Sénégal : GAINDE 2000 plaide pour l’appui des incubateurs

Le taux de mortalité des startups non accompagnées dans le monde est de 80% durant les cinq premières années, dont 60% rien que dans la première année d’existence, d’où le plaidoyer de l’Administrateur général de GAINDE 2000, Ibrahima Nour Eddine Diagne, pour davantage de soutien aux incubateurs qui sont « un levier extrêmement important ».« Le rôle des incubateurs est d’encadrer, en termes de compétences, d’outils et aussi de perspectives de financement, les porteurs d’idées pour leur permettre de les développer », a expliqué Ibrahima Nour Eddine Diagne.

L’Administrateur général de GAINDE 2000 s’exprimait, vendredi dernier à Dakar, à l’occasion de la finale de la 5e édition du concours GAINDE Start’up Challenge dont le thème est « Le numérique dans le monde rural ». Cette compétition, qui se tient chaque année, permet à de nombreux étudiants de révéler leur talent.

Poursuivant, M. Diagne a souligné la nécessité d’avoir « une bonne articulation entre le financement, les formations, les  incubateurs pour permettre aux startups de voler de leurs propres ailes ».

A en croire l’Administrateur général de GAINDE 2000, « le taux d’échec initial n’est pas catastrophique. Au contraire, cela montre qu’il y’a beaucoup d’optimisme dans l’entreprenariat ».

Partant de là, il a indiqué que « des mécanismes comme les incubateurs sont utiles puisque les moyens et les ressources mises à la disposition des entrepreneurs font que la première blessure est plus facilement supportable et sert d’énergie pour encore entreprendre ».

Pour cette 5e édition de GAINDE Start’up Challenge, l’École supérieure de commerce de Dakar (Sup de co) a remporté la palme et le Centre d’informatique et de gestion appliquée (Ciga) s’est classé deuxième.

Pour concrétiser leurs projets, les équipes de ces deux établissements bénéficieront du soutien technique et financier de la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide (Der), partenaire du concours. En plus, GAINDE 2000 prend en charge leur incubation.

« C’est la première fois que nous avons deux organisations qui s’associent pour soutenir des lauréats et cela leur sera sans doute fort utile », s’est réjoui M. Diagne.

Pour les équipes occupant la 3e et la 4e place, « nous allons les mettre dans notre écosystème puisqu’elles sont compétentes en matière d’informatique. Nous allons leur confier des tâches de sous-traitance afin qu’elles puissent consolider leur projet au cours de l’année 2020 », a conclu l’Administrateur général de GAINDE 2000.

Côte d’Ivoire : réhabilitation du foyer des jeunes de Débrimou pour promouvoir l’entrepreneuriat

Le ministre ivoirien auprès du premier ministre chargé de la promotion de l’investissement privé, Emmanuel Esmel Essis a ouvert officiellement samedi le foyer des jeunes du village de Débrimou ( Dabou Ouest d’Abidjan), un ouvrage qu’il a réhabilité pour en faire un instrument de promotion de l’entrepreneuriat dans cette localité.M. Essis   a inauguré cet ouvrage en marge de la clôture de la 4è édition du festival « Mani-Lèl», qui se veut une plateforme de promotion de la culture Adioukrou (population autochtone de ce village).

 « Près de 60% de la population ivoirienne à moins de 35 ans. Ce foyer des jeunes doit être un creuset pour vous retrouver afin de parler d’entrepreneuriat et de votre développement. Vous devez fréquenter ce centre pour concevoir des projets. Nous sommes disposés à vous accompagner », a assuré M. Essis aux jeunes de Débrimou avant de les inviter à s’inscrire dans les guichets emplois.

Selon lui, « sans le travail, on n’a pas d’avenir et l’argent en vitesse n’existe pas». Poursuivant, le ministre Essis a appelé à l’union et à la cohésion des populations du Leboutou ( Sud ivoirien dont il est lui-même originaire).

« Je lance un appel à la cohésion sociale et au développement du Leboutou. Peuple du Leboutou, il est temps qu’on se ressaisisse pour conjuguer le verbe du vivre-ensemble», a-t-il exhorté.

 Parlant auparavant du festival « Mani-Lèl», le ministre a estimé que « toute cette richesse culturelle devrait donner au peuple Leboutou son développement ».

« Mani-Lèl se veut notre identité culturelle, ce que nous sommes. Nous voulons avoir les pieds dans notre tradition et la tête dans le modernisme », a expliqué auparavant, Yédé Niagne Jean Claude, le maire de la commune de Dabou (située à une cinquantaine de km à l’ouest d’Abidjan).

Pour lui, «l’essentiel, c’est de montrer au monde entier qui nous sommes». Pour sa part, Alain Loba, le Commissaire général de « Mani-Lèl» a fait savoir que ce festival est un lieu d’échanges pour valoriser la culture et l’identité culturelle Adioukrou. Initié en 2016 dans le village de Débrimou, le festival « Mani-lèl» se veut « un pont culturel et touristique international» du Leboutou.

Une opération d’un coût de 10 milliards FCFA lancée pour financer près de 20.000 jeunes ivoiriens

Le ministère ivoirien de la promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes a lancé officiellement lundi à Abidjan, la deuxième édition de « l’Opération Agir pour les jeunes », un projet d’un coût de 10 milliards FCFA qui vise à financer 19 500 jeunes porteurs de projets dans le pays, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Ce projet dont l’enrôlement des bénéficiaires se fera du 09 au 20 septembre prochain, se veut l’un des dispositifs du programme d’appui à l’auto-emploi et à l’entrepreneuriat des jeunes. L’objectif est de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes à travers des activités génératrices de revenus.

 « Cette initiative s’inscrit dans la mise en oeuvre du programme social du gouvernement qui dans son axe 4 traite de l’insertion des jeunes. Les jeunes seront financés pour un montant de 100.000 à 1 million FCFA pour les projets individuels… Nous devons être le plus rigoureux et le plus transparent possible dans la sélection des bénéficiaires pour regagner la confiance des jeunes », a conseillé Mamadou Touré, le ministre ivoirien de la promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes dans un discours de lancement de ce projet. 

Dans la foulée, il a fait savoir que dans le cadre du programme social du gouvernement ( PS-Gouv), sur un objectif de 500 000 opportunités de stages, de programmes d’entrepreneuriat, d’insertion des jeunes, à ce jour, ses services ont pu mobiliser 342 560 opportunités de stages, d’activités génératrices de revenu d’un coût de 141 milliards 832 millions FCFA. 

Auparavant M. Touré s’est satisfait de la première édition de « l’Opération Agir pour les jeunes» lancée en 2015 qui a permis de financer 12 337 jeunes dans le pays et dont le taux de remboursement est de 84%. « Tout ce qui se fait, se fait pour vous. Venez saisir l’ensemble des opportunités mises à votre disposition», a-t-il invité les jeunes.  

Avant lui, Jean-Louis Kouadio, l’administrateur de l’agence Emploi Jeunes, a expliqué à son tour que « l’opération Agir pour les jeunes 2»  vise à « mettre en activité immédiate » les jeunes désireux de se mettre à leur propre compte dans des activités génératrices de revenus. 

« L’opération Agir pour les jeunes 2»  a pour objectif de favoriser la promotion de l’auto-emploi des jeunes en Côte d’Ivoire. Sont éligibles à cette opération, les jeunes ou groupement de jeunes résidant en Côte d’Ivoire. Le ou les bénéficiaires devraient être ivoiriens, avoir un âge compris entre 18 et 40 ans, être porteurs de projets à potentiel de création de richesses et d’emplois et justifiant d’une qualification et d’une expérience avérée dans le secteur d’activité dans lequel on veut exercer. 

Pour les projets individuels, les financements sont compris entre 100.000 FCFA et 1 million FCFA et de 1 million FCFA à 2 500 000 FCFA pour les projets collectifs. L’enrôlement des jeunes désireux de bénéficier de cette opération démarrera le 09 septembre prochain dans les structures locales de l’Agence Emploi Jeunes.

Côte d’Ivoire: un Guichet de l’emploi lancé, 500.000 emplois prévus d’ici à 2020

Le Premier ministre ivoirien, chargé du Budget et du portefeuille de l’Etat Amadou Gon Coulibaly, a lancé jeudi un Guichet de l’emploi visant à générer près de 500 000 emplois d’ici à 2020 pour un montant de plus de 141 milliards Fcfa, lors d’une cérémonie à Bingerville, une cité à l’Est d’Abidjan.« Notre objectif est de faire bénéficier à près de 500 000 jeunes  des opportunités de stages, d’emplois (directs), de financement de  projets et de formations qualifiantes sur tout le territoire national à  travers l’Agence emploi jeunes pour un montant de plus de 141 milliards  Fcfa», a dit M. Gon Coulibaly. 

Ce guichet vise  notamment « une prise en charge plus efficace des jeunes demandeurs  d’emplois » sur tout le territoire national, a-t-il relevé. Et ce, afin  que tous les jeunes de Côte d’Ivoire,  en quête d’emploi, puissent  accéder au Guichet emploi et s’inscrire sur une plate-forme  technologique dédiée.   

Le ministre des  Sports, Claude Danho, également président de l’Union des villes et  communes de Côte d’Ivoire (Uvicoci), a indiqué que les Guichets emplois  logés au « cœur des mairies » sont pour le moment dans 13 communes  d’Abidjan, à Yamoussoukro et 31 chefs lieux de région, soit 45  localités.  

Au-delà des 45 Guichets emplois  qui seront ouverts dans une première phase, le ministère en charge de  l’Emploi des jeunes, devrait ouvrir progressivement dans l’ensemble des  156 autres communes du pays un guichet emploi.    

Le  ministre de la Promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes,  Mamadou Touré, a souligné dans un discours, au Foyer des jeunes de  Bingerville, que les opportunités d’emplois se répartissent en quatre  programmes. Il s’agit notamment du développement des compétences, du financement des  permis de conduire et de la mise en stage.  

Le  programme de mise en stage vise à promouvoir l’insertion professionnelle  des jeunes à travers des stages pre-emplois d’une durée d’un an avec le  paiement d’une prime mensuelle de 45 000 Fcfa par l’Etat et le secteur  privé à hauteur de 20 000 Fcfa pour garantir le SMIG aux jeunes. 

Selon  le ministre de la Promotion de la jeunesse et de l’emploi, il y aura  également des stages de validation des diplômes de trois mois avec le  paiement d’une prime mensuelle pour le transport de 15 000 Fcfa par  l’Etat.  

Quant au programme d’entrepreneuriat  des jeunes, des financements allant de 100 000 Fcfa à 1 million  devraient être octroyés pour la première phase et la seconde, des aides  allant de 1 million à 5 millions Fcfa pour les micros et petites  entreprises dirigées par les jeunes.    

L’objectif  selon le ministre en charge de l’Emploi, est d’accompagner les jeunes  vers une insertion plus durable. À ce jour, « 342 560 opportunités » ont  pu être collectées auprès des ministères sectoriels et leurs structures  sous tutelle, les faîtières d’organisations patronales et organismes  internationaux.

Les guichets emplois sont les  relais de l’Agence emploi jeunes dans les communes, les plateformes  locales de services, les universités et les grandes écoles publiques.  Ils constituent dans les localités le premier lieu de contact et le  dispositif d’aide à l’emploi des jeunes.   

Le  guichet emploi est animé par un « conseiller junior » qui a pour mission  d’orienter les demandeurs d’emploi selon leurs besoins et profils, et  de sensibiliser les jeunes sur les techniques de recherche d’emploi et  en auto-emploi. Il est assisté par un agent communal, placé sous sa  responsabilité.   

Le mois de septembre  consacrera l’installation effective des guichets emplois dans les 201  communes de la Côte d’Ivoire. Le Guichet emploi s’inscrit dans l’axe 4  du Programme social du gouvernement (PSgouv) ivoirien et a été mise en  place avec l’aide de Pôle emploi France. 

Un réseau international de chefs d’entreprises à Abidjan pour accompagner les jeunes entrepreneurs

Le « Réseau Entreprendre International », une organisation composée de près de 15 000 chefs d’entreprises issus d’une dizaine de pays au monde dont la Côte d’Ivoire, a officiellement lancé ses activités à Abidjan en présence de l’Ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, Abdelmalek Kettani, a appris APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Selon une note d’information transmise lundi à APA, ce réseau met un accent particulier sur la question de l’accompagnement des jeunes qu’il assure sur une période de 36 mois post financement.

« Dans 80% des cas, ce qui manque à ces jeunes entrepreneurs, c’est l’accompagnement, le réseautage, les outils et les conseils», a expliqué,  lors de cette cérémonie de lancement,  Medhi Laraki, le président du « Réseau Entreprendre Maroc».

« Cette année au Maroc, c’est une centaine de sociétés qui ont été accompagnées et dans le monde, ce sont 10 000 lauréats qui ont été accompagnés par 15 000 chefs d’entreprise», a poursuivi M. Laraki, justifiant que la Côte d’Ivoire a été choisie pour abriter un bureau de ce réseau en raison des nombreuses difficultés rencontrées par les jeunes porteurs de projets dans le pays.

