« Chitane » : Bientôt la sortie ?

Prévu pour représenter le Mali dans la catégorie des longs métrages lors de la 26ème édition du Fespaco, du 23 février au 2 mars 2019 à Ouagadougou, le film « Chitane », largement financé par le budget national du Mali, n’est toujours pas achevé. Sujet de nombreuses interrogations sur ce blocage, il en serait aujourd’hui au stade de la postproduction et ne devrait plus tarder à sortir.

Difficile d’en savoir plus sur les nombreux problèmes de financement qu’avait suscité « Chitane » par le passé, tant les voix autorisées au Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) restent silencieuses, par « devoir de réserve », nous a-t-on dit.

D’aucuns avaient évoqué une somme de 448 millions de FCFA qui aurait été débloquée par le ministère de la Culture mais n’aurait pas été utilisée à bon escient par l’ex-directeur du CNCM, ce qui aurait  considérablement retardé la finalisation du film bien avant le début du Fespaco.

À en croire des sources à la production technique du long métrage, le retard accusé est en fait dû à plusieurs raisons et le blocage réside aujourd’hui essentiellement au niveau de la postproduction.

« Le retard est dû à beaucoup de manquements à plusieurs niveaux. Et tout d’abord au retard dans la motivation concernant l’effectivité du papiement des cachets », note Souleymane Konaté, monteur du film.  « Il y a eu tellement de problèmes d’argent autour de la production qu’à un certain moment l’équipe technique avait perdu toute confiance face au département concernant les payements », ajoute t-il.

À quand la sortie ?

« Tout est bouclé et un premier montage du film a été fait à Paris. Maintenant, nous espérons, avec le nouveau directeur du CNCM, trouver d’autres partenaires pour le financement afin de terminer la postproduction », explique Assane Kouyaté, le réalisateur, pour qui 4 à 5 semaines de travail de plus devraient suffire pour la mise au point finale de « Chitane ».

Les problèmes de payement des artistes et techniciens qui ont travaillé sur le film étant en passe d’être entièrement réglé par la nouvelle direction du CNCM, toutes les voix semblent désormais s’accorder sur un achèvement rapide de « Chitane », qui a déjà largement dépassé les délais de production normaux d’un long métrage.

« Je pense que si l’on s’y met maintenant avec tous les moyens matériels, le film pourrait être achevé dans les trois mois à venir, pour être présenté dans d’autres festivals. C’est juste une question de temps et de moyens techniques et financiers », estime Mohamed Lamine Touré, le cameraman.

Mali : début d’un deuil national de 3 jours, après l’attaque de Sobanou

Le Mali a entamé ce jeudi un deuil national de trois jours, en hommage aux victimes de l’attaque terroriste de Sobanou qui a fait officiellement 35 morts, annonce le gouvernement dans un communiqué rendu public mercredi soir« Le Président de la République a déclaré un deuil national de trois (03) jours, à compter du jeudi 13 juin 2019 à zéro heure, sur toute l’étendue du territoire national en hommage aux victimes de l’attaque terroriste perpétrée le 10 juin 2019 contre les populations du village de Sobanou dans la Commune rurale de Sangha, Cercle de Bandiagara, Région de Mopti », souligne le communiqué, ajoutant que durant cette période les drapeaux seront mis en berne sur tous les bâtiments et édifices publics.

Par ailleurs, le gouverneur de la région de Mopti, région dont relève Sobanou, a été limogé, annonce le gouvernement qui avoir pris cette mesure en droite ligne des « leçons » tirées du « drame » de Sobanou.

Le gouverneur Sidi Alassane Touré était sur la sellette depuis que les tueries de masse se sont multipliées dans le centre du pays en début d’année.

Bien avant le massacre de Sobanou survenu dimanche dernier, un autre village du centre du Mali, en l’occurrence Ogassagou, a été le 23 mars dernier le théâtre d’une attaque sanctionnée par la mort de 160 personnes. Auparavant, 39 personnes avaient trouvé la mort le 1er janvier 2019 dans une attaque à Koulogon, autre village au centre du Mali.

Attaque à Sobanou : six suspects arrêtés dans le cadre de l’enquête (officiel)

Six personnes suspectées être impliquées dans l’attaque de Sobanou ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête ouverte sur cet assaut contre ce village du centre du Mali qui a fait officiellement 35 morts, annonce le gouvernement malien dans un communiqué publié mercredi«Six (06) personnes ont été interpellées suite à des contrôles de routine, dont deux (02) par la MINUSMA», précise le communiqué avant d’ajouter que les suspects ont été arrêtés mardi et remis à la gendarmerie de Mopti qui devrait les transférer à Bamako la capitale.

Le procureur du pôle spécialisé dans la lutte antiterroriste, Boubacar Sidiki Samakéqui, qui s’est rendu sur les lieux à Sobanou, a assuré que toute la lumière serait faite sur cette attaque.

Le bilan de l’attaque perpétrée dimanche après-midi a été revu à la baisse par le gouvernement qui parle maintenant de 35 morts au lieu de 95 morts, comme précédemment annoncé.

Attaque à Sobanou : le nombre de morts rabaissé à 35 (officiel)

Le bilan de l’attaque terroriste de dimanche soir à Sobanou dans le centre du Mali est de 35 morts et non 95 morts, annonce le gouvernement malien dans un communiqué publié mercredi.«Le nombre de personnes tuées a été ramené de 95 à 35 (11 adultes et 24 enfants). Ce nombre résulte d’un décompte minutieux effectué par une équipe constituée d’éléments de la protection civile, de médecins légistes, du procureur général de Mopti », souligne le communiqué reçu à APA.

Lundi, soit 24h après le carnage, le gouvernement avait lui-même parlé, dans un premier communiqué, de 95 morts et de 19 portés disparus, un bilan proche de celui donné par le chef de village de Sobanou et le maire de Sangha dont dépend le village attaqué.

Citant le chef de village de Sobanou, le gouvernement soulignait dans son premier communiqué que les 95 tués «correspondaient aux morts et disparus combinés ».

Le deuxième communiqué du gouvernement qui revoit à la baisse le nombre de morts fait suite à la visite à Sobanou du Premier ministre Boubou Cissé. Il était accompagné de plusieurs ministres dont celui de la Défense.

CAN 2019: les Aigles continuent leurs préparatifs au Qatar

Après leur regroupement à Kabala samedi dernier, les Aigles ont enchaîné des séances d’entraînements jusqu’au 4 juin. Le mercredi 5 juin, toujours dans le cadre de leur préparation pour l’Égypte. Les joueurs ont communié avec le public avant leur envol pour le Qatar jeudi 6 juin, où ils vont jouer le match amical contre une équipe anglophone le 12 juin. Quatre jours plus tard, le 16 juin, il livreront un autre match amical, mais cette fois contre l’Algérie. La fédération camerounaise a confirmé la rencontre contre le Mali, initialement annoncée pour le 18 juin, mais selon la FECAFOOT la rencontre se tiendra le 14 juin, soit deux jours avant le match contre les Fenecs.

Les préparatifs de la CAN 2019 pour les Aigles du Mali s’envoleront vers l’Égypte le 19 juin.

Réaménagement des infrastructures : Un chantier permanent

À Bamako, les hivernages se suivent et se ressemblent. Les mêmes causes entrainant les mêmes effets, l’inexistence d’ouvrages de drainage des eaux pluviales par endroits, leur obstruction et leur inadaptation sont  les principales causes des inondations. Les mesures envisagées sont insuffisantes pour faire face à la situation et le changement de comportement attendu pour remédier à ce problème récurrent est loin d’être acquis.

Financé par l’Agence Française de Développement (AFD) à hauteur de 20 millions d’euros  (environ 13 milliards de francs CFA), le Projet  de développement urbain de Bamako (PADUP) est le cadre de certains travaux de construction et de réhabilitation entrepris dans la capitale. La première phase de ces travaux, « la phase d’urgence », a déjà été achevée, selon Moussa Bocoum, Directeur général de la Cellule technique d’appui aux collectivités territoriales (CTACT).

Elle a consisté notamment à réaliser des caniveaux dans les communes II et V du District de Bamako. Les chantiers ont permis de « réaliser des caniveaux et de reprofiler les voies sur lesquelles ils ont été réalisées », précise M. Bocoum. Le pavage de certaines rues, à Badalabougou et à Missira, ainsi que le bitumage d’un tronçon de la route de N’golonina à partir du cimetière de Niaréla font également partie de ces travaux.

La deuxième phase de ce projet, « d’une envergure plus grande », va concerner les quartiers de Médine, Bagadadji, Niaréla et Hippodrome. Les caniveaux qui sont prévus le long de ces routes auront pour but de « protéger les routes et de permettre l’évacuation des eaux de pluie », poursuit le directeur de la CTACT.

Des actions similaires sont aussi prévues en commune V, dans les quartiers de Kalaban Coura, Daoudabougou et Bacodjicoroni, jusqu’au marché de Sabalibougou, ainsi qu’à Badalabougou. Ces infrastructures, qui auront un impact sur la mobilité au niveau des 2 communes, permettront d’améliorer le confort des usagers et de faciliter le drainage des eaux, espèrent les autorités.

