AEEM, VERS UN REMAKE DE 2012 ?

Au sein de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), la situation est telle qu’une vache n’y retrouverait pas son veau. Après le congrès, tenu les 16 et 17 avril dernier, il règne au sein du mouvement estudiantin la confusion, et aussi la violence avec laquelle les acteurs s’entredéchirent. Tout porte à  croire que les vieux démons de la division n’ont vraiment pas envie de lâcher prise. Pour s’en convaincre, il suffit juste d’observer, avec inquiétude, la direction bicéphale à  la tête du mouvement, qui a emmergé suite à  un congrès houleux et qui paralyse le mouvement. D’un côté, Ibrahima Traoré dit Jack Bauer, secrétaire général sortant ; de l’autre, Abdoul Salam Togola dit Willy, ancien secrétaire général de la faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du langage. Tous les deux revendiquent la légitimité. Qui d’Ibrahima Traoré et d’Abdoul Salam Togola est le secrétaire général de l’AEEM ? Question difficile, dénuée de réponse. Même les deux ministères (Enseignement supérieur et éducation), qui contribuent pourtant au financement du congrès, bottent en touche, préférant observer une position de neutralité. Interrogé, Diènèba Dème, chargée de communication au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a fait savoir d’emblée que « ce n’est pas le rôle du ministère de trancher. Logiquement, il devrait y avoir un seul bureau, mais s’il y en a deux, C’’est qu’il y a un problème. l’AEEM a des statuts et règlements intérieurs, il faudra s’y référer. Le ministère ne peut être que neutre, C’’est ça son rôle. » Remake mais, seul problème, dans les textes, il ne peut y avoir deux bureaux de coordination de l’AEEM. Cette situation est, à  quelques choses près, une sorte de remake de celle qui est intervenue en 2012, opposant Ibrahima Traoré dit Papin à  Hammadoun Traoré. Diènèba Dème rappelle qu’en 2012, « C’’est une commission externe composée d’associations de parents d’élèves, d’associations estudiantines qui a été créées pour trouver un terrain d’entente entre les deux parties ». à€ l’époque, l’association des anciens membres et sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (AMS-UNEEM) avait réussi à  amener les deux camps à  s’asseoir autour d’une même table pour parler le langage de l’entente plutôt que celui de la violence. Ce qui est sûr, C’’est que laisser l’AEEM patauger plus longtemps dans cette situation, serait laisser le serpent se mordre la queue.

Festival International de Sélingué : ce qu’il faut retenir de l’édition 2016

Lancé le 28 avril, le festival international de Sélingué a connu son épilogue le 30 avril dernier. Il faut le rappeler, la cinquième édition du festival a été riche en musique. Une pléiade d’artistes venus du Mali et de l’autre côté de la frontière a, durant deux jours, animés les berges du lac Sankarani. Le duo Tour de garde et TNT venus de la Côte d’Ivoire ont émerveillé un public à  majorité jeune. Les artistes locaux tels que Tal B, Mylmo et Sidiki Diabaté ont quant à  eux fait rêver l’assistance qui ne pouvait s’empêcher de reprendre en C’œur quelques titres populaire, très connu du public malien. La grande surprise a été, il faut le préciser, la présence de Mbaye Dieye Faye, ancien percussionniste de Youssou Ndour. Le public conquis s’est joint à  lui pour éxécutant des pas de danses typiques du pays de la Teranga. Cependant malgré la qualité indéniable des prestations musicales, on a pu déplorer, lors de ce festival, de nombreux couacs concernant notamment l’organisation. Comme le raconte cet exposant, « C’était du n’importe quoi ! Nous payons cher les stands et nous avons dû tout au long du festival nous épuiser à  réclamer l’électrification de ces derniers ». Les conditions d’hébergement et de restauration déplorables, resteront un mauvais souvenir pour ce journaliste sous anonymat, « Il aurait tout de même fallu qu’ils investissent un peu plus sur les conditions d’accueil des journalistes qui se sont tout de même déplacés pour médiatiser le festival ». Un bilan en demi-teinte donc, avec une programmation riche et de qualité côté scène et une organisation laissant quelque peu à  désirer en coulisses. Gageons que pour sa sixième édition, musique et organisation iront de pair pour sublimer ce festival musical d’ envergure.

Mamadou Frankaly Keïta : « Nous sommes confiants»

