Coopération : le Mali et le Maroc signent 17 conventions

La cérémonie a été solennelle ce jeudi 20 février, en présence de sa Majesté, le Roi du Maroc, Mohamed VI, commandeur des croyants à  la tête d’une forte délégation de ministres et du Président Ibrahim Boubacar Keita. Réunis dans la salle des banquets du palais de Koulouba, les ministres des deux pays ont signé 17 conventions portant sur des domaines majeurs de l’économie et du développement. Booster l’environnement des affaires Ces conventions et accords qui viennent d’être formalisés entre les deux parties sont les suivants. Le tout premier accord signé porte sur l’encouragement et la protection réciproques des investissements, autrement dit, il vise à  améliorer le climat des affaires dans les deux pays. Une étape que le Mali avait déjà  franchi au moyen de réformes et une facilitation du guichet unique, mais la crise a quelque peu ébranlé cet environnement et le Mali se voit contraint de redoubler d’efforts pour remonter dans le classement Doing Business et attirer davantage d’investisseurs, fussent-ils marocains et autres. La Convention sur la non double imposition et la lutte contre l’évasion fiscale permettra de lever certaines barrières pour les opérateurs économiques des deux pays, en réduisant l’imposition sur les revenus perçus à  l’étranger et qui décourageaient bon nombre d’investisseurs. D’un autre côté, la lutte contre l’évasion fiscale permettra au gouvernement de retenir des capitaux nécessaires à  l’économie intérieure. Il faut également retenir la Convention de coopération entre la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le conseil National du Patronat du Mali (CNPM) pour favoriser le flux d’investissements entre les deux pays et promouvoir les échanges économiques. A cet égard, un forum économique doit se tenir en Avril à  Bamako qui réunira les opérateurs du secteur privé. Une manière de donner suite à  la rencontre d’affaires qui a eu lieu entre les deux pays. Toujours dans le domaine industriel, l’Accord de coopération entre le centre Marocain de promotion des exportations (Maroc export) et l’office de foire et expositions de Casablanca (OFEC) et la chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) visera à  mettre en relief les produits du Mali au Maroc, quant on sait que les produits marocains sont très introduits sur le marché malien. Il s’agira de booster les exportations et la compétitivité malienne à  l’extérieur. Dans le domaine des mines, de la géologie et des hydrocarbures, un autre accord permettra de partager l’expertise marocaine dans l’exploitation de ressources minières pour créer de la valeur ajoutée. Le Mali étant le troisième producteur d’or en Afrique, il voit ses mines pour la plupart exploitées par des sociétés étrangères sans en tirer parti pour l’économie. Tout comme la diversification reste un défi dans ce secteur à  majorité dominé par l’industrie aurifère. Le Mémorandum d’Entente de coopération en matière des zones industrielles entre la société MEDZ et le ministère malien de l’industrie va aussi dans ce sens. Santé, services et formation professionnelle Sur le plan de la santé, la coopération n’est pas en reste avec deux conventions de jumelage et de coopération entre le centre Hospitalier Ibn Sina de Rabat et le CHU du Point G et l’autre entre le centre hospitalier Ibn Rochd de Casablanca et le CHU Gabriel TOURE de Bamako. Ce qui devrait permettre à  nos médecins de profiter de l’expérience de ces hôpitaux marocains fortement sollicités. Pour le reste, d’autres accords portent sur les services, les banques, le domaine des transports, l’agriculture, l’élevage, la télécommunication mais aussi la formation professionnelle, notamment entre la FAFPA et l’Office marocain de formation professionnelle, qui permettra de former des cadres maliens. Avec ces signatures, la coopération bilatérale entre le Mali et le Maroc est bien ancré et devra faire l’objet d’un suivi rigoureux pour de meilleurs résultats.

L’intérêt géostratégique du Maroc au Sahel

Après le Mali, ce sera la Guinée Conakry et le Gabon. Le Roi Mohammed VI a compris qu’une diplomatie active demande des initiatives fortes. L’appel du MNLA a sans doute accéléré les choses et la volonté du royaume chérifien de s’impliquer davantage dans les crises qui secouent le Sahel, une région en proie aux rébellions, trafics de toutes sortes Et plus particulièrement de jouer un rôle dans la médiation malienne, d’abord dévolue à  Ouagadougou. Mais les positions ambigà¼es de Blaise Compaoré dans le dossier, poussent les acteurs à  se tourner vers un médiateur plus neutre, en la personne du Roi Mohamed VI. « Il faut multiplier les actes. Toutes les bonnes volontés au dossier seront les bienvenues », prévient un observateur politique. Malgré son silence sur la crise malienne, le Maroc a pourtant approuvé l’intervention française au Nord du Mali, visant à  arrêter la progression des djihadistes en janvier 201. Adepte d’un islam modéré et proche du soufisme, le royaume chérifien, qui a octroyé des bourses de formations à  500 imams maliens pour se familiariser aux rites malikites, tente de préserver son héritage islamique historique loin de tout fondamentalisme religieux. Les printemps arabes qui ont fait chuter de nombreux dirigeants ont aussi révélé le danger de l’islamisme radical au Maghreb. Axe Rabat-Bamako Longtemps confronté au Front Polisario, le Maroc craindrait-il, une radicalisation du mouvement à  l’intérieur de ses frontières. Jusque là , le pays a contenu les revendications sécessionnistes du Sahara Occidental mais la résurgence de mouvements jihadistes portés par la nébuleuse AQMI, dans la bande sahélo-saharienne, est une menace à  prendre au sérieux. En témoigne, cet accord, intitulé Déclaration de Rabat à  l’initiative de 19 pays dont la Libye, la France et le Mali, et portant création, très probablement dans la capitale marocaine, d’un centre de formation conjoint pour le personnel en charge de la sécurité aux frontières. Cet accord, souligne serait l’aboutissement des importants efforts du Maroc pour affirmer sa présence dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord. Un accord qui se place hors du CEMOC (Comité d’Etat Major opérationnel conjoint) qui a son siège à  Tamanrasset en Algérie, mais dont l’efficacité est contestée, du fait des liens étroits de l’Algérie avec certains chefs djihadistes radicaux. Le Maroc cherche incontestablement à  étendre son influence en Afrique en la personne du Roi Mohamed VI, commandeur des croyants, autorité religieuse affirmée et qui pourrait user de l’islam des lumières contre l’islam de l’intégrisme religieux. Combattre ou du moins prévenir le mal avec la sagesse des ancêtres. Cela portera t-il ?

Coopération : ce que le Maroc nous apporte

Sa Majesté, le Roi du Maroc est un ami du Mali. Sa deuxième visite en terre du Mandé s’inscrit dans un agenda chargé, puisqu’il sera accompagné d’une forte délégation d’opérateurs économiques qui devront accroà®tre leur intérêt pour notre pays. l’accord portant création de la grande Commission Mixte de Coopération entre la République du Mali et le Royaume du Maroc avait été signé le 17 octobre 1987 à  Rabat, ce qui remonte à  plus d’une vingtaine d’années. Depuis, cette coopération n’a cessé de se renforcer sous diverses formes et dans divers domaines d’activité. Sur le plan économique, les relations couvrent couvrent les échanges commerciaux et les Banques. Secteur dynamique, la coopération bancaire enregistre la participation du Maroc dans les capitaux de la BDM SA et le rachat de la BIM SA par le groupe Attijariwafa Bank devenue un modèle dans le paysage bancaire. Côté services, Maroc Télécom a pris 51% du capital de la SOTELMA, dans le cadre de sa privatisation, devenant ainsi le partenaire stratégique avec l’offre la plus élevée à  hauteur de 165 milliards FCFA. Conventions en vue De nombreux domaines comme les services aériens, l’assistance aéroportuaire feront l’objet de conventions entre les deux pays en marge de la visite du Roi. Le Maroc est un pays d’accueil, dont la RAM, assure des vols quotidiens entre Bamako et l’Europe, via Casablanca. Deux autres conventions porteront sur un partenariat entre l’Office nationale de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP) dans tout ce qui est distribution, service de gestion interne, recherche, ressources humaines et formation, échanges d’information et de documentation. Sur un tout autre plan, le Maroc devrait nous apporter son expertise technique en matière d’aménagements hydrauliques. Un autre accord de coopération devrait porter sur le domaine de l’élevage et la manière de valoriser cette filière en vertu du potentiel sylvo-agro-pastoral de notre pays. Au-delà  de l’élevage traditionnel, il faut trouver les moyens de créer de la valeur ajoutée dans ce domaine précis avec le partenaire marocain. Au terme des travaux de la dernière session, le Maroc s’était engagé à  fournir au Mali 1000 plants in-vitro de palmiers dattiers en vue de la mise en place d’une pépinière dans la région de Kidal. On imagine cet oasis dans le désert de Kidal, véritable petit poumon de verdure… Dans le secteur minier, la précédente Session de la Commission Mixte avait réitéré sa demande de coopération avec l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) pour l’exploitation des phosphates de Tilemsi dans le cercle de Bourem. Une clinique périnatale ultra moderne Sur le plan de la santé, le Roi Mohammed VI et le président IBK vont poser la première pierre d’une clinique périnatale à  Sébénicoro, un établissement dont les normes de qualité, ajouteront au domaine de la santé au Mali. Cette clinique, assurera à  terme, des soins en néonatalogie, en obstétrique et formation médicale et paramédicale. Tout comme, la clinique devrait disposer de 74 lits et d’un plateau technique ultra moderne pour la santé de la mère et de l’enfant. Un ouvrage qui sera financé à  hauteur de 3,52 milliards et dont le délai d’exécution est de 18 mois. Sans oublier les conventions futures de jumelage entre des hôpitaux de Rabat et de Casablanca avec les CHU Gabriel Touré et l’hôpital du Point G au Mali, qui souffrent d’engorgement et de manques de matériel adapté aux soins d’urgence, sans pouvoir faire face à  la demande croissante des malades. Et cela en dépit des bonnes performances de l’hôpital du Mali financé par les Chinois. C’’est tout un secteur qui doit tendre vers l’excellence en matière de soins, puisqu’encore aujourd’hui, de nombreux Maliens vont se soigner en Tunisie, au Maroc ou même en France. Le Mali et le Maroc, au-delà  des liens séculaires qui unissent les deux pays poursuivent leur coopération économique mais aussi sur le plan politique. En ce sens, l’implication du Maroc dans la médiation avec les groupes armés du Nord Mali devrait aussi être au C’œur de ce voyage. Pour Moussa Diarra, président de l’Association Amitié Mali Maroc (AMAMA), les liens qui unissent les deux pays, sont aussi des liens de sang. Et les membres de son association comptent bien accueillir le Roi Mohammed VI dès son arrivée sur le tarmac de l’aéroport Bamako Sénou ce 18 février 2014.

