le Mali n’a pas besoin, estime M. Sidibé.

Quant à la réforme constitutionnelle, dont le processus continue d’être critiqué par les acteurs, elle n’est pas la priorité, même si les acteurs en reconnaissent la nécessité.

Recherche de compromis

Dans un « contexte exceptionnellement grave », où c’est l’existence même du Mali qui était menacée, l’obstacle majeur au dialogue a été levé grâce à l’implication personnelle du Président de la République, affirme M. Iba N’Diaye, deuxième Vice-président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et chef de cabinet du chef de file de l’Opposition. Certes « timidement », mais le dialogue a déjà commencé et il faut s’en réjouir, malgré les différences de vision. Et ce processus, qui en est à ses débuts, doit conduire à un forum dont c’est le contenu qui sera important.

Si un « gouvernement  d’union  n’est pas la priorité », il faut s’entendre sur l’essentiel et tenir le dialogue sur les questions de réforme et de corruption, notamment. La mise en œuvre de ce dialogue, qui ne saurait être menée par une seule partie, justifiera alors l’entrée dans un gouvernement, selon M. N’Diaye. Sur la base  d’un contrat, au respect duquel « chacun veillera ».

Pour sa participation, le parti URD se dit prêt, avec même des propositions dans les différents domaines, notamment les réformes nécessaires au sein de toutes les institutions.

Le parti, qui ne souscrit pas à la démarche entreprise pour la réforme constitutionnelle, adhère pourtant à son principe et espère même que les reproches faits au premier projet seront pris en compte pour la future mouture, dont la copie a été remise au chef de l’État le 1er avril par le comité d’experts.

Tenir des forums à la base afin de consulter le peuple, avant la tenue du forum national, c’est l’idéal, affirme M. N’Diaye. Mais un tel exercice demande une mise en place matérielle et surtout un délai qui « n’est pas en notre faveur ».  C’est pourquoi «  c’est tout cela qui doit faire l’objet d’accords », car nous en avons l’habitude.

Cette prédisposition pour le dialogue connaît néanmoins de nombreux obstacles. Suite aux tueries survenues à Ogossagou le 23 mars 2019, l’URD, par la voix de son président, a appelé à la démission du gouvernement. Une demande réitérée aussi par des associations de la société civile.

Mais cette  situation ne constitue pas pour M. N’Diaye une entrave à la poursuite des rencontres et du dialogue, qui doit être « inclusif et total ». Le dialogue étant la seule issue «  au chaos actuel », il nous faut «  trouver un consensus national », conclut-il.

La Banque Mondiale officialise le rapport CPIA 2017

Le rapport CPIA 2017 de la Banque Mondiale portant sur l’évaluation de la qualité des structures politiques et institutionnelle publiques  des pays a été  officialisé mercredi 12 septembre 2018 au cours d’une conférence de presse animée en synchronisation avec plusieurs capitales africaines par Albert Zeufack, économiste en chef de la région Afrique.

A la tête de ce classement, le Rwanda maintient sa place de numéro 1 non seulement en Afrique mais aussi sur le plan mondial avec une note globale de 4.0. Le top dix régional des pays de l’Afrique subsaharienne se complète  respectivement par le Sénégal avec  3.8, le Cap-Vert, le Kenya et la Tanzanie avec 3.7 chacun, le Burkina Faso, le Ghana et l’Ouganda qui s’en sortent avec  3.6 de moyenne, ainsi que le Bénin avec 3.5 et enfin la Cote d’ivoire, 3.4.

Si certains pays ont amélioré leur score par rapport au classement précédent à l’instar entre autres du Ghana, du Lesotho et du Bénin, il n’en demeure pas moins vrai que d’autres pays comme la RDC, le Congo et les Comores ont  régressé sur la nouvelle exercice. La moyenne générale en Afrique subsaharienne équivaut à 3.1.

Le Mali se retrouve à la 13ème position du classement mais avec la même note que la Cote d’Ivoire, l’Ethiopie, le Lesotho, la Mauritanie et le Niger.

Le Rapport CPIA repose sur 16 indicateurs principaux regroupés en quatre groupes à savoir la gestion économique, les politiques structurelles, la politique d’inclusion sociale et la gestion du secteur publique et des institutions. Ce dernier volet encore désigné « Gouvernance » est le plus important facteur dans l’attribution de la note finale aux pays d’autant plus qu’il représente 68% du poids total de l’indice.

Cette évaluation qui s’effectue chaque année depuis les années 1980 a un objectif clair. C’est de renseigner les pouvoirs publics sur l’impact de leurs efforts déployés pour soutenir la croissance et lutter contre la pauvreté. Parallèlement, Les notes obtenues servent aussi à déterminer le volume des prêts concessionnels et des dons que la Banque Mondiale accorde aux pays à faible revenu d’Afrique subsaharienne.

44 000 fonctionnaires fictifs détectés au Cameroun

Plus de 36.000 salariés de l’État camerounais n’ont pas participé à l’opération de comptage physique organisée par le gouvernement, alors que 8000 autres dossiers ont été rejetés pour des raisons diverses, a appris APA lundi auprès du ministère des Finances.Ce sont donc 44000 agents de l’État, sur un total de 310.786 déclarés, qui pourraient se retrouver rayés du fichier solde de l’État au terme du recensement qui s’achève mardi, pour une économie potentielle de l’ordre de 100 milliards FCFA par an.

L’opération de comptage physique des personnels de l’État (COPPE) avait été lancée en avril 2018 dans le cadre du processus de rationalisation de la dépense salariale, avec pour but «d’identifier et d’expurger du fichier solde de l’État tous les agents publics y émargeant irrégulièrement du fait d’une absence non justifiée, d’une démission ou d’un décès non déclaré».

En août 2015 déjà, le ministère de la Fonction publique avait menacé 10375 agents publics de radiation du fichier solde de l’État, au cas où ils ne se plieraient pas sous huitaine aux opérations de recensement physique destinées à détecter les salariés fictifs dans leurs administrations respectives, un phénomène qui semble faire de la résistance au Cameroun en dépit des multiples opérations engagés de dénombrement physique des salariés de l’État.

Début avril 2010, l’on apprenait ainsi que 15.000 nouveaux fonctionnaires «fantômes», qui s’ajoutaient à 200 autres agents de l’État ayant atteint l’âge limite de la retraite et qui, par divers trucages, continuaient d’émarger dans les caisses publiques, avaient été débusqués dans le fichier solde, percevant des indemnités et des salaires indus avec un lourd préjudice pour le Trésor public.

