Kayes : des « esclavagistes » condamnés à la peine de mort

Un grand pas a été franchi dans la lutte contre l’esclavage dans la région de Kayes. Au cours de la session spéciale de la cour d’Assises de la région au titre de l’année judiciaire 2023, ouverte depuis le 27 février et toujours en cours,au moins sept « esclavagistes » ont été condamnés à mort et à cinq ans de prison  pour les meurtres de Youssouf Cissoko, Mountaga Diarrisso, Gossi Cissoko et Djané Cissoko, quatre militants anti-esclavagistes, qui ont été battus à mort dans le village de Djandjamé le 1er septembre 2020.

Il s’agit de Djibril Badiaga, Moussa Sissoko dit Papi, Ousmane Diarrisso dit Tamba, Hameye Diarrisso, Mohamed Diawara, Mohamed Diaby dit Hameye, tous condamnés à mort et Lamba Cissé qui a écopé de cinq ans.

Si les associations de lutte contre l’esclavage par ascendance se félicitent des verdicts, les charges retenues contre les condamnés (associations de malfaiteurs, assassinats, complicité d’assassinat, coups et blessures volontaires) ne leur convient pas pour autant.

« Nous espérons toujours que le gouvernement va adopter une loi spécifique pour criminaliser l’esclavage par ascendance qui fait des ravages dans nos localités. Elle n’est pas spécifiée actuellement dans les lois existantes », regrette Mikhailou Diallo, le président régional Kayes de la fédération malienne des associations de lutte contre l’exclusion, la discrimination, l’esclavage par ascendance et les inégalités sociales (FMALEDEI).

Selon les organisations, les crimes liés à l’esclavage sont considérés comme des problèmes de terre, des conflits entre clans, des coups et blessures… par la justice.

« Il ne pourrait en être autrement en absence de loi criminalisant la pratique de l’esclavage par ascendance au Mali », atteste Me Lury Nkouessom, chef de file de la composante accès à la justice du projet Mali Justice Project (MJP).

Cependant d’autres mesures sont en vigueur au Mali pour lutter contre la traite des personnes. En février 2011, le gouvernement a créé le Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées (CNLTP). Cela a été suivi par l’adoption de la loi n°2012-023 du 12 juillet 2012, relative à la lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées (elle prévoit des sanctions pénales pour les individus coupables de traite des personnes pouvant aller de 5 ans d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité selon les circonstances), et le lancement d’un Plan d’action national (2018-2022) en février 2019. Le Plan d’action national 2018-2022, qui fait actuellement l’objet d’une révision par les parties prenantes, prévoit, entre autres, de promouvoir la coordination et la coopération des acteurs dans la lutte contre la traite des personnes. Le Ministre de la justice Mamadou Kassogué a, en outre, appelé, en décembre 2021, les procureurs généraux « à prendre des dispositions pour que des poursuites soient engagées pour tous les cas de violences physiques et d’atteintes aux biens exercées contre ces personnes en considération de leur statut ».

Au Mali, l’esclavage a été abolit par l’administration coloniale depuis décembre 1905. Las, il persiste toujours dans le pays notamment dans la région de Kayes où plusieurs cas ont été recensés récemment. Rien qu’en juillet dernier, le cadavre brulé et mutilé de Djogou Sidibé, 71 ans, a été retrouvé près de son champ, non loin de son village, Lany Mody, dans le cercle de Kayes. La raison de l’assassinat, à en croire, plusieurs organisations de lutte contre l’esclavage est liée au refus de la vieille femme de se soumettre au statut d’esclave.

 

Nouvelle constitution : des imams s’opposent à la laïcité

La Ligue Malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali (Limama) a appelé, mardi, tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de la nouvelle constitution dans sa forme actuelle.

Cette demande a été formellement exprimée lors d’un point de presse à Bamako exigeant, en outre, le retrait pur et simple de la laïcité dans le projet de la nouvelle Constitution du Mali. Le secrétaire général de Limama, Gaoussou Sidiki Minta, appelle les autorités à remplacer la laïcité par un État multiconfessionnel. Selon lui, « la laïcité est une astuce que les gouvernants utilisent à leur guise pour cadenasser la ou les religions », soulignant que « cette pratique a été usitée tant par le pouvoir colonial que par tous les régimes de l’ère d’indépendance qui ont gouverné notre pays ». Mohamed Kimbiri, 1er secrétaire à l’organisation du haut conseil Islamique et président du collectif des associations musulmanes du Mali a de son côté indiqué que « la laïcité selon la mentalité française n’est rien d’autres que le rejet de la religion. La réalité française et la réalité malienne ne sont pas pareilles, donc, comment ça fait-il que nous allons faire de notre Constitution, une copie conforme certifiée du modèle français. C’est ça qui nous a beaucoup choqué ».

Olivier Dubois : 23 mois de captivité

Ce 8 mars, cela fait 23 mois que le journaliste français Olivier Dubois est retenu en otage par le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Enlevé à Gao le 8 avril 2021, le journaliste est apparu dans deux vidéos, deux preuves de vie, en mai 2021 et en mars 2022. Olivier Dubois, père de deux enfants et ancien collaborateur du Journal du Mali est le journaliste français dont la détention est le plus longue depuis 30 ans. Dans une récente interview accordé à un média français, Abou Obeiba Youssef al-Annabi, le chef d’Aqmi a confirmé que son groupe détenait le journaliste et était ouvert à la « discussions ».

Mahamadou Landouré : un génie du basket en devenir ?

Avec son club, le Real Madrid, le jeune basketteur malien de 13 ans fait preuve de performances extraordinaires, qui lui prédisent une carrière sportive prometteuse.

Et si l’un des futurs meilleurs joueurs de basket au monde était Malien ? La question suscite débat depuis le 19 février dernier. Mahamadou Landouré, un jeune prodige malien, a ébloui le monde du basket par sa performance XXL en finale de la Mini Cup Endesa en Espagne. Le basketteur, désigné meilleur joueur du tournoi, a inscrit 56 points, capté 33 rebonds, effectué 5 contres et provoqué 14 fautes en seulement 35 minutes, obtenant une évaluation totale de 82. Devant 8 000 spectateurs au Pavello Olimpic de Badalona, en Catalogne, le natif de Djenné, au centre du Mali, a permis à son club, le Real Madrid de vaincre son rival de toujours, le FC Barcelone, avec un score final de 84 à 74.

Mais si le sportif, qui a fait ses débuts au centre de basket CPFB de Faladié avant de s’envoler vers l’Espagne, suscite autant d’intérêt, ce n’est pas seulement pour ses belles performances. C’est qu’à seulement 13 ans, le basketteur mesure 2m11 et dispose d’un bon physique athlétique. Un grand atout dans le monde du basket, où les grandes équipes misent sur les sportifs de plus de 1,80m avec un fort physique. Des atouts qui font prédire un grand avenir au joueur.

Mais lui préfère encore garder les pieds sur terre. « Je ne suis qu’un débutant. Il y a encore beaucoup de travail qui m’attend pour progresser dans ma jeune carrière. J’aspire à devenir un professionnel à part entière et à évoluer au plus haut niveau. Pour l’avenir, je ne me fixe pas de limites. Je rêve de jouer au plus haut sommet du basketball mondial et pourquoi pas en NBA », a-t-il confié dans une interview accordée à Afrik.com en 2022.

« Garder les pieds sur terre ». L’ancien basketteur du FC Barcelone a raison, car même lorsque l’on fait plus de 2m et qu’inscrire un panier est simple, fouler les parquets de NBA est loin d’être assuré. Pour preuve, l’Américain Bob Wegner, actuel basketteur professionnel le plus grand du monde (2m34), à 24 ans ne joue toujours pas dans la prestigieuse ligue américaine de basketball.

Mali : les médicaments ont-ils la même efficacité qu’ailleurs ?

Les médicaments sont utiles au maintien de notre santé, mais l’efficacité de certains d’entre eux pose question au Mali. S’il existe un mécanisme de suivi pour le circuit licite, beaucoup de médicaments échappent à ce dispositif. En outre, avec les conditions de conservation, difficile de garantir des médicaments efficaces à 100% du fabricant au consommateur.

Pour garantir la qualité et la sécurité des médicaments, il existe un dispositif, un mécanisme, le Schéma directeur d’approvisionnement et de distribution des Médicaments Essentiels et autres produits de Santé (SDADME-PS), axé sur les médicaments du circuit légal pour lesquels des contrôles administratifs et analytiques sont effectués.

Le premier niveau de contrôle est le statut du médicament dans le pays de fabrication, qui permet de savoir s’il y est autorisé ou non, avant d’apprécier les autres critères après un contrôle analytique au Laboratoire national de la santé (LNS). L’accent est ensuite mis sur le contrôle post commercialisation.

Un même médicament peut être fabriqué par plusieurs laboratoires et avoir des dénominations différentes sans que cela ne nuise à son efficacité, qu’il soit vendu ici, en Europe ou en Asie. C’est par exemple le cas des médicaments à base de paracétamol fabriqués par différents laboratoires, appelés différemment et dosés à 500 mg ou à 1g et présentés en comprimé, en sirop ou sous forme injectable (forme galénique). Les différences peuvent donc aussi concerner l’association du produit à d’autres molécules.

Efficacité conditionnée

« L’efficacité des médicaments d’ici est la même qu’ailleurs si les conditions de conservation sont respectées jusqu’au consommateur », explique le Dr Patomo Dominique Arama, Directeur adjoint de la Direction de la pharmacie et du médicament (DPM).

Au Mali, pour le circuit d’approvisionnement, les commandes sont faites sur la base des besoins. L’importateur adresse ses besoins au fournisseur, qui lui donne une facture. Elle est transmise à la Direction de la pharmacie et du médicament (DPM) pour visa, ce qui permet à l’importateur d’obtenir une levée d’intention auprès de la Direction générale du commerce de la concurrence et de la consommation (DGCC) et de récupérer les produits auprès des services de Douane. Les médicaments sont conservés selon les conditions définies par les fabricants, généralement précisées sur les conditionnements.

Ici, les grossistes-répartiteurs qui importent sont la Pharmacie populaire du Mali (PPM) et d’autres distributeurs. À l’extérieur, les fournisseurs sont des laboratoires pharmaceutiques industriels et des sociétés de distribution reconnues dans le secteur pharmaceutique.

Malheureusement, tous les produits ne rentrent pas dans le circuit réglementaire. Difficile donc de garantir l’efficacité et la qualité de certains médicaments douteux, qui sont « destinés à être saisis et détruits », selon le Dr Arama.

Opération de sécurisation du Nord: quel impact dans la zone des 3 frontières ?

Depuis Anéfis, au sud de Kidal, les groupes armés du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement  (CSP-PSD) ont lancé le 20 février une vaste opération de sécurisation des régions du Nord, deux semaines après la fusion en une seule entité militaire et politique des mouvements de la CMA. Objectif : contrer la récurrence d’attaques de groupes armés terroristes et de bandits armés dans les zones sous leur contrôle. Cette opération pourra-t-elle stabiliser la Zone des 3 frontières, en proie à l’insécurité depuis plusieurs années ?

C’est une grande première : près de 2 500 hommes et plus de 300 véhicules mobilisés. Les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation de 2015 issu du processus d’Alger ont déjà mené des patrouilles communes dans certaines régions du Nord, mais jamais ils n’avaient mobilisé autant d’hommes et de moyens. Tous les mouvements de la CMA, de la Plateforme du 14 juin d’Alger et de certains Mouvements de l’inclusivité y prennent part et ont fourni chacun du matériel roulant et des hommes armés. Avec pour centres de gravité Anéfis dans la région de Kidal et Ber dans celle de Tombouctou, l’opération couvrira particulièrement les endroits où les mouvements évoluent et les différentes localités sous leur contrôle.

