Affaire 46 militaires : la Côte d’Ivoire dénonce un « chantage inacceptable »

Le Conseil national de sécurité a tenu mercredi à Abidjan, une réunion extraordinaire présidée par le chef de l’Etat Alassane Ouattara sur la situation des 46 soldats ivoiriens encore détenus au Mali. Au terme de cette rencontre, le Conseil national de sécurité dénonce un ‘’ chantage inacceptable’’ des autorités de la transition malienne qui demandent en contrepartie de la libération des militaires ivoiriens, l’extradition de certaines personnalités maliennes en exil en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, le Conseil national de sécurité a instruit, la ministre ivoirienne des Affaires Etrangères afin qu’elle saisisse la CEDEAO pour que cette institution sous-régionale organise une réunion extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement sur la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Depuis le 10 juillet dernier, 49 soldats ivoiriens en mission au Mali ont été interpellés par les autorités maliennes qui disent les considérer comme des mercenaires. Après ‘’ plusieurs contacts établis’’, trois soldates ivoiriennes du contingent des 49, ont été libérées et ont regagné Abidjan le 03 septembre dernier. A ce jour, 46 soldats ivoiriens, restent encore détenus au Mali. Pour rappel, avant la libération des trois femmes, les 49 militaires avaient été placés sous mandat de dépôt pour des « faits de crimes d’association de malfaiteurs, d’attentat et de complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État, de détention, port et transport d’armes de guerre et de complicité de ces crimes ».

Pour une réponse politique à la « crise des déplacés »

Pour qui visite nos pays et prête l’oreille à leurs habitants, la principale crise que connaît le Sahel est « silencieuse ». Des dizaines de milliers de Sahéliens sont « sur les routes » ou s’établissent à la périphérie des villes. Mus par la peur, ils fuient puis construisent des abris de fortune et tentent de survivre. Quelles perspectives pouvons-nous leur offrir ?
Leur détresse est moins spectaculaire que la disparition violente de certains de nos compatriotes, mais elle représente un défi majeur pour notre région. Vaincre l’insurrection, c’est d’abord réduire sa capacité de nuisance pour notre société. Il faut donc répondre aux besoins de nos concitoyens déplacés. De toute urgence.
Comment adapter nos économies et nos administrations à cette crise sans précédent ? Notre intelligence collective doit identifier des solutions pérennes – même modestes.
Les Etats peuvent émettre des obligations pour mobiliser la solidarité nationale. Ces emprunts extraordinaires permettraient de souligner la gravité de la situation, souder citoyens et entreprises autour d’un objectif commun et triompher des épreuves actuelles.
Des programmes de travaux à haute intensité de main d’œuvre peuvent être conçus. Qu’il s’agisse d’assainissement, de production maraîchère ou d’autres secteurs d’activités, il faut créer des initiatives permettant de réduire l’oisiveté et créer de la richesse. Il y va de la dignité de nos concitoyens, d’une politique publique stimulant la demande … et du meilleur moyen pour prévenir une délinquance qui accroîtra l’insécurité dans nos villes.
On peut également envisager le lancement d’un « programme civique ». Il consisterait à recruter et former de jeunes diplômés pour assurer l’éducation civique et sportive de certains jeunes déplacés. Par le sport, la culture ou d’autres activités d’intérêt général, la société doit transformer le traumatisme d’un « exil intérieur » imposé en opportunité de solidarité nationale. Il y va de notre détermination à triompher ensemble de cette épreuve – avec nos moyens et notre génie propre.
La crise socio-économique que nous connaissons ne disparaîtra pas « par enchantement ». Son issue dépend de notre capacité à identifier, mobiliser et coordonner les ressources rendant possibles notre rebond. Les effets néfastes de l’épidémie du COVID n’ont pas atteint les prévisions pessimistes de certains « experts ». Ils avaient peut-être tort, mais il est indéniable que nos sociétés sont parvenues à s’adapter et triompher de certains obstacles.
Ignorons donc l’enthousiasme des acteurs de « l’économie extravertie » qui louent les productions record ou le cours élevé de matières premières que nous exportons sans transformation et dont les prix sont fixés dans des bourses situées hors de notre continent. C’est dans la production de mil, de riz ou d’autres denrées alimentaires qu’il convient d’investir. Ou dans la transformation de notre coton pour résorber le chômage en stimulant une industrie textile locale. Ainsi, nous pourrons réduire la cherté de la vie dans nos campagnes et nos villes.
C’est notre première responsabilité collective. Les Sahéliens ne manquent ni de générosité ni d’inventivité. Il faut donc dépasser la gestion de l’urgence en permettant à la vie de « suivre son cours ». Quand la paix reviendra, certains concitoyens regagneront la campagne mais d’autres demeureront citadins – nous devons admettre que la crise actuelle changera profondément nos sociétés. Et s’y préparer en conséquence.
En conclusion, il faut canaliser nos énergies vers un élan de solidarité nationale active. Ceci permettra de réduire au silence les appels à la haine de certains fauteurs de troubles. Il ne suffit pas de condamner leurs propos irresponsables et de les poursuivre en justice, il faut démontrer par nos actes que nos adversaires ne parviendront pas à semer la discorde en notre sein. Agir ainsi, c’est renforcer le contrat social et démontrer que la première mission des institutions est de protéger les citoyens.

ONU : une 77ème session de l’assemblée générale mouvementée

En prélude à la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui se tiendra du 12 au 27 septembre 2022 à New-York. Un sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sera organisé au siège de l’ONU entre les chefs d’Etat de l’organisation sous régionale. Au même moment, la prochaine bataille de la guerre diplomatique qui oppose Français et Maliens se jouera-t-elle à New York ?

Les dirigeants de la Cédéao vont se réunir une fois encore, lors de la 77e session de l’ONU à New York, lors d’un sommet extraordinaire. Ils doivent débattre de la situation des trois pays membres de la CEDEAO, qui traversent une période transition dirigée par des militaires. Selon une source proche de la représentation de la CEDEAO au Mali, ce sera aussi l’occasion de se pencher sur la saisine du Mali du Conseil des sécurité de l’ONU en date du 16 août 2022, afin de réclamer une réunion d’urgence sur la situation au Mali. En effet, un bras de fer entre le Mali et la France se poursuit à New York, au siège des Nations unies. Bamako a saisi le Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant détenir des preuves d’un soutien de Paris aux groupes terroristes. Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a écrit le 15 août au Conseil de sécurité des Nations unies afin de réclamer une réunion d’urgence sur la situation dans son pays. Dans sa lettre, le chef de la diplomatie multiplie les accusations envers la France et ses soldats – dont les derniers ont officiellement quitté le territoire malien le 15 août, date du départ du dernier soldat français au Mali après neuf ans d’engagement contre les djihadistes.

Le Mali a officiellement demandé au Conseil de sécurité de l’ONU une réunion d’urgence pour faire cesser ce qu’il présente comme « les actes d’agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes djihadistes et d’espionnage. De graves accusations qui interviennent après de longs mois d’escalades des tensions entre les deux anciens pays alliés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le Mali n’a toujours pas reçu de réponse à cette demande et depuis le 1er septembre, la France assure la présidence tournante du Conseil de sécurité. La Russie, un des soutiens du Mali s’est inquiétée dans une lettre en date du 5 septembre au secrétaire général de l’ONU de n’avoir pour l’instant reçu aucun visa des États-Unis pour l’Assemblée générale de l’ONU de sa délégation menée par le ministre des Affaires étrangères, selon l’AFP. En plus de la saisine du Conseil de sécurité par le Mali, la crise en Ukraine risque une fois encore de faire monter la tension entre la Russie et les pays Occidentaux soutenant l’Ukraine, dans cette guerre déclenchée le 24 février 2022.