En mars 2009, 3000 autres agents fictifs étaient découverts dans le fichier solde public pour la période 2003-2005, le mode opératoire prenant ses racines au niveau des recrutements et l’évolution des carrières.

En novembre de la même année, le ministère des Finances révélait que la traque aux fraudeurs avait permis de réaliser des économies budgétaires de l’ordre de 5 milliards FCFA chaque mois, pour une masse salariale mensuelle fluctuante alors estimée à 53 milliards FCFA.

Ellen Johnson Sirleaf lauréate du Prix Mo Ibrahim 2017 (Officiel)

Le Prix Ibrahim 2017 pour un Leadership d’excellence en Afrique a été décerné, lundi à Londres, à Ellen Johnson Sirleaf, ancienne Présidente du Libéria, annonce la Fondation Mo Ibrahim au terme de la réunion du Comité indépendant d’attribution du Prix.Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Libéria de 2006 à 2017, devient ainsi le cinquième Lauréat du Prix Ibrahim, qui  récompense et célèbre l’excellence du leadership sur le continent Africain.

Le Prix Ibrahim vise à distinguer  les dirigeants qui, au cours de leur mandat, ont développé leur pays, renforcé la démocratie et les droits  humains au bénéfice de leur concitoyens, et ouvert la voie à une prospérité durable et équitable.

Dans un communiqué de presse, le Comité du Prix a salué le leadership exceptionnel d’Ellen Johnson Sirleaf, et sa capacité  à redresser un pays dévasté par de nombreuses années de guerre civile, et confronté à des défis sans  précédent et renouvelés.

Selon Dr. Salim Ahmed Salim, Président du Comité du Prix, qui annonçait la décision, Ellen Johnson Sirleaf a pris les rênes d’un pays totalement détruit par la guerre civile et conduit un processus de  réconciliation visant à la construction d’une nation et de ses institutions démocratiques.

«Tout au long de ses  deux mandats, elle a travaillé sans relâche pour le compte de ses concitoyens. Un tel parcours ne peut pas  être sans failles, et aujourd’hui, le Libéria reste face à de nombreux défis. En douze années de mandat, Ellen  Johnson Sirleaf a coulé les fondations sur lesquelles le Libéria peut désormais poursuivre sa reconstruction», a poursuivi Dr Ahmed Salim.

Ellen Johnson Sirleaf a été élue présidente du Libéria le 16 janvier 2006, après avoir remporté les élections  nationales de 2005. Après un premier mandat 2006-2011, elle a été réélue avec succès pour un second  mandat, 2012-2017.

Depuis 2006, le Libéria est le seul des 54 pays du continent à progresser, sans  exception, dans chacune des 4 catégories et des 14 sous-catégories de l’Indice Ibrahim de la gouvernance  en Afrique. Cela a conduit le pays à remonter de dix places dans le classement général de l’indice au cours  de cette période.

A l’issue de la délibération du Comité du Prix, Mo Ibrahim, Président de la Fondation a déclaré : «Je suis  très heureux de cette décision. Dans des circonstances très difficiles, Ellen Johnson Sirleaf a posé les bases  d’un avenir paisible et démocratique, ouvrant la voie à son successeur. Je suis fier de voir la première femme  Lauréate du Prix Ibrahim, et j’espère qu’Ellen Johnson Sirleaf continuera à inspirer des générations de femmes sur le continent Africain et au-delà».

Ellen Johnson Sirleaf rejoint Hifikepunye Pohamba de Namibie (2014), Pedro Pires du Cabo Verde (2011),  Festus Mogae du Bostwana (2008) et Joaquim Chissano du Mozambique (2007) comme Lauréats du Prix Ibrahim. Nelson Mandela a été nommé Lauréat d’honneur lors de la première cérémonie de remise des prix  en 2007.

Le Prix Ibrahim est doté d’un montant de 5 millions de dollars US, échelonné sur 10 ans, puis 200 000  dollars par an à vie passé cette période. 200 000 dollars US supplémentaires par an, peuvent être attribués pendant 10 ans pour des activités d’intérêt public mise en œuvre par le Lauréat.

Les candidats au Prix Ibrahim sont tous d’anciens chefs d’état ou de gouvernement d’un pays Africain, qui  ayant été démocratiquement élus, ont quitté leurs fonctions au cours des trois dernières années écoulées,  après avoir exercé leur mandat pendant la durée fixée par la constitution de leur pays.

La plateforme Anté abana reste mobilisée

C’est à travers un meeting que la Plateforme Antè Abana, opposé au projet de réforme constitutionnelle, a réagi à l’annonce faite la veille par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. Dans une allocution à la nation ce 18 août 2017, le président de la République a annoncé qu’il décide de surseoir « à l’organisation d’un référendum sur la révision constitutionnelle », « (…) en considération de l’apaisement du climat social ».

« Une décision politique courageuse qui a soulagé tout le monde », note Mr Soumana Kalapo, 4ème vice-président de la plateforme Antè A bana. La marche initialement prévue par son mouvement ce 19 août 2017 a donc été transformée en un meeting. « Un meeting pour féliciter le président de la République et tous les militants qui ont participé à la mobilisation », ajoute Mr Kalapo.

Une décision « accueillie favorablement » par la majorité présidentielle, qui considère qu’elle contribue aussi « à l’apaisement du climat social », selon le ministre Me Baber Gano, membre de cette majorité.

S’il s’agit « d’une victoire du peuple », selon les partisans du non, le camp du oui y voit la « fin d’une incompréhension ». L’objectif est donc de donner une nouvelle chance à ce projet de révision dont le but est de « corriger les insuffisances de la constitution de 1992 », tout en permettant au Mali de « tenir ses engagements », à travers des concertations qui permettront aux Maliens de se retrouver. selon Me Gano.

S’ils évoquent tous une victoire, pour plusieurs acteurs de la plateforme Antè Abana, il ne s’agit que d’une étape. Car beaucoup espèrent que ce mouvement né « de façon spontanée », soit désormais un organe de veille citoyenne.

Pour les défenseurs du oui, « l’intérêt du sursis au référendum c’est d’ouvrir un cadre de concertation large afin de s’entendre sur l’essentiel », selon Me Gano.

