Kayes : un collectif décide de bloquer les axes routiers

La dégradation des routes à Kayes est toujours une préoccupation pour les habitants de la région et ce problème persiste depuis plusieurs années. Le regroupement des organisations de la société civile de la région de Kayes, le mouvement « Je suis les routes de Kayes », a décidé de bloquer toutes les routes pendant 24 heures à partir du 20 mars 2023.

« Je suis les routes de Kayes » et ses alliés se mobiliseront pour bloquer tous les axes routiers du lundi à 00h00mn au mardi 00h00mn, sur toute l’étendue de la région de Kayes, si leurs différentes préoccupations ne sont pas prises en compte concernant les axes indexés à savoir Kayes – Sandaré – Diéma, Kayes – Yélimané, Sadiola – Kénieba, Kayes – Bafoulabé, Kayes – Diboli, Keniéba – Kita – Kati et Baboroto – Oualia – Toukoto – Kita.

Créé en octobre 2021, le mouvement a pour vocation d’attirer l’attention des autorités administratives et politiques sur le plan régional et national sur l’état de dégradation avancée de certaines routes de la région. Depuis 2019, la région de Kayes est  confrontée à d’énormes problèmes liés aux routes et causant d’énormes dégâts matériels et des pertes en vies humaines, surtout pendant l’hivernage.

Le mouvement avait déjà, par ailleurs, prévu dès 2022 de mener des manifestations dans tous les cercles de la région de Kayes, après plusieurs démarches administratives qui n’ont toujours pas abouti à des résultats satisfaisants, si toutefois ses doléances n’étaient pas suivies d’effets.

Kayes : des « esclavagistes » condamnés à la peine de mort

Un grand pas a été franchi dans la lutte contre l’esclavage dans la région de Kayes. Au cours de la session spéciale de la cour d’Assises de la région au titre de l’année judiciaire 2023, ouverte depuis le 27 février et toujours en cours,au moins sept « esclavagistes » ont été condamnés à mort et à cinq ans de prison  pour les meurtres de Youssouf Cissoko, Mountaga Diarrisso, Gossi Cissoko et Djané Cissoko, quatre militants anti-esclavagistes, qui ont été battus à mort dans le village de Djandjamé le 1er septembre 2020.

Il s’agit de Djibril Badiaga, Moussa Sissoko dit Papi, Ousmane Diarrisso dit Tamba, Hameye Diarrisso, Mohamed Diawara, Mohamed Diaby dit Hameye, tous condamnés à mort et Lamba Cissé qui a écopé de cinq ans.

Si les associations de lutte contre l’esclavage par ascendance se félicitent des verdicts, les charges retenues contre les condamnés (associations de malfaiteurs, assassinats, complicité d’assassinat, coups et blessures volontaires) ne leur convient pas pour autant.

« Nous espérons toujours que le gouvernement va adopter une loi spécifique pour criminaliser l’esclavage par ascendance qui fait des ravages dans nos localités. Elle n’est pas spécifiée actuellement dans les lois existantes », regrette Mikhailou Diallo, le président régional Kayes de la fédération malienne des associations de lutte contre l’exclusion, la discrimination, l’esclavage par ascendance et les inégalités sociales (FMALEDEI).

Selon les organisations, les crimes liés à l’esclavage sont considérés comme des problèmes de terre, des conflits entre clans, des coups et blessures… par la justice.

« Il ne pourrait en être autrement en absence de loi criminalisant la pratique de l’esclavage par ascendance au Mali », atteste Me Lury Nkouessom, chef de file de la composante accès à la justice du projet Mali Justice Project (MJP).

Cependant d’autres mesures sont en vigueur au Mali pour lutter contre la traite des personnes. En février 2011, le gouvernement a créé le Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées (CNLTP). Cela a été suivi par l’adoption de la loi n°2012-023 du 12 juillet 2012, relative à la lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées (elle prévoit des sanctions pénales pour les individus coupables de traite des personnes pouvant aller de 5 ans d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité selon les circonstances), et le lancement d’un Plan d’action national (2018-2022) en février 2019. Le Plan d’action national 2018-2022, qui fait actuellement l’objet d’une révision par les parties prenantes, prévoit, entre autres, de promouvoir la coordination et la coopération des acteurs dans la lutte contre la traite des personnes. Le Ministre de la justice Mamadou Kassogué a, en outre, appelé, en décembre 2021, les procureurs généraux « à prendre des dispositions pour que des poursuites soient engagées pour tous les cas de violences physiques et d’atteintes aux biens exercées contre ces personnes en considération de leur statut ».

Au Mali, l’esclavage a été abolit par l’administration coloniale depuis décembre 1905. Las, il persiste toujours dans le pays notamment dans la région de Kayes où plusieurs cas ont été recensés récemment. Rien qu’en juillet dernier, le cadavre brulé et mutilé de Djogou Sidibé, 71 ans, a été retrouvé près de son champ, non loin de son village, Lany Mody, dans le cercle de Kayes. La raison de l’assassinat, à en croire, plusieurs organisations de lutte contre l’esclavage est liée au refus de la vieille femme de se soumettre au statut d’esclave.

 

Kayes : la société civile vent debout contre la dégradation des routes

Le problème persiste depuis plusieurs années. Dans la région de Kayes, les routes sont très dégradées. En 2019, des jeunes de la Cité des rails étaient d’ailleurs à l’origine de mouvements qui s’étaient par la suite répandus à d’autres endroits du pays, réclamant la réhabilitation des routes. 3 ans après, le mouvement « Je suis les routes de Kayes » reprend le combat.

Regroupement des organisations de la société civile de la région de Kayes, le mouvement « Je suis les routes de Kayes » a été créé en octobre dernier pour « attirer l’attention des autorités administratives et politiques sur le plan régional et national sur l’état de dégradation avancée de certaines routes de la région ».

Six axes sont indexés, notamment Kayes – Sandaré – Diéma, Kayes – Yélimané, Sadiola – Kénieba, Kayes – Bafoulabé, Kayes – Diboli, Keniéba – Kita – Kati et Baboroto – Oualia – Toukoto – Kita.

« Cette année, la région de Kayes a été confrontée à d’énormes problèmes liés aux routes, surtout pendant l’hivernage, depuis le mois de juillet. Par exemple, la route Kayes – Sandaré – Diéma, une route nationale très importante, est totalement dégradée, causant d’énormes dégâts matériels et des pertes en vies humaines », déplore Ousmane Bamia, membre du mouvement « Je suis les routes de Kayes ».

« Quand on prend l’axe Kayes – Yélimané, la route était pratiquement impraticable et le transport, qui coûtait 3 000 francs CFA, est passé à 10 000 francs CFA. Tous les villages et communes entre Kayes et Yélimané étaient coupés du reste du monde », poursuit-il.

Démarches administratives

Le 2 octobre dernier, le mouvement a adressé une lettre au Directeur régional des routes de Kayes; en demandant des informations relatives à la réhabilitation de la RN1, la reprise des travaux de la route de Yélimané ainsi que le financement de la route Sadiola – Kéniéba, le pont de Bafoulabé et ses routes annexes.

En réponse, dans une correspondance en date du 3 octobre, le Directeur régional des routes assurait que le projet de reconstruction du tronçon Kayes – Sandaré « ne saurait plus tarder », après une mission conjointe la semaine suivante (du 3 au 9 octobre) pour « faire l’inventaire des travaux urgents pour améliorer très sensiblement sa praticabilité ».

Mais le mouvement, qui n’a pas été satisfait des explications de l’autorité régionale, a, dans un autre courrier un mois plus tard, demandé un « chronogramme détaillé et précis relatif aux travaux des routes de Kayes », après avoir été également reçu par le Gouverneur de la région.

« Depuis le dépôt de cette correspondance jusqu’à ce jour (21 novembre, Ndlr), nous n’avons officiellement pas eu de suite favorable », assure M. Bamia. À l’en croire, le mouvement estime que ses doléances ne sont jusque-là pas prises en compte, même si, selon des sources, des travaux mineurs seraient en cours entre Diéma et Sandaré.

Manifestations en vue

Outre les revendications auprès des autorités, le mouvement « Je suis les routes de Kayes » est aussi dans la sensibilisation des populations de la région, non seulement pour qu’elles comprennent et adhèrent au bien-fondé de ses objectifs, mais également concernant leur responsabilité dans le maintien des routes en bon état.

« Notre mission n’est pas que de demander la réhabilitation des routes, mais aussi de demander aux populations de prendre soin de ces routes. Nous avons rencontré les différents chefs de quartiers de Kayes. Nous aussi avons ce rôle de veille citoyenne », explique Ibrahim Bagaga, l’un des responsables du mouvement.

Mais, faute de satisfaction de leurs doléances, les membres du mouvement n’excluent pas de mener prochainement d’autres actions, comme des manifestations dans tous les cercles de la région de Kayes. « Des missions sont actuellement sur le terrain et, à leur retour, nous comptons organiser une grande manifestation », prévient Ousmane Bamia, qui indique que le mouvement pourrait avoir recours à d’autres actions, plus draconiennes, par la suite.

Traite des personnes : « A Kayes, c’est accepter d’être esclave ou vivre l’enfer »

Il y a 117 ans, l’administration coloniale a aboli l’esclavage en Afrique occidentale. Mais, il existe toujours au Mali, principalement dans la région de Kayes où des personnes continuent à souffrir des affres à même à mourir du phénomène.

 

La violence due à l’esclavage a atteint un paroxysme dans la région de Kayes. Le 29 juillet 2022, le cadavre brulé et mutilé de Djogou Sidibé, 71 ans, a été retrouvé près de son champ, non loin de son village de Lany Mody dans le cercle de Kayes. Cet acte comme l’expliquent plusieurs organisations de lutte contre l’esclavage, est dû au refus de la vieille femme de se soumettre au statut d’esclave.

Le fils de la défunte (relayé sur les réseaux sociaux) témoigne qu’elle a été tuée pour avoir refusé de moduler sa plainte afin qu’une femme qui l’avait battue le 10 juin dernier, puisse bénéficier d’une liberté provisoire. La mort de Djogou Sidibé est le point d’orgue de mauvais traitements qui se multiplient dans les contrées de la première région administrative du Mali comme en témoigne Farda, 65 ans, installée à Makana Toubaboukané, un village situé à 60 Km de Kayes. Le 6 juillet dernier, sur le chemin du champ, la vieille femme « toute joyeuse », écoutait une chanson à la gloire d’Ousmane, un riche commerçant de la localité qui venait d’offrir un forage au village, raconte-t-elle. Sur la route, elle croise le septuagénaire Samba, un membre de la famille royale du village qui lui interdit d’écouter cette musique « à la gloire d’un esclave indigne de louanges ». Face à son refus, le vieillard abat son bâton sur la tête de Farda puis la roue de coups. Le bras avec lequel elle tentait de se protéger est fracturé tandis que de sa tête s’écoulait du sang. « Ensuite, il a fait appel à des jeunes de sa famille pour aller tabasser nos familles et brûler nos maisons », raconte la victime. Coumba, 50 ans, (traumatisme crânien), Lassana, 24 ans, (bras cassé) et Adama, 50 ans (coude démis) comptent parmi les victimes supplémentaires.

