« Balani show » : une fête à la dérive

Spectacle artistique dansant, souvent nocturne, le « balani show » est une sorte de bal populaire organisé dans les quartiers pour des cérémonies de mariages, de baptêmes ou autres manifestations de joie. Manifestation fréquente lors des grandes vacances, elle s’est peu à peu transformée et pervertie, donnant lieu à des scènes de danses obscènes, des échauffourées entre groupes de jeunes rivaux et d’autres comportements néfastes. Face au mécontentement de la population, certaines autorités locales ont entrepris des mesures.

 

Il est 19h, la nuit s’annonce longue ce 27 août à Sabalibougou, à quelques encablures du marché de bétail ( Grabal). Au ciel sombre, s’ajoute une coupure d’électricité, plongeant ce quartier de la commune 5 du district de Bamako, dans le noir.

Nonobstant, une nuée de jeunes en liesse s’attroupent dans la rue en barricadant la route. Une ferveur ambiante les anime sous le son assourdissant et  effervescent des appareils sonores de l’animateur Dj. Au milieu de la scène, une jeune dame élancée, arborant un T-shirt au dos échancré, se déhanche sur un rythme vibrant au son du coupé-décalé. Cigarettes aux lèvres, vrombissement incessant des motos, tout est permis  ce soir pour ces jeunes et adolescents. Des danses frénétiques, des culbutes brusques sont exécutés en vue de gagner les faveurs des jeunes filles.

Dérives

Au Mali, le balani show (ou Block party) réunit les jeunes et enfants dans la rue sous une variété de note musicale et de danse . Un véritable moment de gaieté, empreint de symbiose sociale, qui s’est transformé, aujourd’hui en  espaces de dépravation de mœurs et d’altercation à l’arme blanche entre certains groupuscules conduisant à des cas de blessures ou même de meurtres. Cette manifestation est devenue une source de  nuisance perturbant la tranquillité nocturne des citoyens.

«  Le son des amplificateurs me met hors de moi. On n’ arrive même plus à fermer l’œil la nuit durant les congés. Ces soirées de jeunes, accompagnées d’une forte consommation d’alcool et de drogues, augmentent le risque d’actes dangereux entre adolescents. Il est temps de mettre fin à tout cela. La mort d’un jeune de Daoudabougou, en 2021, suite à une altercation,  résonne encore dans ma mémoire »,  se plaint M.coulibaly, dont la maison avoisine un terrain vide.

Selon Nouhoum Touré, magistrat à la retraite, toute manifestation qui occupe la voie publique et gêne la circulation peut être considérée comme trouble et également les manifestations considérées comme nuisances sonores ou d’atteinte aux mœurs.

«  Lorsque la paix du voisinage est dérangée, la plainte est possible et d’ailleurs chaque fois qu’il y a trouble à l’ordre public, le procureur peut s’auto saisir. Et tout citoyen peut requérir du procureur une constatation des faits »  ajoute-t-il.

Interdiction

En août 2023, la mairie de la Commune IV du district de Bamako a pris la décision d’interdire sur toute l’étendue de son territoire cette manifestation culturelle et artistique qui, selon elle, est assimilable à un établissement de nuit, de dancing et/ou de discothèque.  Et le non-respect de cet arrêté municipal sera puni du paiement d’une amende allant de 100.000F à 500.000F.

Auparavant, en 2016, La Ligue des Imams et des Erudits pour la Solidarité Islamique du Mali (LIMAMA) avait, lors d’un meeting tenu à la grande mosquée de Bamako, tiré la sonnette d’alarme en demandant l’interdiction du  balani show  qui selon elle, conduit à la dépravation des mœurs. Elle a par ailleurs menacé le boycotter des cérémonies de mariage, de baptême ou de funérailles de tout chef de famille qui encouragerait ou contribuerait à l’organisation du  Balani show dans les quartiers. Une menace qui ne sera pas mise en exécution.

Si certains sont vent debout contre ces événements, d’autres, en revanche  les voient d’un œil différent. Pour le jeune Mamadou Traoré, grand amateur, s’attaquer à ces fêtes comme maux de la société, relève d’une mauvaise analyse, car les enfants ont adopté leurs comportements en famille pas lors de ces évènements. Il croit, en plus, que le balani show est l’unique espace de divertissement des enfants qui ne peuvent être admis dans les boîtes de nuit.

« Le balani show est organisé très  généralement les week-ends afin d’éviter tous désagréments sur les populations avoisinant le lieu de fête. En plus les gens prétendent que cette soirée a perdu sa valeur or tel n’est pas vrai, c’est juste la génération qui a changé »  ajoute-t-il.

En dépit des nombreuses divergences d’opinions sur l’avenir de ces soirées de jeune, la plupart des citoyens appellent à l’arrêt de leur organisation, qui compromet la paix sociale.

Joseph Amara DEMBELE

 

 

Karité : L’amande produite au Mali sera transformée sur place

L’Interprofession de la Filière Karité du Mali et les Unités Industrielles Locales ont signé un mémorandum d’entente, ce jeudi 28 août 2025, à la direction financière et du matériel du ministère de l’agriculture, marquant ainsi le lancement officiel de la campagne de commercialisation de 2025 des amandes de karités.

Avec un potentiel estimé à 250 000 tonnes d’amandes chaque année, le Mali se classe au deuxième rang mondial des producteurs derrière le Nigéria.

Le lancement de la campagne de commercialisation 2025,  est la conclusion d’une longue tractation entre les acteurs du domaine et le gouvernement. Ainsi, les prix de vente convenus entre  l’Interprofession de la Filière Karité du Mali et les Unités Industrielles Locales sont fixés à 175 F CFA et 200 F CFA le kilogramme, respectivement pour  le prix bord-champ et le prix au niveau des coopératives pour les amandes conventionnelles.

Pour les amandes améliorées, les prix sont de 250 F CFA et 275 F CFA le kilogramme, respectivement le prix bord-champ et le prix au niveau des coopératives. La filière Karité est l’une des filières Agricoles importantes au Mali par sa contribution remarquable à la création d’emplois, à l’autonomisation des femmes en milieu rural, au développement socioéconomique et la sécurité économique et financière des zones de production agricole.

Ce mémorandum, qui inclut les prix, est le fruit d’un accord commun avec les trois unités industrielles,  a affirmé Koumba Samboura, présidente de l’interprofession filière Karité. Selon Kancou Keïta, porte-parole des industries, ce mémorandum permet de valoriser la filière Karité. L’amande produite au Mali sera transformée sur place par des industries maliennes. Cela permettra d’obtenir du beurre et du tourteau qui sont essentiels pour l’économie.

Quatre ministres étaient présents lors de la cérémonie : celui de l’Économie et des Finances M. Alouséni SANOU, de l’Industrie et du Commerce M. Moussa Alassane DIALLO , de l’Élevage et de la Pêche M. Youba BA, et de l’Agriculture M. Daniel Siméon KELEMA. Le ministre Sanou a exprimé sa satisfaction pour cette entente et a salué la démarche endogène de valoriser le karité, de promouvoir et de vendre les produits agricoles à travers l’établissement de contrats commerciaux.

Dans son discours, le ministre de l’Agriculture, M. Daniel Siméon KELEMA, a fait un rappel sur l’orientation des autorités de la transition en faveur d’une agriculture compétitive, moderne et favorable aux exploitantes et exploitants agricoles. Il a également invité l’ensemble des acteurs  au respect du cahier de charge et des prix de vente convenus.

A noter que ce sont 3 millions de femmes maliennes qui sont directement impliquées dans le secteur. De la collecte des noix, à la transformation en beurre et d’autres produits dérivés.

 Joseph Amara DEMBELE

Sommet africain sur la sécurité : Le Mali et Burkina Faso absents

 Le Sommet des chefs d’état-major africains s’est tenu du 25 au 27 août 2025 à Abuja. Durant trois jours, les responsables de la sécurité ont échangé sur les perspectives de la sécurisation des territoires de l’ensemble du continent. Le Burkina Faso et le Mali n’ont pas pris part à la rencontre.

La rencontre qui a regroupé des officiers de haut rang, venus de l’ensemble du continent,  visait notamment à « discuter des défis communs du continent, parler des stratégies collectives » afin de trouver « des solutions locales aux besoins de l’Afrique en termes de défense ».

Sur les trois pays de l’AES, seul le Niger était représenté, le Burkina Faso et le Mali ayant choisi de ne pas répondre à l’invitation des autorités nigérianes.

 

En présence de nombreux chefs  d’état-major d’Afrique, les questions relatives aux menaces sécuritaires et la multiplication des groupes armés terroristes dans la région ouest-africaine, notamment, ont été abordées. Selon le chef d’état-major nigérian, Christopher Musa, il est important d’aller à une coopération en matière de sécurité en vue de mener les actions en synergie.

