Ménaka : Le MSA se désagrège

Il y régnait un calme quasi-exceptionnel, mais, depuis quelques semaines, la région de Ménaka tombe dans l’insécurité, avec des affrontements entre le MSA et des groupes armés vers la frontière nigérienne. Ces affrontements ont créé une fissure au sein du mouvement, avec la démission, le 11 octobre dernier, de  certains chefs de fractions de la communauté Daoussahak, au profit du HCUA, membre de la CMA. L’un d’eux, Siguidi Ag Madit, de la fraction Idoguiritan, a expliqué au Journal du Mali les raisons qui les ont poussé à faire ce choix.

Quels sont les chefs de fractions qui ont démissionné du MSA pour le HCUA ?

Le maire de la commune  d’Inekar, Almahmoud Ag Hamad Taha ; Alhassane Ag Afoya, ancien Président du conseil de cercle de Ménaka ; le marabout Hamad Ehya Ag Alwafi,  Rhissa Ag Mahmoud, chef de la fraction Tabhaw, et moi-même, chef de la fraction Idoguiritan, la plus grande fraction de la région de Ménaka, avons décidé de démissionner du MSA avec nos fractions.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à quitter le mouvement ?

La principale raison est directement liée à Moussa Ag  Acharatoumane, le chef du MSA. Quand il y a eu les affrontements entre la CMA et le GATIA, il avait dit que nous, les Daoussahaks, n’étions pas concernés et qu’il faut que nous ayons notre propre un mouvement. C’est ce que nous avons fait. Almahmoud Ag Hamad Taha et moi étions les seuls à le soutenir, ce jour-là. Depuis, il n’a fait que prendre des décisions sans nous consulter, il n’y a pas eu un seul jour où il nous a appelés pour  que nous prenions des décisions ensemble. Une de ces décisions nous a causé tous les problèmes du monde.

Laquelle ?

Quand il est allé au Niger, nous avons appris qu’il avait signé un accord pour combattre les Peulhs et les Arabes. Depuis, ces communautés nous font la guerre et nous n’avons pas les moyens de nous défendre. Il nous a aussi mis en guerre avec  les Imajaghans, dont le chef traditionnel est le député Bajan Ag Hamatou. Tous ces affrontements nous ont affaiblis et maintenant nos populations ne peuvent plus retourner chez elles, car les Daoussahaks ont tué un nombre important de Peulhs. Je n’ai jamais vu une telle catastrophe arriver à Ménaka. Ce problème-là nous préoccupe au plus haut niveau. C’est la paix que nous voulons. Il  ne va plus nous mettre en guerre contre les autres.

Quand Moussa est allé au Niger, qu’est ce qu’il a signé exactement ?

Nous avons appris qu’il nous avait engagés, nous, les Daoussahaks, dans une guerre contre les Peulhs pour aider à combattre le MUJAO, alors que le MUJAO est en guerre contre les forces étrangères. Si nous nous mettons en travers du chemin du MUJAO, il nous chassera de notre terroir. Le MSA ne peut plus faire face à ces gens-là, il ne peut plus nous protéger. Les  déplacés et les morts dont vous entendez parler, c’est à cause de cela.

Donc, ces Peulhs qui vous combattent font partie du MUJAO ?

Moi je ne sais pas vraiment. Je sais seulement que ce sont des Peulhs et des Arabes. Nous cohabitions ensemble paisiblement mais maintenant ils nous font la guerre à cause de ces décisions.

Quelles seront les conséquences de votre démission pour  le MSA ?

Je ne sais pas, mais nous ne sommes plus d’accord avec le leadership de Moussa. On ne peut plus tolérer que des gens d’ailleurs viennent travailler à Ménaka puis nous laissent. Moussa Ag Acharatoumane ne prenait que des personnes originaires de Talatayte (commune d’Ansongo – NDLR), pour tout ce qu’il faisait, et personne parmi nous, à Ménaka.

Vous étiez auparavant au MNLA. Pourquoi avoir choisi le HCUA?

Oui, c’est vrai, nous étions au MNLA. Notre engagement était avec le MNLA car c’est là-bas que nous étions et avions combattu. Mais nous ne nous sommes rendu compte de notre choix qu’après avoir déjà donné notre parole au HCUA. En même temps, il se trouvait que c’est avec Alghabass Ag Intallah (chef du HCUA – ndlr) que nous étions en contact. Nous avons intégré le HCUA aussi pour nous protéger de toutes ces guerres. Ce n’est pas pour l’argent ou autre chose.

Qu’espérez-vous de ce ralliement à la CMA ?

On n’aurait jamais dû quitter la CMA, surtout au moment où il y a eu des avantages,  avec l’Accord de paix. Le MSA n’est pas un grand mouvement, comme la CMA et la Plateforme. Nos enfants n’auront pas de place dans l’intégration, ni de  travail. C’est pour cela aussi que nous avons pris cette décision.

L’ancien cadre du MUJAO à Gao, Aliou Mahamane Touré à la barre ce mercredi

Arrêté il y a plus de quatre ans, dans les alentours de Gossi par les Forces de défenses et de sécurité maliennes, cet ancien commissaire du MUJAO lors de l’occupation des régions du Nord en 2012, avait été présenté au juge d’instruction en mars dernier et devant la chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako. Il comparaîtra ce mercredi 09 août 2017 à la cour d’assisses de Bamako.

Natif de la ville Gao, Aliou Mahamane Touré qui avait épousé la cause du Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) s’était illustré en ordonnant et exécutant des sanctions sévères à l’endroit de tous ceux qui aux yeux du mouvement n’obéissaient pas aux principes de la charia. Une terreur qu’il avait exercé sur la population : coups de fouets, amputation des mains, des pieds et même la lapidation. L’homme qui était vendeur de peaux de bêtes, selon certaines sources, avant son ralliement au MUJAO, était devenu un dictateur semant l’effroi et la panique auprès des siens. Il aurait lui-même coupé des mains à certaines personnes qu’il avait accusé de violer la loi.

Mais finalement, attrapé par les Forces de défense et de sécurité maliennes et mis à la disposition de la justice, il avait comparu en mars dernier devant le juge d’instruction. Il est accusé de : crimes de guerre, d’atteintes à la sûreté de l’État, d’association des malfaiteurs, de coups et blessures volontaires, de torture, de terrorisme, de détention illégale d’armes de guerre et de munitions etc. Il répondra de ses actes devant la justice lors des sessions de la cour d’assises qui démarreront normalement ce mercredi. Les victimes et leurs avocats devraient être aussi être présentes à ce procès afin de faire toute la lumière sur cette affaire. Il faut rappeler que plusieurs de ses victimes avaient porté contre lui des plaintes avant même qu’il ne soit attrapé par les forces de sécurité. Ce procès est très attendu au vu des exactions et des privations de libertés auxquelles s’étaient livrées ce commissaire, tout puissant à l’époque.

 

Niger : une attaque contre un camp militaire fait 15 morts, 19 blessés

Le Niger a de nouveau été victime d’une attaque meurtrière contre une importante base militaire, à TILWA, localité située dans la région de Tilabery.

L’attaque a eu lieu dans la nuit du 22 au 23 Février à Tilwa une localité proche de la frontière entre le Niger et le Mali plus précisément à une dizaine de kilomètres de la ville d’Anderamboukane qui est localisé de la région de Menaka. Elle visait une base militaire où était hébergé une nouvelle compagnie chargée de la lutte contre les groupes terroristes et mafieux. Lors d’un premier bilan on dénombrait 11 victimes, le ministère de la défense nationale nigérien a dans un communiqué, établi le bilan à 15 morts dont un jeune officier, 19 blessés et 14 disparus.

Des voitures ont été emportées dont 4 calcinées par les auteurs de l’attaque, mentionnait le quotidien nigérien « Aïr Info  » dans son bulletin d’information. « Nous pensons que c’est le MUJAO qui serait derrière cette attaque meurtrière parce que c’est la seule organisation terroriste qui opère dans la zone où il y a eu l’attaque et elle déjà auteur de deux attaques récentes au Niger » a déclaré le conseiller à la Primature joint au téléphone, même si aucune revendication de l’attaque n’a été faite au moment où nous écrivons cet article.

Abdelkader Abu Walid El Saharaoui chef  de la branche de l’état islamique au sahel à revendiqué l’attaque contre la compagnie militaire nigérienne de Tilwa
Le président nigérien Mahamadou Issoufou a adressé ses condoléances aux parents des victimes de l’attaque dans un communiqué officiel publié par sa page officielle Twitter « Je présente au nom du peuple nigérien meurtri, mes sincères et vives condoléances aux familles des victimes de l’attaque de Tilwa » a-t-il écrit.

Cette attaque intervient alors que les pays du G 5 Sahel réunis le 6 février dernier à Bamako, ont convenu de la mise en place d’une force commune visant à contrer les attaques des groupes terroristes qui opèrent de part et d’autre des frontières de ces 5 pays.

Jeunes djihadistes : pris dans la toile de l’araignée

Au Mali, la pauvreté, le chômage, la corruption, l’insécurité, et l’absence de l’État dans certaines portions du territoire, exacerbe le désenchantement et les frustrations des populations, constituant un terrain propice pour les groupes djihadistes, qui ciblent en majeure partie les jeunes. L’extrémisme violent prôné par ces groupes, s’efface devant des raisons, souvent financières, qui poussent ces jeunes à s’enrôler.

« Je les ai rejoint pour faire vivre ma famille ». « Comme l’État n’est pas là, chacun se protège comme il peut ». « J’ai rejoint le MUJAO car j’ai vraiment aimé leur manière de convaincre les gens, leur justice et leur droiture ». Ces témoignages sont ceux de jeunes combattants, logisticiens, informateurs, chauffeurs, des anonymes, qui ont répondu à l’appel des ces groupes extrémistes violents pour tenter de changer leur quotidien, protéger ou nourrir leur famille, et dans une moindre mesure, par conviction religieuse. On les nomme communément djihadistes, et au sein des katibas, ils sont des moudjahidines qui servent les objectifs des groupes extrémistes.