Si elle ne revendique pas l’homogénéité d’autres organisations plus structurées, la plateforme An tè Abana souhaite tout de même maintenir, la dynamique née avec ce mouvement. Pour que quelque soit « le pouvoir en place, le mouvement de veille puisse se lever et dire non lorsqu’il y a danger pour la patrie », poursuit Mr Kalapo.

Pour les futures décisions à prendre, la plateforme Antè Abana entend se prononcer lors de la prochaine assemblée générale de la structure ce 21 août 2017.

« Le terrorisme au Sahel, conséquence de la prévarication érigée en mode de gouvernance »

Le chroniqueur de Lemonde.fr, Laurent Bigot, souligne la prédation des élites ouest-africaines et l’aveuglement – voire l’approbation – de la communauté internationale.

 Lorsque les médias parlent du Sahel, c’est pour évoquer la menace terroriste sous toutes ses formes – une menace bien réelle, comme l’ont récemment montré l’attentat à Ouagadougou, le 13 août, ou les attaques contre les Nations unies au Mali, le lendemain. C’est également le cas pour les autorités françaises, qui communiquent abondamment sur le sujet afin de vanter et de justifier le déploiement de l’opération militaire « Barkhane » dans la bande sahélo-saharienne (BSS en langage militaire). Or le sujet central du Sahel n’est pas celui-là.

Le terrorisme, ou plutôt la montée en puissance des groupes armés dans le Sahel, est la conséquence d’une grave crise de gouvernance qui touche toute l’Afrique de l’Ouest. Cette crise de gouvernance se caractérise par une disparition de l’Etat au service des populations, car l’Etat moderne est privatisé par les élites politiques à leur profit. Cette privatisation – Jean-François Bayart parle de patrimonialisation – s’est accélérée ces dernières années pour atteindre un niveau tel que, désormais dans les pays sahéliens, les populations sont livrées à elles-mêmes, plus aucune entité (Etat ou autre) n’étant chargée d’une forme d’intérêt général.

C’est particulièrement le cas au Mali, au Niger et en Mauritanie. Ces Etats ont tous en commun un système politique miné, accaparé par une élite prédatrice dont les méthodes ont non seulement porté l’estocade à ce qu’il restait de l’Etat et de son administration, mais en plus ont fait entrer au cœur même du pouvoir le crime organisé. La conquête du pouvoir et sa conservation ne sont perçues que comme un accès à une manne intarissable.

Les dégâts des ajustements structurels

Les Etats sahéliens ont été fragilisés, dans les années 1980, par les ajustements structurels imposés par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale au nom du libéralisme doctrinaire ambiant. Il fallait « dégraisser » la fonction publique, dont les secteurs les plus « gras » étaient l’éducation et la santé. Quelle politique « visionnaire » pour une zone qui allait subir quinze ans plus tard un choc démographique sans précédent dans l’histoire de l’humanité !

Le Niger est aujourd’hui le pays qui a le taux de fécondité le plus élevé au monde, soit plus de sept enfants par femme. Le Mali n’est pas loin derrière, avec un peu moins de sept. Ce n’est plus une bombe à retardement, c’est une bombe qui a déjà explosé et dont les dégâts sont en cours d’estimation. Serge Michailof rappelle dans son remarquable livre Africanistan que le secteur manufacturier au Niger crée 5 000 emplois par an quand le marché de l’emploi doit absorber chaque année 200 000 jeunes…

Le secteur de l’éducation est sinistré. Les classes du primaire dans les quartiers populaires de Niamey ont des effectifs habituels proches de la centaine d’élèves, avec des enseignants si peu formés qu’une part importante ne maîtrise pas la langue d’enseignement qu’est le français. Au Sénégal, pourtant un pays qui se maintient mieux que les autres, le système éducatif est dans un tel état que le français, langue d’enseignement, recule au profit du wolof. Si la promotion des langues dites nationales est incontestablement un enjeu, aujourd’hui leur progression est d’abord le signe de la faillite du système d’enseignement.

Que dire des systèmes de santé ? Le niveau des soins est accablant. L’hôpital de Niamey est un mouroir. L’accès aux soins est un parcours du combattant semé d’étapes successives de corruption. Les cliniques privées fleurissent dans les capitales ouest-africaines pour une clientèle privilégiée, mais le peuple doit se contenter de soins qui relèvent plus des soins palliatifs que curatifs. Il faut dire que les élites politiques n’en ont cure, elles se font soigner à l’étranger et scolarisent leurs enfants dans les lycées français (hors de prix pour le citoyen lambda, une année de scolarité pouvant représenter plusieurs années de salaire minimum) ou à l’étranger.

Des élections grossièrement truquées

Précisons à leur décharge qu’étant donné les dégâts causés par les ajustements structurels et la démographie actuelle, aucun Etat ouest-africain ne peut désormais relever sur ses seules ressources propres les défis de l’éducation et de la santé. Le rapport sénatorial sur la politique française d’aide au développement au Sahel (« Sahel : repenser notre aide au développement », juin 2016) rappelle un chiffre vertigineux : de 2005 à 2035, le Mali devra multiplier par 11 ses dépenses en la matière. La solidarité internationale pourrait en effet contribuer à financer ce type de dépenses, mais on butte sur le problème structurel qu’est la patrimonialisation ou la privatisation de l’Etat.

Aujourd’hui, les budgets de l’Etat sont exécutés en dépit du bon sens avec l’aval du FMI et de la Banque mondiale, qui froncent parfois les sourcils quand les ficelles de la prévarication deviennent trop grosses (on pense à la fâcherie de six mois des institutions de Bretton Woods, en 2014, après les surfacturations massives des marchés de défense au Mali, l’aide ayant repris sans qu’aucune procédure judiciaire n’ait été ouverte ni les méthodes changées…). Quand on sait que plus de 50 % du budget d’investissement de ces Etats proviennent de l’aide publique internationale, on peut légitimement s’interroger sur la désinvolture avec laquelle la communauté internationale gère l’argent du contribuable.

Cependant, l’irresponsabilité du système international de développement (Nations unies et coopérations bilatérales) est tel que cet argent est déversé sans aucun souci de rendre des comptes. Le critère de performance utilisé par l’Union européenne en la matière est le taux de décaissement. L’objectif est de dépenser les budgets. Savoir si cela est efficace et conforme à l’objectif fixé importe peu. Pour les autorités bénéficiaires, cette absence de responsabilité a développé un réflexe d’assistanat, le premier geste étant de tendre la main avant d’envisager quelque action que ce soit. Ensuite, c’est de se répartir la manne de l’aide, et ce d’autant plus facilement que les contrôles sur la destination finale et l’efficacité sont des plus légers.

