Sénégal : le journaliste Cheikh Yérim Seck arrêté pour viol

Le journaliste Cheikh Yérim Seck est en garde à  vue à  la gendarmerie de Colobane depuis hier. Il est soupçonné de viol sur la fille du magistrat Boubou Diouf Tall qui a porté plainte contre lui. l’affaire se serait passée à  Keur Madamel, une auberge de Dakar. La victime, une bachelière s’apprêterait à  aller poursuivre ses études à  Montpellier. Plusieurs membres du gouvernement et d’autres personnalités influentes de pays auraient essayé de tirer d’affaires notre confrère. Mais, le parent de la victime a refusé de retirer sa plainte. « Interpellé dans la nuit du samedi » Samedi, le journaliste et directeur de publication du site Dakaractu.com, a été conduit à  la caserne Samba Diéry Diallo, à  la suite d’une plainte pour viol déposée par Boubou Diouf Tall, magistrat détaché au ministère de la Justice et sa fille Aissatou Tall. Il lui est reproché d’avoir forcé la jeune fille à  entretenir avec lui des rapports sexuels. Il se trouve que Cheikh Yérim Seck avait une relation amoureuse avec cette jeune fille, rencontrée lors d’une émission de télévision sur le monde étudiant. C’’est le coup de foudre, et la célébrité du garçon aidant la jeune Aissatou, 20 ans, s’entiche de lui et deux semaines durant, les deux tourtereaux s’envoient des sms langoureux et même parfois incandescents, surtout de la part de la jeune fille, dont les messages restés sur le cellulaire de Cheikh Yérim Seck, et présentés à  la gendarmerie, révèlent malgré ses 20ans, un désir certain pour le journaliste vedette. Les choses se précisent et rendez-vous est pris entre les deux amants pour un C’lin à  l’hôtel Keur Madamel, ce dont ils conviennent pour ce samedi en fin de matinée. Sans la tirer par les cheveux, ni lui avoir fait boire une drogue euphorisante, elle le suit dans une chambre de cet hôtel, et là , nul ne sait ce qui s’est passé, sauf que les deux amants ont eu effectivement un rapport sexuel. Forcé ? Pas forcé ? Toujours est-il que les deux ressortent de l’hôtel sans que les préposés à  la réception ne perçoivent de troubles majeurs chez la jeune fille, qui monte tout de même dans le véhicule de Cheikh Yérim Seck, pas du tout comme quelqu’un qui vient d’être violentée et violée. Cheikh Yérim Seck, dont le corps ne porte aucune trace d’égratignure ni de coups, dépose la jeune fille à  son domicile et rentre, pendant que Aissatou quelque peu ébranlée et affolée par le sang qui lui vient, consécutif à  l’acte sexuel, et affolée par les conséquences de son geste amoureux s‘ouvre de ses tourments à  sa sœur, laquelle alerte sa mère, qui à  son tour révèle la catastrophe à  son mari. Lequel a un amour paternel énorme pour cette enfant qui est tout pour lui et qu’il a éduquée selon des principes rigoureux. Cela va être terrible pour elle. Elle ne peut accepter de trahir son père ainsi et évoque évidemment un viol, ne pouvant se résoudre à  détruire l’image que son père avait d’elle ni pulvériser les rêves qu’il nourrissait à  son égard. En plus, Aissatou est sur le point d’aller rejoindre Montpellier pour ses études, et ce faux pas compromet ce projet Fou de rage, Boubou Diouf Tall fonce à  la gendarmerie et fait convoquer Cheikh Yérim Seck qui est interpellé et conduit à  la caserne Samba Diéry Diallo o๠il subit un interrogatoire pour déterminer les circonstances exactes de ce qui s’est déroulé à  la Résidence Keur Madamel. Il est donc un peu précipité de parler viol.

Elle passe le BAC…à 62 ans

Mme Mariame Dougoulamé Cissé a réussi cette prouesse cette année. Sénégalaise d’origine malienne, elle a vu le jour en 1950. Ayant fréquenté les bancs de l’école, elle est contrainte d’abandonner ses études en 1971, en classe de première. Non pas parce qu’elle était cancre ou paresseuse. Au contraire ! Mais, elle avait réussi au concours d’hôtesse de l’air. De la compagnie d’Air Mali à  celle d’Air Afrique, elle sillonne le continent africain et le monde entier. Après 33 ans dans les airs, elle met en place une unité de tissage artisanale dénommée «Tissafric». Un exemple pour les jeunes «Au fond, confie-t-elle, je l’ai fait pour servir d’exemple et d’émulation aux jeunes de notre pays qui ont des esprits alertes mais qui abandonnent les études pour une raison ou pour une autre. Ils doivent profiter de leur jeunesse parce qu’ils sont plus frais et plus prêts qu’une femme de 62 ans». La «demi-illettrée» comme elle se qualifie dans sa famille d’intellectuels avec un mari, ancien directeur au CESAG, une fille titulaire d’un DEA, elle cache mal son enthousiasme d’avoir «franchi un cap». D’autant plus qu’au Sénégal, si les hommes s’essaient au BAC avec un âge très avancé –cette année, il y avait encore un vieux de 70 ans -, les femmes, elles, préfèrent vaquer à  leurs occupations domestiques que de passer un examen juste pour étoffer un CV qui ne servira presqu’ à  rien. Mais Mme Cissé voit les choses autrement. Mieux, elle n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. «Je n’irai pas à  l’Université parce que je suis à  la retraite. Il n’y a plus d’enjeu. Mais, je suis très tentée par des études en communication», déclare-t-elle. Un vœu qu’elle espère voir exaucer grâce avec l’appui de bonnes volontés parce que, dit-elle, sa pension de retraite pourra difficilement lui permettre d’assurer le coût de la formation escomptée.

Dakar sous les eaux

A Dakar, le coeur n’est pas vraiment aux réjouissances en cette fin du mois béni de Ramadan. C’est un véritable déluge qui s’est abattu en moins de vingt-quatre heures sur la capitale sénégalaise, provquant mort d’hommes. AU total, plus de dix personnes, dont un bébé, ont laissé leurs vies suite à  des effondrements de maisons causés par les fortes pluies. La journée la plus meurtrière fut celle de mardi dernier o๠neuf personnes sont mortes. A Yarakh, quartier populaire dans l’est de la capitale, l’effondrement d’un mur sur une habitation de planches qui a causé la mort de six personnes et fait quatre blessés graves, aselon le colonel Alioune Ndiaye, porte-parole du groupement national des sapeurs-pompiers. Quelques heures auparavant, un autre batiment s’écroulait sur une dame et son bébé à  Grand-Médine, dans le centre. La mère a lâché l’enfant pour se protéger, et le bébé s’est noyé dans les eaux de pluie. Deux autres décès ont été signalés à  Grand-Yoff, quartier proche de Grand-Médine. Les persones sinistrées se comptent elles par milliers. Les dégats sont considérables. Des batiments effondrés mais aussi la rupture d’une digue à  Cambérène, quartier balnéaire du nord de Dakar, qui a entraà®né l’inondation d’une route nationale. Mesures d’urgence Du côté des autorités on s’active. Un comité de crise a été installé avec comme mission de prendre des dispositions pour libérer la route nationale numéro 1 qui est envahie par les eaux. Pour assurer la circulation de Dakar vers la banlieue, l’ autoroute à  péage a été ouverte au public.Plusieurs voitures hydro cureurs et de pompage sont sur le terrain pour l’évacuation des eaux. Autre mesure, le déblocage de 500 millions de F CFA, sur une enveloppe de 2 milliards de francs CFA prévue pour la gestion des inondations. Ce jeudi matin, plusieurs quartiers de la capitale sont encore sous l’eau. A Grand-Yoff, un quartier populaire de Dakar, les habitants qui ont cehrché refuge pendant les intempéries reviennent dans ldes maisons submergées pour sauver quelques meubles qui flottent encore dans l’ eau. Maisons effondrées, artères sous la boue et donc impraticables, caniveaux bouchés par le sable et les détritus. Le spectacle est le même à  Dalifort, Cambérène, Thiaroye, Hann. La solidarité a permis aux familles de trouver un toit, en général chez les voisins. Plusieurs villes de l’intérieur du pays sont également touchées et la météo prévoit encore de fortes pluies à  Dakar et à  l’ intérieur du pays dans la semaine à  venir.

Hilary Clinton à Dakar, première étape de sa tournée africaine

Arrivée ce mardi soir dans la capitale sénégalaise, le numéro un de la diplomatie américaine y rencontre aujourd’hui le président Macky Sall. L’étape sénégalaise a en effet pour objectif « d’applaudir l’élection du président Macky Sall » en mars dernier face à  Abdoulaye Wade qui était au pouvoir depuis 2000 » selon un haut responsable américain. Ce dernier ajoute que le Sénégal est « le partenaire le plus fort et le plus fiable » des Etats-Unis « en Afrique francophone ». Mme Clinton et son hôte évoqueront très certainement les crises dans la sous-région, en l’occurrence celles du Mali et de la Sierra Leone secoués par une crise politico-militaire depuis mars dernier. Sécurité, croissance et bonne gouvernance Par cette tournée, les Etats Unis entendent lancer un message. Celui de son soutien indéfectible aux « institutions démocratiques et la croissance économique » sur le continent. Le président Barack Obama avait dévoilé en juin sa stratégie en faveur du développement de l’Afrique, avec l’objectif de consolider la sécurité et la démocratie et de stimuler la croissance. Après le Sénégal, ce seront donc le Soudan du Sud, le Kenya, l’Ouganda, le Malawi et l’Afrique du Sud qui recevront Mme Clinton. Lors de sa dernière étape, elle s’entretiendra avec l’ancien dirigeant et symbole de la démocratie, Nelson Mandela, âgé de 94 ans. Mais avant, au Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde, o๠elle se rendra le jeudi, elle sera reçue par le président Salva Kiir. Il s’agira de « réaffirmer le soutien des Etats-Unis et encourager les négociations avec le Soudan afin de parvenir à  un accord sur les questions de sécurité, de citoyenneté et le dossier pétrolier », selon une source diplomatique américaine. En Ouganda, et malgré la présence du virus Ebola dans la capitale Kampala, Mme Clinton ira dire le soutien de son pays à  l’armée ougandaise qui traque avec l’UA et une centaine de membres des forces spéciales américaines, les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et leur chef Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale (CPI). l’étape kenyane sera consacrée à  des discussions sur les élections programmées en 2013. Egalement au programme, des entretiens avec le président sortant de Somalie, Sharif Cheikh Ahmed, candidat à  sa propre succession. Les fragiles institutions somaliennes de transition doivent être renouvelées au cours des deux prochains mois, avec un Parlement chargé d’élire un président au plus tard le 20 août, selon un calendrier soutenu par la communauté internationale. Le Malawi et l’Afrique du Sud seront les derniers pays visités lors de cette tournée de onze jours.