  Le « Réseau Entreprendre International »  a permis de  « sauvegarder 30 000 emplois avec 92% de jeunes créateurs d’entreprises toujours en activité trois ans après le démarrage de leur projet.  Chaque année, ce sont 1000 lauréats qui bénéficient de l’accompagnement de ce réseau », conclut la note.

L’Etat de Côte d’Ivoire qui encourage les jeunes à l’entrepreneuriat, a dégagé un fonds de garantie de 20 milliards FCFA pour financer les jeunes porteurs de projets dans le pays.

Egypte : Lancement en juin prochain de la bourse Nasser pour le leadership africain 2019

La bourse Nasser pour le leadership africain 2019 pour la jeunesse africaine sera lancée du 8 au 22 juin au Caire avec pour objectifs de créer une nouvelle génération de jeunes leaders africains engagés pour servir les intérêts du continent et réaliser les aspirations des populations africaines à la démocratie, à l’égalité et au développement, a annoncé le ministère égyptien de la jeunesse et des sports.Par Mohamed Fayed

Cette initiative égyptienne intervient dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative de « Un  million 2021 » jeunes africains à l’horizon 2021, lancée récemment à Addis-Abeba, par la Commission des sciences, des technologies et des Ressources humaines de l’Union africaine. Cette initiative vise à investir dans les jeunes africains sur quatre éléments clés à savoir l’emploi, l’entrepreneuriat, l’éducation et l’engagement, en mettant à profit les partenariats et les opportunités du secteur privé.

La bourse s’adresse à 100 jeunes leaders brillants des États membres de l’Union africaine, en tant que décideurs au secteur gouvernemental, cadres dirigeants au secteur privé, activistes de la société civile, chefs des conseils nationaux pour la jeunesse, membres du corps enseignant universitaire, chercheurs, syndicaliste, journalistes et professionnels des médias.

L’objectif de la Bourse est de transférer l’expérience égyptienne en matière d’institutions nationales et de créer une nouvelle génération de jeunes leaders africains dont la vision est conforme aux orientations de l’Union africaine et qui sont engagés au service des objectifs de l’unité africaine par le biais de l’intégration dans un monde en mutation perpétuelle.

Pour rappel, la Bourse Nasser est la première bourse afro-africaine à cibler de jeunes leaders africains dotés de diverses disciplines opérationnelles au sein de leurs communautés. Elle est l’un des mécanismes essentiels d’autonomisation du leadership approuvé par l’Agenda de l’Union africaine afin de stimuler et de promouvoir les valeurs africaines.

La Bourse est également l’un des instruments permettant de tirer parti du dividende démographique grâce aux investissements dans la jeunesse.

2ème mandat d’IBK : Les fortes attentes des Maliens

Avec son investiture le mardi 4 septembre 2018, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a officiellement entamé son deuxième mandat à la tête du Mali. Un quinquennat que le chef de l’État veut consacrer à la jeunesse. Nombreuses sont aussi les attentes d’autres secteurs-clés.

« Nous voulons que les jeunes soient responsabilisés dans les instances de prise de décision. Étant majoritaires, nous souhaiterions que le Président prête une oreille attentive à ses alliés politiques et s’implique au niveau de l’administration pour y parvenir », plaide Souleymane Satigui Sidibé, Président du Conseil national de la jeunesse. Pour lui, les jeunes ne sont pas assez pris en compte dans les organes de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. C’est pourquoi il espère une résolution définitive de cette situation au cours des cinq prochaines années de gouvernance.

Les femmes aussi

Les femmes doivent être au cœur du développement du pays, vu leur rôle essentiel dans le sous-bassement même de notre société. Elles attendent elles aussi de grandes avancées dans leur condition sous l’ère IBK II. « L’autonomisation économique de la femme est un important défi. Étant le pilier de tout, elle doit être soutenue pour se sentir à l’aise et intervenir dans la résolution des problèmes », affirme Oumou Dembélé, Présidente du Cadre de concertation des femmes des partis politiques du Mali. L’égalité du genre, une problématique sensible dans la vie de la Nation et qui tient à cœur au Président Ibrahim Boubacar Kéita, revient avec insistance dans les attentes des femmes maliennes. « Nous demandons au Président d’appliquer la Loi 052 pour la prise en compte du genre et d’y veiller à tous les niveaux », appuie pour sa part Nana Sissako, Présidente du Groupe pivot Droit et citoyenneté de la Femme. « Nous avons beaucoup d’espoirs avec cette loi pour la réduction des inégalités sociales », poursuit-elle.

L’éducation, une priorité

Le secteur de l’éducation en général, très important, n’est pas en reste. Comme le souhaite Hamida Ag Bella, professeur de philosophie à Tombouctou, « il faut une amélioration des conditions du personnel enseignant et de l’organisation même du travail, à travers la mise à disposition des enseignants et des apprenants de supports adéquats, conformes au programme officiel ». Par ailleurs, Konimba Samaké et Ousmane Sankaré, tous deux étudiants en fin de parcours, s’accordent pour appeler le Président IBK à une sécurité accrue en milieu universitaire et à la lutte contre la corruption administrative qui gangrène le secteur.

IBK veut placer la jeunesse au cœur de son second mandat

Réélu à la tête du pays pour un second mandat de cinq ans, IBK entend placer la jeunesse au cœur de son nouveau quinquennat. S’exprimant devant ses soutiens, après confirmation sans surprise de sa victoire par la Cour Constitutionnelle, le président a assuré prendre l’engagement de faire de son prochain mandat celui de la jeunesse. « Je sais ce que je vous dois. Je sais ce que ma génération vous doit. Je sais ce que ce pays vous doit » a-t-il martelé à plusieurs reprises. « Je consacrerai le principal de notre effort à votre épanouissement, en vous dotant des moyens nécessaires à votre formation, à votre émancipation, à votre réussite » ajoute-t-il. Affirmant avoir tiré de nombreux enseignements durant la présidentielle, il a appelé les acteurs politiques et la société civile à mener une réflexion profonde sur l’évolution des institutions pour améliorer le système démocratique. « Cette réflexion devra être conduite de manière large et inclusive, j’en serai le garant ».Dans cette toute première déclaration après sa réélection, le président s’est dit préoccupé par le problème écologique du pays, notamment la préservation du fleuve Niger, ce grand patrimoine en péril.

Main tendue                      

Alternant fermeté et message de paix durant son intervention, IBK s’est posé en rassembleur. Il a tendu la main au chef de file de l’opposition Soumaila Cissé, candidat malheureux à la présidentielle qui rejette les résultats de l’élection dénonçant une fraude. Ses partisans ont manifesté samedi dernier contre la réélection du président Keita. De nouvelles manifestations sont prévues après la fête de Tabaski. « Après la bataille électorale, il y a les retrouvailles » a tempéré IBK. « Pour bâtir un avenir de tous les possibles, le Mali doit pouvoir compter sur toutes ces filles et tous ces fils. Chacun aura sa place » assure-t-il.

 

Éducation des enfants : L’indispensable remise en cause

De responsabilité collective à « laisser-aller » général, l’éducation des enfants dans notre société a négativement évolué. Ce n’est qu’avec l’engagement de tous que la tendance peut être inversée. Même s’ils n’appellent pas à un retour aux méthodes d’antan, parents et éducateurs prônent le respect de certains principes.

« Il n’y avait qu’une famille, une même morale, une même rigueur », se souvient Yacouba Kéïta, enseignant, directeur d’école à la retraite, aujourd’hui chef de quartier du Badialan II, en Commune III du district de Bamako. Ce qui se traduisait par les « mêmes principes dans toutes les familles ». Lorsqu’un enfant commettait une faute, il pouvait être « corrigé » par un aîné, peu importait le lien de parenté. C’est cette responsabilité collective où «  la tâche d’éduquer  était dévolue à tous » qui a disparu, selon Cheikna Diarra, chef de quartier de Bolibana, en Commune III.

L’évolution de la société, l’influence d’autres valeurs ou même la pauvreté sont autant de facteurs qui ont contribué à l’abandon des principes qui régulaient nos relations. S’ils ne justifient pas le mauvais comportement des jeunes, ils expliquent certains phénomènes, selon M. Diarra. « On ne mange plus dans la même calebasse », ce qui créait une certaine proximité, affirme-t-il. Mais, plus que l’évolution des ménages, où l’individualisme a pris le pas, le développement, avec « ses avantages et ses inconvénients », c’est surtout l’abandon de certains principes, comme celui du « respect dû aux aînés », qui a négativement joué sur le comportement des jeunes, dès lors soustraits à l’autorité en dehors de la famille, et même en famille, car « je ne peux plus gronder le fils de mon frère » si ce dernier n’est pas d’accord, regrette M. Diarra.

Parallèlement, l’école, sur laquelle les parents avaient misé, n’a pas les moyens de sa mission. Paradoxalement, les parents y ont envoyé leurs enfants mais en « lui déniant une partie de ses missions », selon M. Kéïta. « Les parents ont fui leurs responsabilités et l’école est devenue un fourre-tout. Lorsque tu réprimandes un enfant, ce sont les parents qui te tombent dessus », déplore l’ancien directeur. Les dérives actuelles s’expliquent donc par l’effritement conjoint de l’autorité familiale et de celle de l’école. Le changement ne peut venir que de nous-mêmes, selon notre Directeur, qui refuse de croire que la pauvreté soit l’un des facteurs de cette dégradation des mœurs. « Nos pères n’étaient pas riches. Mais ils avaient de l’autorité ». Sans occulter la responsabilité des parents, l’éducateur appelle à une école qui retrouve pleinement son rôle, d’abord par l’amélioration des ressources humaines et en redonnant aux matières comme l’ECM (Éducation civique et morale), l’importance qu’elles méritent.

 

Jeunesse malienne : Une génération en perdition ?

La jeunesse malienne, couche la plus importante en nombre de la population,  ne cesse aujourd’hui de scandaliser. Le fossé entre les dérives et les normes sociales de référence questionne la nature même de l’éducation inculquée aux enfants. Le récent viol collectif d’une fillette de 14 ans a remis au devant de la scène une problématique qui appelle des réponses urgentes. Et si chacun se regardait dans le miroir ?         

« Chez nous,  les pionniers,  l’éducation passe par trois niveaux : l’école, la  famille et  la rue », affirme Djibi Sacko, Commissaire général adjoint de l’association des Pionniers du Mali et Directeur de Renouveau TV. Processus indispensable pour  être pétris des valeurs culturelles, religieuses et morales, elle est apparue de tout temps comme le puissant vecteur qui oriente la vie de l’individu en société. Aujourd’hui pourtant, certains jeunes n’hésitent plus à commettre l’inadmissible. Le viol par quatre jeunes d’une fille de 14 ans, il y a dix jours, sonne comme l’illustration tragique d’une génération désorientée. Impossible d’imaginer les douleurs physiques et psychologiques d’une victime si jeune, qui restera marquée, comme tant d’autres, du sceau accablant de la honte et du  rejet. Partie visible de l’iceberg, nombreux sont les actes insoutenables qui se commettent sans grand émoi du public. Abus d’alcool, incivilités, violences, vols, viols, un chapelet de comportements se déroule sous le regard quasi complaisant de tous les acteurs. Comme dans un roman de Balzac, les tares dénoncées ne sont pourtant que le résultat de la faillite des fondements de notre société.

Une jeunesse délaissée Les actes dépassent l’entendement et le degré de leur gravité les condamne auprès de l’opinion publique et de la loi.  On  s’indigne des faits, sans questionner  leurs causes. « Les jeunes sont laissés à eux-mêmes. Les parents ont démissionné. L’éducation est déléguée aux réseaux sociaux et à la télévision », regrette Djibi Sacko. La responsabilité des parents est aux yeux d’un grand nombre d’observateurs une évidence. « J’indexe directement nos parents, car c’est à eux qu’il revient d’expliquer la vie aux enfants. Quand quatre jeunes violent une fille et ont le courage de filmer la scène, c’est qu’ils ont vu quelque chose qu’ils veulent imiter », affirme-t-il. L’accès à Internet offre une multitude de services, mais, selon Dr Fodé Moussa Sidibé, Professeur à la Faculté des Lettres, Langues et Sciences du langage, l’encadrement doit protéger l’enfant des offres inappropriées. « Quand on est bien éduqué dans sa famille, même sur les réseaux sociaux on sait sur quoi s’attarder et quoi ignorer », dit-il. Dr Georges Diawara, Professeur à l’École Normale Supérieure, pose la question des valeurs inculquées aux  enfants par  la famille, l’école et  la communauté.  « Quelle éducation a-t-on donné à ces enfants ? Quelle est la part que l’école a prise dans leur formation ? Comment évolue l’éducation dans le quartier où ils vivent ? ». Il se demande combien d’autres jeunes ont commis dans l’anonymat des actes déplorables. On parle de crise sociale et de passivité généralisée. « Il y a des musiques très violentes et très vulgaires que les enfants consomment. Mais personne ne bronche », interpelle Dr Fodié Tandjigora,  Professeur à la Faculté des Sciences Humaines et des Sciences de l’Éducation. En janvier, le maire de la Commune IV a interdit au rappeur Iba Montana toute activité sur son territoire, lui reprochant des incitations à la violence, des atteintes aux mœurs et des appels aux troubles à l’ordre public dans ses compositions.

