Aubameyang élu meilleur joueur africain de la Ligue 1

C’’est l’international Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang de l’AS Saint-Etienne qui succède à  Younès Belhanda pour le prix Marc-Vivien Foé récompensant le meilleur joueur africain de la Ligue 1 en France. Avec 209 points, il devance le Camerounais Nicolas Nkoulou qui évolue à  Marseille (81 points), et le Burkinabè Jonathan Pitroipa de Rennes (35 points). Pièce maà®tresse des Verts, Pierre-Emerick Aubameyang a été titularisé à  34 reprises en Ligue 1 cette saison et compte déjà  un titre avec la Coupe de la Ligue. Il est le deuxième meilleur buteur du championnat de France avec 19 réalisations après Zlatan Ibrahimovic du PSG. A deux journées de la fin de la Ligue 1, Saint-Etienne est classé 6e du championnat. Les joueurs de Christophe Galtier doivent cette belle performance principalement à  « PEA ». Pour être éligibles cette année, les prétendants au titre devaient avoir disputé au moins neuf rencontres de première division. Les votants devaient choisir trois noms et leur attribuer successivement, 5, 3 et 1 points. Sur 81 au départ, ils n’étaient plus que onze après une première sélection réalisée par les journalistes sportifs de RFI et de France 24. Parmi eux, on comptait sept nationalités, dont trois Tunisiens et deux Togolais, qui représentaient neuf clubs. Précisons que ce prix porte depuis 2011 le nom de Marc-Vivien Foé en hommage à  ce joueur camerounais, décédé le 26 juin 2003 sur la pelouse du stade de Gerland à  Lyon, lors d’un match entre les Lions indomptables et la Colombie. Agé de 28 ans, Marc-Vivien Foé avait porté en France les couleurs du Racing Club de Lens et de l’Olympique lyonnais, laissant le souvenir d’un footballeur exemplaire et unanimement apprécié.

Laurent Fabius : « Au Mali, nous avons gagné la guerre. Reste à gagner la paix »

De mémoire de Quai d’Orsay, nul ministre des Affaires étrangères n’a autant voyagé que lui en un an. Fort heureusement, Laurent Fabius, 66 ans, dort dans les avions. « Pas que dans les avions, sourit-il, allusion à  ces fréquents piquages de nez en pleine Assemblée nationale qui font le miel des photographes. Mais attention, comme les crocodiles de Yamoussoukro, je ne dors que d’un oeil ! » On ne connaissait pas cet humour à  celui qui fut, il y a trois décennies, le plus jeune Premier ministre de France, tant l’image de froideur, de manque d’empathie, voire de suffisance, jointe à  un langage souvent corrosif, avait fini par lui coller à  la peau. Si Laurent Fabius a quelque peu changé, de l’avis de ses proches, c’est tout simplement qu’il est heureux. Heureux d’occuper le bureau du comte de Vergennes qu’il convoitait, heureux de s’asseoir dans ce fauteuil à  sa mesure, soulagé d’avoir enfin fait son deuil de toute ambition présidentielle, exactement comme son prédécesseur et quasi-clone de droite, Alain Juppé – pour qui il n’a d’ailleurs que des phrases aimables. Revenu de tout, ou presque (outre Matignon, il a déjà  occupé trois ministères différents, la présidence de l’Assemblée et la direction du Parti socialiste), le numéro deux du gouvernement découvre avec une passion évidente ce qu’il connaissait mal : le monde. Lui qui eut pour François Hollande des mots bien peu amènes jouit désormais d’une relation de confiance avec le président, dont le portrait trône sur un chevalet à  la droite de son bureau de travail. L’ancien rival rallié sous la contrainte de la primaire est devenu un légitimiste suffisamment habile pour cacher ses états d’âme. Un homme libre aussi, même si, en passant du technocratique au diplomatique, il n’est pas sûr que la langue fabiusienne ait beaucoup gagné en tonicité. Entre deux avions donc, le ministre des Affaires étrangères de la France a fait pour Jeune Afrique son tour du continent. « Je serai intraitable », a dit François Hollande à  propos de la tenue d’élections au mois de juillet. Le mot a déplu, son côté comminatoire… Ce que le président a voulu dire, c’est que, pour traiter les problèmes du Mali, il faut non seulement veiller à  la sécurité de ce pays, à  son développement économique, mais aussi à  la démocratie et au dialogue politique. Celui-ci implique notamment l’organisation par les Maliens d’élections dans les délais prévus. L’Assemblée nationale a voté, à  l’unanimité, une feuille de route qui fixe la date de la consultation au mois de juillet. C’est le bon moment. Malgré l’absence de fichier électoral ? Malgré les problèmes de sécurité ? Je me suis rendu récemment sur place et j’ai évoqué l’ensemble de ces points avec les autorités de la transition et les dirigeants des principaux partis. Ils sont d’accord sur la nécessité d’organiser la présidentielle en juillet. Les candidats se déclarent, la campagne se prépare. Tout doit être mis en oeuvre sans délai sur le plan technique pour que cet objectif soit respecté. Pour les législatives, il est raisonnable et souhaitable qu’elles aient lieu dans la foulée. Nous sommes en train de gagner la guerre au Mali, il faut maintenant gagner la paix. L’armée malienne est tout sauf opérationnelle et républicaine. Quand le sera-t-elle ? L’armée malienne a été très affaiblie, c’est vrai. Ce n’est pas son courage qui est en cause, mais sa formation, son organisation et son équipement. Depuis quelques semaines, l’EUTM, c’est-à -dire l’Union européenne, conduit un intense travail de formation sous la direction efficace du général Lecointre. Celle-ci se fait bataillon par bataillon. Elle va donner des résultats, mais cela prendra du temps. à€ terme, l’armée malienne sera renforcée, capable de défendre le territoire national et de protéger la démocratie. Entre-temps, pour garantir la sécurité, une vaste mission onusienne de maintien de la paix va bientôt être déployée. Dans le cadre d’une convention entre les gouvernements français et malien, et en liaison avec l’ONU, une force française d’environ un millier d’hommes sera présente sur place pour empêcher tout retour des groupes terroristes. Le rétablissement durable de la sécurité du territoire malien est engagé. Le capitaine putschiste Amadou Sanogo conserve une forte influence à  Bamako. Comment le tenir à  l’écart de la scène politique ? Il existe une règle dans tout pays démocratique : l’armée est au service du pouvoir civil. Point à  la ligne. Lire l’intégralité de l’interview sur jeuneafrique.com : http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2729p060.xml0/france-diplomatie-politique-rwandalaurent-fabius-au-mali-nous-avons-gagne-la-guerre-reste-a-gagner-la-paix.html

Modibo Sidibé en France : sur un air de pré-campagne

Même si n’est pas le début de campagne électorale pour l’ancien premier ministre, Modibo Sidibé, C’’est tout comme. En visite en France, il a multiplié les rencontres avec les Maliens de France et la presse hexagonale. l’occasion est saisie par l’ex-Pm de s’expliquer sur son parcours à  la Primature sous ATT ainsi que de l’actualité malienne. Après la chaine de télévision France 24, il était aujourd’hui l’invité de Christophe Boisbouvier de Radio France Internationale(RFI). Face au feu roulant des questions de ce journaliste, spécialiste des questions embarrassantes, Modibo Sidibé s’est voulu rassurant et s’est même permis un plaidoyer en sa propre faveur. Figure de la démocratie malienne, l’ancien secrétaire général de la Présidence malienne refuse d’être un bouc émissaire de la débâcle du défunt régime. Selon lui, sa présence au C’œur du système ATT ne constitue pas un passé lourd à  porter. « J’ai eu l’occasion d’être sur des grands chantiers. Tous les enfants on entendu parler du barrage de Taoussa », déclare-t-il avec fierté. Modibo Sidibé classe son arrestation par la junte au compte du passé et tente d’éluder les questions relatives à  l’ex-junte. « Je considère qu’aujourd’hui, il y a des autorités légitimes qui doivent jouer pleinement leur rôle. Je ne connais pas de Sanogo qui serait présent dans les institutions du Mali ». Partisan du renforcement de la présence du Mali à  Kidal, M. Sidibé se réjouit de l’attachement de la communauté internationale pour l’intégrité territoriale du Mali et du désarmement de tous les groupes armés, gage de la reprise imminente de la région. Au sujet de MNLA, l’ancien premier ministre pense que le groupe ne représente les ni les Touarègues de Kidal, ni du nord encore moins du Mali. « Ils n’ont de projet politique pour notre pays. Ils n’ont qu’un projet politique qui est la violence, le sang, les larmes ». Modibo Sidibé s’appuie sur des prouesses personnelles dans le domines des aménagements hydro agricoles, des aménagements urbains, la décentralisation pour justifier son intention de briguer les suffrages des Maliens à  la prochaine présidentielle. « Mon bilan est là . J’ai publié mes bilans de trois ans à  la primature. Pendant cette durée, le Mali a été en tête de la croissance au sein de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine).

VIDEO: Paix, armée et sécurité selon Modibo Sdibé

L’ex-premier ministre du Mali, et candidat à  la prochaine présidentielle, était en tournée internationale la semaine dernière. En France, il a rencontré la diaspora malienne avec laquelle il a discuté de sa participation à  la gestion de l’Etat et de son projet de développement. Mais aussi, de son point de vue sur la crise actuelle que traverse le pays

Attentat contre l’Ambassade de France à Tripoli

Un voiture piégée a explosé ce matin à  5hGMT sous les murs de la représentation diplomatique française dans la capitale libyenne.l’ambassade, située dans un quartier résidentiel a été détruite à  plus de 60% par le souffle de l’explosion qui a également fait sauté des canalisation et brisé des vitres des maisons alentours. La France a condamné avec « la plus grande fermeté » cet attentat, ont indiqué l’Elysée et le Quai d’Orsay. « Le président de la République (François Hollande, ndlr) condamne avec la plus grande fermeté l’attentat qui a frappé l’ambassade de France à  Tripoli ce matin et qui a blessé deux gendarmes assurant la sécurité de notre emprise diplomatique », explique le communiqué de l’Elysée, ajoutant que « le chef de l’Etat exprime sa solidarité et ses vœux de prompt rétablissement aux blessés ». Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a immédiatement pris le chemin de Tripoli pour prendre sur place toutes les mesures nécessaires et veiller au rapatriement des blessés. « La France attend des autorités libyennes que toute la lumière soit faite sur cet acte inacceptable, pour que les auteurs soient identifiés et traduits devant la justice. Cet acte vise, à  travers la France, tous les pays de la communauté internationale engagés dans la lutte contre le terrorisme », conclut le texte. Le Quai d’Orsay a également publié un communiqué dans lequel il condamne lui aussi « avec la plus grande fermeté » l’attentat, assurant qu’ « en liaison avec les autorités libyennes, les services de l’Etat mettront tout en œuvre pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cet acte odieux et que ses auteurs soient rapidement identifiés ».

