Le HCUA sur le pied de guerre contre les troupes alliées

Ce qui devait être une rencontre de restitution à  sa base des conclusions du pourparler d’Alger aura été finalement une incitation à  la révolte et la haine contre les forces basée dans la région de Kidal de la part du second fils du patriarche des Ifoghas Intallah Ag Mohamed, 85 ans. « Nous allons nous battre pour l’érection de l’Etat de l’Azawad, puisque la Minusma et la France se sont retournées contre nous. Elles veulent nous imposer un document qui ne répond pas à  nos aspirations. Nous allons organiser une marche de protestation de toute la communauté touareg pour marteler notre désapprobation du document », a insisté Algabach Ag Intallah Le successeur désigné du vieillard Intallah à  la tête de la communauté Ifoghas va plus loin, en demandant membres du HCUA et à  la jeunesse désœuvrée de la région de venir prendre des armes à  leur niveau pour organiser la défense de l’intégrité du territoire qu’il considère comme celui de l’Azawad. Le colonel déserteur de l’armée malienne, Nazim et d’autres officiers rebelles se sont rendus ce vendredi à  Anefis, en vue de mettre le dispositif de défense en place. Leur objectif est de s’attaquer aux forces de la Minusma et de la France pour changer le cours des choses. Le patriarche des Ifoghas, Intallah Ag Mohamed devra très bientôt le tablier. Il a choisi son fils Algabach pour le succéder au détriment même de son ainé Mohamed Ag Intallah, alors que Iyad Ag Rhaly s’impose au yeux de cette communauté comme l’héritier naturel du vieux Intallah pour prendre les rênes de la tribu Ifoghas. C’’est l’équation Iyad qui fait donc peur à  la fratrie Ag Intallah, Mohamed et Algabach qui ont une peur bleue du leader d’Ancardine. Ils veulent offrir un statut particulier à  Iyad Ag Rhaly, pour asseoir une serenité au sein de la communauté Ifoghas. Car l’Algerie a été très claire, il n’y aura point d’Etat autonome à  sa frontière, sinon elle l’absorbera. Cette décision algérienne est tributaire de la position des Idnanes algériens qui sont assimilables aux juifs américains par leurs influences au niveau de la haute sphère politique. Mieux en termes de représentativité, les Imrades dont est issu le Général Elhadj Gamou sont beaucoup plus nombreux. Ceux ci sont cependant marginalisés par les séparatistes Ifoghas C’’est d’ailleurs cette division qui a fait clasher la visite du Premier Ministre à  Kidal. Car il a été demandé à  Mohamed Ag Intallah de préparer la visite et celui-ci avait eu toutes les assurances de la part du MNLA, à  travers sa marâtre, notamment la dernière épouse du vieux Intallah, qui est la tante maternel de Bilal Ag Cherif. Un autre facteur favorable au Mali est le fait que de nombreuses interrogations sur la cartographie du supposé Etat de l’Azawad, taraudent les esprits des émissaires des groupes armés séparatistes. Les leaders non kidallois commencent à  comprendre qu’ils sont en train de se battre pour la cause des Ifogas de Kidal, au détriment des intérêts des autres communautés. Les Kalansars de Tombouctou de Nina Wallet, (sœur de Oumou Sall) sont en train d’entrevoir les voies et moyens pour rejoindre la plate forme des groupes d’autodéfense favorables à  l’unité du Mali. Les autres communautés qui composent le MNLA ont aussi pris conscience des rôles secondaires qu’ils assument au sein du mouvement séparatiste. Car ce sont les Ifoghas ont toujours les beaux rôles en faisant prôner leurs intérêts au niveau politique, alors que les autres fils des autres communautés se font tuer aux combats. Les Chabanamas de Kidal, les Oulimidingues de Menaka sont d’ailleurs de cet avis

Général Passalet : A Kidal, l’armée française est confrontée « aux limites de l’’efficacité militaire »

Avec l’opération « Barkhane », le général Passalet commande 3 000 hommes, ce qui en revanche, à  cette échelle, semble une goutte d’eau. Mais dans cette opération antiterroriste, une guerre dont le nerf est la liaison satellite, le général ne reconnaà®t qu’une impuissance : Kidal. La ville touareg de l’extrême nord du Mali, o๠il s’est rendu lundi 20 octobre, représente « un axe d’effort », admet le général. l’insécurité y règne toujours, depuis le début de l’intervention française contre Al-Qaida au Maghreb islamique et les groupes affidés, Ansar Eddine et le Mujao, qui ont manqué de prendre Bamako en janvier 2013. Paris aurait voulu que ses soldats soient partis de Kidal depuis bien longtemps. Le 7 octobre, une attaque au mortier de 81 mm – une arme française, récupérée on ne sait o๠– a visé le camp militaire que se partagent, à  l’écart de la ville, trente soldats de Barkhane et mille casques bleus de la force de l’ONU Minusma, tuant l’un d’eux. Des sept impacts, deux ont touché les installations du détachement français, sans gros dégâts. Le 12 octobre, une mine belge de 6 kilos explosait à  800 mètres du camp français, coupant les deux jambes d’un cadre du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui tenait un des check points de la ville. Un règlement de compte entre groupes locaux, selon les militaires français. Les mines arrivent du nord du Sahel, en provenance des trafics et des arsenaux pillés de Kadhafi, parmi d’autres munitions, cartouches chinoises ou roquettes russes de 122 mm. Car « tout passe par Kidal, comme l’on dit ici », rappelle le capitaine Cyrille S.. « Après cet épisode, nous avons suggéré aux mouvements touareg d’étendre le couvre-feu », explique-t-il. Depuis une semaine, sortir est donc interdit de 18 heures à  6 heures, au lieu de 23 heures précédemment. Le MNLA, le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), les trois mouvements signataires du cessez-le-feu en cours avec Bamako, arment conjointement les quatre check points de la ville. Ils sont censés contrôler le recensement des armes en circulation. Et le couvre-feu. « CELA FAIT VINGT ANS QU’IL Y A UN PROBLàˆME TOUAREG à€ KIDAL » Dans la foulée de cet incident, les soldats du capitaine Cyrille S. ont participé à  une importante opération en ville, au cours de la nuit du 17 au 18 octobre. Tandis qu’ils sécurisaient la zone d’intervention, les forces spéciales françaises ont arrêté trois combattants dont l’identité n’a pas encore été révélée, et saisi un très important stock d’armes. Ces jours-ci, les cadres des « groupes signataires » se sont rendus à  Alger pour un troisième round de négociations avec Bamako. Le processus piétine et la période est propice à  la surenchère. « Ce n’est pas moi qui dois avoir du résultat à  Kidal, ce sont les politiques », s’exclame le général Palasset. « Cela fait vingt ans qu’il y a un problème touareg à  Kidal, il serait bien arrogant de ma part de prétendre vouloir le résoudre ». La principale action que mène inlassablement la force Barkhane avec la Minusma, ici, est donc d’« éviter que reprennent les hostilités entre les groupes signataires et Bamako ». Aux Tchadiens et Sénégalais de la Minusma, la ville. Aux Français, les alentours, plus dangereux, dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres. Mais à  Kidal, comme le rappelle le colonel T., un gradé tchadien de la Minusma présent ce jour-là , « on ne sait pas qui est qui ». Les groupes touaregs négociateurs circulent avec leurs armes depuis qu’à  la mi-mai, après la visite du premier ministre Moussa Mara et les incidents qui en ont découlé, ils ont quitté leur cantonnement. Les accrochages avaient fait une cinquantaine de morts dans les rangs des soldats maliens. Le président mauritanien Aziz avait obtenu que les hostilités cessent au prix d’un nouveau départ sans gloire des forces maliennes et de leurs tout nouveaux bataillons formés par l’Union européenne. Depuis, leurs soldats sont partis ; dans le nord du pays, l’armée nationale ne monte plus au-delà  de al-Mustarat à  une journée de route de Kidal. A Tessalit, le bataillon Sigui reste cantonné. « TRAQUER LES TERRORISTES » Quant aux djihadistes et criminels locaux, racontent les militaires français, ils ont trois drapeaux dans leurs poches. Quand ils sont arrêtés, tout aussi armés, ils sortent, selon l’humeur, qui celui du MNLA, qui celui du HCUA ou du MAA. Dans les petits véhicules blindés français, les soldats qui patrouillent tous les jours ont affiché des fiches techniques. « On arrive là  aux limites de l’efficacité militaire », convient le général Palasset. Cela ne veut pas dire que de nouvelles opérations « coup de poing » n’auront pas lieu dans le nord du Mali. l’état-major de Barkhane, depuis N’Djamena, est chargé de les planifier et Paris les veut nombreuses pour empêcher les groupes terroristes de reprendre racine. « l’efficacité, C’’est ce que Barkhane fait : traquer les terroristes », estime le colonel tchadien. Les soldats du président Idriss Déby sont ceux sur lesquels comptent les Français. Depuis un an et demi, les combats au nord Mali ont tué 54 Tchadiens et en ont blessé 107 autres. N’Djamena a cependant décidé d’augmenter son contingent ; il comptera bientôt 1 400 soldats, répartis entre Kidal, Tessalit et Aguelhok. Du « camp numéro 2 » dans lequel les soldats de français sont installés, un ancien bâtiment de terre rouge à  étage de l’armée malienne, on a une bonne vue sur le désert et la ville. l’installation demeure très sommaire et va faire l’objet d’aménagements. Le camp de la Minusma lui va s’agrandir. Un hôpital militaire doit être installé.

Barkhane : Capture de trois individus et saisie d’armes à Kidal

Suite à  des renseignements d’opportunité, les forces françaises ont mené une opération le 17 octobre à  Kidal, ciblant le groupe de commanditaires de l’attaque du camp de la MINUSMA du 7 octobre 2014 ayant coûté la vie à  un casque bleu sénégalais. Cette opération a été menée quelques jours seulement après cette attaque. Lors de cette opération, un stock important d’armements et de munitions (des milliers de munitions de calibre 7.62 / 12.7 / 14.5 et jusqu’à  23mm) a été retrouvé au domicile d’une personne impliquée directement dans cette attaque. Ces munitions correspondent à  celles qui ont déjà  été utilisées lors d’attaques terroristes contre la MINUSMA. Parmi l’armement, la force Barkhane a notamment trouvé des lance-roquettes, des dizaines de roquettes RPG7 et des explosifs. Du matériel électronique et des grenades ont également été saisis par les forces françaises. Les renseignements recueillis permettent de continuer les investigations, afin de remonter la filière jusqu’au commanditaire, actuellement en fuite, de cette attaque terroriste. Ils permettent aussi de remonter jusqu’aux groupes armés terroristes qui attaquent et menacent les forces multinationales de sécurité. Trois personnes ont été capturées et sont actuellement retenues par les forces françaises. Elles seront transférées rapidement aux autorités maliennes. Par cette opération la force Barkhane rappelle sa détermination à  ne laisser impuni aucun des actes terroristes qui entravent la liberté dans le nord Mali et qui ont coûté la vie à  des soldats. La force Barkhane, en lien avec la MINUSMA, agit sans relâche pour conserver la paix dans le nord Mali.

