Batex-ci : survivre, malgré tout

Depuis 2005, la Batex-ci a été relancée à la place de l’ancienne ITEMA, sise à Korofina dans le site de l’ancienne ITEMA. Elle emploie plus de 432 employés et forme des jeunes enfin de leur insérer au-delà de six mois. Elle est spécialisée dans la fabrication des fils et des tissus, explique Alioune Badara Diawara, administrateur général délégué de la Batex-ci depuis douze ans. L’usine Batex-ci dispose d’une unité de filature, d’une unité d’impression et d’une unité de filature. Elle produit du fils, de la toile creton, et du tissu imprimé. Parmi ces produits, le produit phare est le fils. « Notre fils est vendu à 100% à l’export et il est vendu avant la fin de la production », poursuit-il. Par contre les tissus sont des produits réservés uniquement aux évènements sur commande aux niveaux local et africain. Une bonne marge des tissus imprimés était destinée aux partis politiques, cela a été interdit par les autorités. « Nous avons perdu un bonne partie de notre chiffre d’affaires », déplore l’administrateur Diawara. « En plus de cette décision, cette année, une grosse commande locale nous a échappé : le groupe Ançardine est parti en Chine pour produire son tissu », a-t-il ajouté.

Des produits exportés

En dehors du Mali, ces produits sont vendus dans plusieurs pays en Afrique tel que Gabon, Angola, Sénégal, etc. La Société est confrontée aux problèmes de la cherté de l’électricité et le manque de matières premières. Batex-ci se bat pour maintenir l’emploi de ses 432 salariés, dont de nombreux jeunes. La société a en effet mis en place un système pour permettre l’insertion rapide et efficace de quelques jeunes non diplômés. Elle offre un stage professionnel à ces derniers qui seront recrutent au-delà de six mois. « Nous formons des jeunes et nous voulons qu’ils soient valables enfin de faciliter leur insertion sociale ».

Tirage Coupe du monde : fortunes diverses pour l’Afrique

Les anciennes stars du ballon rond, ont procédé, ce vendredi, au tirage au sort de la Coupe du monde 2018, qui se tiendra Russie. 

Alea jacta est ! Les 32 équipes engagées pour le mondial 2018, sont désormais fixées. Mis à part le Maroc et la Tunisie, les autres équipes africaines s’en sortent avec des groupes plutôt homogènes. 

Renard est servie

L’entraineur français du Maroc, Hervé Renard voulait se frotter à des gros, son souhait est exaucé. Qualifiés sans prendre de buts, lors des éliminatoires de la zone Afrique, les Lions de l’Atlas auront cette fois beaucoup de mal à garder leurs cages inviolées. Ils feront face à l’armada espagnole, au Portugal de Cristiano Ronaldo et aussi à l’Iran. Pas de quoi rassurer le peuple marocain, donc, pour qui il sera très difficile de s’extirper du groupe B.

L’Egypte avec le pays hôte

Les pharaons d’Égypte qui font leur grand retour sur la scène mondiale après 28 ans d’absence. Ils auront contre eux tout le peuple russe, dans le match qui les opposera à la Russie. Ils devront, en outre, pour finir dans les places qualificatives de ce groupe A, faire un bon résultat contre l’Arabie Saoudite et contenir les fines gâchettes de l’Uruguay, Luis Suarez et Edinson Cavani.

La Tunisie dans l’ombre européen

Les Aigles de Carthage auraient sûrement voulu plus clément. Mais le sort en a décidé autrement. L’Angleterre et la Belgique feront notamment office de très grands favoris dans le groupe G. Tunisiens et Panaméens pourraient être amenés à se partager les miettes de ce groupe.

La composition des poules est désormais connue. © Capture d’écran / Twitter

Possible pour le Nigeria

Les Nigérians vont retrouver une équipe qu’ils rencontrent souvent lors des phases finales de Coupe du monde : l’Argentine de Lionel Messi. Les Nigérians sûrs de leurs forces, évolueront dans un groupe pas si simple, avec les surprenants Islandais, et la très technique équipe de Croatie. La légende argentine Diego Maradona, a estimé à l’issue du tirage que ce serait un groupe assez « facile » pour les Argentins. « Le groupe de l’Argentine est assez accessible, avec ces équipes, et parce que l’Argentine doit s’améliorer : elle ne peut pas jouer aussi mal qu’elle le fait actuellement ».

Indécis

Le groupe du Sénégal parait à la fois homogène et indécis. Indécis, parce que les équipes qui la composent semblent avoir à peu près avoir le même niveau. La Pologne, la Colombie et le Japon accompagneront les Lions de la Teranga.

Migrants rapatriés de Libye : retour à la case départ

Face à l’horreur des pratiques obscures en Libye, l’État malien a décidé de rapatrier certains de ses enfants, sur la base du volontariat. Le 24 novembre, 124 migrants, sur les 170 initialement attendus, ont pu de nouveau fouler le sol de leur patrie. Comment sont-ils pris en charge ? Quel sort leur est réservé dans leur pays, qu’avaient pourtant fui pour des lendemains supposés « meilleurs » ? Mais surtout, que reste-t-il de ces personnes brisées ?