Libération des otages: une « bonne nouvelle » pour Hollande

Deux mois jour pour jour après leur enlèvement, ils sont arrivés en fin de matinée dans la capitale camerounaise et ont été conduits à  l’ambassade de France.Tanguy Moulin-Fournier, le père de famille, a déclaré que ses « enfants vont bien ». Les quatre garçons âgés de 5 à  12 ans avaient été enlevés avec leurs parents « Nous sommes tellement heureux de retourner au Cameroun, de pouvoir retrouver tous nos amis et tous nos frères camerounais, c’est avec les larmes que je vous le dis », a confié l’homme au visage amaigri, portant une longue barbe, à  son arrivée à  l’ambassade à  Yaoundé. Il n’a fait aucun commentaire sur les conditions de la libération. Les autorités françaises et camerounaises ne les ont pas évoquées non plus. C’est par un communiqué que la présidence camerounaise a annoncé dès vendredi matin la libération de la famille des sept otages français, par un communiqué lu à  la télévision nationale. Les otages ont été libérés dans la nuit de jeudi à  vendredi « dans une zone entre le Nigeria et le Cameroun », a simplement confirmé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, en route vers Yaoundé. « Ils vont bien. Nous allons procéder à  des examens médicaux parce qu’ils ont vécu pendant deux mois dans des conditions extrêmement difficiles », a poursuivi M. Fabius. Joie et soulagement A Paris, le président français François Hollande a exprimé vendredi son « immense fierté » pour la « bonne nouvelle », précisant qu’il avait eu au téléphone M. Moulin-Fournier, et lui avait fait part de son « immense soulagement ». « M. Tanguy Moulin-Fournier, son épouse Albane, son frère et les quatre enfants sont sains et saufs », avait précisé la présidence camerounaise, remerciant « les gouvernements du Nigeria et de la France pour leur aide ». Aucune rançon n’a été versée selon Paris « Ils sont libres, enfin libres ! C’est formidable ! Après ces deux mois d’attente interminable… », a réagi un proche de la famille, tandis que de nombreux membres du comité de soutien ont aussitôt annoncé la nouvelle sur Twitter et posté des messages de joie sur la page Facebook du comité. Le père, la mère et leurs quatre garçons résidaient depuis 2011 à  Yaoundé o๠Tanguy Moulin-Fournier est employé expatrié du groupe GDF Suez. Cyril Moulin-Fournier, le frère de Tanguy, qui vit en Espagne, les avait rejoints pour des vacances. Tous avaient été enlevés dans l’extrême nord du Cameroun o๠ils étaient allés visiter un parc national. Leurs ravisseurs se réclamaient de la secte islamique Boko Haram, active dans le nord du Nigeria, une zone troublée depuis plusieurs années par des attentats et des assassinats, réprimés dans le sang par les forces de sécurité nigérianes. Dans une vidéo diffusée fin mars, l’un d’eux avait affirmé: « Nous affirmons au monde que nous ne libérerons pas les otages français tant que les membres de nos familles sont emprisonnées au Nigeria et au Cameroun. La force ne servira pas à  les libérer, nous sommes prêts à  nous défendre avec force ». Ces revendications avaient été jugée « hors de portée de la France », par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui avait toutefois effectué un voyage au Cameroun à  la mi-mars, et avait rencontré le président Paul Biya ainsi que la communauté française.

Attentats aux Etats Unis: la France est-elle aussi menacée?

Depuis le début de l’opération Serval au Mali le 11 janvier 2013, des groupes de djihadistes ont proféré à  plusieurs reprises des menaces à  l’encontre de la France, la présentant comme un véritable ennemi. « Cessez vos hostilités envers nous (…) vous êtes en train de creuser les tombes de vos fils avec vos propres mains » a prévenu Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) dans un message vidéo le lendemain de l’intervention française au Mali. Par ailleurs, le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), une branche dissidente d’Aqmi, a lui aussi menacé la France mi-janvier. Interrogé par l’AFP, l’un de ses chefs Abou Dardar, aurait indiqué vouloir frapper « le C’œur de la France » Dès lors, le plan Vigipirate est passé du « rouge » au « rouge renforcé», ce qui signifie que la menace d’attentats sur le territoire français est probable. C’’est ainsi que depuis janvier 2013, la sécurité a été renforcée dans les transports en commun, les bâtiments accueillant du public et au niveau des rassemblements de personnes. Après les explosions meurtrières survenues ce lundi 15 avril à  l’arrivée du marathon de Boston, sur la côte Est des Etats-Unis, la France est sur le qui-vive. Les patrouilles devraient davantage circuler dans les lieux publics, en particulier dans les gares et les aéroports. Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a appelé, tous les citoyens français « à  faire preuve de vigilance quant à  la présence de colis suspects ou de bagages abandonnés, sans céder à  l’esprit de panique (…) En cas d’incident ou d’alerte, le ministère a souligné l’importance de respecter strictement les consignes émises par les services de sécurité et de faire preuve de patience et de civisme ». Pour sa part, le président François Hollande a déclaré ce jeudi matin qu' »il y a des menaces qui concernent particulièrement la France, depuis que nous avons pris des dispositions par rapport au Mali, il y en a par rapport à  notre position par rapport à  la Syrie, il y en a par rapport à  la lutte que nous avons engagée contre le terrorisme » (…) c’est parce qu’il y a des menaces qu’il y a des dispositifs. Et en même temps, il ne faut pas grossir la menace. Il s’agit simplement de protéger les Français du mieux possible ».

Le chef des forces ouest-africaines sur la défensive

«Ce qui est essentiel, ce n’est pas de se mesurer aux troupes françaises.» Pierre Buyoya, représentant spécial de l’Union africaine et chef de la Misma (Mission internationale de soutien pour le Mali), peine à  défendre ses hommes. Depuis plusieurs mois, les critiques sont nombreuses, qui pointent le sous-équipement, l’amateu­risme ou le manque de discipline des soldats ouest-africains. Dernière en date, la cinglante sortie de Michael Sheehan, un conseiller du secrétaire américain à  la Défense, qui a tout simplement jugé la Misma «capable de rien». Les forces françaises ont commencé cette semaine leur désengagement, et ce sont les troupes ouest-africaines qui doivent, aux côtés des Maliens, prendre progressivement le relais. D’o๠les nombreuses et cruciales interrogations sur leurs capacités réelles. «Nous avons décidé de venir au Mali avant même que les Français ne le décident, plaide Pierre Buyoya. Les événements ont fait qu’ils sont venus avant nous, avec plus de moyens, mais nous sommes arrivés dans la foulée et nous continuons notre montée en puissance.» Les troupes de la Misma comptent aujourd’hui 6300 soldats déployés dans tout le Mali, plus de 80 % de l’effectif total prévu. Jusqu’ici, l’essentiel de ces hommes était cantonné aux villes du sud du pays, o๠il s’agissait davantage de sécuriser des points stratégiques et des villes libérées que de combattre l’ennemi. Seuls les Nigériens et les Tchadiens participaient aux missions à  risque. Sécuriser les élections Depuis quelques jours, les choses évoluent. «Les Tchadiens sont à  Kidal depuis longtemps, rappelle Pierre Buyoya, mais aujourd’hui il y a aussi les contingents nigérien et sénégalais à  Gao, et les soldats du Burkina Faso à  Tombouctou.» Outre les personnels civils et militaires, des forces de police sont aussi censées être fournies par la Misma. Sur les quatre unités prévues, seule celle des Sénégalais est en place à  Bamako. «Nous avons un certain nombre d’insuffisances, reconnaà®t du bout des lèvres le chef de la Misma, mais nous faisons en sorte que notre capacité opérationnelle s’améliore. Nous travaillons dans les réalités qui sont les nôtres, affirme encore Pierre Buyoya, et personne ne peut douter de notre utilité au Mali.» De fait, les Maliens sont aussi nombreux à  craindre la passation de pouvoir entre Français et soldats ouest-africains, qu’à  être reconnaissants aux nations voisines de se mobiliser pour eux. Si la Misma est une force principalement militaire, Pierre Buyoya rappelle qu’elle a aussi en charge le suivi du processus politique malien. «Nous allons continuer à  soutenir le gouvernement dans sa démarche politique, assure Pierre Buyoya avec, en ligne de mire, la tenue des élections présidentielle et législatives du mois de juillet. «Il faudra des observateurs: nous serons là  pour le faire. Il faudra sécuriser les élections: nous les sécuriserons. Il y aura aussi probablement, à  un moment donné, des contentieux entre les acteurs maliens, ajoute enfin Pierre Buyoya, l’air de rien. Nous serons là  pour faire la médiation.»

Elections de juillet 2013 : à la guerre comme à la guerre…

Le compte à  rebours a commencé pour les élections de juillet prochain. La visite du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le week-end passé a été l’occasion pour les autorités maliennes de confirmer le cap de juillet pour la tenue des élections. Certains Maliens émettent des doutes sur l’organisation des élections à  la date indiquée. Si ce sentiment habite les partis politiques, ils ne s’endorment pas pour autant sur leurs lauriers. Ils ne veulent pas se laisser surprendre et prennent déjà  le pouls des fiefs électoraux. Sur un air de précampagne Au Rassemblement pour le Mali(RPM), l’on est déjà  dans la dynamique des élections. Les jeunes du parti comptent mettre un point d’honneur pour porter leur porte-étendard, Ibrahim Boubacar Kéita, à  la tête du pays. Ils sont d’autant plus déterminés qu’ils sont conscients qu’IBK joue sa dernière carte pour une élection présidentielle. « Les jeunes seront le fer de lance du parti pour le scrutin à  venir. Le Président même fonde beaucoup d’espoirs sur nous et nous allons travailler pour ne pas le décevoir », confiait il y a quelques semaines un jeune du parti du tisserand. Prochainement, la machine juvénile va se mettre en branle. Pour joindre l’acte à  la parole, des responsables du bureau politique national, des jeunes et des femmes du parti sont descendus sur le terrain, à  l’intérieur du pays notamment, il y a plus de semaines dernières pour remobiliser les troupes dans la perspective de juillet. Il s’agit d’encadrer, informer et d’éduquer les militants à  la base sur la stratégie électorale du RPM. l’Adéma /PASJ, fort de son statut de première force politique du pays, est d’ores et déjà  dans la mouvance des élections avec les primaires et une pléaide de candidats déclarés, dont d’anciens barons du régime ATT. Sauf changement de dernière minute, le parti doit devra dévoiler demain, mercredi 10 avril 2013, le nom de celui qui défendra ses couleurs à  la présidentielle de 2013. Startings blocks Le parti Yéléma du jeune maire de la commune IV, Moussa Mara, se prépare aussi tant bien que mal. Malgré sa jeunesse, le parti du changement veut figurer dans les starting-blocks pour la présidentielle. Selon un membre du parti, on pense aux primaires pour choisir les candidats aux législatives. A la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance(SADI), il n’y pas d’obsession sur le scrutin. Loin d’être désintéressé par les échéances électorales, le parti d’opposition est plus préoccupé par la souveraineté du pays et l’organisation des concertations nationales. Créé pour soutenir la candidature de l’ancien premier ministre, Modibo Sidibé, le regroupement Fare/Anka wili tente de ratisser large sur fond de débauchage. Selon des informations, des responsables s’emploieraient à  ramener des militants d’autres partis dans leur cas. C’’est le cas de ce jeune d’un parti de la place qui, à  l’instar d’autres membres de son parti, a été contacté très proche parente de Modibo Sidibé pour

Elections : La France va-t-elle choisir pour le Mali ?

