Le Mali, terre des réfugiés de Côte d’Ivoire

2000 réfugiés au Mali. C’’est le dernier chiffre des personnes qui ont fui la Côte d’Ivoire pour trouver asile au Mali. Alors que les combats entre forces patriotes et forces pro Ouattara s’intensifient, avec des tirs à  l’arme lourdes, à  Abidjan, certains ont préféré la voie de l’exode pour préserver les leurs. «Â J’habite à  Riviera, et même si C’’est à  Abobo, ou dans les quartiers populaires que les violences sont plus critiques, on n’est plus en sécurité ici, alors J’aimerais partir moi aussi… », confie Mamou, d’origine burkinabè, et installée depuis des années à  Abidjan. Elle n’est pas la seule. Les réfugiés comptent plusieurs nationalités, Ivoiriens bien sûrs, Maliens, Burkinabés, et d’autres, ont pris la route du sud, vers le Mali, notamment la région de Sikasso, à  la frontière Ivoirienne. « En 72 heures, on a compté près de deux mille personnes, des Maliens, des Ivoiriens et d’autres nationalités africaines qui ont quitté la Côte d’Ivoire par le nord pour le Mali en passant par la région de Sikasso », rapporte Abass Koné, un fonctionnaire de la Mairie de Sikasso. Itinéraire Malien Il y a quelques jours, une opération de rapatriement, avait été annoncée par le ministère des Maliens de l’extérieur et visant à  ramener des Maliens de Côte d’Ivoire, après ceux de Libye également. Ces opérations qui ont déjà  débuté ont fait rentrer près de 3000 Maliens de Libye. A Bamako, les cars de réfugiés venus de Libye, sont parqués près de la foire d’exposition, pas loin de l’aéroport de Bamako. Et d’autres devraient les rejoindre sous peu, mais il semble que les citoyens de Côte d‘Ivoire, n’attendent plus les autorités, pour garantir leur propre sécurité. Ils partent tout seuls. Ce sont des familles qui se constituent en départ volontaire et parmi eux, des enfants : « « Parmi les personnes arrivées en territoire malien, il y a plus d’un millier d’enfants ivoiriens et d’autres nationalités africaines accompagnés de leurs parents. Ils ont été tous vaccinés gratuitement contre la poliomyélite ce dimanche dans la localité malienne de Kadiolo », à  15 km de la frontière ivoirienne, a déclaré Lamine Camara, un médecin ayant participé à  cette vaccination. « Les enfants et leurs parents préfèrent dans un premier temps rester dans la zone de Kadiolo », a ajouté Lamine Camara.

Crise ivoirienne : la Cedeao envisage de faire appel à l’ONU

Les chefs d’à‰tat de la sous-région doivent à  nouveau se réunir jeudi à  Abuja. La Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) fait-elle un aveu de son impuissance face à  la crise ivoirienne ? La déclaration finale du sommet des chefs d’à‰tat de l’organisation, qui sera rendue publique à  l’issue de leur deuxième réunion qui doit se tenir ce jeudi à  Abuja, donnera peut-être une réponse. Mais la déclaration mercredi du président en exercice de la Cedeao, le chef d’à‰tat nigérian Goodluck Jonathan, sonne comme un constat d’échec. « Je pense que nous pouvons adopter une résolution pour demander à  l’ONU de prendre des mesures un peu plus sérieuses concernant la situation en Côte d’Ivoire » a-t-il aux chefs d’à‰tat et de gouvernement réunis à  Abuja. Le Béninois Boni Yayi, le Burkinabè Blaise Compaoré, la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, le Malien Amadou Toumani Touré, le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Sierra Léonais Ernest Koroma ou encore le Togolais Faure Gnassingbé étaient présents. Goodluck Jonathan a par ailleurs dit continuer d’espérer que la crise puisse se dénouer « sans faire usage de la force légitime » « Quand toutes les voies pacifiques auront échoué » On est loin du temps o๠l’organisation disait envisager de mettre sur pied une opération militaire pour déloger le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. Le chef de la diplomatie nigériane, Odein Ajumogobia, a pour sa part souligné que l’ONU devrait valider une éventuelle intervention armée. Quand à  la Cour de justice de la Cedeao, elle a demandé à  la communauté de s’abstenir de l’usage de la force. « La Cedeao et l’Union africaine (UA) sont d’accord pour que la force soit notre dernier recours, après que toutes les voies pacifiques ont échoué », a réaffirmé John Shinkaiye, le directeur de cabinet de Jean Ping, le président de la Commission de l’UA. Reste à  savoir quand elles jugeront que ce moment est arrivé. Les deux organisations semblent donc estimer avoir encore du temps devant elles, alors que certaines ONG considèrent que la Côte d’Ivoire est déjà  entrée dans la guerre civile. Absent du sommet de la Cedeao, Jean Ping a jugé « très préoccupants » les développements de ces dernières semaines, notant une « escalade de la violence » dans un message aux chefs d’à‰tat. Il les « presse d’implorer M. Gbagbo de faire ce qui est juste », et ajoute qu’il est sur le point de nommer « un représentant de haut niveau » pour la Côte d’Ivoire. Les chefs d’à‰tat et de gouvernement ouest-africains doivent aussi le successeur de Goodluck Jonathan à  la présidence tournante de l’organisation et revoir la suspension de la Guinée et du Niger, qui se sont récemment dotés d’un président élu après des coups d’à‰tat.

On est fatigués!

Comme tout le monde, au début de décembre, nous avions assuré : «mais non, Gbagbo va partir, il ne tiendra pas… ». Pour finalement nous rendre à  l’évidence que le « garçon » n’avait nullement l’intention de se laisser jeter hors de son palais si longtemps désiré. Pardon, quand je dis garçon, C’’est pas pour l’insulter, C’’est pour dire que vraiment « il en a ! »(excusez le langage, je voyais pas comment dire ça autrement). Parce que pour tenir ainsi tête au monde entier, rouler dans la farine l’ONU, l’UA et tout le bataclan, il faut avoir la tête sur les épaules et les pieds bien enfouis. Enfin, moi, je pense que C’’est plutôt la tête de sa femme qu’il a sur les épaules, mais ceci n’engage que moi ! Donc, Gbagbo est garçon. Nous sommes tous d’accord avec le fait qu’il ne se laisse pas distraire par tous ces impérialistes qui veulent nous priver du droit de choisir nos dictateurs en toute liberté et tranquillité. Il en a eu pour son compte, Sarkozy qui lui avait donné 48h pour dégager. Frustré, il est en train de faire passer sa colère sur Kadhafi. A l’ONU, ils sont en passe d’avoir la voix enrouée, à  force de crier. Mais, mes chers amis, vous criez et vous ne faites rien. Ouattara est caché dans son hôtel, vous dans vos gratte-ciel à  New York et vous pensez que vous allez faire changer quelque chose à  coup de résolution et de sanctions. Parlons de ces sanctions, on se demande maintenant à  qui elle profite et qui elles sanctionnent réellement. Mes sœurs de Treichville qui n’ont plus les moyens d’acheter à  manger ou Pascal Afi Nguessa dont je parie que le frigo ne désemplit pas ? Soyons sérieux. On a dit que la Côte d’Ivoire a deux présidents. Pour le moment, nous on ne voir que deux égoà¯stes. Aucun de ces deux bonhommes ne veut le bien du petit peuple. Comme dans tous les conflits, ce dernier sert de chair à  canon. Les ivoiriens, qui y voient encore moins que d’habitude, sont aujourd’hui divisés entre le besoin de paix et le désir légitime de montrer qu’ils sont un peuple souverain. Mais la souveraineté vraie serait de décider de se débarrasser des deux « zozos » (pardon !) qui sont à  la base de leur problème. Et puis, on dit que Gbagbo est garçon. Mais Ouattara là -même il dit quoi ? Il se cache dans un char pour sortir, il fait de grandes déclarations sur sa télé privée tout aussi propagandiste que la RTI. s’il est garçon lui aussi, il n’a qu’à  sortir et manifester avec les jeunes, marcher sur le Palais et prendre le pouvoir !!! D’ailleurs, il a intérêt à  se chercher parce qu’on dirait bien que ses « amis » de l’UA sont en train de lui faire des enfants dans le dos à  coup de « deux semaines pour trouver une solution définitive à  la crise » ! Parce que pendant ce temps, celui qui dirige réellement le pays s’appelle Laurent Koudou Gbagbo ! Sinon…ce n’est pas demain la veille de la fin de la crise, puisque ni Gbagbo ni Ouattara ne veut lâcher « son » fauteuil ! Et si, au lieu de se faire bêtement tué au nom d’intérêt dont ils ignorent tout, au lieu de s’enrôler dans l’armée pour en découdre avec leurs propres frères, les ivoiriens donnaient l’exemple du peuple intelligent. En ouvrant la voie à  autre chose qu’à  cette guerre civile que tout le monde leur prédit. Ils pourraient par exemple dire aux deux présidents, oui, oui, à  tous les deux, « Messieurs, merci, C’’est assez. On vous dit comme à  Moubarak ou ben Ali : Dégagez, on est fatigués ! »

Louise Harbour :  » La Côte d’Ivoire n’est plus au bord de la guerre civile, cette dernière a déjà commencé ».

La réunion qui doit ce tenir mardi à  Abuja (siège de la CEDEAO), au Nigéria, va réunir les chefs d’états de la CEDEAO, afin de décider d’une intervention militaire en Côte d’Ivoire. Face à  l’échec des différentes négotiations menées par le panel de l’Union Africaine, en Côte d’Ivoire, l’option militaire se profile désormais. Seule voie semble t-il pour mettre fin, aux exactions,entre forces Pro Gbagbo et forces Pro-Ouattara, qui font chaque jour davantage de victimes civiles en Côte d’Ivoire. Cette intervention doit être décidée!, a estimé, Louise Harbour, Présidente du Groupe d’Analyses et de réflexion international(International Crisis Group ICG), afin de protéger les populations civiles. « Les chefs d’Etats de la CEDEAO doivent décider de la création d’une mission militaire dont l’objectif serait de permettre à  la communauté régionale de protéger, aux côtés des forces de l’Onuci, toutes les populations résidant en Côte d’Ivoire dans le cas très probable d’une explosion de violences massives », a-t-elle indiqué dans un communiqué publié ce mardi 22 mars 2011. Surtout au moment,les Ivoiriens eux-mêmes se mettent à  fuir la Côte d’Ivoire. Mme Harbour soutient sa requête par l’existence d’« indicateurs préoccupants d’une crise qui s’aggrave, ainsi que d’un risque d’épuration ethnique et d’autres crimes de masse. » La communauté internationale impuissante face à  la Côte d’Ivoire Si l’ONU réaffirme ses préoccupations quant à  l’utilisation d’armes d’armes lourdes par le camp du président ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, ses injonctions n’atténuent la violence dans laquelle, la Côte d’Ivoire est entrain de s’enfoncer chaque jour. Avec le spectre de la guerre civile qui plane depuis les années 2000. « Pourquoi Gbagbo ne quitte t-il pas son pays, pour l’intérêt de son peuple », s’interroge un Ivoirien au Mali. Et pour certains observateurs, il y a contradiction dans les intérêts nationaux et internationaux de la Communauté Internationale, qui s’empresse d’imposer une zone d’exclusion aérienne à  la Libye, mais laisse les Ivoiriens s’entretuer dans une guerre civile sans nom. La Cedeao, devra donc montrer toute sa légitimité, lors de ce sommet, à  gérer une crise, o๠l’Union Africaine, a véritablement échoué.

La nouvelle armée ivoirienne est née!

Allassane Ouattara a signé, le jeudi 17 mars, une ordonnance portant « unification des Forces armées nationales et des Forces armées des Forces nouvelles », l’ex-rébellion du nord, sous l’appellation « Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ». « Je viens de prendre une ordonnance portant création des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), nouvelle armée composée des Forces armées nationales et des Forces armées des Forces nouvelles « , annonce Alassane Ouattara. Cette armée sera dirigée par « un chef d’état-major général secondé par un chef d’état-major général adjoint ». Une cérémonie s’est déroulée hier à  l’Hôtel du Golf, pendant laquelle la nouvelle armée, par la voix de son porte-parole, le Colonel Kouassi Patrice, a prêté serment devant le président Ouattara. « J’ai l’honneur de prendre la parole pour vous exprimer notre détermination et notre engagement à  vous accompagner dans l’accomplissement des hautes responsabilités que le peuple de Côte d’Ivoire vous a souverainement confiées le 28 novembre 2010 par son vote massif en votre faveur à  plus de 54% des voix » a-t-il déclaré. « La mission principale de toute armée est de garantir l’intégrité du territoire national et la vie des populations […] Désormais nous cultiverons les grandes valeurs qui fondent les armées républicaines : ne jamais tirer sur les populations civiles et encore moins sur les femmes aux mains nues » dira-t-il avant de conclure « Excellence, ordonnez nous obéirons, commandez nous exécuterons ». La création d’une nouvelle armée nationale était l’un des volets de l’accord de paix inter-ivoirien, signé en mars 2007 à  Ouagadougou, entre le président sortant Laurent Gbagbo et l’ex- rébellion qui s’est installée dans la moitié nord du pays après un coup d’Etat survenu en septembre 2002. Un embryon de cette armée a été expérimenté au sein du Centre de commandement intégré (CCI) composé à  parité d’éléments de l’armée régulière et des combattants des Forces nouvelles sous un état-major mixte. Le CCI a assuré la sécurisation de l’élection présidentielle de l’année dernière sur l’ensemble du territoire national ivoirien. La signature de cette ordonnance d’unification intervient, alors que des signes de ralliement de militaires de l’armée nationale à  Alassane Ouattara, toujours reclus à  l’hôtel du Golf d’Abidjan, sont de plus en plus visibles avec, notamment, la nomination d’un ancien sous-préfet militaire de Laurent Gbagbo comme porte-parole du ministre de la Défense d’Alassane Ouattara. Par ailleurs, cette annonce intervient quelques jours après le massacre à  l’arme lourde de 7 femmes à  Abobo, par des Fds pro-Gbagbo. Le chef de cabinet militaire du ministre de la Défense, le général Gueu Michel, avait alors assuré que des dispositions seront prises pour sécuriser les manifestations du Rhdp. Par ailleurs, le front militaire est actif depuis que des miliciens et mercenaires du clan Gbagbo ont violé le cessez-le-feu à  Zouan-Hounien. Les ex-FaFn ont alors riposté et poursuivi leur avancée. Elles occupent désormais la ville de Toulepleu.