17 h 50. Pile à l’heure, l’avion s’est enfin posé sur le tarmac de l’aéroport Modibo Keïta. Des jeunes hommes dont la moyenne d’âge tourne autour de 25 ans, visage fatigué et même camouflé pour certains, démarche mollassonne, regards dans le vide, telles sont les premières images de ceux qui reviennent « bredouilles » au pays. Tous vêtus de la même manière : survêtement bleu marine ou gris.

Ils sont accueillis par des membres du gouvernement, des représentants de l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) et la Protection civile. Malgré la fatigue, certaines langues se délient timidement. « Les conditions étaient très difficiles, vendre des personnes comme des poulets, on voit cela en Libye maintenant. Grâce à Dieu, je n’ai pas connu cette situation. J’ai eu beaucoup de chance, car on était susceptibles d’être vendus partout », nous confie l’un des hommes. Interpellé par un agent de la Protection civile, il part rejoindre le reste du groupe, déjà à bord des cars affrétés en direction de Sogoniko. D’autres ressortissants maliens avaient auparavant pu rentrer volontairement par un vol opéré par les autorités nationales et l’OIM, notamment.

De la prison au camp de réfugiés

A la base de la Protection civile, c’est en file indienne que nous retrouvons ces jeunes hommes. Des médecins et des infirmiers sont là pour les ausculter et leur poser des questions. « Il ne faut pas prendre uniquement en compte les maladies somatique, c’est-à-dire, physiques. Nous avons détecté des infections, des maladies de la peau, des lésions cutanées d’origine traumatique, des infections respiratoires et des infections urinaires qui seront prises en charge ici ou dans les centres de santé », explique Sidiki Togo, Médecin – Commandant de la sous-direction Santé et secours médical de la Direction générale de la Protection civile.

Les arrivants sont ensuite invités à se diriger vers la cour extérieure, où il est procédé à leur identification.  Pour les migrants originaires d’autres localités que Bamako, des lits sont mis à disposition dans les dortoirs. Harouna se confie : « c’est le destin. Je ne m’attendais pas à ça », dit-il, encore secoué par les événements. Des amis du jeune homme de 19 ans l’avaient pourtant rassuré avant son périple. Eux sont en Algérie, où tout se passe bien, d’après Harouna. « Quand nous avons quitté le Mali, à la frontière algérienne cela n’a pas du tout été facile. Nous voulions même repartir, mais comme on nous avait aidés pour le financement du voyage, nous nous devions de continuer ».

Après quelques jours en Algérie, le calvaire atteint son paroxysme en Libye. « Ils nous ont lancé sur l’eau, mais le bateau était percé. La mort nous faisait face. On était 150 au départ, mais il y a  eu des morts. Les Asma Boys [les gangs de Tripoli qui s’en prennent aux Sub-sahariens : NDLR]  » sont venu nous prendre et nous jeter en prison, en nous demandant de l’argent pour sortir. Nous n’en avions pas. Chaque jour, on mettait du courant sur nous, on nous frappait. On nous donnait un pain tous les jours à 16 h, avant de nous dire d’appeler nos familles. Quand appelais plus de 30 secondes, on te frappait pour que ta famille t’entende. Nous sommes restés quelques mois à Sabratha, une ville au bord de l’eau. La police et l’OIM sont venus casser la prison et nous libérer, avant de nous amener dans un camp de réfugiés. J’y suis resté presque deux mois », explique le rescapé. Malgré le récit de ce calvaire, sa joie est manifeste : « aujourd’hui, pour moi, c’est une fête, parce que je suis rentré ».

Issa, un rêve brisé

En attendant de prendre place dans les dortoirs ou de voir leur famille venir les chercher, ces hommes ne se laissent pas abattre. En dépit de la fatigue, de la peur et de l’échec, car leur projet de vie n’a pas pu aboutir, leur foi est intacte. Certains font leur prière à même le sol, faute de tapis. Parmi les plus jeunes, nous discutons avec Issa, 15 ans seulement. Son rêve était de devenir footballeur dans un club européen. « Mes parents m’ont motivé pour partir, parce que je savais jouer au foot. Mon grand frère m’a donné l’argent », dit-il. Son rêve est brisé et sa voix tremblante. Quand l’adolescent se replonge dans ses souvenirs macabres, l’émotion est palpable. « Mon voyage s’est très mal passé. On m’a mis dans le coffre d’une voiture, enfermé, ligoté, avec un grillage et des bâches très sales sur moi. On vous attache à deux ou trois personnes. Dans le désert, les bandits vous agressent et prennent votre argent, quand ils ne vous tuent pas. Il y a beaucoup de morts. On ne peut pas tout dire, wallaye ! ». Deux mois après son arrivée, Issa s’est retrouvé derrière les barreaux pendant six mois. Son message aux potentiels candidats à l’immigration irrégulière est sans appel : «  Même à mon pire ennemi je ne conseillerais pas d’emprunter cette route-là. Je ne veux plus y aller. La Libye, c’est l’enfer. Si vous avez du talent, il faut travailler dans votre pays. C’est Dieu qui donne l’argent. Quand tu marches dans le désert, ce sont des corps couchés que tu enjambes. C’est n’est pas facile », conclut Issa, avant qu’un agent de l’OIM ne l’escorte, car il est trop affaibli pour tenir sur ses deux jambes.