Kidal : le bourbier

A propos de la situation sécuritaire à  Kidal, il n’y a plus personne à  duper. Ces derniers temps, les attaques kamikazes, les explosions de mines qui ont visé les casques bleus de la Minusma, à  Kidal ou à  Tombouctou et Gao, sont indéniablement le signe que le combat engagé contre les djihadistes a viré au cauchemar absolu. Des casques bleus tchadiens, nigériens, sénégalais…n’en finissent pas de laisser la vie dans une guerre « asymétrique », o๠les tactiques de l’ennemi échappe à  toute honnêteté et se révèlent une cruauté incomparable. Et désormais, il y a matière à  tirer la sonnette d’alarme, comme l’a d’ailleurs fait le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Mercredi 08 octobre, intervenant par vidéoconférence depuis Bamako, il a demandé au Conseil de sécurité le déploiement d’une force d’intervention rapide pour lutter contre les terroristes. Qui sont de retour, et ne circulent plus en 4×4 mais en motos. Fin de la récréation C’’est dire que le climat lourd d’insécurité qui règne à  Kidal indique une situation dantesque. Un bourbier qui n’a pas de nom. Dans cette ville, la réalité va au-delà  du cauchemar. Il y a un an, après la mort des deux journalistes de RFI exécutés dans un style mafieux, les représentants de la communauté internationale se sont dépêchés de qualifier Kidal de « zone de non droit ». Les forces onusiennes déployées dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilité au Mali (Minusma), l’armée malienne et les forces de Serval- qu’on disait très concentrées sur le Sahara-, ont été dans l’impuissance de « siffler la fin de la récréation » dans cette zone o๠les armes circulent comme si nous étions en période de guerre civile. Mais on sait aussi que Kidal, est le fief des rebellions MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), du HCUA (Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad), du MAA (Mouvement arabe de l’Azawad), voire des islamistes d’Ansar Dine ou du Mujao. Un cocktail de groupuscules rebelles qui sont loin de désarmer, en belle violation des accords du 18 juin qu’ils ont signé à  Ouagadougou avec le gouvernement malien. Un bourbier sans nom Alors qu’ils sont à  Alger pour les négociations de paix avec le gouvernement malien, l’insécurité à  Kidal empire. Et d’ailleurs, il est clair que, le premier ministre Moussa Mara, n’avait pas tout à  fait tort lorsqu’il déclarait à  la tribune de l’Assemblée nationale française il y a quelques jours qu’un accord avec les groupuscules armés « ne suffira pas à  régler la question du terrorisme. Au moins permet-il de clarifier le paysage, de distinguer ceux qui sont prêts à  s’engager dans la logique politique du DDR -désarmement, démobilisation, réinsertion-, des groupes résolus à  imposer le djihad, le califat ou la loi du narcotrafic ». Pour faire court, il faut dire qu’à  Kidal, la situation est telle qu’il est difficile de savoir qui est qui. Qui est terroriste, qui est rebelle. Résultat, les terroristes se sont rangés sous la bannière des groupuscules rebelles dont Kidal est le fief, et en profitent pour poser des mines qui font des victimes tant parmi les forces onusiennes que les populations civiles. Loin de crier à  une impuissance nationale et internationale, tous ceux qui ne refusent pas de voir admettent qu’à  Kidal la situation, depuis janvier 2013 o๠la Minusma a été installée, n’a pas connu d’embellie. La secte des assassins (AQMI, MUJAO, ANSARDINE), continue de semer la terreur par les enlèvements et décapitation de civils présumés coupable de collaborer avec les forces françaises, sans oublier les poses de mines devant le passage de véhicules des forces onusiennes, les tirs à  la roquette…A Kidal, pour ne pas dire au Nord du Mali, le bourbier y est abyssal.

Minusma : 4 morts et 15 blessés sur l’axe Aguelhok-Kidal

Un bilan provisoire fait état de 4 morts et 15 blessés, dont 6 très sérieusement touchés. Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA M. Albert Koenders, actuellement en déplacement à  Alger à  l’occasion des pourparlers de paix inter-maliens se dit outragé par cette série d’attaques qui affecte la Mission de l’ONU au Mali depuis plusieurs jours. « Cet incident est le dernier d’une série d’attaques contre la MINUSMA en quelques jours. Je suis outragé par un tel déferlement de violence contre les soldats de la paix. Le Secrétaire général ainsi que Conseil de sécurité ont déjà  été saisis », a déclaré M. Koenders avant d’ajouter : « Un processus de paix est en cours, certains veulent le compromettre, C’’est totalement inadmissible et irresponsable. Nous remplirons le mandat qui nous a été confié, mais pour l’heure, J’ai une pensée pour les victimes d’aujourd’hui et leurs familles. Mes vœux vont également aux blessés à  qui je souhaite un prompt rétablissement.»

Crash aérien : l’AH5017 retrouvé

Parti de Ouagadougou la capitale burkinabé en direction d’Alger, le vol AH5017 n’arrivera jamais à  destination. Depuis ce jeudi 24 juillet, à  1h47 du matin, les autorités aéroportuaires sont sans nouvelles de l’appareil qui transportait 116 personnes dont 6 membres d’équipage. Selon les services techniques nigériens qui assuraient le suivi de ce vol dans le cadre des mandats de l’ASECNA, l’appareil a effectué un « contournement de sa trajectoire initiale en raison de conditions météorologiques difficiles ». Depuis deux jours, une tempête de sable frappe en effet Kidal et ses environs, réduisant considérablement la visibilité au sol et dans les airs. Cellule de crise à  Bamako Dès l’annonce de la nouvelle de la disparition de l’appareil, les départements ministériels et les services techniques concernés se sont mis à  la tâche pour collecter le maximum d’informations et tenter de le retrouver. En fin de journée, une réunion de la cellule de crise s’est ainsi tenue dans les locaux du ministère de l’à‰quipement, des Transports et du Désenclavement. Y participaient les ministres de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, porte-parole du gouvernement, celui de l’à‰conomie numérique, de l’Information et de la Communication, le chef de cabinet du Premier Ministre, le chef d’état-major de l’armée de l’air et des représentants des ministères de la Défense, des Affaires à‰trangères de l’Aviation Civile, de l’Asecna et de Mali-Météo. Au terme de leur réunion, une information essentielle a été communiquée à  la presse: l’avion n’a pas encore été retrouvé. Le ministre des transports, Mamadou Hachim Koumaré a assuré que tout était mis en œuvre pour que des informations précises soient données. « Pour l’instant, il y a des signes, mais on voudrait être sûr » a-t-il déclaré avant de préciser qu' »on en saura plus dans les heures à  venir ». Rapide évolution de la situation, l’épave est retrouvée Sur le terrain des recherches, les Forces armées maliennes bénéficient de l’appui des armées française et algérienne, de la MINUSMA, et du Burkina Faso. L’Espagne a également demandé à  participer aux recherches. L’avion disparu appartenant à  la compagnie espagnole Swiftair, était loué par Air Algérie. Les choses évoluent vite puisque qu’au journal du soir sur la chaà®ne nationale, le ministre Koumaré annonçait que l’avion est retrouvé au sud de Gao. Des 116 personnes à  bord, aucune nouvelle pour le moment, mais il paraà®t peu probable de retrouver des survivants. Que s’est-il passé ce jeudi matin au-dessus des Iforas? C’est la question du jour… Selon des habitants de la ville d’Aguelhok, cités par plusieurs médias, un grand bruit a été entendu au niveau de la chaà®ne de montagnes dans la nuit de mercredi à  jeudi, quelques heures avant qu’Air Algérie ne communique officiellement sur la disparition de l’avion. Plusieurs versions ont été entendues tout au long de la journée. Des sources burkinabé situaient ainsi le crash au niveau de la ville de Gao. Sur RFI, l’information est confirmée avec une précision de taille, l’épave « se trouve au sud de Gossi », non loin de la frontière burkinabé. Quant aux causes de cette tragédie, « aucune hypothèse n’est exclue » a déclaré le président malien. Tristesse et compassion Ibrahim Boubacar Keita s’est entretenu, d’après un communiqué du gouvernement, avec plusieurs de ses homologues, les assurant de l’entière disponibilité du Mali à  coopérer pour que la lumière soit faite sur ce drame. Le président malien se rendra ce vendredi sur le lieu du crash, pour « démontrer l’implication des autorités dans la gestion de cette triste affaire »,a annoncé le ministre de l’à‰quipement, des Transports et du Désenclavement. Il sera accompagné par plusieurs ministres et les membres de la cellule de crise. Est également attendue sur le terrain la ministre française en charge des Français de l’étranger, Fleur Pellerin. Il faut rappeler que 51 français font partie des victimes (liste officielle jointe), au nombre desquelles un Malien, dénommé Bakary Diallo, journaliste réalisateur. Deux numéros sont à  la disposition du public pour toute information: Orange: 94 42 42 75 Malitel: 95 06 53 55

Commission d’enquête parlementaire : jeter la lumière sur Kidal

Cette commission devrait être mise sur pied le 12 juin 2014 et sera dirigée par l’honorable Adama Kané, informe la presse locale. La commission sera composée de 7 membres pour le RPM, 2 pour l’APM, 2 pour l’ADEMA, 2 pour le VRD (opposition), et 1 pour l’alliance Fare-Sadi. Une commission dans laquelle l’opposition aura la charge d’être le rapporteur comme en dispose le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Dans sa sortie lors de la rencontre avec les femmes de son parti ASMA CFP, il y a peu, Soumeylou Boubeye Maiga, ex ministre de la défense, a montré qu’il n’entendait pas porter seul le chapeau de la déroute de l’armée malienne face aux groupes armés le 21 Mai dernier : “De la tragédie qui nous est arrivé, on attend beaucoup de choses. Je suis persuadé que l’histoire rétablira les faits un jour…Dans l’action publique, J’ai toujours considéré qu’il y a ceux qui montent la garde et ceux qui cherchent les tribunes. Nous, nous montons la garde, quoi qu’il arrive. Souvent, sous les tribunes, il y a des abris; donc on peut passer d’une tribune à  un abri. La distance n’est pas grande; ceux qui cherchent les tribunes sont aussi dans les abris” a lancé l’ancien ministre de la Défense. S’il est désormais avéré que Soumeylou Boubèye Maiga a démissionné pour sauver d’autres têtes, il a déclaré qu’il n’accepterait jamais que des hommes politiques se servent de la tête des autres pour en tirer un quelconque avantage politique.  » Des militaires ont perdu la vie dans cet événement regrettable et une enquête viendra établir les responsabilités. Car aucune déclaration gouvernementale n’a pu éclairer les maliens sur ce qui C’’est réellement passé ce jour là « , a t-il aussi déploré. Aujourd’hui, les Maliens et la classe politique attendent de cette enquête des éclairages sur les atrocités de Kidal. Après la lourde défaite de notre armée face aux rebelles du MNLA, Soumeylou Boubèye Maiga a été remplacé à  la tête du ministère de la défense et des anciens combattants par le colonel à  la retraite Bah NDaw.

Après-Kidal : Tout n’a pas été dit !

Affaire Kidal, suite mais pas fin. Après sa démission le 27 mai passé, l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, revient à  la charge. l’homme ne veut pas porter le chapeau de la débâcle de nos forces de défense à  Kidal le 21 mai 2014 et qui a fait des dizaines de morts, de blessés et autant de prisonniers. Il est déterminé à  prouver son innocence aux yeux de ses compatriotes. Preuve de cette détermination, il demande la mise en place d’une commission parlementaire, pour situer les responsabilités. Une commission devant laquelle il s’engage à  fournir des pièces-à  convictions. « En ce moment, je serai prêt à  aller témoigner devant cette commission, à  mettre à  sa disposition toutes les communications, tous les SMS qui ont été échangés entre les gens et ceux qui sont sur le terrain. En ce moment, ils verront bien qui a échangé avec qui et qui a fait quoi et qui a été le dernier à  leur parler et qui a continué à  leur parler parce que nous le savons par nos services et par d’autres aussi », a t-il déclaré. Boubèye rompt le silence En décidant de rompre le silence quelques jours seulement après sa démission et en voulant prouver son innocence, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, a dans son viseur, le premier ministre, Moussa Mara. Sans le nommer, l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants pointe un doigt accusateur sur le premier ministre, Moussa Mara, critiqué par certains notamment l’opposition, de surfer sur la vague du populisme en effectuant, malgré tous les signaux négatifs, le voyage de Kidal. Et de déclarer la guerre sans en avoir la prérogative constitutionnelle. Une thèse à  laquelle semble adhérer SMB : «Â… les leçons qu’il faut retenir C’’est que quand nous sommes en responsabilité publique, si on a l’obsession d’être bien vu tout le temps par tous, souvent on oublie ce qu’on a dit et ce qu’on fait». Et d’ironiser : « Si l’on veut plaire à  tout le monde, il faut changer de métier et aller faire du théâtre» Par des mots à  peine voilés, le président de l’ASMA-CFP soupçonne le chef du gouvernement de vouloir tirer un bénéfice de la mauvaise passe que traverse notre pays. « Nous ne laisserons personne tirer un quelconque gain politique personnel de la tragédie que nous avons vécue», martèle t-il. Avec cette sortie de Soumeylou Boubèye Maà¯ga, nul doute qu’il engage un combat contre le premier ministre Moussa Mara. Jusqu’o๠ira ce bras de fer qui profile à  l’horizon ? La suite des événements nous édifiera.

La Minusma enquête sur les derniers évènements à Kidal

Depuis le 23 mai et pour une durée de initiale de 10 jours, la MINUSMA a déployé une mission d’établissement des faits composée de spécialistes de la Division des droits de l’homme, soutenue par la police des Nations Unies (UNPOL) pour conduire des enquêtes sur les violations graves des droits de l’homme commises lors des derniers affrontements à  Kidal. « Il faut chercher à  établir la vérité et les responsabilités sur les violations ou allégations graves de violation des droits de l’homme commises à  Kidal, ce qui justifie l’envoi de cette équipe de la Division des droits de l’homme. D’autres allégations de violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire font actuellement l’objet d’enquêtes sur le terrain et feront l’objet de rapports au cours des prochaines semaines à  Ménaka, Ansongo et Gao», a déclaré Monsieur Koenders, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies. Le 24 mai 2014, des spécialistes de la Division des droits de l’homme de la MINUSMA ont visité les lieux de détention du MNLA et du HCUA et ont conduit des entretiens individuels avec 44 membres des Forces Armées et de Sécurité maliennes et de la police, dont 32 détenus (quatre (4) soldats, vingt-quatre (24) policiers, un (1) gendarme et un (1) Garde national dans les locaux du HCUA et 12 autres, tous membres des Forces armées Maliennes (FAMas), dans ceux du MNLA à  Kidal).« Le respect des droits de l’homme de toute personne mise sous toute forme de détention doit être garantie. Nous continuons à  fournir des efforts pour que toutes ces personnes soient relâchées dans les plus brefs délais » a conclu Monsieur Koenders.