Mohamed VI à Bamako

C’est la visite de ce mois de février à  Bamako. Alors que 5 chefs d’Etats du Sahel sont réunis à  Nouakchott pour parler stratégies anti terrorisme au Sahel, le Mali se prépare à  accueillir le souverain du Maroc en la personne de Mohamed VI, commandeur des croyants. C’est la deuxième visite du roi après l’investiture d’Ibrahim Boubacar Keita le 19 septembre 2013. Une visite qui s’inscrit dans un intense ballet diplomatique entrepris par les autorités maliennes avec divers partenaires de la sous région. La visite du Roi, vise à  poursuivre cette coopération Mali-Maroc autant sur le plan économique que politique. Déjà , le Maroc avait signé un accord de formation de 500 imams aux rites malikites. Et de plus en plus, le royaume chérifien s’implique dans le dossier malien. « Le Maroc à  un rôle à  jouer dans la médiation avec les groupes armés du Nord », confiait Brahim Fassi Fihri de l’Institut Amadeus, qui voit aussi dans ce déplacement « une belle occasion de faire du business ». Preuve en est que le souverain sera accompagné d’une forte délégation de capitaines d’industries. Infrastructures, banques, téléphonie mobile, le Maroc est un investisseur présent au Mali. « C’est cela qu’il faudra renforcer en poussant davantage d’entreprises à  venir au Mali », poursuit le patron du « think tank » marocain, qui organise chaque année le forum MEDAYS à  Tanger. Médiation au Nord « Sa Majesté est l’ami du Mali», a pour sa part indiqué le chef de la diplomatie malienne dans une déclaration en marge du sommet des Chefs d’Etat du Sahel à  Nouakchott. Pour Zahabi Ould Sidi Mohamed, cette visite est « très attendue » et devra relancer la coopération économique, d’autant que les hommes d’affaires marocains veulent venir investir au Mali ». Même la crise dans le Nord du Mali « est en train d’être résolue », a ajouté le ministre des affaires étrangères, affirmant que plusieurs facteurs, notamment la stabilisation en cours, sont favorables pour la relance de l’économie du Mali ».

Brahim Fassi Fihri : « Le Maroc a son rôle à jouer au Mali »

Journaldumali.com : Vous avez présenté la « stratégie économique du Maroc au Mali » au Forum de Bamako, présentez-nous l’institut Amadeus Brahim Fassi Fihri : l’institut Amadeus est le plus grand « think tank » au Maghreb, crée en 2008 et qui dès sa création, s’est intéressée au Sahel ; Chaque année, l’institut organise un grand forum(Medays) à  Tanger au nord du Maroc, qui regroupe un certain nombre de décideurs internationaux, et cette plateforme a pour but d’alerter la communauté internationale sur ce qui se passe au Sahel. Ici à  Bamako, le Forum s’inscrit dans cette ligne. Aujourd’hui, le Mali est stabilisé mais il reste beaucoup à  faire, notamment dans le cadre de rapprochement entre les deux pays qui ont toujours eu des relations séculaires fortes grâce à  l’impulsion du Roi du Maroc et du président Keita. Aujourd’hui, nous souhaitons renforcer ce lien sur des questions économiques, mais aussi politiques. La coopération Sud-Sud est un axe majeur de la politique du royaume et le temps de la coopération Nord Sud est révolu. La croissance se situe désormais au Sud et à  travers l’institut Amadeus, on essaie de promouvoir cela sur le plan économique avec par ailleurs, une expertise sur les questions géostratégiques et politiques. Le Roi du Maroc est attendu au Mali et votre pays s’implique de plus en plus dans la médiation au Nord du Mali avec les groupes armés ? En tant qu’analyste et observateur, je peux vous dire que le Maroc a un rôle à  jouer et sa majesté le Roi également, en tant que commandeur des croyants. Notre souverain a reçu le 31 janvier dernier, le secrétaire général du MNLA. Blaise Compaoré, le président du Faso n’a pas le monopole de la médiation et aujourd’hui, il faut d’autres acteurs à  la crise au nord du Mali et faire en sorte que l’ensemble des pays du Sahel particulièrement, soient impliqués. Sur le plan économique, que peut apporter le Maroc au Mali ? Cette tournée du roi du Maroc qui débute par Bamako, va faire en sorte que les investissements marocains se renforcent au Mali. Il nous faut recréer ce lien avec l’Afrique en passant par les investissements et non plus par une logique agressive de marché. Il s’agit d’un co-développement gagnant-gagnant. J’étais présent au Forum de Bamako l’année dernière et J’ai vu le Mali se stabiliser après l’intervention française. Même s’il faut régler les problèmes politiques avec le Nord, on peut en même temps faire du business. Il faut par ailleurs encourager les entreprises marocaines à  venir de plus en plus au Mali. Il y a des exemples, des success-stories comme celles d’Attijari Wafa Bank, de Maroc Télécom. Et je crois que de nombreux opérateurs vont accompagner le roi lors de son voyage et explorer les potentialités du Mali.

Médiation malienne: Burkina, Algérie, Maroc?

L’information a fait le tour d’Internet dès la mi-journée de ce vendredi 31 janvier 2014. Le secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Cherif, a été reçu par le souverain chérifien pour un entretien. Il était accompagné du porte-parole du mouvement, Moussa AG Attaher. Les deux hommes ont d’ailleurs effectué ensemble la prière du vendredi aux côtés du Roi Mohamed 6. Un communiqué du Cabinet Royal l’a confirmé et indiqué que, « cette audience s’inscrit dans le cadre des efforts soutenus et permanents de Sa Majesté le Roi, en vue d’instaurer durablement la paix et la stabilité dans ce pays frère et de contribuer à  un règlement de la crise malienne, et ce depuis son déclenchement, en janvier 2012 ». Lors de la rencontre, Mohamed 6 a réitéré « la nécessité de contribuer à  une solution et à  un compromis qui permettraient de lutter contre les mouvements intégristes et terroristes qui menacent aussi bien les pays du Maghreb que la région du Sahel et du Sahara, et de favoriser le développement et la dignité du peuple malien frère, dans la concorde entre l’ensemble de ses composantes ». Si l’implication du Maroc dans la résolution de cette crise afin d’y trouver des solutions pérennes est saluer, elle n’en jette pas moins de confusion sur la situation de la médiation dont on ne sait plus aujourd’hui quel pays la mène. Après les différentes réunions à  Ouagadougou en 2012 et 2013, le médiateur burkinabé avait soudain perdu la côte. Les accords de Ouaga n’étaient pas respectés et chacune des parties en rejetaient la faute sur celle d’en face. La médiation de Blaise Compaoré se retrouvant au point mort, un grand voisin ,silencieux depuis des mois revient soudain sur le devant de la scène. Il s’agit de l’Algérie qui apparemment a décidé de reprendre les choses en main. Voici donc Alger qui reçoit des représentants de certains groupes armés du Nord notamment le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR) qui vont y signer une plateforme. Une copie de ce document sera remise quelques jours pus tard au président malien, Ibrahim Boubacar Kéita, qui y effectuait une visite d’amitié. Nouvel espoir pour sortir de la crise? Trop tôt pour le dire. Car le MNLA ne se sent guère concerné par la démarche algérienne qu’il voit même d’un mauvais œil. A défaut du Burkina Faso qui ne semble plus avoir la confiance d Bamako dans ce dossier, voici donc les leaders du MNLA qui se tournent vers le Maroc. Histoire de tirer leurs marrons du feu? On est tenté de le croire car à  l’allure o๠allaient les choses, ils risquaient bien de se retrouver hors du champ des débats. La multiplication des interlocuteurs, à  cause de la fragmentation des mouvements touareg et celle des médiateurs, n’est en tout cas pas pour clarifier ce dossier dont les tenants et les aboutissants échappent à  bien des Maliens. Le Burkina hors-jeu, le très influent voisin du nord contesté, et le Maroc qui rentre dans la danse, quel arbitre pour cette partie qui n’en finit pas de durer?

