Afrique subsaharienne : la croissance devrait atteindre 3,6 % en 2023 (rapport)

La Banque Mondiale a revu à la baisse la croissance pour près de 60 % des pays, y compris pour plus de 70 % des exportateurs de métaux qui devraient être pénalisés par la poursuite de la baisse des cours mondiaux.À peine sortis de la pandémie de la Covid-19, les États de l’Afrique subsaharienne ont subi les effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Dans cette partie du continent noir, la Banque Mondiale table sur une croissance de 3,6 % en 2023 et 3,9 % en 2024.

« En dépit de l’atténuation attendue des pressions inflationnistes, le rythme de reprise devrait rester stable dans de nombreux pays en raison de l’impact négatif de la pauvreté persistante et de l’insécurité alimentaire sur la croissance, amplifié par d’autres facteurs de vulnérabilité tels que les conditions météorologiques défavorables, l’endettement élevé, l’incertitude politique, la violence et les conflits », ajoute l’institution financière dans ses dernières perspectives économiques.

Les pays subsahariens dont les économies sont tributaires de l’exportation des métaux seront plus affectés par la baisse de la croissance. « Ce ralentissement constitue un obstacle majeur pour le développement économique de l’Afrique subsaharienne. Le revenu par habitant ne devrait augmenter que de 1,2 % en moyenne en 2023-2024 », souligne la Banque Mondiale.

Poursuivant, elle annonce cette année que le revenu par habitant en Afrique subsaharienne devrait rester inférieur de plus de 1 % à celui de 2019. Et les projections anticipent que dans près de 40 % des pays, y compris les trois plus grandes économies de la région – l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigeria -, le revenu par habitant n’aura pas retrouvé son niveau antérieur à la pandémie même d’ici à la fin de 2024.

Dans ces trois pays, rapporte l’institution de Bretton Woods, « la croissance s’est fortement contractée pour ressortir à 2,6 % seulement en 2022 ». La nation arc-en-ciel « n’a enregistré qu’une croissance de 1,9 % en raison (notamment) de l’aggravation des pénuries d’électricité et du renforcement des politiques de rigueur pour juguler l’inflation », explique la Banque Mondiale.

Par contre, en Angola, les cours élevés du pétrole et la stabilité de la production de l’or noir ont permis un rebond de 3,1 %. Le Nigeria, de son côté, a vu sa croissance s’affaiblir à cause de l’intensification des problèmes de production dans le secteur pétrolier. Résultat, l’inflation y « a dépassé 21 % en 2022, son niveau le plus élevé depuis 17 ans ».

Globalement, remarque l’institution financière, « les tensions sur les prix des denrées alimentaires, déjà importantes avant la pandémie, se sont encore intensifiées en raison des aléas climatiques, des perturbations de l’approvisionnement aggravées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une fragilité et d’une insécurité accrues et, dans certains pays, de fortes dépréciations monétaires ».

L’année dernière, l’inflation des prix alimentaires a dépassé 20 % dans plus d’un quart des pays. Cela a ralenti la progression des revenus réels et de la demande des consommateurs et aggravé l’insécurité alimentaire.

« Malgré le récent relâchement des prix mondiaux de l’alimentation et de l’énergie, les coûts d’importation sont restés élevés, ce qui a contribué à creuser les déficits courants. La précarité des situations budgétaires due à la pandémie a persisté et, l’année dernière, la dette publique était supérieure à 60 % du PIB dans près de la moitié des économies de la région. La viabilité de la dette s’est encore détériorée dans de nombreux pays non producteurs de pétrole, entraînant une hausse des coûts d’emprunt, des sorties de capitaux et une dégradation de la cote de crédit », conclut la Banque Mondiale.

Mali: retour mouvementé de l’Imam Dicko à Bamako

L’accueil triomphal que les partisans de l’Imam Mahmoud Dicko voulaient réserver à leur leader de retour des Lieux Saints de l’Islam, le samedi 14 janvier, ne s’est pas passé comme prevu.L’Imam Mahmoud Dicko à séjourné aux Lieux Saints de l’Islam où il a officiellement nommé membre Permanent de la Ligue Islamique Mondiale (LIM), une « ONG basée à la Mecque et composée de tous les courants des pays musulmans ». Il s’agit d’une organisation qui prône l’amitié et la solidarité entre les peuples. 

A travers cette nomination considérée comme une consécration pour sa carrière au service de la religion, l’Imam Mahmoud Dicko devient également membre du Bureau des Ulémas de la LIM. Un couronnement qu’il a dédié à tous les leaders ainsi qu’à toute la communauté musulmane du Mali.

C’est pour cette raison que ses partisans s’étaient donnés rendez-vous à l’aéroport de Bamako afin de lui réserver un accueil chaleureux. Mais c’était sans compter sur la présence d’un impressionnant dispositif de sécurité dont les éléments n’ont pas hésité à charger les partisans de l’Imam Dicko. Pour le moment, les raisons de cette répression ne sont pas connues, d’ores et déjà elle a été condamnée par de nombreuses voix au Mali, y compris celles de leaders politiques. Plusieurs d’entre eux lui ont même rendu visite à son domicile pour lui exprimer leur soutien.

Pas en odeur de sainteté avec les militaires au pouvoir

Bien qu’étant le leader incontesté du mouvement citoyen qui a précipité le renversement de l’ancien régime en août 2020, l’Imam Dicko avait pris ses distances avec les autorités de la transition depuis mai 2021, correspondant à la deuxième partie de la Transition pendant laquelle nombreux de ses proches nommés lors de la première partie ont été écartés.

Preuve de ce divorce entre les autorités de la Transition et l’Imam Dicko, récemment les partisans de ce dernier n’hésitaient pas à désavouer et à marquer leur rejet de toutes les initiatives prises par le gouvernement. La dernière illustration c’est la sortie récente de ses partisans regroupés au sein de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de Mahmoud Dicko (CMAS) demandant aux autorités de renoncer à l’élaboration d’une nouvelle Constitution devant remplacer celle en vigueur depuis le 25 février 1992.

Mali : un ambulancier sud-africain « vendu » au GSIM

Capturé en Libye, un Sud-africain affirme dans une vidéo avoir été livré au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) dans le nord du Mali.Devant un tapis vraisemblablement accroché à un véhicule ressemblant à un L200, un homme blanc habillé en tenue africaine, barbe fournie s’exprime en anglais dans une vidéo d’un peu moins de deux minutes visionnée à APA. « Je m’appelle Gerco Van Deventer, nous sommes le 4 janvier », débute, l’air serein, l’orateur qui se présente ensuite comme un citoyen « sud-africain ». M. Van Deventer affirme être un captif de « la branche d’Al Qaida au Mali », en référence au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM).

Après plusieurs années en Afghanistan où il a servi dans plusieurs structures dans le privé, Gerco Van Deventer, médecin militaire, est entré en 2017 en Afrique du Sud. En chômage, il a accepté un poste d’ambulancier en Libye, en proie à une crise sécuritaire et institutionnelle depuis la mort de l’ancien guide et président Mouammar Kadhafi en 2011. C’est dans ce pays qu’il a été kidnappé le 3 novembre 2017 avant d’être « vendu » huit mois plus tard au GSIM, dans le plus grand secret.

Pourtant, ses proches s’étaient mobilisés pour sa libération, en vain. Dans une vidéo de deux minutes diffusée en janvier 2019, Gerco Van Deventer demandait, en sanglots, sa libération, en faisant part de ses soucis de santé. À l’époque, ses ravisseurs réclamaient 1,5 millions de dollars, selon le directeur de l’ONG Gift of the Givers, Dr Imtiaz Soliman, cité par le média sud-africain News24.com. Depuis, son dossier est au point mort.

Face à cette impasse, Gerco Van Deventer, âgé aujourd’hui de 48 ans, avoue avoir fait cette nouvelle apparition. « Après de nombreuses tentatives ratées par les jihadistes pour entrer en contact avec le gouvernement, ils ont échoué et mon existence n’a aucune valeur à mes yeux. Alors je tente quelque chose pour rester en vie », explique-t-il.

En dehors de la vidéo, l’otage sud-africain aurait demandé à sa femme à travers une lettre écrite à son nom par ses ravisseurs, d’entrer en contact avec l’épouse du journaliste français Olivier Dubois, lui aussi enlevé en avril 2021 par le GSIM alors qu’il était en reportage dans le nord du Mali. L’épouse de Gerco Van Deventer contactée par APA n’a pas voulu répondre à nos sollicitations.

Ce n’est pas la première fois qu’un sud-africain se retrouve en captivité au Mali. En 2011, Stephen McGrown a été enlevé à Tombouctou par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avant d’être libéré en 2017. A l’époque, Prétoria affirmait n’avoir pas payé de rançon aux jihadistes.

Sébastien Philippe : « le livre vise à faire connaître les artistes et les mettre en relation avec les futurs collectionneurs »

Sébastien Philippe, architecte et écrivain, est un Franco-malien installé à Bamako depuis 2001. Amateur et collectionneur d’arts, il est tombé amoureux du savoir-faire des artistes maliens du domaine. Au point de leur dédié un livre de 246 pages intitulé « Figures des arts plastiques du Mali ». Entretien avec l’auteur.

Vous avez un parcours assez atypique, comment d’architecte, vous vous êtes retrouvé dans la littérature ?

Oui effectivement, je suis architecte de profession. J’ai eu mon diplôme d’architecte en 2001 et quelques mois après je suis venu m’installer à Bamako. J’y ai créé ma société d’architecture. En réalité, avant de découvrir le Mali, je me suis toujours intéressé à l’histoire et mon premier projet était d’être un architecte des bâtiments historiques en France et finalement, j’ai découvert le Mali.

Aussitôt arrivé, je me suis intéressé à l’histoire du Mali et surtout à celle de Bamako où je devais m’installer et vivre. J’ai commencé à me poser des questions sur l’histoire et les origines de la ville. J’ai fait des recherches car j’ai toujours rêvé de faire des recherches en archives et ce sont ces recherches qui ont abouti à l’écriture de mon premier livre en 2009 sur l’histoire de la ville de Bamako « une histoire de Bamako ».

C’est comme ça que je me suis retrouvé dans l’écriture par hasard car au début, je voulais juste écrire une petite brochure pour mes amis et finalement j’ai rencontré un couple d’éditeurs grâce auquel j’ai pu publier le livre de Bamako. Juste après, je me suis pris de passion pour l’écriture en faisant d’autres recherches qui ont donné lieu à d’autres livres.

Qu’est ce qui a motivé l’écriture de ce livre sur les Arts plastiques ?