 

 

Basket féminin : le mondial en ligne de mire pour les Maliennes

Pour le mondial de basket féminin, qui débutera le 22 septembre prochain, les joueuses maliennes se préparent « sereinement » depuis plus d’une semaine au Palais des sports. Les 12 joueuses retenues s’envolent ce samedi vers l’Australie où elles disputeront des rencontres amicales avant leur entrée en lice.

Encore une fois, comme en août (Afrobasket à Madagascar), le Mali sera présent dans les compétitions internationales grâce au basket. Suite au retrait du Nigéria, il représente l’espoir de tout le continent à la Coupe du monde féminine de basketball à Sydney (Australie).

Pour ce faire, le sélectionneur national a concocté une sélection à la hauteur du défi. On retrouve une équipe avec un mélange d’expérience, de jeunesse et de technicité : Meiya Tirera, Djénéba Ndiaye, Sika Koné, Maimouna Haidara, Touty Gandega… Cette dernière malgré ses récentes mises en garde sur les réseaux sociaux quant au non-paiement des arriérés de primes, à fait toute la préparation à BamakoLes joueuses qui étaient au nombre de 14 dont la liste a été réduite à 12quittent Bamako pour Sydney ce samedi 10 septembre. Elles y passeront 10 jours de préparation pendant lesquels l’équipe affrontera en amical la Chine, la Corée du Sud et le Canada (à confirmer), avant d’entrer en lice dans le tournoi contre le Japon le 22 septembre.

Outre l’aspect sportif, la nébuleuse question des primes est également a été réglée avant le départ des basketteuses, selon la Fédération. « Les arriérés de primes de l’Afrobasket Dakar 2019 (57 millions), ceux de Yaoundé 2021 (une trentaine de millions) et les primes de sélection pour ce tournoi (500 000 francs CFA par joueuse) seront tous gérés avant le départ », promettait le Directeur technique national adjoint de la FMBB. Le ministre de la jeunesse et des Sports l’a confirmé lors de la cérémonie de remise officielle du drapeau à la sélection le mardi 6 septembre.

Nouvelle Constitution : bientôt la fin de l’échéance de deux mois

Ce 12 septembre 2022 marquera la fin des deux mois donnés par le Président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, aux membres de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution (CRNC). Ils devraient lui soumettre un avant-projet de texte en vue de remplacer la Constitution en vigueur depuis 1992. À quelques jours de la deadline, où en sont-ils avec la rédaction ? Comment ont-ils procédé ? Et surtout, la date sera-t-elle respectée ? La CRNC rend compte.

Le temps défile. Le délai approche et la présentation de l’avant-projet de nouvelle Constitution est attendue. Le 12 juillet dernier, le Président de la transition a procédé à l’installation des membres de la CRNC en leur octroyant un délai de deux mois à compter de cette date pour lui proposer un avant-projet afin de permettre « au peuple de prendre sa décision souveraine au cours d’un referendum ».

Selon les explications du colonel Assimi Goïta, lors de la cérémonie d’installation de la CNRC, « la pratique institutionnelle a révélé des dysfonctionnements qui se sont soldés par des ruptures de l’ordre constitutionnel. D’où des interrogations quant à la solidité des différentes institutions, les rapports entre elles et le fonctionnement du système institutionnel de manière générale ».

Pour y pallier, l’équipe chargée d’élaborer le texte a organisé une série de rencontres. « Le décret portant création de la commission nous a prescrit de procéder à une large consultation des forces vives de la Nation. À cet effet, nous avons saisi par lettres les partis politiques et les organisations et associations de la société civile en vue de recueillir leurs contributions par écrit. Ces lettres étaient accompagnées d’un document appelé « Canevas indicatif », qui devait servir de guide pour la rédaction des contributions », explique le président de la commission, le Pr Fousseyni Samaké, ancien Secrétaire général de la Présidence. En outre, la CRNC a rencontré le 26 juillet dernier les partis politiques, puis les organisations de la société civile deux jours plus tard, au centre international de conférences de Bamako (CICB). Le 2 août, elle a recensé les suggestions des organisations politiques, de la société civile et des légitimités traditionnelles et coutumières du District de Bamako et des régions de Koulikoro, Dioïla, Nara et Bougouni lors des séances d’écoutes au Gouvernorat du District de Bamako.

« J’ai rendu des visites de courtoisie et d’échanges au Premier ministre [Choguel Kokalla Maïga, Ndlr], à certains ministres, à toutes les institutions de la République, aux associations cultuelles et aux mouvements signataires de l’accord d’Alger », ajoute le Pr Samaké. La Commission a également donné l’opportunité aux Maliens de faire parvenir leurs contributions au ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, ainsi qu’auGouvernorats des régions. À cela s’ajoute la création d’un site internet pour récolter les propositions en ligne de personnes au Mali et à l’étranger.

« Prêt dans les délais »

Ce processus, qui a pris fin le 8 août, a permis de « recueillir plus de 10 000 contributions », atteste Me Cheick Oumar Konaré, membre de la CRNC. Selon ce dernier, « après un mois de recensement des propositions, nous avons commencé la rédaction proprement dite. Nous avons divisé la commission en six sous-groupes. Chaque sous-groupe, ayant des thèmes spécifiques, a produit des projets d’articles qu’on a relus en commun. On est en train de finaliser cela. Tout devrait être prêt dans les délais », certifie Me Konaré.

Le document, attendu la semaine prochaine, doit être « à la mesure des attentes du peuple et sera le socle d’institutions fortes et d’un jeu politique sain et équilibré entre les différents acteurs institutionnels. », avait instruit le président de la transition. Pour le Pr Fousseyni Samaké, la nouvelle constitution va contribuer à donner au Mali un nouveau départ. Si adoptée, ce sera une étape de franchie, notamment après les trois précédentes tentatives infructueuses (1999, 2008, 2017) de révision de la  constitution né de l’avènement de la 3ème République, qui ont toutes échoué.

Alphabétisation : retour sur les bancs pour dissiper les regrets

59,4%. C’est le taux d’alphabétisation au Mali des personnes de 15 ans et plus, selon des données 2021 de l’Institut national de la statistique (INSTAT). Longtemps après avoir abandonné les bancs de l’école, ou sans les avoir jamais fréquentés, des adultes reprennent le chemin des étudesÀ l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation, célébrée ce jeudi 8 septembre, focus sur ces apprenants, qui, après moult regrets, réapprennent à lire et à écrire.