Mamadou Frankaly Keà¯ta, qui occupe le portefeuille de l’à‰nergie et de l’Eau depuis septembre 2013, avec un interlude de 9 mois ou le secteur de l’eau avait changé de tutelle, est un ancien cadre d’EDM SA, la société publique au sein de laquelle il a fait l’essentiel de sa carrière. à€ la tête d’un département stratégique, il est régulièrement interpellé sur les délestages intempestifs et les coupures d’eau récurrentes constatées au mois d’avril. [ b Votre département est au C’œur de l’attention ces dernières semaines. La situation a-t-elle évolué depuis votre passage à  l’Assemblée nationale ?] [ Mamadou F. Kéà¯ta]: Depuis le 21 avril dernier, la population pourra témoigner qu’il y a eu amélioration du service de l’électricité. J’avais annoncé lors de mon passage à  l’Assemblée que nous étions en train de faire la mise en service de nouvelles centrales. La première est déjà  faite et deux autres le seront la semaine prochaine. En ce qui concerne l’eau, l’opération citerne est en cours. C’’est une activité qui est devenue traditionnelle, mais le niveau de déficit de cette année a atteint des proportions très inquiétantes. De ce fait et pour la première fois, cette opération a été élargie à  la rive droite dans les quartiers de Sabalibougou et 1008 logements à  Missabougou. Nous avons constaté que malheureusement certains forages n’ont plus d’eau, les puits dans les familles ont tari, ce qui fait qu’en si peu de temps, le besoin a été multiplié. Il faut donc dans l’immédiat soulager la population, parce que si nous considérons les prévisions, nous aurons encore deux mois et demi de canicule, jusqu’à  ce que l’hivernage s’installe en juillet. l’à‰tat déploie de gros moyens avec l’opération citerne, qui coûtait jusqu’à  lors en moyenne 400 à  600 millions de francs CFA. Cette année, il est prévu d’aller jusqu’à  900 millions, voire un milliard. Je peux donc affirmer que même s’il n’y a pas de véritable satisfaction, nous sommes confiants parce que nous avons les moyens aujourd’hui d’améliorer l’accès à  l’eau potable et à  l’électricité. Comment se porte le secteur de l’eau au Mali ? La problématique de l’accès de la population à  l’eau potable et à  l’électricité a toujours été au C’œur des politiques et stratégies du Mali. Les gouvernements précédents depuis 2010 avaient adoptés un schéma directeur d’approvisionnement de la ville de Bamako en eau potable. Devant l’absence totale d’investissements, l’à‰tat a été obligé de procéder à  une étude du schéma directeur sur l’horizon 2032. Mais les raisons de l’absence de financement sont connues. Il s’agit de la réforme du secteur de l’énergie qui avait été demandé par les bailleurs. Ces derniers rechignaient en effet à  financer l’eau, car ces montants servaient à  renflouer les comptes pour gérer le service de l’électricité. Cette réforme institutionnelle qui a eu lieu en 2010 a abouti dans un premier temps à  la séparation du secteur de l’eau et de l’électricité et en second lieu à  la création de deux sociétés : une société de patrimoine chargée du développement du secteur, la SOMAPEP, et une société chargée de l’exploitation et de la commercialisation de l’eau potable, la SOMAGEP. Depuis que cette réforme a été adoptée, les bailleurs de fonds ont à  nouveau un grand engouement pour financer le secteur de l’eau. C’’est pourquoi de 2014 à  la fin 2015, l’à‰tat a pu mobiliser un financement de 170 milliards de francs CFA, le plus gros jamais obtenu, pour financer la première phase du plan d’approvisionnement de la ville de Bamako. La seconde phase de 152 milliards a été signée avec déjà  62 milliards mobilisés. Aujourd’hui le Mali peut se considérer comme un pays o๠il y a de l’espoir, parce que son déficit en eau ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir pour l’ensemble du peuple malien, car nous avons adopté des stratégies et des politiques qui permettront de mettre définitivement fin à  cette pénurie récurrente. Qu’en est-il de l’électricité ? En ce qui concerne l’électricité, le taux d’accès en milieu urbain est de 35% pour 17% en milieu rural. Le Mali a donc un grand besoin d’électrification. Il y a eu beaucoup de plans qui n’ont pas pu être réalisés à  cause du manque de financement. Le Mali a finalement décidé d’aller vers des réformes institutionnelles du secteur de l’électricité pour pouvoir bénéficier des financements à  un taux concessionnel et faire face aux besoins d’investissements. En 2014, un plan de redressement a été adopté avec au menu des investissements notamment en matière d’ouvrages de production, des infrastructures comme des centrales hydroélectriques et des centrales solaires. Il prévoyait également l’amélioration de la gestion d’à‰nergie de Mali (EDM), avec, entres autres, le choix par la direction commerciale des compteurs à  prépaiement (Isago, ndlr) qui permettent d’éviter les impayés et de conforter un peu la trésorerie. Nous avons aussi fait instaurer le field management parce que beaucoup de rumeurs ont fait état de vol de carburants à  EDM. Désormais, la société ne paye que ce qu’elle a effectivement utilisé pour produire l’électricité. Enfin, nous avons imposé un moratoire sur les nouveaux tarifs. En 2013, une formule de tarif d’indexation avait été adoptée en Conseil des ministres, qui prévoyait une augmentation de 9% chaque année. Mais compte tenu de la situation économique du pays, le gouvernement a décidé de surseoir à  l’application de cette formule. Il est cependant convenu avec les partenaires financiers d’un réaménagement progressif du système tarifaire. Ces informations, le public ne les a pas. Ne péchez-vous pas par défaut de communication ? C’’est effectivement mon constat personnel. Nous avons une structure de communication au niveau du département comme chaque entité a la sienne propre, mais le reproche nous est fait de ne pas communiquer. Je l’ai compris quand je suis passé à  l’Assemblée nationale parce que des élus de la Nation, ne disposaient pas de certaines informations ou ne les comprenaient pas. J’ai alors mesuré les nombreux efforts que nous devrons fournir pour communiquer. Nous communiquons à  travers la presse écrite et les radios de proximité mais ce n’est pas suffisant. J’ai demandé récemment à  EDM d’étudier le système de SMS pour informer les citoyens en cas de panne, qu’ils sachent à  quoi C’’est dû et quand aura lieu la reprise du service. Il faut que l’information soit donnée en temps réel. Vous annoncez un certain nombre d’investissements, dont le bénéfice ne sera visible qu’après plusieurs mois, comme C’’est le cas de Kabala. Mais en attendant ? Bien entendu, l’à‰tat a pris des dispositions pour des mesures d’urgence. Il s’agit de l’installation de stations compactes qui sont des équipements qu’on peut installer en moins de neuf mois. Des requêtes ont été envoyées par le ministère de l’à‰conomie et des Finances car nous avons aujourd’hui des partenaires qui sont prêts à  les installer en un temps très court de manière à  pouvoir coà¯ncider avec la période chaude de 2017. Cette solution sera toujours accompagnée de l’opération citerne car le réseau SOMAGEP ne couvre pas l’ensemble du district de Bamako. Voilà  les mesures que nous proposons d’ici 2018 pour diminuer le déficit en eau potable. On parle essentiellement de Bamako. à€ l’intérieur du pays, qu’est-ce qui est prévu ? Le périmètre de la SOMAGEP couvre 18 localités, des grandes agglomérations dans toutes les régions du pays. Un schéma directeur est en cours d’élaboration pour l’approvisionnement des localités hors de Bamako et il faut reconnaitre que les partenaires financiers nous soutiennent. Nous avons des financements danois, allemands et suédois qui participent beaucoup au développement de ces zones. Nous avons oublié de parler de l’électrification rurale. J’ai compris à  mon passage à  l’Assemblée nationale que la conception générale est que l’AMADER est un échec. Mais l’AMADER est une première expérience qui avait pour objectif d’augmenter le taux d’accès de la population rurale à  l’électricité, et cela a marché ! Entre 2005 et 2012, on est passé de 1% à  17%, même si le service n’était pas accessible à  tous. Aujourd’hui, le constat est que dans les zones rurales, le besoin est une énergie à  faible coût avec un service continu. C’’est pourquoi, avec la Banque mondiale, nous avons élaboré le projet de centrales hybrides avec utilisation du solaire dont le financement pour 50 localités est acquis. Les fournisseurs seront choisis sur appels d’offres à  partir de juillet. Les énergies renouvelables font-elles partie de la solution ? Le Mali est en train de faire une vraie transition vers les énergies renouvelables notamment les panneaux solaires photovoltaà¯ques. Nous avons conçu, et je crois que C’’est une première dans la sous-région, un projet qu’on appelle « Prêt énergie renouvelable » ou les « toits solaires du Mali ». Une convention a été signée avec l’ensemble des banques de la place pour permettre à  chaque Malien qui souhaite équiper son toit de panneaux solaires de pouvoir accéder à  cette l’installation à  partir d’un prêt accordé par sa banque, remboursable sur quatre ou cinq ans. Le projet est lancé et normalement les annonces seront faites d’ici fin juillet pour expliquer comment on peut s’inscrire. Cela a deux avantages : premièrement il permet aux bénéficiaires de réduire considérablement leur facture d’énergie, et ensuite, de pouvoir vendre le surplus à  l’EDM. Les deux entités, EDM et SOMAGEP appartiennent en partie à  l’à‰tat. l’ouverture du marché ne serait-elle pas une solution aux problèmes ? C’’est déjà  le cas au niveau de l’eau, et la même chose est en train de se faire au niveau de l’énergie car C’’est à  ce niveau qu’on manque sérieusement de financements. En deux ans, nous avons signé des conventions de concession pour la construction de la centrale solaire de Ségou, d’une centrale solaire à  Kita et d’une centrale hydroélectrique à  Kenié. Le dossier avance normalement mais pas comme nous le souhaitons, car l’absence des réformes du secteur fait que même les conventions signées tardent à  se réaliser. Nous pensons aujourd’hui que l’ouverture du secteur de l’eau et de l’électricité est nécessaire. Mais je voudrais préciser que la production d’énergie a été ouverte en 2000 et qu’aujourd’hui, n’importe quelle entreprise privée a le droit de produire de l’électricité et de le vendre à  EDM.

Banamba: plus d’une centaine de mariages ce 04 mai 2016

L‘édition 2016 du mariage collectif à  Banamba s’est tenue ce mercredi 4 mai dans tout le cercle de Banamba(région de Koulikoro). Ce sont près de 110 couples qui ont été mariés dans tout le cercle. Dans le chef lieu, une centaine de nouveaux couples ont scellé leur union dans le centre d’Etat civil, en présence d’une foule sortie massivement pour l’occasion. Le Mali fait désormais partie des rares pays qui continuent à  célébrer plusieurs mariages simultanément à  une date précise de l’année. Cette particularité culturel, le pays de Soundiata Keita le doit à  la ville de Banamba qui, selon Mamadou SIMPARA chef de village, a décidé de suivre les traces de ses ancêtres; celle de perpétuer les coutumes et les traditions à  travers le mariage. Pour ce vieillard de quatre-vingt-dix ans, la particularité de la localité se trouve dans la volonté de ses fils à  célébrer ensemble les mariages sans aucune distinction basée sur le statut social et le rang qu’occupe l’individu dans la société. L’édition 2016 de cet événement culturel était placé sous le signe de l’union et la paix. Faits et traditions Le soir du mardi 3 mai à  Banamba, c’est l’effervescence. Un véritable remue-ménage s’opère dans chaque quartier des neuf communes de Banamba. Regroupé en confrérie, les jeunes de chaque quartier tiennent chacun de leur côté une réunion. L’objectif, préparer les visites du matin chez les différents mariés du groupe. A l’aube du mercredi 4 mai, un groupe constitué d’une vingtaine de jeune homme sillonne les concessions du quartier « Sandika ». Ils rendront visite à  chaque nouveau marié du quartier afin de sacrifier ainsi à  une tradition dénommée « Dangônô Kalan » soit la confection de façon traditionnelle d’une tunique en coton pour la mariée du jour. Ayouba Simpara est le chef du groupe. Il nous explique comment ça marche: « chaque jeune doit obligatoirement faire partie du groupe. Il faut payer 500 Fcfa pour y adhérer. Le Marié qui ne fait pas partie du groupe offre une chèvre au groupe. Ce n’est pas tout. Chaque marié doit être rasé, s’il refuse il doit offrir de la cola au groupe ». Il faut rappeler que la tunique est confectionnée par l’ensemble du groupe, tous munis d’une aiguille et d’un fil à  coudre. Une fois la tunique faite, le groupe déjeune à  domicile avant de se diriger vers une autre concession. Kantara Diabate, griot du groupe explique que cette tradition existe depuis des siècles, « nous l’avons hérités de nos pères et nos enfants ferons pareil ». Organisés et structurés, les groupes obéissent à  des règles. Tel est le cas du retard. Chaque membre de la confrérie en retard paie au groupe la somme de 200 Fcfa. Le marié quant à  lui paie 1000 Fcfa. Place à  la mairie Tels les dimanches à  Bamako, ce mercredi à  Banamba était aussi jour de mariage avec des couples issus de toutes les communes du cercle. Pour Mamadou SIMPARA dit N’Fa, député élu à  Banamba, cet aspect constitue l’une des innovations de l’édition 2016 du Mariage collectif qui autrefois était célébré en une fois pour tous les couples dans un lieu de grand rassemblement. Un par un, les couples font leur entrée dans la Mairie accompagnés des témoins et d’un griot. Ali Simpara, maire de Banamba est chargé cette année de célébrer l’union de 105 couples. Tâche difficile car la salle de célébration de la mairie n’arrive plus à  contenir le monde. Pourtant, deux heures plus tard, les mariés sont unis pour la vie. Chaque couple repart avec à  la main des présents offert par Gandour CI et Universelle Beauté, partenaires de l’événement. A l’issu d’un tirage au sort, les couples se voient ainsi offrir un lit, une armoire, une télé, un Salon complèt et plusieurs autres présents.