« La véritable sécurité ne s’obtient pas dans l’isolement », a fait savoir le chef d’état-major nigérian aux officiers présents à ce sommet.  Sans doute, un appel aux pays de l’AES qui envisagent désormais une défense commune aux trois Etats. Les tensions entre la CEDEAO et l’AES, s’étaient  accentuées, après les sanctions prises par la CEDEAO, contre le Niger, suite au coup d’Etat de juillet 2023.

 

Depuis leur retrait de la CEDEAO, en janvier 2025, les trois pays de l’AES, confrontés à des défis sécuritaires depuis plus d’une décennie, ont décidé de fédérer leurs moyens pour une lutte coordonnée contre le terrorisme. Ils ont notamment crée une force commune constituée de 5 000 hommes, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Ali Sankaré

 

Assa Badiallo Touré élue vice-présidente du Comité régional OMS-Afrique

La ministre malienne de la Santé et du Développement social, le colonel Dr Assa Badiallo Touré, a été élue première vice-présidente du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique. L’élection est intervenue lors de la 75ᵉ session du Comité régional, ouverte le 25 août 2025 à Lusaka, en Zambie, en présence des ministres de la Santé des 47 États membres de la Région Afrique de l’OMS.

Médecin militaire de formation, le colonel Assa Badiallo Touré avait été nommée ministre le 1ᵉʳ juillet 2023 dans le gouvernement de transition du Mali. Depuis sa prise de fonctions, elle a lancé plusieurs initiatives sanitaires majeures, dont l’introduction du vaccin antipaludique en avril 2025 et le déploiement du programme REACH Mali en juin 2025, destiné à réduire la mortalité infantile.
Son élection au poste de vice-présidente du Comité régional n’est pas honorifique. Elle s’accompagne de responsabilités précises comme seconder le président de la session, participer à la conduite des travaux de l’organe décisionnel et représenter la Région Afrique dans certaines instances de gouvernance de l’OMS. Elle devra également contribuer à la préparation et au suivi des résolutions soumises à l’Assemblée mondiale de la Santé.
Pour le Mali, cette désignation est perçue comme une reconnaissance internationale du leadership sanitaire engagé ces dernières années. Elle intervient dans un contexte où le pays s’attèle à renforcer son système de santé et à répondre aux défis liés au paludisme, à la couverture sanitaire universelle et à la survie infantile.
Les travaux de la session de Lusaka, qui se poursuivent cette semaine, portent sur des priorités régionales telles que la préparation et la riposte aux urgences sanitaires, la lutte contre les maladies endémiques, et le renforcement des systèmes de santé. Dans ce cadre, Assa Badiallo Touré sera appelée à jouer un rôle actif dans la définition et l’application des stratégies adoptées pour la période 2025-2027.

Cédéao : vers l’opérationnalisation d’une brigade antiterroriste régionale

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé, le lundi 25 août 2025 à Abuja, la création d’une brigade antiterroriste de 260 000 hommes, financée à hauteur de 2,5 milliards de dollars par an. Les ministres des Finances et de la Défense se réuniront vendredi 29 août 2025, toujours dans la capitale nigériane, pour arrêter les modalités de financement et d’opérationnalisation de cette force.

La décision du 25 août s’inscrit dans une série d’initiatives déjà engagées par l’organisation régionale. En mars 2025, la Cédéao avait officiellement annoncé l’activation de sa Force en attente, considérée comme une première étape vers une riposte régionale coordonnée contre le terrorisme. Cette force de plusieurs milliers d’hommes avait été présentée comme un dispositif transitoire destiné à préparer un déploiement de plus grande ampleur.

En juin 2025, à Abuja, les chefs d’État et de gouvernement réunis en sommet ordinaire avaient entériné le principe d’une montée en puissance de cette capacité militaire, insistant sur la nécessité d’un financement durable et de mécanismes de commandement adaptés à la menace sécuritaire croissante dans la sous-région.

L’annonce de la création d’une brigade de 260 000 hommes représente l’aboutissement de ces discussions. Selon la Commission de la Cédéao, dirigée par le Dr Omar Touray, cette force sera dotée d’un budget annuel de 2,5 milliards de dollars afin de couvrir les besoins logistiques, opérationnels et de coordination.

Le calendrier prévoit désormais la réunion ministérielle du vendredi 29 août 2025 à Abuja. Celle-ci devra préciser les modalités de financement, la répartition des contributions nationales et les premières étapes de l’opérationnalisation de la brigade.

En parallèle, la Cédéao poursuit ses échanges avec l’Alliance des États du Sahel (AES) — regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger — qui a, de son côté, annoncé l’opérationnalisation d’une force unifiée de 5 000 hommes. Les discussions portent sur les formes possibles de coopération et de complémentarité entre ces deux dispositifs, dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest est devenue l’une des principales zones d’activité des groupes armés.

L’ensemble de ces décisions illustre la volonté des États ouest-africains de renforcer la coordination militaire face à l’expansion du terrorisme. La réunion de ce vendredi devrait marquer une étape décisive dans le passage de l’annonce à la mise en œuvre concrète de la brigade régionale.

Hivernage: de fortes pluies attendues

Ce 26 août 2025, Bamako a enregistré l’une des plus grandes pluies depuis le début de l’hivernage. Une importante quantité de pluie qui a provoqué des inondations et perturbé la circulation dans plusieurs quartiers de la capitale. Ces précipitations vont continuer et même s’intensifier selon les alertes de Mali Météo qui appelle à la prudence.

L’Agence nationale de la Météorologie, Mali-Météo a lancé ce 27 août 2025, une alerte concernant de fortes pluies accompagnées d’orage attendues dans plusieurs localité du pays, avec un risque élevé d’inondations. Selon Mali Météo, les régions de San, Sikasso, Ségou, Koutiala, Nara et une partie de Kita ont déjà enregistré des pluies au cours de la première partie de la journée. Des pluies importantes qui pourraient augmenter le risque d’inondations.

Le District de Bamako reste également concerné ainsi que les localités de Koulikoro et Kayes. Des pluies sont attendues dans la journée du 27 août 2025.

Les populations locales sont donc appelées à la prudence sur les routes et dans les quartiers vulnérables aux inondations.

Le ministère des Transports et des infrastructures et l’agence Mali Météo, rappellent que ces pluies peuvent entraîner notamment des inondations dans les quartiers situés en zones basses et vulnérables. Des perturbations sur les routes principales entraînant des difficultés de circulation, des dommages aux habitations précaires ainsi qu’aux infrastructures publiques sont également redoutés. Les conséquences sur l’agriculture, notamment dans les zones rurales, sont aussi attendus.

Rappelant que les dispositions en coordination avec les services de la Protection civile et le ministère des Transports, sont envisagées, les services de Mali Météo, invitent à la plus grande prudence et au respect des consignes de sécurité. Mali Météo invite les populations à rester attentives aux alertes pour sauver les vies humaines.

Amadou Kouyaté: “On peut dire que les joueurs se sont épuisés, donc ils sont passés un peu à côté”.

Les Aigles du Mali se sont inclinés face à l’Angola 43 à 70 lors de la finale de l’Afrobasket tenue en Angola du 12 au 24 août 2025. Dans l’ entretien qu’il nous a accordé, Amadou Kouyaté, journaliste sportif analyse le parcours des Aigles et les perspectives pour l’équipe nationale.  Propos recueillis par Ali Sankaré.

  • Quelle analyse faites-vous de la finale qui a opposé la Mali à Angola?

 

On a quand-même assisté à un match inédit.  On félicite d’abord l’équipe pour sa qualification à ce niveau à l’AfroBasket qui est à sa 31ème   édition. Et c’est la première fois que le Mali atteint ce niveau. On félicite l’équipe, l’encadrement et la fédération pour l’effort qu’ils ont consenti.

En ce qui concerne cette finale, on peut dire que nos jeunes sont passés à côté. Vu les efforts qu’ils ont fourni lors des matchs de huitième de finale, en match de barrage contre la Guinée Conakry, ensuite la Côte d’Ivoire et le Sénégal. On peut dire que les joueurs se sont épuisés, donc ils sont passés un peu à côté. Lors de la cette finale on sentait la fatigue chez eux, malgré l’envie de remporter ce trophée. Mais on leur tire chapeau pour avoir atteint ce niveau et d’avoir ramené la première médaille argent .

  • Quelles peuvent être les perspectives pour cette équipe de Basketball?

Les perspectives sont énormes. Dans un premier temps, le Mali doit participer aux éliminatoires de la Coupe du monde, qui sont prévus pour le mois de novembre prochain. Donc l’idéal c’est quand-même d’essayer de conserver ce jeu, voir les manquements constatés lors de l’Afrobasket en Angola. Il faut noter que nous allons rencontrer les mêmes équipes avec lesquelles on a eu à jouer lors de cet Afrobasket, il s’agit de  l’Égypte, l’Ouganda  et puis le Sénégal et l’Angola. Donc, il faut corriger les erreurs et viser une première qualification à la coupe du monde, parce que le Mali n’a jamais participé à la coupe du monde senior.