« Il n’y a pas d’âge pour apprendre ». C’est le leitmotiv d’Ousmane Traoré, 33 ans. Ce commerçant, qui a trois boutiques, a abandonné l’école classique depuis la 3ème année fondamentale, mais cela ne l’a pas empêché de réussir sa vie. « Outre mes boutiques, j’ai pu construire une maison et je circule dans ma propre voiture. Comme on le dit, j’ai réalisé le rêve de beaucoup de jeunes d’aujourd’hui », se félicite le commerçant, marié et père de deux enfants. Pour autant, malgré cette réussite sans instruction scolaire, le trentenaire avoue « regretter » d’avoir abandonné ses études. « Avec l’évolution de mon business, mon incapacité à lire et à écrire me pénalise fortement. J’aurais pu économiser ce que je paye à des personnes pour écrire mes commandes », se désole-t-il. Pour combler cette « incapacité », Ousmane prend des cours d’alphabétisation à domicile les mercredis et jeudis soirs, ainsi que le week-end. Tout comme lui, le marchand import-export Gantigui Fané dit prendre des cours d’alphabétisation pour adultes pour mieux se vendre au monde. « En tant que commerçant, je vais à Dubaï, en Chine… J’ai du mal à communiquer avec mes clients de ces pays, qui ne comprennent pas le bamanankan mais maîtrisent d’autres langues. En plus, de par mon métier, il me faut savoir écrire en français, ne serait-ce que pour remplir des reçus. C’est en raison de tout cela que j’ai décidé de prendre ces cours », se justifie-t-il. L’apprentissage, qui dure depuis plus de six ans à l’École fondamentale du quartier de Faladié, a été bénéfique pour l’homme d’affaires de 42 ans. « Grâce à ces études, de nos jours je me débrouille assez bien dans l’écriture du français et surtout je comprends mieux la langue, même si j’ai encore beaucoup de difficultés à la parler », témoigne-t-il.

Incapable

Selon l’UNESCO, une personne est considérée comme analphabète lorsqu’elle est incapable de lire et d’écrire. C’est aussi « toute personne qui ne sait lire que des chiffres, son nom ou une expression courante apprise par cœur ». Au Mali, 59,4% des personnes de 15 ans et plus savent « lire et écrire dans une langue quelconque », d’après la dernière Enquête modulaire et permanente auprès des ménages (EMOP) de l’Institut national de la statistique (INSAT), publiée en 2021. Une analyse du rapport basée sur le sexe montre que les hommes sont plus alphabétisés que les femmes, avec respectivement 39,3% et 20,1%. « Le milieu urbain affiche un taux assez élevé, de l’ordre de 54,7%, comparé à 22,1% pour le rural », note-t-on dans le document, selon lequel dans toutes les régions, à l’exception de Kidal et de Ségou, les pauvres sont les moins alphabétisés.

« Ce sont des gens qui ont regretté de n’avoir pas été à l’école ou de l’avoir abandonnée très vite. Maintenant, ils ont compris l’importance de l’alphabétisation. C’est pourquoi ils cherchent à s’instruire », explique Yacouba Kouyaté, enseignant au Collège fondamental Boubacar Diarra de Sébenicoro, qui donne depuis 13 ans des cours d’alphabétisation à des adultes. Selon lui, la majeure partie de ces apprenants sont des non instruits qui ont réussi dans leur activité professionnelle « et cherchent par conséquence à se former pour pouvoir gérer au mieux leurs affaires sur tous les plans ». Malgré les bienfaits de cet apprentissage, au Mali la tendance des adultes apprenants diminue et cela provoque la fermeture de beaucoup de centres de formation. Comme ce fut le cas à l’École publique A du quartier de Lafiabougou. « Les gens veulent s’instruire mais n’ont pas le courage de continuer. Du coup, après une à deux semaines, beaucoup abandonnent », déplore-t-il.

Royaume-Uni : décès de la reine Elizabeth II à l’âge de 96 ans

Elisabeth II, reine d’Angleterre au plus long règne de l’histoire du pays, est décédé ce jeudi à 96 ans. Devenue reine à seulement 25 ans, Elisabeth II a mis sa vie au service de ses sujets, enchaînant inlassablement les engagements officiels, sourire aux lèvres, avant de ralentir le rythme à l’approche de ses 70 ans de règne. Agée de 96 ans et souffrant de difficultés pour se déplacer, la reine avait récemment limité ses apparitions publiques pour passer progressivement le relais à son fils aîné Charles, 73 ans. Outre ses problèmes de santé, la mort en avril 2021 du prince Philip, son époux depuis sept décennies, avait ébranlé celle qui en était tombée amoureuse à 13 ans et l’avait épousée huit ans plus tard.  Au Royaume-Uni, aucun monarque n’a jamais régné aussi longtemps. Son visage est partout : sur les billets de banque, les timbres, ou encore les boîtes aux lettres. Et sa popularité immense. Pourtant Elisabeth Alexandra Mary, née dans le quartier de Mayfair à Londres le 21 avril 1926, n’était pas destinée à être reine. La princesse « Lilibet », boucles blondes et visage d’ange, grandit dans une certaine insouciance. Mais fin 1936, son oncle Edouard VIII abdique pour épouser Wallis Simpson, une Américaine deux fois divorcée. Le père d’Elisabeth, un homme timide et bègue, devient alors George VI. La fillette emménage dans l’austère palais de Buckingham et sera instruite à domicile avec sa sœur Margaret, de quatre ans sa cadette. Le 6 février 1952, alors qu’elle effectue un voyage au Kenya, elle apprend la mort de son père. Elle retourne immédiatement au Royaume-Uni puis est couronnée le 2 juin 1953. Devenue à l’âge de 25 ans souveraine du Royaume-Uni, du Canada, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud, du Pakistan et de Ceylan (l’actuel Sri Lanka), elle promet à ses sujets « d’être digne de leur confiance tout au long de (sa) vie ». Femme très croyante, Elisabeth II a incarné la stabilité au sein d’une famille régulièrement traversée par des scandales. En 1992, qu’elle a surnommée « Annus Horribilis », trois de ses enfants Charles, Anne et Andrew, voient leurs couples respectifs exploser et son château de Windsor est la proie des flammes. La reine reste stoïque, maintenant le cap dans la tempête, une réserve qui lui a valu des critiques lors de la mort de Lady Di, en 1997. Depuis une brève hospitalisation en octobre, les apparitions d’Elisabeth II étaient devenues extrêmement rares, même si elle continuait à assumer des « tâches légères » au château de Windsor, la plupart du temps par visioconférence. Le 29 mars, elle avait cependant assisté à l’Abbaye de Westminster à une cérémonie religieuse en hommage au prince Philip. C’était sa première grande apparition publique depuis des mois. Arrivée au bras de son fils Andrew, s’appuyant sur une canne, on l’y a vue, frêle et digne, marcher lentement et saluer après la cérémonie plusieurs participants. Sa dernière apparition date de ce mardi 6 septembre dans sa résidence écossaise de Balmoral où elle a reçu Boris Johnson venu présenter sa démission, et Liz Truss qu’elle a nommée officiellement Première ministre. 

Traite des personnes : « A Kayes, c’est accepter d’être esclave ou vivre l’enfer »

Il y a 117 ans, l’administration coloniale a aboli l’esclavage en Afrique occidentale. Mais, il existe toujours au Mali, principalement dans la région de Kayes où des personnes continuent à souffrir des affres à même à mourir du phénomène.

 

La violence due à l’esclavage a atteint un paroxysme dans la région de Kayes. Le 29 juillet 2022, le cadavre brulé et mutilé de Djogou Sidibé, 71 ans, a été retrouvé près de son champ, non loin de son village de Lany Mody dans le cercle de Kayes. Cet acte comme l’expliquent plusieurs organisations de lutte contre l’esclavage, est dû au refus de la vieille femme de se soumettre au statut d’esclave.