Législatives au Sénégal: La majorité parlementaire pour Macky Sall

Les résultats sont encore provisoires. Mais les premières tendances semblent favorables au président Macky Sall, élu le 25 mars. Sa coalition, Benno Bok Yakaar, serait assurée d’une majorité écrasante à  l’Assemblée nationale, rapporte l’agence France presse (AFP). Selon les résultats collectés par les observateurs de la société civile, elle serait en tête avec 100 députés sur les 150 qui seront élus. Ce scrutin n’a cependant pas enthousiasmé les électeurs: selon de premiers chiffres officieux obtenus par l’AFP de source proche de la Commission électorale nationale autonome (Céna), le taux de participation tourne autour de 37% après dépouillement de 20% des bulletins. Ce taux, s’il devait être confirmé, serait nettement en baisse par rapport au second tour de la présidentielle du 25 mars (55%) mais légèrement plus élevé que celui des dernières législatives de 2007 (34,7%), boycottées par l’opposition pour exiger des réformes électorales. Actuellement, seulement trente-trois femmes sont députées. Elles devraient entrer en masse à  l’Assemblée nationale grâce à  la loi sur la parité du 28 mai 2010 qui impose que les listes électorales « soient alternativement composées de personnes des deux sexes ». Si cela venait à  se confirmer après la publication des résultats officiels, attendus ce mardi, ce serait historique. Fatou Kiné Camara, secrétaire général du Conseil des femmes sénégalaises, salue ce texte de loi qui permet aujourd’hui à  des femmes de devenir députées. Les premiers résultats officiels provisoires sont attendus mardi. La coalition présidentielle est suivie du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, qui n’était pas candidat, et de la coalition « Bokk gis gis » (« Vision commune », en wolof), coalition de dissidents du PDS dont le président du Sénat, Pape Diop, et celui de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck, ainsi que des anciens ministres et directeurs de sociétés publiques.

La paisible retraite au soleil du général

Il l’avait plusieurs fois répété avant le coup d’état, qu’il était pressé de partir. Qu’il ne briguerait sûrement pas un troisième mandat. La déclaration avait plue. Eté considérée comme un acquis démocratique dans un pays stable politiquement. Le sort en a décidé autrement et précipité la sortie d’Amadou Toumani Touré à  la faveur d’une mutinerie transformée en coup d’état le 22 Mars 2012. C’est donc par le versant d’une colline qu’ATT descend des arcanes dorées du pouvoir. Porté par son fidèle aide de camp, il s‘enfuit sous les balles des putschistes mécontents. La chute aura été dure pour celui qui se voulait un sage, un chantre de la démocratie. Protégé par les Américains, ATT sera ensuite recherché par tous. Journalistes, junte, personnalités, tous se sont demandés o๠était le président déchu. A l’intérieur oà¹ à  l’extérieur du Mali… Mais en terre du Mandé, rien ne se cache et Samanko, à  quelques kilomètres de Bamako, en plein verdure, accueillera l’homme d’état que la providence a abandonné un soir du 21 Mars… Au lendemain d’un étrange retour à  l’ordre constitutionnel, ATT démissionne de son poste du fond d’une villa du quartier de l’ACI 2000, en toute discrétion et loin des caméras de télévision. l’on retiendra de cette lettre de démission, une phrase forte : « Je demande pardon à  toutes celles et à  tous ceux qui ont pu souffrir du fait des actes que J’ai posés, sans intention de nuire, durant mes deux mandats. » Ce seront enfin les murs de l’Ambassade du Sénégal à  Bamako qui serviront de transit à  l’ancien président qui embarquera à  bord de l’avion de Macky Sall. Bye-bye Bamako… De sa terre et vibrante du Mandé, ATT réside désormais sur les côtes douces et ensoleillées de la Téranga sénégalaise dans la résidence réservée aux hôtes de marque. Une retraite bien paisible pour le général et les siens… Voudra-t-il un jour parler ? Lorsque la nostalgie sera trop poignante.

Abdoul Mbaye, Premier ministre du Sénégal

Voici le visage du nouveau chef de Gouvernement sénégalais. Inconnu dans le paysage politique sénégalais, il a été nommé hier mardi, au lendemain de la prise de fonction du Président Macky Sall. Formé au Sénégal et en France, Abdoul Mbaye, âgé de 59 ans, est réputé chef d’entreprise rigoureux et sérieux, des qualités qu’il entend mettre au service de son pays et de ses compatriotes. « Je suis heureux de me mettre au service du projet décliné pendant la campagne électorale » et qui a été confirmé dans son discours à  la Nation, a déclaré le nouveau Premier ministre aux journalistes, peu après sa nomination. Son parcours La carrière d’Abdoul Mbaye commence en 1976 lorsqu’il la Banque centrale des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest comme économiste au département Recherche o๠il travaille sous les ordres de Alassane Dramane Ouattara. En 1982, il est nommé President Directeur Général de la Banque de l’habitat du Sénégal. En 1990, il devient le Directeur Général de la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO) créée sur les cendres de la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO). Tout en étant à  la tête de la CBAO, Abdoul Mbaye lance la première société de leasing au Sénégal et le premier fonds d’investissement de l’Afrique de l’Ouest. En 1999 il fait partie du consortium qui rachète la Banque sénégalo-tunisienne dont il devient le Directeur Général. Il parvient à  redresser les résultats qui progressent considérablement les trois années suivantes. En 2006, Attijari Bank rachète la majorité des parts de la BST, dont les promoteurs réalisent une belle plus-value lors de l’opération. Sobriété, efficacité et célérité Les chantiers sont nombreux pour Abdoul Mbaye. Les problèmes de délestage, de chéreté de la vie, de chômage entres autres sont au C’œur des préoccupations des sénégalais qui ont voté à  plus de 65% pour Macky Sall, le 25 mars dernier. Pour y faire face, le nouveau pouvoir entend aller très vite. Ainsi, le nouveau gouvernement sera connu dès ce mercredi soir et devra être réduit au strict minimum, soit 25 membres qui se mettront aussitôt à  la tâche. « Ce sera un gouvernement qui devra conduire les affaires publiques dans la plus grande transparence, selon les principes de bonne gouvernance », a-t-il encore dit à  la presse. « La principale priorité sera de se mettre au travail. Le président Macky Sall tient à  ce que ses engagements devant le peuple soient respectés », a-t-il ajouté. « Tout est urgent », avait déclaré le Président Sall lors de son discours à  la Nation après sa prestation de serment. Il avait également indiqué que « l’Etat et ses démembrements (représentations) réduiront leur train de vie », évoquant notamment une rationalisation des missions à  l’étranger et de la carte diplomatique.

Investiture de Macky Sall : Solennité et sobriété

Elu le 25 mars denier par 65,8% des voix face au sortant Abdoulaye Wade, Macky Sall doit prêter serment ce 2 avril à  Dakar. Et le nouveau chef de l’Etat sénégalais entend déjà  marqué la rupture avec le régime précédent en organisant une cérémonie sobre. Et C’’est l’hôtel King Fahd Palace Soleil (ex-Méridien Président), situé dans le quartier résidentiel des Almadies, qui est depuis hier le quartier général (QG) du président que se dérouleront les deux évènements, la prestation de serment et l’investiture en tant que 4ème Président de la République de l’Histoire du Sénégal. Le même hôtel avait accueilli par deux fois le Sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique(OCI). ‘’J’ai pris le choix d’inscrire cette cérémonie dans le cadre strict de la solennité républicaine, des règles du protocole d’Etat et la sobriété requise pour la situation du pays », écrit Macky Sall dans un message adressé à  ses ‘’compatriotes, électeurs, alliés, militants et responsables politiques »a déclaré Macky Sall convaincu de remporter l’adhésion de la majorité des Sénégalais en optant pour la sobriété. Hôtes de marque Pas moins d’une quinzaine de chefs d’Etat ont confirmé leur participation à  la cérémonie. Sont déjà  arrivés à  Dakar depuis dimanche, Alassane Dramane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire et président en exercice de la CEDEAO, Jorge Carlos Fonseca, président des Iles du Cap-Vert et John Atta Mills, président du Ghana, et le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. Le Président guinéen, le Pr Alpha Condé et une dizaine d’autres hôtes arriveront ce lundi. C’’est devant eux et le président du Conseil constitutionnel Cheikh Tidiane Diakhaté, que le nouveau chef de l’Etat prononcera la formule suivante : ‘’Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à  défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité territoriale et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ». Le président sortant Abdoulaye Wade sera également présent. Nouveau sommet de la CEDEAO sur le Mali Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) vont se retrouver après la cérémonie d’investiture pour un nouveau sommet sur la crise au Mali. l’annonce a été faite ce dimanche par le président ivoirien Alassane Ouattara. « Nous sommes préoccupés par la situation à  Gao et Tombouctou », deux villes du nord du Mali, tombées durant le week-end aux mains de la rébellion touareg et de groupes armés islamistes, a ajouté M. Ouattara. Les avancées des rebelles touaregs et de leurs alliés islamistes suscitent une inquiétude croissante dans la région. « Nous tenons à  l’intégrité du territoire malien. Nous mettrons tous les moyens pour stopper cette rébellion et que le Mali retrouve l’intégrité de son territoire. C’est un devoir pour la sous-région », a encore déclaré Alassane Ouattara. La situation politique sera au C’œur de cette rencontre avec les nouveaux éléments intervenus le samedi 31 mars. Le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de la junte a appelé ses voisins à  l’aide avait annoncé le retour à  l’ordre constitutionnel et des concertations avec les politiques et la société civile pour organiser la transition dans le pays. La CEDEAO avait menacé le Mali de sanctions si la junte s’accrochait au pouvoir. l’ultimatum de 72 heures devait prendre ce lundi. Les chefs d’Etat de la sous-région devraient annoncer ce lundi suspendre provisoirement les menaces de sanctions en attendant que la junte ne remette le pouvoir dans les prochains jours.

La belle leçon de démocratie du Sénégal

Qui l’aurait cru ? Alors que le Mali vit le retour de l’histoire, ce 26 Mars, avec une junte militaire qui a renversé Amadou Toumani Touré, C’’est le Sénégal, o๠toutes les craintes étaient vives face à  l’obstination d’Abdoulaye Wade à  conserver le pouvoir, qui surprend l’Afrique toute entière. La démocratie est donc bien ancrée au Sénégal. Et les sénégalais n’en arriveront pas à  l’ultime, ne franchiront pas la ligne rouge qu’a franchi le capitaine Sanogo et ses hommes en reversant ATT jeudi 22 Mars. Faut-il douter de l’ancrage démocratique au Mali ? Cette démocratie de façade et constamment louée, 20 ans après la révolution de Mars 91, a eu raison des idéaux de ceux qui l’ont conduite. Le Mali vit la stupeur, revit ses craintes, et le Sénégal respire d’avoir un nouvel homme fort à  sa tête, au terme d’un scrutin à  risque, mais face à  une société civile organisée, qui n’a pas lâché d’un doigt, les appels à  la démocratie, les garde fous ont fonctionné. Abdoulaye Wade qui a félicité son rival et été battu au terme d’un vote sanction, presque un référendum déguisé, a donné l’exemple. En 2000, il battait Abdou Diouf et cette fois, il félicite Macky Sall, nouveau président élu. Le coup de force des putschistes maliens a-t-il dissuadé le vieux gorgui de toute contestation ? Les urnes ont parlé d’elle-même et en cela, la démocratie a fonctionné. Gage de stabilité politique durable au pays de la Téranga. Dans un pays, o๠le débat démocratique fonctionne et o๠l’opposition regroupé sous les coalition M23, a réfuté toute tentative de tripatouillage constitutionnel, on peut parler d’une victoire du jeu politique. Avec la voix du peuple entendue ! Alors qu’ATT sort par la petite porte, Wade s’éclipse dignement d’un pouvoir longtemps convoité. Tout l’honneur lui en revient. Le Mali peut prendre exemple sur le Sénégal et tirer les leçons de ce putsch, qui chaque malien, l’espère, ne sera qu’un épisode transitoire, vers l’organisations d’élections libres et transparentes, et l’élection d’un président élu démocratiquement. Les leçons de l’histoire s’oublient décidément très vite en terre du Mandé, mais l’histoire rattrape toujours les hommes ? N’est-ce pas mon général ?

