Tchad : interdiction de la marche contre la visite de Déby en Israël

La marche que projetait d’organiser dimanche à N’Djaména l’Alliance des Associations civiles pour le soutien d’ALGUDS pour protester contre la récente visite du président Idriss Déby en Israël a été interdite, selon un arrêté du ministre tchadien de la Sécurité publique rendu public ce samedi.« La marche prévue ce 2 décembre 2018 par les associations regroupées au sein de l’Alliance des Associations civiles pour le soutien d’ALGUDS, est strictement interdite », écrit dans son arrêté le ministre de la Sécurité publique.

Sur la même lancée, Mahamat Abali Salah demande aux responsables de la police, de la gendarmerie et de la garde nomade, de prendre les dispositions nécessaires pour faire respecter cette décision.

Contacté par APA, le président de l’Alliance ALGUDS, Badour Daoud Badour, a regretté cette interdiction non sans souligner que « par cette marche, nous voulions exprimer notre désaccord des relations que le Tchad veut entretenir avec Israël que nous ne considérons pas comme un Etat ».

« Nous n’allons pas marcher d’autant que la manifestation est interdite », a ajouté M. Badour avant de préciser que la lutte se fera sur un autre terrain, celui de sensibiliser la population afin qu’elle n’accepte pas la reprise des relations avec Israël.

Tchad : les étudiants menacent de représailles les œuvres universitaires

Les étudiants tchadiens ont menacé, mercredi, d’entreprendre « de grandes actions » contre la décision du Centre national des œuvres universitaires (CNOU) de leur faire payer 50 FCFA pour leur transport.Les étudiants exhortent en outre le CNOU d’ouvrir les restaurants universitaires et les trajets des bus sur les trois sites universitaires d’Ardep-djoumal, de Toukra et de Farcha.

« Passé ce délai, nous allons entreprendre des grandes actions pour se faire entendre », martèlent les étudiants qui ne précisent, toutefois, la nature des actions qu’ils comptent mener.

Décès de l’opposant tchadien Ali Golhor

Le porte-parole de la Coordination des Partis Politiques pour la Défense de la Constitution (CPDC), l’une des plus importantes coalitions de l’opposition tchadienne, Ali Gabriel Golhor est décédé dans l’après-midi du jeudi des suites d’une maladie, a appris APA vendredi.Originaire de l’extrême sud du Tchad, dans la région du Moyen Chari, l’ancien député Golhor, président du parti Convention pour la Démocratie et le Fédéralisme (CDF), a été d’abord un compagnon de lutte de l’opposant fédéraliste Yorangar, avant de fonder de sa propre formation politique.

Il était l’un des précurseurs de l’accord politique du 13 août 2007 dont il avait assuré la présidence du comité de suivi. Interrogé par APA, un de ses camarades de la CPDC reconnait en Golhor un homme de parole qui n’hésitait jamais de dire ce qu’il pense d’une situation politique quelconque. « C’était un homme franc », reconnaissent ses compagnons de la CPDC.

Le Tchad veut lancer une compagnie aérienne nationale

Après l’échec de ses deux compagnies aériennes (Air Tchad et Toumaï air lines), le Tchad envisage lancer une nouvelle compagnie nationale.Dans cette perspective, le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby a accordé jeudi une audience au directeur exécutif du groupe Ethiopian Airlines, Tewolde Gebremariam.

A sa sortie d’audience, le directeur exécutif du groupe éthiopien a déclaré que sa compagnie a été choisie par le Tchad pour la concrétisation de son projet grâce à son expérience dans le domaine, ajoutant que les autorités tchadiennes tiennent à l’aboutissement rapide du projet dans lequel elles placent beaucoup d’espoir.

M. Tewolde a souligné que la nouvelle compagnie aérienne tchadienne en gestation « jouera un rôle stratégique de premier plan dans la région ».

G5 Sahel: La Mauritanie aux commandes de la Force

Après le limogeage du Général malien Didier Dacko pour « insuffisance de résultat », ce serait donc un général mauritanien Hanena Ould Sidi, qui prend le commandement de la Force conjointe du G5 Sahel. Son adjoint est tchadien.

L’information, attendue depuis le somment du G5, le 2 juillet à Nouakchott, en marge du sommet de l’Union africaine (UA), est tombée le 14 juillet. Elle avait filtré à la suite de la rencontre des chefs d’Etat mais n’avait pas été officiellement annoncée. Selon des sources officielles mauritaniennes, le chef d’état-major adjoint mauritanien, le général Hanena Ould Sidi, a été nommé commandant de la force co,jointe du G5 Sahel. Pour le seconder, le général tchadien Oumar Bikimo. Ils remplacent respectivement le général malien Dacko et son adjoint burkinabé, le colonel major Yaya Séré. Le général Ould Sidi a notamment dirigé dans son pays les renseignements militaires, un domaine dans lequel la force du G5 Sahel a besoin d’être renforcée. Quant à son  adjoint, il a été à plusieurs reprises chef d’état-major particulier au ministère tchadien de la défense, commandant du contingent tchadien en Centrafrique, dans le cadre de l’intervention militaires régionale en Centrafrique en 2006-2007, puis entre 2008 et 2013. Il a également commandé les forces du Tchad envoyées en 2013 pour chasser les djihadistes avant de servir comme chef adjoint de la force militaire de la Mission de l’ONU (Minusma), en 2015-2016.

Ce changement à la tête de la Force conjointe du G5 Sahel fait suite à un attentat djihadiste survenue le 29 juin contre le quartier général de la force conjointe à Sévaré, dans le centre du Mali. L’attaque avait fait trois morts, dont deux militaires maliens de cette force, outre deux assaillants. « La stratégie ne change pas » déclarait quelques jours plus tard, le président du Niger, président en exercice de l’organisation régionale. »Ce n’est pas un attentat qui va venir changer notre approche et notre stratégie. […]Notre stratégie est claire. Nous continuerons à la mettre en œuvre » avait-il affirmé. Ce sont donc les hommes pour la mettre en  oeuvre qui ont changé.

 

 

Tchad : les transporteurs tchadiens en grève de deux jours à partir de lundi

Les transporteurs urbains, interurbains, les chauffeurs routiers et les conducteurs de motos-taxi (appelés clandoman) du Tchad, entrent en grève de deux jours à partir de lundi sur l’ensemble du territoire pour protester contre la hausse des prix du carburant.La décision d’aller en grève a été prise samedi à l’issue d’une assemblée générale tenue à la Bourse du Travail de N’Djaména, les  transporteurs dénonçant aussi la prolifération des barrières anarchiques sur les routes, l’état dégradé du tronçon entre Ngueledeng et Moundou ainsi que la prolifération des postes de  péage sur les différents axes.

Le porte-parole des collectifs des syndicats des transporteurs du Tchad, Abdoulaye Adoum Brahim, a déclaré que pendant les deux jours de grève, lundi et mardi, tous les véhicules seront garés.

A cet effet le dirigeant syndical a invité tous ses collègues transporteurs à observer dans la fermeté le mot d’ordre de grève.

« Nous allons garer nos véhicules à la maison pendant les deux jours. Si le gouvernement nous appelle pour négocier nous sommes prêts à dialoguer et si nous sommes satisfaits de ce que le gouvernement nous propose, nous allons lever notre mot d’ordre de grève», a-t-il fait remarquer.

