Le Vétiver, pour sauver nos berges

Le Niger est en danger. Le sable l’étouffe. Par endroits, ce sont de vrais ilots qui surgissent dans le lit du fleuve. Ces amoncellements de terre prennent chaque année de l’envergure et menacent d’étouffer le cours d’eau. A Bamako, le phénomène est très visible au niveau de la Cité administrative et le phénomène a tendance à  empirer. l’ensablement du fleuve est dû à  l’avancée du désert, mais aussi à  l’érosion des berges. En règle générale, l’érosion est le résultat de l’action de l’eau et du vent, chacun provoquant une perte importante de sol chaque année. Selon Djiriba Traoré, ingénieur forestier en service à  l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD), les facteurs d’érosion sont le climat, un relief en pente, l’absence ou non de couverture végétale et la nature des végétaux et l’action de l’homme. En ce qui concerne le fleuve Niger, les variations climatiques avec leurs colloraires de trop forte ou trop faible pluviométrie contribuent grandement au phénomène. Les précipitations trop importantes lessivent les sols qui ne sont plus protégés par le couvert végétal et tous les sédiments se retrouvent dans le fleuve. Le peu de pluies, paradoxalement, produit le même effet avec des vents qui soufflent librement et emportent la terre vers le lit du fleuve. Ces contraintes climatiques sont aggravées par le facteur humain. En effet, de mauvaises pratiques agricoles comme l’arrachage des arbres pour installer des plantations le long des berges sont encore monnaie courane. Des berges qui se retrouvent à  nu donc plus vulnérables. Ou encore l’urbanisation qui met une pression considérable sur le cours d’eau et ses ressources, par exemple, à  travers l’extraction de sable ou encore l’installation d’ouvrages qui modifient le débit de l’eau. Pour atténuer l’effet de l’érosion hydrique des berges et tenter d’inverser cette tendance néfaste qui menace tout simplement de faire disparaitre le fleuve mais aussi la vie des populations riveraines, il existe des mesures mécaniques et biologiques que l’on met peut mettre en œuvre. La construction d’ouvrages avec des pierres et de la terre le long de la berge permet de canaliser le sol qui ne descend plus systématiquement dans le cours d’eau. La fixation biologique quant à  elle, consiste à  faire des plantations d’arbres le long des berges ou le repiquage des boutures de bourgou ou d’une plante dénommée vétiver et qu’on appelle en bambara « babi » ou « gongondili ». Selon, M. Balla Moussa Drabo de l’Institut ouest-africain de protection de l’environnement (IOAPE) , ce procédé très utilisé en Asie et dans certains pays voisins, consiste à  creuser des tranchées dans lesquelles on plante du vétiver. Cette plante permet dans une zone d’érosion, de retenir tout ce qui est solide et de laisser couler l’eau. « C’est une technique très facile, moins coûteuse et facile à  vulgariser auprès des populations. Il suffit seulement d’avoir une pépinière ou de planter des pousses du vétiver, les entretenir pendant seulement un mois pour obtenir une jeune plante » explique-t-il. « Nous pensons que, vue la faiblesse des ressources de notre pays, cette plante doit être vulgarisée pour sauver le fleuve » ajoute M. Drabo. Le vétiver est donc l’une des armes pour lutter contre certains effets néfastes des changments climatiques. Sa plantation qui ne coûte quasiment rien devra permettre dans un court terme de restaurer ou tout au moins de protéger ce qui reste des berges et freiner l’ensablement. Par ailleurs, le vétiver est utilisé pour de nombreux usages comme la purification de l’eau de boisson ou encore en pharmacopée traditionnelle. C’’est donc également une source de revenus non négligeable pour les populations qui le plantent.

Office du Niger : les « huit » travaux d’Amadou Boye Coulibaly

Pour réussir sa mission, il devra sérieusement retrousser ses manches et s’attaquer à  huit chantiers prioritaires. Crée en 1932, l’Office du Niger est une structure à  vocation hydro-agricole, dont l’objectif global est de mener à  bien la mise en valeur du potentiel d’irrigation du fleuve Niger. Pour atteindre cet objectif, il s’est assigné comme missions prioritaires, la gestion des eaux et la maintenance des aménagements, la maà®trise d’ouvrages délégués pour les études et le contrôle des travaux, l’entretien des infrastructures primaires, la gérance des terres, le conseil rural et l’assistance aux exploitants agricoles des terres aménagées en les approvisionnant en intrants et en matériels agricoles. Gestion opaque Véritable pôle de développement économique et social, à  partir duquel les producteurs et les investisseurs peuvent aller à  la conquête du marché intérieur et sous-régional en riz, en sucre et en élevage, l’Office du Niger constitue un outil efficace au service du développement durable de notre pays. Seulement voilà , la gestion des ressources est encore loin de répondre aux attentes. l’opacité dans cette gestion a engendré une baisse régulière de la production, et l’incapacité de la zone Office à  satisfaire les besoins de consommation alimentaire des Maliens. Le pillage des ressources se traduit par des détournements spectaculaires de fonds. En témoignent les rapports 2006 et 2007 du Bureau du Vérificateur général, qui faisait état de plus de 10 milliards de francs CFA disparus. Les nombreux cas de spéculations autour des terres cultivables, l’injustice encouragée à  travers la spoliation des paysans de leurs terres, l’irresponsabilité cautionnée par certains cadres du service, la complicité au sommet de l’Etat face à  des comportements d’une autre époque, etc. constituent autant de difficultés que connaà®t l’Office du Niger, et qui affectent sérieusement l’amélioration de la production et de la productivité agricole. D’année en année, ce sont des centaines de millions de francs CFA qui s’envolent en fumée. l’objectif visé par ce vaste programme (nationalisé en mai 1960), est véritablement loin de voir le jour. Les « huit » travaux d’Hercule C’’est donc dans ce contexte très difficile qu’intervient la nomination de M. Amadou Boye Coulibaly. En décidant de lui confier la gestion de cette structure, le chef de l’Etat a investi le nouveau PDG d’une lourde mission : celle d’insuffler une nouvelle dynamique à  la politique de développement agricole dans cette zone en vue de l’atteinte des objectifs pour la sécurité alimentaire dans notre pays. Si l’homme a été pendant plusieurs années un des cadres de la structure, relever le défi qui lui est ainsi assigné est une autre paire de manche. Mais pour y parvenir, il devra s’attaquer à  huit défis majeurs. Ils ont pour noms : la diminution des intrants et du prix des matériels agricoles, l’octroi aux paysans de parcelles dont la superficie est d’au moins 10 hectares (selon les spécialistes), la diminution du prix de la redevance d’eau et d’entretien effectif des canaux d’irrigation, le remboursement du coût d’exploitation de ceux dont les champs avaient été retirés en toute impunité, l’arrêt des expropriations au profit d’un groupe de fonctionnaires. Aussi, pour mener à  bien sa mission, le nouveau PDG de l’Office du Niger devra (impérativement) procéder à  la relecture de l’accord d’établissement dans le but de sécuriser le paysan. Bref, pour réussir la mission à  lui assignée, l’actuel PDG de l’Office du Niger a obligation de se faire remarquer à  travers des actions concrètes dans ces huit domaines. Parviendra-t-il à  faire mieux que son prédécesseur ? le temps le jugera.