Même les jeunes admettent la fulgurance du phénomène et font recours à leur enfance pour se souvenir d’une éducation qui fut douce. « Moi, j’ai eu la chance d’avoir profité de l’attention de mes  parents. En ce temps-là, ils contrôlaient nos moindres faits et gestes. Nous étions dans une société où l’enfant appartenait à tout le monde. Actuellement, chacun se dit que son enfant est pour lui seul », constate avec déception Baba Alpha Oumar Wangara, étudiant à la Faculté de médecine et ancien Secrétaire général de l’AEEM.  « Mais il ne faut pas généraliser. Il y a une minorité consciente. C’est à elle d’agir pour réorienter la majorité », propose-t-il. « Il n’est pas trop tard, les parents peuvent agir sur les plus jeunes », ajoute-t-il, appelant à l’implication de tous, dont les autorités scolaires et la société civile. Pour Mikaillou Barry, jeune sortant de l’ENSUP, la nature a horreur du vide et la jeunesse, manquant de repères, est livrée à elle-même.

Selon Dr Georges Diawara, il est urgent que la société regarde les choses en face. « La violence a été cultivée dans l’environnement de cette jeunesse. L’éducation, ce n’est pas seulement ce qu’on dit de faire, c’est ce que l’on voit aussi ». Pour Dr Fodié Tandjigora, les comportements tant décriés sont pourtant l’expression d’un laisser-aller et d’un recul de l’éducation communautaire. « L’échec se traduit par des actes violents, même dans le langage ». Dr Diawara opte pour une analyse minutieuse. « Puisque nous sommes le produit de notre éducation, quels sont ceux qui ont participé au processus de transformation ?», questionne-t-il. Selon lui, même les adultes ont commis des violences auxquelles beaucoup ont été indifférents. Un  cri de cœur  que relaye Mikailou Barry. « C’est l’ensemble de la société qu’il faut interroger », lance-t-il, considérant que les jeunes sont à la fois responsables et victimes. « Responsables dans la mesure où à un certain âge on doit se remettre en cause,  victimes parce que la société les abandonnés ».

La famille, une institution en faillite ?

Pour Dr Fodé Moussa Sidibé, la famille, socle de la société, s’est effritée. « Elle n’existe plus. Nous avons des groupements d’individus qui sont dans un enclos. La mère de son côté, le père aussi, et l’enfant totalement abandonné ». Il invite les uns et les autres à se remettre en question. « La première chose que nous avons à faire, c’est l’éducation des parents. Si nous sommes éduqués, nous saurons éduquer nos enfants ». Éduquer par l’exemple fait en effet partie des pièces manquantes du puzzle. « Tu ne fais pas voir à un enfant de 7 ans un film de guerre ou à suggestions pornographiques. Non ! Il y a des dessins animés. En Occident, on met le contrôle parental. Aujourd’hui, nos dames regardent les films brésiliens avec leurs enfants à côté ! », se scandalise Dr Sidibé.

Poursuivant, il s’inscrit en faux contre l’opinion courante. « Nous avons institué le fait que l’éducation ait pour piliers la famille, l’école et la rue. Ce qui est totalement faux ». Selon lui, l’école donne enseignement et instruction et la rue détruit. Seule la famille reste le fondement de toute éducation. « Quand la famille joue son rôle, tout le monde reçoit une éducation presque identique, mais quand elle laisse tomber, rien ne va », assure-t-il.

Lieu de socialisation et d’apprentissage,  l’école, selon Djibi Sacko,  ne répond plus à sa mission. « Quand on sort avec son professeur, qu’on le regarde sans gêne droit dans les yeux, c’est la dérive. Tout le monde sait ce qui se passe, mais personne ne réagit ». Toute l’architecture éducationnelle semble s’effondrer et les enfants grandir hors de tout contrôle. « Ils  se retrouvent dans la rue et boivent de l’alcool à outrance. Ils deviennent des individus dangereux, sans aucun égard pour leurs parents », justifie Dr Fodié Tandjigora. « Autrefois, mon enfant était celui du voisin. Aujourd’hui, si celui-ci touche à mon enfant, ça devient grave ! », admet Djibi Sacko.

Que faire ?

« Personne ne m’a appris à l’école à respecter mon papa ou ma maman. Si je ne les respecte pas, ce n’est pas la faute de l’école, mais la leur », martèle Dr Fodé Moussa Sidibé. Face à une problématique qui interpelle les parents et les autorités, l’urgence est plus que jamais de reprendre la main. « Que l’État sanctionne sévèrement ceux qui ont été interpellés. Que tout le  monde soit au courant que ce genre d’actes est criminel », propose Dr Tandjigora . Réguler l’éducation de la jeunesse, la restaurer au sein des communautés, à travers les élus locaux, sont des pistes à explorer. C’est ce que propose Dr Sidibé. « Commençons par structurer les communes, par louer des espaces aux enfants, avec des jeunes responsables, pour qu’ils y jouent », conseille-t-il. Il invite aussi à consacrer plus d’heures aux enfants, jugeant l’éducation civique et morale « insuffisante ». L’État doit prendre ses responsabilités en mettant en demeure de le faire les parents qui ne s’occupent pas de leur progéniture. « On ne peut mettre des enfants au monde et ne pas les éduquer », se révolte Dr Diawara. Le changement de comportement ne s’opèrera pas par les sanctions et la frayeur, mais par un investissement dans l’éducation. « Éduquer la jeunesse, c’est la responsabiliser ».

 

Retour du Service National des Jeunes: La nouvelle Direction inaugurée

Renouer avec le Service National des  Jeunes né il ya plus de deux décennies mais interrompu entre temps, tel est le noble défi  relevé  par le ministère de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne en ce début d’année. La cérémonie d’inauguration du nouveau joyau qui sera le lieu où on « façonne une nouvelle génération d’hommes et de femmes au service de la nation » s’est déroulée ce lundi 12 février 2018 dans l’ACI 2000, en présence du ministre Amadou Koïta et de plusieurs autres personnalités de l’Etat malien.

L’ambiance a été cordiale, le rendez-vous  a tenu ses promesses. C’est sous le regard d’une assistance  attentionnée que les  personnalités présentes se sont succédé au créneau pour passer leur message dans des discours préparés pour l’occasion.

Le maire de la commune IV du district de Bamako, prenant la parole au nom du conseil municipal et de la population de sa commune, a dans un premier temps exprimé son bonheur avant de souhaiter la bienvenue à ses hôtes. « Cette nouvelle infrastructure vient allonger la liste des bâtiments administratifs qu’abrite ma commune et offrira du coup un cadre de travail adapté pour le personnel de ladite Direction » a-t-il indiqué. Il n’a pas manqué de signifier sa profonde reconnaissance au Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita pour sa contribution à l’aboutissement de ce projet.

S’en ai suivi l’adresse de Kéba Sangaré, directeur du Service National des Jeunes qui a fait un bref aperçu historique sur  le projet qu’il dirige. Le SNJ créé le 15 aout 1983 s’est malheureusement arrêté dès son 6eme contingent en avril 1991, après avoir formé 6325 jeunes. « Le Service National des Jeunes, nouvelle formule, fut créé le 7 juillet 2016 avec pour mission essentielle de contribuer à parfaire l’éducation, la formation physique, civique et professionnelle des jeunes en vue de leur participation effective et entière au développement économique, social et culturel du pays et leur mobilisation pour les besoins de la défense nationale » explique t-il. Tout jeune malien ayant entre 18 et 35 ans peut y adhérer. La formation dure 18 mois dont 6 de formation militaire, 10 de formation professionnelle et 2 de reprise en mains.

Le ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, Amadou Koïta, a pour sa part rappelé les dispositions administratifs et décrets récemment pris dans le rétablissement du service tout en saluant « le train de l’espoir dans sa marche assurée et inéluctable qui stationne au quai de l’espérance ». « Le Mali est une vieille nation. Ce bâtiment vient comme pour dire il est temps que les jeunes se ressaisissent » a-t-il indiqué avant d’ajouter «  Le Service National des Jeunes est un incubateur, un creusé d’énergie inépuisable au service du Mali ».

Le nouveau siège de la Direction du Service National des Jeunes comporte 3 bâtiments, 15 bureaux équipés et 8 toilettes. Un véhicule de fonction et des matériels de bureaux ont été offerts  hier à l’inauguration par le Ministère de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne.

La cérémonie a pris fin autour d’un cocktail organisé pour l’occasion, après la coupure du ruban symbolique et la visite guidée des locaux du ministre Amadou Koïta accompagné de Kéba Sangaré et de toute l’assistance présente.

Le Service National des Jeunes aura pour tâche de former des jeunes conscients pour un avenir radieux du Mali. Face à l’incivisme grandissant et la dépravation des mœurs, le retour de cette « école » est « une opportunité à saisir pour façonner des nouveaux types de jeunes maliens, patriotes, volontaires, engagés et imbus de valeurs sociales irréprochables pour le développement de la nation. »

 

 

JUPREC : les jeunes maliens, désormais, outiller contre la corruption

La cérémonie de clôture de la semaine de la jeunesse contre la corruption organisée par le projet Justice Prévention et Réconciliation (JUPREC) a pris fin, le lundi 22 janvier, à l’Hôtel Olympe de Bamako. Plusieurs recommandations ont été formulées à la fin de cette seconde édition.

Durant une semaine, les jeunes universitaires, certaines associations de lutte contre la corruption et de nombreuses associations de femme, ont échangé à travers des conférences et des séries de débats. Selon les organisateurs, cette seconde édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption a été un cadre d’échanges et de formations. « Agir contre la corruption, c’est construire l’avenir que nous voulons pour notre jeunesse », a déclaré Sidi Ould, vice-président du Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ-Mali). La corruption est présente dans les structures étatiques tout comme dans les écoles et dans les universités. « L’honnête, l’intégrité et la lutte contre la corruption devrait figurer au centre du système d’éducation dans nos sociétés », estime Jean-Paul Rivérin, représentant du consortium JUPREC. Continua-t-il,« nous devons donner des outils et un environnement favorable aux jeunes afin de lutter contre la corruption.»

Au cours de la cérémonie de clôture de cette édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption, plusieurs recommandations ont été formulées par les jeunes. Parmi les lesquelles, « institutionnaliser la semaine de la semaine contre la corruption », « appuyer les initiatives des jeunes dans la lutte contre corruption », ou encore « rétablir le dialogue et renforcer l’éducation au sein de la famille sur les valeurs morales, d’intégrité et de probité ».

Une action à pérenniser

Pour la tenue de la prochaine édition, le projet JUPREC réitère son accompagnement à la jeunesse malienne. « Nous serons avec vous pour la prochaine édition », a affirmé Rauger Aubé, chef de mission du projet JUPREC. Également, Mme Traoré Marietou Senou, présidente de la communauté de pratique de lutte contre la corruption, espère que le combat contre la corruption ne doit pas s’arrêter uniquement à cette semaine, il doit continuer avec la même détermination et la même ardeur jusqu’à l’atteinte de nos objectifs.

La jeunesse, un rempart à la corruption

 

Le lancement de la 2e édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption du projet Justice Prévention et Réconciliation (JUPREC), prévue du 16 au 22 janvier, a eu lieu, le mardi 16 janvier 2018 à l’Hôtel Olympe de Bamako. Cette 2e édition vise à outiller les jeunes maliens afin de lutter contre la corruption.

Le Projet JUPREC a été mis en œuvre par le consortium composé d’Avocats sans frontières Canada (ASFC), du Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) et de l’École nationale d’administration publique du Québec (ENAP). Il vise à améliorer les conditions de vie des femmes, des mineurs et d’autres victimes de la crise au Mali. A travers cette semaine de la jeunesse de lutte contre la corruption, JUPREC espère une bonne collaboration avec ses partenaires de la justice et de la société civile malienne pour édifier les jeunes. « La semaine de la jeunesse contre la corruption contribue à la valorisation des principes d’ intégrité et à la promotion des actions de lutte contre la corruption », a précisé Roger Aubé, chef de mission du projet JUPREC. Selon Jean Paul Riverin de l’ ENAP et représentant du consortium JUPREC, il veut «  qu’à travers cette semaine  les jeunes disent non à la corruption et qu’ils fassent en sorte que ces valeurs soient partagées avec un plus grand nombre. » Ainsi, le slogan de cette 2e édition est « La corruption ne passera pas par moi ».
La jeunesse, actrice de la lutte contre la corruption
Cette deuxième édition sera une occasion pour la jeunesse de connaître les dangers de la corruption. Ainsi Famory Keita, chef de la cellule juridique et vérificateur au Bureau du Vérificateur (BVG) définit la corruption comme le fait d’user les prérogatives qu’on vous confie pour les détourner à des fins personnelles. « Ce phénomène est la cause du sous-développement et le chômage des jeunes dans nos pays », a déclaré pour sa part Madame Traoré Marietou Senou, présidente de la communauté de pratique de lutte contre la corruption. Au cours de cette semaine de la jeunesse contre la corruption, plusieurs activités sont prévues. Parmi lesquelles « une conférence sur le rapport du vérificateur général avec les jeunes universitaires », ou encore « une rencontre de sensibilisation intergénérationnelle »,à l’Hôtel Olympe.