Les prix du carburant ont augmenté en début janvier, le litre de l’essence passant de 523 FCFA à 570 FCFA et celui du gasoil de 568 FCFA à 590 FCFA.

G5 Sahel : réunion pour accélérer son opérationnalisation

Dirigeants européens et africains se sont retrouvés mercredi en France pour accélérer la mise en œuvre de la force régionale du G5 Sahel face aux djihadistes qui gagnent du terrain.

Le président français Emmanuel Macron, qui ne cessait ces derniers temps de pointer du doigt la lenteur dans la mise en place du G5 Sahel, a invité les cinq pays qui composent la force et des partenaires afin « d’avancer plus vite sur le financement  et de structurer le volet militaire », selon les mots de la ministre française des armées, Florence Parly. « La guerre contre le terrorisme n’est pas encore gagnée, c’est pourquoi nous lançons cette coalition, assurer la victoire militaire au Sahel, c’est aussi se prévenir d’attentats sur notre sol » a affirmé le président français Emmanuel Macron, après la rencontre avec ses homologues. Il s’est fixé comme objectif d’accentuer la mobilisation autour de la force afin qu’elle puisse enregistrer des victoires militaires dès le premier semestre 2018. L’Arabie Saoudite qui avait annoncé fin novembre apporter 100 millions de dollars au G5 Sahel, a réitéré cette promesse. Egalement présent au sommet, les Emirats Arabe Unis se sont eux engagés à apporter 30 millions de dollars à la force. « Nos amis des pays du Golfe nous apportent un soutien conséquent, nous sommes  conscient au G5 Sahel que le temps nous ait compté, nous savons qu’avec ce qui s’est passé au Moyen-Orient, la fin de la guerre en Syrie, il y aura un reflue vers le Sahel, et nous ne voulons pas que ce qui n’a pu se faire là-bas, puisse se produire chez nous » s’est exprimé le chef de l’Etat malien et président en exercice du G5 Sahel, Ibrahim Boubacar Keita.

Le président Macron, a annoncé qu’une nouvelle réunion de soutien financier à la force est prévue le 23 février 2018 à Bruxelles, et cette fois-ci elle sera ouverte à tous pays qui souhaitent participer.

Crise migratoire : De nouvelles mesures qui font débat

A l’issue du sommet qui s’est tenu hier lundi à Paris, dirigeants africains et européens ont adopté une feuille de route visant à renforcer le soutien aux pays africains sur la crise migratoire. Ces pays pourraient en outre servir de « hotspot » pour essayer de contenir le flux migratoire à la base.

Le président français, Emmanuel Macron a proposé d’identifier, à partir du Niger et du Tchad, les candidats à la migration qui auront le droit d’asile. « Cette procédure, qui permettra de donner cet asile directement sur territoire africain, sera menée dans des zones identifiées pleinement sûres au Niger et au Tchad, sous la supervision du HCR, le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU » a précisé le président français. Pour justifier cette nouvelle mesure, le chef de l’Etat français met en avant la sécurité des potentiels migrants. « Cela permettra d’éviter à des femmes et des hommes de prendre des risques inconsidérés dans une zone extrêmement dangereuse puis en Méditerranée ». Des annonces qui passent mal auprès du président de l’association malienne des expulsés (AME), Ousmane Diarra. « C’est très dangereux pour l’Afrique, les Hotspots qu’ils entendent mettre en place. Ils ne sont autre chose que des centres de tri, le traitement des dossiers traînent en longueur, et à 90%, les réponses sont négatives » estime-t-il. « C’est une initiative française, c’était un projet de longue date, le président français avait la charge de convaincre ses homologues tchadiens et nigériens, et ce sont des pays qui font partie du G5 Sahel, alors j’imagine mal qu’ils puissent refuser » estime-t-il. « A terme, aucun pays du G5 Sahel ne pourra y échapper, aussi bien le Mali, le Burkina Faso et la Mauritanie, ces pays seront tous concernés à un moment ou à un autre, mais nous qui sommes de la société civile allons dénoncer ces mesures avec lesquelles nous ne sommes absolument pas d’accord » ajoute-t-il.

Une réunion, à laquelle le Mali, pourtant également zone de transit des migrants (Gao) n’a pas été convié. « Depuis 2008, certains pays ont commencé à signer des accords de réadmission, pas le Mali, la position du pays est restée la même, c’est-à-dire inflexible, le président a changé, mais la pas la position de l’État qui sait que la manne financière envoyée par ses ressortissants est énorme et elle ne veut pas s’en priver. Donc inviter le Mali aurait été une perte de temps puisque le président IBK confirmer la position malienne à ce niveau », explique le Dr Brema Ely Dicko, chef du département sociologie-anthropologie de la faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation de Bamako (FSHSE).

Une réunion qui regroupe les décideurs africains sur les questions migratoires se tient actuellement à Bamako, de ce rassemblement devrait ressortir un pacte mondial sur la migration. « Je ne puis comprendre qu’au moment où se tient à Bamako cette réunion qui regroupe tout le monde, un petit groupe en France décide de son coté de se consulter. Dans une déclaration finale nous dénonceront et la France et les pays qui y ont participé » conclut Diarra.

 

Le Tchad expulse l’ambassadeur du Qatar

S’alignant sur la position de la coalition internationale anti-terroriste, le Tchad a décidé de rappeler son ambassadeur au Qatar le 08 juin 2017. Une décision suivie ce 23 août 2017 par la fermeture de la représentation diplomatique du Qatar au Tchad.

Accusé de soutenir le terrorisme, le Qatar est au cœur d’une crise diplomatique qui l’oppose à plusieurs pays du golfe dont l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn qui ont rompu leur relation diplomatique avec le Qatar le 05 juin 2017. Une crise, suite à laquelle le Tchad a décidé de rappeler son ambassadeur « pour consultations », selon les termes du communiqué des autorités Tchadiennes le 08 juin dernier. Une décision compréhensible, selon plusieurs observateurs en raison des « liens historiques » existant entre le Tchad et l’Arabie Saoudite.

D’autres pays africains comme la Mauritanie, les Comores, le Sénégal avaient aussi rappelé leur ambassadeur au Qatar.

Si le Tchad avait plutôt été conciliant en invitant « les pays concernés à privilégier le dialogue », il vient de confirmer la rupture de ses relations diplomatiques avec le Qatar, considéré comme un soutien actif aux terroristes. Dans un communiqué publié ce 23 août 2017, le ministère des Affaires étrangères du Tchad déclare « qu’en raison de l’implication continue de l’État du Qatar, dans les tentatives de déstabilisation du Tchad depuis la Libye, le gouvernement a décidé la fermeture de l’Ambassade, le départ de l’Ambassadeur, le départ du personnel diplomatique du territoire national ». Le communiqué précise en outre qu’un délai de 10 jours a été accordé à cet effet.

Le Tchad, qui est au cœur de la lutte contre le terrorisme au Sahel et participe à la force du G5 sahel (la force conjointe de lutte contre le terrorisme, constituée de 5 pays du sahel), a justifié sa décision par sa volonté de « sauvegarder la paix et la stabilité dans la région ».