Côte d’Ivoire : le Mali veut rapatrier ses concitoyens

2 millions, C’’est environ le nombre de Maliens vivant en Côte d’Ivoire et la crise qui secoue le pays, inquiète beaucoup de ressortissants quant à  la sécurité de leurs parents. «Â Pourquoi ils ne rentrent pas ! », se demande Nouhoum Sangaré, un malien de Bamako à  la vue des informations distillées par les chaà®nes internationales sur le climat tendu qui règne en Côte d’Ivoire. Beaucoup de Maliens, vivent dans les quartiers populaires de la capitale ivoirienne, notamment à  Yopougon, Treichville ou encore Abobo, siège des affrontements entre Pro Gbagbo et Pro Ouattara ces derniers. Et la tension continue de monter dans ce quartier o๠beaucoup d‘étrangers résident. On y compte environ 22% de Maliens. l’inquiétude est particulièrement vive quand des mercenaires s’en prennent aux étrangers. «Â Le jeune Ichiaka TOGO de nationalité malienne, âgé de 28 ans et très timide de nature a reçu la visite de huit individus puissamment armés dans la nuit du 11 au 12 mars dernier aux environs de trois heures du matin à  son domicile à  Yopougon nouveau quartier. Ces malfrats en treillis l’ont soumis à  des sévices corporels avant de le conduire à  une destination inconnue… », informe le site Abidjan.net. Depuis le début de la nouvelle crise post électorale, une trentaine de maliens, auraient péri dans les batailles et plusieurs autres disparu, d‘autres blessés par des miliciens les ayant pris pour des rebelles. Les méthodes sont particulièrement violentes : attaques à  domicile, viols, pillages, pneus brûlés autour des corps, de quoi donner le frisson. La menace qui pèse sur les étrangers ne date pas d‘aujourd‘hui. Déjà  en 2000, aux débuts de la crise, des centaines de ressortissants Maliens avaient péri dans les affrontements entre forces loyalistes et rebelles armés. Le rapatriement s’impose donc comme la solution urgente pour préserver le maximum de citoyens maliens de Côte d’Ivoire. Opération rapatriement Face à  cette situation urgente, le rapatriement devrait débuter dans les jours qui viennent et selon l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire. Selon les informations données par les autorités diplomatiques et consulaires, notamment l’Ambassade du Mali en Côte d‘Ivoire, un premier chiffre de 50 000 ressortissants est envisagé. Si l’opération s’avère coûteuse, la difficulté réside aussi dans le fait de rapatrier des citoyens qui ont construit leur vie dans ce pays, aujourd’hui affecté par la guerre et de les réinsérer dans la société malienne. Mais un comité interministériel a été mis en place pour dit-on, « identifier les lieux de regroupement et de départ des Maliens, pour un éventuel rapatriement ». De même que les ministères de l’Administration territoriale doivent identifier les lieux de départ, et celui des Maliens de l’Extérieur, les lieux d’accueil et d’hébergement. On assure que le rapatriement devrait se dérouler dans de bonnes conditions, tout comme cela s’est passé pour les quelques 1500 Maliens de Libye rapatriés de Libye et accueillis par Alou Badra Macalou, ministre des Maliens de l’Extérieur, alors qu’environ 3000 autres attendent le retour. Même si celui-ci est psychologiquement dur pour certains. Par ailleurs, l’état Malien a aussi permis le rapatriement de ressortissants mauritaniens via son territoire. Face au silence discutable des autorités sur les crises ivoirienne et libyenne, le rapatriement des citoyens maliens, demeure un moindre mal.

Côte d’Ivoire : La tension reste vive à Abidjan

Violences partisanes Depuis plusieurs semaines, les violences sont devenues monnaie- courante dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan. Chaque jour qui passe apporte son lot de peines pour les populations d‘Abidjan. Les liquidités ne circulent plus dans ce pays qui a dans le passé connu la paix et la prospérité. Aujourd’hui, la paupérisation règne alliée à  une crise économique, issue des multiples sanctions prises par la communauté internationale à  l’encontre du régime de Gbagbo. Seules les banques nationales fonctionnent alors que les succursales internationales ont fermé leurs portes et les guichets automatiques ne fournissent plus de liquidité. Par ailleurs, les producteurs et exportateurs de la filière café-cacao ne cessent de crier leur ras le bol. Un embargo sur tous les produit a été décrété il y’a quelques mois par l’Union européenne, la CEDEAO et l’UEMOA sous l’impulsion du président Alassane Dramane Ouattara. Décision qui pénalise la majeur partie de la population tiraillée entre deux camps. Le 8 mars dernier, journée internationale de la femme, des partisanes du président Ouattara ont marché à  Abobo. Elles manifestaient leur soutien au président du rassemblement des Houphouetistes, marche pacifique qui s’est transformée en un bain de sang. Les forces de l’ordre proches de Gbagbo, n’ont pas hésité à  se ranger du côté des jeunes. Auparavant, sept autres femmes avait été tuées lors d’une marche de soutien à  ADO, des massacres condamnés par la communauté internationale. Des tirs entendus cette nuit à  Youpougon Ce week-end, d’autres affrontements ont eu lieu à  Abobo, le quartier partisan d’Alassane Ouattara. Là  encore, il y a eu des morts. Après Abobo, place à  Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan favorable au chef du front populaire ivoirien( FPI). Selon RFI, des tirs ont été entendus dans la nuit du dimanche au lundi. En début de matinée, la circulation paraissait encore très timide, la psychose ayant gagné la majorité des habitants de ce quartier. Youpougon n’a jamais connu ce genre de situations auparavant. Selon certaines agences de presse, les tirs provenaient du quartier o๠le général Philippe Mangou, chef d’état-major des armées ivoiriennes, possède l’une de ses résidences. Jusqu’ici, aucune explication officielle n’a été donnée. Le général Mangou est soupçonné par des proches de Laurent Gbagbo d’être à  la solde du camp Ouattara. Chose qu’il a démenti en réaffirmant son soutien à  Gbagbo. Précisons que le général était un proche de l’ancien président Henry Konan Bédié qui s’est allié au RHDP et est présentement logé à  l’hôtel du golf. Il est fort probable qu’il regagne le camp ADO mais, rien n’est sûr pour le moment. Malgré tout, les affrontements continuent, les discussions également alors que l’Union africaine a reconnu Ouattara comme président légitime de Côte d’Ivoire. C’’était lors du sommet extraordinaire tenu la semaine dernière à  Addis-Abeba (Ethiopie) oà¹, Gbagbo s’est lui fait représenter.

Communiqué du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA

Le Conseil, 1. Prend note du rapport du Groupe de haut niveau pour le règlement de la crise en Côte d’Ivoire, créé aux termes du paragraphe 6 du communiqué PSC/AHG/COMM(CCLIX) adopté lors de sa 259ème réunion tenue le 28 janvier 2011 [Document PSC/AHG/2(CCLXV)]. Le Conseil prend également note des déclarations faites par le Président Alassane Dramane Ouattara, ainsi que par le représentant de S.E. Laurent Gbagbo ; 2. Réaffirme l’ensemble de ses décisions antérieures sur la crise postélectorale que connaà®t la Côte d’Ivoire depuis le 2ème tour de l’élection présidentielle, le 28 novembre 2010, reconnaissant l’élection de M. Alassane Dramane Ouattara en qualité de Président de la République de Côte d’Ivoire; 3. Félicite le Groupe de haut niveau pour son engagement et les efforts soutenus qu’il a déployés dans la recherche d’un règlement pacifique à  la crise actuelle en Côte d’Ivoire. A cet égard, le Conseil rend hommage aux Présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Jacob Zuma d’Afrique du Sud, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Jakaya Kikwete de Tanzanie et Idriss Déby Itno du Tchad, ainsi qu’aux Présidents des Commissions de l’UA et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Dr. Jean Ping et M. James Victor Gbeho, pour leur contribution à  la recherche d’une solution à  la crise actuelle en Côte d’Ivoire. Le Conseil félicite également tous ceux qui ont apporté leur coopération au Groupe de haut niveau dans l’accomplissement de son mandat. Le Conseil exprime son appréciation au Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki‐moon, pour l’appui apporté au Groupe, à  travers son Représentant spécial en Afrique de l’Ouest, Said Djinnit ; 4. Exprime sa grave préoccupation face à  la détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire, depuis la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle. Le Conseil note que, faute d’une solution rapide à  la crise actuelle, la Côte d’Ivoire risque de sombrer dans une violence généralisée aux conséquences incalculables pour ce pays, ainsi que pour la région et l’ensemble du continent ; 5. Réitère sa ferme condamnation de toutes les exactions et autres violations des droits de l’homme, menaces et actes d’intimidation, ainsi que des actes d’obstruction de l’action de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), et déplore profondément les pertes en vies humaines et actes de destruction de biens intervenus dans certaines parties de la Côte d’Ivoire; PSC/AHG/COMM.1(CCLXV) 6. Réaffirme sa conviction que la crise postélectorale en Côte d’Ivoire requiert une solution politique d’ensemble qui permette de préserver la démocratie et la paix, et favorise une réconciliation durable entre tous les Ivoiriens ; 7. Fait siennes les recommandations du Groupe de haut niveau telles que contenues dans le rapport du Groupe de haut niveau et entérine les propositions faites en vue d’une solution politique d’ensemble à  la crise en Côte d’Ivoire, qui offrent une base viable pour une sortie de crise permettant de concilier le respect de la démocratie et la quête de la paix. A cet égard, le Conseil rappelle les dispositions du paragraphe 6 (c) du communiqué de sa 259 ème réunion affirmant que les conclusions du Groupe, telles qu’elles seront entérinées par le Conseil, seront contraignantes pour toutes les parties ivoiriennes; 8. Demande au Président de la Commission de nommer un Haut Représentant chargé de la mise en œuvre de la solution politique d’ensemble, telle qu’entérinée par le Conseil, et de mener à  bien le processus de sortie de crise selon les modalités ci‐après : (i) tenue, sous l’égide de l’UA et de la CEDEAO, dans un délai de deux semaines maximum, de négociations entre les parties ivoiriennes afin d’élaborer un schéma de mise en œuvre despropositions du Groupe de haut niveau telles qu’entérinées par le Conseil, avec l’octroi de toutes les garanties nécessaires pour tous les acteurs concernés, en particulier le Président sortant, S.E. Laurent Gbagbo, (ii) mobilisation de l’appui des partenaires de l’UA en vue de la conclusion rapide de l’Accord de sortie de crise, et (iii) soumission, à  une réunion du Conseil, d’un rapport exhaustif sur les résultats de ses efforts ; 9. Demande aux parties ivoiriennes d’apporter leur entière coopération à  la mise en œuvre effective, dans les délais impartis, des propositions du Groupe, ainsi que de s’abstenir de toute action de nature à  compliquer la situation et le processus de sortie de crise ; 10. Souligne sa détermination à  prendre, à  la lumière des résultats des négociations visées au paragraphe 8 (i) du présent communiqué, et sur la base des instruments pertinents de l’UA, toutes les mesures que la situation appellerait ; 11. Demande au Président de la Commission de transmettre la présente décision au Conseil de sécurité des Nations unies, à  la CEDEAO et aux autres partenaires de l’UA; 12. Décide de rester activement saisi de la question.