« C’est pour faire face à toute menace ou inquiétude, que ce soit lié au banditisme ou aux groupes terroristes. Obligatoirement, l’opération  va aller dans les zones où il y a un peu plus de populations, qui font face à des menaces, laissées à leur propre sort », précise  Mohamed el Maouloud Ramadane, porte-parole du CSP-PSD. Quant à la durée des patrouilles, cela va s’étaler sur plusieurs mois, assure-t-il.

« Vues l’étendue territoriale et la distance qui sépare les bases des mouvements, l’opération va prendre du temps, d’abord pour les regroupements et puis pour les départs à partir des points de regroupements », dit-il, n’écartant pas la possibilité qu’elle soit prolongée pour atteindre ses objectifs si le temps qui lui a été accordé n’était pas suffisant.

Freiner l’avancée terroriste

L’opération de sécurisation a été lancée pour freiner l’avancée de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), qui mène une offensive dans la Zone des 3 frontières, notamment dans la région de Ménaka, où plusieurs civils ont été tués depuis bientôt un an. Elle vient suppléer la riposte que tentaient de mener les combattants du MSA et qui avait occasionné à plusieurs reprises des affrontements avec les terroristes de l’EIGS, sans l’implication de l’armée malienne.

Le CSP-PSD espère contribuer à l’amélioration de la situation sécuritaire dans les régions concernées pour créer un climat de tranquillité au sein des communautés de ces différentes zones. Mais « le danger reste un affrontement armé qui pourrait coûter des vies humaines de plus. Nous avons déjà perdu beaucoup de vies humaines dans ce conflit », craint Abdoul Sogogodo, Vice-doyen de la Faculté des Sciences administratives et politiques de Bamako.

En effet, de son côté, le Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) se prépare à des combats dans la région de Tombouctou. Dans une récente lettre adressée au chef du village d’Acharene (30 km à l’ouest de Tombouctou), l’émirat de la région appelle les habitants de la zone à s’éloigner de 10 km des bases militaires et à ne coopérer en aucune façon avec l’armée ou d’autres groupes armés « ennemis ».

Selon Abdoul Sogogodo, malgré les bonnes volontés affichées de certains groupes armés, le CSP-PSD ne dispose pas des ressources humaines et économiques nécessaires pour engager une lutte à long terme contre les groupes terroristes. « Il faut que l’État malien et ses partenaires s’appuient sur les groupes engagés dans la lutte pour le retour de l’État, mais ces groupes armés n’ont pas pour vocation de se substituer éternellement aux forces maliennes de défense et de sécurité », tranche cet analyste.

Selon lui, les actions récentes des groupes armés signataires de 2015, y compris le lancement de l’opération de sécurisation, sonnent comme un appel à la négociation pour la mise en œuvre de l’Accord.

ONU : le Mali récuse le statut de porte plume de la France

Dans une lettre adressée le 1er mars à Pedro Comissario Afonso, président en exercice du Conseil de sécurité, le gouvernement de transition récuse le statut de porte-plume de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali. Les portes plumes sont chargées de rédiger les projets de résolution et de déclaration auprès du conseil de sécurité. D’après le document, la France a porté la plume sur tous les sujets concernant le Mali au Conseil de sécurité depuis décembre 2012. Au sein du conseil de sécurité, ce rôle est généralement dévolu à la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. En août 2022, le Mali a porté plainte auprès du Conseil de sécurité pour actes d’agression, de subversion, de déstabilisation et de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs des forces armées françaises.

Réorganisation territoriale : une reforme qui ne fait pas l’unanimité

Initié depuis 2012, la Loi N°2012-017du 02 mars 2012 n’a jamais autant été proche d’être totalement appliquée au Mali. Malgré des contestations, elle a été adoptée par le Conseil National de Transition et est en phase d’être promulguée par le Président de la Transition.

C’est une ambition de plus de 10 ans de l’État du Mali qui est en passe d’être réalisée. Convoqués par le Président de la transition en session extraordinaire, le 20 février 2023, les membres du Conseil National de Transition (CNT) ont adopté avec des amendements six projets de loi portant réorganisation administrative du Mali. Ouvrant ainsi la voie à la mise en œuvre d’une réforme territoriale datant de 2012.

Les raisons de la réforme

Selon le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, initiateur du projet de loi, la Loi N°2012-017du 02 mars 2012 portant création de Circonscriptions administratives en République de Mali a opéré une grande réforme administrative en créant 19 régions et le District de Bamako, mais n’a pas créé les circonscriptions administratives de région que sont les cercles et les arrondissements.

Ainsi les nouvelles régions de Nioro, Kita, Dioïla, Nara, Bougouni, Koutiala, San, Douentza et Bandiagara n’ont pas été dotées de cercles et d’arrondissements alors qu’à leur tête ont été nommés des gouverneurs et les membres de leurs cabinets, ce qui posait le problème de leurs ressorts administratifs.

« Dès lors, il devient nécessaire de déterminer les circonscriptions administratives et les collectivités territoriales des 19 régions. L’objectif est ainsi d’opérationnaliser et d’assurer le fonctionnement régulier de chaque région en déterminant ses circonscriptions administratives (cercles et arrondissements) et ses collectivités territoriales (régions et communes) dans un cadre spatial dynamique permettant de promouvoir le développement économique, social et culturel des différents terroirs », se justifie le département de l’Administration territoriale dans son projet de loi, lequel, indique-t-il, permettra d’assurer le maillage du territoire dans le respect des équilibres territoriaux et socioculturels en tenant compte des questions sécuritaires et garantira la présence de l’administration et des services sociaux de base sur toute l’étendue du territoire national.

D’autres enjeux majeurs de la réforme sont de doter chaque région des moyens humains, matériels et financiers nécessaires à son fonctionnement et de permettre aux citoyens de jouir pleinement de leurs droits à travers l’exercice de leurs compétences territoriales et leur participation aux compétitions électorales, gage de bonne gouvernance locale.

Il s’agit également pour le gouvernement de « rapprocher les populations de l’administration, facilitant leur accès aux services sociaux de base », ainsi que de renforcer la sécurisation des populations par la présence effective de l’administration à travers un maillage raisonné d’occupation de l’espace.

La nouvelle réorganisation territoriale devra aussi garantir « une meilleure représentation des populations à l’exercice de la démocratie locale », à travers leur présence dans les instances de décision des collectivités territoriales.

Sur un autre plan, le vote des projets de loi était aussi attendu pour rendre opérationnelle l’Autorité indépendante des gestions des élections (AIGE) sur l’ensemble du territoire national. « Sans ces textes, il était très difficile d’opérationnaliser l’AIGE, parce qu’elle n’arrivait pas à mettre en place ses démembrements dans les différentes régions. Ces projets de loi se rapportaient au Code des collectivités territoriales. Les régions ne connaissaient pas leurs limites, surtout les nouvelles. L’AIGE ne pouvait donc pas connaître le nombre de régions et de circonscriptions électorales nouvellement créées pour déployer ses démembrements », explique Youssouf Z. Coulibaly, Président de la Commission de l’Administration territoriale, de la décentralisation, du culte et de la réconciliation nationale du CNT.

Les changements

La carte administrative du Mali se retrouve entièrement chamboulée avec la création de nouvelles circonscriptions administratives et collectivités territoriales. Outre le nombre de régions qui augmente de 9, celui des cercles passera de 58 à 159, les communes de 748 à 825 et les arrondissements de 330 à 475. Cela aura comme conséquence  l’accroissement du nombre d’élus, actuellement de 147 pour les députés et de 703 pour les maires.

Autre innovation majeure, les 6 communes de Bamako seront remplacées par 7 arrondissements. « Au CNT, nous avons jugé nécessaire d’ajouter un septième arrondissement à Bamako : l’arrondissement de Kalaban-Coro. Il y avait des localités qui étaient à Bamako mais rattachées à Kati et relevant de la région de Koulikoro. Les populations avaient des difficultés à aller auprès des administrations. On a donc pensé qu’il fallait rapprocher l’administration des populations. C’est ainsi qu’on a rattaché à Kalaban-Coro les quartiers qui sont dans sa périphérique. Et tous les autres quartiers relevant de lui et situés ailleurs dans Bamako ont été rattachés aux arrondissements les plus proches », justifie le membre du Conseil national de transition.

Un quartier comme Sirakoro Méguetana, par exemple, qui relevait de Kati et est situé entre les quartiers de Sénou et Yirimadio en Commune VI du District de Bamako, a été ainsi raccordé au 6ème arrondissement de la ville. Aussi et surtout, la capitale est devenue une collectivité unique, avec un seul Maire. Les arrondissements seront dirigés par des sous-préfets, avec des Maires délégués désignés par le Maire principal. « Bamako érigé en District avec un Maire résout énormément de problèmes, parce que dans les textes actuels qui régissent la décentralisation il n’y a pas de hiérarchie entre les collectivités territoriales. Cette disposition a fait que dans la ville, il n’y a pas de hiérarchie entre le Maire du District et les Maires des 6 Communes. Nous avons constaté durant des années des problèmes à cause de cela », atteste Yacouba Traoré, le Président de l’Association des municipalités du Mali (AMM). Ce dernier se réjouit aussi de l’augmentation du nombre de communes, car, rappelle-t-il, malgré leur nombre croissant, l’État du Mali est resté sous-administré.

« Si aujourd’hui, en tenant compte de ces difficultés, nous allons au nombre de 825 communes, je trouve la réforme salvatrice. Elle va permettre non seulement de répondre à la sous-administration mais également de responsabiliser davantage les communautés et les citoyens autour des objectifs de développement », affirme-t-il.

La matérialisation

Si promulguées par le Président de la Transition, les lois relatives à la nouvelle réorganisation seront effectives au Mali, mais leur matérialisation suscite toutefois des inquiétudes. Tant à cause de la situation sécuritaire du pays qu’à cause des ressources financières qu’il faudra mobiliser pour rendre opérationnelles les nouvelles circonscriptions administratives et collectivités territoriales. Des difficultés qui ont nui à cette réforme, engagée et adoptée sous l’ancien Président de la République Amadou Toumani Touré, qui prévoyait alors le passage de 8 régions à 19. Depuis, même les régions de Taoudénit et de Ménaka, qui ont été créées en 2012 et leurs gouverneurs nommés en 2016, ne sont pas réellement opérationnelles. Pour preuve, les autorités administratives de la Région de Taoudénit sont toujours installées et travaillent depuis Tombouctou.

Pour la réussite du processus, sur le plan financier, le ministère en charge de l’Administration territoriale a annoncé d’ores et déjà qu’une enveloppe financière de 263 milliards est prévue pour l’opérationnalisation de la nouvelle réorganisation territoriale « de façon séquentielle, selon les moyens de l’État ». Elle servira dans un premier , sur une période trois ans, d’entre autres, à construire des bureaux et logements, à acquérir  des équipements pour ces bureaux et du matériel roulant et à prendre en charge le  personnel.