A Bamako, le fleuve Niger s’enfonce

Une équipe d’hydrologues de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) étudie le fleuve depuis 2007. Son enquête, basée sur des témoignages de riverains et sur les données de la station hydrométrique localisée près de Bamako, a démontré que le lit de la rivière s’affaissait plusieurs centimètres par an. Le Joliba, nom mandingue du fleuve, est en effet utilisé comme une carrière de sable et de graviers. l’équipe de chercheurs a dénombré plus de 60 sites d’extraction le long de ses rives, sur 150 km en amont et en aval de la capitale malienne. En période de crue, les «pêcheurs de sable» procèdent artisanalement en plongeant en apnée à  trois mètres de fond pour ramasser le sable avec leur godet et en remplir leurs barques. En période d’étiage, o๠le niveau du fleuve est au plus bas, C’’est par camions entiers que se fait l’extraction. Au final, le prélèvement n’est pas marginal: «15 à  20 millions de m3 entre 2000 et 2006». Utilisé comme matériau de construction des habitations et des infrastructures de la ville de Bamako, les besoins sont énormes. La capitale, en pleine explosion, a vu sa taille décupler en 50 ans pour atteindre 1,8 millions d’habitants en 2009. s’ajoute à  cela l’implantation en 1982 du barrage de Sélingué sur le Sankarini (l’un des affluents du Niger) qui, situé en amont de la ville, limite l’apport en sédiments. Or un nouveau barrage sur la partie avale du fleuve (en Guinée) est prévu. Si le phénomène ne concerne pas la totalité des 4.200 km du lit du Niger, troisième plus long du continent africain après le Nil et le Congo, ses conséquences ne sont pas négligeables. A commencer par la pêche et l’écosystème, l’eau trouble perturbe «le peuplement des poissons». l’agriculture également, car l’abaissement du niveau du fleuve peut à  terme conduire à  une «moindre fréquence des débordements dans les plaines alluviales», indispensable à  la fertilité des terres.

Kassoum Denon, ex PDG de l’Office du Niger : les dessous d’un limogeage

En effet, avant d’être nommé, en 2009, PDG de l’Office du Niger, Kassoum Denon était précédemment DG de l’Office riz de Ségou. C’’est le conseil des ministres du mercredi 06 juillet dernier qui l’a éjecté de son fauteuil de PDG de l’Office du Niger. Qu’est-ce qui a bien pu se passer entre Kassoum Denon et ses supérieurs hiérarchiques ? l’homme «Â incriminé » avait pourtant bénéficié de traitements de faveur dans certains medias. Dans sa croisade contre les voleurs de deniers publics, ATT a décidé de n’épargner personne. Cette fois ci, la cible n’est d’autre que le très controversé PDG de l’Office du Niger, Kassoum Dénon. Selon de sources crédibles, il paye pour sa gestion au niveau de son ancien service, l’Office Riz Ségou. Ce dossier, fort brûlant, s’inscrit en droite ligne du Projet de développement rural intégré de Ségou (PDIS) qui a occasionné une perte d’environ 300 millions de francs CFA dans la caisse. Pour ce faire, il implique tout naturellement Kassoum Denon malgré sa nomination à  la tête de l’Office du Niger (ON). En effet, depuis mars dernier les enquêteurs avaient passé en interrogatoire Kassoum Dénon, directeur général d’alors de l’Office Riz Ségou. C’’est là  que, bien des points douteux ont été décellés dans la gestion des fonds du PDIS par Kassoum Dénon. Sur un financement qui se chiffre à  588, 47 millions de francs CFA, plus de 300 millions F CFA ont été utilisés dans les circonstances les plus sournoises, au sein du PDIS à  l’Office Riz de Ségou. A en croire différentes sources, la gestion du PDIS par Kassoum Dénon, jurait avec l’orthodoxie financière. En effet, le 29 mars dernier, des enquêteurs ont interpellé le DG sortant de l’Office du Niger sur la scabreuse affaire de l’Office Riz Ségou. Particulièrement au Projet de développement rural intégré de Ségou (PDIS). Lancé en mai 2005, ce Projet devait permettre à  l’Office Riz Ségou durant 3 ans (la fin du projet étant prévue pour Novembre 2007) de promouvoir 4 de ses complexes agricoles. Notamment, Dioro, Tamani, Sansanding et Farako. En outre, l’Office Riz Ségou devait reconstruire ses infrastructures hydrauliques et ses pistes rurales. Sans compter les mesures d’accompagnement comme les points d’eau, les salles de classe… Mais, au moment du bilan, il s’est avéré que l’ex DG de l’Office Riz Ségou, Kassoum Dénon a piloté le PIDS de 1997 à  2009. Soit 12 ans durant. La preuve, selon le Trésor public, tout le montant prévu pour le financement a été débloqué. Mais depuis des lustres, les travaux sont arrêtés. Ou presque. C’’est ainsi que les travaux sont restés inachevé, et le montant déficitaire se chiffrait à  300 millions de F CFA. Le torchon a commencé à  brûler entre Kassoum Denon et son ministre de tutelle, Abou Sow, Ministre délégué auprès du premier ministre chargé du développement intégré de la zone office du Niger depuis que ce dernier a exigé d’auditer, illico, le PDIS. Irrégularités dans la comptabilité publique La violation du règlement général de la comptabilité publique au non-reversement des produits de la vente des matériels reformés n’était pas la seule frasque de Kassoum Denon. Car, sa mauvaise gestion à  l’Office Riz Ségou a occasionné un trou financier de 42,8 millions. Pire, selon différents rapports de contrôles, la TVA n’a jamais été facturée, sur les contrats de prestation et d’achat. Il faut ajouter à  ce dossier déjà  compromettant, l’attribution des marchés très décriés comme celui donné gré à  gré à  son beau fils pour 71 millions 250 mille F CFA hors taxes, en violation totale du code des marchés publics qui stipule en son article 46 : «Â… Il ne peut être recouru à  la procédure de l’appel d’offres restreint que lorsque les biens, les travaux ou les services, de part leur nature spécialisée, ne sont disponibles qu’auprès d’un nombre limité de fournisseurs, d’entrepreneurs ou de prestataires de services. Le recours à  la procédure de l’appel d’offres restreint doit être motivé et soumis à  l’autorisation préalable de la Direction générale des Marchés publics». Comme il fallait donc s’y attendre, le très controversé PDG de l’Office du Niger, Kassoum Dénon, a été rattrapé par cette gestion douteuse à  l’Office riz de Ségou. Ce qui a conduit à  son limogeage. Mais il semblerait que son supplice ne s’arrêtera pas là , car, il aurait certainement maille à  partir avec la justice.