Des « frères » comme bourreaux

Le plus âgé des migrants a bien voulu faire part de son expérience au Journal du Mali. Yaya, 36 ans, éprouve beaucoup d’amertume face aux bourreaux qui règnent en maîtres dans les prisons libyennes. « On a tendance à indexer, à tort, les Arabes pour les exactions commises à l’encontre des Noirs. Ce sont plutôt les Noirs qui se maltraitent entre eux. Ce sont eux qui font les prisons et ce sont eux qui torturent », déplore ce Malien. En maltraitant leurs propres « frères », ces bourreaux espèrent sauver leur peau. « Il est même promis au tortionnaire qui arrivera à obtenir le plus de rançons, un voyage tout frais payé vers l’Italie. Ils ont trois mois pour cela et ils s’en donnent à cœur joie ». Yaya poursuit : « il y a une histoire qui m’a particulièrement marqué. Celle d’un jeune plein d’entrain, toujours le bon mot pour mettre l’ambiance. Il s’est fait égorger et éventrer et ce sont des Noirs qui ont fait ça ».

Une nouvelle semaine vient de commencer à Bamako et la vie reprend son cours dans une famille de Daoudabougou. A l’heure de la sortie des cours, nous retrouvons deux frères, partis sur la route sinueuse de l’Europe tant rêvée. Cette famille avait investi trois millions de francs CFA pour faire partir ses deux fils, mais, de retour de Libye, impossible de remettre la main sur cet argent, prêté par des parents. Ali, le benjamin voulait passer son bac en France, et il peine encore à retrouver ses marques. « À mon retour à Bamako, l’école avait déjà repris. La semaine dernière, j’ai pu m’inscrire pour cette nouvelle année, mais je suis en retard alors que je dois passer le bac ». Son frère aîné, Kodéré, voulait « aider la famille. Nous n’avons pas grand-chose et l’idée était d’aller en Libye pour changer nos conditions de vie ». Délégué par le chef de famille, Mohamed, le grand frère, remercie Dieu d’’avoir retrouvé ses petits frères. Mais « ils sont revenus malades. Nous les avons donc emmenés à l’hôpital où les médecins ont dit qu’ils étaient déshydratés. Nous étions très contents de les voir, car les informations qui nous parvenaient n’encourageaient pas à l’optimisme. Ils ne sont pas totalement guéris, le traitement continue. Nous avons fait beaucoup de dépenses pour les soigner et nous ne sommes pas couverts par l’Assurance Maladie Obligatoire ».

Quid des aides promises ?

« Pour l’heure, nous ne bénéficions d’aucune aide. L’OIM nous a promis d’aider mes frères à monter un projet et de nous rembourser les frais d’ordonnance. Cela fait trois semaines et nous n’avons pas de nouvelles », explique Mohamed. L’organisation assure que des initiatives sont en cours. « Elles vont permettre de bénéficier d’activités de réintégration et aux communautés d’origine des migrants d’avoir des projets productifs. Tout cela est important quand c’est couplé avec des messages de sensibilisation », précise Bakary Doumbia, représentant de l’OIM au Mali. Comme les deux frères de Daoudabougou, Yaya évoque le soutien de l’OIM, sans trop y croire. « Ça ne me dit rien, je sais ce qu’est le Mali. Tu présentes tes documents de projet et ils vont prendre la poussière, à tel point que tu les oublieras toi-même ».

Yaya comptait mettre les voiles sur l’Italie, mais décidera de s’établir en Libye. Après quelques déboires à Sebha, il s’installe à Tripoli, « plus sûre ». « J’ai eu beaucoup de chance. J’étais au service d’un vieil arabe qui m’a traité comme son fils. Il savait ce que c’était que d’être dans un pays étranger. Je vivais dans l’une de ses maisons et j’étais bien payé. Je ne pouvais rêver mieux ». Après un an, la vie de Yaya a basculé lors d’une simple course. « Sur la route, une voiture s’est brusquement arrêtée devant moi. Dedans, il y avait des soldats libyens. Ils m’ont demandé de monter. Je leur ai demandé pourquoi, ils m’ont menacé avec une arme. Je me suis donc exécuté et ils m’ont emmené à l’Immigration ». Pendant un mois, ce sera le centre de rétention, avant l’embarquement dans un charter pour Bamako. Yaya a laissé derrière lui ses effets personnels et trois millions de francs CFA. « Cet argent devait me servir à rentrer au Mali en 2018, à me marier et à monter un élevage de volailles. Là, je repars à zéro ». Yaya ne peut compter aujourd’hui que sur lui-même et sur ses proches pour construire au mieux son avenir chez lui, au Mali.

 

Libye : indignation et mobilisation sur le sort des migrants réduits en esclavage

C’est au cours d’un reportage diffusé cette semaine  sur la chaîne américaine CNN que le monde s’est vraiment rendu compte de l’existence d’un trafic d’êtres humains en Libye. Les migrants y sont vendus comme esclaves alors que ces derniers ont fui des conditions de vie difficiles. Ces images ont suscité de vives réactions qui ont entraîné une vague de mobilisations.