Des remous

Alors que la réforme est considérée indispensable par certains, son effectivité crée cependant des remous dans certaines localités, qui estiment être « lésées » dans le découpage. Comme à Niafunké, où la population a battu le pavé ce mardi pour protester contre « un découpage qui affaiblit la localité ». Cercle depuis 1905, la collectivité de 8 communes qui sollicitait d’être érigée en région, voit son territoire réduit à 2 arrondissements (Niafunké et Soumpi).

« La pilule est d’autant plus difficile à avaler qu’avant notre cercle, à l’époque rattaché à la région de Mopti, comptait 15 communes. Après, rattaché à Tombouctou en 1977, on s’est retrouvé à 8 communes. Maintenant, à 2 arrondissements avec ce nouveau découpage. Niafunké se retrouve affaibli et fortement réduit », estime Hamadoun Cissé, le Président de la jeunesse communale de la localité.

Plusieurs localités de la région de Gao (Haoussa Foulane, Taboye, Tacharane etc.) s’indignent également contre la réforme. Une centaine de personnes ont manifesté aussi dans la ville de Gao le 28 février pour contester le projet.

Autre localité, autre revendication. À Mahou, dans la région de Sikasso, les habitants ont barricadé les entrées du village pour exiger leur rattachement au Cercle de Koury, à 27 km d’eux, plutôt qu’à Yorosso, situé à 57 km.

Des manifestations attendues par les autorités de la Transition ? Lors de l’adoption du projet au CNT, le ministre de l’Administration territoriale, le Colonel Abdoulaye Maiga, a indiqué « qu’il s’agissait d’un dossier explosif, car touchant quelque part à l’identité de nos populations », et prôné « il est important de dire qu’il n’y a pas de gagnant ou de perdant. Je pense que c’est le Mali qui gagne ».

Accord d’Alger : le gouvernement dénonce des violations des groupes armés

Dans une lettre du 24 février dernier adressée au ministre algérien des Affaires étrangères, chef de file de la médiation internationale pour la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, le gouvernement du Mali accuse les groupés armés signataires d’avoir violé plusieurs fois l’Accord pour la paix et la réconciliation. Cela sans que la médiation internationale ne les condamne, indique-t-on dans la correspondance signée le ministre de la Réconciliation, le Colonel Major Ismaël Wague.

Le gouvernement dit recenser au moins 11 violations du traité de la part des mouvements. Il s’agit, entre autres, de l’installation d’Etats-Majors par certains mouvements armés dans le Gourmah en 2020-2021 ; la réouverture des postes de sécurité dans les zones de Kidal, Gao, Ménaka et Tombouctou ; des actions entravant le fonctionnement optimal des Bataillons des forces Armées Reconstituées (BATFAR) ou encore la conduite de patrouille TARTIT par des entités non reconnues (CSP-PSD) sans concertation, ni accord du gouvernement dans les localités du Nord précédemment citées. En outre, et surtout, le ministre Wagué s’attriste de l’opérationnalisation d’un tribunal islamique à Kidal qui a déjà délibéré sur le cas de deux éléments du BATFAR de Kidal et une collusion de plus en plus manifeste avec les groupes terroristes, en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

« Ces cas flagrants de violation de l’Accord sont d’autant plus préoccupants qu’ils n’ont donné lieu à aucune condamnation de la Médiation internationale et leurs auteurs n’ont jamais été rappelés à l’ordre », déplore le Colonel Wagué.

Pour ce dernier, par « son manque de réaction », la médiation se discrédite et ses structures que sont la MINUSMA, l’Observatoire indépendant et le Groupe d’experts international « ne comblent pas les attentes ». Mettant même en doute leur pertinence.

Aussi, dors et déjà, le gouvernement notifie que « tout en restant attaché à la mise en œuvre intelligente de l’accord », qu’il rejettera d’office toute accusation qui serait de nature à le tenir responsable des éventuelles conséquences de la violation de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

Elections : la loi électorale modifiée

Le Conseil national de transition (CNT), a adopté mardi 28 février un projet de loi portant modification de la loi N2022-019 du 24 juin 2022 portant loi électorale. C’était à l’issue de la deuxième et dernière séance plénière de la session extraordinaire de février 2023.

Adopté à l’unanimité, (129 voix pour, 0 contre, 0 abstention), le projet de loi apporte plusieurs modifications à la loi initiale de juin 2022 telles que l’élargissement des lieux d’implantation des bureaux de vote dans les garnisons militaires, l’institution du vote par anticipation des membres des Forces armées et de sécurité et le remplacement de la carte d’électeur biométrique par la carte nationale d’identité biométrique sécurisée comme unique document autorisé dans le bureau de vote.

L’une des innovations majeures est le raccourcissement du délai d’installation des coordinations de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) qui passe de 6 à 3 mois au plus avant la tenue des scrutins.

« C’est à la pratique qu’on s’est rendu compte qu’effectivement, il va falloir intervenir sur la loi électorale pour apporter des modifications qui permettront de faire en sorte que le chronogramme qui est adossé à cette même loi électorale puisse permettre une application efficiente au bénéfice du processus électoral. C’est à la suite de cela que les innovations ont été entreprises », a expliqué devant les membres de l’organe législatif de la Transition,  Mme Fatoumata Sékou Dicko, ministre déléguée chargée des Réformes politiques et institutionnelles.

Toutes ces modifications apportées ont pour objectif de faire en sorte que le processus électoral se déroule de manière transparente, crédible et sécurisée, a-t-elle soutenu.

Le projet de loi initié par la ministre déléguée  chargée des réformes politiques et institutionnelles avait été adopté en Conseil des ministres le 15 février 2023.

Au cours de cette session extraordinaire convoquée par le Président de la Transition, le CNT a également adopté un projet de loi portant création des circonscriptions administratives en République du Mali, consacrant le nouveau découpage territorial qui retardait la mise en place des coordinations de l’AIGE.

 

 

Droits de l’Homme : Abdoulaye Diop à Genève pour porter la voix du Mali

Le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP, prend part du 27 février au 03 mars 2023 à Genève, au segment de haut niveau de la 52ème session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme.

Selon le département, la participation du ministre Diop qui est à la tête d’une délégation malienne permettra de promouvoir et protéger les droits de l’Homme au Mali, de mettre en exergue les efforts importants déployés, ou en cours par le pays pour la sécurisation et la protection des populations et de leurs biens.

Ce conseil de haut niveau sera aussi l’occasion d’après le ministère des Affaires étrangères de porter le message du Gouvernement en vue de déconstruire les allégations non fondées sur la question des droits de l’homme au Mali. Le 7 février dernier, lors de la visite au Mali du ministre des Affaires étrangères russe Serguei Lavrov, Abdoulaye Diop avait assuré qu’il était nécessaire de dépolitiser les droits de l’homme. Le 27 janvier dernier lors de l’examen d’un rapport sur la situation au Mali, le ministre des Affaires étrangères avait regretté « une instrumentalisation de la société civile ». Cette indignation faisait suite à l’intervention d’Aminata Cheick Dicko, vice-présidente de l’organisation Kisal sur des exactions présumées des partenaires russes de l’armée malienne. Plusieurs rapports pointent du doigt des exactions commises par Wagner au Mali. Le gouvernement dément la présence des paramilitaires russes sur le sol malien et conteste les accusations portées à l’encontre de leurs partenaires et des FAMa.

Lors de son séjour, plusieurs activités importantes sont inscrites dans l’agenda du Ministre DIOP, notamment, sa rencontre avec le Haut-commissaire aux droits de l’Homme, ses échanges avec le groupe des Ambassadeurs africains à Genève et son intervention au segment de haut niveau du Conseil des droits de l’Homme.

Pour rappel, le Conseil des droits de l’Homme est un organe du système des Nations unies dont la mission est d’assurer la promotion et la protection des droits de l’Homme dans le monde. Les sessions du Conseil servent de cadre pour faire le suivi de la mise en œuvre des obligations des Etats membres en matière de droits de l’Homme, avec la participation de l’ensemble des acteurs concernés.

Constitution : le document final remis au président de la transition

Un mois jour pour jour après la publication du décret portant nomination des membres de la commission chargée de la finalisation du projet de nouvelle constitution du Mali, le document a été remis ce lundi au président de la transition. Selon Fousseyni Samaké, le président de la commission de finalisation, certaines dispositions ont été reformulées et des rajouts ont été faits. Grâce à ces amendements, le projet remis comporte 191 articles contre 195 pour l’avant-projet.  » Le document final que je viens de recevoir aujourd’hui, cristallisera, à n’en pas douter, l’espoir de la nation toute entière quant à l’instauration d’une véritable démocratie » s’est félicité le président de la transition, le Colonel Assimi Goita. L’avant-projet de constitution a été vivement critiqué par plusieurs entités notamment politiques qui avaient demandé son abandon. Les Maliens doivent en principe selon le chronogramme s’exprimer sur cette constitution lors d’un référendum programmé le 19 mars prochain.

CHU Gabriel Touré : une grève illimitée aux graves conséquences

 Le Centre hospitalier et universitaire Gabriel Touré tourne au ralenti. Pour cause, une grève illimitée des médecins, pour non satisfaction de leurs doléances. Les patients, premières victimes de cet arrêt de travail crient leur désarroi.

La grève illimitée au CHU Gabriel Touré a débuté ce lundi 27 février. Sur place, les malades et accompagnants ne cachent pas leur frustration.  Les consultations normales ne sont plus possibles. Seuls les cas d’urgence sont pris en charge. Le bureau des entrées de l’hôpital Gabriel Touré, habituellement plein, est presque vide. A 10 heures ce lundi, il n y avait pas de contrôle. En effet, depuis le début de la grève, les malades paient le prix fort si l’on se fie aux différents témoignages même s’il est difficile d’établir des chiffres. Au cœur du bras de fer entre les médecins rangés derrière leur syndicat et le gouvernement, les usagers ne savent plus à quel saint se vouer. Beaucoup ont confié leur désarroi et implorer pour une solution rapide afin de mettre fin à la grêve.

Les comités syndicaux de l’hôpital reprochent au directeur général de l’hôpital Gabriel Touré d’avoir un mépris à leur égard.  Puisque, celui-ci selon les responsables syndicaux, par ses agissements répétitifs entrave la liberté syndicale. Aussi, ils estiment qu’il y a un non respect des engagements pris par le Gouvernement par rapport aux protocoles signés avec les comités syndicaux du CHU Gabriel Touré.  Dans la foulée, une réunion du bureau du comité syndical s’est tenue cet après-midi, avant une conférence de presse de demain qui aura lieu à la bourse du travail.

Coton durable : accroître le potentiel

La culture du coton offre aussi un potentiel en termes d’atténuation des effets du changement climatique, selon un rapport de l’Institut international pour le développement  durable (IISD).

Le coton est plus bénéfique à la lutte contre le changement climatique que la plupart des fibres synthétiques utilisées dans le secteur textile, émettant un tiers de GES (Gaz à effet de serre) de moins par kilogramme de fibres produites. En 2019, quelque 2,5 millions d’agriculteurs ont produit au total entre 6,24 Mt et 6,46 Mt de coton fibre conforme NVD, d’une valeur à la plantation autour de 3 à 5 milliards de dollars, soit une hausse de 0,44 million de tonnes à 0,49 million de tonnes par rapport à l’année précédente.

Avec une croissance  importante, le coton conforme NVD représente maintenant 25 à 26% de la production mondiale totale. Selon l’IISD, en 2019, environ 92% du coton conforme NVD provenait d’Asie – Inde, Chine et Turquie –, l’Inde arrivant en tête avec une production de 349 786 tonnes. L’Afrique représente environ 4% de la production  (Tanzanie, Ouganda et Bénin). L’étude montre aussi que l’Inde, la Chine, les États Unis, l’Ouzbékistan et le Brésil offrent des NVD qui présentent le plus de potentiel d’expansion compte tenu de la taille de leur production cotonnière de type conventionnel.