(Dossier) Eau et électricité : entre pénurie et optimisme

Comment se porte aujourd’hui, ce « double secteur » indispensable non seulement à  la vie, mais aussi et surtout au développement du pays ? Eléments de réponses. Lundi 25 avril. Il est 19h, tout Kalabancoro, au sud-est du District de Bamako est dans le noir. Après plusieurs « mini-coupures », à‰nergie du Mali (EDM) a fini par concrétiser la crainte des habitants. « Comment dormir dans ces conditions ? », se demande Madou Doumbia, un habitant. Non loin, dans le quartier de Baco Djicoroni Golfe, on attend de pied ferme l’heure à  laquelle, enfin, l’eau coulera du robinet : 23 heures. Le quartier considéré comme résidentiel n’échappe pas à  la corvée des barils, seaux et autres bidons de 10 litres à  remplir avant de dormir. Cristallisation du mécontentement général depuis le mois de mars et le début de la saison chaude contre les structures en charge de fournir l’eau et l’électricité. EDM et la SOMAGEP font donc l’objet de toutes les critiques de la part des consommateurs qui ne savent plus à  quel saint se vouer. Alors que le thermomètre atteint fréquemment ces jours-ci la barre des 45°C, il est tout aussi fréquent de se retrouver sans eau ni électricité. La situation est intenable dans certains quartiers o๠les robinets restent secs pendant des jours. Au ministère de l’à‰nergie et de l’Eau, on se dit conscient de la situation et à  pied d’œuvre depuis le début de la canicule pour apporter solution au problème. La pénurie d’eau, on y fait face en distribuant de l’eau gratuitement depuis plusieurs semaines dans les zones habituellement affectées mais aussi, pour la première fois, sur la rive droite de Bamako. Une situation inédite expliquée par les températures élevées, mais aussi par la croissance exponentielle de la demande dans la capitale. Les besoins en eau de Bamako augmentent en même temps que la population. De plus en plus de personnes s’installent dans les zones excentrées qui ne sont pas couvertes par la SOMAGEP, explique un cadre de cette société qui a la charge de la distribution et de la gestion de l’eau dans 18 villes du Mali, dont Bamako. 250 millions de litres d’eau sont nécessaires pour couvrir les besoins des quelques 3 millions d’habitants de Bamako, or la capacité de production de la SOMAGEP ne dépasse pas les 200 millions de litres. Les stations compactes installées dans les communes, mais surtout le grand projet de station de pompage de Kabala devraient permettre de résoudre le problème dans un proche avenir. Au lendemain de son interpellation à  l’Assemblée nationale le 21 avril dernier, Mamadou Frankaly Keà¯ta, ministre de l’à‰nergie et de l‘Eau, a annoncé que les problèmes d’eau ne seraient bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Lors d’une conférence de presse, il a en effet assuré que le gouvernement avait mobilisé en deux ans plus de 230 milliards de francs CFA pour renforcer l’approvisionnement de la ville de Bamako en eau potable et plus de 20 milliards pour les villes de Kati, Koutiala, Koulikoro et Sikasso. Des infrastructures en développement En ce qui concerne la fourniture en électricité, elle est elle aussi sujette à  une forte demande alors que les capacités de production de la seule société du pays peinent à  satisfaire les besoins sur le réseau connecté. Des dispositions avaient été prises pour les augmenter sensiblement avec la construction d’une centrale à  Dar Salam. Mais, explique-t-on, le décès du chef de projet de la nouvelle centrale dans l’attaque du Radisson Blu le 20 novembre 2015, a donné un coup de frein à  sa réalisation. Il est normal que « puisque nous n’avons pas de réserve, il y ait des coupures çà  et là  », explique Tiona Mathieu Koné, responsable de la communication d’EDM. Il faut noter cependant que « par le biais de l’interconnexion, la Côte d’Ivoire fournit actuellement au Mali 50 MW », et qu’une location de 50MW a été engagée dont 30 MW pour Kati, 10 MW pour Sikasso et 10 MW pour Koutiala. De quoi redonner du souffle aux abonnés et en particulier aux opérateurs économiques car, on le reconnait volontiers à  la Direction nationale de l’énergie, « les coupures répétées peuvent contribuer à  détériorer la qualité du service fourni et causer des tords aux usagers, notamment au secteur privé ». « Mais, avec les actions en cours, nous estimons que dans les mois à  venir la situation va s’améliorer », explique le Directeur. Les zones rurales peuvent également espérer de meilleurs jours, l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et l’électrification rurale (AMADER) étant en voie de lancer un nouveau programme permettant de produire et de vendre moins cher de l’électricité grâce à  des centrales hybrides, combustible et solaire, dont le financement est acquis pour une cinquantaine de villages. l’énergie solaire est une option de plus en plus mise en avant. Il faut noter que depuis une quinzaine d’année, les équipements solaires sont exonérés de toutes taxes et tous droits de douanes, à  l’exception des taxes de solidarité et communautaire et les redevances statistiques (environ 2%). Le Président directeur général de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP SA), Boubacar Kane est lui aussi optimiste. La construction de la station de Kabala va doubler la capacité de production de la ville de Bamako et combler le déficit entre l’offre et la demande qui s’élève à  plus de 150 millions de litres par jour. En attendant sa réalisation prévue pour fin 2018, « l’opération citerne » se poursuit. Avec plus ou moins de succès : « on dit nous apporter de l’eau mais en réalité tout le monde veut en avoir et il n’y en a pas assez », déplore Sita, qui attend depuis des heures l’arrivée des citernes dans le quartier de Moribabougou. La qualité de l’eau, une autre source de préoccupation des consommateurs qui fustigent souvent l’aspect peu ragoutant du liquide sortant de leur robinet. Boubacar Kane assure que l’eau de la SOMAGEP respecte les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une opinion confirmée par Almoustapha Fofana, Directeur général du laboratoire des eaux qui la contrôle régulièrement. Les réformes en cours pour rassurer les partenaires sur la gouvernance de l’eau et de l’électricité portent leurs fruits si l’on en croit les acteurs du secteur. Avec les financements obtenus des bailleurs de fonds, les chantiers majeurs en cours ou en projet devraient améliorer sensiblement la situation et permettre aux Maliens de bénéficier d’une fourniture constante et de bonne qualité, pour l’eau comme pour l’électricité.