 

  • Quelles sont les chances de participation pour cette équipe à la coupe du monde ?

Cela peut être difficile, parce qu’il ya  certains universitaires qui sont parmi  eux et avec la rentrée au niveau des États-Unis,ils commenceront à jouer. Est-ce qu’ils auront l’occasion de venir rejouer avec le Mali ? Parce que déjà les préparatifs ont commencé, que ca soit au niveau NBA ou au niveau des universitaires, ça va être très compliqué.

 

  • Comment jugez vous le niveau de l’Afrobasket?

On peut dire contrairement aux  années précédentes, que cette année le niveau est très élevé, parce qu’auparavant on ne voyait pas des joueurs de la NBA participer à l’AfroBasket car des fois ils avaient du mal à sortir. Mais cette fois, plusieurs joueurs sont venus. Il ya aussi la Basket African League, qui est quand-même une petite filiale de NBA. Parmi les joueurs qui se sont distingués, il y a Jacques Boissy du Sénégal ou Alou Diarra  du Mali.

  • Des joueurs locaux se sont aussi fait remarquer…

Bien sûr il y a deux joueurs du stade Malien de Bamako. Il s’agit de Mahamane Coulibaly qui a terminé parmi les cinq majeurs, il ya aussi Allaye Togo, tous deux ont récemment pris part aux phases des poules de la Basket African League,  malheureusement le Stade Malien ne s’est pas qualifié pour la phase finale en Afrique du Sud.

 

 

 

 

 

 

 

Ciment : Petite baisse des prix

Le prix de la tonne du ciment est désormais fixé à 112.000 FCFA pour le  local et 117.000 FCFA pour la qualité importée. La fixation de ce prix plafond est l’épilogue de la rencontre entre le ministère de l’Industrie et du Commerce, de celui du Transports et des Infrastructures avec les acteurs de la filière du ciment, tenue ce 25 Aout 2025.

Les prix du ciment au Mali connaissent une instabilité et constituent une préoccupation majeure depuis quelques temps. Depuis le mois d’avril 2025, le coût de la tonne du ciment  a connu une hausse significative, passant de 105 000 FCFA à 125 000 FCFA et 130 000  FCFA. Une montée des prix qui occasionnent pour les vendeurs et les acheteurs des difficiles  et qui a un impact négatif sur la chaîne économique de ce secteur. Dans l’optique d’endiguer l’envolée persistante des prix sur le marché national  depuis avril 2025, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane DIALLO , a entrepris des échanges avec les acteurs du secteur : industriels, transporteurs et revendeurs pour trouver des mesures palliatives aux problèmes qui touchent les acteurs du secteur.

Eviter les spéculations

Les concertations entamées depuis quelques mois ont permis la fixation du prix du ciment à un plafond de 112.000 FCFA pour le  local et 117.000 FCFA pour le ciment importé. Les rencontres ont permis d’identifier plusieurs leviers d’action cruciaux, notamment la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières. Le clinker, indispensable pour la production locale, fait face des séries de perturbation  dans l’acheminement, réduisant ainsi la production de nos usines.

Le ministère s’engage donc à travailler avec les industriels pour garantir un accès régulier à cette ressource. Un autre point crucial énuméré lors des dialogues concerne le transport du ciment à travers le pays.

Les mesures prises par les autorités et mises en vigueur le 1e avril, concernant la réglementation du gabarit des camions,  ont eu un impact considérable sur la chaîne logistique engendrant des difficultés dans le transport du ciment, affectant à la fois les délais de livraison et les coûts. Le ministère a reconnu cette réalité et envisage des ajustements pour alléger la pression sur les opérateurs tout en maintenant l’ordre dans le secteur. Grâce à une synergie d’actions, des mesures drastiques ont été arrêtées au niveau des services compétents, avec l’implication du Département de la Défense, afin de sécuriser et faciliter l’acheminement des matières premières nécessaires à la production du ciment. Prenant part aux pourparlers, M. Lamine Traoré, président des quincailleries a exhorté ses collègues aux respects des prix conclus.

Le Ministre Moussa Alassane DIALLO a lancé un appel au strict respect de ces prix convenus. Il a tenu à rassurer que son ministère, à travers ses services compétents, veillera à la mise en œuvre effective de ces décisions dans l’optique de la satisfaction besoins vitaux des populations.

La ministre des Transports et des Infrastructures, a pour sa part réaffirmé l’engagement de son département à tout mettre en œuvre pour assurer un suivi efficace quand aux écueils liés au transport évoqués lors des différentes rencontres. La troisième rencontre entre les différentes parties est fixée au 25 octobre 2025 pour faire une évaluation sur le respect des prix convenus. Cette baisse, même appréciée, reste en deçà des prix initiaux du ciment entre 90 000 FCFA et 105 000 FCFA, la tonne

    Joseph Amara DEMBELE

 

 

 

 

Le Festival sur le Niger devient une biennale

Le Festival sur le Niger, rendez-vous majeur de l’agenda culturel du Mali, né il y a 21 ans sur les berges du fleuve à Ségou, passe en mode biennale. L’importance de la programmation et la dimension prise par l’événement justifient, selon les organisateurs, ce nouveau format. La prochaine édition se tiendra du 2 au 7 février 2027 à Ségou.

Devenu Ségou’Art, le festival avait pour ambition dès sa création de faire de Ségou une vitrine des expressions culturelles et artistiques du Mali. Au fil des années, cette rencontre, organisée chaque première semaine de février, est devenue un rendez-vous incontournable pour des festivaliers venus du monde entier.
Face à l’ampleur croissante de la manifestation, « l’événement a grandi et sa taille ne nous permet plus de l’organiser de manière efficace une fois par an », a expliqué le délégué général du festival dans un communiqué publié le 25 août 2025.
Nouvelle étape
Ségou’Art franchit donc une nouvelle étape en adoptant le format biennal. Les organisateurs affirment vouloir se donner le temps et les moyens nécessaires pour « un événement de cette envergure ». La 22e édition ouvrira ce nouveau cycle avec un programme annoncé comme plus ambitieux et plus innovant, tout en répondant aux exigences d’un tel rendez-vous.
Pour maintenir la dynamique entre deux éditions, le Salon des industries culturelles et créatives d’Afrique de l’Ouest (SICCAO) sera organisé par le Groupe Kôrè Art et Culture, afin de consolider la place de Ségou comme destination culturelle et touristique. Malgré les défis, Ségou’Art se félicite déjà d’avoir contribué à la promotion des talents, à l’expression des diversités culturelles et au vivre-ensemble.
La ville historique et touristique de Ségou accueillera donc la 22e édition de Ségou’Art, première édition sous le format biennal, du 2 au 7 février 2027.

AfroBasket 2025 : le Mali décroche l’argent historique

Pour la première fois de son histoire, le Mali a disputé une finale de l’AfroBasket masculin. Battus 70 à 43 par l’Angola dimanche à Luanda, les Aigles repartent avec une médaille d’argent inédite, plus de cinquante ans après leur bronze de 1972.

Le Mali a écrit une nouvelle page de son histoire sportive. Dimanche soir, à Luanda, la sélection nationale masculine de basket a atteint pour la première fois la finale de l’AfroBasket. Opposés à l’Angola, pays hôte et géant du basket africain, les Aigles se sont inclinés 70 à 43. Malgré la défaite, ils décrochent une médaille d’argent historique, la deuxième distinction continentale du pays après le bronze de 1972.
Le parcours des Maliens restera comme l’un des plus marquants de cette édition. Après deux défaites initiales contre l’Égypte et le Sénégal en phase de groupes, l’équipe a su se relancer en battant l’Ouganda et obtenir son billet pour les quarts de finale. C’est là qu’elle a réalisé l’exploit : face à la Côte d’Ivoire, Aliou Fadiala Diarra a arraché la prolongation à la dernière seconde avant de porter ses coéquipiers vers une victoire 102 à 96. En demi-finale, le Mali a confirmé en s’imposant 88 à 80 contre le Sénégal, validant ainsi sa première qualification pour une finale continentale.
Si l’ultime marche s’est révélée trop haute face à l’Angola, les Aigles repartent avec de solides repères. Mahamane Coulibaly et Aliou Fadiala Diarra ont été désignés dans le cinq majeur du tournoi, tandis qu’Aliou a terminé meilleur rebondeur, avec un match référence en quart de finale (35 points et 14 rebonds). Ces distinctions individuelles illustrent la progression d’une génération prometteuse.
Le sacre de l’Angola confirme, lui, la domination historique du pays. En remportant son 12ᵉ titre continental, le premier depuis 2013, la sélection angolaise retrouve son rang de référence du basket africain, portée par son meneur Childe Dundão, élu MVP du tournoi. Le Sénégal complète le podium après avoir largement dominé le Cameroun (98-72) dans la petite finale, grâce notamment aux 40 points de Jean-Jacques Boissy, un record de la compétition.
Au-delà du podium africain, cette édition sert aussi de tremplin vers la scène internationale. Les sélections les plus performantes se placent désormais dans la course aux qualifications pour la Coupe du Monde FIBA 2027, prévue au Qatar du 27 août au 12 septembre. Avec son parcours, le Mali s’impose désormais comme une nation crédible du basketball continental et pourrait bientôt jouer un rôle sur la scène internationale.
L’AfroBasket 2025 restera donc gravé dans l’histoire comme celui de la confirmation de l’Angola et surtout de l’émergence du Mali, finaliste pour la première fois et porteur de nouvelles ambitions pour le sport national.

