Moussa Ag Assarid, le vilain petit canard

Du 25 au 26 août, Moussa Ag Assarid a pris part à la 22 e édition de l’université d’été de la fédération Régions et Peuples solidaires, créée en 1995, regroupant des partis politiques autonomistes, régionalistes et fédéralistes basques, corses, bretons, occitans, savoyards et catalans. Il y était au nom de son association Solidarité Azawad, qu’il a lancée en 2013, et avec laquelle la fédération aurait signé un cadre de coopération dans les domaines de l’éducation, de la formation, de l’agriculture, l’élevage… pour les populations de ce qu’ils appellent »Azawad ». De là à dire que le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a rejoint un mouvement autonomiste, comme on n’a pu le lire dans la presse locale, il y a un pas qu’on n’aurait pas dû franchir, d’autant que Moussa Ag Assarid a démissionné du mouvement depuis avril 2016.

Depuis, il ne parle plus du MNLA mais seulement de l’Azawad qu’il veut voir indépendant.  Un « aza-rêveur ». Malin, il sait que medias vont faire le boulot à sa place en associant son nom à celui du MNLA. Il doit surement être en train de se frotter les mains, puisque la mayonnaise semble avoir pris, certains journaux locaux, pour faire le buzz, lui ont fait de la publicité surtout en parlant de lui comme faisant encore partie intégrante du MNLA . Le fait est que Moussa Ag Assarid est dans la même logique qu’en 2014, celle de réclamer l’indépendance de l’Azawad. À l’époque, pendant que les négociations étaient en cours à Alger, il poursuivait sa communication infernale à Paris pour remettre la question de l’indépendance à l’ordre du jour. Sa stratégie est identique à celle du rouleau compresseur. On se souvient par exemple de son rapporchement avec François Alphonsi, ancien eurodéputé, corse d’origine,  qui a beaucoup contribué à ouvrir les portes de l’Union européenne au MNLA. Il y a aussi eu l’épisode de l’annonce de la création d’une ambassade de l’Azawad, au Pays-Bas, qui a aussi provoqué un ramdam médiatique alors que ce n’était en réalité qu’un jeu de communication destiné à le mettre en vedette. En dépit de la distance qui sépare encore le Mali de la paix, Moussa Ag Assarid doit comprendre que beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Qu’il n’est plus question que l’on retourne à la case départ.

Tombouctou : Découverte d’une cache d’armes et de munitions

En plein centre-ville, dans le quartier de Badjindé, un important arsenal de guerre a été saisi. Les enquêtes, menées par la gendarmerie, se poursuivent pour en savoir davantage.

C’est après avoir été informé par un individu que les forces de l’ordre et de sécurité ont commencé des opérations de fouille, le 30 août dernier. C’est le 2 septembre que les armes et les munitions ont été découvertes. Hier, mercredi 7 septembre, le commandant Siaka Diakité a donné une conférence de presse pour présenter le matériel de guerre saisi. Selon lui, il s’agit de cartouches de 12,7 mm, 14-5, de grenades défensives et offensives, d’obus de mortiers 60 et 80. D’autres équipements, les gilets pare-balles, des uniformes étaient également sur place.

Cet impressionnant matériel de guerre a été découvert en plein centre-ville, dans le quartier de Badjindé. Le propriétaire de la maison où les armes ont été découvertes serait en fuite. À Tombouctou, il se murmure qu’il s’agirait d’anciens membres du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), qui était basé principalement à Gao pendant l’occupation des trois régions du Mali, avant d’être mise en déroute par l’intervention militaire française en 2013.

Le commandant a surtout salué la « coopération » de la population qui a compris qu’elle peut jouer un rôle important dans la lutte que le pays mène au terrorisme, selon un confrère de la radio Jamana joint par téléphone. Les enquêtes se poursuivent, a ajouté le commandant. Interrogé, Souleymane Maïga, de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), a fait savoir qu’il est au courant qu’il y a eu des opérations de fouille à Tombouctou, mais ne peut pour le moment faire aucun commentaire. Car, a-t-il dit, les résultats de la fouille ne lui ont pas encore été officiellement communiqués.

 

Goncourt 2016 : Qui sont les écrivains d’origine africaine nominés ?

Natacha Appanah, Gaël Faye, Leïla Slimani : ces trois représentants de la fiction contemporaine africaine ont été sélectionnés parmi les 16 écrivains en lice pour le prix Goncourt 2016.  

Le mardi 6 septembre, une première liste de 16 romans a été dévoilée par l’académie Goncourt dirigée par Bernard Pivot, composée de Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Françoise Chandernagor, Philippe Claudel, Paule Constant, Didier Decoin, Virginie Despentes, Patrick Rambaud et Eric-Emmanuel Schmitt. Le Goncourt est le plus prestigieux prix littéraire du monde francophone. Le coup d’envoi de la saison des prix littéraires est donc officiellement donné. Pour ce prix, cinq prix des éditions Gallimard ont été sélectionnés, et deux titres de Grasset. Les cinq écrivains d’origine africaine sont Gaël Faye, Leïla Slimani et Natacha Appanah.

Gaël Faye, Petit pays, Grasset

A 34 ans, ancien analyste financier à la city, ce rappeur franco-rwandais signe son premier roman Petit pays, qui raconte l’histoire de Gabriel né d’une rwandaise et d’un français, vivant à Bujumbura, loin du génocide qui se planifiait au Rwanda. Mais, le conflit déborde et gangrène le Burundi aussi. « Chez moi? C’était ici. Certes, j’étais le fils d’une Rwandaise, mais ma réalité était le Burundi, l’impasse, Kinanira, l’école française. », confie-t-il à l’hebdomadaire français L’Express.

Leïla Slimani, Chanson douce, Gallimard

Après Dans le jardin de l’ogre en 2014, à 34 ans, cette ancienne collaboratrice de Jeune Afrique signe son deuxième roman Chanson douce qui s’ouvre sur le meurtre de deux enfants par leur baby-sitter. Celle-ci raconte ensuite ce qui l’a menée à ce terrible geste. Interrogée par le magazine Elle, elle raconte qu’elle a été « frappée par un article racontant une affaire datant de 2012 qui a eu lieu dans une famille à New York. Une nounou gardait les enfants depuis plusieurs années, je me souviens très bien, dans le journal, de sa photo dans la bibliothèque de l’appartement, avec les parents qui disaient : « Elle faisait partie de la famille ! » Et puis, un jour, la mère a trouvé les pièces plongées dans le noir et les enfants assassinés par la nounou qui avait tenté de se donner la mort. L’écriture est partie de là. »

Natacha Appanah, Tropique de la violence, Gallimard

Dans ce nouveau roman, la mauricienne parle des tensions qui secouent l’île de Mayotte sur fond de pauvreté et surtout de mépris dirigé contre la population frustrée par la suppression de la libre-circulation entre les îles. Ce roman est son sixième. Natacha Appanah est journaliste.

Les deux prochaines sélections du prix auront lieu les 4 et 27 octobre prochain. Et le lauréat sera dévoilé le 3 novembre. Pour mémoire, en 2015, Mathias Enard a gagné le prix pour son roman Boussole (Actes Sud).