l’appui sécuritaire de la France, l’appui budgétaire et l’appui électoral. Que choisir ? La France est le premier pays à  s’être engagé aux côtés des forces armées maliennes pour la libération des régions Nord du pays. Une mission qui se déroule normalement depuis le 11 janvier dernier «les troupes française et malienne ont fait un travail remarquable » s’est réjoui Laurent Fabius lors de son passage à  Bamako vendredi dernier.  M.Fabius était venu parler d’élections avec les autorités de la transition et les partis politiques. «Â l’appui de la France est acquis d’office pour l’organisation d’élections. Il est impératif de maintenir le calendrier des élections présidentielles avant le 31 juillet. l’organisation d’élections libres et transparentes permettra d’élire des autorités plus légitimes à  la tête du pays » affirme-t-il. Les deux responsables français et malien de la diplomatie semblent convaincus de la tenue des élections en juillet prochain. Selon Tiéman Hubert Coulibaly, ministre malien des affaires étrangères : «Â il est de l’intérêt de tous que la transition soit la plus courte possible. Tout est en train d’être mis en œuvre pour la tenue des élections à  la date prévue et techniquement, cela est possible ». Et pourtant toutes les conditions ne sont pas réunies. Et pourtant la France insiste. Et pourtant, le doute est permis. Pour beaucoup, ces élections risquent d’être baclées, précipitées en lésant ces milliers de réfugiés et déplacés (400000) environ dans les camps des pays voisins.  » Si nous sommes reconnaissants envers l’appui de la France pour libérer le Mali, pourquoi précipiter ces élecctions alors que les conditions sécuritaires au nord ne sont pas réunies ? », s’inuiète, Ali, un étudiant malien. Les élections malgré tout Les déplacés et réfugiés du Nord Mali sont de plus en plus nombreux. Le vote de ces Maliens sera planifié. Un retour massif n’étant pas imaginable, ces derniers voteraient depuis les camps o๠ils se trouvent. Là  encore, le doute plane « rien n’est sûr pour les réfugiés » affirme Tiéman Hubert Coulibaly, ministre malien des affaires étrangères. Mais la machine est déjà  en marche. Lors de la conférence de presse co-animée par les chefs de la diplomatie de France et du Mali, il a été décidé la mise à  disposition d’un expert en informatique et d’une experte en processus électoraux par la France; une révision exceptionnelle à  venir des listes électorales et le bouclage de l’appel de fonds pour financer les élections au Mali. La rencontre de M.Fabius avec les différents partis politiques témoigne une fois de plus de l’intérêt pressant de la France pour la tenue de l’élection présidentielle en juillet au Mali. Malgré l’absence des militaires maliens à  Kidal et d’administration au nord, l’espoir semble permis à  en entendre les deux ministres. La sécurisation totale des zones du Nord interviendra donc après les élections. « Vu le nombre important de la population de Kidal et la présence des groupes armés, le maximum doit être fait pour que la situation évolue et que Kidal retrouve sa normalité. Ainsi, le dialogue avec ces groupes armés pour l’atteinte des objectifs est requis pour éviter un bain de sang » a ajouté Laurent Fabius. Selon lui, « le MNLA est un groupe armé qui a vocation à  désarmer et à  voir ses éléments cantonnés à  plus ou moins brève échéance, car il ne saurait y avoir deux armées dans un même pays ».

Une première ingérence extérieure dans le destin du Mali…

Qui peut croire que ce «Â diktat » a été décidé dans l’intérêt du Mali alors même que : la reconquête de l’intégrité territoriale n’est pas achevée ; les combats contre les bandits armés se poursuivent ; certaines zones ne sont pas encore sécurisées ; des populations déplacées n’auront pas la possibilité de revenir chez eux ; les listes électorales doivent encore être vérifiées et complétées ; l’ouverture et la sécurisation des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire semblent difficiles ; l’hivernage perturbera les déplacements…. Certes, le Mali a besoin d’organiser rapidement des élections fiables pour permettre un retour salutaire à  la démocratie et pour rendre à  ses institutions toute leur légitimité. Mais les moyens (humains et matériels) de cette sécurisation des élections maliennes seront-ils bien tous au rendez-vous dans trois mois ? Et comment les Maliens doivent-ils interpréter cette nouvelle ingérence de l’extérieur ? Une chose est de remercier la France et la CEDEAO quand elles aident véritablement le Mali dans sa juste lutte contre les bandits armés qui menaçaient son intégrité territoriale. Mais une autre chose serait de se sentir tellement «Â redevables », tellement «Â reconnaissants » que nous serions amenés à  accepter la poursuite de cette ingérence extérieure quand bien même elle serait, elle, totalement contraire aux intérêts du Mali. … Mais le peuple malien se lèvera pour empêcher une seconde ingérence… Même si nous n’arrivons pas à  repousser ces échéances électorales (une dissociation entre les présidentielles et les autres élections serait-elle possible ?), nous ne devons pas laisser la France et la CEDEAO aller plus loin dans leur ingérence ! Il est de notoriété publique que les anciens partis maliens, tenants du consensus autour de ATT, sont à  la source de la crise que connait notre pays. Leurs dirigeants, souvent corrompus, sont discrédités. Pourtant cela n’empêche pas la plupart d’entre eux (ATT compris) d’oser présenter leur candidature aux prochaines élections présidentielles !… Et, en dépit des assurances données par François Hollande, il n’est pas exclu que la France appuie (toujours officieusement bien sûr) certains d’entre eux au nom d’une certaine «Â symétrie »Â : comme, en 2002, la France avait barré la route à  IBK pour installer ATT, elle pourrait être tentée de miser sur IBK en 2013… La poursuite de l’ingérence de la France dans les affaires politiques maliennes serait, non seulement, intolérable mais, de plus, extrêmement dangereuse : le retour au pouvoir d’un des anciens «Â crocodiles » ne pourrait déboucher que sur un autre drame pour le Mali. Même si la France est venue à  notre aide, ce dont nous la remercions, le gouvernement français ne doit pas exiger une reconnaissance et une soumission éternelles de notre part. Pour mettre réellement à  bas tout relent de «Â FrançAfrique », nos deux peuples doivent arriver à  nouer de nouvelles relations basées sur le respect mutuel…. et il se battra pour l’avènement d’un Mali démocratique, fier et debout ! Le peuple malien doit saisir l’occasion des prochaines échéances électorales pour faire entendre sa voix. Il doit réfléchir aux voies et moyens de refonder la démocratie malienne en n’oubliant aucun des volets de ce qui fonde l’indépendance réelle d’un pays : l’indépendance politique mais, aussi, l’indépendance militaire et l’indépendance économique. Les chantiers à  engager sont énormes. Ils ne pourront jamais être menés à  leur terme si les anciens «Â crocodiles » qui ont détourné tant et tant d’argent public pour leurs intérêts personnels revenaient au pouvoir… Le peuple malien doit se lever pour imposer une démocratie « par le peuple et pour le peuple ». Il doit se lever pour porter aux affaires à  tous les niveaux – présidentielles, législatives et communales – des hommes et des femmes intègres, une nouvelle génération qui ne veut pas «Â se servir » mais qui veut véritablement servir le Mali et son peuple. Housseini Amion Guindo, dit Poulo, les militants de la CODEM et leurs partenaires sont de ceux-là  ! Poulo président ? Ce serait un véritable changement à  la tête du Mali et. Battons-nous tous ensemble pour que notre rêve devienne réalité. Pour sa part, la section de France de la CODEM veut être à  la hauteur de ces enjeux. Car la diaspora malienne pèse directement (par son vote) mais aussi, et surtout, indirectement par le poids qu’elle a sur les familles restées au pays. Si vous êtes en France (ou si vous connaissez des compatriotes qui y sont), la section a besoin de vous.

Elections: Fabius vient mettre la pression

C’’est une visite éclair au calendrier chargé qu’entreprend ce 5 avril le chef de la diplomatie française à  Bamako. Laurent Fabius enchaà®nera les entretiens avec les autorités maliennes et les responsables de partis représentés à  l’Assemblée Nationale. Au menu de ces échanges, les élections annoncées pour juillet prochain. Le président français avait affirmé il y a une semaine lors d’un entretien télévisé que son pays serait « intraitable » sur le respect du calendrier des élections. Une formule qui n’est pas passée inaperçu, de nombreuses personnalités maliennes se sont d’ailleurs insurgées contre les relents paternalistes du discours de François Hollande. «A l’impossible, nul n’est tenu» C’’est avec un peu plus de diplomatie que Laurent Fabius tâchera de mettre les points sur les « i » à  ses partenaires maliens. Il estime et entend bien le faire entendre à  Bamako qu’ « il faut les élections en juillet, parce qu’il faut une nouvelle légitimité démocratique ». « Les Maliens doivent faire leur part du travail. C’est très confortable pour eux qu’on s’occupe de l’aspect sécuritaire, mais il faut qu’ils avancent de leur côté sur le plan politique », insiste-t-on à  Paris. A Bamako, on s’inquiète aussi du respect de ce calendrier qui prévoit un premier tour de la présidentielle en début juillet. Les conditions sécuritaires dans les régions du Nord libérées par l’armée avec le soutien des militaires français, sont loin d’être favorables à  la tenue d’un scrutin. Il y a également le cas des centaines de milliers de personnes déplacées ou réfugiées pour qui un retour au pays n’est pas encore d’actualité. Enfin la question financière. Le budget des élections n’est pas encore bouclé : il manque 25 millions d’euros pour organiser le scrutin, indique un diplomate français, « mais ce n’est pas insurmontable ». Mais les autorités clament leur bonne volonté. « Nous faisons tout pour ça. Mais à  l’impossible, nul n’est tenu, parce que cet objectif est très difficile à  atteindre pour le moment », a déclaré un ministre malien sous le couvert de l’anonymat. Réconciliation indispensable Laurent Fabius parlera également à  Bamako de réconciliation. Le Mali s’est doté il y a quelques semaines d’une Commission de dialogue et de réconciliation dont le président Mohamed Salia Sokona, rencontrera M. Fabius pendant son séjour. Paris avait fortement encouragé la création de cette institution dont l’objectif est d’œuvrer à  la reconstruction du tissu social mis à  mal par la crise socio-politico-militaire que vit le pays depuis plus d’un an. Favoriser le dialogue entre le Sud et le Nord, tourner la page de la méfiance entre les Noirs d’un côté et Arabes et Touareg de l’autre. l’une des pistes évoquées pour ce faire est la transformation du Mouvement National de Libération de l’Azawad (rébellion touareg à  l’origine de l’occupation des régions nord du Mali par les islamistes armés) en parti politique. Un objectif qui semble cependant lointain, comme l’illustre la situation à  Kidal, berceau des touareg dans le Nord-Est, o๠le MNLA a désigné fin mars un « administrateur » et refuse toujours la présence de l’armée malienne.