Le Burkina Faso, le Mali, le Soudan, le Tchad, et l’Éthiopie peuvent, selon l’étude, favoriser le développement durable grâce aux exigences sur les producteurs pour adopter des pratiques de culture plus durables, eu égard à leur part dans la production mondiale de coton, l’application encore limitée de NVD et leur place dans l’Indice de développement humain.

Accord pour la paix : le président algérien reçoit les représentants des groupes armés signataires

Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune, a reçu dimanche à Alger les chefs et les représentants des groupes armés signataires de l’accord pour la Paix dont l’Algérie est garante et qui patine depuis plusieurs années.

L’audience s’est déroulée au siège de la Présidence de la République en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra et du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, M. Abdelaziz Khellaf. Se félicitant du rôle que joue l’Algérie dans « la résolution des problèmes au Mali », le porte-parole de la délégation a indiqué que la rencontre avait permis de souligner l’engagement ferme de l’Algérie en faveur d’une « nouvelle dynamique de paix dans la région ». La CMA dans un communiqué a dit avoir évoqué ses attentes et ses priorités, et élaboré «des pistes de solutions pouvant aider à sortir de l’impasse et du statu quo actuel». Fin décembre 2022, les groupes armés signataires ont suspendu leurs participation au processus de mise en œuvre et de suivi de l’accord. Ils réclament entre autres la tenue d’une réunion en terrain neutre pour statuer sur l’avenir de l’accord. Les autorités de la transition rejettent l’idée d’une réunion hors du Mali.

Mali – Burkina – Guinée : Une fédération est-elle possible ?

Les liens de coopération entre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée se sont renforcés ces derniers mois. Cela peut-il aboutir à une fédération? L’idée tient à cœur au Premier ministre du Burkina Faso et elle pourrait faire son chemin d’ici la fin des transitions dans les trois pays, qui en poseraient les jalons.

Le sujet et ses différents aspects de mise en œuvre ne sont  pas encore véritablement en discussions formelles entre les plus hauts dirigeants des trois pays. Mais le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Kyelem de Tembela, a fait de l’idée de fédéralisme (entre d’abord le Mali et le Burkina puis la Guinée, qui les rejoindra) un rêve à concrétiser.

Il en a émis l’idée pour la première fois lors de sa visite à Bamako, le 1er février, devant ses compatriotes à l’ambassade du Burkina Faso. Selon lui, si cette fédération venait à se créer, elle pourrait être une puissance sur le plan économique vu les potentialités dont regorgent les différentes pays.

Le Chef du gouvernement burkinabé a réitéré son souhait en marge de la rencontre tripartite entre les ministres des Affaires étrangères des trois pays à Ouagadougou, le 9 février 2023, dans le « cadre des consultations politiques sur des sujets d’intérêt commun ».

« Si nous nous retrouvons, c’est pour essayer de mettre en commun ce qui nous réunit, de mettre de côté ce qui pourrait nous diviser. Nous devons jeter les bases qui vont permettre de réaliser ce rêve », a-t-il insisté, soutenant que la transition que traversent les trois pays n’était pas le fruit  d’un hasard, mais plutôt le « résultat de la lutte de chaque peuple, qui a refusé une certaine dictature ».

Fédération « enviable »

Les trois pays réunis disposeraient d’importants atouts dans la sous-région ouest africaine. Sur le plan économique, cette fédération constituerait un marché économique global dans un espace de plus de 57 millions d’habitants, soit un peu moins de la moitié de l’espace UEMOA (137 millions d’habitants).

Pour Siaka Coulibaly, consultant et chercheur indépendant burkinabé, ce marché permettrait de rendre viable un projet de monnaie commune. Les échanges commerciaux pourraient également s’intensifier et se fluidifier entre les différentes grandes villes des trois pays. Le premier acte concret de cette future fédération pourrait être la réalisation prochaine d’un chemin de fer reliant les trois capitales, Ouagadougou, Bamako et Conakry pour « permettre de mener une politique d’intégration ».

Selon les explications du Premier ministre burkinabé, la fédération des trois pays ne sera pas synonyme d’unicité ou d’uniformisation, mais plutôt une gestion d’ensemble des aspects de la souveraineté. Chaque État garderait ses principes clés, liés à ses réalités socioculturelles.

Conditions réunies ?

Siaka Coulibaly estime que les conditions sociopolitiques et économiques existent bien pour une « fédération heureuse » entre la Guinée, le Mali et le Burkina Faso. « Les peuples sont favorables globalement à cela, en particulier les jeunes, sous la poussée du panafricanisme et du kémitisme. Ils constituent 80% des populations des trois pays et pèseront de tout leur poids pour un projet de fédération », avance cet analyste politique.

En revanche, Birahim Soumaré, analyste en stratégie internationale, considère que cette idée de fédération constitue plus « une tactique vis-à-vis de la Cedeao » à un moment où les trois pays sont sanctionnés par la Cedeao et l’Union Africaine et que ces deux organisations continuent de presser par rapport à l’évolution du processus de sortie des transitions.

« Cette fédération leur servira de contre-organisation et rappellera, au sein de la Cedeao et peut-être de l’UA, la possibilité pour certains États de s’organiser entre eux  de façon souveraine, en dehors du cadre des organisations existantes », analyse-t-il, même si, pour lui, cela répond aussi au « désir de fond du panafricanisme, qui tente de se réveiller et de se réaffirmer sur la scène sous-régionale et continentale ».

À ce stade du projet, les fondamentaux ne sont pas encore définis et le processus, qui  risque, selon M. Soumaré, d’être plus long qu’on ne le croit, doit continuer de mûrir  durant les transitions dans les trois pays. Même son de cloche chez Siaka Coulibaly, qui pense que les transitions sont le meilleur moment pour une tentative de fédération, « car les procédures peuvent être simplifiées et les consultations populaires pourront être plus transparentes ». « Le projet, cependant, devrait être mûrement réfléchi afin de survivre aux transitions et de prendre corps dans les institutions qui viendront après elles », préconise-il.

Interdiction de la Chicha : L’OCS décide de sévir

 

C’est ce 15 février qu’arrivent à termes, les six moins accordés par l’arrêté interministériel interdisant la chicha au Mali. Assurant le leadership dans la mise en œuvre de la mesure, l’Office central des stupéfiants a décidé dès ce jour d’entamer les actions pour faire appliquer la mesure.

 

Le 15 août 2022, un arrêté interministériel du gouvernement interdisait l’importation, la distribution, la vente ainsi que l’usage de la chicha sur toute l’étendue du territoire malien. Un délai de six mois avait été donné afin que les usagers et les distributeurs se conforment à cette décision. Ce mercredi 15 février, ce délai est arrivé à terme et l’Office Central des stupéfiants est à l’œuvre pour faire appliquer l’interdiction. Des matériels ont été saisis et plusieurs personnes ont déjà été interpellées, à l’issue de la première opération menée dans la nuit de ce 14 au 15 février 2023 par l’antenne de la rive droite au niveau des quelques quartiers dont elle a la charge.

La décision d’interdire la chicha avait en effet été prise à la suite de plusieurs investigations et des certificats d’analyses du Laboratoire national de la santé.

Aux dires du chef des opérations, cette opération n’est que le début et d’autres sont à prévoir. Les matériels saisis seront détruits et les dizaines de personnes interpellées comparaîtront devant le procureur et pourrait encourir une peine d’emprisonnement d’un à dix jours ainsi que le paiement d’amendes allant de 300 F à 18 000 F CFA.

Mali : Les ex-rebelles fusionnent

Des observateurs redoutent que ce nouveau développement ne complique davantage le processus de paix actuellement au point mort.Les différentes composantes de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) ont décidé de fonctionner sous une seule bannière, le mercredi 8 février. C’était au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée dans un stade plein à craquer à Kidal, une localité du nord malien qu’ils contrôlent depuis près d’une décennie.

Depuis 2019, au cours de différentes assises qu’ils ont tenues, les ex-rebelles de la CMA n’ont cessé d’exprimer la volonté de fusionner leurs mouvements armés en une seule entité politico-militaire. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) – l’une des trois parties signataires de l’Accord de paix en 2015 – avait trois principales composantes en son sein. Il s’agit du Mouvement National pour la Salut de l’Azawad (MNLA), du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et du Mouvement Arabe de l’Azawade (MAA). La déclaration de fusion a été signée par les secrétaires généraux des trois mouvements armés respectifs, Bilal Ag Acherif, Alghabass Ag Intalla et Ibrahim Ould Handa.

En posant cet acte, ces responsables admettent la disparition de leurs mouvements armés au profit d’une seule entité politico-militaire. Pour le moment, aucun nom n’a été donné à celle-ci et les emblèmes de son nouveau drapeau n’ont pas encore été dévoilés. Il reste également à déterminer le nom de celui qui aura en charge de prendre la tête de l’aile politique et militaire de cette nouvelle structure ainsi que la durée de son mandat.

Avant cette fusion, les composantes de la CMA avaient leur propre autonomie de gestion et de prise de décision sur tous les plans. Elles étaient surtout organisées en un regroupement disposant d’un bureau exécutif dont le président est nommé pour un mandat de six mois non renouvelable ainsi qu’un chef d’état-major qui est censé faire un an.

Le président en exercice présidence de cette coordination était le secrétaire général du HCUA, Alghabass Ag Intalla. Ce dernier a récemment nommé un nouveau chef d’état-major en la personne du colonel Hamad Rhissa Ag Mohamed qui avait comme adjoint Alhousseini Ag Ahmedou. Ces personnes resteront en place jusqu’à la mise en place des organes de cette nouvelle entité politico-militaire prévue au cours d’un congrès dont l’organisation est annoncée pour bientôt.

Les initiateurs ont également adressé une invitation aux mouvements armés membres d’autres regroupements impliqués dans le processus tels que la Plateforme et l’Inclusivité afin qu’ils adhèrent à leur projet.

L’Accord d’Alger en sursis ?

Des observateurs redoutent que ce nouveau développement ne complique davantage le processus de paix actuellement au point mort à cause de la décision prise en décembre dernier par les ex-rebelles de suspendre leur participation aux différents mécanismes de mise en œuvre de l’Accord. Ils ont conditionné la levée de cette suspension à la tenue d’ « une réunion d’urgence » sur « un terrain neutre » avec la Médiation internationale dont le chef de file est l’Algérie pour faire une évaluation de l’Accord signé en 2015 dont l’application se fait en dent de scie.

La Médiation internationale a accepté cette initiative tout en voulant l’élargir aux autres parties signataires de l’Accord comme la Plateforme du 14 juin 2014 et les autorités maliennes. Ces dernières à travers le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta a refusé de participer à une quelconque réunion autour de l’Accord de paix en dehors du Mali. Avec cette situation, nombreux sont ceux qui craignent une reprise imminente des hostilités entre parties signataires de l’Accord de paix dans la mesure où chaque camp ne fait que renforcer ses positions militaires sur le terrain.

Accord pour la paix : sur un fil

Confrontée à des difficultés de mise en œuvre depuis sa signature en 2015, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger n’a jamais autant frôlé la rupture. Alors que le début de la Transition, en août 2020, avait suscité un espoir de relance chez différentes parties signataires, le processus de paix est à nouveau bloqué depuis décembre dernier. La médiation internationale s’active pour le relancer, mais l’avenir de l’Accord semble de plus en plus incertain.