La première sélection

Nathacha Appanah, Tropique de la violence (Gallimard)

Metin Arditi, L’enfant qui mesurait le monde (Grasset)

Magyd Cherfi, Ma part de Gaulois (Actes Sud)

Catherine Cusset, L’autre qu’on adorait (Gallimard)

Jean-Baptiste Del Amo, Règne animal (Gallimard)

Jean-Paul Dubois, La succession (L’Olivier)

Gaël Faye, Petit pays (Grasset)

Frédéric Gros, Possédées (Albin Michel)

Ivan Jablonka, Laëtitia ou la fin des hommes (Seuil)

Régis Jauffret, Cannibales (Seuil)

Luc Lang, Au commencement du septième jour (Stock)

Laurent Mauvignier, Continuer (Minuit)

Yasmina Reza, Babylone (Flammarion)

Leila Slimani, Chanson douce (Gallimard)

Romain Slocombe, L’affaire Léon Sadorski (Robert Laffont)

Karine Tuil, L’insouciance (Gallimard)

Amadou Djicoroni : Pas de décoration à titre posthume

Amadou Djicoroni est décédé à l’âge de 88 ans. Il sera inhumé aujourd’hui à Bolibana et aurait émis le vœu de ne pas être décoré à titre posthume.

C’est aujourd’hui, mardi 6 septembre 2016, que sera inhumé Amadou Djicoroni, à Bolibana, quartier de Bamako. Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni est décédé à l’hôpital du point-G le dimanche 04 septembre. Il est, pour reprendre René Maran dans « Batouala », « parti pour ce village qui n’a pas de chemin de retour ». Depuis lundi, des voix ne cessent de s’élever pour saluer le « patriote », la « mémoire vivante », qu’il fut. Amadou Djicoroni, ancien secrétaire à la presse et secrétaire politique de l’US-RDA, a dirigé la librairie populaire de 1961 à 1968, des Editions populaires. Avant son décès, il consacrait le clair de son temps à la librairie et maison d’éditions « La ruche à livres ».

Evoquant la disparition de Amadou Dicoroni, voici ce qu’a écrit Adam Thiam, l’éditorialiste vedette : « Son agenda, c’était de refuser que les incubateurs et les bâtisseurs passent à la trappe des nouveaux maîtres. Mission accomplie, peut-on dire avec autorité.  Sa vie fut d’engagement absolu, sans compromission aucune vis-à-vis de l’héritage Usrda. Et il n’aura eu aucun répit pour les tombeurs du grand rêve de construction nationale qui, pour lui, habita Modibo Keita et ses compagnons. D’où les livres-témoignages qu’au forceps Amadou Djikoroni tira des victimes ou mémoires de l’ère militaire dont Samba Sangaré, Soungalo Samaké,  Hachim Dembélé.

Des détails gravement édifiants sur cette époque sont dans le domaine public aujourd’hui grâce à l’illustre disparu. C’est cela, la dynamique de l’Histoire. L’aîné qui repose désormais d’un repos mérité a allumé et entretenu la flamme. Qui la reprendra dans notre génération qui est celle de la flemme ? »

Refus d’être décoré

Le Président, Ibrahim Boubacar Keïta, a salué « un homme exceptionnel qui nous quitte. »  « Sa disparition endeuille le Mali tout entier et au-delà des générations de progressistes Africains tant son combat pour l’émancipation et le développement de l’Afrique fut exemplaire. Amadou Traoré est resté fidèle à son combat et aux idéaux de Modibo Keita dont il réclame fièrement le compagnonnage et l’héritage. En cet instant de deuil et de recueillement, je m’incline très respectueusement sur la mémoire de l’illustre disparu et prie pour le repos de son âme », peut-on lire dans le texte du Président.

Pour l’heure, c’est la question de sa décoration à titre posthume qui soulève le débat. Le gouvernement s’apprête à décorer celui qui, sous Amadou Toumani Touré, avait refusé toute décoration. Dans un post sur sa page Facebook, Ibrahima Kébé, proche collaborateur de Amadou Djicoroni, écrit : « Ainsi Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni, nous a-t-il dit à plusieurs reprises qu’en aucun cas il ne fallait qu’on accepte qu’il soit décoré à titre posthume, puisque, vivant, il ne l’avait jamais accepté. Et il nous confié la mission d’informer qui de droit qu’il ne souhaite aucune cérémonie de clairon.

Aussi vous prions-nous, Monsieur le Président de la République, de bien vouloir accepter de respecter cette volonté de votre père, de votre tonton Amadou Djicoroni, ce dont nous vous serions infiniment reconnaissant. Respecter sa volonté serait lui rendre un service sans limite. »

 

Scission : où va le MNLA ?

Deux apparatchiks, Moussa Ag Acharatoumane et Assalat Ag Habi sont partis du mouvement pour créer le Mouvement pour le salut de l’Azawad.

Ça gronde au sein du Mouvement national de l’Azawad (MNLA). La réunion tenue dans le nord de Ménaka, le vendredi 2 septembre dernier, a débouché sur une cassure dans le mouvement avec le départ de Moussa Ag Acharatoumane et Assalat Ag Habi, dont on sait qu’ils étaient des apparatchiks du mouvement. Par la suite, ils ont créé le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) qui, paradoxalement, ferait partie intégrante du processus de paix, à en croire ses initiateurs. Encore plus important (ou inquiétant ?), Moussa Ag Acharatoumane confie à qui veut l’entendre qu’il s’est retiré avec des pick-up et des hommes, notamment des ex-officiers de l’armée malienne ayant fait défection. De l’avis de beaucoup d’observateurs, cela était prévisible en considération du fait que ces deux hommes se sont éloigné du mouvement ces derniers temps, faisant à ses dirigeants le reproche de faire bon marché des conditions d’existence des populations pour lesquelles ils ont toujours prétendu combattre. Acharatoumane a surtout pointé le goût farouche de ses camarades de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) pour les intérêts personnels, et leur désintérêt pour le processus de paix.

Affaiblissement

On sait de Moussa Ag Acharatoumane qu’il est un membre fondateur du MNLA pour lequel il a servi comme porte-parole bien qu’étant alors basé à Paris. A la tête de la tribu des Dawsahak à Menaka, certaines sources disent qu’il s’est senti marginalisé au sein du mouvement tenu par l’influente tribu des Ifoghas. Quant à Assalat, on dit de lui qu’il est un ancien officier de l’armée malienne appartenant à tribu des Chamanamas. Il faut relever que ces défections, au sein du MNLA, ne sont pas isolées. Elles interviennent après celle fracassante de Ibrahim Ag Mohamed Assaleh au plus fort des négociations à Alger, pour créer la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA). A cela, vient s’ajouter celle de Moussa Ag Assarid, qui a démissionné aussi pour dire sa désapprobation vis-à-vis de la gestion que ses camarades font du processus de paix.

A un moment où le MNLA est de plus en plus affaibli militairement sur le terrain, ces récentes défections ne sont rien de moins qu’un coup dur de plus dont il tardera à se remettre. On serait tenté de demander où va le MNLA ? Les jours à venir nous en diront davantage.

 

Mali : Ségou accueillera le premier Forum africain de la musique

Du 28 septembre au 2 octobre, la ville de Ségou accueillera le premier Forum africain de la musique, auquel prendront part des professionnels.

Le Forum, organisé par le Conseil africain de la musique en collaboration avec Arterial Network, sera l’occasion pour évoquer les problèmes rencontrés par l’industrie de la musique sur le continent. Selon le magazine Music in Africa, au cours de ce forum de cinq jours, d’autres sujets tels que l’accès aux marchés, l’éducation du public, le développement de l’auditoire et l’analyse de l’offre musicale sur le continent, seront au cœur des débats à travers un colloque scientifique et des ateliers professionnelles. Outre qu’il y aura des expositions ciblées (productions musicales, partitions, traités, méthodes de la littérature musicale) et des concerts (musique traditionnelle (Kora& Balafon), musique populaire urbaine, « musique classique », musique expérimentale).