Pour plusieurs raisons. Déjà parce que j’aime l’art et je suis un grand collectionneur. J’achète assez régulièrement des œuvres auprès d’artistes maliens et puis finalement ces artistes je les ai connus à travers le projet du palais de Koulouba, parce que j’étais l’architecte qui a reconstruit le palais entre 2014 et 2017 et à la fin du projet, j’ai proposé que dans au moins chaque pièce du palais présidentiel du Mali, il y ait au moins une œuvre d’art d’artistes maliens. C’est comme ça que j’ai approché des artistes maliens et même lancé un petit concours auprès des artistes maliens pour qu’ils puissent reproduire des œuvres sur le thème du palais dont l’œuvre lauréate a intégré la collection qui été exposée au palais. Voici donc comment je les ai rencontrés et j’ai sympathisé avec certains d’entre eux et je me suis intéressé à leur travail. Arrivé à un moment, c’est un des artistes, Noumouké Camara, qui m’a parlé de la possibilité de faire un livre. Et voilà comment l’idée du projet m’est venue. J’ai mis deux ans à le réaliser. J’ai répertorié 62 artistes dans ce livre.

Comment s’est passé le processus d’écriture ?

Ça n’a pas été évident. D’abord je voulais écrire le livre sous forme de magazine, comme des interviews. J’ai commencé à écrire les premiers portraits et puis j’ai commencé en disant « je », première personne du singulier. Finalement quand vous écrivez 62 artistes à la première personne, ça ne faisait pas trop naturel. Parce que certains s’exprimaient mieux que d’autres, je transcrivais les interviews et c’était assez monotone. Finalement, en un moment donné je me suis dit ce n’est pas ce qu’il faut que je fasse. J’ai tout repasser à la troisième personne du singulier.

Ainsi, c’est moi qui ai écrit ce que j’ai compris de leur parcours. Je parle et je présente les artistes à la troisième personne.

Selon vous, de quoi souffre cet art au Mali ?

Ce livre est fait avant tout pour aider les artistes maliens. Certains ont duré dans cet art pendant que d’autres sont à leur début. Ce livre vise donc à faire connaître les artistes et les mettre en relation avec les futurs collectionneurs, les galeries et les musées.  Qu’ils feuillettent le livre et aient un coup de cœur pour un artiste et puissent directement le contacter puisque j’ai placé les contacts directs des artistes dans le livre.

Au travers des rencontres et des questions, cela m’a permis de rentrer dans l’intimité de chaque artiste et de mieux connaître certains que je pensais connaître et finalement je me suis rendu compte que je n’en savais pas beaucoup sur leurs difficultés. Cela m’a permis un peu de voir quel était le statut de l’artiste au Mali, les difficultés qu’ils ont au niveau des moyens car certains déjà pour acheter de la peinture, il faut de l’argent et ce n’est pas évident. Au niveau de la société malienne aussi, parce que le statut d’artiste c’est particulier et pas qu’au Mali. Dans le monde entier quand votre enfant dit « je vais devenir peintre », les parents disent « j’aurai préféré que tu sois médecin ou autre chose… ». Certains artistes m’ont témoigné que « quand j’ai dit à mes parents que je vais être artiste, ils m’ont dit mais « t’es trop intelligent pour être artiste ». Voici plusieurs difficultés pour même des artistes qui sont aujourd’hui reconnus. C’était assez émouvant qu’ils m’expliquent leur parcours, leurs difficultés et les rejets des familles. Tous ces aspects sont reflétés dans leurs travaux. Finalement, tout ceci forge l’être humain et surtout l’artiste qui les exprime à travers différentes thématiques. Nous retrouvons dans leurs créations, ce qui les a marqués dans leur vie.

Au travers de vos rencontres, les artistes vivent-ils de leur art ?

C’est très difficile. Il faut dire ce qui est. Sauf si les artistes arrivent à émerger et se faire connaître à l’international. Il y a assez peu de collectionneurs au Mali et ceux qui achètent sont souvent des étrangers. Malgré tout, il y a quand même des Maliens collectionneurs, des gens qui s’intéressent à leur travail et qui achètent.  Mais le problème est aussi qu’il y a moins de communication autour de l’Art plastique. C’est quand même difficile pour les artistes de vivre de leur art ici. C’est une question longuement débattue entre le public et les artistes eux-mêmes. Cependant, c’est possible si les artistes y travaillent sérieusement.

Journée de la souveraineté retrouvée au Mali : une leçon-modèle dispensée dans les écoles

Dans le cadre de la célébration du 14 janvier, Journée nationale de la souveraineté retrouvée en souvenir de la grande mobilisation contre « les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA », le ministère de la Refondation a convié l’ensemble des départements pour identifier ce qu’ils pouvaient organiser.

Le ministère de l’Éducation nationale s’est vu confier l’exécution de leçons-modèles dans l’ensemble des écoles primaires et secondaires du Mali et l’organisation de jeux-concours. « Les leçons-modèles ont été préparées pour éveiller et créer le déclic chez les enfants de la nécessité d’être conscient de son appartenance à une Nation et de l’engagement qu’il faut avoir pour répondre présent à chaque fois que notre pays est exposé à un danger », explique Kinane Ag Gadega, Secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale. Le vendredi 13 janvier 2023 est prévu pour l’exécution de cette leçon-modèle dans les classes du préscolaire, fondamental et secondaire et verra la mobilisation des hautes autorités politiques, administratives et scolaires. Pour rappel, après les sanctions infligées au Mali par la CEDEAO et l’UEMOA, les Maliens ont répondu le vendredi 14 janvier 2022 favorablement à l’appel lancé par les autorités de la Transition pour un sursaut patriotique afin de défendre la partie, la souveraineté du Mali, son intégrité, sa dignité et l’honneur des Maliens. À Bamako, une marée humaine s’était amassée sur le Boulevard de l’Indépendance. Il en a été de même dans toutes les régions du Mali pour dire non aux sanctions.

Mali : Le GSIM revendique l’attaque meurtrière contre l’armée dans le centre

L’armée malienne a annoncé la mort de 14 soldats dans eux attaques revendiquées par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) dans le centre.Le 10 janvier dernier, une patrouille de l’armée a été la cible de deux attaques meurtrières sur l’axe Tenenkou-Macina, dans la région de Mopti (centre). La première opération qui s’est déroulée sur le tronçon reliant Dia et Diafarabé, a été menée à l’aide d’un engin explosif improvisé (EEI) sur lequel un véhicule militaire a sauté. Quant à la seconde attaque, elle est survenue sur l’axe Koumara et Macina. Pour celui-ci, les jihadistes ont fait recours à au moins trois engins explosifs improvisés (EEI), avant d’engager des combats avec les militaires.

Le bilan établi par l’état-major des armées du Mali fait état de 14 militaires tués, 11 blessés et 1 véhicule détruit. La même source indiquent que les jihadistes ont perdu 31 des leurs et un autre blessé récupéré. Par contre, l’armée ne fait pas cas des dégâts matériels.

Revendiquant ces attaques, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) – ou JNIM en arabe ( Jamaat Nosrat al-Islam wal-Muslimine) – affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a affirmé avoir tué 12 militaires parmi lesquels 5 dépouilles d’hommes blancs attribuées aux « mercenaires de Wagner ». 

Dans un enregistrement d’un peu plus de deux minutes authentifié par plusieurs sources spécialisées, le groupe expose le butin récupéré après les combats à savoir deux véhicules militaires dont un équipé d’une mitrailleuse 14,5, 4 kalachnikovs, une mitrailleuse PKM, de nombreuses caisses de munitions, etc. Aussi, l’intervenant dans cette vidéo affirme la destruction de deux véhicules militaires. Il déclare que les assaillants ont perdu 5 des leurs.

Depuis le début de l’année, le GSIM mène des opérations dans le centre du Mali et élargit son champ d’action vers l’Ouest non sans assumer son ambition de « ceinturer» Bamako. 

UEMOA : légère baisse de l’inflation en 2023

L’inflation se maintiendra à un niveau encore élevé en 2023, à 7,5%, dans l’UEMOA, selon le rapport mensuel sur la conjoncture, publié le 9 janvier 2023. Après s’être établie à 8,4% en octobre 2022, elle a ensuite enregistré une légère baisse, à 8,0%, consécutive à un léger repli des prix des produits alimentaires enregistré suite à l’arrivée des nouvelles récoltes. Des prix néanmoins élevés malgré une hausse de la production céréalière d’environ 16%. Et en raison essentiellement des coûts encore élevés des denrées alimentaires importées par l’Union. Notamment le riz, dont les prix ont augmenté de 42%, le lait, de 22,2% et le blé de 12,8%.

À ces facteurs se sont ajoutées les difficultés d’approvisionnement des marchés locaux, aggravées par les effets des crises sécuritaires et politiques. Même si la composante Transports a connu une baisse, à 7% en novembre par rapport aux 8% du mois d’octobre, l’augmentation des prix à la pompe de l’essence sur une année, est restée très importante pour tous les pays. Au Mali, elle s’est située à 22,3% pour l’essence et à 36,4% pour le gasoil.

La décélération de l’inflation se poursuivra en 2023, selon les perspectives de l’UEMOA. De 7,9% en décembre 2022, elle pourrait se situer à 7,5% en janvier 2023. Mais la baisse restera liée à la poursuite de la commercialisation des nouvelles récoltes. Une dynamique qui devrait être soutenue par des politiques d’aide des autorités au pouvoir d’achat et le relèvement des taux directeurs. Mais elle pourrait être limitée par la persistance de l’insécurité affectant les circuits de distribution.

Application du port du casque : faut-il changer de méthode ?

Depuis quelques mois, autorités de Transition et organisations de la société civile s’activent pour informer les citoyens sur l’importance du port du casque. La sensibilisation « d’immense envergure » tarde cependant à produire ses effets sur les usagers. Faut-il procéder par la manière forte ?

Elle était instituée pour être obligatoire à partir du 1er janvier 2023, mais finalement la mesure sur le port du casque a été redirigée dans un premier temps vers la sensibilisation. C’est dans ce cadre que les autorités de la Transition se sont engagées depuis un certain temps dans une large campagne sur l’importance du port du masque. Ainsi, le ministre chargé des Transports et celui de la Jeunesse et des sports ont procédé le 29 décembre dernier à une distribution gratuite de casques au pont Fadh de Bamako. L’initiative avait pour but « d’inciter les motocyclistes au port du casque de protection ». De même, le ministre de l’Éducation nationale a entamé cette semaine une opération de distribution de 3 000 casques aux élèves et étudiants du Mali. Elles furent 600 jeunes filles des lycées Ba Aminata Diallo et Notre Dame de Bamako à recevoir leur casque de protection des mains de la ministre Mme Dédeou Ousmane.

« L’approche privilégiée par le ministre des Transports et des infrastructures, conformément aux orientations des plus hautes autorités, a toujours été la sensibilisation et non une répression systématique qui serait contre-productive. C’est dans cette perspective qu’une vaste campagne médiatique de sensibilisation, accompagnée de distributions gratuites de casques aux utilisateurs de motos, a été entreprise », a indiqué le ministère.