Le fils de la défunte (relayé sur les réseaux sociaux) témoigne qu’elle a été tuée pour avoir refusé de moduler sa plainte afin qu’une femme qui l’avait battue le 10 juin dernier, puisse bénéficier d’une liberté provisoire. La mort de Djogou Sidibé est le point d’orgue de mauvais traitements qui se multiplient dans les contrées de la première région administrative du Mali comme en témoigne Farda, 65 ans, installée à Makana Toubaboukané, un village situé à 60 Km de Kayes. Le 6 juillet dernier, sur le chemin du champ, la vieille femme « toute joyeuse », écoutait une chanson à la gloire d’Ousmane, un riche commerçant de la localité qui venait d’offrir un forage au village, raconte-t-elle. Sur la route, elle croise le septuagénaire Samba, un membre de la famille royale du village qui lui interdit d’écouter cette musique « à la gloire d’un esclave indigne de louanges ». Face à son refus, le vieillard abat son bâton sur la tête de Farda puis la roue de coups. Le bras avec lequel elle tentait de se protéger est fracturé tandis que de sa tête s’écoulait du sang. « Ensuite, il a fait appel à des jeunes de sa famille pour aller tabasser nos familles et brûler nos maisons », raconte la victime. Coumba, 50 ans, (traumatisme crânien), Lassana, 24 ans, (bras cassé) et Adama, 50 ans (coude démis) comptent parmi les victimes supplémentaires.

Ces violences en rappellent d’autres pas si éloignées que cela. Le 21 novembre 2019, 110 personnes, en majorité des femmes et des enfants, fuient leur village de Khérouané pour se réfugier à Diéma pour avoir refusé le statut d’esclaves. Le 1ER septembre 2020, Youssouf Cissoko, Mountaga Diarrisso, Gossi Cissoko et Djané Cissoko, 4 militants anti-esclavagistes, sont battus à mort dans le village de Djandjamé. Le 4 juillet 2021 : des habitants du village de Makhadougou considérés comme des « esclaves » sont empêchés de travailler dans leur champ. 12 d’entre eux (parmi lesquels 3 femmes) sont blessés par des machettes et des coups de fusil. Le 28 septembre 2021 : une vidéo montrant des jeunes ligotés et torturés avec des armes blanches fait le tour des réseaux sociaux. La scène filmée à Oussoubidiagna fait 1 mort, 77 blessés et 3000 « esclaves » déplacés, selon un bilan de l’ONU dont des experts ont lancé une alerte en 2021 contre l’intensification du phénomène dans la région. « N’empêche, à Kayes, c’est accepter d’être esclave ou vivre l’enfer », s’exclame Mikhailou Diallo, le président régional Kayes de la Fédération malienne des Associations de lutte contre l’exclusion, la discrimination, l’esclavage par ascendance et les inégalités sociales (FMALEDEI).

Personnes capturées

Traditionnellement ont été considérées comme esclaves au Mali, des personnes capturées au cours des razzias ou échangés par des guerriers lors de conflits tribaux à l’époque précoloniale. La transmission du statut aux enfants se fait via la mère quelque soit celui du père. « Mais dans nos localités de Kayes actuellement, tous ceux qui ne sont pas de la lignée des fondateurs des villages sont considérés comme esclaves », corrige Mikhailou Diallo.

Le système pour devenir esclave est tout simple, dit-il. « Si un étranger s’installe dans un de ces villages, au bout d’un certain temps, les chefs traditionnels te donnent une de leurs filles en mariage en disant que tu es une bonne personne. Mais dès que tu commences à réussir ta vie, ils t’annoncent que c’est une de leurs esclaves que tu as épousé en réalité et, du coup, tes enfants deviennent leur propriété. Si tu décides de quitter le village, on te retire les enfants », explique-t-il. Dans la zone, les « esclaves » n’ont droit à aucun poste de responsabilité (maire, imam, prêtre…), à leur mort, leurs corps sont enterrés à l’écart de ceux des « nobles », leurs épouses sont astreintes à un veuvage de 2 mois et 5 jours au lieu des 4 mois et 10 jours prescrits par l’islam…

« 105 personnes inculpées »

L’administration coloniale a aboli l’esclavage au Mali par un décret daté du 12 décembre 1905. « La pauvreté, le manque d’éducation, la demande de main-d’œuvre bon marché, la demande de sexe et l’absence de droits de l’homme pour les groupes vulnérables sont des principales causes qui perpétuent encore la pratique dans le pays », regrette Nouhoum Cherif Haïdara, membre du Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et des pratiques assimilées (CNLTP).

Autre motif de la persistance de l’esclavage par ascendance : il est perçu dans les localités de Kayes comme une tradition qu’il faut respecter. C’est dire la difficulté de l’éradiquer malgré les tentatives de l’Etat malien.

Le 3 février 2011, le gouvernement crée le CNLTP. Dans la foulée, il fait adopter la loi n°2012-023 du 12 juillet 2012, relative à la lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées (elle prévoit, pour les individus reconnus coupable de traite des personnes, des peines s’échelonnant de 5 ans d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité selon les circonstances), et lance un Plan d’action national (2018-2022) le 1er février 2019. Ce Plan d’action qui fait actuellement l’objet d’une révision par les parties prenantes, prévoit, entre autres, de promouvoir la coordination et la coopération des acteurs dans la lutte contre la traite des personnes.

Le ministre de la justice, Mamadou Kassogué, a également appelé, en décembre dernier, les procureurs généraux « à prendre des dispositions pour que des poursuites soient engagées pour tous les cas de violences physiques et d’atteintes aux biens exercées contre ces personnes en considération de leur statut ».

Une injonction utile car le système judiciaire s’est révélé particulièrement actif en 2021 dans la poursuite des affaires de traite des personnes dans la cité des rails.

« 105 personnes ont été inculpées de traite des personnes et/ou de trafic de migrants. Elles sont actuellement en attente de leur procès. Les tribunaux de Kayes à eux seuls ont jugé 36 affaires liées à la traite des personnes et à l’esclavage l’année dernière », explique Me Lury Nkouessom, chef de file de la composante accès à la justice du projet Mali Justice Project (MJP). Un projet financé par l’USAID qui fournit un appui technique et financier à plusieurs ONG pour porter assistance aux victimes de la traite des personnes et de l’esclavage par ascendance.

Ces mesures ne convainquent cependant pas les associations de victimes qui relèvent que « les crimes d’esclavage sont considérés comme des problèmes de terre, de conflits entre clans, de coups et blessures… par la justice ». Elles dénoncent en plus le fait que la loi sur la traite des personnes (TIP) de 2012 en vigueur se concentre fortement sur les poursuites judiciaires mais n’accorde que très peu de place à la protection et à l’assistance aux victimes. Comme en atteste dramatiquement le cas de « l’esclave » Djogou Sidibé.

CNPM : comment sortir de la crise ?

Après plusieurs mois de crise, une administration provisoire consensuelle a été mise en place le 4 mars 2022 pour gérer les affaires courantes du CNPM et organiser des élections pour doter le Patronat d’un nouveau bureau. À deux mois de la fin de son mandat, elle a validé des nouveaux textes censés prévenir un nouveau blocage. Ils ne font pas encore l’unanimité.

Sur les 155 délégués, 90,32% étaient présents à l’Assemblée générale extraordinaire organisée le 13 août 2022, assure le 1er Vice-Président de l’Administration provisoire, M. Boubacar Diallo.

Après plusieurs mois d’inactivité, des décisions judiciaires ayant annulé les deux Assemblées générales qui avaient élu deux bureaux différents en 2020, les organisations professionnelles membres du Patronat ont mis en place le 8 février 2022 une Administration provisoire de 8 membres. Jugée « déséquilibrée », elle a été portée à 16 membres le 4 mars 2022.