Mission accomplie pour l’hôpital militaire marocain à Bamako

Opérationnel depuis le 17 septembre dernier dans le cadre de l’aide humanitaire consentie par le Maroc sur hautes instructions de S.M. le Roi Mohammed VI, au profit du peuple malien, cet hôpital de campagne, encadré par un staff de 106 personnes, dont des médecins spécialistes, des infirmiers et une équipe d’accompagnement et de soutien, a réalisé plus de 52.600 prestations médicales dans différentes spécialités. Une cérémonie a été organisée, vendredi au site de l’hôpital marocain, en l’honneur du staff médical marocain, en présence du ministre malien de la santé, Ousmane Koné, du ministre et secrétaire général de la présidence malienne, Toumani Djimé Diallo, ainsi que du chef de cabinet du ministre de la Défense, outre l’ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri et le président de l’Association d’Amitié Mali-Maroc (Amama), Moussa Diara. Dans une allocution, le ministre malien de la santé a tenu à  exprimer toute la reconnaissance et la gratitude du peuple malien à  S.M. le Roi Mohammed VI, pour l’ensemble des actions de solidarité déployés par le Royaume en faveur du Mali, rendant un hommage particulier au professionnalisme des membres du staff médical marocain qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour soulager les souffrances de la population». «Votre concours humanitaire a été, grandement, apprécié par les autorités et la population du Mali», a-t-il poursuivi, soulignant que «nous ne remercierons jamais assez cette équipe médicale dont le travail témoigne des relations fraternelles entre les deux pays». Il a rappelé dans ce contexte la remise, en novembre dernier, de décorations honorifiques de l’Etat malien aux membres du staff médical marocain, en guise de reconnaissance de leur professionnalisme et de leurs louables efforts au service de la population malienne. Koné a mis en avant, à  cette occasion, les liens d’amitié et de fraternité liant S.M. le Roi Mohammed VI et le chef d’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keita, notant que «ces liens ont donné un éclat aux relations séculaires entre les deux pays frères». De son côté, le médecin-colonel, Zakaria Yassir, médecin-chef de l’hôpital de campagne marocain, a souligné que «cette mission noble par ses objectifs humanitaires prend ainsi fin. Nous en garderont d’agréables souvenirs, des moments de joie et des rencontres émouvantes avec une population malienne spontanée, modeste et si agréable». Il a rappelé à  ce propos que «la mission médicale du troisième hôpital médico-chirurgical de campagne a été initiée par S.M. Le Roi Mohammed VI, Chef Suprême et Chef d’etat-major général des Forces armées royales, qui a ordonné le déploiement de cet hôpital le 14 septembre à  Bamako». «La visite effectuée par S.M. le Roi, le 20 septembre, à  l’hôpital, en compagnie de son Excellence le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a donné plein élan à  cette mission dont l’impact sur la population du Mali est indiscutable», s’est-il félicité. Après avoir souligné que cette mission a «apporté d’immense joie à  beaucoup de C’œurs et alléger énormément de souffrances», il a tenu à  remercier les autorités du Mali pour «nous avoir facilité l’accomplissement de notre devoir en conformité avec notre devise : Dieu, la Patrie, le Roi». Le premier groupe du staff médical de l’hôpital marocain de campagne à  Bamako devra regagner vendredi le Royaume. Tout au long de son déploiement à  Bamako, l’hôpital militaire accueillait chaque jour une foule nombreuse de citoyens venus bénéficier de soins de qualité dans différentes spécialités. L’hôpital disposait d’un bloc opératoire avec un service de réanimation, des sites d’anesthésie générale et un service d’urgence. L’initiative royale de déployer un hôpital de campagne à  Bamako, s’inscrit dans le cadre de la solidarité agissante du Royaume à  l’égard des pays africains frères et du Mali en particulier, pays avec lequel le Maroc entretient des relations séculaires et privilégiées.

Sahel-Maghreb: la sécurité en question

Les gouvernements d’une vingtaine de pays se sont réunis dans la ville marociane de Rabat pour renforcer la coopération transfrontalière face aux menaces sécuritaires en Afrique du nord. La Conférence sur la sécurité dans le Sahel s’est déroulée le jeudi 14 novembre. Elle a vu la participation des chefs de la diplomatie de nombreux pays, dont la France, qui ont tenté d’amorcer une réponse commune aux terrorisme, trafic de drogues et d’arme, et immigration clandestine qui gangrenent la zone, en particulier en Libye et au Mali, pays o๠gravitent des groupes islamistes. « La région est devenue un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autres groupes qui prospèrent via le trafic d’armes ou la drogue. Cela menace la sécurité régionale », a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. Il faut « renforcer la coopération et la coordination sur la sécurité des frontières » au Maghreb et au Sahel, zone qui fait face a des « défis complexes », a-t-il plaidé. “Les réseaux profitent de la faiblesse des échanges entre les pays de la région”, a ajouté pour sa part le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad. Ce dernier a plaidé pour la création d’“un mécanisme de consultation et d’échange d’informations” et “un mécanisme d’alerte précoce”. M. Mezouar a également rappelé que l’absence de coopération entre le Maroc et l’Algérie est un obstacle à  la lutte contre les réseaux clandestins. Le Sahel est devenu ces dernières années un repère de rebelles islamistes La conférence de Rabat s’inscrit dans le prolongement de la réunion sur la sécurité des frontières qui s’était déroulée en mars 2012 à  Tripoli, quelques mois après la chute de Mouammar Kadhafi. Depuis, la situation s’est empirée, comme l’ont prouvé les événements au Mali ou la prise d’otage du site gazier d’In Amenas en Algérie. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a estimé à  Rabat que « la prise de conscience internationale progressait » autour des problèmes régionaux de sécurité. Au sujet du Mali, , plusieurs mois après l’intervention française visant à  déloger du nord du pays des groupes islamistes liés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), Paris reconnaà®t que la menace « est encore diffuse ». Laurent Fabius a évoqué la tenue les 6 et 7 décembre d’un sommet à  l’Elysée, et la perspective de la création d’une « force africaine d’intervention rapide, solidement financée ». Un centre de formation régional Les pays réunis dans le cadre de cette conférence ont convenu de mettre en place un centre régional de formation et d’entrainement au profit des officiers en charge de la sécurité des frontières dans les Etats de la région. Ce centre aura pour objectif de tirer profit des expertises d’autres pays et partenaires, ont-ils indiqué dans la ‘Déclaration de Rabat’ qui a sanctionné les travaux de la conférence. Ils ont aussi décidé d’accélérer la constitution d’un secrétariat, prévu par le Plan d’Action de Tripoli et la Déclaration de Rabat, et de mettre en place des groupes de travail sectoriels dans les domaines de la sécurité, des renseignements, des douanes et de la justice pour des propositions dans ces domaines. Les participants ont, par ailleurs, appelé à  mettre en œuvre les projets prioritaires sur la sécurité des frontières. Les pays réunis à  la conférence de Rabat ont également décidé de renforcer les capacités des Etats de la région, en matière d’équipements et de technologies nouvelles, à  même de permettre de mieux sécuriser les frontières. Enfin, des ressources financières seront mobilisées et utilisées pour soutenir les projets et les actions de coopération bilatérale, régionale et inter-régionale.

Maroc-Mali : arrivée de la 1ère promotion d’élèves imams à Casablanca

C’’est parti pour la formation de 500 imams maliens. l’arrivée du premier groupe (environ cent religieux) est prévue, dimanche 10 novembre à  l’aéroport de Casablanca. Ils vont suivre, pendant deux ans, des cours de religion selon le rite malékite en vigueur au royaume. Un islam modéré leurs sera prodigué afin de mieux les armer dans leurs luttes presque quotidienne contre l’influence rampante des mouvements extrémismes sur ce pays. « Nous devons rechercher un islam éclairé pour sortir de l’obscurantisme. Nous devons retrouver un islam de paix de tolérance, de bonne cohabitation et d’acceptation du droit à  la différence », a indiqué, mercredi, le ministre du Culte, Amadou Omar Hass Diallo, lors d’une cérémonie donnée en l’honneur des futurs imams. Un retour aux sources pour les religieux maliens Cette arrivée des Maliens est la concrétisation de l’accord signé, le 20 septembre dernier à  Bamako, entre les deux parties, lors de la visite du roi Mohammed VI au Mali à  l’occasion de l’investiture du nouveau président Ibrahim Boubakar Keita. Ce n’est d’ailleurs que l’officialisation par un accord, du retour aux sources des religieux de ce pays au Maroc, notamment pour les disciples des zaouà¯as : la Tijania et la Kadiria, fortement présentes au Mali. En vue de mettre sur les bons rails cette nouvelle coopération cultuelle entre les deux pays, après des années de tension à  cause du problème du Sahara occidental, le ministre malien du Culte et des Affaires religieuses, a effectué hier, une visite au Maroc. Amadou Omar Hass Diallo a notamment eu des entretiens avec son homologue Ahmed Taoufiq. Lune de miel religieuse Le responsable malien a déclaré à  la presse qu’il « vient au Maroc en précurseur » pour voir comment va se dérouler le cycle de formation des imams. De son côté Taoufiq a encensé le rôle des religieux dans « la préservation des constantes de la Oumma ». Cette formation des imams maliens pourrait bénéficier aux ressortissants des autres pays du Sahel. Le Niger est pressenti pour suivre l’exemple du Mali. Toutefois, des écueils d’ordre interne à  Niamey, freinent pour l’instant une telle perspective.

Sécurité: une conférence sur le Sahel prévue le 14 novembre

La première réunion ministérielle sur la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel s’est tenue hier 5 novembre dans la capitale malienne. Elle a vu la participation d’un parterre de personnalités au nombre desquels, le Secrétaire Général des Nations Unies M. Ban Ki-MOON ainsi que la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme NKosazana Dlamini ZUMA. Etaient également présents, Dr. Jim Yong KIM, Président de la Banque Mondiale, Dr. NKosazana Dlamini ZUMA, Présidente de la Commission de l’Union Africaine. Elle a été l’occasion de définir une plateforme de coordination de la stratégie intégrée des nations Unies pour le Sahel. A l’issue de cette rencontre, il a été décidé que le Maroc accueillera le 14 novembre « une conférence régionale pour le renforcement de la sécurité des frontières entre les pays du Sahel et du Maghreb ». Selon la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mbarka Bouaida,son pays « insiste sur l’importance que revêt aussi bien la mise en place d’un mécanisme réunissant les pays de la région sahélo-saharienne que le renforcement de la coopération interrégionale entre les pays du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb ». Aucun autre détail sur le lieu précis, le programme ou les participants n’a été fourni sur cette conférence.