Les sensibilisations tous azimuts continuent donc à Bamako, tout comme à l’intérieur du pays, notamment à Kadiolo, où le Conseil local de la Jeunesse a organisé une série d’activités en décembre dernier. Mais les résultats escomptés tardent pour l’heure. Sur les grandes artères de Bamako, le constat est patent : sur une centaine de conducteurs d’engins à deux roues seulement quelques-uns portent un casque. « Tant qu’on ne le rendra pas obligatoire, le port du casque ne sera jamais respecté au Mali. Combien de fois les gouvernants précédents ont procédé à des sensibilisations sans que les citoyens ne l’adoptent ? », se demande le sociologue Oumar Yattara. Selon lui, les autorités de la Transition doivent changer de méthode et rendre le port du casque obligatoire. « D’autant qu’il permet de sauver des vies maliennes », ajoute-t-il.

Aminata Dramane Traoré : « l’ONU est aux ordres des membres du Conseil de sécurité et non à l’écoute des peuples souverains »

Sociologue, écrivaine, militante altermondialiste, Aminata Dramane Traoré a plusieurs cordes à son arc et autant de combats à mener. Depuis toujours, ou presque, elle questionne le pré-établi, pousse l’analyse et dénonce au besoin. Ses prises de position vont de la dénonciation de la politique française en Afrique au néolibéralisme ou encore aux questions des droits des femmes. Toujours avec l’intensité qui la caractérise, l’ancienne ministre de la Culture répond à nos questions.

Le Mali célèbre ce 14 janvier la « Journée nationale de la souveraineté retrouvée ». Estimez-vous que nous le pays a vraiment recouvré sa souveraineté ?

J’ai pris part à la mobilisation du 14 janvier 2022 parce qu’indignée par les sanctions infligées à notre pays par la CEDEAO et l’UEMOA. C’est un combat d’avant-garde, en raison de l’importance stratégique des enjeux de souveraineté de nos jours. Ils sont politiques, géopolitiques, militaires, sécuritaires, mais aussi économiques, sociaux, culturels et écologiques. Un jalon important vers l’affirmation de notre souveraineté a donc été franchi ce jour-là. La souveraineté étant une quête de tous les jours, les acquis doivent être entretenus et consolidés. Tel est le sens à donner à la « Journée nationale de la souveraineté retrouvée ».

Dans cette quête de souveraineté, les autorités de la Transition ont pris de nombreuses décisions qui ont créé des tensions avec certains partenaires, notamment la France ou certains voisins. Cette quête doit-elle être aussi conflictuelle ?

La conflictualité de cette quête ne dépend pas que du Mali. Elle rend compte de la volonté de puissance de la France dans ses anciennes colonies d’Afrique, ainsi que des failles dans la coopération sous-régionale, bilatérale, multilatérale et internationale. Notre pays est un véritable cas d’école.

Le Mali redéfinit ses alliances dans une période très polarisée, notamment par la guerre en Ukraine. Comment tirer son épingle du jeu dans cette situation ?

La guerre en Ukraine jette une lumière crue sur les buts des guerres des temps présents, dont celle qui a été imposée au Mali au nom de « l’anti-terrorisme ». Je n’ai pas cessé, dès 2012, de contester et de déconstruire ce narratif français à la lumière de ce que je sais des interventions militaires étrangères. J’ai exprimé mon désaccord en ayant à l’esprit ce qui s’était passé en Irak et surtout en Libye. Alors comment choisir son camp entre des puissances qui s’autoproclament « démocratiques » et les autres (Chine, Russie, Turquie), qu’elles considèrent comme autocratiques parce qu’elles n’adhèrent pas à leurs principes politiques ? C’est le non alignement qui nous sied le mieux pour nous frayer notre propre voie, conformément aux besoins de nos peuples qui n’en peuvent plus des fausses promesses de développement, de démocratie et de gouvernance.

Vous avez symboliquement été candidate au poste de Secrétaire général de l’ONU. Selon vous, pourquoi la réunion demandée par le Mali en août dernier concernant un soutien présumé de la France aux terroristes n’aboutit-elle pas ?

Permettez-moi de rappeler d’abord que cette candidature symbolique au poste de Secrétaire général des Nations-Unies, auquel les femmes étaient invitées à se présenter, était l’occasion pour moi de rappeler que la crise de la démocratie libérale est stratégique. Le fait d’être homme ou femme à ce poste ne fait pas de différence dans l’ordre congénitalement injuste et violent du capitalisme. L’ONU est aux ordres des membres du Conseil de sécurité et non à l’écoute des peuples souverains.

Il n’y a de ce fait rien d’étonnant au mépris avec lequel la demande du Mali a été traitée au sujet d’une réunion autour d’une question qui fâche la France et perturbe ses alliés occidentaux. C’est pour cette raison que je souligne dans la vidéo que je consacre à l’ONU que la réforme dont elle a besoin va bien au-delà de la représentation de ses membres au Conseil de sécurité. Sa mission est à repenser à la lumière des crises qui s’amoncellent et s’aggravent, du fait de la loi du plus fort qui est la règle du jeu.

L’affirmation de la souveraineté du Mali ou d’un nouveau narratif du pays ne passe-t-elle pas aussi par la rupture des relations diplomatiques avec la France, accusée par les autorités de soutenir les terroristes ?

Ces relations sont à repenser et à refonder en se respectant et en s’écoutant mutuellement sur tous les sujets, y compris ceux qui fâchent comme le soutien de la France aux terroristes. En s’y refusant, Paris conforte l’idée selon laquelle elle est au-dessus du droit international, qu’elle prétend défendre, et aggrave la crise de confiance qui remonte aux premières heures de l’Opération Serval, suite à l’interdiction de l’accès à Kidal aux FAMa.

Qu’avez-vous ressenti à l’annonce du départ des soldats français du pays ?

Bien entendu un sentiment de fierté. La guerre dite « anti-djihadiste » étant sous nos cieux une nouvelle étape de l’impérialisme et de la recolonisation par l’intervention militaire.

Mais la situation sécuritaire ne s’est guère améliorée depuis…

Il en est ainsi parce le diagnostic est erroné. Les conséquences sont érigées en causes. Nombreux sont les analystes avisés qui rappellent que le terrorisme est un mode opératoire et non un ennemi spécifique. Le phénomène prend de l’ampleur au fur et à mesure que les mécanismes du pillage de nos richesses, du délitement du lien social et de la destruction de l’environnement s’accentuent au profit des banques, des grandes entreprises et de leurs actionnaires. L’ennemi principal est, en somme, le néolibéralisme, que nos élites s’interdisent de nommer pour ne pas scier la branche de l’arbre sur laquelle elles sont assises.

Des discours anti politique française se font de plus en plus entendre au Sahel, mais dans des pays qui ont en commun d’être dirigés par des militaires. Cette dynamique pourra-t-elle être maintenue après le retour à l’ordre constitutionnel ?

Les discours anti politique française ont largement contribué à l’éveil des consciences et à la libération de la parole. Ils ont également alerté la France sur l’impérieuse nécessité de changer son fusil d’épaule. Les dirigeants qui succéderont aux militaires se rabaisseront aux yeux de leurs concitoyens et des opinions publiques en jouant au béni-oui-ouisme.

Selon certains analystes, les raisons profondes de la crise au Mali sont d’abord économiques. Partagez-vous cette analyse ?

Ces analystes ont parfaitement raison. Je dis la même chose sans pour autant être sur la même longueur d’onde que la plupart d’entre eux, parce qu’il y a économie et économie. Pour moi, il ne s’agit pas d’approfondir les politiques néolibérales au nom d’une prétendue intégration dans l‘économie mondiale. Il s’agit, à la lumière des inégalités entre Nations et à l’intérieur de chaque pays, de réinventer l’économie afin qu’elle devienne une réponse à la faim, à la soif, à la peur et à la haine. L’état actuel des vieux pays industrialisés, comme celui des émergents, en pleine tourmente, invite à méditer sur ce que « développer économiquement » veut dire.

Pour atteindre notre souveraineté, nous avons donc besoin de transformer notre économie ? Par quoi cela passe-t-il selon-vous ?

C’est une excellente question dont nous devons nous saisir toutes et tous et à tous les niveaux. La tâche est colossale et exaltante. J’abonde dans le sens de Kako Nubukpo, Commissaire de l’UEMOA, qui plaide pour la révision de fond en comble des accords de libre-échange entre l’UE et les ACP (pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique), du néoprotectionnisme et du « juste échange ». Il faut dans cette perspective (la liste n’est pas exhaustive) : une pensée économique et politique autonome, nourrie des enseignements de ces 62 ans d’essais de développement, la confiance en nous-mêmes et en les autres, la solidarité, dont le patriotisme économique est l’une des clés. On achète et on consomme Malien et Africain au lieu de continuer à importer tout et n’importe quoi, dont les restes des consommateurs des pays « émergés » ou « émergents ». Il faut une intégration sous-régionale basée non pas sur la compétition à mort mais sur la conscience de notre communauté de destin et des valeurs que nous avons en partage. Les femmes et les jeunes doivent être les fers de lance de cette quête d’alternatives.

Le Mali est aussi un pays de paradoxes, « une population pauvre assise sur des richesses ». Est-ce à cause des politiques menées depuis l’indépendance, qui n’étaient pas assez ambitieuse ?

Les régimes successifs n’ont pas manqué d’ambition. Ils ont rarement eu les marges de manœuvre nécessaires. La Première République a été torpillée et farouchement combattue par la France parce que le Président Modibo Keita avait opté pour la souveraineté en vue d’un développement conforme aux intérêts supérieurs des Maliens. Les régimes suivants ont été contraints et obligés par les institutions de Bretton Woods à désétatiser, en faisant du secteur privé, dont les tenants et les aboutissants échappent totalement aux Maliens ordinaires, le moteur du développement. L’immense majorité de nos élites refusent d’admettre que le capitalisme malien et africain gagnant est sans issue.

Vous menez aussi depuis plusieurs années un combat pour les femmes. Que pensez-vous du mouvement féministe au Mali, qui semble se développer ?

Le mouvement de libération des femmes africaines, dont les Maliennes, souffre, à bien des égards, comme le processus de développement, des mêmes stigmatisations, du mimétisme et de la volonté de rattrapage de l’Occident. Le prix à payer est considérable aux plans économique, social, culturel, politique et écologique. Nous sommes de grandes consommatrices d’idées, de biens et de services. La question des postes et des places dans un tel système est, de mon point de vue, secondaire. Hommes ou femmes, notre capacité d’analyse des faits, de propositions d’alternatives et d’anticipation est défiée comme jamais auparavant.

D’où vient votre engagement pour tous les combats que vous menez ?

Ma mère, Bintou Sidibé, m’a marquée par sa conception du monde et des relations humaines. C’est ce qui me pousse à m’emparer de tout ce qui peut contribuer à les améliorer au niveau local (le pavage de mon quartier, la conception d’un marché malien des produits faits main), à investir dans la défense des droits des migrants et des réfugiés (Migrances) et dans celle de notre pays et de l’Afrique, partout où l’on tente de nous piétiner, de nous humilier.