Voici le nouveau président élu du Sénégal

Macky Sall, qui, à  50 ans, est devenu le nouveau président du Sénégal à  l’issue de l’élection présidentielle de mars 2012, a connu une ascension-éclair. Cet ingénieur-géologue, géophysicien, formé au Sénégal et en France, marié et père de trois enfants, est en effet presque inconnu du ghota politique sénégalais – et encore moins du peuple, sauf peut être au niveau local – quand le président Abdoulaye Wade l’appelle pour la première fois au gouvernement, en mai 2001, comme ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique (2001-2003). Suit un parcours fulgurant qui le mène dans plusieurs ministères dont celui de l’Intérieur (2003-2004). Il enchaà®ne ensuite avec le poste convoité de Premier ministre (2004-2007) avant d’être président de l’Assemblée nationale (2007-2008). Entre-temps, il a dirigé la campagne du président Wade à  la présidentielle de 2007 et s’est installé comme numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS, pouvoir), o๠il milite depuis 1988. « Résistant républicain » Sa brève descente aux enfers débute en 2008. Il entre alors en conflit avec son mentor. Ce dernier n’apprécie pas que son fils, Karim Wade, président d’une Agence nationale chargée des travaux pour un sommet islamique à  Dakar en mars 2007, soit convoqué devant les députés pour une explication sur son action. Macky Sall paye cher ce « crime de lèse-majesté » avec la mise en place d’une loi réduisant de cinq à  un an le mandat de président de l’Assemblée nationale. Dans un premier temps, il refuse de démissionner de ce poste comme le lui demande une pétition signée par la majorité des députés du PDS. Il rejette également la disposition réduisant la durée de son mandat, taillée sur mesure contre lui à  l’initiative de Wade. En novembre 2008, le soir même de l’adoption du nouveau texte, il démissionne de toutes ses fonctions étatique et élective -outre président de l’Assemblée nationale, il est aussi député et maire de Fatick, une ville du centre du pays. « J’ai voulu donner un exemple de résistance républicaine », lance-t-il pour expliquer son geste. M23 Dans la foulée, Macky Sall crée l’Alliance pour la République (APR), un parti libéral, sous la bannière duquel il redevient maire de Fatick en 2009. Il s’ancre de plus en plus dans l’opposition et refuse depuis lors tout compromis avec Wade, qu’il dit n’avoir pas rencontré depuis son départ du pouvoir. En 2012, il se présente contre lui à  la présidentielle dans le cadre du Mouvement du 23 juin (M23), rassemblement de partis politiques d’opposition et de membres de la société civile. Et il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour. Après avoir reçu le soutien des douze autres candidats qui refusaient tous en bloc la candidature Wade, dont le très populaire Youssou N’dour, il a pu faire le plein des voix et gagner nettement la présidentielle, marquant ainsi la fin de l’ère Wade.

Les Sénégalais votent ce dimanche pour choisir leur futur président

De l’autre, son ancien Premier ministre Macky Sall, largement soutenu par les partis d’opposition et par de nombreuses organisations de la société civile. Au premier tour, Abdoulaye Wade était arrivé en tête avec 34,81% contre 26,58% pour Macky Sall. Deux hommes différents mais une ressemblance : un esprit de conquête hors du commun. Portraits croisés et stratégies des deux candidats. Pour les partisans du président, ce deuxième tour oppose l’original, entendez Abdoulaye Wade, à  la copie, comprenez Macky Sall. Pour les supporters de l’ancien Premier ministre, cette dernière manche, C’’est avant tout la revanche d’un banni, d’un homme tombé en disgrâce pour avoir commis un crime de lèse-majesté en convoquant Karim, le fils d’Abdoulaye Wade devant les députés. C’’est à  partir de ce mois de novembre 2008, o๠il perd son poste de président de l’Assemblée nationale que Macky Sall entre dans l’opposition. Lui qui a grandi dans le sillage de son père politique, va s’en écarter brutalement. Et l’on constate que tout sépare ces deux hommes. l’âge d’abord, Abdoulaye Wade a quasiment un demi siècle de plus que Macky Sall. Sept campagnes présidentielles derrière lui et douze ans à  la tête du pays. Le physique également. Le premier est longiligne, le second est tout en rondeur doté d’un physique débonnaire. Le style : Abdoulaye Wade bouillonne, impose sa parole, tandis que Macky Sall écoute et apprécie le calme. Mais ils possèdent un commun une même volonté de fer. Wade l’a prouvé en imposant sa candidature pour un troisième mandat contre vents et marée. Macky Sall l’a montré en sillonnant en solitaire durant près de trois ans le pays profond à  la conquête des électeurs. Deux hommes différents mais une ressemblance ; un esprit de conquête hors du commun Les stratégies des deux candidats l’instant de vérité est enfin arrivé pour le président sortant Abdoulaye Wade et son challenger, l’ancien Premier ministre Macky Sall. Après avoir obtenu le ralliement des douze candidats malheureux du premier tour, Macky Sall, a mis à  profit ses meetings pour tenir un discours d’unité, et apparaà®tre aux côtés de ses nouveaux alliés dans leurs fiefs : Ousmane Tanor Dieng à  Mbour et Louga, Moustapha Niasse à  Kaolack ou encore Idrissa Seck à  Thiès. l’équation du deuxième tour pour l’ancien Premier ministre est assez simple : si les reports de voix se font correctement, compte-tenu du score de ses alliés, il peut bénéficier d’un potentiel de 65% des suffrages. Pour tenter d’inverser la tendance, le président sortant, Abbdoulaye Wade, s’est pour sa part lancé avec ses alliés dans une campagne de proximité. Il a tenté au cours de ces deux semaines de mobiliser ceux qui pouvaient contrecarrer de tels reports de voix vers Macky Sall : les chefs religieux, les responsables locaux des partis, les « porteurs de voix » de manière générale. l’opposition accuse Abdoulaye Wade d’avoir distribué beaucoup d’argent pour rallier ces soutiens. Le camp présidentiel dément. Le président sortant s’est enfin efforcé de mobiliser les abstentionnistes, persuadé, que s’il n’avait pas gagné dès le premier tour C’’est parce que ses électeurs n’étaient pas allés voter. l’opposition est persuadée de son côté que la mobilisation des abstentionnistes (48,42% au premier tour) creusera encore l’écart entre Macky Sall et Abdoulaye Wade. Etat d’esprit des Sénégalais Si les quatre semaines qui avaient précédé le second tour avaient été marquées par de nombreuses manifestations émaillées de violences faisant au moins 6 morts et 150 blessés, rien de tel ne s’est produit dans l’entre-deux- tours, malgré quelques incidents. Dans quel état d’esprit sont les Sénégalais, à  quelques heures du vote du second tour ? Reportage à  Dakar de notre envoyée spéciale.

Festival de Kayes sur le fleuve Sénégal : Une première…

Du 30 mars au 1er Avril 2012 la cité des rails ouvrira ses portes au monde entier. En effet, la première région administrative réserve pour la première fois un festival sur le fleuve. Pour qui connaà®t Kayes, elle est limitée au Nord par la Mauritanie, au Sud par la Guinée, à  l’Ouest par le Sénégal et à  l’Est par la région de Koulikoro. Organisé par l’association Mouvement pour le développement et l’éveil de conscience des jeunes de Kayes avec l’appui technique de Korè Production, initiateur du festival sur le Niger, ce festival se veut un cadre de promotion de la culture et de l’art dans la région de Kayes. Pour cette première édition, les organiseurs entendent mettre en valeur les sites touristiques de la région tels que les chutes de felou et de Gouina, les forts de Médine et de Koniakary entre autres… Ce sera aussi l’occasion pour les populations de la région composées de Khassonkés, Soninkés, Malinkés ; peulhs, Maures et Bambara d’offrir ses connaissances et hospitalités aux milliers de visiteurs attendus. Au delà  des sites touristiques, le festival de Kayes sur le fleuve ouvrira des forums sur différents thèmes dont «Â Identité culturelle et Immigration ». Il y aura des concerts géants animés par des sommités de la musique. Il s’agit de Alioune Mbaye N’Der du Sénégal, Salif Keita, Boubacar Traoré dit Kar Kar, Habib Koité pour ne citer que ceux là . Les plus jeunes n’ont pas été omis car la musique urbaine sera exprimée par les battles, jam sessions, slam et hip hop atrs… Les hommes de culture misent sur le succès de ce festival à  travers la présence de Korè Production qui apportera toute son expertise pour que le coup d’essai soit un coup de maà®tre. La ville de Kayes regorge d’infrastructures d’hébergement pour une telle rencontre. Elle n’aura pas de soucis à  accueillir les 10 000 festivaliers attendus pour 72 heures d’activités. On peut déjà  estimer un apport économique considérable au niveau local. Ce festival renforcera aussi le brassage entre les différentes cultures des pays voisins. Il sera l’occasion pour les occidentaux déconseillés de séjourner dans le nord de découvrir cette partie stable du Mali.