Mahamadou Issoufou du Niger nous a rendu visite

Tradition oblige, tout nouveau président élu démocratiquement, se doit de rendre visite à  ses pairs africains. C’’est le cas de Mahamadou Issoufou, le nouveau président du Niger qui a choisi ce lundi, de faire une brève escale en terre du Mandé. Accueilli avec faste à  l’aéroport de Bamako, par les troupes de danses et de marionnettes du «Â Dogodouman », le président Nigérien a ensuite été conduit par Amadou Toumani Touré au Salon Macina pour un entretien courtois. Il était accompagné du ministre des affaires étrangères, Mr Soumeylou Boubèye Maiga et des membres du gouvernement. Coopération bilatérale et économique Face à  la presse, l’hôte nigérien a transmis au peuple malien, les salutations de son peuple. «Â  Le Niger vient de sortir d’une transition démocratique précédée d’une crise politique. Nous avons eu le soutien constant de Amadou Toumani Touré qui est resté aux côtés du peuple nigérien ». Les deux hommes ont ensuite évoqué les questions relatives à  la sécurité dans la bande sahélo saharienne. Les deux pays en effet ont en commun d’être la cible des enlèvements d’AQMI. Rappelons que plusieurs travailleurs d’AREVA avaient été enlevés au Nord du Niger, il y a quelques mois, avant d’être transférés au Nord Mali. Aujourd’hui 4 d’entre eux sont encore aux mains d’AQMI. D’o๠la mise en place de l’état major militaire à  Tamanrasset ( Algérie) pour sécuriser la zone nord. La question ne pouvait donc être éludée, après les efforts diplomatiques menées par le ministre des affaires étrangères Malien pour le renforcement de la coopération sous régionale contre le terrorisme. Sur le plan diplomatique, le Niger a annoncé l’ouverture prochaine de consulats du Niger à  Bamako et Gao. Sur le plan économique, les deux chefs d’états ont mis le doigt sur la coopération énergétique ( rappelons que le Niger dispose d’immenses mines d’uranium exploité en grande partie par l’entreprise français AREVA qui en tire profit et le Mali, de son côté, a entrepris depuis peu des forages dans la zone de Faléa, pour extraire de l’Uranium). Aussi, le développement des axes routiers et de communication entre les deux pays ont été jugés urgents. Le Mali et le Niger ont aussi en commun, sur le plan régional d’appartenir tous deux à  des organisations sous régionales comme l’UEMOA, la CEDEAO et l’organisation du Liptako Gourma. Aussi est-il apparu urgent pour les deux pays de dynamiser le développement d’un axe ferroviaire commun pour l’exploitations des ressourcées minières. Mahamadou Issoufou a quitté Bamako hier dans l’après midi.

Kassoum Denon : « Nous n’avons jamais bradé des terres à qui que ce soit »

Jeune Afrique : Que répondez-vous à  ceux qui accusent l’Office du Niger de brader ses terres ? Kassoum Denon : Que ce soit pour Malibya Agriculture [société libo-malienne, NDLR], pour Tomota [groupe malien] ou pour les Chinois, nous n’avons ni donné ni même vendu des terres à  qui que ce soit. l’Office du Niger ne vend pas les terres. Nous signons des contrats qui peuvent être dénoncés à  tout moment si les clauses ne sont pas respectées. Tous ces investisseurs ont reçu des accords de principe qui leur permettent d’effectuer des tests. Parce que quand vous voulez produire du tournesol ou une variété de riz par exemple, il faut accéder à  la terre pour faire des tests. à€ ce jour, vous n’avez donc signé aucun bail ? Seul le Grand distributeur céréalier du Mali [GDCM] a signé un bail emphytéotique portant sur 7 400 ha. Le groupe avait demandé une superficie de 20 000 ha, mais l’étude de son projet ne nous a pas permis de lui attribuer cette surface. En fait, nous prenons nos décisions en nous référant à  la disponibilité de l’eau et du sol par rapport à  la culture qui sera développée. C’’est en réalité le projet libyen qui a suscité beaucoup d’émoi. Vous assurez-vous que la production profitera aussi au pays ? Beaucoup de bruit a été fait autour de ce projet, sans que les gens en connaissent les vrais contours. La Libye a construit 40 km de canaux, dont un canal adducteur qui nous permet d’aménager 300 000 ha pour les petits distributeurs. Les villageois qui ont été déplacés dans le cadre de ce projet ont été indemnisés à  hauteur de 130 millions de F CFA. Le Mali n’aurait pu réaliser cet investissement en raison des contraintes budgétaires. Pour l’heure, la Libye n’a pas exploité un seul hectare. Avant que n’éclate la guerre dans ce pays, ce qui a suspendu tous les travaux, nous étions en train de négocier l’exploitation d’une première tranche de 6 000 ha, compte tenu de la disponibilité de l’eau. Quels sont vos objectifs en termes d’aménagement et de production ? Dans notre schéma directeur, nous visons 200 000 ha aménagés en 2020. Mais si des investisseurs privés peuvent nous permettre d’aller plus vite, nous sommes ouverts à  travailler avec eux, tant que cela se fait dans le respect de la loi. Aujourd’hui, 600 000 tonnes de riz proviennent de la zone de l’Office du Niger. Nous voulons atteindre, grâce aux nouveaux aménagements, 1 million de tonnes de riz paddy à  l’horizon 2012-2013.

Niger-Loire : Des clichés au fil de l’eau..

Cette exposition, qui se poursuivra jusqu’au 31 juillet, a été lancée en Janvier 2002. Le projet «Â Niger-Loire, Gouvernance et culture » est un programme d’aménagement et de recherche sur la préservation du fleuve Niger, financé par l’Union européenne. Troisième fleuve d’Afrique, le Niger est au C’œur, comme tous les fleuves, de la vie des hommes. Au rythme des crues, pêcheurs, agriculteurs et éleveurs ont appris à  partager l’espace pour exploiter les ressources fluviales au bénéfice de leurs activités. l’exposition aura pour thème central : «Â Niger, un fleuve et des hommes » et vise à  sensibiliser le public sur l’avenir du fleuve Niger. Un fleuve en danger «Â Le fleuve est un organisme vivant, dont la morphologie, le régime et les usages n’ont cessé d’évoluer au fil des temps, sous l’action de la nature et de l’homme », explique la co-responsable du projet. Qui était jeudi dernier face à  la presse. Selon Mme Emmanuelle Robert, l’exposition répond à  un besoin de connaissance du fleuve. A travers cette exposition, il s’agit d’amener le public à  réfléchir sur l’avenir du fleuve Niger et l’impact des aménagements entrepris, etc. En clair, ajoute Mme Emmanuelle Robert, elle devra contribuer à  répondre à  plusieurs questions. «Â Le fleuve est un patrimoine qu’il faut préserver pour les générations futures». Elle renvoie à  la responsabilité collective du défi de la préservation du fleuve. Abondant dans le même sens, le coordinateur du projet dira, pour sa part, que l’exposition offre l’opportunité de présenter quelques résultats du projet. Selon  Bandjougou Diawara, sans prétendre à  l’exhaustivité, elle éclaire sur l’avenir du fleuve à  travers recherches et expériences réalisées par le projet. Plusieurs thématiques l’exposition autour du projet «Â Niger-Loire », circulera entre plusieurs localités riveraines du fleuve, notamment Ségou et Mopti, et conviera des artistes et des professionnels de la culture à  partager leur regard et leur sensibilité. «Des objets issus des collections du musée, illustrent avec force le génie créateur de nos ancêtres et peuvent inspirer, dans un dialogue entre le passé et le présent, des solutions pour s’adapter aux réalités actuelles et mieux projeter les actions futures», explique Samuel Sidibé, Directeur du Musée National. l’exposition se déroulera autour d’une douzaine de thématiques. Ces thématiques, précisent les organisateurs, permettront de connaitre le fleuve dans ses différentes facettes (culture, biodiversité, hydrologie etC’… ), d’anticiper les activités des populations riveraines (agriculture, pêche, navigation) et de s’interroger sur le présent et l’avenir (développement de l’agriculture, irrigation, aménagement des villes fluviales, etc.).