Tchad : les ex-Casques bleus au Mali vont lancer une “opération brûle béret ONU”

Les Casques bleus du 1er et 2ème contingent tchadien de retour de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) vont lancer une “opération brûle béret ONU” le 7 juin 2017 sur l’ensemble du territoire national, selon un communiqué publié lundi par leurs délégués Altora Maxime et Abdoulaye Chérif.

“Cette opération brûle béret ONU est menée en guise de protestation au non-paiement de nos droits. Elle est l’expression de la douleur, du gémissement du militaire tchadien dont la Première dame Hinda Déby Itno, dans son poème élogieux, a vanté les mérites pour son action contre les djihadistes à Tigargar au Mali en 2013. Ce militaire, qui a hissé le drapeau tchadien et a imprimé une bonne image du pays à l’extérieur, revendique ses droits sans se faire entendre depuis 2015”, précise le texte.

Selon les soldats tchadiens, ils ignorent la destination que prennent leurs émoluments, contrairement aux Casques bleus des autres contingents (ivoiriens, guinéens, sénégalais, cambodgiens, etc.) présents au nord du Mali qui perçoivent sur le terrain leurs primes de risques, primes de chaleur et leurs salaires mensuels versés directement dans leurs comptes bancaires.

“A travers “l’opération brûle béret ONU” du 7 juin 2017, nous avons décidé de brûler toutes les dotations en matériel de l’ONU pour porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que nous sommes dans le désarroi le plus total”, insistent les Casques bleus tchadiens.

Par ailleurs, ils dénoncent le mutisme de l’ONU dans ce “traitement de mauvaise foi” dont ils sont victimes de la part de leur gouvernement, et s’interrogent si le militaire tchadien aura cette fierté de servir avec abnégation, dévouement et courage prochainement dans une mission onusienne.

“Nous demandons à cet effet aux plus hautes autorités le versement de nos droits et la libération de nos camarades arrêtés et détenus lors de notre dernier regroupement devant la Direction générale des instances militaires (DGIM). Car ce n’est pas parce que l’on dispose d’un gros marteau que tout problème doit être considéré comme un clou”, conclut le communiqué.

L’otage français enlevé au Tchad localisé au Soudan

Jeudi 23 mars, un ressortissant français a été enlevé près d’Abéché, dans l’est du Tchad, à proximité de la frontière soudanaise et centrafricaine. Selon les services tchadiens, l’otage français serait au Soudan voisin.

De là personne kidnappée on ne sait que peu de choses, c’est un civil, la soixantaine, qui travaille pour une compagnie minière. Il aurait été kidnappé, jeudi dernier, par quatre hommes à moto alors qu’il transportait la paie des employés de son entreprise. Les autorités privilégient actuellement la piste crapuleuse bien que d’autres pistes dont la piste terroriste ne sont pas écartées.

Des forces mixtes, tchadiennes et soudanaises, recherchent activement l’otage français. Le Tchad est un des principaux alliés de la France dans la lutte contre le terrorisme, et héberge à N’Djamena le QG de la force antiterroriste Barkhane.

Le ministère français des Affaires étrangères qui a confirmé le rapt, ne s’est pas étendu sur la situation, expliquant. «Qu’il est préférable d’en dire le moins possible dans l’intérêt de la personne et des discussions qui vont avoir lieu». «Nous sommes mobilisés pour le libérer. Aucune autre information ne sera donnée pour préserver l’efficacité de notre action », a ajouté le quai d’Orsay.

Ce vendredi 24 mars, le ministre tchadien de la Sécurité Ahmat Mahamat Bachir, a déclaré que, selon ces informations, l’otage français se trouverait au Soudan, pays en proie à une guerre civile.

Le dernier enlèvement d’un Français au Tchad remonte au 9 novembre 2009. Il avait été kidnappé aussi dans l’est du Tchad par un groupe soudanais du Darfour, les «Aigles de libération de l’Afrique». Sa libération était intervenu le 6 février 2010, après 89 jours de détention.

Actuellement, le seul cas connu de Français otage dans le monde est celui de Sophie Pétronin, enlevée dans le nord du Mali à Gao, le fin décembre dernier, par des hommes armés. À ce jours il n’y a aucune nouvelle concernant la situation de l’otage française.

Marine Le Pen en visite au Tchad

La candidate d’extrême droite à la présidentielle en France, a déclaré avoir rencontré mardi au Tchad le président Idriss Déby Itno avec qui elle a évoqué le « fondamentalisme islamique » et la situation en Libye.

« Je lui ai dit que la France remercie le Tchad dans la lutte contre le fondamentalisme islamique », a déclaré à l’AFP Marine Le Pen après avoir rencontré le président tchadien, allié des Occidentaux en Afrique contre les djihadistes, dans sa résidence familiale à Amdjarass.

« Si je suis élue présidente de la République, je m’engage à développer la coopération avec les pays francophones », a poursuivi la candidate du Front national (FN) en tête dans les sondages de premier tour, mais battue d’après ces mêmes sondages au second tour.

« Tout le mal de la Françafrique »

« Je lui ai dit tout le mal que je pensais de la Françafrique », a-t-elle ajouté jointe à son retour à N’Djamena, reprenant l’expression qui désignait les collusions entre les dirigeants français et ceux des anciennes colonies françaises.

Marine Le Pen affirme avoir demandé à son hôte « son analyse sur la Libye et sur le G5 Sahel », groupement de cinq pays (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) alliés contre les djihadistes dans le Sahara et le Sahel. « Nous avons partagé des inquiétudes sur la situation de la Libye. Le président et moi avions la même analyse au moment de l’intervention française. Nous pensions qu’il s’agissait d’une très grave erreur qui allait avoir de lourdes conséquences. C’est exactement ce qui s’est passé. Nous avons été lui en Afrique et moi en Europe les plus lucides sur cette situation », a-t-elle indiqué à la presse tchadienne. « Peut-être j’inviterai le président Déby à l’Elysée », a conclu Mme Le Pen devant la presse tchadienne.

Rencontre avec des militaires mercredi

La candidate est arrivée mardi à la mi-journée à N’Djamena en provenance de Päris à bord d’un vol privé sur lequel elle n’a pas souhaité donner de précisions. Mercredi, elle doit rencontrer les militaires français de l’opération Barkhane de lutte contre les groupes jihadistes dans le Sahel. L’état-major de la force est installé à N’Djamena.

« Elle prononcera une allocution précisant sa vision des relations franco-africaines à venir. Elle sera également reçue par la première dame, Hinda Deby Itno, présidente de la Fondation Grand Coeur, et visitera avec elle un hôpital pour enfants », indique le FN dans un communiqué. « Enfin, elle sera reçue par le président de l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi, et échangera avec la représentation nationale tchadienne », ajoute le FN.

Hissène Habré condamné à la prison à vie

Le procès de l’ex-dictateur tchadien a abouti ce lundi 30 mai 2015 à un verdict historique. Il passera le reste de sa vie en prison pour « crimes contre l’humanité » commis pendant son règne.