Le désaccord persiste entre le gouvernement de transition et les mouvements armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Alors que ceux-ci (Coordination des mouvements de l’Azawad, Plateforme du 14 juin d’Alger et Mouvements de l’Inclusivité), réunis au sein du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), demandent la tenue d’une réunion en terrain neutre pour discuter de la viabilité de l’Accord, la partie gouvernementale rejette toute rencontre en dehors du Mali.

Les mouvements du CSP-PSD ont d’ailleurs décidé le 21 décembre 2022 de suspendre leur participation aux mécanismes de suivi et de mise en œuvre de l’Accord jusqu’à la tenue de cette réunion avec la médiation internationale. En cause, « l’absence persistante de volonté politique des autorités de transition à appliquer l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’ Alger et l’inertie de celles-ci face aux défis sécuritaires ayant occasionné des centaines de morts et de déplacés dans les régions de Ménaka, Gao et de Tombouctou ».

À Kidal, Bamako indexé

Saisie début décembre pour l’organisation de la réunion en terrain neutre, la médiation internationale, accompagnée d’une délégation d’ambassadeurs d’États membres du Conseil de sécurité de l’ONU et du Comité de suivi de l’Accord pour la paix, s’est rendue le 1er février à Kidal pour échanger avec les groupes armés signataires et mieux cerner leurs attentes.

Lors de cette rencontre, les groupes armés signataires ont réitéré avec insistance la demande de tenue d’une réunion en terrain neutre et appelé la médiation internationale à raffermir sa conduite du processus de paix et à assumer ses responsabilités. Celle-ci en retour a indiqué la tenue prochaine d’une réunion de médiation élargie afin de rapprocher les positions des deux parties. « La CMA a signé l’Accord après des pressions et des garanties de la communauté internationale et elle doit tenir ses promesses. Si la communauté internationale ne peut pas forcer le Mali à mettre en œuvre l’Accord pour la paix de 2015, alors il faut penser à une autre solution et nous ne pouvons pas rester dans cette situation parce qu’elle dure depuis trop longtemps », s’est agacé pour sa part, Bilal Ag Achérif, Chef du MNLA et ancien Président de la CMA. Le Président de la Société civile de la région de Kidal a quant à lui déploré un « recul dans le processus d’application de cet Accord concrètement exprimé par les autorités de la Transition » depuis le coup d’État d’août 2020 contre IBK.

Bras de fer

Pourquoi le Cadre des groupes armés signataires insiste-il autant sur la tenue d’une réunion sur la viabilité de l’Accord en terrain neutre ? Attaye Ag Mohamed, Chef de délégation de la CMA au Comité de suivi de l’Accord (CSA), soutient qu’un terrain neutre permettrait plus de se retrouver dans l’environnement dans lequel l’Accord a été négocié il y a 8 ans à Alger. « Nous l’avons demandé pour que ce climat de discussions directes, en face à face, avec la médiation internationale puisse se créer, pour voir où se situe exactement le problème. Si c’est au niveau du gouvernement ou à notre niveau à nous ou encore si c’est la médiation internationale elle-même qui ne joue pas son rôle », explique-t-il, reconnaissant également une « confiance de moins en moins existante » sur les questions de fond.

Le gouvernement de transition, qui n’adhère à aucune rencontre en dehors des réunions du CSA, encore moins en dehors du Mali, affirme toutefois son engagement à poursuivre sans équivoque la mise en œuvre diligente de l’Accord pour la paix, mais dans les normes. « Nous, nous sommes un État. Les autres sont des mouvements signataires. Le gouvernement a indiqué que lors des réunions du CSA, pour qu’un ministre du gouvernement du Mali y participe, nous souhaitons que les principaux leaders des mouvements soient eux-mêmes présents, parce chaque fois que le gouvernement envoie des ministres, nous avons en face de nous des experts. Il y a un déséquilibre », a clarifié le ministre Abdoulaye Diop devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 27 janvier, regrettant la décision de suspension des groupes armés signataires qui va à « contre-sens de l’élan positif qui a été imprimé ces derniers mois » à la mise en œuvre de l’Accord.

Accord en danger ?

En lieu et place de la réunion demandée par le CSP-PSD, le Mali a sollicité l’Algérie, chef de file de la médiation internationale, pour la tenue d’une réunion du CSA à un niveau ministériel dès ce mois de février, pour permettre de reprendre le dialogue avec les parties signataires, a indiqué le ministre Diop. Mais, pour l’heure, le CSP-PSD, qui maintient sa suspension des mécanismes de mise en œuvre de l’Accord, n’entend pas y participer.

Selon Moussa Djombana, analyste politique et sécuritaire, bien que la tenue d’une réunion en terrain neutre puisse aider à relancer les discussions, il est possible de sauver l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali sans sa tenue, qui fait l’objet de mésententes entre le gouvernement et les groupes armés signataires. « Il faut encourager le dialogue direct entre les parties. L’engagement de la communauté internationale doit aussi être franc et sincère, tout en impliquant la société civile malienne, sans laquelle rien n’est possible en termes de décisions fortes engageant l’avenir de la Nation », préconise-t-il.

Pour certains observateurs, le blocage actuel dans le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger pourrait déboucher sur une rupture si les positions des parties prenantes restent tranchées. « Je ne vois pas dans l’immédiat comment le processus pourra être relancé. C’est assez difficile », confie une source proche de la médiation internationale, qui explique que le point fondamental de blocage est le transfert des grades des ex-combattants des groupes armés dans la chaîne de commandement de la nouvelle armée reconstituée. Une Commission ad hoc a été créée pour plancher sur la question, mais elle n’a guère avancé.

Dans cette atmosphère de dégradation des relations entre Bamako et les groupes armés signataires, la Coordination des mouvements de l’Azawad a annoncé la fusion de ses différents mouvements en un seul, le 8 février 2023. Une semaine plus tôt, son Président en exercice, Alghabass Ag Intalla, a procédé à la nomination d’un nouveau Chef d’État-major, le Colonel Hamad Rhissa Ag Mohamed. La nomination de cet « indépendantiste » peut être perçue selon notre source comme un message de désaccord avec le processus de paix tel qu’il est conduit actuellement par les autorités de transition.

Mais, Oumar Sidibé, Doctorant et Professeur-assistant en Relations internationales à l’Université RUDN de Russie, pense pour sa part que les récents évènements s’inscrivent dans la dynamique des rapports de force. « On peut en effet remarquer un refroidissement des relations entre la CMA et le gouvernement de transition. Mais aucun des deux n’a intérêt à mettre fin à l’Accord et à risquer de nouvelles mésaventures. Les intérêts de tous ces acteurs convergent vers la paix, mais divergent sur la façon de l’établir », analyse t-il.

Pour lui, par ailleurs, le seul acteur qui bloque l’Accord depuis des années est le peuple malien « qu’il faudrait peut-être penser à saisir par consultation ou referendum ». « Il y a une forte pression populaire et de fortes demandes en vue d’une relecture de cet Accord, pour reconsidérer certaines dispositions qui sont perçues comme anticonstitutionnelles ou discriminatoires », rappelle M. Sidibé.

Calmer le jeu

Chérif Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun Haïdara, Président des Mouvements de l’inclusivité, dont certains seraient membres du CSP-PSD, n’est pas sur même longueur d’ondes que les dirigeants des autres mouvements signataires. Dans un communiqué publié dans la foulée de la rencontre de Kidal, il a indiqué que les Mouvements de l’inclusivité soutenaient fermement la décision des autorités de la Transition de réfuter toute rencontre inter Maliens en terre étrangère.

« Tous les mouvements signataires de l’APR ne sont pas inscrits sur les listes du CSP. De même qu’ils ne le sont pas tous sur celles de la CMA, qui tente de dissimuler son infortune sous le couvert du l’hydre toujours en gestation appelée CSP », a fustigé celui qui est également membre du CNT.

Mais, pour calmer le jeu et éviter l’escalade, le Général El Hadj Ag Gamou, chef du GATIA, a lancé dans une vidéo, le 6 février, un message d’apaisement aux différents acteurs du processus de paix, en les invitant à l’union pour venir au secours des populations qui souffrent de l’insécurité grandissante. « L’heure n’est plus au bras de fer entre responsables d’un même pays, mais à la mobilisation générale pour l’intérêt de la population, qui ne réclame que son droit à la sécurité et celle de ses biens », a plaidé le chef militaire, qui appelle à éviter une « guerre entre Maliens qui ne nous grandira pas ».

Burkina-Mali-Guinée : un mini-sommet à Ouagadougou

Ces trois pays sont dirigés par des militaires, arrivés au pouvoir à l’issue de coups d’Etat.Les ministres des Affaires étrangères Malien Abdoulaye Diop et Guinéen Morissanda Kouyaté participent à un mini-sommet, ce jeudi 09 janvier 2023, à Ouagadougou, auprès de la cheffe de la diplomatie Burkinabè, Olivia Rouamba, a appris APA.

Les trois pays en transition en Afrique de l’ouest organise cette rencontre tripartite « dans le cadre des consultations politiques sur des sujets d’intérêt commun », rapporte une source diplomatique à APA.

« L’objectif est de fédérer les idées, les énergies et les moyens pour mieux se faire entendre par les organisations sous régionales, régionales et internationales. Il s’agit de parler d’une même voix, partager les expériences et discuter chacun en ce qui le concerne de sa transition », explique le ministère des Affaires étrangères Malien, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

« Coalition » contre la Cédéao

Pour certains observateurs, il s’agit d’une « coalition » pour faire face aux injonctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) que ces pays accusent d’être à la « solde de la France ».

Le Burkina, le Mali et la Guinée sont dirigés par des militaires, arrivés au pouvoir à l’issue de coups d’Etat, condamnés par l’instance sous-régionale. La Cédéao avait imposé des sanctions contre les trois pays en avant de les lever, après avoir obtenu un « engagement clair » des autorités du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali sur la durée de la transition et l’organisation d’élections crédibles et transparentes.

Mali : L’Onu regrette l’expulsion de Guillaume Nguefa

L’Organisation des nations unies (Onu) déplore la décision du gouvernement malien d’expulser Guillaume Nguefa, son responsable des droits de l’homme dans le pays, a appris APA mercredi.Le 5 février, le gouvernement de transition du Mali a déclaré Guillaume Nguefa Nguefa-Atondoko ANDALI « persona non grata » en sa qualité de Directeur de la division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), et de représentant du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Dans la foulée, M. Ngueffa a été sommé de quitter le pays dans les 48 heures. 

L’Organisation des Nations Unies (Onu) a affirmé qu’il avait été la cible de harcèlement et de menaces en raison de son travail au Mali, un pays en proie à une insurrection jihadiste menée par des groupes affiliés à Al Qaida ou à l’Etat islamique. 

Les autorités maliennes lui reprochent d’être lié au choix d’un membre de la société civile qui est intervenue lors de l’examen du rapport du secrétaire général de l’Onu au Conseil de sécurité sur la situation du Mali. Dans son intervention, Aminata Dicko qui fait partie de l’organisation non gouvernementale, Kisal, a dénoncé les exactions contre les populations civiles dans le centre du Mali. 

Le Secrétaire général de l’Onu souligne le besoin crucial pour les autorités maliennes de préserver les droits de l’homme, y compris en particulier la liberté d’expression, qui est cruciale pour le fonctionnement d’une société démocratique, indique un communiqué de l’Onu.