Mission du Conseil malien des chargeurs à Dakar pour débloquer des conteneurs

Une délégation du Conseil malien des chargeurs (CMC), conduite par son président Bakissima Sylla et accompagnée du secrétaire général, séjourne à Dakar depuis le 20 août afin de débloquer des conteneurs maliens immobilisés au port autonome de Dakar. Cette mission se déroule sur instruction du ministère des Transports et des Infrastructures.

 

Le port de Dakar est le principal accès maritime du Mali, pays enclavé. Près de 60 % des importations et exportations maliennes transitent par ce corridor, soit plus de 350 000 tonnes de marchandises par an, selon les chiffres de la Chambre de commerce et du CMC. Chaque jour, environ 1 000 camions circulent entre Dakar et Bamako. En période de congestion, plusieurs centaines de conteneurs maliens peuvent rester bloqués sur les quais, entraînant des surcoûts de plusieurs millions de FCFA pour les opérateurs économiques.

 

Au terminal géré par DP World, les conteneurs maliens bénéficient d’une franchise de 21 jours. Au-delà, des frais de stationnement sont appliqués, ce qui pèse directement sur les importateurs. Ces retards concernent surtout des marchandises essentielles pour le marché malien : riz, sucre, huile, ciment et intrants agricoles. Chaque blocage se répercute sur les prix de vente et, en dernier ressort, sur le pouvoir d’achat des consommateurs.

 

Si le Mali utilise aussi les ports de Conakry, Abidjan ou Lomé, Dakar reste la principale porte d’entrée, notamment pour les produits de grande consommation. La mission du CMC vise à fluidifier ce corridor stratégique, en lien avec les autorités portuaires sénégalaises, et à réduire les délais d’enlèvement. Elle s’inscrit dans un cadre de coopération bilatérale entre Bamako et Dakar, encadré par des accords de transport et de transit.

 

Pour l’avenir, plusieurs projets sont en cours afin de désengorger le port de Dakar et de sécuriser les flux vers le Mali. Le port sec de Sandiara, en construction au Sénégal, devrait pouvoir accueillir jusqu’à 6 000 conteneurs et plus de 1 000 camions, offrant une solution de délestage. La réhabilitation de la ligne ferroviaire Dakar–Bamako est également évoquée comme une alternative durable, même si elle reste encore largement sous-utilisée.

 

En multipliant ce type de missions, le Conseil malien des chargeurs entend défendre les intérêts des opérateurs économiques, éviter les surcoûts liés aux congestions portuaires et garantir la régularité de l’approvisionnement du Mali.

 

 

Rapports du Médiateur : le foncier en tête des plaintes

Les rapports 2023 et 2024 du Médiateur de la République, remis le 22 août au Président de la Transition, mettent en évidence une forte hausse du recours des citoyens à l’institution. Plus de 6 000 usagers ont été accueillis en 2023 contre près de 12 000 en 2024, soit un doublement en une année.

 

La gestion foncière ressort comme la principale source de plaintes, occupant une place prédominante dans les réclamations. Les rapports signalent également les retards persistants dans l’exécution des décisions de justice, les lenteurs administratives, ainsi que des insuffisances dans la protection sociale, notamment à travers l’INPS. Des conflits de chefferie continuent aussi d’alimenter les saisines.

 

Un autre point d’alerte concerne l’orpaillage artisanal. Le Médiateur évoque des conflits locaux, des pollutions importantes et la dégradation d’écosystèmes, appelant à une régulation adaptée de cette activité.

 

Parmi les recommandations formulées figurent le respect strict des procédures foncières, l’accélération des démarches administratives, une meilleure gestion des litiges de chefferie, le renforcement du recouvrement des cotisations sociales et la poursuite de la digitalisation de l’administration, amorcée avec la mise en place d’une plateforme destinée aux consulats et ambassades.

 

En recevant ces rapports, le Président de la Transition a salué le rôle du Médiateur comme « recours pour le citoyen et conseil pour l’administration ». Il a insisté sur la nécessité de transformer ces constats en réformes concrètes, en particulier dans le domaine foncier et la gouvernance publique, tout en mettant en avant l’importance des femmes et des Maliens de l’extérieur dans le renforcement de la cohésion nationale.

 

Commune I : sursis à la dissolution des partis, renvoi vers la Cour suprême  

Le Tribunal de grande instance de la Commune I du district de Bamako a ordonné, ce lundi 25 août 2025, le sursis à exécution du décret ayant dissous les partis politiques. Le tribunal a, dans le même mouvement, orienté le dossier vers la Cour suprême.

 

Le tribunal a ainsi décidé un sursis à statuer sur la dissolution des partis, dans l’attente de l’examen définitif de l’exception d’inconstitutionnalité soulevée, et a ordonné la transmission du dossier à la Cour constitutionnelle via la Cour suprême, conformément à l’article 153 de la Constitution du 22 juillet 2023.

 

Cette procédure fait suite à deux actes pris le 13 mai 2025 : la loi n° 2025-005 abrogeant la Charte des partis politiques (loi n° 05-047 du 18 août 2005) et le Statut de l’opposition (loi n° 2015-007 du 4 mars 2015), promulguée et publiée au Journal officiel à cette date, puis le décret de dissolution de l’ensemble des partis et organisations à caractère politique décidé le même jour à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire et annoncé à la télévision nationale.

 

Saisie par les partis dissous, la justice avait tenu une première audience le 7 juillet 2025 au TGI de la Commune I, marquée par l’absence de représentation de l’État, avant de renvoyer le dossier aux 28 et 29 juillet pour débats contradictoires et confrontation des pièces avec le Contentieux de l’État ; l’audience de la Commune I avait ensuite été reportée au 4 août, tandis que la Commune VI renvoyait l’affaire devant sa chambre de jugement.

 

Joint par nos soins ce 25 août, Me Mamadou Camara, conseil des partis requérants, confirme : « C’est exact. Le Tribunal de grande instance a fait droit à notre requête ». Interrogé sur la suite, Me Camara précise : « Le dossier sera renvoyé à la Cour suprême, à charge pour elle d’en saisir la Cour constitutionnelle, seule juridiction compétente pour connaître de la constitutionnalité d’une loi ».

 

Pour le Collectif des avocats, cette décision constitue une opportunité historique pour la Cour constitutionnelle de réaffirmer son rôle de gardienne des libertés et de dire si un pouvoir peut, par simple décret, suspendre les droits politiques essentiels garantis par la Loi fondamentale.

 

La Cour suprême est désormais saisie de l’affaire, à la suite du sursis prononcé, et devra se prononcer sur la légalité de la dissolution, les partis étant entre-temps rétablis dans leurs droits.

 

D’autres procédures restent pendantes : le dossier ouvert devant le Tribunal de grande instance de la Commune VI doit revenir le 24 septembre 2025, tandis que les décisions d’incompétence rendues par les Tribunaux des Communes 3, 4 et 5 ont été déférées devant la Cour d’appel de Bamako. Par ailleurs, la Section administrative de la Cour suprême a été saisie, mais attend toujours le mémoire en défense du gouvernement.

 

Un autre volet du dossier concerne une plainte déposée par les avocats contre deux membres du Conseil national de Transition, Biton Mamari Coulibaly et Moulaye Keïta, devant le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité. Selon Me Mountaga Tall, l’absence d’avancée dans cette procédure traduit une « inertie incompréhensible », poussant le collectif à engager une citation directe afin de contraindre les mis en cause à comparaître.

 

Journalisme : un métier menacé par la précarité

Les conditions de travail des professionnels des médias au Mali se détériorent dans la plupart des organes de presse. C’est le constat fait par l’Union des journalistes reporters du Mali (UJRM), qui a dévoilé les résultats d’une enquête sur les conditions de travail des journalistes, rendue publique le 20 août 2025. L’absence de contrat de travail, le non-paiement régulier des salaires et l’inexistence de couverture sociale figurent parmi les difficultés qui entravent la qualité de l’information et vont à l’encontre de certains cadres juridiques.