Ces violences en rappellent d’autres pas si éloignées que cela. Le 21 novembre 2019, 110 personnes, en majorité des femmes et des enfants, fuient leur village de Khérouané pour se réfugier à Diéma pour avoir refusé le statut d’esclaves. Le 1ER septembre 2020, Youssouf Cissoko, Mountaga Diarrisso, Gossi Cissoko et Djané Cissoko, 4 militants anti-esclavagistes, sont battus à mort dans le village de Djandjamé. Le 4 juillet 2021 : des habitants du village de Makhadougou considérés comme des « esclaves » sont empêchés de travailler dans leur champ. 12 d’entre eux (parmi lesquels 3 femmes) sont blessés par des machettes et des coups de fusil. Le 28 septembre 2021 : une vidéo montrant des jeunes ligotés et torturés avec des armes blanches fait le tour des réseaux sociaux. La scène filmée à Oussoubidiagna fait 1 mort, 77 blessés et 3000 « esclaves » déplacés, selon un bilan de l’ONU dont des experts ont lancé une alerte en 2021 contre l’intensification du phénomène dans la région. « N’empêche, à Kayes, c’est accepter d’être esclave ou vivre l’enfer », s’exclame Mikhailou Diallo, le président régional Kayes de la Fédération malienne des Associations de lutte contre l’exclusion, la discrimination, l’esclavage par ascendance et les inégalités sociales (FMALEDEI).

Personnes capturées

Traditionnellement ont été considérées comme esclaves au Mali, des personnes capturées au cours des razzias ou échangés par des guerriers lors de conflits tribaux à l’époque précoloniale. La transmission du statut aux enfants se fait via la mère quelque soit celui du père. « Mais dans nos localités de Kayes actuellement, tous ceux qui ne sont pas de la lignée des fondateurs des villages sont considérés comme esclaves », corrige Mikhailou Diallo.

Le système pour devenir esclave est tout simple, dit-il. « Si un étranger s’installe dans un de ces villages, au bout d’un certain temps, les chefs traditionnels te donnent une de leurs filles en mariage en disant que tu es une bonne personne. Mais dès que tu commences à réussir ta vie, ils t’annoncent que c’est une de leurs esclaves que tu as épousé en réalité et, du coup, tes enfants deviennent leur propriété. Si tu décides de quitter le village, on te retire les enfants », explique-t-il. Dans la zone, les « esclaves » n’ont droit à aucun poste de responsabilité (maire, imam, prêtre…), à leur mort, leurs corps sont enterrés à l’écart de ceux des « nobles », leurs épouses sont astreintes à un veuvage de 2 mois et 5 jours au lieu des 4 mois et 10 jours prescrits par l’islam…

« 105 personnes inculpées »

L’administration coloniale a aboli l’esclavage au Mali par un décret daté du 12 décembre 1905. « La pauvreté, le manque d’éducation, la demande de main-d’œuvre bon marché, la demande de sexe et l’absence de droits de l’homme pour les groupes vulnérables sont des principales causes qui perpétuent encore la pratique dans le pays », regrette Nouhoum Cherif Haïdara, membre du Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et des pratiques assimilées (CNLTP).

Autre motif de la persistance de l’esclavage par ascendance : il est perçu dans les localités de Kayes comme une tradition qu’il faut respecter. C’est dire la difficulté de l’éradiquer malgré les tentatives de l’Etat malien.

Le 3 février 2011, le gouvernement crée le CNLTP. Dans la foulée, il fait adopter la loi n°2012-023 du 12 juillet 2012, relative à la lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées (elle prévoit, pour les individus reconnus coupable de traite des personnes, des peines s’échelonnant de 5 ans d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité selon les circonstances), et lance un Plan d’action national (2018-2022) le 1er février 2019. Ce Plan d’action qui fait actuellement l’objet d’une révision par les parties prenantes, prévoit, entre autres, de promouvoir la coordination et la coopération des acteurs dans la lutte contre la traite des personnes.

Le ministre de la justice, Mamadou Kassogué, a également appelé, en décembre dernier, les procureurs généraux « à prendre des dispositions pour que des poursuites soient engagées pour tous les cas de violences physiques et d’atteintes aux biens exercées contre ces personnes en considération de leur statut ».

Une injonction utile car le système judiciaire s’est révélé particulièrement actif en 2021 dans la poursuite des affaires de traite des personnes dans la cité des rails.

« 105 personnes ont été inculpées de traite des personnes et/ou de trafic de migrants. Elles sont actuellement en attente de leur procès. Les tribunaux de Kayes à eux seuls ont jugé 36 affaires liées à la traite des personnes et à l’esclavage l’année dernière », explique Me Lury Nkouessom, chef de file de la composante accès à la justice du projet Mali Justice Project (MJP). Un projet financé par l’USAID qui fournit un appui technique et financier à plusieurs ONG pour porter assistance aux victimes de la traite des personnes et de l’esclavage par ascendance.

Ces mesures ne convainquent cependant pas les associations de victimes qui relèvent que « les crimes d’esclavage sont considérés comme des problèmes de terre, de conflits entre clans, de coups et blessures… par la justice ». Elles dénoncent en plus le fait que la loi sur la traite des personnes (TIP) de 2012 en vigueur se concentre fortement sur les poursuites judiciaires mais n’accorde que très peu de place à la protection et à l’assistance aux victimes. Comme en atteste dramatiquement le cas de « l’esclave » Djogou Sidibé.

Kayes: Boubou Cissé au coeur de l’action sociale à Dramané

L’ancien premier ministre a chaleureusement  été accueilli du jeudi 29 au vendredi 30 juillet dans ce village situé dans la commune rurale de Kéméné-Tambo, dans la région de Kayes. La population de Dramané a exprimé toute sa reconnaissance au Dr. Boubou Cissé d’avoir doté la grande mosquée du village en eau potable ainsi qu’une quarantaine de familles.  

« Cissé ! Cissé ! Cissé ! », ont scandé, en bon accent soninké, les femmes de Dramané pour accueillir Boubou Cissé. Visé par une supposée affaire « d’atteinte à la sûreté de l’Etat », l’ancien premier ministre n’avait pas pu participer à l’inauguration de la grande mosquée du village le 12 février dernier. Après confirmation de l’abandon des charges par la Cour suprême le 19 avril passé, Boubou Cissé décide de rattraper le temps perdu en se rendant à Dramané où il a eu droit à une visite guidée de la nouvelle mosquée avant d’y tenir la grande prière du vendredi. « Je suis comblé de joie d’avoir fait la prière de ce vendredi avec Boubou Cissé.  Le grand château d’eau que vous voyez, qui alimente la mosquée en eau potable ainsi qu’une quarantaine de familles n’a été possible qu’avec le concours de l’ancien premier ministre. Cela est vraiment un apport capital pour Dramané. Il l’a fait pour Dieu car c’est un musulman et non pour des velléités politiques », témoigne Béchir Oumar Dramé, président  de l’Association des ressortissants de Dramané à Bamako.

 

Les autorités coutumières du village ont témoigné leur reconnaissance à l’ancien cadre de la Banque mondiale avant de lui faire des  bénédictions pour lui. « Nous ne sommes pas à Bamako, mais nos enfants y sont. Et les nouvelles qu’ils nous apportent sur Boubou Cissé ne sont jamais mauvaises. De 1960 à aujourd’hui, après ce que vous avez réalisé ici, Boubou Cissé, puis venir voir les bénéficiaires, personne ne l’avait fait. Tu auras tout ce dont tu demandes ici à Dramané », a déclaré le chef de village, Mamadou Inomo Dramé,

La jeunesse du village a organisé un match de football en l’honneur  du Dr. Boubou Cissé pour témoigner toute leur reconnaissance.

Avant Dramané, l’ancien premier ministre, fort d’une grande délégation, a rendu visite, mercredi 28 juillet, au Chérif de Nioro qui lui a souhaité plein succès pour la vie politique qu’il s’apprête à embrasser.

Boubacar Diallo

Mali-Trafic ferroviaire : Les wagons de tous les espoirs

Le trafic ferroviaire entre Bamako et Diboli est à l’arrêt depuis mai 2018. Un plan d’urgence de relance avait été adopté en 2019 pour le ressusciter, mais le projet ne s’est pas concrétisé à cause de certaines entraves. Depuis son installation, le gouvernement de transition diligente la mise en œuvre de ce plan. Dans un procès-verbal de conciliation tripartite signé le 5 février 2021, il s’engage à travailler de concert avec l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) pour que le train siffle à nouveau « à compter du 31 juillet 2021 ». Une date qui représente une lueur d’espoir pour de nombreuses familles de la région de Kayes et des villages riverains des rails, dont la survie est indéniablement liée aux activités économiques autour du train voyageurs.

La grande horloge de la gare de Kayes-Plateau indique 4h03 minutes. Mais, en ce début d’après-midi de samedi où les lueurs chaudes du soleil kayésien sont encore vives, il est en réalité 13h05. Il n’en faut pas plus pour comprendre. Comme pour signifier l’abandon des lieux, autrefois toujours grouillants de monde, l’horloge a cessé de fonctionner. De celui de l’arrivage à celui dédié aux bagages, tous les bureaux sont fermés.

Dans ce grand espace, herbes, sachets plastiques et cailloux ont envahi les rails, laissant entrevoir que ceux-ci ont cessé d’être en contact avec la bande de roulement des roues des trains depuis belle lurette. Un cheminot, visiblement plongé dans ses pensées, le regard hagard, est assis seul devant une concession qui semble être son « chez soi ». Arraché à son « escapade », par notre salutation, il s’empresse de lancer un « M’ba » à la volée et détourne rapidement le regard.

De l’autre côté de la gare, qui fait face à la route bitumée, l’ambiance n’est pas plus gaie. Des boutiques sont ouvertes et, devant elles, tout juste en bordure du goudron, des femmes sont installées devant leurs petits commerces. Awa, la cinquantaine, est visiblement épuisée. Assise devant ses marchandises à même le sol, elle somnole. Sous la bâche qui voile les articles qu’elle vend, on aperçoit quelques feuilles de plantes de médecine traditionnelle.

« Nous ne pouvons pas énumérer toutes les difficultés que nous avons. Depuis l’arrêt du train, tout s’est arrêté. Nous passons le temps à dormir, il n’y a rien. Celui qui réussira à nous ressusciter, parce que nous sommes comme morts, aura beaucoup de bénédictions », confie-t-elle, sur un ton de supplication.

Elle, dont l’activité principale était de vendre des œufs qu’elle commandait à Bamako et qui arrivaient par le train, et qui se déplaçait même sur Lomé pour acheter des marchandises, a vu son commerce s’écrouler.

« Nous fondons beaucoup d’espoirs sur la reprise du train. Cela nous permettra non seulement de vendre, mais aussi d’acheter des marchandises », soupire-t-elle.

À quelques mètres, Madame Niaré M’ba Cissé vient de finir de replacer des oranges sur l’un de ses étals, à côté de bananes et d’autres fruits. « Nous sommes vendeuses à la gare, mais plus rien ne marche. Avec l’arrêt du train, il n’y a plus d’affluence. Nous avons été doublement peinées depuis plusieurs années, parce que nos maris, qui sont cheminots, ne travaillent pas non plus. Nous avons même du mal à nous soigner. Nous vivons vraiment dans la précarité », se lamente celle qui lance également un cri du cœur pour la reprise rapide du trafic ferroviaire.

Une reprise vitale

En 2003 les gouvernements du Mali et du Sénégal ont signé une concession du Chemin de fer Dakar – Bamako à la société Transrail. Cette privatisation, qui n’a pas eu les effets escomptés, notamment la modernisation du chemin de fer et la relance des activités, a entrainé la fin de la concession en 2016.