Selon le rapport 2015 du vérificateur général du Mali, plus de 37 milliards ont été dissipés à titre d’irrégularité. Sur ces 37 milliards, 16 milliards sont constitués de fraudes dont le reste est la mauvaise gestion. « Ce manque à gagner pouvait permettre à l’Etat de mettre en place un budget d’investissement au profit de la population », a affirmé Famory Keita, avant d’ajouter qu’il faudrait que la jeunesse prenne conscience.

 

JCI : plus de défis à relever

La rentrée solennelle de la jeune Chambre Internationale du Mali a eu lieu, le vendredi 12 janvier 2018, à la maison des Ainés de Bamako. Lors de cette activité, le nouveau bureau a présenté son nouveau plan d’action annuel.

La Jeune Chambre Internationale (JCI) est une organisation internationale présente dans plus de 112 pays avec plus 200.000 membres à travers le monde. Ainsi, la JCI Mali est composée de 1400 membres et de 38 organisations locales reparties dans tout le pays. Au Mali, la JCI est une association pour les jeunes de 18 à 40 ans, elle regroupe, également, les agences de l’ONU et les autres acteurs de la société civile autour des objectifs du développement durable. « Nous offrons des opportunités de développement aux jeunes en leur donnant la capacité de créer des changements positifs », déclaré Fassoum Bourama, président national du nouveau bureau.

 Le thème retenu pour cette année est « l’emploi des jeunes : responsabilités et initiatives ». Il s’agit d’un forum national sur l’emploi afin de créer une synergie entre les jeunes et les entreprises de la place. 

La JCI Mali compte réaliser un projet d’incubateur pour encourager l’entrepreneuriat au Mali. « Par la citoyenneté active, nous encourageons les jeunes à entreprendre des responsabilités sur les préoccupations locales et à trouver des solutions sur mesure au profit de leurs communautés et du monde », déclare Fassoum Bourama. Ainsi, il invite la jeunesse à se former, la JCI ne donne pas d’emploi, mais aide les jeunes à obtenir de l’emploi.


Un défi à relever 



Avec plus de 23 ans ans d’existence, la Jeune Chambre Internationale du Mali ne dispose pas d’un siège national. Actuellement, elle occupe les locaux de la direction nationale des industries du Mali à Lafiabougou (Bamako). Le nouveau bureau espère mettre en place une fondation JCI Mali pour organiser des levées de fonds en interne. « L’un de nos préoccupations actuelles est la réalisation de notre siège », relève le président. 




Génération patriote : La « jeunesse consciente » malienne

 

Diplômés ou non, au chômage ou travailleurs, ils sont pour la plupart âgés de moins de 30 ans. Leur point commun : le Mali. Leur patrie, qu’ils veulent défendre et rendre meilleure, convaincus que le Mali ne se « fera » que par les Maliens. Une construction qui nécessite un « NTM », un Nouveau Type de Malien, le leitmotiv de ces jeunes déterminés à changer leur pays. Car l’avenir, selon eux, c’est déjà aujourd’hui. Et c’est à eux de construire le futur dont ils rêvent.

« Même si c’est en rangs dispersés, et souvent avec des motivations différentes, il existe aujourd’hui une jeunesse malienne consciente qu’elle peut être actrice du changement », soutient Momo Diarra, la trentaine, vivant à Paris depuis maintenant six ans. Après des études secondaires écourtées, il travaille un moment dans une boulangerie à Bamako avant de prendre la route. Gao, le Niger, l’Algérie, l’Espagne, puis la France. S’il n’est membre d’aucune association, il adhère aux idées de celles dont le combat est de « faire faire le Mali par les Maliens ».

Ils viennent d’horizons divers et sont de conditions différentes, mais l’objectif de ces jeunes semble être le même : bâtir un nouveau Mali, débarrassé des maux qui le gangrènent, comme l’injustice ou la corruption, et exiger l’État de droit. Mais mener un tel combat suppose de leur part un engagement inébranlable.

Déjà militante pour certains, cette nouvelle génération est en construction chez d’autres. Elle date de seulement ces dernières années, où « les jeunes ont compris qu’il faut non seulement s’informer de la chose politique mais aussi s’impliquer », note le blogueur Dou Niangadou, âgé d’une vingtaine d’années.

Autre cheval de bataille, un Mali « dans lequel les seuls critères de sélection seront ceux de la compétence, et non parce qu’on « est le fils de » ou « le neveu de » », note Malick Konaté, âgé de 27 ans, économiste de formation et membre du mouvement « Trop c’est trop ».

Eux en ont fait le nom de leur mouvement, la « Méritocratie », et leur slogan est « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Créé en 2014, il entend promouvoir « l’égalité des chances », principe fondateur de toute société juste, selon Mamedy Diarra, 28 ans, diplômé en gestion d’entreprise et Président de Méritocratie.

Jeunesse connectée

Si le sentiment patriotique n’est pas nouveau, ce regain de patriotisme de cette nouvelle génération présente certaines spécificités. Elles sont liées à plusieurs facteurs dont l’accès à l’information à travers les réseaux sociaux. Ces réseaux sociaux qui leur donnent non seulement une ouverture sur le monde mais également une grande capacité à se mobiliser. Donnant ainsi à ces jeunes une plus grande possibilité pour agir : Agir avec un objectif clair: changer le système et le remplacer par un nouveau mode de pensée et de nouvelles façons de faire. Mais comment changer un système dont on est le produit ? « La difficulté est que cette jeunesse, qui veut combattre la corruption, a la corruption en elle », prévient le Dr Hamidou Magassa, socio-anthropologue et observateur averti de la société malienne. Un enjeu qui n’échappe pas à ces jeunes engagés pour la cause du Mali, même si, comme le soutient Momo Diarra, « la jeunesse est à l’image des dirigeants ».

« C’est une jeunesse maintenue exprès dans la pauvreté pour l’empêcher de s’exprimer », déclare pour sa part Ibrahim Kalil Touré, juriste âgé de 33 ans, membre du groupe Ali24. Mais le patriotisme suppose justement de transcender les difficultés et d’agir pour le changement. « Refuser de donner un billet de 1 000 francs à un policier lorsque vous êtes en infraction et accepter de payer l’amende que vous devez, c’est lutter contre la corruption », affirme M. Diarra.

Relever le défi du patriotisme, c’est aussi savoir « prendre du recul et ne pas refaire les erreurs du passé », explique Dou Niangadou, pour qui les jeunes ne doivent pas avoir seulement pour ambition de remplacer la classe politique actuelle sans prendre de temps d’ancrer les valeurs qu’ils veulent défendre.

Les valeurs patriotiques comme le respect du bien public doivent être acquises dès la famille et consolidées à l’école, ce qui n’est pas toujours le cas au Mali, selon Kibili Demba Dembélé, ingénieur en Génie Civil, bientôt 30 ans. « Ce qui motive le Nouveau Type de Malien, c’est qu’il a attendu en vain l’homme providentiel. Son espoir de voir un Mali nouveau a été déçu. Les jeunes ont intégré que changer c’est comprendre que la solution c’est nous-mêmes », ajoute M. Dembélé.

Montrer l’exemple

Un changement déjà en cours, si l’on en croit Malick Konaté, membre du mouvement « Trop c’est trop ». « Si on observe ces mouvements, on se rend bien compte qu’il y a un changement. Ces jeunes s’engagent sans contrepartie, juste pour le Mali. Lors des manifestations contre le projet de réforme constitutionnelle, les jeunes ont participé en achetant leurs tee shirts pour contribuer au mouvement et ont également financé leurs déplacements et leurs communications. Avant, ils se faisaient payer par les politiciens pour participer aux manifestations. Ce qui montre leur engagement et l’éveil des consciences au Mali », ajoute M. Konaté.

La lutte pour la patrie est un combat que l’on mène pour les autres et dont on ne récolte pas souvent soi-même les fruits.  Il peut être mené dans tous les domaines, ce qui fait dire à M. Diarra « on peut servir son pays sans faire de la politique ». Il invite donc les jeunes à connaître leurs droits et devoirs, pour pouvoir mieux lutter, et à s’inspirer des exemples de personnalités comme Thomas Sankara ou Nelson Mandela. Des repères qui ont existé et qui existeront toujours, car le patriotisme survit toujours à ceux qui en mènent le combat.

« Si les gens honorent Cabral (surnom de Abdoul Karim Camara, leader du mouvement estudiantin au Mali à la fin des années 1970, mort après son arrestation sous le régime de Moussa Traoré), c’est parce qu’il a incarné cette figure sacrifiée », relève le Dr Magassa. S’il estime que tous les regroupements ont leurs limites, il pense qu’il en restera toujours pour porter les valeurs du combat. « C’est cela le patriotisme. Ceux qui portent l’idéal sont très rares, mais ce sont eux les sentinelles, ils font vivre le patriotisme ». Le sociologue ne croit pas « aux patriotes autoproclamés », car le patriotisme est un acte de foi.

Maintenir la flamme

Valeur universelle, le patriotisme a toujours existé dans toutes les sociétés. Si le combat porté par ces jeunes maliens n’a rien de nouveau pour le Dr Magassa, « cette génération a une particularité qui tient à sa capacité à se mobiliser et à se regrouper sans être inféodée »

Un atout dont sont conscients ces acteurs. Une jeunesse connectée et informée, qui n’a pas peur de s’exprimer parce qu’elle «   a compris que ce n’est pas en gardant le silence que l’on peut soigner les maux de la République », relève Ibrahim Kalil Touré. Un nouvel élan est en tout cas donné à ce sentiment depuis la crise de 2012 au Mali. « De plus en plus de gens pensent qu’il ne faut plus laisser faire et demandent des comptes », ajoute M. Touré.

Outre l’avantage de pouvoir s’informer en temps réel sur tous les sujets, cette jeunesse s’est débarrassée de tout complexe parce qu’elle peut accéder à toutes les connaissances. Mais il s’agit là d’atouts qu’il faut capitaliser. Le patriotisme nécessite un esprit de sacrifice, qui demande de renoncer « à son propre confort pour celui des autres », affirme Dou Niangadou. Et l’impact du mouvement actuellement en cours ne pourra être mesuré que d’ici quelques années selon plusieurs acteurs. Ceci tient non seulement au contexte de sa naissance, mais aussi à la diversité qui le caractérise.

Le patriotisme n’est en tout cas pas prêt de mourir. « C’est une valeur mythologique, beaucoup plus forte que ceux qui se disent patriotes. Ce n’est pas qu’une histoire de drapeau. C’est une question identitaire. Les gens ont besoin de dire : j’appartiens à ça », conclut le Dr Magassa.