Pour les organisateurs du Forum, aujourd’hui le contexte reste marqué sur le continent par des festivals de musique, des carnavals et des prix de la musique. A cela vient s’ajouter le fait que le label de la musique africaine est prisé de plus belle. L’objectif de ce forum est de faire « un inventaire des structures dynamiques à privilégier dans une action d’osmose et de coopération, d’identifier les éléments de (la) consistance (de la musique africaine) et de ses valeurs qui puissent alors participer aux efforts de développement sans renoncer à son originalité, rendre heureux ceux qui la pratiquent et générer des revenus pour les communautés qui la supportent, déterminer les conditions de l’émergence de la musique et de son positionnement sur la place publique, juger de l’accueil de son public, prévoir le destin auquel elle est vouée sur le marché… », peut-on lire dans dossier dont nous avons reçu copie.

Le Conseil Africain de la Musique a été fondée par les conseils nationaux de la musique de l’IMC en Afrique lors d’une réunion à Brazzaville en Juillet de 2007. La vision du Conseil Africain de la Musique est de servir l’idéal humain par un soutien actif à la créativité musicale en facilitant la connaissance mutuelle, la préservation, l’innovation et le dialogue entre les cultures en Afrique et dans le monde.

 

 

 

Livre : L’orgueil du désert de Djénèba Fotigui Traoré

Au Mali, la réconciliation est partout, au cœur de toutes les actions politiques. Dans son brillant premier roman, L’orgueil du désert, Djènèba Fotigui Traoré passe par le syndrome de Stockholm  pour nous faire comprendre que la réconciliation est possible dans les différends qui nous opposent. Dans le pays, c’est le temps des grands discours du Président Dankan Koné dont la devise est qu’ « il faut toujours impressionner la masse », et du ministre de la Sécurité, Faye Sidibé, contre la rébellion qui se manifeste à nouveau dans le nord du pays. Alors qu’au sud du pays, le même quotidien banal se poursuit : des bus qui passent et repassent, les bureaucrates qui rejoignent leurs postes, bousculade dans les transports en commun, souffrance, fatigue et la pauvreté. Pour faire de l’affaire-rebelle aux autres citoyens à travers la presse, le président use d’une stratégie, qui s’avère bien payante, surtout dans nos démocraties de pacotille : « Tout le monde a le droit de savoir, l’information est capitale pour la survie de la démocratie. Mais pourtant, il faut que le peuple ne sache que ce qu’il doit savoir, le reste, il doit l’ignorer, complètement. »

Binta, le personnage principal, est la fille du ministre de la Sécurité. A la veille de son mariage avec Iba Diakité, elle est enlevée dans la capitale par un groupe rebelle dirigé par Ag Mahmoud. Son père, las de résister, finit par craquer car « même la résistance à ses limites. Elle a ses limites qu’elle ne peut pas franchir. » Il démissionne. Binta n’éprouve que de la haine, une haine primitive pour Ag Mahmoud, qui la viole et finit par la mettre enceinte. « De la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas, ma belle fée du Sud, un tout petit pas qu’on peut inconsciemment franchir », lui avait pourtant dit le chef rebelle. Elle donnera naissance au « fils du rebelle » : « je crois que c’est pour cela que je l’aime. Je ne l’aime pas en tant que mon fils mais en tant que le fils du rebelle, le fils de Ag Mahmoud, le grand rebelle, mon rebelle au cœur d’or, mon rebelle qui se bat pour les autres. (…) Maintenant, je peux me l’avouer, le dire haut et fort, je l’aime. J’aime cet homme cet homme plus que tout le monde. Je l’aime au point de renoncer à toute ma famille… » Entre-temps, après la chute du guide El Halal ( qui n’est autre que Khadafi), des centaines d’hommes sont venus d’El Comor. Des divergences les opposent à Ag Mahmoud, qui pense que « nous pouvons revendiquer un statut particulier pour les régions ; le climat et la nature elle-même légitiment cette revendication. Mais réclamer l’indépendance des trois régions me paraît absurde… » Ils l’assassinent et forment le mouvement rebelle « L’orgueil du désert ».

A l’opposé de Binta, Marlow qui vient aussi du Sud du pays, a rejoint la rebellion après qu’il eut été expulsé de son domicile « comme un vulgaire paquet de déchets. Ils ont tout démoli et ils ont construit un grand hôtel. » Pour lui, « il faut que ce régime change. Il faut que la situation s’améliore. Plusieurs décennies de liberté, nous ne progressons même pas d’un rien du tout. Ce peuple manque d’organisation et de décisions. » Le livre aborde d’autre questions relatives au pouvoir, à la polygamie, et surtout à l’hypocrisie de la société dans laquelle nous vivons.

Née en 1987, Djènèba Fotigui Traoré, diplômée en Lettres modernes et Professeur à l’Institut de formation des maîtres de Koutiala, écrit joliment un récit à deux voix : celles de Binta et de la narratrice. Au fil des pages, apparaissent des anaphores qui donnent au texte des souffles poétiques.

L’orgueil du désert, Djèneba Fotigui Traoré, La Sahélienne, 110 pages

 

Sommet Afrique-France : Exposition pour les artisans maliens

Du 25 au 30 août, le Musée accueillera une exposition visant à rendre hommage aux artistes maliens dont les œuvres ont été primées à travers le monde. 

À pas comptés, le sommet Afrique-France arrive. Les jours qui passent nous rapproche davantage de de cette grand-messe que Bamako accueillera les 13 et 14 janvier 2017. Dans le cadre de ce 27e sommet Afrique-France, au Musée nationa se déroulera  du jeudi 25 au 30 août, une exposition qui vise à rendre hommage aux artisans maliens, surtout ceux et celles qui sont en phase d’exportation et qui ont vu leurs œuvres saluées de par le monde. Cette initiative, assure-t-on du côté du comité va « donner du sens aux activités diverses et progressivement jalonner le chemin vers le Sommet ». Intitulées « Les orfèvres du Mali », l’exposition est placée sous la présidence de la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Walett Intallou.

Après le 23e sommet qui s’est tenu en décembre 2005, ce 27e sommet Afrique-France retient toute l’attention du Comité, dirigé par Abdullah Coulibaly, et qui s’active pour gagner le pari de l’organisation.

Tribune : I.B.K  face aux soubresauts sociaux

L’avènement de la démocratie au Mali est le fruit d’un grand sacrifice de la jeunesse et du peuple tout entier. Mais aujourd’hui, nous sommes au regret de constater  que les autorités maliennes sont dans l’impasse quant à la gestion des différentes crises multiformes qui traversent le pays. En effet, le Mali fait face à des crises socioéconomiques, politiques et surtout sécuritaires. Les dirigeants semblent impuissants à proposer des solutions à ces différents problèmes.

Face à ces différentes crises, les citoyens en tant qu’acteurs de la vie de leur société, comme le consacre la Constitution, ont le droit d’être informés et de donner leur point de vue sur toutes les questions qui concernent la vie de la nation. La liberté d’expression, dans une démocratie, est un droit inaliénable. On se demande si, au Mali, certaines personnes n’ont pas tout simplement envie d’empêcher le peuple d’être informé si on voit l’acharnement qui est fait contre les hommes de médias sans lesquels on resterait dans l’obscurité sur tout ce qui se passe.  Dans ce sens, il faut se rappeler la disparition du journaliste Birama TOURE, sur lequel on n’a aucune information. Aujourd’hui c’est le tour de Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath qui est entre les mains de la justice.

L’analyse qui est faite ici ne va pas dans le sens de dire que tout ce que ce dernier fait est bon, mais de comprendre réellement quelle direction prend cette affaire et quelles leçons en tirer. Jusqu’à quelles limites peut-on critiquer les cadres de l’Etat en mission ? Ces missions ne sont-elles pas au bénéfice des populations ? Est-ce que critiquer veut dire forcément être contre les intérêts du pays ?