Mali : le récit d’une bataille entre Français et djihadistes

En ce lundi matin, Gao se méfie encore. La veille, une poignée de djihadistes, entre quatre et six hommes bien armés, se sont infiltrés dans la cité du Nord-Est malien. Il aura fallu plus de quatre heures et un mort à  l’armée malienne pour réduire cette petite bande de combattants suicidaires qui fuyait de maison en maison, mitraillant tout sur son passage. Le Mujao (Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’Ouest), le groupe islamiste qui occupait Gao jusqu’à  l’intervention française, signait là  sa troisième incursion urbaine. Alors que, dans le grand nord, dans l’adrar des Iforas, Aqmi a mis un genou à  terre sous les coups des troupes françaises, Gao et sa région deviennent la priorité sécuritaire des officiers. La zone, o๠stationne un millier d’hommes, est renforcée. «La stratégie du Mujao est différente de celle d’Aqmi. Al-Qaida avait choisi, au moins au début, une confrontation frontale avec nous. Le Mujao lui a opté pour une guerre asymétrique, une guerre de harcèlement et de guérilla», souligne le général Bernard Barrera, le chef des opérations au Mali. à€ Gao et dans les villages des alentours, profitant des cachettes offertes par les arbres de cette brousse sèche, le Mujao n’a jamais vraiment lâché prise. Depuis la fin février, les accrochages s’y multiplient, presque quotidiens, autour de Bourem, Djebok ou Gao. Chaque fois l’histoire est la même: un groupe de quelques djihadistes est débusqué puis «traité». Mais rien jusqu’alors n’avait vraiment préparé les militaires français à  la bataille Imènas. «C’était un scénario qui avait été planifié», reprend le colonel Bruno Bert. Le 1er mars, à  la tête d’une colonne de 200 hommes et de 16 blindés du 92e régiment d’infanterie (RI) de Clermont-Ferrand, appuyés par autant de soldats maliens, l’officier s’approche d’Imènas à  l’aube. Trois jours que la troupe ratisse la région, dans un calme relatif. Imènas est le dernier objectif. Ce gros village, signalé par les renseignements comme un possible site de transit de l’ennemi, doit être fouillé. Quelques djihadistes, surpris, tentent une vague résistance, puis préfèrent fuir. Le plan est mis en place: le capitaine Jean-Baptiste place ses véhicules pour assiéger la bourgade et l’armée malienne entreprend de visiter les maisons. Imènas se révèle sans grand intérêt. «La population était très calme, tout se passait bien», souligne le capitaine. « On les voyait dans les yeux. » Avant le départ, les militaires se décident néanmoins à  vérifier les alentours, une forêt touffue, d’aspect innocent sous la chaleur. La section envoyée pour cette mission n’atteindra pas le sous-bois. «Ils ont tout de suite été pris sous un feu extrêmement intense et violent», rapporte le colonel Bert. Des dizaines de Gad («Groupe armé djihadiste» dans le jargon français) se ruent hors du couvert, kalachnikov en mains. Plusieurs roquettes RPG7 frôlent les blindés. Pris de court, les Français manœuvrent à  la hâte. Le QG mobile, un transport de troupes blindé, est presque submergé par l’ennemi. Pour se dégager, la mitrailleuse 25 mm crache sur l’ennemi à  moins de 20 mètres. Les fantassins prennent position comme ils le peuvent, vidant leurs chargeurs. Même les officiers doivent prendre leurs pistolets et tirer. «C’était très dur», commente le capitaine. «On les voyait dans les yeux.» La colonne française finit par se réorganiser, et prendre deux petites hauteurs qui surplombent ce qui devenu un champ de bataille. «Il nous fallait garder l’initiative pour ne pas subir», expliquer le jeune officier. Des hélicoptères sont dépêchés sur place, pour pilonner les arrières du Mujao et le priver de tout espoir d’obtenir des renforts ou de se réapprovisionner. Le combat durera toute la journée. Par deux fois au moins, les djihadistes relanceront des assauts insensés. Les vagues s’approchent parfois à  moins de dix mètres des fantassins français, qui encore et encore ouvrent un feu nourri. Caches d’armes dans la forêt à€ ces souvenirs, le regard des soldats, les plus jeunes d’abord, se perd un peu. «Ils étaient juste là . Les têtes éclataient comme des melons», décrit l’un. Ce combat de près, qui n’a rien de virtuel, va laisser des traces. Les Maliens, moins armés moins protégés que leurs homologues français, sont eux aussi violemment engagés. «On tirait, on tirait et ils revenaient encore. J’avais pris 100 balles et j’ai tout utilisé», se rappelle le soldat Ousman, qui n’en revient pas. L’ennemi espérait profiter de la relative faiblesse malienne pour briser l’offensive. «Les djihadistes n’étaient pas du tout désorganisés. Ce n’était pas du suicide. Ils bougeaient. Ils ont tenté à  plusieurs reprises de nous contourner tant par la droite que par la gauche. Ils ont combattu», analyse le colonel Bert. « Les têtes éclataient comme des melons » Ce n’est que le soir tombant que la fusillade cesse. Le bilan côté franco-malien est vierge. «Un vrai miracle. Le fruit de l’entraà®nement sans doute», assure un deuxième classe. Toute la nuit, le 92e RI veille. Aux premières lueurs, les forces coalisées lancent l’attaque. Cette fois, le bois tombe sans mal. Profitant de l’obscurité, les djihadistes ont fui. Sous les arbres les Français retrouvent 51 corps abandonnés. Seuls les blessés ont été emmenés par les islamistes. Combien étaient-ils au plus fort de cette bataille? «Vraisemblablement pas moins d’une centaine», estime le colonel Bert. Au moins le double, selon un responsable des renseignements. Le mystère des effectifs restera entier. La visite, serrée et tendue, des taillis d’Imènas lèvera en revanche celui de la motivation des djihadistes. Sous des bâches et branchages, dans des trous, on découvre des dizaines de caches d’armes de tous calibres. Des postes de combats bien préparés sont aussi mis au jour. Un arsenal qui n’étonne pas les officiers français. Fondus dans la population «C’est leur stratégie. Ils cachent leurs armes et vont les chercher quand ils veulent», rappelle le colonel Bert. Entre-temps, les islamistes se fondent dans la population, se muant en bergers ou en artisans. Comme en Afghanistan, l’ennemi peut donc être partout, n’ayant besoin que de quelques heures pour surgir ou se cacher à  nouveau. Chaque village peut être un jour un Imènas. Et difficile de savoir si, dans cette guérilla des plus classique, les civils sont les otages ou les complices du Mujao. «L’une des grandes différences entre la région de Gao et le reste du Mali, c’est qu’ici les islamistes ont réussi à  convaincre une partie des habitants du bien-fondé de leur thèse. Cela fait au moins une dizaine d’années que les salafistes se sont implantés avec succès», explique l’un des rares humanitaires à  être resté en ville au cours des derniers mois. Paris n’ignore rien de cette imprégnation. Les morts retrouvés sur le champ de bataille étaient tous de jeunes Noirs. Des gamins perdus recrutés sur place et qui forment aujourd’hui l’ossature du Mujao. Alors, même si après le choc d’Imènas le Mujao s’est fait nettement plus discret, les militaires se gardent bien de crier victoire.

Le récit d’une bataille entre Français et djihadistes

En ce lundi matin, Gao se méfie encore. La veille, une poignée de djihadistes, entre quatre et six hommes bien armés, se sont infiltrés dans la cité du Nord-Est malien. Il aura fallu plus de quatre heures et un mort à  l’armée malienne pour réduire cette petite bande de combattants suicidaires qui fuyait de maison en maison, mitraillant tout sur son passage. Le Mujao (Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’Ouest), le groupe islamiste qui occupait Gao jusqu’à  l’intervention française, signait là  sa troisième incursion urbaine. Alors que, dans le grand nord, dans l’adrar des Iforas, Aqmi a mis un genou à  terre sous les coups des troupes françaises, Gao et sa région deviennent la priorité sécuritaire des officiers. La zone, o๠stationne un millier d’hommes, est renforcée. «La stratégie du Mujao est différente de celle d’Aqmi. Al-Qaida avait choisi, au moins au début, une confrontation frontale avec nous. Le Mujao lui a opté pour une guerre asymétrique, une guerre de harcèlement et de guérilla», souligne le général Bernard Barrera, le chef des opérations au Mali. à€ Gao et dans les villages des alentours, profitant des cachettes offertes par les arbres de cette brousse sèche, le Mujao n’a jamais vraiment lâché prise. Depuis la fin février, les accrochages s’y multiplient, presque quotidiens, autour de Bourem, Djebok ou Gao. Chaque fois l’histoire est la même: un groupe de quelques djihadistes est débusqué puis «traité». Mais rien jusqu’alors n’avait vraiment préparé les militaires français à  la bataille Imènas. «C’était un scénario qui avait été planifié», reprend le colonel Bruno Bert. Le 1er mars, à  la tête d’une colonne de 200 hommes et de 16 blindés du 92e régiment d’infanterie (RI) de Clermont-Ferrand, appuyés par autant de soldats maliens, l’officier s’approche d’Imènas à  l’aube. Trois jours que la troupe ratisse la région, dans un calme relatif. Imènas est le dernier objectif. Ce gros village, signalé par les renseignements comme un possible site de transit de l’ennemi, doit être fouillé. Quelques djihadistes, surpris, tentent une vague résistance, puis préfèrent fuir. Le plan est mis en place: le capitaine Jean-Baptiste place ses véhicules pour assiéger la bourgade et l’armée malienne entreprend de visiter les maisons. Imènas se révèle sans grand intérêt. «La population était très calme, tout se passait bien», souligne le capitaine. Avant le départ, les militaires se décident néanmoins à  vérifier les alentours, une forêt touffue, d’aspect innocent sous la chaleur. La section envoyée pour cette mission n’atteindra pas le sous-bois. «Ils ont tout de suite été pris sous un feu extrêmement intense et violent», rapporte le colonel Bert. Des dizaines de Gad («Groupe armé djihadiste» dans le jargon français) se ruent hors du couvert, kalachnikov en mains. Plusieurs roquettes RPG7 frôlent les blindés. Pris de court, les Français manœuvrent à  la hâte. Le QG mobile, un transport de troupes blindé, est presque submergé par l’ennemi. Pour se dégager, la mitrailleuse 25 mm crache sur l’ennemi à  moins de 20 mètres. Les fantassins prennent position comme ils le peuvent, vidant leurs chargeurs. Même les officiers doivent prendre leurs pistolets et tirer. «C’était très dur», commente le capitaine. «On les voyait dans les yeux.» La colonne française finit par se réorganiser, et prendre deux petites hauteurs qui surplombent ce qui devenu un champ de bataille. «Il nous fallait garder l’initiative pour ne pas subir», expliquer le jeune officier. Des hélicoptères sont dépêchés sur place, pour pilonner les arrières du Mujao et le priver de tout espoir d’obtenir des renforts ou de se réapprovisionner. Le combat durera toute la journée. Par deux fois au moins, les djihadistes relanceront des assauts insensés. Les vagues s’approchent parfois à  moins de dix mètres des fantassins français, qui encore et encore ouvrent un feu nourri. Caches d’armes dans la forêt à€ ces souvenirs, le regard des soldats, les plus jeunes d’abord, se perd un peu. «Ils étaient juste là . Les têtes éclataient comme des melons», décrit l’un. Ce combat de près, qui n’a rien de virtuel, va laisser des traces. Les Maliens, moins armés moins protégés que leurs homologues français, sont eux aussi violemment engagés. «On tirait, on tirait et ils revenaient encore. J’avais pris 100 balles et j’ai tout utilisé», se rappelle le soldat Ousman, qui n’en revient pas. L’ennemi espérait profiter de la relative faiblesse malienne pour briser l’offensive. «Les djihadistes n’étaient pas du tout désorganisés. Ce n’était pas du suicide. Ils bougeaient. Ils ont tenté à  plusieurs reprises de nous contourner tant par la droite que par la gauche. Ils ont combattu», analyse le colonel Bert. Ce n’est que le soir tombant que la fusillade cesse. Le bilan côté franco-malien est vierge. «Un vrai miracle. Le fruit de l’entraà®nement sans doute», assure un deuxième classe. Toute la nuit, le 92e RI veille. Aux premières lueurs, les forces coalisées lancent l’attaque. Cette fois, le bois tombe sans mal. Profitant de l’obscurité, les djihadistes ont fui. Sous les arbres les Français retrouvent 51 corps abandonnés. Seuls les blessés ont été emmenés par les islamistes. Combien étaient-ils au plus fort de cette bataille? «Vraisemblablement pas moins d’une centaine», estime le colonel Bert. Au moins le double, selon un responsable des renseignements. Le mystère des effectifs restera entier. La visite, serrée et tendue, des taillis d’Imènas lèvera en revanche celui de la motivation des djihadistes. Sous des bâches et branchages, dans des trous, on découvre des dizaines de caches d’armes de tous calibres. Des postes de combats bien préparés sont aussi mis au jour. Un arsenal qui n’étonne pas les officiers français. Fondus dans la population «C’est leur stratégie. Ils cachent leurs armes et vont les chercher quand ils veulent», rappelle le colonel Bert. Entre-temps, les islamistes se fondent dans la population, se muant en bergers ou en artisans. Comme en Afghanistan, l’ennemi peut donc être partout, n’ayant besoin que de quelques heures pour surgir ou se cacher à  nouveau. Chaque village peut être un jour un Imènas. Et difficile de savoir si, dans cette guérilla des plus classique, les civils sont les otages ou les complices du Mujao. «L’une des grandes différences entre la région de Gao et le reste du Mali, c’est qu’ici les islamistes ont réussi à  convaincre une partie des habitants du bien-fondé de leur thèse. Cela fait au moins une dizaine d’années que les salafistes se sont implantés avec succès», explique l’un des rares humanitaires à  être resté en ville au cours des derniers mois. Paris n’ignore rien de cette imprégnation. Les morts retrouvés sur le champ de bataille étaient tous de jeunes Noirs. Des gamins perdus recrutés sur place et qui forment aujourd’hui l’ossature du Mujao. Alors, même si après le choc d’Imènas le Mujao s’est fait nettement plus discret, les militaires se gardent bien de crier victoire.