Le 2 avril 2022, une Assemblée générale extraordinaire a mis en place un Bureau chargé de gérer les affaires courantes du CNPM, de mettre en place une administration provisoire, d’adopter un règlement électoral et d’organiser de nouvelles élections.

Désigné Président, M. Soya Golfa, l’un des anciens de l’organisation, a déploré que « de 2020 à maintenant le Patronat n’existe que de nom ». Rappelant qu’il faisait partie de ceux qui étaient là le 25 janvier 1980, lors de la création du CNPM, il a expliqué que sa place « n’est plus ici », regrettant la persistance de cette crise. « Je ne cherche plus à être dans un bureau. Notre souci est que les gens s’entendent. Nous sommes pareils ».

Élections de la dernière chance ?

S’ils ont du mal à obtenir l’unanimité autour des nouvelles dispositions, les membres de l’Administration provisoire se veulent optimistes. « Les difficultés peuvent être des opportunités », souligne M. Diallo.

Suivant le planning, l’élection du nouveau Bureau du CNPM doit intervenir en octobre 2022, pour clore ce chapitre peu glorieux de l’organisation patronale, qui se vantait de son modèle consensuel.

Un défi important, au regard des divergences qui se font entendre déjà à propos des nouvelles règles, qui excluent les candidatures des Présidents élus à l’issue des Assemblées contestées de 2020. « Une discrimination » injustifiée, estiment certains, qui pourraient ne pas se reconnaître dans les résultats de l’élection à venir.

L’Administration provisoire espère une issue heureuse, avec une Assemblée générale au pouvoir renforcé, qui, en plus d’approuver le budget, aura le pouvoir de révoquer le Bureau, élu pour un mandat de 5 ans non renouvelables, et la création d’un organe électoral dirigé par le Président sortant, qui ne sera pas candidat.

Olivier Dubois : 17 mois de captivité

Ce jeudi 08 septembre 2022, marque le 17ème mois de captivité du journaliste français Olivier Dubois, ancien collaborateur du Journal du Mali. Enlevé le 8 avril 2021 alors qu’il était en reportage à Gao par le groupe terroriste JNILM, deux preuves de vie ont été diffusées depuis par vidéo, le 5 mai 2021 dans laquelle, il confirmait lui-même son enlèvement et le 13 mars 2022. Il est à ce jour le seul otage français recensé dans le monde.  Le 20 août dernier, à l’occasion du 500ème jour de sa captivité, une vidéo rassemblant plusieurs personnalités du monde des médias, des proches ou encore d’anciens otages a été diffusée en soutien au journaliste. 

Mine de Fékola : B2Gold signe un nouveau contrat de service

La société d’exploitation minière B2Gold a accordé un nouveau contrat de forage minier à la société britannique Capital. Un contrat qui court jusqu’à fin 2024 a annoncé Capital.

Outre les travaux de forage destinés à augmenter l’estimation de ressources, contenus dans le contrat signé en juin avec la société, B2Gold a donné à la société britannique la responsabilité d’effectuer les travaux de forage de contrôle de la qualité du minerai.

Pour accomplir ces différentes missions, Capital aura sans doute recours à ses nouvelles acquisitions auprès d’Afrikans Mining services, filiale du fournisseur australien de services miniers  sur le Continent, Perenti.

 « Nous avons été opportunistes dans l’achat d’appareils de forage, ce qui nous permet de commencer plus rapidement les opérations et, par conséquent, nous augmentons nos prévisions d’investissement pour 2022 à 60-65 millions de dollars », a expliqué le président exécutif du groupe Capital.

La mine d’or de Fékola est située à environ 500 Km à l’Ouest de la capitale malienne. B2Gold a acquis le projet de classe mondiale en 2014 et entamé la production en 2017.

La société a réalisé une bonne année en 2021 avec 567 795 onces d’or. La mine à faible coût devrait produire entre 570 000 et 600 000 onces d’or en 2022. La production devrait être plus élevée qu’en 2021, en raison notamment de l’optimisation de la séquence d’extraction pour fournir un accès plus rapide au minerai à haute teneur de la phase 6, explique la société.

Régularisation de l’INFSS-CRM : la Croix-Rouge malienne donne des éclaircissements

Pour édifier l’opinion publique sur la situation de la régularisation de son Institut national de formation socio-sanitaire, la Croix-Rouge malienne a tenu un point de presse dans ses locaux  jeudi 1er septembre 2022.

L’Institut national de formation socio-sanitaire de la Croix-Rouge malienne (INFSS-CRM) fait partie des huit écoles privées de santé dont les étudiants avaient  été expulsés des salles d’examens qui s’étaient déroulées du 25 au 29 juillet dernier et interdites plus tard le 30 août dernier par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique « jusqu’à nouvel ordre » de toute activité de formation dans le cycle supérieur de santé.

Si elle a trois niveaux de formations à savoir la filière aide-soignant et celle des techniciens de santé disposant d’un arrêté de création N09-2540/MEALN-SG du 11 septembre 2009 et d’ouverture en 2013,  la troisième filière  licence professionnelle en science de la santé n’a pas pour sa part, à ce jour, d’autorisation d’ouverture. Mais ce n’est pas par faute de la Croix-Rouge malienne, à en croire les explications de Dr Sy Mariam Traoré, Directrice des études de l’INFSS-CRM.

« Depuis la note du Directeur général de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique adressée au président de l’Association des écoles privées de santé dont le contenu était de notifier que les établissements ne disposant pas d‘autorisation d’ouverture ne pourront plus présenter des candidats auxdits examens à venir, c’est-à-dire ceux de 2020, nous avons formulé la demande d’ouverture du niveau licence professionnelle en science de santé dont les premières demandes datent du 02 juillet 2020 et 09 septembre 2021 et avons fait un suivi régulier de ce dossier », a-t-elle expliqué.

C’est donc à « notre grande surprise » qu’on a fait sortir les étudiants des salles d’examen, a-t-elle poursuivi, alors que « selon nos informations il était convenu entre le ministère et l’Association que les établissements dont le traitement des dossiers pour l’autorisation d’ouverture était dans le circuit pouvait composer ».

Selon la directrice des études,  suite aux deux premières demandes au niveau de l’enseignement supérieur  il y’a eu un retour pour compléments de dossier auquel l’Institut a satisfait mais plus tard est intervenue une suspension du traitement des  dossiers d’ouverture d’école.

« Juste après nous avons encore reformulé la demande en mars 2022. S’il y a problème peut-être, c’est le circuit administratif », a-t-elle signifié.

Selon les éclaircissements apportés, la licence professionnelle est à sa cinquième promotion en 2022. Toutes les promotions antérieures ont été jusque-là admises à composer par l’Etat et les diplômes dont les premiers délivrés en 2017 l’avaient été par l’Etat.

«  Nous voulons lever l’équivoque parce que les gens peuvent penser que l’école de la  Croix-Rouge malienne n’a pas autorisation d’exercer mais il s’agit tout simplement de la filière licence. Et même là depuis 2017 nous étions en train de former et de faire des examens avec l’Etat où nos étudiants avaient plusieurs fois été premiers nationaux  », a précisé M. Nouhoum Maiga, secrétaire général de la Croix-Rouge malienne.

A l’endroit des parents d’élèves concernés par cette situation, qui sont 37 au total, pour le compte de l’INFSS-CRM, l’Institut appelle à la patience, affirmant les revenir dans un  « bref délai » pour leur proposer un « projet de sortie ».