Nord Mali : l’armée se réorganise

Les autorités maliennes communiquent comme elles peuvent sur la situation à  Kidal. Mais après le fiasco de l’opération ratée du 21 Mai, l’heure n’est plus aux soupçons, ni à  la spéculation, mais plutôt à  la réorganisation des troupes maliennes sur le terrain. Après l’accord de cessez-le-feu signé entre le Mali( par la main de Mohamed Ould Abdel Aziz) et trois groupes armés, MAA, HCUA et MNLA, il faut désormais tenter de préserver l’accalmie sur Kidal et environs. Malgré le cessez-le-feu, des affrontements auraient eu lieu entre faction rebelles, ont prévenu les casques bleus de l’ONU. Ces nouveaux affrontements, dont le bilan n’est pas encore connu, ont, selon des sources concordantes, opposé deux factions rivales du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), l’un des trois principaux groupes rebelles du Nord. Ils auraient également impliqué des éléments de la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) venus en renfort à  l’une des deux factions. Selon le dernier point du ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga, il y a eu une cinquantaine de soldats tombés dans l’assaut de mercredi dernier. En outre, révèle le CICR, 32 militaires maliens seraient détenus par le HCUA et 18 par le MNLA, loin des chiffres propagandistes annoncés par le groupe rebelle, jeudi dernier. l’armée en redéploiement Selon le dernier point du ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga, il y a eu une cinquantaine de soldats tombés dans l’assaut de mercredi dernier. En outre, révèle le CICR, 32 militaires maliens seraient détenus par le HCUA et 18 par le MNLA, loin des chiffres propagandistes annoncés par le groupe rebelle, jeudi dernier. Côté réorganisation de l’armée malienne, le ministre donne les précisions suivantes : « A part Kidal, nous sommes sur l’ensemble de nos positions dans la région de Kidal, à  savoir Tessalit, Aguelhoc, et puis dans la région de Gao: à  Ménaka, Ansongo, Almoustarat. Concernant Anéfis dont nos troupes s’étaient retirées pour se réorganiser, nous sommes en phase de redéploiement, a-t-il affirmé. Nous avons redéployé et renforcé notre position vers Ansongo, avec la possibilité de soutenir davantage Ménaka, o๠nous cohabitons – un peu comme c’était le cas à  Kidal avant le 17 mai – avec les groupes armés affiliés au MNLA puis aux autres groupes, (…) nous essayons de faire en sorte qu’il n’y ait pas de contagion, a-t-il poursuivi, sans identifier les autres groupes. Il reste que le Mali avec le concours des forces de Serval tente de garder une main sur une bonne partie de la région Nord. En outre, la Minusma a multiplié les patrouilles depuis ce week-end, avec des moyens aériens ( hélicoptères apaches) pour surveiller la zone et éviter une nouvelle détérioration de la situation sur le terrain.

Cessez-le feu : Un accord, des inquiétudes

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz a réussi l’exploit, vendredi dernier d’obtenir un cessez- le feu entre le Mali et les groupes armées que sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Pour la circonstance il était accompagné par Bert Koenders, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. Ce cessez-le-feu permettra dans l’immédiat de mettre un terme aux hostilités et dégage désormais la voie au dialogue et aux négociations. Une option prônée par les autorités maliennes. Et C’’est à  juste titre que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a trouvé les mots justes pour dire tout le bien qu’il pense de son homologue mauritanien pour son haut fait d’arme. Cessez-le-feu, oui mais… Si le cessez-le feu a pu faire taire les coups de feu, il suscite cependant des interrogations. Le président du Burkina Blaise Compaoré a-t-il définitivement perdu la main dans la médiation de la crise malienne ? Sans donner une réponse claire à  cette question, le cessez-le feu consacre du coup l’entrée triomphale du président Mohamed Abdel Aziz dans la médiation de la crise malienne. En plus du Burkina Faso de Blaise Compaoré et de l’Algérie de Bouteflika, il faut désormais compter avec la Mauritanie d’Abdel Aziz à  compter de ce vendredi 23 mai 2014. Ce cessez-le feu arraché au bout de quelques heures par le président en exercice de l’Union africaine est d’autant plus surprenant que l’homme n’était pas en odeur de sainteté avec le Mali il y a peu. En effet, en plus des relations exécrables entre le président mauritanien et l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré, la Mauritanie a souvent été critiquée pour avoir hébergé des responsables du MNLA. Ould Abdel Aziz a-t-il exploité de son influence et de sa proximité avec ceux-ci pour arracher ce cessez-le feu en un temps record ? Et cela en se rendant à  Kidal lorsqu’on sait les conditions de sécurité sur place ? Le cessez-le feu du week-end dernier aboutira t-il au respect de l’intégrité territoriale du Mali, donc la libération par les groupes armés des zones sous leur contrôle ? C’’est en tout cas le seul avantage qui puisse en découler pour les autorités maliennes. Pour le moment C’’est loin d’être l’avis des groupes armés. Du moins si l’on en croit les propos d’un de leurs responsables sur les ondes d’une radio internationale, affirmant que le cessez-le feu ne signifie nullement la libération des zones conquises. Chaque partie ajoutait-il même, devait conserver ses positions. Ce qui serait une entorse aux Accords de Ouagadougou qui reconnaissent l’intégrité territoriale du Mali. Faut-il croire à  ce cessez-le feu qui n’a enregistré la présence d’aucun officiel malien ? Beaucoup en doutent au regard des multiples revirements antérieurs des groupes armés qui ont du mal à  se soumettre à  l’autorité malienne.

Situation à Kidal : Boubèye fait le point !

La guerre est donc faite de batailles et Soumeylou Boubèye Maiga, interrogé sur le plateau de la télévision nationale, le sait. C’’est la lecture qu’il a faite des évènements du mercredi 21 Mai. « Il y avait avant les évènements à  Kidal 250 hommes», précise le ministre pour resituer les choses. Alors que l’armée malienne tenait vaillamment face au feu de l’ennemi, au gouvernorat, un retournement de situation leur a fait perdre l’avantage : « Les troupes ont donc dû se replier pour mieux se réorganiser, se reconstruire moralement et se redéployer à  nouveau », explique l’ancien fonctionnaire des renseignements. Soumeylou Boubèye Maiga sait de quoi il parle, lorsqu’il évoque les groupe islamistes comme le Mujao, Ansar Dine , Aqmi, les alliées traditionnels du MNLA, qui ont prêté mains fortes aux rebelles, en prenant le dessus sur les FAMA. Mais le moral des troupes est bon, elles se sont pour une partie réfugiées dans le camp de la Minusma, et l’autre partie est à  Gao. « Ce n’est pas une débandade comme lors des évènements de Janvier 2012, aucun soldat n’a passé le pont de Wabaria, je tiens à  le dire, mais C’’est un repli stratégique, nuance Boubèye Maiga. Dans une guerre, il y a des batailles et ce que nous avons vécu hier à  Kidal, est une étape, dont nous allons tirer toutes les leçons », poursuit le ministre serein. Qui affirme qu’à  Ménaka les forces sont sous pression mais tiennent. Sur Tombouctou et Gao aucun problème à  signaler et le Mali tient toutes ses autres positions. Bilan nuancé Côté bilan, SBM donne le chiffre de 30 blessés et mentionne 20 morts, alors que le MNLA parle du double: « Quant aux prisonniers, ils ne sont aussi nombreux que le veut la propagande de l’autre camp », souligne le ministre de la défense. Qui ajoute qu’il y en a bien moins que les 70 évoqués par le porte parole du MNLA dans la journée. Si le ministre a réitéré le soutien des forces Serval, auquel le Mali a demandé un appui, il réaffirme également le rôle de la Minusma, des forces qui travaillent de pair avec les FAMA dans la limite de leur mandat, corroborant ainsi le discours du Président de la République, pendant la conférence de presse avec le président mauritanien Ould El Abdel Aziz, venu marquer son soutien et son attachement au Mali. « Minusma, Serval, sont nos partenaires sur le terrain », répète Boubèye allant dans le même sens que le Premier ministre Mara, face aux journalistes ce jeudi. Toutes les voix du gouvernement sont donc en concerto pour dire aux Maliens qu’il ne faut surtout pas tomber dans l’amalgame, la stigmatisation des communautés ou les appels à  la haine. Cela alors que des manifestations ont émaillé la journée, pour réclamer la libération de Kidal. Une masse de près d’un millier de personnes ( selon la police) a défilé du boulevard de la République, sous la férule de l’Union nationale des travailleurs du Mali(UNTM), jusqu’ à  la Primature pour remettre une déclaration au PM. Cela tandis que des slogans anti-français ont pu être aperçus sur des banderoles. Mais le Mali demeurant un et indivisible, et le principe de l’intégrité territoriale non discutable, le dialogue avec les groupes armés reste ad vitam eternam la solution idéale, celle constamment prônée par les autorités maliennes. Les groupes armés du Nord l’entendent-ils de cette oreille ? Espérons le dans les jours à  venir…

Moussa Mara : « Ce qui s’est passé à Kidal mercredi était inattendu ! »

Du ton guerrier qu’il a employé à  Kidal, à  la passivité de la Minusma qu’il a fustigé à  Gao, c’est un Moussa Mara, conscient des faiblesses du Mali, qui s’est adressé aux confrères qu’il voit d’abord comme des citoyens : « l’attaque de l’armée malienne d’hier était un dérapage, nous ne y attendions pas ». Autrement dit, les éléments qui ont attaqué mercredi matin à  Kidal, dans le but de reprendre le gouvernorat occupé par les rebelles du MNLA, l’ont fait sans autorisation politique, ni commandement. En clair, ils se sont jetés dans les griffes de l’ennemi. « l’attaque d’hier n’était pas préparée », répète t-il. Pour le PM, ces dernières évolutions ne doivent pas décourager les Maliens de rester soudés derrière leur armée : « Nous ne voulions en aucune manière jeter cette armée à  l’ennemi », ajoute t-il, sous entendant le niveau d’impréparation de cette armée, encore en reconstruction. Et d’ajouter que l’option de la négociation est la seule qui vaille. « Nous devons travailler avec la communauté internationale, la Minusma et Serval qui sont nos alliés », confesse t-il. Et de préciser qu’une partie de l’armée s’est repliée sur Gao et une autre, remonte vers le Nord avec les français, pour réoccuper ses positions à  Anéfis, Djebook et même Kidal, o๠précise t-il, le MNLA a déserté le camp 1 de l’armée. Pas de panique donc, Kidal seule nous échappe encore. Une manière sans doute de répondre à  ceux qui disent que C’’est le retour à  la case départ : « Si nous n’étions pas allés à  Kidal, toute la République me serait tombé dessus », se défend le PM. «On peut déplorer les pertes en vies humaines, les morts, mais le soutien de la communauté internationale à  notre pays est intact, à  son zénith, et nous devons sans tarder reprendre les discussions avec les groupes armés.» Lesquels ? Du reste, ces discussions prévoient toujours le cantonnement des rebelles, leur désarmement, sous l’égide des partenaires du Mali. Partenaires avec lesquels, il faut évidemment composer. « Nous sommes en train de faire des réunions interminables et même revoir le mandat de la Minusma d’ici Juin, afin qu’il soit corrigé et aille dans le sens de nos intérêts ». Ceux du Mali ? Ou de la communauté internationale ? Les propos du Premier ministre Mara en définitive réaffirment que le Mali n’est pas seul dans cette affaire et doit composer avec ceux qui l’ont aidé à  se débarrasser en janvier dernier du joug des islamistes. Reconnaissons-le, nous n’avons pas encore la force de frappe nécessaire pour nous défaire de l’ombre maléfique des bandits et narcotrafiquants, qui pullulent dans le Sahel, mais aussi des volontés cachées de nos alliés stratégiques. Et si le Mali se cherchait d’autres alliés ?