Mali : Aqmi annonce l’exécution de l’otage Philippe Verdon

Philippe Verdon, un Français enlevé en novembre 2011 dans le nord du Mali, a été exécuté «en réponse» à  la guerre menée par la France au Mali, a affirmé un homme présenté comme un porte-parole d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) à  l’Agence Nouakchott Information (ANI). Cette agence privée mauritanienne a cité mardi soir un dénommé «Al-Qairawani», présenté comme un porte-parole d’Aqmi, qui a affirmé que Philippe Verdon, qualifié d’«espion», a été exécuté «le 10 mars en réponse à  l’intervention de la France dans le nord du Mali». «Le président français (François) Hollande est responsable de la vie des autres otages français», a-t-il menacé. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, a déclaré à  l’AFP : «Nous vérifions, nous n’en savons pas plus pour le moment.» Interrogé par l’AFP, l’Elysée n’a pas confirmé la mort de l’otage. Même prudence du côté du comité de soutien à  Philippe Verdon, qui a fait savoir mercredi matin que le Quai d’Orsay les a incités à  prendre l’information de l’agence mauritanienne avec «réserves». Le président du comité, Pascal Lupart, souligne donc que «rien n’est confirmé» et que le Quai d’Orsay avait appelé les proches de Serge Lazarevic, enlevé en même temps que Philippe Verdon, pour les «rassurer» et leur dire que celui-ci «n’était pas concerné» par cette information. Le père de Philippe Verdon, pour sa part, a simplement déclaré ne se faire «aucune illusion» sur le sort de son fils, tout en disant «attendre confirmation». l’interlocuteur de l’agence ANI s’est par ailleurs refusé à  confirmer ou infirmer la mort, annoncée début mars par le Tchad, d’un des principaux chefs d’Aqmi, l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid – mort jugée «probable» par Paris -, et d’un autre responsable islamiste, Mokthar Belmokhtar. Ces deux décès n’ont pas été confirmés jusque-là . Dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été enlevés dans leur hôtel à  Hombori (nord-est du Mali). Ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Aqmi avait rapidement revendiqué l’enlèvement et publié leurs photos. Le 10 août 2012, Philippe Verdon parlait de ses «conditions de vie difficiles» dans une vidéo diffusée par le site mauritanien Sahara Medias. l’armée française est engagée depuis le 11 janvier dans une opération militaire, en appui à  l’armée malienne, contre les groupes islamistes armés, dont Aqmi, qui occupaient le Nord malien depuis l’an dernier. Les troupes franco-africaines ont rapidement repris les grandes villes de la zone et les combats se concentrent désormais dans l’extrême Nord-Est, dans le massif des Ifoghas, entre soldats français et tchadiens d’un côté, jihadistes de l’autre. Cette guerre a reposé avec une nouvelle acuité la question du sort des otages français au Sahel, et les familles ont de plus en plus exprimé leur inquiétude ces dernières semaines. Selon l’épouse d’un otage français citée par le quotidien Le Monde, la présidence française refuse désormais de verser des rançons à  des organisations contre lesquelles elle est «en guerre». Quinze Français, y compris Philippe Verdon dont le décès reste à  confirmer, sont otages dans le monde, tous en Afrique, ce qui fait de la France le pays au plus grand nombre de ressortissants enlevés, devant les Etats-Unis. Philippe Verdon fait partie des six Français dont les rapts ont été revendiqués par Aqmi.

VIDEO. Au Mali, les jihadistes sont parfois des adolescents

La guerre que les forces françaises, tchadiennes et maliennes mènent au Mali connaà®t des heures décisives dans le massif des Ifoghas, dans le nord du pays. La base de repli des combattants d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Les légionnaires parachutistes repèrent des combattants, mènent le combat et donnent l’assaut. C’est alors qu’ils découvrent un jeune combattant blessé et se rendent compte que le seul survivant de l’attaque chez les jihadistes n’a pas plus de 16 ans. L’adolescent est transporté dans la ville de Tessalit, au quartier général des forces françaises dans la zone. Il sera alors interrogé pour réunir des renseignements sur les positions des combattants islamistes. Voici le récit de notre confrère de France 2.

Mali : la France veut passer le relais à l’ONU

« Nous allons passer du cadre actuel […] à  un nouveau dispositif diplomatique, une opération de maintien de la paix, qui devrait probablement être votée au mois d’avril et appliquée deux mois plus tard, et qui sera chapeautée par l’ONU et financée par les Nations unies », a déclaré M. Fabius devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. La France est intervenue seule militairement le 11 janvier au Mali pour en chasser les groupes armés islamistes. Cette opération « sera chapeautée par l’ONU et financée par les Nations unies, ce qui évidemment a un certain nombre de conséquences en ce qui nous concerne », a ajouté M. Fabius. Les Nations unies étudient la possibilité de déployer une force de 10 000 hommes avant les élections présidentielle et législatives prévues au Mali en juillet, un délai rapproché qui nécessitera, selon un diplomate européen, d’engager une « course contre la montre ». Le sous-secrétaire général de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, effectue cette semaine une visite à  Bamako, la capitale malienne, pour évaluer les différentes possibilités de mission de maintien de la paix une fois que l’opération « Serval » lancée par la France dernier aura pris fin. Jusqu’à  présent, la France a supporté l’essentiel des frais liés à  son engagement militaire dans la guerre au Mali, ainsi que la majeure partie des dépenses du contingent important fourni par le Tchad, soit 2 000 hommes. Fin février, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, avait indiqué qu’en quarante-cinq jours, l’opération « Serval » avait déjà  coûté à  la France « plus de 100 millions d’euros ». LES FONDS PROMIS SE FONT ATTENDRE Selon une source diplomatique européenne, l’argent promis à  Addis Abeba lors d’une conférence de donateurs de l’Union africaine destinée à  financer la mission africaine de soutien au Mali (Misma) et la restructuration de l’armée malienne, soit plus de 455 millions de dollars (338 millions d’euros), « n’est pas encore sur les comptes » et les Tchadiens se sont inquiétés de savoir quand et par qui ils seraient payés. « Les 2 000 Tchadiens, c’est nous qui gérons leur approvisionnement en munitions, en pétrole, dit sous le couvert de l’anonymat une source diplomatique française. Quand on a vu que ce serait compliqué, cette affaire Misma, on a poussé rapidement pour avoir une opération de maintien de la paix, c’est beaucoup pour des raisons financières. » La Misma déploie actuellement au Mali environ 6 300 soldats d’Afrique de l’Ouest et du Tchad. « 6 000 types c’est beaucoup. Il faut gérer », ajoute cette source. « La force de sécurisation de l’ONU reprendra la Misma et pourra être étendue à  d’autres », a observé Laurent Fabius. Elle pourrait mobiliser au total jusqu’à  10 000 hommes, selon un diplomate européen. Aux forces africaines actuellement dans la Misma, qui inclut depuis peu le contingent tchadien, pourraient s’ajouter d’autres unités, notamment burundaises et mauritaniennes. « Les troupes françaises n’ont pas vocation à  rester éternellement au Mali », a redit mardi M. Fabius, selon qui la France continuera à  être présente à  l’avenir « d’une manière ou d’une autre » au Mali.