Primature : Un Maïga peut en cacher un autre

Le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement depuis décembre dernier, a été désigné le 21 août 2022 pour assurer l’intérim du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, malade depuis maintenant un mois. Le nouveau chef temporaire du gouvernement a affirmé rester dans le sillage des instructions du Premier ministre, mais pour beaucoup sa présence pourrait marquer un nouveau tournant dans la transition.

Le Colonel Abdoulaye Maïga, 41 ans, qui ne faisait pas partie du « cercle des 5 colonels » qui ont pris le pouvoir en août 2020, est devenu sans conteste au fil des mois le visage des déclarations fortes des autorités de la transition.

Nommé ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation depuis le gouvernement Moctar Ouane, il est l’un des hommes de confiance du Colonel Assimi Goita. C’est donc sans grande surprise que le président de la transition l’a désigné pour assurer l’intérim à la Primature, le temps que le Premier ministre Choguel Maïga se remette de son indisponibilité.

Le Colonel Maïga imprime sa marque

À la tête du gouvernement, Abdoulaye Maïga n’a pas tardé à poser son empreinte. Quatre jours après sa désignation, dans une lettre circulaire en date du 25 août 2022, il exige des ministres l’observation de plusieurs mesures, dans le cadre de « l’efficacité du travail gouvernemental et de l’amélioration de la qualité des textes adoptés par le gouvernement en conseil des ministres ».

D’abord, la tenue des réunions de cabinet autour des dossiers inscrits à l’ordre du jour du conseil des ministres le lundi à partir de 08h00 au niveau des départements respectifs et la transmission des observations formulées sur les dossiers au secrétariat général du gouvernement le même jour avant 14h00.

Ensuite, la centralisation et la transmission au Premier ministre desdites observations par le secrétaire général du gouvernement. Par ailleurs, un conseil de cabinet doit se tenir le mardi à 10h00 à la Primature sur les observations des départements sur les dossiers du conseil des ministres et le secrétaire général du gouvernement doit tenir un procès-verbal de réunion faisant ressortir les observations pertinentes et les recommandations formulées. Ce procès-verbal du conseil de cabinet doit être transmis par le secrétaire général du gouvernement le même jour au Premier ministre par intérim.

Enfin, les communications verbales doivent être impérativement déposées au secrétariat général du gouvernement au plus tard le mardi à 8h00. Le Premier ministre par intérim a également interdit dans la foulée, sur instruction du président de la transition, les téléphones, montres et tout autre appareil électronique en conseil des ministres.

Rappelons que cette interdiction, qui n’est pas nouvelle, n’était plus vraiment de rigueur depuis le départ du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, qui l’avait instaurée en 2017.

« L’intérim exige une double mission : rester dans le sillage des instructions du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et faire face aux défis quotidiens », a déclaré le colonel Abdoulaye Maïga le 29 août dernier, lorsqu’il a rencontré les membres du cabinet du Premier ministre. Depuis, le nouveau locataire temporaire de la Primature s’attelle à la tâche.

Audiences le 25 août avec le Président mondial de la Jeune chambre internationale (JCI) et le 2 septembre avec le ministre algérien des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger. Présidence le 30 août d’un conseil de cabinet sur les dossiers à l’ordre du jour du conseil des ministres du mercredi 31 août 2022 et de la cérémonie de lancement de l’opération de recensement des agents des fonctions publiques de l’État et des collectivités le 1er septembre. Le chef du gouvernement par intérim ne fait que suivre le rythme effréné qu’il s’était jusque-là imposé à l’Administration territoriale, où, selon l’un de ses collaborateurs, le volume horaire a presque doublé au département depuis qu’il en a pris les rênes.

« C’est un grand travailleur, quelqu’un de très humble par rapport à ses connaissances intellectuelles. Il est très vigilent et très sociable avec ses collaborateurs. Il reconnaît la valeur de tout le monde et a une grande capacité d’écoute. Très assidu et rigoureux, il est très exigeant par rapport au rendement », nous confie cette source.

Un intérim bien accueilli

Le colonel Abdoulaye Maïga, qui a fait une partie de ses études en France, où il a notamment décroché un doctorat en sécurité internationale et défense à l’Université Jean Moulin de Lyon en 2011, et a travaillé notamment pour la CEDEAO, est un interlocuteur habituel des politiques, avec lesquels il a plusieurs fois échangé autour de de la mise en œuvre des réformes électorales en cours sous la transition.

Au lendemain de sa désignation pour assurer l’intérim du Premier ministre, la plupart d’entre eux l’ont bien accueillie. Le Rassemblement pour le Mali (RPM), après en avoir pris acte, a souhaité que ce tournant soit « une occasion de renforcer et d’étendre à l’ensemble du gouvernement l’esprit d’inclusivité que le colonel Maïga a imprimé au département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en vue d’une transition véritablement inclusive, apaisée et respectueuse de nos engagements ».

« Nous lui faisons confiance, le soutenons et lui souhaitons bonne réussite », dit pour sa part Bréhima Sidibé, Secrétaire général du parti de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, Fare An Ka wuli. Même son de cloche à l’ASMA-CFP, où l’on est convaincu que le colonel Maïga « est aujourd’hui celui qui incarne le plus la transition et est à même de maintenir le cap à la hauteur des défis du jour ».

« Le choix du Colonel Maïga me semble un choix cohérent, avec le fait qu’à travers son ministère il sera l’acteur principal des actions politiques en cours et à venir, telles que la mise en place de l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), l’adoption d’une nouvelle constitution et le marathon électoral. Jusque-là il semble donner satisfaction pour attaquer les défis politiques à venir », relève également Dr. Amidou Tidjani, analyste politique et enseignant-chercheur à l’université Paris 13 (Sorbonne-Paris-Nord).

Pour Abdoul Sogodogo, vice-doyen de la faculté des sciences administratives et politiques (FSAP) de l’université de Bamako, il est important aussi de noter que cette désignation intervient à un tournant décisif de la gouvernance publique et que le choix porté sur le colonel Abdoulaye Maïga pourrait s’expliquer par plusieurs raisons.

« On observe une confiance croissante du président de la Transition en la personne du colonel Abdoulaye Maïga. D’abord, le Premier ministre avait été littéralement déchargé de fonction de porte-parole de fait du gouvernement. Ensuite, c’est bien le ministre de l’Administration territoriale qui livrait le contenu des messages du gouvernement, bien qu’il ne soit pas un véritable idéologue comme le Dr. Choguel Kokalla Maiga », rappelle-t-il.

AIGE, la mauvaise note?

Même si le Premier ministre intérimaire semble bénéficier d’un état de grâce de la part des acteurs politiques et de la société civile, la décision qu’il a prise au niveau de l’Administration territoriale de recourir à un tirage au sort pour désigner les représentants des partis politiques et de la société civile au sein du collège de l’AIGE continue d’être controversée chez les politiques et pourrait mener à une dégradation des relations jusque-là apaisées entre lui et eux.

« Nous pensons que ce sont des manières de faire qui sont de nature à réinstaurer une crise de confiance entre l’Administration territoriale et la classe politique. Nous ne voulons pas d’une crise pré-électorale, c’est pourquoi nous interpellons le président de la transition sur ce dossier de l’AIGE », avertit Sékou Niamé Bathily, chargé de la communication du RPM.

« Ce n’est pas la personne du colonel Abdoulaye Maïga qui compte. Ce sont les actes posés par l’administration elle-même. C’est elle qui doit veiller au respect des textes, mais si c’est elle qui viole en premier les lois, c’est inquiétant », clame-t-il.