Côte d’Ivoire : Ouattara est à Addis-Abeba

Réunion cruciale pour la Côte d’Ivoire que celle qui a débuté ce mercredi 09 mars à  Addis-Abeba en Ethiopie. Les 5 chefs d’Etat mandatés par l’Union Africaine sont réunis pour trouver une sortie de crise pour le pays, déchiré depuis fin novembre 2010 par les résultats de la présidentielle. Les deux présidents proclamés y étaient conviés mais seul Alassane Dramane Ouattara reconnu par la communauté internationale a fait le déplacement. C’’est la première fois depuis le scrutin contesté que Mr Ouattara quitte officiellement le territoire ivoirien. Le panel composé de Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso) doit reprendre ses discussions, entamées hier, à  huis clos ce jeudi matin, puis soumettre ses conclusions dans l`après-midi à  une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l`UA, à  laquelle ont également été conviés les deux protagonistes de l`élection. M. Gbagbo, lui, n’a pas quitté Abidjan. Il a choisi de se faire représenter par le chef de son parti, l`ex-Premier ministre Pascal Affi N`Guessan, arrivé mercredi dans la capitale éthiopienne. Les partisans du président sortant avaient ces derniers jours donné de la voix pour qu`il ne quitte pas le pays, et l`un de ses proches a clairement indiqué qu`il n`attendait pas grand-chose du rendez-vous de jeudi. «Le brusque revirement du panel, qui prévoyait initialement de revenir à  Abidjan pour y livrer ses conclusions, nous conduit à  penser que la sécurité du président n’aurait peut-être pas été assurée à  Addis-Abeba», justifie le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Mello, qui relativise: «Nous restons naturellement ouvert à  une solution négociée qui, sans remettre en cause la légitimité du président Gbagbo, permettrait d’en finir avec la partition de fait du pays.» L`UA tente depuis plusieurs semaines de conjurer la guerre civile qui menace le pays alors que plus de 370 personnes ont été tuées depuis fin 2010 selon l`ONU, et que les hostilités ont repris dans l`ouest entre forces loyales au président sortant et ex-rebelles alliés à  M. Ouattara. Bras de fer Gbagbo-ONU Quelques heures après le départ de M. Ouattara d’Abidjn, o๠il était retranché dans l’hotel du Golf depusi décembre dernier, le gouvernement de M. Gbagbo a interdit la mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci) et à  force française Licorne « de survol et d`atterrissage » dans le pays. L`Onuci assure traditionnellement le transport, grâce à  ses hélicoptères, des personnalités du camp Ouattara qui quittent le Golf hôtel ou qui y reviennent, mais ni la force onusienne ni l`équipe de M. Ouattara n`ont voulu dire par quel moyen celui-ci est parti pour le siège de l`UA. Par ailleurs, sur le plan économique, la communauté internationale s’est insurgée contre la décision prise lundi par le camp Gbagbo de nationaliser la filière cacao. Le ministère français des Affaires étrangères a condamné mercredi la « décision illégale » de Laurent Gbagbo « annonçant une spoliation des entreprises des filières cacao et café présentes en Côte d`Ivoire ». « Cette décision n`a d`ailleurs aucun effet en droit puisqu`elle émane d`autorités qui ne sont pas légitimes pour prendre des décisions au nom de l`Etat ivoirien », a souligné au cours d`un point-presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero, interrogé sur cette mesure du président sortant, non reconnu par la France. Le Département d`Etat américain a quant à  lui, assimilé à  « un vol » la décision de Laurent Gbagbo.

Côte d’Ivoire : 7 femmes tombent sous les balles de Gbagbo

Sept femmes ont été tuées jeudi par les forces loyales au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo qui dispersaient une manifestation à  Abidjan, selon le dernier bilan de la mission de l’ONU dans le pays, l’Onuci. C’est pour crier leur ras le bol, d’une situation qui étouffe la Côte d’Ivoire que ces femmes, ont marché dans le quartier d’Abobo, chef lieu des affrontements entre patriotes et forces partisanes d’Alassane Ouattara. Selon Guillaume Ngefa, directeur adjoint de la Division des droits de l’Homme de l’Onuci. « Six femmes sont mortes sur place, et la septième est morte à  l’hôpital », a-t-il précisé, à  l’AFP. Le précédent bilan, basé sur des témoignages d’habitants, faisait état de six femmes tuées par les FDS qui dispersaient la manifestation dans le quartier d’Abobo, fief d’Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale. Selon un habitant du quartier joint au téléphone, plusieurs centaines de femmes battaient le pavé pour dénoncer la  » confiscation » du pouvoir par le président sortant Laurent Gbagbo au détriment du « président élu » le 28 novembre dernier, Alassane Ouattara, lorsque les forces de l’ordre ont tiré sur la foule. Le camp Gbagbo réfute Les FDS ont nié vendredi toute responsabilité dans ce drame, disant « ne pas se reconnaà®tre dans cette accusation forcément mensongère et sans fondement ». Or, il est clair que ce sont des forces de la nation qui ont tiré sur ces femmes. Cette vidéo tournée lors de la manifestation témoigne, jugez plutôt.

Le Panel joue les prolongations en Côte d’Ivoire

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, réuni lundi soir, a pris note de la nécessité pour le Panel de disposer d’un temps supplémentaire limité pour parachever sa mission. Il a donc décidé de lui accorder une prorogation de son mandat. De source diplomatique, on explique cette prolongation par des considérations juridiques. Le panel des cinq avait un mandat qui a expiré le 28 février. Comme ils n’ont pas pu rendre leurs recommandations à  la date prévue et afin que leurs conclusions ne soient pas contestées par l’une des parties, il fallait donc que le Conseil de paix et de sécurité prolonge leur mission jusqu’au 31 mars. Ces 30 jours devront donc permettre aux 5 chefs d’Etat de poursuivre leur mission qui est de trouver « une solution politique d’ensemble » à  la crise ivoirienne. Présidé par le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le panel est composé de Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Idriss Deby Itno (Tchad) et Jakaya Kikwete (Tanzanie). Il a été créé en marge du dernier sommet de l’UA fin janvier à  Addis Abeba et a effectué une mission de deux jours la semaine dernière qui n’avait pas permis de décanter la situation que connait depuis maintenant 3 mois. Toujours selon des sources diplomatiques, l’échec de la mission du panel est dû à  des divergences au sein du panel sur la ou les solutions à  la crise. Nombreux sont ceux qui pensent que ce nouveau délai fait e jeu de Laurent Gbagbo, soupçonné de recruter et de réarmer ses troupes. Il obtient ainsi un sursis de 30 jours pendant lesquels tout sera possible. Une nouvelle réunion devrait avoir lieu ce vendredi 4 mars 2011 à  Nouakchott en la présence du président de la Commission de l’Union africaine et du secrétaire exécutif de la Cédéao. Cette réunion devra très rapidement être suivie d’un nouveau voyage à  Abidjan pour présenter leur plan de sortie de crise, des « solutions contraignantes pour les deux parties ». Un sommet des 14 chefs d’Etat membres du Conseil de paix et de sécurité qui décidera en dernier ressort de la marche à  suivre en fonction des réactions des deux protagonistes de la crise. Dégradation de la situation Ce délai intervient alors que la situation sécuritaire dans le pays ne cesse de se dégrader. La semaine dernière le quartier pro-Ouattara d’Abobo, dans le nord d’Abidjan, a été le théâtre de combats sanglants entre Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales au président sortant et insurgés armés, accusés par le camp Gbagbo d’appartenir à  l’ex-rébellion du nord ivoirien alliée à  M. Ouattara. Abobo est cependant calme depuis dimanche mais la situation demeurait préoccupante après plusieurs jours d’exode de milliers de familles terrifiées par les combats à  l’arme lourde. « Certaines informations font état d’un grand nombre de corps sans vie, de bus réduits en cendres, de magasins pillés et de jeunes miliciens qui attaquent les maisons », a déclaré le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR). L’agence onusienne s’est inquiétée du sort de civils « pris au piège », citant des témoignages selon lesquels « des groupes armés auraient empêché » des habitants de partir. Le nord du pays, aux mains de l’ex-rébellion, était privé de courant depuis lundi. Mis en cause par la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), le gouvernement Gbagbo a dit « optimiser l’utilisation du potentiel électrique actuel en fonction de ses priorités » et souligné que les coupures ne concernaient pas toujours le nord.

Côte d’Ivoire : Vives tensions dans les rues de la capitale

Selon l’ONU, les violences de ces derniers jours ont fait au moins plusieurs morts, un bilan difficile à  établir. Par ailleurs, un affrontement a eu lieu, jeudi 24 février 2011, dans l’ouest du pays près de la frontière libérienne. Plus les jours passent, plus l’arc de contestation s’étend sur Abidjan. C’’est dans les quartiers nord d’Abobo que la tension reste, et de loin, la plus forte. Un commando d’insurgés armés y affronte quasi quotidiennement les forces de défense et de sécurité. Jeudi encore, des tirs nourris ont été entendus dans cette commune pro-Ouattara. Par crainte d’une confrontation massive entre les deux parties, des centaines d’habitants fuyaient la zone jeudi matin. Pour l’heure, il est impossible d’établir un bilan précis du nombre de morts et de blessés causé par les affrontements d’Abobo. Koumassi et Treichville ont été plus calmes ce 24 février mais, fait nouveau, des violences se sont produites à  Attécoubé. Des jeunes pro-Ouattara se sont soulevés, ont enflammé des pneus. Selon un témoin, les forces de l’ordre leur ont répondu par des tirs tendus et plusieurs jeunes sont tombés. Si la tension est toujours très vive à  Abidjan, jeudi à  l’aube une confrontation entre forces de défense et de sécurité et Forces nouvelles a eu lieu entre Danané et Zouan-Hounien, non loin de la frontière libérienne. Les circonstances et le bilan exact de ce combat ne sont pas encore établis de sources indépendantes. Pour l’heure, il est impossible de dire s’il s’agit d’un simple accrochage ou du prélude à  un embrasement du front ouest mais l’Onuci ne cachait pas son inquiétude quant à  une éventuelle reprise des hostilités entre les deux forces militaires. A Abidjan, la population de Treichville inquiète Ce n’est pas le quartier le plus tendu d’Abidjan mais avec ses carcasses de voitures brûlées, ses barricades improvisées et ses traces de pneus enflammés Treichville fait partie des communes qui ont répondu à  l’appel à  la révolution lancé par Guillaume Soro. Ces derniers jours, les forces de défense et de sécurité font ici régulièrement usages de leurs armes. « Moi J’ai très peur, lance une habitante. On n’est pas en sécurité, ici, parce qu’on reçoit des bombes lacrymogènes. On a des enfants, ici, alors qu’ils lancent des bombes lacrymogènes, ils tuent des gens. On n’arrive pas à  dormir. Vraiment, on a peur, on a très peur ». Pour un autre habitant la situation est tendue : « chaque matin, il faut que l’on pose des barricades. Et à  chaque fois que l’on sort, il y a des chasses à  l’homme. Ils passent de portes en portes pour venir frapper et se battre. On a très peur et on fait appel à  l’ONU pour venir sécuriser la commune de Treichville ». Les patrouilles des casques bleus sont rares et pour protéger les jeunes ce sont les Maman RHDP du quartier qui se sont rassemblées ces deux derniers jours devant la caserne de la garde républicaine. Mercredi, pour exiger la libération de leurs enfants et de leurs maris emprisonnés. Jeudi, pour obtenir celle des femmes arrêtées la veille. « On est là  pour une cause bien déterminée. Cette cause bien déterminée est qu’on libère nos femmes, explique une femme dans la foule. Ce sont des mamans, ce sont des femmes qui ont besoin de leur quotidien et on les détient. On n’est pas du tout contents. Donc si on ne les laisse pas sortir dans les deux prochains jours, on va se lever comme une seule personne pour pouvoir libérer nos femmes ». Finalement ces dames ont eu gain de cause, dix femmes ont été libérées jeudi dans l’après midi.

Côte d’Ivoire: Que propose le Panel?

Quatre des cinq chefs d’Etat chargés par l’Union africaine d’une médiation en Côte d’Ivoire ont poursuivi mardi leur mission, en l’absence de leur homologue du Burkina Faso Blaise Compaoré. l’union africaine avait d’abord, au début du mois, envoyé des experts pour étudier la situation née de la crise postélectorale. Ceux-ci avaient rencontré tous les acteurs politiques et la société civile, afin de recenser les différents points de vue. Après de cinq jours de discussions, ils ont rendu leur rapport au Panel de chefs d’Etat de l’Union Africaine. Après avoir examiné les conclusions auxquelles sont parvenus les experts, les présidents Idriss Deby (Tchad), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Jacob Zuma (Afrique du sud), Jikaya Kikwete (Tanzanie) et Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie) sont à  Abidjan depuis ce lundi. Le président burkinabé Blaise Compaoré qui fait partie du panel a finalement renoncé à  faire le déplacement. Selon la sécurité de l’aéroport Félix Houphouà«t Boigny d’Abidjan, des « Jeunes Patriotes », mouvement de militants acquis corps et âme à  Gbagbo, ont menacé d’empêcher l’atterrissage en Côte d’Ivoire de l’avion du président Burkinabé, accusé d’avoir pris fait et cause pour Ouattara. La Cédéao estime que « cette menace était assez sérieuse pour qu’il annule sa participation » à  la mission de l’UA, mais s’étonne que celle-ci ait décidé de la maintenir en l’absence du président de l’organisation régionale. La Cédéao a déclaré qu’elle continuerait à  coopérer avec l’Union africaine, plus divisée qu’elle-même sur la façon de résoudre l’impasse politique en Côte d’Ivoire, mais que la situation à  Abidjan n’était pas propice à  « cette mission critique » dont elle attend néanmoins le compte rendu. Que prévoit cette énième médiation ? Les quatre chefs d’Etats et le président de la commission de l’UA, Jean Ping, ont rencontré tout d’abord Laurent Gbagbo. Ils doivent ensuite s’entretenir ce mardi avec Alassane Ouattara. Ce dernier serait réticent à  les recevoir, le seul président de la CEDEAO ne faisant plus partie de la délégation. Contrairement aux chefs d’Etat présents, qui semblent pencher pour une solution de consensus et de partage de pouvoir, la CEDEAO a toujours affirmé que Gbagbo devait remettre le pouvoir à  Ouattara. Nombreux sont ceux qui restent sceptiques face à  cette nouvelle médiation entre les deux camps. Mais avec le temps et après de deux mois de crise, les positions deviennent un peu plus flexibles de part et d’autre. En effet, le président Ouattara qui refusait tout dialogue avec l’autre camp au départ, semble revoir sa position. Cela se traduit par le fait qu’il ait demandé au camp Gbagbo de ne pas se rendre à  l’aéroport pour l’accueil des chefs d’Etats, afin d’assurer toute neutralité du pouvoir en place. Ce dernier selon Abidjan.net, aurait accepté la demande de son rival. Si l’on s’en tient aux conclusions et recommandations des experts de l’UA, deux propositions seraient sur la table. La première, un gouvernement d’union nationale dirigé par Alassane Ouattara et une vice-présidence pour le camp de Laurent Gbagbo. La seconde, un mandat coupé en deux. Les parties se mettront-elles d’accord autour de l’une de ces options, rien n’est moins sûr.