Le déclenchement de leur radicalisation prend généralement racine dans les problèmes sociaux que vivent les populations et que la propagande des groupes extrémistes sait reprendre à bon compte. « Beaucoup de gens se sentent marginalisés, comme dans la région de Mopti. Ils ont vu dans ces mouvements djihadistes une façon de se rehausser, avec les armes, de devenir puissants dans un esprit de vengeance. La pauvreté, les jeunes sans travail qui peuvent gagner 100 000 à 200 000 francs CFA pour livrer des informations à ces groupes, ou pour les aider à recruter, c’est de l’argent facile qui attire nombre d’entre eux », explique le Dr Fodié Tandjigora, sociologue, qui a participé à une étude de l’institut ISS Africa de Dakar, parue en août 2016, qui traite de la radicalisation des jeunes au Mali et de la part du religieux comme du chômage dans ce phénomène. Menée par 14 chercheurs dont 10 Maliens, elle est basée sur des entretiens menés avec plus de 60 ex-engagés, et remet en cause certaines idées reçues sur cette problématique centrale pour la stabilité du Mali et pour la sécurité des pays voisins.

Les facteurs d’incorporation sont parfois plus singuliers, comme à Gao, où nombre de jeunes, diplômés sans travail, ont rejoint le MUJAO pour pouvoir profiter des avantages du cantonnement et intégrer l’armée malienne, « où on ne rentre que par connaissance ou en y mettant le prix », avaient-ils justifiés.

Selon les résultats de cette même étude, l’ensemble des individus ayant rejoint ces mouvements l’on fait moins à cause de la religion que pour des facteurs économiques ou communautaires, malgré le discours politique. « Les jeunes que nous avons rencontrés évoquent différentes raisons à leur basculement, mais pourtant ils sont toujours perçus comme des djihadistes », ajoute le Dr Tandjigora.

Devenir un frère de sang Si l’appât du gain est la principale raison qui amène ces jeunes à intégrer les groupes extrémistes, une fois cooptés, les promesses de richesses font place à la désillusion : ils se rendent compte que le salaire n’est pas assuré. Les groupes djihadistes gagnaient beaucoup d’argent avec les rapts d’Occidentaux. Ils en gagnent moins depuis l’intervention Serval. « Avant il était fréquent de voir des jeunes à Kidal payer des motos cash en euros et laisser des pourboires », explique cet employé d’une ONG de la région. Mais une fois le piège refermé sur eux, partir n’est plus possible ou ils s’exposeraient, ainsi que leur famille, à des représailles. Commence alors les formations idéologiques avant les formations militaires qui peuvent durer des semaines ou des mois pour les faire devenir des « frères de sang ». « Ils sont formés à toutes sortes d’armes et la formation idéologique ne s’interrompt jamais. Ils arrivent à te dégoûter du monde contemporain pour te concentrer sur l’au-delà, t’apprendre comment faire dans ce bas monde pour accéder au paradis », affirme cet habitant de Kidal.

Quand ces jeunes rentrent dans un groupe, la confiance ne leur est pas accordée directement. Ils accomplissent les basses besognes des jeunes recrues : la lessive, le ménage, des travaux. On les teste, et notamment leur capacité de résistance. Ce n’est vraiment que quand ils ont gagné la confiance de leurs chefs qu’on les envoie en mission. « Beaucoup d’entre eux ont réussi à quitter le mouvement avant de passer à l’acte. D’autres ne voyant pas venir les sommes promises ont vite décampé », résume le Dr Tandjigora.

Se repentir Ceux qui ont quitté ces mouvements sont les repentis. On les compte par centaines dans la région de Kidal. Certains rejoignent les mouvements armés signataires de l’accord de paix ou prennent un travail et tentent de se réinsérer dans la société. « Ceux qui en reviennent disent qu’ils ont été embarqués dans des histoires qui ne servaient pas leur cause. Il y en a d’autres qui prennent ça pour une expérience de la vie. On les a aguerris, ça leur à ouvert les yeux sur beaucoup de choses », explique cette source proche des mouvements.

Ce passage dans l’extrémisme violent laisse souvent une marque indélébile avec laquelle ils doivent apprendre à vivre. Ces repentis partent souvent s’installer dans d’autres zones, où ils n’auront pas à affronter la stigmatisation. « En général, les repentis se positionnent d’abord en victimes, et disent s’être enrôlés sans se rendre réellement compte, bien que pour nombre d’entre eux c’était un acte réfléchi », explique le sociologue.

 Menace djihadiste Pour contrer le recrutement des jeunes attirés par les sirènes du djihadisme, aucune organisation n’existe au Mali. Dans la région de Kidal, les grands marabouts sont les seuls à oser défier les chefs djihadistes dans leurs prêches. Pour ce cadre du MNLA, qui traque ces combattants extrémistes au quotidien, « le djihadisme est la menace la plus importante dans la région de Kidal, car ces groupes n’ont aucune politique à part celle de détruire. Cela nous met dans une position d’isolement, d’embargo, qui transforme nos villes et villages en cimetière », déclare-t-il.

Selon lui, les katibas au Nord de Kidal ne compterait pas plus de 200 combattants et l’Algérie faciliterait le passage de ces groupes de part et d’autre de sa frontière. Mais le gros de la menace djihadiste se déplacerait dans le centre du pays. « Les djihadistes sont en train de recruter beaucoup plus dans le Macina que dans le Nord. Ansar Dine et AQMI se sont rassemblés et ils s’appuient maintenant sur la communauté peule. Iyad Ag Ghaly a constaté qu’il perdait beaucoup de cadres avec Barkhane, donc il essaie d’attirer la France vers le centre. Ils intensifient les opérations dans cette zone et créent des groupes qui recrutent des gens qui se sentaient un peu isolés et qui ne s’intéressaient pas à la politique de l’État ou à la sécurité », explique-t-il. L’ancien chef rebelle devenu terroriste serait dans l’attente du moment opportun. Une phrase qu’il a prononcée il y a quelques mois semble sonner comme un avertissement : « Je suis l’araignée. La mouche est beaucoup plus rapide, mais l’araignée mange les mouches. Je ne suis pas pressé et comme l’araignée je tisse ma toile. J’essaye d’éliminer tous ceux qui sont entre moi et les mécréants (Français) ».

Niger : une attaque contre la prison de haute sécurité de Koukoutalé repoussée

Tôt dans la matinée, des hommes armés ont attaqué la prison de haute sécurité de Koukoutalé au Niger. Dans cette prison sont détenus de nombreux djihadistes. L’attaque a été repoussée par les forces de sécurité qui gardaient l’établissement pénitentiaire, le bilan fait état de deux gardes blessés et d’un mort parmi les assaillants qui ont pris la fuite en direction de la frontière nord du Mali.

Entre 3h30 et 4 heure ce lundi matin, la prison de haute sécurité de Koukoutalé au Niger, considérée comme la plus sûr du pays, a été l’objet d’une attaque armée conduite par un nombre indéterminé d’assaillants lourdement armés.

La Garde nationale en charge de la surveillance de l’établissement pénitentiaire a essuyer le feu nourri des assaillants avant de riposter. À l’issue du combat, les assaillants ont été repoussés et ont pris la fuite.  Le bilan s’élevait à deux blessés du côté de la garde nationale et d’un mort chez les assaillants, ce dernier portait une ceinture explosive, qui selon le ministère de l’Intérieur, est une preuve du caractère terroriste de l’attaque. « Ils sont venus à motos et lourdement armés pour libérer leurs collègues qui sont incarcérés dans la prison. Koukoutalé est un établissement de haute sécurité qui détient un grand nombre d’éléments djihadistes, dont des membres du Mujao et de Boko haram arrêtés dans le cadre de la lutte anti-terroriste », explique un journaliste du quotidien Le Sahel, joint sur place. Selon lui, il ne fait aucun doute que cette attaque soit connectée au Mali, car en fuyant les assaillants ont pris la direction de la frontière malienne. « D’après les explications du gouverneur, ce serait des éléments du Mujao qui aurait perpétré cette attaque, ajoute-t-il ».

Ce n’est pas la première fois que des prisons sont visées au Niger. La prison civile de Niamey avait été visée par un commando armé en 2013 qui avait réussi à libérer 22 terroristes dont un grand criminel malien, Cheibane Ould Hama, et la prison de Ouallam avait subit une attaque en 2014. Selon certains observateurs, ce type d’attaque frappe Niger car ce pays détient beaucoup d’éléments djihadistes emprisonnés sur son territoire.

Le Gouvernement a déclaré qu’il allait renforcer la sécurité autour de la prison, et que les bandits terroristes allaient être traqués et rattrapés. Des opérations de ratissage dans la région de Tilabéri sont en cours.

Cette attaque survient après l’enlèvement par le Mujao, vendredi 14 octobre, de Jeffrey Woodke, un travailleur humanitaire américain, que ses ravisseurs ont emmené au Mali.

Nouvelle attaque contre la MINUSMA

Dix jours à  peine après un attentat suicide qui a coûté la vie à  deux casques bleus burkinabé, la Mission des Nations Unies au Mali a subi ce mercredi 27 Aout une attaque à  la roquette sur son camp d’Aguel’hok, dans le nord-est du pays, près de la frontière algérienne. Et la revendication n’a pas tardé. Elle émane d’un islamiste malien proche du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest (Mujao). « Au nom de tous les moujahidine, nous avons attaqué le camp des ennemis de l’islam aujourd’hui à  Aguelhoc », a déclaré par téléphone à  l’AFP Sultan Ould Bady,connu pour ses liens avec le Mujao. Au total neuf roquettes ont été tirées sur le camp de la mission de l’ONU dont une seule est tombée à  l’intérieur, précise une source de la MINUSMA. Les huit autres sont tombées devant le camp de l’ONU. « Il n’y a pas de victime », a indiqué cette source, jointe par téléphone. Selon un notable de la localité, les tirs de roquettes venaient de l’ouest de la ville. La MINUSMA agira pour « que ces agissements cessent » « Une fois de plus, les forces de la paix de l’ONU sont la cible d’attaques lâches et injustifiées. La préoccupation de la MINUSMA, comme celle du peuple malien est le retour à  la paix » a déclaré le représentant du Secrétaire Général des Nations Unies, Albert Koenders. Il rappelle dans un communiqué publié à  la mi-journée de ce mercredi, que ces attaques ont lieu à  la veille de la reprise des pourparlers de paix à  Alger, un moment crucial pour l’avenir du pays. « Nous mettrons tout en œuvre pour que ces agissements cessent « , a continué Koenders qui «demande à  tous les acteurs de prendre leurs responsabilités « . Le chef de la MINUSMA en a appelé au strict respect des accords de cessez-le-feu. Un accord de fin des hostilités avait en effet été signé par les groupes armés et le gouvernement malien à  l’issue du premier round des pourparlers d’Alger fin Juillet dernier. Il aura été rompu à  4 reprises pendant le mois d’aout alors que les négociations doivent reprendre le 1er septembre prochain.