En parlant du cas Ras Bath, de quoi l’accuse-t-on ? On l’accuse d’ « outrage à l’endroit des cadres de l’Etat ; de heurter la conscience nationale, de démoraliser les troupes, d’atteinte à la morale ». Laissons la justice faire son travail pour le déculpabiliser ou le condamner. Mais nous nous contenterons de réfléchir sur la manière dont les forces de l’ordre gèrent les différentes marches dans ce pays. L’utilisation de la force est disproportionnée face à des civils désarmés. Hier, c’était à Gao où des jeunes sont morts sous les balles de la police. Aujourd’hui, c’est à Bamako qu’elle tire sur des jeunes qui manifestent contre l’arrestation de Ras Bath. Il y a eu un mort et des blessés. Dans un Etat de droit véritable, qu’est-ce qu’on aurait fait ? Il reste à situer la responsabilité de tout un chacun. Qu’est-ce qui s’est réellement passé pendant les manifestations ? Si on cherche à arrêter ceux des manifestants qui sont responsables des troubles, est-ce qu’il n’y a pas en plus à savoir, au sein de la police, qui a tiré sur des jeunes avec des balles réelles. Peut-on accepter, dans un Etat de droit, que des forces de l’ordre décident de l’exécution des Maliens dans une manifestation, qu’elle soit autorisée ou non, car ils savent mieux que quiconque que leurs actes vont entraîner inévitablement des morts.

Ces pratiques montrent à suffisance que nos forces de l’ordre sont en panne de formation professionnelle en technique de maintien de l’ordre et en connaissance des droits fondamentaux des citoyens. Pour cela, il est urgent que l’Etat corrige ce mal avant de connaître encore des situations plus catastrophiques, surtout que nous sommes en crise.

Les comportements des forces de l’ordre et des autorités nous donnent l’impression que nous ne sommes pas dans une société égalitaire. On se souvient, dans ce pays, qu’il y a eu des gens qui se sont mis à insulter les autorités, parfois même des présidents, mais rien ne s’est passé. Certains ont organisé des grandes manifestations en plein état d’urgence. Des ministres ont qualifié certains opposants de fils indignes du pays sur l’O.R.T.M. Rien ne s’est passé. Sont-ils au dessus du commun des mortels ? Ou bien, au Mali, il faut attendre d’être une autorité pour pouvoir s’exprimer sur les questions nationales ? Que fait-on de l’égalité entre les citoyens ?

En réalité, tous ces faits sont la démonstration que la démocratie a reculé au Mali. Mais une chose est sûre, avec la manifestation pour soutenir Ras Bath, nous apprenons que la jeunesse malienne ne dort pas, elle a surtout besoin de leaders  pour se mobiliser à tout moment afin de défendre la justice sociale, la liberté d’expression et l’égalité. Ce qui nous amène à poser des questions sur le sens de l’existence de la société civile au Mali. Elle est totalement absente sur les questions de lutte pour les droits des citoyens. Que font réellement les associations de défense des droits de l’homme quand on voit tout ce qui se passe ? Elles accusent les citoyens d’inertie mais la manifestation de soutien à Ras Bath démontre à suffisance que le peuple ne leur fait pas confiance, sinon, il est prêt à se mobiliser avec des leaders sérieux.

Enfin, on peut dire  que pour que la démocratie survive au Mali et pour que l’égalité entre citoyens soit une réalité, il faut que le peuple reste en veille et soit prêt à défendre sa liberté, sans exclure la désobéissance civile. Car, Rousseau nous apprend que quand on laisse les affaires de la république entre les mains de nos représentants, on se réveillera un jour avec des maîtres et nous en tant qu’esclaves.

  • Professeur de Philosophie

Ras Bath, un autre paradoxe malien

C’est l’évènement qui a failli mettre le pays sens dessus dessous la semaine dernière : l’arrestation du jeune chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, fils qui plus est du ministre des Domaines et des Affaires foncières, Mohamed Ali Bathily. Sa comparution, prévue le mercredi 17 aout dernier au tribunal de la commune IV, a fait  du quartier d’Hamdallaye le théâtre d’une sorte de guérilla  urbaine, opposant les forces de l’ordre aux manifestants venus exiger sa libération, ce qui a provoqué un morts et des blessés.

Il fut libéré Jeudi, mais reste sous contrôle judiciaire. Tout ça pour ça, serait-on tenté de dire. Il reste que cette affaire nous en dit long sur l’état de déliquescence avancé d’un pays où, cela saute aux yeux, le climat est à la colère et la déception vis-à-vis du pouvoir. Rien ne le prouve mieux que les scènes de violences, qui révèlent par ailleurs le côté obscur d’une société conflictuelle où la violence semble devenir la première voie d’expression pour un peuple qui donne la douloureuse impression d’être encore au stade de l’enfance, donc en difficulté de séparer le bien du mal. Mais, on ne comprendra la réaction des manifestants qui ont mis le feu dans le tribunal, endommagé des voitures, que si l’on tient compte du contexte dans lequel tout cela est intervenu, marqué par le déguerpissement des commerçants. On dira ce qu’on voudra, mais il est impossible de ne pas dire que ces opérations de déguerpissements menées par le nouveau gouverneur de Bamako ont eu une popularité limitée. Et du coup, elles viennent rajouter une louche à l’océan de colère qui gronde contre le pouvoir pour diverses raisons : promesse non tenue de création de 200 000 emplois, situation sécuritaire préoccupante  aussi bien au nord qu’au sud du pays, corruption rampante, assise clanique du pouvoir… Or, pour qui connait et suit Ras Bath, ce sont sur ces questions qu’il s’en prend à ceux qui détiennent les leviers du pouvoir, ce qui explique pourquoi son arrestation est assimilable à une tentative de musèlement pour son auditoire auprès duquel il jouit d’un crédit grandissant et qui, semble-t-il, en manque de repère politique et religieux,  voit en lui une sorte de dieu.

A propos de la manifestation, on pourrait arguer que, pour reprendre l’ami écrivain et éditeur Ismaïla Samba Traoré dans « Retours au Mali », « la foule n’est pas l’organisation. Elle est sourde, aveugle et instinctive. »

Il n’empêche, que ce qui doit être dit, c’est que les manifestants de mercredi dernier se trompaient de combat. Oui, Ras Bath, dans « Cartes sur table », dénonce, et cela est une bonne chose, car il tire de leur quiétude nos « bébés politiciens » qui ont tendance à se donner bonne conscience. Oui, on peut ne pas être (ou on ne doit pas être) d’accord avec lui, ne pas prendre tout ce qu’il dit pour argent comptant ou paroles d’évangiles. Oui, contrairement à une idée reçue, dans ce pays tout ne marche pas comme sur des roulettes, loin s’en faut. Mais, dans l’affaire, il n’était question que de comparution et non de guillotine ou de crucifiement pour Ras Bath. Pour faire court, nous sommes encore une fois en face d’un paradoxe, en ce sens que le vrai combat pour ces manifestants et ce peuple est ailleurs. Pourquoi ne pas manifester avec la même dose de hargne pour Ras Bath pour exiger qu’il y ait un audit concernant nos communes sont à la traîne en matière de développement ? Pour savoir pourquoi rien ne s’y passe ? Il est vraiment paradoxal que nous demeurions un peuple qui ne sache pas ce qu’il veut. Qui, lors des élections, vote pour le visage, l’argent, le diplôme, la voiture, l’ethnie et non la valeur intrinsèque. Paradoxe !