Côte d’Ivoire: Le Panel peaufine ses propositions

Aucun des participants n’a fait de déclaration à  l’issue de la réunion qui a duré plus de six heures. « Le travail progresse », a simplement dit le président tanzanien Jikaya Kikwete. Avec Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina Faso) et Idriss Deby Itno (Tchad), M. Kikwete fait partie du panel créé fin janvier par l’UA afin de trouver des solutions pour dénouer la crise ivoirienne née de l’élection présidentielle du 28 novembre. Le regain de violences à  Abidjan, o๠au moins trois partisans d’Alassane Ouattara ont été tués samedi par les forces de sécurité loyales à  son rival, le président sortant Laurent Gbagbo, « a été longuement évoqué. Les chefs d’Etat devraient se rendre comme prévu ce lundi à  Abidjan pour y présenter les résultats de leurs travaux à  MM. Gbagbo et Ouattara, ce dernier étant reconnu président par la quasi-totalité de la communauté internationale. Jean Ping, président de la Commission de l’UA, Saà¯d Djinitt, représentant des Nations unies en Afrique de l’Ouest, des responsables de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao), et les experts du panel qui, après une mission à  Abidjan début février, ont rédigé un rapport contenant des propositions de sortie de crise, ont également participé à  la rencontre. « Les répercussions négatives de cette crise que nous déplorons vivement, affectent durement le peuple ivoirien frère, la sous-région, et l’Afrique dans son ensemble », a déclaré le président Ould Abdel Aziz, président du panel, au début de la réunion. Il a émis l’espoir que les contributions « des experts nous guideront dans nos choix et que nous aboutirons à  une issue pacifique qui préserve la paix, la stabilité et la démocratie en Côte d’Ivoire et renforce l’unité et la cohésion du peuple ivoirien ». La réunion s’est déroulée en deux phases, avec d’abord une présentation de leur rapport par les experts avec échange de vues, puis ensuite un examen des options possibles au règlement de la crise. Les chefs d’Etat soumettront ces options aux deux rivaux ivoiriens à  Abidjan et auront jusqu’au lundi 28 février pour présenter des solutions à  caractère « contraignant » pour les deux camps. Mais la marge de manœuvre du panel est très étroite, les deux camps ayant émis de sérieux doutes sur sa composition et ses chances de réussite. Pour Laurent Gbagbo et ses partisans, la présence de Blaise Compaoré, accusé d’avoir pris fait et cause pour Alassane Ouattara et l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui le soutient est intolérable. Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara, a redit dimanche à  un journal français ne pas croire à  la réussite de la médiation, « parce que Laurent Gbagbo n’acceptera jamais d’entendre qu’il a perdu les élections et qu’il doit céder le pouvoir ». Unanime au départ pour reconnaà®tre la victoire d’Alassane Ouattara comme une écrasante majorité du reste du monde, l’UA est ensuite apparue divisée.

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo contre l’Onuci FM, la guéguerre médiatique se poursuit

Cette guéguerre entre médias et Laurent Gbagbo ne date pas d’aujourd’hui. l’interdiction d’émettre à  l’ONUCI FM, la radio des Nations Unies vient une fois de plus renforcer la détermination de Laurent Gbagbo à  ne pas se laisser dicter sa conduite par la communauté internationale tout en contrôlant l’information. Cette nouvelle décision du Conseil national de la communication qui a annoncé la fin des émissions, ce 8 février, fait suite à  la volonté de Laurent Gbagbo de faire retirer l’organisation onusienne d’Abidjan. l’ONUCI FM, communément appelé «Â La Radio de la paix » émet en Côte d’Ivoire depuis Aout 2004, et a été installée, après les troubles en Côte d’Ivoire, sur mandat du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ce dont se prévaut, Abou Moussa, l’Adjoint du Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire sur le site Abidjan.net. « Cette mesure ne nous a pas été notifiée. La radio émet sur toutes ses fréquences sur l’ensemble du territoire ivoirien.», rappelle à  son tour, Sylvain Séminliko, le rédacteur en chef d’ONUCI FM depuis ses débuts. Cette interdiction donc ne semble point perturber les mandataires de l’ONU. La guéguerre contre les médias occidentaux se poursuit France 24, TV5, RFI, et maintenant l’ONUCI, la liste est longue des médias qui ont été dans le collimateur de Laurent Gbagbo. Diabolisés, ceux-ci représentent pour lui, la voix de l’occident tant décriée. La guéguerre s’est beaucoup jouée entre la Radio mondiale RFI et le pouvoir de Gbagbo. Accusée maintes fois de désinformation et d‘intoxication médiatique, la fréquence de RFI a plusieurs fois été coupée à  Abidjan, la première fois en 2000, pendant plus de deux ans et dernièrement en 2010, au lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel. De même que dans le passé, les correspondants de RFI ont régulièrement été sommés de débarrasser le plancher de Gbagbo. Reste que si Gbagbo diabolise ces médias, il s’en sert également. Des interviews à  la Une de l’hebdomadaire Jeune Afrique, en période électorale ou des entretiens sur la chaà®ne privée Canal +, il ne saurait se passer des médias étrangers, surtout pour plaider sa cause personnelle. Mais le «Â Boulanger » n’en fait qu’à  sa tête, puisqu’il est sur son territoire. Sauf que l’ONUCI, la mission de Paix des Nations Unies en Côte d’Ivoire, reste un territoire étranger…

Des experts de l’UA sont en Côte d’Ivoire

De l’urgence de trouver des solutions Le dialogue et la négociation sont les premières armes préconisées par l’Union Africaine à  l’issue de son 16èmesommet à  Addis Abeba. Il faut donc tout tenter avant de recourir à  la force. l’UA a donc délégué cette semaine, des experts pour rencontrer les deux parties. l’objectif visé étant de trouver une solution pacifique à  la crise. Les envoyés spéciaux de l’UA ont commencé dès ce lundi, leurs pourparlers avec les deux camps. Ils ont moins d’une semaine pour rassembler leurs informations afin de faire leur rapport aux chefs d’Etats de l’union. A l’examen de ce rapport, ces derniers trancheront sur la politique à  adopter. Il faut préciser que toutes ces rencontres se font quasiment à  huis clos, aucune information ne filtrant de ce que se disent les experts et leurs interlocuteurs. Selon Abidjan.net, un premier contact aurait déjà  été établit avec les différents protagonistes. La plus grande tâche à  laquelle doivent faire face les négociateurs, C’’est de les amener à  une même table de discussion. Vu que le camp Ouattara jusqu’à  présent, s’oppose farouchement à  cette éventualité. Ils ont par ailleurs rencontrés le conseil constitutionnel et la commission électorale indépendante afin de recueillir tous les points de vue. Les experts avant leur départ, rencontreront la société civile, les partis politiques et le corps diplomatique. Ainsi les experts rédigeront un rapport qu’ils remettront dans une dizaine de jours aux chefs d’Etats le 20 février prochain à  Nouakchott (Mauritanie). Après examen du rapport, ils se rendront à  Abidjan les jours suivants. Regain de violence à  Abidjan Les corps de trois hommes ont été découverts mardi dans un quartier d’Abidjan favorable à  Alassane Ouattara, théâtre lundi de violents heurts entre manifestants et forces de l’ordre fidèles à  son rival, le président sortant Laurent Gbagbo. Quelques barricades faites de tables barraient l’accès au commissariat, devant lequel des membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) en armes étaient en faction. Après les affrontements violents entre manifestants et FDS, « la nuit a été calme », ont rapporté des jeunes du quartier. La vie a repris son cours mardi dans le quartier, o๠la présence des FDS était relativement discrète. L’affluence était habituelle sur le grand marché d’Abobo, et dans les rues les voitures circulaient normalement.

William Fitzgerald : « On doit mettre fin au faux régime de Gbagbo »

l’exercice auquel s’est livré William Fitzgerald, responsable de la politique et des opérations des Etats Unis en l’Afrique de l’Ouest, avait pour objectif de donné l’opinion de son pays sur la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire depuis plus de deux mois maintenant. En introduction, le conférencier a, d`emblée, regretté les tensions et les multiples cas de violence qui émaillent la vie politique en Côte d`Ivoire depuis l`annonce des résultats du second tour du scrutin présidentiel. « La situation est tellement difficile. Il y a beaucoup de tension, et ça augmente. La position des Etats Unis est qu`on a reconnu la victoire d`Alassane Ouattara. On a essayé avec toute la communauté internationale, surtout les membres de la communauté africaine, de convaincre M Gbagbo de quitter le pouvoir. Et laisser Alassane Ouattara prendre la charge du gouvernement. L`Union africaine a désigné une commission de chefs d`Etat. C`est quelque chose de très important. On reste très préoccupés à  propos de la situation, parce qu`il y a des violations des droits de l`homme, des violences, de l`insécurité partout à  Abidjan, à  l`ouest et à  l`est du pays » a-t-il dénoncé. M. Fitzgerald se dit « convaincu qu`il y aura bientôt des investigations pour identifier les auteurs ». Pour sortir de l`enlisement, les Usa, selon le conférencier, suggèrent tout simplement à  Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir qu`il a perdu dans les urnes. « La Cedeao a indiqué que la possibilité de la force de stabilisation peut, en principe, entraà®ner le changement en Côte d`Ivoire. Mais il faut tout d`abord privilégier les sanctions économiques. Pour les Etats Unis, c`est très important d`imposer des sanctions financières contre les personnes qui soutiennent directement le faux gouvernement de Laurent Gbagbo. Je suis convaincu que dans quelque temps, l`accès de Laurent Gbagbo à  l`argent sera très réduit. Et il aura certainement des difficultés pour payer et contrôler les milices, les forces armées, les gens de son gouvernement. Les Usa sont pour la multiplication des actions diplomatiques et politiques pour résoudre la crise en Côte d`Ivoire. C`est pour cela que nous accordons un intérêt à  la prochaine mission de l`Union africaine. Il faut essayer mille fois si c`est nécessaire, de résoudre le problème ivoirien par la voie pacifique ». Mais l’option militaire reste une option si le panel des chefs d’Etat mandatés par l’Union Africaine échouait dans sa mission. « Je voudrais souligner que l`usage de la force par la communauté internationale reste une option. Mais on va essayer d`éviter la nécessité d`utiliser la violence pour résoudre la crise. Je doute fort que les Etas Unis seront impliqués dans une force d`intervention, mais nous restons très proches de la communauté internationale, de l`Union africaine qui est en train de soutenir le travail et les solutions proposées par la Cedeao. Laisser Laurent Gbagbo contrôler toujours les comptes bancaires, ne peut pas aider à  résoudre la crise » a martelé William Fitzgerald. Sur le panel des chefs d`Etat africains attendus en Côte d`Ivoire pour résoudre la crise, le sous-secrétaire d`Etat aux affaires africaines des Usa a tenu a précisé que ce mandat ne remet pas en cause l’élection de M. Ouattara. « Il y a tellement de médiateurs qui ont essayé et ont parlé directement avec M Gbagbo. Tout le monde a quitté le pays avec presque rien. M Gbagbo a promis plusieurs fois de lever le blocus du Golf hôtel, mais il a menti. Il n`a pas tenu parole et il ne fait rien par rapport au cordon de sécurité autour du Golf hôtel. Les Etats Unis et toute la communauté internationale sont pour la résolution de la crise sans violence. C`est cela notre objectif primordial. L`Union africaine a décidé de mettre sur pied ce panel, mais c`est très important de souligner ce qu`elle a dit. Ce n`est pas pour dire qu`on doute des résultats de l`élection. Personne ne doute des résultats sauf ceux qui soutiennent le régime Gbagbo. L`Union africaine a réaffirmé le compte rendu de l`Onu qui dit que M Ouattara a gagné avec 54% des voix. Les résultats sont très clairs. M Ouattara est le président de la Côte d`Ivoire ». Pour lui, il n’est pas non plus question d’un recomptage des voix. En cas d`échec de la mission prochaine du panel de l`Ua, quelle attitude comptent adopter les Etats Unis ? William Fitzgerald apporte la réponse suivante. « Nous savons que M. Gbagbo va ignorer les résultats de la commission de l`Ua. C`est franchement difficile. M. Gbagbo doit savoir que cette commission représente la communauté internationale, l`Afrique entière. Et tous reconnaissent que M. Ouattara a gagné les élections. Avant, c`était la Cedeao qui, après ses investigations, a dit que M. Laurent Gbagbo était illégitime. Maintenant avec l`Union africaine, c`est le dernier appel à  Laurent Gbagbo de quitter du pouvoir avec une certaine dignité, des honneurs d`ancien chef de l`Etat. En fin de compte, il y aura d`autres manières de le faire quitter le pouvoir, c`est tout. Il doit savoir qu`il ne peut pas jouer tout le temps avec la communauté internationale, avec ses voisins de la Cedeao, avec ses homologues de toute l`Afrique. Ce n`est pas possible. L`Union a validé les résultats des élections qu`Alassane Ouattara a gagnées. Ce n`est pas possible que M Gbagbo continue de refuser d`accepter les résultats. Il va être complètement isolé par la communauté internationale s`il continue ». Les Etats Unis, par la voix du sous-secrétaire d`Etat aux affaires africaines, comptent tout mettre en œuvre pour éviter le chaos en Côte d`Ivoire. « Les réfugiés vont au Mali, au Ghana, au Libéria, au Burkina Faso, en Guinée. Une guerre civile est inacceptable. C`est pour cette raison qu`on utilise tous les moyens pour résoudre la situation pacifiquement. Sinon, le danger est net. La situation actuelle constitue un danger pour toute la sous-région. Les peuples de la sous-région souffrent tellement qu`une nouvelle guerre est inacceptable. M Gbagbo doit pouvoir comprendre qu`il constitue une menace pour toute la sous-région »