De l’mpertinences des réformes politiques et institutionnelles

Le ressentiment accumulé envers des Etats corrompus qui régentent l’économie et n’offrent aucune perspective aux jeunes ; le sentiment de frustration et d’exclusion ; l’instrumentalisation des jeunes par les élites, et la défiance intergénérationnelle croissante posent la problématique des jeunes dans les Etats confrontés à  des crises structurelles. En effet, les Etats en Afrique de l’ouest se trouvent aujourd’hui (presque tous) dans des situations de fragilité permanente. Au Mali, cette situation de fragilité se manifeste depuis l’indépendance (1960), par des rebellions armées au nord du pays, les coups d’Etat militaires, la non participation électorale, le faible développement économique et l’inéquation dans l’offre des services sociaux. Selon Severine Bellina et al. «la fragilité renvoie à  un manque de capacité – définie non seulement comme capacité organisationnelle, institutionnelle et financière mais aussi comme capacité à  produire ou à  favoriser l’existence de normes, règles et règlements communs, reconnus et partagés à  la fois par l’à‰tat et par la population générale » . « La crise que traverse la jeunesse est aussi grave que la crise du nord. Elle met en danger les valeurs fondamentales sur lesquelles notre pays est fondé depuis des siècles » . Ce discours rend compte de la perception des jeunes sur l’Etat et des capacités de celui à  répondre à  ces innombrables défis. Or, la population du Mali connaà®t une forte croissance, selon les projections de la Direction Nationale de la Population, elle pourrait être multipliée par 3 ou 4 d’ici 2050 pour être de l’ordre de 45 et 60 millions d’habitants. Selon les mêmes projections, cette forte croissance est « l’effet conjugué de la baisse de la mortalité et du niveau encore élevé de fécondité ». Les jeunes représentant près de 60 à  70% de la population malienne. Chaque année, 300 000 jeunes arrivent sur le marché du travail ; un grand nombre d’entre eux, n’arrive pas à  accéder à  un emploi décent. De ce fait, malgré une croissance économique moyenne annuelle de 4,5 %, le taux de chômage augmente . Bien que plus prononcée au nord, la crise de l’emploi touche l’ensemble du pays. Aujourd’hui, le manque d’emplois est particulièrement aigu pour les jeunes âgés de 15 à  35 ans et le taux de chômage atteindrait 40 à  45% selon les estimations. Un décalage existe entre le secteur de l’éducation et le marché de l’emploi et le taux de chômage des diplômés universitaires est élevé. Mais dans le cadre de la réforme de la décentralisation, les collectivités locales se sont vues attribuées des rôles imprécis sur les « politiques » jeunes. En effet, le code des collectivités n’aborde pas de façon spécifique la question des politiques locales en faveur des jeunes. l’analyse des instruments de planification du développement local (PDESC) révèle de nombreuses disparités entre les collectivités. Au niveau des communes et des cercles, on aperçoit que les stratégies en faveur des jeunes se « réduisent » dans la plupart des cas à  la création ou à  la réhabilitation des maisons de jeunes (foyers des jeunes). Cette stratégie « basique » consiste à  doter la collectivité d’un centre culturel, de terrain de sport et de spectacles. Si la promotion des jeunes dans les collectivités passe par l’existence de telles infrastructures culturelles et sportives, il faut souligner que cela ne s’accompagne non plus pas d’une véritable stratégie locale pour faire fonctionner ces centres. Le manque de programme d’animation, de personnes ressources qualifiées, de ressources financières rendent à  cet effet, insatisfaisantes les stratégies locales en faveur des jeunes. Les réformes politiques et institutionnelles mises en œuvre au Mali révèlent une certaine inefficacité face au traitement de la question jeune. Paradoxalement la reforme de la décentralisation n’a pas suscité une meilleure prise en compte des jeunes dans les politiques locales, encore moins une efficacité des stratégies au niveau nationale. Cette réforme a entrainé un cloisonnement excessif des stratégies institutionnelles en faveur des jeunes. La faiblesse des politiques jeunes devient inquiétant notamment dans le contexte d’instabilité politique et sécuritaire actuel. En effet, le Mali à  l’instar de l’ensemble des pays de l’Afrique de l’ouest est confronté à  de nouveaux types de menaces qui sont entre autres le crime organisé, le terrorisme, l’extrémisme violent. Ces nouvelles formes de menaces confrontent les Etats à  des défis sécuritaires immenses. Mais, pour Hicham El Moussaoui (2015) ce qui « inquiète, C’’est l’implication croissante des jeunes dans leur planification et leur exécution » . l’explication de tels phénomènes est à  rechercher dans les défis auxquels les jeunes sont confrontés. Nous estimons à  cet effet que l’analyse des jeunes à  partir d’une double dimension structurelle et conjoncturelle offre une perspective systémique sur la connaissance des défis jeunes. Au plan structurel, la fragilité des Etats, les crises politiques et institutionnelles et les reformes telle que la réforme de la décentralisation mise en œuvre dans la majeure partie des pays ouest africains à  partir des années 1990 révèle l’impertinence des constructions politiques et institutionnelles en faveur des jeunes. Au plan conjoncturel, on peut retenir que l’expansion du terrorisme dans la bande sahélo-saharienne ces dernières années, la multiplication des réseaux criminels, la circulation massive des armes légères provoquant l’explosion du banditisme, l’intégrisme religieux et le radicalisme complexifient les rapports des jeunes face à  l’Etat. Des pistes réflexions existent , mais devront être approfondies. On note à  cet effet qu’il faudrait : • Repenser les politiques éducatives afin de les rendre capables d’agir sur les systèmes de transmission des valeurs, en cherchant notamment à  internaliser les valeurs des institutions sociales (famille, etc.) dans le sens d’une co-construction du modèle de citoyen. • Renforcer l’ancrage affectif des jeunes avec le pays, par l’éducation, les voyages, les séjours territoriaux dans les régions différents de leur zone d’habitation, le service civil et militaire (cas SNJ). • Faire du traitement de la question jeune une stratégie pour la mise en œuvre de la régionalisation. • Améliorer les politiques locales au sein des collectivités sur la question jeune. • Prémunir les jeunes contre les dérives et les tentations des extrémismes religieux. Il est important de veiller à  ce que l’enseignement des religions se fasse par des initiés ou des théologiens formés et/ou par des enseignements scientifiquement éprouvés du fait religieux, etc.

De l’impertinence des réformes politiques et institutionnelles en faveur des jeunes

Le ressentiment accumulé envers des Etats corrompus qui régentent l’économie et n’offrent aucune perspective aux jeunes ; le sentiment de frustration et d’exclusion ; l’instrumentalisation des jeunes par les élites, et la défiance intergénérationnelle croissante posent la problématique des jeunes dans les Etats confrontés à  des crises structurelles. En effet, les Etats en Afrique de l’ouest se trouvent aujourd’hui (presque tous) dans des situations de fragilité permanente. Au Mali, cette situation de fragilité se manifeste depuis l’indépendance (1960), par des rebellions armées au nord du pays, les coups d’Etat militaires, la non participation électorale, le faible développement économique et l’inéquation dans l’offre des services sociaux. Selon Severine Bellina et al. «la fragilité renvoie à  un manque de capacité – définie non seulement comme capacité organisationnelle, institutionnelle et financière mais aussi comme capacité à  produire ou à  favoriser l’existence de normes, règles et règlements communs, reconnus et partagés à  la fois par l’à‰tat et par la population générale » . « La crise que traverse la jeunesse est aussi grave que la crise du nord. Elle met en danger les valeurs fondamentales sur lesquelles notre pays est fondé depuis des siècles » . Ce discours rend compte de la perception des jeunes sur l’Etat et ses capacités à  répondre à  ses défis. Or, la population du Mali connaà®t une forte croissance, selon les projections de la Direction Nationale de la Population, elle pourrait être multipliée par 3 ou 4 d’ici 2050 pour être de l’ordre de 45 et 60 millions d’habitants. Selon les mêmes projections, cette forte croissance est « l’effet conjugué de la baisse de la mortalité et du niveau encore élevé de fécondité ». Les jeunes représentant près de 60 à  70% de la population malienne. Chaque année, 300 000 jeunes arrivent sur le marché du travail ; un grand nombre d’entre eux, n’arrive pas à  accéder à  un emploi décent. De ce fait, malgré une croissance économique moyenne annuelle de 4,5 %, le taux de chômage augmente . Bien que plus prononcée au nord, la crise de l’emploi touche l’ensemble du pays. Aujourd’hui, le manque d’emplois est particulièrement aigu pour les jeunes âgés de 15 à  35 ans et le taux de chômage atteindrait 40 à  45% selon les estimations. Un décalage existe entre le secteur de l’éducation et le marché de l’emploi et le taux de chômage des diplômés universitaires est élevé . Mais dans le cadre de la réforme de la décentralisation, les collectivités locales se sont vues attribués des rôles imprécis sur les politiques jeunes. En effet, le code des collectivités n’aborde pas de façon spécifique la question des politiques locales en faveur des jeunes. l’analyse des instruments de planification du développement local (PDESC) révèle de nombreuses disparités entre les collectivités. Au niveau des communes et des cercles, on aperçoit que les stratégies en faveur des jeunes se réduisent dans la plupart des cas à  la création ou à  la réhabilitation des maisons de jeunes (foyer des jeunes). Cette stratégie « basique » consiste à  doter la collectivité de centre culturel, de terrain de sports et de spectacle. Si la promotion des jeunes dans les collectivités passe par l’existence de telles infrastructures culturelles et sportives, il faut souligner que cela ne s’accompagne non plus pas d’une véritable stratégie locale pour faire fonctionner ces centres. Le manque de programme d’animation, de personnes ressources qualifiées, de ressources financières, etc. rendent à  cet effet, insatisfaisantes les stratégies locales en faveur des jeunes. Les réformes politiques et institutionnelles mises en œuvre au Mali révèlent une certaine impertinence face au traitement efficace de la question jeune. Paradoxalement la reforme de la décentralisation devant susciter une meilleure prise en compte des jeunes dans les politiques locales et une efficacité des stratégies au niveau nationale, a entrainé un cloisonnement excessif des stratégies institutionnelles en faveur des jeunes. Cette impertinence dans le cadre des politiques jeunes devient inquiétants notamment dans le contexte d’instabilité politique et sécuritaire actuel. En effet, le Mali à  l’instar de l’ensemble des pays de l’Afrique de l’ouest est confronté à  de nouveaux types de menaces qui sont entre autres le crime organisé, le terrorisme, l’extrémisme violent. Ces nouvelles formes de menaces confrontent les Etats à  des défis sécuritaires immenses. Mais, pour Hicham El Moussaoui (2015) ce qui « inquiète, C’’est l’implication croissante des jeunes dans leur planification et leur exécution » . l’explication de tels phénomènes est à  rechercher dans les défis auxquels les jeunes sont confrontés. Nous estimons à  cet effet que l’analyse des jeunes à  partir d’une double dimension structurelle et conjoncturelle offre une perspective systémique sur la connaissance des défis jeunes. Au plan structurel, la fragilité des Etats, les crises politiques et institutionnelles et les reformes telle que la réforme de la décentralisation mise en œuvre dans la majeure partie des pays ouest africains à  partir des années 1990 révèle l’impertinence des constructions politiques et institutionnelles en faveur des jeunes. Au plan conjoncturel, on peut déduire que l’expansion du terrorisme dans la bande sahélo-saharienne ces dernières années, la multiplication des réseaux criminels, la circulation massive des armes légères provoquant l’explosion du banditisme, l’intégrisme religieux et le radicalisme complexifient les rapports des jeunes face à  l’Etat. Des pistes réflexions existent, mais devront être approfondies.

Jeunesse malienne : un volcan qui dort ?

Au Burkina Faso ou au Sénégal, les jeunes se font entendre et prennent position dans la vie politique de leur pays. Au Mali, la jeunesse n’est pas silencieuse, même si son discours n’a pas encore la puissance des « Y’en a marre » et autre « Balai Citoyen ».

Depuis quelques mois, les mouvements se suivent et ont un point commun : la jeunesse malienne revendique son droit à la parole. « Mali100Mega », « Boycott Orange », mais aussi d’autres moins connus ont fleuri sur les réseaux sociaux et dénoncent les problèmes actuels de la société malienne. « Nous sommes jeunes et nous représentons une génération qui a rarement son mot à dire ». C’est globalement ce qui ressort quand on tend le micro aux jeunes Bamakois. Cette génération qui ne s’estime pas assez écoutée, est consciente de ce qui se passe dans la société malienne de tous les jours et ne se gêne pas pour le dire. À l’instar de Zeina, 18 ans, étudiante en multimédia, qui considère que ce qui gangrène la société, « c’est la corruption des gouvernants, que l’on connaît depuis tout petits, et l’habitude qui veut que pour un travail, on place ses proches plutôt que des gens compétents ».

Bintou, 22 ans, estime que le poids de la tradition ancre le Mali dans le passé : « il faut changer et évoluer avec son temps, car tout évolue, même la religion. Donc pourquoi pas la tradition ? » Pour plusieurs d’entre-eux, l’éducation nationale et une « mauvaise gestion publique » sont au cœur des différents problèmes. « Il faut décentraliser les institutions, il faut qu’il y ait une égalité entre le nord et le sud du Mali, déclare Abdoulbaky, étudiant en théâtre, originaire de Ménaka. « Tout est centré à Bamako, alors qu’en Côte d’Ivoire, il y a deux capitales, l’une politique, l’autre économique », complète Zeina.

Sur la réconciliation nationale, Gagny estime que c’est possible, mais ajoute-t-il, « négocier avec les terroristes est inadmissible ! » Enchaînant sur l’Islam, ce dernier considère que ce n’est pas seulement une religion au sens occidental du terme, mais aussi un mode de vie complet, un code de conduite socio-politique. Pour Lamine, la laïcité est en danger depuis que les politiciens, par manque de leadership, ont demandé main forte à certains leaders religieux pour battre campagne. « Cite moi le nom d’un seul président qui était chrétien ? », interroge Zeina. « La laïcité au Mali c’est juste sur le papier », lâche-t-elle. Ces jeunes partagent un point en commun : la volonté de voir la jeunesse prendre son destin en main. Ils souhaitent un renouvellement générationnel, comme Alpha : « ce pays n’appartient pas aux vieux, il appartient à nous tous et nous le bâtirons ensemble car, tôt ou tard, les vieux partiront et c’est nous, les jeunes, qui le dirigerons ». La plupart espèrent qu’avec la nouvelle génération et la prise de conscience, les choses pourront enfin changer. « Nous devons nous mettre au travail, dès maintenant, pour surprendre les anciens et prendre le relais le plus vite possible », conclut Lamine.