« Zaki » débarque au Palais présidentiel du Niger

« Je serai le président de tous les Nigériens », a déclaré M. Issoufou lors d’une cérémonie au Palais des sports de Niamey devant plus de 3.000 personnes. Une dizaine de chefs d’Etats africains dont Abdoulaye Wade, Amadou Toumani Touré, Denis Sassou N’Guesso, Ali Bongo, Yayi Boni ou Helen Jonson Sirleaf, ont assisté à  cette investiture. M. Issoufou a prêté serment, la main droite posée sur un exemplaire du Coran. Il a rendu hommage au chef de la junte, le général Salou Djibo, le qualifiant de « soldat de parole » pour « avoir tenue da promesse » de rendre le pouvoir aux civils. Mahamadou Issoufou dit « zaki » (le lion en langue haoussa), n’est pas un inconnu de la vie sociopolitique nationale. Il a été pendant 20 ans opposant aux différents régimes qui se sont succédé et leader du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya). «l’homme au bonnet rouge» est né à  Dandadji en 1952, dans la Région de Tahoua et est de l’ethnie Haoussa. Ingénieur civil sorti de l’Ecole nationale supérieure des mines de Saint-Etienne en France, Mahamadou Issoufou commence sa carrière dans la fonction publique nigérienne. Il occupe plusieurs fonctions, notamment celle de directeur des Mines au ministère des Mines et de l’Industrie de 1980 à  1985, avant de s’engager résolument en politique en créant son parti en décembre 1990.A la faveur de la Conférence nationale souveraine du Niger à  laquelle il participe du 29 juillet au 3 novembre 1991, il se fait une notoriété politique et se positionne comme une nouvelle alternative. Les législatives de 1993 consécutives à  l’ouverture au pluralisme démocratique le consacrent député à  l’Assemblée nationale, car il réussit à  se faire élire dans la circonscription de Tahoua, sa région d’origine. Mais il n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. C’’est ainsi qu’il se présente à  la présidentielle du 27 février 1993 et arrive en troisième position, avec 15,9% des suffrages. Il est depuis député à  l’Assemblée Nationale nigérienne. Entre temps, il est nommé au poste de Premier ministre et chef du gouvernement en 1993 sous la présidence de Mahamane Ousmane. Courtois et ouvert, il sait néanmoins être très ferme quand il le faut. Comme par exemple lorsqu’il démissionne de son poste de Premier ministre, pour cause de divergences politiques. Son élection au Niger couronne à  la fois le parcours politique d’un homme et d’un parti, ainsi que l’engagement des militaires au respect des principes démocratiques, que les acteurs politiques doivent être les premiers à  faire leur également. Un exemple à  la fois pour les politiques mais aussi pour les militaires africains. Et Issoufou, dont l’ouverture est louée par ses compatriotes, a un grand défi à  relever: faire en sorte que l’armée n’interfère plus dans le jeu politique au Niger. Ou que le fameux bonnet rouge ne lui manque pas sur la tête. Les défis du Zaki » « Je sais que les attentes des Nigériens sont fortes et que j’incarne un nouvel espoir », a dit M. Issoufou dans son discours, en promettant toutefois « d’éradiquer la faim » et de « combattre « la corruption » et « l’insécurité » au Niger. Face au terrorisme, le nouveau président prône « une coopération plus forte entre les Etats du Sahel » et s’engage à  doter l’armée nigérienne en « ressources humaines bien formées et en équipements adéquats ». La réconciliation nationale est un autre des chantiers pour le nouveau président. Il a d’ores et déjà  pris le problème à  bras le corps avec la nomination pour la première fois dans l’histoire du pays, d’un Premier Ministre touareg. Il a nommé dans la soirée M. Brigi Rafini, sexagénaire, ex-député de la région d’Agadez pour le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (Rdp), parti du président Ibrahim Baré Maà¯nassara. Administrateur de formation, M. Rafini a occupé des postes ministériels sous le régime du général Maà¯nassara (1996-1999) et a été plusieurs fois maire de la localité d’Iférouane o๠d’importants combats se sont produits entre l’armée et les rebelles touareg de 2007 à  2009.

90 millions ! La rançon des otages au Niger

90 millions d’euros ! C’est la somme réclamée par AQMI pour libérer les 4 autres otages français, enlevés dans le nord du Niger, en septembre dernier. Cette information proviendrait d’une source nigérienne proche de la médiation, rencontrée dans le nord du Mali par l’AFP. Plus de 59 milliards de FCFA C’’est la somme exigée « Les ravisseurs réclament au moins 90 millions d’euros pour la libération des quatre otages français toujours détenus. Ils réclament aussi la libération de prisonniers d’Aqmi arrêtés dans plusieurs pays dont la France. Enlevés à  Arlit, les quatre Français: Daniel Larribe, Thierry Dol, Pierre Legrand et Marc Ferret sont prisonniers depuis le 16 septembre 2010. Aqmi avait revendiqué l’enlèvement des sept otages cinq jours après le kidnapping, et avait demandé le 18 novembre à  la France de négocier leur sort directement avec Oussama ben Laden. Oussama Ben Laden avait ainsi réclamé le retrait de la France d’Afghanistan pour les libérer, exigence rejetée par le gouvernement français. En début Mars, la présidente du Groupe AREVA, Anne Lauvergeon, avait déclaré avoir bon espoir de les faire revenir le plus vite possible. Surtout après la libération des 3 premiers à  savoir la Française Larribe, le malgache Jean Claude Rakotorilalao et le Togolais Alex Kodjo Ahonado, AQMI ( Al Qaeda au Mahgreb Islamique ). Refus de négocier Reste que la France, par la voie de son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a rejeté ces demances d’AQMI; Qui dépassent de loin les fonds alloués par le Parlement à  la DGSE, pour la sécurité extérieure du pays. De plus, la France se trouve aux avants-postes de l’opération Libyenne, et les exigences d’AQMI passent pour le moment au second plan. Si la France refuse de négocier ou de céder à  pareille rançon, l’option militaire semble exclue également, du fait de la menace d’AQMI, après l’échec de l’opération visant à  libérer l’otage décédé Michel Germaneau. Pour les otages qui sont restés aux mains d’AQMI, l’issue pour le moment demeure incertaine, et il leur faudra sans doute attendre encore un peu avant d’être libérés.