Le sentiment anti-français court les rues de Bamako

On est loin de ce samedi deux février 2013 o๠la population Malienne avait réservé un accueil triomphal à  François Hollande le sauveur. Cette population hospitalière à  souhait est entrain de cultiver un sentiment anti-français suite aux événements tragiques de ce samedi à  Kidal. Ce matin, des centaines de Maliens ont investi les abords du monument de l’indépendance sous la coupole de l’union nationale des travailleurs du Mali et d’une association de défenseurs des citoyens du Mali. Les manifestants encadrés par une forte section mixte de la police, de la gendarmerie et du groupement mobile de sécurité ont battu le macadam jusqu’à  la cité administrative, siège du gouvernement, pour soutenir l’armée et le pouvoir. Ils invitent les patriotes Maliens à  « boycotter les produits Français pour renforcer l’armer Malienne et l’autorité du Mali ». Boycott des produits français Tout en demandant à  perte de voix « la libération de Kidal », ils brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «boycotter Total, Pmu et Orange pour affaiblir le MNLA et renforcer l’armée Malienne ». Avec les femmes en première ligne, les manifestants ont tenu à  rendre hommage aux victimes des attaques de samedi. Interrogée, une mère d’une soixantaine d’années explique sa présence à  la marche par « la nécessité de voir Kidal revenir dans le giron Malien car bien que le Conseil de sécurité de l’ONU ait appelé à  la désescalade dans le nord du Mali et à  la reprise de négociations entre le gouvernement et la rébellion touareg, nous voyons que sur le terrain les rebelles combattent nos soldats avec des armes lourdes alors il faut demander à  la communauté internationale d’o๠proviennent ces armes ? ». La Russie sollicitée Des manifestants ont également pris d’assaut l’ambassade de Russie à  Bamako pour demander l’aide de Vladimir Poutine pour faire face à  la situation chaotique de Kidal. « Nous avons suivi la signature du contrat entre la Chine et la Russie et la résistance de Poutine nous permet de rêver. Le Mali a besoin d’armes et la Russie en a donc nous prions le Président Russe de venir à  notre secours » explique Amadou Simpara, un manifestant. Son ami Fousseyni Sylla embraye « la France ne nous donne pas d’armes, elle nous berne en soutenant en catimini les rebelles du nord ». « A bas la France, au secours Poutine, à  bas la Minusma, non à  la négociation française », tels sont les messages qu’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants qui scrutent les agissements des forces de police venues encadrées la manifestation. Quoiqu’il en soit les événements de Kidal ont eu le mérite de réunir les Maliens autour de l’essentiel à  savoir la défense de l’emblème national.

Edito : Une bataille perdue, mais pas la guerre!

La journée a été très longue pour nos braves soldats, qui dès la matinée du mercredi 21 Mai, tentent une pénétration dans la ville de Kidal, par l’ouest. Le moral galvanisé sans doute par la visite du Premier ministre le 17 Mai, ils se disent : allons-y pour l’honneur du Mali ! Sachant l’ennemi qu’ils avaient en face et conscients du danger, ils se lancent à  l’assaut de la souveraineté bafouée du Mali, et en dépit des appels au cessez-le-feu de la communauté internationale. Et du regard en coin de Serval. Du reste, les troupes de Serval n’ont pas été sollicités, encore moins celles de la Minusma, habitués à  observer les évènements quelque soit leur gravité. Mais la question qui se pose est celle du Timing, que beaucoup mettent en exergue. Etais-ce le bon moment ? Ne fallait-il pas attendre avant d’agir ? Soumeylou Boubèye Maiga, le ministre de la Défense l’a maintes fois répété, que l’armée n’était pas encore prête, ni opérationnelle avec une chaà®ne de renseignement digne de ce nom. D’o๠ces propos du ministre porte parole, dans sa déclaration du 21 Mai : « Après quelques heures de combat qui ont permis aux FAMA de reprendre un temps le Gouvernorat de Kidal, nos forces de défense, affaiblies par des problèmes de coordination, de renseignement, ont du se replier sous le feu nourri des groupes rebelles appuyés par les terroristes d’AQMI et les narcotrafiquants.Des enquêtes en cours permettront de fixer les responsabilités et d’en tirer toutes les conséquences » Au moins, la vérité a été confessée par les autorités. Que s’est-il passé ensuite, lorsque de nombreux médias internationaux, ont annoncé que Kidal était sous le contrôle des groupes armés, qui ont bénéficié du renfort de mouvances terroristes. On parle d’Aqmi, d’Ansar Dine, des pickups venus du désert proche, de l’Algérie, avec tous ceux qui étaient tapis, et se sont mêlés à  la danse, faisant un carnage parmi nos FAMA. La Minusma, jointe, évoque alors, un bilan lourd. « On les a envoyé se faire tuer », confie une source au sein de la mission onusienne. Soit, qu’en est-il du courage de nos hommes, sachant la force stratégique de l’ennemi en face. Que faire, lorsqu’ensuite, les communications sont brouillées et que nos hommes n’arrivent plus à  communiquer entre eux et que C’’est alors la débandade, la fuite pour certains, le repli forcé en quelque sorte. s’en suivent des nouvelles alarmantes. Les rebelles poursuivent leur offensive. Ménaka, l’autre ville située à  l’est, siège de la rébellion de Janvier 2012, est alors prise. Là  encore, des témoins affirment que l’armée a déserté le camp, pour se réfugier au camp de la Minusma. Imaginez ces hommes, en désordre, qui cherchent à  se loger, là  o๠ils peuvent. D’un autre côté, ils se battent, font face au feu près de 7h durant. Et l’opinion est atterrée. On clame que le drapeau du MNLA flotte sur le camp 1 à  Kidal o๠encore que des scènes de liesse ont lieu dans les rues de Kidal, jihadistes en tête, on se croirait presque en 2012, et il y a de quoi être défait. Anderamboukane, Ménaka, Aguelhoc, Tessalit, Anéfis, les rebelles y annoncent leur suprématie… Mais certains optimistes sur les réseaux sociaux évoquent « une bataille perdue, mais pas la guerre ». On salue la bravoure des FAMA. Bref, en fin de soirée, ce communiqué du gouvernement tombe enfin, qui appelle au calme, reconnaà®t la défaite de l’armée malienne, qui aurait perdu ses positions antérieures. Cessez-le-feu immédiat, assurance de la poursuite du dialogue, refus de la stigmatisation, de l’amalgame… etC’… Il faut garder son calme. Car si une bataille a été perdue, la guerre est loin d’être terminée…

Kidal, combats entre armée malienne et groupes rebelles ( mise à jour)

Après le week-end sanglant du 17 Mai, les affrontements viennent de reprendre ce mercredi, alors que la communauté internationale, l’ONU en tête appelle à  une cessation des violences et une protection des civils. Selon les toutes premières informations, l’armée malienne tente de reprendre la ville, par l’ouest. Kidal est une étendue vaste sans délimitation claire, un espace o๠le danger est permanent, les embuscades sont nombreuses, et o๠des pickups de forces djihadistes circulent à  une vitesse criminelle. l’armée malienne était jusque là  retranchée au Camp 1. Selon des témoins sur place, les habitants sont restés terrés chez eux toute la journée pendant les affrontements. Avec la visite du Premier ministre Mara le week-end dernier, le moral des troupes semble avoir été galvanisé. Face à  l’agression des groupes armés rebelles au gouvernorat o๠plusieurs otages ont été faits prisonniers puis libérés lundi soir, le Premier ministre Mara avait affirmé que la réponse à  cette attaque serait appropriée ». C’’est sans doute la matérialisation de ses propos sur le terrain qui a lieu aujourd’hui à  Kidal. Avec les affrontements que l’on sait et durant plus de 5h d’horloge ce mercredi. Vers 14h, des témoins sur place ont affirmé que la ville était sous le contrôle des groupes armés. Selon un responsable de la Minusma, joint à  Bamako, le bilan des affrontements pourrait être lourd avec de nombreux morts et blessés du côté de l’armée malienne, dont certains s’étaient retranchés au camp de la Minusma à  Kidal. 17h, une source officielle, confirme que le Mali a perdu ses positions à  Kidal. Toujours pas de communiqué du gouvernement malien sur la situation. 18h30 : Les rebelles auraient également attaqué la ville de Ménaka, siège de la rébellion de Janvier 2012, sans que linformation ne soit confirmee officiellement, tandis qu’ à  Kidal, le drapeau du MNLA flotte désormais sur le camp déserté par les militaires maliens. Ces derniers par la voie de leur porte-parole Bilal Ag Chérif, affirment aussi détenir des prisonniers maliens. 20h: La déclaration du gouvernement malien se fait toujours attendre, après avoir été annoncée. 23h, le porte parole du gouvernement malien annonce enfin un affaiblissement des troupes maliennes, un défaut de renseignement ayant conduit à  une situation grave. Sans rentrer dans le détail, le gouvernement appelle à  éviter tout amalgame et stigmatisation des communautés. Et un cessez-le-feu immédiat. L’offensive engagé par l’armée malienne ce mercredi à  Kidal, est-elle le fait d’un groupe isolé, comme le pointe une internaute, et sans préparation ayant conduit aux affrontements du jour et à  repli forcé ?

Mali: après les violences de Kidal, l’ONU appelle au calme et à la négociation

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé mardi à  la désescalade dans le nord du Mali et à  la reprise de négociations entre le gouvernement et la rébellion touareg, après les violences à  Kidal qui ont poussé quelques centaines de civils à  fuir. Dans une déclaration unanime, les 15 membres du Conseil ont condamné ces violences et ont «appelé toutes les parties à  agir avec retenue et à  s’abstenir de toute nouvelle violence pouvant menacer les civils». Tout en réaffirmant leur soutien à  la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire y compris Kidal, ils ont estimé que «seul un processus de négociation crédible et sans exclusive pouvait amener paix et stabilité durables» dans le pays. Ils ont demandé «la reprise le plus vite possible du cantonnement» des groupes armés et de «négociations de paix sincères» entre Bamako et ces groupes. Au cours d’une session du Conseil mardi, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait demandé un renforcement du mandat de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, et le désarmement de la rébellion touareg. Evoquant le renouvellement du mandat de la Minusma, M. Diop a réclamé «un mandat beaucoup plus robuste (..), à  même de faire face aux menaces sur le terrain, et le désarmement de tous les groupes armés, particulièrement le MNLA» (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion touareg). «La collusion entre des partenaires du processus de paix et des terroristes est clairement établie et doit être condamnée par votre Conseil», a-t-il affirmé, expliquant que «des fanions de l’Aqmi (Al-Qaà¯da au Maghreb islamique) et (du mouvement islamique) Ansardine flottaient sur les véhicules des agresseurs, à  côté de ceux du MNLA». «l’agression survenue à  Kidal ne peut demeurer impunie», a poursuivi M. Diop, demandant «qu’une Commission internationale soit constituée pour vérifier les faits afin que les responsables soient traduits devant les juridictions nationales et internationales». Selon Bamako, 36 personnes dont des responsables locaux et huit militaires ont été tués lors des combats qui se sont déroulés samedi alors que le Premier ministre Moussa Mara était en visite dans cette ville de l’extrême nord-est du pays. Deux Casques bleus et 20 policiers de l’ONU ont aussi été blessés. Une trentaine de fonctionnaires avaient ensuite été enlevés par le MNLA. Libérés lundi après des négociations avec la Minusma, ces 32 fonctionnaires ont été accueillis mardi à  Bamako. Vous revenez d’un enfer. (…) Au nom de la Nation malienne, je vous souhaite la bienvenue» dans la capitale, leur a déclaré le président malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta à  l’aéroport selon des images diffusées par la télévision publique malienne ORTM. Les violences ont poussé «quelques centaines» de civils à  fuir la ville ces dernières 48 heures, «pour des campements situés dans le désert», a de son côté affirmé mardi à  l’AFP une source militaire de la Minusma jointe sur place. «Kidal a toujours été et demeurera partie intégrante de la République du Mali, il n’y a aucune raison que les plus hautes autorités ne puissent s’y rendre», a martelé le ministre Diop, qui s’exprimait en vidéo-conférence depuis Bamako. Le représentant spécial de l’ONU au Mali, Bert Koenders, qui participait à  cette vidéo-conférence à  ses côtés, avait auparavant estimé que «la priorité aujourd’hui est la relance du processus politique». A l’issue de consultations entre les membres du Conseil, l’ambassadeur français Gérard Araud a souligné qu’il revenait au gouvernement malien de désarmer les groupes armés, et pas à  la Minusma. «Ce que peuvent faire les forces française C’’est soutenir le gouvernement malien», a-t-il ajouté. La France a ainsi annoncé mardi qu’elle reportait de «quelques semaines» le redéploiement prévu de son dispositif militaire au Sahel, prolongeant d’autant l’opération Serval au Mali.