 

Ras Bath libre : Tout ça pour ça…

Ras Bath est libre mais reste sous contrôle judiciaire. C’est l’un de ses avocats que nous avons joint, Me Siriki Zana Koné, qui l’a fait savoir dans la nuit du jeudi 18 août.

Le jeudi 18 août, vers 23 heures, Mohamed Youssouf Bathily alias Rasbath a été libéré après avoir passé 48 heures en garde à vue. Selon l’un de ses avocats que nous avons joint, Me Siriki Zana Koné, comme tout prévenu, son client devait être soit envoyé en prison pour être detenu en attendant son jugement, soit libéré tout en restant sous contrôle judiciaire après qu’il eut été présumé non coupable pour les griefs du Procureur général à son encontre. En attendant, selon Me Zana Koné, les enquêtes sont entre les mains d’un juge d’instruction. Concernant les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, l’avocat a fait savoir que son client ne « s’est jamais inscrit » et qu’il s’agit de « débordements » qui peuvent malheureusement arrivés dans toute manifestation.

Certaines informations révèlent, cependant, qu’il a été libéré sur instruction du Président Ibrahim Boubacar Keïta, qui a auparavant reçu en audience le Président du Haut conseil islamique (HCI), Mahmoud Dicko accompagné d’une forte délégation de leaders religieux. Il aurait été libéré pour, dit-on, « apaiser la situation ».

Cette libération va-t-elle changer quelque chose ? Ce qui est sûr, c’est que le mal est déjà fait : il y a eu des morts, Ras Bath s’est découvert un héros pour un peuple qui voit en lui le « seul diseur de vérité » dans un pays où ceux qui ont les leviers du pouvoir ont pris le pli de parler le langage du mensonge. Les manifestants ont certes exigé la libération du chroniqueur, mais ont aussi tenu à exprimer leur exaspération vis-à-vis d’un pouvoir qui, à leurs yeux, gèrent mal le pays. Rien ne le montre assez que les cris de « IBK, fali « l’âne » et les appels à démission du Président qui fusaient de partout. D’autant que tout cela intervient dans un contexte marqué par l’affaire des déguerpissements qui a provoqué colère et déception dans les rangs des commerçants concernés. Il y a aussi le nord du pays, écumé par les terroristes, les militaires maliens continuent de tomber comme des mouches sur le front de la guerre que le Mali mène contre les terroristes et les bandits. Toutes choses qui cristallisent les mécontentements. Ce qui amène nombre d’observateurs à dire que Ras Bath n’est rien de moins que l’arbre qui cache la forêt…

 

Qui est Bandiougou Doumbia, le contradicteur de Ras Bath ?

Après l’arrestation de Ras Bath, accusé d’«atteinte aux mœurs et injures publiques à caractère sexuel », tous les regards se tournent vers Bandiougou Doumbia, son contradicteur. Les deux hommes, comme deux gamins de rue prêts à en découdre, s’étaient affrontés dans une joute verbale d’une rare violence, par radios interposées.

Depuis mercredi 15 août, une affaire mobilise l’attention du public : l’arrestation de l’animateur vedette de l’émission « Cartes sur table » sur la radio Maliba FM, Mohamed Youssouf Bathily appelé Ras Bath, après que le Procureur du Tribunal de la commune IV eut initié contre lui une action  publique  pour «atteinte aux mœurs et injures publiques à caractère sexuel ». Sa comparution, prévue hier, mercredi 17 août, n’a pas eu lieu à cause de la mobilisation forte de ses supporteurs qui a dégénéré en une confrontation avec les forces de l’ordre, offrant ainsi aux habitants du quartier d’Hamdallaye (où se trouve le tribunal) de véritables scènes de guérilla. Ras Bath, comme on aime à l’appeler, jouit aujourd’hui d’un crédit énorme auprès de son auditoire, pour ses attaques en règle au vitriol contre les hommes politiques, ministres, militaires… avec qui il ne fait pas de quartier.

Les griefs reprochés à l’animateur rappellent surtout l’épisode de ses clashs par radios interposées avec le prêcheur Bandiougou Doumbia dont on se demande aujourd’hui s’il ne va pas être interpellé lui aussi.« Pour mémoire, en plein mois de Ramadan,  Ras Bath avaient critiqué les prêcheurs qui profitent des temps d’antenne sur les radios pour s’en donner à cœur joie dans la publicité des médicaments et autres services qu’ils offrent, l’animateur avait cité nommément Bandiougou Doumbia, dont la riposte ne s’est pas fait attendre ». Un clash qui, on s’en souvient, était descendu dans les rues où s’affrontaient les inconditionnels des deux hommes. De même, des voix s’étaient élevées au sein de l’espace médiatique pour dénoncer la prise de bec entre les deux hommes. Le plus saisissant dans l’affaire, c’est que Ras Bath et Bandiougou sont, comme disent les Algériens, « Hadj Moussa et Moussa Hadj », c’est-à-dire kifkif.

Un « clasheur » notoire

El Hadj Bandiougou Doumbia, prêcheur populiste, est le chef de l’association islamique Nourredine. Nous sommes en 2009. Dans la mosquée de Dravela, quartier de Bamako, ses prêches enflammées, teintés d’insultes à l’encontre du président d’alors, Amadou Toumani Touré , du Premier ministre Modibo Sidibé et du président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, lui ont valu d’avoir maille à partir avec la Sécurité d’Etat. »A l’époque, il était le Sécretaire aux affaires religieuses de l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMA), et nous étions en pleine période de contestation du Code de la famille sur lequel  le gouvernement a été obligé de reculer, devant l’implacable rouleau compresseur déployé par le Haut Conseil Islamique (HCI), dirigé par Mahmoud Dicko imam sunnite, surtout wahhabite ». Depuis, le Haut Conseil Islamique a su ce qu’il pèse : beaucoup.

« Et nombre d’observateurs n’arrêtent pas de tirer la sonnette d’alarme, estimant que l’on se dirige vers, comme le confiait il y a deux ans l’anthropologue Moussa Sow à Jeune Afrique, un « islamo-nationalisme ».

Bandiougou Doumbia s’en était pris de façon frontale au Président ATT, outre d’autres personnalités comme le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, à l’époque Maharafa Traoré, aux honorables Coulibaly Kadiatou Samaké de la Commune V et Touré Safiatou Traoré de la Commune III, au président de l’Assemblée nationale et au Premier ministre, à cause de ce code de la famille contesté. Les cassettes audio, contenant ses brûlots, lui ont amené une certaine notoriété, sur le marché des villages les plus reculés, au grand marché de Bamako, à Sikasso, Ségou, etc… Ce passé de, « sniper verbale », suit le prêcheur partout où il apparaît, ce qui explique d’ailleurs pourquoi ses polémiques avec Ras Bath n’avaient rien de surprenant : il en est coutumier. Il demeure évident que cela est de nature à apporter de l’eau au moulin des avocats de Ras Bath qui, d’ores et déjà, ont estimé que cette affaire, relève de la questions des « mœurs», suite à la polémique qu’il y a eu entre Ras Bath et Bandiougou Doumbia. Ils avertissent que leur client ne peut être interpellé sans son contradicteur. Les jours qui viennent nous  diront si Bandiougou Doumbia, ira rejoindre son adversaire en garde à vue ou dans le silence de la cour du tribunal ou seul la voix du juge compte.

HAC : il est temps d’agir !