Une vérité éclate au grand jour ! Depuis le début de la semaine, c’est le monde entier qui est stupéfait de la situation des migrants en Libye. Le pays est l’une des étapes incontournables pour atteindre l’Europe via l’Italie. Autrement dit « l’eldorado » tant fantasmé. Pourtant, leur sort est connu depuis assez longtemps, mais le voir et l’entendre a provoqué un électrochoc. Cela a pu se produire à la suite d’un reportage réalisé par deux confrères de la chaîne américaine CNN. Ce qu’on y voit ? Des migrants d’Afrique sub-saharienne réduits en esclavage et vendus aux plus offrants. Les sommes allant de 500 à 700 dinars libyens (soit environs 285 000 francs CFA)

« Qui a besoin d’un mineur ? C’est un mineur, un grand homme fort, il va creuser », assure un passeur. Voilà ce que l’on peut entendre dans les images diffusées par CNN.

 

Les instances internationales

L’Union africaine, par la voix du Président en exercice, Alpha Condé, s’est indigné de la situation. « J’invite instamment les autorités libyennes à ouvrir une enquête, situer les responsabilités et traduire devant la justice les personnes incriminées et à revoir les conditions de détention des migrants », exhorte le Président guinéen. « Ces pratiques modernes d’esclavage doivent cesser et l’Union africaine usera de tous les moyens à sa disposition pour que plus jamais pareille ignominie ne se répète », prévient M. Condé.

Zeid Ra’ad Al-Hussein, le Haut Commissaire des Nations unies (ONU) aux droits humains n’a pas hésité à qualifier d’« inhumaine » la coopération de l’Union européenne avec ce pays. Cet « esclavage des temps modernes » est un « outrage à la conscience de l’humanité », a-t-il poursuivi.

Manifestations devant les ambassades libyennes

Du côté de la société civile, on assiste à des élans de mobilisations aussi bien sur le continent qu’en Europe. « Non à la discrimination et au marchandage des migrants sub-sahariens en Libye », est l’intitulé de la conférence de presse qui s’est tenu, ce samedi 18 novembre, au sein des locaux de la Radio Libre de l’artiste engagée Tiken Jah Fakoly. Pour les circonstances, il était accompagné d’Ousmane Diarra, Président de l’Association Malienne des Expatriés (AME) et de Malick Konaté, porte-parole du mouvement Trop c’est trop.

Chez nos voisins guinéens, en plus du chef de l’État qui s’est exprimé, certains de ses concitoyens se sont levés pour se rassembler devant l’ambassade de la Libye à Conakry.

En France, également, des personnalités appellent à la mobilisation pour dénoncer ce fléau. À l’instar des chanteurs Mokobé et Cheick Tidiane Seck et de l’acteur Omar Sy.

La Libye est le piège qui se referme sur ces migrants en quête d’un « eldorado » qui s’apparente à un enfer, au vu de ce qu’ils subissent. Ces conditions déplorables, vécues par les migrants sub-sahariens, ne datent pas d’aujourd’hui. Des politiques avaient été mises en place pour sensibiliser les potentiels candidats à la traversée sur les risques encourus. Au Mali, la chanteuse Rokia Traoré n’a pas hésité à user de sa notoriété afin de prêter mains fortes à l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) ainsi qu’aux autorités italiennes lors de la campagne Aware Migrants. Son message, elle le diffuse à travers un clip vidéo tourné entre Bamako et Bruxelles. Nous sommes en 2016.

Des témoignages d’hommes et de femmes viennent renforcer le message de l’artiste. Ces derniers déplorent, entre autres, ce qui se passe dans un pays « frère ».

Cette nouvelle forme d’esclavage est possible, car les bateaux qui réussissent à franchir la Méditerranée sont de moins en moins nombreux. Ce qui fait que les passeurs se retrouvent avec des personnes « sous le bras ». Que faire alors ? Les vendre pour soutirer encore plus d’argent sur le dos de la misère humaine.

Coupe d’Afrique de Vovinam Viet Vo Dao au Mali

Le Mali abritera la 4e édition de la coupe d’Afrique de Vovinam Viet Vo Dao, ce jeudi 16 novembre et prendra fin ce vendredi 17 novembre 2017. Durant ces deux jours, dix équipes s’affronteront au Palais des sports de Bamako.  

Pour ce tournoi qui débutera, ce jeudi 16 novembre, dix équipes dont le Mali, le Maroc et le Sénégal, entre autres, s’affronteront. Le Vovinam Viet Vo Dao est un art martial vietnamien, il est surtout connu par le jeu des ciseaux volants. « Les pays participants auront droit à choisir 4 étapes dont la première pour les enfants moins de 16 ans, la seconde est la ceinture bleu et il y a aussi les ceintures jaunes et les ceintures », a clarifié Aboubacar Haïdara. La France est le pays invité de cette 4e édition au Mali. 

Depuis 2007, le Mali a commencé à pratiquer cette discipline sportive, qui a été créée, en 1938, par Nguyên Lôc. Le Mali a été choisi pour abriter cette 4eme édition  dans le but de faire la promotion de ce sport. Les Maliens ont remporté plusieurs trophées. Lors de sa première participation à la 2e édition de la coupe d’Afrique de Vovinam Viet Vo Dao au Sénégal, en 2009, le Mali a remporté une médaille de bronze. Par la suite, en 2013, au Maroc au cours du tournoi international, les Maliens ont remporté dix médailles dont trois en or, deux en argents et cinq bronzes. Et en 2015, lors de la coupe d’Afrique au Maroc, ils ont gagné aussi 7 médailles. C’est à l’issue de cela que le Mali a été à été désigner organiser la coupe d’Afrique édition 2017. « Le Mali a eu l’honneur d’organiser ce championnat grâce aux efforts de Oumar N’Doye et qui est à l’origine de ce sport au Mali », a confié au JDM, Aboubacar Haidara, Secrétaire général de la fédération du Vovinam Viet Dao au Mali.

