Drogue : qui consomme quoi ?

Ils ont entre 15 et 45 ans pour la plupart. Ils viennent de milieux différents, mais ont un point en commun, la consommation de drogue. Pour tenir le rythme au boulot, oublier son quotidien monotone ou tout simplement « planer », de nombreuses raisons mènent à cette addiction.

Les semaines se suivent et se ressemblent toutes. De nombreux stupéfiants sont saisis par les différents services en charge de la lutte contre le trafic des drogues. Plusieurs trafiquants utilisent le Mali comme zone de transit, mais cette tendance tend à évoluer et le Mali fait sa mue d’espace de transit à espace de consommation. Celle-ci prend des proportions inquiétantes et touche, selon le Directeur de l’Office central de lutte contre les stupéfiants, le magistrat colonel Adama Tounkara, « toutes les couches de la société ».

Pour se faire une idée  des profils des consommateurs, il faut s’intéresser aux prix. Le cannabis (chanvre indien, haschich), qui est la drogue la plus consommée, est très accessible. 100 francs CFA suffisent pour s’en procurer. Une aubaine pour de nombreux jeunes, en dépit de leur situation précaire.

Consommation en développement

Au-delà des idées préconçues, Bamako n’est pas la seule ville concernée par la consommation de drogue. Les régions de Sikasso et de Kayes sont particulièrement touchées, en partie à cause des activités d’orpaillage. « Ceux qui travaillent sur ces sites en consomment le plus souvent pour lutter contre la fatigue, oublier le stress et créer une certaine euphorie dans leurs têtes, ce qui leur fait oublier leur quotidien », explique notre interlocuteur. « Le marché du cannabis est devenu une activité malienne. Le trafic et la consommation sont l’apanage de Maliens et une brique de chanvre indien ne coûte que 30 000 francs CFA », ajoute-t-il. Pour le même prix, vous n’aurez droit qu’à un gramme de drogue dure (cocaïne, héroïne…). Dès lors, on change de dimension. La clientèle est plus « select » et la dépendance plus forte. « Le pouvoir d’achat ne permet pas à beaucoup de Maliens de se procurer ces produits. Heureusement, parce que, dans certains pays développés, les trafiquants sont capables d’en offrir gratuitement à de potentiels clients pour les tenter et les rendre dépendants ». Une très forte addiction se crée alors, et le client, même avec la meilleure volonté du monde, se départira difficilement de cette emprise.

« Nous nous attelons à réduire l’offre. Cela passe par l’arrestation des dealers et par la réduction de la demande, en sensibilisant efficacement les éventuels consommateurs », conclut le directeur de l’OCS.

 

Le trafic de drogue alimente le terrorisme, nouvelle menace pour la sécurité

Certaines parties de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est ont émergé comme de nouveaux points de transit pour les trafiquants de drogue, qui utilisent des navires marchands ou des bateaux plus discrets pour le trafic de leur produits en provenance d’Amérique latine ou d’Asie centrale et à  destination des marchés de consommation. Pire encore, le problème de la drogue est lié à  d’autres formes de crime organisé tels que le terrorisme, a averti un responsable de la Commission de l’Union africaine (CUA). Les frontières poreuses et les centaines de kilomètres de côtes non surveillées, les Etats fragiles et criblés de conflits, les systèmes judiciaires affaiblis, la corruption, le taux élevé de chômage chez les jeunes, et d’autres défis sociaux ont rendu le continent vulnérable au trafic de drogue, a indiqué Olawale Maiyegun, directeur du Département des Affaires sociales de la CUA. HAUSSE SPECTACULAIRE DU TRAFIC DE DROGUE Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les saisies d’héroà¯ne ces dernières années ont été particulièrement élevées au Nigeria, au Bénin, au Togo sur la côte ouest, et en Tanzanie sur la côte est de l’Afrique. Lors d’une réunion récemment organisée à  Harare, au Zimbabwe, des experts africains en matière de lutte contre la drogue affirment que l’Afrique de l’Ouest est devenue une voie de transit majeure pour le trafic de cocaà¯ne entre l’Amérique du Sud et l’Europe, et que l’Afrique de l’Est a servi de point de transit pour le trafic d’héroà¯ne en provenance de l’Asie de l’Ouest, y compris l’Afghanistan et le Pakistan. En Afrique de l’Est, les saisies de drogue ont été pratiquement multipliées par 10 depuis 2009 Les systèmes de sécurité sont souvent assez insuffisants en Afrique, et la région située près de la péninsule arabique facilite également les financements provenant d’un certain nombre de sponsors des réseaux terroristes, analyse Li Wei, directeur du Centre de la recherche antiterroriste à  l’Institut chinois des relations internationales contemporaines. Ces dernières années, la région connaà®t également une hausse d’autres formes de criminalité, telle que le trafic de drogue et la corruption, ce dernier constituant un élément indispensable au financement du terrorisme, de ses relais et de ses complices, a-t-il ajouté. UNE TENDANCE PREOCCUPANTE Il est préoccupant de constater que les liens entre les organisations terroristes et les réseaux mafieux impliqués dans le trafic de drogue sont de plus en plus étroits . L’organisation terroriste Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI) comporte trois branches chargées du transport de drogue de l’Afrique du Nord vers l’Europe destiné à  financer ces activités terroristes. Les recettes du trafic de drogue sont susceptibles d’être utilisées par des groupes extrémistes en Afrique de l’Est et de l’Ouest pour financer leurs activités terroristes dans cette région de plus en plus vulnérable, selon Olawale Maiyegun, qui a indiqué à  l’agence Xinhua en marge d’une réunion d’experts sur la lutte contre le trafic de drogues récemment tenue à  Harare que le problème de la drogue est étroitement lié à  d’autres formes de crime organisé telles que le terrorisme et le trafic des armes légères. « Dans le cas du Mali, les revenus du trafic de drogue ont été utilisés pour financer la déstabilisation dans la partie nord du pays », a-t-il indiqué avant d’ajouter que le lien est aussi évident dans certains cas. Le Kenya souffre encore plus du crime organisé, notamment la piraterie, le trafic de drogue et le terrorisme. Au Nigeria, o๠le trafic de drogue est devenu un sérieux problème, les autorités luttent contre le groupe extrémiste islamiste Boko Haram qui est également impliqué dans le trafic de drogue, et dont les activités visent à  créer un Etat islamique. En proie à  une instabilité chronique, la Guinée Bissau en Afrique de l’Ouest est devenue un paradis de la drogue. Les trafiquants de drogue utilisent des navires marchands transportant des conteneurs ou des bateaux plus discrets pour faire de la contrebande de cocaà¯ne pure en provenance du Brésil. La drogue est ensuite acheminée en Guinée Bissau, avant de partir pour l’Europe et les Etats-Unis. Le trafic de drogue constitue un facteur important d’instabilité sociale dans le pays. REGIONAUX ET INTERNATIONAUX INDISPENSABLES L’Afrique a actuellement besoin de réponses solides pour contrer le crime organisé, qui devient de plus en plus « sophistiqué ». JIN Can Rong, directeur-adjoint de l’Institut des relations internationales de l’Université du peuple de Chine, a fait savoir ses points de vues pour contrecarrer l’association du trafic de drogue avec le terrorisme: Tout d’abord, pour réagir aux fléaux transnationaux, une coopération régionale semble indispensable. Les gouvernements du continent devraient commencer par le renforcement des échanges d’informations et la coopération en matière de surveillance des frontières et dans la lutte contre le trafic de drogue. Deuxièmement, pour s’attaquer au fond du problème, le développement économique est une tâche importante pour les pays africains. Le développement socio-économique permettrait notamment de créer des emplois et de s’attaquer aux racines sociales du terrorisme, mais aussi de renforcer l’Etat dans la lutte contre le crime organisé. Troisièmement, il n’existe pas de modèle démocratique prêt à  l’emploi qui puisse être appliqué de façon aveugle, les pays africains devraient adapter leur système de gouvernance conformément à  leurs propres situations. Quatrièmement, compte tenu de la provenance et la destination de la drogue, ainsi que la menace que représente l’association entre trafic de drogue et terrorisme pour le monde entier, une coopération internationale est plus que nécessaire. Le monde a la responsabilité d’aider les Africains dans leur lutte contre la drogue et le terrorisme, deux fléaux  » importés » malgré eux sur leur continent.