Accords de paix: Les jeunes s’impliquent dans sa mise en œuvre

Quel rôle et place pour la jeunesse malienne dans le processus de réconciliation et la mise en œuvre de l’accord de paix? C’est pour répondre à  cette question que le centre pour le dialogue humanitaire en partenariat avec le Conseil National de la Jeunesse (CNJ) et le soutient de l’ambassade de Danemark au Mali a organisé un atelier de formation et d’explication de l’accord de paix issu du processus d’Alger. Prévu pour trois jours (30 septembre au 2 octobre) cet atelier qui se déroule depuis hier a réuni plusieurs jeunes venus de toutes les régions du Mali. Après les séries de rencontres organisées par le centre de Dialogue humanitaire entre février et juin 2015 qui a permis de présenter d’une part l’accord de paix et d’autre part de permettre aux jeunes de comprendre les principaux enjeux afin d’engager une réflexion sur leur implication dans sa mise en œuvre, l’heure est donc au démarrage d’une nouvelle dynamique, celle de la jeune, a témoigné Guliano Vascotto, chef de mission adjoint du centre pour le dialogue humanitaire, lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier ce matin à  l’école de maintient de la Paix. Dans le cadre de cet atelier, il s’agira de faire le point sur les différents organes qui seront mis en place pour permettre à  l’accord d’être effectif autour de ses principaux piliers. L’honorable Amadou Thiam, député à  l’Assemblée Nationale reconnaitra dans son allocution que le rôle important joué par les aà®nés qui ont posé les jalons de cet accord avant d’insister que le conduit à  bien appartient à  la jeunesse, l’avenir de la nation. Présent depuis septembre 2014 dans les discussions à  travers les organisations de la société civile, les jeunes ont sans nul doute leur part de responsabilité dans la mise en œuvre de cet accord, a réitère Zeà¯nab Mouleye, chef de cabinet du ministre de la Réconciliation nationale. Durant trois jours, les participants devront avec l’aide des experts tels que Ousmane Sy, développer des stratégies en terme de communication pour permettre à  l’ensemble de la jeunesse malienne de rester informée des progrès réalisés. Ils devront à  la fin de cet atelier formuler des propositions visant à  créer des passerelles entre les autorités et les organisations de la jeunesse. Les principaux piliers de l’Accord de paix. Il en existe quatre qui sont les questions: Politiques et institutionnelles Défense et sécurité Développement socio économique et Culturel Réconciliation justice et humanitaire.

XVe Sommet de la Francophonie : Les femmes et la jeunesse à l’honneur !

Durant 2 jours, 77 chefs d’à‰tat et leurs délégations mais aussi des représentants des organisations internationales, des ONG, des acteurs économiques, culturels et sociaux sont attendus à  Dakar. « Le Sommet de Dakar sera un tournant pour la Francophonie tant en matière d’organisation que de contenu intellectuel, culturel et politique » souligne MackySall, Président de la République Sénégalaise précisant « nous l’avons tourné résolument vers l’avenir, avec la mobilisation de la société sénégalaise, afin de nous permettre de faire face aux défis qui se présentent à  nous sur le plan culturel mais aussi économique ». « Femmes et jeunes en francophonie : vecteurs de paix, acteurs du développement » Au programme du Sommet, qui devra désigner le prochain Secrétaire Général de l’OIF mais également définir les orientations de la Francophonie et adopter le prochain cadre stratégique décennal : les femmes et les jeunes. à€ travers ces thèmes retenus à  l’issue du XIVe Sommet de la Francophonie, les participants reviendront sur le rôle majeur des femmes et jeunes, particulièrement dans le contexte actuel de difficultés économiques et de tensions politiques. Il s’agira d’élaborer des initiatives concrètes pour répondre aux défis sociaux, économiques et politiques. Un processus participatif mobilisant l’ensemble de la société sénégalaise l’organisation du Sommet de la Francophonie, confiée pour chaque édition à  un pays hôte différent, représente pour ce dernier une véritable opportunité sur le plan économique et politique en même temps qu’il lui confère une visibilité internationale. Pour répondre à  ce défi, le Sénégal s’est doté d’un important de dispositif de préparation visant à  assurer la participation de tous les acteurs sénégalais, en collaboration avec l’OIF. Depuis plus d’un an, ils se réunissent ainsi régulièrement via différents comités chargés de planifier la programmation thématique mais aussi l’organisation logistique et évènementielle sous la tutelle de la Délégation Générale de la Francophonie. Un Comité scientifique, présidé par el Hadj Hamidou Kassé et composé de membres issus de la haute administration, du monde universitaire et de la société civile, a été chargé d’élaborer le contenu du Sommet. Parmi les nombreuses rencontres organisées dans le cadre de la planification thématique : – Le colloque International « Femmes et jeunes, forces montantes : enjeux, défis et perspectives francophones », du 17 au 19 septembre, – Le Forum des jeunes les 9 et 10 octobre, – Le colloque sur les Femmes, en partenariat avec le Ministère des femmes, le réseau francophone sur l’égalité femme-homme, les 16 et 17 octobre, – Et du 29 au 31 octobre prochain, « De l’inspiration originelle aux défis actuels: les chemins de la modernité ». La Francophonie : espace culturel, social et économique En marge du Sommet, de nombreux évènements culturels seront organisés par le Sénégal pour l’ensemble des participants, qui mettra également en place le « Village de la Francophonie », espace privilégié de rencontres et d’échanges dans lequel les pays membres de l’OIF et les acteurs de la Francophonie présenteront leurs activités. Organisé en 4 zones – institutionnelle pour les à‰tats membres, gouvernements et opérateurs de l’OIF, médias, services pour les associations et entreprises et enfin culturelles avec animations, concerts, exposition-, il sera ouvert au public du 24 au 30 novembre 2014 dans l’enceinte du Grand Théâtre National de Dakar. Enfin, dans la continuité du Sommet et toujours dans l’objectif d’inscrire la Francophonie dans l’action et les défis du 21ème siècle, le Sénégal organisera le Forum économique de la Francophonie les 1er et 2 décembre prochains. Avec plus 7,200 milliards de dollars de P.I.B généré par les 77 à‰tats membres et gouvernements de l’OIF, il s’agira d’échanger sur la dynamisation de ce potentiel économique et sur la Francophonie en tant que vecteur économique, à  l’appui du rôle clé joué par le Sénégal dans le développement de l’Afrique francophone et même de l’Afrique dans son intégralité.

L’espace scolaire, creuset de la réconciliation nationale

C’’est par la montée des couleurs nationales que les travaux des activités de la 6e Semaine culturelle et sportive de l’INJS ont démarré. Placée sous le signe de la «réconciliation nationale», cette semaine vise à  mettre en œuvre les connaissances et compétences pratiques en sport et de la culture au service de la Construction citoyenne en milieu scolaire. En choisissant la montée des couleurs comme activité de lancement, les élèves et étudiants de l’institut ont prouvé leur détermination à  s’impliquer dans le processus de la construction citoyenne engagé par les autorités maliennes. «La montée des couleurs vous permettra de réaffirmer votre personnalité citoyenne et de renforcer l’unité et la cohésion sociale, gage de succès scolaire», a déclaré le Ministre Housseini Amion Guindo dit Poulô. Après l’exécution de l’hymne national, les invités à  l’événement ont assisté à  un numéro présenté par la troupe artistique de l’INJS. A travers cette prestation, les acteurs ont livré un message sur la reconstruction du Mali. Ils ont éloquemment rappelé que le «bateau Mali peut tanguer mais ne chavirera jamais. Et C’’est dans l’union et l’entente qu’on pourra reconstruire le pays». Le Ministre des Sports a situé l’événement dans son contexte sociopolitique et sécuritaire post-crise que vit notre pays aujourd’hui. Un contexte qui, selon lui, interpelle chacun de nous pour qu’il y ait une synergie d’actions favorisant la réconciliation entre les différentes couches sociales qui se côtoient à  l’école et dans la société. D’autres activités sont programmées tout le long de la semaine. Il s’agit notamment d’une conférence débat sur le thème : Rôle de la jeunesse dans le processus de paix et de réconciliation au Mali etc…

Edito : Quand Mara rencontre la communauté des Arts Urbains

Il est certain que Moussa Mara, notre nouveau PM, a pris le train en marche. Adepte des réseaux sociaux, son agenda quotidien est régulièrement publié sur facebook et les rencontres se multiplient pour celui qui a compris, qu’il est important de maintenir le lien avec la population. Surtout les jeunes, en manque de repères et sans perspectives d’emploi. Samedi soir donc, face au fleuve à  la primature, le PM Moussa Mara, a reçu les représentants de la communauté urbaine du Mali. Entendez là , les rappeurs, y compris ceux qui passent leur temps à  se clasher, les artistes, les vidéastes, les designers de mode comme Mariah Bocum, les mannequins, tous, en compagnie des nouveaux ministres de la culture et de la jeunesse. Faire place aux jeunes donc, C’’était l’objet de ce cocktail animé par l’indétrônable maà®tre de cérémonie Sangho, turban sur la tête : « Monsieur le Premier nous vous remercions pour cette manifestation d’intérêt à  notre égard. En plus d’être des prescripteurs de la culture, notre mouvement s’engage pour la bonne gouvernance, et nous espérons que c’est là  le début d’une articulation de l’action publique avec les acteurs de ce mouvement », a déclaré El Hadj Amadou DIOP, l’un des porte-hérauts de la communauté des arts urbains. En réponse, Mara, s’excusera auprès des jeunes, pour les mesures de sécurité renforcées en raison d’une alerte de sécurité. Décontracté, le PM fera une mention spéciale à  Alioune Ifra Ndiaye, l’une des chevilles ouvrières de la rencontre ; Une rencontre plutôt informelle, qui a pour but d’échanger avant tout, de se connaà®tre, précise Mara.  » Il est important de percevoir nos aspirations et de nous donner la main pour que la jeunesse soit plus impliquée dans les débats de développement ». Et de poursuivre : « Il s’agit avant tout d’instaurer un dialogue constructif en toute indépendance et que chacun puisse se parler. Nous souhaiterions passer par tous les canaux de communication possible pour sensibiliser les jeunes. On sait que les modes de communication comme Internet, l’audiovisuel et les arts urbains évoluent très vite. Donc passer par de tels canaux, et des vecteurs comme la jeunesse, est un bon moyen de mieux communiquer et toucher notre cible. Dans l’action étatique, il est difficile d’appréhender la population dans toute sa diversité ». En clair, Mara, se met à  l’écoute de ces jeunes. Il précise aussi, qu’il n’a aucune intention de caporaliser ou d’instrumentaliser cette jeunesse. Seul leitmotiv : travailler ensemble pour conduire l’action publique au service de tous. ATT Junior et Guimba Junior, deux humoristes de talent pimenteront la soirée en appelant la communauté à  l’union, et surtout les rappeurs à  plus de raison, en évitant la violence et les messages négatifs à  l’encontre des plus jeunes. Cette rencontre, n’est que le début d’une série d’échanges entre Moussa Mara et ses concitoyens. l’initiative est à  saluer, car elle démystifie d’un côté le pouvoir et ouvre un espace de dialogue entre les autorités et les Maliens de tout âge.