Projet d’irrigation d’Alatona : Une trentaine de villages réhabilités

Situé à  environ 170 km de Ségou, Alatona est un village du cercle de Niono. Il est en pleine réinstallation puisqu’étant la zone choisie pour le vaste projet d’irrigation portant son nom. C’’est un projet initié par le MCA Mali dont la direction générale est rattachée au chef de l’Etat malien Amadou Toumani Touré. Par ailleurs, les Etats Unis, à  travers le Millenium Challenge Corporation (MCC), ont mis à  disposition du Mali, cet ambitieux plan de développement à  travers la signature d’une convention en 2006. Le coût global du projet s’élève à  122,3 milliards de francs CFA (environs 234,6 millions de dollars américain). Aménagement des superficies irrigables Le projet est financé sur 5ans, de 2007 à  2012 et vise à  aménager une superficie brute de 14 000 hectares (ha) de terre à  Alatona. Cela représente une augmentation d’environ 20% des superficies actuelles aménagées ainsi que la réhabilitation et la construction d’une route nationale Niono-Goma Coura. Située dans la zone office du Niger, elle s’étend sur 81 km. Pour cela, ce sont 22 441 ha de terre qui ont été désaffectés de l’Office du Niger et affectés au MCA Mali. Le directeur du projet, Boubacar Mamadou N’Diaye explique que « l’objectif assigné au projet est de prendre en compte, l’accroissement de la production et de la productivité à  travers plusieurs points essentiels. » Entre autres, l’amélioration du régime foncier, la modernisation des systèmes de production irriguée, l’atténuation des incertitudes d’une agriculture de subsistance et par conséquent, l’augmentation du revenu des paysans, sans oublier la réduction du coût du transport. Par ailleurs, ces travaux permettront de renforcer et d’augmenter la capacité du réseau hydraulique principal de l’office du Niger de 180 m3/s à  286m3/s. Ce qui rendra possible d’autres projets d’aménagement hydro-agricoles dans cette zone à  fort potentiel. l’aménagement des premiers 5200 hectares, avec une prévision moyenne de 4 tonnes de riz à  l’hectare, pour la première campagne, va permettre d’accroà®tre considérablement la production globale de la zone. Le Mali, une puissance agricole en Afrique Cet important projet agricole permettra au Mali de figurer parmi les plus grands pays producteurs de riz sur le continent et même au-delà . Mais, cela commence d’abord par les communautés villageoises. En effet, le projet a mis en place un système qui permet aux population d’être propriétaires de terres. Chacun des 32 villages déplacés bénéficient de lopins de terre. Avec 2 hectares mis gratuitement à  leur disposition, ils jouiront de trois autres mais payables sur 20 ans. Le coût de ces 3 hectares s’élève à  4.350.000 francs CFA. Le projet d’irrigation d’Alatona, C’’est aussi l’introduction de nouvelles pratiques dans les domaines de l’agriculture de la gestion de l’eau et des crédits. A côté de cela, des réformes politiques et organisationnelles destinées à  réaliser le potentiel de l’office du Niger comme moteur de la croissance économique. En sommes, il permettra d’assoir son ambition de puissance agricole dans la sous-région. Dans l’un des villages déplacés que nous avons visités, les populations bénéficient d’une banque de céréales. Cette banque dirigée par le chef du village de Wélingara et un comité de gestion, a été désignée meilleure banque cette année. Ils ont reçu les félicitations de la commissaire à  la sécurité alimentaire, Mme Lansry Nana Yaya Haidara. Ils produisent eux même leur riz qui est d’une qualité supérieur et reçoivent des clients de villages voisins.

Niger: Mahamadou Issoufou vainqueur de la présidentielle

M. Issoufou a obtenu samedi quelque 1,8 million de voix, soit 57,95%, devançant l’ex-Premier ministre Seà¯ni Oumarou (1,3 million de voix, 42,05%), a annoncé Gousmane Abdourahamane, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), lors d’une cérémonie à  Niamey. Le taux de participation a atteint 48,17%, en-deçà  des 51,56% du premier tour du 31 janvier. Le second tour, dont le bon déroulement a été salué par les observateurs internationaux, était destiné à  rétablir un régime civil après un an de junte militaire, à  la suite du coup d’Etat de février 2010 contre Mamadou Tandja. Ces résultats provisoires de la Céni doivent désormais être transmis au Conseil constitutionnel, qui a 15 jours pour proclamer les résultats définitifs. L’investiture du nouveau président est prévue le 6 avril. Lors de sa première déclaration à  la presse, à  son domicile après l’annonce de la Céni, M. Issoufou a « remercié » les Nigériens de l’avoir « désigné pour cinq ans pour (les) servir ». Le « peuple nigérien » a « arbitré avec beaucoup de sagesse dans le calme, dans la transparence, en faisant preuve d’une grande maturité politique, d’un sens élevé des responsabilités », a-t-il dit, vêtu d’un grand boubou blanc et coiffé d’un bonnet traditionnel rouge. Entouré d’un important service de sécurité et de militants, il a également « salué et remercié » la junte au pouvoir dirigée par le général Salou Djibo, qui a « conduit ce processus (de transition) avec beaucoup de doigté et de responsabilité ». Il a enfin rendu hommage aux militants de son Parti nigérien pour la démocratie et la socialisme (PNDS), et à  ceux du Mouvement démocratique nigérien (Moden) de son allié, l’ex-Premier ministre Hama Amadou. Arrivé en tête (36%) au premier tour, M. Issoufou partait favori grâce au soutien de M. Amadou (19%). M. Oumarou (23%) bénéficiait pour sa part du ralliement de l’ex-chef de l’Etat Mahamane Ousmane (8%). Les deux finalistes avaient des profils radicalement différents: le vainqueur a été l’éternel adversaire de Mamadou Tandja, alors que son rival malheureux est l' »héritier » autoproclamé du chef de l’Etat déchu et détenu depuis un an, dont il fut Premier ministre. Quelque 6,7 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans ce pays sahélien, important producteur d’uranium mais classé parmi les plus pauvres du monde. Le pays doit faire face aussi à  la menace croissante d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), qui multiplie les rapts d’Occidentaux.