Mali : Baba Ould Cheikh, le maire de Tarkint, a été arrêté

La “prise” est d’importance pour les autorités maliennes. Une opération menée par les bérets rouges et les éléments du colonel-major Gamou a permis l’arrestation de Baba Ould Cheikh, mercredi 10 avril, à  Tarkint, la ville dont il est maire et qu’il n’avait pas quitté depuis que pesait contre lui un mandat d’arrêt délivré au mois de février. à€ Gao, il n’aura eu le temps que de prendre connaissance de ce mandat avant d’être déféré à  Bamako. Mais dans le nord du Mali, il est connu de tous et rares sont les affaires auxquelles son nom n’est pas mêlé. à€ commencer par celle surnommée « Air Cocaà¯ne », lorsqu’en 2011, un avion en provenance d’Amérique du Sud avait atterri en urgence non loin de sa commune. Mais on avait également entendu parler de lui lors des prises d’otages de 2003 et 2009, dans lesquelles il est nommé médiateur, tout en étant soupçonné d’être lié aux ravisseurs d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Plus polémique encore, Baba Ould Cheikh, issu de la tribu arabe Lamhar, a toujours soutenu le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). à€ plusieurs reprises, ses affaires l’ont amené à  croiser le chemin d’Oumar Ould Hamaha, trafiquant et islamiste recherché, qui pourrait avoir été tué récemment lors des récentes frappes aériennes menées à  Tombouctou. Fin de l’impunité L’impunité dont « Baba » disposait semble avoir disparu avec la prise de Gao, le 26 janvier dernier. Au lendemain de la libération de la ville, alors qu’il se promène avec son ami, Sadou Harouna Diallo, le maire de Gao, Baba Ould Cheick est brièvement interpellé et gardé à  la gendarmerie. Ce n’est qu’après avoir été relâché dans des conditions encore floues, que le mandat d’arrêt est lancé contre lui. Depuis lors, il s’était retranché dans son fief, à  une centaine de kilomètres de Gao. Baba Ould Cheikh et sa grande famille ont pu asseoir leur influence dans la région, tant du côté des forces de sécurité basées dans le Nord qu’auprès des hommes politiques locaux et nationaux. Comme le maire de Gao, il est membre du PDS, le parti de l’ancien président, Amadou Toumani Touré (ATT). Dans la ville, il possède boutiques et villas cossues. Ses entreprises de transport et de bâtiment travaillent avec les plus gros acteurs économiques de la ville, mais aussi auprès du Comité International de la Croix Rouge et de la municipalité. à€ travers cette arrestation, c’est un pan de la mafia des “narco-islamistes” qui prend un sérieux revers. Dorothée Thiénot, à  Gao

Kofi Annan : « La paix au Mali passe par le combat du trafic de drogue »

l’ancien secrétaire général de l’ONU s’est en effet engagé dans une commission qui lutte contre les effets du trafic de stupéfiants sur les pays d’Afrique de l’Ouest. « Il n’y aura pas de paix au Mali et dans la région si l’on ne combat pas le trafic de drogue », a indiqué jeudi Kofi Annan. L’ancien secrétaire général de l’ONU, qui fait partie d’une commission qui lutte contre les effets du trafic de stupéfiants sur les pays d’Afrique de l’Ouest, s’exprimait jeudi sur les ondes de la RTS. Venue d’Amérique, la drogue est transportée via l’Afrique, à  travers le Sahara, puis est distribuée en Europe. Elle finance au passage les activités terroristes et déstabilise les gouvernements de la région, a-t-il expliqué. Négociations en vue d’élections Pour Kofi Annan, une réconciliation est envisageable. « Le Mali devrait être ouvert à  des négociations avec sa population Touareg, en impliquant celle-ci dans la gouvernance de son territoire », a-t-il affirmé. « Je mettrai l’accent sur ce genre de négociations pour créer un environnement stabilisé au Mali, ce qui ouvrirait la voie à  des élections libres et équitables », a-t-il ajouté. Et de conclure: « Je crois qu’il doit y avoir la possibilité pour que tous les groupes puissent jouer un rôle politique dans le pays. Et l’armée devrait être réformée aussi ».