Mali-Algérie: Un nouvel ambassadeur pour renforcer les liens

Une cérémonie de bienvenue a été organisée en son honneur mardi dernier au palais présidentiel à  Koulouba o๠il a présenté ses lettres de créances au président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Celui qui conduira la diplomatie algérienne au Mali, est un diplomate chevronné et possède toutes les compétences nécessaires pour mener à  bien les responsabilités de ce poste. Diplômé de l’Ecole Nationale d’administration o๠il étudia en section diplomatie, Il intègre à  partir du 1er Septembre 1986 le ministère des affaires étrangères. De 1988 à  1991, il a été secrétaire des Affaires étrangères, chargé de dossier au bureau des affaires politiques de la sous-direction URSS. Entre 1995 et 2008, il a été secrétaire des affaires étrangères à  l’ambassade d’Algérie au Pakistan, il a également occupé le poste de sous directeur Sahel et celui de sous directeur de l’Afrique occidentale et centrale. Puis ministre conseiller de la Mission permanente de l’Algérie auprès de l`Office des Nations Unies à  Genève. Avant sa nomination actuelle, il était chargé d’études et de synthèse responsable du dossier « Sahel ». Ce quinquagénaire est marié avec trois enfants. Il est trilingue et parle Anglais, français et arabe. C’est dans le quartier Daoudabougou o๠est sise l’ambassade d’Algérie, qu’il à  reçu le Journal du Mali pour une interview. Journal du Mali: En tant que nouvel ambassadeur d’Algérie au Mali, quels vont être les chantiers prioritaires auxquels vous allez vous atteler ? Permettez moi de bien vouloir remercier le président Ibrahim Boubacar Keita qui m’a accueilli très chaleureusement et j’en suis vraiment heureux. Je suis également honoré d’être celui qui a été choisi pour cette fonction et la confiance qui a été placé en moi. J’ai fait part au président de la république d’un certain nombre d’axes de travail. L’un des principaux est bien sûr le processus de paix, la promotion du processus de paix en cours dans le cadre de l’accord d’Alger pour la Paix et la réconciliation au Mali. L’Algérie est impliqué à  fonds dans ce dossier et a accepté de s’engager dans cette lutte pour la restauration de la paix. Actuellement nous nous attelons à  sa mise en œuvre. L’accord a mis fin aux affrontements entre les groupes armés et les forces de l’ordre du Mali, c’est déjà  un grand progrès. L’accord a permis la préservation de l’intégrité territoriale du Mali, son unité nationale son caractère républicain et laà¯c. Maintenant la tâche c’est d’organiser le retour de l’autorité de l’à‰tat sur toute l’étendue du territoire, c’est la priorité sur laquelle on va travailler. Je ferais de mon mieux, je mettrai tout en œuvre pour que la contribution de l’Algérie soit toujours utile au Mali dans le cadre du processus de paix. L’Algérie, vous l’avez rappelé, a été un acteur clé dans la signature de l’accord de paix d’Alger, qu’est-ce que votre pays compte faire pour assurer la mise en œuvre de l’accord? Pour ce qui est de la mise en œuvre de l’accord, nous pensons qu’il y a des avancées qu’il faut consolider. La première tâche dans ce contexte c’est de voir comment rapprocher les vues des partis signataires autour des différentes dispositions de l’accord et ce dans le cadre du comité de suivi qui se réunit mensuellement. Ainsi que pendant l’intercession, dans le cadre des quatre sous-comité thématiques qui sont créés pour l’accord. Nous travaillerons pour accélérer un peu les choses. Les attentes sont là . Nous essayons donc d’encourager les partis à  travailler un peu plus vite pendant la période d’intercession entre les différentes sessions du comité de suivi. La dernière réunion du comité s’est tenu les 25 et 26 avril derniers, et le comité a constaté des progrès mais a aussi demandé une accélération du processus. Alors, que les partis essayent de mettre en place les autorités intérimaires qui est un véritable enjeu, nous nous félicitons que des pas, à  ce niveau, aient été enregistrés. Nous nous félicitons aussi de l’adoption de la loi modifiant les collectivités locales, du début de l’opérationnalisation des deux régions créées, Taoudéni et Ménaka, et de la nomination des deux gouverneurs des régions. Ces dispositions sont très importantes pour l’accord. Sur le plan des relations bilatérales entre nos deux pays, qu’envisagez-vous ? Vous savez sur le plan politique, les relations entre l’Algérie et le Mali sont simplement excellentes maintenant la tâche est de traduire cette excellence des relations sur les différents domaines de notre collaboration sectorielle, pour la consolider un peu plus et voir de nouvelles possibilités. Le sous axe prioritaire c’est bien sûr la coopération économique, le développement des entreprises à  travers des actions concrètes, de nouveaux créneaux, pour cela il y a la grande commission mixte qui se tiendra en principe au Mali prochainement. Nous avons déjà  commencé à  travailler, nous essayons à  travers cette commission de manifester cette volonté politique. Les trois visites du président Ibrahim Boubacar Keita en Algérie, ont permis de renforcer un partenariat stratégique entre les deux pays. Il y a un sous axe à  cette coopération stratégique. Les deux pays ont accumulés une bonne expérience dans les domaines des reformes, et dans le cas algérien, des reformes ont été entreprises sous l`égide du président Abdelaziz Bouteflika. Ces reformes touchent la consolidation de la paix pour permettre de remédier au déficit sécuritaire, le renforcement de la cohésion sociale, la bonne gouvernance et le bien être de la population. Nous devrions échanger sur nos expériences et s’il y a lieu, s’inspirer des expériences mutuelles. Enfin, nous devons approfondir cette convergence de vue sur nos intérêts communs au niveau national régional et international, pour qu’elle s’intensifie notamment de par l`appartenance de nos pays à  la région sahélo-saharienne qui est confrontée actuellement à  une menace en termes de sécurité et de développement. Ce sont les défis à  relever et nous travaillerons ensemble pour que justement la lutte contre les défis sécuritaires et le développement soit efficace. Qu’allez-vous apporter de nouveau dans l’exercice de vos fonctions ? Je pense que mes prédécesseurs ont déjà  travaillé sur beaucoup de dossiers intéressants et je compte m’inspirer de leurs expériences pour améliorer les choses, et j’espère qu’avec l’aide de mes interlocuteurs maliens, nous atteindrons nos objectifs communs.

Soumaila Cisse : au cœur d’un scandale politico-financier

La gestion du fonds de financement de 300 forages de l’Union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA), par l’Agence française de développement (AFD) d’un coût de 2,5 milliards de CFA, qui à  un moment défrayé la chronique, refait subitement surface. En effet, selon notre confrère sénégalais ‘’l’Observateur » l’AFD qui a réceptionné l’audit de ce marché, bloque un transfert de la BECEAO vers ECOBANK, de 27 milliards de CFA de l’honorable Soumaila Cissé, à  l’époque président de la commission de l’UEMOA et gestionnaire de l’argent des marchés de l’AFD. Le journal qui revient sur cette information, retrace les grandes lignes de l’audit, lesquelles relèvent que plusieurs puits n’auraient pas vu le jour dans certains pays membre de l’union comme le Sénégal o๠2,5 milliards auraient été décaissés pour la réalisation de 300 forages. A côté des forages qui n’auraient pas vu le jour, d’autres seraient tout simplement jugés fictifs, note l’observateur. Et toujours selon le journal, le président actuel de l’union, Cheick Adjibou Soumaré, aurait été saisi pour commanditer des audits sur les 2,5 milliards qui auraient pu être investis au Sénégal, renseigne le journal sénégalais. Pour l’instant, des questions demeurent sur l’implication directe ou non de l’honorable. Pourquoi cet audit s’intéresse uniquement au cas sénégalais ? Le président de la commission d’alors, M. Soumaila Cissé était –il le maà®tre délégué ou l’agent d’exécution, etc? l’intéressé qui se trouvait en mission en Afrique du Sud au moment des faits, a promis de se mettre à  la disposition de la presse pour toutes les questions concernant cette affaire. Sans attendre, les critiques ont fusé de partout, notamment au RPM qui s’est fendu d’un communiqué pour demander à  l’honorable Cissé de s’expliquer. Pour l’entourage de Soumaila Cissé, il s’agit d’une tentative de déstabilisation du chef de file de l’opposition qui a le vent en poupe en ce moment. « C’’est de bonne guerre d’autant que l’homme est déterminé à  affronter toutes ces hostilités dont le dessein n’est que de nuire à  sa réputation », expliquent ses soutiens. De leurs avis, Soumaila Cissé a quitté son poste à  l’UEMOA avec les honneurs reconnu à  un homme de devoir et de mission qui a su hisser plus loin la réputation de l’institution sous régionale.

Service des malades brulés : le grand oublié

Le service en charge des personnes victimes de brûlures et des enfants nés avec malformation du centre hospitalier universitaire Gabriel Touré est méconnu du grand public. Ce service est appelé pavillon « Bientini Fofana ». Dans un état de vétusté certain, ce service vient d’être rénové par PMU Mali à  travers l’association, Aide aux Enfants brûlés et les Enfants nés avec malformations. Depuis 1986 , le service pédiatrique a été créé par feu Dr Madani Touré, un spécialiste en chirurgie des enfants. Avant de tirer sa révérence 1998, le docteur Touré a formé deux jeunes qui sont aujourd’hui professeurs en chirurgie des enfants. Depuis 2002, ce service de issu de la pédiatrie est devenu autonome . Dans ce service, il manque les matériels adéquats, du personnel pour pouvoir prendre en charge les brûlés. Selon le professeur Yacaria Coulibaly, « il n’y a pas de spécialiste des brûlures au Mali, mais des médecins spécialistes en chirurgie des enfants qui s’occupent des plaies des personnes brulées ». Mais en cette période de canicule, Selon le professeur Yacaria Coulibaly, responsable du service, les cas des brulés sont plus nombreux à  la période froide car le recours à  l’eau chauffé augmente. Dans les familles maliennes, on chauffe souvent de l’eau pour se laver à  partir du bois de chauffe ou des gaz, les enfants prêtent souvent mains fortes aux parents pour les travaux domestiques. Cela favorise les accidents, occasionnant des brûlures. Une autre cause d’accident et de brulure est l’urbanisation galopante et peu contrôlée. Dans une ville comme Bamako, on peut constater des branchements anarchiques de fils électriques qui peuvent aussi brûler les enfants qui s’amusent dans les rues. Tous ces cas de brûlés sont ramenés à  l’hôpital Gabriel Touré qui ne dispose que de 31 lits dans son service. La durée du traitement de ses patients est longue et la prise en charge coûteuse. « Le malade paie 1500F par lit et par jour sans compter les frais de médicaments et autres petites dépenses. Il arrive souvent à  certains parents d’abandonner les traitements faute de moyens financiers pour s’en remettre à  Dieu », confie le professeur Coulibaly. Face à  cette situation, l’association « Aides aux enfants brûlés et enfants nés avec malformation », a recours à  des quêtes auprès de certaines entreprises privées ou étatiques pour tenter d’aider les victimes de brûlures. PMU Mali a apporté son aide en mettant à  disposition de l’association 20 millions de francs CFA pour l’achat de médicaments, de matériel et la rénovation de la salle d’hospitalisation. Ces médicaments ont été remis à  la première dame, qui a son tour a remis ces dons à  la ministre de la santé et de l’hygiène publique pour les enfants. La cérémonie de remise s’est déroulée le lundi 2 mai 2016 au CHU Gabriel Touré.