Des projets, pas encore de moyens

Malgré l’importance de ces ouvrages, ils restent en deçà des besoins. L’un des soucis demeure celui des ouvrages dans les « anciens quartiers » devenus obsolètes. Une préoccupation de la mairie du District, qui a élaboré il y a 2 ans un programme de réhabilitation de l’ensemble des ouvrages de drainage. « Malheureusement, pour cela il n’y a pas encore de financement », confie le directeur de la CETACT. Les évaluations font état d’un montant de plus de 50 milliards de francs CFA.

Pour rendre ces efforts efficients, les responsables de la mairie comptent sur l’esprit civique des populations, qu’il « faut sensibiliser afin qu’elles comprennent que ces ouvrages ne doivent servir qu’à évacuer les eaux ».

Loi anti-tabac : Quelle effectivité ?

Adoptée par le Mali en juillet 2010, la Loi N°10-033 du 12 juillet 2010, relative à «  la commercialisation et à la consommation du tabac et des produits du tabac »  peine à être appliquée. Alors que les dispositions relatives à la promotion et à la publicité sont « quasiment » respectées, celles concernant « l’exposition à la fumée » le sont nettement moins. Pour y remédier, les associations de lutte contre le tabagisme préconisent, en plus de la sensibilisation, la répression.

C’est en considération des nombreux risques sanitaires et conséquences  économiques liés à la consommation du tabac que les membres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont adopté en 2003 une Convention internationale cadre contre le tabac, ratifiée par le Mali, qui impose à tous les pays d’adopter une loi afin de réglementer la consommation et l’usage du tabac.

Pour se conformer à cette prescription, le Mali a donc adopté la loi la Loi N°10-033 du 12 juillet 2010, relative à « la commercialisation et à la consommation du tabac et des produits du tabac ». Mais on constate une « application de la loi dans certains aspects seulement », selon Maître Cissé, président de l’association SOS Tabagisme. L’interdiction de faire la publicité en faveur du tabac est « quasiment respectée » et il n’y a « pas de sponsoring du tabac pour les événements sportifs et culturels. Ce qui nous laisse sur notre faim, c’est l’interdiction de fumer dans les lieux publics », ajoute Maître Cissé.

Une réalité quotidienne à Bamako, y compris dans les transports  en commun. Et une préoccupation, car le tabagisme passif est à l’origine d’environ 600 000 décès par an dans le monde,  selon l’OMS.

Respecter la loi

Pourtant, la loi, qui interdit « l’exposition à la fumée », prévoit aussi des sanctions. Et c’est à l’État de la faire respecter, avec une volonté politique affirmée, suggère Maître Cissé, parce que les organisations de la société civile, qui peuvent informer et sensibiliser, ne peuvent « pas aller au-delà ».

« Nous croyons à la sensibilisation pour que les gens prennent conscience que ce n’est pas bon. Mais la répression doit aller de pair avec », poursuit Maître Cissé. Et, pour cela, l’association multiplie les stratégies de lutte, en mettant notamment en place des comités anti-tabac dans les écoles et les quartiers et en rencontrant des acteurs impliqués dans l’usage du tabac, afin que l’interdiction, dans l’espace scolaire par exemple, soit effectivement respectée.

La quinzaine de l’environnement va porter sur « La pollution de l’air »

Prévue du 5 au 17 juin 2019, la cérémonie d’ouverture de la quinzaine de l’environnement se tiendra le 10 juin sur les bords du fleuve Niger, derrière le palais de la culture, sous le haut parrainage du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Les thèmes retenus pour cette édition sont  » La pollution de l’air » pour le 5 juin, journée mondiale de l’environnement et « 25ans, cultivons l’avenir ensemble » pour le 17 juin , journée mondiale de lutte contre la désertification. En terme d’innovations pour cette édition, des débats et panels de haut niveau, le journal de la quinzaine, ainsi qu’une évaluation des éditions passées sont prévus.

Coupe du monde U-20 : Le Mali renverse l’Arabie Saoudite

Le Mali revient de loin. Après son match nul concédé lors de son entrée en lice, les Aiglons n’avaient pas le droit à l’erreur. Mais que ce fut dur. Mené 2-0 au bout de 25 minutes, les chances de qualification de l’équipe étaient très hypothéquées.  Mais, faisant preuve d’une réelle abnégation, le Mali n’a rien lâché. C’est tout d’abord Sekou Koita, qui avait raté le premier match du Mali qui a sonné la révolte sur un cadeau du gardien saoudien à la 36ème. L’attaquant malien sera d’ailleurs avec Mohamed Camara les grands artisans du succès du Mali. Au retour des vestiaires, le même Koita sert dans la profondeur Ibrahima Koné qui remporte son duel et égalise à 2-2.  Après avoir fait le plus dur, et dominateur dans le jeu,  on croyait le Mali lancé. Mais sur un coup de billard, l’équipe encaissa un troisième but. Le défenseur Fodé Konaté à la lutte avec un Saoudien loba malencontreusement son gardien. Pas le temps de douter. Il n’aura fallu que sept minutes aux Aiglons pour refaire une nouvelle fois leur retard. Servi par Camara, Boubacar Traoré ajustait bien le gardien pour offrir aux spectateurs vingt dernières minutes d’angoisse et de folie. C’est finalement en toute fin de match que Camara sera récompensé de son excellent match. Koita, dont le retour a fait beaucoup de bien à l’équipe mystifie un défenseur saoudien sur un coup du sombrero avant de délivrer une merveille de passe à Camara qui n’a plus qu’à sceller la victoire malienne 4-3. Les joueurs de Mamoutou Kané ‘’Mourlé’’ qui ont désormais leur destin en main pour la qualification joueront la France lors du dernier match de poule vendredi.

11 millions de tonnes de céréales attendues d’ici 2020 au Mali

Le Mali projette une production de céréales de 11 millions de tonnes en 2020  soit une hausse de 10% par rapport à la campagne précédente. Quelque 11 millions de tonnes de céréales  dont le budget  est estimé à environ 299,2 milliards FCFA, sont attendues au cours de la campagne agricole 2019- 2020.

L’annonce a été faite lors du 9ème Conseil supérieur de l’agriculture qui s’est déroulé le 27 mai 2019 au Palais de Koulouba sous la présidence du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Selon nos confrères de l’AMAP,  le Premier ministre Boubou Cissé a estimé qu’avec une production céréalière record de 10 159 539 tonnes de céréales, au titre de la campagne 2018-2019, le Mali a relevé un défi majeur, celui des 10 millions de tonnes de céréales prévues par l’Initiative riz en 2008.

« En plus de ce résultat satisfaisant, les réalisations au cours de ladite campagne ont, selon lui, porté sur 656 548 tonnes de coton graine, 67 579 tonnes de viande rouge,  6 746,38 tonnes de lait ». Quant aux vaches et chèvres inséminées, elles sont, respectivement, 15 174 et 175, alors qu’on enregistre, pour la même campagne 42 210 076, têtes d’animaux vaccinés.

A noter que l’Etat prévoit aussi une production d’un million de tonnes de coton d’ici 2021.

Manifestation à Bamako contre les violences faites aux femmes

Des dizaines de femmes ont organisé une marche, ce lundi en fin de matinée à Bamako, pour exprimer leur « ras-le-bol » face à la multiplication des meurtres conjugaux au Mali, a constaté APA.Outrées par les violences conjugales, de nombreuses Maliennes ont participé à la marche dont le point de départ était le Monument de la paix. Portant autour de la tête des foulards de couleur rouge, les manifestantes ont notamment proclamé leur exigence de voir  les violences faites aux femmes être bannies de la société malienne.

De même, elles ont déploré le meurtre de Kadiatou Kanté par son époux, le 21 mai dernier à Bagadadji, dans la capitale. Ce drame conjugal porte à cinq le nombre de femmes battues à mort au Mali, depuis 2015.

A leur arrivée au ministère de la Justice, les femmes ont été reçues par le Garde des Sceaux Malick Coulibaly à qui elles ont remis une déclaration. Le ministre de la Justice leur a ensuite promis qu’« une réponse adaptée à ces barbaries » sera trouvée.

M. Coulibaly a également déclaré que le dernier cas en date (affaire Kadiatou Kanté) sera « rapidement jugé » dès que le présumé assassin sera en mesure de comparaître devant un juge. En effet, il a tenté de se suicider après son acte et est actuellement admis dans un hôpital de Bamako.

Économie numérique : Impulser la dynamique

Le Mali ne se développera pas sans les technologies de l’information et de la communication (TIC). C’est la conviction de nombreux acteurs et celle des autorités, qui semblent avoir pris la mesure de l’enjeu. Pourtant, malgré l’existence d’une politique nationale en la matière et une stratégie de mise en œuvre, le secteur peine à s’épanouir. Manque de vision claire ou mauvaise coordination des actions et des structures d’encadrement, les obstacles sont encore nombreux pour impulser une véritable économie numérique.