Guinée – Bissau : Le trafic de cocaïne gangrène la sous-région

Le trafic de drogues est une menace majeure pour le développement de la Guinée-Bissau. l’augmentation du nombre d’usagers est devenue un problème majeur de santé, non seulement pour le pays mais aussi pour la sous-région. C’’est la raison pour laquelle, les autorités bissau-guinéennes sont encouragées à  développer leurs moyens d’enquête et à  renforcer le système judiciaire national. En 2009, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estime qu’environ 13 tonnes du total de la cocaà¯ne qui transite via l’Afrique de l’Ouest ont été consommées ou stockées dans la région, provoquant des problèmes de santé importants. Le Directeur exécutif de l’ONUDC, Yury Fedotov, et le Représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saà¯d Djinnit, ont débuté vendredi 11 novembre une visite en Guinée Bissau, pays de la région particulièrement affecté par les activités des groupes criminels transnationaux. « Le problème des drogues illicites n’est pas le problème d’un seul pays mais C’’est toute la communauté internationale qui doit affronter cette situation difficile », a estimé Yury Fedotov dans un communiqué. Yury Fedotov et Saà¯d Djinnit ont rencontré le Président Malam Bacai Sanha et le Premier ministre Carlos Gomes Junior afin d’aborder les questions de sécurité liées aux activités des groupes de trafiquants dans le pays. En effet, environ 800 millions de dollars ont été dépensés pour l’achat de drogues en Afrique de l’Ouest en 2009. A titre de comparaison, le produit intérieur brut de la Guinée-Bissau était de 400 millions de dollars la même année. D’o๠le plaidoyer en faveur d’une action régionale et internationale pour mettre un terme aux trafics de drogues en Afrique de l’Ouest. Ces actes criminels empruntent pourtant des voies connues. Selon Mody Ndiaye du Bureau onusien à  Bissau, l’archipel des Bijagos est le lieu idéal pour débarquer de grandes quantités de cocaà¯ne. Les trafiquants déchargent leurs cargaisons d’un bateau à  l’autre ou les acheminent par avion, en utilisant des pistes d’atterrissage construites clandestinement sur ces à®les sous-développées. Les forces de police ne peuvent surveiller tout l’archipel. Depuis 2008, une unité de Police judicaire spécialisée en Guinée-Bissau a été créée afin d’augmenter le nombre d’enquêtes sur le trafic de drogues et le crime organisé. La Guinée-Bissau est en effet l’une des principales portes d’entrée de la drogue en Afrique.

Société : Réseau PAO vole au secours des enfants déplacés

Au secours des enfants migrants Ils sont nombreux les enfants qui vivent isolés, loin de leurs pays, de leurs familles et sont dans des conditions très déplorables. La fondation Suisse du Service Social International (SSI) et l’institut International des droits de l’enfant(IDE) ont pris l’initiative de réunir à  deux reprises 10 pays d’Afrique de l’Ouest, afin de mieux comprendre ces phénomènes et d’y apporter une réponse. Pour le directeur national de la protection de l’enfance, l’Afrique de l’ouest est l’une des régions du continent o๠la mobilité des personnes est très importante. Un nombre substantiel d’entre elles sont des mineurs se retrouvant dans des situations de vulnérabilité dans leur propre pays ou dans les pays de voisins, sans possibilité de rentrer chez eux. Pour tenter d’apporter une solution à  ce problème, la fondation Suisse développe depuis plusieurs années un réseau en Afrique de l’Ouest permettant de lutter contre les phénomènes de migration précoce et à  risque, de trafic, de traite et d’exploitation, des jeunes. l’activité principale de ce réseau est la prise en charge de l’enfant, la recherche et l’évaluation, sociale et économique de sa famille ainsi que sa réintégration soutenue par un projet individuel et qui est suivie durant deux ans minimum. Leurs droits élémentaires sont bafoués Pour la ministre du logement des affaires foncières et de l’urbanisme, représentant de la ministre de la promotion femme, de l’enfant et de la famille, le Mali, comme la plupart des pays membres du PAO, a une tradition migratoire depuis plusieurs siècles. De tous temps, les populations voyagent au-delà  des frontières. « Cependant ces derniers temps, il nous a été malheureusement, donné de constater que les populations qui migrent sont le plus souvent composées essentiellement des jeunes et d’enfant, futures forces vives de nos pays » évoque –t-elle. En tant que mère, la ministre a déploré que chaque année, des centaines d’enfants sont transportés clandestinement au-delà  des frontières et mis dans des systèmes qui les transforment en valeurs marchandes. « Leur survie et leur développement sont menacées. Ils sont privés de leurs droits à  l’éducation, à  la santé, à  évoluer au sein d’une famille, et à  la protection contre l’exploitation et les abus. Leur condition préoccupe de plus en plus les gouvernements, les institutions internationales, les ONG et les medias » poursuit -elle. La prise de conscience du phénomène international multiforme se précise davantage. Toutefois l’application de ces normes requiert une juste compréhension du problème et un engagement total pour l’éliminer.

« Aqmi est le premier employeur au nord du Mali »