Sénégal: En attendant le 25 mars…

Le second tour de la présidentielle sénégalaise se déroulera le 25 mars prochain. C’’est la commission électorale nationale autonome (Cena) qui a fait cette annonce ce lundi 05 mars. Le scrutin avait été précédemment annoncé pour le 18 Mars. Mais le camp de M. Wade a déposé samedi un recours sur le vote du 1er tour dans un département du sud du Sénégal auprès du Conseil constitutionnel. Ce dernier dispose d’au maximum cinq jours pour l’examiner et publier les résultats définitifs. Selon la Constitution, le second tour a lieu le troisième dimanche suivant cette publication. Quelle que soit la décision du Conseil sur le recours du camp présidentiel, portant sur des votes dans des bureaux du département de Bignona, il ne devrait pas changer de manière significative le résultat du premier tour qui s’est déroulé le 26 février. Coalition « Tout sauf Wade » C’’est l’entre deux tours, période des alliances et des compromis. Et les tractations vont bon train et les annonces de ralliement tombent les unes après les autres. Ainsi, du côté de l’opposition, le challenger de Me Wade se frotte les mains. Il a d’ores et déjà  reçu la déclaration de soutien du M23, regroupements de partis et d’associations qui ont juré de barrer la route au candidat sortant. Ce dernier, malgré sa nette avance sur ses 13 opposants du 26 février dernier a donc du souci à  se faire. En effet, les principaux candidats à  cette présidentielle, Moustapha Niasse, Cheikh Tidiane Gadio, Ousmane Tanor Dieng ont annoncé qu’ils battront campagne aux côtés de Macky Sall afin de «mettre fin au règne d’Abdoulaye Wade et pour qu’il soit mis un terme à  l’affaissement des institutions », comme l’a déclaré Jean-Louis Corréa, porte-parole de la coalition « Luy Jut Jotna » . Il a par ailleurs appelé « Macky Sall à  mettre en place un large front républicain et citoyen qui va permettre définitivement dans ce pays de mettre de côté le rêve fou de dévolution monarchique du pouvoir ». Wade tout seul ? Idrissa Seck a focalisé ces derniers jours l’attention des sénégalais. Allait-il réédité sa volte face de l’entre deux-tours de 2000 o๠il avait soutenu contre toute attente Abdoulaye Wade ? «Si Idy ne veut pas que les Sénégalais voient en lui, la personnification de la tortuosité en politique, alors, il doit soutenir et appeler à  soutenir Macky Sall lors du second tour», déclarent les observateurs de la scène politique sénégalaise. Désormais, sa position est connue. l’ancien poulain de Wade a en effet annoncé hier qu’il soutiendrait Macky Sall. « J’ai réaffirmé un principe que J’avais énoncé depuis très longtemps sans équivoque. Principe selon lequel J’accorderai mon soutien au candidat de l’opposition le mieux placé et ceci sans conditions », a rappelé, hier, le candidat de la Coalition, « Idy4président ». Il a souligné que ce «principe ne peut pas faire l’objet d’un marchandage ». Idrissa Seck a également a rappelé « le devoir de concentration du candidat Macky Sall sur ce qui l’attend ». En tout cas, le Vieux n’entend pas se laisser pousser dehors. Il l’avait annoncé au lendemain de la proclamation des résultats du premier tour, il va «explorer toutes les possibilités d’entente avec d’autres forces politiques». Il entend aussi faire la cour aux 4% de sénégalais qui se sont abstenus lors du premier tour. Pour ce faire, une nouvelle stratégie a été mise en place. Abdoulaye Wade a mis le paquet sur les marabouts et autres chefs religieux, et sa coalition travaille sur les « 1 million d’électeurs qui sont capables d’investir dans le combat » pour inverser les choses le 25 mars prochain. Quant on sait qu’en politique, tout est possible, que les alliés de cette nuit peuvent devenir les pires adversaires de demain matin, il ne reste plus qu’à  attendre le début de la campagne pour savoir vraiment qui est avec qui. Et encore…

Abdoulaye Wade :  » Tout est encore possible, victoire ou second tour »

Le dimanche dernier, Wade n’avait pas pipé mot face à  la ribambelle de journalistes postés devant son bureau de vote. Les huées essuyées de la part des militants de l’opposition étaient passées par là . C’’est finalement hier que le président sortant est sorti de son mutisme à  travers une adresse à  la nation. Une occasion saisie par le président Abdoulaye Wade pour rendre hommage au peuple sénégalais pour son comportement exemplaire pendant le scrutin. «Â A l’épreuve des faits, vous avez, une fois de plus, démontré la vitalité inépuisable du génie de notre peuple », a-il-il indiqué. Selon Wade, sur les résultats de 282 collectivités locales, soit la moitié, il est crédité de 32,17% contre 25,24% pour son poursuivant direct, qu’il n’a pas cité, C’’est à  dire Macky Sall. Dans son adresse il a fléchi sa position en évoquant pour la première fois l’éventualité d’un second tour. «Â Tout est encore possible : victoire ou second tour ». Mieux Abdoulaye Wade a annoncé la possibilité de futures alliances dans la perspective d’un éventuel second round. Une prise de position qui vient conforter celle de la presse sénégalaise qui, au regard des premiers résultats tombés la nuit même du scrutin, avait conclu à  un inévitable deuxième tour Wade-Macky. Pour une bonne partie de la presse sénégalaise, cette déclaration sonne comme un aveu d’impuissance et témoigne de la confusion déjà  perceptible au palais, prémices d’une fin de règne. En effet un deuxième suppose que l’opposition va apporter son soutien au candidat le mieux placé à  savoir Macky Sall. Un remake donc de la présidentielle de 2000 qui avait vu Wade accéder au pouvoir grâce à  une alliance contre Abdou Diouf au second tour . La perspective d’une alliance entre Wade et un parti de l’opposition est pour le moment écartée . Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng respectivement troisième et quatrième pour le moment ont déjà  réitéré leur volonté de soutenir le challenger de Wade. Exit Wade ? Moussa CAMARA à  Dakar

Sénégal : Vers un second tour Wade-Sall ?

l’opposition sénégalaise applaudit et parle d’un camouflet pour le régime. Car, selon toute vraisemblance, Me Abdoulaye Wade sera contraint de revoter dans quinze jours pour le second tour de la présidentielle qu’il avait annoncé remporter haut la main dès ce 26 février. Au lendemain du scrutin qui s’est déroulé dans le calme, C’’est le nom de l’ancien Premier Ministre, Macky Sall, qui revient comme challenger potentiel du « Vieux » (surnom d’Abdoulaye Wade, 86 ans). « Les chiffres en notre possession indiquent qu’un second tour est inévitable. Nous avons gagné les plus grands départements du Sénégal » dont l’agglomération dakaroise, a déclaré Macky Sall, l’un des principaux candidats de l’opposition à  cette présidentielle. Les choses s’annoncent serrées au regard des premiers résultats partiels qui mettent les deux adversaires au coude-à -coude, créditant Me Wade de 34 à  36% » tandis que Macky Sall tournerait autour de 33%. « Le second tour, une perte de temps » Les résultats provisoires officiels devraient être communiqués mardi au niveau départemental et vendredi au niveau national, selon la Commission électorale nationale autonome (Céna). Selon Abdou Latif Coulibaly, un des responsables de la campagne de Moustapha Niasse, autre poids lourd de l’opposition, la tendance c’est 30% pour Wade, 26% pour Macky et 20% pour Niasse ». Pas de précipitation ! affirme-t-on dans le camp Wade o๠l’on se veut serein. « On est en train de collecter les résultats et rien ne permet de dire qu’il y aura un deuxième tour », a déclaré à  l’AFP El Hadj Amadou Sall, un des responsables de la campagne du président Wade. Selon lui, les derniers résultats en sa possession portaient sur « 8% à  9% » des votes et « il n’y a pas de tendance lourde ». La pilule d’un second tour sera difficile à  avaler pour Abdoulaye Wade. Déjà , ce dimanche 26 février, le président sénégalais sortant a vécu un long moment de solitude. Il s’est fait hué alors qu’il allait voté dans son bureau de Dakar. La scène a tellement déplu à  Gorgui qu’il a quitté les lieux, abandonnant sa carte d’électeur et sa pièce d’identité ainsi que des dizaines de journalistes qui espéraient recueillir ses impressions. Désaveu confirmé quelques heures plus tard avec les résultats provisoires de ce bureau o๠il a été battu Moustapha Niasse. Celui qui avait déclaré qu’un second tour serait un sérieux revers et « une perte de temps et d’argent » pour le pays risque de retrouver face à  lui toute l’opposition sénégalaise en rangs serrés derrière M. Sall, si les tendances se confirment. Le « Tout sauf Wade », slogan du M23 qui avait promis de s’unir derrière le candidat le mieux placé en cas de second tour. Rappelons que le premier tour s’est déroulé dans le calme sur toute l’étendue du territoire sénégalais et qu’aucun incident majeur n’a été relevé par les quelques 3000 observateurs présents. Tous ont salué la « maturité politique » du peuple sénégalais qui s’est déplacé à  plus de 60% pour voter après une campagne électorale émaillée de violences qui ont fait de 6 à  15 morts.

Présidentielle au Sénégal: forte participation des électeurs

Un scrutin qui se réalise pour le moment sans incident et dans le calme, malgré la tension due à  la candidature contestée d’Abdoulaye Wade. Les opérations de vote ont commencé à  l’heure indiquée et les bureaux de vote enregistraient une forte affluence à  la mi-journée. à édition spéciale « Election présidentielle au Sénégal » de 19h30 A l’école Khar Yalla, dans lequartier populaire de Grand-Yoff à  Dakar, on compte 21 bureaux de vote et environ 600 électeurs inscrits par bureau de vote. l’ambiance est très calme pour l’instant. Beaucoup d’électeurs sont en train de patienter en attendant la mise en place du matériel de vote. Les opérations ont pris un peu de retard, mais rien de très grave. Le personnel des bureaux de vote balaient les classes, montent les isoloirs, rangent les bulletins de vote, les listes et les urnes, le tout sous la supervision de la Commission nationale électorale autonome, la Céna. Il faut noter la présence de policiers chargés d’assurer la sécurité. La moyenne est de 1,5 policier par bureau de vote sur l’ensemble du pays. Et puisqu’à  Khar Yalla tout est calme, ils donnent un petit coup de main pour l’organisation des opérations de vote. Pas de tensions particulières donc et comme le dit un jeune président de bureau de vote rencontré par RFI, « s’il y a une inquiétude, elle ne se lit pas sur les visages ». Il faut rappeler que l’opposition, qui conteste la candidature d’Abdoulaye Wade, a demandé à  ce que les électeurs ne tiennent pas compte de son bulletin. Une consigne qu’à  l’école Khar Yalla, les électeurs interprètent avec un certain civisme. « Nous devons nous exprimer dans les urnes et avec nos cartes d’électeurs », résume un jeune militant de l’opposition. A l’école élémentaire d’Alieu Codou Ndoye dans le quartier populaire de la Médina à  Dakar, on se prépare doucement à  ouvrir les bureaux de vote. Le matériel est là , mais visiblement ce sont certains des présidents de bureaux qui ont eu une panne de réveil ce matin. Et tant qu’ils ne sont pas là , on ne peut évidemment pas démarrer, ni même installer le matériel dans les salles de classe. Dans cette école, il y a huit bureaux de vote. Et il y a déjà  pas mal de monde, entre 30 à  50 personnes qui attendent sagement devant chacun des bureaux. Les électeurs se sont mis en rang spontanément, avec pas mal de motivation. Certains regardent ce retard avec fatalisme, en disant « C’’est comme ça. C’’est l’heure sénégalaise ». D’autres sont un peu plus inquiets pour le moment, surtout à  l’idée du temps qu’ils vont perdre ce matin. Mais tout cela se passe pour le moment dans un silence très recueilli et très respectueux. Et on notera d’ailleurs l’absence totale des forces de l’ordre pour le moment dans ce bureau de vote. Les policiers ont-ils eux aussi eu une panne de réveil ? Comment se déroule le scrutin ? A la mi-journée, le scrutin se déroulait dans le calme, a indiqué à  RFI Mazid Ndiaye, le coordonnateur de RESOCIT, qui est une salle de suivi de l’élection mise en place par la société civile sénégalaise. RESOCIT a 1 550 observateurs répartis sur le territoire. Pour l’instant, ces derniers ne signalent aucun incident. Il y a apparemment une forte affluence, même à  l’intérieur du pays. Les seuls problèmes notés pour le moment sont liés à  des retards dans le début du scrutin. Des retards ont été observés dans quasiment 10% des bureaux de vote dans lesquels les observateurs de la société civile étaient présents, soit 116 bureaux de vote sur 1131. Quelques mots sur les candidats de cette élection ? Abdoulaye Wade s’est représenté en dépit de la polémique sur la constitutionnalité de sa candidature. Face à  lui, trois de ses anciens Premiers ministres : Moustapha Niasse, qui avait joué un rôle-clé dans l’élection de Wade en 2000 ; Idrissa Seck, très longtemps perçu comme le fils spirituel de Wade ; et Macky Sall, qui avait dirigé sa campagne électorale en 2007. Deux femmes seulement sont dans la course : l’universitaire et militante des droits de l’homme Amsatou Sow Sidibé, et la styliste Diouma Dieng Diakhaté. l’âge moyen des candidats, selon nos calculs, s’élève à  61 ans. Pour trois des candidats, ce scrutin présidentiel est a priori le dernier : Abdoulaye Wade approche officiellement les 86 ans, Moustapha Niasse a 73 ans, et Ousmane Tanor Dieng, avec ses 65 ans, a annoncé qu’il passerait le témoin au sein du PS s’il n’était pas élu. Certain candidats d’opposition ont décidé, en cours de campagne, d’aller à  l’intérieur du pays pour défendre leur projet. D’autres ont concentré leurs efforts contre la candidature d’Abdoulaye Wade. On peut dire que l’opposition a envoyé des signaux assez contradictoires aux électeurs. Hier, elle a finalement appelé assez largement ses sympathisants à  aller voter. La carte électorale a-t-elle évolué depuis le scrutin de 1993 ? Le pays a bien changé : le poids de Dakar et de sa banlieue dans l’élection s’est fortement renforcé. La région de Dakar, qui représentait près de 19% du total des électeurs en 1993, en représente aujourd’hui plus de 30%. Pikine, la grande ville de banlieue de la capitale, pèse à  elle seule 493 000 voix. Alors que sur les 45 départements du pays, 14 comptent moins d’1% de l’électorat national chacun. Autre signe de cette concentration de l’électorat : selon les chiffres du ministère chargé des élections, les trois plus importants bassins d’électeurs du pays (régions de Dakar, Thiès et Diourbel) totalisent à  elles seules plus de la moitié des suffrages sénégalais.