Menée du 1er mars au 15 juillet 2025 à Bamako et dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Koutiala, cette enquête de 29 pages met en lumière les conditions de travail pénibles et alerte sur la protection des droits des journalistes et l’amélioration de leur environnement de travail.
Parmi les 300 journalistes exerçant dans divers médias (presse écrite, radio, télévision et presse en ligne), 50 % affirment avoir un salaire fixe, tandis que 50 % travaillent sans rémunération stable.
Sur l’ensemble des personnes interrogées, 53,5 % déclarent recevoir un salaire inférieur ou égal au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), tandis que 46,5 % bénéficient d’un salaire supérieur à ce seuil. Ce taux révèle que la majorité des journalistes ne bénéficie pas d’une rémunération garantissant une sécurité financière. En ce qui concerne l’existence d’un contrat formel liant le journaliste à son organe, le constat n’est guère meilleur. Les données de l’enquête soulignent que 61 % des journalistes interrogés travaillent sur la base d’un contrat verbal (oral) et 23 % sans aucun contrat formel, tandis que seuls 4,5 % des journalistes indiquent qu’ils bénéficient d’un contrat écrit ou mixte.
Absence de couverture sociale
Malgré les défis énormes liés à l’exercice de leur métier, les journalistes font face à une absence de protection sociale, comme l’assurance maladie, les pensions de retraite ou d’autres prestations sociales liées aux emplois formels.
Selon le même rapport, 74,5 % des répondants indiquent ne pas bénéficier d’une couverture sociale, tandis que 25,5 % en bénéficient. Parmi les bénéficiaires, 83 % ne sont pas à jour des cotisations sociales dues par l’employeur et seulement 17,5 % déclarent être en règle. Une situation contraire à la loi n° 99-041 du 12 août 1999 portant Code de prévoyance sociale, modifiée par la loi n° 03-036 du 30 décembre 2003 et la loi n° 06-008 du 23 janvier 2006.
Les crises socio-politiques que vit le pays n’épargnent pas la profession de journaliste. Ces derniers exercent difficilement et parfois sous pression, avec souvent de l’autocensure.
Jusqu’à 39 % des journalistes déclarent ne pas être libres, contre 61,5 %. Ce résultat indique que, bien qu’une majorité de journalistes semble jouir d’une certaine liberté, un nombre important de professionnels rencontre des restrictions dans leur travail, pouvant être liées à des pressions externes ou à des limitations institutionnelles.
Métier en quête de professionnalisme
Le manque d’équipements adéquats affecte également la productivité, la qualité du travail et la compétitivité des journalistes. Or, en dépit de la modernisation des équipements, certains organes restent dépourvus.
Plus de 53 % des journalistes interrogés ne disposent pas des outils nécessaires pour accomplir leur travail efficacement, tandis que 47,5 % des répondants ont accès à ces outils. Le journalisme se professionnalise au Mali malgré les défis. Cette augmentation du nombre de professionnels donne au paysage médiatique malien un nouvel élan pour faire face aux défis. Sur 200 journalistes, 155, soit 77,5 %, affirment posséder un diplôme ou une formation équivalente en journalisme. En revanche, 23 % des répondants (46 personnes) exercent sans avoir de diplôme formel dans le domaine.
Joseph Amara DEMBELE

Bamako accueille la 12ᵉ Conférence ministérielle de l’OFPA

La capitale malienne a abrité ce samedi 23 août 2025 l’ouverture de la 12ᵉ Conférence de l’Observatoire des Fonctions publiques africaines (OFPA). La cérémonie, présidée par le Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, a réuni les ministres et experts de 26 États membres, en présence du ministre malien du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Dr Fassoum Coulibaly et du secrétaire exécutif de l’OFPA.

Dans son allocution, le chef du gouvernement a rappelé l’importance de l’OFPA comme levier stratégique pour améliorer la gouvernance publique et renforcer l’efficacité administrative sur le continent. Il a exhorté les participants à formuler des propositions concrètes et innovantes afin de doter l’Afrique de services publics modernes, transparents et adaptés aux besoins des citoyens.

Le ministre malien du Travail a, pour sa part, insisté sur l’engagement du Mali en faveur d’une administration performante et inclusive, citant la Constitution du 22 juillet 2023 qui consacre le droit à un service public de qualité. Il a également souligné les efforts de digitalisation entrepris dans les procédures administratives et la nécessité de mutualiser les bonnes pratiques au sein de l’OFPA.

Cette conférence se déroule dans un contexte marqué par de fortes attentes citoyennes, la nécessité de mieux former les agents publics et les difficultés persistantes de financement des administrations. Plusieurs thématiques sont à l’ordre du jour, dont la transformation numérique, la transparence, la mobilité des fonctionnaires et la mise en place de centres de formation régionaux.

Créée en 1991 à Cotonou, l’OFPA regroupe aujourd’hui 26 pays africains. Son objectif est de promouvoir une fonction publique au service de la démocratie, de l’État de droit et du développement. La rencontre de Bamako vise ainsi à donner une nouvelle impulsion à l’organisation après plusieurs années de léthargie, marquées notamment par le non-paiement des cotisations de certains membres et l’irrégularité des sessions statutaires.

En accueillant cette 12ᵉ Conférence, le Mali entend non seulement jouer un rôle moteur dans la relance de l’OFPA, mais aussi inscrire la réforme de la fonction publique dans la dynamique de refondation de l’État amorcée depuis 2020.

AfroBasket 2025: Le Mali en finale pour la première fois de son histoire

À Luanda, le Mali a créé la surprise en écartant le Sénégal 88 à 80 en demi-finale de l’AfroBasket 2025. Mahamane Coulibaly, auteur de 23 points, a été désigné meilleur joueur, tandis qu’Oumar Ballo et Siriman Kanouté ont également brillé. Les Aigles ont pris leur revanche sur leurs voisins après la défaite concédée en phase de groupes et se sont offert une qualification historique.

Les statistiques traduisent la maîtrise de l’équipe malienne avec 51 % de réussite aux tirs et 36 % à trois points, contre 46 % et 25 % pour les Lions. Le parcours n’a pas été simple, entre une phase de groupes en demi-teinte et une victoire arrachée face à la Guinée en huitième. Le quart de finale contre la Côte d’Ivoire a marqué un tournant, notamment grâce à la performance XXL d’Aliou Diarra, crédité de 35 points et 16 rebonds.

Le Mali n’avait plus accédé aux demi-finales depuis 1999 et n’avait plus décroché de médaille depuis le bronze de 1972. En s’assurant déjà une place sur le podium, les Aigles écrivent donc une nouvelle page de leur histoire, plus de cinquante ans après leur unique récompense continentale.

Leur adversaire est désormais connu. L’Angola, pays hôte, s’est imposé d’un souffle face au Cameroun 74 à 73, porté par le soutien brûlant de son public. La finale de dimanche opposera donc le Mali et l’Angola dans un duel qui promet d’être électrique, entre la révélation d’un outsider historique et l’expérience d’un géant du basket africain.

Moyen-Orient : l’ONU confirme l’état de famine à Gaza

L’Integrated Food Security Phase Classification (IPC), organisme de référence soutenu par les Nations unies, a officiellement déclaré le 22 août 2025 l’existence d’un état de famine dans la bande de Gaza. C’est la première fois qu’une telle situation est constatée dans cette région du Moyen-Orient depuis le début du conflit armé.

Le rapport de l’IPC souligne que la ville de Gaza et ses environs immédiats sont les zones les plus gravement touchées. Environ 514 000 personnes y sont déjà en situation de famine, soit près d’un quart de la population totale de l’enclave. Selon les projections, le nombre de personnes concernées pourrait atteindre 641 000 d’ici à la fin septembre si l’aide humanitaire n’est pas acheminée rapidement et de manière massive.

L’analyse fait état d’un effondrement quasi complet des mécanismes d’approvisionnement alimentaire, consécutif à la destruction des infrastructures, aux restrictions imposées aux flux humanitaires et à l’intensification des hostilités. Les hôpitaux, privés d’électricité et de carburant, ne sont plus en mesure de fonctionner normalement, tandis que les usines de dessalement ont cessé de produire de l’eau potable. Cette combinaison de facteurs place la population civile dans une situation d’extrême vulnérabilité.

La reconnaissance officielle de la famine a entraîné de nombreuses réactions institutionnelles. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a insisté sur le caractère évitable de cette crise et a appelé à l’ouverture immédiate de corridors sûrs pour l’acheminement de l’aide. L’Union européenne et plusieurs gouvernements ont exprimé leur préoccupation et demandé que les convois humanitaires puissent accéder sans entrave à la population.

Les organisations internationales et les ONG présentes dans la région, telles qu’Oxfam et Islamic Relief, ont confirmé la gravité des constats de l’IPC. Elles estiment que l’ensemble de la population de Gaza, soit plus de deux millions d’habitants, se trouve déjà en situation d’insécurité alimentaire grave, dont près d’un million en urgence et plusieurs centaines de milliers en famine.

La déclaration de l’IPC s’accompagne d’un appel pressant à une mobilisation accrue de la communauté internationale. Des mesures rapides sont jugées indispensables pour prévenir une aggravation de la catastrophe dans les semaines à venir et limiter un bilan humain déjà alarmant.