Mali : l’Onu constate une détérioration de la sécurité

Le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS, sigle anglais) a dévoilé récemment son rapport semestriel couvrant la période allant du 23 juin 2022 au 30 décembre 2022.Ces six derniers mois, la situation sécuritaire au Mali ne s’est pas améliorée, selon le rapport du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS, sigle anglais) présenté mardi 10 janvier par sa cheffe par Intérim, Giovanie Biha. Selon le document consulté à APA, la sécurité s’est détériorée dans ce pays sahélien surtout après le départ de Barkhane, précipité par la brouille diplomatique entre Paris et Bamako, sur fond de rapprochement des autorités de la transition malienne avec Moscou et un supposé recours aux mercenaires de Wagner.

Dans des zones comme celle dite des « trois frontières », les affrontements entre groupes jihadistes rivaux, l’Etat islamique et le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ainsi que des mouvements impliqués dans le processus de paix ont fait monter le niveau d’insécurité, constate l’Onu. Cette situation a causé de nombreux morts et des blessés parmi les civils ainsi qu’un mouvement sans précédent des populations fuyant vers des zones relativement plus sécurisées au niveau des régions de Gao et Ménaka.

L’une des conséquences de cette insécurité est l’accroissement du nombre de personnes déplacées internes au Mali qui s’établit à plus de 400 000 individus. Ce, alors que les besoins humanitaires vont crescendo, les financements pour y faire face ne sont pas à hauteur de souhait.

Selon l’ONU, en 2022, 7,5 millions de personnes ont eu besoin d’assistance humanitaire dans le pays, contre 5,9 millions en 2021. Toujours l’année dernière, elles étaient 12,9 millions de personnes (contre 11,7 millions en 2021) à être affectées dont 52% de femmes et 56% d’enfants, parmi lesquelles, 7,5 millions (contre 5,9 millions en 2021) sont considérés en besoins d’assistance humanitaire dont 2,4 millions présentent des besoins aiguës. Ainsi, 36% de la population totale, soit plus d’une personne sur trois, a besoin d’une assistance humanitaire.

Mali : le GSIM assure s’installer dans la « banlieue » de Bamako

Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ne cache plus son objectif d’encercler la capitale du Mali.Le GSIM a revendiqué mardi 10 janvier deux assauts contre des checkpoints de la gendarmerie à Didiéni et à Sébékoro. La coalition jihadiste sahélienne liée à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), affirme s’installer progressivement « dans les faubourgs de Bamako ».

Dans ces deux localités situées respectivement dans les régions de Kayes (ouest) et de Koulikoro (centre), les insurgés islamistes affirment avoir tué au moins un gendarme, détruit plusieurs véhicules et emporté des armes.

Le 2 janvier dernier, le même groupe s’était attaqué au poste de contrôle de Kassela, à une quarantaine de kilomètres, à l’est de Bamako, tuant un agent de la protection de l’environnement et des forêts. Dans la foulée, les jihadistes affiliés à AQMI ont lancé une offensive contre le poste de secours de la protection civile de Markacoungo, faisant au moins trois morts parmi les sapeurs-pompiers maliens.

Au mois de juillet, la filiale sahélienne d’AQMI avait, à travers sa branche la plus active, la Katiba du Macina dont la zone d’action se situe principalement dans le centre, revendiqué un assaut à la voiture piégée contre le camp Soundiata Keita de Kati, à moins de vingt kilomètres de Bamako.

L’attaque avait été qualifiée « d’audacieuse » par plusieurs observateurs en raison de la cible considérée comme le cœur du pouvoir, incarné depuis mai 2021 par des militaires. À travers ces attaques, le GSIM vise à « isoler » Bamako à l’heure où « le gouvernement prétend avoir pris le dessus » sur le groupe jihadiste.

À la faveur d’une brouille avec Paris, Bamako s’est davantage rapprochée de Moscou et a fait appel à des « instructeurs » russes, considérés par les chancelleries occidentales comme des « mercenaires » du groupe paramilitaire controversé Wagner. Irritées, les autorités françaises ont accéléré le départ définitif de Barkhane, dix ans après l’intervention Serval pour chasser les jihadistes des villes du nord du Mali et contenir une éventuelle progression vers Bamako.

AIGE : les membres officiellement installés

3 mois après leur nomination, les 15 membres (3 représentants du Chef de l’Etat, un représentant du Premier ministre, 2 représentants du Conseil National de Transition, 1 représentant du Haut Conseil des Collectivités, 1 représentant du Conseil Economique, Social et Culturel, 4 représentants des partis politiques et 3 représentants de la Société civile)  du Collège de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) ont été installés dans leur fonction  mardi 10 janvier 2023 par le président de la transition, Assimi Goita.

La cérémonie s’est déroulée dans la salle des banquets du palais de Koulouba en présence du Premier ministre, du président du CNT et de l’ensemble des membres du gouvernement.

« L’organisation d’élections libres et transparentes est une exigence du peuple malien. C’est la condition sine qua non de la stabilité politique à laquelle nous aspirons tous », a indiqué le Colonel Assimi Goita pour lequel la création de l’AIGE répond à cet impératif.

Demande forte de la classe politique depuis plusieurs années et recommandation des Assises nationales de la Refondation, l’AIGE, créée par la loi 2022-019 du 24 juin 2022 a pour principale mission l’organisation et la gestion de toutes les opérations référendaires et électorales en République du Mali.

Les membres du collège avaient prêté serment depuis le 20 octobre dernier. A en croire le président Me Moustapha Cissé, les coordinations décentralisées de l’AIGE seront installées dans les prochains jours en vue de son opérationnalisation effective à l’échelle nationale.

Selon le chronogramme des élections à venir, l’organisation du référendum constitutionnel prévu pour mars 2023 devrait constituer la première tâche de l’AIGE.

Sécurité : plusieurs attaques contre les FAMa sur l’axe Tenenkou-Macina

Les Forces armées maliennes (FAMa) ont annoncé mardi soir avoir engagé à plusieurs reprises, « de violents combats contre des Groupes Armés Terroristes (GAT) après avoir été victimes de plusieurs incidents à l’engin explosif improvisé ». Les accrochements ont eu lieu sur l’axe Tenenkou-Macina dans la région de Mopti. Une première est intervenue entre les villages de Dia et Diafarabé, ensuite entre Koumara et Macina, indique-t-on dans le communiqué des FAMa. Selon la même annonce, le bilan provisoire était état de trois morts, cinq blessés et trois véhicules immobilisés côté FAMa et de sept terroristes neutralisés. « Les renforts terrestres sont arrivés dans la zone de même que la surveillance aérienne. Il a été réévalué dans un communiqué publié dans la soirée par l’état-major. Le bilan est désormais de 14 morts; 11 blessés et véhicule détruit côté FAMa. 31 terroristes ont été neutralisés en tout indique le communiqué.

L’attaque intervient quelques jours après celles qui ont fait cinq morts ainsi que des dégâts matériels le 2 janvier au poste de secours routier de la protection civile de Markakoungo. En outre, dans la nuit du 8 au 9 janvier dernier, le poste de douane de Didiéni et celui de la Gendarmerie de Sébékoro ont subi des agressions d’hommes armés non identifiés. La double attaque revendiquée par le JNIM ce mardi aurait fait un mort à Sébécoro selon des sources locales.

Mali : les partisans de l’Imam Dicko refusent une nouvelle constitution

Les sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko s’opposent à l’élaboration d’une nouvelle Constitution par les autorités transition malienne.La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (Cmas) et d’autres associations religieuses, ont publié une déclaration, le lundi 9 janvier 2023, demandant au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, de renoncer à l’élaboration d’une nouvelle Constitution.

Pour les signataires de cette déclaration, « ce n’est pas une nouvelle Constitution qui peut aider le Mali à sortir de la crise multidimensionnelle qu’il connaît depuis de nombreuses années ». Selon eux « les causes et la source de la pérennisation de mauvaises élections, de la mauvaise gouvernance, de l’impunité, du népotisme, de l’insécurité et du délitement de l’État se trouvent ailleurs que dans la Constitution du 25 février 1992 ».

La junte disqualifiée

Les partisans de l’Imam Dicko rappellent à Assimi Goïta qu’il n’a aucun pouvoir pour procéder à une modification constitutionnelle par un référendum alors qu’il n’est pas élu par le peuple. « Aucune disposition du droit positif ne donne compétence au président de la Transition pour prendre l’initiative de l’élaboration d’une nouvelle Constitution et de la faire aboutir par voie de référendum », fulminent-ils.

Outre la demande adressée au chef de l’Etat de renoncer à son projet de nouvelle constitution, les signataires ont également informé qu’ils ne participeront pas « à la rencontre du 12 janvier initiée par le ministère de l’Administration Territoriale dans la perspective de l’organisation du référendum sur le projet de nouvelle Constitution ».

Cette déclaration intervient à quelques semaines de la convocation du collège électoral pour le scrutin référendaire prévu en mars prochain. Ce, alors que le texte de cette nouvelle Constitution qui doit être adopté par le Conseil National de Transition – organe devant légiférer n’est toujours pas prêt.

En effet, alors qu’une première commission mise en place depuis juillet 2022 n’a remis l’avant-projet de la nouvelle charte fondementale qu’au mois d’octobre 2022, le président de la transition a mis en place le 19 décembre, une autre Commission chargée cette fois-ci « de la
finalisation
du projet de la nouvelle
Constitution
de la République du
Mali ». Ce qui fait craindre à de nombreux observateurs un glissement du calendrier électoral.

Signalons que comme ces signataires, nombreux sont ceux qui estiment le moment inopportun pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Ils soutiennent que le mieux serait plutôt de procéder à des révisions pour adapter la Constitution du 25 février 1992 aux réalités du moment. Certains estiment même que la tâche de l’élaboration d’une nouvelle Constitution devrait être confiée à des autorités démocratiquement élues. D’autant que le texte en cours de finalisation comporte des dispositions qui ne font pas l’unanimité.

La laïcité dénoncée

Cette sortie des partisans de l’Imam Dicko est une sortie de mise en garde quand on connaît l’influence du religieux sur les derniers évènements politiques dans le pays. En effet, l’Imam Dicko, a joué un rôle déterminant dans la mobilisation populaire qui a provoqué le coup d’État militaire contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020.

Une influence qui va au-delà des frontières maliennes, puisque le célèbre religieux est nommé membre Permanent de la Ligue Islamique Mondiale. Il fait ainsi son entrée dans le bureau des Ulémas de cette grande organisation.

Par ailleurs, outre les partisans de l’Imam Dicko, d’autres milieux religieux se sont opposés à ce projet de nouvelle constitution. Il y a quelques jours, c’était l’actuel président du Haut Conseil Islamique (HCI), Cherif Ousmane Madani Haïdara qui dirige une association religieuse présente à l’échelle internationale, qui était monté au créneau pour exprimer son malaise quant à « l’exclusion » des religieux dans les institutions de la transition et la persistance des difficultés qui ont fait partir l’ancien régime.