Y’en a marre! Des Indignés sauce maffé

Contestation pacifique, manifestation en chansons, slogans mordants dont le fameux « Faux ! Pas forcé » appelant le président sénégalais sortant Abdoulaye Wade à  ne pas forcer pour obtenir un troisième mandat très contesté. Le mouvement Y’en a marre est né en janvier 2011dans les banlieues défavorisées de Dakar, à  l’initiative des rappeurs du groupe Keur Gui (Notre maison). Simon, Fou Malade, 5kieme Underground, Xuman se sont associés au journaliste Cheikh Fadel Barro de la Gazette. Ce sont les coupures d’électricité, fréquentes et intempestives qui sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase de ces jeunes qui indexent le régime en place et l’accusent de gabegie. Les initiateurs du collectif dénoncent les fausses promesses des politiques au pouvoir depuis 2000, et se qualifie de « génération sacrifiée ». Marre des problèmes! Les « Y’en a marre » sont des «conscientiseurs». Leur objectif est d’inciter les Sénégalais à  voter, à  renouveler le personnel politique, à  lutter contre la corruption et promouvoir le civisme. En 2011, d’avril à  aout, ils mènent une grande campagne pour convaincre les jeunes à  s’inscrire sur les listes électorales afin de participer à  la présidentielle prévue le 26 février. Ils se joignent naturellement au mouvement populaire qui le 23 juin fait reculer le président Abdoulaye Wade qui souhaite une réforme constitutionnelle, rejetée par l’opposition qui le soupçonne de préparer l’accession de son fils au pouvoir. Au sein du M23 qui venait ainsi de voir le jour, les jeunes se démarquent par leur présence non-violente et leurs idées pour faire les choses « différemment ». Leur style rejoint celui des « Indignés », un mouvement de contestation né en Espagne et qui en 2011 a essaimé à  travers le monde avec des manifestations sur tous les continents. Ils organisent ainsi une « foire à  problèmes » au cours de laquelle les sénégalais étaient appelés à  venir soumettre leurs difficultés, informations remontées au niveau des politiques à  travers le premier moyen de sensibilisation du collectif : la chanson. Printemps sénégalais ? Si l’on en croit le journaliste sénégalais Adama Gaye, le collectif pêche par son « immaturité politique ». Selon lui, « Y’en a marre » ne dispose pas de leadership structuré et n’a pas de vision. Pour le moment, ils ne proposent rien de crédible. Il leur est donc difficile de mener une révolution comme celle qui a bouleversé le monde arabe l’an dernier et redistribué les cartes dans de nombreux pays. Sa non maà®trise des nouvelles technologies comme Internet et les réseaux sociaux est aussi un sérieux handicap. Mais la force des « yenamarristes » selon M. Gaye, C’’est qu’ils sont aujourd’hui une véritable force de résistance qui peut mettre le pouvoir sur le qui-vive et le pousser à  la faute. Les arrestations du 16 février dernier en témoignent aisément. Grâce à  leur interpellation musclée, les jeunes de ce collectif se retrouvent une nouvelle fois sous les feux de la rampe. Leur popularité ne se dément pas au vu de la salle n°7 du palais de Justice de Dakar qui était ce jeudi pleine à  craquer pour leur procès. Simon Kouka et Landing Bessane Seck alias « Kilifeu », deux leaders du collectif comparaissaient pour «participation à  une manifestation interdite ». Une vingtaine de personnes avaient été arrêtées il y a une semaine aux abords de la place de l’Obélisque o๠Y en a marre souhaitait camper pacifiquement pour réclamer le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade, manifestation qui n’avait pas reçu l’aval du préfet. Depuis, les manifestations sont toujours interdites, mais les jeunes ont entamé un bras de fer avec les autorités en se réunissant pacifiquement chaque jour sur cette même place, encadré par un imposant dispositif de sécurité. Nouveau rendez-vous ce vendredi 24 février pour crier encore une nouvelle fois « Faux ! Pas forcé » !

Appel à tous les démocrates africains contre le coup d’Etat constitutionnel de Wade !

Le Conseil constitutionnel sénégalais a le 27 Janvier 2012 considéré la candidature de Wade aux élections présidentielles du Sénégal comme valide. Cette validation a été confirmée dans la nuit du 29 au 30 janvier par le rejet de tous les recours contre cette candidature illégale, illégitime, immorale. Il s’agit là  d’une décision inique et indigne d’une institution dont le rôle est de protéger la démocratie et les libertés publiques. Il faut rappeler que le Président Wade, 86 ans officiellement, après deux (2) mandats, soit 12 ans à  la tête de l’Etat souhaite briguer un troisième mandat de sept (7) ans (devant expirer quand il aura 93 ans !) alors que la constitution de 2001 qu’il a lui-même fait voter (modifiée plus de 17 fois en 11 ans) limite les mandats à  deux (2). Au-delà  de la forfaiture juridique, C’’est une dérive politique de plus, un naufrage moral pour un homme qui pourtant, un temps, a été le porte-voix des espoirs de la jeunesse sénégalaise. Le débat s’est déplacé sur le terrain politique bien avant cette décision que l’histoire rangera sans doute dans les poubelles bien remplies du droit constitutionnel africain. Par cette crise, qui est la marque des régimes finissant, Wade offre aux sénégalais une opportunité historique de refonder une société démocratique nouvelle et durable. Pour ce faire, le peuple sénégalais tout entier doit se lever, comme un seul être et faire front à  ce hold-up constitutionnel, qui prépare un coup d’Etat électoral, prélude à  la dévolution monarchique du pouvoir au rejeton Wade. Le Sénégal sera-t-il en mesure de relever ce défi qui ne peut que le grandir ? Les propos de l’avocat sénégalais Mbaye Dieng, il y a prés de 20 ans, soulignant que «Â chaque peuple supportera son sort aussi longtemps qu’il ne pourra y mettre fin » sont d’une terrible actualité. J’ose espérer que le Sénégal, en particulier sa jeunesse, saura être à  la hauteur des enjeux car «Â  il est (…) des circonstances o๠le respect de soi exige de prendre le risque de ne pas survivre (…) pour être digne de vivre » (J. Attali). Dans ce combat dont l’issue incertaine peut être grave pour notre sous-région, le Sénégal a besoin de tous les africains et en particulier du peuple voisin du Mali, peuple fier, digne et héritier des grands empires et qui fait sa révolution. Il n’y a pas de doute que le peuple frère du Mali, malgré ses difficultés actuelles, sera aux cotés du peuple sénégalais qui a tant besoin de sa vigueur révolutionnaire afin de pouvoir terrasser l’hideux monstre anti-démocratique qu’est devenu Abdoulaye Wade. C’’est cette Afrique nouvelle que tous les patriotes s’engagent à  construire ensemble. Et ce n’est pas un hasard, si le Mali et le Sénégal ont été le même pays et ont encore la même devise : un peuple, un but, une foi ! Momar Mbengue, un sénégalais vivant au Mali Bamako, le 22 Février 2012

Momar Mbengue, résident au Mali, dénonce la fiabilité du fichier électoral sénégalais