« Le Mali tarde à développer l’économie numérique par qu’il y a un problème de leadership et de vision. Les politiques n’ont pas les mêmes visions que les techniciens », affirme M. Hamed Salif Camara, directeur général de l’Agence des technologies de l’information et de la communication (AGETIC). En effet, ce serait plus un manque de convergence entre les techniciens, chargés  de mettre en œuvre la politique nationale des TIC ainsi que sa stratégie, jugées plutôt « bonnes », et les politiques qui expliquerait l’absence de mise en œuvre. Il importe donc de « repenser la stratégie », estime M. Camara.

Parmi ces changements stratégiques, la récente création d’un ministère de l’Économie numérique, associée à la prospective, est saluée comme une avancée. Parce qu’auparavant ce ministère, qui était lié à la communication, donnait plus de place à la « communication gouvernementale », relève M. Camara.

Pour développer le secteur économique autour du développement des outils technologiques, il faut prendre un certain nombre de mesures, parmi lesquelles celle qui consiste à assurer davantage la connectivité du Mali, le développement des infrastructures de communication et la dématérialisation de certaines tâches, ce qui pourrait apporter des recettes supplémentaires au pays, assure le responsable de l’AGETIC.

Changer de dynamique

Si le secteur a besoin d’une dynamique nouvelle, il est réel que « de plus en plus d’entrepreneurs se lancent dans ce domaine », constate M. Mohamed Kéïta, directeur de l’incubateur Impact Hub. Une dynamique enclenchée depuis quelques années qui n’occulte pas cependant les difficultés, au nombre desquelles les questions de financement et les ressources humaines. Parce que développer un projet dans le numérique nécessite des compétences qui ne sont pas toujours disponibles au Mali, déplore M. Keïta. Parmi les profils recherchés, il y a notamment les développeurs, pour développer des applications et concevoir les sites internet, entre autres. Ce facteur indispensable constitue « un gros blocage, même plus que le financement », ajoute M. Keïta.

Cet engouement pour le numérique se fait aussi souvent, malheureusement, au détriment des besoins réels du marché. En effet, certains entrepreneurs se lancent et  développent des solutions « dont personne ne veut », déplore M. Keïta. Sur le plan institutionnel, si la création du ministère de l’Économie numérique et d’une direction dédiée constitue un début, sur le plan des initiatives les entrepreneurs « restent sur leur faim », note M. Keïta.

Cette absence d’impact résulte, selon les acteurs, d’un manque de coordination et même d’une confusion des rôles entre les différentes structures de l’administration.  Créées par l’État lui-même, elles « se chevauchent et marchent les unes sur les autres, ce qui crée une cacophonie énorme en matière de développement des technologies, de services à l’administration et de services aux usagers », regrette le directeur général de l’AGETIC.

 Cette « structure mère en matière de technologies », qui a succédé en 2005 à la Mission pour les nouvelles technologies de la communication, a bénéficié des réalisations de cette mission, ajoute M. Camara de l’AGETIC. Cependant, l’un des projets-phares de cet ancêtre n’a pu encore être traduit en réalité.

C’est ainsi qu’en 2000 « les autorités ont lancé un projet de connexion des 703 communes du Mali. De 2000 à maintenant, les ressources n’ont pas suivi, les moyens n’ont pas été mis en place, la stratégie de connectivité n’a pas été développée, le renforcement des capacités n’a pas été fait et le recrutement conséquent non plus ». Ainsi, cette vision assez révolutionnaire n’a donc pu être mise en œuvre faute de moyens.

Car il ne sert à rien d’avoir « une multitude d’acteurs de la même administration avec des missions similaires et des projets similaires pour les mêmes populations », déplore le responsable de l’AGETIC. Les ressources de l’État sont donc gaspillées et le manque de coordination persiste. Ce qu’il faudrait, c’est une « vision d’ensemble », afin que les structures soient complémentaires. Enfin, comme dans tous les secteurs, en matière de développement les actions doivent s’inscrire dans la durée et se réaliser selon un long processus, qui dépasse celui de l’action politique.

Des actions sur la durée

Le Mali pourrait se passer rapidement de l’aide budgétaire s’il développait l’économie numérique, affirment les spécialistes. Le développement des outils technologiques peut permettre de recouvrer le maximum de ressources, de lutter efficacement  contre la corruption et de créer la transparence et la traçabilité des processus.

Si l’on regarde ce qui est vraiment possible, l’État malien peut aller beaucoup plus loin que cela. Encore faut-il faire du numérique une priorité absolue, d’autant que ce domaine est transversal. Parler du numérique, c’est parler simplement de développement. Toutes les technologies du « futur » ont une application dans chaque domaine de la société, comme la santé, les transports ou l’économie tout court. L’une des pistes à explorer par les autorités passe par la fiscalité des entreprises du numérique, auxquelles les gouvernants doivent accorder une attention particulière. En plus de ces actions, les dirigeants doivent soutenir « la formation de talents » et investir dans la recherche et le développement afin que le Mali puisse promouvoir ses innovations et déposer des brevets pour être en pointe. Les ressources humaines de qualité, le cadre réglementaire et le financement sont donc les leviers sur lesquels doivent s’appuyer les autorités pour booster le secteur.

Un secteur privé crucial

L’État doit mettre en place les conditions nécessaires à l’épanouissement du secteur privé, mais c’est ce dernier, véritable créateur de richesses, qui doit s’investir le plus possible. Regrettant que la plupart des projets soient gérés par des sociétés étrangères, le directeur général de l’AGETIC estime que le secteur devrait être mieux organisé. « Les jeunes entreprises doivent se mettre ensemble. Alors seulement elles offriront de meilleurs services ».

Le rôle de satisfaction des besoins du marché qui incombe au secteur privé peut être accompli à travers l’utilisation par « les grandes structures de ces technologies ». Ces grandes entreprises doivent donc collaborer avec les start-up qui développent les solutions innovantes afin de mettre en œuvre « la co-création », ajoute M. Keïta, le responsable d’Impact Hub.

Les types de collaborations que permet la technologie peuvent par exemple permettre à des institutions bancaires, à travers une réflexion avec des start-up, d’étendre leurs activités sur des parties du territoire où elles ne disposent pas de représentations physiques. Cette digitalisation des services favorisera ainsi l’inclusion financière et contribuera à la sécurité des transactions.

Dans le même sens, ces offres innovantes peuvent permettre d’accroître la transparence dans certaines actions publiques, comme par exemple les subventions. La technologie blokchain est à cet effet la solution idéale pour que les vrais bénéficiaires des subventions reçoivent de façon effective la quantité qui leur est destinée. Un gage de fiabilité, qui rend ce genre de circuit infalsifiable, en garantit la transparence et évite les détournements, fréquents dans ce domaine. Il faut donc encourager cette forme de collaboration avec les grandes structures et les organisations de développement.

Malgré les défis, les perspectives sont bonnes dans le secteur des technologies, qui se développe, estiment les acteurs. Mais les  efforts  pour rendre  plus accessible la technologie internet doivent se poursuivre, notamment au niveau de la desserte et des coûts. Ce qui aboutira à un meilleur ancrage de l’utilisation de ces technologies par le plus rand nombre.

Le numérique est un outil indispensable pour que les missions régaliennes de l’État soient menées à bien, assurent ses acteurs. « La dynamique va se poursuivre, mais il faut l’accompagner », conclut M. Keïta.

Modibo Sanogo: « Chef de file de l’opposition est un détail pour nous »

Les 25 et 26 mai prochains, l’Alliance démocratique pour la paix (ADP – Maliba) tiendra son deuxième congrès pour dégager « des perspectives concrètes sur la vision du parti ». Modibo Sanogo, Secrétaire général adjoint de la jeunesse ADP, nous confie ses ambitions.

Quelles sont les attentes du parti pour le congrès de ce week-end ?

À partir de ce congrès, nous comptons préparer les élections législatives et communales à venir, dégager des perspectives concrètes sur la vision du parti, faire face aux défis majeurs, l’insécurité et le chômage, et évidemment promouvoir la jeunesse. Nous avons déjà des idées fécondes.

Aliou Boubacar Diallo ambitionnait de devenir le chef de file de l’opposition. Est-ce toujours d’actualité ?

Nous avons déjà montré que nous sommes de l’opposition en ne prenant pas part à l’accord politique. Nous réaffirmons notre position. Chef de file de l’opposition, c’est un détail pour nous. Nous avons déjà dix députés à l’Assemblée nationale. L’ADP s’affirme comme un grand parti.

Comment expliquer que vous n’ayez pas réussi à capitaliser votre bon score à la présidentielle ?

Nous avons du gérer des petites situations, mais ce ne sont pas des problèmes. Nous avons fait face à une petite tension mais aujourd’hui le parti se porte comme un charme. Nous mettrons en œuvre nos idées après le congrès.

Il y a beaucoup de spéculations autour d’Amadou Thiam. Quelle est sa situation actuelle ?

Nous devons sortir de ce débat. Le parti se porte bien. Le Président l’a dit, le parti ne fait pas partie du nouveau gouvernement. Telle est notre position et je ne saurais donner plus d’informations sur ce dossier. Ce que je puis dire, c’est que nous devons abandonner cette démocratie obsolète, centralisée. Nous devons confronter le népotisme et la méritocratie pour voir évoluer la situation positivement.

Une exclusion de Thiam, l’un des visages de l’ADP, ne vous coûtera-t-elle pas cher ?