Japon : Clôture de la TICAD 9 à Yokohama

La neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9) s’est achevée le vendredi 22 août 2025 à Yokohama. Trois jours de travaux ont réuni les chefs d’État et de gouvernement africains, les autorités japonaises ainsi que les partenaires institutionnels et privés autour du thème « Igniting Joint Innovation with Africa ».

La conférence a abouti à l’adoption de la Déclaration de Yokohama, qui fixe les grandes priorités de coopération entre le Japon et l’Afrique. Le document met l’accent sur la promotion des échanges commerciaux, le soutien à l’intégration régionale, la transformation numérique responsable, le développement d’infrastructures durables, le renforcement de la sécurité alimentaire, la santé publique et l’appui aux initiatives en faveur de la paix et de la stabilité.

Sur le plan financier, le Japon et la Banque africaine de développement ont annoncé un cadre de financement de 5,5 milliards de dollars dans le cadre de la sixième phase de l’initiative d’Assistance renforcée au secteur privé. Le gouvernement japonais a également prévu de mobiliser 1,5 milliard de dollars en investissements à impact, destinés à soutenir la transition énergétique et les projets de développement durable. La JICA s’est en outre engagée à hauteur de 40 millions de dollars dans un fonds de soutien aux chaînes d’approvisionnement, et divers financements cumulés depuis 2023 représentent 114,4 millions de dollars répartis dans 39 pays africains.

La clôture des travaux a été marquée par la réaffirmation d’une volonté partagée de renforcer le partenariat stratégique entre le Japon et l’Afrique, à travers des engagements conjoints visant à stimuler l’innovation, la croissance et la stabilité sur le continent.

 

Inhumation du Colonel Issa Ongoïba à Bamako

Le Colonel Issa Ongoïba est décédé le mercredi 20 août 2025 à l’âge de 91 ans. Sa dépouille a été mise en terre le jeudi 21 août à 14 heures à son domicile du quartier Hippodrome, en Commune II du district de Bamako.

 

Natif de Yangassadiou, dans le cercle de Mondoro, région de Douentza, il a occupé plusieurs hautes fonctions dans l’administration et le gouvernement. Il a été chef d’arrondissement de Boureissa, gouverneur de la région de Gao, ministre de la Justice, ministre de l’Agriculture et ministre de l’Administration territoriale.

Du 25 novembre 1968 au 8 avril 1980, il a dirigé l’Office du Niger. Durant cette période, de grands travaux d’extension des superficies rizicoles et de canne à sucre ont été réalisés, avec notamment la mise en service de l’usine de Siribala en 1977. Il est également à l’origine de la réalisation du canal Costes-Ongoïba, long de 19 kilomètres, destiné à l’irrigation de 64 000 hectares du Kala supérieur, ce qui a permis une réduction significative des charges de pompage.

Après son passage au gouvernement, il a présidé la Chambre des anciens combattants et victimes de guerre pendant vingt-cinq ans et a exercé les fonctions de chef de son village natal.

Le Colonel Issa Ongoïba a reçu plusieurs distinctions honorifiques en reconnaissance de ses services à l’État. Sa disparition met fin à un parcours marqué par plusieurs décennies d’engagement administratif et institutionnel.

Le Premier ministre burkinabè achève une visite de quatre jours à Bamako

Le Premier ministre du Burkina Faso, Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo, a quitté Bamako ce vendredi matin au terme d’un séjour de quatre jours au Mali.

Son départ de l’aéroport international Modibo Keïta-Sénou a été marqué par la présence de son homologue malien, le général de division Abdoulaye Maïga, de plusieurs membres du gouvernement et de représentants de la communauté burkinabè vivant au Mali.

Arrivé le 18 août, M. Ouédraogo a effectué cette visite en qualité d’invité d’honneur de la célébration du deuxième anniversaire de la Brigade citoyenne, organisée par le ministère malien de la Jeunesse et des Sports. L’initiative, lancée en 2023, mobilise des jeunes autour de l’instruction civique, de la solidarité et de la discipline collective. Les cérémonies commémoratives ont réuni des délégations venues de plusieurs régions du Mali.
Durant son séjour, le Premier ministre burkinabè a eu une séance de travail avec son homologue malien. Il a également été reçu par le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, pour un entretien centré sur la coopération bilatérale et les projets communs de la Confédération des États du Sahel.
La délégation burkinabè, composée de membres du gouvernement et de conseillers techniques, a également pris part à des rencontres avec leurs homologues maliens autour de questions de sécurité, de jeunesse et de développement.

Emmanuel Bakary Daou distingué à l’exposition « Yèrèya Sira »

Emmanuel Bakary Daou, responsable de la photographie au Journal du Mali et figure de la scène photographique malienne, a remporté le deuxième prix de l’exposition « Yèrèya Sira », organisée le 19 août 2025 à Bamako par la Maison africaine de la photographie (MAP), à l’occasion de la Journée mondiale de la photographie.

Âgé de 65 ans, né en 1960 à San au Mali, Emmanuel Bakary Daou est diplômé de l’Institut National des Arts de Bamako. Il a débuté sa carrière dans les années 1980 en combinant photographie et caricature avant de s’imposer comme photographe ambulant dès 1985. Il a par la suite collaboré avec plusieurs médias, notamment Planète Jeune, Femme Actuelle et Jeune Afrique.
Sur le plan international, son œuvre Le temps Ebola (2014), une série évoquant une épidémie fictive à Bamako, a reçu le Tierney‑Bamako Award lors de la 10ᵉ Biennale Africaine de la Photographie en 2015. Cette série se trouve aujourd’hui dans les collections du Block Museum of Art (Northwestern University), où elle est mise en lumière pour son expression visuelle forte et sa pertinence historique.
Au cours de sa longue carrière, il s’est distingué par plusieurs distinctions, dont un prix Seydou Keïta en 1998, décerné par le ministère de la Culture dans la catégorie portrait, ainsi qu’un prix média et tiers‑monde à Fribourg (Suisse) pour un reportage sur les Touaregs en 2001.
La remise du deuxième prix de l’exposition « Yèrèya Sira » s’accompagne d’une dotation de 200 000 francs CFA, ainsi que d’une prise en charge de 50 000 francs CFA pour frais de participation. Le premier prix est allé à Fatoumata Dembélé (300 000 F CFA) et le troisième à Acadou Karm Diallo (100 000 F CFA).

Les humanitaires en danger : 42 attaques recensées au Mali en 2025

La Journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée le 19 août, s’est tenue cette année au Mali dans un climat de violence et de restrictions sans précédent. Selon OCHA, 42 attaques contre des travailleurs humanitaires ont été recensées dans le pays entre janvier et fin juillet 2025, faisant du Mali l’un des contextes les plus hostiles pour l’action humanitaire. On deplore aussi 5 enlèvements dans la même période. 

Juillet a marqué un pic avec 81 incidents d’entraves à l’accès, contre 50 en juillet 2024, soit une hausse de 62 %. Ces entraves regroupent des interdictions de mouvement, des restrictions imposées par des acteurs armés, des menaces sécuritaires, des attaques directes et aussi des enlèvements, qui continuent d’exposer particulièrement le personnel national présent en première ligne. En juin, 76 incidents avaient été enregistrés, plus du double par rapport à l’année précédente. Entre janvier et mars, 246 contraintes d’accès avaient déjà été documentées, dont 92 pour le seul mois de mars, contre 62 à la même période en 2024. La hausse s’est amorcée dès janvier, avec 26 incidents, au-dessus du niveau de décembre 2024. La concentration la plus forte reste dans les régions du centre et du nord où l’insécurité demeure.

Cette dégradation survient alors que les besoins restent considérables. En 2025, 6,4 millions de Maliens ont besoin d’une assistance humanitaire. Le pays abrite 402 167 déplacés internes et environ 140 404 réfugiés, dont près de 70 % originaires du Burkina Faso, tandis que 318 000 Maliens ont trouvé refuge à l’étranger. Entre juin et août 2025, 819 000 personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, dont 34 000 en situation d’urgence.

Le financement ne suit pas l’ampleur de ces besoins. Au 20 août 2025, seuls 94,7 millions USD avaient été mobilisés sur un total requis de 771,3 millions USD, soit une couverture de 12,3 %. Ce déficit de plus de 670 millions USD met en péril la continuité des interventions alors que les attaques et entraves se multiplient.

Réunis à Bamako du 7 au 9 août pour le premier Forum humanitaire de l’Alliance des États du Sahel, les ministres chargés de l’action humanitaire ont décidé de mettre en place un cadre de concertation régional afin de mieux coordonner les réponses et d’intégrer les liens entre climat, sécurité, paix et développement. Ils ont souligné la nécessité d’anticiper les crises, de renforcer la redevabilité envers les communautés bénéficiaires et de promouvoir des solutions durables pour les déplacés et les réfugiés. Une volonté affirmée de diversifier les sources de financement, notamment à travers le secteur privé et les diasporas, accompagne cette démarche, tout en réaffirmant la souveraineté des États de l’AES dans la conduite de leurs priorités humanitaires.