 

La France lance son Conseil présidentiel pour l’Afrique

En France, l’exécutif a d’annoncé, mardi 29 août, la constitution du conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA). Cette institution directement rattaché au président français aura pour but de permettre à la France de « retrouver des canaux de discussion avec cette réalité africaine que l’on a un peu perdue de vue ces dernières années » indique une source proche de l’Elysée, dont les propos ont été rapportés par le journal Le Monde.

Au nombre de onze, les membres de ce conseil devront aider le président français à mieux cerner les enjeux africains et la partition que pourra y jouer la France. « Nous devons avoir un esprit de hussards, être en mode vigie, ce que les institutionnels ne savent ou ne peuvent plus faire », estime l’ex-ambassadeur du Bénin près la France, Jules-Armand Aniambossou qui préside le CPA.

L’entité contribuera également au répositionnement de la France en Afrique. « Tout le monde court vers l’Afrique. Nous avons une proximité qu’il faut savoir utiliser. A nous d’expliquer pourquoi avec la France, ce sera mieux qu’avec d’autres » poursuit celui qui a été l’ex-camarade de promotion du président Emmanuel Macron à l’ecole nationale d’administration (ENA).

Outre le diplomate, on retrouve dans ce conseil des profils divers allant de l’entrepreneur (Karim Sy, Sarah Toumi) au cadre dirigeant, (Diane Binder), en passant par le juriste (Yves-Justice Djimi) et la scientifique (Yvonne Mburu). Si le pouvoir élyséen a indiqué avoir préféré la répartition par genre à une autre, plus géographique, on notera la présence dans ce conseil de deux Béninois (Jules-Armand Aniambossou et Jean-Marc Adjovi-Boco).

“Wolf Warrior 2” : y a-t-il un Chinois pour sauver l’Afrique  ?

Sorti le 27 juillet en Chine, le long-métrage de Wu Jing a battu tous les records au box-office. Son héros, un soldat d’élite, se met en tête de faire le ménage en Afrique. Flattant la fibre nationaliste du public et les ambitions de Pékin à l’international, Wolf Warrior 2 ne fait pas l’unanimité auprès de la critique.

“De longue date, la Chine présente ses partenariats africains comme des alliances d’égal à égal, gages d’avantages économiques réciproques. Voilà maintenant qu’elle se met en avant comme acteur humanitaire et protecteur de la paix internationale”, commente Quartz. Le site américain rappelle que le film est sorti quelques jours avant le 1er août, jour où la Chine ouvre à Djibouti sa première base militaire africaine. Et que Pékin a “déployé 700 soldats de maintien de la paix au Soudan du Sud, pays auquel il envoie également assistance médicale et rations alimentaires”.

Ferveur patriotique

À la fin du film, l’image s’arrête sur un texte imprimé sur un passeport chinois : “Peu importe les dangers auxquels vous avez été confrontés à l’étranger, s’il vous plaît, rappelez-vous qu’un pays fort est toujours derrière vous.” Cette scène a alimenté la ferveur patriotique autour de Wolf Warrior 2 – même si certains y ont vu “un acte qui transgresse la loi” : Wang Cailiang, un avocat de Pékin, a ainsi publié sur Weibo, le réseau social le plus populaire du pays, un article dénonçant “les modifications illégales de documents officiels” dont le long-métrage serait coupable.

En pleine vague de nationalisme orchestrée par le gouvernement chinois, les critiques ne sont pas les bienvenues. Yin Shanshan, jeune professeure à l’Académie centrale d’art dramatique, a jugé dans une vidéo que le film était “sans aucune valeur” et qualifié Wu Jing de “psychopathe”. Elle a notamment dénoncé l’ultraviolence de certaines scènes d’action, alors que le film est projeté en pleines vacances d’été, une période où les mineurs se rendent en masse au cinéma, et qu’il n’existe pas en Chine de système de classification des films. Logiquement, les remarques de Yin ont suscité rejets et insultes.

À l’école de Hollywood et de Jackie Chan

Malgré les critiques qui surgissent dans les milieux intellectuels chinois, “Wolf Warrior 2 s’est imposé au box-office et a gagné le respect”, a titré Xinjing Bao, un journal de Pékin. “Le film raconte la Chine d’aujourd’hui, rétablit la confiance dans le cinéma du pays… Il s’inspire du modèle des films commerciaux de Hollywood, incluant les caractéristiques des comédies de Jackie Chan”, se félicite le quotidien dans son édition du 8 août. “Le plus précieux est la présence, à l’écran, de personnes de couleur qui ne sont pas là pour le politiquement correct, comme dans les films hollywoodiens. Ici, l’Afrique est considérée comme une culture [sic] digne de respect et attirante”, détaille l’article.