Le tribunal spécial africain à Dakar a jugé ce lundi 30 mai 2016 Hissène Habré coupable de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et viols. Ce verdict met terme à un procès inédit, un quart de siècle après la chute de l’ex-président tchadien. Il a été condamné à la prison à vie.

Coupable de viols

Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990 avant d’être renversé par l’actuel président Idriss Déby Itno, et de se réfugier au Sénégal en décembre 1990. Arrêté le 30 juin 2013, il est jugé depuis le 20 juillet 2015 par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d’un accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA), qu’il récuse et devant lesquelles il refuse de s’exprimer ou de se défendre. Une commission d’enquête tchadienne estime le bilan de la répression sous Hissène Habré à quelque 40.000 morts.

Le procureur spécial, Mbacké Fall, avait réclamé la prison à perpétuité contre le président tchadien déchu, « véritable chef de service » de l’appareil de répression sous son régime, en particulier la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), la police politique. Hissène Habré est resté de marbre à l’énoncé de ce verdict, aussi silencieux que pendant les dix mois de procès devant un tribunal dont il a dit ne pas reconnaître la compétence.Au Tchad, des victimes présumées du régime Habré ont suivi le verdict en direct sur la télévision et la radio.

Nigeria, ce qu’il faut pour détruire Boko Haram

À Abuja, les pays ayant pris part au sommet sur la sécurité et Boko Haram, ont fait clairement savoir l’urgence qu’il y a à venir à bout de la secte islamiste qui est loin d’être vaincue.

«C’est le combat d’une génération contre un démon qui nous détruira tous si nous ne le détruisons pas.» Ainsi s’exprimait le chef de la diplomatie anglaise, Philip Hammond, au cours du sommet régional consacré à la lutte contre Boko Haram, tenu à Abuja et qui a réuni, outre les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad), les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Ces propos de Philip Hammond rappellent ceux d’un diplomate nigérian qui, en 2014, quelques heures après la libération de la famille Moulin-Fournier enlevée dans le nord du Cameroun par Boko Haram avait déclaré : « Si nous ne détruisons pas Boko Haram rapidement, c’est Boko Haram qui nous détruira. »

Aujourd’hui, de l’avis de beaucoup d’observateurs, le mouvement terroriste qui donnait l’impression d’être bâti sur du roc, perd du terrain mais n’a toujours pas été détruit et les pays du bassin du lac Tchad sont déterminés à enfoncer le dernier clou dans son cercueil.

Le sommet du samedi 14 mai 2016 s’est conclu sur le constat que l’influence de Boko Haram a considérablement faibli, mais les participants ont appelé la communauté internationale à soutenir davantage financièrement, militairement les pays de la région. C’est l’avis du Président français, François Hollande, qui estime que Boko Haram a été « amoindri, obligé de reculer », mais qu’il « reste encore une menace ». Pour arriver à bout de la secte, le communiqué final du sommet souligne que «la défaite de la secte ne repose pas seulement sur une solution militaire mais également sur une action gouvernementale de développement en vue d’en éradiquer les causes ». « Il faut gagner les cœurs et les âmes de ceux qui sont terrorisés par Boko Haram », a ajouté M. Hammond. De 2009 à nos jours, la secte a fait plus de 20 000 morts dans cette région du lac Tchad et plus de 2 millions de déplacés, rendant ainsi critique la situation humanitaire. Depuis juillet 2015, une force multinationale mixte (FMM) de 8.500 hommes, originaires du Nigeria et des pays voisins, a été déployée mais reste confrontée à un problème de coordination. M. Hollande a notamment fait savoir que la France allait poursuivre son soutien à cette force d’intervention en termes d’assistance et de renseignement. Aussi, n’a-t-il pas exclut la possibilité que les forces de Barkhane, présentes dans le Sahel, interviennent. Outre qu’une lettre d’intention pour un accord de défense entre la France et le Nigeria a été signée.

Des liens avec l’Etat islamique

Vendredi, à la veille du sommet, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une déclaration dans laquelle il s’est dit inquiet de l’existence de « liens entre Boko Haram et l’Etat islamique ». On se rappelle qu’il y a un an de cela, la secte islamiste a pris le nom de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest après qu’elle eut prêtée allégeance à Daesh. De fait, en Libye, l’EI est en train de renforcer sa position, surtout qu’il a étendu son contrôle à l’ouest de Syrte, ville qu’il contrôle depuis juin 2015.

Idriss Déby, le nouveau Kadhafi?

En fonction depuis 24 ans, l’homme fort du Tchad, Idriss Déby Itno, semble marcher dans le sillage de l’ex chef d’à‰tat libyen. Pas seulement pour sa longévité au pouvoir, mais aussi et surtout pour son engagement à  rendre les Africains maà®tres de leur destin. Une vision panafricaniste commune Depuis la disparition de Mouammar Kadhafi, Idriss Deby est le nouveau visage de l’Afrique qui en veut. Son pays devenu il y a quelques années producteur de pétrole, ce ne sont pas les moyens qui manquent. Tout comme dans la Libye de Kadhafi. Il n’a pas non plus la langue de bois et évoque, parfois vertement, les problèmes auxquels les pays africains sont confrontés. Tout comme Kadhafi. Déby ne s’en cache d’ailleurs pas, il est fervent admirateur de Kadhafi qui fut un exemple pour lui. Il partage sa vision, celle de faire de l’Afrique un continent uni, solidaire et conscient de sa position dans le monde. Fort de ses convictions, tel un Kadhafi à  la tribune des Nations Unies, il n’hésite pas à  dénoncer en plein Forum International sur la Paix et la Sécurité en Afrique à  Dakar, le comportement de l’OTAN, des Nations Unies et des partenaires occidentaux qu’il accusait d’avoir concocté l’assassinat du leader libyen. Des méthodes différentes Mouammar Kadhafi était très généreux, on s’en souvient. Des projets d’écoles à  ceux de mosquées en passant par l’appui aux chefs d’Etat, les pétrodollars libyens ont profité à  la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. Idriss Deby Itno s’investit tout autant, mais à  sa manière. Faisant face à  diverses menaces internes, il n’hésite cependant pas à  envoyer ses troupes sur les théâtres au Mali, au Cameroun, pour défendre l’intégrité territoriale et assurer la sécurité. Janvier 2013, le Tchad annonçait l’envoi d’un régiment d’infanterie de 1 200 hommes et deux bataillons d’appui, soit environ de 2 000 hommes (dont le propre fils Deby) dans la crise du nord-Mali. Deux ans plus tard, 36 soldats manquent à  l’appel mais il en faut plus pour décourager les Tchadiens qui sont au plus près des troupes ennemies dans le nord du Mali. Janvier 2015, c’est au Cameroun que sont envoyés 400 véhicules militaires et des hélicoptères de combat pour soutenir les soldats camerounais dans leur lutte contre la secte Boko Haram. La stature de leader, sinon continental, du moins régional de Deby se conforte au fil des années. Ses prises de position dans les conflits qui ébranlent le continent, sa propension à  s’engager au secours de ses voisins, en font un digne « successeur » de Mouammar Kadhafi. Reste maintenant à  rallier ses pairs africains à  sa vision et les pousser à  l’action. C’est cela certainement le plus dur pour Deby, comme ce fut le cas pour Kadhafi.