Côte d’Ivoire: « La fin est proche »

Sensibiliser davantage les autres peuples sur le drame que vit la Côte d’Ivoire du fait de l’entêtement de Laurent Gbagbo à  se maintenir à  la tête d’un pouvoir qu’il a confisqué et convaincre les chefs d’Etat africains à  contraindre celui-ci à  céder le pouvoir à  Alassane Dramane Ouattara, président reconnu par la Communauté internationale. Tel est l’objet du périple d’information qu’a entrepris le Premier ministre Guillaume Soro à  travers l’Afrique. Après un marathon qui l’a conduit dans plusieurs capitales, le chef du gouvernement Ouattara était ce mardi 1er février 2011 face à  la presse à  Ouagadougou. Face aux journalistes, celui qui se réclame d’être du pouvoir légitime, légal et sérieux de la Côte d’Ivoire, n’est pas passé par quatre chemins pour affirmer que l’actuel président sortant de la Côte d’Ivoire ne partira jamais du pouvoir, si ce n’est par la force qu’on l’y pousse. «Nous avons parcouru plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Nous avons toujours eu un accueil chaleureux et des oreilles attentives pour nous écouter.» C’’est ainsi que le Premier ministre Guillaume Soro, après avoir rendu hommage à  la facilitation de Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso et tous les acteurs qui oeuvrent pour le retour de la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire, a brièvement résumé sa tournée en Afrique. Un voyage qui l’a conduit dans une dizaine de pays et qui lui a permis d’expliquer davantage la crise post électorale dans son pays. Après un rappel du processus d’organisation et de déroulement du scrutin du 28 novembre 2010, M. Soro est arrivé à  la conclusion, en sorte une confirmation de sa position, selon laquelle Alassane Ouattara a gagné la présidentielle d’octobre-Novembre 2010. «Depuis le petit séminaire de Katiola, on m’a appris à  dire la vérité et à  la défendre. Pour cela, si Laurent Gbagbo avait gagné l’élection, je l’aurais dit. Mais là , en tant que cheville ouvrière de ce processus électoral, je vous assure que Gbagbo a perdu». C’’est le point de vue de l’homme qui, malgré sa perte de poids, a signifié, dans un humour dont il a fait montre durant toute la conférence, qu’il est en parfaite santé. Se prononçant sur les conclusions du Sommet de l’Union africaine (UA) tenu les 30 et 31 janvier 2011 à  Addis Abeba, en Ethiopie, le Premier ministre Guillaume Soro s’est réjoui du fait que «l’UA ait accepté d’endosser toutes les décisions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a, depuis lors, choisi son camp, celui de Alassane Ouattara, le président élu par les Ivoiriens.» Autre point de satisfaction pour Guillaume Soro, «la victoire d’Alassane Ouattara est maintenant reconnue par tout le continent africain.» Et s’il a salué la décision du sommet des chefs d’Etats et de gouvernements qui a mandaté cinq présidents pour mener la réflexion sur les conditions de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Sur la question, M. Soro a salué cette décision qui permet de sauver ce qui est essentiel: les vies humaines. Toutefois, il s’est dit sceptique que Laurent Gbagbo accepte plier sur la base de simples négociations. «Pour avoir travaillé pendant trois ans avec Laurent Gbagbo, je ne dirai pas que je suis bourré mais J’ai été instruit. Et je suis convaincu que Laurent Gbagbo va opposer au panel des chefs d’Etat une fin de non recevoir», a-t-il indiqué. Tout en restant optimiste que le président sortant Laurent Gbagbo va céder «dans quelques semaines» le pouvoir à  Alassane Ouattara, Guillaume Soro a appelé ses compatriotes à  garder patience. Car «si le prix à  payer pour sauver des vies est d’un mois, il est prêt pour cela.» Pour lui, l’intervention militaire ne peut causer une quelconque guerre en Côte d’Ivoire, vu que selon le premier ministre, il s’agira d’une opération ciblée, juste pour déloger Gbagbo du palais présidentiel. Affichant sa détermination à  rester du côté de la vérité, M. Soro a rappelé que le défi dans son pays, C’’est de sauver la démocratie, pour que l’Afrique entière soit épargnée des règnes dictatoriaux et sans fin. «Nous sommes dans une marche pénible et difficile mais heureusement irréversible. Et J’ai la conviction que la fin est proche. Le régime dictatorial de Gbagbo tombera parce que notre cause est juste», a-t-il conclu.

Obiang Nguema, l’erreur de casting de l’Union africaine

En portant pour un an à  sa présidence l’équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, l’institution panafricaine inflige un camouflet aux démocrates du continent et aux électeurs ivoiriens Confie-t-on les clés de la salle des coffres à  un braqueur récidiviste ? C’est grosso modo ce que viennent de faire la trentaine de chefs d’Etat réunis dimanche et ce lundi à  Addis Abeba (Ethiopie) à  la faveur du 16e sommet de l’Union africaine (UA): ils ont conféré pour un an au despote équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, 68 ans, la dignité de président en exercice de l’institution. Certes, la désignation de ce militaire, parvenu au pouvoir en 1979 au prix d’un coup d’Etat, obéit à  la tradition qui veut que la fonction revienne à  tour de rôle à  chacune des cinq sous-régions du continent noir; en l’occurrence, cette fois, l’Afrique centrale. Certes, objectera-t-on encore, la mission qui lui échoit revêt un caractère essentiellement symbolique. Arguments aussi spécieux l’un que l’autre. L’UA a su dans un passé récent écarter un autre putschiste, le Soudanais Omar el-Béchir, par ailleurs poursuivi par la Cour pénale internationale pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés au Darfour ; avant de congédier l’an dernier le Guide libyen Muammar Kadhafi, candidat au mépris des règles maison à  un second mandat. Les symboles ? C’est précisément en leur nom que les défenseurs des droits de l’homme, Africains ou pas, jugent le choix navrant. D’autant que ce forum 2011 avait pour thème officiel les « valeurs partagées » du milliard d’êtres qu’héberge entre Tunis et le Cap-de Bonne-Espérance le berceau de l’humanité. Les valeurs ? Parlons-en. Traité avec le respect dû à  son pactole pétrolier -la Guinée équatoriale est le 3e producteur d’or noir de l’Afrique subsaharienne-, Obiang piétine depuis trois décennies la credo démocratique affiché par l’Union. En la matière, son irruption sur l’avant-scène aura donné le ton. Alors vice-ministre de la Défense, celui que l’on surnomme « Zé Bere Ekum » – la Panthère aux aguets dans la langue de l’ethnie fang- renverse à  l’été 1979 son oncle Francisco Macias Nguema, premier président du seul pays hispanophone d’Afrique, avant de l’envoyer au peloton d’exécution. Depuis, il régente à  la cravache son petit émirat pétrolier et ses 650000 âmes, condamnées pour la plupart à  végéter dans une pauvreté obscène au regard des royalties encaissées par le clan Obiang. Dissidents embastillés et torturés, opposition muselée, société civile bâillonnée, presse asservie, purges déclenchées en riposte à  des complots le plus souvent imaginaires : un festival permanent, dénoncé notamment par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), ONG basée à  Dakar (Sénégal). Le bilan est à  ce point calamiteux que l’Unesco -l’agence des Nations unies pour l’éducation et la culture- a décliné une offre dorée sur tranche: trois millions de dollars sur cinq ans, censés financer un « Prix Teodoro-Obiang-Nguema » voué à  récompenser « la recherche en sciences de la vie ». En fait de science, le bienfaiteur éconduit a celle de l’opacité. C’est qu’au rayon de la transparence, la performance du maà®tre absolu de Malabo, réélu en novembre 2009 avec 96,7% des suffrages exprimés, laisse pantois. Le gouvernement nommé deux mois plus tard résulte au demeurant d’un époustouflant casting familial. Qu’on en juge: un frère à  la Défense, un fils aà®né, connu pour sa passion compulsive pour les bolides de luxe, promu ministre d’Etat, un cadet doté du portefeuille -c’est bien le mot- de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, un neveu aux Finances et au Budget. La corruption? Endémique. Dans son palmarès 2010 de la vertu en la matière, l’ONG Transparency International classe la Guinée équatoriale au 168e rang sur 178… Comment s’étonner que l’ami Teodoro figure parmi les chefs d’Etat visés -en vain pour l’heure- par diverses plaintes dans l’affaire des « biens mal acquis » ? La première allocution du nouveau président en exercice de l’UA résonne comme un aveu. « Les concepts de démocratie, de droits humain et de bonne gouvernance, a-t-il déclaré dimanche, ne sont pas des thèmes nouveaux pour l’Afrique. Mais il convient de les adapter à  la culture africaine. » « Concepts » familiers pour le continent peut-être, mais inédits à  Malabo. Quant à  la martingale du « relativisme culturel », on sait l’usage immodéré qu’en font les satrapes pour parer leurs turpitudes d’atours flatteurs. Le cadeau fait à  Obiang est d’autant plus fâcheux que l’UA doit s’atteler de toute urgence à  la résolution de l’imbroglio ivoirien. Qui l’eût cru ? Le successeur du Malawite Bingu wa Mutharika a manifesté au long des semaines écoulées de coupables faiblesses envers le putschiste électoral Laurent Gbagbo. Reste à  espérer que ses pairs s’en tiendront à  la doctrine réitérée par le Gabonais Jean Ping, patron de la Commission -en clair de l’exécutif permanent- de l’Union africaine: l’objectif demeure « d’amener Alassane Ouattara », dûment élu le 28 novembre, à  « exercer la réalité du pouvoir ». La crédibilité de l’instance panafricaine est à  ce prix. Tout comme celle de la quinzaine d’élections programmées dans l’année sur le continent.

16ème Sommet de l’UA ce week-end

Du dimanche 30 au lundi 31 janvier prochain se tiendra à  Addis-Abeba, le 16è sommet ordinaire des chefs d’Etat de l’Union Africaine. Une rencontre consacrée en grande partie à  la crise ivoirienne. A l’ordre du jour des deux jours d’assises des discussions qui porteront sur le thème « Valeurs partagées pour une plus grande unité et intégration». Un thème bien évocateur qui annonce de nouveaux pas vers la création des à‰tats-Unis d’Afrique au menu des discussions depuis des années. Pour ce XVIème sommet de l’Union africaine (UA), les dirigeants du continent noir passeront en revue les nombreux sujets chauds de l’actualité africaine. A Addis-Abeba, il faudra s`attendre à  un débat houleux entre les chefs d’Etat africains. Aucun représentant de la Côte d’Ivoire n’est officiellement invité à  ce sommet, le pays étant actuellement sous sanction de l’UA, selon des sources au sein de la commission de l’UA. Toutefois, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, les deux hommes qui se disputent le pouvoir en Côte d’Ivoire depuis l’élection présidentielle du 28 novembre 2010, vont envoyer des émissaires dans la capitale éthiopienne. Guillaume Soro, le Premier ministre de M. Ouattara (reconnu par l’ONU) devrait être dans la capitale éthiopienne avec une délégation. Côté Laurent Gbagbo, c’est son ministre des Affaires à‰trangères, Alcide Djédjé, qui sera à  Addis-Abéba, lui aussi avec sa délégation. Par ailleurs, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, Young Jin Choà¯, s’est déjà  envolé pour l’Ethiopie, a annoncé M. Kenneth Blackman, son porte-parole adjoint. La crise tunisienne, le récent référendum d’auto-détermination au Sud-Soudan, le conflit en Somalie, l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les violences post-électorales de 2008 au Kenya, les poursuites contre l’ancien président tchadien Hissène Habré, ainsi que la réforme du système des Nations unies figureront au menu des discussions des chefs d’Etat africains. La question relative à  la place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité de l’ONU sera sans doute l’un des thèmes abordés par Nicolas Sarkozy, « invité spécial » du sommet et qui s’exprimera dimanche 30 janvier lors de la cérémonie d’ouverture. « Des décisions majeures vont être prises au cours de ce sommet », a déclaré le président de la Commission de l’UA, Jean Ping. « La situation en Côte d’Ivoire et en Tunisie focalisent notre attention à  tous. Je suis de très près la situation dans ces pays, et nous prendrons les mesures idoines (…) », a promis M. Ping. Le président de la Commission de l’Union africaine a souligné l’importance du sommet, ajoutant que cette rencontre aura lieu « à  un moment o๠les questions de droit, du changement anticonstitutionnel de pouvoir, le tripatouillage de la Constitution, la corruption et l’abus du pouvoir étatique sont des questions qui menacent la paix et la stabilité du continent ». En clair, les chefs d’Etat d’Afrique qui se réunissent à  partir de dimanche 30 janvier en Ethiopie, tableront sur la solidité des institutions africaines et le respect des lois sur le contient noir.