Le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a exprimé « sa pleine confiance dans la Minusma et dans l’engagement et le professionnalisme de son personnel pour mettre en œuvre le mandat de la mission visant à soutenir le Mali et son peuple, y compris dans la promotion et la protection des droits de l’homme ».

Selon le patron de l’Onu, la doctrine de la « persona non grata » ne doit pas s’appliquer au personnel des Nations Unies et va à l’encontre du cadre juridique applicable à cette même organisation, notamment en ce qui concerne les obligations découlant de la Charte des Nations Unies et celles relatives aux privilèges et immunités de l’Onu et de son personnel.

Olivier Dubois : 22 mois de captivité

Cela fait 22 mois soit 669 jours que le journaliste Olivier DUBOIS, ancien collaborateur du Journal du Mali est retenu en otage par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans lié à Al-Qaïda. Il a été enlevé à Gao dans le nord du pays le 8 avril 2021. La dernière apparition d’Olivier Dubois remonte au 13 mars 2022 sur les réseaux sociaux, sans précision de la date à laquelle les images avaient été tournées. Olivier Dubois, père de deux enfants est le journaliste français dont la détention est le plus longue depuis 30 ans. Le Parquet national antiterroriste français (PNAT) avait ouvert une enquête préliminaire pour « enlèvement en bande organisée » et « en relation avec une entreprise terroriste ». Les investigations ont été confiées à des juges d’instruction le 3 octobre, a fait savoir une source judiciaire, mardi 10 janvier.

 

« La Russie est ici à la demande du Mali » (Abdoulaye Diop)

Le ministre malien des Affaires étrangères assure que le séjour de son homologue russe, Sergueï Lavrov, découle de la volonté de Moscou et Bamako de renforcer leurs relations diplomatiques.Abdoulaye Diop, qui recevait mardi matin Sergueï Lavrov, a souligné « le caractère historique » de cette visite de 48 heures au Mali. C’est en effet la première fois que le chef de la diplomatie russe foule le sol malien.

Selon le ministre malien des Affaires étrangères, ledit séjour « s’inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique, enclenchée par le gouvernement, consistant à élargir et diversifier les partenariats du Mali en vue d’une réponse efficace, et dans la sincérité, aux défis auxquels nous sommes confrontés ».

Pour le diplomate, son pays a fait le choix de « renforcer » sa coopération avec la Russie pour « démontrer » qu’il est libre de décider avec qui cheminer sur la base des piliers essentiels définis par le président de la transition : « le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et le choix des partenaires du Mali, mais aussi la prise en compte des intérêts du Mali dans toutes les décisions ».

Ainsi, le ministre malien des Affaires étrangères a insisté sur le fait que « la Russie est ici à la demande du Mali ». Et elle « répond de façon efficace aux besoins du Mali en termes de renforcement de capacités de ses forces de défense et de sécurité » dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Car ce qui importe, a ajouté M. Diop, c’est de voir « comment travailler ensemble pour lutter contre le jihadisme », rappelant que « dans certains cas, le terrorisme est fabriqué pour déstabiliser nos pays ».

Dans ce sens, il a déploré l’instrumentalisation et la politisation des droits humains pour des « agendas cachés » ou « à peine cachés » visant souvent « à renverser le régime pour pouvoir atteindre un certain nombre d’objectifs ».

La veille de la visite de Sergueï Lavrov, le Mali a expulsé le directeur de la division des droits de l’Homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à qui il est reproché d’avoir choisi Aminata Dicko pour parler au nom de la société civile malienne lors du récent examen du rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur le Mali. Celle-ci, dans son intervention par visioconférence, a dénoncé les exactions commises contre les civils peuls par l’armée et ses supplétifs russes.  

Dans sa communication, le ministre malien des Affaires étrangères a aussi tenu à se féliciter de « l’intérêt » que la Russie accorde à « l’approvisionnement régulier du Mali en produits de première nécessité dans un contexte particulièrement difficile ».  

« Vous avez pris des décisions importantes afin de permettre au Mali d’accéder à des quantités importantes d’engrais, de blé et aussi d’hydrocarbures », a salué l’hôte de Sergueï Lavrov, non sans dire que « nous comptons travailler de façon générale pour renforcer la coopération économique et commerciale ».

Pour finir, Abdoulaye Diop a exprimé sa solidarité à la Russie subissant des sanctions des pays de l’Ouest en réponse à la guerre qui l’oppose à l’Ukraine. « Les sanctions ne règlent pas fondamentalement les problèmes. Il faut s’asseoir pour dialoguer. Il faut identifier les causes des problèmes et y apporter des solutions, mais aussi éviter la sélectivité dans le traitement des questions internationales », a-t-il préconisé.

Fana : le récit de l’arrestation du principal suspect dans l’affaire des décapitations

Les autorités judiciaires de Fana ont annoncé l’arrestation du principal suspect dans la série de décapitations qui a créé la psychose dans cette ville. Récit d’une affaire hors norme.

Serait-ce l’épilogue du mystère des décapitations de Fana ? Depuis avril 2018 et le début de la série de décapitations dans la ville, les enquêtes n’avaient pas encore abouti. Pis, le mystère ne cessait de s’épaissir. Mais, en fin de semaine dernière, un suspect du nom d’Aldiouma Djibo, 42 ans, a avoué être l’auteur des crimes, selon les autorités judiciaires de la localité. 11 décapitations en tout, 10 à Fana et 1 à Bamako, d’après ce qu’il a affirmé aux enquêteurs. « Les détails qu’il donne des crimes correspondent à ce qui s’est passé » précise Boubacar Moussa Diarra, Procureur près du tribunal de Fana. Il ajoute que le suspect avait déjà été interpellé par le passé pour l’un des meurtres mais mis hors de cause faute d’éléments à charge probants.

En prison depuis 2021

L’enquête a commencé à évoluer après le 2 août 2021. Ce jour-là, Aguibou Bagayoko, un repris de justice d’une vingtaine d’années, avait été retrouvé décapité dans la concession qu’il occupait à Fana. La victime partageait une chambre avec Aldiouma Djibo et ce dernier avait rapidement disparu après le meurtre. Bagayoko, déjà condamné par la justice pour association de malfaiteurs et vol qualifié, fréquentait un groupe qui s’illustrait par ses larcins. Aux premières heures de l’enquête, tous les membres du groupe ont été arrêtés par la Police judiciaire. Mais les recherches se sont poursuivies, notamment pour retrouver Djibo. Dans un premier temps, les enquêteurs cherchaient à savoir s’il n’avait pas lui-même été victime du ou des assassin(s). Après plusieurs jours de traque, il sera localisé à Bamako, au niveau du quartier de Faladiè. Alors que les soupçons des enquêteurs à son égard grandissaient, il sera arrêté le 18 août 2021 dans une station d’essence près de la Tour de l’Afrique par le Commissariat du 7ème arrondissement. Transféré à Fana pour les besoins de l’enquête, pendant plusieurs mois il réfutera les accusations portées à son encontre et assurera ne pas être lié aux meurtres. Il restera cependant en prison et, depuis sa cellule, selon des sources proches de l’affaire, il essayera de semer le trouble. Il reconnaîtra les faits devant le Procureur Boubacar Moussa Diarra, avant de se rétracter devant le juge d’instruction en charge du dossier. Plusieurs semaines durant, les enquêteurs n’en tireront rien, mais une certitude se dégagera. Depuis l’arrestation de Djibo, plus aucune décapitation n’a été signalée. Ce n’est que début 2023 que la justice entrapercevra le bout du tunnel. Il assurera plus tard avoir choisi cette stratégie car craignant la peine qui lui serait infligée. Selon notre source, il est conscient qu’elle sera très lourde. « Des voleurs de bétails prennent plusieurs années, alors quelqu’un qui a tué… » se serait-il exprimé. Notre source poursuit en affirmant que les enquêteurs sont arrivés à le « persuader » de passer aux aveux. Comment s’y sont-ils pris ? Un voile couvre encore la réponse à cette interrogation.

Bemba Traoré, le facteur X

Dans la semaine du 23 janvier 2023, Aldiouma Djibo, avoue 11 meurtres, dont 1 dans la capitale. Il donne des précisions, avec des dates que seul le tueur ou un complice peuvent connaître. Les enquêteurs sont alors confortés dans la piste qu’ils exploitent depuis deux ans. L’assassinat de Bemba Traoré, un réparateur de radio d’une quarantaine d’années, sera le facteur X. Djibo raconte avoir remis sa radio et payé 1500 francs CFA à Traoré pour réparer son appareil. Mécontent du travail, il demandera quelques jours plus tard à ce dernier de le rembourser, ce que celui-ci refusera. D’après son récit, le réparateur de radio s’emportera contre lui et le menacera. Les jours suivants, il les passera à filer Traoré et à s’imprégner de ses habitudes. Il passera à l’acte dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 novembre 2020, jour de Maouloud. Traoré, marié, dort seul dans sa chambre alors que son épouse et ses quatre enfants dorment dans une autre pièce à côté. Djibo s’introduira chez lui et le surprendra dans son sommeil en lui assénant de violents coups de gourdin sur la tête, avant de le décapiter. Après le crime, il raconte avoir emporté avec lui le téléphone, la radio ainsi que la volaille de la victime. Les enquêteurs ont effectivement constaté que tout ceci manquait après le meurtre.

Sain d’esprit ?

Les motivations avancées par Djibo pour expliquer ses crimes tournent toutes autour de la vengeance. Le 13 mai 2018, une petite fille de 5 ans atteinte d’albinisme, Ramata Diarra est décapitée, éventrée et son sang et sa tête emportés. Aldiouma Djibo assure face au Procureur que c’est la mère de la petite fille qu’il visait. Quelques jours plus tôt, il aurait eu une altercation avec elle au marché. Mais, lorsqu’il s’est rendu dans leur maison, elle était absente. Il a donc pris sa fille pour se venger. Djibo connait bien la ville et ses habitants. Aux yeux de ces derniers, il est considéré comme un malade mental. Ses actions incohérentes ont contribué à cette conclusion. Il porte trois tenues les unes par-dessus les autres, avec de manière plus apparente une veste toute fripée et sale dans laquelle il garde des grains de mil. Muni d’un bâton, il appâtait des poules avec ce mil avant de leur taper dessus. La population locale l’a alors catalogué comme étant un malade mental qui se nourrissait de cadavres d’animaux. Avant cela, cet ancien talibé écumait les différents quartiers de la ville pour chercher l’aumône. Il était déjà décrit à cette époque comme étant à fleur de peau, supportant mal un « non » ou qu’on lui « manque de respect ». Grand amateur de reggae, il aimait cuisiner en écoutant ce genre musical.