MINUSMA: le Tchad hausse le ton et menace de rappeler ses troupes

En première ligne dans la lutte contre les groupes islamistes armés du Nord-Mali, le Tchad dénonce la « situation de précarité et de discrimination » réservée à  ses troupes au sein de la Minusma, la force de l’ONU dans le pays. Hier vendredi, au lendemain de la mort de cinq de ses soldats dans le nord du Mali, le gouvernement tchadien a publié un communiqué dont le contenue ne souffre d’aucune ambigà¼ité. Si la sécurité de ses soldats n’est pas mieux assurée, « des mesures » seront prises. N’Djamena « constate avec regret que son contingent continue à  garder ses positions au Nord-Mali et ne bénéficie d’aucune relève. Pire, notre contingent éprouve des difficultés énormes pour assurer sa logistique, sa mobilité et son alimentation. » Selon le gouvernement, le contingent tchadien est « utilisé comme bouclier aux autres forces de la Minusma, positionnées plus en retrait ». Au Mali, des responsables du contingent tchadien ont exprimé les mêmes doléances, accusant la force de l’ONU de les traiter comme « du bétail pour les jihadistes ». « Des moutons à  sacrifier » « Nous en avons marre ! La Minusma considère nos troupes comme du bétail pour les jihadistes. Ils nous considèrent vraiment comme des +moutons à  sacrifier+. A Aguelhok, nos troupes dorment souvent dans leurs voitures », a déclaré un officier tchadien au Mali devant des journalistes. « A la date du 24 août, il n’y avait même pas une radio à  Aguelhok pour communiquer avec les autres localités. C’’est grave. Nous nous demandons si C’’est parce que nous sommes des noirs que nous n’avons pas droit aux mêmes mesures de protection que les autres troupes », a ajouté cet officier. Un autre officier tchadien a dénoncé une « grande défaillance » dans la chaà®ne de commandement de la Minusma. « Même la manière d’annoncer la mort des Tchadiens est différente de l’annonce des autres morts », a-t-il estimé, affirmant que les blessés de la dernière attaque jeudi avaient été « trimbalés entre Aguelhok et Tessalit sans aucune coordination ». Le dernier mot reviendra à  Ndjaména, « mais si ça continue, nous allons plier bagages », a prévenu cet officier. Une semaine à  la MINUSMA pour prendre des dispositions Dénonçant une « situation de précarité et de discrimination », le gouvernement tchadien « interpelle les responsables de la Minusma et les invite à  un traitement juste et équitable de tous les contingents mobilisés dans cette opération ». « Un délai d’une semaine est accordé à  la Minusma pour opérer les relèves nécessaires et mettre à  la disposition du contingent tchadien tous les moyens destinés à  l’accomplissement de sa mission », selon le communiqué. « Passé ce délai, le Tchad se réserve le droit de prendre les mesures qui s’imposent », prévient-il, sans toutefois préciser de quelles mesures il s’agit.

Centrafrique: bavure des soldats tchadiens à Bangui, l’ONU condamne

Ils étaient venus pour assurer la protection des ressortissants tchadiens dans la capitale centrafricaine et les rapatrier. Leur descente sur un marché de Bangui restera l’incident le plus grave impliquant des troupes étrangères dans le pays. 30 morts et 300 blessés « Dès que le convoi de l’armée nationale tchadienne a atteint la zone de marché du (quartier) PK12, ils auraient ouvert le feu sur la population sans qu’il y ait eu de provocation », a déclaré à  Genève un porte-parole de l’ONU aux droits de l’Homme, Rupert Colville, présentant aux médias les premiers résultats des enquêteurs des Nations unies sur l’incident. « Alors que les gens fuyaient dans la panique dans toutes les directions, les soldats ont continué à  tirer de façon indiscriminée. Pourquoi ont-ils commencé à  tirer ? Ce n’est pas clair », a-t-il indiqué. Il semble que les tirs aient cessé lorsque des troupes congolaises sont arrivées, a-t-il dit. Selon les premiers résultats de l’enquête, au moins 30 personnes ont été tuées et au moins 300 autres blessées, dont des enfants, des handicapés, des femmes enceintes et des personnes âgées. Précision de taille, donnée par M. Colville, les soldats tchadiens impliqués étaient des membres de « l’armée tchadienne », et non pas de la force africaine en Centrafrique (Misca). Selon les informations recueillies par les enquêteurs de l’ONU, « il semble que l’action des forces tchadiennes a été totalement disproportionnée, puisqu’ils ont tiré sur un marché bondé de civils non armés », a insisté le porte-parole qui a également estimé que le nombre de soldats tchadiens impliqués ne devait pas être très élevé et que ces individus « avaient dû repartir directement » dans leur pays. Acteur clé de la crise centrafricaine et incontournable puissance régionale, le Tchad a claqué jeudi la porte de la Misca, dénonçant une « campagne malveillante » contre ses soldats, à  nouveau mis en cause après avoir tué des civils le 29 mars à  Bangui.

Paul Noumba Um, nouveau directeur des opérations de la Banque mondiale au Mali

Il remplace donc Ousmane Diagana qui a pris fonction à  la tête de la Banque mondiale à  Abidjan. Avant sa nomination, Paul Noumba Um occupait le poste de directeur sectoriel pour le développement du secteur privé et financier pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (2010-2013). De 2007 à  2009, Paul Noumba Um fut économiste en chef dans le bureau du directeur du développement durable pour la région Afrique du Nord et Moyen Orient basé à  Washington. Il a été spécialiste en chef en économie de la régulation et des infrastructures et responsable du programme de renforcement des capacités sur les partenariats public privé dans les infrastructures auprès de l’Institut de la Banque mondiale à  Washington pendant quatre ans. Titulaire d’un doctorat de sciences économiques de l’université de Rennes ainsi que d’un diplôme d’ingénieur de l’ENST (Ecole nationale supérieure des télécommunications), il a rejoint la Banque mondiale en 1998 en tant que spécialiste principal des télécommunications et de la régulation économique. Avant de travailler pour la Banque mondiale, il a été cadre à  France Télécom (Orange Labs). Paul Noumba Um a commencé sa carrière en tant que responsable du service des études économiques au ministère des Postes et Télécommunications à  Yaoundé au Cameroun de 1987 à  1991.

Centrafrique : rapatriements en cascade

Il faut fuir, quitter Bangui à  tout prix. C’est le mot d’ordre pour les nombreux ressortissants étrangers installés dans la capitale centrafricaine en proie à  la violence la plus extrême. D’après les derniers, les milices chrétiennes d’autodéfense anti-balakas [anti-machettes en langue Sango], formées après la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka, s’en prennent désormais à  tous les musulmans présents en Centrafrique. D’o๠l’urgence de partir. Après les Français, les Sénégalais, les Tchadiens qui ont déjà  rapatrié leurs ressortissants, au tour des Maliens, avec 500 âmes attendues à  Bamako ce lundi. Leur arrivée initialement prévue dimanche 5 janvier a été finalement reportée. A l’ambassade du Mali à  Bangui, c’est l’espoir mêlé à  la peur : « Je suis née ici, je n’ai jamais mis les pieds au Mali, C’’est la première fois que J’y vais », explique Aissatou Sissoko, qui attend le dernier appel dans la cour de l’ambassade avant d’être acheminée vers l’aéroport. Comme elle, la plupart des Maliens de Centrafrique dans l’attente de leur rapatriement laissent tout derrière eux. « Je ne pense pas revenir un jour, affirme Asmaou Isilla sur le chemin de l’aéroport. Ils ont détruit nos maisons, brûlé nos camions… Je suis très triste de laisser mon pays », un témoignage recueilli par France 24. Depuis début décembre, les violences entre musulmans et les chrétiens anti-balakas ont provoqué la mort de plus d’un millier de personnes, malgré le déploiement de 1 600 soldats français et de près de 4 000 soldats de la paix africains. Le nombre de déplacés s’élèverait, selon l’ONU à  quelque 935 000 personnes, provoquant une crise humanitaire de grande ampleur.