Dans votre livre, vous décrivez la montée en puissance d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Depuis plusieurs années, le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), qui est né en Algérie, a tenté de recruter en Tunisie, au Maroc ou en Libye. Des salafistes venus de différents pays maghrébins ont rejoint le GSPC au début des années 2000. Ces recrues n’étaient pas nombreuses et le GSPC a voulu passer à  une autre dimension pour augmenter ses effectifs. Le groupe a donc choisi de se donner une image plus régionale, en intégrant dans sa stratégie l’idéologie d’Al-Qaà¯da. à€ propos des deux chefs d’Aqmi, Droukdel et Belmokhtar, vous allez à  l’encontre de l’idée selon laquelle, le premier serait un « pur » islamiste et l’autre un chef de bande. Je m’étonne de la facilité avec laquelle les médias ont intégré dans leurs analyses la propagande des à‰tats du Maghreb et du Sahel, qui ont intérêt à  vider de toute substance idéologique ou religieuse les groupes d’Aqmi, afin de les réduire à  de simples groupes de bandits. Ce sont des terroristes et des intégristes. l’autre soir, lors de l’émission Complément d’enquête, l’ancien otage français Pierre Camatte a confirmé que ses ravisseurs étaient bel et bien des islamistes, une espèce de moines guerriers, pour utiliser une terminologie occidentale. En France comme à  l’étranger Selon vous, la prise d’otages au Niger et la menace d’attentats qui pèse sur la France a déjà  eu un précédent : l’affaire de l’Airbus d’Air France et la vague d’attentats de 1995. J’ai observé, depuis le 24 juillet dernier sur les forums djihadistes, un discours qui ressemble étrangement à  celui que l’on pouvait lire ou entendre après l’intervention du GIGN sur l’aéroport de Marignane, pour libérer les otages de l’Airbus détourné à  Alger en décembre 1994. Cette affaire a été suivie en 1995 par la vague d’attentats qui a touché Paris. Certains spécialistes opérationnels français ont, eux aussi, fait ce rapprochement. Aqmi veut s’attaquer ainsi aux intérêts français, à  l’étranger comme en France. Votre livre confirme que le Mali est bel et bien le chaà®non faible dans la lutte contre Aqmi au Sahel. La situation économique ou politique, la faiblesse de l’armée malienne peuvent l’expliquer. Il y aussi une absence de volonté politique de s’attaquer au problème. Le pouvoir malien ne se sent pas concerné par Aqmi et ses pratiques. On remarque que, depuis 2003, tous les otages, quel que soit l’endroit o๠ils ont été capturés, ont été retenus prisonniers dans le nord du Mali, véritablement sanctuarisé par les terroristes. Les négociations se déroulent sur le territoire malien. C’’est aussi dû aux liens noués entre les salafistes et les tribus locales. Abou Zeid ou Belmokhtar ont épousé des femmes de cette région. Aqmi opère aussi une redistribution des richesses engrangées grâce aux rançons et à  différentes activités. Aqmi est devenu le premier employeur au nord du pays, ce qui explique qu’il a pu ainsi obtenir de nombreuses complicités. Avoir une ligne ferme Que peut faire la France ? Payer des rançons n’est pas une solution. Je ne veux pas dire que la vie humaine ne vaut rien, mais en donnant de l’argent, on ouvre la voie à  tous les chantages. On valide un fond de commerce et dans six mois, les preneurs d’otages recommenceront. Je pense qu’un à‰tat doit avoir une ligne ferme et envoyer un message clair aux ravisseurs en fixant les limites qu’il ne peut franchir. Existe-t-il un « front intérieur » d’Aqmi en France ? Il y a des sympathisants dont le nombre est estimé, selon les services spécialisés, entre 250 et 300 personnes. Mais combien sont-ils capables de passer à  l’action ? Ceux qui représentent un danger sont entre 30 et 40, et ils sont connus et surveillés. Le danger pourrait plutôt venir de membres d’Al-Qaà¯da recrutés en Afghanistan ou au Pakistan ou au Sahel, aguerris au combat et au maniement des explosifs. Ils pourraient s’infiltrer en France et recevoir un soutien logistique de sympathisants. Il y a un autre danger : que les membres d’Aqmi agissent dans des pays voisins, comme l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne ou les Pays-Bas, o๠des réseaux passeraient à  l’action. Propos recueillis par Raymond Couraud LIRE Al-Qaà¯da Maghreb islamique par Mohamed Sifaoui. à‰ditions Encre d’Orient : 21€

Guinée: Saisie des biens d’Ousmane Conté aux Etats-Unis

En effet, le président américain a désigné, mardi 1er mai 2010, le fils de l’ancien chef d’à‰tat Lansana Conté comme « baron de la drogue ». Une procédure qui ouvre la voie à  la saisie de ses biens aux à‰tats-Unis a indiqué la Maison Blanche. Ousmane Conté est un baron de la drogue. Voilà  désormais la certitude affichée par l’administration américaine. Une accusation qui risque de peser lourd alors que le procès des narco trafiquants est ouvert depuis la fin mars 2010 à  Conakry et qu’Ousmane Conté est attendu à  la barre dans les semaines à  venir. Lors de son arrestation en 2009, Ousmane Conté avait reconnu être impliqué dans le trafic de drogue mais il a toujours nié être un parrain. Pourtant, à  l’étranger sa réputation n’a cessé de se dégrader. Lorsque la Guinée Bissau est devenu la piste d’atterrissage privilégiée des narco trafiquants latino-américains, les polices du monde entier ont découvert que la cocaà¯ne partait souvent vers le pays voisin, la Guinée. Pour ce faire, il fallait des complicités au plus haut niveau de l’Etat. Sans la protection assurée par un personnage aussi puissant qu’Ousmane Conté, ce trafic n’aurait pas pu prendre une telle dimension en Guinée. Militaire de carrière, forcément intouchable en raison de son statut, Ousmane Conté a toujours eu une réputation sulfureuse. Faible éducation, méthodes brutales, c’est lui qui a organisé la répression des manifestations de 2007 ou plus de 150 personnes ont été tués. A l’époque, il s’entoure d’un cercle de sous-officiers aussi violents que déterminés o๠l’on retrouve notamment Claude Pivi et Moussa Dadis Camarra.

Arrestation de trafiquants de drogue au Nord Mali : la chasse continue

Les 2 Maliens auraient été arrêtés grâce aux forces de sécurité lybiennes et maliennes. Ablil Ag Albacher, ressortissant du Nord, est l’un deux, un gros bonnet du trafic de la drogue au Nord du Mali. Il a été arrêté chez lui à  Kidal en compagnie d’au moins deux autres personnes. Un important stock de drogue aurait aussi été trouvé à  son domicile, d’une valeur de « plusieurs milliards de FCFA », rapporte l’hebdomadaire l’Observateur. L’on se rappelle qu’un avion cargo s’était écrasé il y a quelques temps au Nord du Mali, précisément dans la région de Gao avec une importante cargaison de drogue. Par la suite, le boeing avait été démantelé pour effacer toute trace pour les enquêteurs. Reste que le Mali est aujourd’hui un lieu de passage de ce trafic, à  destination de l’Europe. On parle même de Narco-état, une appellation qui n’est pas pour plaire au locataire de Koulouba. Le désert Malien étant une vaste zone, le narco-trafic et ses barons y ont élu domicile. Occupés à  la chasse aux salafistes d’Al Qaeda, l’armée Malienne a bien du mal à  distinguer les bandits des citoyens ordinaires et l’habit ne faisant pas le moine,comment deviner qu’untel ou untel est un puissant narcotrafiquant à  l’instar de cet Ablil Ag Albacher, et sauf complicité locale. Et son arrestation vient conforter les autorités dans la lutte contre le trafic de drogue. Comme à  chaque fois qu’un ponte de la mafia sicilienne est pris par les autorités italiennes, c’est une victoire même si le combat pour éradiquer le trafic sera long. Ce personnage orchestrait donc le transfert de la drogue vers des pays comme l’Egypte, le Soudan, l’Arabie Saoudite et l’Europe développant ainsi un vaste réseau dans le Nord. Alors le sbire se serait-il fait dénoncer par un proche, puisqu’une importante quantité de drogue a été trouvé à  son domicile ? La chasse continue Aussi tentaculaire que soit ce réseau de trafiquants de drogue, la chasse continue pour les autorités maliennes. La lybie et d’autres pays sont engagés dans le combat avec le déploiement de forces de sécurité dans la bande désertique couvrant les frontières du Mali, du Niger et aussi de la Libye. Une équipe d’enquêteurs libyens aurait même séjourné au Mali dans le cadre de cette affaire pour faire la lumière tandis que les trafiquants ont été transférés à  Bamako pour jugement. « Nous travaillons main dans la main avec le main pour lutter contre tous les trafics.En mois d’un mois, je peux vous dire que la Libye a arrêté à  sa frontière avec le Niger plus de trente véhicules chargés de drogue », a affirmé à  l’AFP une source sécuritaire libyenne, de passage à  Bamako. Après les prises otages, les crash d’avions étrangers et les arrestations, quelle nouvelle affaire viendra remuer le sable du Nord Mali, un sable décidément trop mouvant…