D’autres leaders religieux n’hésitent pas à sonner l’alerte pour dire qu’ils ne voteront pas en faveur de la nouvelle Constitution au cas où elle comporterait le concept de la laïcité qui, selon eux est la raison pour laquelle des offenses contre la religion musulmane ont été observées récemment dans le pays. La tension monte de plus en plus alors que cette année est considérée comme charnière par beaucoup d’observateurs en raison de plusieurs élections qui devraient y être organisées.

Mali : le Général de division, Mamadou Gaye, prend la tête de la Minusma

Le haut gradé de l’armée sénégalaise va assurer l’intérim à compter de ce 9 janvier jusqu’à la prise de fonction d’un nouveau Commandant de la Force.Fin de mission pour le Général C.J. Kees Matthijssen. L’officier militaire néerlandais qui assurait le commandement de la force de mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a cédé sa place à son adjoint sénégalais, le Général de division, Mamadou Gaye.

« Le Général Gaye va assurer l’intérim à compter du 09 janvier et pour la période à venir, jusqu’à la prise de fonction d’un nouveau Commandant de la Force. Il me plait donc de vous remercier chaleureusement pour votre présence parmi nous cet après-midi afin de rendre hommage au Général Matthijssen et exprimer notre ferme soutien au nouveau Commandant par intérim de la Force, le Général Mamadou Gaye », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la Minusma, El-Ghassim Wane.

S’exprimant à l’occasion de la cérémonie de passation de commandement tenue vendredi 6 janvier à Bamako, M. Wane a indiqué que cette cérémonie de passation se passe dans un contexte sécuritaire difficile.

Il en veut pour preuves les multiples atrocités commises dans les régions de Gao et Ménaka contre les populations civiles, les représentants de l’Etat, les Forces de Défense et de Sécurité Maliennes (FDSM), contre les forces internationales ainsi que d’autres acteurs y compris les acteurs humanitaires. Le Centre du Mali continue lui aussi, malheureusement, de connaître une situation difficile, a-t-il ajouté.

L’agent onusien a rappelé que rien qu’en 2022, la Minusma a comptabilisé 26 Casques bleus tombés au champ d’honneur et 125 autres blessés. A l’en croire, 276 Casques bleus ont perdu la vie depuis le déploiement de la mission en 2013. La Minusma a ainsi « le triste privilège d’être l’opération onusienne de maintien de la paix la plus meurtrière au monde ».

Face à ce décor sombre et aux multiples défis qui attendent le nouveau Commandant par intérim, El-Ghassim Wane a réitéré son soutien total ainsi que celui de l’ensemble de la Mission.

Avant d’intégrer la mission onusienne, le Général de division, Mamadou Gaye, a occupé de très hautes responsabilités dans son pays. Il a entre autres été Commandant de l’École Nationale des Officiers et de l’École des sous-officiers ; Directeur Général de l’Agence Nationale de Réinsertion sociale des militaires retraités et plus récemment Chef d’État-Major adjoint des forces armées sénégalaises.

« Mon Général, depuis votre prise de fonctions en qualité de Commandant adjoint de la Force en juillet 2022, vous avez insufflé une dynamique fort appréciée dans votre action. […] Votre engagement constant dans la gestion des questions de relèves, de coopération aérienne et bien d’autres domaines démontrent incontestablement que vous êtes à la hauteur de la mission qui vous est confiée ce jour. Je reste convaincu que vos décennies d’expérience de leadership au sein de l’armée sénégalaise, […] seront mis à profit dans le cadre de l’exécution efficace et efficiente du mandat de la Mission », a soutenu M. Wane.

L’année 2023 est une année charnière pour le Mali avec d’importants rendez-vous électoraux (référendum constitutionnel, élections législatives et présidentielles au début d’année 2024), mais aussi pour la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles engagées, le tout dans un contexte sécuritaire qui reste encore difficile.

Le chef de la Minusma a indiqué que la mission continuera à soutenir la mise en œuvre diligente de l’Accord de la paix et de la réconciliation de 2015 qui est un élément essentiel de la stabilisation du Mali, de sa refondation. « De même, nous poursuivrons notre appui à la mise en œuvre de la stratégie de stabilisation des régions du Centre adoptée par le gouvernement malien ainsi qu’au processus de Transition y compris les élections. Nous continuerons à accorder une attention particulière à la protection des populations civiles qui n’ont que trop souffert », a-t-il assuré.

Pour y arriver, El-Ghassim Wane a souligné la nécessité de renforcer la coordination avec les forces armées maliennes, tout en réitérant sa solidarité avec le peuple et les autorités du Mali pour toutes les souffrances et toutes les tragédies que ce pays a connues au cours des 10 dernières années.

Par ailleurs, il a rappelé que la gravité de la crise qui prévaut au Sahel appelle à une mobilisation internationale toujours plus forte en appui aux pays de la région au titre de la sécurité collective. « Si les défis qui restent à relever sont de taille, ils n’ont rien d’insurmontable », a-t-il conclu.

Bamako – Abidjan : détente en vue après la libération des soldats ivoiriens ?

Un vent d’apaisement pourrait souffler sur les relations diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et le Mali suite à la libération des 46 libérations des soldats ivoiriens.Suite à la médiation du président togolais Faure Gnassingbé, le colonel Assimi Goïta a accordé la grâce présidentielle aux soldats ivoiriens, malgré leur condamnation à 20 ans de réclusion criminelle, par la justice malienne.

Pendant six, la Côte d’Ivoire et le Mali se sont affrontés sur le terrain diplomatique dans cette crise. Arrêté le 10 juillet par l’armée malienne, les 49 soldats ivoiriens dont trois femmes, sont accusés des « mercenaires » et des « saboteurs » de la sécurité de l’État

Bamako reproche aux soldats ivoiriens d’être entrés sur le territoire malien « sans autorisation ni ordre de mission » et d’avoir donné des versions contradictoires quant à la raison de leur présence.

Des accusations démenties par la partie ivoirienne qui soutiennent que ces soldats sont bel et bien des éléments nationaux de soutien (NSE) de la Minusma. Une version appuyée par l’Organisation des Nations unies (Onu).

Dans un passé récent, la Côte d’Ivoire a été l’un des principaux détracteurs du coup d’Etat de 2020 qui a renversé du pouvoir l’ancien président malien Ibrahim Boubabar Keïta. L’arrivée d’Assimi Goïta au pouvoir, marque le début de cette rupture puisque Abidjan s’était fait le champion des appels à sanctionner le régime militaire de Bamako. Selon Alassane Ouattara, les militaires devaient organiser la transition et retournaient dans les casernes, afin de céder le pouvoir aux civils.

Pour certains observateurs de la géopolitique de cette région, l’arrestation des soldats ivoiriens dans le cadre du contingent de maintien de la paix de la Minusma, était un moyen pour le régime de Bamako de se venger des positions ivoiriennes depuis la prise de pouvoir par les militaires.

La Côte d’Ivoire est ceinturée par trois régimes militaires à savoir la Guinée, le Burkina Faso et le Mali. Ce qui fait frémir Abidjan, où l’expérience qui a précédé l’accession de Ouattara à la présidence ivoirienne en 2010, est encore fraîche dans les esprits.

Tout en promettant de suivre une voie diplomatique pour une résolution à l’amiable de la crise, la rhétorique de Bamako sur la question a toujours été liée à son droit de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale. Et ce, face à de prétendus provocateurs qui étaient entrés dans le pays en se faisant passer pour des soldats de la paix.

Ouattara « cette crise est derrière nous »

Malgré le sentiment de frustration ressenti à Abidjan, le président Ouattara a lui aussi tenu à insister sur la nécessité d’une solution diplomatique, en en rappelant le fait que, quel que soit le sort des soldats détenus, il y a toujours une bonne chance qu’un dialogue pacifique règle la question sans faire retentir le tambour de la guerre avec son voisin du nord.

Le président ivoirien s’en est tenu à ce ton diplomatique une fois que les soldats ont commencé à respirer l’air frais d’Abidjan où il était présent pour les accueillir dans une réunion émouvante avec leurs familles soulagées à l’aéroport.

Pour le dirigeant ivoirien, la crise doit être reléguée aux oubliettes par les deux « pays frères » qui doivent tourner la page. « Maintenant cette crise est derrière nous et nous devons reprendre des relations normales avec ce pays frère qu’est le Mali, qui a besoin de nous et dont nous avons aussi besoin », a déclaré le dirigeant ivoirien.

Les paroles conciliantes de Ouattara ont été bien accueillies par Bamako qui a salué la contribution d’Abidjan à la résolution à l’amiable de cette crise entre voisins. Si Bamako et Abidjan renouent le fil du dialogue, ceci pourrait-il marquer la fin de l’isolement international du Mali en l’Afrique de l’Ouest ?.

Les relations entre le Mali avec ses partenaires traditionnels, notamment la France et la Cedeao, se sont assombries depuis l’arrivée au pouvoir des militaires

Cette situation a été aggravée par les liens croissants de la junte avec la Russie et société privée militaire russe Wagner, qui aurait été engagé pour aider à faire face aux djihadistes qui mènent une insurrection dans le pays depuis 2012.

L’Iran passe en revue ses relations commerciales avec la Cédéao

L’Iran espère relever le niveau des échanges économiques avec les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).Téhéran a accueilli cette année la 16ème réunion du comité de coordination des relations économiques extérieures consacrée à l’examen du dernier état des relations économiques entre l’Iran, Cuba et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

A travers cet examen, l’Iran espère que le volume des transactions commerciales avec la Cédéao connaîtra une croissance qui nécessite une planification ciblée dans ce domaine, a indiqué Téhéran dans un communiqué.

La deuxième partie de la réunion a également permis de passer en revue les dernières relations économiques avec les pays de la sous-région ouest-africaine.

Téhéran affirme que les minéraux, l’agriculture, la construction, la population et l’adéquation du marché pour la vente de marchandises ont fait de l’établissement de relations économiques et d’investissements commerciaux dans cette région de l’Afrique une nécessité.

L’Iran s’est joint à la récente ruée vers les opportunités commerciales en Afrique, mais reconnaît être loin derrière les puissances économiques que sont les Etats-Unis et la Chine, ainsi que des partenaires traditionnels du continent, notamment que l’Union européenne.

RPM : Moussa Timbiné claque la porte

Depuis le coup d’État contre IBK en 2020 suivi de son décès début 2022, son parti le Rassemblement pour le Mali (RPM) peine à s’en remettre. Les différences de vue au sein de la formation politique conduisent à des défections en son sein. Dernière en date et non des moindres, Moussa Timbiné a annoncé son départ du parti. Paul Yapi N’Guessan.