Karim Keita : « Il est dommage que le Mali ne soit pas suivi par la communauté internationale »

Journaldumali.com : Que regard portez-vous sur les évènements de Kidal? Karim Keita: Le Premier ministre a pu se rendre à  Kidal qui fait partie du Mali et C’’est déjà  un premier pas. Nous pensons que le reste doit suivre. Un diplomate affirmait qu’il y avait une montée en puissance de l’armée malienne au nord. En tant que président de la Commission Défense, partagez-vous ce sentiment ? l’armée malienne monte en puissance pas seulement au nord, mais sur tout le territoire malien. Elle doit aller partout et n’a pas besoin de permission pour se rendre partout dans le Mali. Que faut-il penser de la situation du gouvernorat de Kidal ? C’’est fâcheux. Regrettable. On voit là  qu’il y a une volonté de l’autre partie de ne pas aller à  la paix et je pense que C’’est dommage que l’Etat malien ne soit pas suivi par la communauté internationale et cela depuis quelques mois. l’Etat malien veut aller à  la paix, mais les groupes entre eux se divisent et ne veulent pas aller à  cette paix. Nous sommes entrain de voir comment les unir entre eux, pour passer à  des pourparlers inclusifs rapidement. Par contre, il est inadmissible que le chef du gouvernement ne puisse pas se rendre sur n’importe quelle partie du territoire malien. Cette visite du PM à  Kidal a crée l’euphorie. Kidal est-elle vraiment libre ? Kidal est entrain d’être libéré mais ne crions pas victoire trop vite. On doit juste pouvoir se rendre partout au Mali, C’’est tout. C’’est ce qu’a prouvé le Premier ministre Mara. Quel rôle joue la commission Défense de l’Assemblée nationale ? Une commission défense est le tunnel entre l’exécutif et le législatif concernant la défense, la sécurité et la protection civile. Notre rôle est de contrôler l’action du gouvernement sur ces points. J’avoue que nous avons changé d’approche pour devenir une cellule de réflexion, d’accompagnement, une cellule qui vient en complément à  l’exécutif et à  nos forces de défense et de sécurité. Il nous faut des forces aujourd’hui de défense et d’anticipation comme je l’ai dit dans mon intervention lors de la DPG. Plus que jamais nous devons développer le renseignement, l’analyse, la quête de données dans la lutte que nous menons contre le terrorisme. Notre armée fait aujourd’hui face à  un ennemi d’un genre nouveau qui n’est pas identifiable, n’a pas d’uniformes. Cela revient à  combattre sa propre ombre et ce n’est pas du tout facile. Le renseignement est le maillon faible ? Comment faire pour développer ce renseignement ? Il faut des ressources humaines. Il faut quitter le renseignement classique. Ce sont des phases par laquelle nous passons tous. Lors de la grande guerre, la France a été défaite par les allemandes en six semaines. Le temps qu’elle se remette à  niveau, il lui a fallu près de deux ans. l’armée américaine, la plus puissante et qui a l’arme nucléaire a été atteinte dans son C’œur avec le 11 septembre 2001. Vous voyez qu’on a affaire à  un genre nouveau de menaces. Donc nous sommes entrain de réformer nos forces de défense et voir comment changer d’approche. Sur le plan financier, d’après le PM, il manque 65 milliards pour mieux doter l’armée. Le Mali a-t-il assez doté son armée ? Absolument. Mieux, il faut une revalorisation des primes et des salaires de nos militaires qui ne sont pas dans les conditions idoines. Pour remettre la hargne de vaincre, le feu intérieur chez nos militaires, il faut qu’on essaie d’améliorer leurs conditions de vie et de salaire. Et bien sûr doter l’armée de plus de moyens. En outre, avec l’action du Premier Ministre Mara à  Kidal, le moral de l’armée est désormais décuplé.

Quand IBK manie la carotte et le bâton

l’adresse du président de la République était très attendue hier sur les antennes de l’Office de Radiodiffusion télévision du Mali(ORTM). Les millions de Maliens sont restés scotchés devant le petit écran pour suivre un journal exceptionnellement diffusé aux environs de 22 heures au lieu de 20 heures. Ils ne voulaient sans doute pas rater une phrase de ce discours ô combien important. Après le premier ministre, Moussa Mara qui a déclaré que le Mali est en guerre, on attendait le chef suprême des Armées pour corroborer la position de son PM. En clair les Maliens attendait d’IBK une déclaration de guerre contre des bandits armées qui ont franchi le Rubicon samedi dernier à  Kidal. Au finish, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a quelques peu surpris sen livrant un discours o๠la prudence le disputait à  la modération. Toute chose, selon plusieurs compatriotes, tranche avec les circonstances actuelles. Le discours tenu par IBK ne lui ressemblait pas de l’avis de nombreux observateurs, à  une sentence. Le président de la République a-t-il édulcoré son discours après la libération des otages ? A-t-il cédé à  la pression après son entretien avec les représentants de la communauté internationale ? Nombreux semblent y croire. Poursuites internationales En effet, le président de la République a estimé que l’attaque du week-end dernier est une violation flagrante des accords antérieurs de Ouagadougou du 18 juin 2013 et constitue une déclaration guerre à  l’Etat du Mali. II a rendu un vibrant hommage aux soldats maliens qui, selon lui, se sont vaillamment acquittés de leur mission de protection de la République et de ses institutions, face à  des groupes armés qui, eux, ont mis à  profit ledit accord pour reconstituer leurs forces, dans une incompréhensible liberté de mouvement et de manœuvre. Tout en rendant hommage aux victimes civils et militaires lâchement tués par les bandits armés, Ibrahim Boubacar Kéita a fait le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis. Il a aussi assuré que les auteurs de ces prises d’otages et exécutions sommaires seront poursuivis devant les juridictions nationales et internationales. Le chef suprême des Armées a dit toute son incompréhension face à  l’attitude des groupes armés. « On ne peut comprendre, ni justifier, l’attitude de ceux qui, après avoir souscrit ou adhéré à  l’unité et l’intégrité territoriale du Mali, s’opposent à  l’arrivée du chef du Gouvernement de la République dans une partie du territoire national. On ne peut comprendre, a fortiori accepter, qu’ils s’opposent par la violence, au point d’attenter à  leur sécurité et à  leur vie, à  une mission de hauts responsables de l’Etat ayant pour objet la mobilisation de l’administration locale pour la paix. On ne peut comprendre, encore moins tolérer que, dans l’environnement sociopolitique qui est présentement le nôtre, largement ouvert au règlement politique des différends, et marqué par l’existence d’accords auxquels les uns et les autres ont adhéré, l’on ne puisse pas entamer un dialogue sincère devant déboucher sur un accord de paix définitif et global (…) », a déclaré IBK. Et d’affirmer : « Plus jamais, une délégation de l’Etat ne sera prise à  partie à  Kidal. Je ne laisserai pas ces mouvements armés, certains qualifiés de terroristes, d’autres désignés de manière commode comme rebelles, mais tous, réunis et solidaires à  nouveau, comme ils le furent lorsqu’ils perpétraient, ensemble, l’horreur d’Aguelhoc, mais tous, de connivence avec le narcotrafic international, je ne les laisserai pas, disais-je, continuer à  faire la loi, ni à  Kidal, ni dans une autre partie de notre territoire ». Malgré la gravité de la situation, le Mali ne renonce pas à  l’option du dialogue. Ibrahim Boubacar a assuré que son pays serait respectueux de ses engagements et ira au dialogue, la voie du salut. A condition, selon le président de la République que « toutes les parties, le gouvernement du Mali, la communauté internationale, les mouvements armés, s’acquittent de leurs engagements, chacune à  son niveau de responsabilité ».

Communication de crise : pour un traitement médiatique plus responsable

Comment restituer la bonne information ? Eviter l’intoxication, la propagande, les appels à  la haine, la stigmatisation des communautés dans un contexte de crise. Notamment après ce qu’on a appelé « les évènements de Kidal » ? C’’est la question qu’a posé Mahamadou Camara, le ministre malien de l’économie numérique, de l’information et de la communication aux journalistes. Une fois de plus et comme aux temps de l’opération Serval, il s’agit pour les confrères de pallier les dérives récurrentes consécutives à  une situation de guerre. Si le Premier ministre Mara qui revient de Kidal était allé pour rencontrer l’administration et s’enquérir des besoins des populations, le fait que la délégation ait été attaquée, puis le gouvernorat pris en otage avec des fonctionnaires, a clairement changé la donne. Mettant notre pays en situation de crise, dans une sorte d’état d’urgence o๠la communication a un rôle primordial. Mais pour cette fois, il faudra donner l’information juste. C’’est donc pour cela que le ministre Camara a annoncé la création d’une cellule de communication de crise sous plusieurs formes. Celle d’une rencontre régulière avec les hommes de médias, pour les édifier sur les dernières évolutions de la situation au nord. Celle d’une émission télévisée sur l’ORTM o๠des représentants de l’Etat viennent donner leur point de vue sur la question. Celles de réunions entre départements concernés ( Ministère de la défense, de l’administration territoriale, de l’intérieur, de l’emploie et de la formation professionnelle…) le tout sous l’autorité du département de la communication. Afin de coordonner le discours et la synergie d’actions. Primeur de l’information En réaction, des journalistes comme Kimbiri de la Radio Danbe, ont pointé à  juste titre au ministre, que trop souvent les officiels maliens donnaient la primeur de l’information aux médias internationaux comme RFI ou France 24. En réponse, le ministre Camara a répondu que des efforts seraient faits pour valoriser les médias maliens, d’o๠des rencontres régulières avec eux. Il reste qu’un officiel malien et africain, par extension, répondra plus vite et plus facilement à  un journaliste de RFI qu’à  un média local. C’’est une réalité, à  laquelle, le ministre veut répondre par une mise à  niveau des médias maliens. « Avec la mise en place de la HAC, la haute autorité de régulation de la communication, il s’agira de mieux réglementer le secteur, de professionnaliser davantage les médias et de renforcer la déontologie et l’éthique, grâce notamment à  la création de l’école de journalisme du Mali ». Le ministre a aussi rassuré un confrère sur la nécessité de transmettre ces informations dans les différentes langues nationales pour toucher le plus de Maliens. En conclusion, il faut surtout privilégier l’apaisement, le recours aux bons interlocuteurs et aux sources fiables pour éviter de diriger l’opinion nationale dans le mauvais sens.

Ils sont libres!

On craignait pour leur vie. Après qu’une dizaine d’officiels, principalement des préfets et sous préfets aient été assassinés par les rebelles qui les détenaient, on a appris dans la soirée de lundi que le reste des otages, ont été libérés. C’’est donc à  la suite d’une intense pression de la communauté internationale et de négociations qui se sont déroulées tout au long de la nuit de dimanche 18 mai jusqu’à  aujourd’hui, que la MINUSMA est parvenue à  obtenir la libération de 32 prisonniers détenus par le MNLA. La Mission les a ensuite transportés à  son camp à  Kidal o๠ils ont subi un examen médical. Après Gao, la Minusma les transportera finalement à  Bamako au plus tôt, informe le communiqué. Quant au Représentant spécial du Secrétaire général M. Albert Koenders, il a insisté sur la nécessité de la restitution immédiate du gouvernorat aux autorités maliennes. Dans son allocution télévisée de la soirée, le président IBK a déclaré : « Les auteurs de ces prises d’otages et exécutions sommaires seront poursuivis, car ils ont commis un crime contre l’humanité ». Il faut espérer que cela ne soit pas que de vains discours, face à  une menace réelle, récurrente et qui à  chaque fois sape, le processus de paix. Hommage aux officiels assassinés Pour ceux qui ont été sauvagement, à  savoir le Cdt Mory Diarra, préfet de Tinessako, Agaly Ag Inamoud Yattara, préfet adjoint de Kidal, Amadou Belco Ba, Préfet de Kidal, Sékou Sissouma préfet adjoint de Tessalit, Lieutenant Paul Marie Sidibé, sous-préfet de Tinzawaten, Mahamane B. Maiga, sous-préfet de Boureissa, un informaticien et un autre travailleur du gouvernorat, la nation leur rend hommage : « Je vous fais le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis », a aussi déclaré IBK face aux Maliens. Cette libération rapide a t’elle pu influer sur le discours du président de la république, qu’on attendait plus ferme. Elle montre en touts cas que le MNLA joue un jeu double. Car tantôt assassinent-ils pour montrer jusqu’à  quelles extrémités ils sont capables d’aller, tantôt reculent-ils pour soi disant participer aux efforts de paix. Comment se positionner face à  de tels bandits ? Il faut malgré tout remercier Dieu que le bain de sang ne soit pas allé plus loin, ce qui aurait sans doute sonné le glas de toutes négociations et définitivement enrayé tout processus de paix. Auquel des Touaregs, des Maliens qui sont contre ces agissementsterroristes, adhèrent parfaitement. Vigilance cependant…