Les fondateurs du MUJAO recherchés par Washington

Dans le cadre de son programme Récompenses pour la Justice, le département d’Etat américain a décidé d’accentuer sa recherche de quatre « terroristes » sévissant en Afrique de l’Ouest. 18 millions de dollars ont ainsi été débloqués pour financer la récompense offerte pour des renseignements sur les quatre personnes recherchées. Hamad al-Khairi et de Ahmed al-Tilemsi, qui ont fondé le Mujao, groupe jihadiste armé opérant au Mali et au Niger font partis des cibles de Washington. Le Mujao a annoncé en avril la mort de l’otage français Gilberto Rodriguez Leal, qui avait été enlevé en novembre 2012 dans le nord du Mali. Sont également concernés le dirigeant présumé du groupe islamiste armé basé au Nigeria, Ansaru et un quatrième individu lié à  des organisations « terroristes » en Egypte. Cinq millions de dollars sont offerts par Washington pour toute information à  propos de chacun des deux leaders du MUJAO, également sur la liste noire des « terroristes internationaux ». Washington offre jusqu’à  cinq autres millions de dollars pour espérer retrouver Khalid al-Barnawi, chef présumé d’Ansaru – issu de l’organisation nigériane islamiste radicale Boko Haram – et considéré par les Etats-Unis comme étant lié à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). M. Barnawi, qui serait âgé d’une trentaine d’années et aurait agi au Nigeria et au Niger, a été désigné en juin 2012 comme « terroriste international » par la diplomatie américaine. Enfin, les Etats-Unis proposent jusqu’à  trois millions de dollars pour retrouver Abou Yousouf al-Muhajir, un expert en explosifs, ancien membre d’un groupe extrémiste égyptien (TWJ-Egypte), actif dans le Sina௠entre 2004 et 2006, selon le département d’Etat. M. Muhajir serait impliqué dans plusieurs projets d’attentats en Egypte, y compris contre des intérêts américains. Les Etats-Unis ont lancé en 1984 ce programme « Rewards for Justice » visant à  récolter dans les points chauds du globe toutes les informations pouvant conduire à  la capture de dizaines d’individus considérés comme des « terroristes » et menaçant l’Amérique. Ce programme, lancé après le choc des attentats anti-américains en 1983 à  Beyrouth et au Koweà¯t, a coûté 125 millions de dollars de récompenses versés à  80 informateurs, lesquels ont permis d’arrêter ou de tuer des dizaines de « terroristes », selon le département d’Etat.

Mali: des combats auraient opposé le MNLA au Mujao dans le Nord

Selon diverses sources au sein du MNLA, le groupe rebelle touareg, ces combats se seraient en fait déroulés en deux temps. Avant-hier, voire un peu avant, et hier, jusqu’à  midi environ. Tout aurait commencé lorsqu’une patrouille du MNLA serait tombée, par hasard, sur un convoi du Mujao. Les combats auraient alors commencé. Bilan final donné par le MNLA : deux à  quatre morts et trois blessés du côté des rebelles touaregs ; six ou sept morts et au moins neuf prisonniers du côté des islamistes. L’armée malienne dit n’avoir aucun détail Ces prisonniers, détenus donc par le MNLA, seraient de nationalité malienne, « des Arabes et des Touaregs de l’Azawad », selon les termes du MNLA, mais aussi de nationalité algérienne. l’armée malienne assure n’avoir aucun détail. Du côté de la force française Serval et de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali, on affirme disposer d’informations similaires, mais sans être en mesure de les confirmer. Des casques bleus pourraient être rapidement déployés sur le terrain. Trafiquants de drogue Plus étrange : plusieurs sources onusiennes, civiles à  Bamako mais aussi militaires, des haut-gradés en poste dans la région de Gao, affirment que d’autres affrontements ont également eu lieu sur un autre théâtre très éloigné. Ces combats auraient cette fois eu lieu dans la région de Kidal, plus précisément du côté de Tessalit. Les sources militaires de la Minusma parlent ici de l’implication de trafiquants de drogue. Des données qui circulent déjà  en tous sens, mais que personne n’est en mesure de confirmer. Personne du côté du MNLA n’évoque d’ailleurs ce second théâtre. Autant dire qu’il s’agit pour le moment davantage de rumeurs insistantes que d’informations recoupées, les heures qui viennent devraient permettre d’y voir plus clair.

Les humanitaires maliens sont enfin libres!

Dans un communiqué conjoint, les présidents français et malien, indiquent que les ex-otages « sont en bonne santé ». Les deux chefs d’Etat ont exprimé leur soulagement et adressé « leurs félicitations aux militaires français qui ont permis aux cinq hommes détenus par les terroristes de recouvrer la liberté ». Pour sa part, le président Ibrahim Boubacar Keita a remercié et adressé « sa profonde gratitude à  son homologue François Hollande pour l’engagement de la France aux côtés du Mali depuis 2013 ». « La France et le Mali demeurent résolument engagés, aux côtés d’autres Nations, dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, et le narco-trafic dans le Sahel », poursuit le communiqué. Enlevés par le MUJAO C’’est à  un journaliste de l’AFP qu’un responsable du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) avait confirmé l’enlèvement. « Nous avons pris (…) un (véhicule) 4X4 des « ennemis de l’islam » avec leurs complices », a déclaré Yoro Abdoulsalam, responsable connu du Mujao, dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP à  Bamako. s’agissait-il de l’équipe du CICR ? Il a répondu : « Oui », avant de préciser qu’« ils sont en vie et en bonne santé », sans donner plus de détails. Ceux qui ont connu Yoro Abdoulsalam en 2012, lorsque le Mujao contrôlait la ville de Gao le présente comme l’un des chefs de l’aile des trafiquants du groupe islamiste. En plus des quatre travailleurs du CICR enlevés, la cinquième personne est un vétérinaire appartenant à  une autre organisation qui se trouvait à  bord du véhicule. Ils sont tous de nationalité malienne et voyageaient sur le trajet entre Kidal (extrême nord-est) et Gao (nord-est).

Nord Mali: le retour du MUJAO

En fin de semaine dernière, le massacre de Tamkoutat avait couté la vie à  une trentaine de touareg, assassinés par des membres de l’ethnie peuhl. Selon Bamako, les agresseurs sont des «terroristes », le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), quant à  lui, pointe un doigt accusateur sur les membres du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Lié à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI), ce groupe avait occupé avec d’autres engeances de la nébuleuse terroriste, le nord du Mali en 2012 avant d’en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée début 2013 à  l’initiative de la France, et toujours en cours. Présent particulièrement dans la région de Gao, o๠ses membres s’étaient rendus coupables des pires exactions, C’’est dans le même périmètre géographique qu’il réapparait après avoir fait profil bas pendant plusieurs mois. Si le massacre de la semaine dernière n’a pas fait l’objet d’annonce officielle du MUJAO, le groupe a formellement revendiqué l’enlèvement d’une équipe du Comité international de la Croix-Rouge. Le CICR avait en effet indiqué le lundi 10 février être sans nouvelles de son équipe depuis le 8 février. l’ONG se disait « inquiète », car n’ayant aucune information sur ce qui leur était arrivé. Enlevés par le MUJAO C’’est à  un journaliste de l’AFP qu’un responsable du mouvement a confirmé ce que l’on craignait. Les quatre travailleurs humanitaires ont bel et bien été enlevés. « Nous avons pris (…) un (véhicule) 4X4 des « ennemis de l’islam » avec leurs complices », a déclaré Yoro Abdoulsalam, responsable connu du Mujao, dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP à  Bamako. s’agissait-il de l’équipe du CICR ? Il a répondu : « Oui », avant de préciser qu’« ils sont en vie et en bonne santé », sans donner plus de détails. En plus des quatre travailleurs du CICR enlevés, un cinquième homme, un vétérinaire appartenant à  une autre organisation se trouvait à  bord du véhicule. Les cinq personnes sont toutes de nationalité malienne. Elles voyageaient sur le trajet entre Kidal (extrême nord-est) et Gao (nord-est), d’après un porte-parole du CICR, Alexis Heeb, qui indique l’ONG est en contact régulier avec les autorités maliennes, ainsi qu’avec les divers groupes armés opérant dans le nord du Mali. Ces deux évènements confortent l’hypothèse d’un retour en force du MUJAO dans la région de Gao. Plusieurs habitants ont évoqué le fait que des éléments connus du groupe avaient été vus dans la zone. Un responsable au gouvernorat de la région a indiqué lundi que des dizaines de combattants supposés du Mujao avaient fait irruption dans la localité de Djébock, à  une cinquantaine de kilomètres de Gao. Ils étaient à  la recherche d’un chef touareg absent au moment de leur passage et sont finalement repartis après deux heures de présence sur les lieux, sans être inquiétés.