En attendant de mettre en œuvre une nouvelle réforme institutionnelle, avec la création d’une société de patrimoine ferroviaire dans chacun des deux États, il a été mis en place une société transitoire, Dakar Bamako Ferroviaire (DBF), qui a pris en main la gestion du chemin de fer jusqu’en 2018, date à laquelle le gouvernement malien mettra fin à la phase transitoire en créant la Société de patrimoine ferroviaire du Mali (SOPAFER).

En novembre 2019, six mois après l’arrêt du trafic ferroviaire, cette dernière a tablé dans son programme 2019 – 2020 sur la mobilisation de près de 10 milliards de francs CFA pour la réhabilitation et la relance de la ligne Bamako – Diboli, un segment de la voie Bamako – Dakar.

Ces fonds devraient servir aux travaux de remise à niveau de 586 km de rails, à la réhabilitation de 19 gares ferroviaires et des dépôts et ateliers de maintenance, à l’acquisition de locomotives ainsi que d’outillage pour l’entretien et la maintenance du matériel roulant.

Cette réhabilitation, principal axe du plan de relance d’urgence du chemin de fer, n’était pas arrivée à terme avant la chute du régime IBK, en août 2020. La transition politique a repris le dossier et s’active au redémarrage du train voyageurs.

« J’engage le ministre Dabo à entreprendre toutes les démarches nécessaires pour lever au plus tôt les entraves à la relance de l’activité ferroviaire », a déclaré le Premier ministre Moctar Ouane en marge de l’inauguration du 2ème pont de Kayes, le 27 février.

« Nous sommes résolument engagés, au département, à assurer la mise en œuvre du plan d’urgence de relance du chemin de fer Bamako – Kayes dans les meilleurs délais, en vue de redonner espoir aux riverains et aux usagers des rails », a assuré le ministre Makan Fily Dabo, soulignant être conscient que la relance du trafic ferroviaire contribuera non seulement à promouvoir l’économie locale mais aussi à réduire la paupérisation.

« La relance de l’activité ferroviaire est plus qu’une priorité, c’est véritablement une question vitale, aussi bien pour Kayes que pour tous les villages riverains des rails », a-t-il prôné

Selon le procès-verbal de conciliation du 5 février 2021 entre le gouvernement de transition, l’UNTM et le CNPM, une commission sera mise en place pour plancher sur tous les points liés à la relance du chemin de fer, notamment l’aménagement des voies, l’acquisition de locomotives, la libération des emprises du chemin de fer et le paiement régulier des salaires.

Sur l’acquisition des locomotives, à en croire Issa Bengaly, Secrétaire administratif de l’UNTM, après une mission envoyée aux USA pour discuter avec le fournisseur, les experts ont conclu qu’elles n’étaient pas de bonne qualité et que certaines conditions posées par les Américains n’étaient pas favorables.

« Le gouvernement s’est donc tourné vers un fournisseur malien qui doit avoir des locomotives à Abidjan. Les négociations seraient en cours », nous confie-t-il.

Concernant l’aménagement des voies, deux phases ont été déjà exécutées, le débroussaillement et le décapage, en attendant la dernière phase, qui sera prochainement lancée.

Trois mois de salaires des cheminots, sur la période de juillet 2020 à maintenant, sont également en cours de traitement au niveau du Trésor public et attendus « impatiemment ».

Ultimes espoirs

Dans la cité du chemin de fer, à Kayes, chaque jour qui passe est nourri de grands espoirs d’approche du bout du tunnel. Au siège de l’Association des femmes des cheminots, en ce début d’après-midi, elles sont quatre. Visiblement pressées de quitter les lieux pour une rencontre quelque part en ville, elles trouvent le temps de faire part de leur « calvaire » depuis l’arrêt du trafic ferroviaire, il y a bientôt 3 ans. Elles qui ne fondent leurs espoirs de retrouver une vie normale que sur la reprise du train voyageurs.

« Nous attendons vivement le redémarrage du train, même aujourd’hui cela nous ferait plaisir. Le gouvernement a fait beaucoup de promesses », dit Madame Keïta Mariam Keïta, la Présidente.

« Nous n’attendons que le sifflement du train. Tant que nous ne l’entendrons pas, nous ne serons pas rassurées. Cela nous réjouira, parce que nos maris retrouveront du travail, nos enfants seront mieux éduqués et nous aurons des revenus », espère celle qui affirme que, de Diboli à Koulikoro, « tout le monde est fatigué » et que des couples ont été séparés, que des villages ont disparu, que des familles ont été disloquées.

À côté, Madame Dansoko Fatoumata Traoré, visiblement lasse de la situation et très remontée contre les autorités maliennes, n’attend pas que sa camarade finisse avant d’enchainer : « que le gouvernement nouspaye ce qu’il nous doit. Nous avons assez souffert comme cela, nous sommes des mères de famille », crie-t-elle. « Pour l’amour de Dieu, qu’il paye les retraités et les familles de ceux qui sont morts avant de toucher leur dû. C’est de cela et du redémarrage du train dont nous avons besoin », implore la sexagénaire.

Pour Madame Sissoko Mama Sissoko, membre également de l’association, dès que le chef de famille souffre, c’est tout le monde qui en pâtit, femme et enfants. Sur un ton triste, elle explique avoir même été « obligée d’enlever ses enfants des écoles privées ».

« Nous avons été privés d’eau et d’électricité, mais nous nous sommes débrouillés pour les faire rétablir. Chaque jour de nouvelles promesses. Certains hommes sont partis dans d’autres localités pour travailler et subvenir aux besoins de leurs familles ».

Visiblement de nature taciturne, elle ne veut pas au premier abord se confier. Mais les autres finissent rapidement par la convaincre que cela en vaut la peine. Madame Thiam Mafing Coulibaly nous explique alors que son mari électricien et elle vivent dans la cité des chemins de fer, avec « beaucoup de contraintes ».

« Nous encourageons vivement le gouvernement à la reprise du trafic. Ne serait-ce que pour le petit commerce que nous faisons. Si le train circule, cela nous aide beaucoup », indique-t-elle.

De retour à l’intérieur de la gare, Drissa Traoré, entouré d’une dizaine d’hommes, est assis devant l’un des bureaux des divisions fermées. Le Secrétaire général du Comité syndical UNTM Kayes n’en demeure pas moins impacté par l’arrêt du train voyageurs.

Mais il est optimiste quant à la reprise rapide du trafic, pour le bonheur des cheminots, qui tirent le diable par la queue avec les « petits soutiens de frères, sœurs et parents, qui ne peuvent pas être continuels ». « Nous ne pouvons pas rester comme ça, c’est une situation très misérable », déplore-t-il, le regard empreint d’amertume.

Germain Kenouvi

 

Mali: Le 2ème pont de Kayes inauguré

Le 2eme pont de Kayes avec ses voies d’accès a été inauguré samedi 27 février dans la cité des rails. Placée sous la présidence du Premier ministre Moctar Ouane, la cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence de plusieurs ministres du gouvernement dont celui des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo et d’autres autorités politiques, administratives et diplomatiques. Ce nouveau pont,  joyau architectural, vient répondre à l’objectif global de désenclavement intérieur et extérieur du Mali.

Jour de fête à Kayes. Partout dans la ville, les Kayésiens se sont mobilisés et ont assisté avec beaucoup d’engouement à l’inauguration de ce 2ème pont qu’ils ont tant réclamé et attendu depuis quelques années. De par sa conception et son âge, le premier pont de la ville mis en service en 1999 ne répondait  plus aux sollicitations du trafic sur le corridor Bamako-Dakar.

Comme l’a rappelé Boubacar Niane, représentant de la Plateforme des associations de jeunesse de Kayes, c’est suite à une marche des jeunes de la ville le 16 juillet 2016 pour réclamer la construction d’un 2ème pont que le Président de la République d’alors, Ibrahim Boubacar Keita, a promis à la région cette réalisation.

« Beaucoup d’entre vous ici ne croyaient pas que ce jour solennel allait arriver et avaient même perdu tout espoir. Aujourd’hui le rêve est devenu une réalité. Quel bonheur ! Quel espoir comblé ! Quel joie pour les populations de la ville des rails de voir ce joyau architectural dressé à cet endroit », s’est exclamé le ministre des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo, avant de lancer un appel pressant aux usagers de ce nouveau pont et de ses voies d’accès. « C’est un appel de civisme, de patriotisme, de responsabilité, pour qu’ils évitent la surcharge, ennemi numéro un du pont et de la route. J’invite les transporteurs et les autres usagers à la prudence, à la tolérance et à la patience dans le respect du code de la route en vue d’épargner des vies humaines car une vie ne se remplace pas », a-t-il insisté.

« Ce pont, à n’en pas douter, constitue un vecteur puissant de communication et de désenclavement. Il contribue, ce faisant, à l’esthétique urbaine et aussi à l’amélioration de la sécurité routière », s’est réjoui  pour sa part le Premier Ministre Moctar Ouane. « Il constitue un ciment de l’unité nationale. Une route partagée donne et renforce le sentiment d’appartenance à une même nation, fixée sur un même territoire, sous l’autorité d’un même pouvoir. De Kayes à Kidal, des infrastructures routières desservent les localités et servent les populations du Mali en vue de la poursuite de  la construction nationale », a poursuivi le Chef du gouvernement.

La réalisation du 2ème pont de Kayes vise plusieurs objectifs spécifiques. Ils se résument à assurer une liaison pérenne entre Bamako et les ports de Dakar, contribuer au renforcement de l’intégration économique  et de la coopération sous régionale,  favoriser le développement de la recherche et l’extraction des ressources minières dans la région, renforcer les échanges commerciaux, réduire les coûts de transports et le temps de parcours, améliorer la sécurité routière et le cadre de vie des populations, contribuer à la réduction de la pauvreté et enfin améliorer la fluidité du trafic.

Caractéristiques techniques

Le Pont a été réalisé par l’entreprise SOMAFREC et a couté plus de 58 milliards de francs CFA, entièrement pris en charge par le budget national, attestant de « notre détermination à construire notre pays d’abord en comptant sur  nous-même », a relevé le Premier ministre Moctar Ouane

Répondant à un type de structure mixte alliant l’acier et le béton, le pont a une longueur de  541,30 m. Il compte 14 travées de 40,30 m de portée et  est soutenu par 15 appuis dont 2 culées et 13 piles-colonnes portées par des fondations constituées de 68 pieux forés de 10 à 20m de profondeur . La largeur de la chaussée est de 2 x 7m, celle des pistes cyclables de 2x 2m alors que les  trottoirs font 2 x 1,5m  et le terre-plein central a une largeur  de 2m.

La réalisation du pont a par ailleurs permis entre autres la construction des ouvrages de protection des berges sur les deux rives avec des matériaux locaux afin de lutter contre l’érosion régressif aux cotés droit du pont, la construction de trois exutoires sur la voie numéro 3 pour diriger les eaux de pluie vers le fleuve Sénégal et l’aménagement de la rivière Kamankolé sur 700m.

Les travaux des routes d’accès, réalisés par l’entreprise COVEC ont permis l’aménagement de 16,7 km de route bitumées réparties entre cinq  voies. La première et la 2ème , qui constituent  les principales voies d’accès au pont ont été aménagées en 2 x 2 voies avec deux  pistes cyclables et deux trottoirs sur une longueur de 1400 m.