Depuis bientôt huit mois, les membres de la Haute Autorité de la communication, créée en décembre 2015 pour assurer la police du secteur de la communication, sont entrés en fonction. Le 5 août dernier, a débuté la première session de la HAC pour la finalisation de son plan d’action et du chronogramme de ses missions. Selon son président, Fodié Touré, durant les six premiers mois, la HAC a procédé à l’élaboration de cinq projets de décret, adoptés en Conseil des ministres, « fixant les cahiers des charges des services privés de communication audiovisuelle et d’un projet de décret déterminant les conditions de mise en œuvre des sanctions non pénales prononcées par la HAC ». Des projets pourtant élaborés depuis 2014.

Nécessaire nettoyage La HAC a entre-temps élaboré cinq modèles de convention soumis à l’appréciation des organisations professionnelles des médias et des promoteurs de services de communication audiovisuelle. Par ailleurs, l’organe de régulation a reçu du ministère de l’Économie numérique et de la Communication des documents et dossiers portant sur les services privés de communication audiovisuelle. Il en ressort que la situation de l’espace médiatique malien est complexe et préoccupante. Il en est de même pour les domaines de la publicité et de la presse en ligne, cette dernière n’étant d’ailleurs régie par aucun texte. Pour M. Touré, l’urgence s’impose pour la HAC de mettre de l’ordre.

Nigeria, nouvelle vidéo de Boko haram montrant les « lycéennes de Chibok »

Dans cette nouvelle vidéo du groupe terroriste diffusé le dimanche 14 août, apparaissent des jeunes dont on dit qu’elles sont celles enlevées à Chibok en 2014. Tout cela intervient dans un contexte marqué par la division au sein du groupe terroriste.

C’est une vidéo de onze minutes qui circule sur les réseaux sociaux, et dans laquelle on peut voire un homme habillé en tenue militaire, masqué, est au milieu de plusieurs jeunes filles portant des voiles, qui seraient les « lycéennes de Chibok », disparues dans la nuit du 14 au 15 avril 2014 dans la ville de Chibok au nord-est du Nigéria. Diffusée le dimanche 14 août par l’organisation terroriste Boko Haram, la vidéo montre aussi une jeune fille s’exprimant, selon Reuters, dans « le dialecte local de Chibok ». À l’époque, elles étaient au nombre de 276, 57 sont parvenus à s’enfuir, plus de 200 restent disparues. Il est à noter que ce énième enregistrement ne porte pas de date.

Dans son message, le combattant islamiste, visible sur le vidéo, déclare : « Nous voulons envoyer ce message d’abord aux parents de ces filles pour qu’ils sachent qu’elles sont toujours avec nous, certaines d’entre elles, et deuxièmement, pour qu’ils disent au gouvernement fédéral du Nigeria, de libérer immédiatement nos frères emprisonnés (…) Certaines des filles, une quarantaine, ont été mariées avec la permission de Dieu, certaines sont mortes en conséquence des bombardements des infidèles » Selon l’Agence France-Presse, un père a déjà reconnu sa fille au cours d’un point de presse du mouvement militant pour le retour des jeunes filles, « Bring Back Our Girls ».

Il reste que du côté du gouvernement nigérian, la prudence est de mise, surtout avec la division à la tête de Boko Haram, qui n’arrange rien. Il y a quelques semaines, Abubakar Shekau avait été contesté par l’Etat islamique auquel Boko Haram s’était allié devenant ainsi l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire officiel de l’EI, Al Nabaa, Abou Mosab al Barnaoui avait été présenté comme le nouveau chef du califat de l’Afrique de l’Ouest. En réponse, Shekau avait, dans un enregistrement diffusé sur Youtube, dit qu’il « est toujours présent » et qu’il « n’acceptera aucun émissaire de l’EI ».

 

 

A quoi travaille la CVJR ?

Deux ans après sa mise en place, où en sont les travaux de la Commission vérité, Justice et Réconciliation (CVJR)

Au commencement, était la Commission Dialogue et Réconciliation, créée par Dioncounda Traoré, sous la Transition. A peine élu, en janvier 2014, Ibrahim Boubacar Keïta a recadré le projet en ajoutant le mot «Vérité», comme l’avait recommandé le colloque national sur la justice transitionnelle au Mali, tenu en 2013, avant de l’envoyer à l’Assemblée nationale. « Car on s’est rendu compte que tant qu’il n’y a pas la vérité dans cette affaire, il y aura pas la justice et la réconciliation », explique Filifing Diakité, Chargé de mission à la CVJR. Parmi tous les chantiers sur lesquels IBK est attendu, la réconciliation nationale est le plus délicat. C’est en octobre 2015 que la Commission a effectivement commencé à travailler, après la nomination le 03 août 2015, de son Président Ousmane Oumarou Sidibé ainsi que des autres 14 commissaires. Aujourd’hui, elle compte 25 commissaires, 14 chargés de mission, un secrétaire général et des chefs d’antennes régionaux (Bamako, Ségou, Gao, Tombouctou, Kidal).

A en croire M. Diakité, la Commission travaille actuellement à la mise en  œuvre de sa stratégie et son plan d’actions 2016-2018 conformément à son mandat, qui coûtera des dizaines de milliards de francs CFA. Ce plan d’action est issu de la rencontre entre la Commission et les membres de la société civile à Bamako et dans les autres régions, hormis Kidal. Il s’agit, entre autres, d’enquêter sur les cas de violations graves de droits de l’homme individuelles ou collectives commises dans le pays et spécifiquement celles commises à l’égard des femmes et des enfants ; de mener des enquêtes sur les cas d’atteinte à la mémoire individuelle et ou collective et au patrimoine culturel ; d’établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme et les atteintes aux biens culturels ci-dessus cités, en situer les responsabilités et proposer des mesures de réparation ou de restaurations ; de créer les conditions de retour et de la réinsertion sociale des personnes réfugiées et déplacées ; de favoriser le dialogue inter et intracommunautaire, la coexistence pacifique entre les populations et le dialogue, entre l’Etat et les populations ; de promouvoir auprès des communautés le respect de l’Etat de droit, des valeurs républicaines, démocratiques, socioculturelles et du droit à la différence ; de faire des recommandations dans le domaine de la prévention de conflits. Il reste que la CVJR n’échappe pas aux critiques, d’aucuns allant jusqu’à dire qu’elle « n’intéresse plus personne ». « Je n’accuse personne. Les gens ont le droit de penser ce qu’ils veulent. Nous sommes intéressés par tout ce qui se dit. Mais je crois que parler comme cela de la commission est un manque d’information, puisque c’est l’accord de paix signé en juin 2015 qui prévoit son opérationnalisation », repond Filifind Diakité.

 

 

Municipales en Afrique du Sud : L’ANC sur la mauvaise pente

Les élections municipales qui se tiennent aujourd’hui en Afrique du Sud risquent de s’achever dans l’échec pour le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 22 ans.

Aujourd’hui, mercredi 3 août, les 26 millions d’électeurs sud-africains sont appelés aux urnes dans le cadre des élections municipales. Tout va se jouer dans trois villes du pays : Pretoria ( la capitale), Johannesburg (capitale économique) et enfin Port Elisabeth. Selon Caroline Dumay, correspondante de France 24 en Afrique du Sud, « L’ANC pourrait perdre beaucoup de terrain. Selon les derniers sondages, Pretoria et Port Elizabeth pourraient passer à l’opposition ». A Port Elizabeth, le Congrès national africain, au pouvoir depuis 1994 (fin de l’apartheid), a beaucoup déçu les attentes, le chômage y atteint les 36%. A cela vient s’ajouter le fait que dans plusieurs parties du pays s’exprime un manque criard d’eau, d’électricité et de services publics de base.  Dans ces villes, les partis d’opposition, notamment l’Alliance démocratique et  les Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema n’exclut pas de former une coalition pour faire barrage à l’ANC, foncièrement affaibli, surtout avec les derniers scandales dans lesquels était impliqué le Président Jacob Zuma. Résultat, le parti fait face à un véritable désaveu des électeurs qui lui font le reproche d’être corrompu, éloigné du « peuple d’en bas ». Les autorités ont été obligées de renforcer la sécurité, du fait de nombreuse violence durant la campagne, notamment envers plusieurs militants de l’ANC dans le Kwazulu-Natal.