Une surprise qui n’en est pas une. Moussa Timbiné, cacique du RPM, un des fidèles et proche de feu l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita a annoncé hier jeudi son départ du parti. Cette démission est un autre coup dur pour le parti qui traverse une grave zone de turbulences notamment à cause d’une crise entre le président du parti Bocary Tréta et certains membres du bureau exécutif national dont Me Baber Gano, secrétaire général du parti et par le désormais ancien membre Moussa Timbiné.   Moussa Timbiné, ancien président éphémère de l’assemblée nationale du Mali, justifie sa démission par une volonté des militantes, militants et sympathisants du parti, qui ont aujourd’hui exprimé leur mécontentement contre la gestion actuelle du parti par certaines personnes qui sont entrain de trahir les idéaux du parti de feu Ibrahim Boubacar Keita.  Selon lui, le constat est amer il y a une dégradation générale du parti RPM caractérisée par le dépassement du délai statutaire du congrès initialement prévu pour le 23 octobre 2019. Il a ajouté que le parti RPM est devenu un parti sans perspective claire, miné par les démons du clanisme. Pour continuer la lutte, Timbiné et ses camarades démissionnaires veulent crée un mouvement politique dénommé Convergence 2023, qui répond aux aspirations des Maliens. Le président du parti Bocary Tréta a réagi à travers un communiqué dans lequel il assure « prendre acte » de la démission et « invite les militants et militantes à ne pas se laisser distraire ».  Au contraire du secrétaire politique du RPM Boubacar Touré dit « Bou Touré », pour qui cette démission est douloureuse car cela va surement avoir des impacts sur la vie du parti. Toutefois, il souligne que c’est le plein droit de Timbiné de démissionner car on adhère de façon volontaire à un parti politique. Il est donc libre de le quitter un jour ajoute t-il. Comme le RPM, le parti de feu Soumaila Cissé est aussi confronté à une grave crise interne qui le fragilise déjà. En effet après le décès de Soumaïla Cissé, la cohésion est fortement perturbée par des querelles intestines entre Gouagnon Coulibaly et Salikou Sanogo au sein de l’URD. Une rivalité relancée le 16 janvier dernier, par un congrès extraordinaire organisé pour la désignation d’un nouveau président. Si c’est Gouagnon Coulibaly qui a finalement été porté à la tête du parti, Salikou Sanogo et une partie des membres de l’URD ne reconnaissent pas les résultats de ce qu’ils considèrent comme un non-évènement. La justice ayant donné la plénitude du pouvoir à Gouagnon Coulibaly. Le camp Salikou compté donner sa part des faits demain samedi lors d’une conférence de presse.

Trésors Humains vivants : le Mali proclame 6 nouvelles personnalités

Six nouveaux trésors vivants (THV) figurent désormais au patrimoine culturel immatériel du Mali pour 2022. Personnalités exceptionnelles, reconnues pour leur savoir faire ou leur savoir être, elles incarnent la reconnaissance de valeurs fondatrices et ont un rôle indispensable dans la création ou la sauvegarde des patrimoines culturels.

Leurs compétences se manifestent dans plusieurs domaines que sont l’artisanat, l’architecture de terre, la pharmacopée, la magie, les religions africaines, la géomancie ou encore la médiation sociale et culturelle.

Au Mali, la commission nationale de sélection a été mise en place en 2008 et est à sa troisième sélection. Après celle de 2008 qui a proclamé 7 Trésors Humains Vivants et 5 en 2019, c’est au tour de Mouhamedou Ould Cheikh Hamahoullah Haidara dit Bouyé, autorité morale et médiateur social, Mamadou Boubou Niang, tradithérapeute magicien, Cheik Malifalifou Yiriba Diarra, tradithérapeute, historien traditionaliste, Hanna Kodio, tradithérapeute, Mme Diakité Hadja Youma Aïssata Kébé, médiatrice socioculturelle et Lassana Sidy Mouleikafo, tradithérapeute d’être proclamés en 2022.

« Je suis très content, parce que cela est une chance. Être reconnu après 26 ans par le gouvernement et à travers le monde est un grand motif de satisfaction. Nous allons redoubler d’ardeur pour travailler comme nous l’avons déjà fait et transmettre ce que nous avons reçu, c’est un devoir », s’est réjoui Lassana Sidy Mouleikafo, après sa proclamation ce 5 janvier 2023.

Le patrimoine matériel qui valorise les sites des monuments historiques et témoignent de l’histoire des peuples et des civilisations. Ces derniers sont construits par des génies, par des acteurs traditionnels ou religieux, détenteurs de savoirs et socles des valeurs identitaires, indique M. Edmond Moukala, représentant de l’UNESCO au Mali.

Ne pas reconnaître, donc « leur contribution, les efforts qu’ils consentent pour transférer le savoir aux futures générations est un manquement que l’UNESCO a voulu corriger en 1993 en encourageant la mise en place des trésors humains vivants et en les reconnaissant ».

C’est pourquoi la proclamation de ces THV est un symbole fort de reconnaissance à l’endroit des acteurs culturels mais aussi à l’endroit de la nouvelle génération afin qu’elle puisse acquérir des savoirs, et s’inspirer des valeurs de paix, de développement et de cohésion sociale, a conclu le représentant de l’UNESCO.

Renforcement de la coopération entre le Mali et le Brésil

Les deux pays s’engagent à donner une nouvelle impulsion à la coopération bilatérale.Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga a bouclé, mardi 3 janvier 2023, une visite au Brésil, où il assistait l’investiture du président Luiz Inácio Lula da Silva, deux jours plus tôt. Il était accompagné d’une forte délégation composée du chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, du ministre du Développement rural, Modibo Keïta, ainsi que d’autres personnalités civiles et militaires.

Au cours de cette cérémonie, le Premier ministre représentait le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Le Mali était l’un des rares pays africains à avoir dépêché une délégation de haut niveau à l’investiture du nouveau président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva. A la faveur de l’audience que ce dernier a accordée au chef du gouvernement malien, l’occasion a été saisie pour discuter du renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines de la sécurité, de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.

Dans le domaine de la sécurité, il faut préciser que la flotte de l’armée de l’air du Mali comprend des avions d’attaque légers « Super Tucano » fabriqués par la société brésilienne « Embraer ».

S’agissant de l’élevage et de la pêche, les deux pays ont signé fin mars 2022, sous le régime de Jair Bolsonaro (2019-2023), deux conventions visant à augmenter la production et la productivité en viande bovine de qualité dans la zone périurbaine de Bamako et dans la région de Kayes, ainsi que la production de poisson dans la zone périurbaine de la capitale, à Koulikoro et à Selingué.

L’enveloppe allouée entièrement par le Brésil à ces deux conventions est de 1.490.000.000 F Cfa pour l’élevage et 735.000.000 F Cfa pour la pisciculture.

Le sous-secteur de l’élevage contribue à hauteur de 19% au Produit intérieur brut (Pib) du Mali (PIB) et est le troisième contributeur aux recettes d’exportation après l’or et le coton. Quant au sous-secteur de la pêche, selon le ministère du Développement rural, « il occupe 7,2% de la population malienne avec une contribution de 4,2% au Pib ».

Pour ce qui est de l’agriculture, le Brésil et le Mali font partie des plus grands producteurs de coton dans le monde. A ce sujet, les deux pays participaient à un projet de l’Organisation internationale du travail (OIT) visant à contribuer à la promotion du travail décent dans les pays producteurs de coton. C’est ainsi que le Mali a adapté et mis en œuvre les expériences brésiliennes dans deux domaines : le renforcement de l’inspection du travail et la lutte contre le travail des enfants.

Pour le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, l’une des grandes préoccupations des autorités maliennes, c’est la sécurité alimentaire des citoyens, affirmant que son pays ne doit plus dépendre « des importations qui sont massives et plombent fortement les recettes fiscales de l’Etat ».

Selon lui, le Mali et le Brésil entretiennent une « coopération de longue date, des soutiens multiformes qui sont à renouveler et à approfondir dans les domaines spécifiques de l’agriculture et de l’élevage ».

Par ailleurs, le Mali s’intéresse également au Brésil qui fait partie des membres non permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), espérant en profiter que sa voix soit plus audible.

Ce plus grand Etat d’Amérique du Sud est également l’un des cinq membres des BRICS, un groupe de cinq pays qui se réunissent depuis 2011 en sommets annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.

Des tirailleurs sénégalais obtiennent gain de cause en France

Ces hommes ayant combattu lors des deux grandes guerres peuvent définitivement rentrer dans leur pays d’origine sans perdre leur minimum vieillesse.C’est une bataille de longue haleine que viennent de remporter les tirailleurs sénégalais ayant survécu à la première et à la seconde guerre mondiales. Désormais, ces anciens combattants de l’armée française n’ont plus l’obligation de séjourner six mois dans l’Hexagone pour percevoir leur minimum vieillesse. Ils peuvent en bénéficier depuis leurs pays respectifs.

Selon nos confrères de Franceinfo, l’Office des anciens combattants a recensé une quarantaine de vétérans âgés de plus de 90 ans pouvant bénéficier de cette mesure et pour le moment une « vingtaine de dossiers » a été validée par le ministère des Solidarités. Ces anciens combattants sont essentiellement nés au Sénégal, mais parmi eux, il y a également des Maliens et des Mauritaniens.

Pour le moment, seul le minimum vieillesse de 950 euros est concerné par cette « mesure de tolérance ». Mais l’Association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais, qui porte ce dossier depuis plusieurs années, réclame que les tirailleurs puissent percevoir également la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) ou leur pension d’invalidité depuis leur pays d’origine.

« C’est très bien, c’est un plaisir. Ma femme sera heureuse parce que pour l’instant, je suis là et je ne peux pas la voir. Je suis là et je ne peux pas voir les enfants. J’ai tout fait pour obtenir un logement, mais je n’ai pas réussi. Elle ne peut pas venir », s’est réjoui Gorgui M’Bodji, ancien combattant de 91 ans, obligé jusque-là de vivre au moins six mois par an en France pour continuer à toucher le minimum vieillesse.

Pour Yoro Diao, vétéran de 91 ans, cette mesure vient à point nommé car elle lui permettra de passer le reste de sa vie auprès de sa famille. « Ça va rallonger nos vies et il y aura beaucoup de centenaires parmi nous parce qu’on aura une satisfaction morale. Et on parlera souvent de la France pour nous rappeler des souvenirs, des camarades disparus », espère-t-il.

Cette victoire a été en partie obtenue grâce à l’engagement de l’association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais qui porte ce dossier depuis des années. Elle regrette tout de même que l’Etat français ait pris autant de temps avant d’accorder cette « mesure de tolérance ». Pour sa présidente, Aïssata Seck « c’est peu cher payé par rapport aux combats qu’ils ont pu mener pour la République ».

Le corps d’infanterie des tirailleurs sénégalais a été créé par Napoléon III en 1857 au Sénégal, d’où son nom. Il s’est ensuite élargi dans son recrutement à des hommes d’autres régions d’Afrique occidentale et centrale conquises par la France à la fin du XIXe siècle. Les tirailleurs furent plus de 200.000 à se battre lors de la Première Guerre mondiale, 150.000 pour la Seconde, et 60.000 en Indochine.