À l’échelle régionale, la tendance est tout aussi alarmante. Au 1er août 2025, près de 19 000 personnes avaient perdu la vie en Afrique de l’Ouest et du Centre, contre 32 000 pour toute l’année 2024. Les besoins humanitaires concernent 57 millions de personnes, pour des plans visant à en assister 34,5 millions. Seuls 1,2 milliard USD, soit 16 % des 7,8 milliards USD recherchés, avaient été financés à cette date.

La commémoration du 19 août rappelle l’attentat de 2003 contre le siège de l’ONU à Bagdad, qui avait coûté la vie à 22 personnes dont Sergio Vieira de Mello, alors Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Irak. Vingt-deux ans plus tard, l’hommage rendu aux humanitaires prend au Mali une résonance particulière. Alors que les attaques s’accumulent et que les financements manquent, la protection des équipes et la garantie d’un accès sûr aux populations vulnérables apparaissent plus urgentes que jamais.

 

Afrobasket 2025 : le Mali s’offre le ticket de la demi-finale

Les Aigles se sont envolés pour la demi-finale de la 31ème édition de la compétition du championnat d’Afrique de basket-ball masculin Angola 2025, ce mercredi 20 Août. Au terme d’un match à suspens et à l’issue de la prolongation, l’équipe malienne s’impose contre les Eléphants de la côte d’ivoire, premier du groupe A, avec un score de 102 à 96.

 

La rencontre très attendue entre les deux équipes a tenu toutes ses promesses.  Après les doutes suscités par ses débuts dans la compétition, les Aigles avaient l’opportunité de se hisser à ce niveau, après leur dernière demi-finale en août 1999, perdue face à l’Angola 77-69. Privés de podium depuis leur médaille de bronze obtenue en 1972 à Dakar, les hommes du coach Elhadj Dicko reviennent avec l’espoir dans la compétition de l’Afrobasket après cette victoire bien méritée face à un adversaire de taille. Grâce à une équipe solide et bien constituée, les Aigles s’imposent dès le premier quart temps et terminent par le score de 28 à 27. Un léger retard qui sera vite remonté par la Côte d’Ivoire. Elle assure le spectacle avec des tirs à trois points et avec des tentatives infructueuses, les hommes d’Elhadj Dicko iront en mi-temps avec le score de 42 à 54 en faveur des Ivoiriens.

Loin de sombrer, les Aigles reprennent la pression et l’avantage, 71 à 69.  Le dernier quart temp est explosif, les deux équipes se rendent coup pour coup et les Aigles arrachent l’égalité en toute fin de match, envoyant les deux équipes en prolongation, 90-90. Le score final est en faveur des Aigles, 102 à 96, et ravive l’espoir d’un retour du Mali sur la scène continentale.

Après 6 confrontations de 2015 à 2025, cette victoire permet aux Aigles de compter le même nombre de match perdu face aux Eléphants et met les deux équipes à égalité, 3 victoires chacune.

 

Joseph Amara DEMBELE

Assemblée citoyenne : gouvernance et refondation au cœur des échanges

L’Observatoire de la Gouvernance et de la Sécurité Humaine (OCGS) a organisé mardi une Assemblée citoyenne à Maeva Palace, réunissant près de soixante participants autour du thème de la gouvernance et de la place des valeurs nationales dans la refondation.

En ouvrant les débats, Baba Dakono, secrétaire exécutif de l’OCGS et modérateur de la rencontre, a rappelé que cette initiative prolongeait les « conversations citoyennes » tenues régulièrement par l’Observatoire. Selon lui, l’Assemblée devait offrir un espace collectif pour réfléchir au Mali de demain, avec un regard sur le passé et le présent.
Trois communications ont introduit les discussions. Dr Abdoul Sogodogo, vice-doyen de la Faculté des Sciences Administratives et Politiques, a défini la gouvernance comme la conduite des affaires publiques fondée sur des normes partagées, insistant sur la nécessité d’une participation plus inclusive. Mamadou Ben Chérif Diabaté, médiateur social et spécialiste de la communication traditionnelle, a souligné l’importance des institutions culturelles et religieuses et regretté le manque de synergie entre elles. Amadou Diadié Sangho, enseignant et consultant, a pour sa part insisté sur le rôle central des langues nationales dans la gouvernance, estimant que l’usage exclusif du français marginalisait une grande partie de la population.
Les débats ont ensuite abordé des thèmes sensibles comme la tension entre légalité et légitimité, à travers le rôle respectif des autorités administratives et des chefs traditionnels ; la nécessité de revisiter les valeurs endogènes, de la Charte de Kurukanfuga au principe du sinangouya, en passant par les codes d’honneur et d’intégrité ; et le défi de la multiculturalité, présenté comme une richesse mais aussi un facteur de complexité pour la refondation.
Des références ont également été faites aux Assises Nationales de la Refondation et à leurs 517 recommandations, citées comme une avancée dans l’expression populaire et la gouvernance participative. Plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité de rendre ces acquis plus visibles et de renforcer leur appropriation par les citoyens.
Clôturée en début d’après-midi, l’Assemblée citoyenne a été annoncée comme un espace appelé à se renouveler. L’OCGS a indiqué que les analyses issues de ces échanges alimenteront des notes de réflexion destinées aux décideurs nationaux et internationaux.

Japon – Afrique : 9ème TICAD pour co-créer des solutions innovantes

Les autorités japonaises et l’Union africaine tiendront du 20 au 22 août 2025 à Yokohama la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9). L’événement, placé sous le thème « Co-créer des solutions innovantes avec l’Afrique », s’inscrit dans une feuille de route commune pour renforcer les partenariats économiques, sociaux et technologiques.

Cette édition mettra l’accent sur des approches conjointes pour répondre aux défis contemporains du continent africain, en tenant compte des évolutions globales. Les discussions seront organisées autour de trois grands axes. Le premier, consacré à la société, abordera le développement des jeunes, la formation, l’inclusion des femmes, la transformation digitale, y compris l’intelligence artificielle et les technologies spatiales, ainsi que la promotion d’une gouvernance inclusive et responsable. Le second, dédié à la paix et à la stabilité, traitera de la prévention des conflits, de la réconciliation nationale par des initiatives africaines et du renforcement de la sécurité communautaire. Le troisième, centré sur l’économie, portera sur la transformation économique, l’appui à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la promotion des startups, les investissements, la transition énergétique et l’intégration régionale.

Par ailleurs, des thèmes transversaux viendront compléter ces priorités, tels que l’autonomisation des femmes et des jeunes, la connectivité, les partenariats public-privé et une gouvernance mondiale inclusive fondée sur le droit international. Plusieurs événements thématiques, séminaires, expositions et conférences réuniront organisations internationales, entreprises privées et représentants de la société civile.

Le Japon, à travers le TICAD, affirme sa volonté de contribuer à la croissance africaine. Cependant, ses investissements restent modestes par rapport à d’autres partenaires. En 2023, le Japon a investi 2,5 milliards de dollars en Afrique, un chiffre en croissance mais inférieur à celui de la Chine (3,96 milliards de dollars), des États-Unis (7,79 milliards de dollars) et de la Turquie, dont les investissements directs étrangers en Afrique s’élevaient à 10 milliards de dollars cette année-là. En outre, les échanges commerciaux entre la Turquie et l’Afrique ont atteint 37 milliards de dollars en 2023, renforçant son rôle croissant sur le continent. En comparaison, les investissements russes en Afrique ont atteint environ 3,3 milliards de dollars.

L’objectif affiché de cette 9ème édition est de créer un environnement propice à des partenariats mutuellement bénéfiques, tout en soutenant les priorités de l’Agenda 2063 de l’UA et les ODD (Objectifs de développement durable). La jeunesse, la technologie, l’environnement et la bonne gouvernance sont placés au centre des stratégies, avec l’ambition d’aboutir à des engagements concrets.

Ménaka : exécution de Sidi Barka, président de la société civile, enlevé en mai

Le président de la société civile de Ménaka, Sidi Barka, a été exécuté après son enlèvement survenu le 19 mai 2025 en pleine ville, ont confirmé plusieurs sources locales. Conseiller pédagogique au Centre d’Animation Pédagogique et figure reconnue de l’Union nationale des travailleurs du Mali, il avait été emmené par des hommes armés alors qu’il regagnait son domicile après la prière du soir.

Son exécution a été attribuée aux combattants de l’État islamique dans le Grand Sahara, groupe qui contrôle depuis plusieurs années de vastes zones autour de Ménaka. Depuis 2022, l’organisation est responsable de massacres et de déplacements massifs de civils dans la région. Les méthodes d’exécution rapportées dans ce cas, incluant des mises en scène avec les tenues oranges caractéristiques de Daesh, rappellent celles déjà utilisées par le groupe dans d’autres contextes.