Tous tunisiens, tous ivoiriens….

Et pas seulement dans les pays arabes! Il n’est pas tout à  fait certain que la « révolution du jasmin » soit bel et bien une révolution. Il est incontestable, en revanche, qu’elle a eu lieu en terre d’Afrique. Zine El-Abidine Ben Ali appartenait à  cette catégorie de chef d’Etats représentée aussi bien au nord qu’au sud du Sahara – et aussi ailleurs dans le monde -, régnant sur des systèmes pourris jusqu’à  l’os, défendus par une combinaison d’autoritarisme et de bons chiffres macroéconomiques. Comme si un taux de croissance (environ 4 % en 2010) à  faire pâlir d’envie l’Europe avait la possibilité de nourrir les affamés et d’étancher leur immense soif de liberté, cette denrée non négociable qui ne change pas de valeur selon les régions ou les coutumes locales. Les pays ne sont pas seulement peuplés d’estomacs, même vides. Dans la petite planète globalisée, il serait temps de s’en rendre compte, avant que la rue ne se charge de mettre les choses au clair. « Pain, liberté, dignité », clament les slogans de Tunis, manière de rappeler que, dans un contexte o๠les prix s’envolent, être pauvre devient, encore un peu plus, une douleur. La douleur, on le sait, n’a pas de fond. On ignore en revanche à  quel moment elle devient intolérable. En Egypte, oà¹, depuis la fin 2010, le prix du pain augmente de 10 % par mois, et o๠l’écrasante majorité de la population peine à  se nourrir, on a peut-être atteint ce seuil. Allongeant le pas à  son tour pour aller à  grandes enjambées vers les émeutes salutaires, la jeunesse égyptienne brandit des pancartes calquées sur celles de Tunis pour tenter d’obtenir, elle aussi, le départ d’un chef de l’Etat détesté : « Moubarak, dégage ! » Dans d’autres pays, comme au Soudan, on rêve aussi de voir un régime corrompu, paralysé, finir par prendre l’avion pour fuir la colère de sa propre rue. Le continent éclate de jeunesse, il n’en peut plus d’être mené par des dirigeants qui se disputent les records de longévité au pouvoir, du Burkina Faso au Tchad, en passant par le Cameroun, avant de songer à  passer la main à  un de leurs enfants, comme au Sénégal. Combien de temps les vieillards tiendront-ils la maison Afrique ? Se souvient-on qu’en mai 1968 l’exaspération d’étudiants du Quartier latin, à  Paris, étouffant dans la France gaulliste, avait déclenché une onde de choc mondiale ? « A la fin tu es las de ce monde ancien », écrivait Guillaume Apollinaire (Zone) en 1913. De cette lassitude extrême, il y a déjà  eu deux précédents au Soudan, en 1964 et en 1985, lorsque le pouvoir fut renversé par des mouvements insurrectionnels. Des régimes à  bout de souffle, une corruption vertigineuse, une nomenklatura qui s’approprie les ressources et les leviers de l’Etat, tandis que les prix montent en même temps que la colère. Voilà  qui doit rappeler quelque chose à  d’autres peuples du continent. Se souvient-on que, en septembre 2010, des émeutes graves ont éclaté au Mozambique, pays prisé des touristes en raison de ses plages et prisé des bailleurs de fonds en raison de l’orthodoxie budgétaire de ses dirigeants ? Le Mozambique aligne des chiffres de croissance plus impressionnants encore que ceux de la Tunisie (plus de 6 % en 2010), et les bailleurs de fonds, apparemment, avaient choisi d’ignorer les dérives d’un pouvoir qui tient convenablement ses livres de comptes mais flirte avec des narcotrafiquants, entre autres turpitudes. C’est finalement l’inflation qui a jeté la population dans les rues de Maputo, en attendant des répétitions ailleurs. La vie chère est le fruit de l’envolée des cours des denrées sur les marchés mondiaux, à  commencer par celui des céréales, dont la flambée pourrait être comparable à  celle de 2008, l’année des « émeutes de la faim » en Afrique. Ces émeutes ne parlaient pas que de panier de la ménagère, mais de tout un monde devenu insupportable. Faim de pain, faim de liberté et faim de dignité mélangées. Tous tunisiens ? En Afrique, o๠se perpétuent des présidents maà®trisant l’art de transformer les élections en crampons neufs pour se visser un peu plus au pouvoir, il y a de quoi méditer. C’est sur cette base que, à  la suite de l’élection en Côte d’Ivoire, et du drame noué autour de son résultat, des mouvements naissent à  travers le continent. Ici, un groupe de jeunes responsables, essentiellement du secteur économique, originaires de plus de 20 pays d’Afrique, ont lancé un appel sur Facebook : « Nous sommes tous ivoiriens », pour réclamer que la victoire d’Alassane Ouattara, certifiée par les Nations unies, soit aussi reconnue dans son propre pays. L’initiative, à  peine lancée, a été tuée dans l’oeuf par des inconnus, soutenant de toute évidence le camp de Laurent Gbagbo, lequel s’appuie sur une inversion des résultats réalisés par le Conseil constitutionnel pour s’affirmer réélu. Page bloquée. Les animateurs du groupe d’origine ont dû aller chercher un « développeur de site Web béninois en Pologne », raconte Mamadou Touré, l’un des animateurs, pour lancer dans le même esprit le Sursaut citoyen africain (www.sursautcitoyenafricain.org), avant de découvrir un mouvement similaire en Afrique de l’Est (www.vote4africa.org). Leur point commun : que la volonté des citoyens soit écoutée, notamment lors des élections. Avant qu’ils ne finissent dans la rue. Ou pire encore.

Alpha Blondy : « Laissez-moi leur parler »

Depuis le début de la crise politico-sociale en Côte d’Ivoire, l’ambassadeur de la paix de l’ONU, le célèbre Seydou Koné alias Alpha Blondy, ne cesse de multiplier les déclarations. Dans sa première déclaration le 14 décembre dernier, il demandait au président Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite et céder le fauteuil présidentiel à  son adversaire Alassane Dramane Ouattara. Ainsi Alpha, malgré le fait qu’il soit un proche de Gbagbo, a su rester égal à  lui-même en reconnaissant les résultats tels qu’ils ont été donnés par la commission électorale indépendante ivoirienne. Cela dit, ses appels sont restés lettre morte du côté de Gbagbo. Après la menace de la communauté internationale d’user de la force pour déloger Gbagbo, Alpha Blondy a lancé un nouvel aux uns et aux autres. Dans sa 4e déclaration diffusée sur son site web, il demande qu’on lui accorde une chance de discuter avec les acteurs politiques ivoiriens afin de trouver un consensus. Déclaration d’Alpha Blondy « A Son Excellence Alassane Dramane Ouattara, à  Son Excellence Laurent Gbagbo, à  Mr Jonathan Good Luck, à  Mr Blaise Compaoré, à  Messieurs Nicolas Sarkozy et Barack Obama, à  Messieurs Ban Ki Moon et Choi, je vous demande de sursoir à  l’usage de la force militaire. Accordez-moi une chance de rencontrer et de discuter avec la président Gbagbo, le président Ouattara, avec mes jeunes frères le premier ministre Soro Guillaume et Charles Blé Goudé, avec le général Mangou et le général Bakayoko, avant que vous ne preniez toute initiative. Permettez-moi d’insister s’il vous plait. s’il est vrai que toute guerre finit par des négociations, accordez-moi la chance de cette ultime négociation préalable à  la guerre. En tant qu’ivoirien, je ne peux accepter de sacrifier des vies. La Côte d’Ivoire a déjà  trop saigné. Faites moi confiance, J’essayerai d’être juste. En tant qu’ivoirien, je ne peux me résigner à  une issue sanglante à  cette crise, alors que je me suis donné corps et âme à  sa résolution. Je suis Dioula, je suis baoulé, je suis bété par alliance, je suis sénoufo, je suis tagbana. Je ne donc que m’investir corps et âme pour que cette crise se résolve sans bain de sang. Accordez-moi cette chance. […] Votre serviteur Seydou Koné dit Alpha Blondy. » Voici donc un large extrait de la déclaration d’Alpha Blondy qui depuis de nombreuses années, ne cesse de lancer des appels à  la paix tant en Côte d’Ivoire que partout dans le monde. C’’est d’ailleurs pour son engagement sans faille à  la recherche de la paix et la liberté d’expression que les Nations Unies l’avaient nommé ambassadeur de la paix au début des années 2000. l’artiste est considéré comme le roi du reggae après Bob Marley. Toujours fidèle à  ses convictions, il ne cesse de multiplier des actions en faveur des jeunes et des personnes déshéritées.

Côte d’Ivoire : En attendant l’UA

Le président de l`Union africaine (UA) Bingu wa Mutharika a quitté Abidjan o๠il était venu « écouter » le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara. Il soumettra à  l`UA, en sommet dimanche, les « propositions » de M. Gbagbo pour résoudre la crise. « Mon frère et ami (Laurent Gbagbo) m`a expliqué en détail ce qui s`est passé et il m`a aussi expliqué en détail ses idées » pour sortir de la crise née de la présidentielle ivoirienne du 28 novembre, a déclaré le chef d`Etat malawite et président en exercice de l`UA, à  l`issue d`un second entretien avec M. Gbagbo, après une rencontre avec M. Ouattara dont il n`a pas donné la teneur. « Je vais transmettre ses propositions et ses vues à  l`Union africaine, à  ses frères chefs d`Etat et de gouvernement de l`Union africaine, afin que ensemble, par la concertation, nous puissions trouver un moyen d`avancer », a ajouté M. Mutharika, sans plus de précision, sur les marches du palais présidentiel. A son côté, M. Gbagbo acquiesçait. Lors d`un sommet dimanche et lundi à  Addis Abeba, l`UA doit se pencher sur la crise ivoirienne, qui oppose M. Gbagbo à  M. Ouattara, reconnu président par l`organisation panafricaine comme par la quasi-totalité de la communauté internationale. Les chefs d`Etat africains essaieront d`harmoniser leurs positions lors du sommet de l`UA alors que le Nigeria pousse pour l`option militaire, à  la différence de l`Afrique du Sud et de l`Ouganda. Le président sud-africain Jacob Zuma souhaite que soit trouvée « quelque chose d`autre que demander à  l`un des deux chefs de partir » et son homologue ougandais Yoweri Museveni plaide pour « une approche sérieuse concernant l’examen du processus » électoral. Un conseiller du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema a indiqué qu’il allait proposer au sommet de l`UA la création d`une « commission spéciale sur le règlement » de la crise ivoirienne, privilégiant « une solution pacifique ». La France, qui est très discrète depuis le début de la crise ivoirienne, a indiqué préférer une issue pacifique. Le ministre de la Coopération Henri de Raincourt a déclaré « que si on peut parvenir à  un aboutissement par la voie pacifique c`est toujours préférable à  la voie militaire ». Rappelant les sanctions financières prises par la communauté internationale contre le clan du président sortant Laurent Gbagbo, il a indiqué qu`il fallait « persévérer ». A propos de l`option militaire, M. de Raincourt a indiqué qu`elle était « juridiquement ouverte » mais « il faut voir comment et par qui elle peut être appliquée ». M. Gbagbo refuse de céder le pouvoir depuis qu`il a été proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel, qui a invalidé en partie les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) ayant déclaré élu M. Ouattara. Le sortant a proposé à  maintes reprises un recomptage des voix du scrutin. Mais sitôt le président de l`UA parti, le camp Ouattara a redit son opposition à  un tel scénario. L`idée d`un recomptage, objet actuellement de « beaucoup de lobbying » de la part de M. Gbagbo, « n`a pas de crédibilité du tout », a déclaré Anne Ouloto, porte-parole de M. Ouattara, répétant que le locataire du palais présidentiel doit « partir ». Le 21 janvier, le Premier ministre kényan Raila Odinga, médiateur de l`UA dans la crise, avait plaidé en faveur d`un isolement diplomatique et de sanctions financières