 Le même jour, un autre article diffusé sur le compte Wechat (le Facebook chinois) du journal économique Caixin semble répondre du tac au tac à cette analyse du film. Cela commence par son titre : “Désolé, l’Afrique que tu vois dans le film n’est pas la vraie Afrique.” “La vision de l’Afrique qui est donnée, stérile et étroite, ne dépasse toujours pas les stéréotypes sur la pauvreté et le chaos”, déplore l’article.“Quel message veut diffuser ce film ? s’interroge pour sa part Duan Chuanmei, un pure player de Hong Kong. Wolf Warrior 2 s’ancre dans l’incitation au nationalisme et l’éloge des militaires chinois”, souligne-t-il, avant de poursuivre :

De fait, ce film n’est pas un film, mais un produit de propagande. Or le public semble n’en avoir aucune conscience, et en fait, c’est même le plus gros succès de l’histoire du cinéma chinois. C’est tellement ridicule.”

G20 : Quel bilan ?

Inscrite à l’agenda du G20 2017, l’Afrique à défaut d’un plan Marshall pour son développement, bénéficie d’un appui technique pour encourager les investissements privés. Avec en ligne de mire la réduction de la migration clandestine.

Le G20, regroupant les pays les plus industrialisés du monde et l’Union Européenne, s’est réuni à Hambourg du 06 au 08 juillet 2017. Le sommet a pris acte du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat dont le caractère « irréversible » a pourtant été reconnu par les 19 autres.

Sur le commerce mondial, la rencontre s’est contenté d’un compromis difficile à mettre en œuvre entre la réaffirmation de sa volonté de lutter contre « le protectionnisme » et la reconnaissance aux pays de l’usage d’ « instruments légitimes de défense commerciale ».

Autre temps fort de ce sommet, la rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue Russe Vladimir Poutine qui a duré plus de deux heures. « Des échanges vigoureux » mais « une alchimie positive », a jugé le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson. Le président russe a de son côté estimé que les Etats Unis étaient devenus plus « pragmatique » sur le dossier syrien, ajoutant qu’il « y a une compréhension mutuelle qui fait que si on unit les efforts, nous pouvons beaucoup faire ».

Et pour la première fois, l’Afrique était inscrite à l’agenda officiel avec la volonté d’aider « les pays africains intéressés » en encourageant « le secteur privé à saisir les opportunités économiques pour une croissance durable et la création d’emplois ». Objectif affiché de cette « aide », réduire les flux migratoires en direction de l’Europe en offrant aux candidats poussés à l’exil par la pauvreté à s’établir chez eux.

Un engagement qui ne satisfait pas les ONG qui souhaitaient « un véritable engagement pour l’éducation, l’emploi et l’émancipation de la jeunesse africaine ».

Autre limite de cet appui technique à investir en Afrique, il concerne sept pays qui attirent déjà les investisseurs et qui sont loin d’être les premiers pays d’émigration.

L’Afrique, continent le plus malheureux

L’ONU a publié lundi son World Happiness Report sur les pays les plus heureux du monde.  La Norvège, pays du nord de l’Europe, a été consacré le « plus heureux au monde », tandis que la plupart des pays les plus « malheureux » sont situés sur le continent africain.

Six critères ont déterminé la sélection des pays pour ce rapport. Ce sont le PIB par habitant, l’espérance de vie en bonne santé, la liberté, la générosité, l’aide sociale et la perception de la corruption dans le gouvernement. Dans un document de 188 pages, l’organisation internationale s’est attelée à crédibiliser ses choix. Le pays du soleil de minuit, des températures vertigineusement basses et des Vikings représente donc la destination la plus heureuse, ce qui devrait donner des idées aux candidats à l’immigration les plus avisés.

Malheureuse Afrique ? Comme on pouvait s’y attendre, le continent noir est toujours considéré comme l’épicentre de la « vie difficile mondiale ».  Le mali se classe 127ème sur les 155 pays de ce classement. Trois pays occupent les toutes dernières places du classement, à savoir la Tanzanie, le Burundi et la République de Centrafrique. Ce qui frappe surtout c’est que ces États se retrouvent derrière la Syrie, pays en guerre depuis six ans. « C’est le genre d’étude qui a le don de m’agacer. Pays le plus heureux du monde ? Du flan. Tout cela est du grand n’importe quoi », s’insurge Pascal Praud, journaliste et chroniqueur français. Le premier pays africain est classé à la 55ème place et … c’est l’Algérie de l’inusable Bouteflika. On ne peut voir ce rapport sans y porter un regard inquisiteur. La Roumanie où récemment une révolte populaire a freiné des tentatives de dépénalisation de la corruption, et la Grèce qui est en grave crise économique depuis des années se placent tous deux devant tous les pays africains, exceptée l’Algérie. Plus bizarre encore, la Libye serait le deuxième pays le plus heureux d’Afrique. Et même les plus chauvins se poseront des questions sur les conclusions de ce rapport qui classe le Mali devant la Côte d’Ivoire, le Ghana, l’Angola et même le Cambodge ! Les Cambodgiens s’en réjouissent déjà autour d’un plat de sauterelles grillées.

 

 

Ces pays qui vivent bien sans le CFA

14 pays africains utilisent le franc CFA comme monnaie commune. Les quelques 40 autres ont chacun la leur, avec des fortunes diverses. Tour d’horizon de l’Afrique monétaire.

En 2010, Sanou M’Baye, économiste sénégalais, ancien haut fonctionnaire de la Banque africaine de développement (BAD), publiait son essai « L’Afrique au secours de l’Afrique », dans lequel il posait la question : le franc CFA, monnaie ou relique coloniale ? Si cette question continue de diviser encore sur le continent et ailleurs, il n’en demeure pas moins vrai que le franc CFA n’est pas la seule monnaie en vigueur.