La troisième voie permettant  d’accéder au quartier de Kayes N’di, a été aménagée  quant à elle sur une longueur de 4530m et la  quatrième , facilitant  l’accès au pont à partir du centre-ville et disposant  d’un parking de stationnement pour des véhicules poids lourd en provenance du Sénégal , l’a été  sur une longueur de 1300m.

La 5ème et dernière voie, longue de 9500m permet de desservir le nouveau pont à partir de la route nationale numéro 1. Destinée principalement au trafic des poids lourds, elle présente une importance capitale pour le décongestionnement  du centre-ville de Kayes, particulièrement de la zone du grand marché.

Ces travaux, en plus de l’aménagement des différentes voies, ont également permis non seulement  la construction de près de 15000 ml de caniveaux et d’ouvrages d’assainissement, mais aussi  la réalisation de l’éclairage public le long de toutes les voies sur environ 17 km et  la plantation de plus de 1300 arbres d’alignement.

Après la réalisation de ce 2ème pont de Kayes, le  gouvernement du Mali continuera de porter une attention particulière au  désenclavement intérieur et extérieur des régions  du pays, assure le Premier ministre. « C’est dans ce cadre que des projets similaires en préparation verront bientôt le jour sur le territoire national dans la mesure où l’ambition de mon gouvernement sous l’impulsion du Président Bah N’daw est de transformer le handicap de l’enclavement en atout du développement », a-t-il conclu.

Germain Kenouvi

 

 

Kayes: Au moins trois personnes tuées mardi lors des affrontements

Au moins trois personnes ont été tuées ce mardi lors des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre à Kayes, dans l’ouest du Mali, a annoncé le gouvernement malien dans un communiqué.

Une manifestation de colère a éclaté mardi à Kayes et a conduit à des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, à la suite d’un accident survenu lundi soir qui a coûté la vie à un jeune motocycliste interpellé par un agent de police. Deux commissariats ont été brûlés lors de la manifestation.

« Au total, on déplore trois morts, des blessés et d’importants dégâts matériels », a indiqué le gouvernement.

« L’agent de police incriminé est d’ores et déjà entre les mains de la justice pour subir les rigueurs de la loi. Une enquête est déjà ouverte pour déterminer les circonstances exactes et précises dans lesquelles deux autres jeunes ont trouvé la mort plus tard », ajoute le communiqué.

Désenclavement : Dans l’attente des chantiers

Longtemps accessible par la voie ferrée, la région de Kayes n’entend plus siffler le train depuis quelques années et la route qui la relie à la capitale « a  pratiquement  disparu ».

Si la mobilisation a conduit à un début de solution pour la route, les cheminots fondent beaucoup d’espoir sur les « démarches »  en cours pour relancer le chemin de fer, convaincus que ces deux voies sont complémentaires et indispensables pour le désenclavement de la région.

« Avec le trafic actuel, les routes peuvent difficilement tenir au-delà de 3 ans. Il faut donc des trains pour soulager la route », soutient Bolidjandjan Keïta, le Président des Conducteurs de train de la société Dakar Bamako Ferroviaire (DBF), coordinateur traction.

Même si la situation a peu évolué depuis la fin de leur grève de la faim, le responsable syndical reconnait « la bonne volonté » des autorités. Mais malgré le paiement de 4 mois de salaire, ils sont aujourd’hui « revenus à 8 mois de salaires impayés », déplore-t-il.

Sur l’évolution du chantier des rails, il note cependant des progrès. « Sur le tronçon sénégalais, il y avait un pont qui était hors d’usage. Il a été réparé et la réception doit avoir lieu dans les jours à venir ».

De lents progrès

À Bamako, l’administrateur  de la  DBF chargé de gérer la phase transitoire souhaite également lancer les travaux de réfection de la voie ferrée. Une étape essentielle attendue avec beaucoup d’espoir.

Cependant, des avancées réelles ne pourront être enregistrées que lorsque les 12 voitures commandées, ce qui n’est pas encore le cas. « Si la volonté des États accompagne l’administrateur, nous avons espoir dans  la reprise », souligne M. Kéïta.

Lors de la nomination de l’administrateur, en 2018, il avait été demandé au Mali et au Sénégal de verser 10 milliards chacun pour relancer les travaux.

Dans le schéma actuel, il a été décidé de renoncer à ce montant et demandé à chaque partie de jouer son rôle, notamment en payant les travailleurs en attendant cette relance.  Ce qui est le cas au Sénégal mais pas encore au Mali.

À Ménaka, c’est un autre projet qui fait naître l’espoir, celui de la route qui liera la région au reste du Mali et à la frontière avec le Niger, d’où vient la plupart de « ce qui est consommé ici », assure Harouna Ibatane Yattara, le Président du Mouvement des jeunes de Ménaka.

« Ce projet fait partie des actions prioritaires de l’alliance G5 Sahel (2019 – 2021) ». Et les autorités ont promis de faire tout pour accélérer le plaidoyer autour de la construction de cette route », conclut M. Yattara.

Infrastructures: Fin de la tournée du Premier ministre à Kayes

Fin de la tournée du Premier ministre dans la région de Kayes. Après une visite de quatre jours dans la région de Kayes, le Premier ministre a regagné Bamako dans l’après-midi de dimanche. Il a parcouru avec sa délégation plus de 1300 km pour vivre et comprendre le calvaire des populations.

Il a annoncé la reprise imminente des travaux de la route et rassuré les populations que toutes les doléances seront prises en charge dans les plus brefs délais.

 

 

 

Djénéba et Fousco : Unis pour la musique !

Djénéba Kouyaté et Fousseyni Sissoko dit Fousco, un nouveau couple d’artistes malien originaire de la région de Kayes, brillent aujourd’hui sur les scènes nationales et internationales. À travers les émissions Tounka Gouna et l’Afrique a un incroyable talent, ces jeunes ont montré leur savoir-faire et s’imposent désormais sur les scènes musicales. La dédicace de leur tout premier album est prévue pour ce vendredi au Ciné Magic, ex-Babemba.

« La musique, nous l’avons trouvé dans nos familles. Comme, par la grâce de Dieu, nous formons aujourd’hui un couple, ce métier ne peut qu’être une passion et un héritage pour nous », déclare Fousseyni Sissoko, dit Fousco. Sur scène comme à la ville, Djénéba Kouyaté et Fousseyni Sissoko, un jeune couple malien, forment le duo Djénéba et Fousco. Ils sont tous les deux griots d’origine khassonké, de la première région du Mali. Après avoir participé à des Semaines régionales ainsi qu’à des Biennales, ils ont tous les deux gagné le trophée Tounka Gouna, Djénéba lors de la première édition (2009 – 2010) et Fousco de la deuxième (2010 – 2011). Auparavant, Fousco faisait partie du groupe GRR, avec Iba One et Sidiki Diabaté.

C’est à la fin de la deuxième saison de Tounka Gouna que leurs chemins se sont croisés. Ils forment un duo d’artistes, mais, au-delà, un couple ayant les mêmes aspirations. Leur carrière commune a commencé par une première chanson, « Kayeba khasso ,» pour symboliser leur appartenance à la première région du Mali. Ce titre et d’autres leur ont permis de participer à l’Afrique a un incroyable talent, dont ils seront finalistes. Cette émission a été la « baguette magique » pour leur carrière. Aujourd’hui, Djénéba et Fousco sont présents sur les scènes nationales et internationales. « La musique, c’est un métier qui ne ment pas. Tu es bon ou tu ne l’es pas », affirme Fousseyni Sissoko.

Couple d’artistes depuis cinq ans, ils ont trouvé comme mode de fonctionnement la concertation, le respect et l’amour de leur métier. « Quand les gens t’admirent, il te faut redoubler d’efforts. Nous voulons être reconnus à l’échelle mondiale », espère Fousco. Au-delà des scènes internationales, ce couple, confiant dans son talent, ambitionne d’être au rendez-vous de nombreux Awards. La dédicace de leur tout premier album, « Kayeba Khasso », composé de neufs titres, dont Yiri yoro, Regret et Khayeba Khasso, enracinés dans la tradition mandingue, entre autres, est prévue pour ce vendredi 6 avril 2018. « Quand on aime une chose, rien ne peut empêcher d’aller de l’avant. C’est le travail qui ennoblit l’homme», pense Fousco.

Détournement de recettes douanières à Sikasso : 1,7 milliard de pertes

C’est une hémorragie financière qui se chiffre à plus d’un milliard de francs CFA, détourné par tout un circuit, à la Direction régionale du Trésor de Sikasso. Un système qui perdurait depuis des années et qui, selon certains, n’est pas spécifique à la 3è région.

1,714 milliard de francs CFA, c’est la somme détournée depuis plus de 3 ans par le receveur des Douanes de Sikasso, avec la complicité du trésorier payeur. Les deux hommes ont été arrêtés par la gendarmerie, puis déférés en début de semaine dernière au Pôle économique de Bamako, dans une affaire au parfum de scandale financier.

 Système bien huilé Au cœur de cette histoire, des collusions entre opérateurs économiques et hauts fonctionnaires du Trésor, de la corruption, de l’incompétence et un système faillible qui a permis cette fraude massive. Dans cette affaire, les investigations effectuées ont permis de mettre un évidence un large système de fraude concernant les chèques que les opérateurs économiques, au niveau des douanes, remettent pour faire sortir leurs marchandises. Ces chèques sont normalement enregistrés par le service du Receveur des Douanes, qui doit ensuite les déposer sur le compte du Trésor. Mais, à Sikasso, les chèques étaient enregistrés et encaissés par le Receveur des Douanes et le Trésorier payeur. Ces « manipulations d’écritures » se faisaient grâce à la duplicité de certains opérateurs économiques.

« Les gros importateurs de produits au Mali parviennent, grâce à ce système, à damer le pion aux autres opérateurs économiques. Car, lorsqu’ils n’ont pas le cash pour sortir leur marchandise, ils font un chèque en blanc. En complicité avec le receveur, ils peuvent faire sortir leur marchandise et l’écoulent avant que les autres puissent faire sortir leurs containers. Quand ils ont l’argent, ils le déposent sur le compte et le receveur le touche », confie une source proche du dossier.

Au niveau du Trésor, la division chargée du contrôle n’y a vu que du feu pendant de longues années. Après enquête, il s’avère que les chèques étaient bien signalés dans le registre, mais impossible à retrouver sur le compte. « Une négligence, ou au moins une très grande incompétence, qui peut faire douter de la probité de ce service », avance  notre source, qui assure que tout le système, à la direction du Trésor de Sikasso, est corrompu.

Le détournement a cessé quand l’un des protagonistes, le trésorier payeur, a dénoncé le receveur à la gendarmerie, qui a constaté, après enquête, des versements sur le compte du trésorier allant de 50 à 250 millions de francs CFA, pour, au final, un gap de plus d’un milliard. « Des bruits de couloirs disaient que le receveur allait être nommé Trésorier payeur, et que celui qui était en place, son complice, devait partir à la retraite dans deux ans. Cela a été une manière pour lui de se débarrasser de la menace et de ne pas perdre son poste, mais il s’est fait prendre », ajoute notre source.