Les élites politiques ont depuis une vingtaine d’années fait de la prévarication le mode de gouvernance le plus répandu. La démocratisation qui a suivi la vague des conférences nationales au début des années 1990 n’a rien empêché. Nombre d’élections qui se sont tenues depuis n’ont guère été sincères, parfois grossièrement truquées (deux cas d’école parmi tant d’autres : l’élection d’Alpha Condé en 2010 en Guinée, élu au second tour alors qu’il n’a fait que 17 % au premier tour et son adversaire 40 %, et celle de Faure Gnassingbé en 2015 au Togo, durant laquelle le dépouillement était environ à 40 % quand les résultats ont été proclamés…).

Tout cela avec l’approbation de la communauté internationale et les chaleureuses félicitations des différents chefs d’Etat français. La lettre de François Hollande adressée au président nigérien Issoufou en 2016 est un modèle du genre. Féliciter un président élu au second tour avec plus de 92 % des voix alors que son opposant principal a fait campagne depuis sa prison, c’est osé. Le monde occidental se targue d’être le défenseur de la cause des peuples en promouvant la démocratie, mais les peuples africains n’ont vu qu’une chose : ce monde occidental soutient les satrapes africains sans aucune considération pour les populations qui en subissent les dramatiques conséquences.

La politique financée par le narcotrafic

Cette situation dans le Sahel est un terreau propice au développement d’idéologies radicales et la lutte armée devient un horizon séduisant pour une partie de la jeunesse qui sait que, hors de l’émigration vers l’Europe ou de l’affiliation aux groupes armés, point de salut. L’affaissement de l’Etat dans les pays sahéliens s’est accéléré avec la montée en puissance des divers trafics en zone sahélo-saharienne et notamment avec le trafic de cocaïne en transit vers l’Europe.

La vie politique de ces Etats s’est financée auprès de narcotrafiquants notoires qui n’ont pas hésité à prendre la place du généreux guide libyen Kadhafi. C’est ainsi qu’un conseiller du président malien Amadou Toumani Touré (2002-2012) était un trafiquant notoire, aujourd’hui reconverti au Burkina Faso. C’est aussi l’affaire emblématique du Boeing chargé de cocaïne qui se pose en 2009 dans le désert malien et dont le déchargement a été supervisé par un officier supérieur de l’armée malienne, aujourd’hui général. L’un des principaux soutiens financiers du parti du président nigérien Issoufou était Chérif Ould Abidine (décédé en 2016), dont le surnom était « Chérif Cocaïne »…

La frontière entre l’Etat et le crime organisé s’est estompée progressivement, laissant les populations livrées à leur sort. L’islam radical s’est répandu comme un modèle alternatif à la démocratie, laquelle est perçue par une part grandissante de la population comme une escroquerie idéologique visant à maintenir en place des kleptocraties. Le réarmement moral passe désormais par l’islam dans sa version la plus rigoriste (et étrangère aux pratiques confrériques du Sahel), soutenu par une classe politique qui a utilisé la religion pour faire du clientélisme.

Les groupes armés dits djihadistes tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ou Ansar Dine, qui eux-mêmes recourent volontiers aux réseaux et aux pratiques mafieux, évoluent désormais dans un environnement de moins en moins hostile. Quand j’entends parler de terrorisme djihadiste au Sahel, je pense souvent à un magicien qui, pour réaliser son tour, attire l’attention du public avec la main droite et réalise son tour avec la main gauche. Le terrorisme, c’est la main droite. La réalité du tour, la main gauche, c’est la grave crise de gouvernance dont personne n’ose parler.

Les Etats sahéliens ont parfaitement compris tout le bénéfice qu’ils pouvaient tirer de notre peur du terrorisme djihadiste : Jean-François Bayart parle de « rente diplomatique de la lutte contre le terrorisme ».Moyennant un discours engagé contre le terrorisme et l’autorisation pour l’armée française d’opérer sur leur territoire, ces dirigeants ont compris qu’ils ne seraient pas du tout inquiétés pour les graves dérives de gouvernance. La communauté internationale reproduit la même erreur qu’en Afghanistan lorsqu’elle avait soutenu le régime indécemment corrompu de Hamid Karzaï, ce qui n’avait fait que renforcer les Talibans et accélérer le rejet par la population des forces étrangères.

Rôle trouble des services algériens

A cette cécité sur les causes profondes, ajoutons celle relative au rôle joué par les services de sécurité algériens. Comment le mouvement d’Iyad Ag Ghali a-t-il été financé ? Où se replient Iyad et ses combattants ? Comment se fait-il que Mokhtar Belmokhtar sillonne en toute impunité la zone depuis vingt ans ? Des questions qui trouvent des réponses dans la complicité d’une partie des services de sécurité algériens.

Je me souviens d’un entretien à Bamako en 2009 avec Ahmada Ag Bibi, député touareg, à l’époque bras droit d’Iyad Ag Ghali et resté depuis lors proche du chef d’Ansar Dine. Il me disait que lorsque AQMI s’est installé en 2006-2007 dans l’Adrar des Ifoghas (Nord-Mali), Iyag Ag Ghali et ses hommes l’ont combattu. Le soutien logistique algérien dont bénéficiait Iyad Ag Ghali depuis des années s’est immédiatement interrompu. Il en a déduit que s’attaquer à AQMI, c’était s’attaquer à une partie des services de sécurité algériens. Il a donc composé.

Ahmada Ag Bibi a conclu cet entretien en me disant que l’Algérie poursuivait au Sahel sa guerre de décolonisation contre la France. Il a ajouté qu’il ne comprenait pas comment la France n’avait pas saisi que l’Algérie la considérait toujours comme un ennemi. Au cours de ma vie de diplomate, j’ai pu constater, en effet, l’angélisme dont fait preuve la France à cet égard. C’est troublant.

On pourrait aussi parler des autorités des pays sahéliens qui négocient des pactes de non-agression avec ces groupes armés. C’est le cas de la Mauritanie, comme l’attestent des documents saisis par les Américains lors du raid mené contre Oussama Ben Laden en 2011 au Pakistan.

Bref, résumer la situation sécuritaire du Sahel à sa seule dimension « terroriste » est un raccourci dangereux car il nous fait tout simplement quitter la réalité du terrain.