Zones d’ombres

De multiples interrogations subsistent encore sur cette affaire et les investigations se poursuivent pour tenter d’y répondre. Djibo est-il vraiment sain d’esprit ? Se comportait-il ainsi simplement pour tromper la vigilance des locaux ? Le mobile des crimes était-il de la vengeance ou un rituel ? Est-il le seul impliqué ou a-t-il des complices ? Autant de questions dans une affaire qui n’a pas encore révélé tous ses secrets. Devant les autorités en charge du dossier, il assure par exemple avoir tué Binafou Touré, un gardien d’une antenne relais de la SOTELMA parce que ce dernier l’avait visé avec un lance-pierre. La famille de Touré a déposé plainte contre lui dans la ville, même si certains estiment ce mobile si léger qu’ils peinent à y croire. À la question « pourquoi décapite-t-il ses victimes ? », il aurait, d’après une source proche de l’enquête, assuré que c’était pour se protéger. Selon Djibo, un mort conserve dans ses yeux l’image de la dernière personne qu’il a vue. Ce serait pour cette raisons qu’il décapite ses victime et emporte leurs têtes avec lui. Toutefois, cette version n’a pas totalement convaincu les enquêteurs et la piste des crimes rituels n’est pas écartée. Car, en plus de la tête, le sang des victimes est prélevé. À quelles fins ? Les crimes rituels sont d’ailleurs l’hypothèse très vite le plus souvent avancée pour expliquer la série de décapitations. Et cela est renforcé par le profil de certaines victimes. Une jeune fille atteinte d’albinisme, une malade mentale et sa fille ou un ex-militaire décrit aussi comme un esclave. Mais, au-delà de ces cas spécifiques, les autres victimes n’ont rien qui les lie et aucune particularité. Les enquêteurs essayent encore de démêler tous les fils de cette affaire, qui n’a pas encore fini de faire parler d’elle.

Commerce : TradeMark Africa se déploie en Afrique de l’Ouest

TradeMark Africa, organisation non lucrative d’aide au commerce financée par les agences de développement des pays développés (essentiellement d’Amérique du Nord et d’Europe) a lancé ses activités en Afrique de l’Ouest ce 30 janvier, avec comme objectif d’y faciliter le commerce. La structure, créée en 2010 et dont le siège se situe à Nairobi au Kenya, avait jusque là opéré seulement en Afrique de l’Est, où elle a aidé, à l’en croire, à fluidifier le commerce (réduction des temps de transit des marchandises, amélioration de l’efficacité des frontières et réduction des obstacles aux commerce) et à favoriser l’intégration régionale en travaillant avec les organisations intergouvernementales régionales (UA, EAC, IGAD, COMESA, SADC), ainsi que le secteur privé et la société civile. Avec une enveloppe d’environ 80 millions de dollars, TradeMark East Africa (TMEA) qui devient TradeMark Africa (TMA) en se déployant en Afrique de l’Ouest, entend soutenir le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et travaillera avec les organismes régionaux comme la Cedeao et ses États membres. En outre, TMA, dont le nouveau siège se situera au Ghana, « se concentrera sur le développement de corridors commerciaux numériques et verts », fait savoir l’organisation.

Sambou Yatabaré : l’ex-international malien incarcéré en France

Sambou Yatabaré, l’international malien du club français de ligue 2 Sochaux, a été incarcéré après une condamnation à de la prison ferme dans une affaire de violences remontant à 2017. 

Âgé de 33 ans, le footballeur malien Sambou Yatabaré a été interpellé et incarcéré à Besançon, dans l’est de la France, après une condamnation à de la prison ferme prononcée par le tribunal correctionnel de Bobigny, près de Paris, a annoncé le parquet hier vendredi 04 février 2023.

L’ex-international malien a été condamné à 12 mois de prison ferme le 4 janvier pour avoir frappé en 2017 un policier en civil lors d’une altercation sur un parking de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle.

Yatabaré, qui jouait alors au Werder Brême, en première division allemande, avait été mis en examen pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ayant occasionné une interruption totale de travail supérieure à huit jours, en l’occurrence 21 jours.

Selon le site internet du quotidien L’Équipe, qui cite des « sources concordantes », le joueur a été interpellé « mi-janvier peu avant l’entraînement de l’après-midi, alors que Sochaux venait de jouer au Havre ». Son club, Sochaux, a confirmé l’information, dans un communiqué publié ce jeudi, en ajoutant qu’«  aucun autre commentaire sur cette situation d’ordre privé, sans rapport avec le FCSM, ne sera fait par le club ».

Il n’avait pas pu assister à son procès, notamment en raison du fait qu’il avait omis de notifier un changement d’adresse au tribunal et n’était pas au courant de la tenue de l’audience, a indiqué Me Bouaou à L’Équipe. Son avocat dénonce une peine « incompréhensible » au regard de la nature des faits, très anciens et âprement contestés par son client. Une demande de mise en liberté a d’ores et déjà été déposée. Un nouveau procès dont la date reste encore à déterminer devrait bientôt se tenir. Sambou Yattabaré, frère cadet de Moustapha, a disputé 32 matchs avec les Aigles pour cinq buts inscrits entre 2008 et 2018.

 

GSIM – MSA : ce qui se joue derrière « l’alliance» de circonstance

Un peu plus de deux ans après sa dernière apparition, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda, Iyad Ag Ghaly, s’est montré dans une vidéo le 22 janvier dans la région de Ménaka. Selon plusieurs sources, il y était pour accepter l’allégeance de notables issus de tribus de la zone et membres du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA). Ce ralliement, qui conforte un peu plus l’ancrage Al-Qaïda dans la zone, pourrait affaiblir le MSA et présager de nouveaux combats contre le groupe État islamique.

Selon nos informations, ces nouveaux membres du GSIM sont des notables de la communauté Daoussahak de la région de Ménaka. Une communauté issue de la tribu Tamasheq géographiquement présente dans une grande partie de la région de Ménaka et une partie du cercle d’Ansongo.

L’État islamique au Grand Sahara Sahel (EIGS) mène une offensive dans la région de Ménaka depuis mars 2022. Cette offensive, qui a conduit à des affrontements armés avec le GSIM, a occasionné des attaques non seulement contre les civils daoussahaks mais aussi contre les groupes armés, dont le MSA.

Systématiquement ciblés par l’État islamique depuis mars dernier (plusieurs tués) ceux-ci auraient préféré s’allier à « l’ennemi de leur ennemi », le GSIM, pour se défendre contre ces attaques.

L’analyste sécuritaire Ibrahim Maiga expliquait dans nos colonnes en avril dernier que les divergences entre les Daoussahaks, qui constituent le fer de lance du MSA, et la communauté peul Tolebe, fortement représentée au sein de l’EIGS, alimentaient le conflit entre le MSA et l’EIGS, au-delà des querelles d’ordre idéologique entre les deux camps.

« Ces derniers mois, ils (la communauté Daoussahak, ndlr) ont été meurtris par les attaques des groupes djihadistes, en l’occurrence l’État islamique. Pour sauver leur tête ils ont adhéré au GSIM. Iyad Ag Ghaly serait dans la zone depuis un moment et ils ont profité de cette présence pour lui prêter allégeance », explique Abdoul Nassir Idrissa, journaliste de la région. Il précise que ce n’est pas l’aile politique du MSA, mais plutôt « des notables, des chefs de tribus et fractions qui se sentent chaque jour persécutés ».

Le MSA impacté ?

Cette allégeance d’anciens membres du MSA au chef du GSIM n’a que peu surpris. Mais elle aura plusieurs implications dans l’évolution de la dynamique des forces en présence sur le terrain dans cette zone en proie à des combats pour son contrôle depuis des mois.

« Iyad Ag Ghaly marque sa présence à Ménaka. On sait tous qu’Al-Qaïda y était présent, mais d’une manière très timide, et c’est à la faveur de la guerre avec l’État islamique que le groupe s’est impliqué de plus en plus là-bas, à cause des échecs des autres factions face à l’État islamique. C’est sa façon à lui de montrer qu’il est soutenu dans la guerre contre l’État islamique », analyse une source spécialiste des mouvements djihadistes.

Si le chef terroriste y gagne dans l’ancrage d’Al-Qaïda dans la région de Ménaka, le MSA en revanche risque de s’affaiblir et de voir son influence réduite sur le terrain. Selon Abdoul Nassir Idrissa, la jeunesse daoussahak, qui constitue la branche armée du MSA, pourrait le déserter au profit du GSIM et le MSA pourrait devenir une coquille vide.

« Ces notables vont donner la majorité des jeunes daoussahak du MSA au GSIM et donc à Iyad Ag Ghaly », craint-il, soulignant aussi que le ralliement aux groupes terroristes de certains membres des groupes armés pro-gouvernement va créer « d’autres situations plus compliquées » sur le terrain.

Combats en vue

En relative accalmie depuis quelques semaines, les combats entre le GSIM et l’EIGS dans les régions du Nord pourraient reprendre très prochainement. Ce qui justifierait le renforcement des rangs du GSIM, qui, tout comme le groupe rival, a perdu beaucoup de combattants.

Dans une lettre attribuée à l’émir du GSIM de la région de Tombouctou en date du 16 janvier, ce dernier demande aux habitants de la localité d’Acharane (10 km de Tombouctou) de quitter les lieux pour ne pas être des victimes collatérales lors d’éventuels futurs affrontements.

Assistance humanitaire : un besoin de plus de 454 milliards de francs CFA

À travers le Plan de réponse humanitaire, la communauté internationale envisage apporter une assistance multisectorielle d’urgence répondant aux besoins vitaux et permettant aux populations des zones en crise au Mali de rester dignes, en assurant un accès minimum et équitable aux services sociaux de base et en préparant les bénéficiaires à mieux résister aux chocs. Ce Plan a été présenté le mardi 31 janvier 2023 par le Bureau du Mali de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Visant à apporter une assistance humanitaire à 5,7 millions de personnes affectées par les conflits et les chocs climatiques, le Plan de réponse humanitaire 2023 pour le Mali nécessite pour sa mise en œuvre la mobilisation de 751,4 millions de dollars américains, soit 454,8 milliards de francs CFA. Malgré les efforts de l’État et de ses partenaires, qui ont assisté plus de 2,9 millions de personnes sur les 5,3 millions ciblées par la réponse humanitaire en 2022, par la mobilisation de 260 millions de dollars sur les 686 millions recherchés, la tendance des besoins est toujours croissante, avec une hausse de 17% par rapport à janvier 2022.

Interdiction de la chicha : un écran de fumée ?

Le 15 août 2022, un arrêté interministériel du gouvernement interdisait l’importation, la distribution, la vente et l’usage de la chicha sur toute l’étendue du territoire national. Les six mois accordés pour se conformer aux dispositions arriveront à terme ce 15 février 2023. Alors que les autorités réaffirment leur détermination à faire appliquer la mesure, les distributeurs ne semblent pas se précipiter. Le défi reste de savoir si les autorités parviendront à faire respecter la réglementation cette fois-ci.

L’arrêté interministériel n°2022-3597/MSPC/MJDH/MSDS/MEF/MIC/MJSCICCC-SG Gouvernement du 15 août 2022, portant interdiction de l’importation, la distribution, la vente et l’usage de la chicha ou tout autre appareil similaire sur l’étendue du territoire, est la suite logique d’un combat que les autorités mènent contre une « toxicomanie banalisée ».

En effet, c’est suite à plusieurs investigations et à des certificats d’analyses du Laboratoire national de la santé que l’Office central de lutte contre les stupéfiants (OCS) a conclu que la chicha permettait de « dissimuler la consommation de plusieurs drogues, dont le cannabis » et de médicaments détournés de leur usage. Il a donc initié cette décision d’interdire ce phénomène, qui favorise selon lui la consommation précoce de drogues chez les jeunes.

Mesure discriminatoire ?

« Nous n’avons pas pu évacuer nos stocks. Nous n’avons pas échangé avec les autorités et nous avons déposé une plainte le 14 octobre contre l’arrêté d’interdiction », s’indigne Mahamadou Diawara, Président des Distributeurs de chicha du Mali. Après avoir demandé un sursis à la décision avant le jugement au fond, la Cour suprême a rejeté ce 26 janvier 2023 la requête de l’association.