Nous avons une vision et nous la suivons. Nous ne sommes pas là pour quelqu’un, mais pour le parti. Les uns et les autres doivent le comprendre. Nous ne sommes pas derrière une personne.

Pourtant, nombre de partis au Mali tirent leur essence d’une seule personne…

Effectivement, la plupart sont des partis de personnes. Je suis persuadé que l’ADP – Maliba n’en fait pas partie. Nous comptons promouvoir la jeunesse et, pour y arriver, il faut nécessairement procéder à des passages de témoins. Si ce n’est qu’une seule personne que l’on voit à la tête du parti tout le temps, ce n’est pas très intéressant. À l’issue du congrès, ADP aura un nouveau Président. Ce sera un changement qui voudra dire que notre parti avance.

Fleuve Niger: Aucun cas d’intoxication dû aux poissons morts

C’est officiel! Les poissons morts du fleuve Niger n’ont fait aucun cas d’intoxication. Les ménages peuvent sortir du doute et se réjouir de cette nouvelle. Selon le ministre de la Santé et des affaires sociales, les populations peuvent arrêter de s’inquiéter sur les potentiels risques d’intoxication des poissons morts du fleuve. Pour rappel, une quantité importante de poissons morts a été constatée au fleuve Niger après la pluie qui s’est abattue à Bamako le 15 mai 2019 faisant 16 morts et de nombreux dégâts matériels.

Après des analyses, il en ressort que la peur est désormais derrière nous; mais faut-il le dire, ce n’est pas un phénomène nouveau à Bamako selon le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA), Gaoussou Keïta « Nous n’avons pas dit que les poissons en question sont contaminés. Nous avons vérifié sur le terrain pour pouvoir dire que c’est un phénomène qui n’est pas nouveau. Mais cette fois-ci, l’ampleur est devenue beaucoup plus grande ». Selon nos confrères de l’AMAP, il explique par la même occasion que les services techniques ont établi qu’à chaque début de saison pluvieuse, des poissons meurent par asphyxie.

 

Sept morts dans l’attaque d’un poste de contrôle au Mali

Au moins sept personnes dont trois gendarmes et un douanier ont été tuées dans l’attaque d’un poste de contrôle près de Koury, une localité au sud-est du Mali, a-t-on appris de sources concordantes« Le bilan est de 7 morts, soit 3 gendarmes, 1 douanier et 3 civils », a confié à APA une source sûre, d’après qui l’attaque du poste de contrôle de Koury tenu par des gendarmes et des douanier a eu lieu dimanche soir.

Au ministère de la Sécurité, une source ayant souhaité garder l’anonymat a confirmé l’attaque et le même nombre de victimes déplorées.

C’est la première fois que pareille attaque est signalée dans cette zone.

Education : les cours ont repris ce lundi au Mali

Reprise des cours ce 20 mai 2019 au Mali. Après plusieurs  mots d’ordre de grève, les élèves et les étudiants vont pouvoir terminer l’année scolaire qui tire à sa fin. Les négociations entre les syndicats de l’éducation et le gouvernement qui ont abouti ce week-end permettent la relance du système éducatif entièrement paralysé. Espérant que le trouble ne s’y invite plus, le chrono est lancé pour des séances de rattrapages et de mises à jour afin de valider son année pour l’accès à une classe supérieure ou pour les examens officiels.

Declaration relative au preavis de la greve deposé le 06 mai 2019

 

Au moins 7 personnes tuées à Koury par des hommes armés

Sept personnes au moins ont été tuées dans la nuit de dimanche par des hommes armées dans la localité de Koury,  non loin de la frontière avec le Burkina Faso, dans la région de Sikasso, dans le sud du Mali.  Selon nos confrères de l’AMAP, il s’agirait de deux gendarmes, un douanier et quatre civils. Des assaillants non identifiés ont aussi blessés plusieurs autres personnes.

Télécoms : Normalisation et contrefaçon des équipements radioélectriques : quelles mesures à prendre ?

Normalisation et contrefaçon des équipements radioélectriques : quelles mesures à prendre ? c’est le thème retenu pour la journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information au Mali. Le lancement des travaux a été fait dans la capitale malienne Bamako le 17 mai 2019 par le Secrétaire général du Ministère de l’Économie et numérique et de la prospective, Cheick Oumar Maiga.

Selon Cheick Oumar Maiga, le thème général de cette 50ème journée mondiale qui s’articule autour de la réduction de l’écart en matière de normalisation, est propice pour promouvoir l’utilisation de cette technologie. Les normes sont donc un élément essentiel sinon incontournable à prendre en compte car elles contribuent considérablement à la croissance économique de la population et par conséquent à son développement du pays.

Rôle des TICs et lutte contre la contrefaçon dans les télécoms: Audio de Cheick Oumar Maiga 

 

Combattre les mauvaises pratiques qui minent le secteur des télécommunications s’inscrit comme préoccupation du gouvernement réitère le représentant du ministre qui s’engage à travailler main dans la main avec les différents acteurs du secteur afin de jeter les bases et relever les défis qui s’imposent dans le secteur des télécommunications et de la société de l’information.

CANAL+ lance son CALL CENTER au Mali

Dans le souci d’être encore plus proche de ses clients, de satisfaire leurs besoins, d’être à leur écoute, CANAL+ a ouvert au Mali et lancer les activités de son call center depuis le jeudi 2 mai 2019.

Ce lancement qui vise à assurer un service de qualité à ses clients, CANAL+ en partenariat avec le call center CALL ME MALI filiale du groupe CHAKA, bénéficie d’une équipe formée aux dernières techniques de communication et s’adapte aux besoins de CANAL+MALI, selon le communiqué de presse. Une quarantaine de personnes y travaillent dans un premier temps. Formé aux règles sur l’écoute et l’accueil client, le personnel assure une prise en charge dans quatre langues nationales : bambara, peul, soninké, sonrhaï, en plus du français, langue officielle.  Installé à Bamako et couvrant tout le territoire malien, ce call center a pour objet de remplir la mission de relais entre les abonnés, les prospects et les abonnés CANAL+. Le service est joignable au 36 555 et disponible 7/7 de 8h 00 à 20h 00.

Corruption : Où en serait le Mali sans ce fléau ?

À quoi ressemblerait le Mali sans la corruption ? La question prête à sourire pour beaucoup. Pour autant, elle mérite d’être posée, d’autant que tout le monde s’accorde à reconnaitre que les conséquences de ce phénomène qui gangrène le pays portent un sérieux coup à son développement sur plusieurs plans.

Le dernier rapport annuel du Bureau du Vérificateur Général, en 2017, fait état de nombreuses malversations financières dans différents services publics du pays. Véritable entrave au développement, la corruption fait perdre chaque année des sommes importantes, qui pourraient être utilisées à d’autres fins.

Selon ce rapport, les vérifications financières font globalement état de graves manquements à la régularité et à la sincérité des transactions financières effectuées par les différentes entités vérifiées, ainsi qu’au respect des normes et textes législatifs et réglementaires. « Ainsi ont-elles mis en exergue des irrégularités financières d’un montant total de 23,28 milliards de FCFA, dont 6,96 milliards de FCFA au titre de la fraude et 16,32 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion », précise le document.

Moins de corruption, plus de développement

741,43 milliards de FCFA. C’est la somme cumulée des irrégularités financières relevées par le Bureau du Vérificateur Général de 2004 à 2017. Un montant qui ne représenterait d’ailleurs qu’une infirme partie des pertes réelles engendrées par la corruption au Mali et qui aurait pu être investi dans de nombreuses actions de développement.

« Ce montant représente 4 500 kilomètres de routes bitumées, à raison de 150 millions par kilomètre ou 12 300 centres de santé, à raison de 60 millions par centre. Il aurait également pu servir à construire 160 000 salles de classe », estimait Amadou Mallé, membre de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) en décembre dernier, lors d’une rencontre lors de la Semaine nationale de lutte contre la corruption.

Selon lui, au-delà de l’impact financier, la corruption a un effet négatif sur le climat des affaires, freinant les investissements directs étrangers et jouant également sur l’image et la crédibilité du pays et de ses institutions.

Par ailleurs, d’après l’économiste Mamadou Keita, chaque année plus de 12 000 jeunes diplômés arrivent sur le marché, mais seulement 3% ont accès à l’emploi. « Si la corruption diminue et que plus de jeunes qui le méritent ont accès aux emplois, cela crée un équilibre. Toute la société en sortira gagnante, parce qu’il y aura moins de chômage ».

En attendant, les différentes structures de lutte contre la corruption instaurées au Mali n’ont pas encore réussi à faire diminuer l’ampleur du phénomène. Au grand dam de la majorité du peuple, ce cancer continue de prospérer.

Lutte contre la corruption : Changer de méthode

Loin d’être efficace, la lutte contre la corruption au Mali semble plutôt se caractériser par le laxisme, qui crée la banalisation du phénomène. Au point que chacun devient sinon auteur, au moins complice du fléau. Malgré l’existence de plusieurs structures dédiées à la lutte contre elle, la corruption continue de prendre de l’ampleur, avec de nombreuses conséquences sur les comportements individuels et collectifs. Alors que certains préconisent une application stricte de la loi, d’autres suggèrent une redéfinition du concept en fonction de nos réalités sociologiques, afin d’adapter les méthodes de lutte.