Aliou Mahamar Touré commence à parler

Une association malienne de défense des droits de l’homme va déposer plainte contre lui, alors que l’ancienne grande figure du Mujao à  Gao commence à  parler. Aliou Mahamar Touré est arrivé à  Bamako sous bonne escorte. Il se porte bien, assure un médecin qui l’aurait examiné. l’ex-commissaire de la police islamique de Gao a promis de dire aux enquêteurs toute la vérité. On sait déjà  grâce à  lui que peu avant l’intervention franco-africaine au nord du Mali, les jihadistes s’étaient préparés à  fuir les villes. Ils avaient acheté de nombreuses motos, cachées dans des hameaux, pour circuler plus discrètement. Lorsqu’il a annoncé son arrestation, le gouvernement malien a qualifié Aliou Mahamar Touré de « terroriste ». Si l’instruction retient ce terme, l’homme passera devant une cour d’assises. Une association malienne de défense des droits de l’homme a d’ores et déjà  décidé de porter plainte ce jeudi contre cette ancienne grande figure du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) à  Gao. Les parents d’un jeune homme dont l’ex-commissaire avait lui-même coupé la main ont également décidé de porter plainte et de se constituer parties civiles.

Gao: manifestation contre le retour de djihadistes

Une centaine de jeunes du 4e quartier de Gao, dans le nord du Mali ont marché dimanche 25 août pour dénoncer le retour des djihadistes à  Gao. Depuis plusieurs jours, la population alerte la police et la gendarmerie pour leur demander d’intercepter ces personnes qui après plusieurs mois de silence refont surface. Il s’agit essentiellement de djihadistes du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest) qui ont semé la terreur dans la ville depuis durant des mois l’an passé et qui avaient trouvé refuge en dehors des frontières maliennes. Joint par RFI, un habitant de Gao déclare : « nous avons constaté le retour de certains qui ont les armes au temps de l’occupation. On les connaissait très bien. C’’était nos voisins, nos compagnons durant des années donc on les connaissait très bien. On a informé les autorités à  plusieurs reprises mais elles ne réagissent pas. Elles se content de prendre de l’argent et de les libérer… Il y a trop d’impunité chez nous, ça nous fatigue. Il faut que la gendarmerie et la police fassent correctement leur travail. » Avertissement aux autorités D’après les organisateurs, « ceux-ci retournent en tenues civiles et se pavanent comme si de rien était. En plus, certains des alliés des Moudjahidines qui étaient arrêtés par les forces de l’ordre, ont été libérés moyennant de l’argent. C’est pourquoi nous avons marché pour dénoncer ces situations ». « Si les autorités régionales ne s’impliquent pas pour arrêter le retour des alliés des islamistes dans la ville, au-delà  d’un délai de trois jours, nous allons nous-mêmes les agresser physiquement » ont-ils ajouté. Il y a quelques jours, le Mujao, né au nord-Mali et auteur d’exactions pendant les mois d’occupation de trois régions, s’est trouvé de nouveaux alliés. Avec les « Signataires par le sang », groupe terroriste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, il a fusionné pour créer « Al Mourabitoune » c’est-à -dire les Almoravides en français. « Les Signataires par le sang et le Mujao ont décidé de s’unir au sein d’une même Jamaa, dénommée « Al Mourabitoune », dans la perspective de réaliser l’unité des musulmans du Nil à  l’Atlantique », a indiqué la nouvelle organisation dans un communiqué diffusé par l’agence de presse mauritanienne AP.

« Al Mourabitoune », du nouveau chez les terroristes

« Signataires par le sang », groupe terroriste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, katiba rendue tristement célèbre par les attentats du site gazier In Amenas en Algérie. Mujao, né au nord-Mali, auteurs d’exactions pendant les mois d’occupation de trois régions maliennes. Ces deux mouvements terroristes ont annoncé hier 22 août qu’ils fusionnaient. Leur nouvelle organisation se nomme désormais « Al Mourabitoune », les Almoravides en français. « Les Signataires par le sang et le Mujao ont décidé de s’unir au sein d’une même Jamaa, dénommée « Al Mourabitoune », dans la perspective de réaliser l’unité des musulmans du Nil à  l’Atlantique », a indiqué la nouvelle organisation dans un communiqué diffusé par l’agence de presse mauritanienne AP. Le nouveau groupe terroriste appelle toutes les organisations islamiques à  unir leurs efforts « pour contrecarrer les forces laà¯ques qui s’érigent contre tout projet islamique ». La France est particulièrement dans le collimateur du nouveau groupe terroriste qui lui reproche son engagement aux côtés des autorités maliennes. La nouvelle « brigade » semble avoir porté allégeance à  Al Qaida dont elle s’inspire sur le plan idéologique, saluant ses leaders respectifs, Ayman Al Zawahiri et le Mollah Omar. La direction de la nouvelle organisation a été confiée à  un vétéran d’Afghanistan qui a combattu au Nord-Mali. Pour le moment son identité n’est pas encore connue. Une chose est sûre, ce ne sera pas Mokhtar Belmokhtar, terroriste le plus recherché dans le Sahel. « Le borgne » est recherché par toutes les polices du monde depuis que sa tête a été mise à  prix pour 5 millions de dollars par les Etats-Unis. C’est lui qui a créé en 2012, après avoir rompu les liens avec AQMI, les « Signataires par le sang ». Cette dernière est à  l’origine des attentats du site gazier In Amenas, en janvier 2013, dans le sud de l’Algérie, qui ont fait plusieurs dizaines de morts, dont de nombreux Occidentaux. Il est aussi à  l’origine du double attentat, en mai 2013 au Niger, sur un site d’Areva à  Arlit et une caserne militaire à  Agadez, qu’il a mené conjointement avec le Mujao. Ces attaques qui ont fait 20 morts signent le début de la coopération entre les deux groupes. Leur fusion n’est donc pas une surprise quand on sait les liens qu’entretiennent Mokhtar Belmokhtar et le chef du Mujao Oumar Ould Hamada dit « Barbe rousse », depuis 2009. Elle n’augure en tout cas rien de bon pour la zone du Sahel et particulièrement le Mali o๠le « nettoyage » des groupes islamistes n’est pas encore achevé.

Des récompenses pour les chefs de Boko Haram, AQMI et du Mujao

Washington offre depuis lundi jusqu’à  23 millions de dollars de récompense pour toute information conduisant notamment à  la capture de djihadistes et de terroristes basés au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Le département d’Etat américain offre une récompense allant jusqu’à  7 millions de dollars (5,35 millions d’euros) pour toute information qui permettrait de localiser Abubakar Shekau, le chef de la guérilla islamiste Boko Haram, installée au Nigeria. Une récompense de 5 millions de dollars est promise pour des informations sur Mokhtar Belmokhtar, dissident d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et considéré comme le cerveau de l’attaque contre le site gazier algérien de Tiguentourine en janvier. Donné pour mort par le Tchad en avril, il a menacé il y a dix jours de lancer de nouvelles attaques au Niger après les attentats-suicides de la fin mai. Yahia Abou El-Hammam, le chef d’AQMI, notamment impliqué dans la mort de l’otage français Michel Germaneau au Niger en 2010, est également l’objet d’une récompense de 5 millions de dollars. Ces récompenses, qui visent également Malik Abou Abdelkarim (3 millions de dollars), commandant d’AQMI, et Oumar Ould Hamahathe (3 millions de dollars), porte-parole du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), s’inscrivent dans le programme « Récompenses pour la justice » (« Rewards for justice »). Ce programme du département d’Etat offre depuis 1984 des sommes d’argent à  tout informateur permettant l’arrestation ou l’élimination d’individus qui menacent les intérêts des Etats-Unis. AFFICHES PLACARDà‰ES NOTAMMENT AU MALI ET AU NIGERIA Les Etats-Unis s’alarment depuis des mois de la puissance des groupes islamistes armés dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest, et Washington a applaudi et appuyé l’opération militaire française au Mali. « AQMI est de plus en plus actif dans le nord et l’ouest de l’Afrique. Ils font partie des tout premiers groupes qui kidnappent contre rançons dans la nébuleuse terroriste mondiale, indique un responsable du département d’Etat. Ils représentent pour nous une grande source d’inquiétudes. Tout ce que nous pouvons faire pour réduire les capacités d’AQMI, pour obtenir des informations sur ces individus et les traduire en justice, c’est notre objectif. » La campagne du département d’Etat se fera notamment par des affiches placardées au Mali, au Nigeria et dans les pays voisins, plaçant sur le même poster des photos de dirigeants d’AQMI et de Boko Haram. « Ils entretiennent des relations depuis un moment », notamment avec des entraà®nements et des caches d’armes communes, selon le responsable du ministère.

Niger: double attentat-suicide à Agadez et Arlit

Deux véhicules piégés ont visé un camp militaire et une usine d’une entreprise minière. Des échanges de tirs ont ensuite éclaté. La première attaque s’est produite au nord-est de la ville d’Agadez, devant le principal camp militaires de la zone de défense n°2. Un véhicule 4×4 bourré d’explosifs a sauté tout près du portail. Selon plusieurs sources contactées par RFI, la violence de l’explosion qui s’est produite au petit matin a provoqué la panique dans la ville d’Agadez. La réaction des militaires du camp a été énergique. Les combats ont cessé et les assaillants auraient été encerclés. Une seule certitude aujourd’hui : on peut dire que le Mujao a infiltré le nord du Niger. Attaque à  Arlit La seconde attaque, simultanée, s’est produite à  Arlit, la cité minière. Un véhicule également bourré d’explosifs a sauté tout près de l’usine de la Somaà¯r, qui n’a pas été endommagée. La Somaà¯r, Société des mines de l’Aà¯r, est une filiale d’Areva en copropriété avec l’Etat nigérien. Elle exploite depuis 1971 plusieurs gisements d’uranium dans le nord-ouest du Niger. Les assaillants ont trompé la vigilance des gardiens en pénétrant dans la zone sécurisée, avec les véhicules qui transportaientt les équipes de relève. La ville est en alerte, aussi bien à  Agadez qu’à  Arlit et dans toute la zone nord du pays. Les militaires sont sur le pied de guerre. Il n’y a pour l’instant pas de bilan précis de ces attaques.

VIDEO : L’histoire de Hindou, mariée à un islamiste marocain du MUJAO

Voici le récit d’une jeune fille de 25 ans forcée au mariage avec un marocain de 50 ans. Il appartient au MUJAO, l’organisation créé par les services secrets marocains au Mali pour attaquer les sahraouis et l’Algérie.