 Une pratique généralisée ? Le détournement massif de fonds destinés au Trésor de Sikasso n’est pas un cas isolé. A Kayes, il y a environ un mois, le receveur auprès des Douanes a réussi à détourner, en l’espace de 3 mois, pas moins de 450 millions de francs CFA. Rien que pour Kayes et Sikasso, le manque à gagner pour l’Etat malien s’élève à un peu plus de 2 milliards. « 450 millions en 3 mois ! Vous imaginez la somme s’il avait pu se servir toute l’année ! Ces détournements ont toujours cours, ça se pratique même à Bamako, où c’est bien pire. Beaucoup, à présent, vont faire profil bas, avec ces arrestations », s’exclame un fonctionnaire, qui considère que le problème vient d’abord du système mis en place au niveau des receveurs des Douanes, qui présente de grosses failles permettant aux gens d’en profiter.

Pour ce comptable bamakois, des mesures simples pourraient être prises pour que cela n’arrive plus. « Il faut dire aux opérateurs économiques de verser directement leur dû sur le compte du Trésor puis d’amener le reçu du versement pour prouver que le chèque a bien été déposé et endossé sur ce compte. Il faut arrêter de donner ces chèques à un agent du Trésor, qui les enregistre et les dépose lui-même. Cela favorise les fraudes. Ces pratiques fragilisent encore plus l’économie malienne, mais le problème ici est que, quand les gens sont arrosés, ils en oublient tous sens du devoir et deviennent sourds, aveugles et muets », conclut-il.

La renaissance attendue du Festival International des Rails de Kayes

Du 23 au 25 mai s’est tenu le Festival International des Rails de Kayes, première région du Mali. Après deux années de suspension, la vile de Kayes a accueilli la renaissance du festival qui met en exergue ses cultures à  travers les rails. Cette 6è édition a noté la présence de plusieurs officiels dont N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la culture, du tourisme et de l’artisanat qui a présidé l’ouverture ce samedi 23 mai au Stade Aboudoulaye Makoro Sissoko. à‰taient également présents à  ce rendez vous annuel tant attendu par la population de Kayes, plusieurs artistes de la musique urbaine et traditionnelle ainsi que des artistes internationaux tels que Sekouba Bambino et Kamaldine. Le menu de la première journée a été principalement axé sur des conférences débats sur, entre autres, « jeunesse, paix et réconciliation nationale ». Aboudoulaye Sogue, chef du service marketing et communication du port autonome de Dakar échangera avec la population de Kayes sur le rôle important de son institution pour le rehaussement du trafic fluvial dans les deux pays: Senegal et Mali. Il est à  préciser que le port autonome de Dakar est l’un des grands partenaires de ce festival. Mieux il a financé plus de la moitié du budget prévisionnel de cette 6e édition estimé à  86 millions a confirmé Allou Coulibaly, délégué général du FIRKA. Soirée Rap Le dimanche 25 mai, deuxième journée du festival a été marqué par la soirée du concert Rap qui a réuni un grand nombre de jeunes. L’honneur a été donné par Toumisky et Djorgy, des jeunes rappeurs ressortissants de la ville de Kayes d’ouvrir le show. A tour de rôle, les artistes locaux ont fait vibré le stade qui entrera en ébullition avec la montée sur scène des rappeurs qui font la fierté du Mali au plan international. Master Soumi connu pour ses leçons de morale véhiculées dans un humour doublé de satyre et de critique fut le premier a monté sur scène, suivis de Gaspi et Iba One . Clôture avec la troupe Babemba Un point de presse organisé à  l’hôtel Medine avec les organisateurs du festival a mis fin à  cette 6è édition du festival international des rails. Alou Coulibaly a précisé que cette 6è édition a été une réussite car dira t-il les 4 points autours desquels a gravité le festival (conférence débat, colloque, concert live et l’exposition vente) ont tous eu lieu. La troupe Babemba à  travers une prestation folklorique servira d’au revoir à  l’édition 2015 tout en espérant se retrouver pour l’édition suivante dont le rappeur Iba One sera l’ambassadeur. La nomination officielle se fera à  Bamako dans les jours à  venir.

Bafoulabé: les tisserands perdent le fil

Le renouvellement des instances du parti RPM à  Bafoulabé a créé un climat de guéguerre entre les tisserands dans cette localité. La raison est toute simple. Des « arrivistes pistonnés » (propos d’un militant) par des ténors du RPM depuis le bureau politique national sont à  la manœuvre pour usurper des postes au détriment des militants de première heure du parti. Il nous revient que les militants de la section ont porté leur choix sur Sidi Baron Diallo qui a contribué à  l’implantation du parti. Un choix qui ne semble pas être celui de certains barons. Ce qui a provoqué l’ire des militants de la base désormais engagés dans un baroud d’honneur pour garder le contrôle du parti présidentiel à  Bafoulabé. «Depuis quand-on construit une maison par le haut ?», s’interroge un militant proche de Sidi. A Bamako aussi… Ce qui est évident, C’’est un bicéphalisme qui se dessine à  l’horizon à  la tête de la section du RPM à  Bafoulabé à  l’image de certaines sections à  l’intérieur du pays o๠l’on a assisté à  la mise en place de sections parallèles. Aux dernières nouvelles, la section n’a pas pu être renouvelée faute de consensus au choix du candidat. Par ailleurs au niveau de la commune II district de Bamako, un clash profile à  l’horizon entre le clan Karim Keita appuyé par Madou Diallo directeur du cabinet du président de l’assemblée nationale et la base du parti qui rejette en bloc le choix imposé. Une nouvelle stratégie est peaufinée par les responsables du parti pour gérer ces incompréhensions entre les militants afin de mieux aborder les élections communales prochaines.

La ville de Kayes en état de siège face à Ebola

Les maisons du quartier sud se sont aussitôt vidées, signe de la psychose qui étreint la cité depuis la découverte du premier cas au Mali. C’était une fausse alerte, et heureusement, car l’équipe de sapeurs-pompiers arrivée sur les lieux ne disposait pas des combinaisons adéquates… Depuis le premier cas, une fillette de deux ans de retour de Guinée, un des pays les plus touchés par l’épidémie, décédée vendredi à  Kayes, kits de protection, désinfectants et personnel médical arrivent pourtant en nombre dans cette ville de l’ouest du pays. Dans la cour de l’hôpital, une trentaine d’agents de santé écoutent religieusement un expert, le Dr Abdoulaye Coulibaly, énumérer les précautions à  prendre pour éviter la maladie, qui se transmet par les liquides corporels. « La guerre contre Ebola doit être totale, et nous ne pouvons la remporter qu’avec la communication », ajoute le Dr Coulibaly, membre de l’équipe de médecins maliens dépêchés à  Kayes pour éviter la propagation du virus, fermant le poing droit comme pour se convaincre. Réunion d’information sur le virus Ebola à  l’hôpital de Kayes, au Mali, le 24 octobre 2014 ( AFP / Elisabeth Guthmann ) Réunion d’information sur le virus Ebola à  l’hôpital de Kayes, au Mali, le 24 octobre 2014 ( AFP / Elisabeth Guthmann ) Les autorités jouent à  fond la carte de la prévention: gels antibactériens devant les hôtels, les bâtiments officiels et des domiciles privés. Nombreuses sont les personnes qui ne se serrent désormais plus la main. « Vous voyez, on se touche par les coudes, c’est dire la peur qui règne », reconnaà®t Moussa Sow, un ancien cheminot. De leur côté, des jeunes de l’association « Stop Ebola », avec des moyens rudimentaires, font du porte-à -porte pour prodiguer des conseils contre la maladie. « Dès que vous avez une fièvre, il faut prendre votre température », lance à  une habitante Ouma, membre de l’association, qui encourage la formation de volontaires dont l’objectif serait de ratisser les zones rurales à  la recherche d’éventuels malades. – Une cinquantaine de personnes à  l’isolement – Autre signe de la psychose qui s’est installée à  Kayes, l’un des berceaux de l’émigration malienne vers la France: même si les écoles de la ville et de sa périphérie, fermées après l’annonce du décès de la fillette, ont rouvert, certains parents préfèrent garder leurs enfants à  la maison. « Moi, J’attends encore quelques jours avant d’envoyer à  nouveau mes enfants à  l’école. Il peut y avoir une surprise », affirme Oumar Fofana, banquier. Emmitouflé dans un boubou brodé, il analyse froidement la situation, relevant la proximité de la frontière avec le Sénégal, à  l’ouest, et la Mauritanie au nord: « Nous sommes dans une zone minière o๠vous retrouvez quasiment toutes les nationalités. Le danger est donc là , ne nous voilons pas la face ». Selon lui, le sort de la quarantaine de personnes placées en isolement à  Kayes après avoir été en contact avec la fillette sera déterminant pour la région. Dans une vaste tente dressée à  l’écart de l’hôpital, assise seule sur un lit de camp, Amy Gueye, la grand-mère de la fillette, qu’elle a emmené puis ramenée de Guinée, paraà®t calme, tandis qu’un médecin en combinaison vient l’examiner. Elle « va mieux », indique le Dr Samba Sow. Un peu plus loin, dans le même hôpital, une bâtisse abrite les 42 autres personnes identifiées comme des contacts de l’enfant à  Kayes. « C’est la procédure normale », assure le Dr Sow, précisant que lundi, trois autres personnes ayant approché la fillette ont été « retrouvées à  30 km de Kayes et mises en quarantaine ». Une douzaine d’autres sont également sous surveillance médicale à  Bamako, la grand-mère et sa petite-fille ayant brièvement transité par la capitale. « Notre seul salut est qu’on trouve rapidement un vaccin, sinon des milliers d’Africains vont mourir », soupire Mame Diarra, infirmière dans un centre de santé. Plus de 10.000 personnes ont contracté le virus Ebola, principalement en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Près de 5.000 d’entre elles sont décédées. Les tout premiers essais cliniques en Afrique du vaccin développé par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) et les Instituts américains de la santé (NIH) viennent de débuter au Mali. Mais les premières doses sont attendues en 2015, bien après le pic prévu de l’épidémie qui ravage l’Afrique de l’Ouest.

Ebola au Mali, l’inquiétude forcément…

Une petite fillette de deux ans accompagnée de sa grand-mère à  Kayes et venue de Kissidougou en Guinée a été testée positive au virus d’Ebola. Selon le ministère malien de la santé, la fillette qui avait été prise en charge rapidement, a malheureusement succombé à  la maladie ce vendredi après midi. Toutes les personnes qui ont été en contact avec la malade ont été identifiées. Selon les dernières infos, presse plus d’une vingtaine de personnes sont sous surveillance. Les autorités ont appelé les maliens à  ne céder à  la panique afin que la situation soit maitrisée au plus vite. Entre panique et angoisse La panique elle s’est déjà  emparée de la ville de Kayes o๠toutes les écoles, lieux publics et autres lieux de rencontre ont été fermés pour des raisons sanitaires au lendemain de la confirmation du cas Ebola, explique un ressortissant de la ville. A Bamako, la capitale malienne, la panique est moins visible mais beaucoup manifestent une certaine inquiétude. Pour preuve, les poignées de mains traditionnelles étaient plutôt réservées ce matin. Par mesure de sécurité, certains ont déjà  acheté des solutions alcoolisées en pharmacie pour désinfecter leurs mains avant et après salutations. Dans les hôtels déjà , des détergents sont à  l’entrée pour tous les visiteurs. Idem pour les lieux publics comme les marchés ou certains commerçants demandent également aux clients d’utiliser les mêmes solutions placées à  la porte de leur magasin avant tout contact physique. Bref, un climat de peur s’installe déjà  dans la capitale malienne : « Nous sommes inquiets et espérons que le virus ne se propagera pas dans un pays o๠la négligence médicale est devenue une règle totale », espère Issa Katao, restaurateur à  Medina Coura. Même son de cloche chez cette vendeuse en pharmacie qui se sent exposée puisque certains malades viennent d’abord à  la pharmacie avant toute consultation médicale. Pour calmer le jeu, le gouvernement a tenu une réunion pour informer le grand public, que tous les dispositifs de surveillance de l’épidémie ont été renforcés pour contenir la maladie à  virus Ebola au Mali. Tout comme des numéros verts sont disponibles pour toute question relative à  la maladie à  virus Ebola.