Dakar : base de défense américaine pour l’Afrique de l’Ouest

Cet accord doit permettre de faciliter la présence de militaires américains dans le pays, pour notamment lutter contre « la menace terroriste » en Afrique de l’Ouest. Il a été signé par l’ambassadeur des Etats-Unis à  Dakar, James Zumwalt et le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, en présence du ministre sénégalais de la défense. Cependant, cet accord ne prévoit pas de base militaire au Sénégal, mais plutôt un accès permanent à  certaines zones stratégiques. C’’est-à -dire qu’en cas de menace terroriste ou de crise humanitaire, les Etats-Unis pourront positionner très rapidement de positionner leurs soldats pour que ces derniers interviennent dans la région. Le contenu exact du document n’a pas encore été révélé, mais il semblerait que l’aéroport militaire d’Ouakam, situé près de Dakar, et qui avait déjà  servi en 2014 de base régionale aux militaires américains mobilisés contre l’épidémie d’Ebola, soit très probablement concerné. Ce texte, qui conforte le Sénégal dans son rôle de centre logistique des opérations de Washington dans la région Ouest africaine, permettra aussi aux forces des deux pays de faire davantage d’entraà®nement en commun. Les deux parties ont par ailleurs expliqué qu’il s’agit d’un accord à  durée indéterminée, en précisant également que c’est la première fois qu’un tel contrat est signé entre les Etats-Unis et un pays africain.

Présidentielle américaine, Primaires républicaines : Ce sera donc Trump ?

Ce qui était improbable il y a de cela quelques mois aux Etats-Unis, l’est moins aujourd’hui: l’investiture de Donald J. Trump pour la présidentielle du 08 novembre 2016 prochain. La victoire écrasante du magnat de l’immobilier dans les primaires de l’Indiana, le 3 mai, a amoindri les derniers espoirs de barrer la route à  celui qui, jusqu’ici, par ses prises de position aussi bien clownesques qu’extravagants, son ton brutal et provocant, s’est créé bien d’ennemis, au sein du parti républicain compris. Néophyte de la politique, jamais candidat aux primaires n’avait été pressenti pour la nomination autant que Donald Trump. Sa victoire dans l’Indiana a sonné le glas de la course pour son farouche adversaire, Ted Cruz, Sénateur du Texas, qui a obtenu 37% des voix contre 53% (pour Trump), avant d’annoncer son retrait au grand désespoir de ses alliés. « Je suis désolé de dire que la voie vers l’investiture s’est refermée. Nous avons donné tout ce que nous avions », a déclaré Ted Cruz à  Indianapolis, alors qu’il s’était pourtant allié avec le troisième candidat, John Kasisch, gouverneur de l’Ohio, pour bloquer Trump. A 45 ans, issu de l’immigration cubaine, Ted Cruz avait pourtant bien démarré les primaires au sein du Grand Old Party (parti républicain), en gagnant en Iowa en février. Mais rien ne semble résister à  cette vague de « Trump-mania » qui emporte tout sur son passage. La preuve, John Kasisch a aussi décidé de se retirer. Du coup, Trump reste seul dans la course et le parti n’a même pas hésité à  appeler à  l’union sacrée autour de lui, après avoir cherché à  dérouter sa candidature en vain. Aujourd’hui, la question qui tombe de toutes les lèvres est de savoir qui sera le prochain adversaire, face à  Trump, dans le parti de l’âne (parti démocrate) à  la présidentielle. Malgré la victoire de Bernie Sanders, le sénateur du Vermont, en Indiana, Hilary Clinton dispose encore d’une large avancée notamment en termes de délégués (2165). Bernie Sanders n’en dispose que 1357 là  o๠il faudra 2383 pour être investi. Décidément, presque tout porte à  dire que l’on s’achemine vers un duel Hilary-Trump.

Forum de Ménaka : sous le signe de la paix

Le Forum de Kidal qui fut un rendez-vous manqué à  cause de l’absence de représentant malien et de la médiation internationale semble aujourd’hui du passé. Du vendredi 29 avril au dimanche 1er mai, le Forum de Ménaka est parvenu a rassembler les communautés et les chefs traditionnels, les représentants de l’à‰tat malien dont le ministre de la réconciliation Zahabi Ould Sidi Mohamed et le gouverneur de cette nouvelle région malienne, Daouda Maiga, la Minusma et les groupes armés du Nord, sous le signe de la paix. C’est environ 5000 participants, venus pour certains de pays voisins comme le Niger, qui ont pris part au Forum pour échanger autour des préoccupations que connaà®t la région. Un des thèmes principaux abordés, l’insécurité. « Nous avons décidé que toute la population devait participer et lutter contre ce phénomène d’insécurité dû aux bandits et à  la présence de groupes terroristes, cela crée aussi des conflits entre populations. Il y aura un meilleur échange entre les circonscriptions qui partagent la même frontière avec la Niger, la constitution de patrouilles mixtes pour une sécurité plus effective, car ce sont les mêmes individus qui opèrent de part et d’autres de la frontière », déclare Bajan Ag Hamatou, député de Ménaka. Recoudre le tissus social Les problèmes intercommunautaires ont été aussi au menu des thèmes abordés et des mécanismes traditionnels de concertation et d’échange ont été discutés pour privilégier la résolution pacifique des problèmes et le vivre ensemble. Sur l’Accord de paix, il ressort que tous souhaitent une accélération de sa mise en œuvre incluant toutes les parties et communautés, «Il faut accélérer la mise en place des autorités transitoires, le cantonnement. Il faut que les populations voient qu’il y a de nouveau l’aide que le communauté internationale et l’à‰tat malien peuvent leur apporter. Que les forces de sécurité soient visibles sur le terrain », explique un résident à  Ménaka. La régionalisation est en marche et même si le calendrier n’est pas encore établi on est prêt sur place à  accueillir l’administration malienne, « Rien n’empêche l’à‰tat aujourd’hui de revenir à  l’intérieur de la région de Ménaka, les 90 % de la région peuvent recevoir les autorités, il suffit qu’il y ait un effort du côté de l’à‰tat, du côté de la communauté internationale pour que les choses évoluent le plus rapidement possible, et ça convaincra tout le monde que la paix est de retour », ajoute Bijan Ag Hamatou. Cette rencontre intercommunautaire a permis le dialogue qui favorise la réconciliation. Dans tous ces échanges constructifs les participants ont montré qu’ils avaient à  coeur de mettre en avant la paix, pour que les choses puissent enfin avancer.