Gao, peur sur la ville…

« C’est à  pied qu’ils se seraient infiltrés dans la ville samedi 23 mars au soir ». Et ils ont attaqué dimanche matin, nous rapporte Ibrahim Maiga, leader de la société civile, joint par téléphone. « Ils tiraient en l’air dans le 4è quartier au nord de Gao, en criant « Allah Akbar », avant d’être neutralisés par les forces armées maliennes et nigériennes, chargés de sécuriser la ville. Le Chef d’Etat-major Général des Armées informe les populations que dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 mars 2013, vers 22h00, un groupe d’hommes armés a tenté de s’infiltrer dans la ville de Gao, par le 4ème quartier. Les forces armées maliennes et nigériennes, appuyées par des unités françaises se sont déployées dans le secteur pour sécuriser les lieux. Les assaillants, estimés à  une dizaine d’hommes armés, se sont réfugiés dans les quartiers ‘’4 » et ‘’château ». Bilan de cette attaque revendiquée par le Mujao, 7 morts du côté des jihadistes et un militaire malien tué, ainsi que des civils, don tun enseigant, rapporte la DIRPA. Voilà  désormais ce à  quoi doivent s’attendre les populations de Gao, soumis à  une guerre d’usure et spychologique.  » Ils font des attaques ciblées pour effrayer la population et faire planer le spectre d’un retour éventuel », précise un colonel de l’armée malienne. Pour Ibrahim, la population reste malgré tout sereine et prends des mesures de sécurité. Aicha, déplacée à  Bamako, pourtant avoue ne pas vouloir retourner à  Gao :  » Tu ne sais pas quand ils vont attaquer, nosu sommes devenus des cibles vivantes pour ces personnes et n »importe qui peut se prendre une balle perdue… ». A Gao, le calme est revenu depuis dimanche 24 Mars dans l’après midi, mais les populations restent sur le qui-vive.

Route de Kati : Des présumés membres du Mujao arrêtés

Des bandits armés qui appartiendraient au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao) ont été arrêtés par les militaires hier mardi à  Samé avant d’être livrés à  la gendarmerie de Kati. Selon un témoin oculaire de la scène d’hier, des individus armés suspects à  bord d’un muni car de 22 places ont été dénoncés par un informateur anonyme. « Venus de Mauritanie » Au poste de contrôle situé entre Samé et Sirakoro Dounfing, des individus, au nombre de plus d’une dizaine selon lui, ont forcé la porte de la voiture pour prendre la poudre d’escampette. La course poursuite qui s’en est suivie n’a pas permis aux forces de sécurité de les arrêter. Mais d’après un habitant de Sirkoro Dounfing interrogé ce mercredi après-midi, les bandits ont été mis aux arrêts. Une information confirmée par un officier de Kati ayant requis l’anonymat. Selon ce dernier, les personnes arrêtées appartiendraient au mouvement terrorisme Mujao et venaient de la Mauritanie. A en croire notre interlocuteur, les bandits seraient de connivence avec le chauffeur. Ce dernier aurait réquisitionné deux taxis qui devaient se charger de les amener en ville pour échapper au contrôle de forces de sécurité au poste de Samé. C’’est justement au moment de regagner les taxis pré positionnés qu’ils auraient été cueillis par les militaires informés de leur présence dans le car. D’après notre officier, un d’entre eux avait pu s’échapper avant d’être arrêté à  Koulouba vers 23 heures. Les présumés membres du Mujao sont, a-t-il expliqué, sont entre les mains de la gendarmerie sans toutefois donner des précisions sur leur nombre exact. Affaire à  suivre.

Une cinquantaine d’islamistes interpellés après l’opération de Kadji

Montée par l’armée malienne, et menée en collaboration avec l’armée française, il s’agissait d’une opération visant à  démanteler un repère de présumés islamistes, dans un village situé à  proximité de Gao, et en particulier dans un quartier formant une petite à®le. Deux jours de fouilles minutieuses chez les habitants pour une cinquantaine d’interpellations au total. l’armée malienne est satisfaite. Parmi les personnes arrêtées, il y a même un imam. « C’’était un juge islamique », affirme le capitaine Diarra, porte-parole de l’armée malienne à  Gao. Il assure que toutes les personnes appréhendées sont des Noirs, des Songhaà¯. Les suspects ont été interpellés sur la foi des témoignages des habitants ou parce qu’une partie d’entre eux avait fui au premier jour des fouilles, avant de revenir sur l’à®le o๠ils ont été cueillis, au petit matin. « Certains ont déjà  avoué qu’ils avaient collaboré avec le Mujao », affirme par ailleurs le colonel Maà¯ga, qui dirige la gendarmerie de Gao et a participé à  l’opération de Kadji. En tout état de cause, ces personnes restent présumées innocentes jusqu’à  la fin de l’interrogatoire mené dans la gendarmerie de Gao. Aucune arme ni aucun véhicule n’ont été trouvé à  Kadji. « Ils ont tout jeté dans des puits ou dans le fleuve avant qu’on arrive, croit savoir le capitaine Diarra. Ils se doutaient qu’on allait venir ».

Traque aux islamistes : ce qui s’est passé à Kadji…

Une quinzaine d’homme suspectés d’appartenir au Mujao ont été appréhendés dans le petit village de Kadji, à  quelques kilomètres de Gao entre mercredi et jeudi. l’endroit forme une à®le sur le fleuve Niger et est considéré comme un repaire de jihadistes après la prise de Gao le 26 janvier par les forces françaises. Du reste, la population de Kadji, en majorité de confession wahhabite et ses habitants sont suspectés par ceux de Gao d’avoir collaboré avec l’ennemi. Aussi, il a pu être facile pour des islamistes de s’y replier et de se fondre parmi la population pour échapper aux frappes françaises. Régulièrement sollicités pour collaborer, la population de Gao, ou en tout cas certains, habitants auraient pointé du doigt Kadji. «Â Cette opération se préparait depuis un bon moment. C’’est aussi une manière pour l’armée de rassurer la population de Gao fortement éprouvée par 8 mois d’occupation, mais aussi par la dernière infiltration des jihadistes la semaine dernière et les combats de rue qui s’en sont suivis », précise le colonel Souleymane Maiga, de la DIRPA. Collaboration, dénonciations A Gao, la peur règne encore, malgré les patrouilles de l’armée française et si des exactions ont pu y être orchestrées par l’armée malienne, les dénonciations de personnes suspectés d’être des rebelles ou de collaborer avec eux, font l’objet d’arrestations par les autorités locales. Autant qu’une véritable chasse aux islamistes s’est déclenchée dans la zone. Parmi les personnes appréhendées à  Kadji, l’imam de l’une des mosquées et juge qui prononçait des sentences d’amputation ou de lapidation du temps o๠les jihadistes occupaient encore Gao. D’autres comme Ali Mahamar, ancien chef de la police islamique de Gao, courent toujours. Se cacherait-il dans l’une des maisons de Kadji? Pour Saidou Diallo, maire de Gao, Kadji est aujourd’hui en pleine lumière, mais de nombreux jihadistes du Mujao, sont éparpillés dans les villages environnants. Et même dans la zone du Courma, environnant Gao. Enquête en cours «Â La prudence reste de mise et des enquêtes sont entrain d’être menées pour vérifier la complicité ou non des personnes arrêtées à  Kadji jeudi. Après ce travail qu’est entrain de mener les autorités, ceux dont l’innocence sera avérée, seront relâchés », nous précise le colonel Maiga. D’après une source local, proche de la gendarmerie de Gao, l’un des prisonniers aurait soufflé ne pas appartenir au Mujao, mais être un simple citoyen de Kadji. Malgré tout, les dénonciations se multiplieront dans les jours à  venir. «Â Tant que nous ne serons pas débarrassés de ces gens là  et Gao et ses environs nettoyés, nous ne vivrons pas dans la paix ! », commente ce professeur de lycée, qui salue l’intervention au Mali, mais demeure inquiet quant à  la guérilla instaurée par les jihadistes du Mujao. Une guérilla qui pourrait durer encore bien longtemps…

Attentat suicide à Kidal : bilan, 7 morts

A Kidal, les attentats suicide se multiplient après l’attaque la semaine dernière de la ville de Gao par les hommes du Mujao. Alors que des affrontements opposent les forces françaises aux islamistes de la zone, c’est « Un véhicule piégé qui a explosé à  19H30 (locales et GMT). L’attentat-suicide a été perpétré contre le check-point de la partie est de Kidal, tenu par le MNLA », le Mouvement national de libération de l’Azawad (rébellion touareg), a déclaré une source militaire jointe depuis Gao (environ 350 km au sud de Kidal). « C’était un kamikaze en pick-up. L’attaque ne visait pas directement les Français, parce que l’attaque était dirigée vers l’extérieur (de la ville) et non vers l’aéroport tenu par les Français », a indiqué la même source, sans fournir de bilan. Après le déclenchement de l’opération Serval, les forces françaises avaient repris fin janvier le contrôle de l’aéroport de Kidal, ancien bastion islamiste, et quelque 1.800 soldats tchadiens sont arrivés depuis pour sécuriser la ville o๠étaient déjà  présents des islamistes armés et le MNLA, qui affirment collaborer avec les Français dans la traque des jihadistes en cours depuis janvier au Mali. Après l’attentat, « nous avons compté sept morts et onze blessés. Le kamikaze est mort » ainsi que « six combattants », a déclaré une source hospitalière jointe sur place. Le MNLA et le MIA s’en mêlent L’attentat a aussi été annoncé par le chef du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), le groupe armé se disant islamiste « modéré » et présent dans la ville avec le MNLA, ainsi que par un responsable du gouvernorat, tous deux joints au téléphone depuis Bamako. Mais le chef du MIA, Alghabass Ag Intalla, a soutenu que l’explosion s’est produite « à  une barrière militaire » de son mouvement, « à  la sortie » de la ville. Selon le responsable du gouvernorat de Kidal, « l’explosion de la voiture piégée s’est déroulée au sud de Kidal, vers la route qui conduit à  Ménaka ». « Il y a eu au moins quatre morts. (…) La voiture piégée est venue de l’intérieur de la ville de Kidal », a-t-il ajouté. Dans un premier temps, une source militaire française basée à  Gao avait parlé d’une explosion due à  une destruction de munitions. Mardi matin, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait affirmé que les combats, « violents », se poursuivaient dans le massif des Ifoghas, avec beaucoup de pertes dans les rangs des islamistes armés. Il y a des morts « tous les jours » mais les forces françaises font « très peu de prisonniers », avait-il dit.