Message du président IBK suite aux évènements de Kidal

Mes chers compatriotes, Vous avez suivi les développements tragiques que les mouvements armés ont tenu à  donner à  la visite du Premier ministre à  Kidal, samedi 17 mai 2014. Cette visite avait pour but d’apporter aux populations éprouvées de nos régions septentrionales, un message fort de paix, d’espoir et de solidarité. Avec une importante délégation, le Premier ministre et une dizaine de ministres ont été chaleureusement accueillis à  Tombouctou et Gao. Il n’en ira hélas pas de même à  Kidal, o๠ils furent reçus sous des balles et des tirs à  l’arme lourde de groupes armés. Nous qualifions cela d’acte crapuleux et de lâche trahison de tous les engagements antérieurs, notamment ceux contenus dans les Accords de Ouagadougou. Et ce n’est là , ni plus ni moins, qu’une déclaration objective de guerre à  l’Etat du Mali, au moment o๠tout est mis en œuvre pour relancer les pourparlers devant conduire à  une paix définitive au Nord, à  travers un dialogue inclusif. Bien qu’en nombre nettement insuffisant, conséquence de l’application de l’Accord préliminaire du 18 juin 2013, les soldats de l’armée régulière se sont vaillamment acquittés de leur mission de protection de la République et de ses institutions, face à  des groupes armés qui, eux, ont mis à  profit ledit accord pour reconstituer leurs forces, dans une insolente et incompréhensible liberté de mouvement et de manœuvre. Sous les balles de snipers qui n’hésitent pas, à  leur manière lâche, à  se servir de femmes et d’enfants comme chair à  canon, comme bouclier humain placé entre deux feux, des soldats de l’armée malienne ainsi que de paisibles citoyens, sont tombés. Ils sont tombés dans la ville malienne de Kidal, malienne à  tous égards. Et même dans l’esprit comme dans la lettre de l’accord préliminaire de Ouagadougou, il ne peut subsister aucun doute sur l’appartenance de Kidal à  la République du Mali dans ses frontières internationalement reconnues. Y compris par les mouvements armés signataires de cet accord, devenus les sinistres signataires du bain de sang du 17 mai dernier dont le Mali n’a que faire. Comble de l’abjection, l’armée malienne s’étant trouvée en situation d’assurer, seule, la sécurité des déplacements terrestres de la délégation du Premier ministre, les groupes armés ont investi le gouvernorat dès lors dégarni, ont pris en otage le personnel et les agents en place, et en ont froidement assassiné plusieurs. Je vous fais le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis. Devant nos soldats et agents de l’Etat morts sur le champ de l’honneur, en hommes d’honneur, nous nous inclinons. La République et la nation s’inclinent. Ils sont morts en mission, dignes fils du Mali qui ne saurait jamais les oublier ! En mon nom, au nom de la nation malienne, au nom de la République du Mali, je formule mes condoléances les plus sincères aux familles de tous ceux qui sont tombés lors de ce tragique événement. Aux blessés, je dis que le gouvernement entreprend tout ce qu’il est possible pour qu’ils recouvrent la santé au plus vite. A nos courageux soldats, policiers, gendarmes et agents de l’Etat se trouvant à  Kidal, que la folie des ennemis de la paix cherche à  transformer en champ de bataille, je dis : le Mali est avec vous, la vérité est de votre côté, et tous ceux qui aiment la vérité sont avec vous. Mes chers compatriotes, Le Premier ministre, dont je salue le courage, le sang-froid, l’esprit patriotique et le sens élevé de l’Etat, ne posait aucun acte de provocation à  travers cette visite à  Kidal. Au contraire, suivant en cela mes instructions, et dans l’exercice de ses prérogatives, il s’y rendait pour écouter notre peuple, en prélude aux pourparlers dont les animateurs et les détails se mettent en place autour de l’ancien Premier ministre Modibo Kéita, aà®né de valeur et de mérite. On ne peut comprendre, ni justifier, l’attitude de ceux qui, après avoir souscrit ou adhéré à  l’unité et l’intégrité territoriale du Mali, s’opposent à  l’arrivée du Chef du Gouvernement de la République dans une partie du territoire national. On ne peut comprendre, a fortiori accepter, qu’ils s’opposent par la violence, au point d’attenter à  leur sécurité et à  leur vie, à  une mission de hauts responsables de l’Etat ayant pour objet la mobilisation de l’administration locale pour la paix. On ne peut comprendre, encore moins tolérer que, dans l’environnement socio-politique qui est présentement le nôtre, largement ouvert au règlement politique des différends, et marqué par l’existence d’accords auxquels les uns et les autres ont adhéré, l’on ne puisse pas entamer un dialogue sincère devant déboucher sur un accord de paix définitif et global. On ne peut comprendre que, précisément au moment o๠J’ai mis en place un dispositif devant concrétiser cette volonté de paix que J’ai fortement exprimée, et que partage l’immense majorité du peuple malien, des acteurs du processus de paix choisissent la violence comme mode d’expression et décident d’éventrer l’espoir de paix que les Maliens appellent de leur vœu, avec l’accompagnement des organisations régionales et de la communauté internationale. Pour ce qui nous concerne, nous ne faisons pas d’amalgame ; nous ne nous trompons pas d’analyse. Nous savons que, malgré les gesticulations de ces fauteurs de trouble et de guerre, la Région de Kidal compte majoritairement des Maliens qui n’aspirent qu’à  la paix, au bien-être et à  la considération dont notre politique-phare, la décentralisation poussée jusqu’à  la régionalisation, est porteuse. A ces braves et honnêtes citoyens dont je mesure les difficiles conditions de vie, je réitère mon profond respect. Je leur dis que les tragiques événements de Kidal qui nous endeuillent ne nous feront pas dévier du chemin que nous nous sommes tracés : le développement, le développement rapide et visible dans tout le Mali, sur l’ensemble du territoire malien. D’o๠les agences de développement régional qui seront mises en place et seront opérationnelles dans un délai de six mois, instruction ferme que J’ai donnée au gouvernement dès sa mise en place. Oui, le développement harmonieux, intégré et intégral du pays ! De Diboli à  Labezzanga, de Zegoua à  Tinzawaten. Partout, le Mali utile ! Nulle part, un Mali moins utile ! Et jamais, un citoyen malien privilégié par rapport à  un autre ! Tous les citoyens sur le même pied d’égalité, toutes les régions logées à  la même enseigne ! Mais personne ne prendra le Mali en otage. Personne ! Elu pour réunifier le pays, recoudre le tissu national fortement éprouvé, consolider la sortie de crise, car notre pays sort à  peine de la crise la plus insidieuse de son histoire, je n’ai pas d’autre honneur que de remettre à  mon successeur, demain, un Mali debout, uni et un. Ce Mali debout, uni et un ; ce Mali qui arrive à  nourrir, soigner et scolariser ses enfants ; ce Mali qui crée de l’emploi et prend en charge sa jeunesse, je m’y suis engagé et je ne faiblirai pas sur cette voie. Plus jamais, une délégation de l’Etat ne sera prise à  partie à  Kidal. Je ne laisserai pas ces mouvements armés, certains qualifiés de terroristes, d’autres désignés de manière commode comme rebelles, mais tous, réunis et solidaires à  nouveau, comme ils le furent lorsqu’ils perpétraient, ensemble, l’horreur d’Aguelhoc, mais tous, de connivence avec le narcotrafic international, je ne les laisserai pas, disais-je, continuer à  faire la loi, ni à  Kidal, ni dans une autre partie de notre territoire. D’autant qu’il n’est plus permis de douter de la collusion entre les mouvements armés sévissant dans le Septentrion malien et le terrorisme international : samedi dernier, les fanions d’AQMI et d’Ansardine flottaient en effet sur les véhicules des agresseurs, à  côté de ceux du MNLA ; Qui plus est, la prise d’otages ainsi que leurs exécutions sommaires, constituent les meilleures illustrations, quoique macabres, de cette collusion. Le Président que je suis, investi de la confiance des Maliens et tenu par la Constitution du Mali, assumera ses charges, toutes ses charges. Le gouvernement du Mali jouera pleinement son rôle. En particulier, les auteurs de ces prises d’otages et exécutions sommaires seront poursuivis devant les juridictions nationales et internationales. La souveraineté du Mali sur toute l’étendue de son territoire n’étant pas négociable, nos Forces de Défense et de Sécurité en reconstruction assumeront, totalement, les missions que la constitution malienne leur assigne et que les Maliens attendent d’elles. Ceci dit, chers compatriotes, le Mali ne perdra jamais de vue une de ses valeurs cardinales, à  savoir le respect de ses engagements. Nous allons donc au dialogue, convaincus que nous sommes que le salut passe impérativement par là . Le salut si, bien entendu, toutes les parties, le gouvernement du Mali, la communauté internationale, les mouvements armés, s’acquittent de leurs engagements, chacune à  son niveau de responsabilité. C’’est à  ce prix que sera capitalisé le formidable élan de solidarité internationale dont notre pays a bénéficié et pour laquelle je renouvelle la gratitude de toute la Nation. C’’est à  ce prix que peut prospérer le fragile processus de pacification et de réconciliation de notre pays. Vive la paix, pour que vive le Mali, un et indivisible !

Mara de retour, des fonctionnaires assassinés à Kidal

Après Tombouctou, Kidal et Gao ce dimanche, le premier ministre Moussa Mara est arrivé aux environs de 20h30 à  Bamako à  bord d’un avion des Nations Unies. Sur le tarmac, il est accueilli par les autres membres du gouvernement. On le sent épuisé après cette nuit tendue à  Kidal. Les ministres qui l’accompagnaient ont aussi les traits tirés. Parmi eux, Zahabi Ould Sidi, ministre de la réconciliation, Sada Samaké, ministre de l’intérieur, Mahamane Baby, porte-parole du gouvernement, Sangaré Coumba Bah, ministre de la promotion féminine, Ousmane Sy, ministre de la décentralisation, parmi tant d’autres. Quelques uns d’entre eux, nous ont donné leurs sentiments au salon d’honneur de l’aéroport sur ce qu’ils ont vécu et le sens de cette visite : Mahamane Baby, ministre porte-parole du gouvernement : « C’’était une étape pleine d’émotions. Un acte plein de signification, à  caractère patriotique. On savait qu’il y avait un danger. Peut être qu’on avait pas imaginé que ce serait aussi grave. Pour nous, il fallait montrer à  l’opinion nationale et internationale que Kidal est bien une ville malienne. Et que l’administration pouvait s’y rendre. C’’a été difficile pour nous, nous étions tout le temps sous le bruit des balles, les tirs d’armes à  l’arme lourde. Nous déplorons des pertes en vie humaine et présentons toutes nos condoléances à  leurs familles. Nous sommes entrain de tout mettre en œuvre pour retrouver les otages ». Ousmane Sy, ministre de la décentralisation : « Je suis tenté de dire que ce voyage à  Kidal est un voyage normal. Kidal, C’’est le Mali ! Et nous sommes derrière le PM. Nous l’avons suivi à  Gao, à  Tombouctou, à  Kidal. Pour le redémarrage de l’administration. Dans tous les cas, on ne pouvait pas ne pas aller à  Kidal. On savait que ce voyage était pour le Mali. Il doit représenter un point de rupture parce que la situation ne pouvait plus durer et notre volonté était de faire de Kidal, une partie intégrante du Mali. Pour les otages, cela cessera. Car il faut définitivement réinstaller Kidal au C’œur du Mali. Sangaré Coumba Bah, ministre de la promotion féminine : Nous rendons grâce à  Dieu. Je suis heureuse d’être rentrée. à‡a été difficile, inquiétant. On a passé des heures angoissantes mais le Premier ministre est resté serein pendant tout le temps. Il disait qu’il fallait rester calme et que rien ne nous arriverait. Dieu merci, tout va bien. Cette visite a permis de lever un mythe. On a montré qu’on pouvait aller à  Kidal alors que ni la Minusma, ni serval n’y croyaient. Mais le PM y a cru. Et voilà . A sa sortie du salon d’honneur, le PM Mara n’a pas fait de déclaration à  la presse et s’est rendu directement chez le président de la République à  sa résidence de Sébénicoro. Des préfets assassinés à  Kidal A Kidal, o๠les combats ont opposé les forces armées maliennes aux rebelles et autres groupes armés, la situation n’est pas rose. Sur la trentaine de fonctionnaires retenus en otage par les rebelles à  l’intérieur du gouvernorat, 8 d’entre eux, selon les dernières infos ont été froidement exécutés. Il s’agirait des sous préfets de tinzawatène, de Tinessako, du sous préfet de Kidal et de Tessalit, et de deux civils informaticiens de leur état. Une information officiellement confirmée par le gouverneur Adama Kamissoko, après que leurs corps aient été ramenés. D’après une autre source, on aurait déjà  procédé à  l’enterrement de certains . La Minusma par la voix de son représentant Albert Koenders a condamné ces assassinats, tandis que le gouvernement malien promet de réagir avec la réponse appropriée à  ce qu’il considère comme une déclaration de guerre.