Nuage volcanique d’ Islande : le trafic mondial aérien perturbé, y compris sur l’ Afrique.

l’Islande est une terre-à®le de glace entourée d’eau située à  l’extrême nord du globe dans l’océan atlantique Nord et près du Groenland. Là  le jour dure six mois tout comme la nuit, enveloppant les islandais dans de longues soirées hivernales. Un lieu étrange s’il faut dire, fait d’hivers longs et d’étés interminables. C’’est donc là  que le volcan Eyjafjoll, s’est réveillé après 187 ans de repos mercredi dernier dans le sud de l’à®le. Un immense nuage de cendres dur l’europe l’éruption volcanique a entraà®né un vaste nuage de poussière qui s’est propagé sur une bonne partie du ciel européen, provoquant des perturbations qui ont étonné les météorologues les plus avertis. « Le nuage est très dispersé, il vient de plusieurs milliers de kilomètres, même pas visible à  l’œil nu et assez difficilement sur les images satellites », informe t-on. Ainsi, il contiendrait des particules de verres et de roches pulvérisées pouvant endommager les moteurs et fuselages des appareils volants. Pour l’heure, il ne présenterait aucun risque pour la santé des européens. Conséquences sur le trafic aérien européen Depuis mercredi donc, le trafic aérien européen est perturbé et pourrait l’être encore pendant plusieurs jours en raison de ce nuage qui empêche la visibilité et la précision des mesures des tours de contrôles des divers aéroports européens. Plus de 16000 vols ont été annulées et la fermeture de nombreux aéroports européens a même été repoussée à  lundi matin. Et le trafic devrait reprendre en début de semaine prochaine. Pendant ce temps, les compagnies aériennes perdent de l’argent à  cause de la pagaille semée par le nuage. Qu’est-ce qui a bien pu pousser ce vieux volcan islandais à  gronder cette semaine, alors qu’on craint déjà  le réveil de son voisin, le Katla, et dont l’éruption pourrait être encore plus catastrophique pour la zone. Les vulcanologues préfèrent rester prudents et les autorités islandaises surveillent l’activité de ce dernier. La question, C’’est combien de temps encore ce nuage va-t-il rester dans le ciel ? D’autant que la situation empire, puisqu’une nouvelle coulée de lave du volcan Eyjafjoll a eu lieu hier soir. Des vols Afrique-Europe en attente Sur le continent Africain, de nombreux vols ont aussi été suspendus notamment de Bamako à  Paris, puisqu’il est impossible à  l’heure actuelle pour un avion de se poser à  Roissy ou à  Orly en France. De même que certaines liaisons vers l’Afrique Centrale ont été annulées. la force de Dame Nature Cette éruption du volcan islandais Eyjafjoll vient nous rappeler à  quel point la nature est maà®tre et malgré la maà®trise de l’homme sur elle, il suffit qu’elle reprenne ses droits pour que nous assistions impuissants à  sa furie destructrice. Telle Haà¯ti, balayée par un séisme récemment, voici l’Islande au C’œur d’une éruption, qui touche jusqu’à  nos modes de vie et de déplacement.

Faux préservatifs en Afrique : Attention SIDA !

Selon une étude de l’ONUSIDA publiée cette année, le SIDA tue environs 3 milliards de personnes par an à  travers le monde. Et toutes les 5 secondes, une personne est infectée. Le moyen le plus sûr et garanti pour éviter la maladie, C’’est bien, le préservatif. Ils sont déversés sur les marchés africains. Rares sont ceux qui cherchent à  savoir la provenance et la fiabilité du produit qu’ils utilisent. En effet, il existe plusieurs marques de préservatifs. Mais en général, le plus utilisé en Afrique subsaharienne, c’est le condom protector. Cependant, beaucoup ignorent sa provenance. Made in china Dans une enquête menée par la chaine de télé France 24, une usine de fabrication de faux préservatifs a été découverte en Chine. Dans cette usine clandestine de préservatifs, les conditions d’hygiène ne sont pas du tout leur tasse de thé. Les ouvriers travaillent torse nus, la poussière jonche le sol et le lubrifiant est conservée dans des fûts d’essence. Conditions de conservation négligées La petite usine de 20 m² serait située dans la province de Hunan. Les préservatifs sont négligemment jetés dans des sacs en plastique. Les huit travailleurs clandestins fabriquent continuellement de faux emballages. Les autorités de la localité ont arrêté il y a quelques semaines à  peine, quatre suspects et saisis 40.000 cartons de préservatifs étiquetés sous six marques différentes : Jissbon, Durex, Sixsex, Love Card, NOX, et Rough Nider. Ainsi que 1 620 000 millions de préservatifs en vrac. Le butin saisi, représenterait plus de 53 000 euros et selon les suspects arrêtés, l’organisation auraient déjà  vendu plus de 40.000 cartons. Ce qui équivaut à  480.000 préservatifs. Destination Afrique Depuis quelques années, l’Afrique est constamment envahie par les produits chinois. Au départ, C’’était du textile, des chaussures et autres denrées de sommation. Mais depuis près d’une dizaine d’années aujourd’hui, les faux préservatifs en provenance de la Chine, sont déversés sur les marchés africains. Surtout qu’ils coûtent beaucoup moins chers que ceux qui se vendent dans les pharmacies. Le Nigéria dans la danse Le Nigéria est le premier fabricant de contrefaçons en Afrique. Il serait officiellement entré dans la fabrication de faux préservatifs au début de l’année 2005. Leurs zones de déversement sont l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Il est difficile de différencier le faux du vrai, tellement l’emballage est bien fait. C’’est ce qui expliquerait l’augmentation du taux d’infection au SIDA. Un bon nombre de personnes se plaignent de plus en plus du fait que les préservatifs se déchirent ou sont troués. Les plus sceptiques expliquent cela par le fait que, l’occident ne veut pas que l’Afrique arrive à  s’en sortir face à  cette pandémie. Certains même déclarent parfois que « les préservatifs sont infectés. Ils ne sont pas garantis et sont les principaux facteurs d’infection au VIH SIDA. » Aucun contrôle au Mali Au Mali, les produits transitent continuellement sans un contrôle strict effectué par les agents de la douane. Comme dans tous les secteurs, les dessous de tables sont monnaie courante dans ce genre de deal. Les faux préservatifs, après avoir traversé toutes les frontières nigérianes, entre généralement par le Sénégal, pour ensuite atterrir au Mali. Une fois sur le marché malien, il n’y a plus moyens d’arrêter cela. Des réglementations et contrôles stricts méritent d’être menés par les autorités sanitaires du pays et tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin, aux trafics de marchandises. Malgré qu’il ait connu une légère régression cette année, le SIDA demeure présent sur le continent. Il est impératif de rester toujours sur ses gardes. Et il faut que les autorités maliennes, révisent le prix des préservatifs vendus en pharmacie puisque tous n’ont pas forcément les moyens de se les procurer. C’’est ce qui amène beaucoup à  s’en procurer à  la boutique du coin.