Présidentielle nigérienne : premiers résultats attendus ce lundi

Alors qu’une crise post-électorale met la Côte d’Ivoire au bord de la guerre civile, les Nigériens ont voté samedi 12 mars dans le calme pour se choisir un président civil après un an de pouvoir militaire. Gousmane Abdourahamane, le président de la Commission électorale avait affirmé samedi qu’il allait proclamer les résultats globaux provisoires au « plus tard dimanche soir », ajoutant que le taux de participation tournait autour de « 35 à  38% ». « Je suis satisfait que les opérations de vote se soient déroulées dans le calme le plus absolu », avait-il assuré, saluant « la volonté » du chef de la junte, le général Salou Djibo de voir le scrutin se dérouler dans de bonnes conditions. Mais il a finalement indiqué dimanche à  la télévision que les résultats globaux provisoires seraient « proclamés lundi », sans plus de précision. « Il faut que la Céni proclame les résultats le plus rapidement possible pour éviter que les esprits ne s’échauffent des les deux camps », estime de son côté le journaliste indépendant Amadou Daraye. L’opposant Issoufou l’emporte à  une écrasante majorité dans la capitale, selon les résultats partiels proclamés dimanche par la Commission électorale. Il totaliserait plus de 75.000 voix contre 27.000 pour son rival, selon les résultats des cinq communes de la capitale publiés à  la télévision par le président de la Commission électorale. Niamey est le fief de l’ex-Premier ministre Hama Amadou, arrivé troisième avec 19% au premier tour de l’élection et qui avait décidé de soutenir Issoufou à  ce second tour. La Céni a fait état d’un taux de participation entre 24 et 35% dans la capitale. La menace Al Qaà¯da Quelque 6,7 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes au Niger, pays important producteur d’uranium mais classé parmi les plus pauvres du monde, qui doit également faire face à  la menace croissante d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Le chef de la junte depuis le coup d’Etat militaire de février 2010, le général Salou Djibo, a symboliquement ouvert le vote à  Niamey. « Si nous réussissons ce scrutin si honorable, nous aurons accompli ensemble cette démocratie qui servira d’exemple à  l’Afrique », a-t-il indiqué. Après avoir voté à  la mairie de Niamey, les deux candidats se sont dit chacun persuadés de remporter le scrutin. « Je suis très confiant, la politique n’est pas un jeu d’arithmétique, tous les compteurs sont remis à  zéro après le premier tour du scrutin, donc je ne vois pas pourquoi je ne passerais pas », a déclaré Seà¯ni Oumarou aux journalistes. « Nous allons gagner cette élection, j’ai bénéficié de soutiens importants dont celui de l’ancien Premier ministre Hama Amadou (19%), je pense que les reports de voix seront tous aussi importants », a de son côté clamé Mahamadou Issoufou. A la demande du chef de la junte, les deux candidats ont promis qu’ils « accepteront » les résultats. Issoufou favori Le pays va tourner la page du putsch qui avait renversé le président Mamadou Tandja, après dix ans de pouvoir et une grave crise née de sa volonté de se maintenir au-delà  de son second et dernier quinquennat légal. Les deux finalistes ont des profils radicalement différents: M. Issoufou a été l’éternel adversaire du chef de l’Etat déchu et détenu depuis un an, alors que M. Oumarou est l' »héritier » autoproclamé de M. Tandja, dont il fut Premier ministre. Arrivé en tête (36%) au premier tour, M. Issoufou part favori grâce au soutien de M. Amadou. M. Oumarou (23%) bénéficie pour sa part du ralliement de l’ex-chef de l’Etat Mahamane Ousmane (8%). Le vainqueur devra « beaucoup travailler. Le pays a souffert, il doit rendre le Niger crédible à  l’extérieur et nous sortir de la misère et des crises alimentaires », indique Tankari Tiémogo, commerçant, 51 ans. Pour Moussa Mahama, un artisan de 25 ans, le président élu « doit d’abord +cogner trop fort+ sur les terroristes (d’Al-Qaà¯da) qui ont fait fuir les touristes étrangers ». Cette ancienne colonie française, indépendante depuis 1960, est devenue, avec le Mali et la Mauritanie, l’un des terrains de prédilection d’Aqmi, qui y a multiplié les rapts d’Occidentaux. En janvier, deux jeunes Français avaient été enlevés en plein centre de Niamey. Les otages avaient été tués lors d’un opération de sauvetage manqué menée par des forces françaises en territoire malien.

Duel serré au Niger

Les opérations de vote pour le second tour de l’élection d’un nouveau Président de la République au Niger, ont débuté, samedi à  08h00 (heure locale) à  Niamey, capitale du pays. Le président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), le général de Corps d’Armée Djibo Salou, a effectué son vote à  08h00, au bureau de vote N°00 situé dans l’Hôtel de Ville de Niamey. Il a été suivi par les membres du CSRD, ceux du gouvernement, et les présidents des institutions de la Transition. Avec ce scrutin, a déclaré le président du CSRD, après avoir voté, « je viens d’accomplir mon devoir de citoyen et je demande à  toutes les filles et à  tous les fils du pays de faire autant ». « Le Niger, un exemple pour l’Afrfique » Le chef de la junte au Niger, le général Salou Djibo, a appelé les candidats à  accepter les résultats du second tour de l’élection présidentielle pour « accomplir une démocratie qui servira d’exemple à  l’Afrique ». Le général Djibo Salou, a en autre lancé un appel aux militants des deux camps « d’aller voter dans le calme et la sérénité, et surtout dans le respect du droit ». « Nous pensons qu’à  partir d’aujourd’hui, le Niger retrouvera la stabilité avec un nouveau Président démocratiquement élu », a-t-il conclu. Les Nigériens vont choisir entre Mahamadou Issoufou du PNDS, l’opposant historique, et Seini Oumarou du MNSD, l’héritier du régime de l’ancien Président Tandja Mamadou, l’homme qui va présider aux destinées du pays pendant les cinq prochaines années. La junte millitaire avait renversé en février 2010 le président Mamadou Tandja après une grave crise née de la volonté du chef de l’Etat de se maintenir au pouvoir au-delà  de son second et dernier quinquennat légal. Le général Djibo se pose ainsi en garant du retour à  la démocratie -avec l’élection d’un président civil- après avoir tenu les délais de la transition et fait adopter une nouvelle Constitution fin 2010.