Momar Mbengue, juriste fiscaliste de profession, vit au Mali depuis Avril 2008. Comme tout bon citoyen, il s’inscrit à  l’Ambassade du Sénégal au Mali en novembre 2011 et obtient sa carte d’électeur immatriculée au numéro 60028937 afin de voter aux présidentielles de février 2012. Ensuite, Momar Mbengue faisant une recherche sur le site www.élections2012.sn s’aperçoit qu’il est toujours inscrit au Sénégal sous la carte d’électeur numéro 10747099 pour les échéances de 2007. «Â A l’époque, confie le juriste, je n’ai pas pu voter pour les présidentielles et les législatives puisque je me trouvais en Afrique Australe. Si nous étions en présence d’un fichier électoral fiable, ma nouvelle inscription à  Bamako aurait du annuler mon inscription à  Dakar, puisque la carte nationale comporte un numéro unique et aurait du être repérée… ». Intrigué par cet état de fait, Momar Mbengue fait constater les deux inscriptions par deux huissiers à  Bamako et décide de convoquer la presse. Pour s’assurer du bien fondé de sa démarche, il appelle Alioune Tine de la société civile sénégalaise et coordonnateur du M23, le mouvement de protestation contre le président Wade dont la validation de la candidature fait polémique à  Dakar. «Â Alioune Tine m’a encouragé à  rendre la chose publique, si J’étais sûr de mes informations», nous informe Momar Mbengue. «Â Cette constatation montre qu’une personne peut être inscrite au moins deux fois sur le fichier électoral sous le même nom et que quelque d’autre à  Dakar peut voter à  ma place. » 130 000 électeurs pourraient être concernés Et pour étayer son propos, Momar Mbengue cherche à  savoir si d’autres sénégalais se trouvent dans le même cas que lui : « Si nous prenons un nombre minimum de 33 000 sénégalais ayant quitté le pays entre 1997 et 2001, il est raisonnable d’estimer que le nombre de sénégalais potentiellement concernés sur la période 2006-2011 avoisine les 125 000 électeurs par an. Au regard du corps électoral sénégalais estimé à  5 millions d’électeurs inscrits, cette technique de double inscription permettrait d’engranger près de 3% des voix, un apport non négligeable pour un candidat… ». Momar Mbengue n’a donc pas attendu pour rendre la chose publique. Mais pourquoi agir à  trois jours du scrutin. Momar Mbengue avoue lui-même avoir été surpris ce lundi 20 février 2012, en surfant sur le site des élections en question. Il précise n’appartenir à  aucun parti politique et parler en son nom propre. « Les retraits de cartes d’électeurs ont commencé en Janvier et je ne m’étais pas trop inquiété de la chose, mais lorsque vous découvrez ce genre d’irrégularités et qui peut jouer sur une élection de haute importance, vous ne pouvez pas garder ça pour vous-même », confie le juriste. A ses côtés, un correspondant du journal sénégalais, Le Témoin, précise qu’au Mali, le fichier comporte à  peu près 5800 inscrits, un chiffre bien dérisoire et qui dénote du manque d’activisme politique au Mali. Reste que l’argumentaire de Momar Mbengue laisse perplexe les journalistes. Qu’espère t-il obtenir en dénonçant cet état de fait ? « J’avoue que je ne sais pas trop moi-même ce qui suivra, mais je suis certain qu’il faut interpeller nos amis maliens et ceux de la sous-égion, au cas o๠il faudrait reporter l’élection présidentielle… » Mbengue interpelle Alassane Ouattara et la Cédéao A trois jours du premier tour du scrutin présidentiel du dimanche 26 février, l’information semble de dernière minute. Mais Mbengue ne se laisse pas décourager et fait appel à  la Cédéao pour que l’exemple de la Côte d’Ivoire ne se répète pas au Sénégal. « J’interpelle les autorités de l’Union Africaine et de la Cédéao, en particulier le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, afin qu’elles prennent leurs responsabilités historiques comme la Cédéao les avait prises lors de la crise post- électorale ivoirienne ». Pour Mbengue, il y a un risque d’instabilité politique après le scrutin de dimanche et qui pourrait affecter le Mali, tout comme l’inverse. Au même moment, l’Union Européenne se dit préoccupée par la transparence dans le processus de distribution et de retrait des cartes d’électeurs au Sénégal. l’institution a même appelé dans un communiqué, les partis politiques à  dépêcher des représentants dans chaque bureau de vote pour garantir la transparence… Dakar : un scrutin sous-haute tension Momar Mbengue sera t-il entendu dans son plaidoyer ? Au même moment, l’ancien président nigéran Olusegun Obasanjo est à  Dakar pour tenter de raisonner le président sénégalais Abdoulaye Wade qui se présente à  cette élection pour un troisième mandat. Risque de fraudes à  grande échelle, manifestations post électorales, le message de Mbengue aura-t-il un effet, dans un pays o๠la violence peut monter d’un seul cran. Ce dimanche 26 février à  Dakar, tous les sénégalais retiendront leurs souffles. Fichier électoral fiable ou pas, le bras de fer risque de se jouer entre la rue et les forces de l’ordre, en cas de large victoire au premier tour du candidat Wade. Attendons de voir…

Campagne électorale au Sénégal : La montée de violence

La semaine écoulée, la deuxième de la campagne électorale de la présidentielle du 26 février prochain, a été tendue au Sénégal entre les protagonistes. En face une opposition qui compte faire flèche de tout bois pour contraindre le président sortant Abdoulaye Wade à  retirer sa candidature, lequel reste droit dans ses bottes et se dit confiant à  rempiler dès le premier tour. Regroupée au sein du M23 (regroupement des partis de l’opposition et de la société civile), l’opposition a décidé de faire front commun en focalisant son programme de campagne sur le retrait de la candidature « inconstitutionnelle » de Wade, à  l’exception de l’ancien premier ministre Macky Sall, qui a décidé de faire cavalier seul. Mercredi dernier, une manifestation de l’opposition à  la place de l’indépendance (centre de Dakar) a été empêchée par la police à  coup de gaz lacrymogènes. Déjà  le 7 février dernier, une première manifestation de l’opposition, qui allait de l’Université Cheikh Anta Diop au ministère de l’intérieur a été stoppée net par un imposant dispositif policier au niveau de la Poste de la Médina. Toujours à  Dakar la police a vigoureusement dispersé, jeudi dernier, un rassemblement des rappeurs mouvement Y’en a marre à  la place de l’Obélisque. Le mouvement voulait y faire un Fanaane (passer la nuit en wolof) pour demander le départ de Wade. Trois leaders du mouvement et plusieurs manifestants on été arrêtés par les policiers. Répondant aux gaz lacrymogènes, les jeunes manifestants ont jeté des pierres, déchiré des portraits de Wade et brûlé des pneus dans les rues. l’opposition a remis ça à  la place de l’indépendance le vendredi dernier. Beaucoup de blessés, dont des journalistes, ont été déplorés. Des bombes lacrymogènes sont tombées dans la ‘’Zawiya ». El Hadji Malick Sy. « Cette profanation » a eu le don d’irriter les occupants des lieux et des fidèles Tidiane qui ont posé des actes de violences à  travers le pays. On a frôlé la catastrophe de la semaine à  Ngueniène, près d’une centaine de kilomètres de Dakar, ville natale du socialiste Ousmane Tanor Dieng, candidat de la coalition Bennoo Ak Tanor. Le cortège du président sortant Abdoulaye Wade a été accueilli par des brassards rouges et des projectiles. Si le candidat des Forces alliées ( Fal 2012) est sorti indemne, la vitre latérale de sa voiture 4X4 a volé en éclats et un membre de son parti a été blessé à  l’arcade sourcilière . Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire de Goorgui (le vieux) qui a taxé Ousmane Tanor Dieng de fasciste et les habitants de la localité de sauvages. Cette semaine, qui va boucler la boucle de la campagne électorale s’annonce houleuse, avec de chaudes empoignades en perspective.

Sénégal : Grogne contre le pouvoir

Des milliers d’opposants au chef de l’à‰tat sénégalais Abdoulaye Wade sont rassemblés mardi 14 février à  Dakar la capitale du pays, pour protester contre sa candidature à  la présidentielle de février. La police a dispersé le rassemblement à  l’aide gaz lacrymogènes. Ce rassemblement de l’opposition et de la société civile, regroupées au sein du Mouvement du 23 juin (M23), a été autorisé à  la dernière minute par les autorités, celles-ci affirmant que ses organisateurs n’avaient déposé que tardivement la déclaration de manifestation exigée par la loi. Le M23 a appelé à  cette manifestation pour exiger le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade, 85 ans dont 12 au pouvoir, candidature dont la validité a été confirmée dimanche par le Conseil constitutionnel. l’opposition qui estiment que Wade fera tout pour gagner pense que le président de la République sénégalais ainsi élu à  l’issu du scrutin du 26 Février, sera «totalement illégitime» parce que les bases ont été déjà  faussées. Pour le M23 la candidature de Wade est un « coup d’Etat constitutionnel », arguant qu’il a épuisé ses deux mandats légaux (élection en 2000, réélection en 2007), ce que récusent ses partisans selon qui il est en droit de se représenter après des modifications de la Constitution. Une formule également employée par le célèbre chanteur Youssou Ndour dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel. Pendant ce temps, le président Wade candidat sa propre succession était dans la zone de Matam, o๠il a exhorté les populations locales à  se méfier du vote ethnique. «Méfiez-vous de ces candidats qui en cherchant des voix appellent à  un vote ethnique en disant je suis Halpulaar, C’’est les halpulaars qui votent pour moi. Cela n’a pas de sens. Nous sommes tous des citoyens sénégalais», a déclaré Abdoulaye Wade à  Matam. Le candidat des Fal 2012? trouve ainsi que «l’appel au vote ethnique est irresponsable», Des piques destinées certainement à  son ex-Premier ministre aujourd’hui adversaire farouche, Macky Sall candidat de la coalition «Macky 2012», originaire de la région. Le président Wade qui s’est dit persuadé de la vigilance qu’afficheront les électeurs face aux vendeurs d’illusions, affirme aussi être convaincu de son élection dès le premier tour. «Chères populations je voudrais vous dire qu’à  cette 21 ème rencontre du Pds, J’ai été partout accueilli de façon triomphale comme ici à  Matam. Ceux qui m’ont accueilli jusqu’à  présent suffisent largement pour m’élire au premier tour, mais aux élections on n’a jamais trop d’électeurs» a-t-il scandé. La prochaine élection présidentielle sénégalaise, la dixième depuis son indépendance, doit permettre d’élire le président de la République du Sénégal pour un mandat de sept ans. Le 26 février 2012, les 5,3 millions de citoyens inscrits sur les listes électorales sont appelés aux urnes. Le président sortant, Abdoulaye Wade, âgé de 85 ans, est candidat pour un troisième mandat. Les dernières élections municipales et régionales ont été favorables à  l’opposition, la réforme constitutionnelle portée par le Parti démocratique sénégalais visant à  réformer le processus électoral a échoué et de violentes manifestations ont eu lieu en juin 2011.

Tous unis contre Wade

Le 26 février, plus de cinq millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour choisir leur président de la République. En attendant et comme le prévoit la loi électorale du pays, les 14 candidats disposent de deux semaines pour convaincre. Et C’’est par un grand meeting que huit candidats de l’opposition sénégalaise ont ouvert, hier 05 février, cette campagne pour la présidentielle. A l’appel du M23, ils se sont retrouvés dans le centre ville de la capitale, place de l’Obélisque, pour réclamer une nouvelle fois le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade, 85 ans dont 12 au pouvoir, candidat à  sa propre succession. Le M23 réunit l’opposition et la société civile dans leur lutte pour faire barrage aux ambitions du président sortant. Youssou Ndour, dont la candidature à  la présidentielle a été rejetée par le Conseil constitutionnel était également présent à  ce rassemblement. Tour à  tour, les candidats, chacun venu, devant un peu plus d’un millier de personnes, tous partis confondus, ont leur détermination à  « rester unis » à  l’approche du scrutin. Selon eux, la campagne qui s’est ouverte cette nuit sera mise à  profit pour le combat en vue du retrait de Me Wade de la course. Pas question de boycotter le scrutin et de laisser le champ libre à  une candidature « inconstitutionnelle ». « Pas d’élection présidentielle au Sénégal avec Wade », pouvait-on lire sur une grande banderole signée du Mouvement du 23 juin. Unité de façade ? Derrière l’unité affichée, le meeting a aussi été l’occasion pour chaque candidat de faire une démonstration de force devant ses rivaux. « Macky Sall président! », « Debout pour le Sénégal, avec Idrissa Seck », « Niasse 2012! » pouvait-on lire ici sur une pancarte, là  un tee-shirt ou un autocollant, chacun affiche les couleurs de son champion. Dans la foule, on se regroupe par chapelle, reprenant en coeur les slogans des candidats. Et à  ce petit jeu, Idrissa Seck est sans aucun doute celui qui dame le pion aux autres candidats présents. Il était le plus visible avec les fanions oranges qui s’agitaient en tous sens sur son passage. Appels au calme Le président sortant lui ne se laisse guère démonter par les manifestations d’humeur de ses opposants. Il a lui aussi tenu son premier meeting dans l’après-midi du dimanche à  Mbacké, près de Touba, dans l’est du pays. Chaque soir, un candidat aura l’opportunité de s’adresser aux sénégalais, sur la télévision nationale RTS. Le candidat Wade devra être le dernier à  s’exprimer selon un tirage au sort du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Les sénégalais sont inquiets de l’issue de cette campagne, qui s’achèvera le 24 février au soir. Elle intervient en effet après une semaine de vives tensions et de manifestations de l’opposition prônant la « résistance pacifique ». D’un peu partout dans le monde proviennent des appels à  une « alternance» apaisée à  la tête du pays. Le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé a ainsi souhaité une « relève de générations », tout en appelant « au calme ». La semaine dernière, Washington montait au créneau pour appeler Wade à  se retirer. Les appels au calme se multiplient également. La célébration de l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet (PSL) a été l’occasion pour les leaders musulmans, très puissants dans le pays, de sensibiliser pour la paix et la quiétude pendant la campagne et le scrutin du 26 février.