Combats meurtriers au Nord Mali

Accrochages meurtriers, attaques de ville avec des combattants infiltrés, kamikaze se suicidant au coeur des forces de la coalition créée autour de l’armée malienne : tous les dispositifs de la guerre asymétrique sont désormais à  l’oeuvre et les premières pertes en témoignent. Après un soldat français, le 19 février, 13 militaires tchadiens ont été tués dans un engagement avec les combattants proches d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), vendredi 22 février, au cours duquel 65 rebelles auraient été tués, selon l’état-major tchadien. C’est la plus grosse perte enregistrée par les forces coalisées contre les rebelles islamistes depuis le début de la guerre au Mali, et ce n’est pas un hasard. Bien que ne faisant pas partie de la Misma, la force africaine avec un soutien international qui tente de se former à  grand-peine, les forces tchadiennes (quelque 2 000 hommes) sont déployées dans des zones o๠a lieu, à  présent, l’essentiel des opérations militaires françaises dans le nord du pays. Quelques semaines après avoir abandonné presque sans combattre les villes du Mali o๠ils étaient implantés, les groupes armés liés à  AQMI sont désormais au contact. Dans ce qu’une source locale décrit comme une « embuscade », les troupes tchadiennes ont combattu les rebelles dans l’Adrar des Ifoghas, une large région qui couvre à  peu près les villes de Kidal, Tessalit, Aguelhoc et Tin Zaouatène, à  la frontière avec l’Algérie. ATTAQUE DU MUJAO à€ GAO Plus précisément, les actions des derniers jours étaient concentrées dans une zone plus petite, l’Adrar Tighargar, dans un périmètre qui fait office de « château d’eau local, et donc de refuge », selon une source militaire française, qui décrit comme un « carré de 75 kilomètres de côté » la zone o๠sont concentrés les rebelles contre lesquels est engagée une partie des moyens terrestres et aériens de l’opération. Face à  cette pression accrue sur leurs bastions du Nord, les rebelles ont eu le temps, ces dernières semaines, de préparer leur riposte. En l’espace de deux jours, deux attentats-suicides ont ciblé des troupes à  Kidal, puis à  In Khalil, une petite localité proche de la zone frontalière avec l’Algérie. Ces deux attentats visaient les forces tchadiennes et celles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touareg qui a offert ses services pour combattre les alliés d’AQMI. Même si ses combattants n’ont pas encore été engagés aux côtés des forces françaises et tchadiennes, ils sont désormais traités en ennemis par les rebelles islamistes parmi lesquels se trouvent des transfuges du mouvement touareg (dans les rangs d’Ansar Eddine). Parallèlement, une nouvelle attaque menée par des éléments du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a eu lieu jeudi à  Gao, la grande ville du bord du fleuve o๠se trouve le commandement opérationnel de l’armée française. INFILTRATIONS PAR PIROGUE Cette nouvelle infiltration de combattants en plein centre-ville a déclenché une guerre de rue et la destruction de bâtiments administratifs o๠les rebelles, dont le nombre pourrait avoir atteint plusieurs dizaines, s’étaient retranchés. Une intervention de l’armée française a mis fin à  l’attaque, mais la démonstration faite par les rebelles est lourde de sens : les hommes du Mujao, d’AQMI ou de leurs alliés sont capables de monter ce qu’une source militaire française nomme des « attaques complexes », avec kamikaze, tireurs infiltrés et attaques sur plusieurs axes. C’est la seconde fois que des combats de ce type ont lieu dans Gao, o๠la surveillance, de toute évidence, laisse à  désirer, puisqu’une partie des infiltrations a été organisée à  nouveau par pirogue depuis le fleuve, à  partir de poches tenues par les rebelles dans les environs en dépit d’opérations de ratissage. D’autres attaques similaires pourraient être organisées, dans le nord du Mali ou dans les régions voisines, o๠de nombreux groupuscules se sont éparpillés. « La stratégie de ces groupes est de disperser les forces de la coalition. D’abord, il s’agit d’obliger à  être sur plusieurs fronts à  la fois. Mais on peut aussi redouter de voir des incursions se produire dans des pays voisins », commente un bon connaisseur du dossier, qui conclut : « J’ai bien peur qu’ils soient présents dans de très nombreux endroits. »

Les islamistes maliens ciblent les Touaregs

Voici venu le temps des kamikazes au nord du Mali. Un attentat suicide à  la voiture piégée remplace l’autre dans la province touareg de l’Azawad. à€ Gao, les corps de la plupart des djihadistes tués dans le raid de jeudi du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et retrouvés dans les décombres de l’hôtel de ville portaient à  la taille une ceinture d’explosifs. Vendredi à  l’aube, au lendemain d’une attaque menée par le chauffeur d’un véhicule bourré d’explosifs à  Kidal à  proximité d’un camp de militaires français et tchadiens, deux kamikazes ont visé des rebelles touaregs laà¯cs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et des civils à  Inhalil, près de Tessalit, à  la frontière algérienne. Les deux islamistes ont explosé à  l’intérieur d’une base du MNLA et trois Touaregs ont été tués sur le coup. L’attentat est attribué au Mujao. Dissidents d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), les islamistes armés du Mujao qui contrôlaient la région de Gao ont toujours eu en grippe les membres du MNLA. Mais leur aversion s’est amplifiée depuis que les Touaregs laà¯cs se sont mis au service de l’armée française. «On voit bien que les groupes terroristes veulent faire payer aux Touaregs leur engagement aux côtés des forces spéciales françaises», commente Hama Ag Sidhamed, un porte-parole du MNLA, qui souhaite «pour aller plus loin dans cette lutte contre les fanatiques», «un soutien logistique» de la France plus conséquent. Dispersés dans le nord du Mali, les indicateurs du MNLA transmettent des informations sur les déplacements et les caches des islamistes armés. à€ Ménaka par exemple, près de la frontière du Niger, les notables régionaux liés au MNLA ont signé un texte réaffirmant leur «disponibilité pour lutter contre le terrorisme». L’expertise des «hommes bleus» est particulièrement utile dans le massif de l’Adrar des Iforas o๠se sont réfugiés les djihadistes. «Les gens du MNLA ont une connaissance parfaite de cette zone. Il ne faut pas oublier que ce sont d’anciens rebelles qui ont été “locataires” de ces contreforts durant leurs insurrections. Ils font du renseignement géographique pour les Français grâce à  leur connaissance des failles, des corridors et des doubles passages. La France se sert de leurs connaissances pour préparer ses interventions», explique Robert Dulas, un spécialiste des questions touaregs. «Les Touaregs fournissent également du renseignement humain car en dehors des membres fondateurs algériens d’Aqmi, un grand nombre de combattants de la mouvance d’al-Qaida sont issus de la région. Ils sont connus et rapidement repérés lorsqu’ils s’éloignent de leurs planques pour se ravitailler», poursuit-il. Cette collaboration serait à  l’origine de divergences au sein du MNLA. Le chef militaire Mohammed Ag Najim qui a longtemps servi le régime de Kadhafi et Bilal Ag Achérif, le chef politique, seraient en désaccord. Le différend porterait plus sur l’organisation du transfert de renseignements aux militaires français que sur son principe. Le MNLA doit aussi faire face à  l’arrivée dans ses rangs de déserteurs de l’organisation touareg islamiste Ansar Dine à  la fiabilité douteuse. Reste que les Touaregs ne sont qu’une des cibles des islamistes armés. La mouvance djihadiste, et en particulier le Mujao, qui est plus présent sur le terrain qu’Aqmi ou Ansar Dine, a donné un début de réponse à  l’offensive française. Celle-ci se résume à  des ripostes via des attaques de guérilla urbaine dont l’objectif est de se frotter aux forces maliennes et françaises, et à  des attentats commis par des kamikazes. Il est probable qu’Aqmi et Ansar Dine, qui ont subi de lourdes pertes lors du déclenchement de l’opération Serval, ne soient pas en mesure de s’engager sur une voie identique. Ces deux organisations n’ont pas communiqué depuis leur fuite des grandes villes du Nord.