Maroc/Algérie : des aides humanitaires au Mali pour séduire le nouveau régime

Avec le retour au calme, le Mali est au C’œur d’une concurrence entre le Maroc et l’Algérie.Mieux encore, le roi Mohammed VI assistera, le jeudi 19 septembre, à  la cérémonie d’investiture du nouveau président Keita. Une première. Le Maroc et l’Algérie ne lésinent pas sur les moyens pour séduire le nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keà¯ta. Rabat entend que Bamako lui renvoie l’ascenseur en soutenant l’intégrité territoriale totale du royaume. Bien avant l’intervention française, le Mali a nettement pris ses distances avec le Polisario, et ce, même sous le régime du président Amadou Toumani Touré, renversé par un coup d’Etat le 22 mars 2012. Depuis ce pays a cessé de reconnaà®tre la RASD. Une reconnaissance qui remontait à  la dictature de Moussa Traoré (1968-1991). De l’autre côté, Alger souhaite que son opposition à  l’intervention de l’armée française contre les groupes islamistes -laquelle a permis de mettre un terme à  l’occupation pendant des mois du nord du Mali, par les antennes d’Al Qaida- ne lui soit pas préjudiciable. Alger envoie des aides humanitaires, Rabat installe un hôpital militaire Le lundi dernier, une dépêche de l’APS annonçait que « le président Abdelaziz Bouteflika a décidé d’octroyer des aides humanitaires urgentes au Mali et au Niger, suite aux inondations qui ont affecté ces deux pays voisins ». Et d’ajouter que « la première opération d’acheminement sur Bamako, confiée aux Forces aériennes de l’Armée nationale populaire (a commencé) le lundi 9 septembre ». Quatre jours plus tard, le Maroc riposte. C’’est au tour de la MAP d’indiquer que le roi Mohammed VI a donné « ses hautes instructions pour l’installation d’un hôpital militaire de campagne à  Bamako, capitale de la république du Mali, ainsi que pour l’envoi d’une aide humanitaire au peuple malien frère ». Aussitôt, un pont aérien a été mis en place pour l’acheminement du matériel médical nécessaire. Neuf avions ont fait la navette entre le Maroc et le Mali. Hier, le JT de 21 heures à  Al Oula a consacré un reportage à  l’hôpital qui devrait accueillir les patients dès mardi. Mieux encore, le roi se rendra, jeudi, au Mali Dimanche, le cabinet royal annonce, dans un communiqué, que le roi Mohammed VI « effectuera, jeudi 19 septembre 2013, une visite à  la république du Mali, pour prendre part à  la cérémonie d’investiture du nouveau président malien, son excellence M. Ibrahim Boubacar Keita ». Depuis son accession au trône en 1999, C’’est en effet, la première fois que le souverain assiste à  une telle cérémonie. D’habitude, C’’est le chef de gouvernement qui s’acquitte de cette mission. En avril dernier, C’’est Abdelilah Benkirane qui s’était déplacé au Kenya pour le même objectif. Parfois, C’’est le ministre des Affaires étrangères ou un ministre d’Etat qui assume ce rôle. Si le Maroc a réagi vite à  la décision algérienne d’envoyer des aides humanitaires au Mali, il n’a pas encore bougé pour faire la même chose avec le Niger, également frappé par des inondations. Un avion militaire algérien est arrivé, le 12 septembre, avec à  son bord des vivres, des médicaments et des couvertures. Pour mémoire, en août 2005, le roi Mohammed VI avait effectué un déplacement dit de « solidarité » à  Niamey. Le Niger souffrait, alors, de la famine. Un hôpital militaire avait été installé.

30 juillet : célébration de la Fête du Trône au Maroc

Il s’agit de la plus importante fête civile au Maroc. Pendant son règne, le roi Hassan II organisait un événement fastueux (fantasia, défilés des enfants des écoles…) et la cérémonie traditionnelle avait lieu le 3 mars. Son fils, Mohammed VI, a décidé d’en faire une commémoration plus simple, à  l’image qu’il veut donner de son règne. Cette fête a été inaugurée en 1934 par des nationalistes marocains voulant défier les autorités françaises qui gouvernaient le Maroc. Mali-Maroc, une vieille amitié l’Ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri a organisé à  cette occasion une réception à  sa résidence de Bamako. Plusieurs membres du gouvernement, des diplomates, des ressortissants marocains vivant au Mali et de nombreux invités ont pris part à  cette célébration. M. Naciri a salué dans son allocution « la tenue réussie des élections présidentielles qui consacrent l’approche volontariste des dirigeants de la transition actuelle ». Il a tenu à  rappeler que son pays a été parmi les premiers à  réagir aux événements douloureux qui se sont déroulés au Mali l’an dernier. La coopération entre le Maroc et Mali est multiséculaire et s’est développée au cours des dernières années en particulier dans le secteur de l’éducation. Le Maroc a également participé aux différentes conférences de donateurs en faveur du Mali et a apporté sa contribution pour aider le pays à  sortir de la crise politico-sécuritaire qui le secoue depuis janvier 2012. Anniversaire royal Au Maroc, le Roi Mohamed VI a fait le choix de la ville de Casablanca pour la célébration qui coà¯ncide cette année avec le quatorzième anniversaire de son intronisation. Pour la première fois, une démonstration d’acrobaties aériennes a été organisée par l’équipe « Marche Verte » des Forces Armées Royales, au dessus de la corniche de la capitale économique. Mohammed VI s’est adressé à  la Nation, renouvelant sa confiance au gouvernement Benkirane alors que plusieurs ministres de l’opposition viennent de démissionner. Le Roi a souligné que le Royaume a également réalisé des progrès palpables et a accru son attractivité pour les investissements étrangers, en dépit d’une situation économique et sociale mondiale difficile. La Fête du Trône est aussi l’occasion pour certains détenus de voir leur peine abrogée. Cette année, ce sont 1044 personnes qui ont été graciées dont 43 pour des raisons humanitaires. Plus de 800 ont bénéficié d’une remise de peine d’emprisonnement et une personne a bénéficié d’une commutation de la peine perpétuelle en peine à  temps.

Sahara occidental: le Front Polisario fête ses 40 ans

Aujourd’hui le Sahara Occidental est administré, à  80 %, par le Maroc, mais toujours considéré comme un territoire non autonome par les Nations unies. Quarante ans après, l’ONU peine toujours à  rapprocher les deux parties et le Front Polisario continue d’afficher une farouche détermination à  continuer le combat. Un anniversaire sous tension Des parades militaires et civiles ainsi que des animations culturelles sont au menu des festivités de cet anniversaire, au camp d’El Ayoun, de Tindouf. De nombreuses personnalités ont été invitées et il y aura, bien entendu, un représentant du gouvernement algérien, accompagné d’une quinzaine de députés algériens – l’Algérie appuie le Polisario – mais aussi le Premier ministre du Lesotho, à  la tête d’une importante délégation. De la lutte du Polisario et de la guerre, 40 ans après, il ne reste plus que d’anciens combattants en treillis qui gardent une poignée de postes militaires au milieu du désert. Il reste également des militaires en civil qui voient grandir leur famille sous une tente dans les camps de Tindouf ainsi que des mines qui, parfois, explosent encore au milieu des sables quand un visiteur imprudent s’aventure. Selon les membres du front polisario, le conflit malien pourrait déborder au Sahara Occidental. Ils évoquent un risque d’«infiltrations terroristes ». l’alerte a été donnée par Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU à  la veille de la réunion du conseil de sécurité en avril 2013. l’organe exécutif de l’ONU doit reconduire la mission de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui veille depuis 1991, au cessez-le-feu entre les indépendantistes de ce territoire occupé par les autorités marocaines après le retrait espagnol de 1975. Rabat sera certainement épinglé dans le rapport du diplomate américain, qui n’a de cesse de rappeler que son objectif est l’application du droit international. l’organisation des droits de l’homme, Amnesty International, a appelé, dans son dernier rapport, l Conseil de sécurité de l’ONU, à  inclure  la surveillance des droits de l’homme dans la mission de la Minurso au Sahara occidental. Depuis le 6 septembre 1991, un cessez-le-feu est en vigueur au Sahara. Les armes se sont tues, mais l’action se poursuit toujours : une action plus politique, plus diplomatique. D’abord aux Nations Unies, mais aussi dans toutes les grandes capitales o๠le Front Polisario a un représentant. Une action qui se poursuit également sur le terrain, à  savoir dans le Sahara, sous administration marocaine. C’’est là  Â– dans le Sahara occupé, selon les termes du Front Polisario – que les tensions sont les plus vives.

CAN 2013 junior : les Aiglons en préparation au Maroc

Selon de nombreux témoignages, ce fut un test important pour nos juniors qui vont en Algérie avec de grandes ambitions. Le match s’est joué sur un gazon synthétique sur lequel les sélections nationales évolueront pendant la compétition, notamment à  Oran o๠le groupe B du Mali sera basé. Selon le DTN et d’autres membres de la FEMAFOOT présents, «la rencontre a été d’un bon niveau». Pour le chef de la délégation, Moriké Moussa Traoré, «les joueurs sont bons, mais la mayonnaise n’a pas encore entièrement pris comme on le dit en jargon footballistique». Une autre rencontre est prévue dans la matinée du mercredi prochain (13 mars 2013) contre le FIS à  Rabat. Les Aiglons doivent regagner le lendemain Oran (Algérie), base du groupe B qui, en plus de notre pays, accueille le Nigeria, la RD Congo et le Gabon. Quant au groupe A, il est composé de l’Algérie, du Bénin, du Ghana et de l’Egypte. La compétition se déroulera 16 au 30 mars 2013 en Algérie. LISTE DES AIGLONS CONTRE LE l’EGYPTE Aly Yirango, Ousmane Kéita, boubacar Diarra, Issaka Samaké, Modibo Konté, Abdoulaye Kéita, Adama S. Mariko, Samba Diallo, Tiécoro Kéita, Hamidou Traoré, Famoussa Koné, Germain Berthé, Mahamadou Traoré, Waly Diabaté, Boubakary Diarra, Adama Traoré, Aboubacar I. Toungara, Mamadou Dénon et Ahamadou Fofana. Coach : Moussa Kéita dit Dougoutigui Moussa Bolly C.C/MJS