Serval: 2 mois et plus de 100 millions d’euros

En soixante jours de guerre, beaucoup de jihadistes ont été tués ou blessés, la plupart de leurs bases arrières et leur logistique ont été détruites ainsi que d’importantes caches d’armes ont été découvertes. Neuf prisonniers de guerre soupçonnés d’appartenir au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont été transférés, le 26 février dernier, vers Bamako, après avoir été arrêtés à  Gao. Ces lourdes pertes enregistrées dans les rangs des jihadistes ont été l’œuvre de l’armée française à  travers l’opération baptisée Serval, une opération qui a permis de stopper dans un premier temps la progression, vers le sud du Mali, de ces combattants qui avaient pris le contrôle de la localité de Konna située au centre du pays. Après la prompte intervention de l’aviation française, les forces françaises et maliennes ont repris tour à  tour les régions de Tombouctou et de Gao. La région de Kidal, est également tombée mais dans les mains de l’armée française, soutenue par les militaires tchadiens. Le début de l’opération française a été non seulement salué par la majeure partie de la classe politique française mais aussi par la communauté internationale. Un accueil chaleureux a été réservé au président français, François Hollande lors de sa visite le 2 février à  Mopti, Sévaré, Tombouctou et Bamako. Le héros du jour a déclaré devant une foule enthousiaste « je viens de vivre la journée la plus importante de ma vie politique. » La grosse artillerie a un coût Bien que beaucoup d’islamistes aient été neutralisés, le Mali a connu le premier attentat suicide de son histoire le 8 février o๠un homme s’est fait exploser dans une attaque visant des militaires maliens. Deux autres sont également survenus à  Gao et à  Kidal. Déjà  en 45 jours de guerre, le ministre français de la défense Jean-Yves le Drian avait indiqué le 26 février que plus de 100 millions d’euros ont été dépensés. Dès le début de cette opération, la France a déployé ses hommes sur le terrain alors qu’en Libye C’’était plutôt une guerre aérienne qui avait coûté près de 300 millions d’euros. Ainsi, près de 200 bombes ont été tirées sur des objectifs au Mali depuis le début des combats. Le prix d’une bombe de précision GBU 12 coûte environ 20 000 dollars pièce et l’heure de vol pour un avion cargo affrété Antonov 124 est facturée à  30 000 euros. Les interrogations de Sarkozy En deux mois, quatre militaires français sur les 4000 mobilisés sur le sol malien ont été tués sur le théâtre des opérations. La présence militaire française au Mali est de plus en plus critiquée par l’opinion française. La dernière sortie de l’ancien président Nicolas Sarkozy a suscité beaucoup de réactions au Mali et ailleurs. Parlant du Mali lors d’une interview, Sakozy se demande «Que fait-on là -bas, sinon soutenir des putschistes et tenter de contrôler un territoire trois fois grand comme la France avec 4.000 hommes». Il a peut être oublié son implication dans l’intervention militaire française en Lybie quand il était aux commandes. Si certains s’interrogent, C’’est qu’il y avait des femmes à  qui l’on mettait le voile sans qu’elles l’aient elles-mêmes demandé, qu’il y avait des femmes qui n’osaient plus sortir de chez elles, qu’il y avait des femmes qui étaient battues parce qu’elles voulaient être libres. […] Nous voulons lutter contre le terrorisme, contre la barbarie, contre le fondamentalisme, mais aussi pour la liberté religieuse parce que ceux qui étaient traités ainsi étaient des musulmans et que nous étions de leur côté», a implicitement répondu François Hollande. l’armée malienne quant à  elle reste silencieuse en ce qui concerne les pertes en vies humaines. Actuellement, le ratissage continue dans l’extrême nord, et de l’avis du ministre français de la Défense, 70 % du travail a été fait, mais des jihadistes sont toujours sur le terrain. Cependant, il n’est pas question de minimiser la force de frappe de ces islamistes qui sont lourdement armés même si l’opération connaà®t des succès par endroit.

Mali: début en avril du retrait français, combats violents près de Gao

Des groupes islamistes qui font preuve d’une vive résistance et causent de nouvelles pertes à  la France. Un 4e soldat français a ainsi été tué mercredi dans des combats avec les combattants islamistes près de Gao, dans le nord du pays. En visite à  Varsovie, François Hollande a déclaré que la « phase ultime » de l’intervention « allait durer encore tout le mois de mars ». « Et, à  partir du mois d’avril, il y aura une diminution du nombre de soldats français au Mali dès lors que les forces africaines seront en relais, appuyées par des Européens », a ajouté M. Hollande. Début février, son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait affirmé que le nombre de soldats français au Mali -environ 4.000 hommes- devrait commencer à  diminuer « à  partir de mars, si tout se passe comme prévu ». Le chef de l’Etat a par ailleurs affirmé que des « chefs terroristes » avaient été « anéantis » dans le massif des Ifoghas dans l’extrême Nord du Mali o๠sont déployées des forces françaises. C’est dans cette région que les militaires tchadiens affirment avoir tué la semaine dernière les jihadistes Abou Zeid, haut responsable d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et Mokhtar Belmokhtar, chef d’une branche dissidente d’Aqmi. Une deuxième « offensive » a été lancée autour de Gao, dans le nord, « o๠nous sommes convaincus qu’il y a un certain nombre de combattants terroristes », a également indiqué M. Hollande. Le terme « terroriste » désigne pour l’armée et l’exécutif français les groupes armés islamistes, notamment Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), présents dans le nord du Mali. Interrogé sur les déclarations de son prédécesseur à  l’Elysée, Nicolas Sarkozy, qui critique l’intervention militaire française au Mali, François Hollande a assuré de manière générale que « l’histoire retiendrait que cette opération qui a été faite par la France, au nom de la communauté internationale et avec l’Europe en soutien, a été une étape très importante dans la lutte contre le terrorisme ». Sur le terrain, alors que de violents combats opposent les soldats français et tchadiens aux jihadistes dans le massif des Ifoghas, de petits groupes harcèlent les troupes maliennes et françaises plusieurs centaines de km plus au sud, autour de Gao. Une dizaine de combattants islamistes et un soldat français ont ainsi été tués mercredi lors de combats près de Tin Keraten, selon l’armée française. Quatre militaires maliens ont également été blessés dans cet « accrochage ». Selon le ministère français de la Défense, une dizaine de « terroristes » ont été tués par de frappes de Mirage 2000 et d’hélicoptères appuyant 200 soldats maliens. C’est au cours de ces combats qu’un soldat français a été « mortellement touché ». Le militaire participait à  une mission de reconnaissance avec un détachement de l’armée malienne, quand son unité a été prise à  partie par un groupe de combattants islamistes. « Une demi-dizaine » de combattants islamistes se sont rendus aux soldats français dans les Ifoghas, a précisé le ministère. Un total de 24 hommes interpellés dans le nord du Mali depuis le début de l’opération militaire française ont été présentés ces derniers jours à  des juges à  Bamako pour « détention d’armes », « terrorisme », « rébellion », a indiqué à  l’AFP le procureur chargé du dossier. La mort du soldat français porte à  quatre le nombre de militaires français tués depuis le début le 11 janvier de l’opération Serval, l’offensive visant à  chasser les groupes islamistes armés du nord du Mali. AFP

Un quatrième soldat français tué au Mali

Il est le quatrième soldat français emporté dans la guerre menée par l’armée française contre les islamistes armés du Nord-Mali. Wilfried Pingaud, 37 ans, brigadier-chef du 68e régiment d’artillerie d’Afrique de La Valbonne (Ain), a été tué mercredi matin alors qu’il «participait à  une opération dans l’Est du Mali, à  100 kilomètres de Gao», a annoncé l’Elysée. Il intervenait «dans des opérations de sécurisation menées par les forces maliennes, africaines et françaises autour de Gao», quand il a été «mortellement touché dans un accrochage avec des groupes terroristes locaux près de Tin Keraten», une localité située à  l’est du pays, a précisé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dans un communiqué. Lors d’une conférence de presse, le porte -parole de l’état-major des armées, Thierry Burkhard, a précisé que le soldat était mort «peu avant midi, des suites de ses blessures». «Parallèlement, quatre soldats maliens ont été blessés» dans l’opération, a-t-il ajouté. Il a par ailleurs annoncé que «dans la région de Tessalit, une demi-douzaine de terroristes se sont rendus» aux forces françaises», et qu’ «une dizaine d’autres» ont été neutralisés près de Gao. Détermination «totale» de la France Dans un communiqué, le président François Hollande «rend hommage au sacrifice de ce militaire qui a accompli avec courage et dévouement sa mission pour libérer le Mali des groupes terroristes. Il adresse à  sa famille et ses proches ses très sincères condoléances et les assure de la pleine solidarité de la Nation». Le 11 janvier dernier, au premier jour de l’opération Serval, un pilote d’hélicoptère avait péri dans la région de Sévaré, aux premières heures de l’opération militaire française. Les 19 février et 2 mars, un sergent-chef de la Légion étrangère et un caporal parachutiste étaient à  leur tour tués lors d’accrochages dans le massif de l’Adrar des Ifoghas. Près de 4000 militaires français sont actuellement déployés au Mali. Le ministre de la Défense a rappelé ce mercredi la détermination «totale» de la France à  mener «jusqu’à  leur terme» les opérations militaires pour éliminer les groupes islamistes armés et restaurer l’intégrité du Mali.

La photo qui fait dire au Tchad que Belmokhtar est mort

Madjiasra Nako y a été emmené dimanche 3 mars par l’armée tchadienne. Les militaires tchadiens revenant du front lui ont alors montré des photos prises sur leur téléphone portable, en affirmant que ce cadavre est bien celui de Mokhtar Belmokhtar, qui aurait été tué samedi dans la vallée d’Ametetai. Sur le cliché, l’homme présenté comme celui qui était surnommé «le borgne», est en treillis. Son visage est maculé de sang. Pour l’heure, aucune confirmation n’est venue certifier cette mort annoncée samedi soir par l’état-major à  Ndjamena. Ce lundi, le président tchadien Idriss Déby a une nouvelle fois affirmé que ses troupes avaient abattu Mokhtar Belmokhtar et que sa dépouille, ainsi que celle d’Abou Zeid, n’ont pas été exposées par respect des principes de l’Islam. Par ailleurs, lors de son voyage à  Tessalit, l’envoyé spécial de RFI a pu voir huit prisonniers faits par les soldats tchadiens. Parmi eux, il y aurait des Maliens, un Tunisien, un Marocain, des Nigériens et des Burkinabè. Des documents en arabe et des armes lourdes ont également été récupérées. Plus surprenant : une pelleteuse fait partie des prises de guerre. Celle-ci permettait aux jihadistes de creuser des tranchées pour se dissimuler. Madjiasra Nako a pu voir une photo du passeport de Michel Germaneau, l’otage français mort en 2010 après l’échec de sa tentative de libération dans le nord du Mali. Sur place, l’envoyé spécial de RFI a pu constater que les armées tchadienne et française travaillent ensemble avec quelques éléments fidèles au colonel malien El Hadj Ag Gamou. Enfin, les militaires affirment que les katibas jihadistes ont été décapitées, mais admettent que la guerre n’est pas finie, car des combattants se sont éparpillés en petits groupes.