Ismaël Lô, du talent et du coeur

De père sénégalais et de mère nigérienne, Ismaà«l Lô est né au Niger le 30 août 1956. Cela dit, il passera son enfance dans le quartier Rufisque de Dakar au Sénégal. Le jeune Ismaà«l s’intéresse dès l’adolescence à  la musique mandingue. Il écoutait et jouait à  la guitare qu’il a apprise sur le tas auprès de ses ainés. Ismael est fils d’un riche douanier. Ses parents se sont toujours opposés au fait qu’il s’intéresse à  la musique au point de vouloir en faire un métier. Particulièrement sa mère qui est issue de la noblesse peulh o๠cela est formellement interdit. « Jusqu’à  présent, ma mère n’a pas réussi à  gober mon métier. Elle est y est farouchement opposée » nous explique l’artiste avec une certaine amertume. Africain dans l’âme Le jeune artiste entrera d’abord au début des années 1970, à  l’école des arts de Dakar pour apprendre la peinture. Une passion qu’il exerce toujours d’ailleurs à  ses temps perdus. Cependant, son principal passe-temps sera la musique à  laquelle il s’intéresse particulièrement. Il fera ses premiers pas dans l’orchestre mythique sénégalais le « Super Diamono». Son arrivée redonnera un nouveau souffle au groupe qui ne jouait que du M’balaax (genre musical wolof). Il apporte des genres tels le folk, la soul et les sonorités manding. l’artiste explique ce côté manding par le fait qu’il soit africain au sens large du terme. « Quand je suis au Mali je me sens malien, au Niger pareil et partout o๠je vais en Afrique. En même temps, on ne pas dissocier le peuple. l’Afrique C’’est la même population. On se sent à  l’aise et J’ai la chance de pouvoir chanter en bambara, lingala, peulh, wolof». En 1984, Ismaà«l Lô prend son envol en quittant le Super Diamono. Sa carrière solo lui réussira à  merveille. l’artiste sort 6 albums entre 1984 et 1990. Grâce à  son 6e album, il se fera connaitre à  travers le monde en particulier grâce au titre ‘Tadjébone’. Suivront ensuite ‘Africa’, ‘Dibidibi reC’’ qui cartonne sur le continent, et sur le plan international. Ismaà«l Lô est un artiste très engagé dans la lutte pour l’égalité des chances, la liberté d’expression et la démocratie au sein des Etats. Il se dit désolé de la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire. Il déclare : « Je souffre de la situation en Côte d’Ivoire. Parce qu’on a des dirigeants qui s’accrochent au pouvoir uniquement pour leur propre intérêt. Je crois que Gbagbo aurait dû respecter les résultats des urnes, la volonté des ivoiriens. Et moi qui suis panafricain, J’ai envoie de voir l’Afrique s’unir. Mais avec ces situations, je crois qu’on ne peut y arriver de si tôt. » Dans le même ordre d’idées, il salue et admire le président malien Amadou Toumani Touré qui a su donner le pouvoir aux civils après son coup d’Etat et revenir plus tard. « Je sens qu’il y a une vraie démocratie au Mali et tout le monde doit s’en inspirer, surtout, les ivoiriens ». Pour ce qui est de l’éventuelle candidature du président Sénégalais Abdoulaye Wade à  la prochaine présidentiel, Ismaà«l Lô pense ce dernier saura rendre le pouvoir au cas o๠il serait battu. « Wade est un grand panafricaniste». Festival sur le Niger : peut mieux faire ! Concernant l’organisation du festival sur le Niger o๠il s’est produit, il déplore surtout la mauvaise qualité du son. « Mais J’avoue que le spectacle était super parce que ce n’est pas toujours facile de gérer autant de monde en même temps. C’’est vrai que J’ai eu à  faire des concerts à  travers le monde, amis il faut reconnaitre que les moyens occidentaux et africains, ce n’est pas pareil. » Il estime qu’il faut encourager les organisateurs de festivals afin qu’ils se battent pour donner le meilleur d’eux-mêmes. A venir : Le prochain album d’Ismaà«l Lô, dans lequel il rendra hommage à  sa mère. l’opus s’intitulera probablement ‘Niger’. La sortie est prévue avant la fin de l’année.

Forum du FSN: « Jeunesse et traditions »

Le forum 2011 du FSN porte sur le thème : « tradition et modernité : quels repère pour la jeunesse africaines ? ». Thème principal du 7e festival sur le Niger, la question de la jeunesse africaine par rapport à  la mondialisation a donné lieu à  un débat houleux entre les participants. Le ministre de la jeunesse et des sports et parrain du forum, Hamane Niang, en a rappelé l’importance. Pour lui, de tels échanges sont nécessaires pour une meilleure connaissance de nos repères sociaux que sont le civisme, le patriotisme et le bénévolat au bénéfice de tous. « Il n’y a pas de peuple sans culture, C’’est la culture qui régit la communauté » affirme-t-il. De son point de vue, la culture dans toute sa diversité, tient une place de choix dans le développement de notre société. Il lui parait essentiel de percevoir les dimensions humaines et préserver nos traditions tout en s’ouvrant au monde extérieur. « La nouvelle génération doit être bâtie sur le socle des anciens. l’école a un rôle important à  jouer dans la symbiose entre tradition et modernité». Pourquoi ce thème ? Le directeur du festival sur le Niger, Mamou Daffé expliquera que le thème du forum est en plein dans l’actualité. La tradition et le modernisme sont dans des rapports étroits dans la mesure o๠l’homme évolue dans le temps et dans l’espace. Ainsi, il est toujours obligé de mettre un trait d’union entre son passé et son présent. Mais en Afrique, relier tradition et modernité semble plus problématique qu’ailleurs si l’on en croit les dires de Mr Daffé. En effet, il indique que le terme de modernité est perçu comme une culture importée d’occident. « Les contradictions entre tradition et modernité à  l’occidental, sont source de confusion pour les africains et surtout pour les jeunes», estime Mamou Daffé. Il explique que les jeunes se posent une double question à  sens unique : Faut-il faire table rase du passé pour paraitre évolué ? Et faut-il se concilier complètement avec le présent pour ne pas risquer de se voir dépasser ? En ce moment-là , le thème a sa raison d’être. l’ancien ministre de l’éducation, le Pr Adama Samassékou explique que la tradition et modernité ne sont pas antonymes. Ce serait selon lui, un tort de voir en la juxtaposition entre les deux termes, une quelconque opposition d’énoncés. Même s’il est vrai que le traditionnel évoque surtout l’antériorité et que le moderne a trait à  l’actualité. « La tradition est une réalité qui s’affirme au présent, tout comme la modernité s’inspire et puise dans les granges du passé » selon le Pr Samassékou. Toujours dans la même optique, le professeur explique que « la famille est le premier lieu privilégié de construction de l’identité du futur citoyen. Elle doit être renforcée dans sa fonction d’éducation qui permet à  l’enfant d’apprendre et de s’imprégner de la solidarité familiale. Elle s’exprime d’ailleurs à  travers le vaste réseau de balimaya, de badenya, de buranya et de môdénya». Ce sont effectivement des facteurs de socialisation des peules. La famille devra être soutenue, selon le Pr Samassékou, par l’ensemble de la communauté à  travers les notabilités, les leaders religieux du quartier, du village et selon des modalités à  identifier. Crise économique, conséquence de la crise culturelle Mme Koumanthio Zeinab Diallo est la directrice du musée du Fouta Djallon de Guinée Conakry. Elle estime que les crises que nous connaissons, sont la conséquence logique d’une crise culturelle. Il est important pour comprendre les problèmes actuels, de procéder à  une analyse d’un contexte socio culturel complexe. Notamment, la question identitaire. »Cette identité puiserait dans la tradition, dans l’histoire. En ce qui concerne l’acculturation, Mme Koumanthio explique qu’« il est vrai que l’introduction des langues étrangères dans les sociétés africaines a favorisé l’accès au savoir technique et scientifique. Elle a également permis de communiquer avec les autres peuples du monde. Cependant, force est de reconnaitre qu’elle a eut pour effet pervers, d’introduire la médiocrité dans les pratiques des langues africaines par les intellectuels africains». Elle préconise donc un mariage entre ces deux dimensions. Le porte-parole des jeunes était Mohamed Touré, un jeune leader très engagé dans la liberté d’expression. Il estime que si la jeunesse est en déperdition, la faute revient aux vieilles générations, notamment les parents. La modernité selon lui, devrait être conciliée de manière intelligente avec la tradition. « l’un n’annule pas l’autre. Ils sont complémentaires» a-t-il conclu. Ce forum a enregistré la participation d’une cinquantaine d’étudiants venu de Bamako pour le festival sur le Niger.