Banques : BCP-Groupe Atlantique, pour le meilleur

La banque inspire de plus en plus confiance aux citoyens de l’Afrique de l’Ouest. En quelques années et à  grand renfort de communication, le secteur a réussi à  faire comprendre tous les avantages qu’il pouvait offrir. Avec le développement de l’activité bancaire, les acteurs du secteur n’ont de cesse de multiplier les stratégies pour tendre vers encore plus d’efficacité. C’’est dans ce cadre que le jeudi 7 juin dernier, la Banque Centrale Populaire (BCP), groupe bancaire de droit marocain, et Atlantic Financial Group (AFG), Groupe banque atlantique, société de droit ivoirien, ont signé un accord de partenariat stratégique. Ledit partenariat consiste en la création d’une holding commune dénommée ‘’Atlantic Bank International » (ABI) à  laquelle AFG apportera ses participations dans sept banques, à  savoir, la Banque Atlantique de la Côte d’Ivoire (BACI), du Sénégal, du Bénin, du Togo, du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Partenariat gagnant-gagnant En effet, BCP apportera à  Atlantic Bank international ( ABI) l’équivalent de la valeur de ces participations. Ce qui lui permettra de détenir, à  parité avec AFG, le contrôle des sept banques suscitées ainsi que celui de la banque d’affaires Atlantique Finance et de la société d’ingénierie informatique Atlantique Technologie, sachant que la BCP assurera la gestion courante de toutes ces filiales sous la marque Banque Atlantique ainsi que leur gestion stratégique, opérationnelle et financière. Du coté de la BCP, ce partenariat conforte ses choix stratégiques de développement à  l’International et vient enrichir sa présence en Afrique par sept banques de la zone UEMOA qui abrite plus de 80 Millions d’habitants installés sur un territoire de plus de 3,5 Millions de Km2. Toute fois, faut-il signaler que la BCP accélère ainsi sa présence à  l’international et compte dorénavant des filiales bancaires dans 10 pays Africains et sept pays Européens. La finalisation de cette opération est soumise à  l’obtention des autorisations de la part des autorités compétentes au MAROC et dans la zone UEMOA, à  savoir la BCEAO et les autorités compétentes des différents pays concernés par ce partenariat. Ce qui permettra à  AFG de s’associer à  un partenaire de premier ordre en mesure d’assurer le développement de l’activité bancaire de ses filiales, dans le cadre d’une vision et d’objectifs partagés avec le Groupe atlantique.

Tour cycliste du Mai : le sacre des Marocains

Le 1er Tour du Mali (TDM) officiellement reconnu par l’Union Cycliste Internationale (UCI) débuté le 7 mars dernier, a connu son épilogue samedi avec le sacre de l’équipe du Maroc sous les regards du président de la République Amadou Toumani Touré, du premier ministre Modibo Sidibé et de l’ensemble des membres du gouvernement.. La compétition a été organisée par la Fédération malienne de Cyclisme (FMC), en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et le Comité national olympique et sportif (CNOSM). Au total, 10 équipes venues du Burkina, de la Côte d’ivoire, de la France, du Sénégal et du Mali ont participé à  la course qui a mobilisé plus de 300 personnes. Et C’’est le Maroc qui a réussi un sans faute en remportant les 5 étapes et le prologue de Bamako. Le Royaume chérifien a allié performance et professionnalisme, avec un matériel adapté. Le Maroc n’a connu qu’un seul cas de crevaison tout au long du trajet. l’étape du Mali constitue une aubaine pour l’équipe du Maroc dont le tour du Royaume se déroulera dans deux semaines. « C’’est une bonne mise en jambes pour nous, nous sommes prêts pour le tour du Maroc dont le niveau sera plus relevé que celui du Mali », savoure le DTN marocain, Moustapha Nadjari. La dernière étape Sénou Bramali-Bamako était longue de 88,2 km. Déjà  au km 21, les cyclistes du Royaume chérifien donnèrent le ton, bien surveillés par le Burkinabé, Rasmané Ouédrago et le Malien, Souleymane Diarra. Au premier passage devant la tribune, le Maroc arrachait les applaudissements, car les 6 coureurs marocains arrivèrent tous ensemble. Mais C’’est surtout sur la côte de Koulouba que le Marocain a vraiment dominé les débats et dès lors Abdoulatif Saadoune, vainqueur du prologue de Bamako le 7 mars dernier, s’envolait vers la victoire. Il franchit ainsi le premier la ligne d’arrivée avec un chrono de 1 heure, 26 minutes et 58 secondes devant Jelloul Adil, Tarik Chaoufi (vainqueur de l’étape Koutiala-Sikasso), Lahsaini Mouhssine et Said El Amoury. Souleymane Diarra fut le meilleur Malien de l’étape en se classant 8è. Mais C’’est Lahsaini Mouhsine qui gardera toujours son maillot Orange avec un chrono général de 12 heures 24 minutes et 40 secondes. Il devance Jelloul Adil de 1 minute et 49 secondes puis Mohamed ER Ragragui de 2 minutes et 8 secondes. Ouédraogo Rasmané du Burkina Faso est le meilleur jeune (-23 ans), il a bouclé le tour avec un chrono de 12 heures 41 minutes et 47 secondes. Présent dans la loge officielle, le chef de l’à‰tat a salué la prestation des coureurs : « je suis comblé par le spectacle. Avant tout, je félicite tous les coureurs et singulièrement l’équipe du Maroc. Je félicité la Fédération malienne de cyclisme qui a tenu le pari et l’expert français Daniel Pautrat. Je félicite la presse (parlée, audiovisuelle et écrite) qui a su faire de cet événement une cause nationale et un beau joyau pour le cinquantenaire. Je n’oublie pas les populations qui ont applaudi les coureurs tout au long du passage. Le tour a été magnifique, il a permis au HCNLS de promouvoir la sensibilisation sur le Sida et à  l’Unicef de promouvoir la campagne de lavage des mains », dira Amadou Toumani Touré qui a également rendu hommage à  l’animateur du tour, le Burkinabé Soufiana Coulibaly. Vivement la deuxième édition du tour du Mali !

Tour cycliste du Mali : Le Maroc en tête du peloton

La longue distance de 80 km a été un véritable calvaire pour de nombreux cyclistes. Si l’on n’a pas enregistré de défection e de chutes, la route serpentée, poussiéreuse par endroit a contraint les concurrents à  plus d’efforts. l’on a assisté au réveil des français. Mais toutefois, ce sont les marocains qui signeront une nouvelle victoire et qui restent maà®tres du jeu. Cette fois ci C’’est Mohamed ER Ragragui qui a bouclé le trajet en 1 heure 57 minutes et 17 secondes. Le Maroc en tête du peloton Il devance ses compatriotes Lahsaini Mouhssine, Abdoulatif Saadoune et Adil Jelloul. Le français Wolf Jean Noà«l vient à  la 5ème position. Le premier malien est Oumar Sangaré qui a terminé 27ème. Le vainqueur du jour n’a pas caché sa satisfaction et explique les raisons du triomphe de son pays. « Dans ce tour nous nous sommes assignés un objectif, remporter l’épreuve pour mieux préparer le tour du Maroc qui se déroulera en avril et que le Maroc n’a plus gagné depuis 1963 ». En dépit d’un léger mieux, l’équipe malienne manque encore de fraà®cheur physique et d’état d’esprit. l’entraide n’existe pas. Au classement général individuel, le Marocain Lashsaine Mouhssine garde toujours le maillot Orange avec un temps de 7 heures 47 min et 21. Le malien Oumar Sangaré occupe la 22ème place.Au classement individuel par point Mohamed El Ragragui est leader avec 20 points. Par pays, le Maroc est premier devant le Burkina Faso. Le meilleur coureur de l’espace UEMOA, Rasmané Ouédraogo a reçu une bourse de 3 mois de formation en France avant le prochain tour du Faso. Suprématie Marocaine Rappelons qu’à  l’issue de la première étape du Tour cycliste international du Mali couru lundi dernier sur l’axe Fana-Ségou, C’’est le marocain Adill Jelloul qui l’a remporté. En effet, le marocain a franchi la ligne d’arrivée en solitaire avec un chrono de 2h 10. Il était nettement suivi de ses deux compatriotes Mouchcine Lashani et Mohamed Regragui. A noter qu’au total, 58 coureurs représentant 10 équipes, dont 3 équipes maliennes, 6 de l’Europe, une du Burkina, une du Maroc, une du Sénégal. La compétition programme 5 étapes. La course reprend son droit aujourd’hui avec l’étape dite du coton, entre Koutiala-San longue de 145 km.

Guinée : Dadis entre la vie et la mort ?

Un cas difficile Le capitaine Dadis qui a miraculeusement survécu à  la tentative d’assassinat de son aide de camp Toumba Diakité, a été transporté d’urgence ce vendredi à  l’hôpital militaire de Rabat (Maroc). Dadis aurait reçu des balles dont, une à  la tête et une autre à  la jambe. Cependant, personne ne peut affirmer clairement qu’il va bien. Contrairement à  ce qui avait été dit pendant les premières heures par ses ministres de la communication et des affaires étrangères. Rappelons que Dadis avait refusé d’aller se faire soigner à  Dakar comme l’avait suggéré le président sénégalais Abdoulaye Wade. Celui avait envoyé un avion médicalisé sur place. Ce n’est que le lendemain, qu’il va accepter de partir au bord de l’avion mis à  sa disposition par le médiateur Compaoré. Certainement après l’aggravation de son cas. l’avion l’amènera jusqu’au Maroc oà¹, selon le ministre des affaires étrangères, il n’a été prévenu de l’arrivée de Dadis qu’après le décollage. Ceux-ci ont expliqué accueillir Dadis, uniquement pour des raisons humanitaires. Certaines sources affirment que Toumba a visé son chef à  la tête parce qu’il savait celui protégé par un gilet pare-balles. Or, une balle logée dans la tête, nécessite une opération d’urgence. Et le médecin de Dadis aurait confessé au médiateur burkinabé Blaise Compaoré, que l’intéressé est dans une situation difficile mais pas désespéré. En d’autres termes, entre la vie et la mort puisque, tout peut arriver. Dans le fief de Toumba Signalons que le camp militaire dans lequel s’est passé ce fâcheux évènement se trouve juste à  quelques 50 mètres devant la télévision nationale la RTG. Dadis après avoir été entendu par les enquêteurs de l’ONU à  Conakry, aurait demandé à  son aide de camp de faire pareil. Celui-ci estimant que son chef lui a fait porter le chapeau des massacres du Stade du 28 septembre, refuse d’obtempérer. C’’est ainsi que Dadis se rendra au camp militaire o๠il s’était retranché avec quelques hommes. Des proches de Dadis explique : « Toumba a attendu que Dadis soit en face de lui pour tirer avant de prendre la fuite. » Toute la ville est présentement sous surveillance minutieuse. l’aide de camp toujours en fuite, est selon le ministre de la communication, quelque part à  Conakry. Affaire à  suivre.