Communiqué du Conseil des Ministres du 04 mai 2016

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil des Ministres a adopté des projets de textes, procédé à  des nominations et entendu une communication. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, DE LA COOPERATION INTERNATIONALE ET DE l’INTEGRATION AFRICAINE : Sur le rapport du ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi autorisant la ratification de la Convention de l’Union Africaine sur la coopération transfrontalière (Convention de Niamey), adoptée par la 23ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, tenue à  Malabo (Guinée Equatoriale), le 27 juin 2014. La Convention de l’Union Africaine sur la coopération transfrontalière (Convention de Niamey) vise à  promouvoir et à  renforcer les relations de bon voisinage entre les communautés frontalières, les collectivités et les administrations territoriales ou autres acteurs concernés relevant de deux ou plusieurs Etats. Elle invite les Etats membres à  s’engagerdans la promotion de la coopération transfrontalière dans les domaines suivants : – la cartographie et l’information géographique, y compris la topographie ; – le développement socio-économique ; – les activités culturelles et sportives ; – la sécurité, la lutte contre la criminalité transfrontalière, le terrorisme, la piraterie et autres formes de criminalités ; – le développement institutionnel. Elle fixe les responsabilités des Etats et détermine les mécanismes de mise en œuvre de la coopération transfrontalière aux niveaux, notamment, des Etats membres et des communautés économiques régionales. La Convention institue enfin un fonds de programme frontalier, géré conformément au règlement financier de l’Union Africaine. Sa ratification permettraà  notre pays de renforcer sa politique de coopération transfrontalière dans le cadre, notamment, de la promotion de la paix et de la stabilité à  travers la prévention des conflits, l’intégration du continent et l’approfondissement de son unité. Elle s’inscrit, en outre, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Frontières de l’Union Africaine, lancé en 2007. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES AU TITRE DU MINISTERE DE LA SECURITE ET DE LA PROTECTION CIVILE : Sur le rapport du ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Conseil des Ministres a adopté le projet de décret portant approbation de la stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes au Mali et le plan d’actions 2015-2019. La stratégie nationale pour la réduction des risques de catastrophes au Mali a été examinée par le Conseil des Ministres du 29 décembre 2015 avec le plan d’actions 2015-2019. Elle met en place un cadre institutionnel solide pour la réduction des risques de catastrophes au Mali à  travers la prise en compte du facteur risque dans toutes les politiques et stratégies de développement. l’adoption du présent du décret s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du décret du 15 février 2016 fixant les modalités d’élaboration, d’approbation et de mise en œuvre des documents de politique. Elle consacre l’approbation définitive de la Stratégie nationale et de son Plan d’action par le Gouvernement et ouvre la voie à  sa mise en œuvre. AU TITRE DU MINISTERE DES DOMAINES DE l’ETAT ET DES AFFAIRES FONCIERES : Sur le rapport du ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret autorisant la cession, à  titre gratuit, des parcelles de terrain, objet des Titres fonciers n°685 et 689 du Cercle de Kadiolo, Région de Sikasso, respectivement d’une superficie de 7 hectares 25 ares 51 centiares et 6 hectares 65 ares 51 centiares, sises à  Zégoua, à  l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Les parcelles de terrain, objet de la présente autorisation de cession, sont destinées à  abriter les postes de contrôle juxtaposés à  la frontière entre le Mali et la Côte d’Ivoire. La cession à  titre gratuit des présentes parcelles de terrain est accordée en application des dispositions pertinentes du Règlement n°15/2009/CM/UEMO du 17 décembre 2009 portant régime juridique des postes de contrôles juxtaposés aux frontières des Etats membres de l’UEMOA. Elle est également conforme aux dispositions du Décret n°01-140/P-RM du 2 février 2001, modifié, déterminant les formes et conditions d’attribution des terrains du domaine privé immobilier de l’Etat. La mention de la cession à  titre gratuit des Titres Fonciers n°685 et 689 du Cercle de Kadiolosera inscrite dans le livre foncier du Bureau des Domaines et du Cadastre du cercle de Kadiolo au profit de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTàˆRE DES AFFAIRES à‰TRANGàˆRES, DE LA COOPà‰RATION INTERNATIONALE ET DE l’INTà‰GRATION AFRICAINE: – Ambassadeur à  Dakar (Sénégal) : Madame Binta Kane CISSE, Traducteur Interprète – Ambassadeur à  Madrid (Espagne) : Général de Brigade Abdoulaye KOUMARE AU TITRE DU MINISTàˆRE DE LA Dà‰FENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS: – Secrétaire Général : Général de Brigade Salifou KONE AU TITRE DU MINISTàˆRE DE l’AGRICULTURE : – Secrétaire Permanent du Comité National du CILSS : Monsieur Mohamed Makiyou COULIBALY, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie Rural AU TITRE DU MINISTàˆRE DE l’à‰QUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU Dà‰SENCLAVEMENT : – Inspecteur à  l’Inspection de l’Equipement et des Transports : Monsieur Boubacar DIAKITE, Ingénieur des Constructions Civiles AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS ECRITES AU TITRE DU MINISTERE DE l’ECONOMIE NUMERIQUE ET DE LA COMMUNICATION : Sur le rapport du ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, le Conseil des Ministres a pris acte d’une communication écrite relative à  la stratégie de communication gouvernementale et les plans de communication 2015-2018. Dans le cadre de l’amélioration de la communication gouvernementale, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre de l’indépendance à  nos jours. En dépit des résultats appréciables, la communication gouvernementale peine à  atteindre l’efficacité espérée. La présente stratégie de communication gouvernementale vise à  corriger les insuffisances constatées en vue d’impulser une dynamique de communicationet de promouvoir l’action gouvernementale dans les domaines, notamment, politique, économique, social et culturel. Elle est articulée autour des axes stratégiques suivants : – le renforcement des compétences en communication ; – le renforcement des moyens de production et de diffusion ; – l’information et la sensibilisation ; – le renforcement des structures de communication gouvernementale ; – le plaidoyer. La mise en œuvre des activités de la stratégie de communication gouvernementale permettra, entre autres : – l’amélioration de la gouvernance ; – la diffusion adéquate de l’information gouvernementale ; – la prise en compte des attentes des citoyens et des partenaires de l’Etat. La stratégie de communication gouvernementale est assortie de plans de communication 2015-2018 d’une incidence financière de 10 milliards 327 millions 761 mille 800 francs CFA dont le financement sera assuré par l’Etat et les partenaires techniques et financiers. Bamako, le 04 mai 2016. Le Secrétaire général du Gouvernement, Madame DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Commandeur de l’Ordre National

USA: Ce sera donc Trump ?

Ce qui était improbable il y a de cela quelques mois aux Etats-Unis, l’est moins aujourd’hui: l’investiture de Donald J. Trump pour la présidentielle du 08 novembre 2016 prochain. La victoire écrasante du magnat de l’immobilier dans les primaires de l’Indiana, le 3 mai, a amoindri les derniers espoirs de barrer la route à  celui qui, jusqu’ici, par ses prises de position aussi bien clownesques qu’extravagants, son ton brutal et provocant, s’est créé bien d’ennemis, au sein du parti républicain compris. Néophyte de la politique, jamais candidat aux primaires n’avait été pressenti pour la nomination autant que Donald Trump. Sa victoire dans l’Indiana a sonné le glas de la course pour son farouche adversaire, Ted Cruz, Sénateur du Texas, qui a obtenu 37% des voix contre 53% (pour Trump), avant d’annoncer son retrait au grand désespoir de ses alliés. « Je suis désolé de dire que la voie vers l’investiture s’est refermée. Nous avons donné tout ce que nous avions », a déclaré Ted Cruz à  Indianapolis, alors qu’il s’était pourtant allié avec le troisième candidat, John Kasisch, gouverneur de l’Ohio, pour bloquer Trump. A 45 ans, issu de l’immigration cubaine, Ted Cruz avait pourtant bien démarré les primaires au sein du Grand Old Party (parti républicain), en gagnant en Iowa en février. Mais rien ne semble résister à  cette vague de « Trump-mania » qui emporte tout sur son passage. La preuve, John Kasisch a aussi décidé de se retirer. Du coup, Trump reste seul dans la course et le parti n’a même pas hésité à  appeler à  l’union sacrée autour de lui, après avoir cherché à  dérouter sa candidature en vain. Aujourd’hui, la question qui tombe de toutes les lèvres est de savoir qui sera le prochain adversaire, face à  Trump, dans le parti de l’âne (parti démocrate) à  la présidentielle. Malgré la victoire de Bernie Sanders, le sénateur du Vermont, en Indiana, Hilary Clinton dispose encore d’une large avancée notamment en termes de délégués (2165). Bernie Sanders n’en dispose que 1357 là  o๠il faudra 2383 pour être investi. Décidément, presque tout porte à  dire que l’on s’achemine vers un duel Hilary-Trump.

Alou Doumbia, le bouc émissaire ?