Philippe Dacoury Tabley : « La politique est entrain d’entrer à la banque »

Les dessous d’une démission attendue Cela devait être une des mesures phares de ce sommet de Bamako. Philipe Henry Dacoury Tabley a été limogé de son poste de gouverneur de la BCEAO. Sous la pression de chefs d’Etat ouest-africains réunis en sommet à  Bamako le gouverneur de la banque centrale des Etats d’Afrique de l’ouest, proche du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo, a démissionné samedi. Selon le communiqué final des chefs de ‘l’Etat de l’union économique et monétaire ouest africaine Philippe-Henry Dacoury-Tabley a présenté sa démission de lui-même. Le même communiqué indique qu’Alassane Ouattara, reconnu comme le président de la Côte d’Ivoire par la communauté internationale, devait désigner un candidat au poste de gouverneur de la BCEAO. Il était reproché à  M. Dacoury-Tabley de ne pas avoir appliqué une décision de l’UEMOA datant du 23 décembre lui intimant de donner à  Alassane Ouattara tous les pouvoirs de gérer au nom de son pays les affaires liées à  cette institution et à  la BCEAO. Une telle décision signifie en particulier que M. Ouattara et ceux qu’il a désignés sont les seuls habilités, au nom de leur pays, à  avoir accès aux comptes ivoiriens de la banque centrale ouest-africaine. Or, de 60 à  100 milliards de francs CFA ont été décaissés par la BCEAO en faveur du régime Gbagbo depuis cette date. Toute chose qui a provoqué l’ire des chefs d’Etat qui ont décidé de faire partir le gouverneur. Se disant déçu par cette décision des chefs d’Etat, Philipe Henry Dacoury Tabley a déclaré que l’incompréhension a pris le pas sur l’union. Lors d’une interview accordée aux journalistes, quelques minutes après qu’il ait rendu sa démission, le désormais ex-gouverneur a donné des détails sur les circonstances qui ont conduit à  la présente situation. Des difficultés insurmontables et un climat délétère à  la Banque « Le 23 décembre 2010, le président de la conférence des chefs d’Etat a demandé une réunion extraordinaire du conseil des ministres de l’Union à  Bissau, à  l’effet de se prononcer sur les événements en Côte d’Ivoire. A la Bcéao, durant un mois, nous avons résisté aux appels incessants, aux pressions qui nous demandaient de nous prononcer sur la validité de l’élection de tel candidat. Nous nous sommes dit que la Banque centrale n’est pas un organe politique, n’a pas à  proclamer les résultats d’une élection. Le 23 décembre, le conseil des ministres a pris la décision politique de reconnaà®tre Alassane Ouattara comme président légitime de la Côte d’Ivoire. Dès cet instant, la Banque centrale qui est un organe de l’Union a pris acte de la décision et s’est inscrite dans l’application de cette décision. Nous avons à  partir de là  écrit au gouvernement légitime pour qu’il nous envoie des représentants dans les organes de la Banque centrale. Ce qui a été fait. Cependant, l’action concernant la signature au sein de la Banque centrale des nouvelles autorités, a rencontré des difficultés majeures liées à  la situation sécuritaire et au fait que le pouvoir en place détient toujours l’ensemble des rouages de l’Etat. Dans ces conditions, il était parfaitement impossible à  la Banque centrale d’appliquer la totalité des décisions prises par le conseil des ministres à  Bissau. La Banque n’est pas la seule institution dans ce cas. […] A ce stade, il nous a été demandé certaines requêtes parce que le pouvoir légitime ne comprenait trop pourquoi s’arrêter à  ces difficultés. On a donc demandé que je limoge mon directeur national. J’ai indiqué qu’il a fait son travail et qu’il m’était difficile de le limoger […] Le 17 janvier, J’ai à  nouveau fait un rapport intérimaire pour indiquer les difficultés rencontrées sur le terrain et le soutien absolu qu’il convient de donner à  la Banque centrale pour qu’elle puisse appliquer effectivement sur le terrain les décisions de Bissau. On m’a répondu que ces difficultés étaient si énormes qu’il fallait les rapporter à  la conférence des chefs d’Etat. Ce qui nous vaut notre présence. J’ai fait un rapport à  la conférence. J’ai indiqué ces difficultés qui sont liées à  des questions sécuritaires. Parce que vous ne pouvez pas vouloir appliquer des décisions qui vont à  l’encontre d’un pouvoir qui est encore en place. Les décisions s’appliquent avec l’assentiment des uns et des autres. Nous ne pouvons pas exécuter les décisions alors que ceux auprès de qui l’on doit les exécuter y sont totalement hostiles. Voilà  les difficultés que nous avons relevées. Face à  l’incompréhension de ces explications, face au fait que les uns et les autres n’arrivent pas à  bien saisir ce qui s’est réellement passé o๠ce qui se passe réellement sur le terrain, nous avons accepté la démission qui nous a été demandée. » « J’espère que les jours à  venir ne seront pas sombres pour l’UEMOA « Je voudrais dire que je suis profondément attristé pour l’institution que J’ai servie pendant 35 ans. Il y avait mieux à  faire que ce qui a été fait. Je reste attaché à  cette institution. Je crois à  l’Union monétaire et J’espère que les jours à  venir ne seront pas sombres pour elle. Et que nous pourrions commencer cet idéal d’intégration que nous avons commencé. Il est indispensable de le consolider. J’y tiens énormément. C’’est la seule tristesse que J’ai eu en rendant la démission qui m’a été demandée. Parce que la politique est en train de rentrer à  la Banque centrale » a-t-il dit pour conclure. A signaler que sa position comme gouverneur de la BCEAO, poste qu’il occupait depuis deux ans, était en outre devenue intenable au lendemain des sanctions qui lui ont été infligées vendredi dernier par l’Union européenne (UE), à  savoir, interdiction de voyager et gel de ses avoirs. Il est venu s’ajouter à  la liste de près de 90 personnes, dont Laurent Gbagbo lui-même, frappées par ces sanctions. Sa démission forcée représente une victoire pour le camp d’Alassane Ouattara qui était représenté à  Bamako par son Premier ministre Guillaume Soro, seul à  représenter également la Côte d’Ivoire.

Intégration régionale : les bons points du Mali

Le Mali représente dans l’espace Uemoa l’un des pays pivots de l’intégration sous régionale. Bamako, sa capitale, a régulièrement accueilli les sommets de chefs d’états et de gouvernement de l’Union, pour débattre des grandes questions sur le développement économique des 8. Nous sommes en 2011. Il s’agit aussi de redéfinir les modèles de gouvernance politique et qui influeront inévitablement sur la croissance économique des états. La crise ivoirienne, plus que jamais, pose cette question en tant que pays clé de la zone pour les échanges économiques. Depuis sa création en 1994, l’Uemoa entend pérenniser ses actions et influer véritablement sur la marche du continent en impulsant des politiques régionales auxquelles concourent les états membres : Intégration, économique et sociale, libre circulation des biens et des personnes et des services, harmonisation des politiques financières, des taxes douanières et commerciales. Dans cet ensemble économique et financier, la compétition est ouverte pour les pays, et la force économique des uns tire la croissance et les investissements des autres, avec des indicateurs à  la hausse, tandis qu’un ralentissement impactera négativement sur le reste des états membres. l’impact réel de la crise ivoirienne Elle a été le principal sujet de la conférence qui vient de s’achever à  Bamako. l’économie de la Côte d’Ivoire représentant environ 45% du PIB de la zone. N’eut été cette crise, précisait Soumaila Cissé, président de la commission de l‘Uemoa, les 8 enregistreraient 0,5 à  1% de croissance en plus. Le taux de croissance de l’année 2010 s’établissant à  4,3% avec une prévision de 4,5% pour 2011. La conférence des chefs d’états a donc été l’occasion d’appréhender l’impact d‘une crise dont l‘issue reste incertaine et a déjà  provoqué des exodes de population, en ralentissant le processus d‘intégration. Par ailleurs, la question sécuritaire a été évoquée et le respect des institutions de l’Union en Côte d’Ivoire comme la Bourse régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) dont le siège se trouve à  Abidjan. Par ailleurs, des garanties ont été accordées aux opérateurs économiques pour le transit des marchandises dans l’Union. Et si ATT, le président malien, a appelé à  une sagesse de la classe politique ivoirienne, l’Union a précipité la démission de Philippe Henri Dacoury Tabley, désormais ex gouverneur de la BCEAO, une décision coup de poing, au profit d’une nouvelle nomination d’Alassane Ouattara, président plébiscité par l’Union. Mais si la Côte d’Ivoire, reste une épine dans le talon de l’Uemoa, la médiation africaine (UA-CEDEAO) n’a pas encore donné de résultats probants, et le Mali demeure un bon élève de l’Union, avec une forte volonté d’intégration. Les bons points du Mali dans l’espace Uemoa La crise ivoirienne profitera t’elle aux investissements du Mali ? Il serait prématuré de l’affirmer même si le Mali, enregistre un taux de croissance de 5,8 %, se plaçant en tête, contre 3% pour la Côte d’Ivoire et 2,8% pour le Bénin, le taux le plus bas… Bon élève. Un modèle de gouvernance politique. C’’est plutôt l’avis des experts de l’Union sur le Mali. Grâce aux programmes de développement entrepris. Dans trois ans, le pays abritera le siège du nouveau parlement de l’Uemoa, un ensemble architectural, dont le financement s’élève à  plus de 15 milliards de francs CFA. En outre, pour accélérer la libre circulation des personnes à  l’intérieur de l’espace, des conventions ont été signées pour équiper les postes frontières, notamment à  la frontière Mali-Burkina Faso, le bitumage de tronçons routiers au Mali, entre Gao et Douentza par exemple, l’aménagement de zones agricoles dans l’office du Niger et prochainement, le Visa unique, qui devrait faciliter le déplacement dans la zone. Un projet dont Rui Duarte Barros, l’un des commissaires de l’Ueoma, a rappelé l’importance, et l’harmonisation devrait voir le jour courant 2011. l’intégration monétaire constitue également un enjeu majeur dont la concrétisation future ajoutera aux chantiers de l’Uemoa. Et la personnalité de Soumaila Cissé, dont le mandat à  la tête de la Commission de l‘union, prorogé exceptionnellement à  Mars 2011, aura sans doute aidé le Mali à  obtenir ces bons points. Booster davantage l’intégration régionale, économique, monétaire et la bonne gouvernance politique, C’’est à  ça que servent les ensembles comme l‘Uemoa, en dotant les états d’une légitimité supplémentaire, au-delà  des souverainetés nationales. Et dans la géopolitique actuelle, marquée par le terrorisme et le vent des révolutions démocratiques, des crises de leadership, l’Uemoa a un véritable rôle à  jouer dans l’Afrique du 3è millénaire.

Guillaume Soro: « Tout vaut mieux que la guerre »

Plusieurs sujets ont été évoqués au cours d’une conférence donnée par Guillaume Soro, après la clôture du 15ème Sommet des Chefs d’Etat de l’UEMOA o๠il représentait Alassane Dramane Ouattara. A commencer par la démission du gouverneur de la BCEAO, l’ivoirien Philipe Henri Dacoury Tabley. Ce dernier, malgré les instructions du nouveau président reconnu par la CEDEAO et la quasi-totalité de la communauté internationale, a débloqué plusieurs dizaines de milliards de FCFA au bénéfice du Président sortant Laurent Gbagbo. Il a annoncé à  Bamako avoir démissionné « à  la demande » des Chefs d’Etat. Pour Guillaume Soro, l’argent « détourné » par Dacoury Tabley ne servait pas au développement de la Côte d’Ivoire mais à  acheter des armes et payer les salaires de mercenaires engagés par le camp Gbagbo. Ces mercenaires sont responsables, selon lui, des exactions contre les civils qui ont fait plus de 250 morts depuis début décembre. Le sommet a demandé au président Ouattara de proposer un candidat pour achever le mandat du gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. En attendant, l’intérim est assuré par le premier vice-gouverneur Jean-Baptiste Compaoré, de nationalité burkinabé, jusqu’au prochain sommet extraordinaire à  Lomé (Togo), fixé ‘’avant la fin du premier trimestre de l’année ». En ce qui concerne l’intervention armée envisagée pour déloger Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, partisan depuis le début de la crise de la manière forte, trouve qu’elle doit être rapide pour « abréger les souffrances des populations et préserver des vies humaines ». « Tout vaut mieux que la guerre », a-t-il déclaré. Alassane Ouattara ne veut pas prendre le pouvoir dans un bain de sang. Le problème selon Soro, C’’est que Laurent Gbagbo ne comprend que le langage de la force. A ceux qui craignent une dégradation du climat sécuritaire et le déclenchement d’une guerre civile en cas d’intervention étrangère, il répond « mais, la Côte d’Ivoire est déjà  en état de guerre et il faut « arrêter ça ! ». Selon lui, la CEDEAO est tout à  fait habilitée à  organiser cette action armée. « Il y a même jurisprudence, avec la Sierra Léone, o๠l’intervention a permis de ramener la paix et de lancer le processus de démocratisation du pays » a-t-il déclaré. « Cela s’appelle la force légitime » qui autorise l’organisation sous régionale à  intervenir au nom du droit d’ingérence. Les médiations successives ayant échoué, l’option militaire fait son chemin. Le Premier Ministre a d’ailleurs fait ces derniers jours le tour des pays « pacifistes » pour tenter de les convaincre. « Gbagbo sait que ses jours sont comptés ». Pour conclure, Guillaume Soro a remercié le Mali pour sa solidarité, le Mali dont les ressortissants paient un lourd tribut à  la crise ivoirienne. « Ce n’est pas ça l’image de la Côte d’Ivoire », a-t-il ajouté.