« Il y a une clarification qui s’impose. Dans le sens général, la corruption est un phénomène que nous vivons à tous les niveaux. Mais il faut distinguer différentes formes et prendre en compte la dimension sociologique, c’est-à-dire comment nous la définissons. Généralement, quand on évoque la corruption, on se réfère au niveau des institutions de l’État, par exemple. La définition, la perception, les modes de gestion  ou même de répression sont présentés sous l’angle  de l’approche générale occidentale, étrangère », relève le Professeur Ibrahim N’Diaye, chercheur et Directeur du centre d’études multipolaire « Do kayidara ». Alors qu’à partir de ce point de vue il existe d’autres « formes de corruption », qui, dans notre approche sociologique, n’en, sont pas, ajoute le chercheur. Ainsi, certaines pratiques, comme le « woro songo » (littéralement le prix de la noix de cola en bamanan), autrefois « exécutées » avec des noix des colas ou encore des poulets, sont aujourd’hui monétarisées.

Les dépenses ainsi effectuées lors de missions ou au cours d’opérations administratives  peuvent-elles être qualifiées d’actes de corruption ?

Codifier nos pratiques

Lorsqu’un usager du service public donne de l’argent à l’agent administratif qui lui a établi un acte, fait-il de la corruption ? Oui, si l’agent conditionne la délivrance de l’acte au paiement d’une somme d’argent. Mais lorsque l’usager estime qu’il est de son devoir de « faire un geste envers la personne qui a l’âge de sa mère, de sa tante ou de sa sœur, qui peut formuler des bénédictions pour lui », fait-il pour autant de la corruption ? C’est une dimension sociologique importante dans le contexte malien, selon le Professeur N’Diaye.

« Un travail d’analyse » s’impose, qui doit s’inscrire dans la durée. En effet, il faut par exemple qu’au niveau de chaque grande communauté, de « nouveaux codes soient définis », parce que les anciens ne sont plus valables.

Tant que les méthodes de lutte et la définition de la corruption seront des concepts étrangers au corps social, qui ne s’y reconnaît pas, la lutte contre la corruption au Mali restera un vain mot, parce que nous ne mettrons pas en phase nos pratiques avec nos lois. Et ceci sans aucun complexe. C’est à nous de dire quelles valeurs nous reconnaissons et voulons préserver.  Ainsi, au lieu d’une « caisse noire » dont l’existence est justifiée pour certaines institutions et certains ministères, il faut tout simplement instaurer un système « transparent », à partir duquel les lois prévoiront les allocations faites en fonction des besoins. Les fonds ainsi budgétisés seront « légitimement et le plus officiellement du monde » consommés, ajoute le Professeur N’Diaye.

Malheureusement, c’est au phénomène contraire que nous assistons, avec la consommation de fonds non budgétisés. Et, dans une forme d’hypocrisie généralisée, nous continuons d’encourager « la farce » de la lutte contre la corruption.

Des outils inadaptés

Si chaque pays connaît ses problèmes de corruption, les moyens de lutte contre le phénomène ne peuvent être efficaces que si les lois sont conformes au style de vie de chaque Nation. Ainsi, nous devons, selon le chercheur, regarder en face nos réalités et adapter nos lois à notre éthique sociale, car les « outils étrangers » sont incapables de gérer nos « profils sociologiques ».

Ainsi, parmi les institutions « budgétivores », seul le Bureau du Vérificateur Général (BVG) peut répondre aux attentes, à condition d’être « redimensionné ». En effet, le chercheur préconise la création de BVG autonomes dans toutes les régions. Cette autonomie supposera un droit de regard, de contrôle et de sanction sur les services aussi bien publics que privés.

Plus que les institutions, ce sont les méthodes qui doivent changer pour que la lutte contre la corruption puisse aboutir. En principe, si la corruption existe dans la société malienne, c’est parce que nous sommes en porte à  faux avec nos valeurs, reconnaît M. Mohamed Ben Chérif Diabaté, traditionnaliste, chercheur et fondateur du Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (RECOTRADE Mali). La société malienne a même construit des mécanismes pour éviter la corruption. En effet, les premières constructions n’avaient même pas de portes, parce qu’il « n’y avait pas de vols », explique M. Diabaté. Et, malgré les évolutions de la société malienne, celle-ci a toujours mis en place des mécanismes destinés « à protéger les individus contre les vices ». Donc le « vol et la corruption n’avaient pas leur place ».

Mais l’effritement de ces valeurs suite à l’abandon de notre système éducatif traditionnel a entraîné l’apparition de plusieurs phénomènes, dont celui de la corruption. Pour combattre ce fléau, la première action est une mise  en synergie des institutions officielles chargées de lutter contre la corruption, qui doivent être réunies. « Sans complexe de supériorité », il faut accepter de confronter les systèmes traditionnels existants aux structures de l’État. Parce que ce sont « les structures informelles » qui représentent la population qui « nourrissent les structures formelles », souligne M. Diabaté. Il importe donc de leur donner la parole. Et, pour défendre des valeurs, il ne faut pas « des clubs créés de toutes pièces » et censés représenter la société civile, mais de vrais représentants, suggère M. Diabaté.

Mais combattre un système qui semble avoir pris le pas sur toutes les convictions ou valeurs n’est possible que lorsque tous les maillons de la chaîne fonctionnent convenablement.

La justice, maillon faible ?

Déterminée à mener la lutte contre le phénomène, la plateforme de lutte contre le chômage et la corruption s’engage à entreprendre des actions à long terme. Malgré la médiation menée par le RECOTRADE entre le Président du CNPM et celui de la Cour suprême, elle affirme que la « lutte ne fait que commencer ». Prévoyant de « constituer des dossiers pour déposer des plaintes collectives », elle prône de mener cependant les poursuites seulement « en cas de faits avérés ». Une démarche périlleuse et même inefficace, selon le chercheur Ibrahim N’Diaye. En effet, le système judiciaire, qui est l’ultime étape du processus de lutte, est tellement corrompu que les efforts de lutte sont voués à l’échec.

Il faut donc, même à ce niveau, envisager des « mécanismes traditionnels » et réécrire nos lois en fonction de ceux-ci, indique M. N’Diaye.

Revenir aux fondamentaux signifie l’application stricte de la loi, selon le Docteur Lassana Traoré, économiste. Même s’il reconnaît que « les mesures institutionnelles ne suffisent pas et qu’il faut éduquer les citoyens avec des règles de base et d’éthique », M. Traoré ajoute que « l’un des vrais problèmes, c’est la justice ». Et c’est le système politique qui a aggravé cette situation, en assurant la promotion d’un certain nombre de valeurs non reconnues par la société, ajoute M. Traoré. À cela s’ajoute « la faiblesse » de l’État, qui n’a même pas réussi à faire appliquer les dispositions relatives à la déclaration de leurs biens par les fonctionnaires.

La corruption n’est en tout cas pas une fatalité et nous avons les moyens de la combattre efficacement. Sans revenir vers le passé, nous pouvons cependant y puiser des mécanismes de gestion des hommes et des ressources, parce que nous « avons construit trois grands empires », relève M. Ibrahim N’Diaye. Il nous faut nous inspirer de principes qui sont immuables, conclut-il.

16 morts et 299 familles sinistrées après la pluie du 16 mai à Bamako

16 morts et 299 familles sinistrées après la pluie qui est tombée sur la ville de Bamako dans la nuit du 15 au 16 mai 2019. Les autorités informées de cette situation se sont mobilisées pour porter secours aux familles avant de leurs traduire leur désolation et leur soutien. Plus de précisions dans cet entretien avec le Lieutenant colonel Bakary Dao, Directeur régional de la protection civile du district de Bamako.

Les sinistrés et les opérations de secours

 

Opérations de ratissage et de secours jusqu’au soir du 16 mai 2019 étaient en cours dans les différents quartiers touchées par les inondations à Bamako.

Rap malien : La nouvelle génération

Ils sont les nouveaux visages du rap malien. Leurs textes détonnent, leurs rythmes font bouger et leurs noms résonnent très haut.

Aujourd’hui plus que jamais la relève du rap malien est bien en place grâce à de jeunes acteurs qui entendent jouer leur partition pour le développement et la pérennisation de la culture urbaine.

De son vrai nom Cheick Abba Touré, 2BTO King est l’un des rappeurs les plus prolifiques des cinq dernières années. Il compte déjà plusieurs productions, deux mixtapes (Siento Elemento et Paramilitaire), un album (Outro), un double album (Dopamine), paru le 1er janvier 2019, et plusieurs singles.

Le rap, 2BTO est tombé dedans grâce à un logiciel de composition musicale. Ce fut le début de l’aventure qui le conduira à fonder le collectif « Pyramide Gang » avec d’autres rappeurs, notamment Malian Marley et Youg Malik.

Ses textes percutants et réfléchis racontent sa vie et les problèmes liés à l’éducation, au chômage, à la vie de la Nation, avec un regard de « ghetto man ».