50 ans de la BAD : 871 milliards CFA investis au Mali

Tous les ans, le Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) tient ses réunions annuelles, afin d’examiner les opérations de la Banque de l’année écoulée, et de passer en revue et approuver les activités programmées sur l’année en cours. Cette année, les Assemblées annuelles qui se tiennent du 19 au 23 mai à  Kigali coà¯ncident avec les célébrations du 50e anniversaire de l’institution. C’est dans ce cadre qu’une cérémonie a été organisée à  l’hôtel Radisson Blu de Bamako le vendredi 16 mai en présence des membres du gouvernement et de nombreux invités. Le Mali est l’un des pays fondateurs de cette institution qui y intervient depuis 1974. De la date de création de la Banque à  nos jours, le Groupe de la BAD a approuvé le financement de 120 opérations pour un montant global cumulé de 871 milliards de francs CFA. Pour le ministre de l’économie des finances, la vitalité des relations entre la Banque et le Mali n’est plus à  démontrer. Lors de son allocution, la représentante résidente de la Banque Africaine de Développement (BAD), Mme N’Garnim-Ganga Hélène a, au nom du Président du groupe, réitérer l’engagement de la Banque à  soutenir, le gouvernement pour la relance de l’économie en vue d’améliorer le bien-être des populations maliennes. Sortie de crise Dans le but d’accompagner le Mali à  sortir de la crise que le pays a connue en 2012, la banque a adopté une Stratégie d’appui à  la gestion de la Transition pour la période 2013-2014. Celle-ci a été adoptée le 8 mai 2013 en prélude à  la Conférence internationale des donateurs tenue à  Bruxelles le 15 mai au cours de laquelle la BAD a annoncé une contribution de 240 millions d’euro. D’après la Représentante résidente, la banque a déjà  approuvé en 2013, un montant de 100 milliards pour les opérations comme l’appui budgétaire, le projet d’appui à  la gouvernance économique, le projet d’alimentation en eau potable. Pour 2014, l’institution envisage d’appuyer 4 opérations dans les domaines de l’agriculture et du développement rural, des routes, de l’énergie et un appui budgétaire général pour appuyer les réformes en matière de gestion macroéconomique et de finances publiques. En termes de perspectives, la banque prépare actuellement un nouveau Document de Stratégie Pays (DSP) pour le Mali pour la période 2015-2019, qui doit être approuvé par le Conseil d’Administration au cours du dernier trimestre 2014. Précisons que le montant cumulé des approbations de la Banque en faveur de ses Etats membres régionaux, s’élève à  environ 56 000 milliards de francs CFA pour le financement de 4500 projets et programmes de développement en Afrique dans les secteurs : transports, énergie, agriculture, éducation et santé, eau et assainissement, le multisectoriel, dont l’appui budgétaire. En même temps que se déroulent ces festivités, la BAD se prépare à  quitter ses bureaux temporaires de Tunis pour revenir à  son siège d’Abidjan.

Attaques de Kidal : la classe politique condamne

l’indignation et la révolte sont les sentiments les plus partagés chez les Maliens après la visite endeuillée du premier ministre Moussa Mara et près d’une dizaine de ministres, à  Kidal. Les mouvements provoqués par cette visite, ont coûté la vie à  8 Maliens, fait 25 blessés et des otages. Pour protester contre cette énième attaque de la part du MNLA et alliés, des manifestations spontanées ont eu lieu dans la capitale malienne pour dénoncer non seulement l’attaque des bandits armés mais aussi la passivité coupable de la Minusma et des forces Serval. La classe politique n’est pas demeurée en reste de la vague d’indignation suscitée par les événements sanglants de Kidal. Le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM) n’a pas porté de gant pour condamner lesdits événements. « Alors que le Mali sort progressivement de la crise et que les membres de la commission de médiation et de négociation sont nommés, suite à  l’Accord de Ouagadougou intervenu entre le Gouvernement de la République du Mali et le MNLA, le BPN est surpris de cette agression barbare et lâche contre le Premier ministre et sa délégation », s’indigne le Rassemblement pour le Mali(RPM) avant de « de rappeler à  l’opinion nationale et internationale sa profonde consternation à  la passivité des forces internationales (Serval et MINUSMA) à  Kidal et de l’inviter à  la clarification des rôles et missions dans la gestion de la persistante crise que vit notre pays ». Le parti du Tisserand appelle enfin tout le peuple malien à  une union sacrée autour du Mali. La classe politique condamne l’Union pour la République(URD), parti d’opposition, condamne les scènes de violence et « appelle à  la libération immédiate de toutes les personnes civiles et militaires prises en otage par le MNLA lors de ces événements et rappelle à  ce groupe armé que Kidal est et restera, malgré tout, partie intégrante de la République du Mali, un et indivisible ». Tout en condamnant « les actes de sabotage et de manipulation orchestrés par les ennemis de la République », l’Alliance pour la solidarité au Mali et Convergence des forces patriotiques (l’ASMA CFP), félicite le PM pour la visite dans les régions nord du pays et sa portée patriotique. Dans un communiqué daté de ce lundi 19 mai 2014, le Parti pour Renaissance nationale(Parena), l’autre parti d’opposition, condamne l’exécution des 8 otages dont des Préfets et Sous-préfets. « Après l’armée nationale, après les populations civiles du Nord du Mali, c’est l’Administration d’à‰tat qui est la cible de ceux qui caressent le vain dessein d’affaiblir et de détruire l’à‰tat malien. En effet, leur cible C’’est l’Etat, C’’est le Mali. L’exécution d’otages et de prisonniers est un crime contre l’humanité. Les groupes de Kidal, responsables de la barbarie perpétrée, ce 17 mai, se déconsidèrent aux yeux du monde », martèle le communiqué signé du président Tiébilé Dramé. Il est à  noter que l’URD et le Parena, tous de l’opposition, en plus de condamner l’acte perpétré par le MNLA et ses alliés, ont trouvé des moyens de critiquer le voyage du premier ministre dans la 8ème région. Sans se poser en donneurs de leçons, ces derniers développements de l’actualité à  Kidal ne laissent aucune place aux attaques personnelles et autres polémiques stériles. La gravité de la situation nous commande l’union, rien que l’union. l’actualité doit renvoyer tous les Maliens, de la majorité comme de l’opposition, au premier couplet de l’hymne national :

Edito : Se rebeller contre les rebelles

De la capitale malienne, on minimise un acte odieux qui visait le chef du gouvernement. La « réponse politique appropriée » promise par le Premier ministre doit être musclée. Ils ont osé le faire. Ils l’ont planifié. Ils ont osé défier l’Etat. Ils ont voulu rappeler qu’ils n’ont jamais capitulé. Ces insurgés enragés, ces rebelles écervelés, ces groupes armés terroristes aiment semer la terreur. Ils ont beaucoup appris de Boko Haram, d’Aqmi et de bien d’autres organisations similaires qui les infiltrent ou pactisent avec eux. Samedi, ils ont manifesté leur volonté d’en découdre avec Bamako. Ces djihadistes qui ont laissé dans leur fuite en janvier 2013 un baril rempli de préservatifs sont avides de bonne chair, de produits prohibés par la religion qu’ils prétendent défendre et de billets de banque. Ils font de la rébellion un fonds de commerce pour jouir de passeports diplomatiques, de privilèges en tous genres et de prébendes. Ils ne respecteront jamais un accord. l’urgence les commande. Les coups spectaculaires les motivent Moussa Mara était une cible parfaite. Attenter à  sa vie aurait été une victoire. Menacer le Premier ministre devient un coup d’éclat. Aujourd’hui, le dialogue n’est plus la solution. « Le Mali ne sous traitera pas sa sécurité » avait dit le chef du gouvernement lors de la DPG, le moment est venu de le prouver. Face à  des partisans de la terreur, la réponse appropriée demeure la terreur, la guerre totale. Le Président Abdou Diouf l’avait dit « on ne négocie pas avec des rebelles », il faut les combattre sans relâche. Un groupe armé n’a jamais les mêmes référentiels d’éthique qu’un Etat. Le Mali a tenté par plusieurs moyens de négocier, de dialoguer, de pacifier et de mettre un terme à  la rébellion nordiste mais face à  une horde boulimique, une meute multicéphale, seul le langage des armes peut prévaloir. D’ailleurs avec qui dialoguer ? Une meute a ceci de particulier : tout règne y est éphémère, chaque clan se bat pour la survie. Moussa Mara a la mérite d’avoir secoué le palmier et de prouver aux sceptiques que tout est à  faire dans ce septentrion Malien. Le colonel Calvez de Serval l’avait dit « Kidal est un bouillon de culture ». Tout part de Kidal qui ne peut et ne doit pas être une principauté, une terre promise des groupes armés, un eldorado pour les terroristes de la bande saharo-saharienne. Aujourd’hui, les forces armées maliennes ont la puissance de feu requise, elles ont beaucoup appris ces derniers mois, elles se sont aguerries. Comme nous le confiait un officier supérieur de la zone militaire de Gao « nous pouvons défendre ce territoire à  condition que l’autorité politique nous suive et que la Minusma joue franc jeu». Justement, autant l’assassinat en novembre dernier de Ghislaine Dupont et Claude Verlon avait posé le problème du rôle de la force Onusienne autant les tergiversations entre les camps I et II à  Kidal samedi suscitent des questionnements sur la responsabilité des forces Onusiennes. Pourquoi le 31 décembre dernier la rébellion n’a pas tenté d’ouvrir le feu sur les délégations des ministres Malien et Français de la défense ? (sic). Moussa Mara a réussi une épreuve. Il lui faut, de concert avec le Chef de l’Etat, libérer les forces armées maliennes pour qu’aucune parcelle du territoire n’échappe au contrôle du pouvoir. l’hymne national du Mali le dit bien « La voie est dure très dure, qui mène au bonheur commun, courage et dévouement, vigilance à  tout moment ». La défiance appelle la résistance et vu qu’on devient rebelle quand les siens sont en cause, le pouvoir doit enfin se rebeller contre les rebelles pour « la dignité du Mali ».

Kidal : les déclarations de Mara

ORTM : Bonsoir Monsieur le Premier Ministre, nous avons échangé avec vous aux environs de 16h 30 aujourd’hui vous étiez à  Kidal. Actuellement il est 20h25, ou êtes vous ? PM : Nous sommes actuellement au camp 1 de Kidal, le camp des forces armées et de sécurité du Mali. Nous sommes sous la protection des forces armées de notre pays. Aujourd’hui, à  l’heure o๠je vous parle, à  20h25, Il y a eu, comme vous l’avez dit depuis mon interview de 16h30, des évolutions que je peux considérer comme malheureuses. A 16h30 je vous ai donné l’interview du salon du gouverneur, donc J’étais au gouvernorat. Nous étions sous des coups de feu comme vous avez sans doute entendu. A la fin de cette réunion, nous avions prévu de repartir en hélicoptère à  Gao. Nous avons pris nos véhicules et nous nous sommes dirigés vers le camp 2 de Kidal qui est sous le contrôle de la MINUSMA. Mais arrivés au camp 2, il nous a été indiqué que les conditions météorologiques empêchaient l’hélicoptère de voler. Nous avons pris la résolution de revenir au camp 1 sous la protection des forces armées du Mali. Mais nous avons été surpris de constater au moment de notre retour que des groupes armés ont décidé d’intensifier les attaques sur le gouvernorat. Attaques qui leur ont permis d’occuper le gouvernorat et de prendre en otage un certain nombre de responsables qui y étaient, les forces armées et de sécurité n’étant plus là  et étant en direction du camp 1 de l’armée. Le gouvernorat était en situation normale comme C’’était le cas il y a une semaine, deux semaines, il y avait juste quelques éléments pour assurer la sécurité de routine. Ils ont profité de ce moment là , en violation de tous les accords possibles et imaginables, pour investir le gouvernorat et prendre en otage les agents qui y étaient. A l’heure o๠je vous parle il y a eu beaucoup de combats, nous attendons la conclusion de la situation pour faire le bilan. Mais nous n’avons pas d’élément sur le fait que le gouvernorat soit sous le contrôle de l’Etat. Par contre, ce qui est sûr, C’’est que les forces armées et de sécurité du Mali sont sur le terrain et s’emploieront très rapidement pour que le gouvernorat revienne sous le contrôle de l’Etat. C’’est aujourd’hui à  20h27 ce qui peut être noté. Ce qui se passe actuellement est militaire et sécuritaire certes, mais éminemment politique, et nous allons apporter les réponses politiques appropriées avec les hautes directions que nous indiquera le Chef de l’Etat, Inch Allah. Que simplement nos compatriotes gardent le calme et la sérénité. C’’est une situation dans laquelle nous devons être sereins, unis comme un seul homme et faire en sorte que l’Etat l’emporte. Que l’Etat étende sa souveraineté sur l’ensemble du territoire. Nous sommes en train d’y travailler et, Inch Allah, nous y arriverons. ORTM : Merci Monsieur le Premier Ministre

L’interview Live de Mara à Kidal avec l’ORTM ( I )