L’oeil de Youma sur le Forum national de la jeunesse

Et cela avec les résultats provisoires du second tour des législatives du 15 décembre dernier. Cela n’a pourtant pas empêché nos courageux journalistes sportifs à  nous faire vivre les meilleurs moments des activités sportives. Une fois n’est pas coutume, nous démarrons ce numéro avec l’activité phare du Département de la Jeunesse et des Sport : Le «Forum National de la Jeunesse». Les travaux ont démarré le vendredi 20 décembre au CICB autour du thème «Les jeunes dans la réconciliation, la consolidation de la paix et la reconstruction nationale». Au total 300 jeunes venus des régions du Mali, du district de Bamako et de la diaspora ont pris part à  cette importante rencontre qui a pris fin samedi 21 décembre 2013. On y notait aussi la présence d’anciens ministres de la Jeunesse et des Sports qui ont répondu à  l’appel de leur cadet, Me Mamadou Gaoussou Diarra. A travers ce forum, le Département entend jeter les bases d’une prise de conscience pour une participation citoyenne effective des jeunes aux grands défis de l’heure. Qui dit jeunesse, parle aussi d’activités sportives. Ainsi, le championnat national ligue 1 orange a encore fait la «Une» de la presse malienne. La 4e journée a surtout été marquée par la défaite des Onze Créateurs de Niaréla. Comme quoi, «les jours se suivent, mais et se ressemblent pas pour l’équipe de Niaréla», dira l’Essor, le quotidien national. Ils sont incroyablement tombés face à  l’Association sportive de Missira (ASOM) sur le score de 1-0. Ce résultat vient encore compliquer le destin des protégés de «Mourlé» qui, depuis le début du championnat, n’ont marqué aucun but en 4 matches. Quant aux Stade malien de Bamako, il peut avoir le sourire en se maintenant à  la tête du peloton suite à  leur victoire sur l’Eliwid d’Aguelhok (2-0). La victoire du COB face à  l’AS Réal a permis à  l’USFAS de se rapprocher du peloton de tête Restons dans le milieu du football pour évoquer la foudre qui est entrain de s’abattre sur certains agents de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT). En effet, 7 agents supposés «proches du président sortant», Hamadoun Kolado Cissé, ont été remerciés par la nouvelle équipe aux affaires. Il s’agit de Mme Bengaly Fatoumata Coulibaly et Awa Diakité (Secrétaires), Paul Fadjigui Coulibaly (archiviste), Lahaou Touré (Coursier), Amadou Alfouseyni Touré (Chargé des compétitions nationales), Ibrahima Sanogo (planton) et Boubacar Traoré. Parmi ces agents congédiés, trois d’entre eux ont déjà  été victimes de confiscation des clés de leurs bureaux. Mais, ils comptent porter plainte auprès de l’inspection du travail. Cette nouvelle tombe au moment o๠la nouvelle équipe de la FEMAFOOT prône «la réconciliation de tous les acteurs du football malien» ! Un message qui aura du mal à  convaincre dans une telle ambiance ! Que C’’est loin les années 72 ! Cette belle et glorieuse époque o๠les joueurs et dirigeants sportifs étaient animés par l’amour de la patrie et de la discipline. Réunies au sein de l’Union nationale des anciens footballeurs du mali (UNAFOM), les anciennes gloires œuvrent inlassablement à  accompagner les autorités maliennes dans la politique de développement et l’épanouissement du football malien. C’’est pour magnifier cet engagement patriotique que le Ministre de la Jeunesse et des Sports a procédé, le samedi 14 décembre 2013, à  l’inauguration officielle du nouveau siège de l’UNAFOM désormais logée au stade Mamadou Konaté. Pour la circonstance, Me Mamadou Gaoussou Diarra avait à  ses côtés le Ministre sortant, Hamèye Founé Mahalmadane, qui avait offert ce siège aux anciens. Les Aigles B se sont inclinés devant la sélection locale de la Lybie 1-0. C’’était le 14 décembre en Tunisie en préparatifs du CHAN 2014 en Afrique du Sud. Après cette défaite, le coach Djibril Dramé et ses protégés se sont envolés le jeudi dernier pour le Ghana o๠ils devaient livrer un autre match amical contre la sélection locale du Ghana. Tirage clément pour les clubs maliens engagés dans les compétitions africaines ! C’’est ce que pensent nos confrères. La Confédération Africaine de football (CAF) a en effet procédé au tirage au sort des préliminaires de la Ligue des champions et du 1er tour de la coupe de la confédération le 16 décembre dernier. Cette année, 4 clubs maliens sont engagés dans ces deux compétitions continentales. Le Stade malien de Bamako (champion en titre) croisera le fer avec l’USM El Harrach d’Algérie et l’AS-Réal s’expliquera avec l’AS-FAR du Maroc. Ces deux matches se disputeront au compte du tour préliminaire de la Ligue des champions. Pour la coupe de la confédération, le Club olympique de Bamako (COB) doit affronter le club Libyen d’Al Ahly de Tripoli. Quant au Djoliba, exempté du premier tour, il sera face au vainqueur du match Victoria de l’Uganda-Don Bosco de la R.D. Congo. Qui pour succéder à  la FEMAFOOT comme meilleure fédération de l’année 2012 ? La réponse à  cette question devait être connue lors de la «Nuit du mérite sportif» qui a eu lieu le vendredi 20 décembre au Musée national. Autre fédération qui veut sortir de l’ombre, C’’est celle de l’Escrime. En effet la Fédération malienne d’escrime (FME) organise la 1ere édition du Tournoi de la CEDEAO du 21 au 22 décembre à  Bamako. Cette compétition regroupera 58 tireurs de 7 pays de la sous-région. Il s’agit du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Sénégal, de la Guinée-Conakry, du Togo et bien sûr du Mali. Et naturellement que la FME ambitionne de s’offrir le trophée de cette première édition. Pour ce qui est du taekwondo, l’équipe d’Ibrahima Niang a représenté le Mali à  l’Open International de taekwondo et nous ramène 3 médailles, dont 1 en or et 2 en argent. C’’est notre compatriote Seydou Niang qui fut médaillé d’or dans la catégorie des 58 kg. Par ailleurs le coach de l’équipe déplore le problème lié au plastron électronique qui est obligatoire et nécessaire pour toutes les compétitions alors que l’E.N n’en disposerait pas. Message à  l’endroit des autorités sportives maliennes. C’’est tout pour cette revue de l’actualité sportive nationale. A la semaine prochaine !

Une prise de conscience effective des jeunes face aux grands défis du Mali

C’’était à  la faveur du «Forum national de la jeunesse» qui s’est tenu du 20 au 21 décembre 2013 au CICB. «Les jeunes dans la réconciliation, la consolidation de la paix et la réconciliation nationale», était le thème de la rencontre. «Les guerres naissent et finissent dans l’esprit des hommes», dit le penseur. Et dans l’esprit de la jeunesse malienne présente à  la cérémonie d’ouverture au forum nation, «la guerre est finie au Mali» ! A la cérémonie d’ouverture, le ton de la paix et de la réconciliation a été donné à  travers l’hymne nationale du Mali entonnée avec une immense fierté par le Mouvement pionnier du Mali, socle des valeurs d’attachement au civisme et à  la patrie. A partir de ce forum, les 300 jeunes participants sont désormais prêts à  servir de relais pour faire passer le message auprès de leurs camarades jeunes voire des populations restées dans les régions, les cercles, les communes et les hameaux. Pour le représentant de la jeunesse malienne au présidium et président du Conseil national des jeunes (CNJ-Mali), Mohamed Salia Touré, il est temps de se serrer les coudes, de se pardonner pour relever ensemble les défis qui ne peuvent ni ne doivent plus attendre. Selon lui, «le vrai combat à  mener d’urgence est celui de la paix et de l’unité». La jeunesse est la frange de la population la plus martyrisée, la plus traumatisée, mais aussi la plus manipulable pendant les conflits. Un avis partagé par les partenaires du pays pour qui, «quand l’économie d’un pays chute, C’’est la jeunesse qui est la première à  être licencier». Fort de ce constant, les Partenaires techniques et financiers (PTF) du Mali ont réaffirmé leur engagement à  soutenir et accompagner le gouvernement malien dans sa politique de réconciliation et de reconstruction nationale. Cet engagement a été vivement salué par le Ministre de la Jeunesse et des Sports, Me Mamadou Gaoussou Diarra. Dans son discours, «l’Avocat» de la cause des jeunes du Mali a mis l’accent sur l’importance du rôle des jeunes dans cette lutte visant à  restituer à  la mère patrie son honneur, sa dignité, son unité et toute sa grandeur dans le concert des nations développées. Pour Me Diarra, la jeunesse constitue la principale force à  même d’impulser le changement, donc de sonner le départ du «Mali Emergent». En organisant ce forum, le Département de la Jeunesse et des Sports entend donc jeter les bases d’une prise de conscience pour une participation citoyenne effective des jeunes face aux grands défis de l’heure. Pour atteindre cet objectif, le Ministère a fait appel à  tous acteurs de la jeunesse, anciens comme nouveaux. D’o๠la présence pertinente d’anciens Ministres de la Jeunesse et des Sports à  cette cérémonie. Les recommandations issues du forum permettront au Département d’améliorer le document de son Plan d’actions en faveur des jeunes du Mali. La cérémonie d’ouverture a été agrémentée par des prestations d’artistes comme Mamadou Tounkara, Ami Wassidié, Dri de Kati et Tialé Harby qui ont tous livré un message de paix. La paix au Mali, en Afrique et dans le monde». Une paix sans laquelle tous efforts face aux vrais défis des nations sont hypothéqués ! Youma Coulibaly

Ouverture du forum national des jeunes

Près de 300 jeunes, soit 20 délégués par région et chacune des 6 communes du district de Bamako et de la diaspora, participent à  ce forum qui a comme thème principal : « Les jeunes dans la réconciliation, la consolidation de la paix et la reconstruction nationale ». Un espace d’échanges En effet, cette rencontre de Bamako est un espace d’échanges, de réflexion, d’analyses et de propositions, qui doit permettre de mieux impliquer les jeunes du pays dans le processus de réconciliation et de la reconstruction. Deux principaux défis que les autorités maliennes doivent relever après de longs mois de crise. En présidant la cérémonie d’ouverture, le ministre de la jeunesse et des sports, Me Mahamadou Gaoussou Diarra, dira que l’idée d’organiser une telle rencontre d’échanges entre les jeunes et les experts qui s’intéressent à  leurs préoccupations découle de plusieurs constats. Il s’agit des constats établis suite à  la profonde crise sociale, institutionnelle et sécuritaire que le Mali a connue en 2012 et qui a affecté l’unité nationale en rendant difficile la cohabitation entre les différentes communautés et couches socioprofessionnelle du pays. Représentant plus de 60 % de la population malienne, cette jeunesse a besoin d’être encadrée, outillée, bref être renforcée pour en faire le levain de la cohésion sociale, le ciment du vivre ensemble, mais aussi et surtout un moteur pour la transformation sociale, estime le ministre Diarra. Conscient de ces attentes et enjeux, le ministère de la jeunesse et des sports entend jeter les bases d’une prise de conscience pour une participation citoyenne effective des jeunes aux grands défis de l’ heure (coexistence pacifique, l’ amour de la patrie sur la base du respect des symboles de l’ Etat, le bien-être commun) à  travers l’ organisation d’ un Forum national, souligne le ministre Me Mahamadou Gaoussou Diarra devant des anciens ministres de la jeunesse présents à  ses côtés lors de la cérémonie d’ouverture.  » Incarner l’idéal du développement durable » A sa suite, le nouveau président du Conseil National de la jeunesse du Mali (CNJ-MALI), Mohamed Salia Touré, a, dès l’entame de ses propos, commencé à  appeler les jeunes à  plus de cohésion et à  ne pas surtout céder à  la tentation de la haine parce que la malveillance est une maladie. « Incarnons l’idéal du développement durable, du règlement pacifique de nos différends, de la paix et de la cohésion sociale », a-t-il affirmé. A l’en croire, ce forum, plus que jamais, est un créneau sûr qui favorisera des échanges très fructueux entre les jeunes d’un même pays. « Les recommandations de ce forum viendront renforcer notre conviction que des mesures préventives adéquates peuvent avoir des effets spectaculaires sur le développement et le bien être des populations maliennes », a conclu, tout souriant Mohamed Salia Touré, président du CNJ-MALI. Soulignons que, les travaux dudit forum s’inspireront des recommandations issues des Etats Généraux sur la décentralisation et les Assises Nationales sur le Nord de 2013.

Sommet de la jeunesse africaine à Kigali: une expérience pour le Mali

C’est le Serena Hotel qui abrite cette rencontre qui a pour slogan «Self-reliance for Africa’s prosperity», ce qui signifie « l’autonomie pour la prospérité de l’Afrique ». « Les jeunes représentent plus de la moitié de la société mondiale. C’’est à  nous de porter les grands projets et de les réaliser afin que notre continent, l’Afrique s’épanouisse au plus haut point. Le Rwanda est un pays exemplaire pour cela » explique Daniel Komezusenge, président du forum des associations d’étudiants du Rwanda. Le Rwanda qui a connu une situation socio-politique très difficile est un exemple palpable. « Avec la guerre et le génocide de 1993-1994, aujourd’hui, le Rwanda s’est remis debout et a beaucoup de choses positives à  partager avec les jeunes du monde entier » raconte Hawa Dème-Sarr, présidente de l’I HOPE Week. « La solution africaine est avec la jeunesse. Chaque pays africain peut trouver les solutions à  ses propres problèmes » a martelé pour sa part, Mohamed Salah-Ahmed, président de l’All African Students Union au Soudan. Parmi les invités d’honneur à  ce sommet, figuraient les ministres rwandais de la jeunesse et celui de l’éducation. « Nous avons la responsabilité d’accompagner les jeunes. La créativité, le travail bien fait et la création d’un monde meilleur incombe aussi à  la jeunesse » a déclaré Vincent Biruta, ministre de l’éducation. Les participants maliens venus du Mali, mais aussi de France et des Etats-Unis s’inspireront sûrement des richesses de cette journée pour les partager au retour. Quelques réactions Oumou Kanouté Diarra, membre du CNJ-Mali : « Cette rencontre est très fructueuse. Nous avons plein d’idées de projets et cela m’a donné davantage l’envie d’apporter un changement dans notre pays ». Dougoukolo Konaré, directeur de l’observatoire des droits humains de Tabital Pulaaku : « Le Mali peut être un grand laboratoire à  l’image de Rwanda. Je suis venu ici pour m’inspirer de l’expérience du Rwanda. Ce pays qui a su prendre des décisions très difficiles pour en arriver là . En termes de réconciliation, les enjeux auxquels nous sommes confrontés, le Rwanda a dû les connaà®tre aussi. Rencontrer la jeunesse africaine dans ces moments est important car les possibilités d’aide et de créativité peuvent venir de partout. Au Mali, nous sommes sur une voie pour sortir de cette crise » Mariam Coulibaly, présidente de l’association des étudiants et diplômés maliens ADEM-Mali : « Les interventions des panélistes ont été très enrichissantes. Elles m’ont permis de comprendre que malgré les défis et les risques qui se présentent, les jeunes doivent saisir les opportunités et surtout prendre leur destin en main ». Sidi Ali Ould Bagna, président de l’association des jeunes du Sahel (AJS-Mali) : « Ce sommet de la jeunesse malienne est un lieu d’échanges par excellence entre les jeunes, étudiants, jeunes opérateurs sur l’entrepreneuriat en milieu jeune. La jeunesse africaine est un espoir vital pour le continent ». Ce sommet de la jeunesse africaine se tient à  Kigali au moment o๠les jeunes maliens se préparent pour le forum national de la jeunesse qui se tiendra ce vendredi 20 décembre à  Bamako.