Le destin du Sahel ne nous appartient pas

Il ne peut y avoir d’ébauche de solutions sans un constat de vérité. Si ceux qui prétendent contribuer à la solution se racontent des histoires dès l’étape du constat, comment l’élaboration de réponses aux défis du Sahel pourrait-elle être un processus pertinent ? La communauté internationale tombe dans le même aveuglement qu’elle a savamment entretenu pendant cinquante ans sur la question de l’aide au développement.

Refusant de regarder une réalité qui dérange, on s’obstine dans des réponses qui n’ont aucun impact durable sur les réalités. Aujourd’hui, nous pensons l’Afrique depuis des bureaux et des salons de ministères ou de grandes organisations internationales dont la déconnexion avec la réalité est effrayante. Plus grave encore, notre réflexion repose sur des postulats inconscients qui pourraient expliquer notre manque d’humilité.

Et si la solution était que nous cessions de vouloir tout gouverner ? Quel est ce postulat intellectuel qui consiste à considérer comme admis que nous avons la solution aux problèmes du Sahel ? Pour ma part, je pense que la solution est entre les mains des peuples concernés. Il est temps de mettre les dirigeants de ces pays face à leurs responsabilités et qu’à leur obsession d’accroître leur patrimoine personnel se substitue enfin celle de s’occuper de leur propre pays.

J’entends souvent dire que nous ne pouvons pas ne rien faire. Ah bon ? Pouvez-vous le démontrer ? Accepter que la solution puisse se mettre en place sans nous, est-ce à ce point inacceptable pour notre cerveau d’Occidental ? Des milliers d’heures de réunions dans les ministères et organisations internationales pour parler du Sahel, avec, 99 % du temps, aucun représentant de ces pays et, 100 % du temps, sans aucun point de vue des populations concernées, est-ce la bonne méthode ? Ne pourrions-nous pas accepter l’idée que nous ne savons pas ? Ne pourrions-nous pas accepter que le destin du Sahel ne nous appartient pas ?

Ou alors, si nous estimons en être coresponsables, accordons aux pays du Sahel la même coresponsabilité sur la gestion de notre propre pays. La relation serait ainsi équilibrée. Mais sommes-nous prêts à recevoir des conseils venus du Sahel ? Les trouverions-nous pertinents ? Pas plus que les populations sahéliennes lorsqu’elles nous entendent disserter sur leur sort…

Ibrahim Boubacar Keïta : président mal aimé ou mal compris ?

Depuis des semaines, l’opposition politique et populaire au projet de révision de la constitution, semble avoir considérablement érodé la cote de popularité du président. Au fur et à mesure que la rue gronde au son des partisans du Non, la figure présidentielle semble en prendre un coup, et quand la riposte s’organise, les éléments de langage : « désamour », « haine » « attaque » et les propos agressifs de certains ministres, loin de susciter l’accalmie, clivent et divisent le population malienne sommée de prendre parti pour le Oui ou pour le Non, pour ou contre le président. Cette communication politique non-maîtrisée, autour d’un sujet aussi sensible, à un an de l’élection présidentielle, risque d’abîmer encore plus l’image du président, qui peine à faire imprimer durablement son action politique dans l’opinion publique.

« Aujourd’hui, il est clair qu’IBK est très impopulaire, vous avez sûrement appris que dans un quartier où il passait, il a été hué ? », interroge ce membre de la Plateforme An té A bana Touche pas à ma constitution, en marge de la grande marche des partisans du Non, le 15 juillet dernier. « Chez nous, Maliens, un chef d’État qui se fait huer c’est le summum de l’impopularité », ajoute-t-il.

Parmi les slogans scandés par les manifestants, demandant le retrait pur et simple du projet de constitution, on pouvait aussi en entendre d’autres, adressés directement au chef de l’État : « IBK démission ! IBK dégage ! », preuve que ces manifestations en faveur du Non à la révision constitutionnelle, sont devenus petit à petit un réceptacle de toutes les frustrations, un pot-pourri des mécontentements qui se sont agglomérés avec la loi référendaire. « Une réforme constitutionnelle a toujours soulevé partout dans le monde des partisans et des détracteurs. On l’a vu à Dakar, en Côte d’Ivoire, partout dans le monde », souligne le ministre Baber Gano, secrétaire général du Rassemblement pour le Mali (RPM), parti au pouvoir, qui considère que cette réforme est nécessaire. « Ils ont inventé des arguments qui ne sont pas contenus dans la constitution. Il s’agit de rancoeur, de rancune et d’une haine envers le président. Mais IBK a su préserver son image, il a accepté toutes les critiques, souvent très extrémistes, voire injurieuses, il s’est comporté en vrai homme d’Etat. Quand tout ça se calmera, son travail de chef d’Etat continuera », assure le ministre des Transports.

Popularité en berne Il en avait suscité pourtant de l’amour ce candidat à la présidentielle. L’homme qui pouvait sauver le Mali, porté aux plus hautes fonctions par 77 % des suffrages, un score inédit dans le pays, qui a surpris tout le monde, à commencer par ceux qui ne l’avaient pas vu venir, ses adversaires, tous issus de la même génération politique, amis d’hier, et qui se pensaient favoris. « Est-ce que vous voyez le mal que cela a pu leur faire quand celui qui n’était pas dans leurs calculs est venu les gouverner ? Ils ne veulent pas attendre qu’il finisse son mandat, il faut le torpiller pour montrer qu’il est incapable », lance Badara Aliou Sidibé, chef de cabinet au Conseil économique et social, confortablement assis dans un fauteuil de son bureau à Koulouba.

C’est à Koulouba justement, au palais présidentiel, une bulle où les bruits du pays remontent difficilement, que le nouveau président va connaître un bref état de grâce en 2013, stoppé net par l’acquisition de l’avion présidentiel et l’affaire des marchés de l’armée. A Koulouba, sans des canaux fiables capables de remonter les humeurs du pays, la réalité du terrain s’estompe. « Il faut aussi reconnaître que le président IBK, c’est quelqu’un d’inaccessible, il l’a toujours été. C’est un chef, tout le monde n’a pas accès à lui. Il y a des ministres qui ne voient IBK que lors du Conseil des ministres. Au RPM, au bureau politique national, certains ne l’ont pas vu depuis très longtemps », explique ce collaborateur de la présidence de la République, sous couvert d’anonymat.