« La gestion de la mise en place de l’AIGE peut avoir des lourdes retombées sur la gouvernance du Premier ministre intérimaire, en ce sens qu’elle peut nuire aux relations entre la classe politique et lui », affirme Abdoul Sogodogo.

Mais, selon Amidou Tidjani, cela ne devrait pas être un problème pour le locataire intérimaire de la Primature, parce que, soutient-il, « le colonel Maïga semble être quelqu’un d’intelligent, qui laisse les politiques mener leurs discussions dans un cadre d’échange qu’il met en place sans y participer directement et les laisse s’entre-déchirer ou se mettre d’accord avant de trancher à la fin ».

Le colonel Abdoulaye Maïga entre-t-il dans les critères d’un Premier ministre longtemps réclamé par une partie de la classe politique, notamment le cadre d’échange ? « Pour le cas d’un Premier ministre neutre, consensuel, rassembleur, nous attendrons avec intérêt l’évolution de l’état de santé du Premier ministre et la suite que le président de la Transition donnera à tout cela », répond Sékou Niamé Bathily pour le cadre, précisant que le Colonel Abdoulaye Maïga est là, selon ce qu’il a déclaré lui-même, pour continuer dans le sillage de Choguel Kokalla Maïga.

Choguel Maïga toujours hospitalisé

Absent depuis un mois, Choguel Kokalla Maïga a, selon nos informations, fait un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique. Il est depuis le 9 août dernier hospitalisé à la clinique Pasteur de Bamako, où il a été admis suite à son malaise. Il y occupe depuis la chambre 114, une chambre VIP à 125 000 francs CFA la nuitée. Face aux flots d’informations parus sur son état de santé le 13 août, la cellule communication de la Primature a dans l’urgence fait une publication affirmant qu’il avait été mis au « repos forcé » pour une reprise de ses activités la semaine qui suivait. Mais, depuis, très peu d’informations circulent le concernant, ce qui a le don d’exaspérer certains « vidéomen » réputés proches de lui. Selon nos informations, si un temps, vers les 22 – 23 août, la possibilité d’une évacuation vers Johannesburg avait été évoquée, la décision a finalement été prise de le garder à Bamako, et, d’après notre source il se porterait mieux mais a encore des difficultés à s’exprimer. « Il parle lentement » assure-t-elle. Dr. Allaye Bocoum, l’un de ses proches, confie avoir reçu un message du chef du gouvernement le vendredi 2 septembre 2022, où il disait se remettre « de mieux en mieux ».

« Il y a vraiment de quoi se réjouir, car il est entre de très bonnes mains, dans une très grande sécurité et aucun laisser-aller dans le domaine de son intimité familiale n’a été permis », glisse celui qui révèle que le Premier ministre n’avait pris qu’une semaine de repos l’année dernière alors même que ses médecins lui avaient imposé un mois.

À l’en croire, Choguel Kokalla Maïga, dont le black-out total autour de l’état de santé découlerait de sa volonté personnelle, récupérera une bonne forme physique avant de reprendre toute activité publique, chose sur laquelle ses médecins sont « intraitables ».

En attendant, le retour aux affaires du leader du M5-RFP semble improbable pour certains observateurs, qui n’excluent pas sur la durée un scénario à la guinéenne, où le Premier ministre intérimaire a fini par être nommé de manière définitive pour la suite de la transition.

Présidence de l’URD : la cour d’appel de Bamako confirme la victoire de Gouagnon Coulibaly

Depuis janvier 2022, le parti de l’ancien chef de file de l’opposition, feu Soumaila Cissé est secoué par une crise. A l’issu d’un congrès extraordinaire organisé le 16 janvier 2022, Gouagnon Coulibaly a été élu, nouveau président de l’URD. Une élection rapidement contestée par le président par intérim, Pr. Salikou Sanogo. Une bataille judiciaire s’est par la suite enclenchée, la Cour d’appel de Bamako vient de statuer en faveur de Gouagnon Coulibaly.

Le tribunal de grande instance de la commune V de Bamako avait dans son délibéré du 4 avril 2022, confirmé l’élection de Gouagnon Coulibaly en qualité de Président du parti URD, à l’issue du congrès extraordinaire du 16 janvier 2022. Le Président par intérim Salikou Sanogo avait contesté l’élection de Gouagnon Coulibaly. Conséquence : l’instauration un bicéphalisme s’est installé à la tête du parti. La cour d’appel de Bamako, en vidant son délibéré ce mercredi 7 septembre 2022, dans l’affaire qui oppose Salikou Sanogo et Gouagnon Coulibaly, à, dans un arrêt confirmé l’ensemble des dispositions du jugement du tribunal de la commune 5 du district de Bamako du 4 Avril 2022. Elle valide le congrès extraordinaire du 16 janvier 2022, confirme la légalité et la légitimité de l’élection de Gouagnon Coulibaly. Contacté, les proches de Salikou Sanogo n’ont pas souhaité répondre à nos questions, toutefois ils ont assuré que des recours appropriés seront exercés contre ladite décision. De son côté, Gouagnon Coulibaly, explique qu’avec cette décision de justice et avec la grosse de justice en main, il va s’atteler à redynamiser le parti très bientôt par des activités sur le terrain. Pour rappel, c’est face au refus du 1er vice-président Salikou Sanogo de convoquer un congrès extraordinaire du parti pour élire un nouveau président du parti après le décès de Soumaila Cissé qu’un Collectif pour la sauvegarde de l’URD a été créé en 2021, présidé par Coulibaly Kadiatou Samaké, 3ième vice-présidente du parti.

 

Facultés de médecine et de Pharmacie : les étudiants réclament leurs bourses

Quatre mois après le démarrage des cours dans les facultés de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, aucune allocation financière attribuée aux étudiants au titre de cette l’année universitaire n’est encore payée. Dépités, les étudiants ont marché ce mardi 06 septembre 2022 pour exprimer leur ras-le-bol. Un retard de paiement qui met beaucoup d’entre eux dans l’embarras, notamment pour se loger, nourrir ou se déplacer. Sur les pancartes et banderoles étaient inscrits notamment : « sans bourses, Point G c’est l’enfer », ces étudiants affirment avoir emprunté toutes les voies possibles, sans aucune suite favorable. Selon Alfousseyni Dissa, secrétaire général du comité AEEM des facultés de Médecine et Pharmacie, quatre mois durant, ils ont entrepris de nombreuses démarches auprès des décideurs, mais n’ayant pas de réponse favorable, ils ont donc décidé ce mardi de manifester. Cette marche, organisée sur la route qui mène vers l’hôpital du Point G, a bloqué pendant deux heures environs les usagers, parmi eux des patients, mais aussi des agents des services d’urgences de l’hôpital. Face à cette situation, des professeurs des facultés et un commissaire de police dont les hommes ont encadré la marche se sont évertués à faire ouvrir un passage pour permettre à ceux qui vont à l’hôpital ou simplement sur leur lieu de travail de pouvoir passer. Le Chef des services allocations financières des étudiants Daniel Kone estime que le paiement des bourses est lié de façon générale aux résultats académiques qui sont pour la plupart en retard. Mais il avoue tout de même que les états financiers sont déjà au niveau du trésor, hormis ceux des nouveaux de la pharmacie restés encore au cabinet du ministère de l’enseignement supérieur en attente de signature.

Musique : Nabintou Diakité n’est plus

Le monde de la culture malienne est en deuil. L’artiste chanteuse Nabintou Diakité n’est plus. Elle est décédée hier dimanche 04 septembre 2022 des suites d’une longue maladie.