Mohamed Salia Touré: « Nous allons travailler à relever le CNJ »

Journaldumali.com: Vous venez de prendre officiellement fonction, sous quel signe placez-vous ce mandat ? Mohamed Salia Touré: C’est sous le signe de l’unité de la jeunesse, la réconciliation, l’union sacrée autour d’un idéal, autour de tous les défis que les autorités sont entrain de chercher à  relever. Les autorités ont besoin de jeunes engagés pour les soutenir et je voudrais leur donner l’assurance que la jeunesse malienne est prête à  les accompagner dans tous les chantiers de développement et toutes les recherches de solution en termes d’emploi, de formation des jeunes. Que comptez-vous faire dans un bref délai ? Nous avons été élus sur la base d’un programme qui s’articule autour de quatre axes principaux. D’abord, nous allons travailler à  relever notre structure qui est la faà®tière des associations des jeunes du Mali qui se trouve être paralysée par des crises depuis le congrès de Tombouctou de 2010. Nous allons ensuite accompagner les autorités dans le processus de réconciliation nationale. Le troisième axe concerne la formation des jeunes. Il s’agit de faire en sorte que de vrais leaders jeunes puissent émerger et être dotés d’outils performants, de compréhension des événements qui animent la vie de notre société, notamment contribuer à  l’émergence de vrai citoyen. Le dernier point est basé sur la stratégie du « faire faire ». Nous voulons travailler à  donner une visibilité aux organisations de jeunes qui sont membres du Conseil national. Quels sont les moyens dont vous disposez pour pouvoir mener à  bien votre mission? D’abord C’’est la volonté, le bénévolat, nous avons l’envie. Nous comptons sur le ministère de la jeunesse et des sports qui a toujours été le partenaire du Conseil national de la jeunesse. Dans notre programme, nous envisageons en terme de perspective aller vers d’autres partenaires, leur expliquer la vision que nous portons sur le Conseil afin de décrocher d’autres types de partenariats privés.

Jeunesse : le parent pauvre du binôme formé avec les sports

Loin de moi toute prétention de m’ériger en donneur de leçons, il est aujourd’hui loisible de constater que notre jeunesse est le «Â dindon de la farce ». Certes, de façon unanime, tout le monde s’accorde à  dire que la jeunesse est l’espoir de demain et qu’il faut se battre pour que la relève soit valablement assurée. Nonobstant, personne n’a jamais daigné lever le petit doigt pour dire que dans le binôme jeunesse-sports dans la composition du gouvernement, le second fait largement ombrage au premier. Même si de façon naturelle, jeunesse rime avec sports, il n’en demeure pas moins vrai que la jeunesse a tendance à  être laissée pour compte au profit des sports qui happent, le plus souvent l’insignifiante enveloppe dédiée à  la jeunesse. C’’est pourquoi, les structures publiques demeurent encore confrontées à  des contraintes de nature institutionnelle et logistique qui limitent les actions d’encadrement en faveur des jeunes avec comme corollaire, une Direction nationale de la Jeunesse sans moyens véritables au vu de l’ampleur de la mission à  elle assignée, des représentations régionales dans un état précaire, des maisons des jeunes agonisantes… Malgré son caractère transversal, C’’est seulement au Ministère de la Jeunesse et des Sports qu’un budget est réellement alloué au nom de la jeunesse. Un simulacre d’intéressement qui n’est que de la poudre aux yeux de la composante la plus représentative au Mali. A l’avant-garde de tout développement on pourrait bien rattacher (comme en Côte d’Ivoire…) la jeunesse au Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle ou au Ministère de la Culture o๠les jeunes sont, de façon implicite, au C’œur de toutes les activités sans une participation large, effective et dynamique dans les prises de décisions. C’’est là  un préalable à  la réussite que les plus hautes autorités doivent imprimer à  notre pays qui a enregistré d’énormes progrès dans le domaine de la démocratie pluraliste et de la redynamisation des mouvements associatifs. Pour corriger ces dissimilitudes, les décideurs doivent s’employer à  créer les conditions favorables à  la participation active des jeunes au développement économique et social du pays et surtout au processus de réconciliation nationale qui est aujourd’hui à  n’en pas douter une priorité pour les autorités. Elles doivent aussi s’atteler à  promouvoir les activités socio-éducatives, culturelles et sanitaires ainsi que l’esprit d’initiative. Le développement des mécanismes de protection et de compétences de vie active dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine des jeunes et les risques qu’elle engendre, la lutte contre le VIH-Sida, le terrorisme, etc., devraient aussi figurer parmi les priorités des gouvernants. Des prépondérances qui doivent être en parfaite intelligence avec le développement de la culture de la paix, la tolérance, et l’esprit de la citoyenneté.

Salia Touré : « Camarades jeunes, ne nous laissons pas voler notre avenir »

O combien évocatrice, la date du 12 août qui célèbre les jeunes du monde et qui occupe une place de choix dans la panoplie d’évènements commémoratifs ne pouvait passer sous silence au Mali. A cette occasion et au nom des valeurs que J’incarne, il m’est particulièrement agréable de livrer le message qui suit à  la jeunesse Malienne. Sans fausse modestie, un message de paix et de cohésion. En effet, notre pays, le Mali vient de traverser une des périodes les plus sombres de son histoire, nous devrons nous en souvenir pour toujours car cela fera date dans les annales historiques. Pour circonscrire ce passage ténébreux de notre existence, il est plus que nécessaire, sinon impératif que la jeunesse malienne se réveille et se donne la main en soufflant ensemble dans une seule et même trompette. C’’est donc au nom de toutes ces valeurs que je voudrais vous dire à  quel point incarner une vision qui prend en compte la paix et la cohésion entre les différentes composantes de la population est importante pour les sociétés et les communautés, pour les nations et les organisations, pour l’individu jeune ou âgé et pour toute personne qui désire créer le changement. Alors, si nous voulons que les choses changent positivement, nous devons nous donner la main et rester vigilants. Jeunes du Mali, ne cédons pas à  la tentation de la haine parce que la malveillance est une maladie ; une affection de l’intelligence qui ne doit pas nous couper de ce qui nous unit. Ne nous amputons pas d’une partie de nous-mêmes, celle du règlement pacifique des différends. Des controverses nées souvent d’un manque d’indulgence ou d’une mauvaise interprétation de nos différences socioreligieuses, politiques…; J’en oublie volontiers. La haine est un fantasme, C’’est un enfermement, C’’est une intolérance. Bref, C’’est une fantaisie qui conduit au fanatisme. Notre défi à  nous jeunes, C’’est de nous former, nous outiller d’instruments performants de compréhension des évènements qui animent la vie dans notre société, C’’est d’interpeller les décideurs politiques afin qu’un accent particulier soit mis sur la formation socio-éducative des jeunes, C’’est assurer le développement de l’esprit citoyen et le volontariat en milieu jeune, C’’est enfin nous organiser en groupe de pression afin que plus de jeunes participent à  la vie publique aux fins de figurer en bonne place des précurseurs de la «Â renaissance » du Mali, chers à  toutes et à  tous. Pour ce faire, approprions-nous donc les droits de l’homme, les règles de la démocratie, prônons la liberté et l’égalité, disons la justice, raisonnons la science tout en ayant conscience de nos responsabilités. Camarades jeunes, ne nous laissons pas voler notre avenir par ceux qui ne savent opposer à  l’intolérance que l’intolérance, le racisme au racisme, le communautarisme au communautarisme. Dès lors que nous proclamerons que le Mali n’est pas voué à  un destin qui serait fatalement tragique et que partout au Mali il ne saurait y avoir d’autres buts que la paix et la cohésion sociale entre tous les filles et fils du Mali, alors s’amorcera pour notre pays le vrai développement. Dès lors que nous déclarerons qu’il ne saurait y avoir d’autres finalités pour une politique malienne que l’unité du Mali et l’unité du genre humain tout court alors, s’amorcera pour notre pays la vraie croissance. Dès lors que nous regarderons bien en face la réalité du Mali et que nous la prendrons à  bras le corps en étant des acteurs et non des spectateurs, alors s’amorcera le véritable développement pour notre Mali. La réalité de notre pays et du continent tout entier C’’est le développement qui ne va pas assez vite à  cause des conflits interminables. C’’est trop de famine, trop de misère. La triste réalité de notre pays C’’est le manque d’autorité de l’Etat, le laxisme dans la gestion de la crise du Nord (qui a conduit à  la situation que nous venons de vivre et qui continue dans une certaine mesure), la corruption, le favoritisme, le népotisme, le trafic d’influence, l’impunité, l’égocentrisme, l’institutionnalisation du mensonge, l’absentéisme dans l’administration publique, l’oisiveté au détriment du mérite, du sens de l’honneur, de la dignité et de l’amour de la patrie. Des vertus qui faisaient la fierté de ce pays dans un passé pas si lointain. Ces dérives, toutes aussi latentes que cruelles, ne sauraient être mises sur le seul dos d’un seul régime, ni d’un seul clan, encore moins d’un seul homme. Elles ont été créées et entretenues par toute la classe politique, de mars 1991 à  nos jours y compris la société civile à  laquelle nous appartenons. La réalité de notre pays C’’est celle d’un grand pays qui a tout pour réussir mais qui a du mal à  sortir de la léthargie parce que sa jeunesse n’arrive pas à  s’entendre et se laisse souvent instrumentaliser. Organisons-nous, chers camarades jeunes pour que cessent l’arbitraire, la corruption, la violence, les guerres tribales et fratricides. Toutes choses qui freinent le développement de notre pays. Chers amis jeunes du Mali, Incarnons donc l’idéal du développement durable, Incarnons l’idéal du règlement pacifique de nos différends, Incarnons la paix et la cohésion sociale, Incarnons l’idéal qui veuille mettre fin au cycle infernal de la vengeance et de la haine. C’’est à  nous de le décider. Et C’’est maintenant et tout de suite ! Ne composons plus jamais avec ceux qui tiennent des discours sur le régionalisme et l’appartenance ethnique ou religieuse. De l’exclusion pure et dure aux conséquences incommensurables. Une bonne lecture de l’histoire récente de notre continent en est une parfaite illustration. C’’est un discours qui pervertit, C’’est un discours qui détruit. Le vrai et le beau combat du Mali C’’est celui de l’unité, C’’est celui de la paix. Portons désormais et pour de bon cet idéal et cette volonté. Face au processus de mondialisation qui caractérise et interpelle notre époque et nos consciences, il est plus que nécessaire que nous restions unis. Avec une politique agricole commune, une monnaie unique, un marché unique, l’exemple européen doit inspirer tous les africains pour avancer. Jeunes Maliennes et Maliens, nous pouvons gagner avec brio les défis qui sont les nôtres. Dieu bénisse le Mali ! Mohamed Salia TOURE,PRESIDENT DE LA COJEM

Présidentielle : les jeunes de l’URD attendent un second tour

« Rassurez vous nous sommes au second tour!» C’’est l’assurance donnée par Dr Madou Diallo, président de la jeunesse de l’Union pour la République et de la Démocratie (URD) lors de ce meeting. «Je voudrais dire à  la jeunesse que la victoire nous appartient. C’’est inimaginable de dire qu’un candidat gagne avec un 1/3 des résultats. Je dis que le second tour est possible parce que je parle avec les chiffres. Après la compilation des voix aucun candidat n’a eu 1.400000 voix. Or pour avoir la majorité absolue, il te faut 1.800000 voix », a expliqué Dr Diallo. Avant lui C’’était Moulaye Haà¯dara, président des jeunes du parti pour le développement économique et de la solidarité (PDES) qui a harangué le public . Il a fustigié ceux qui diabolisent le front uni pour la démocratie (F. « Si le FDR n’existait pas le Mali n’allait pas connaà®tre cette stabilité. Nous sommes républicains et démocrates. Nous disons non à  la mascarade électorale ». Par ailleurs, Les femmes ont réaffirmé leur engagement à  soutenir leurs enfants. « Nous sommes derrière vous. Oui à  une élection libre transparente et apaisée. Tolérance zéro à  un hold up électoral », a dit Mme Wadidié Salimata Dagnoko de l’URD. Mardi dernier, le ministre de l’Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, avait fait état d’un taux de participation de 53,5% et affirmé que selon des tendances portant sur un tiers des bulletins dépouillés, le candidat Ibrahim Boubacar Keita, était en tête avec « une large avance » sur ses concurrents. Il avait ajouté que le candidat de l’URD, Soumaà¯la Cissé, était en deuxième position. Le colonel Coulibaly avait parlé d’écarts « importants » entre M. Keà¯ta et ses concurrents et ajouté: « Si ces écarts sont confirmés, il n’y aura pas de deuxième tour ». Pour Madou Diallo, le ministre de l’Administration territoriale « doit démissionner et une commission internationale de dépouillement des bulletins de votes doit prendre le relais ».