Affaire des 180 Milliards de la Sotelma : le débat continue

l’affaire de la vente de la Société de télécommunication du Mali (Sotelma)n’ a pas encore connu son épilogue. Après les propos du ministre des finances, Sanoussi Touré, il incombait au président ATT d’éclairer l’opinion nationale sur la gestion des fonds recueillis par la privatisation de la Sotelma ATT se prononce Lors de la cérémonie du vendredi dernier, le président ATT a publiquement annoncé que les actions vendues de la Sotelma représentent la somme de 180 388 175 000 F CFA soit 4% du PIB. Ses propos ont été clairs. Il a instruit au chef du gouvernement la mise en place d’un comité interministériel sous la direction du PM lui-même pour la gestion des fonds récoltés. A en croire le chef de l’Etat, les fonds de la cession seront destinés aux secteurs sociaux, à  savoir, les infrastructures, l’éducation, la santé, les ressources humaines… «Â Ceci est notre vision traduite dans le Projet de développement économique et social (PDES) pour porter progressivement le Mali au rang de pays émergent ». ATT a t-il convaincu ? Nombreux sont pourtant les observateurs restés sceptiques quant aux explications d’ATT. Pour beaucoup, il s’agit d’une mise en scène qui ne trompe personne. l’on se rappelle que la question a été soulevée le week-end dernier, par l’opposition (le groupe parlementaire PARENA-SADI) lors de sa rentrée parlementaire. Depuis, le débat a été relancé. Pour ATT, il s’agissait surtout d’informer l’opinion publique et les autres partenaires sur l’utilisation des ressources issues de la vente des 51% de la Sotelma. Un exercice de transparence auquel le président ATT ne s’était jamais livré. Interpellation à  l’assemblée Nationale Jeudi, le gouvernement était interpellé à  l’Assemblée nationale sur la situation financière à  travers le ministre délégué au près du ministre de l’Economie et des finances chargé du Budget, Lassine Bouaré. Les ressources issues de la privatisation, la comptabilité publique, « l’Initiative riz », la dette intérieure de l’Etat (53 milliards), le dernier rapport du BVG, qui incriminerait des ministres, le budget 2010 étaient au centre des échanges entre l’honorable Koniba Sidibé du groupe parlementaire Parena/Sadi et le ministre Bouaré, informe le Journal Les Echos. A cet égard, l’honorable Sidibé demandera à  ce que les autorités restituent les 180 milliards de F CFA issus de la privatisation de la Société des télécommunications du Mali (Sotelma).Pour le député, l’utilisation de ce fonds doit faire l’objet d’un débat entre le gouvernement et l’Assemblée nationale. Il a notamment critiqué la façon dont les 50 milliards de la Banque internationale pour le Mali (BIM-SA) ont été utilisés. Le député a également fustigé l’attitude du gouvernement qui consiste à  dépenser d’abord et à  faire valider ensuite ces dépenses par l’hémicycle, informe le Journal Les Echos. A l’origine de l’ire de l’opposition parlementaire, le fonds Sotelma qui n’a pas été inscrit dans le projet de loi des finances de 2010. Depuis son accession à  la magistrature suprême en 2002, personne n’avait vu ATT se livrer à  l’exercice délicat que constitue, l’utilisation des fonds publics, leurs, origines et leur mode de répartition. Si le compte est bon pour ATT, des questions demeurent. Pourquoi vouloir jouer la carte de la transparence maintenant ? l’audit de vente s’impose, dans la mesure ou la Sotelma n’est pas la première société vendue. Pour Oumar Mariko du Parti SADI, il y a lieu de réfléchir: « Nous allons analyser la question de très près ». l’opposition n’a pas dit son dernier mot dans cette affaire et menace de bloquer le vote de la loi de finances à  l’assemblée, loi qui n’inclut pas les recettes de la vente de la Sotelma, une atteinte grave aux dispositions de la constitution du 25 février 1992, juge certains députés

Privatisation : Maroc Télécom s’empare de la Sotelma

Avec la bagatelle de 180 milliards de francs CFA, plus aucun doute sur l’actionnaire majoritaire de la Sotelma. C’’est ce Mardi que le président de la république Amadou Toumani Touré a présidé la cérémonie de signature du contrat de cession d’une participation de 51% de la Sotelma à  Maroc Télécom. C’’est au palais présidentiel de Koulouba que s’est tenue ladite signature. Genèse d’une privatisation Pour la petite histoire, le gouvernement malien a adopté le 27 juillet 1998, une déclaration de politique sectorielle fixant les grandes orientations de la réforme du secteur. Ainsi pour atteindre les objectifs fixés, le gouvernement a décidé d’articuler sa démarche autour de deux axes stratégiques que sont : l’ouverture du secteur de la concurrence et l’ouverture du capital de la SOTELMA. D’o๠la possibilité de céder les actions de celle-ci à  d’autres entreprises. C’’est partant de ces mesures qu’un comité de privatisation de la société a été mis en place suivi de l’annonce dans la presse entre Mai et Juin 2008, puis la conférence des Investisseurs à  paris en juillet 2008 ; la pré-qualification de 17 candidats en août 2008 pour se porter acquéreur des 51 % de la société et devenir partenaire de l’Etat malien ; l’envoi du dossier d’appel d’offres et le démarrage de la data room électronique et physique qui s’est déroulé du mois d’août à  octobre 2008 et la réception de 4 offres comprenant un dossier administratif et technique, sans oublier une offre financière en janvier 2009. Cette dernière opération a porté Maroc Télécom à  la tête des prétendants car elle avait proposé la plus forte somme (165 milliards de francs CFA soit 252 millions d’Euros). N’ayant pas atteint la somme visée par l’Etat malien, le gouvernement à  travers son département chargé de la communication et des nouvelles technologies, s’est lancé dans une autre négociation avec Maroc Télécom pour que celle-ci revoit sa proposition à  la hausse. C’’est ainsi que Maroc Télécom a proposé en fin de compte 275 millions d’euros soit 180 milliards de francs CFA. Satisfaction des Autorités Pour Mariam Flantié Diallo, ministre de tutelle, cette opération est la plus importante des privatisations menées au Mali et l’une des plus importantes en Afrique de l’Ouest. Le secrétaire général du syndicat se dira très satisfait du plan social engendré par l’opération. Youssouf Sangaré nous fera savoir que les 610 personnes qui ne feront plus partie de la SOTELMA sont des partants volontaires. A souligner que le bureau syndical de la SOTELMA a mené une sensibilisation en interne, ce qui a engendré plus de 700 demandes de départs volontaires, maistous n’ont pas été acceptés. Abdeslam Ahizoune, Président du Directoire de Maroc Télécom, a quant à  lui, admis que l’opération de privatisation de la soltema s’est effectuée dans la rigueur et la transparence. Faciliter l’accès aux services Dans son allocution, le Président du Directoire de Maroc Télécom a promis de favoriser la promotion de la société de l’information au Mali et de contribuer au développement de l’économie nationale en accélérant l’insertion des acteurs économiques maliens dans l’économie mondiale. Conscient des défis qui l’attendent, Maroc Telecom se veut attentif à  proposer des offres qui conviennent aussi bien aux besoins des ménages, y compris les ménages défavorisés, qu’à  ceux des entreprises. L’entreprise soutient que la population doit bénéficier de services faciles d’accès, simples d’utilisation et à  prix abordables. Pour l’instant toutes les parties clament leur satisfaction. Est-ce le futur sentiment des consommateurs ?

Grande interview d’ATT à Jeune Afrique : «J’ai prouvé que je savais quitter le pouvoir»