Les chansons de 2BTO King sont une invite à l’évasion et à la réflexion, avec des lyrics qui font tantôt danser, tantôt penser, mais qui sont toujours sensés.

Quoi de neuf Docteur ?

Autre talent et parcours similaire, Amadou Kébé, plus connu sous le nom de Dr Keb, est aussi l’un des rappeurs les plus en vue au Mali.

Alors que rien ou presque ne le destinait à embrasser une carrière musicale, Dr Keb découvrit le rap dans son Kadiolo natal (Région de Sikasso), grâce à son grand frère qui pratiquait cet art.

Il débutera sa carrière avec le collectif Ghetto Black Boys. Venu à Bamako en 2010 dans le cadre de sa formation universitaire, il décide de se lancer en solo.

Le grand public le découvrit en 2015, grâce au single « Peace and Love », qui le propulse au rang d’étoile montante. Il sort en 2017 son premier album, 2 Face, mélange de rap conscient et d’égo-trip dans lequel il dépeint les tares de la société.

Dans ses hits « Mariama » et « Mamadou et Bineta », Dr Keb évoque des sujets de société, notamment les familles qui rendent impossibles certaines relations amoureuses. Travailleur acharné, il lance sa mixtape LMCMV (Let Me Celebrate My Victory), un discours de motivation à l’endroit de la jeunesse

À eux deux, 2BTO King et Dr Keb représentent ce qui se fait de mieux actuellement en matière de rap au Mali. Leur notoriété grandissante leur a ouvert la voie vers plusieurs grandes scènes, y compris dans la sous-région.

Coupe du monde U-20 : Le Mali ambitieux

La phase finale est enclenchée. Dans un peu moins de dix jours, le Mali fera son entrée en lice à la Coupe du monde U-20 face au Panama. Une équipe a priori à la portée des joueurs de Mamoutou Kané Mourlé, mais dont il faudra néanmoins se méfier. Lors de la CONCACAF 2018, les Canaleros n’ont encaissé que 3 buts en 5 matchs, en inscrivant 17. C’est une formation qui se signale par la justesse de son jeu de passe, 90,1% de taux de réussite. Dans nos colonnes, en février dernier, le sélectionneur national adjoint des Aiglons, Birama Konaté, affichait clairement les ambitions du Mali dans cette compétition : faire mieux que les 3èmes places décrochées en 1999 et 2015. Pour cela, l’équipe devra engranger un capital confiance durant le premier tour, selon le consultant sportif Mohamed Soumaré. « L’équipe a toutes les chances de se qualifier. Au pire en tant que meilleure troisième et au mieux à l’une des deux premières places. Nous jouons le Panama et l’Arabie Saoudite (championne d’Asie) en premier. Le Mali peut donc être qualifié à l’issue de ces deux rencontres ». Le leadership du groupe devrait donc disputer entre Maliens et Français lors du dernier match de poule. « J’ai quelques informations sur le Mali, qui est une très belle équipe, avec beaucoup d’atouts offensifs. Parmi les équipes africaines, le Mali fait partie des favorites », commentait le sélectionneur français Bernard Diomède quelques heures après le tirage au sort.

Pragmatisme

Pour faire un parcours honorable en Pologne, la sélection malienne va miser sur ce qui fait sa force : son pragmatisme. « Lors de la CAN, en dépit de nombreux problèmes, l’équipe a montré qu’elle avait du caractère. Ce sera très important dans les matchs à élimination directe », affirme Soumaré. Mourlé a réussi à inculquer à ses joueurs la hargne de vaincre qui les a mené sur le toit de l’Afrique. Même si l’adversité sera tout autre, l’ancien gardien de but international a foi en ses joueurs. « Le mérite revient aux garçons », confiait-il après le sacre à la CAN. Sa liste n’a pas encore été officiellement communiquée mais ne devrait pas contenir de changements. Mourlé fera confiance à ceux qui ont offert au Mali son premier trophée chez les U-20.

Procès Sanogo : Une affaire oubliée ?

Depuis son arrestation, le 23 novembre 2013, l’ex-chef putschiste du 22 mars 2012, le général Amadou Haya Sanogo, est en  prison à Selingué. L’ancien patron du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE), accusé « d’enlèvement, d’assassinat et de complicité d’assassinat » dans l’affaire des bérets rouges, a comparu une première fois devant les juges, à Sikasso, le 30 novembre 2016. La récente nomination de Me Malick  Coulibaly, présenté comme chantre de la lutte pour les droits de l’Homme au ministère de la justice pourra-t-elle briser le statu quo ?

« Nous réclamons le jugement, mais, à défaut de cela, pourquoi ne pas négocier avec les victimes ? Nous avons vu des pays qui ont eu des cas plus graves que le nôtre, mais ils ont pu trouver des solutions. Je pense qu’il y a juste un manque de volonté », s’impatiente le colonel major à la retraite Soungalo Coulibaly, père d’un des bérets rouges assassinés. Pour la manifestation de la vérité, il intègre très tôt  l’association des parents des bérets rouges disparus. En décembre 2013, après plusieurs investigations, 21 corps ont été découverts, probablement des bérets rouges, dans un charnier à Diago, près de Kati. Son fils, auquel il avait parlé alors qu’il était détenu par des éléments de Sanogo, ferait partie des victimes.

Après six ans d’attente, le colonel major à la retraite espère que la nomination de Malick Coulibaly au département de la Justice relancera ce dossier, tant attendu. « Je ne peux pas rester comme ça, bien que j’ai de la peine à trainer mes compagnons d’armes devant un tribunal. Mais je suis obligé de le faire en tant que  partie civile », insiste-t-il. Le retour de Malick Coulibaly au ministère de la Justice, poste qu’il avait déjà occupé sous la transition de 2012, fait naitre de forts espoirs quant à la reprise du procès. « C’est quelqu’un que je sais à cheval sur le respect des droits de l’Homme, mais aussi surtout les dépassements de séjour en prison. La loi dit trois ans pour les crimes et Sanogo en est déjà à six ans sans jugement. Cela n’est pas admissible », martèle le Dr Abdourahmane Maiga, commissaire à la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH). Selon lui, il urge que la justice se fasse, et pour les victimes et pour les accusés. « S’il ne le fait pas dans les trois mois à venir, nous allons lui demander pourquoi, non parce qu’il est Malick, mais parce qu’il est le ministre de la Justice », annonce-t-il.

Pour les victimes et les accusés

Dans cette longue attente, les victimes ne sont pas les seules à plaider pour que la justice passe. Les droits de l’accusé Sanogo semblent également être piétinés. « Quand quelqu’un est en prison, sa femme et ses enfants aussi sont emprisonnés, d’une manière ou d’une autre. Il n’est pas condamné mais sa femme ne le voit pas, ses enfants non plus. On viole leurs droits », continue de dénoncer le Dr Abdourahmane Maiga, Président de la sous-commission promotion à la CNDH. Pour le politologue Mamadou Sissoko, la lenteur doit être liée à des difficultés juridiques. « Le procès Sanogo dépend-il de la situation politique ou de difficultés juridiques ? Politiquement, rien ne s’oppose à ce que Sanogo soit jugé. S’il n’a pas pu l’être à Sikasso, c’est parce qu’il y a eu des difficultés juridiques soulevées par les avocats », souligne-t-il. Parmi celles-ci figure notamment la demande d’expertise génétique des corps des victimes. Pourtant, le colonel major à la retraite Soungalo Coulibaly assure qu’il y a bien eu une expertise, menée sans l’aval des autorités de l’époque. « Il y a eu des tests ADN, mais le tribunal de Sikasso a estimé que ceux qui avaient fait ces tests n’étaient pas habilités par les autorités maliennes. Or, à cette époque c’étaient Amadou Haya Sanogo et ses hommes qui étaient les autorités », rapporte le colonel major. Depuis le report de 2016, c’est le statu quo. « La partie civile est en droit aujourd’hui d’exiger le règlement de cette affaire. Cela permettra à certaines personnes de faire leur deuil, mais aussi de comprendre ce qui s’est passé. Il est également dans l’intérêt des inculpés que la vérité soit dite », souhaite le politologue. L’un des avocats de Sanogo, que nous avons contacté, n’a pas souhaité s’exprimer sur l’affaire.

Les défis du nouveau gouvernement

Ils sont nombreux les défis qui attendent le gouvernement de Boubou Cissé rendu public le 5 mai 2019. Même si la question de la sécurité reste lancinante au Nord et au Centre du pays, celle sur l’éducation est aussi préoccupante au regard des grèves enchaînées ces derniers mois. A la veille des examens officiels, l’inquiétude des apprenants et des parents a toujours un regard hagard fixé à l’horizon des solutions.

24h après la formation du nouveau gouvernement, le premier ministre a tenu un premier conseil de cabinet durant lequel il a enjoint à ses membres d’œuvrer à éviter une année blanche et à garantir une meilleure justice.

D’autres préoccupations sociales comme les coupures d’eau et délestages invitent le nouveau gouvernement à repenser notre modèle économique dans un contexte qui est le notre afin d’anticiper et d’optimiser en termes de rendement dans différents secteurs économiques.