VIDEO : l’armée française filmée en plein combat dans les Ifoghas

Avant d’essuyer des tirs ennemis au niveau d’une crête montagneuse. On voit alors les soldats français riposter avec mortiers, tirs d’infanterie et soutien aérien. L’armée française, qui diffuse régulièrement des images de l’intervention Serval au Mali, a mis en ligne sur Youtube une séquence particulièrement impressionnante filmée au coeur du massif de l’Adrar des Ifoghas, le fameux nid de guêpes dans lequel les djihadistes se sont retranchés et défendent très chèrement leurs positions. D’autres images de l’opération Serval

Le Tchad, précieux allié de la France au Mali

Début février, dans le Gao tout juste libéré des forces islamistes, les soldats tchadiens restaient discrets. Tout juste voyait-on de temps à  autre un de leur pick-up sable monté d’une dizaine hommes puissamment armés, un chèche remonté jusqu’aux yeux. Sans doute cette avant-garde du plus puissant contingent étranger au Mali derrière l’armée française, avec quelque 2 000 militaires, savait-elle qu’elle ne resterait pas longtemps dans cette ville. L’objectif était déjà  le grand Nord, le combat au près contre les islamistes. Désormais, le gros des Fatim (Forces armées tchadiennes en intervention au Mali) s’engage au plus profond des montagnes de l’Adrar des Iforas, dans l’extrême nord-est du pays, o๠se sont retranchés des djihadistes. Le 22 février, au cours d’un engagement sérieux, les Fatim ont perdu 26 hommes, les plus grosses pertes des armées de la coalition. Les djihadistes auraient, selon les officiers tchadiens, perdu 96 personnes. Les conditions précises de cette bataille, comme le lieu, demeurent imprécises. «C’était un assaut d’une position pas une embuscade», précise-t-on simplement. Il démontre, dans tous les cas, l’utilité du soutien tchadien dans cette opération. Pour la France, l’entrée en guerre tchadienne fut, sinon une surprise, au moins une bonne nouvelle. Avant même l’ouverture des hostilités, et alors que la situation au Mali se détériorait, les militaires français plaidaient pour recevoir l’appui de ces troupes. «Dans cette partie du continent, l’armée tchadienne est la seule à  être suffisamment nombreuse, équipée et entraà®née pour être réellement efficace», souligne un officier français. Les armées ouest-africaines, engagées d’entrée aux côtés de l’à‰tat malien, souffrent en effet de graves lacunes logistiques et tactiques. L’expérience des Tchadiens dans les terrains désertiques rendait leur engagement plus précieux encore, tout comme leur habitude de se coordonner avec les Français. L’intervention des Fatim n’allait pourtant pas d’elle-même. Au Quai d’Orsay, des diplomates s’inquiétaient des conséquences que pourrait avoir une collaboration aussi proche entre Paris et le régime de N’Djamena, loin d’être un modèle de démocratie. Ils s’interrogeaient aussi sur les règles d’engagement des Tchadiens pas toujours très respectueuses des lois de la guerre édictées en Occident. La question semble s’être réglée lors d’une visite du président Déby à  l’à‰lysée le 5 décembre dernier et d’un long tête-à -tête entre François Hollande et son homologue. Paris a toujours nié avoir négocié. Mais N’Djamena n’a jamais caché son intention de régler à  cette occasion quelques dossiers en souffrance, notamment celui de L’Arche de Zoé. Une force autonome Seule certitude, le Tchad s’est très vite engagé après l’intervention «surprise» des Français, le 14 janvier. En masse. C’est l’élite des troupes tchadiennes qui a été déployée, notamment la garde présidentielle, pour la plupart des Zaghawas, le clan de Déby. Elles ont été placées sous le commandement du général Oumar Bikomo, mais surtout sous les ordres opérationnels du fils du président, le général Mahamat Déby. Leur intervention depuis le Niger, et non depuis Bamako, montre que les Tchadiens ne se sont pas vu confier une simple mission d’appui ou de soutien. «Les Tchadiens opèrent de leur côté, avec les Nigériens, sous le commandement de la coalition. Les Français et les Tchadiens ne se battent pas ensemble», assure-t-on à  Paris. L’armée française a simplement déployé un détachement de liaison d’une quinzaine d’hommes auprès du QG tchadien pour coordonner les efforts et régler les interventions aériennes. De son côté, le président tchadien trouve lui aussi matière à  se féliciter. Si, au Tchad, l’intervention est parfois critiquée, notamment après la bataille du 22 février, elle impressionne en Afrique. Idriss Déby a pu ainsi s’imposer comme un leader régional. Et c’est comme un leader qu’il a tancé ses pairs, le 27 février, lors d’un sommet de la Cédéao, les enjoignant à  «plus de célérité» dans le déploiement de leurs troupes.

Mokhtar Belmokhtar, le renard du désert

De l’armée rouge à  l’armée française. Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Aboul Abbas, a successivement combattu en Afghanistan, en Algérie puis dans le Sahel. Pour les services de renseignements occidentaux, cet Algérien est un brigand de grand chemin, un voyou islamisé partagé entre la défense de ses intérêts et un fanatisme débridé. Né en 1972, il part à  l’âge de dix-sept ans pour l’Arabie saoudite, le pays de transit des candidats au djihad en Afghanistan, o๠il passe par des camps d’entraà®nement et participe à  des combats. Touché par un éclat d’obus, il perd un œil et gagne un surnom: «le borgne». Dans une rare interview accordée en 2007 à  un forum salafiste, l’Algérien affirme avoir été captivé dès l’adolescence par le récit des exploits des moudjahidines afghans et d’avoir trouvé sa vocation dans la rudesse des maquis. Mokhtar Belmokhtar est de retour chez lui au début des années quatre-vingt dix. L’Algérie vient de basculer dans la guerre civile. à€ Ghardaà¯a, il créé la katibat Echahada, la «brigade du martyre». En 1993, il tue 13 policiers. C’est d’après les comptes rendus de ses procès par contumace, son principal fait d’armes de la guerre civile. Sa katibat est proche des GIA, les Groupes islamiques armés accusés de massacres à  grande échelle à  partir de 1996. Elle rejoint le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à  sa création deux ans plus tard. L’expérience acquise par Mokhtar Belmokhtar lui permet d’accéder au statut d’émir. Il est le chef de zone 9, le sud algérien. Le territoire est immense. Le djihadiste a pris l’habitude d’effectuer des séjours au Mali pour se procurer des armes et des munitions provenant des stocks de l’armée de Bamako et de se livrer à  la contrebande. «Mister Marlboro» Son rôle dans le trafic de cigarettes, une spécialité locale, lui vaut le surnom de «Mister Marlboro». On le dit présent sur le marché des clandestins subsahariens qui traversent en camion le Sahara dans l’espoir de rejoindre l’Europe. Belmokhtar tisse peu à  peu des liens avec des commerçants arabes de la région de Tombouctou. Il épouse une fille de notable, prend ses aises. En 2003, il est mêlé avec le groupe d’El Para à  la prise d’otage de 17 motards allemands et autrichiens en virée dans le sud du Sahara. Les touristes sont libérés contre le versement de cinq millions d’euros selon la télévision publique allemande. Belmokhtar s’installe alors au Mali pour développer le business des otages. Il est mêlé à  l’enlèvement de deux jeunes français à  Niamey. L’affaire finit mal. Les forces spéciales interviennent contre un de ses commandos mais ne parviennent pas à  sauver Antoine de Léocour et Vincent Delory Sa katibat compte de 200 à  300 combattants. Durant les neuf mois d’occupation par les islamistes du nord du Mali, il s’est rapproché du Mujao et se montre plus souvent à  Gao qu’à  Tombouctou, son ancien fief dont il s’est fait éjecter par Abou Zeid, lui aussi prétendument tué. Rupture avec AQMI Il annonce en décembre sa rupture avec AQMI et la formation de sa nouvelle katibat baptisée «Les signataires par le sang». Il en profite pour mettre en garde la «France mécréante» contre toute intervention dans la région et qualifie les élites algériennes politiques, militaires, économiques et culturelles de «fils de France». Cinq jours après le déclenchement de l’opération française au Mali, c’est le coup de tonnerre. Des terroristes attaquent le site algérien gazier d’In Amenas. Ils lancent en pénétrant sur le site gazier: «nous sommes d’al-Qaida et notre chef est Mokhtar Belmokthar». L’émir apparaà®t tête nue et en veste kaki dans une vidéo pour célébrer son 11-Septembre qui se solde par 38 otages tués. Quelle mouche a piqué Belmokthar? Que viennnent faire ses hommes si loin des combines maliennes et ses caravanes du Sahara? S’il est bien mort comme l’annonce l’armée tchadienne, le renard du désert emporte avec lui ses secrets.

L’armée française ne confirme pas la mort d’Abou Zeid

Abou Zeid, l’un des chefs de katiba les plus puissants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), et qui détient les quatre otages français enlevés à  Arlit, au Niger, aurait été tué. Selon cette source, la date exacte de sa mort remonterait aux tous derniers jours. Abou Zeid, selon une source proche du milieu du renseignement, aurait été tué, ainsi qu’un groupe important de ses hommes. Des frappes aériennes ont eu lieu dans la zone d’Etagho, à  quelques dizaines de kilomètres d’Aguelhoc (au nord de Kidal), combinées avec une offensive terrestre de troupes françaises, tchadiennes et de quelques auxiliaires locaux. Certains de ces auxiliaires ont été employés pour poser des dispositifs de guidage des tirs. Quarante-trois hommes de la katiba d’Abou Zeid seraient morts avec lui, ce qui témoigne de la puissance des frappes. La zone est connue des services de renseignement, des otages suisses y avaient été du reste détenus à  une époque, avant d’être libérés à  la suite de négociations. C’est l’un des endroits les plus difficiles de la région de l’Adrar de Tigharghar, dont cette partie escarpée forme la porte d’entrée en venant de la ville voisine d’Aguelhoc. « UNE PORTE DE SORTIE » Ces derniers temps, un nouveau cycle de tentatives de négociations avait eu lieu pour essayer d’obtenir la libération des otages français détenus par Abou Zeid. Des émissaires ont tenté de raviver des canaux de communication qui avaient été couronnés de succès dans le passé. L’un de ces émissaires, que nous avons pu rencontrer, faisait état de son espoir de voir les discussions avancer, et disait « attendre un signal » pour faire avancer le processus. Cette tentative de libération des otages, confirmée par une source locale (qui a depuis quitté la région par prudence), n’avait peut-être aucune chance d’aboutir. Selon cette source, « il n’était même plus question de payer une rançon, de toute façon, mais de proposer une porte de sortie à  certains responsables ». Plusieurs sources suivant les dossiers des otages dans la région estiment qu’Abou Zeid avait conservé jusqu’ici ses captifs dans une zone proche de celle o๠il se trouvait. Il n’était pas possible, jeudi soir, de savoir si des otages français avaient été touchés par les frappes qui auraient tué leur ravisseur. Jean-Philippe Rémy – (Envoyé spécial dans le nord du Mali)

De nouveaux combats dans le nord du Mali

De nouveaux combats étaient en cours, samedi 23 février, entre rebelles touareg alliés aux forces françaises et djihadistes, dans le nord du Mali, alors que se poursuit dans le massif des Ifoghas la traque des islamistes. Selon des sources sécuritaires régionale et malienne, les affrontements opposaient depuis samedi matin des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et ceux d’un groupe armé non encore identifié à  In-Khalil, localité proche de Tessalit et de la frontière avec l’Algérie. Aucun bilan n’était disponible d’aucune source. Samedi, le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a revendiqué un attentat-suicide survenu vendredi dans cette même localité. Cette région abrite aussi l’Adrar des Ifoghas, zone montagneuse entre Tessalit et Kidal considérée par certains Touareg comme leur berceau et o๠se sont réfugiés de nombreux islamistes armés liés à  Al-Qaida. C’est dans cette région du massif des Ifoghas que de violents combats ont opposé l’armée tchadienne à  des djihadistes, vendredi, faisant soixante-cinq morts parmi les combattants islamistes et treize parmi les soldats tchadiens. Les affrontements ont éclaté avant la mi-journée dans cette région montagneuse située à  la frontière de l’Algérie et qui sert de refuge à  de nombreux islamistes armés liés à  Al-Qaida. SITUATION « PAS DU TOUT STABLE » Jeudi, un porte-parole de l’armée française a déclaré « se coordonner » effectivement avec « les groupes qui ont les mêmes objectifs » que Paris, en parlant du MNLA. Le MNLA, laà¯c, qui avait lancé une offensive en janvier 2012 dans le nord du Mali contre l’armée malienne avec les groupes islamistes armés, en avait très vite été évincé par eux des grandes villes de Gao, Tombouctou et Kidal. Il est réapparu à  Kidal et Tessalit à  la faveur de l’intervention française contre les islamistes liés à  Al-Qaida qui a débuté le 11 janvier. La situation au Mali n’est « pas du tout stable », a déclaré vendredi le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Mali et au Niger, alors que l’ONU a dénoncé des « informations horrifiantes » en matière de droits de l’homme. Les Etats-Unis ont déployé plusieurs drones au Niger, en soutien aux forces françaises au Mali, pour effectuer des vols de surveillance au-dessus de la zone de conflit, a déclaré un responsable américain. Les appareils, des Predator de l’armée américaine, sont déployés sur une base de Niamey, o๠sont stationnés une centaine de membres du personnel de l’armée de l’air américaine, a précisé ce responsable sous couvert de l’anonymat.