L’Uemoa à Bamako ce samedi :Le sommet de tous les enjeux

Qui représentera la Côte d’Ivoire ? Selon le Commissaire de l’Uemoa, Rui Duarte Barros, la conférence se penchera sur des résolutions permettant de redresser les économies de certains pays touchés par les affres de la crise ivoirienne. C’est le cas du Mali qui connait une flambée des prix de ses denrées de première nécessité. Mais, la question d’actualité qui s’invitera sans doute à  cette réunion, C’’est la Côte d’Ivoire et la situation qui y prévaut depuis plus de 50 jours maintenant. Les pays de la sous-région, réunis au sein de la CEDEAO ont décidé de suspendre la Côte d’Ivoire de leurs instances. Ils brandissent depuis une menace d’intervention armée pour chasser Gbagbo du pouvoir. Il sera question de savoir si, les mêmes ou presque, cette fois-ci au niveau de l’Union Monétaire vont adopter les mêmes positions. La Banque Centrale de l’Afrique de l’Ouest devra afficher une ligne directrice claire en ce qui concerne la signature à  reconnaitre au compte d’Abidjan. Et bien entendu, tout le monde a hâte de savoir qui sera présent. Peu sûr que l’un ou l’autre des deux présidents ivoiriens fasse le déplacement. Mais, le camp Ouattara a d’ores et déjà  annoncé que le Premier Ministre Soro sera présent à  Bamako. Le président Gbagbo a annoncé dans une interview qu’il avait été invité par ses pairs mais qu’il ne pourra faire le voyage « à  cause de son agenda chargé, occupé notamment par les négociations » avec le camp adverse. Le mandat de notre compatriote, Soumaà¯la Cissé à  la tête de la commission de l’UEMOA tire vers sa fin. A Bamako, on saura certainement qui est candidat à  sa succession, des bruits de couloirs et des conciliabules annonçant déjà  en lice, le Niger, le Burkina Faso et même le Sénégal. Vers plus d’intégration En attendant, en prélude à  la conférence des chefs d’Etats, prévue à  Bamako ce samedi, un atelier a été organisé (du 18 au 21) sur le bilan de la mise en œuvre des chantiers du processus d’intégration de l’Uemoa. Il s’est tenu à  l’Hôtel Al Farouk, autour de plusieurs thématiques. A cet atelier, meublé par 10 communications, il a été question de la mise en place du nouveau cadre harmonisé des finances publiques des Etats membres de l’Uemoa. Ce volet a trait non seulement à  la responsabilité des gestionnaires, mais aussi au calendrier de mise en œuvre des reformes. Une communication a porté sur le visa communautaire, la facilitation du transport et le transit routiers. M Ibrahim Tamponé, commissaire au transport de l’Uemoa, a évoqué des pistes pour la résolution des problèmes du secteur du transport ainsi que le transit routier inter-états. Il est également question depuis un certain temps de la mise en place d’une union douanière. L’atelier s’est également penché sur cet aspect avec la présentation faite par M. Christophe Joseph Marie Dabire sur le concept de la libéralisation des échanges commerciaux, les tarifs extérieurs communs et les difficultés de mise en œuvre de l’union douanière. La clôture de l’atelier a été marquée par la cérémonie officielle de signature de retro-cession des financements du Fonds de développement de l’Energie (FDE) par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest.

Côte d’Ivoire : Et Odinga s’en alla.

« Le boulanger d’Abidjan Raila Odinga, médiateur de l’Union africaine pour la Côte d’Ivoire a regretté que la « percée nécessaire » dans sa médiation n’ait pas eu lieu et dénoncé l’attitude du président sortant Laurent Gbagbo qui n’a pas honoré ses promesses. « En dépit de très longues discussions lundi avec monsieur Laurent Gbagbo et le président élu (Alassane) Ouattara (…) j’ai le regret d’annoncer que la percée nécessaire n’a pas eu lieu », a déclaré le Premier ministre kényan juste avant de quitter la Côte d’Ivoire. L’émissaire a aussi regretté le fait que M. Gbagbo, sous pression internationale pour céder la présidence à  son rival, n’avait toujours pas honoré sa promesse de lever le blocus mené par ses forces contre le grand hôtel d’Abidjan dans lequel M. Ouattara est retranché depuis plus d’un mois. « Monsieur Gbagbo m’avait donné l’assurance que ce blocus serait levé hier mais, pour la deuxième fois en quinze jours, il n’a pas tenu sa promesse », a dénoncé l’émissaire, dont la première mission de médiation début janvier avait été déjà  infructueuse. Les observateurs ont surnommé Laurent Gbagbo, le « boulanger d’Abidjan, du fait de sa capacité à  rouler les gens dans la farine, à  ruser et ne pas tenir ses engagements. Odinga vient de l’apprendre à  ses dépens. Convaincre les réticents Selon le porte-parole de M. Odinga, Salim Lone, le médiateur kényan « n’a pas renoncé au processus ». « Il s’en va demain (mercredi) matin et se rendra au Ghana, au Burkina Faso et en Afrique du Sud pour demander aux dirigeants de l’Union africaine de respecter la position de l’UA (ndlr, qui juge que Gbagbo doit quitter le pouvoir) », a-t-il ajouté. Il s’agit certainement pour le Premier Ministre kényan, partisan de la manière forte dès les premières heures de cette crise, de convaincre les pays encore réticent à  l’intervention armée. Depuis mardi, les chefs d’état-major de la Cedeao sont réunis à  Bamako, pour débattre des préparatifs d’une éventuelle intervention militaire visant à  chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. Le général Mahamane Touré, responsable des questions de paix et de sécurité au sein de la commission de la Cedeao, a indiqué que toutes les méthodes possibles seraient étudiées avant un recours à  la force. « Nous espérons qu’avec tous les efforts de médiation en cours, une intervention militaire ne se révèlera pas nécessaire parce que nous en connaissons tous les conséquences », a estimé de son côté la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf. La Grande-Bretagne a fait savoir qu’elle apporterait son soutien aux Nations unies en faveur d’en recours à  la force si la Cedeao sollicite le soutien à  une intervention militaire. Toutefois, le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a exclu une intervention militaire britannique directe. Cinquante jours après le second tour de la présidentielle, l’impasse reste totale entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.

CEDEAO : La Côte d’Ivoire à l’ordre du jour

Ouverte ce matin au Centre international de Conférences de Bamako, la 28ème session ordinaire des chefs d’Etat-Major se penche sur toutes les questions sécuritaires brûlantes de l’heure. La Côte d’Ivoire, Aqmi, le trafic de drogue et d’êtres humains sont au menu. La cérémonie qui était présidée par le ministre malien de la défense, Natié Pléah, a enregistré la présence du Commissaire chargé des affaires politiques de la paix et de la sécurité de la Commission de la Cedeao, Mahamane Touré, et du président du Comité des Chefs d’Etat-major de la Cedeao, Olesegun Pietinrin. Le ministre Natié Pléah, dans son discours d’ouverture, a souligné qu’à  l’heure o๠des menaces multiformes pèsent sur toute la sous-région, la Cedeao doit se doter de stratégie visant à  sauvegarder la paix et la quiétude dans l’espace. « Face aux nouveaux défis sécuritaires, vous devez réussir la préparation opérationnelle des forces dans un cadre de concertation mutuelle et de fraternité agissante… », dit-il. Les chefs d’Etat-Major ouest-africains examineront la situation sécuritaire de la région dominée notamment par la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. La Cédéao, qui a suspendu ce pays début décembre, a menacé le président sortant Laurent Gbagbo d’une intervention militaire s’il ne cédait pas de lui-même le pouvoir à  son rival Alassane Ouattara. Ce dernier a été reconnu vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la Commission électorale ivoirienne et la communauté internationale, mais M. Gbagbo, proclamé élu par le Conseil constitutionnel de son pays a gardé la présidence. Dans son allocution, Mahamane Touré a salué l’exemple des élections guinéennes, surtout l’attitude « noble et digne » du candidat Cellou Dalein Diallo qui a permis la validation de l’élection du président Alpha Condé dans le calme et la tranquillité. « Ce résultat est surtout à  inscrire au crédit du Général Sékouba Konaté, dont l’émergence a permis de remettre la transition sur les rails et d’aboutir aux résultats que nous saluons aujourd’hui », a-t-il dit. Par ailleurs, M Touré a dit son regret par rapport à  la situation post-électorale en Côte d’Ivoire. Il a fait lecture de l’acte additionnel consacrant la décision des chefs d’Etat et de gouvernement de l’espace Cedeao. En substance cette déclaration confirme sans équivoque la victoire d’Alassane Dramane Ouattara à  l’issue du scrutin. Mieux, la Cedeao a dit n’avoir d’autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force légitime pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien. Notons que cette rencontre fait suite à  la réunion extraordinaire des Chefs d’Etats-majors tenue du 28 au 29 décembre 2010 dernier à  Abuja au cours de laquelle il a été décidé la mise en place d’une équipe pour planifier les actions futures y compris la sécurisation de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria en cas d’une fin de non-recevoir du camp Gbagbo. « Nous sommes là  pour dégager un plan clair si on demande aux militaires d’intervenir pour rétablir la démocratie en Côte d’Ivoire », avait déclaré un officier d’un pays anglophone participant à  la rencontre. La Cedeao dispose d’un contingent de 2773 hommes formés sur la base de l’exercice « Deggo XXVII » à  Thiès au Sénégal. Plusieurs actions ont été également initiées pour le renforcement du dispositif militaire de la Cedeao.

Côte d’Ivoire: vers des pourparlers directs entre Gbagbo et Ouattara?

Le Premier ministre kenyan Raila Odinga, médiateur de l’Union Africaine, a évoqué lundi la possibilité d’entretiens directs entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour tenter de sortir de la crise politique en Côte d’Ivoire. Un porte-parole d’Alassane Ouattara, reconnu comme le président élu de la Côte d’Ivoire par les Nations unies, a toutefois fortement nuancé ces propos. Il a posé comme condition préalable à  tout entretien direct la reconnaissance par Laurent Gbagbo de sa défaite au second tour de la présidentielle le 28 novembre. Raila Odinga a eu des entretiens lundi au palais présidentiel, o๠réside toujours Laurent Gbagbo. « Nous avons des discussions très fructueuses avec le président Gbagbo. Nous avons proposé des entretiens dont nous sommes convenus qu’ils auraient lieu demain », a rapporté le Premier ministre kenyan. « Il y a bien entendu un certain nombre de conditions à  remplir. Nous allons désormais avoir des entretiens avec le président Ouattara et présenter les propositions sur lesquelles nous sommes parvenus à  un accord avec l’autre partie. Si les termes (de cet accord) sont acceptés, alors les rencontres auront lieu demain », a-t-il ajouté. Patrick Achi, porte-parole d’Alassane Ouattara, a répété la condition constamment posée par le président internationalement reconnu de la Côte d’Ivoire: il ne saurait y avoir de pourparlers avec Laurent Gbagbo sans une reconnaissance préalable par ce dernier de sa défaite électorale. « Si nous sommes prêts à  des discussions face à  face, cela signifie que Gbagbo doit avoir dit qu’il est prêt à  se retirer », a dit Patrick Achi. En compagnie de représentants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Raila Odinga a déjà  effectué le 4 janvier une mission de médiation en Côte d’Ivoire, qui n’a débouché sur aucun résultat concret. Les émissaires africains avaient tout de même arraché à  Laurent Gbagbo la promesse d’un allègement du blocus de l’hôtel du Golf à  Abidjan, dans lequel sont retranchés Alassane Ouattara et son gouvernement sous la protection des casques bleus de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Ce blocus est pourtant toujours en vigueur. D’après l’Onuci, au moins 247 personnes sont mortes dans des violences post-électorales, notamment lors de raids nocturnes menés dans des quartiers jugés favorables à  Alassane Ouattara. La tension est vive en Côte d’Ivoire entre les partisans de Laurent Gbagbo et l’Onuci, dont le président sortant exige le départ du pays. Des casques bleus ont tiré des coups de feu en l’air ce lundi pour disperser une foule en colère de partisans de Laurent Gbagbo. La police a répliqué de la même manière et cet incident a fait trois blessés, selon des témoins. Alassane Ouattara a été désigné vainqueur de la présidentielle par la commission électorale et félicité par l’Onu et la grande majorité de la communauté internationale. Ce succès a toutefois été annulé par le Conseil constitutionnel, à  la main de Laurent Gbagbo, qui a invalidé des milliers de bulletins de vote dans des secteurs favorables à  Alassane Ouattara en raison de fraudes supposées.