L’histoire pourrait s’arrêter là , mais ses proches, ses amis et collègues, dépeignent un jeune homme aux antipodes de l’islamiste affiché par les médias. à€ Magnanbougou, dans la maison familiale d’Alou Doumbia, on oscille entre tristesse, colère et incompréhension. Le père, la cinquantaine passée, les yeux rougis, n’en revient toujours pas. « Alou est un garçon simple et gentil. Il n’a jamais eu d’antécédents avec la police. Baladez-vous dans le quartier, poser des questions sur mon fils, tout le monde peut témoigner! ». Dans le voisinage, les gens ont été très surpris de voir la photo d’Alou dans les journaux, désigné comme le 2ème cerveau du massacre de Bassam. Au fil des personnes interrogées, l’homme décrit dans les journaux semble diamétralement opposé à  celui que la plupart connaissent. « Le « petit » ne faisait que son travail ». « C’est un chauffeur, il a l’habitude d’aller chercher des voitures que ce soit à  Dakar, Lomé ou Abidjan», expliquent des voisins. « Il s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Avec la pression qu’ils ont dû lui mettre, il a dû avouer que c’était lui », résume une connaissance de la famille. Le portrait que tous brossent est celui d’un jeune homme, immature, pas vraiment outillé pour être le bras droit du cerveau qui a planifié le massacre de Grand Bassam. Bamako-Abidjan Selon son entourage, c’est Kounta Dallah, le cerveau présumé des attentats, plus connu dans le quartier comme « Mimi », qui lui aurait demandé d’amener une Toyota 105 V8 sur Abidjan. La famille de « Mimi » vit dans une grande maison blanche à  100 mètres de celle des Doumbia. « Ce monsieur (Kounta Dallah) est un tamasheq. Le reste de la famille habite à  Gao. Il venait souvent à  Bamako quand son père n’était pas là . Ils sont intégrés dans le quartier et parlent à  tout le monde », explique le frère d’Alou. Man travaillait pour Kounta Dallah depuis 5 ou 6 ans. Dans les fréquents voyages que ce dernier faisait vers Gao, Kidal ou Tikret, Man était son chauffeur. Le 11 avril au matin, Man grimpe dans le 4/4 Toyota, seul, et prend la route pour Abidjan. « Il a pris la voiture mais ne l’a évidemment pas fouillée, il ne savait pas qu’il y avait des armes à  l’intérieur », ajoute son frère. Pour agrémenter la paie qui n’est pas fameuse, Man, comme c’est souvent le cas dans le métier, fait monter des personnes sur la route allant dans la même direction que lui. Aller et retour se déroule sans encombre. Il regagne, quelques jours plus tard, la capitale malienne et reprend sa vie comme si de rien n’était. « Il ne se cachait pas. Il était là  avec nous comme à  son habitude » décrit un ancien du parking. Quelques jours plus tard, la sauvagerie meurtrière des attentats de Grand Bassam plonge la Côte d’Ivoire dans l’effroi. L’ennemi public n°2? C’’est le samedi 16 avril, peu avant 19h30 que tout bascule. Le téléphone de Man sonne. Un ami le convie à  le rejoindre derrière le parking à  200 mètres pour prendre le thé. Le jeune homme rejoint son grin et y trouve ses amis dont l’un est commissaire de police. Ce dernier l’attire à  l’écart. Une voiture grise débouche alors en trombe et s’arrête à  leur niveau, des hommes armés en sortent et les embarquent. Son ami est immédiatement relâché. On ne le reverra plus dans le quartier. La nouvelle se propage rapidement, la bête médiatique s’emballe faisant voler en éclat cette mince notion qu’est la présomption d’innocence. Man, le « petit » n’est plus, les journaux titrent « le terroriste », « le n°2 », la « tête pensante des attentats ». Les jours passent, la tension retombe. Depuis son arrestation, aucune force de police n’était venue interroger la famille Doumbia, à  la date du 26 avril, ou ses collègues au parking, et la maison blanche des Dallah n’a pas été perquisitionnée. Interrogé à  ce sujet, le procureur général ne souhaite pas s’exprimer pour le moment au sujet de ce dossier sensible. Sur « Mimi », les rumeurs du quartier disent qu’il aurait fui, quelque part entre Kidal et la frontière algérienne. Aujourd’hui, la famille est sans nouvelles d’Alou, son lieu de détention étant tenu secret. Tous vivent dans l’angoisse du sort qui sera réservé à  celui à  qui l’on fait porter un costume qui semble bien trop grand…

Coton: le Mali réduit ses prévisions de production

Pour la saison 2016/2017, le Mali a réduit les prévisions de production de coton. En tout cas, C’’est ce qu’a annoncé, le lundi 02 mai, la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), qui, selon Reuters, n’a pas décliné les raisons de cette décision. La prévision a été revue à  la baisse à  650,000 tonnes, alors que les précédentes estimations variaient entre 750 000 tonnes et 800 000 tonnes. Ouverte le mois dernier, en avril, la saison du coton se poursuit jusqu’en mars 2017 au Mali, le plus grand producteur de coton de l’Afrique de l’ouest. La saison des récoltes de l’année dernière avaient généré 513,553 tonnes, ce qui était de beaucoup inférieur à  l’objectif de 650 000 tonnes, cela à  cause des dégâts causés par les pluies d’ailleurs même tardives, mettant du coup en évidence la difficulté qu’il y a à  atteindre les objectifs en matière de récolte. Au Mali, la production du coton commence en mai pour prendre fin en octobre. La commercialisation débute en octobre pour terminer en mars.

Karéri : conflits sanglants entre peuls et bambaras

Samedi et dimanche derniers, dans la ville de Karéri située dans le cercle de Ténenkou dans la région de Mopti, des affrontements sanglants entre peuls et bambaras ont eu lieu. Dans cette ville d’un peu moins de 30 000 habitants les affrontements entre ces deux ethnies semblent se multiplier et la situation est très préoccupante. Selon nos informations, 2 Bambaras auraient été tués, dont le troisième adjoint au maire de la ville de Karéri, retrouvé énucléé et éventré. En représailles, des Bambaras ont pris les armes et ont tué 6 Peuls samedi 30 mai et en ont abattus 16 dimanche 1er mai, portant le nombre des victimes peules à  22. Ces affrontements qui interviennent une semaine après le cri du responsable d’une association peule dénonçant la mort de plus de 15 de ses membres accusés d’être des djihadistes, ne sont pas nouveau dans la zone. « il y a à  peu près 3 mois, des Peuls ont tué un Bambara chez lui à  domicile et ils ont tirés sur d’autres dans leurs familles qui ont pu s’échapper, suite à  toutes ces attaques par les peuls, les bamabaras ont répliqué. à‡a fait environ 1 an que ces conflits ont commencé à  apparaitre», explique Mamadou Sory Coulibaly, maire Bambara de la ville de Karéri, qui en trois mandats n’a jamais vu ça. Plusieurs cas d’attaques perpétrées par des peuls en avril ont décidé les Bambaras à  se constituer en milice. Depuis ces exactions, les peuls de Kareri ont déserté la commune, certains se sont réfugiés en forêt. La sécurité dans la zone n’est pas vraiment assurée et depuis ces événements l’armée effectue quelques patrouilles. « Ce vide est exploité par les assaillants ! il faut obligatoirement la présence de l’armée à  Dioura (chef-lieu de la commune de Karéri – NDLR). Ces faits se déroulent à  l’intérieur de la commune. Une fois que l’armée s’installera ces exactions prendront fin », assène un résident. Selon la communauté Bambara, ces peuls seraient des djihadistes appartenant au front de libération du Macina, groupe terroriste qui sévit dans la région. Pour Mamadou Coulibaly, ce n’est pas si sûr, « Les djihadistes du Macina existent mais ceux-là  ont tué mon troisième adjoint mais non pas touché la personne qui l’accompagnait. Ils savaient que c’était un adjoint au maire. Ils ont emporté son fusil et sa moto qui n’avait pas 15 jours », la piste du banditisme lui semble la plus probable. Des témoins de l’attaque ont rapporté que les assaillants parlaient la langue peule. La majorité de la population à  Karéri et Dioura est d’origine Bambara, de même à  Koroguiri et Maleimana, deux localités o๠récemment une milice bambara s’en est pris à  des peuls. « J’ai quitté Maleimana hier soir pour sensibiliser les gens. Il faut qu’ils déposent les armes, il faut que peuls et Bambara s’assoient pour discuter, les armes ne règlent rien », conclut le maire de Karéri. Les informations sur ces exactions ont été remontées aux plus hautes autorités et les populations attendent l’arrivée de l’armée avec impatience pour que la situation soit enfin sous contrôle.

Convention collective, à quand l’application ?

Cette convention collective devrait en principe régir les rapports de travail entre les employeurs et les travailleurs des entreprises de presse exerçant leurs activités en République du Mali. Elle permet de garantir le droit d’exercice des libertés syndicales au sein des entreprises de presse conformément aux lois et règlements en vigueur. La convention collective a véritablement pour objet de protéger le journaliste dans l’exercice de ses fonctions. Elle traite ainsi d’aspects tel que la prime de risque, l’indemnité de responsabilité, et autres avantages qui permettraient d’améliorer substantiellement la vie des professionnels de la presse. Moins de dix. C’’est le nombre d’organes de presse qui appliquent en partie cette convention. Au Syndicat des journalistes reporters, le SYJOR, on estime que son application urge, car elle permettra aux journalistes de faire face au défi de la précarité, et à  la presse de devenir plus indépendante et professionnelle. Malheureusement, depuis son élaboration et son adoption en 2009, aucun organe de presse ne l’a appliquée en intégralité, déplore l’un des derniers nés des syndicats de journalistes. Pour le président de la maison de la presse, la convention collective n’est pas une fin en soi, le véritable problème demeurant l’assainissement de la profession. « Il faut une vision politique pour assainir ce secteur. l’application de la convention collective doit être l’objet d’une synergie d’action des organisations de la presse. Les journalistes ne sont pas au même niveau dans la bataille pour l’application de cette convention », déclare Aliou Dramane Koné, également promoteur du groupe Renouveau. Birama Fall, président de l’Association des éditeurs de presse privée (ASSEP) et directeur du Prétoire, n’est pas plus optimiste. Pour lui « elle est mort-née, car son application est quasi impossible au regard de l’état même de la presse et du peu de soutien dont elle bénéficie ». Indexer l’aide à  la presse au budget national lui parait une solution, afin que les patrons de presse puissent « supporter les charges des organes et mettre leur personnel dans les meilleurs conditions ». « Arguties », rétorque un jeune journaliste pour qui, seule cette convention collective peut garantir un minimum de dignité et de respect à  la fonction de journaliste. Ce qui poussent certains à  penser qu’il faudrait conditionner l’aide à  l’application de la convention…

Aéroport de Kidal : les femmes ont levé le camp

C’est vendredi 29 avril au soir, que les femmes menées par Zeina, femme du N°2 du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), qui occupaient depuis une quinzaine de jour l’aéroport de Kidal, ont levé le camp.