Deux pays africains au Conseil de Sécurité

Le Nigeria élu avec 186 voix sur les 191 votants, siégera pour la cinquième fois au sein de l’organe en charge de la paix et de la sécurité internationales avec une nouvelle énergie pour résoudre les crises, notamment celles qui déchirent l’Afrique.  » Avec notre expérience, nous parlerons au nom de l’Afrique. Nous avons besoin de mieux nous exprimer ensemble pour aider l’Onu à  résoudre les problèmes du continent du moment o๠la majorité des crises que gère aujourd’hui le Conseil de sécurité sont en Afrique « , a déclaré Adaku Onwuliri, ministre nigériane des affaires étrangères. A la différence du Nigeria, le Tchad n’avait jamais fait partie du Conseil de sécurité. C’est une première depuis 1960 qui est perçue comme « une reconnaissance de la stabilité et de la paix retrouvées au Tchad », s’est réjoui Moussa Faki Mahamat, le chef de la diplomatie tchadienne. Et au delà  de ses frontières géographiques  » c’est également en reconnaissance (…) des efforts faits par le Tchad pour la paix et la stabilité dans le monde », a poursuivi M. Mahamat. Outre le Nigeria et le Tchad, le chili, la Lituanie et l’Arabie Saoudite ont également été élus pour un mandat de deux ans qui prend effet à  partir de Janvier 2014 au sein du Conseil de sécurité. Les cinq pays ont obtenu la majorité requise des deux tiers des 193 à‰tats membres présents jouissant du droit de vote à  l’Assemblée générale. Ils remplaceront l’Azerbaà¯djan, le Guatemala, le Maroc, le Pakistan et le Togo, dont le mandat expire fin 2013.

Mali: Idriss Deby Itno, « guest star » du 19 septembre

Standing ovation pour le Président tchadien qui n’a pas boudé son plaisir ce 19 septembre à  Bamako. Présent dans la capitale malienne pour la fête célébrant la prise de fonction du président élu Ibrahim Boubacar Kéita, Idriss Déby Itno a été maintes fois applaudi par la foule massée dans le stade du 26 mars. Le Tchad s’est engagé dès les premières heures dans la guerre contre les djihadistes au nord du Mali, en janvier 2013. L’armée tchadienne a perdu une trentaine de soldats, au cours des opérations les plus difficiles dans le désert malien. A plusieurs reprises, les maliens avec à  leur tête leurs plus hautes ont remercié le Tchad pour son engagement et son sacrifice. Applaudissements à  tout rompre A son entrée dans le stade du 26 mars, c’est une grande clameur qui a accueilli le président tchadien. « Déby, Déby » scandait la foule qui s’est levée pour l’acclamer. Idem quand il s’est diriger vers le pupitre pour prononcer un discours dans lequel, égal à  lui-même, il a appelé « ses frères du nord Mali » à  protéger la paix fragile retrouvée. Le président Ibrahim Boubacar Keita a parlé dans son discours de « pacte de sang » entre les deux peuples, au regard du sacrifice de tchadiens pour la libération du Mali. On se souvient qu’il avait réservé son premier voyage officiel au Tchad pour exprimer sa profonde gratitude et celle du peuple malien. Les Maliens ont donc tenu à  montrer leur reconnaissance au pays frère et à  son président, dont un des fils a été blessé au front dans la région de Kidal.

IBK à Abidjan ce vendredi

Autant dire qu’IBK s’est déjà  mis dans le rôle. Ce fut une semaine riche pour le nouveau Président élu du Mali, qui rend visite à  certains « pairs » africains. Certainement pour leur exprimer toute sa reconnaissance dans la gestion de la crise malienne, mais aussi sans doute, pour les convier personnellement et de vive voix à  son investiture officielle prévue pour le 4 septembre et pour les Chefs d’Etat, le 19 septembre. Le Tchad, il faut le rappeler a joué un rôle majeur dans la libération du Mali, et notamment a participé aux côtés des français, dans la bataille des Ifoghas( Nord Mali) pour en déloger les islamistes les plus radicaux. Idriss Déby a donc eu l’honneur de la visite d’IBK, alors qu’il se trouvait en vacances à  Iriba, une localité de l’Est Tchadien. En milieu de semaine, Ibrahim Boubacar Keita, dont l’agenda on le devine, s’annonce chargé, se serait aussi rendu à  Franceville au Gabon, sur la tombe de Feu Omar Bongo un ancien compagnon dont les conseils lui auront sans doute été utiles dans le cheminement politique. Omar Bongo Ondimba ne disait-il pas qu’on n’organise jamais une élection pour la perdre ? Ouattara, artisan de la paix au Mali Et ce vendredi, direction Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire pour rencontrer Alassane Dramane Ouattara, un chef d’Etat dont le rôle dans la crise malienne a été majeur. Désigné dès l’éclatement du Coup d’Etat, l’une des premières réunions de crise avait eu lieu à  Abidjan. En Mai dernier, les deux hommes s’étaient rencontrés à  Abidjan pour évoquer la crise malienne. Le Chef de l’Etat ivoirien avait alors tenu à  réaffirmer sa disponibilité à  accompagner le peuple malien et renouvelé son engagement personnel et celui de la CEDEAO à  Âœuvrer pour le retour de la paix et de la stabilité au Mali. Il avait aussi souhaité que l’élection présidentielle de juillet 2013 puisse consacrer la stabilisation politique et institutionnelle du Mali. C’est chose faite ! Eminent le rôle qu’aura joué Ouattara dans la crise malienne, même si Blaise Compaoré sera désigné plus tard médiateur de la CEDEAO. On affirme encore que c’est Ouattara, qui a fait pression sur Dioncounda Traoré pour le déclenchement de l’opération Serval en Janvier 2013. C’est à  ce même homme que Django Cissoko, l’actuel Premier ministre de transition, a rendu une visite il y a peu, pour prendre conseil et dispenser des remerciements. Dans la sous région, Alassane Ouattara, un président émergé d’une crise post-électorale n’ignore pas à  quel point la fonction présidentielle peut être difficile. Alors ses conseils seront sans doute précieux pour IBK, qui il faut le rappeler, a eu pour camarade, un certain Laurent Gbagbo dans leurs années de militantisme politique.. Après Abidjan, IBK est attendu samedi à  Ouagadougou au Burkina Faso pour rencontrer le président Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne.