Aujourd’hui, cette image de président déconnecté du pays, dont les actions ne satisferaient que 46 % des Maliens, selon le sondage Mali-Mètre de mars dernier, et qui s’obstine dans un choix que beaucoup disent ne pas comprendre, lui colle à la peau. A l’international, le président suscite de plus en plus de réserves quant à sa capacité d’être à la hauteur des enjeux. « IBK ne voit pas le peuple dans cette opposition au référendum, il voit des adversaires qui veulent se comparer à lui, qui veulent montrer qu’ils sont les chefs : Tiébilé Dramé, Madame Sy Kadiatou Sow, Modibo Sidibé, etc. Ce sont eux qu’il voit et pas le peuple malien, c’est pour cela qu’il est en déphasage », observe ce chroniqueur de la scène politique malienne.

Au RPM, les partisans du président se sont lancés avec zèle dans la bataille, reprenant en éléments de langage les paroles formulées par le président, au risque de desservir ce dernier. « C’est une communication élaborée et dirigée de manière maladroite. Quand vous entendez un membre du RPM dire que c’est « une haine » qui vise le président, ça créée un malaise. C’est une grosse erreur d’appréciation », commente ce spécialiste français en communication politique, qui considère que ce type de communication peut potentiellement amener à des situations de pure confrontation.

Objet communicant non-identifié Pointés du doigt, les communicants du président, qui ne maîtrisent pas vraiment ce domaine et n’ont pas réussi, depuis son accession au pouvoir, à élaborer une stratégie de communication politique efficace valorisant l’homme, ses idées et ses actions, abîmant par là-même son image. « La communication du président fait partie du problème. On sent un passage en force, on sent un mépris de tout ceux qui peuvent avoir une autre position. C’est nous le pouvoir, nous allons l’imposer. Ce sont des invectives, des menaces. Quand vous entendez le langage des dirigeants de ce pays sur les antennes nationales, c’est incroyable ! », s’exclame Soumana Kalapo, syndicaliste et membre de la Plateforme An té A bana. Pour ce chroniqueur politique, il y a aussi une certaine crainte à aborder le chef de l’État sur ses sujets. « Je ne connais pas un conseiller en communication qui ose taper à la porte du président. Je n’ai pas vu de gens autour de lui assez responsables pour aller lui dire « on est en train de foncer dans le mur, il faudrait vraiment faire une ouverture et voilà l’ouverture qu’on peut faire. Il faut une personnalité qui pourra lui parler, lui exposer sincèrement l’État de la situation ».

Reste que cette communication « artisanale » se traduit dans l’opinion par une perte de crédibilité évidente, une image dégradée auprès des Maliens et un manque de visibilité de son action. « Il y a tellement de choses qui sont passées inaperçues que finalement on peut se dire qu’il n’y a rien. Les militaires le disent, ce qu’il a fait pour l’armée, en 50 ans d’indépendance, aucun président ne l’a fait. Moi je sais que le tableau n’est pas totalement noir, même si le bilan n’est pas reluisant. Il a fait des choses mais ce n’est pas forcément perceptible ici à Bamako. À l’intérieur du pays, le peuple croit encore à IBK », affirme ce militant du RPM.

Le sursaut ? A un an jour pour jour de la prochaine élection présidentielle, le temps semble court pour le président candidat à sa succession, qui devra mettre les bouchées doubles pour inverser la vapeur. « Tout ce qui se passe créée des sympathies pour nous et diminue, à mon avis son électorat. Le régime doit faire attention et se souvenir que les Maliens qu’il menace et maltraite aujourd’hui sont des électeurs », assène Soumana Kalapo. Mais certains veulent y croire. « C’est un patriote, c’est indéniable. Il est vraiment attaché aux intérêts du pays, mais toutes ces erreurs de communication comme de casting ont fait que ça ne s’est pas manifesté comme il le voulait. Il est largement insatisfait », poursuit ce même militant.

Sortir par le haut, dire que ce projet de révision a manqué de concertation, montrer qu’il est capable d’écoute, afin d’enclencher la dynamique pour la présidentielle de l’année prochaine, c’est ce que certains pensent au sein même de sa famille politique. « S’il a l’habileté de retourner au dialogue, de dire « je vous ai compris », comme disait De Gaulle, l’un de ses modèles, dans ce cas je crois qu’il y aura les moyens de redresser sa popularité », souligne ce cadre du parti majoritaire. « Il y a quand même un fond légitimiste dans ce pays, surtout dans le pays profond, s’appuyant sur des valeurs culturelles où, quand le chef reconnaît qu’il a eu tort et qu’il veut sincèrement réparer, il y a une possibilité. De plus, il n’y a pas dans l’opposition une personnalité qui émerge de manière évidente, qui peut opérer un renversement de l’opinion nationale en sa faveur. Donc IBK reste, malgré tout, un candidat évident et incontournable », conclut-il.

 

Gouvernance environnementale: le PAGE est lancé

Ouagadougou, la capitale burkinabé a accueilli cette semaine l’atelier de lancement du programme de Partenariat pour la gouvernance environnementale en Afrique de l’ouest (PAGE). Les travaux qui prennent fin ce 28 mars 2014 ont porté sur ce nouveau programme et les acquis de « l’Initiative pour la Réduction de la Pauvreté et la Gestion de l’Environnement (PREMI) » dont il assure la continuité. Un partenariat multi-acteurs pour réduire la pauvreté l’UICN pilotera une intervention coordonnée et multi-acteurs concrétisée à  travers un partenariat qui s’est constitué progressivement depuis 2009, avec les institutions intergouvernamentales (CEDEAO, UEMOA, CILSS), les Autorités des Bassins de la région (Volta, Niger, Sénégal), les Ministères en charge de l’eau, de l’environnement et du développement durable des pays d’Afrique de l’Ouest. « A travers ce programme l’UICN et ses partenaires relèveront un des plus grands défis environnementaux auxquels l’Afrique de l’Ouest est confrontée qui réside dans la nécessité de réconcilier ses besoins de développement avec la gestion durable de ses ressources naturelles. Aujourd’hui, il y a un besoin urgent de valoriser la biodiversité au bénéfice de la réduction de la pauvreté» a souligné le Pr. Aimé J. NIANOGO, Directeur régional de l’UICN-PACO. à€ différentes échelles géographiques et dans de nombreux domaines liés à  la gestion des ressources et à  la gouvernance environnementale, le PAGE renforcera le dialogue entre les acteurs institutionnels et la société civile et soutiendra la mise en œuvre des politiques nationales et régionales dédiées à  l’environnement. « En consacrant les différentes composantes du programme à  la mise en œuvre des législations et des politiques, l’amélioration des écosystèmes pour l’adaptation aux changements climatiques, la lutte contre la pauvreté et le renforcement des capacités, ce nouveau programme vient consolider le travail engagé par les à‰tats d’Afrique de l’Ouest» a déclaré Monsieur Salif OUEDRAOGO, Ministre de l’Environnement et du Développement Durable du Burkina Faso lors de la cérémonie de lancement officiel. La cérémonie a réuni les partenaires techniques et financiers du programme et de nombreux représentants du monde de la recherche et de la société civile. « Avec le programme PAGE commence la troisième phase de la collaboration entre la Suède et l’UICN-PACO. l’UICN à  travers le PAGE renforcera davantage le partenariat régionale pour la conservation de la nature et la gestion durable des ressources naturelles. Cette approche partenariale favorisera la durabilité et le succès du programme.» A affirmé M. Richard BOMBOMA, Chargé d’affaires à  l’Ambassade de Suède au Burkina Faso. Le PAGE est en effet financé par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement – ASDI.