Otages français au Cameroun: le joli plantage des autorités françaises

C’est ce qui s’appelle un buzz. Un buzz sur une fausse nouvelle. Les médias se sont emballés ce jeudi matin, en annonçant à  grands renforts d’«URGENT», la libération des sept Français enlevés le 19 février, dans l’extrême-nord du Cameroun. La vraie-fausse nouvelle indiquaient que les membres de la famille avait été retrouvés sains et saufs par la police nigériane, dans la localité de Dikwa (nord du Nigeria, à  une centaine de kilomètres du Niger, donc, loin de la frontière avec le Cameroun). l’information a d’abord été donnée par l’AFP qui a cité des sources militaires camerounaises. «Les otages sont sains et saufs et sont aux mains des autorités nigérianes. Ils ont été retrouvés abandonnés dans une maison dans la localité de Dikwa», a affirmé à  l’AFP un officier supérieur de l’armée camerounaise. Seulement, le doute est très vite apparu, face aux démentis de l’ambassade de France à  yaoundé, la capitale camerounaise. les plus contradictoires circulent sur cette affaire. En réalité, tout ça n’était qu’un canular. Edouard Tamba, un journaliste camerounais indique sur son compte Twitter qu’il s’agit d’une «plaisanterie de mauvais goût faite par un officier camerounais farceur». Lire la suite sur www.slateafrique.com http://www.slateafrique.com/103649/liberation-otages-francais-cameroun-confusion

Cameroun : sept Français, dont quatre enfants, enlevés et emmenés au Nigeria

«Il s’agit de trois adultes et de quatre enfants», a affirmé par téléphone à  l’AFP une responsable sur place, qui venaient de visiter le parc naturel de Waza (nord), une réserve de biosphère classée à  l’Unesco. De Grèce, François Hollande a confirmé qu’il s’agissait bien trois adultes et quatre enfants d’une même famille, appelant les touristes français à  la prudence et précisant que les auteurs de l’enlèvement était un groupe de terroriste identifié au Nigeria. Jointe à  Yaoundé par leParisien.fr, l’ambassade de France au Cameroun affirme que les recherches sont en cours. Interrogé par leParisien.fr à  15 heures, le Quai d’Orsay refusait pour l’instant de confirmer ou d’infirmer l’information, assurant que «le ministère des Affaires étrangères était en lien avec l’ambassade de France au Cameroun» et que «des vérifications supplémentaires devaient encore être menées». C’est la première fois que des touristes occidentaux sont enlevés au Cameroun, bien que des prises d’otages au large des cotes camerounaises surviennent régulièrement, la dernière en date étant survenue le 8 février. Lundi, le groupe islamiste nigérian Ansaru a revendiqué l’enlèvement ce week-end de sept employés étrangers de la société de construction libanaise Setraco, la plus importante prise d’otages jamais réalisée dans le nord du Nigeria. Les kidnappings ont eu lieu pendant la nuit de samedi à  dimanche à  Jama’are, à  environ 200 kilomètres de Bauchi, capitale de l’Etat du même nom, dans le nord du Nigeria, une région souvent secouée par des attaques menées par des groupes islamistes mais o๠peu d’enlèvements se sont produits. A l’heure actuelle, rien ne permet de dire qu’Ansaru est responsable de l’enlèvement des Français au nord du Cameroun ce mardi. Le groupe est considéré comme relativement nouveau et en pleine expansion depuis sa revendication de l’enlèvement d’un ressortissant français en décembre. Certains pensent qu’il est directement lié à  la secte extrémiste Boko Haram, dont les actions violentes ont fait des centaines de morts dans le nord et le centre du Nigéria depuis 2009.

Washington conditionne un rôle militaire plus actif au Mali à la tenue d’élections

Les Etats-Unis ont fourni à  la France, engagée militairement au Mali, o๠elle combat les groupes islamistes armés depuis le 11 janvier, un soutien en matière de renseignement, ainsi que des moyens aériens, vols d’avions de transport C-17, et missions de ravitaillement en vol. Mais ils ne peuvent pas coopérer directement avec l’armée malienne tant qu’un gouvernement démocratiquement élu n’aura pas remplacé les dirigeants actuels, qui ont accédé au pouvoir à  la suite d’un coup d’Etat, a souligné Chris Coons, sénateur américain et président de la sous-commission des affaires étrangères du Sénat pour l’Afrique. On peut espérer « une aide supplémentaire des Etats-Unis dans cette région et d’autres, mais (…) la loi américaine interdit une assistance directe à  l’armée malienne après le putsch », a déclaré le sénateur à  la presse à  Bamako. « Après une pleine restauration de la démocratie, il me semble probable que nous reprendrons notre aide directe à  l’armée malienne », a ajouté le sénateur. ASSISTANCE APPROPRIà‰E M. Coons se trouve au Mali à  la tête d’une délégation du Congrès américain, composée de républicains et de démocrates, pour rencontrer le président intérimaire, Dioncounda Traoré, et des responsables militaires français et africains. Avant le coup d’Etat militaire de mars 2012, l’aide américaine consistait principalement en des missions d’entraà®nement et en fourniture de matériel comme des véhicules. L’assistance militaire « reprendrait évidemment d’une manière appropriée aux besoins actuels. Les priorités auront beaucoup changé », a relevé le sénateur. La perspective d’une aide militaire américaine accrue après les élections complique encore plus la donne pour ce qui concerne l’arrêt d’une date. Le président Traore avait indiqué qu’il espérait pourvoir organiser des élections d’ici au 31 juillet, mais cette date a été jugée prématurée par certains, compte tenu des problèmes auxquels est confronté le Mali : poursuite des attaques des insurgés, armée profondément divisée, des centaines de milliers de déplacés. Le ministre de l’administration territoriale malien (intérieur), Moussa Sinko Coulibaly, chargé des élections, a indiqué vendredi que « le délai de juillet peut être révisé si nécessaire ».

Qui était le sous officier Harold Vormezeele ?

Légionnaire sous-officier du 2e Régiment étranger de parachutistes de Calvi (Corse), Harold Vormezeele a été tué ce mardi lors d’un «accrochage sérieux» avec les groupes terroristes dans le massif des Ifoghas (nord Mali), à  50 km au sud de Tessalit, a annoncé François Hollande lors d’une conférence de presse à  Athènes (Grèce) ce mardi. Né le 24 juillet 1979 en Belgique, le sergent-chef Harold VORMEZEELE aura servi la France durant près de 14 ans. A 19 ans, le 24 février 1999, il s’engage pour cinq ans à  la légion étrangère en qualité d’engagé volontaire. A l’issue de sa formation initiale au 4e régiment étranger de Castelnaudary, il intègre le 22 juillet 1999 le 2e régiment étranger de parachutistes en qualité de grenadier voltigeur. A compter du 19 août 2000, il est amené, au sein du même régiment, à  exercer les responsabilités d’opérateur radiographiste. Légionnaire sérieux et motivé, il se révèle compétent et efficace, se montrant particulièrement rigoureux dans l’exécution des missions confiées. Le 1er février 2002, il est élevé à  la distinction de légionnaire de première classe. Nommé au grade de caporal, énergique et déterminé, il se distingue par son remarquable investissement et son excellente condition physique. Manifestant un fort potentiel, il intègre alors la section des commandos parachutistes puis est naturellement orienté vers le corps des sous-officiers et est nommé au grade de sergent le 1er juillet 2005. Il se perfectionne alors dans le domaine de la troisième dimension et obtient son brevet supérieur de technicien de l’armée de Terre (BSTAT). Son profond attachement à  la France lui fait déposer un dossier de naturalisation qu’il obtient le 7 mai 2010. Il est promu au grade de sergent-chef le 1er juillet de la même année. Faisant preuve depuis toujours d’un remarquable dévouement à  son métier et d’une disponibilité sans faille, le sergent-chef VORMEZEELE a effectué plusieurs missions extérieures : la Bosnie-Herzégovine en 2000, le Gabon en 2001, Djibouti en 2001 et 2011, la Nouvelle-Calédonie en 2003, la République de Côte d’Ivoire en 2006, la République Centrafricaine en 2007 et l’Afghanistan en 2008, 2010 et 2011. Le 23 janvier 2013, dans le cadre du « GUEPARD », il est projeté en République de Côte d’Ivoire. Dans la nuit du 27 au 28 janvier, lors de l’opération « SERVAL », il saute en parachute avec son unité sur la ville de Tombouctou au Mali. Commando parachutiste compétent et particulièrement expérimenté, il se révèle une fois de plus à  la hauteur dans cette situation de crise. Le 19 février, peu avant 11h00, des éléments français constitués d’une section de commandos parachutistes, renforcée d’un contrôleur aérien avancé et d’une patrouille blindée en mission de reconnaissance dans le massif de l’Adrar à  une cinquantaine de kms au sud de Tessalit, ont été pris à  partie par des groupes terroristes. Au cours de cet accrochage, le sergent chef VORMEZEELE, sous-officier du groupe de commandos parachutistes du 2e REP de Calvi, a été mortellement touché. Il est le second soldat français à  trouver la mort au combat depuis le lancement de l’opération Serval au Mali. Le sergent-chef VORMEZEELE était titulaire de quatre citations dont trois avec attribution de la croix de la valeur militaire et d’une avec attribution de la médaille d’or de la défense nationale. Le sergent-chef VORMEZEELE était par ailleurs titulaire de la médaille commémorative française avec agrafes « ex-Yougoslavie » et « Afghanistan », de la médaille d’outre-mer avec agrafes « République de Côte d’Ivoire » et « République Centrafricaine », de la Croix du combattant et de la médaille de la défense nationale – échelon or. Agé de 33 ans, il a été tué dans l’accomplissement de sa mission au service de la France. L’hommage de l’exécutif «Le président de la République a appris avec une profonde émotion la mort au combat, ce mardi matin dans le nord du Mali, du chef d’un groupe commando du 2° Régiment étranger de parachutistes de Calvi» écrit l’Elysée dans un communiqué. Le chef de l’Etat y adresse «à  la famille du défunt et à  ses proches ses condoléances attristées et s’associe pleinement à  leur douleur». Par ailleurs, il a rendu hommage au corps militaire français, saluant « le courage et l’abnégation de nos soldats engagés dans la lutte contre les mouvements terroristes aux côtés des forces armées maliennes et des contingents africain». De son côté, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré que «notre détermination à  combattre les groupes terroristes qui menacent l’intégrité du Mali est totale et nos opérations se poursuivront, sous l’autorité du président de la République