Aux feux, les Kayésiens!

Après la pose de la première pierre en vue de leur installation le samedi dernier, ils ont illuminé les rues de la cité des rails en ce mardi 13 mai. Les kayésiens se sont réveillés en effet avec une nouveauté dans leur paysage urbain : des feux tricolores. Une première dans l’histoire de la ville! La ville de Kayes est la capitale de la première région administrative du Mali. Elle a crû de manière exponentielle ces dernières années avec une population de plus en plus mobile. Avec le bitumage des routes et l’augmentation du parc auto-moto, le défi de la sécurité routière s’est rapidement posé. Les autorités ont donc décidé d’investir dans du mobilier urbain afin de réguler une circulation de plus en plus dense. Désormais, automobilistes, motocyclistes et piétons devront se conformer aux injonctions silencieuses mais bien visibles des feux. Ceci grâce au don de la famille du patriarche El Hadj Hameth Niang de Kayes Légal qui a permis l’installation de feux tricolores au niveau du pont de Kayes et de l’intersection de la route du lycée Dougoukolo Konaré de Kayes avec la voie express Kayes-Samé. Dotés de panneaux solaires, ils seront, d’après les autorités, suivis de nombreux autres, pour sécuriser tous les carrefours de la ville. Le gouverneur de la région de Kayes, le colonel Salif Traoré, qui présidait la cérémonie de ce mardi a demandé aux autorités communales et aux populations de veiller à  la pérennité de ces équipements. Un appel qui prend tout son sens quand on apprend qu’à  peine les feux installés, l’un d’entre eux a été heurté par un motocycliste…

Mon carnet de route vers Faléa…

Il était une fois une carte de la DNR, la Direction Nationale des Routes du Mali :Bamako – Kita, vous enjambez le Bakoye, Tambaga, puis le Bafing. Vous êtes persuadé que la route bitumée vous emmènera jusqu’à  destination, l’aire protégée de Faléa. Mais la fin du monde vous attend à  Dabia, sous le nom charmant de RL 46, 49 km de piste en terre-limon poussiéreuse, de dolérites, de côtes qui se prennent pour des fromagers, de bosses et de trous qui séparent vos chairs de vos os, et les dabas se mettent à  creuser en rythme sous vos pneus, comme si elles y cherchaient l’or. Le camp Iamgold vous éblouit avant de vous plonger dans la nuit de Brekégnin. Bienvenue à  « La pierre jolie » ! Une famille d’antilopes, Acelapus Major, vous dira Salif Kanouté, grand forestier dans l’âme, vient saluer le soleil couchant à  vos côtés. Et vous voilà  devant l’eau : la Falémé, petit ruban qui se prend pour un fleuve et que l’on passe à  gué, allègrement – à  Tabakoto, oui. Mais à  Fadougou, la Falémé empoisonnée de cyanure et de mercure vous résisterait. Vous auriez dû poursuivre votre route, tranquilles, jusqu’à  Kéniéba, et atteindre Faléa par les radiers et les ponts. Mais l’eau vous aurait barré la route : elle vous retient côté Mali. Parce que là -bas, à  Faléa, le Mali a oublié qu’il avait un pays, le Pays Foulawa, il n’entend plus ses flûtes. Mais comment font les autres fleuves ? Le Niger se laisse caresser le dos par un bac de quarante tonnes à  Koulikoro-le Sénégal se laisse faire à  Bafoulabé ; le Bani aussi, à  Djenné ; à  Sorokoro, l’eau est docile ; à  Béléko, Diafarabé ….. Joueurs de flûtes, soufflez plus fort ! Tapez du pied et dites-le aux autres. Tourterelles dialankhés, allez roucouler dans les oreilles du Préfet de Kéniéba, poussez les chèvres peulhes jusque dans la cour du Gouverneur de Kayes ! Que les femmes bambaras empoignent leurs marmites pour cogner dessus, que tous les enfants de Faléa tapent dans leurs mains pour faire entendre le tapage jusqu’à  Bamako, dans les oreilles de ceux qui savent, qui peuvent, qui sont responsables de leur devenir, qui ont été choisis parmi tous pour préserver leur vie, celle de Maliens ordinaires, oubliés aujourd’hui, mais acteurs, décideurs, demain. Vingt et-un villages de terre, paille et bambou. Mais ne vous y fiez pas : bauxite, or, uranium, la commune vendue aux miniers, plus de droit de surface. Et pas un franc CFA pour gratter une côte, mettre à  l’eau un bac, construire un petit pont ? Je vais vous confier un secret : depuis le 13 décembre 2005, l’Inacom (Industries Navales et Constructions Métalliques) de Koulikoro, m’a délicatement déposé dans la cour de la subdivision des Routes de Kéniéba, comme un cadeau de Noà«l. J’y dors encore, en vrac, comme un objet perdu puisque personne n’est venu me réclamer. Qui suis-je ? Un flambant bac automoteur de vingt tonnes, prêt à  vous faire traverser la Falémé, là  o๠vous le déciderez. Mais chut ! Ne le répétez-pas, depuis plus de huit ans, je suis payé pour dormir, avec vos sous : 301 825 000 CFA. l’ARACF (Association des Ressortissants et Amis de Faléa, faleadounia@yahoo.fr) se bat courageusement pour me mettre à  l’eau et en marche, mais la route lui résiste, les fonctionnaires rechignent, les députés se taisent. Et les femmes de Faléa continuent à  accoucher, à  la torche, n’hésitant pas à  perdre leur vie sur la route, pour en donner une autre, si Dieu le veut. A Faléa, de simples gens ? Des Maliens ordinaires ? Ce sont tous des Prosopis Africana, ces arbres rouges, les plus costauds de la savane ; quand le fer les touche, des étincelles en sortent. Monsieur le nouveau ministre de l’à‰quipement, des Transports et du Désenclavement, un feu d’artifice vous y attend. Nous croyons en vous, ne nous décevez pas. Le petit arbuste aux fleurs roses croisé au beau milieu de la savane sèche, ne le supporterait pas.

Kayes: un Village d’Enfants SOS flambant neuf pour Khouloum

C’est une ambiance des grands jours qui régnait ce dimanche 02 février dans la localité de Soutoucoulé, dans la communune rurale de Khouloum, située à  10 kilomètres de Kayes. Il y avait foule, de nombreuses personnalités dont le Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’enfant. Madame Sangaré Oumou Bah, accompagnée d’une forte délégation est venue couper le ruban symbolique du tout nouveau complexe Village d’enfants SOS de Khouloum. D’un coût de plus d’un milliard et demi, ce nouveau Village d’Enfants SOS participe de la politique de promotion de l’épanouissement et du mieux-être de l’enfant, en particulier des plus vulnérables. Au delà  des bâtiments, il s’agit d’un véritable programme qui s’articule autour de trois axes dont le renforcement de la famille avec 150 enfants dans les villages de Khouloum et Soutoucoulé. Elle est passée à  461 enfants issus de 94 familles des plus vulnérables en étendant ses actions sur deux autres villages de la commune à  savoir Douccouané et Sabouciré Ndi. A la fin de ce programme, 700 enfants seront touchés. à‰ducation à  l’indépendance Venues de la France, du Sénégal et du Burkina Faso, les délégations ont reçu un accueil des plus chaleureux des populations de la Commune rurale de Khouloum dont le maire, Amadou Diallo, s’est réjoui du choix porté sur sa commune pour la construction de ce beau complexe. Le Directeur du nouveau Village d’Enfants SOS de Khouloum, Bakary Aliou Koné a quant à  lui promis que « chaque enfant recevra une éducation et une formation en fonction de ses besoins, donc quand le moment de quitter le village d’enfants SOS arrive, ils seront capables de voler de leurs propres ailes et d’atteindre les objectifs d’autonomie, d’indépendance financière et d’intégration sociale ». Pour le Directeur Général de SOS Villages d’Enfants International Richard Pichler, il convient de souligner l’importance du partage et de la solidarité, dans le travail des membres SOS Villages d’Enfants international. Il a sollicité le soutien des autorités en faveur du Village d’Enfants SOS de Khouloum. Madame Sangaré Oumou Bah, ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant a insisté sur l’action du SOS Villages d’Enfants au Mali qui s’inscrit en droite ligne de la vision de la politique nationale pour la promotion et la protection de l’enfant à  savoir « Une société démocratique qui garantit l’épanouissement de l’enfant grâce à  la jouissance et au plein exercice de ses droits et devoirs par une responsabilisation soutenue des parents, de la communauté, des collectivités et de l’Etat en vue de le préparer à  une citoyenneté effective inspirée de nos valeurs socioculturelles positives » . Pour agrémenter la cérémonie, un spectacle sur l’histoire du «khasso» et un grand spectacle de la danse khassonké ont été offerts aux invités par les populations de la commune rurale de Khouloum.

Ibrahim Sarr : « Il faut que la commune de Hawa Dembaya rentre dans ses droits »

Jouranldumali.com : Quels peuvent être les impacts du barrage de Felou sur votre localité? Ibrahim Sarr : Avec le relèvement du seuil, nous voyons de moins en moins de chutes. On se demande si cela n’aurait pas d’impact sur l’environnement. Aujourd’hui, avec toute cette mesure de sécurité autour de l’ouvrage, qui est normal bien entendu, est-ce qu’on pourrait toujours continuer à  recevoir des touristes. Je peux dire que cela peut être considéré comme un impact négatif. Nous devons donc trouver une solution avec la SOGEM, l’OMVS, ne serait- ce qu’aménager un espace qui puisse permettre aux visiteurs de venir sans pour autant poser un acte quelconque à  la sécurité de l’ouvrage. Ensuite, cette forte attente de ressource issue de reversement de patente à  la commune pourrait être difficile à  négocier avec les autorités de l’OMVS et éventuellement avec l’Etat. Nous comptons sur la promptitude du président Ibrahim Boubacar Keita qui porte une attention particulière au développement des collectivités territoriales, donc à  la décentralisation. Nous pensons qu’il va nous aider à  défendre ce dossier auprès de l’OMVS pour compenser ce manque à  gagner que nous attendons avec impatience. Quatre ans après la pose de la 1ere pierre du barrage de Felou, est-ce que, le jeunes ont eu du travail ? Est-ce que l’OMVS a versé la patente à  votre commune et quel est le montant de la compensation ? Durant trois années successives jusqu’en 2012, l’OMVS nous a accompagnés en apportant ce manque à  gagner qui est de 3.5 millions par an, mais en 2013, on a pas reçu ce montant. Quant à  la création d’emploi, nous devons reconnaà®tre aussi que dans le cadre de la construction de l’ouvrage, plus de 60% de la main d’œuvre non qualifiée était de la commune. l’apport de l’OMVS dans ce domaine a été conséquent. Par contre, en ce qui concerne les autres mesures d’accompagnement qui devraient se faire dans le cadre du projet de Felou, notamment l’électrification des villages, la création de périmètre maraà®chers pour les femmes, la création de centre pour les jeunes, etc., le tout pour un montant de trois milliards, nous sommes à  moins de 3% de réalisation. A ce niveau, C’’est une déception pour la commune et nous continuons à  engager un plaidoyer auprès de l’OMVS et de ses partenaires. Nous comptons aussi sur l’accompagnement de l’Etat pour que la commune puisse rentrer dans ses droits, C’’est un engagement qui a été pris par le conseil des ministres de l’OMVS donc qui engage l’OMVS et l’état malien.