Sénégal: Pari réussi pour le M23

Le Mouvement du 23 juin (M23) regroupe des représentants de l’opposition et de la société civile sénégalaise. Après la validation de la candidature du président Abdoulaye Wade par le Conseil Constitutionnelle le dimanche 29 janvier dernier, il a appelé la population à  manifester pour protester. Appel entendu puisqu’ils étaient plus de 10 000 selon les organisateurs à  s’être rassemblés place de l’Obélisque. Le M23 s’est félicité ce mercredi du « succès » de sa manifestation contre la candidature du chef de l’Etat Abdoulaye Wade à  l’élection présidentielle. Notre capacité de mobilisation n’a pas été démentie, le mouvement a mobilisé au maximum, a estimé le porte-parole du M23, Abdoul Aziz Diop. « Nous avons atteint tous nos objectifs », a expliqué le porte-parole. « Nous voulions d’abord prendre la place de l’Obélisque, de gré ou de force. Il y a eu reculade du gouvernement qui a autorisé la manifestation, et donc la place a été prise ». « Ensuite, nous avons relevé le test de la mobilisation », a –t-il ajouté. Le M23 a également promis une « nouvelle stratégie » face à  la « répression » des autorités. Un comité de crise (du M23) devrait se réunir ce mercredi pour évaluer la suite à  donner à  la manifestation. « Mais nous allons désormais développer une stratégie qui tienne compte de la répression menée par le gouvernement », a prévenu le porte-parole du M23. Deux morts et des blessés Du côté de la présidence sénégalaise, on minimise les chiffres avancés par le M23. Dans un communiqué, elle estimé que la manifestation du M23 n’a rassemblé que « 2.500 participants environ ». « Cela prouve encore une fois que les Sénégalais sont plus que jamais déterminer à  soutenir le Président Wade », précise le communiqué. La manifestation a été endeuillée. Mamadou Diop, un jeune étudiant, est décédé mardi après avoir été renversé par un véhicule lors de la dispersion par la police du rassemblement. Une jeune fille a également succombé à  ses blessures, renversé elle aussi par un camion, en marge de la manifestation.e Ce mercredi, la ville est calme et la police est déployée dans tous les quartiers.

12 millions de sénégalais, et moi et moi et moi…

Tout porte à  le croire. La leçon de Tandja, Gbagbo et tous les autres avant eux n’a pas servi à  tout le monde. Pendant que certains se retirent après avoir apporté leur pierre à  la construction de leurs pays, ceux en qui les peuples fondaient de l’espoir prennent un malin plaisir à  leur planter un couteau dans le dos. « La seule certitude que J’ai, C’’est de continuer », déclarait il y a peu le président sénégalais qui rêve, semble-t-il, à  avoir une fin de règne à  la Bongo ou autre Eyadema. Le vieux lion, Me Wade, a changé. Celui dont tout le monde plaignait le sort quand il dormait en prison il y a une quinzaine d’années, le même Wade fait aujourd’hui dormir des opposants en prison… Abdoulaye Wade qui criait « sopi » (alternance, changement), ne veut plus aujourd’hui en entendre parler et est prêt à  tout pour rester sur le fauteuil tant d’années convoité. Le vieux briscard de la politique sénégalaise, parvenu au pouvoir après tant d’années de lutte, de manifestations et de grève, refuse aujourd’hui à  ses compatriotes le droit de faire valoir leur liberté d’expression et de lui dire « on ne veut plus de toi, dégage ! » Comme un Tandja, Wade se pose en « homme de la situation », le seul à  même de conduire à  terme les « chantiers » enclenchés sous son règne, le plus budgétivore de toute l’histoire du Sénégal. Comme un Gbagbo, il refuse d’entendre les voix discordantes et risque de se retrouver acculé… Est-ce donc la malédiction de l’ «opposant historique» ? Le nouvel épisode du feuilleton démocratique africain ne fait en tout cas que conforter ceux qui pensent qu’il ne faut pas donner le pouvoir à  quelqu’un qui l’a trop longtemps chercher. Me Wade, ne faites pas fi des principes que vous avez défendu ! Ne les laissez pas salir vos mains avec le sang des sénégalais ! Pensez à  ces 12 millions de personnes qui vous ont fait confiance, qui ont mis leur espoir en vous ! s’il vous plait, ne leur faites pas vivre les heures noires qui ne sont déjà  que trop nombreuses sur le continent ! Me Wade, vous avez fait beaucoup de choses positives pour le pays. Devenez un sage, quelqu’un vers qui on se tourne pour demander conseil, chercher conciliation… Me Wade, ne devenez pas, de grâce, le fossoyeur de ce Sénégal pour lequel vous vous êtes naguère tant battu !

Abdoulaye Wade : Et pourquoi pas 2019 ?

C’’est au site sénégalais en ligne DakarActu.com que le président sénégalais sortant, candidat à  sa propre succession a fait cette déclaration. « J’ai été élu en 2000 sur la base de la Loi fondamentale de 1963. Après mon élection, j’ai fait adopter une nouvelle Constitution. Tout le monde sait que la loi régit le présent et l’avenir, mais ne rétroagit pas. C’est un principe général de droit ». « Depuis que l’article 27 instituant le septennat a été adopté en 2008, il n’y a pas eu d’élection. Mon premier mandat sous l’empire de ce nouveau texte est celui qui démarre en 2012. Je peux même légalement me présenter une autre fois en 2019. Les juristes sérieux le savent et l’ont écrit », dit-il. « Nul ne connait la Constitution mieux que moi » Tout juste après son élection, le présidnet Wade avait fait procéder à  une révision constitutionnelle en 2001 instituant un quinquennat renouvelable une fois. Il est ensuite réélu en 2008, pour sept ans après le rétablissement du septennat en 2008, à  la suite d’une nouvelle réforme constitutionnelle. Pour ses opposants, il se présente à  un troisième mandat illégal, mais ses partisans affirment que le décompte doit se faire à  partir de la première réforme constitutionnelle de 2001 instituant le quinquennat et qu’il s’agit donc d’un second mandat conforme à  la Constitution. « La Constitution, c’est moi qui l’ai rédigée, tout seul » et « nul ne la connaà®t mieux que moi », affirme M. Wade dans son entretien à  DakarActu. « J’ai tout au plus sollicité des avis de juristes quand j'(en) ai terminé la rédaction », ajoute-t-il. En ce qui concerne la question de l’âge, Me Wade refute cet argument. Il déclare se sentir dans les dispositions physiques et intellectuelles de servir son pays. Craintes de violences C’est en principe demain, vendredi, que le Conseil constitutionnel publiera la liste des candidats retenus à  la présidentielle dont le premier tour est prévu le 26 février. La possibilité « légale » pour M. Wade de représenter en 2019 – à  l’âge 92 ans – n’avait jusqu’alors jamais été publiquement évoquée par ses partisans et elle risque d’exacerber les tensions déjà  vives au Sénégal depuis plusieurs mois. Le gouvernement a d’aileurs interdit les manifestations, de jeudi, dernier jour de dépôt des candidatures, jusqu’à  lundi. Mais le Mouvement du 23 juin (M23), regroupant les partis d’opposition et la société civile qui jugent la nouvelle candidature de Wade anticonstitutionnelle, a décidé de braver cette interdiction « illégale » en appelant à  manifester demain vendredi à  Dakar.

CAN 2012 : Le lion de la Téranga ne rugira pas

C’’en est fini de la CAN 2012 pour Amara Traoré et ses hommes. Le Sénégal a été éliminé hier mercredi de la Coupe d’Afrique des nations (2-1) par une Guinée équatoriale organisatrice et qui ne veut pas faire de la figuration dans la compétition. 156ème équipe mondial au classement FIFA, la Guinée-Equatoriale qui participe à  son premier grand tournoi international passe pour le second tour. Ce « petit poucet » de la CAN jouera même le juge d’arbitre dans l’attribution du dernier billet, contre la Zambie dimanche qui part favorite. Déjà  battus en ouverture par la Zambie (2-1), les Sénégalais eux n’ont donc plus aucune chance de voir les quarts de finale et leur dernier match, face à  la Libye dimanche, se déroulera pour sauver l’honneur. Les « zéros »Â… A Dakar comme dans tout le pays et dans la diaspora, on est très amer. «Le Sénégal n’a pas d’entraà®neur ; nous avons des bons joueurs qui sont très mal utilisés » indique un supporter interrogé par koaci.com dans les rues de Yoff. Analysant le match, il laisse entendre que le sélectionneur ne sait pas utiliser ses hommes. « Il nous faut un animateur dans le jeu :C’’est ce qui manque à  cette équipe » martèle un autre supporter. La presse a descendu en flammes l’équipe et le sélectionneur national. « Le peuple sénégalais a nourri le rêve d`accueillir, à  l`issue de la CAN, les +Lions+ en héros. A la place, ce sont des +Zéros+ qui ont réussi l`exploit d`être éliminés au premier tour. (…) Pathétique », affirme Sud Quotidien, qui titre à  sa Une: « Les +Zéros+ rentrent à  la maison ». Le sélectionneur lui défend ses joueurs et appelle les supporters à  la compréhension et à  la patience. « J’ai un sentiment de frustration parce qu’on était venu avec des ambitions » déclare Amara Traoré. Pour lui, il y’a une nouvelle génération qui est là  et qu’il faut laisser grandir. Un effectif qu’il entend conduire pour les prochaines compétitions. Le malheur des uns… Et pendant que le peuple sénégalais pleure à  chaudes larmes, les clubs européens et surtout français sont tout contents de cette fin brutale de l’aventure équato-guinéenne des Lions. Et pour cause ! Leurs effectifs s’étaient considérablement appauvris depuis l’appel en sélection de joueurs comme Souleymane Diawara (Marseille), Kader Mangane (Rennes) ou encore Cheick M’Bengue (Toulouse). Ce jeudi, dans le groupe B, l’Angola rencontrera le Soudan, et la Côte d’Ivoire, le grand favori de cette poule, son voisin du Burkina. Espérons pour les supporters ivoiriens que Didier Drogba et autre Yaya Touré ne soient pas trop pressés de rentrer dans leurs clubs !