Premier ministre : Je suis bien assis dans le bureau du gouverneur de Kidal. C’’est vrai qu’il y a des tirs d’armes légères et d’armes lourdes mais cela n’est pas bien grave Le plus important est que l’ensemble de la délégation gouvernementale, tous les ministres et moi-même, nous sommes arrivés à  Kidal aux alentours de 12h30. Nous sommes allés d’abord au camp 1 de l’armée pour discuter avec les soldats maliens, et nous sommes là  actuellement au gouvernorat pour échanger avec l’administration régionale. Parce que comme je l’ai toujours dit, je l’ai dit hier à  Tombouctou, le but de notre visite n’est autre que de venir nous assurer que l’administration malienne fonctionne dans la ville malienne de Kidal. Que les maliens de Kidal bénéficient des mêmes services que les maliens de Kayes, de Sikasso et de Mopti. En tant que chef de l’administration, nous avons estimé normal et même obligatoire de venir à  Kidal pour nous assurer que les services fonctionnent. Vous entendez sans doute les bruits d’armes. C’est bien dommage mais C’’est cela la réalité ici et il faut que nous fassions en sorte que, dans les jours à  venir, les kidalois n’aient pas l’habitude des armes. Parce que personne ne doit avoir l’habitude des armes. Les armes, C’’est la destruction. Nous, nous voulons construire, nous voulons construire un Mali uni, nous voulons construire un Mali divers o๠le choix ne se fera pas en fonction de la peau, de la couleur ou de l’opinion politique, mais en fonction des compétences et des engagements pour la paix dans notre pays. Donc nous sommes venus humblement avoir ces discussions, et le gouverneur s’est exprimé, le personnel de l’administration s’est exprimé. Nous avons eu des échanges très fructueux, et nous repartons d’ici vraiment le C’œur léger et avec le sentiment d’avoir accompli un acte qui est normal mais un acte qu’on attendait depuis longtemps. l’Etat est à  Kidal. Kidal est et Kidal restera toujours, et comme cela a toujours été le cas, une ville malienne. ORTM : Nous savons que depuis un certain temps certains cadres ont rejoint leurs postes dans la région. Après l’échange que vous avez eu avec les cadres, êtes vous satisfait du niveau de présence de l’administration dans cette zone ? PM : Aujourd’hui nous sommes satisfaits du niveau de présence, mais ce niveau de présence doit être, sans doute, amélioré. Parce que, comme je l’ai dit, les conditions de sécurité ne sont pas optimales. Il faut que nous fassions en sorte que le niveau de présence soit amélioré que nous revenions à  ce qu’il était avant la crise. Que toutes les directions régionales, que toutes les administrations soient dotées d’effectifs comme il faut. Ce n’est déjà  pas mal ce qui est là  mais il y a encore des « mais ». Il y a aussi des difficultés en termes d’équipements, de matériels de transports, de matériels de bureau de meubles et nous avons souhaité que l’ensemble des administrations, comme on l’a dit à  Tombouctou, puisse remonter à  leurs ministères respectifs leurs besoins, leurs attentes, leurs insuffisances afin que dans les jours à  venir, l’on puisse corriger cela rapidement. Je pense que l’objectif doit être de doter toutes les administrations. ORTM : On note encore la présence de groupes armés dans la ville. Peut-on lier les manifestations d’aujourd’hui et les négociations que le Mali a engagées ? PM : Non, je pense que tout ce à  quoi nous assistons en termes d’échanges de tirs à  l’arme légère et lourde, ce n’est que la manifestation d’un désarroi. Certaines personnes ont profité de la singularité de Kidal, ont voulu singulariser Kidal depuis l’indépendance jusqu’à  aujourd’hui. Ces personnes voient un processus de retour à  la normale o๠Kidal ne sera pas plus différent que Kayes, Ségou ou ailleurs, o๠l’administration fonctionnera exactement de la même manière vis-à -vis des kidalois comme vis-à -vis des ségoviens ou autres. C’’est leur manifestation, C’’est leur désarroi, C’’est comme les derniers cris d’un mourant (…). Cela ne nous impressionne pas, cela ne nous impressionnera jamais. Le processus politique sera conduit exactement comme le Président de la République l’a dit. Parallèlement au processus politique, la montée en puissance des forces armées et de sécurité maliennes sera réelle. Parallèlement à  cela, nous entamerons les actions de réconciliation, les actions de retour des réfugiés, le retour de la confiance, recoudre le tissu social, relancer le développement. Car après tout C’’est le développement qui est le plus important aujourd’hui. Et le gouvernement sera présent sur tous ces segments sous sa direction du Chef de l’Etat, qui nous a donné des indications et nous allons les suivre. ORTM : Vous êtes avec combien de membres du gouvernement en ce moment à  Kidal ? PM : Je suis avec une dizaine de membres du gouvernement : les ministres de l’emploi, de l’énergie, de la décentralisation, de l’intérieur, de la femme et de l’enfant, de la justice, de la réconciliation nationale et de la reconstruction du nord… ORTM : Merci Monsieur le Premier Ministre.

Communiqué du Ministère de la Défense sur la situation à Kidal

Le ministre de la Défense et des anciens combattants informe l’opinion nationale et internationale que le samedi 17 mai 2014 les Forces Armées et de sécurité maliennes, dans l’accomplissement de leurs missions de sécurisation du séjour du Premier ministre et sa délégation à  Kidal, ont eu à  faire face à  des actes de violence et d’agression perpétrés par le MNLA appuyé par des éléments des groupes terroristes. Au cours des affrontements, les Forces armées maliennes ont enregistré huit (8) morts et vingt-cinq (25) blessés tandis que vingt-huit (28) morts et soixante et deux (62) blessés ont été dénombrés du côté des agresseurs. Le ministre présente les condoléances du gouvernement aux forces armées et de sécurité du Mali, ainsi qu’aux familles des disparus, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Nos forces ont repris le contrôle de tous les bâtiments administratifs à  l’exception pour le moment du Gouvernorat o๠le MNLA et les terroristes détiennent une trentaine de fonctionnaires en otages. Le ministre rassure nos concitoyens que conformément aux instructions du président de la république, chef suprême des armées, toutes les mesures conséquentes seront prises pour garantir la sécurité des personnes et de leurs biens à  Kidal, consolider la souveraineté de l’Etat et protéger le processus de dialogue politique. Bamako le 18 mai 2014 Le ministre de la défense et des anciens combattants

Une très longue nuit à Kidal… pour Mara

C’’est à  la mi journée que l’hélicoptère du PM s’est posé à  Kidal, samedi 17 mai. La visite du Premier ministre malien dans le fief des rebelles touaregs avait été annoncée. Elle marquera certainement un tournant dans la balance entre les autorités maliennes et les groupes armés Nord qui occupent Kidal et ses environs et empêchent depuis plusieurs mois, le retour complet de l’administration dans cette zone. Que Serval et la Minusma y patrouillent n’a rien changé à  une situation de non droit à  Kidal, devenue le dernier bastion de la libération totale du Mali. « Mais l’armée opère une réelle montée en puissance dans la zone et montre de plus en plus son efficacité sur le terrain », déclarait ainsi un diplomate récemment. La veille, des heurts avaient opposé des manifestants hostiles à  sa visite, aux forces onusiennes et maliennes, des adolescents, des enfants une nouvelle fois = instrumentalisés par le MNLA sur le tarmac de l’aéroport de Kidal ; Bilan provisoire, une dizaine de blessés, une femme atteinte. La Minusma aurait tenté de s’interposer. Mais la force onusienne reste contestée. En dépit de cela, Mara est déterminé à  fouler ce sol aride, cet Adrar hostile des Ifoghas, « fief » des rebelles Touaregs et Azawad rêvé des autres groupes armés qui ont pris Kidal en otage, depuis les débuts de la rébellion de 2012 ; Kidal, C’’est le nœud de la souveraineté bafouée du Mali. Des troupes Minusma et serval y patrouillent, mais à  bonne distance. Le rôle trouble de la France y a été maintes fois décrié. Le Mali doit donc agir. Entrer dans la danse. Et gagner la bataille ultime. « Affronter Kidal » Samedi. 12h30. Arrivés à  bord d’un hélicoptère, le PM Mara et sa délégation composée d’une dizaine de ministres et accompagnée de journalistes se rendront au camp 1 base des FAMA o๠ils rencontreront les soldats maliens, tandis que d’autres sont aux prises avec les ennemis pour sécuriser cette visite très forte en symboles. « Je suis au Camp 1 en réunion avec les militaires maliens », peut-on lire sur le compte Twitter du PM. Aussitôt, la déclaration est reprise partout, sur les médias nationaux comme étrangers. l’euphorie est grande. Après l’échec de Tatam Ly en Novembre dernier, ce sont des cris de victoire ! On salue le courage du Premier ministre Mara. On crie à  la libération de Kidal ; On fustige les groupes armés et notamment le MNLA : «Maintenant, la communauté internationale devra être convaincue que ce groupe armé n’est animé d’aucune bonne intention », écrit Abdou sur sa page facebook. Puis direction le gouvernorat pour une séance de travail perturbée par des tirs au dehors. Repli au camp 1 dans la soirée. Les affrontements entre armée malienne et groupes armés se poursuivent et notamment autour du gouvernorat de Kidal: « Ils sont nombreux. Ils viennent de partout. Tous ceux qui étaient cachés sont sortis », confie un soldat de Serval. « Il est impressionnant d’entendre ces tirs alors qu’on se trouve à  l’intérieur du camp militaire », témoigne un journaliste français, qui suit la délégation du PM. Bilan temporaire dans la soirée, un morts et de nombreux blessés… l’attitude passive de la Minusma irrite aussi certains officiels : « Beaucoup ici sont énervés par cette attitude », informe notre source sur place. Depuis Bamako, difficile de réaliser la gravité de la situation, mais remarquable est la sérénité du PM, qui appelle les Maliens au calme sur les ondes de l’ORTM par deux fois. A 16h30 et à  20h. La délégation doit ensuite repartir, quitter Kidal assiégée, direction Gao en fin de soirée. Il n’en sera rien, puisqu’une tempête de sable, les contraint à  rester au Camp 1, tandis que le gouvernorat de Kidal continue d’essuyer des tirs. « Il est pris» ! l’édifice, il faut le préciser avait été complètement rénové, pour accueillir Adama Kamissoko, le gouverneur. A quoi ressemblera t-il lundi matin ? Du côté de Bamako, on a peur pour la délégation bloquée pour la nuit à  Kidal. Joint par téléphone, l’un de nos contacts déclare : « La délégation est prise en otage au Camp 1 ». « Exagéré, réplique un officiel, nous sommes protégés et le PM reste serein ». La Minusma aurait ensuite tenté de l’exfiltrer pour protéger sa vie. Mara refuse et préfère rester avec la délégation. La nuit sera donc très longue. « On entend les tirs au dehors, et cela est assez bizarre », témoigne notre source sur place, vers minuit. Mais on ne peut pas dire que l’armée malienne a repris le contrôle de Kidal », ajoute t-il. Après que la rumeur se soit étendue à  la toile. «Libérez Kidal!» Après le journal de 20h, l’ORTM diffuse un communiqué qui informe que « le gouvernement a pris acte de ce qu’il considère comme une déclaration de guerre, et y donnera une réponse appropriée » par la voix de son porte-parole Mahamane Baby. Dans les rues de Bamako, la fronde naà®t. Des manifestants, des jeunes déterminés à  se faire entendre, envahissent le boulevard de l’indépendance ; « Libérez Kidal ! », lit-on sur des pancartes. D’autres saluent la bravoure du PM et veulent la fin de la suprématie du MNLA à  Kidal. Ensuite, ces mêmes manifestants se dirigent vers 23h à  la télévision nationale et réclament la vérité sur Kidal. Négociations avec le DG, et finalement, vers 00h, ils quittent le siège de Bozola. Il faudra attendre la suite des évènements. Une fois de plus, les Maliens retiennent leur souffle. Qu’en sera-t-il du statut de Kidal. La visite de Mara marque t’elle le début de la fin des rebelles ? On veut y croire : « Nous vivons des heures cruciales à  Kidal. Minusma, Serval, oui, à  présent, l’armée malienne fait face à  un seul défi, celui de défendre son territoire », écrit Maria une internaute. Tous veulent y croire. Que la visite risquée de Mara à  Kidal sonne le glas de l’impunité des groupes armés au Nord reste relatif. Mais il n’en demeure pas moins que l’armée malienne a joué un grand rôle dans sa sécurité en affrontant les rebelles et autres djihadistes sortis de leur tanière. En outre, pour couronner le tout, les séparatistes Touaregs ont enlevé une trentaine de fonctionnaires : « Nos forces ont repris le contrôle de tous les bâtiments administratifs à  l’exception pour le moment du Gouvernorat o๠le MNLA et les terroristes détiennent une trentaine de fonctionnaires en otages », informe ainsi le Ministère de la défense. Vers 5h du matin. Le calme est de retour et la délégation se dirige vers le camp de la Minusma pour décoller vers Gao. A 6h passés, ils sont dans le ciel. Et la cité des Askias les a accueilli sains et saufs dans la matinée ! Côté bilan, après les affrontements de Kidal, il y aurait pour l’heure une vingtaine de blessés et 8 morts côté malien, toujours selon le communiqué du ministère de la défense. Mara doit faire une déclaration dans l’après midi à  Gao…