Le barrage de Félou inauguré ce mardi

Situé sur le Félou, au Mali, ce barrage a été cofinancé par les quatre pays membres de l’Office de la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), l’Association internationale pour le développement (IDA) et la Banque européenne d’investissement (BEI). Avec cet ouvrage ces pays pourront espérer réduire considérablement les difficultés énergétiques. Situé sur le cours supérieur du Fleuve Sénégal, le barrage de Félou est un ouvrage de seconde génération destiné à  alimenter en électricité un barrage central, celui de Manantali, également situé dans la région malienne de Kayes.Le financement des travaux du nouvel ouvrage a été assuré à  hauteur de 105 milliards de francs cfa par la Banque mondiale et par les gouvernements des trois pays membres fondateurs de l’organisation, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. l’Aménagement de Félou est composé des ouvrages suivants : le seuil ou barrage, l’ouvrage de tête ou prise d’eau, le canal d’amenée, l’usine, le poste de départ 225KV et la ligne HT 225 KV d’évacuation de l’énergie vers le poste de Kayes. Le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéita et ses homologues du Sénégal, de la Mauritanie et de la Guinée Conakry président cette cérémonie.

Kayes-Legislatives : le Front pour le Changement dénonce les fraudes

Pour contester les résultats du 1er tour des élections législatives dans le cercle de Kayes, 07 formations ou coalitions de partis regroupées en front pour le changement ont organisé une marche ce mardi 03 décembre 2013 devant la place de l’Indépendance appelée « Bougie Ba » jusqu’à  la préfecture de Kayes. Selon le site d’informations Kayesinfos.com, cette marche était encadrée par un dispositif de sécurité assez conséquent. Ces coalitions sont entre autres : RPM/FARE AN KA, ADP MALI BA /CODEM, YELEMA /PLD, UMAM, MPK pour le changement, UMRDA et KAYES CEDENW. Le front pour le changement dénonce le bourrage des urnes, l’achat de consciences et la partialité des autorités en faveur de l’alliance Benso (ADEMA /URD/PRVM/PDES/PARENA). A la fin de la marche les manifestants ont remis un mémorandum au Préfet de Kayes. Tambo Bathily, porte parole du Front pour le Changement.  » C’’est avec consternation et une grande colère que le Front pour le changement a été le témoin des cas d’irrégularités organisés par la coalition BENSO et qui ont sérieusement entachés le déroulement du 1er tour des élections législatives dans le cercle de Kayes » a-t-il déclaré dans la déclaration lue à  l’issue de la manifestation. Selon les marcheurs, des cas de corruption de certains présidents de bureaux de vote, des bourrages d’urnes, des remplacements de Procès verbaux, des menaces de certains délégués par des Sous Préfets, d’achats de conscience de certains électeurs et surtout la partialité de l’administration, ont été relevés lors du premier tour des élections législatives du 24 novembre dernier. « C’’est pour cela poursuit-il, » nous, membres du Front pour le changement, interpellons l’administration sur le choix des présidents de bureaux de vote et l’acheminement des matériels de vote ». Ils ont pour finir demander aux autorités de mener une enquête administrative sur l’organisation du 1er premier tour des élections législatives 2013 dans la circonscription du cercle de Kayes.

Didi Diallo, président 2014 de la JCI Mali

C’est la capitale de la 1ère région, première capitale du Soudan français, Kayes, qui a accueilli la 18ème Convention Nationale de la JCI Mali. L’organisation, qui regroupe environ 1200 jeunes maliens âgés de 18 à  40 ans, a pour objectif de les doter de cepacités de leadership afin qu’ils initient des changements positifs dans leurs communautés. Elle existe au Mali depuis 1995 et dans le monde couvre une centaine de pays avec plus de 200 000 membres. Un homme, un an, un mandat C’est le principe de gouvernance de la JCI. Tous les responsables élus de l’organisation le sont pour une année. A l’ordre du jour de la COnvention Nationale, qui est la grande assemblée annuelle élective, la présentation du rapport du bureau sortant et le choix des membres du bureau de l’année suivante. Le Dr Youssouf Diawara, président 2013 de la JCI Mali a ainsi présenté le bilan des activités de son mandat qui avait pour thème « agir avec exemplarité ». On retient la mise en oeuvre du projet Mission Citoyenne pour la Paix et les Elections(MISCIPE) qui a permis aux membres Jeune Chambre de faire le tour du Mali pour sensibiliser les populations ee en particulier la jeunesse sur l’importance du vote et la réconciliation. Autre projet phare réalisé, « Pain d’or ». Cette initiative a pour objectif de contribuer à  l’amélioration de la qualité du pain à  travers un concours qui met en compétition les boulangeries. Didi Kouakou Diallo, président élu pour 2014 Après la validation du rapport d’activités, une deuxième session a permis de passer à  l’élection. A l’issue de laquelle, la nouvelle équipe a été désignée avec à  sa tête Didi Kouakou Diallo, informaticien dans une institution bancaire et membre de la JCI Bamako. Le nouveau président s’est engagé « à  100% d’efficacité » dans la gestion de l’organisation. Le représentant du ministre de la jeunesse et des sports, le chef de cabinet Gourou Diallo, a réitéré l’accompagnement et le soutien de son département et des autorités maliennes pour la JCI Mali. « Votre mouvement nous reconcilie avec la jeunesse. Vous pouvez compter sur nous pour être à  vos côtés pour mener à  bien vos objectifs ». La manifestation de Kayes a vu la participation d’une forte délégation de la JCI Sénégal conduite par son président national.

Accident de la route: 20 personnes tuées et des dizaines de blessés

La période des vacances scolaires rime malheureusement souvent avec drame de le route. Celui de ce mercredi inscrit 2013 dans les annales avec son bilan terrible, 20 morts dont de nombreux enfants et des dizaines de blessés dont certains sont encore dans un état critique. Les blessés ont tous été admis à  l’hôpital Alfousseyni Dao de Kayes. Que s’est-il passé? C’est aux environs de 13 h que s’est produit l’accident. Un car de transport en commun de la compagnie T A EXPRESS en provenance de Bamako est rentré en collision avec une remorque de la Société SNTI en partance pour Bamako. l’accident s’est produit à  20 kms environ sur la nationale RN1 entre le poste de police de Kayes Ndi et le poste de péage.Les causes de l’accident ne sont pas encore connues et les enquêtes sont en cours. Les usagers qui sont passés sur les lieux quelques minutes après le drame décrivent des scènes insoutenables. Prudence sur les routes, un conseil à  répéter à  l’endroit de tous ceux qui prennent le volant.

L’industrie aurifère résiste à la crise… pour l’instant

Alors que la guerre dans le Nord-Mali bat son plein, le secteur minier se porte bien. « La production aurifère n’a pratiquement pas été affectée », affirme Abdoulaye Pona, président de la Chambre des mines du Mali. Selon le ministère des Mines, 43,5 tonnes d’or brut ont été produites en 2011. En 2012, sur les onze premiers mois de l’année, ce sont 41,3 tonnes d’or qui ont été extraites. « Les zones aurifères sont à  des milliers de kilomètres du Nord-Mali, dans le sud et dans l’extrême ouest du pays », explique Alassane Diarra, directeur général de MCS Consulting, un cabinet de courtage malien spécialisé dans l’or. Et le putsch de mars 2012 n’a pas remis en question les contrats d’exploitation. « Les autorités ont toujours été présentes et assurent notre sécurité. L’option rapatriement n’a pas été mise sur la table, mais c’est une très bonne chose que l’armée française ait réagi aussi vite », indique Mark Bristow, directeur général de Randgold Resources. « Néanmoins, la crise a eu un impact négatif sur la prospection, relativise Alassane Diarra. Des investisseurs se sont montrés plus frileux, et quelques acteurs se sont retirés », effrayés par la perspective d’enlèvements, même dans des zones censées être épargnées. Une perspective ravivée par le rapt d’un Français fin novembre à  Diéma, dans l’ouest du pays. Malgré tout, la production devrait encore progresser en 2013. Portées par un cours de l’once qui atteint des records (1 270 euros début janvier), les annonces d’ouverture ou de prolongation d’exploitation de mines d’or se multiplient. Ainsi, le sud-africain AngloGold Ashanti a été autorisé à  prolonger d’une douzaine d’années l’exploitation de sa mine de Sadiola, et l’australien Resolute Mining va investir 185 millions d’euros dans celle de Syama pour l’exploiter quinze années de plus. [Aubaine] En plus des sept mines déjà  ouvertes, deux nouveaux sites ont été inaugurés en 2012 : Wassoul’or (par la société malienne éponyme) et Gounkoto (par Randgold Resources). « Le complexe de Loulo-Gounkoto, actuellement en cours d’expansion, forme l’une des plus grandes mines d’or d’Afrique, se réjouit Mark Bristow. En 2011, 346 000 onces ont été extraites de ces deux mines, 500 000 en 2012, et la production devrait dépasser les 600 000 dès 2014, avec une durée de vie de plus de vingt ans. » D’autres projets sont prêts à  se concrétiser, à  l’image du gisement de Nampala, dont la concession a été confiée au canadien Robex. « Et treize autres sites sont en cours de prospection, s’enthousiasme Abdoulaye Pona. Les perspectives sont vraiment excellentes. Le Mali pourrait devenir le deuxième producteur aurifère du continent. » Une aubaine pour l’à‰tat, qui, ainsi que le prévoit le code minier, détient 20 % des parts des sociétés d’exploitation.