 

RDC : Tshisekedi met Kabila en garde

En RDC, la situation politique est loin d’être rassurante. Surtout avec le retour de l’opposant Etienne Tshisekedi qui exige le départ de Kabila et la tenue de la présidentielle avant la fin de l’année.

De retour au pays, l’opposant historique au pouvoir congolais, Etienne Tshisekedi, a battu le rappel des forces de l’opposition pour un meeting, le dimanche 31 juillet dernier, avec comme objectif : exiger la tenue de la présidentielle avant la fin de l’année et le départ de Kabila. Au cours de la rencontre, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a déclaré  que « Le 19 septembre 2016 est la première ligne rouge à ne pas franchir. Le corps électoral doit être convoqué pour l’élection présidentielle. Au cas contraire, la haute trahison sera attestée devant le chef de l’Etat M. Kabila, qui endossera la responsabilité du malheur des Congolais ». Une sorte d’ultimatum qui ne dit pas son nom, fixé au Président Joseph Kabila, qui, on le sait, avait amené la Cour constitutionnelle à rendre un arrêt, en mai dernier, stipulant qu’il pourra rester en fonction jusqu’à la prestation de serment d’un nouveau président. Il ne fait aucun doute qu’en RDC, l’arène politique est plongée dans une bataille sur le calendrier électoral. Kabila a échoué à modifier la Constitution, lequel lui interdit de briguer un nouveau mandat. Pour beaucoup, sa stratégie de Kabila consisterait à faire « glisser » le calendrier. Les partis de l’opposition avaient opposé une fin de non-recevoir à son invitation à un dialogue politique en novembre 2015, même si aujourd’hui, nombre d’entre eux y sont favorables à la condition que cessent « des procédures arbitraires judiciaires ou autre à l’encontre des leaders de l’opposition comme c’est le cas de Moïse Katumbi et Martin Fayulu »

Si la manœuvre de Kabila est on ne peut plus savante, il n’en demeure pas moins que sa positon devient de plus en plus inconfortable. Et il reste tout aussi évident que la proposition d’un dialogue et l’arrêt de la Cour Constitutionnelle ne sont pas suffisants pour le sauver, surtout dans un pays où l’économie est exsangue, les populations mécontentes et les richesses à la merci des multinationales…En RDC, le problème est connu de tous. Il faut que les élections soient organisées à tout prix avant la fin de l’année.

 

IBK à Paris : La France honorera ses engagements

Après sa visite d’octobre 2015, ce déplacement d’IBK a été l’occasion pour Paris de garantir qu’elle tiendra ses engagements pris dans le cadre du développement économique et social du Mali.

 

On le sait, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a rencontré François Hollande à Paris hier, mardi 27 juillet. Ce déplacement n’a fait pas l’objet de commentaires ni dans les medias du pays, encore moins dans la classe politique, à la différence de sa visite d’octobre 2015 à propos de laquelle le Parena de Tiébilé Dramé s’était fendu d’un communiqué dans lequel il faisait des propositions à IBK. Il n’est pas besoin de rappeler que ce genre de déplacement n’est pas anodin, quand on sait que la France reste un acteur majeur dans la résolution de la crise qui, plus d’un an après la signature de l’accord de paix, est là : elle se prolonge surtout dans la partie nord du pays. Pour preuve, à Kidal, ces derniers jours ont été marqués par des affrontements entre des groupes armés qui ont fait une quinzaine de morts. Ce qui montre à suffisance que le bout du tunnel est encore loin. « Je crois que là, c’est stabilisé. Nos frères de Kidal ont compris et je pense que les jours à venir, nous indiquerons plus clairement que ce genre d’affrontements fratricides ne sont pas de mises lorsque l’on cherche aujourd’hui un apaisement général et une réconciliation générale au Mali. Et très rapidement, tout va rentrer dans l’ordre. », a confié le Président keïta, optimiste, à Radio France Internationale, sans manquer de dire toute sa solidarité à la France après les attentats de Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray.

Le 19 juillet, l’armée malienne a été la cible d’une attaque à Nampala, qui a tué 17 soldats. Cela avait conduit à la ré-instauration de l’Etat d’urgence qui avait expiré le 15 juillet. Il demeure évident que la situation sécuritaire aussi bien au nord qu’au sud du pays reste on ne peut plus préoccupante. Le gouvernement a estimé que la « menace terroriste » persiste dans le pays. Au sortir de l’entretien, François Hollande a surtout rassuré le Mali du soutien et de l’assistance de la France. « La France restera engagée aux côtés du Mali dans sa lutte contre le terrorisme et dans le rétablissement de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire », indique le communiqué de l’Elysée.

Le président français a également rassuré IBK que son pays honorera ses engagements pris en octobre 2015. De fait, le plus grand volet de la visite d’IBK en octobre dernier était d’ordre économique. Le 22 octobre, à l’issue de la rencontre de l’OCDE présidée par Hollande et IBK, Paris a remis au Mali une somme de 33 millions d’euros, en plus de celle de 300 millions d’euros de prêts et aides accordés en mai 2013 au sommet des donateurs à Bruxelles. Cette somme devait être injectée, en grande partie, dans le développement des régions du nord du pays durement affectées par la crise multidimensionnelle que le pays a connue, ainsi que dans l’éducation, la santé et les transports.

En janvier 2013, l’armée bleu-blanc-rouge intervenait dans le nord du Mali pour stopper l’avancée vers le sud du pays des hordes de barbares d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), du Mouvement pour le jihad et l’unicité en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et d’Ançar Eddine. Mais trois ans après, les trois régions du nord échappent encore au contrôle de l’Etat malien.

Les magistrats en grève pour 72 h

Après l’échec des négociations avec le gouvernement, le syndicat autonome de la magistrature (SAM) observe une grève de 72 heures à partir de ce mercredi.

C’est le 11 février que le syndicat autonome de la magistrature a déposé son cahier de doléances sur la table du ministère du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions. Le 11 juillet, a suivi un préavis de grève de 72 heures allant du mercredi 27 au vendredi 29 juillet. Le syndicat a donc maintenu, sans surprise, son mot d’ordre de grève. Les négociations avec le gouvernement autour des 27 points de revendications ont fini en queue de poisson. Un accord fut trouvé autour de huit point (1, 2, 8, 9, 15, 16, 17, 18) et les négocions ont achoppé sur le reste des points, hormis le 24 qui a fait l’objet d’un accord partiel tandis que le 27 a été écarté. Le mardi 26 juillet, au cours d’une conférence de presse, le syndicat a fait porter le chapeau de l’échec des négociations au gouvernement qui, selon lui, ne travaille pas dans le sens de l’indépendance de la justice. Le relèvement de la grille salariale, les indemnités de logement, la prime d’installation, la revalorisation des pensions ainsi que l’attribution de passeports diplomatiques et de services sont des points essentiels sur lesquels les négociateurs du gouvernement se sont refusé à céder.

« On pense que le magistrat ne doit pas bénéficier des mesures de renforcement et de protection, surtout dans le contexte actuel marqué par l’insécurité. Cela relève d’un esprit négatif. », a déclaré le syndicat.