14 juillet : un défilé sous le signe du Mali

Les Champs-Elysées ont vu ce jeudi matin à  l’aube les troupes françaises, maliennes et celles de la Minusma se retrouver confraternellement pour une ultime répétition du défilé du 14-Juillet qui se déroulera dimanche en présence du président François Hollande, du président malien par intérim Dioncounda Traoré et du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. l’occasion pour ces militaires qui ne s’étaient jamais réellement croisés sur les terrains militaires de faire plus ample connaissance et d’échanger leurs expériences acquises ces derniers mois sur le territoire malien. Un défilé qui sera très exceptionnellement ouvert par un soldat malien, le lieutenant Elisée Jean Dao affecté actuellement à  Kidal, loin des pavés sur cette plus belle avenue du monde que sont les Champs-Elysées. 232 soldats africains de 13 nationalités africaines ouvriront le traditionnel défilé du 14-Juillet parmi lesquels 60 soldats maliens. Au titre de la force de maintien de l’ordre des Nations unies, la désormais fameuse Minusma, le Tchad, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Ghana, le Libéria et le Nigéria seront représentés.

Sénégal : Hissène Habré inculpé

Crimes de guerre, crimes contre l’humanité et torture: deux jours après son arrestation, l’ancien président tchadien Hissène Habré a été inculpé mardi à  Dakar, o๠il vit, pour ces chefs d’inculpation. Les juges d’un tribunal spécial ont aussi ordonné sa mise en détention provisoire. Un de ses avocats, Me El Hadji Diouf, a également cité le terme de « génocide » parmi les chefs d’inculpation retenus contre Habré. Une « commission d’enquête sur les crimes et détournements » commis pendant les années Habré, créée par le gouvernement tchadien après sa chute, a estimé à  plus de 40 000, dont 4000 identifiées, le nombre de personnes mortes en détention ou exécutées au cours de ses huit ans de présidence, de 1982 à  1990.. Selon Me François Serres, un autre de ses avocats, il son incarcération dans une prison à  Dakarqui prenait effet dès mardi. Selon une source proche du dossier il va être placé en détention préventive « au pavillon spécial de l’hôpital Le Dantec », une structure dans le centre de Dakar qui accueille habituellement des détenus malades. Des « collaborateurs » également visés « Depuis des années, Hissène Habré est pourchassé et fait l’objet d’un acharnement. La décision de l’incarcérer avait été prise depuis longtemps », a affirmé Me Diouf. Pour Jacqueline Moudeina, présidente de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme (ATPDH), l’inculpation de Hissène Habré est au contraire « un point culminant de nos 22 années de campagne pour que justice soit rendue ». Outre Hissène Habré, cinq Tchadiens sont considérés comme des « suspects » et ont été cités dans les faits reprochés à  l’ancien président. Il s’agit de Guihini Koré, un neveu de Hissène Habré, Mahamat Djibrine, Zakaria Berdeye, Saleh Younouss et Abakar Torbo, présentés comme ses anciens collaborateurs. « Ces cinq suspects seront sous peu visés par des mandats d’arrêts qui seront lancés par le juge d’instruction » du tribunal spécial, selon une source judiciaire.

Tentative de « destabilisation » au Tchad

C’est un communiqué du gouvernement tchadien qui a fait part la nouvelle. Le pays avait été la cible d’un coup d’état. Les responsables de cette action de déstabilisation du pouvoir, ont été arrêté, la plupart le 29 avril dernier. Parmi eux figure un député d’opposition, Saleh Makki, selon des sources concordantes. Pour l’heure, peu d’informations sont disponibles sur l’origine et les auteurs de cette tentative de coup d’à‰tat. « Ce jour 1er mai, un groupuscule d’individus mal intentionnés a cherché à  mener une action de déstabilisation contre les institutions de la république », indique un communiqué du gouvernement tchadien publié dans la soirée, affirmant que les membres du « groupuscule (…) conspiraient depuis plus de quatre mois pour remettre en cause la paix chèrement acquise ». « Les forces de défense (…) ont fini par les neutraliser et les mettre totalement hors d’état de nuire », poursuit le communiqué, soulignant que « les principaux auteurs arrêtés ont été confiés au Procureur de la république pour les besoins de l’enquête ». L’opposition indexée Le Tchad, ancienne colonie française, a une longue histoire de coups d’Etat et de rébellions armées. Le président Idriss Déby avait lui-même dirigé une rébellion qui avait marché sur Ndjamena, la capitale pour prendre le pouvoir en 1990. La semaine dernière, le Président Déby avait accusé la Libye voisine d’abriter des foyers de rebelles tchadiens. Des accusations rejetées par Saleh Gaouda, vice-président du Comité de sécurité nationale auprès du Conseil général national libyen. De son côté, Saleh Kebzabo, député et chef de file de l’opposition, dénonce une « situation trouble faite de nombreuses arrestations à  N’Djamena », dans les heures qui ont suivi l’annonce de cette « action de déstabilisation » du pouvoir tchadien.

Mali : les Tchadiens dans le bourbier de Kidal

Les rebelles touareg du MNLA entendent contrôler ce territoire qu’ils appellent l’Azawad. Les forces franco-tchadiennes maintiennent un calme précaire, mais le retrait annoncé des Français risque de laisser les Tchadiens seuls dans une ville au bord de l’explosion. Nos reporters ont accompagné l’armée tchadienne sur le terrain. Ils sont discrets et ont peu l’habitude des caméras. Les soldats tchadiens passent pour être parmi les meilleurs combattants du continent africain. Une longue expérience du combat, forgée par plus de vingt ans de guerre dans les sables du Sahel, et une expertise qui les place aujourd’hui à  la pointe du dispositif dans cette guerre si particulière qui se déroule dans le nord du Mali. Le Tchad n’a pas d’aviation, mais une infanterie aguerrie qui va au contact, au prix parfois de lourdes pertes : 47 morts depuis le début de l’offensive des forces françaises et africaines contre les milices islamistes. Ils sont 2 400 militaires tchadiens à  traquer un ennemi furtif, des djihadistes qui privilégient les attentats-suicides. Le 12 avril dernier, les Tchadiens ont encore perdu quatre des leurs,à  Kidal au nord du Mali. Un kamikaze les a surpris avec sa ceinture explosive. Le campement militaire de Kidal, jadis occupé par l’armée malienne avant sa débâcle, abrite aujourd’hui les Forces armées tchadiennes d’intervention au Tchad (FATIM). La caserne est à  l’image du pays qui a sombré dans une crise sans précédent depuis le coup d’à‰tat du 22 mars 2012, fomenté par le capitaine Amadou Haya Sanogo. l’eau est fournie par les militaires français. Il n’y a pas d’électricité. Seul un petit groupe électrogène permet de fournir un peu d’énergie, surtout pour recharger les téléphones portables des soldats tchadiens. C’’est leur seul moyen de communication avec leurs familles laissées au pays. La ville de Kidal, à  elle seule, résume l’équation complexe d’un Mali désarticulé qui risque la partition. Elle est aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad. Ce mouvement cohabite avec des forces étrangères (France et Tchad) venues à  la demande de son pire ennemi : le gouvernement central de Bamako. Ce rapport de force permet, pour l’instant, un équilibre précaire… Un retrait français ou tchadien signifierait un retour immédiat au chaos. Le MNLA en est bien conscient. Il y a un an, face aux islamistes, il s’était fait expulser des villes qu’il venait d’acquérir.