Aux côtés de Sidi Barka, plusieurs autres otages ont perdu la vie. Parmi eux figurent Ahmadou Ag Mahamad, berger touareg, deux citoyens arabes, un musicien et d’autres habitants de la région. Certaines victimes ont été forcées de creuser leurs tombes avant d’être abattues, d’autres ont été exécutées sommairement. Les images circulant sur les réseaux et les témoignages recueillis dans la ville confirment la brutalité des faits.

Ces exécutions interviennent dans un climat marqué par l’emprise croissante de l’État islamique dans le Grand Sahara sur la zone de Ménaka, où les populations civiles demeurent exposées aux violences récurrentes, aux enlèvements et aux représailles.

Biennale artistique et culturelle 2025 : la répétition avant l’heure

Le compte à rebours des activités de la biennale artistique et culturelle, a été lancé au Centre International de  Conférence de Bamako (CICB), ce  19 août 2025.C’est la  cité des 333 saints qui accueillera du 18 au 28 décembre, l’édition 2025. Musique,  défilé de mode, visite de stands décorés à la couleur tombouctienne, ont rythmé la cérémonie.  

La biennale artistique et culturelle, édition 2025 qui se tiendra à Tombouctou se prépare activement. L’évènement majeur qui doit clôturer la célébration de l’année de la culture promet d’être un moment « unique », propice au rassemblement et à l’unité nationale, espère le ministre de la culture.

Le choix de Tombouctou est une volonté affichée des autorités pour incarner la refondation culturelle du Mali. La rencontre qui a regroupé plusieurs ministres, autorités administratives et ressortissants de la ville a été l’occasion de passer en revue les potentialités culturelles et artistiques de la cité historique, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Avant-goût

La projection du film documentaire sur l’historique de la fondation, à l’occupation française de la ville millénaire, a permis de découvrir davantage la ville et ses valeurs dont l’hospitalité, la gastronomie ou encore le style vestimentaire.

La prestation des jeunes griots avec les sonorités locales de la région, ainsi qu’un défilé proposant les différents styles vestimentaires de la région dont les treize cercles ont été présentés, ont donné un avant-goût du spectacle.

Sans occulter les défis sécuritaires et logistiques qui demeurent pour l’organisation, les autorités ont sollicité la mobilisation de toutes les couches sociales pour la réussite de l’évènement.

Depuis sa création en 1970, la biennale artistique et culturelle est une tribune de démonstration des talents des artistes locaux, de compétition, d’intégration, d’échange, et d’expression des diversités artistiques et culturelles du Mali. Son objectif est de contribuer à la paix, l’unité nationale et le vivre ensemble, tout en renforçant le dialogue intercommunautaire.

Ali Sankaré

 

CICR : le programme d’appui à l’élevage fait son bilan

Le ministère de l’Élevage et de la Pêche, en collaboration avec le CICR, organise du 19 au 20 août 2025 un atelier de planification de la campagne de vaccination 2025/2026. Durant deux jours, les acteurs partageront les résultats de la campagne 2024/2025, avant d’évoquer les difficultés et les perspectives pour un secteur plus résilient.

Le CICR met en œuvre depuis 2011 un programme d’appui à l’élevage qui intervient dans la campagne de vaccination annuelle contre certaines maladies prioritaires, dont la Peste des petits ruminants (PPR), la Péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et le charbon bactéridien. Le CICR soutient également la mise en œuvre d’actions comme la formation et le recyclage des auxiliaires d’élevage, la réalisation d’infrastructures pastorales et l’insémination artificielle.

Depuis 2019/2020, le programme a entrepris une transition vers la prise en charge des coûts de la prestation par les éleveurs dans le cadre de la vaccination des bovins contre la PPCB. Cet objectif a été atteint lors de la campagne 2022/2023.

Pour la campagne 2024/2025, le programme visait la vaccination de plus de 3 millions de petits ruminants. Les résultats ont atteint plus de 2 millions de sujets vaccinés, soit un taux de réussite de 99 %. Ce bilan inclut également l’assistance directe à plus de 90 000 ménages pasteurs et agropasteurs.

Perspectives

Pour la campagne 2025/2026, le ministère de l’Élevage offrira 3 millions de doses contre la PPR. Un engagement salutaire qui permettra au CICR d’allouer à d’autres activités le fonds prévu pour les vaccins, tel que le renforcement du marquage des animaux faisant partie du plan national de lutte contre la maladie. Le CICR contribuera aussi à renforcer la chaîne du froid pour favoriser la conservation des vaccins.

Pour remédier aux difficultés d’accès dans les zones d’intervention, des agents communautaires de santé animale, également formés avec la contribution du CICR, participent aux côtés des services vétérinaires et des détenteurs de mandats sanitaires pour assurer le suivi de la santé des animaux. L’autre contrainte reste l’acceptation du marquage, pourtant nécessaire pour l’efficacité de la vaccination. La campagne de vaccination 2024/2025 vise 3 millions de têtes de petits ruminants pour contribuer à l’éradication de la peste des petits ruminants à l’horizon 2030.

La Cour suprême ordonne le mandat de dépôt de Choguel Maïga

Après huit jours de garde à vue au Pôle économique et financier, l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été présenté ce mardi devant la Chambre d’instruction de la Cour suprême. La juridiction a confirmé les charges d’atteinte aux biens publics retenues par le procureur général et décidé de son placement sous mandat de dépôt.

L’enquête, ouverte à la suite d’un rapport du Bureau du Vérificateur général, met en cause la gestion de plusieurs structures publiques placées sous la responsabilité de Choguel Maïga lorsqu’il dirigeait la Primature. Le document pointe des irrégularités financières à l’Agence de gestion du fonds d’accès universel et à l’Autorité malienne de régulation des télécommunications et des postes, avec des dépenses jugées injustifiées et des contrats conclus en dehors des procédures légales.
La procédure judiciaire a connu plusieurs étapes depuis le début du mois. Le 1er août, l’ancien chef du gouvernement avait répondu à une première convocation des enquêteurs. Dix jours plus tard, une nouvelle audition l’avait conduit à une garde à vue prolongée jusqu’au 19 août, aux côtés de son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, et de trois anciens responsables financiers de la Primature. Si tous ont été inculpés, seul Choguel Maïga a été placé en détention, le professeur Singaré, âgé de 80 ans, bénéficiant d’une liberté provisoire.
Dans une déclaration transmise par son avocat, Maître Cheick Oumar Konaré, l’ancien Premier ministre a affirmé qu’il affrontait cette décision avec sérénité, considérant qu’un homme politique doit s’attendre à toutes les épreuves, « y compris la prison et la mort ».
Chef de file du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques, Choguel Maïga avait été nommé Premier ministre en juin 2021 par les autorités de transition. Il a dirigé le gouvernement pendant trois ans avant d’être remercié en novembre 2024, à la suite de divergences avec les dirigeants militaires. Le sort judiciaire de l’ancien Premier ministre dépendra des prochaines étapes de l’instruction, dont le calendrier reste encore à déterminer.

Burkina Faso : la coordinatrice de l’ONU déclarée persona non grata

Le gouvernement burkinabè a annoncé, ce lundi 18 août, l’expulsion de la coordinatrice résidente du Système des Nations Unies, Carol Flore-Smereczniak, déclarée persona non grata sur le territoire national. La décision a été rendue publique par le porte-parole du gouvernement, Gilbert Ouédraogo, à la télévision nationale.

Les autorités reprochent à la responsable onusienne d’avoir coprésidé l’élaboration d’un rapport intitulé « Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso », jugé mensonger et dépourvu de fondements objectifs. Selon le communiqué officiel, le document cite indistinctement groupes armés et forces nationales. Il avance également des accusations de violations contre des enfants sans annexer d’éléments vérifiables, tels que des enquêtes ou décisions judiciaires.
Le rapport, produit par une équipe spéciale des Nations Unies sur le Burkina Faso, traite de la situation politique, militaire et sécuritaire du pays et recense des atteintes graves contre les enfants conformément à la résolution 1612 du Conseil de sécurité adoptée en 2005. Il mentionne notamment des cas de recrutement forcé, d’attaques contre des écoles et de restrictions à l’aide humanitaire.
Le gouvernement affirme n’avoir pas été associé au processus d’élaboration du rapport, estimant que cette exclusion a conduit à une lecture biaisée de la situation. Dans son communiqué, il accuse certaines agences onusiennes d’user de formulations équivoques qui, selon lui, risquent de minimiser la violence exercée par les groupes armés et de jeter le discrédit sur les forces de défense et de sécurité burkinabè.
À Ouagadougou, l’exécutif explique que cette mesure vise à préserver la coopération avec les Nations Unies, tout en jugeant que Mme Flore-Smereczniak n’est plus une interlocutrice crédible. Les Nations Unies n’a pas encore réagi officiellement.