Dans son film « Tirailleurs » sorti mercredi 4 janvier 2023 dans les salles, l’acteur franco-sénégalais Omar Sy raconte justement l’histoire de ces tirailleurs sénégalais pendant la Première Guerre mondiale.

En 2022, l’Etat islamique revendique 1027 attaques en Afrique

En 2022, l’Etat islamique a mené près de la moitié de ses attaques en Afrique.L’État islamique (EI) a publié, mercredi 4 janvier, via son agence de propagande « Amaq », le bilan de ses opérations dans le monde en 2022. L’organisation jihadiste revendique 2058 attaques dans 22 pays. Ces actions ont coûté la vie ou blessé 6.881 personnes. 

Près de la moitié des opérations du groupe jihadiste, soit 1027 attaques se sont déroulées dans 13 pays africains et ont occasionné la mort ou blessé 3195 personnes.

Le Nigeria en tête 

Le Nigeria arrive en tête de ce classement, tous continents confondus avec 517 attaques dans lesquelles 887 personnes ont perdu la vie ou ont été blessées. La dernière en date visait même le président de la République Muhammadu Buhari, le jeudi 29 décembre 2022. Une voiture piégée a explosé trente minutes seulement avant l’arrivée du chef de l’Etat nigérian dans l’Etat Kogi (centre) précisément dans la ville d’Okéné au sud-ouest d’Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Le pays le plus peuplé d’Afrique (213 millions d’habitants en 2021) est suivi de l’Irak qui a enregistré 484 incidents liés à l’insurrection jihadiste.

Sur le continent africain, la République démocratique du Congo (RDC) où l’État islamique compte une « province » vient en deuxième position du tableau consulté à APA. Dans ce pays d’Afrique centrale, l’EI a revendiqué 167 attaques pour 607 morts ou blessés.

Au Mozambique où 156 raids ont été menés par les « shebab » du Cabo Delgado affiliés à l’Etat islamique alors que leurs « frères » d’Ansar Bait al Maqdis d’Egypte en ont perpétré 95 et fait 263 victimes.

En Somalie, les jihadistes affirment avoir tué ou blessé 61 personnes dans 22 attaques.

Dans le Sahel central, l’EI se dit responsable de 22 attaques au Mali, 11 au Niger et 4 au Burkina Faso. Soit un total de 37 opérations entraînant 938 décès ou blessés. Depuis mars, les jihadistes se sont lancés dans une serie d’exactions dans le nord du Mali, précisement à Ménaka où ils sont accusés par plusieurs organisations de défense des drois humains d’avoir tué des centaines de civils. 

Lire aussi : Jihadisme : l’inquiétante expansion de l’Etat islamique en Afrique

Dans le bassin du Lac Tchad, l’organisation jihadiste a aussi ciblé des pays comme le Tchad et le Cameroun où elle affirme avoir été à l’origine de 17 attaques. Lesquelles auraient fait 99 victimes.

Cependant, l’EI a été peu présent en Libye, au Bénin et en Ouganda où il a globalement commis 6 attaques qui ont tué ou blessé 19 personnes.

Décentralisation 

D’idéologie salafiste jihadiste, l’Etat islamique a été proclamé en 2014 en zone syro-irakienne par l’irakien Abou Bakr al Baghdadi, tué en 2019 par l’armée américaine en Syrie. Sous son impulsion, le groupe jihadiste qui a eu à administrer des territoires où il appliquait la version ultra-rigoriste de la charia, s’est étendu dans d’autres régions du monde. S’inscrivant dans cette dynamique, son successeur Abou Ibrahim al Hachimi Al Qourachi a travaillé à exporter l’idéologie de l’organisation jihadiste qui compte qui compte depuis 2022 sept « provinces » en Afrique.

En mars, le Sahel central a été érigé en « province » à part entière, ne dépendant plus du Nigeria. Le Mozambique qui était sous l’autorité de la « Province en Afrique centrale » a bénéficié également d’une « promotion » et vole de ses propres ailes. Une politique d’expansion qui sera sans doute maintenue par l’actuel « calife » Abou Al Hussein al Husseini al Qourachi, successeur d’Abou al Hassan Al Hachimi Al Qourachi.

46 militaires ivoiriens : à quand le dénouement ?

Le président du Togo Faure Gnassingbé s’est rendu mercredi à Bamako puis à Abidjan pour échanger avec les présidents Assimi Goita et Alassane Ouattara. Le Togo qui assure une médiation entre les deux pays se démène pour trouver une issue à la crise née de l’arrestation de 49 militaires ivoiriens dont 46 sont actuellement en détention au Mali. 

Les efforts de Faure Gnassingbé vont-ils porter fruit ? C’est la première fois que le président togolais dont le pays assure la médiation dans l’affaire des 46 militaires ivoiriens se rend à Bamako puis à Abidjan pour y rencontrer les présidents Assimi Goita et Alassane Ouattara. Aucun commentaire côté malien à l’issue de la rencontre, la présidence togolaise a elle assuré que les deux chefs d’Etat se sont entretenus entre autres sur des sujets régionaux d’intérêts communs. Sur la table notamment la question de la libération des militaires ivoiriens arrêtés à Bamako depuis le 10 juillet 2022, qualifiés dans un premier temps par les autorités maliennes des mercenaires. Le 30 décembre 2022, les 46 militaires ivoiriens ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle alors que les trois soldates libérées en septembre 2022 ont, elles, écopé de la peine de mort par contumace. Ces militaires ivoiriens ont été reconnus coupables d’attentat et complot contre le gouvernement, « atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». Selon une dépêche de l’AFP, le président Faure Gnassingbé aurait demandé une grâce présidentielle du Colonel Assimi Goita en faveur des militaires ivoiriens condamnés. Cette possibilité aurait été déjà laissé ouverte par le mémorandum conclu entre les deux parties, malienne et ivoirienne, le 22 décembre dernier à Bamako.

Dans une déclaration mercredi suite à une réunion du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly a assuré que le gouvernement ne commente jamais les décisions de justice prises en Côte d’Ivoire, et qu’il n’y a pas de raison de commenter les décisions de justice prises à l’étranger.  Il a en outre exhorté les Ivoiriens à faire confiance au Chef de l’Etat dans cette affaire où la Côte d’Ivoire a choisi la voie de la négociation et celle diplomatique.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, lui, avait déjà promis dans son discours du nouvel an le 31 décembre dernier que les soldats condamnés regagneront bientôt le sol ivoirien.

CHAN 2023 : quelles chances pour le Mali ?

Le sélectionneur national  Nouhoum Diané a dévoilé lundi 2 janvier sa liste des 26 joueurs retenus pour  le CHAN Algérie 2023. Une compétition dans laquelle les Aigles locaux ambitionnent de faire mieux que la finale perdue en 2021 au Cameroun.

La sélection nationale locale est arrivée ce mercredi  4 janvier en Tunisie pour un stage de préparation de 10 jours au cours duquel le groupe va disputer quelques matchs amicaux.

Pour la 7ème  édition de cette compétition réservée uniquement aux joueurs évoluant sur le continent, le Mali pourrait mieux faire que lors de l’édition précédente où il s’est incliné contre le Maroc en finale.

Pour plusieurs analystes sportifs, la sélection possède plusieurs atouts et devrait avoir des chances d’aller loin dans le tournoi.

« Je pense que la force de l’équipe reste le collectif qu’a pu se créer Nouhoum Diané. On a vu que depuis le départ il a gardé le même groupe à l’exception de 2 ou 3 joueurs qui n’étaient pas dans le premier lot mais qui ont également de la valeur à ajouter »», confie le journaliste et consultant sportif Drissa Niono.

« Aujourd’hui Hamala Diakité monte en puissance. Depuis le début de la saison c’est un maillon essentiel de la formation de l’AS Real leader du championnat. Il y a également  Sada Diallo qui était sur une très bonne ascendance mais qui a eu des difficultés depuis quelques mois à cause des blessures », poursuit –il. Pour lui, l’équipe dispose de joueurs techniques  qu’il faut, et qui peuvent également beaucoup batailler au milieu de terrain à l’instar de Moussa Coulibaly ou Fady Coulibaly.

Au moins une dizaine de joueurs du groupe  en sont à leur premier CHAN. Une situation qui pourrait constituer une entrave mais qui ne serait pas sans solution. A en croire Drissa Niono, ce qui pourrait être l’une des difficultés est la clé tactique en défense qui sera mise au point par le sélectionneur.

« J’ai des inquiétudes au niveau de la défense  notamment la complémentarité entre Barou Sanogo  et Emile Koné. Mais je crois que si les deux arrivent à faire 2 ou 3 matchs ensemble en préparation à Tunis, cela peut permettre de retrouver cette complémentarité », indique celui qui soutient par contre qu’en attaque, l’équipe dispose  de joueurs d’expérience qui peuvent marquer de buts.

De son côté, Amadiar Traoré, journaliste sportif, partage les mêmes inquiétudes sur le plan défensif. « Le sélectionneur aura beaucoup de difficulté surtout au niveau de l’axe de la défense pour trouver une paire qui vont combiner durant toute la compétition. Pour faire une compétition exceptionnelle, il faut avoir une solidité extraordinaire avec un bon gardien de but », souligne-t-il.

Selon lui pour que le Mali soit capable d’aller chercher ce trophée qui le fuit depuis quelques années, il faudra que les joueurs soient  être aguerris sur tous les plans, physique, mental et technique et savoir respecter le schéma technique de jeu proposé par le staff

Pour ce championnat d’Afrique des Nations  qui débute le 13 janvier, le Mali joue son premier match le 16 janvier face à l’Angola avant d’en découdre le 24 janvier avec la Mauritanie. Dans ce groupe D  à 3, seul le premier se qualifie pour le prochain tour.

Contrôle physique : les enseignants de la commune IV se font enrôler

Le contrôle physique des enseignants  salariés de la commune IV du district de Bamako a démarré ce 03 janvier 2023. Les enseignants des 120 écoles de la commune se soumettront à cette vérification des services de l’Etat en vue d’une meilleure gestion des ressources de la commune.

« Le contrôle au niveau de la mairie de la commune IV ne concerne pas que les enseignants. Mais aujourd’hui c’est le tour des enseignants. Il s’agit uniquement des enseignants salariés en commune IV », explique M.Modibo Keita, 4ème adjoint au  maire de la commune.

Pour cette mission de contrôle de la gestion au niveau des services de la mairie, les enseignants constituent l’un des baromètres. Pour les principaux concernés, c’est un sentiment de satisfaction qui domine, car, « il s’agit des retenues sur les salaires » dont ils avaient des « doutes concernant le reversement à l’Etat », s’est exprimé M.Sibiri KANTE,  secrétaire général du Syndicat national de l’Éducation de Base en Commune IV.  C’est donc une première qu’ils tiennent à saluer, mais déplorent la mauvaise organisation.