Une situation économique tendue du fait de la crise, des agitations politiques dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012, les revendications touarègues et la menace salafiste… L’agenda du chef de l’Etat malien est chargé. Mais, sept ans après son retour au pouvoir, l’ancien putschiste reste fidèle à  sa réputation de démocrate, apaisé et consensuel. Palais de Koulouba, sur les hauteurs de Bamako, fin juin. Perché sur une colline, ce témoignage de l’ambition coloniale française, devenu siège de la présidence du Mali indépendant, surplombe une capitale qui n’en finit plus de se métamorphoser. Troisième pont, Cité Afriqiyah, centre commercial ACI, Palais des sports, hôpital du Mali, échangeur flambant neuf, hôtels de luxe… Les nouveaux projets poussent comme des champignons, financés ou mis en œuvre par les «amis» chinois ou libyens. Bonne nouvelle, la pluie commence enfin à  tomber, elle dont dépend en grande partie la santé – et le moral – du pays. Le dynamisme économique est palpable, porté en grande partie par un secteur privé dopé par une nouvelle génération de chefs d’entreprise, qui se diversifient, nouent des partenariats avec des groupes étrangers, appliquent des méthodes de gestion modernes. Certains secteurs – agriculture, tourisme, prospection pétrolière suscitent les convoitises locales ou internationales. Sans parler des banques qui fleurissent ici et là  pour s’installer sur un marché très (trop ?) disputé. Bamako est industrieuse, poussiéreuse, vivante, ambitieuse mais aussi frondeuse. On râle beaucoup, à  tout propos : les prix qui s’envolent, le gouvernement, les embouteillages, les chantiers qui n’en finissent plus, le méchant patron, les Chinois qui se croient tout permis… Magistrats, enseignants et étudiants, eux, défilent régulièrement dans les rues pour se plaindre de leurs conditions de travail, pour obtenir des augmentations de salaire, pour montrer qu’ils existent et qu’il faut compter avec eux. Quelques jours après la célébration du septième anniversaire de son retour au pouvoir par les urnes (8 juin 2002), le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, nous reçoit à  la présidence. Un palais tranquille, o๠tout semble en ordre. La sécurité se fait discrète. Pas de visiteurs inopportuns incrustés dans les salles d’attente à  attendre une audience, pas de cohortes de fonctionnaires ni de conseillers aux airs supérieurs. Le président arrive, costume gris impeccable, sourire aux lèvres. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, ATT, comme l’appellent ses compatriotes, à  l’aise et visiblement de bonne humeur, revient sur les sept années passées à  la tête du pays. Et évoque, entre autres, la question touarègue, la menace d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, les rumeurs qui le voient modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat, la classe politique malienne, la série de coups d’Etat sur le continent, l’élection ivoirienne, les rapports de son pays avec l’Algérie, le Maroc ou la Libye, le décès d’Omar Bongo Ondimba et, bien sûr, la relation franco-malienne. Entretien avec un démocrate formé à  la dure école des casernes, ancien putschiste qui sut rendre le pouvoir aux civils au terme d’une transition exemplaire. Bref, un oiseau rare, et ces temps troublés… «Putschiste, ce n’est pas un titre de gloire» Jeune Afrique : Vous avez célébré, le 8 juin dernier, le deuxième anniversaire de votre réélection à  la tête de l’Etat dans un contexte particulier, marqué par le décès d’Omar Bongo Ondimba mais aussi par les interrogations sur votre volonté supposée de réviser la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat… Amadou Toumani Touré : Effectivement, la nouvelle du décès d’Omar Bongo Ondimba a constitué un grand choc pour moi. J’ai un profond respect pour l’homme et le dirigeant. C’était quelqu’un de généreux, de très ouvert, qui savait mettre à  l’aise son interlocuteur. On pouvait parler de tout avec lui. J’ai perdu un aà®né et un ami. Quant aux supputations des uns et des autres sur ma volonté ou non de m’accrocher au pouvoir, je n’y peux rien… Les révisions constitutionnelles sont en vogue sur le continent. Votre homologue et voisin nigérien Mamadou Tandja semble vouloir passer en force pour se maintenir au pouvoir. Envisagez-vous de réviser la Loi fondamentale malienne ? Je n’ai pas de commentaire à  formuler sur la situation au Niger ou ailleurs en Afrique. J’ai d’excellentes relations avec le président Tandja, et tout ce que je souhaite c’est que nous préservions la paix dans ce pays frère et voisin. Je me contenterai donc de parler du Mali en répétant ce que j’ai déjà  dit : la Constitution est très claire sur la limitation du nombre de mandats présidentiels. Et aucun article de notre Loi fondamentale ne peut être modifié sans référendum. Quelle que soit la méthode pour y parvenir, allez-vous briguer un troisième mandat en 2012 ? Franchement, aujourd’hui, ce débat n’a pas lieu d’être. Je n’ai jamais exprimé ce souhait et ai déjà  prouvé que je savais quitter le pouvoir… Quel bilan faites-vous de ces sept années à  la tête de l’Etat ? Ma plus grande satisfaction, c’est l’apaisement du débat politique. Au plan économique, nous n’avons traversé que des épreuves. Quatre mois à  peine après mon investiture [le 8 juin 2002, NDLR], une grave crise a éclaté en Côte d’Ivoire. Le Mali s’est trouvé subitement coupé d’Abidjan, son principal port d’approvisionnement et d’évacuation de ses produits d’exportation à  hauteur de 70 %. Notre pays a tenu le choc grâce aux efforts du gouvernement et des opérateurs économiques maliens. Le contexte de ma réélection en 2007 est aussi marqué par la crise alimentaire, aggravée plus tard par la flambée du prix du pétrole. Toute l’Afrique a été éprouvée, et les pays enclavés encore plus. Mais dans ces moments difficiles, l’Etat a assumé son rôle et a pu maintenir le rythme de réalisation des projets et programmes contenus dans le Projet pour le développement économique et social [PDES]. Nous avons ainsi investi plus de 358 milliards de F Cfa dans les infrastructures. Le niveau de la dette intérieure du Mali inquiète. Certains avancent le chiffre de 150 milliards de F Cfa. Comment en est-on arrivé là  ? Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Le montant de notre dette intérieure approche en fait les 100 milliards de F Cfa. l’Etat a engagé d’importants chantiers, indispensables faut-il le rappeler, soutient un certain nombre de prix, dont celui des hydrocarbures, et a accepté de se priver d’importantes recettes, sous forme de taxes, notamment dans le secteur agricole. Mais cette situation, conjoncturelle, reste sous contrôle. Les grèves se multiplient, les magistrats, les enseignants ou les étudiants défilent régulièrement dans les rues de Bamako. Comment expliquez-vous l’expression récurrente de ce malaise social ? Dans le contexte économique actuel, ces tensions me semblent normales. Malgré nos efforts pour contenir les prix, pour réduire les effets désastreux engendrés par la crise ou pour réformer des secteurs, comme l’éducation, en déshérence depuis des décennies au Mali, nous n’avons pas surmonté toutes les difficultés. Mais nous concentrons nos actions sur cette demande sociale qui s’exprime. Elle a un coût, mais la paix sociale n’a pas de prix. Vos détracteurs vous reprochent justement une gestion à  court terme. Tout comme ils vous reprochent d’engager l’Etat dans un grand nombre de chantiers d’infrastructures dont il n’aurait pas les moyens… J’accepte les critiques. Nous avons pu commettre des erreurs, même si ce ne sont pas celles que vous venez d’énoncer. Nous sommes en train de les corriger. Mais nous gérons l’urgence comme le long terme, avec les moyens à  notre disposition. Comment voyez-vous la présidentielle de 2012 ? Avez-vous un dauphin ou un favori ? Il faudrait déjà  savoir qui sera candidat… Plus sérieusement, en 1992, j’ai remis le pouvoir à  celui que le peuple malien a désigné lors d’une élection démocratique [Alpha Oumar Konaré, au pouvoir jusqu’en 2002, NDLR]. Je ferai la même chose en 2012. «La demande sociale a un coût, mais la paix sociale n’a pas de prix». Vous avez organisé, en novembre 2008, les Etats généraux contre la délinquance financière et la corruption. L’arrestation du vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, qui incarne cette lutte contre la corruption, est devenue une véritable affaire d’Etat. Cela ne ternit-il pas l’image de votre pays ? A travers ces Etats généraux, nous avons surtout voulu reconnaà®tre qu’il s’agissait d’un véritable problème au Mali et que nous avions beaucoup à  faire en la matière. Ce n’est pas si courant sur le continent. Concernant le vérificateur général et pour la compréhension de vos lecteurs, il me semble utile de préciser que l’Etat n’a pas engagé de poursuites contre lui. Il s’agit, et je le regrette profondément, d’un conflit de travail qui a opposé M. Sidi Sosso Diarra à  une partie du personnel du Bureau du vérificateur général, [en l’occurrence deux magistrats qui ont refusé leur mise en disponibilité et à  qui Sidi Sosso Diarra a interdit d’accéder à  leurs bureaux, NDLR]. Ces derniers ont porté plainte avec constitution de partie civile devant un juge d’instruction. C’est un problème entre ses employés et lui, qui n’est donc franchement pas de nature à  remettre en cause la lutte contre ce fléau. Le Bureau du vérificateur général est ma création et il continuera d’exister tant que je serai au pouvoir. «Il ne faut pas confondre la bande d’Ag Bahanga avec la communauté touarègue». Les récents succès de l’armée malienne contre les troupes d’Ag Bahanga et l’exil en Libye de ce dernier signifient-ils la fin de la rébellion touarègue ? Il ne faut pas confondre la bande d’Ag Bahanga avec la communauté touarègue. Je récuse la notion de problème touareg s’agissant des derniers événements dans le nord-est de Kidal. Les acteurs de l’attaque du 23 mai 2006 contre le camp militaire de Kidal [revendiquée plus tard par Ag Bahanga et son Alliance du 23 mai pour le changement, NDLR] n’ignoraient pas les sacrifices consentis en faveur des régions du Nord. J’ai invité les Maliens au calme et à  la sérénité, en insistant sur le caractère minoritaire de cette contestation armée. De la même manière, je me suis engagé à  trouver une solution politique à  la crise, malgré le ressentiment d’une large frange de nos compatriotes qui ont estimé, à  juste titre, que rien ne justifiait le recours aux armes. Sous l’égide du facilitateur algérien, le président Abdelaziz Bouteflika, l’accord d’Alger a été signé le 4 juillet 2006. Depuis, le processus de paix se consolide. Mais je reste convaincu que la paix définitive se gagnera par le développement. Le rôle de la Libye dans cette affaire semble assez trouble… Je n’ai jamais ressenti d’autre volonté chez les Libyens que celle de nous aider. [b Deux épisodes sont venus démontrer récemment qu’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique [AQMI] constituait une menace de plus en