Anglophones vs. Francophones Tous les pays anglophones ont leur monnaie nationale, et il faut reconnaître que les monnaies des anciennes colonies françaises s’en sortent moins bien que leurs homologues anglophones. On peut ainsi citer l’exemple du Ghana, dont le Cedi, de l’avis des experts, évolue plutôt bien, contrairement au franc guinéen, héritage des années Sékou Touré, qui connaît des fluctuations fortes. Interrogé par le magazine AM Business, Mamadou Koulibaly, économiste, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne et auteur de « Souveraineté monétaire des pays africains », explique que selon des chiffres de 2014 de la BAD, « dans le top 10 des économies africaines les plus compétitives, figurent Maurice, l’Afrique du Sud, le Rwanda, le Maroc, le Botswana, l’Algérie, la Tunisie, la Namibie, le Kenya et la Zambie. » Le fait est que tous ces pays ont leur monnaie nationale et sont plus compétitifs que ceux de la zone CFA.

Le Nigéria et son naira, pour citer un nouvel exemple, reste un géant sur le continent. Au Maghreb, l’Algérie et la Tunisie avec le dinar et le Maroc avec le dirham, ont des économies stables, malgré les soubresauts politico-sécuritaires. En Afrique australe, l’Afrique du Sud et son rand, a rejoint en 2011 le club des puissances émergentes (BRICS). La stabilité du shilling kényan, de la pula du Botswana, et du kwacha zambien sont le fruit, selon les économistes, d’une rigoureuse politique monétaire. La bonne santé économique de ces pays, qui ne connaissent pas le CFA, contribue le plus souvent à raviver la colère des détracteurs de cette monnaie considérée comme une entrave au développement des pays qui l’utilisent. Pourtant, il existe aussi des contre-exemples, notamment le Zimbabwe qui utilisait le dollar américain et le rand sud-africain depuis 2009 après l’abandon du dollar zimbabwéen à cause d’une hyper inflation (un œuf coûtait 50 milliards !). Mais ce pays émet depuis fin 2016 une nouvelle monnaie, les « billets d’obligation ».

 

 

Départs des pays africains de la CPI : faut-il craindre l’effet de contagion ?

Des pays africains ont décidé de se retirer de la Cour pénale internationale. Après le Burundi, l’Afrique du Sud, les autorités gambiennes, par la voix du ministre de l’information, Sheriff Bojang, ont annoncé mardi le 25 octobre le retrait de la Gambie de la CPI qu’elles accusent de « persécution envers les Africains, en particulier leurs dirigeants ». D’autres pays tels que le Kenya, l’Ouganda et la Namibie ont évoqué la possibilité de se retirer. Une sorte de prolongement du processus de retrait collectif débattu il y a quelques années à l’Union africaine. Alors, est-ce le début de la fin pour la CPI ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres. De nombreux experts sont d’avis que ces départs ne sauraient sonner le glas pour la Cour. Interrogé par AFP, Alex Whiting, Professeur de droit à l’Université d’Harvard, estime que « La justice internationale, tout comme la CPI, a toujours eu des hauts et des bas : elle ne va pas disparaître ». « Mais au final, la CPI existe pour les victimes et non pour ceux au pouvoir qui décident de ratifier ou non un traité. », précise Aaron Matta, chercheur au sein de l’Institut de La Haye pour une justice mondiale. A ceux qui craignent un départ en vague de la CPI sur le continent, d’autres experts estiment que cela est improbable, en raison du fait que la juridiction bénéficie du soutien de certains pays comme le Mali, qui a ratifié le statut de la CPI le 16 août 2000, et le Botswana, la République démocratique du Congo.

Créée en 1998 mais devenue effective en 2002, la Cour pénale internationale continue de susciter les débats. Il repose sur le statut de Rome, que seulement  139 pays ont signé alors que 23 autres n’en sont pas membres. Parmi ces non-membres il y a les Etats-Unis, l’Inde, l’Israël, la Russie et Cuba. Le rôle de la CPI contribue à mettre fin à l’impunité pour les crimes contre l’humanité, le génocide et les crimes d’agression. Aujourd’hui, l’une des inévitables questions est de savoir si la CPI contribue vraiment à une « justice globale ». Mais il est surprenant qu’une  cour qui a une dimension internationale ne puisse pas réunir tous les pays membres des Nations unies, et, grand paradoxe, trois des cinq pays ayant le droit de véto, les Etats-Unis en tête, n’en sont pas membres. Il est impossible de ne pas dire que le retrait des Etats-Unis en 2002, sous l’administration Bush, a ainsi contribué davantage à la faiblesse de la Cour. Et il apparaît clairement que tous les pays ne peuvent pas être pesés à la même balance de la justice au niveau international. Parfois, c’est à se demander si la CPI n’a pas été un projet « mort-né » à partir du moment où elle n’est pas capable de poursuivre les crimes commis par les citoyens de tous les pays du monde.