Cocaïne au Nord : Silence, ici,on planifie un trafic

Comme on aime le dire en langage Africain : « toujours pour le voleur, un seul jour pour le propriétaire ». Et les Maliens ne cessent de se poser des tas de questions : Est ce le manque de sécurité qui se fait grandissant dans le Nord Mali ? Est ce une faible implication des autorités ? Dans tous les cas, C’’est une véritable affaire d’état qui ne dit pas son nom, sinon comment comprendre la circulation d’une si grande quantité de drogue sous le ciel Malien et pourquoi ce silence des autorités Maliennes face à  la situation ? Un ressortissant de Mopti raconte : « moi ça ne m’étonne pas qu’un bœing transportant de la cocaà¯ne s’écrase au Nord, J’ai plusieurs fois vu tard dans la nuit, des 4à—4 remplies d’armes et escortées par des hommes en tenue, se diriger vers un dépôt qui se trouve derrière la gare routière de Mopti. J’ai tenté en vain d’en savoir plus mais un jour, J’ai failli y laisser ma peau. Je me suis alors précipité pour en parler à  un colonel de la gendarmerie que je connais très bien et je vous assure que ma surprise fut grande face à  sa réponse. Etant sur le toit de sa maison tout en regardant la direction que je lui avait indiqué, il me dit : «Â petit, je ne suis qu’un verre face à  un caillou, je le touche, il m’écrase, il me touche, je m’écrase ». je me suis posé beaucoup de questions et cette histoire s’est passée au moment o๠les rebelles tuaient nos frères comme des moutons sans qu’ils n’aient le droit de se défendre. La population malienne et les ressortissants étrangers sont inquiets de l’indifférence des autorités Maliennes face à  certaines situations. Les rebelles décident de mettre en danger la vie de milliers de personnes, et le 5 novembre 2009, ce Boeing vénézuélien retrouvé incendié à  14 km de la ville de Gao, s’ajoute à  la psychose ambiante. Le Tourisme s’en ressentira certainement et il ne fait plus de doute que le Nord Mali est devenu une zone à  risque, o๠toutes les dérives sont désormais possibles. Une situation à  surveiller de très près et face à  la menace terroriste.

Trafic de drogue au Mali : les responsables restent inconnus

C’’est donc un terrain propice aux trafics d’armes, de drogues, et parfois même de personnes. Il est ouvert sur le Niger, l’Algérie et la Mauritanie. Et ces régions sont réputées favorables aux islamistes armés. C’’est le manque de contrôle qui encourage certainement les nombreux trafics qu’elle enregistre ces derniers temps. Signalons que l’Afrique de l’Ouest est un important point de transit et d’ouverture vers les marchés occidentaux. En témoigne les sites de fabrications de drogues multiples telles l’héroà¯ne et la cocaà¯ne, en Guinée Conakry. Rappel des faits Le 16 novembre denier, on apprenait la découverte d’un Boeing 727 à  Tarkint, situé à  200 Km de Gao. Selon l’ONUDC, l’agence des nations unies pour la lutte contre la drogue, le cargo aurait quitté le Venezuela avec comme destination, le Mali. Il faut dire que cet avion était déjà  trop fatigué, très vieux. Après l’atterrissage donc, la dizaine de tonnes de cocaà¯nes qui s’y trouvait, a été déchargée par les trafiquants, pour les mettre dans cinq 4×4 immatriculés au Niger. Une fois l’opération terminée, les véhicules auraient pris la route vers le Niger. Et, l’avion qui avait des problèmes techniques, refusa de repartir. l’unique solution était d’y mettre le feu, afin d’effacer toute trace. La drogue se trouverait en ce moment, entre le Mali et le Niger. Deux versions de l’affaire Il était prévu dans un premier, de larguer la marchandise avant de poser l’avion. Mais, ce plan n’ayant pas marché, la seconde option a été adoptée par les trafiquants. Cependant, deux versions ont été exposées par les experts de l’ONU. D’une part, l’avion aurait explosé au moment de son redécollage et d’autre part, le feu y aurait été mis volontairement. Et, C’’est la seconde version qui paraà®t la plus plausible, puisque des bidons d’essence ont été retrouvés près de l’épave. Tout compte fait, la drogue n’était pas destinée au Mali. Le pays a juste servi de passage pour les assaillants. Le terminus est de toute vraisemblance, l’Europe. La crise au nord Mali a certainement joué un rôle important dans l’audace des trafiquants ; Car C’’est la Guinée-Bissau qui servait de plaque tournante pour le cartel Sud-américain. Parmi les moyens utilisés jusqu’alors, C’’est bien la première fois qu’un cargo est employé pour l’Afrique de l’Ouest. Les pays Ouest africains les plus connus et propices au trafic de drogues, étaient le Nigéria (plus grand trafiquant) et la Guinée Conakry. Le Mali sert d’ouverture sur le marché extérieur avec l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, ensuite le Maroc et l’Egypte, qui sont des voies d’accès sur l’Europe. Enquête en cours Depuis le début de l’affaire, des enquêteurs américains, libyens, européens et maliens, travaillent activement sur les lieux. Les enquêtes ont permis de connaitre le lieu de fabrication du Boeing, et de préciser qu’il aurait déjà  appartenu à  un Etat africain. En début de semaine, trois hommes avaient été arrêtés. Ils ont été pris, entrain de découper une épave de l’avion. Selon toute vraisemblance, il s’agirait de simples ferrailleurs en quête de fer à  revendre, histoire de se faire un peu de sous. l’un d’eux, se serait même blessé pendant le découpage. Silence au sommet de l’Etat 15 jours après l’affaire de Boeing, l’Etat malien n’a fait aucune déclaration sur la question. Les Maliens se posent de nombreuses questions sur ce silence qui paraà®t ridicule pour certains. Un haut fonctionnaire explique sur le signe de l’anonymat : « Des déclaration officielles compliqueraient la résolution de l’affaire. Des preuves pourraient disparaitre et le processus de paix dans la zone qui est bien parti, risquerait d’être touché à  cause de ce nouveau problème. » Cependant, est-ce une raison valable pour que personne n’ose en parler ? La question suscite en tout cas, de nombreuses interrogations. Même si des cadres du pays sont directement ou non, concernés par l’affaire, ce n’est pas une raison pour le gouvernement d’agir comme s’il ne s’était rien passé. l’enquête suit son cours, et de nouveaux éléments seront bientôt trouvés par les multiples services de renseignements sur place.