Gao à nouveau sous le feu des djihadistes maliens

Le scénario tant redouté depuis l’attaque islamiste contre le commissariat de Gao, le 10 février dernier, s’est vérifié jeudi dans la capitale du nord du Mali. Des islamistes armés, infiltrés la nuit précédente, ont mené une attaque d’envergure contre des bâtiments publics. L’assaut confirme que le conflit dans cette partie du pays a basculé dans une guérilla urbaine. Les affrontements ont débuté après le franchissement en pirogue du fleuve Niger par des rebelles venus de villages voisins. Ponctués par des tirs à  l’arme lourde, ils ont éclaté vers 23 heures, mercredi soir, aux entrées nord et sud de Gao. Les islamistes armés sont parvenus malgré les tirs de barrage à  investir le centre-ville. «Nos troupes ont reçu l’ordre d’attaquer. Si l’ennemi est plus fort, nous allons reculer pour mieux revenir, jusqu’à  la libération de Gao», a assuré à  l’AFP Abu Walid Sahraoui, porte parole du Mouvement pour l’unicité pour le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). «Nous allons libérer la ville de tous les mécréants. Nous avons le plan de leurs domiciles, de leur lieu de cachette, de leurs complices». Le tribunal en feu Selon une source militaire malienne, une quarantaine de djihadistes particulièrement déterminés ont convergé jeudi à  7 heures du matin vers la place de la charia, la grande place de Gao baptisée ainsi durant les neuf mois de règne du Mujao. Certains étaient déguisés en femme. Ils ont incendié le palais de justice ainsi qu’une importante station d’essence. Le feu s’est propagé au marché central, dont une partie des stands a été détruite. Les rebelles ont en outre tenté de s’emparer de la mairie. L’immeuble des impôts et celui de l’assemblée régionale ont également été touchés par les combats. «Ca n’arrête pas de tirer depuis plusieurs heures. Il y a une épaisse fumée au-dessus des maisons. Les rues sont désertes, les gens sont terrés chez eux», témoignait au téléphone un habitant. Des militaires français basés à  l’aéroport international qui sert de quartier général à  la base avancée de l’opération Serval ont été dépêchés sur place. «Nos soldats participent aux combats mais des forces sont également positionnées dans divers secteurs dans le cadre d’un dispositif plus large. Deux hélicoptères Tigre survolent les lieux», précisait un officier français. Les soldats français et maliens ont ouvert le feu à  la mitrailleuse sur l’hôtel de ville pour déloger les combattants du Mujao. Six pick-ups de l’armée malienne, équipés de mitrailleuses lourdes, sont également intervenus. Dans une rue voisine, un véhicule des forces maliennes a été touché par un engin explosif. Les tirs très nourris témoignaient de l’intensité des combats mais aussi, semble-t-il, comme le 10 février, des difficultés des soldats maliens à  toucher les cibles visées. Ces derniers ont en tout cas cessé de reculer face aux islamistes lors des engagements. La bataille a duré près de huit heures puis a baissé d’un cran. Des tirs se faisaient toujours entendre à  la tombée du jour. Le bilan provisoire était d’au moins huit morts du côté des djihadistes. On dénombrait de nombreux blessés dans les rangs de l’armée malienne et parmi les civils atteints par des balles perdues. Long ratissage Les djihadistes qui ont quitté Gao sans combat voici plus d’un mois juste avant l’arrivée des forces franco-maliennes ont opté pour la stratégie du harcèlement. Leur parfaite connaissance du terrain leur permet de circuler clandestinement d’un point à  un autre. Les islamistes sont dispersés par petits groupes dans les localités des environs et dans des «poches» situées à  une centaine de kilomètres autour de la route menant de Gao à  Tombouctou. Les armées française et malienne ont commencé à  avancer dans cette direction. Elles se sont emparées le week-end dernier de Bourem et tentent de contrôler peu à  peu la région. Bourem est un carrefour de routes dont l’une mène plus au nord vers Kidal et le massif de l’Adrar des Igoghas. Le ratissage des zones parcourues par les djihadistes autour des grandes villes du nord s’annonce long et difficile. Il devrait se poursuivre pendant plus semaines. D’ici là , de nouveaux raids de rebelles contre Gao sont à  prévoir.

VIDEO : Images des violents combats à l’arme lourde à Gao

Gao, devenue symbole de cette guerre. Dans la nuit, des tirs à  l’arme lourde ont été entendus pendant plusieurs heures aux entrées nord et sud de la ville. Trois islamistes auraient été tués pendant ces combats avec les soldats nigériens. A 1 200 km au nord-est de Bamako, la ville avait été reprise aux islamistes liés à  Al-Qaà¯da le 26 janvier par les soldats français et maliens. Mais par la suite, les 8 et 9 février, Gao a été le théâtre des deux premiers attentats-suicides de l’histoire du Mali commis par deux kamikazes morts en se faisant exploser contre un poste de contrôle de l’armée malienne. Le lendemain, de violents combats de rue avaient eu lieu dans le centre-ville entre des soldats français et maliens et des combattants jihadistes, faisant au moins cinq morts et 17 blessés.

Nouvelle exploision à Gao ce lundi

Une violente explosion a de nouveau retenti à  l’aube ce lundi dans la ville de Gao. Il était environ 4 heures du matin et selon des soldats maliens, elle semblait venir du nord de la ville, « peut-être du check-point sur la route de Bouren » qui avait été attaqué vendredi matin par un kamikaze islamiste, puis de nouveau samedi soir, également par un kamikaze. L’attaque de ce poste de contrôle survenue samedi soir aurait permis l’infiltration du commando qui a harcelé les troupes maliennes dimanche. Attaque kamikaze et combats armés au centre-ville La sécurité du poste de contrôle avait été fortement renforcée depuis qu’un homme portant un uniforme de le gendarmerie malienne s’était fait exploser vendredi à  proximité, dans le premier attentat-suicide enregistré au Mali et revendiqué par le Mujao. Deux tentatives ont suivi cette première, évitées grâce à  l’interpellation des kamikazes. Par ailleurs en ville, des combats de guérilla urbaine se sont déroulés au centre-ville de Gao pendant l’après midi du dimanche 10 février. Les échanges de tirs entre soldats maliens et islamistes ont éclaté dimanche en début d’après-midi au C’œur même de la ville, près du commissariat central, qui était le siège de la police islamique quand les jihadistes occupaient Gao. Ils n’ont pris fin qu’à  la tombée de la nuit, les forces françaises et maliennes ayant a priori éliminé le groupe islamiste qui les harcelait dans le centre de Gao. Des sources françaises et maliennes ont toutefois confié leur crainte de la poursuite de la présence de francs-tireurs dans la ville. Bombardement de positions islamistes L’armée française a en fait bombardé dans la nuit de dimanche à  lundi le commissariat de la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, o๠se trouvaient des islamistes armés qui avaient affronté des soldats de l’armée malienne, ont indiqué des témoins à  l’AFP. Plusieurs témoins ont dit avoir vu « un hélicoptère » de l’armée française bombarder le batiment, totalement détruit, a constaté un journaliste de l’AFP qui a également vu des débris de corps aux alentours. Un témoin a affirmé de son côté qu’un des islamistes qui se trouvait à  l’intérieur du commissariat.

Nouvelle explosion à Gao, des journalistes évacués

Une violente explosion a de nouveau retenti à  l’aube ce lundi dans la ville de Gao. Il était environ 4 heures du matin et selon des soldats maliens, elle semblait venir du nord de la ville, « peut-être du check-point sur la route de Bouren » qui avait été attaqué vendredi matin par un kamikaze islamiste, puis de nouveau samedi soir, également par un kamikaze. L’attaque de ce poste de contrôle survenue samedi soir aurait permis l’infiltration du commando qui a harcelé les troupes maliennes dimanche. Attaque kamikaze et combats armés au centre-ville La sécurité du poste de contrôle avait été fortement renforcée depuis qu’un homme portant un uniforme de le gendarmerie malienne s’était fait exploser vendredi à  proximité, dans le premier attentat-suicide enregistré au Mali et revendiqué par le Mujao. Deux tentatives ont suivi cette première, évitées grâce à  l’interpellation des kamikazes. Par ailleurs en ville, des combats de guérilla urbaine se sont déroulés au centre-ville de Gao pendant l’après midi du dimanche 10 février. Les échanges de tirs entre soldats maliens et islamistes ont éclaté dimanche en début d’après-midi au C’œur même de la ville, près du commissariat central, qui était le siège de la police islamique quand les jihadistes occupaient Gao. Ils n’ont pris fin qu’à  la tombée de la nuit, les forces françaises et maliennes ayant a priori éliminé le groupe islamiste qui les harcelait dans le centre de Gao. Des sources françaises et maliennes ont toutefois confié leur crainte de la poursuite de la présence de francs-tireurs dans la ville. Bombardement de positions islamistes, évacuation des journalistes L’armée française a en fait bombardé dans la nuit de dimanche à  lundi le commissariat de la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, o๠se trouvaient des islamistes armés qui avaient affronté des soldats de l’armée malienne, ont indiqué des témoins. Plusieurs témoins ont dit avoir vu « un hélicoptère » de l’armée française bombarder le bâtiment, totalement détruit, a constaté un journaliste de l’AFP qui a également vu des débris de corps aux alentours. Un témoin a affirmé de son côté qu’un des islamistes qui se trouvait à  l’intérieur du commissariat s’était également fait explosé. Les militaires français ont également procédé à  l’évacuation d’une cinquantaine de journalistes qui se trouvaient dans la ville. Depuis la libération de la ville, des dizaines de journalistes maliens et internationaux y avaient afflué.