Au rang des défis, lutter contre l’urbanisation galopante afin de sortir de l’anarchie architecturale dans nos grandes villes s’inscrit comme une urgence progressive dans laquelle ce gouvernement et ceux à venir doivent pleinement s’investir. Il est d’ailleurs important sinon vital de repenser notre environnement tout en le préservant pour les générations futures. De façon progressive, une vision plus éclairée sur la question pourra certainement voir le jour pour plus de civisme.

Biodiversité : Une Charte de plus ?

À l’occasion du G7 Environnement de Metz (France), les 5 et 6 mai 2019, la France, l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et l’Union Européenne, que le Chili, les îles Fidji, le Gabon, le Mexique, le Niger et la Norvège, en présence de l’Égypte, ont adopté une « Charte de Metz sur la biodiversité ». C’est un engagement à lutter pour la conservation de la biodiversité par des actions concrètes. Mais vu le climato-scepticisme de Donald Trump and co et les intérêts économiques mondialisés, n’est-il déjà pas trop tard?

Selon la terminologie consacrée, la Charte s’articule autour de trois axes principaux : « accélérer les efforts pour lutter contre l’érosion de la biodiversité; encourager la participation d’autres acteurs et parties prenantes et appuyer l’élaboration et la mise en œuvre d’un Cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020 ». Un programme ambitieux, mais très certainement irréalisable à l’horizon évoqué, comme beaucoup d’autres agendas adoptés ces dernières années en matière de « préservation de notre planète ».

Car la première « Évaluation mondiale de l’état de la nature et des biens et services qu’elle fournit à l’humanité », présentée par l’IPBES (Acronyme anglais de Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) le 4 mai 2019, dresse un constat alarmant. Et les dégâts qu’elle liste semblent dans leur grande majorité irréversibles.

« La nature décline de façon globale et à des rythmes sans précédent dans l’histoire humaine », dit l’IPBES. Sur les quelque 8 millions d’espèces animales et végétales estimées sur Terre, 1 million est désormais menacé d’extinction. Depuis le 16ème siècle, au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu. Entre 1990 et 2015, 290 millions d’hectares de forêts primaires ont disparu à travers la planète et plus de 85% des zones humides qui existaient dans les années 1700 n’existaient plus en 2000.

En Afrique, ce sont plus de la moitié des espèces d’oiseaux et de mammifères qui seront perdues d’ici 2100. Les forêts et les terres boisées recouvrent 23 % de la surface terrestre du continent et les terres arables 27%, dont environ un cinquième est actuellement cultivé. Le reste se compose de savanes, prairies, zones arides et déserts.

Le continent africain représente 20,2% de la surface terrestre mais abrite 25% des espèces de mammifères, dont la grande diversité de grands mammifères. On y trouve également un cinquième des espèces d’oiseaux et au moins un sixième des espèces de plantes.

L’Afrique, ce sont 369 zones humides d’importance internationale (sites Ramsar), 142 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, 1 255 zones importantes pour la conservation des oiseaux et la biodiversité et 158 sites où se trouvent des espèces menacées ou gravement menacées d’extinction. Le continent compte par ailleurs 8 des 36 points chauds de la biodiversité recensés dans le monde.

Même si la Plateforme biodiversité met en avant les services rendus, nourriture, énergie, médecine, matériaux, dont les humains ne sont pas toujours conscients, surtout dans les pays dits développés, et les atouts dont dispose l’Afrique, plus proche dans ses modes de vie de sa nature, il n’empêche que les trois-quarts de l’environnement terrestre et environ deux-tiers du milieu marin ont été significativement modifiés par l’homme. Plus d’un tiers de la surface terrestre et trois-quarts des ressources en eau douce sont désormais destinées à l’agriculture ou à l’élevage.

En cause la déforestation, les industries extractives, la destruction des habitats, l’industrialisation de l’agriculture, l’utilisation massive de pesticides, la dégradation des sols, la surpêche, la surpopulation humaine, le changement climatique, les déchets plastiques et l’étalement urbain.

Et il n’est pas utopique de penser que, quels que soient les engagements que les dirigeants mondiaux vont signer, et dont on peut être sûrs qu’ils mettront du temps à être « financés » et « mis en œuvre », cf Copenhague et Paris, l’irréversibilité des dégradations n’augure rien de bon ! Si les pays africains n’y prennent garde, ils paieront encore une fois les pots cassés de la « mondialisation heureuse » dont leurs territoires sont en voie de devenir le principal terrain de jeu.

UFOA-B/Football-Dames: le Mali humilie le Niger (12-0) dans la poule B

Le Mali a pulvérisé le Niger sur le score fleuve de 12-0 en match comptant pour la poule B du tournoi de l’Union des fédérations ouest- africaines (UFOA) zone B de football Dames joué, jeudi soir, au Parc des Sports de Treichville.La boulimie offensive des Maliennes a commencé par l’ouverture du  score par Bassirou Touré (1-0; 13è) sur pénalty avant d’inscrire trois  buts supplémentaires (25è, 65è et 79è) pour s’offrir un quadruplé. C’est  à juste qu’elle a été élue meilleure joueuse de la rencontre.

Fatoumata  Doumbia, auteure d’un triplé (50è, 59è et 73è), Salimata Diarra avec  son doublé (47è et 54ê), Binta Diarra (16è), Aguéhicha Diaara (68è) et  Alla Tata (83è) sont les autres bourreaux des Nigériennes sous l’oeillet  vigilant de l’arbitre ivoirienne Zomandré Sonia.

Classement après la 1ère journée

Poule A

1 Côte d’Ivoire    3pts+5

2 Ghana           3pts+2

3 Sénégal         0pt-2

4 Togo              0pt-5

Poule B

1 Mali            3pts+12

2 Nigéria       3pts+4

3 Burkina       0pt-4

4 Niger           0pt-12

« Jigisemejiri » : Les apports du programme dans le cercle de Kita

Les responsables du  programme des filets sociaux « Jigisemejiri » ont organisé le jeudi 2 mai 2019, en collaboration avec le comité local de coordination, une visite de terrain de la presse  dans le cercle de Kita.  Au total,  4 Villages de 2 communes ont été visités, avec dans chaque localité, des témoignages gratifiants des bénéficiaires sur les apports du programme dans leurs vies.

Le programme « Jigisemejiri » intervient dans 12 communes sur les 33 que compte le cercle de Kita. Il s’agit de Benkadi-Founia, Kita-Ouest, Bendougouba, Kokofata, Boudofo, Tambaga, Makono, Gadougoul, Koulou, Koutouba, Kita Urbain et Kita-Nord.

Mais pour cette visite, seuls les deux premiers communes étaient concernées, à savoir celles de Benkadi-Founia et Kita-Ouest qui renferment respectivement les villages de Founia-moribougou et Doumba ainsi que Kofeba et Madila.

Concernant les grandes réalisations du programme « Jigisemejiri » dans le cercle de Kita, d’importants travaux sont à souligner.

Pour le volet des transferts monétaires, 2709 personnes en ont bénéficié dans 11 communes pour un montant global de 975.240.000 FCFA, après trois ans de mise en œuvre.

Quant aux mesures d’accompagnements, plusieurs campagnes de sensibilisation sur les thèmes tels que l’utilisation judicieuse des transferts monétaires, l’allaitement maternel exclusif, l’hygiène et l’assainissement ont été menées à l’endroit des populations bénéficiaires.

Le volet PNP (Paquet Nutritionnel Préventif) dont l’objectif principal est de contribuer à la prévention de la malnutrition a ciblé les enfants de 6 à 59 mois, les femmes enceintes et celles allaitants. Dans ce cadre, quatre distributions ont été réalisées dans 50% des communes de Gadougoul et Kita Ouest.

334 bénéficiaires des transferts monétaires dans les communes de Benkadi-Founia et Kokofata  ont également bénéficié des AGR (Activités Génératrices de Revenus) de type maraichage, élevage, aviculture et commerce, pour un montant total de 40.080.000 FCFA.

Enfin, pour le volet HIMO (Travaux de Hautes intensité de Main d’œuvre), 40 micro-projets impliquant 2000 bénéficiaires ont été retenus dans  les communes de Kita-Ouest, Tambanga, Benkadi-Founia et Kita nord.

« L’intervention du programme « jigisemejiri » dans le cercle de Kita est à saluer. Depuis son arrivée à maintenant,, il a permis de réduire considérablement le niveau de pauvreté de certaines populations dans le cercle », se réjouit Boubacar Diarra, président du comité de coordination locale du programme « Jigisemejiri » dans le cercle de Kita.

 

 

Appréciations des bénéficiaires

Les populations bénéficiaires des localités visités ont tous témoigné des apports du programme « jigisemejiri » et de son impact sur leur bien-être.

«  Je ne saurai remercier assez Jigisemejiri. C’est grâce à ce programme que j’ai pu commencer mon jardin avec les 120.000 reçus. Les bénéfices que je fais me permettent de garder ma dignité de chef de famille et cela évite à mes enfants de se jeter dans des aventures en traversant la mer », confie Makadian Keita, maraicher dans le village de Doumba.