Nord Mali : une zone du trafic de drogue en Afrique

Silence des Autorités maliennes A l’heure ou nous écrivons, les autorités Maliennes n’ont fait aucune déclaration sur cette affaire. A Dakar, Alexandre Schmidt de l’office des Nations Unies sur les drogues et le crime(ONDC), a pourtant déclaré l’existence d’un réseau international de trafic de drogue dans le Nord Mali et qui ne fait l’objet d’aucun doute. Ce dernier n’est pas passé par quatre chemins pour faire cette révélation qui semble laisser indifférent les autorités Maliennes. «Â Un Boeing parti du Venezuela a atterri sur une piste artisanale à  15 km de Gao (nord-est) avant de décharger de la cocaà¯ne et d’autres produits illicites », a indiqué le responsable régional de l’ONUDC Alexandre Schmidt lors d’une rencontre avec la presse. «Â Il a ensuite voulu décoller et s’est écrasé le 5 novembre », a-t-il ajouté. La quantité de drogue n’est pas connue. Mais, il a estimé qu’un Boeing peut transporter 10 tonnes de cocaà¯ne. Selon lui, la drogue n’a pas été retrouvée, l’agence internationale Interpol a été saisie et une enquête est en cours. Mais, il a indiqué que la carcasse de l’avion a été incendiée par les trafiquants pour faire disparaà®tre toutes les traces. Cet accident est-il un crash anodin ? Non! Répliquent certains analystes à  la déclaration faite par le responsable régional de l’ONUCI à  Dakar. Le mystérieux cargo de Bourem s’est normalement posé avant d’être incendié par les membres de l’équipage eux-mêmes et pour un but évident : faire disparaà®tre toutes traces compromettantes  de leur passage. Ils ont réussi. La très puissante organisation CAMORRA est semble-t-il passée par là », affirment d’autres sources. Une information à  confirmer… Nord Mali : zone de trafic illicite Selon les informations, il n’ y avait pas la moindre victime aussi bien à  l’intérieur de l’engin que dans les environs. Cette spécificité ne pouvait passer anodine pour les observateurs du Sahara malien. Pourtant d’autres sont convaincus qu’il s’agit d’un redécollage raté à  l’instar des multiples cargos qui atterrissent souvent sur les pistes naturelles du Tilemsi et larguent des cargaisons illicites. Il s’agirait, pour le crash de Gao à  Bourem, jeudi dernier, d’un équipage de narcotrafiquants colombiens, en l’occurrence des branches maliennes de la Camorra, ( mafia Sicilienne ) pour qui le Sahara malien est devenu un eldorado incomparable ces dernières années (…) Et, dans le but de détruire tous les indices possibles des origines, les trafiquants ont choisi d’incendier l’engin avant de s’évaporer dans la nature désertique. Ou sont ces narcotrafiquants à  l’heure actuelle ? La sous région Ouest Africaine, une plaque tournante La Mauritanie, l’Algérie et le Niger sont des pays frontaliers du Mali au nord et pourraient servir de destination pour ces narcotrafiquants afin d’y évacuer leurs marchandises. La bande sahélo saharienne est connue pour la trafic d’armes, le terrorisme et la drogue, qui viennent ternir l’image du Septentrion Malien. Un trafic qui semble échapper aux autorités Maliennes.

Crash du Boeing à Gao : plus de dix tonnes de cocaine à bord

Le Boeing venait du Vénézuela en Amérique Latine et c’est en ratant son décollage dans les environs de Gao, en 5è région du Mali qu’il s’est crashé. l’information a été rendue publique par l’agence France Presse, hier lundi. L’avion qui s’était posé sur une piste de Gao, aurait déchargé de la cocaine et d’autres substances illégales, avant de tenter un décollage qui a échoué, d’o๠le crash, une information relayée par un mmebre de l’Office des Nations-Unies sur les drogues et le crime (ONUDC) à  Dakar. Quant à  la quantité de drogue contenue dans l’appareil, elle est estimée à  plus de 10 tonnes, affirme, un expert » Ce genre de boeing, peut transporter plus de dix tonnes de cocaine ». Que faisait cet avion dans la zone ? O๠allait-il ? Autant de questions qui restent sans réponse, sauf celle d’un moyen de transport servant à  acheminer la drogue. A l’heure actuelle, on ne dispose pas d’informations quant à  la livraison effectuée au Mali. Mais Interpol a ouvert une enquête internationale. Ces derniers temps, l’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du trafic de drogue, avec de nombreux pays de la sous région impliqués. Mais cette affaire du crash de Gao laisse perplewe les experts, car le mystère demeure autour de cet avion. Qui en sont les commanditaires ? Les destinataires, quant on sait que cette drogue transite vers le Nord et l’Europe o๠se trouvent les principaux clients ? Impliquer les Etats A part constater les dégâts, les autorités semblent pour l’instant insensibles à  la question du trafic de drogue. Certains pensant sans doute que leur zone n’est qu’un transit mais ce trafic génère des fonds colossaux et croisent des intérêts puissants de barons de la drogue. Il y a lieu de prendre la question à  bras le corps. Et la chose avait été soulignée l’an dernier lors du sommet de la CEDEAO à  Praia au Cap-Vert. Parce qu’il ne s’agit pas seulement du Mali mais de toute la sous région Ouest-Africaine. A part le capitaine Dadis Camara, en Guinée, qui en a fait son cheval de bataille, la question reste peu posée par nos chefs d’états Africains. Ce crash est l’occasion de remettre la question du trafic sur la table, avec celui des armes qui transite par le Nord du Mali. C’est aussi une affaire de sécurité nationale. Après les terroristes, voilà  que les barons de la poudre envahissent notre désert…