Gao devient un camp retranché

Les soldats maliens renforçaient samedi la sécurité dans la région de Gao, dans le nord du Mali, après l’arrestation de deux jeunes portant des ceintures d’explosifs et au lendemain du premier attentat suicide recensé dans le pays. A Bamako, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a vivement condamné vendredi soir les « tirs fratricides » entre soldats maliens, survenus au camp des Bérets rouges, qui ont tué deux civils, lançant un nouvel appel à  « l’union sacrée indispensable », en pleine reconquête du nord du Mali contre les groupes islamistes armés. Ces derniers, qui ont refusé le choc frontal avec les soldats français et maliens, semblent avoir opté pour un recours aux attentats suicides et à  la pose de mines sur les routes. Deux jeunes portant des ceintures bourrées d’explosifs ont ainsi été arrêtés samedi matin à  20 kilomètres au nord de Gao, au lendemain du premier attentat suicide au Mali, survenu dans cette même ville située à  1.200 km au nord-est de Bamako et récemment reprise aux groupes islamistes armés. L’attentat revendiqué par le Mujao « Nous avons arrêté tôt aujourd’hui deux jeunes, un Arabe et un Touareg. Ils avaient une ceinture d’explosifs et ils étaient sur le dos de deux ânes », a déclaré à  l’AFP Oumar Maà¯ga, le fils du chef du village local. Les deux jeunes ont été arrêtés sur la route menant à  Bourem et à  Kidal, à  20 km de l’entrée nord de Gao, o๠un homme s’est fait exploser vendredi dans un attentat suicide visant des militaires maliens, blessant légèrement l’un d’entre eux. L’attentat a été revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions. Jeudi, le Mujao avait dit avoir créé « une nouvelle zone de conflit », promettant d’attaquer des convois, de poser des mines et « d’organiser des kamikazes ». Plus grande ville du nord du Mali, Gao a été reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens aux islamistes. Mais depuis vendredi, la ville semble en état de siège: aussitôt après l’attentat suicide, soldats et gendarmes maliens se sont affairés à  renforcer les postes aux entrées de la ville, a constaté un journaliste de l’AFP. Des mines découvertes aux alentours Sacs de sable empilés autour des postes de contrôle, arbres rasés pour améliorer la visibilité, mitrailleuses lourdes en batterie, renforcement des patrouilles des soldats nigériens: les mesures traduisent l’inquiétude des militaires, qui prennent très au sérieux les menaces de nouvelles attaques. « Dès qu’on sort de plus de quelques kilomètres de Gao, c’est dangereux », a confié a l’AFP un officier malien. Selon des sources militaires, française et maliennes, plusieurs des villages entourant Gao sont acquis à  la cause des islamistes. Des mines ont été découvertes sur les routes alentours: quatre civils maliens ont été tués mercredi par une mine au passage de leur véhicule entre Douentza (centre) et Gao. Le 31 janvier, deux soldats maliens avaient déjà  été tués dans une explosion similaire, sur la même route. Dans la capitale malienne, le calme était revenu samedi après les affrontements survenus la veille dans l’attaque par des militaires du camp d’une ancienne unité d’élite de l’armée malienne, les Bérets rouges. Au moins deux personnes, des adolescents, ont été tués et treize blessées, selon un bilan du gouvernement, dans cette attaque qui a suscité la colère du chef d’état malien. Divisions au sein de l’armée « Je vous demande d’arrêter définitivement ces affrontements répétés au sein de l’armée malienne qui doit tout faire pour se ressaisir et se hisser à  hauteur de mission », a déclaré vendredi soir Dioncounda Traoré, lors d’une allocution empreinte de gravité à  la télévision publique ORTM. Le président malien a précisé que le Premier Ministre Diango Cissoko recevrait lundi les représentants des Bérets rouges « pour trouver une solution définitive à  cette crise ». Cette attaque, qui illustre les divisions au sein de l’armée malienne laminée par les groupes islamistes armés et les rebelles touareg en 2012, a été motivée par le refus des Bérets rouges de quitter leur camp à  Bamako et d’être réaffectés dans d’autres unités pour aller combattre les islamistes dans le Nord. Les Bérets rouges sont les membres du Régiment des commandos parachutistes, un corps d’élite de l’armée malienne jusqu’au coup d’Etat ayant renversé, le 22 mars 2012, le président Amadou Toumani Touré, un ancien de cette unité. Fin avril 2012, les Bérets rouges avaient vainement tenté de reprendre le pouvoir après le coup d’Etat mené par les hommes du capitaine Amadou Haya Sanogo, membres d’un autre corps d’armée, les Bérets verts. L’attaque a coà¯ncidé avec l’arrivée à  Bamako d’un premier contingent de 70 militaires européens, chargés de former l’armée malienne, qui est « en état de délabrement avancé », selon le général français François Lecointre, qui dirige la mission de l’Union européenne.

Soldats français et tchadiens à Aguelhok

C’est le dernier fief des groupes islamistes armés. Des soldats français et tchadiens sont arrivés jeudi soir à  Aguelhok, à  160 km au nord de Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali, près de la frontière algérienne, ont indiqué des sources concordantes maliennes. L’information a été confirmée par un fonctionnaire au gouvernorat de Kidal : « Les soldats français et tchadiens sont partis en nombre par la route. Ils sont arrivés à  Aguelhok et vont ensuite se diriger vers Tessalit », a précisé cette source. Les régions d’Aguelhok et de Tessalit, à  200 km au nord de Kidal, tout près de l’Algérie, sont la cible depuis plusieurs jours d’intenses frappes aériennes françaises, visant des dépôts logistiques et des centres d’entraà®nements des groupes islamistes, selon le porte-parole de l’état-major des armées françaises, le colonel Thierry Burkhard. Aguelhok et Tessalit se situent dans le massif des Ifoghas, vaste zone de montagnes et de grottes o๠selon des experts et des sources de sécurité, une bonne partie des chefs et des combattants des groupes islamistes se sont réfugiés. Parmi eux, se trouveraient l’Algérien Abou Zeà¯d, un des émirs les plus radicaux d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), un ex-rebelle touareg malien des années 1990, originaire de Kidal qui connaà®t parfaitement la région. C’est aussi dans cette région que les sept otages français au Sahel seraient détenus. Les forces françaises ont repris le week-end dernier le contrôle de l’aéroport de Kidal, à  1.500 km de Bamako, ancien bastion islamiste, o๠quelque 1.800 soldats tchadiens sont entrés depuis pour sécuriser la ville. Près de trois Français sur quatre favorable à  l’intervention Plus les troupes avancent, plus les Français semblent favorables à  cette guerre. Près de trois d’entre eux sur quatre (73%) sont favorables à  l’intervention militaire au Mali, quatre semaines après son lancement, un chiffre en constante augmentation depuis le début des opérations (63% alors), selon un sondage de l’Ifop à  paraà®tre vendredi dans Midi Libre. Selon l’étude statistique, 27% des personnes interrogées sont « tout à  fait favorables » et 46% « plutôt favorables » à  l’engagement de l’armée française au Mali, soit un total de 73% de Français approuvant l’opération. A la mi-janvier, ils étaient 63% à  l’approuver, selon un sondage Ifop réalisé les 12 et 13 janvier, puis 65% quelques jours plus tard d’après une étude du même institut réalisée les 17 et 18 janvier. « Jamais, depuis le début de l’intervention militaire en Somalie en décembre 1992, une opération extérieure n’avait bénéficié d’un tel soutien », note l’Ifop.

Les forces françaises et maliennes entrent à l’aéroport de Tombouctou

C’est un tournant dans la guerre au Mali. Deux semaines après le déclenchement de l’opération «Serval», les forces françaises et maliennes contrôlent l’aéroport de Tombouctou et les accès routiers à  la ville, au terme d’une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit de dimanche à  lundi. Les forces armées n’auraient rencontré aucune résistance de la part des islamistes. Après avoir pris Gao, samedi, les militaires français et maliens ont foncé vers le nord-ouest et se sont arrêtés devant cette ville historique, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Le double mouvement militaire vers Gao et Tombouctou a été précédé d’une trentaine de sorties aériennes, selon le ministère français de la Défense. Avec la prise des accès à  Tombouctou, la coalition contrôle désormais la «Boucle du Niger», entre la cité du désert et Gao. La conquête de la ville n’est cependant pas acquise. «Tombouctou, c’est délicat. On n’y entre pas comme ça», souligne un militaire malien. Les soldats devront pénétrer dans un dédale de ruelles de pisé parsemées de mosquées et de monuments anciens. Toute la question est de savoir si les combattants islamistes ont l’intention de s’y retrancher afin d’y mener une guérilla urbaine, ou s’ils abandonneront la ville afin de se replier dans des lieux plus sûrs. Gao, à  1200 km au nord-est de Bamako, était tombée samedi au cours d’une opération spectaculaire: des membres des forces spéciales françaises appuyés par l’aviation s’étaient d’abord emparés de l’aéroport et d’un pont stratégique. Puis des soldats tchadiens et nigériens étaient venus par avion du Niger voisin, marquant ainsi l’entrée des troupes de la force africaine sur le théâtre des opérations malien. La prise de Tombouctou risque de se révéler plus difficile. Gao était tenue par le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) qui semble avoir voulu au dernier moment parlementer avec la France. Un porte-parole avait affirmé samedi vouloir «négocier la libération» d’un otage français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali. Le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a répondu en refusant «les logiques de chantage». Un chef d’Aqmi réfugié à  Kidal Tombouctou, en revanche, est aux mains des combattants en majorité arabes d’Aqmi, (al-Qaida au Maghreb islamique) plus aguerris et déterminés. Une troisième ville reste à  prendre: Kidal, plus au nord-est. C’est là  que se seraient retirés l’Algérien Abou Zeid, l’un des principaux émirs d’Aqmi, et Iyad ag Ghali, le chef d’Ansar Dine, le mouvement islamiste armé touareg. La maison que possède ce dernier à  Kidal a d’ailleurs été bombardée par l’aviation française, ainsi qu’un camp militaire, selon une source de sécurité malienne citée par l’Agence France-presse. Les islamistes se seraient abrités dans les montagnes de la région. Avec ce repli, pourrait commencer une nouvelle phase du conflit. Après les offensives éclair des blindés légers sur roues traçant dans les grands espaces, une guerre de guérilla et de coups de main pourrait commencer. Immergés dans la population, o๠ils ont noué de nombreuses alliances, les djihadistes pourraient décider de mener un combat de guérilla, voire d’attentats terroristes sur les arrières. Ils devraient se retrouver progressivement face aux troupes africaines. Les chefs d’état-major de la région ont porté samedi à  7700 hommes les effectifs promis dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) soit 2000 de plus que prévu. Le cavalier seul du Tchad Liberia, Guinée-Bissau, Burundi, Guinée et Ouganda doivent y être associés, mais on ignore si les problèmes de financement, de transport et d’équipement ont été résolus. Pour l’heure, seuls 1900 soldats africains sont arrivés au Mali. Le chef de l’à‰tat béninois, Boni Yayi, président sortant de l’Union africaine (UA), a déploré dimanche la lenteur de la réaction du continent. «Comment se fait-il que, face à  un danger qui menace ses propres fondations, l’Afrique, bien qu’elle ait les moyens de se défendre, continue à  attendre?» a-t-il demandé lors d’un sommet de l’UA à  Addis-Abeba, avant de remettre la présidence à  l’à‰thiopie. Le Tchad, seul pays africain à  être intervenu sans délai, ne fait pas partie de la Misma. Après les soldats envoyés par avions sécuriser Gao, une longue colonne de véhicules blindés et de plusieurs centaines de militaires tchadiens, bien équipés et rompus à  la guerre du désert, a quitté Niamey samedi en direction du Mali. La montée en puissance sur le terrain de ce pays au régime controversé risque de poser à  terme un problème politique à  la France. Les islamistes ­touaregs, eux, retrouveront de vieilles connaissances. Des éléments de la garde présidentielle s’étaient retrouvés à  leurs côtés pour défendre Kadhafi. Cette fois, ils seront ennemis.