Mais celle-ci n’en démord pas pour autant. « Nous avons appelé des experts, nous appellerons d’autres experts d’ici pour démontrer que la chicha n’est pas une drogue », clame le Président de l’association. « La chicha est un tabac, pourquoi les autorités n’ont-elles pas touché au tabac ou à l’alcool », s’interroge-t-il ? Si la chicha est nuisible à la santé, l’alcool et la cigarette aussi.

Quant à l’usage « déguisé de drogue » auquel se livreraient les adeptes de la chicha, M. Diawara se défend d’être responsable d’un tel phénomène. « Nous n’avons rien à voir dans cela. Nous ne sommes pas des vendeurs de drogue », rétorque-t-il, ajoutant que la lutte devrait plutôt se concentrer sur l’interdiction d’entrée de la drogue. Parce que si elle « n’entre pas, elle n’est pas consommée ». Dénonçant des « analyses partiales », il nie que le tabac de la chicha soit plus nocif.

En outre, le secteur absorbe une partie du chômage. Selon le Président des Distributeurs, le secteur emploie des milliers de personnes, environ 3 000 emplois directs au moins, d’après les chiffres qu’il avance, difficilement vérifiables. Serveurs, cuisiniers, sociétés de gardiennage et de nettoyage, la chicha étant un point de convergence dans beaucoup d’espaces, comme les bars ou les night-clubs. S’ils ne souhaitent pas d’affrontement, les distributeurs promettent que l’application de la mesure sera difficile dans ces conditions. Ils sont prêts à aller en prison plutôt que de perdre leur travail. Déplorant l’absence de concertations, ils reprochent aux autorités de n’avoir pas mesuré toutes les conséquences de leur décision. « La chicha aujourd’hui est plus positive que négative dans l’économie. Pour toucher au tabac chicha, il faut toucher à la cigarette et à l’alcool, parce que tout est nuisible à la santé », même à des degrés différents.

Le bâton après la carotte

Dans une communication, ce 31 janvier, l’OCS rappelle que c’est à partir du 15 février 2023 que « l’importation, la vente, la distribution et la consommation de chicha seront interdites sur toute l’étendue du territoire national ». Signé de la Direction de l’Office Central des Stupéfiants – OCS », elle souligne que « les contrevenants s’exposeront à des lourdes sanctions d’emprisonnement et d’amende ». C’est pourquoi l’Office, sous le leadership du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, ainsi ses collègues signataires de l’arrêté interministériel interdisant la chicha ou tout appareil similaire au Mali, invite à se conformer à l’arrêté interministériel d’ici le 15 février 2023.

Si les termes du communiqué ne permettent pas d’équivoque sur la volonté des autorités de faire appliquer l’arrêté, ils doivent compter avec celle des distributeurs de faire valoir leurs droits. Ils ont à cet effet attaqué l’arrêté interministériel devant la Cour suprême le 15 octobre 2022. D’abord pour demander la suspension de son exécution, avant de demander son annulation. Une demande de suspension rejetée le 26 janvier 2023.

Estimant qu’après 6 mois de campagne de sensibilisation les populations sont suffisamment informées, le Directeur général adjoint de l’OCS, le Contrôleur général de police Bassirou Bamba souligne que les autorités vont « sévir sans faiblesse », parce qu’il faut que « force reste à la loi ». Et, pour ce faire, des dispositions seront prises et les autres services en charge seront mobilisés pour faire respecter l’arrêté interministériel. Dans une interview accordée à la télévision TM1 le 1er février 2023, il rappelle aux commerçants, consommateurs et distributeurs de chicha que cette interdiction décidée par l’État dans le cadre de « l’impérieuse nécessité de préserver la santé de la population », s’impose à tous et sera respectée.

En attendant, l’arrêté prévoit des peines d’emprisonnement allant de 1 à 10 jours et des amendes de 300 à 18 000 francs CFA pour la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’usage de la chicha.

Selon une étude menée par le service de Pneumologie de l’Hôpital du Point G auprès d’un échantillon de 3 000 lycéens, 71% d’entre eux fumaient la chicha « et certains présentaient des symptômes respiratoires », selon le Pr Yacouba Toloba, chef dudit service. Concernant la dangerosité de la chicha, une autre étude de l’OMS avait déjà alerté, dans une note publiée en 2017, en rappelant les résultats de plusieurs études réalisées une dizaine d’années plus tôt. Compte tenu de la gravité du « tabagisme par pipe à eau », l’organisme mondial de la Santé suggérait aux autorités de régulation de prendre des mesures fiscales ou encore d’interdire ce tabagisme dans les espaces publics, tout en poursuivant la sensibilisation sur les effets nocifs.

Une substance dangereuse surtout pour des jeunes censés être l’avenir du pays. L’une des raisons ayant conduit la Mairie de la Commune IV du District de Bamako à interdire le produit dès 2019. « Si l’avenir d’un pays dépend de sa jeunesse, il faut qu’elle soit saine », expliquait le Maire de la Commune IV, M. Adama Bérété. Pas question pour lui donc de laisser la jeunesse se « détruire ». Car, assez souvent, ce sont des produits de substitution, comme l’alcool et ses dérivés ou la drogue, qui sont utilisés, rendant « les conséquences de cette fumée incalculables ».

Diversement appréciée, la mesure a d’abord été « incomprise », selon le Maire. Mais, entre approbation et réticence, la Mairie a souvent dû faire intervenir les forces de l’ordre pour faire appliquer la mesure. En dépit de tout cela, elle a beaucoup de mal à être respectée, plusieurs « chicha houses » se trouvant dans la commune couverte par elle. L’interdiction étant désormais étendue à l’ensemble du territoire, le maire espère que « nul n’est et ne sera au-dessus de la loi », qu’il faut appliquer avec la dernière rigueur.

Le défi du respect

Pour assurer la mise en œuvre et obliger les acteurs à se conformer, outre l’OCS, la Direction générale des Douanes, la Direction générale du Commerce, de la concurrence et de la consommation (DGCC), la Direction générale de la Police et la Direction générale de la Gendarmerie sont chargées de veiller à l’effectivité de la mesure d’interdiction. Même si les différentes entités concernées n’ont pas encore dévoilé leurs plans, selon certains les forces de l’ordre vont sévir afin que cela serve de dissuasion. Mais, pour un observateur qui a requis l’anonymat, ces actions seraient comme « suer sous la pluie ». Les boutiques de chicha ou encore les chicha houses seront les premières touchées, puisque très visibles, appuie-t-il. Mais qu’en sera-t-il dans les différents clubs, lounges ou restaurants, sans parler des domiciles et espaces privés ? Les forces de sécurité feront-elles des descentes ? Des questions qui trouveront sûrement un début de réponse lors des premiers jours du début effectif de l’interdiction. Ce qui sera déjà impossible à faire pour les autorités, c’est de contrôler totalement la consommation, notamment dans un cadre privé. À moins que grâce aux Douanes, ces produits ne soient réellement interdits d’entrée sur le territoire. Ce que certains clients craignent déjà, c’est que cette interdiction n’entraîne des coûts supplémentaires sur la chicha, avec des revendeurs et tenanciers de boutiques qui mettraient en avant les difficultés pour augmenter leurs prix. À moins de deux semaines de la date retenue pour l’interdiction effective, de nombreux clients et des personnes qui sont dans le milieu de la chicha n’envisagent nullement que la décision puisse être respectée.

Quid chez nos voisins ?

L’exemple chez nos voisins n’incite pas non plus à l’optimisme pour l’effectivité de la décision. L’exemple ivoirien est le plus illustratif. Dans le cadre de l’application d’un décret de 2012 interdisant de fumer dans les lieux publics, les autorités ivoiriennes ont essayé de sévir en 2022. Les forces de l’ordre ont mené des opérations d’envergure, mais cela n’a pas duré deux mois. Les opérations ont cessé, les contrôles aussi. Un journaliste sur place à Abidjan nous confirme que les consommateurs de la chicha fument partout comme si de rien n’était. Au Sénégal, l’interdiction décidée en 2020 est somme toute similaire à celle du Mali. Les autorités sénégalaises avaient également donné six mois aux importateurs et distributeurs de chicha pour s’y conformer. Mais, deux ans plus tard, les autorités n’ont pas réussi à faire respecter la décision. La raison, selon une source au Sénégal, est que les consommateurs ne s’affichent que rarement en public et que le degré de consommation est moindre que celui du Mali. Mais, après la décision des autorités maliennes, le Président de la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (Listab), Amadou Moustapha Gaye, a saisi l’occasion pour interpeller le chef de l’État Macky Sall pour qu’il s’implique. À partir du 15 février, les capacités des autorités compétentes à faire respecter la décision seront scrutées, afin de déterminer si ce n’est ou non qu’un simple écran de fumée qui finira par se dissiper.

Mali : Sergueï Lavrov attendu à Bamako ce lundi

Le Mali s’est rapproché de la Russie, sur fond de brouille diplomatique avec la France. Le Ministre des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov sera en visite d’amitié et de travail, à Bamako, à partir de ce lundi 6 février.

Pour son premier déplacement dans la capitale malienne, le chef de la diplomatie russe y passera quarante-huit heures. Il répond ainsi à une invitation qui lui a été adressée par son homologue malien, Abdoulaye Diop lors de son séjour à Moscou, en mai 2022.

Durant son séjour au Mali, outre son homologue malien, Sergueï Lavrov rencontrera également le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga et le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta.

Pour les autorités maliennes «cette visite de haut niveau s’inscrit en droite ligne du choix politique opéré par le Gouvernement de la Transition d’élargir et de diversifier les partenariats stratégiques, conformément aux principes clés guidant désormais l’action publique au Mali. A cet égard, elle matérialise la volonté ferme des deux Chefs d’Etat malien et russe d’impulser une nouvelle dynamique aux relations d’amitié et de coopération bilatérale, avec un accent particulier sur le renforcement du partenariat dans les domaines prioritaires, notamment de la défense et de la sécurité ainsi que de la coopération économique, commerciale et culturelle ».

De plus, elles estiment que cette visite permettra « de renforcer le dialogue politique de haut niveau entre les deux pays et de renouveler l’engagement mutuel de consolider le partenariat stratégique en faveur de la paix, de la sécurité et du développement ».

Le renforcement des liens russo-maliens intervient après que les relations avec l’ex-puissance coloniale, la France, s’est nettement détériorée depuis l’arrivée des nouvelles autorités à la faveur de deux coups d’Etat en août 2020 et mai 2021.

Cette brouille diplomatique avec Paris a été marquée par l’expulsion en janvier 2022 de l’ambassadeur de France au Mali et les forces françaises de Barkhane et Takuba. Une situation qui fait suite aux nombreuses accusations formulées par les autorités françaises contre celles de Mali d’entretenir des relations avec « les mercenaires de la société privée de sécurité russe Wagner ». Des accusations reprises par d’autres pays occidentaux ainsi que des organisations internationales. Cependant, Bamako continue à nier ces accusations, affirmant entretenir avec la Russie une coopération d’Etat à Etat qui remonte aux années de l’indépendance en 1960. Une coopération axée selon les autorités maliennes sur l’instruction et l’équipement de l’armée malienne, justifiant notamment les récentes nombreuses acquisitions de matériels militaires par les autorités maliennes de la part de la Russie.

Après Bamako, Sergueï Lavrov se rendra à Nouakchott et à Khartoum.