Aujourd’hui, les deux camps se renvoient la balle. Pour les émissaires du gouvernement, ces revendications, en plus d’être illégitimes, sont disproportionnées surtout dans un pays qui sort affaibli d’une crise. Toutefois, le gouvernement a accepté de relever le budget du ministère de la Justice de 5,2%, l’alignement de la Cour suprême sur les institutions de même niveau, du point de vue des traitements et avantages, l’extension des dispositions du décret N° 2014-0837/PRM du 10 Novembre 2014 aux magistrats (indemnités de représentation et de responsabilité, d’eau, d’électricité, de téléphone, de résidence, primes de zone, de domesticité et autres), l’élaboration d’un Plan de Carrière des magistrats et la classification des juridictions, l’élaboration du Règlement Intérieur du Conseil Supérieur de la Magistrature…

Points de revendications

1°) le relèvement du budget du Ministère de la Justice à hauteur de 10% au moins du budget national, à compter de l’exercice 2017.

2°) L’alignement de Cour Suprême sur les institutions de même niveau au regard du principe de la séparation des pouvoirs, au point de vue des traitements et avantages, ainsi que sa dotation en moyens suffisants nécessaires à son fonctionnement et lui permettant d’assurer le respect des engagements internationaux pris au nom du Mali ;

3°) le relèvement de la grille indiciaire des magistrats de :

-350 à 750 pour le Magistrat en début de carrière ;

-1100 à 3500 pour le Magistrat de grade exceptionnel.

4°) le rehaussement des indemnités de judicature à hauteur de 800.000 FCFA pour chaque magistrat.

5°) le rehaussement des indemnités de logement à hauteur de:

– 500.000 FCFA pour le magistrat de la Cour Suprême

– 300.000 FCFA pour les autres magistrats.

6°) l’octroi de primes de responsabilité et de représentation à hauteur de:

-500.000 FCFA pour le Président de la Cour Suprême et le Procureur Général près la Cour Suprême ;

-400.000 FCFA pour les autres magistrats de la Cour Suprême ;

-350.000 FCFA pour le Premier Président de Cour d’Appel, le Procureur Général près la Cour d’Appel, les Chefs des Services Centraux du Ministère de la Justice et le magistrat en détachement ;

-300.000 FCFA pour tout autre magistrat de Cour d’Appel ou tout autre magistrat de l’Inspection des Services Judiciaires ;

-250.000 FCFA pour le Président du Tribunal de Grande Instance, le Président du Tribunal Administratif, le Président du Tribunal de Commerce, le Président du Tribunal du Travail, le Président du Tribunal pour Enfants, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance ;

-200.000FCFA pour le Président du Tribunal d’Instance, le Procureur de la République près le Tribunal d’Instance et tout magistrat en fonction dans un Service Central ou assimilé du Ministère de la Justice ;

-150.000 FCFA pour tout autre magistrat d’une juridiction de premier degré.

7°) l’octroi d’indemnités de recherche à hauteur de :

-200.000 FCFA pour chaque magistrat de la Cour Suprême et le Directeur National de l’Institut National de Formation Judiciaire ;-100.000 pour le Directeur Adjoint et le Directeur des Etudes de l’Institut National de Formation Judiciaire ;

8°) l’octroi d’une prime de risque d’un montant de 150.000 FCFA pour tout magistrat.

9°) l’extension des dispositions du décret N° 2014-0837/PRM du 10 Novembre 2014 aux magistrats (indemnités de représentation et de responsabilité, d’eau, d’électricité, de téléphone, de résidence, primes de zone, de domesticité et autres).

10°) l’octroi d’une prime, d’installation non taxable d’un montant de 2.000.000 FCFA, au jeune magistrat au moment de son entrée en fonction.

11°) l’Intégration des primes et indemnités aux salaires.

12°) la revalorisation des pensions des magistrats à hauteur de 50 pour cent.

13°) la dotation en carburant de tous les magistrats.

14°) la réparation des dommages matériels occasionnés aux magistrats lors des évènements survenus dans la partie Nord du pays.

15°) l’élaboration d’un Plan de Carrière des magistrats et la classification des juridictions.

16°) l’élaboration du Règlement Intérieur du Conseil Supérieur de la Magistrature.

17°) le respect des dispositions de l’article 8 de la loi N° 02-054 du 16 Décembre 2002 portant Statut de la Magistrature, relatives à l’installation solennelle des chefs de juridiction et de parquet.

18°) la conception d’un programme adapté de formation de base et le soutien à la formation continue des magistrats.

19°) l’inscription du SAM au budget du Ministère de la Justice concernant les frais et charges afférents à sa qualité de membre de l’Union Internationale des Magistrats.

20°) l’octroi au SAM de sa place au sein du Conseil Economique, Social et Culturel, conformément à l’arrêt N° 76 du 15 Août 2002 de la Section Administrative de la Cour Suprême.

21°) le renforcement des mesures de sécurité.

22°) la dotation de chaque magistrat en passeport de service, en général, et particulièrement ceux de la Cour Suprême, les Présidents des Cours d’Appel, les Procureurs Généraux près les Cours d’Appel et le Directeur Général de l’Institut National de Formation Judiciaire en passeport diplomatique.

23°) la dotation des magistrats de la Cour Suprême, des chefs de juridiction et de parquet en véhicule de fonction.

24°) la dotation de chaque Cour d’Appel, de chaque Tribunal de Grande Instance et de chaque Tribunal d’Instance en véhicule d’extraction.

25°) la transparence dans l’attribution des titres de distinction et la disponibilité des critères d’avancement pour une meilleure prise en compte des magistrats.

26°) l’adoption d’un programme de logement des magistrats.

27°) l’exonération de la totalité des droits et taxes pour toute importation faite par le magistrat, chaque trois an.

 

Etats-Unis : la présidente du Parti démocrate a annoncé sa démission

Après la publication des messages internes au Parti de l’âne, la présidente Wasserman a décidé de démissionner après la convention de Philadelphie, l’ancienne capitale des Etats-Unis.

Scandale au sein du Parti démocrate américain. Le vendredi 22 juillet, Wikileaks a publié 20 000 courriers internes du parti, particulièrement embarrassants, qui laissent à nu une tentative de déstabilisation vis-à-vis de Bernie Sanders, le Sénateur du Vermont et non moins rival de Hillary Clinton, au cours des primaires pour la Maison Blanche. Des fuites qui ont fragilisé la présidente du parti, Debbie Wasserman Schultz, qui a d’ailleurs annoncé sa démission à la fin de la convention d’investiture qui se tient à Philadelphie, dans l’Etat de Pennsylvanie, de lundi à jeudi.  Dans un communiqué dans lequel il est question de la campagne électorale à venir, elle écrit que « la meilleure façon pour moi d’accomplir ces objectifs est de démissionner de mon poste de présidente du parti à la fin de la convention ».

Il se trouve que depuis des mois, la présidente Schultz est contestée par Sanders et ses partisans, qui lui reprochaient sa partialité. Sa démission ne pourrait être qu’une mini-victoire pour le camp du sénateur du Vermont qui prononcera un discours ce soir. Cette nouvelle vient tout simplement confirmer le soupçon des supporteurs pour qui Wasserman et le Comité national démocrate penchent en faveur de Clinton. Selon le journal américain, « The Hill », la bonne nouvelle pour Clinton est que Wasserman a décidé de démissionner. Et qu’à la fin de la semaine, la seule chose que son équipe peut espérer est que les nouvelles à propos de la présidente en difficulté tombent dans les oubliettes. Pour Sanders, la démission de la présidente « est une bonne décision pour le futur du parti démocrate ».