Festival « Onde de liberté » : contre le trafic des enfants avec la radio

Biennale des ondes C’’est une biennale qui se déroule en partenariat avec l’Union des radios et télés libres du Mali (URTEL) et l’institut PANOS. Le chef de cabinet du ministère de la communication et des nouvelles technologies de l’information, Abass Fambougouri Traoré, explique qu’après 14 années d’existence, il est bon de voir ce qui ressort de positif et de négatif. Il estime que le thème choisi cette année, est un thème d’actualité. «Vous savez sans nul doute, que notre pays est entrain de travailler en collaboration avec le gouvernement de pays voisins tels que la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal, le Burkina Faso. Cela en vue de contenir ce qui est apparemment une honte pour notre génération, le trafic des enfants. Nous avons voulus cette, à  travers les ondes, attirer l’attention vers les radios qui participent à  cette rencontre. » Explique-t-il. Il précise que les radios ouest africaines ou occidentales en place, doivent avoir en partage, le dispositif mis en place par le Mali et ses pays voisins, pour contenir le fléau du trafic et, essayer de le corriger par la sensibilisation des populations. Temps forts Les temps forts de cette édition, C’’est d’abord le colloque. Le colloque selon le chef de cabinet, C’’est un forum scientifique, des sous thèmes, le rôle de la radio et les témoignages des expériences des ONG puis, le diagnostic des migrations internes à  travers le cas des filles en milieu urbain et enfin, l’état de la législation est-il fort ou faible ? Ce sont entre autre les aspects du colloque qui seront discutés entre les participants.

Trafic de visas à l’Ambassade de France

Du lundi au vendredi, les abords de l’ambassade de France ne désemplissent pas de monde. Et toutes ces personnes viennent à  la recherche du précieux sésame : le visa français. Certains passent souvent six mois avant de pouvoir entrer en possession de leur visa. Pour obtenir rapidement un rendez- vous, les candidats vont depuis 4h du matin se mettre en rang. Et les portes n’ouvrent qu’à  8 h. C’’est de ce moment dont profitent les jeunes ‘coxers’ pour rechercher de potentiels pigeons. Le deal concerne la ‘location’ de sous. Lorsqu’un candidat est à  la recherche de visas et qu’on lui demande de présenter une certaine somme d’argent, il lui suffit de passer un deal avec un coxer. Ce dernier disposant d’argent sorti d’on ne sait oà¹, il loue par exemple 650.000 FCFA à  7500 FCFA et donne cette somme lors de l’entretien. Après l’entretien, il restitue les sous au coxer. Et rebelote avec d’autres clients. Certains coxers sont plus coriaces. Ils arnaquent tout le temps des postulants au visa. Rose est une jeune dame de 28 ans qui voulait effectuer un séjour de 3 mois en France. Elle explique : « Il y a deux, je me suis faite arnaquer 500.000 FCFA devant l’ambassade de France. Deux mois durant, je venais à  6 h du matin pour ne repartir qu’à  16h. Je ne suis jamais arrivée à  obtenir le moindre rendez-vous. Un jour, alors que j’avais juré que C’’était ma dernière tentative, un jeune homme m’a accosté. Il m’a assuré qu’il savait comment faire pour me procurer un visa rapidement. Nous avons discuté du prix et je lui ai remis la somme de 500.000 FCFA. Nous avions rendez-vous le lendemain matin à  7h au même lieu. » Malheureusement, Rose ne reverra jamais la couleur de son argent. Trafic de visas : partir, mais à  quel prix ? Seydou est commerçant et avait rassemblé toutes ses économies pour aller ‘se chercher’ en France comme la plupart de ses compatriotes Soninkés. Mais il s’est fait avoir par deux individus pour la rondelette somme de 2 millions de FCFA. Seydou confie : « Je gagnais bien ma vie mais cela ne me suffisait pas. Il fallait que parte. C’’est pour cela que J’ai écoulé toute ma marchandise et vendu ma boutique afin de pouvoir partir en France. J’ai des frères là  bas qui m’auraient hébergé. Deux individus m’ont approché alors que je faisais la queue. Ils m’ont dit que ce n’était pas la peine d’attendre que tout ce monde entre. Ils m’ont prié de venir à  côté pour me monter une chose. Une fois à  l’abri des regards, ils m’ont sorti plusieurs visas. J’étais impressionné. Ils m’ont alors demandé de leur donner deux millions en échange du visa. Je me suis exécuté. Ils avaient des tampons qu’ils ont apposé sur le visa après y avoir collé ma photo. Tout excité, je suis rentré à  la maison et je l’ai montré à  mon cousin qui sait lire. Et C’’est à  ce moment que je me suis aperçu de mon erreur. J’ai déposé une plainte à  la police mais je n’y crois plus trop. » Rose et Seydou ne sont les seules victimes de ces escrocs. Tous les jours, des gens crient à  l’escroquerie. Ce trafic s’effectue au nez des policiers qui affirment ne pas être au courant de ce qui se trame devant l’ambassade. Encore moins des plaintes des victimes. « Nous ne pouvons pas aller perquisitionner sans preuve à  l’appui », déclare un policier. Notons que se sont ces mêmes ‘coxers’ qui trainent devant les banques et proposent des échanges de monnaies et autres services liés au trafic de change. Si la police déroge à  ses obligations pour démanteler ce réseau, la vigilance s’impose à  chacun, face à  ces trafiquants qui ont toujours le mot pour embobiner…