Nabintou Diakité a connu le monde artistique très jeune. Elle a fait ses débuts dans la chanson en tant que choriste aux côtés de sa cousine, Oumou Sangaré, avec qui elle a parcouru le monde. Elle s’est fait connaître par le public à travers son titre « Na diara Minyé » extrait de son 1er album sorti en 1998 qui fut un grand succès. S’est ensuivi l’album « Ma Ouéléni » sorti en 2004. Après cet album, Nabintou Diakité avait quitté la scène pendant plus d’une décennie. Des proches ont évoqué des problèmes personnels à l’époque pour expliquer cette longue absence. Elle a des relations tendues avec la diva Oumou Sangaré, mais finalement les deux se sont reconciliées quelques heures seulement avant le décès de Nabintou Diakité.  Après avoir disparu des écrans, Nabintou Diakité signe son grand retour avec l’annonce en novembre 2021 de la sortie d’un nouvel album, le 3e sur la plateforme numérique ZikMali223. Un album de 10 titres nommé Dunia » produit par son époux Berthin Coulibaly. Son chant du cygne finalement. Cette originaire du Wassoulou précisément de Madina Diassa a rendu l’âme hier dimanche 04 septembre à l’âge de 44 ans et a été enterrée ce lundi 05 septembre à Fana.

 

Basket : début des play-offs pour déterminer les champions du Mali

Les matchs de play-offs de basket démarrent ce lundi 5 septembre au Palais des sports de Bamako. Ces play-offs qui font office de finale verront les équipes engagées s’affronter au meilleur des cinq matchs pour déterminer les champions du Mali.

La saison de basketball s’achemine vers sa fin. Après les matchs du carré d’as, place maintenant aux Play-offs qui font office de finale. Chez les hommes, le Stade malien de Bamako et l’AS Mandé vont s’affronter pour le titre tandis que chez les Dames l’affiche de la finale oppose L’AS Police au Djoliba AC. L’affiche de la finale Homme est assez inattendue tant la domination de l’AS Police était sans partage ces dernières années. Les Policiers ont remporté les trois derniers titres de champion et également participé à la toute première édition de la Basket Africa League (BAL). Mais les Policiers, trop inconstants cette saison n’ont pas réussi à se hisser jusqu’à ce niveau. Chez les Dames, les deux équipes sont habitués au sommet et l’opposition devrait faire des étincelles. Pour ces rencontres qui débutent ce lundi 5 septembre, elles revêtent également un aspect de course contre la contre. Du fait de nombreux problèmes, le Mali a pris du retard sur son championnat, notamment à cause des problèmes d’Orange, principal sponsor du championnat avec la REMACOTEM mais aussi les suspensions de la FIBA qui frappent plusieurs personnalités du basket malien. Le délai de soumission du nom des équipes pour la BAL est dépassée, et pour le compétitions africaines pour les femmes, il arrive presque à terme. La fédération négocie en coulisses avec la FIBA pour avoir des dérogations. En attendant une réponse, sur les parquets, le titre se jouera au meilleur des 5 matchs. L’équipe qui la première parviendra à remporter trois victoires sera alors championne du Mali.

Lutte contre le terrorisme : le Mali et le Burkina Faso veulent renforcer leur coopération

Le président de la transition burkinabè Paul Henri Sandaogo Damiba s’est rendu à Bamako le samedi 3 septembre pour son tout premier déplacement à l’étranger depuis sa prise du pouvoir le 24 janvier dernier. Durant les quelques heures de sa visite, il s’est entretenu avec le Colonel Assimi Goita, président de la transition du Mali. Les deux présidents ont longuement échangé sur la question sécuritaire. Accompagné d’une forte délégation composé de chefs militaires et de diplomates, le président Damiba a souhaité une mutualisation des efforts des deux pays dans la lutte contre le terrorisme. Le 22 août dernier, le président Damiba a reçu à Ouagadougou le ministre de la Défense nigérien. Une rencontre à l’issue de laquelle le Niger et le Burkina Faso se sont engagés à mutualiser leurs efforts dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les deux pays avaient estimé que le Mali était le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense et avaient appelé à un retour du Mali pour assumer ses responsabilités et jouer son rôle. Le Mali a quitté le G5 Sahel le 15 mai dernier dénonçant une instrumentalisation de l’institution. Le Colonel Assimi Goita devait en assurer la présidence tournante en février dernier mais la conférence qui devait consacrer cette présidence ne s’est jamais tenue. Les relations entre le Mali et le Niger ne sont plus au beau fixe depuis plusieurs mois, les autorités de la transition ont protesté contre plusieurs déclarations des responsables nigériens notamment le président Mohamed Bazoum et également son chef de la diplomatie. Pour certains analystes, la vraie problématique va être de pouvoir concilier les positions entre Bamako et Niamey, d’autant que l’armée française qui a quitté le Mali s’est installée au Niger.

Mali – CEDEAO : Goodluck Jonathan à Bamako pour le suivi de la transition

L’ancien président nigérian et médiateur de CEDEAO pour le Mali, Goodluck Jonathan, est arrivé hier dimanche 4 septembre en début de soirée à Bamako pour le suivi de la mise en œuvre des recommandations issues du dernier sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de l’Organisation sous régionale. Il a été accueilli au nom du gouvernement par Alhamdou Ag Ilyène, ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine. Le médiateur fera le point avec les autorités sur l’état d’avancement des principaux chantiers devant conduire à des élections et la fin de la transition. La mise en place de l’autorité indépendante de gestion des élections n’est toujours pas encore effective par exemple, même si un pas a été franchi le 22 août dernier avec la désignation par tirage au sort des représentants des partis politiques et de la société civile devant y siéger. Le ministère de l’Administration territoriale doit encore procéder à la désignation finale des membres retenus. Cette visite du médiateur à Bamako précède la rencontre du groupe de suivi et de soutien à la transition au Mali qui se tiendra à Lomé au Togo demain 6 septembre. La délégation malienne conduite par le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop fera le point sur l’évolution du processus de transition et exprimera les besoins de soutiens des partenaires en appui au Mali.

EDM : lancement de l’opération « Yaffa » pour lutter contre la fraude

Pour mettre fin aux pratiques frauduleuses d’électricité qui lui coute 7 milliards de francs FCA par an selon ses estimations, Energie du Mali (EDM SA) change de paradigme dans sa lutte. Aux poursuites judiciaires et paiement de pénalités qui doivent être infligés aux fraudeurs l’entreprise essaye le pardon. Pour ce fait, elle instruit à tous ses clients dont les compteurs ne sont pas en règle, « parce qu’ayant fait l’objet d’interventions non autorisées par les services habilités de EDM », de se signaler. « EDM se fera le devoir de prendre les dispositions nécessaires techniques ou administratives pour procéder à la remise en conformité de l’anomalie, et cela sans contrepartie », rassure la Direction générale de la société dans son communiqué d’information. C’est dans le cadre de l’opération « Yaffa » (pardon) qui s’inscrit dans la dynamique de la campagne nationale de lutte contre la fraude lancée en février 2021 par le ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau. L’initiative consistera à « détecter et à régulariser tous les cas d’irrégularités ou autres anomalies sur les compteurs des clients et qui affichent des consommations non facturées ou anormalement basses ». L’opération va durer du 1er au 30 septembre prochain. Un mois durant lequel l’EDM promet la clémence à ses clients fraudeurs.