Le Sénégal n’extradera pas Habré

La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar a rejeté la demande d’extradition de Hissène Habré, refugié au Sénégal depuis sa chute en 1990, en Belgique. Elle a estimé que la demande de la Belgique n’est pas conforme aux dispositions légales sénégalaises a affirmé un haut responsable du ministère. La Belgique n’a pas respecté la procédure, a-t-il indiqué sans plus de précision. Un autre juge de la Cour d’appel de Dakar, a estimé qu’il y a vice de forme dans la demande formulée par la Belgique, sans non plus préciser lequel. Reed Brody, avocat membre de Human Rights Watch (HRW) et à  la pointe des démarches pour faire juger Hissène Habré, a estimé que ce n’est pas un refus d’extradition en tant que tel. La justice sénégalaise a dit que les Belges n’avaient pas fourni l’original du mandat d’arrêt et d’autres documents. C’est un jugement purement technique qui laisse la porte ouverte à  une nouvelle demande d’extradition belge, a affirmé M. Brody. Ce n’est pas un jugement définitif sur le bien-fondé de la demande, selon lui. Avec cette situation, le Sénégal risque de perdre 50 millions de dollars d’aide des Etats-Unis en raison de son incapacité à  juger ou extrader l’ex-chef d’Etat tchadien, Hissène Habré, a affirmé une ONG ouest-africaine. Plus de 25 milliards de francs CFA (50 millions de dollars) d’aide américaine du Sénégal risquent d’être totalement compromis par l’incapacité du Sénégal à  juger ou extrader Hissène Habré conformément à  ses obligations internationales, affirme cette ONG basée à  Dakar, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), dans un communiqué. Selon cette ONG, le Congrès américain avait décidé en décembre d’octroyer cette aide au Sénégal, mais des congressistes sont préoccupés par le fait que M. Habré n’a toujours pas été extradé pour être jugé pour crimes contre l’humanité. Ils ont demandé à  la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, de soumettre avant le 6 février un rapport au Congrès sur les dispositions prises par le gouvernement sénégalais en faveur de la traduction de Hissène Habré en justice, selon la même source. La Raddho regrette qu’une aide aussi utile pour le Sénégal soit compromise à  cause du manque de volonté des autorités sénégalaises de faire avancer le dossier Habré. Elle demande à  Dakar de respecter ses obligations internationales en extradant Hissène Habré en Belgique dans les meilleurs délais. Le 8 juillet, le gouvernement sénégalais avait annoncé qu’il allait expulser M. Habré au Tchad o๠il a été condamné à  mort par contumace avant de revenir 48 heures plus tard sur sa décision, à  la demande de l’ONU. Abdoulaye Wade a affirmé que le Sénégal n’avait pas refusé de juger Habré, mais ne disposait pas de juridiction ad hoc pour le faire et avait donc renoncé à  tenir un procès à  Dakar. La Belgique a lancé en septembre 2005 un mandat d’arrêt international contre Hissène Habré pour violations graves du droit humanitaire international et fait une demande d’extradition. Cette procédure se base sur une plainte déposée en 2000 par un Belge d’origine tchadienne, en vertu d’une loi belge dite de compétence universelle pour les crimes de droit international qui autorise les tribunaux à  se saisir d’un tel dossier dès lors qu’un ou des citoyens de nationalité belge sont concernés ou que l’auteur présumé se trouve sur le territoire belge. Hissène Habré avait été renversé par l’actuel président tchadien Idriss Deby Itno qui, après avoir été un de ses proches était entré en rébellion avant de provoquer sa chute.

Elections au Sénégal: Le camp Wade en campagne à Bamako

Du 6 au 8 janvier derniers, Bamako a vibré au rythme de la « Téranga » à  travers les journées culturelles et sportives de la Fédération des associations sénégalaises du Mali. Par cette importante manifestation, les Sénégalais du Mali entendaient « renforcer davantage la cohésion et l’unité au sein de leur communauté ». Mais au-delà  du caractère festif de cet évènement, se cachent bien des intentions dans le cadre des prochaines élections présidentielles. Une atmosphère de campagne Placées sous le haut patronage du président sénégalais Abdoulaye Wade, ces journées ont enregistré la présence de plusieurs hauts dignitaires du régime sortant. C’’est le ministre de l’extérieur qui effectuera « spécialement » le déplacement de Bamako au nom du président, non moins candidat du PDS (Parti démocratique sénégalais). l’envoyée spéciale du chef de l’Etat sénégalais avait à  ses côtés l’ambassadeur du Sénégal au Mali, le conseiller spécial du président Wade, etc. Les présentes journées sénégalaises au Mali interviennent à  moins de deux mois de l’élection présidentielle du 26 février prochain dans ce pays. Et le coup de communication a réussi pour les lieutenants d’Abdoulaye Wade, qui n’ont pas été avares sur les mots dans leur discours pour avoir l’adhésion des militants de la Fédération des associations sénégalaises. C’’est chose faite depuis ce samedi 7 janvier à  l’annonce du soutien des trois organisations membres de la Fédération à  la candidature du président Wade. Il s’agit notamment de l’Union des Sénégalais du Mali, l’Association de la communauté sénégalaise et la Convention des Sénégalais du Mali. Donner la victoire à  Me Wade La représentante de la Communauté sénégalaise au Mali est formelle dans son intervention. Mme Awa Dabo a appelé tous les Sénégalais vivant au Mali à  « resserrer les rangs derrière le président Wade à  l’occasion de l’élection du 26 février prochain ». La tribune de la cérémonie d’ouverture des présentes journées a offert l’occasion pour elle de promettre d’élire le président sortant dès le premier tour en comptant bien sur les 100% des voix des Sénégalais au Mali. Cet appel n’est pas tombé dans l’oreille du sourd, au regard du tonnerre d’applaudissements qui l’a accompagné dans la salle. Mme Awa Dabo a regretté « ne pas pouvoir ramener Me Wade à  ses 35 ans pour qu’il reste longtemps à  la tête du Sénégal afin de bâtir davantage le pays et d’égaler Paris et New York ». Le ministre sénégalais de l’extérieur n’a pas tardé à  enfoncer le clou. Elle s’est mise à  dépeindre les actions menées par le président Wade et dévoiler quelques grandes lignes de la future politique de celui-ci vis-à -vis des Sénégalais de l’extérieur. « Wade sera élu sans problème. Qu’il sache que la communauté sénégalaise au Mali le soutient quoi qu’il arrive » ont affirmé pour leur part de nombreuses participantes à  cette manifestation. Il n’ ya donc pas de doute, la communauté sénégalais au Mali roule pour Wade. Mais ce soutien lui suffira-t-il à  tenir tête à  des concurrents sérieux comme Ousmane Tanor Dieng, Youssou N’dour, Idrissa Seck ou encore Moustapha Niasse ?

Youssou se présente

« J’ai favorablement à  vos demandes, je suis candidat à  la présidentielle de 2012. C’’est vrai je n’ai pas fait d’études supérieures, mais la présidence ce n’est pas un métier : C’’est une fonction ». Ainsi s’adresse le tout nouveau candidat à  la présidentielle sénégalaise, Youssou Ndour, chanteur-vedette et grand patron de presse. Le 26 février prochain, le premier tour des élections présidentielles se dérouleront dans un climat tendu, avec le président sortant Me Abdoulaye Wade qui se représente malgré de nombreuses oppositions. Youssou Ndour, également président d’un mouvement citoyen créé en 2010 et baptisé « Fekke ma ci bollé » (« Je suis là , donc, j’en fais partie » en langue nationale wolof), est né en octobre 1959 dans le quartier populaire dakarois de la Médina dans une famille modeste. Sa carrière internationale (20 albums au total) et ses nombreuses réalisations, un studio, une société de production, une société de micro-crédit, une fondation caritative et un groupe de presse, Futurs Médias créé en 2003, autant de réalisations, le tout dans son pays, en ont fait l’une des personnalités les plus influentes dans son pays et sur le continent. « J’ai beaucoup appris à  l’école du monde car celui-ci est une vaste école, J’ai rencontré les plus grands décideurs de ce monde et C’’est une faveur que J’exploiterai pour accroitre les investissements étrangers. Après mon accession à  la magistrature suprême, tout au long de mon mandat, je mettrai l’accent sur le secteur agricole afin que l’autosuffisance alimentaire devienne une réalité. Sur le secteur énergétique pour que la lumière soit a la disposition de tous. Et sans oublier la crise casamançaise qui sera une priorité pour mon gouvernement. Bref, je veillerai à  ce que tous nos atouts naturels soient exploités. J’entend par là  la pêche, le tourisme mais aussi l’artisanat. Et tout cela sera régi par un seul principe: l’homme qu’il faut à  la place qu’il faut ! » Sa candidature est saluée par les jeunes en particulier qui se reconnaissent dans cet homme qui malgré son envergure internationale et sa fortune, que l’on dit colossale, souhaite à  présent de mettre au service de son pays. Une vingtaine d’autres personnalités, essentiellement de partis politiques et de la société civile, sont candidats pour le scrutin, dont, le chef de l’Etat sortant Abdoulaye Wade. Le Conseil constitutionnel doit décider fin janvier de la validité des candidatures à  la présidentielle qu’il aura reçues.

Fièvre à Dakar

23 décembre 2011. l’ambiance est tendue dans la capitale sénégalaise Dakar, qui accueille deux événements politiques importants. Ce vendredi se tiennent en effet deux congrès aux objectifs totalement opposés. Le parti au pouvoir organise un « Congrès d’investiture » pour valider la candidature de Wade. Au même moment, le Mouvement du 23 juin tient un « congrès du peuple » pour dire non à  cette même candidature. Les deux camps s’observent en chiens de faà¯ence et les observateurs craignent plus que jamais des débordements. Les entreprises ont fermé et libéré leurs employés par crainte de violences. La ville s’est vidée et la tension est perceptible au niveau des quartiers généraux des partis. Déjà  hier, la mairie de Sicap-Mermoz-Sacré C’œur et le domicile du maire Barthélémy Dias, qui est de l’opposition (PS) ont été attaqués ce jeudi par un groupe de nervis. Le maire réputé avoir la gâchette facile n’a pas hésité à  tirer sur les assaillants. Bilan: un mort côté nervis et trois blessés par balle. «J’ai tiré deux coups en l’air, C’’est ce que dit la loi, le reste, J’ai ouvert le feu sur les gens. Je reconnais avoir touché trois personnes, J’espère qu’elles ne sont que blessés, si elles sont mortes je présente mes condoléances anticipés à  leur famille. Comme Abdoulaye Wade a dit Œil pour Œil dans pour dent, je lui souhaite la bienvenue au Far West», déclare Dias. Démocratie en danger A moins deux mois de la présidentielle, ce regain de violence fait craindre le pire aux observateurs de la vie politique sénégalaise. Jamais le pays n’avait été aussi près du chaos. Entre le pouvoir et son leader qui refusent de renoncer à  une candidature jugée irrecevable et grosse de danger pour la stabilité du pays, une jeunesse qui a fait du Y en a marre son cri de guerre, une opposition déterminée à  se battre pour le respect de la constitution, il y a fort à  craindre que la vitrine démocratique tant adulée ne se fissure. Le président de la Ligue sénégalaise des Droit de l’Homme, Me Assane Dioma Ndiaye appelle les sénégalais à  la retenue, car le contexte actuel fait planer sur le pays « le syndrome ivoirien ou encore libérien ». « Nous avons toujours eu à  faire des alertes précoces. Il faut que les Sénégalais arrêtent de penser que notre pays est à  l’abri de la violence. Parce que nous faisons face à  une crise démocratique. Si l’Etat n’arrive plus à  assurer la sécurité de tous, les citoyens sont obligés d’assurer leur propre sécurité», a-t-il déclaré à  la presse ce jeudi 22 décembre. Agé de 85 ans, Abdoulaye Wade est au pouvoir depuis 2000. Il a été réélu en 2007 pour cinq ans et se représente pour un nouveau mandat de sept ans après une modification de la constitution rétablissant le septennat.