Le chef des forces ouest-africaines sur la défensive

«Ce qui est essentiel, ce n’est pas de se mesurer aux troupes françaises.» Pierre Buyoya, représentant spécial de l’Union africaine et chef de la Misma (Mission internationale de soutien pour le Mali), peine à  défendre ses hommes. Depuis plusieurs mois, les critiques sont nombreuses, qui pointent le sous-équipement, l’amateu­risme ou le manque de discipline des soldats ouest-africains. Dernière en date, la cinglante sortie de Michael Sheehan, un conseiller du secrétaire américain à  la Défense, qui a tout simplement jugé la Misma «capable de rien». Les forces françaises ont commencé cette semaine leur désengagement, et ce sont les troupes ouest-africaines qui doivent, aux côtés des Maliens, prendre progressivement le relais. D’o๠les nombreuses et cruciales interrogations sur leurs capacités réelles. «Nous avons décidé de venir au Mali avant même que les Français ne le décident, plaide Pierre Buyoya. Les événements ont fait qu’ils sont venus avant nous, avec plus de moyens, mais nous sommes arrivés dans la foulée et nous continuons notre montée en puissance.» Les troupes de la Misma comptent aujourd’hui 6300 soldats déployés dans tout le Mali, plus de 80 % de l’effectif total prévu. Jusqu’ici, l’essentiel de ces hommes était cantonné aux villes du sud du pays, o๠il s’agissait davantage de sécuriser des points stratégiques et des villes libérées que de combattre l’ennemi. Seuls les Nigériens et les Tchadiens participaient aux missions à  risque. Sécuriser les élections Depuis quelques jours, les choses évoluent. «Les Tchadiens sont à  Kidal depuis longtemps, rappelle Pierre Buyoya, mais aujourd’hui il y a aussi les contingents nigérien et sénégalais à  Gao, et les soldats du Burkina Faso à  Tombouctou.» Outre les personnels civils et militaires, des forces de police sont aussi censées être fournies par la Misma. Sur les quatre unités prévues, seule celle des Sénégalais est en place à  Bamako. «Nous avons un certain nombre d’insuffisances, reconnaà®t du bout des lèvres le chef de la Misma, mais nous faisons en sorte que notre capacité opérationnelle s’améliore. Nous travaillons dans les réalités qui sont les nôtres, affirme encore Pierre Buyoya, et personne ne peut douter de notre utilité au Mali.» De fait, les Maliens sont aussi nombreux à  craindre la passation de pouvoir entre Français et soldats ouest-africains, qu’à  être reconnaissants aux nations voisines de se mobiliser pour eux. Si la Misma est une force principalement militaire, Pierre Buyoya rappelle qu’elle a aussi en charge le suivi du processus politique malien. «Nous allons continuer à  soutenir le gouvernement dans sa démarche politique, assure Pierre Buyoya avec, en ligne de mire, la tenue des élections présidentielle et législatives du mois de juillet. «Il faudra des observateurs: nous serons là  pour le faire. Il faudra sécuriser les élections: nous les sécuriserons. Il y aura aussi probablement, à  un moment donné, des contentieux entre les acteurs maliens, ajoute enfin Pierre Buyoya, l’air de rien. Nous serons là  pour faire la médiation.»

Centrafrique: Djotodia d’accord avec la CEEAC

Ce jeudi matin, M. Djotodia a reçu à  Bangui une délégation composée des ministres des Affaires étrangères des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) et de représentants de l’Union africaine et de l’Organisation internationale de la francophonie. Le nouvel homme fort de Centrafrique, Michel Djotodia, a déclaré approuver la mise en place d’un processus de transition démocratique prévoyant la désignation d’un président pour moins de 18 mois. Les chefs d’à‰tat d’Afrique Centrale avaient tracé la veille les grandes lignes de la transition lors d’un sommet extraordinaire de la CEEAC à  N’Djamena, la capitale tchadienne. à‰lections dans 18 mois, Djotodia pas reconnu « président » Selon l’annonce faite par le président tchadien Idriss Deby, un Conseil national de transition (CNT) formé par toutes les composantes de la société centrafricaine désignerait un président pour une période qui ne devrait pas excéder 18 mois. Cet organe serait chargé de rédiger une nouvelle Constitution et jouerait également le rôle législatif d’une Assemblée. « J’en ai discuté avec le chef de l’Etat qui a marqué son accord pour que cette solution soit retenue », a affirmé jeudi le Premier ministre Nicolas Tiangaye. « Dès l’instant o๠toutes les composantes de la société feront partie de cette institution, c’est un gage de légitimité et de légalité qui permettrait de donner plus de poids à  nos institutions », a-t-il dit, jugeant que la Centrafrique éviterait ainsi « d’être mise au ban de la communauté internationale ». Le Séléka avait renversé le 24 mars le président centrafricain François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans. Puis, le 30 mars, M. Djotodia s’était autoproclamé président en annonçant qu’il « remettrait le pouvoir » en 2016, au terme transition de trois ans. Mais le président du Tchad, très influent en ce qui concerne la Centrafrique, a conclu mercredi: « En l’état actuel des choses, il est impossible de reconnaà®tre un président autoproclamé ». Djotodia toujours maà®tre du jeu Ces schémas pourrait en fait permettre à  M. Djotodia de rester au centre du jeu s’il devenait le président désigné, des élections n’étant prévues qu’en 2015. « On peut penser que sera M. Djotodia » qui accédera à  la présidence, a estimé l’ambassadeur de l’Union européenne à  Bangui, Guy Samzun. Celui-ci « n’est pas du tout rejeté du processus, au contraire », a estimé le diplomate. Pour un ancien proche du régime Bozizé ayant requis l’anonymat, le « Séléka a gagné et on ne peut pas le faire disparaà®tre comme ça ». « Raccourcir le délai de transition est une bonne chose également. Si on voit que ce n’est pas réalisable, on peut prolonger ». L’ancien Premier ministre et opposant centrafricain Martin Ziguélé, présent au sommet, a également réagi positivement: « La décision des chefs d’Etat est (…) un moyen de donner une légitimité à  un homme ou une femme qui aura la redoutable tâche de mener cette transition ». Exil béninois pour Bozizé Le président sud-africain Jacob Zuma, invité au sommet de N’Djamena, y avait annoncé le retrait des troupes sud-africaines de Centrafrique. Officiellement, ces militaires sud-africains étaient à  Bangui dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale portant sur la formation de l’armée centrafricaine. L’autre annonce phare de ce sommet a été l’exil accordé par le Bénin à  l’ex-président François Bozizé. Ce dernier réfugié au Cameroun depuis le coup d’à‰tat avait envoyé une requête à  Yayi Boni qui était restée lettre morte. Présent au sommet, le chef de l’à‰tat béninois s’est dit prêt à  accueillir le président centrafricain déchu. Les chefs d’Etat d’Afrique centrale avaient appelé le président Thomas Yayi Boni à  accueillir François Bozizé « en tant que frère ».