Mali : vers une nouvelle gouvernance présidentielle ?

L’époque est chère et courte, celle du positionnement pour entrer dans le gouvernement. Il faut faire vite ! On imagine ceux qui font parvenir des messages au Président ou encore ceux qui avaient disparu, réapparaà®tre dans la messagerie du « Kankelentigui ». Sauf qu’elle doit être bien pleine voire désactivée. Attention, ne devient pas chef d’Etat qui veut en cette République griotique. Et les messages de félicitation continuent. On dit que le président consulte, cherche, écoute, murit sa réflexion avec sagesse. Il est en tout cas avéré que la tâche s’annonce difficile pour IBK qui cristallise beaucoup d’espoir. O๠commence la nouvelle gouvernance ?  » Dans la manière de gérer l’administration, répond un consultant politique.  » Le président devra non seulement incarner l’autorité d’Etat mais aussi changer toute la gouvernance d’Etat et les vieilles pratiques démocratiques ». Pour Yaya Traoré, membre de la diaspora : « si IBK succombe à  la forte volonté des maliens d’avoir un gouvernement de jeunes visages, il lui faudra impérativement de bons conseillers politiques, directeurs de cabinet, chefs de cabinet ou secrétaires généraux expérimentés à  la présidence ». Fini le laxisme au sommet de l’Etat ? Ce laxisme, dont on a tant parlé sous ATT n’était-il pas une autre façon de gouverner ? Avec IBK, qu’est-ce qui va changer ?  » La fonction de chef d’Etat est à  réincarner, à  réinventer même… ATT avait en son temps désacralisé la fonction, en se rendant dans toutes sortes de cérémonies o๠ses ministres pouvaient très bien se rendre », commente ce journaliste. Fini le temps des poses de première à  tout va ou des cérémonies de lavage de main au savon avec les enfants ? Il est certain qu’avec IBK, les choses seront beaucoup plus recadrées :  » Nous sortons d’une crise et le pays doit se reconstruire. Il est impensable de tomber dans un folklore quotidien. Les Maliens eux-mêmes ne veulent plus de cela ! », comment ce diplomate en poste à  Bamako. « IBK devra aussi s’affranchir de la tutelle des militaires et des religieux au risque de mécontenter le peuple », s’inquiète cet enseignant. Alors, que devra être la présidence d’IBK ? Le secret autour des consultations pour nommer le gouvernement donne déjà  le ton. Plus de supputations, ni de rumeurs, IBK n’aurait rien promis à  personne et le moment venu, la liste tant attendue sera rendue publique, à  l’attention de tous et des médias… A la cour constitutionnelle de proclamer désormais !

Noël Diakité: « nous voulons un changement majeur pour le Mali »

Noà«l Diakité est consultant en informatique (développement et Logiciel) et Secrétaire Général de l’ODG. JDM : Qu’est-ce que l’ODG ? Noà«l Diakité : ODG, C’’est observatoire pour la démocratie et la gouvernance. Je crois qu’à  travers ces deux mots, nous sommes dans le vif du sujet actuel du Mali o๠chacun pense que la démocratie a failli et que nous en sommes à  ce niveau de crise à  cause de cela. C’’est une association apolitique mais nous voulons travailler et faire avancer les choses pour le Mali. Nous voulons un changement majeur pour le Mali. Ainsi, nous avons jugé nécessaire de créer une association pour que nos idées soient formelles et sortir du seul cadre des « grins » o๠chacun se plaint dans son coin. Nous sommes au moins cent jeunes gens du Mali, du Sénégal entre autres. D’o๠vient l’idée de créer ce genre de regroupement ? l’idée est venue de moi et de mes amis et collaborateurs avec qui nous avons l’habitude de critiquer la démocratie de ce pays. Nous nous sommes dit, au lieu de rester là  à  parler et à  émettre des idées sans lendemain, pourquoi ne pas mettre cela en pratique. Nous avons eu notre récépissé il y a une semaine. Je suis le secrétaire général de l’association et J’ai eu l’idée de l’activité qu’on devra mener pour les élections. Ceci étant, je pense sincèrement qu’un grand nombre de membres fondateurs nourrissaient déjà  l’idée d’agir pour ce pays au sein d’un groupe, bien avant que je vienne les voir pour mettre sur pied cette association qu’est l’ODG. Que propose l’ODG concrètement pour une bonne démocratie et une bonne gouvernance au Mali ? l’ODG va mener sa première grande activité lors des élections à  venir au Mali. Il s’agira de créer un réseau d’observateurs pour les élections. Dans un premier temps, nous ne somme pas sûrs de toucher tous les 25 000 bureaux de vote du Mali mais notre objectif est de montrer l’utilité de ce genre d’observation et de faire en sorte que les tendances des résultats soient connues le soir du vote et instantanément. Et pour cela, nous sommes en train de mettre en œuvre un logiciel pour le comptage. C’’est un logiciel qui sera accessible à  toute personne connectée à  Internet. Je pense aussi qu’en se mettant dans une association pour porter nos prochaines activités et études, nous optons et comptons d’une part, sur un grand nombre de ressources humaines compétentes au sein de même de l’association, et d’autre part sur des partenariats techniques forts. Quelles sont vos relations avec les autorités maliennes pour mener à  bien cette première activité ? Nous sommes en train de chercher les accréditations auprès des autorités compétentes pour cela. Nous proposons notre J’aimerais insister sur le fait que nous ne proclamons aucun résultat, notre rôle sera de donner des tendances plus rapidement. Pour éviter une nouvelle crise, les prochaines élections doivent être irréprochables. Combien de jeunes avez-vous déjà  mobilisé ou comptez-vous mobiliser? Nous ne sommes pas si nombreux que cela. l’association compte entre 80 et 100 membres (membres fondateur et d’autres membres), mais nous sommes aussi en train de nouer des partenariats avec d’autres associations de jeunes et même des ONG (NDI, IFES, CNI etc.). Nous voulons des partenariats avec la presse malienne aussi. Ceci étant nous continuons notre recrutement afin de consolider notre base et aussi nous permettre de ratisser plus largement. C’’est un début, les années à  venir nous aurons assez d’expérience et ça ira crescendo. Quelles sont les prochaines activités que vous comptez mener au sein de l’ODG? Nous voulons faire des études et évaluer les besoins réels des Maliens en matière de démocratie et de gouvernance. Notre deuxième activité pourrait être par exemple de mettre un tableau de bord en place pour permettre à  la population de revoir les promesses d’élection des élus. Ce qu’ont dit les hommes politiques avant d’être élus et ce qu’ils feront et dans quel ordre. Ceci pourra permettre aux populations de suivre en temps réel les programmes des élus au moment de l’exécuter. Ce sont là  des idées auxquelles nous continuerons de réfléchir pour pouvoir les mener à  bien.