« J’ai commencé l’élevage grâce à l’appui de « Jigisemejiri ». Cela marche très bien pour moi. J’arrive à payer la scolarité de mes enfants, j’assure mes nourritures journalières et je parviens à soigner ma famille »,  témoigne Fatoumata Souko. Pour elle, « Jigisemejiri » lui a apporté une aide capitale et elle demande que l’ensemble du village puisse en  bénéficier d’avantage.

Le programme « Jigisemejiri », c’est aussi des mesures d’accompagnements  qui visent les changements de comportements des populations.

« Jigisemejiri » nous a enseigné comment bien entretenir nos familles, être propre, bien éduquer nos enfants et leur établir une acte de naissance », affirme Mamadou Keita.

« Nous demandons à « Jiisemejiri » de continuer par nous aider, nous les femmes allaitants. Nous leur remercions de leur générosité. La poudre qu’on nous distribué pour la bouillie nous aide beaucoup. Même quand l’enfant pleure et que nous lui en donnons, il se calme immédiatement », déclare Matou Souko, femme allaitant du village de Madila.

Le programme « Jigisemejiri » ou « Arbre de l’espoir » est une réponse de la Banque mondiale au gouvernement malien en 2013 pour lutter contre l’extrême pauvreté à travers le Mali. Il est financé par la Banque Mondiale à hauteur de 35 milliards FCFA et a pour objectif majeur de répondre aux besoins immédiats et permanents des ménages en pauvreté chronique et en vulnérabilité.

Ramadan 2019 : S’adapter à la forte chaleur

C’est le 4ème pilier de l’Islam. L’observation scrupuleuse du jeûne durant le mois béni du Ramadan est obligatoire pour chaque musulman en bonne santé. Mais la période  de forte chaleur qui coïncide cette année encore avec ce mois rend le jeûne particulièrement éprouvant. Les thermomètres s’affolent et la chaleur est de plus en plus suffocante. C’est dans ces conditions que les fidèles du Mali doivent s’abstenir de manger et de boire de l’aube au coucher du soleil 30 jours durant. Au-delà de la dimension de foi que revêt ce mois de privation, des mesures doivent être prises pour s’adapter à la chaleur et maintenir son corps en bonne santé.

« En cette période de forte chaleur, c’est très difficile de jeûner. C’est la foi qui doit nous accompagner. Celui qui en a peut tout braver et jeûner dans la facilité. Mais sans la foi, c’est très difficile d’y parvenir », confie Djigui Keita, un fidèle musulman.

Mais, pour cet enseignant de profession, l’astuce pour tenir durant le mois de Ramadan est toute simple. « Chaque mois, les gens doivent se préparer pour le jeûne. Il y a des jours où, même s’il n’est pas obligatoire de jeûner, quand on s’y met on s’adapte aux conditions de jeûne avant l’arrivée du mois de Ramadan », indique-t-il.

Comme lui, Bamba, un autre fidèle qui observe le jeûne, reconnait la difficulté de la tâche dans un contexte de hausse des températures. Pour s’adapter à la chaleur durant ce mois, il a pris des dispositions à sa manière. « J’ai acheté beaucoup de pots de fleurs que j’ai disposés partout à la maison. En haut, j’ai un espace aménagé avec beaucoup de ces pots. Cela me permet de me soulager un peu de la chaleur », relève cet informaticien.

Mais si les uns et les autres s’emploient à tenir tant bien que mal face à la chaleur durant le mois de Ramadan, sur le plan médical, les spécialistes conseillent certaines mesures pour passer le mieux possible cette période.

Mesures sanitaires

« Le matin, avant de commencer le jeûne, il faut prendre des aliments qui ne vont pas nécessiter beaucoup d’eau. C’est extrêmement important », note Dr. Boubacar Niaré, médecin de famille et généraliste. « Lors de la rupture, il est  tout aussi important de ne pas commencer avec de l’eau, mais plutôt avec quelque chose de chaud et de le boire à petits coups et non en grande quantité d’un trait », préconise-t-il.

Par ailleurs, selon le Dr Harouna Konaté, médecin de campagne, il faut éviter de prendre de l’eau très glacée à la rupture, parce que l’organisme ne l’assimile pas très vite et surtout réduire également les déplacements sous le soleil. « La température avoisine les 40 degrés et le vent est chaud. Si on passe toute la journée sans boire, il est important de diminuer le maximum possible les activités qui font perdre beaucoup de sueur », souligne le médecin.

« Il faut extrêmement faire attention, parce que le risque de déshydratation est réel. C’est pourquoi, à la rupture du jeûne, il faut boire autant que possible de l’eau, pour permettre à l’organisme de s’hydrater et prendre des aliments sucrés, parce qu’on aura  perdu beaucoup de sucre », précise t-il.

Même si la forte chaleur a un impact sur le corps humain, surtout en cette période de jeûne, elle n’en est pas moins supportable pour un organisme en bonne santé. Aussi, jeûner dans une période de chaleur ne présenterait aucun inconvénient pour les fidèles musulmans, selon les spécialistes de la santé.

« Pour un être humain en bonne santé, il a été démontré que 12 heures sans manger ni boire n’est pas aussi alarmant que cela. Mais l’organisme a juste besoin d’eau dans cette période de chaleur pour tenir », assure Dr Niaré.

Toutefois, la manière de s’hydrater importe aussi, car, selon le médecin, contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, prendre une grande quantité d’eau le matin dans l’optique d’en conserver toute la journée, n’est pas conseillé en réalité. « Il faut continuer à prendre la quantité normale après avoir fini de manger le matin. Quand on boit trop, l’organisme fera tout pour faire ressortir le surplus après 1 ou 2h de temps, parce qu’il a besoin d’équilibre », explique celui qui conseille également du lait frais pour entamer le jeûne.

« Prendre un demi-bol ou un bol de lait frais après avoir fini de manger le matin fera beaucoup de bien à l’organisme, parce que le lait est reconnu comme aliment complet », dit-il.

Toujours sur le plan de l’alimentation durant le mois de Ramadan, les médecins préconisent un certain nombre de mesures aux personnes qui jeûnent afin de pouvoir garder le cap.

« À l’aube, il faut prendre des aliments qui contiennent du sucre lent et des protéines. Comme on doit passer au moins 12 h de temps sans rien manger, on en a besoin pour ne pas tomber en hypoglycémie avant la fin de la journée », recommande Dr Boubacar Niaré. Pour lui, il est également important de limiter les dépenses énergétiques durant la journée, surtout en cette période de forte chaleur.

Concernant les personnes âgées et celles qui souffrent de maladies chroniques, il  n’est pas complètement interdit de jeûner, même dans une  période de températures élevées comme c’est le cas cette année, selon les spécialistes de la santé.

Mais elles doivent prioritairement demander l’avis de leurs médecins, bien  comprendre comment s’y prendre et surtout ne pas forcer. « Quant aux personnes qui souffrent d’hypertension artérielle et de diabète et qui suivent un traitement, elles doivent également échanger avec leurs médecins pour adapter les heures de prises des médicaments à la nouvelle donne », indique Dr Harouna Konaté.

Qu’en dit l’Islam ?

Au plan religieux, il n’existe pas de recommandations formelles pour concilier jeûne et chaleur. En clair, aucune condition naturelle, aussi difficile soit-elle, ne doit empêcher un fidèle musulman en bonne santé de jeûner. « Il n’existe pas de mesures contre la chaleur et elle n’a rien à avoir avec le jeûne », affirme un fidèle.

« Le Coran n’évoque pas précisément le rapport entre la période du Ramadan et la chaleur. Mais le Prophète (PSL) en a parlé », pointe Mamadi Karabenta, Imam d’une mosquée au quartier Hippodrome II, à Bamako. « Cette période de forte chaleur arrive deux fois dans l’année, selon le Prophète (PSL) et pendant ces moments les musulmans doivent se sacrifier à Allah à travers le jeûne et la prière », explique l’Imam.

À l’en croire, le Prophète Mahomet (PSL) avait adressé des conseils aux fidèles musulmans pour s’adapter aux conditions de jeûne, aussi difficiles puissent-elles être, dont surtout « la patience pour supporter les épreuves du jeûne afin qu’Allah puisse pardonner leurs péchés ».

Selon M. Karabenta, à la suite du Prophète (PSL), des guides musulmans ont également prodigué des conseils à l’endroit de l’ensemble de la communauté musulmane à travers le monde, à suivre durant le mois de Ramadan.

« Il s’agit entre autres de faire rapidement la rupture du jeûne, dès que le soleil se couche, avant même l’appel de la prière », souligne l’Imam. « Celui qui jeûne peut aussi verser de l’eau sur le corps aux moments de grande chaleur. Il peut même mettre de l’eau dans sa bouche, sans l’avaler, quand elle devient trop sèche », ajoute t-il.

Même s’il est particulièrement difficile pour les fidèles musulmans de se plier au jeûne durant ce mois de Ramadan qui coïncide avec la période de grande chaleur, l’abnégation de la foi et l’observation de certaines mesures peuvent les aider à traverser dans de bonnes conditions physiques et spirituelles ce moment important dans l’Islam.

« Il faut avant tout supplier le Bon Dieu de nous faciliter le jeûne, quelles que soient les conditions naturelles auxquelles nous sommes soumis », conclut Djigui Keita.