UNICEF : les journalistes en tournée sur la SEC

Dans la région de Kayes, nombreux sont les villages qui en bénéficient. Situées à  au moins 5 km d’un centre de santé communautaire, les populations de ces localités ne manquent d’éloge pour le rôle prépondérant de l’agent de santé de la communauté qui leur prodigue des soins de santé essentiels. l’ASC, la solution pour les localités reculées l’approche de la stratégie des soins essentiels au niveau communautaire (SEC) depuis 2011 est de rendre l’ensemble des services et des actions préventifs, curatifs et promotionnels ayant une efficacité scientifiquement prouvée, socialement acceptables, accessibles géographiquement et financièrement. Elle est mise en œuvre avec la communauté pour réduire la morbidité et la mortalité au niveau des ménages et des familles. De Kita en passant par Samantan, Kenièba, KolombaII, Loulo jusqu’à  Kayes, les populations de ces localités visitées ont affiché leur satisfaction vis-à -vis de la SEC à  travers l’agent de santé de la communauté. A Samantan, le lundi dernier, les journalistes ont rencontré des populations heureuses de la mise en œuvre de la SEC. l’agent de santé de communauté (ASC) est arrivé à  point nommé dans ce village situé 35 km du CSCOM de Djidian. Dans la localité, l’enterrement des enfants décédés à  la suite du paludisme, la diarrhée et les maladies respiratoires était le quotidien de la population. « Nous saluons l’arrivée de l’ASC dans notre village qui a pu mettre fin aux décès des enfants chez nous. Il y a bientôt deux ans on ne connait plus ça » témoigne le chef du village Allama Sidibe. Même avis que cette mère de trois enfants Djeneba Tounkara « avec l’arrivée de l’ASC le déplacement pour amener l’enfant au CSCOM à  Djidian est devenu un mauvais souvenir. Nos enfants et nos mêmes sommes tous en bonne santé » témoigne –t- elle. Dans la capitale de l’arachide Kita le médecin Ismaà«l Simaga a assuré le suivi et la mise en place effective de la SEC dans le cercle de Kenièba o๠22 sites soins de santé communautaires sont fonctionnels. Gueno Gorée, village modèle Le résultat est encourageant surtout avec l’implication des autorités locales. Le deuxième maire adjoint du conseil de cercle de Kenièba a expliqué que les plaidoyers seront fait auprès des sociétés minières pour assurer la prise en charges des ASC dans les villages au regard du retrait annoncé de l’Unicef à  partir du mois de décembre 2012. A Kolomba II, Makan Sissoko, ménagère, a pris la parole pour témoigner des bienfaits de la SEC. « Nous sommes très loin du CSCOM de Kenièba. Avec l’arrivée de l’ASC, la santé de mes enfants s’est beaucoup améliorée. Nous apprécions beaucoup la qualité de notre agent de santé qui est très disponible » témoigne t- elle. l’étape de Kenièba a pris fin par la visite de Gueno Gorée o๠l’autorité communale a joué un rôle très important en intégrant la prise en charge de l’ASC dans leur budget. « Nous pensons qu’on doit pas attendre que les partenaires se retirent avant de réagir. Pour cette raison, nous avons décidé d’intégrer la prise en charge des deux ASC dans notre budget» explique Alber Koly Cissé deuxième adjoint du maire. A l’inverse, à  Bangassi Doudou Maure, les autorités tergiversent encore pour prendre la relève après le départ des partenaires. Le deuxième maire adjoint Moussa Diallo rassure la population pour la pérennisation de l’ASC malgré le peu de lisibilité sur la suite des opérations. Les femmes de Bangassi Doudou Maure, espèrent que leur ASC, Djeneba Diarra, dont elles apprécient la qualité des prestations, va rester avec elles.

Kayes : si cher poulet !

Ce n’est pas à  Bamako seulement que le poulet est devenu un produit de luxe. A Kayes également, les amateurs de la chair fine du volatile ne savent plus à  quel saint se vouer. Trouver un coq ou une pintade est devenu un exploit. Et quand la marchandise est disponible, elle coûte les yeux de la tête ! Certes, la vie est chère dans la première région du Mal comparativement aux autres régions à  cause de l’exploitation des ressources naturelles et la forte présence de ses ressortissants à  l’extérieure. D’après certains de la ville la vie kayesienne s’apparente à  celle du Sénégal. Ce qui influe sur les prix des denrées de premières nécessités. Mais C’’est bien la première fois que l’on atteint de tels records sur le marché des volailles. En ce moment, le prix du poulet varie entre 5000 et 7000FCFA à  Keniéba contre 2000 à  3000F à  Bamako. Pour les pintades il faut glisser la modique somme 7500 Fcfa. Cette cherté s’explique par la disparition des exploitations avicoles dans cette région o๠tout le monde s’en va travailler dans les mines ou pour les miniers. En cause également, l’exode rural très marqué. Pas de stocks dans les environs Les vendeurs de volaille sont obligés de s’approvisionner bien loin de chez eux, à  Bamako, Bafoulabé ou encore à  Kita. Soumaila Berthé est vendeur et il est désolé de cette situation. « Certains clients se disent contraint d’acheter les poulets à  ce prix. Nous aussi n’avons pas le choix» témoigne –t-il. La baisse des ventes est assez importante mais certains clients demeurent fidèles. Une cliente de Soumaà¯la, Assan Sissoko, est venue s’approvisionner. Elle trouve les prix plutôt abordables « dans la mesure o๠il y a souvent des ruptures de stocks sur le marché. Mon mari préfère le poulet au diner, ce qui nous oblige à  en acheter». Ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir le précieux volatile au quotidien et qui le réservent pour les jours de fête vont devoir délier un peu plus les cordons de la bourse à  l’approche du 31 décembre, date o๠en général les prix habituels sont multipliés par deux ou par trois par les vendeurs. Il faudra alors compter au minimum 10 000F pour un poulet et plus de 20 000 pour une pintade. Autant acheter un mouton !

Diamond Cement Mali : cap sur l’industrialisation du secteur

Les régions de Kayes précisément le cercle de Bafoulabé, seront au C’œur d’un heureux événement avec l’inauguration de la cimenterie de Gangoterie à  la fin de l’année. Mais avant, le ministre du commerce et de l’industrie Abdel Karim Konaté visitera l’usine le week- end prochain. l’industrialisation du Mali commence à  être une réalité au Mali après un gel du secteur ces dernières décennies. Trois semaines après l’inauguration du complexe sucrier de Sissako, dans la région de Ségou, cap sur l’usine de ciment. Le projet de la Société Diamond Cement Mali est celui d’une cimenterie intégrée avec clinkérisation et broyage de ciment dont une partie à  Astro, au village de Gangoterie, et l’autre partie (uniquement de broyage) à  Dio-Gare, dans le Cercle de Kati, Région de Koulikoro. Selon le quotidien national l’essor l’unité de Dio Gare est pratiquement opérationnelle depuis la production du premier sac de ciment, lors de la visite du Ministre du Commerce, des Mines et de l’Industrie, Me Ahmadou Touré, sur le site, le 08 juin 2012. 100 000 tonnes de ciment par an La cimenterie intégrée d’Astro est l’une des unités de cimenterie de la Société Diamond Cement Mali SA (DCM-SA). On peut le rappeler, la Société Diamond Cement Mali SA (DCM-SA) a un capital de 22 milliards de FCFA et constitue aujourd’hui l’une des plus grandes entreprises au Mali, d’économie mixte, détenu par le Gouvernement du Mali, et les promoteurs indiens du groupe DCM, une filiale de West African Cement SA (WACEM SA) une multinationale basée au Togo et présente en Afrique de l’Ouest. Cette usine de cimenterie a une capacité de production de 500 000 tonnes de ciment. Le total des deux unités est de 1.000.000 tonnes de ciment par an. . « Avec cette nouvelle usine, nous pouvons avoir la tonne de ciment à  un prix inférieur au prix traditionnel » témoigne Djibril Coulibaly, Directeur d’une entreprise de BTP.

Le Kamankolè renaît de ses cendres…

Au sud de la ville de Kayes, se dresse l’imposante architecture de Kamankolé bâti sur une superficie de près d’un hectare. l’hôtel a pris le nom d’une rivière située à  quelques encablures du fleuve Sénégal. Elle-même a hérité du nom d’une vieille dame sarakolé née «Â Kaman ». C’’est dans cette structure les hautes autorités, les grandes ONG, les Hommes d’affaires, les personnalités de marque… élisent domicile pendant leur séjour à  Kayes. Mieux, ses prestigieuses salles offrent un cadre adapté pour la tenue de séminaires ou, d’ateliers… Baisse de la fréquentation Cet hôtel haut de gamme, ouvert en 2005, a vu ses activités s’effriter à  plus de 60%. Ses 55 chambres, ses 12 suites présidentielles et ses 2 salles de conférence n’arrivaient plus à  attendre 80 %. Et pour cause la crise sociopolitique ayant basculé le pays dans un marasme économique. La structure doit sa survie à  certaines ONG internationales et aux opérateurs miniers œuvrant dans les abysses de la région de Kayes. Les 6 mines (Sadiola, Yatela, Loulo…) implantées dans la région de Kayes, ajoutés à  des ONG internationales constituent la clientèle fixe. « Les séminaires que nous abritons sont très rares. Or, il ne se passait de semaine sans que nous organisions 2 à  3 rencontres », précise un salarié de l‘hôtel. Voilà  qui joue inéluctablement sur les recettes d’un hôtel qui pouvait avoisiner les 3 millions de F CFA par jour. Un autre facteur qui joue sur la baisse de la clientèle, indique Grégoire Kamissoko (réceptionniste), C’’est l’ouverture d’une nouvelle route nationale qui permet à  une certaine clientèle de rallier Bamako sans passer par Kayes. Rénovation A noter qu’à  l’instar de Kamankolé, toutes les structures hôtelières du pays, sans exceptions, ont souffert de la crise politico-institutionnelle et de celle qui frappait déjà  le secteur touristique malien. D’autres ont tout simplement mis la clé sous le paillasson. A savoir, l’hôtel Nord-sud, le grand hôtel de Bamako… Malgré les difficultés, son promoteur Alou Badra Diallo, un richissime opérateur minier de Kayes, est persuadé que l’extension et la rénovation de la structure s’impose. Histoire de renforcer les capacités d’accueil et de satisfaction de la clientèle. Ce chantier ouvert il y a quelques semaines se poursuit à  grand pas sans désagréments sur la clientèle.

A Kayes, la silencieuse crise alimentaire mobilise les ONG

Reléguée au second plan par la crise nationale, la survie des populations frappées par la crise alimentaire fait l’objet d’actions de la part d’ONG internationales, notamment dans la région de Kayes. Au Mali, 4,6 millions de personnes sont affectées par la crise alimentaire, selon les estimations. Le programme d’Oxfam à  Kayes a pour objectif d’aider plus de 10 000 ménages à  passer la période dite de soudure. Dans un premier temps 2 000 bénéficiaires ont été identifiés fin août dans le cadre du programme de transfert monétaire direct. Chaque ménage a reçu 33 000 FCFA en août et en septembre, ainsi que 50 000 FCFA en octobre. Dans le cadre du partenariat entre Oxfam et l’Office humanitaire de la Communauté européenne (ECHO). Distribution d’argent « Cela permet aux plus démunis de couvrir leurs besoins essentiels en nourriture, en santé et en éducation », explique le chef des programmes d’Oxfam à  Kayes, Thomas Verron. Le 30 octobre dans le cercle Yelimané, les bénéficiaires, identifiés par des équipes de terrain en collaboration avec les autorités locales, étaient nombreux à  venir récupérer leur dernier versement en argent sur l’un des neuf sites de distribution. « Je vais pouvoir acheter du riz, du mil et du haricot pour mes enfants. Je pourrai aussi payer une partie de leurs fournitures scolaires », se réjouit Sokona Sylla, mère de huit enfants. Eviter l’exil Conseiller communal de Yelimané, Sokona Toudo a salué l’apport d’Oxfam, qui a permis à  la population de rester sur place plutôt que de migrer. l’ONG internationale avait exécuté au préalable une distribution mensuelle de bons d’achat à  1 400 ménages dans deux communes du cercle de Kayes. Oxfam est accompagnée dans ses actions par des partenaires locaux, dont Stop Sahel. « Sans ces projets les populations seraient partis », témoigne le chef d’antenne de cette structure à  Kayes, Fodé Boubou Konaté. Le Projet ECHO, dont le budget annuel atteint en moyenne un milliards d’euros, a permis en 2011 d’aider près de 150 millions de personnes vulnérables dans plus de 80 pays.