Délinquance financière: le BVG passe à l’attaque

En novembre dernier, le Vérificateur Général remettait le rapport annuel 2011 aux plus hautes autorités de la République. l’acte deux de la procédure s’est déroulé ce lundi 27 mai. En effet, conformément à  la loi, le Vérificateur Général a saisi le Procureur de la République près le Tribunal de 1ère Instance de la Commune III du District de Bamako, chargé du Pôle Economique et Financier. Il lui a remis officiellement les dossiers de dénonciation des faits constitutifs d’infractions à  la loi pénale révélés par huit (7) vérifications effectuées au titre de l’exercice 2011 et une (1) vérification au titre de l’année 2012. C’’est la première fois depuis la création de l’institution que la justice est directement saisie par le BVG. Près de 9 milliards de francs dérobés à  l’Etat Les faits dénoncés par le Vérificateur Général au Procureur de la République sont essentiellement relatifs à  la gestion domaniale et foncière, aux opérations d’encaissement et de reversement de recettes fiscales au trésor public et surtout au détournement de deniers publics. Selon un communiqué du BVG, le montant total en cause se chiffre à  8 717 657 556 Francs CFA. Les rapports de vérification qui soutiennent ces dénonciations de faits ont été suffisamment et sérieusement élaborés avec indépendance, professionnalisme et objectivité. « Le montant annoncé n’est donc pas hypothétique » précise le communiqué. Lors de la cérémonie de remise de ce lundi, le Vérificateur Général a rappelé que « ce chiffre montre la triste réalité de la corruption et de la délinquance financière qui continuent de gangrener notre pays et le place chaque jour à  l’antipode de l’émergence et de l’essor économiques ». D’o๠la nécessité de synergie d’actions entre tous les acteurs de la lutte contre ces fléaux. La démarche du BVG va dans ce sens. Travailler en étroite collaboration avec l’autorité judiciaire pour le suivi pénal des infractions révélées par les vérifications, voilà  le sens de cette démarche. Une innovation que les deux parties veulent pérenne. Désormais, les trois organes que sont les Autorités Judiciaires, la Direction Générale du Contentieux de l’Etat et le Bureau du Vérificateur Général travailleront main dans la main pour une lutte plus efficace contre la corruption et la délinquance financière. Moraliser davantage la gestion publique, particulièrement, en cette période de reconstruction nationale et de reprise progressive de l’aide au développement. Telle est l’ambition affichée par le Vérificateur Général et ses partenaires afin de doter le Mali d’une administration publique transparente.

Obama choisit le Sénégal, la Tanzanie et l’Afrique du Sud

Il était temps. Près de cinq ans après sa première élection et au début de son second mandat, le président américain Barack Obama a décidé d’effectuer sa première tournée d’importance en Afrique, du 26 juin au 3 juillet, en compagnie de son épouse Michelle. Destination : Sénégal, Afrique du Sud et Tanzanie, mais pas le Kenya, la terre natale de son père dont l’actuel président, Uhuru Kenyatta, est poursuivi par la CPI pour crimes contre l’humanité. Si Obama s’était rendu en 2006 au Kenya, il n’était pas encore chef d’à‰tat mais venait d’être élu au Sénat de Washington. « Le président insistera sur l’importance que les à‰tats-Unis accordent à  nos liens en plein développement avec les pays d’Afrique subsaharienne », indique la Maison Blanche dans un communiqué, en évoquant également la nécessité d’« étendre la croissance économique, l’investissement et le commerce, de renforcer les institutions démocratiques, et d’investir dans une nouvelle génération de dirigeants africains ». Espoir Jusqu’à  présent, Barack Obama ne s’était rendu officiellement qu’une fois en Afrique subsaharienne, au Ghana, en juillet 2009, pour une courte visite qui avait suscité beaucoup d’espoir. Son discours devant le Parlement, en juillet 2009 à  Accra, au cours duquel il avait proclamé que « l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains », avait marqué les esprits. Quant à  Michelle Obama, elle avait effectué une tournée en Afrique australe en juin 2011. Elle avait notamment rencontré, en Afrique du Sud, le premier président noir du pays et héros de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela. Le programme d’Obama s’inscrit dans une volonté de soutenir les « bons élèves de la démocratie » – c’est-à -dire des pays o๠la course pour le pouvoir n’a pas récemment donné lieu à  des massacres et o๠l’alternance s’est passée de manière relativement pacifique. Fin mars, Obama avait ainsi reçu son nouvel homologue sénégalais, Macky Sall, et trois autres dirigeants africains élus, en saluant dans leurs pays des « démocraties solides et émergentes ». Tout en promettant à  plusieurs reprises que les à‰tats-Unis resteraient des « partenaires inconditionnels » des pays africains démocratiques, Obama avait rendue publique, en juin 2012, sa stratégie en faveur du développement de l’Afrique, avec comme objectifs principaux le renforcement de la sécurité face à  la menace terroriste, et la contre-offensive face à  la Chine sur le plan économique.