plus sérieuse. Un otage britannique, Edwin Dyer, a été exécuté le 31 mai et un officier de l’armée malienne assassiné à  son domicile le 10 juin, à  Tombouctou. Comment comptez-vous y répondre ? ] Cette menace était déjà  largement perceptible avant mais, là , nous avons atteint un point de non-retour. Sur notre territoire, nous avons lancé, cinq jours après l’assassinat du lieutenant-colonel Lamana, des opérations militaires d’envergure contre toutes les bases d’AQMI dont nous avions connaissance. Avec succès. Maintenant, les salafistes d’AQMI bénéficient de complicités : trafiquants de cigarettes ou de drogue en provenance d’Amérique latine, passeurs de clandestins, etc. Et la zone concernée est si vaste et si complexe à  surveiller que nous ne pouvons résoudre ce grave problème sans la coopération des autres pays concernés. Un problème global nécessite des réponses concertées. A ce propos, vous avez proposé, en septembre 2007, l’organisation d’une conférence régionale sur la sécurité dans la zone sahélo-saharienne. Pourquoi tarde-t-elle tant à  voir le jour ? Tous les chefs d’Etat de cette région qui s’étend de la Mauritanie au Soudan sont acquis à  l’idée de la tenue d’un tel sommet. Une réunion des ministres des Affaires étrangères, appuyés par des experts, s’est déjà  tenue à  Bamako. Tous les documents devant être soumis au sommet ont été élaborés. Nous allons fixer dans les prochaines semaines une date pour la rencontre des chefs d’à‰tat en tenant compte des agendas des uns et des autres, ce qui n’est pas une mince affaire, croyez-moi… Nous souhaitons la présence de tous, ce qui explique en grande partie le fait que nous mettions du temps à  l’organiser. Existe-t-il des divergences entre les pays concernés, comme l’Algérie, la Libye, le Niger, le Tchad ou la Mauritanie ? Non, aucune. Nous faisons les mêmes analyses. Qu’il s’agisse du problème lui-même ou des solutions à  apporter. Le Mali est devenu le pays o๠sont libérés les otages kidnappés en Algérie, en Tunisie ou au Niger. Cela vous vaut quelques inimitiés. Que répondez-vous à  ceux qui vous accusent de laxisme ? Mais nous sommes sur le terrain, en train de nous battre ! En quoi est-ce faire preuve de laxisme ? Nous jouons notre rôle pour sauver ces vies, utilisons nos réseaux et nos connaissances. Peut-être cela n’a-t-il pas été bien compris dans certains milieux. Mais je le dis haut et fort : nous n’avons jamais porté de valises ni versé de rançon. Parole d’officier. Quels rapports entre-tenez-vous avec votre prédécesseur Alpha Oumar Konaré depuis son retour au Mali ? Ils sont excellents. Je ne le vois pas assez souvent, parce je ne veux pas le déranger. Je sais qu’il pense la même chose pour avoir exercé la charge de chef d’Etat. Mais à  chaque fois que nous en avons l’occasion, nous restons des heures à  discuter. Comme des chefs d’Etat mais aussi comme un aà®né et son cadet. Parlez-vous politique, de ce qu’il conviendrait de faire sur tel ou tel dossier ? Bien sûr, nous ne nous en privons pas… Quel regard portez-vous sur la classe politique malienne et ses acteurs ? Question piège… Elle a fait de grands progrès. Nous avons aujourd’hui une certaine expérience démocratique. Mais au-delà  des relations politiques, j’entretiens des liens personnels avec de nombreux responsables maliens, au point qu’on ne sait pas o๠commence la majorité présidentielle et o๠s’arrête l’opposition. Je trouve cela plutôt sain. Votre voisin ivoirien semble enfin avoir pris le chemin des élections. Croyez-vous à  la date du 29 novembre fixée pour la présidentielle ? Je ne suis pas un fétichiste des dates. Ce que je constate surtout, c’est qu’il y a désormais de la bonne volonté de part et d’autre. Après sept ans de crise et d’épreuves, c’est une nouvelle qui nous réjouit. Dès le déclenchement du conflit, nous n’avons eu d’autre attitude que d’encourager le dialogue et le retour à  la paix dans ce pays qui nous est cher et o๠vivent de nombreux Maliens. Vos rapports avec Laurent Gbagbo, que l’on disait plutôt froids, se sont-ils réchauffés ? Je ne sais pas d’o๠vient cette histoire. J’entretiens des relations très amicales avec mon grand frère Laurent. Il est tellement détendu que je ne vois pas bien, d’ailleurs, comment il pourrait en être autrement. Selon vous, qui est le mieux placé pour remporter cette présidentielle ? ] Je n’en sais vraiment rien. Les pronostics ne me réussissent pas, sauf peut-être en football… Après avoir destitué Moussa Traoré en 1991, vous avez rendu le pouvoir aux civils à  l’issue d’une période de transition présentée comme exemplaire. Mauritanie, Guinée, Guinée-Bissau, Madagascar… Que pensez-vous de la vague de coups d’Etat à  laquelle nous avons assisté au cours des derniers mois ? [b Je suis un ancien putschiste, et ce n’est pas un titre de gloire à  mes yeux. Je ne vais donc pas faire la leçon aux uns et aux autres. Je constate simplement que, parfois, nous créons nous-mêmes, j’entends par là  les dirigeants politiques africains, les conditions de ces putschs. Une crise politique ou économique devrait se résoudre politiquement. Hélas, la plupart du temps, compte tenu des systèmes dans lesquels nous évoluons, la seule issue reste militaire… Le plus important, à  mes yeux, c’est d’œuvrer à  un retour rapide à  une vie constitutionnelle normale et démocratique. On a l’impression que, pour vous, il existe de bons et de mauvais coups d’Etat… Vous m’avez mal compris : tous les coups d’Etat sont mauvais. Quelles que soient les raisons qui les ont provoqués, ils sont la conséquence d’un échec des politiques. De tous les politiques, dirigeants comme, parfois, opposants. Auriez-vous un conseil à  donner aux actuels putschistes ? Certains, comme les Mauritaniens par exemple, ont déjà  sollicité mon avis. Je me bornerais à  expliquer l’importance d’une transition réussie pour une remise du pouvoir aux civils. Ils peuvent toujours s’inspirer de l’expérience malienne… Par ses déclarations pro-putschistes et sa défiance permanente vis-à -vis des processus électoraux, le président en exercice de l’Union africaine, Mouammar Kaddafi, ne sape-t-il pas les efforts de l’UA ? Ce que certains pensent tout bas, lui le dit tout haut. Nous devons accepter d’entendre tous les points de vue. Chacun peut se forger sa propre opinion. Et il faut lui reconnaà®tre qu’il reste un panafricaniste convaincu. Il assume tout de même la présidence de l’UA, ses déclarations n’engagent pas que lui… Il s’exprime uniquement en son nom. Dans ces conditions, que pensez-vous de l’action de Jean Ping à  la tête de la Commission de l’UA ? Il est un peu tôt pour parler de son bilan, mais il faut reconnaà®tre qu’il a du pain sur la planche. Je trouve qu’il met avec réussite ses talents de diplomate au service de notre organisation commune. Avec modération, ce qui ne gâche rien. La succession d’Omar Bongo Ondimba constitue-t-elle, comme certains le craignent, un motif d’inquiétude à  vos yeux ? Pas du tout. D’ailleurs, je remarque que, jusqu’à  présent, tout se déroule dans le respect des règles constitutionnelles et sans accroc. La plupart des observateurs ont associé son décès à  la fin d’une ère, celle de la Françafrique. Est-ce aussi votre avis ? J’avoue que je ne comprends rien à  cette histoire de Françafrique… Nous avons des relations profondes, historiques et parfois intimes avec la France et ses dirigeants. Nous autres, Africains, sommes spontanés et enclins aux relations humaines, personnelles. Cela n’a rien de suspect. Je tutoie Nicolas Sarkozy, il me déroule le tapis rouge quand je passe à  Paris, sans que je le lui demande, faut-il le préciser, et alors ? Comment pourriez-vous qualifier l’état des relations bilatérales avec la France depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, en mal 2007 ? Je ne sens aucun changement par rapport à  la période Chirac, si c’est ce que vous voulez savoir. Tout se passe bien, dans tous les domaines. Paris vous presse pourtant de signer des accords de réadmission des immigrés clandestins maliens, ce que vous persistez à  refuser… Je ne refuse pas de les signer, je réfléchis… Nous sommes en désaccord sur un ou deux points seulement mais il s’agit d’un sujet qui ne mérite pas que nous nous précipitions. Les malentendus avec l’Algérie sont-ils dissipés ? Mais nos relations politiques sont bonnes ! Certains officiers, des deux côtés, avaient des interprétations et des avis différents sur les questions de sécurité dans l’espace sahélo-saharien par exemple, mais cela est oublié. Pour le symbole, j’ai l’habitude de désigner mon aà®né, le président Boutefilka, comme le plus malien des Algériens parce qu’il connaà®t ce pays mieux que beaucoup d’entre nous. Et je n’oublierai jamais l’aide précieuse qu’il nous a apportée pour la conclusion de l’accord d’Alger, signé avec l’Alliance du 23 mai pour le changement. Et avec le Maroc ? Nous pourrions mieux faire. Les liens politiques et diplomatiques se sont cependant renforcés grâce à  des partenariats dans des secteurs o๠des compagnies marocaines interviennent chez nous, notamment dans les banques. Maliens et Marocains ont aussi Tombouctou en partage [une forte communauté arabe d’origine marocaine réside dans la région de Tombouctou, NDLR). Il est aussi Important de signaler que le Maroc et l’Algérie sont les deux pays qui accueillent le plus grand nombre d’étudiants boursiers maliens dans leurs universités et grandes écoles. C’est un concours inestimable à  la formation de nos jeunes. Comment avez-vous vécu l’élection de Jacob Zuma à  la présidence sud-africaine ? Je ne connais pas très bien l’homme mais j’ai été impressionné par la force du soutien dont il a bénéficié au sein de l’ANC et de la part des électeurs sud-africains, malgré tout ce que l’on a pu dire de lui. Que vous Inspire la procédure intentée en France contre trois chefs d’Etat africains, dans l’affaire dite des «biens mal acquis» ? Je trouve la méthode pour le moins embarrassante. Et je me pose une question : pourquoi seuls des présidents africains sont-ils visés ? Avez-vous des biens en France ? Oui, un compte en banque ouvert lorsque j’étais à  l’Ecole de guerre de Paris. A l’époque, il devait y avoir une poignée de francs. Et comme je n’y ai plus jamais touché depuis, je doute qu’il soit susceptible de me valoir des ennuis (rires)… On connaà®t assez mal vos passe-temps… Je suis un passionné de football mais je m’intéresse de plus en plus au basket-ball depuis les brillants résultats des équipes maliennes dans cette discipline. Je lis autant que mon emploi du temps me le permet. Des autobiographies des grandes figures de l’Histoire, pour l’essentiel, et des essais politiques. J’écoute aussi beaucoup de musique pour me détendre. De la musique malienne mais aussi de la salsa. Et je danse très bien (rires) ! La vie après le pouvoir, vous y pensez ? Rarement. Il faut dire que j’ai déjà  une certaine expérience en la matière… Pendant dix ans, après 1992, je me suis occupé d’humanitaire et de médiations. Ne vous inquiétez pas, je ne pointerai pas au chômage…