« elles ont été approchées par des leaders de la CMA qui leur ont demandé de partir. Elles ont dit qu’elles resteraient vigilantes quant à  la satisfaction de leurs doléances. Mais les gens ici savent que ces revendications ne viennent pas d’elles », confie cette source. Ces évènements ont érigé Zeina en femme leader du clan HCUA à  Kidal, face à  Aminatou, la soeœur du député d’Abeibara, Ahmada Ag Bibi, désormais ex-leader des femmes, auparavant à  la tête de ces marches de protestation. Cette dernière était opposée à  la manifestation de Kidal et l’occupation de l’aéroport qui s’en est suivi. Ces tensions qui existent depuis longtemps entre le MNLA et le HCUA, sont aussi présentent en interne au sein du MNLA. La récente démission du porte-parole pour l’Europe, Moussa Ag Assarig, a révélé ces dissensions, « Ce qu’a souligné Moussa Ag Assarig n’est pas faux mais il n’est pas écouté, il y a des gens de Kidal qui s’accaparent les pouvoirs au sein du MNLA. Lui n’est pas de Kidal mais de la région de Gao et il vit en France, sa démission n’a pas eu d’effet », explique un observateur local.

Au lendemain des manifestations, l’aéroport de Kidal est presque complètement détruit et sera inutilisable pour un bon moment. Des 4/4 et une dizaine d’hommes de la CMA lourdement armés assurent désormais la sécurité des lieux. Il faudra quelques dizaines de millions de Fcfa pour réparer les dégâts et faire repartir l’activité aéroportuaire. La Minusma semble la seule organisation sur place capable de payer les dégâts. Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint des nations-unis pour la paix au Mali, arrivé dimanche dernier en hélicoptère à  Kidal, a déclaré qu’il est nécessaire de trouver un accord entre les différentes parties qui pourraient garantir que des événements comme la manifestation de Kidal ne se reproduisent pas.

Pour rappel, l’aéroport de Kidal est aussi utile aux populations qu’à  la Minusma et à  Barkhane, il sert à  acheminer les personnes, du matériel, des médicaments mais aussi à  faire atterrir les gros porteurs militaires et leurs chargements. Les manifestations, même si c’était leur but, ne seront pas parvenus à  stopper Barkhane dans sa traque. à€ Kidal, Tessalit ou Abeibara, les Français sont lancés dans une opération pour traquer les coupables responsables de la mort des 3 militaires français qui ont explosé sur une mine, sur la route de Tessalit. Chaque jour, ils survolent Kidal en hélicoptère. Samedi dernier une opération menée par la force Barkhane, à  Akomass située à  environ 80 km de Kidal, à  permis l’élimination d’Attiyoub Ag Eghya et l’arrestation de Assafagh Ag Attiyoub, tous deux djihadistes d’Ansar Dine, le mouvement qui a revendiqué la mort des Français. « Les opérations de ratissage par Barkhane continuent, elles montrent leur efficacité et sont appréciées par la majorité. Il y a ceux que ça dérange car ils ne sont pas très habitués à  ça et aussi parce que certains coopèrent avec les djihadistes. Les français ne savent pas qui est qui, donc ils fouillent un peu tout le monde », confie une source locale.

La tension des dernières semaines est un peu retombée sur la ville-bastion, une autre séquence s’ouvre, et en dehors des problèmes inhérents aux différentes parties : groupes armés, Minusma ou Barkhane, les populations doivent aussi faire face à  l’écrasante chaleur de la saison chaude qui a asséché les nappes phréatiques et causé une pénurie d’eau.

Mali : Ayrault et Steinmeier: le couple franco-allemand en tournée dans le Sahel

En visite de deux jours, depuis ce dimanche 1er mai, Jean-Marc Ayrault et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier étaient dans la capitale malienne pour montrer que l’Europe, via le «Â couple européen » partagent le même intérêt à  stabiliser la région. Les deux chefs de la diplomatie se sont, lors de ce séjour, rendus à  Gao. Le ministre des affaires étrangères français a tenu à  rendre hommage, dans le camp de la force Barkhane à  Gao, aux trois soldats morts en avril dans une explosion au passage de leur véhicule blindé sur une mine alors qu’ils faisaient route vers Tessalit. Le chef de la diplomatie française a déclaré face aux soldats rassemblés pour l’occasion, «Â Votre combat est un combat contre le fanatisme, contre la barbarie, pour la paix et la liberté. Ce combat, nous le mènerons jusqu’au bout ». S’adressant au ministre de la Défense et des anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, le ministre a ajouté : «Â La paix au Mali est essentielle. Les terroristes qui avaient tenté de s’emparer du Mali sont les mêmes que ceux qui frappent partout dans le monde. Au Proche-Orient, à  Grand-Bassam, à  Bruxelles ou à  Paris. Et face à  cet ennemi commun, le constat s’impose: la sécurité du Mali, de cette région, C’’est aussi notre sécurité ». La délégation a aussi rendu une visite, au pas de course, à  la Fondation Savama en charge de la restauration des manuscrits de Tombouctou. Les deux chefs de la diplomatie se sont envolés dans la soirée pour Niamey o๠ils doivent rencontrer le président nigérien Mahamadou Issoufou. Il faut rappeler que c’est le troisième déplacement d’un officiel allemand au Mali depuis le début de l’année. Il y a eu précédemment la visite de Georg Schmidt, directeur Afrique du ministère des affaires étrangères allemand en début d’année et la visite de la ministre de la Défense allemande, Ursula von der Leyen en avril dernier. Ce déplacement des ministres axé sur la sécurité et le développement était aussi lié à  une autre préoccupation : le corridor que représentent les pays du Sahel pour les migrants en partance pour la Libye avant d’espérer atteindre les côtes européennes. l’Allemagne qui est le plus gros pays d’accueil de migrants, et la France, ont à  coeur de juguler ces flux migratoires, venus de l’Afrique Subsaharienne, qui déferlent sur l’Europe.

Secteur informel : le jeu de l’anguille…

Selon les statistiques, plus de 2 à  3 millions de Maliens seraient acteurs dans le secteur informel et cela dans tous les domaines d’activité (agriculture, élevage, pêche, industrie, santé, éducation, commerce..). Englobant toutes les couches actives de la population, ce secteur regroupe en tout plus de 171 corps de métiers et 240 produits sur toute l’étendue du territoire. Il génère des flux financiers importants, plus de 700 milliards par an, sur lesquels l’à‰tat tente de percevoir sa part. Huit ménages sur dix en vivent. « Le secteur informel est, par définition, tout commerce rentable n’ayant pas été identifié et dont l’acteur ne paye pas de patente, de taxes, n’a pas de place légale et ne respecte pas la norme établie », explique Harber Maà¯ga, président des commerçants détaillants de la Commune VI. C’’est donc le secteur des diplômés sans emplois, des fonctionnaires à  la retraite ou voulant gagner plus d’argent, des femmes ayant un petit fonds de commerce, des jeunes excellant dans un domaine et qui en font un métier à  mi-temps, coiffeurs, mécaniciens, tailleurs, etc. D’où la difficulté d’une régularisation et d’un suivi correct. Un programme avait pourtant été mis en place début 2005 pour dix ans. Il s’agit du Programme d’appui aux commerçants détaillants (PACD), réclamé en majorité par les vendeurs détaillants informels afin d’obtenir appui et soutien de l’à‰tat. Ayant pour buts l’information, la sensibilisation et le financement des adhérents au projet, il a permis l’octroi à  3 250 commerçants détaillants de prêts bancaires d’une valeur de plus d’1,7 milliards de francs CFA, ainsi que la sensibilisation et la formation de 10 000 autres.

Le PACD a également assuré la mise à  leur disposition d’équipements marchands adaptés. Objectif non occulté, recenser ce vivier et le prendre en compte dans les données économiques du pays. « Notre projet a surtout porté sur les commerçants détaillants, alors que le secteur informel est également composé de pêcheurs, de grossistes, d’agriculteurs, de coiffeurs et même dans les domaines de la santé et de l’éducation. Ce que l’à‰tat doit comprendre, C’’est que ces personnes sont déjà  employées. Ce qui leur faut, C’’est de l’accompagnement », explique Abdoul Karim Diallo, Inspecteur des finances et coordinateur du PACD.