En effet, avec deux centres d’animation pédagogique (CAP) et 120 écoles, pas facile d’organiser une telle mobilisation des enseignants sans entraver le déroulement normal des cours. C’est pourquoi un chronogramme a été établi afin de permettre une rotation des enseignants d’abord du premier cycle, puis du second cycle.  Ce qui n’a pas empêché une présence massive des enseignants à la mairie ces 03 et 04 janvier. Cette présence a fortement perturbé les cours dans les écoles de la commune

Mais puisque les contrôleurs avaient déjà établi une liste, un échantillon pour leur permettre d’effectuer le travail, tous les enseignants dont les noms ne figuraient pas sur la liste se sont mobilisés créant un engorgement au niveau de la mairie. En ce qui concerne ces derniers, aucune inquiétude à avoir, selon le secrétaire général du Syndicat national de l’Éducation de Base en Commune IV. « Ceux dont les noms ne figurent pas sur les listes n’auront pas de problème. Il s’agit juste d’un échantillon qui a été choisi ».

Cette mission de vérification à la commune IV du District de Bamako se poursuivra jusqu’au 12 janvier prochain.

46 militaires ivoiriens : Faure Gnassingbé à Bamako

Le chef de l’État togolais Faure Gnassingbe est arrivé ce 4 janvier à Bamako pour une visite d’amitié et de travail au Mali, de 24 heures. Les deux Chefs d’Etat auront une séance de travail à Koulouba au cours de laquelle il devrait être question de l’affaire des 46 militaires ivoiriens condamnés le 30 décembre à vingt ans de réclusion criminelle par la justice malienne. Le Togo assure une médiation dans cette crise qui a déjà permis d’aboutir à la libération des soldates du groupe en septembre dernier pour raisons humanitaires et à la signature d’un mémorandum entre les deux pays le 22 décembre 2022. Selon des informations du ministère des affaires étrangères de Côte d’Ivoire, le président togolais se rendra après Bamako à Abidjan, où il doit rencontrer le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara.

 

 

Faure Gnassingbé à Bamako pour une « visite d’amitié et de travail »

Le président togolais a engagé une médiation pour une libération rapide des quarante-six (46) soldats ivoiriens emprisonnés au Mali.Le président togolais Faure Gnassingbé profitera de sa visite pour échanger avec son homologue malien le Colonel Assimi Goïta, sur les voies et moyens visant à aboutir à la libération rapide des quarante-six (46) militaires détenues à Bamako depuis juillet. D’aucuns espère une issue heureuse dans ces pourparlers. Le président togolais est accompagné d’une forte délégation dont le chef de la diplomatie togolaise, le Pr Robert Dossey.

Dans son discours à la veille du nouvel an, le président ivoirien, Alassane Ouattara a salué les efforts du Président togolais ayant permis la libération, en septembre dernier « pour des raisons humanitaires » des trois femmes faisant partie du contingent des quarante-neuf (49) militaires ivoiriens arrêtés à Bamako. Il a aussi promis que « les 46 autres, regagneront bientôt le sol ivoirien ».

Le vendredi 30 décembre, la Cour d’appel de Bamako a condamné les quarante-six accusés comparant devant la Cour d’Assises spéciales, à une peine de vingt ans de réclusion criminelle et au paiement d’une amende de deux millions de FCFA.

Quant aux trois femmes libérées en septembre dernier « pour des raisons humanitaires » elles ont été condamnées par contumace à la peine capitale et au paiement d’une amende de dix millions FCFA.

Les charges retenues contre ces accusés sont entre autres « attentat et complot contre le Gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munition de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

On est loin de la qualification de « mercenariat » qui leur a été collée au départ par les autorités maliennes. On sait désormais qu’ils sont tous des militaires de l’armée ivoirienne. Actuellement, les yeux sont rivés sur les efforts du président togolais qui a obtenu l’aval de ses pairs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en vue de conduire une médiation pour faire libérer les militaires ivoiriens.

Il va également s’appuyer sur un mémorandum d’accord signé, le jeudi 22 décembre dernier, entre les autorités maliennes et ivoiriennes devant servir de base à la libération des soldats ivoiriens. Les lignes vont certainement bouger avant la fin de la visite de vingt-quatre heures au Mali du chef de l’Etat du Togo.

Une épée de Damoclès plane aussi sur la tête des autorités maliennes auxquelles la Cedeao dans son sommet du 4 décembre dernier avait menacé de sanctions si les militaires ivoiriens n’étaient libérés avant début janvier 2023.

Mali : vers une grâce présidentielle pour les soldats ivoiriens ?

Malgré la signature d’un mémorandum entre Abidjan et Bamako, les 46 soldats ivoiriens ont été condamnés à une lourde peine.Après six mois de détention préventive, les 46 soldats ivoiriens arrêtés en juillet pour « mercenariat » ont été fixés sur leur sort par la justice malienne. Au terme d’un procès qui a duré deux jours, ces militaires accusés d’ « atteinte à la sureté extérieure » du Mali par le parquet ont écopé de 20 ans de réclusion criminelle tandis que les trois femmes du groupe, libérées en septembre dernier ont été condamnées à la peine de mort.

Ce verdict rendu par la cour d’assises spéciale de Bamako a surpris plus d’un. « Je trouve que la peine prononcée est lourde et même très lourde », réagit un analyste politique malien qui a requis l’anonymat. « La justice aurait pu et dû être clémente », prône-t-il, surtout que « des démarches sont en cours » entre les autorités des deux pays pour trouver une sortie heureuse à cette crise.

À la veille du procès, Bamako a reçu la visite d’un officiel ivoirien, le ministre d’Etat, chargé de la Défense, Birahima Téné Ouattara. Le frère cadet du président Alassane Ouattara qui a pu rencontrer les 46 soldats ivoiriens, a signé avec les autorités maliennes un « mémorandum » dans l’esprit de régler ce contentieux à l’amiable. Ce qui fait que le procès était considéré par beaucoup d’observateurs comme un « préalable » vers la libération de ces militaires. Sauf que les choses ne semblent pas s’être passées comme « prévu ». L’analyste politique ivoirien Yannick Houphouët Kouablan estime que « la condamnation à 20 ans de prison pour les 46 soldats ivoiriens est purement symbolique, et s’inscrit toujours dans cette volonté des autorités maliennes de la transition d’affirmer leur souveraineté et de se présenter comme garantes de l’intégrité territoriale ».

Face à ce qui ressemble fort à un « blocage », la grâce présidentielle reste le seul « espoir » des partisans d’une solution négociée. Mais cinq jours après, aucune décision de Bamako, faisant craindre de nouvelles sanctions contre le Mali d’autant plus que cette option n’est pas écartée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Lors de son sommet du 4 décembre à Abuja, l’organisation communautaire avait exigé la libération des soldats ivoiriens avant janvier, sous peine de nouvelles sanctions, après un embargo de six mois en réponse au refus des autorités de la transition d’aller vers un retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais.

Pour le cas des soldats ivoiriens, cette carte est déconseillée à l’institution sous-régionale. « Toute pression de la Cédéao dans ce dossier risque d’être contreproductive », craint l’analyste politique malien, privilégiant la médiation menée par Lomé depuis le début. « Elle doit s’appuyer sur le Togo pour une issue heureuse, plutôt que de chercher à sanctionner à nouveau le Mali », conseille-t-il. Yannick H. Kouablan est persuadé que l’absence de réaction de la Cédéao depuis la fin de l’ultimatum « pourrait s’interpréter comme une volonté de privilégier les missions de bons offices, afin de trouver un dénouement heureux », alors que « la partie ivoirienne reste confiante comme l’a indiqué le président Ouattara lors de son adresse à la nation, indiquant que les soldats détenus à Bamako rentreront bientôt en Côte d’Ivoire ». Selon lui, la visite prévue ce mercredi du président togolais Faure Gnassingbé « devrait permettre d’accélérer les démarches en vue d’une libération prochaine des soldats ivoiriens ».

Mali : une attaque près de Bamako fait plusieurs morts

Deux sapeurs-pompiers et trois civils ont été tués au poste de secours routier des sapeurs-pompiers de Marka-Coungo, à plus de 50 kilomètres à l’est de Bamako.La capitale malienne est toujours dans le collimateur des jihadistes du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM). Lundi 2 janvier, la région de Koulikoro (Centre) a été le théâtre d’un incident sécuritaire. Des hommes armés ont attaqué le poste de secours routier des sapeurs-pompiers de Marka-Coungo, à 50 kilomètres à l’est de la capitale de Bamako, faisant plusieurs victimes. Selon le communiqué de la Direction de la protection civile, « le bilan fait état de cinq morts dont deux éléments de la Protection civile et trois civils ainsi qu’un blessé ».

Pour le moment, l’attaque n’est pas revendiquée, mais elle pourrait porter l’empreinte du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM). En juillet dernier, la filiale sahélienne d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avait mené un assaut contre la plus grande garnison du Mali, le camp Soundiata Keita de Kati, à moins d’une vingtaine de kilomètres de Bamako.

L’attaque avait été qualifiée d’ « audacieuse » car elle visait le cœur du pouvoir de Bamako, incarné par des colonels depuis mai 2021. L’Etat-major général des forces armées maliennes (EMAG) avait indexé la Katiba du Macina comme meneur de l’attaque qui n’avait pas fait de victimes chez les soldats maliens. Les insurgés islamistes liés à AQMI ont revendiqué le raid qualifié dans leur communiqué diffusé par leur média « Az Zallaqa », de réponses aux opérations de l’armée malienne et de son allié, la compagnie militaire privée Wagner dans le centre du Mali.

Depuis et aucune attaque d’envergure n’avait ciblé les forces de défense et de sécurité maliennes. Cette accalmie pourrait trouver son explication dans la guerre fratricide entre groupes jihadistes dans le nord du pays. D’autres sources sécuritaires évoquent aussi « la multiplication des interventions aériennes » de l’armée. Vers la fin de l’année dernière, le Mali s’est doté de drones armés turcs de type Bakraytar TB2 qui a le vent en poupe dans plusieurs pays sahéliens.

Sécurité : quatre morts dans plusieurs attaques près de Bamako

Selon plusieurs informations, des assaillants non identifiés ont mené une double attaque hier lundi dans la soirée dans la région de Koulikoro. Le poste de péage de Kassela à l’entrée de Bamako et la caserne des sapeurs pompiers à Markakoungo à 80 km de la capitale ont été pris pour cible. Le bilan provisoire est de quatre morts dont deux membres de la protection civile et deux civils ainsi que des dégâts matériels importants. Plusieurs véhicules ont été incendiés. Le chanteur M’Bouillé Koité a également annoncé hier sur ses pages l’attaque du bus transportant son staff vers Kati. Des assaillants ont ouvert le feu sur le véhicule blessant le chauffeur. Les passagers ont été dépouillés de leurs biens assure l’artiste.