C’est pourquoi, en Afrique, nombreux sont ceux qui pensent que c’est une justice à deux vitesse. Par exemple, lorsqu’un mandat d’arrêt été émis contre le président soudanais, Omar Hassan El Béchir, les pays africains ont décidé ensemble de ne pas l’exécuter. Pourquoi ? Parce que, selon Jean Ping, à l’époque président de la Commission de l’Union Africaine, « la justice internationale lutte contre l’impunité seulement en Afrique, comme si rien ne se passait ailleurs ». Ce qui n’est ni tout fait faux ni tout à fait vrai. Le fait est que de 2003 à nos jours, les poursuites engagées ont concerné des crimes commis en Afrique. Les cas les plus récents qui ont fait beaucoup de bruit sont ceux d’Omar El Béchir, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Mais ce qu’il est important de relever, c’est que le Soudan n’est pas membre de la CPI, et on se demande pourquoi la juridiction s’acharne à le poursuivre. Même si l’on sait que le cas d’El Béchir a été transmis à la Cour par les Nations unies. Il se trouve aussi que ce sont des pays africains eux-mêmes qui ont fait appel à la Cour à cause de l’incapacité de leur justice à poursuivre ces crimes.

Ces retraits, disons-le, sont tout sauf une bonne nouvelle pour le continent africain où règnent encore des autocrates qui piétinent les libertés politiques et individuelles, offensent les dignités. Le plus grave, c’est qu’ils risquent d’avoir quartier libre.

 

Goncourt 2016 : Qui sont les écrivains d’origine africaine nominés ?

Natacha Appanah, Gaël Faye, Leïla Slimani : ces trois représentants de la fiction contemporaine africaine ont été sélectionnés parmi les 16 écrivains en lice pour le prix Goncourt 2016.  

Le mardi 6 septembre, une première liste de 16 romans a été dévoilée par l’académie Goncourt dirigée par Bernard Pivot, composée de Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Françoise Chandernagor, Philippe Claudel, Paule Constant, Didier Decoin, Virginie Despentes, Patrick Rambaud et Eric-Emmanuel Schmitt. Le Goncourt est le plus prestigieux prix littéraire du monde francophone. Le coup d’envoi de la saison des prix littéraires est donc officiellement donné. Pour ce prix, cinq prix des éditions Gallimard ont été sélectionnés, et deux titres de Grasset. Les cinq écrivains d’origine africaine sont Gaël Faye, Leïla Slimani et Natacha Appanah.

Gaël Faye, Petit pays, Grasset

A 34 ans, ancien analyste financier à la city, ce rappeur franco-rwandais signe son premier roman Petit pays, qui raconte l’histoire de Gabriel né d’une rwandaise et d’un français, vivant à Bujumbura, loin du génocide qui se planifiait au Rwanda. Mais, le conflit déborde et gangrène le Burundi aussi. « Chez moi? C’était ici. Certes, j’étais le fils d’une Rwandaise, mais ma réalité était le Burundi, l’impasse, Kinanira, l’école française. », confie-t-il à l’hebdomadaire français L’Express.

Leïla Slimani, Chanson douce, Gallimard

Après Dans le jardin de l’ogre en 2014, à 34 ans, cette ancienne collaboratrice de Jeune Afrique signe son deuxième roman Chanson douce qui s’ouvre sur le meurtre de deux enfants par leur baby-sitter. Celle-ci raconte ensuite ce qui l’a menée à ce terrible geste. Interrogée par le magazine Elle, elle raconte qu’elle a été « frappée par un article racontant une affaire datant de 2012 qui a eu lieu dans une famille à New York. Une nounou gardait les enfants depuis plusieurs années, je me souviens très bien, dans le journal, de sa photo dans la bibliothèque de l’appartement, avec les parents qui disaient : « Elle faisait partie de la famille ! » Et puis, un jour, la mère a trouvé les pièces plongées dans le noir et les enfants assassinés par la nounou qui avait tenté de se donner la mort. L’écriture est partie de là. »

Natacha Appanah, Tropique de la violence, Gallimard

Dans ce nouveau roman, la mauricienne parle des tensions qui secouent l’île de Mayotte sur fond de pauvreté et surtout de mépris dirigé contre la population frustrée par la suppression de la libre-circulation entre les îles. Ce roman est son sixième. Natacha Appanah est journaliste.

Les deux prochaines sélections du prix auront lieu les 4 et 27 octobre prochain. Et le lauréat sera dévoilé le 3 novembre. Pour mémoire, en 2015, Mathias Enard a gagné le prix pour son roman Boussole (Actes Sud).

La première sélection

Nathacha Appanah, Tropique de la violence (Gallimard)

Metin Arditi, L’enfant qui mesurait le monde (Grasset)

Magyd Cherfi, Ma part de Gaulois (Actes Sud)

Catherine Cusset, L’autre qu’on adorait (Gallimard)

Jean-Baptiste Del Amo, Règne animal (Gallimard)

Jean-Paul Dubois, La succession (L’Olivier)

Gaël Faye, Petit pays (Grasset)

Frédéric Gros, Possédées (Albin Michel)

Ivan Jablonka, Laëtitia ou la fin des hommes (Seuil)

Régis Jauffret, Cannibales (Seuil)

Luc Lang, Au commencement du septième jour (Stock)

Laurent Mauvignier, Continuer (Minuit)

Yasmina Reza, Babylone (Flammarion)

Leila Slimani, Chanson douce (Gallimard)

Romain Slocombe, L’affaire Léon Sadorski (Robert Laffont)

Karine Tuil, L’insouciance (Gallimard)