Niger : Duel Oumarou-Issoufi au second tour

Le second tour de l’élection présidentielle au Niger opposera le mois prochain Mahamadou Issoufou, vétéran de l’opposition, à  l’ancien Premier ministre Seini Oumarou, indiquent les résultats du premier tour diffusés jeudi par la télévision publique. Nous sommes à  98% des résultats et le premier est le candidat du PNDS, suivi de celui du MNSD, et le troisième est celui du Moden », soit le trio de tête: Mahamadou Issoufou, Seà¯ni Oumarou et Hama Amadou, a déclaré Gousmane Abdourahamane, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Intervenant sur la radio-télévision publique, il n’a pas précisé l’écart de voix séparant les deux premiers et n’a donc pas formellement indiqué si les finalistes du second tour fixé au 12 mars étaient MM. Issoufou et Oumarou. Issoufou, du mouvement d’opposition PNDS, a obtenu 43 % des suffrages suivi, avec 39 %, par Oumarou, du MNSD (Mouvement national pour la société du développement) le parti du président Mamadou Tandja, renversé l’an dernier par la junte militaire e actuellement en prison pour de présumées malversations. Oumarou est néanmoins favori car le MNSD fait partie d’une alliance d’une vingtaine de formations qui sont convenues, une semaine avant le premier tour organisé lundi, de former ensemble un gouvernement de coalition. Dans ce pays enclavé du Sahel, l’un des plus pauvres du monde et sous la menace grandissante d’Al-Qaà¯da, la présidentielle était destinée à  porter au pouvoir un civil, près d’un an après le putsch militaire de février 2010 contre Mamadou Tandja, dont M. Oumarou fut le Premier ministre.

Niger : Elections pour un retour des civils au pouvoir

Le chef de la junte au pouvoir depuis février dernier, le général Salou DJibo, qui n’est pas candidat, a été l’un des tout-premiers votants. Il a glissé son bulletin dans l’urne à  la mairie de Niamey, peu après 7h GMT, dans le centre-ville. Il a appelé les nigériens à  voter « massivement ». « J’éprouve un sentiment de réelle satisfaction et d’espoir. Satisfaction parce que nous avons créé les conditions pour que les Nigériens puissent choisir ceux à  qui ils souhaitent donner leur voix pour les cinq années à  venir. Espoir parce que c’est un nouveau départ pour le Niger », a-t-il lancé avant d’ajouter « ce nouveau départ doit permettre aux autorités librement élues par le peuple nigérien de travailler et de se consacrer au développement du Niger ». Ils sont dix à  se disputer les suffrages de leurs compatriotes. Parmi eux, quatre hommes font figure de favoris pour le fauteuil présidentiel : l’opposant historique Mahamadou Issoufou, deux ex-Premiers ministres de Salou Tandja, Seini Oumarou et Hama Amadou, ainsi que Mahamane Ousmane, premier Président démocratiquement élu (1993-1996). Dans une alliance de dernière minute, le trio Oumarou/Amadou/Ousmane s’est engagé à  soutenir celui d’entre eux qui arriverait au second tour, prévu le 12 mars. Première dans l’histoire du pays, une femme est candidate. Se présentant sous la bannière du Rassemblement des candidats indépendants pour un Niger nouveau (RaCINN Hadin’Kay, indépendant), la candidate a déclaré, pendant sa campagne, rêvé d’une « une société bien gouvernée ». Bayard Gamatié Mariama a été une fervente actrice de la Conférence nationale souveraine, qui s’est tenue au Niger en 1991 pour ouvrir la voie à  la démocratisation du pays, dirigé depuis 1974 par un régime militaire d’exception. Un scrutin très sécurisé Le scrutin se déroule normalement, selon les nombreux observateurs déployés sur le terrain. De problèmes mineurs surviennent çà  et là  mais ils n’influencent pas la conduite du vote. Certains membres du bureau étant absents, « nous avons dû les remplacer par d’autres, d’o๠le retard enregistré au niveau de l’heure d’ouverture », explique un responsable de bureau de vote dans la capitale, Niamey. Dans d’autres bureaux, il n’y a pas de cachet des présidents des bureaux. C’est le cas du bureau de vote n°159 de l’école Balafon, présidé par Moussa Abdourahamane, et du bureau de vote n°148 sis à  l’école primaire nouveau marché. Dans les autres bureaux de vote voisins, les opérations de vote se déroulent normalement, notamment au niveau du bureau de vote n°19, à  l’école primaire White, selon la présidente de ce bureau, Mme Adamou. « Nous n’avons jusqu’ici rencontré aucun problème et les votes se déroulent normalement », a-t-elle annoncé. Dans tous les bureaux de vote visités, on remarque la présence massive des forces de sécurité, ainsi que les observateurs nationaux et internationaux, qui veillent au bon déroulement du scrutin. A l’occasion de ces élections, les frontières terrestres du Niger sont fermées jusqu’au mardi à  minuit, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur. Les bureaux de vote de la communauté urbaine de Niamey seront fermés à  18h30 (heure locale). L’investiture du nouveau président est fixée au 6 avril, clôturant la transition engagée par la junte. Le prochain chef de l’Etat aura des défis immenses à  relever. Il devra notamment tenter d’endiguer la menace grandissante d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, qui multiplie les rapts d’Occidentaux au Sahel.

Festival sur le Niger : Aw yé na Ségou !

Pour une Jeunesse malienne riche de ses valeurs ancestrales l’édition 2011 aura pour fil conducteur le thème « Jeunesse et traditions ». Pour les organisateurs, il s’agit d’offrir à  la jeunesse malienne voire africaine l’opportunité de jeter un regard sur les richesses culturelles et sociétales qui ont fait l’Afrique. Et de se projeter, enrichis de ces valeurs, dans le monde globalisé et compétitif d’aujourd’hui. Le Forum, l’une des activités phares du festival depuis sa création portera ainsi sur « traditions et modernité, quels repères pour la jeunesse africaine ? ». Plus de 25 000 participants sont attendus dans la capitale des Balanzans qui accueille depuis 2005 le monde entier sur les berges du Fleuve Niger. Le FSN est devenu en sept éditions un évènement incontournable dans le calendrier culturel mondial. Il permet une expression forte de l’art pluridisciplinaire africain et mondial. Ainsi, peintres, sculpteurs, chanteurs, comédiens, côtoient leur public dans une rencontre faite de convivialité et de contacts directs et chaleureux. Plein les yeux et les oreilles Cette année encore, la programmation du Festival sur le Niger se veut la plus éclectique possible. A voir absolument à  Ségou, une exposition d’art plastique avec comme thème « la terre ». Elle réunira des artistes maliens et leurs collègues venus d’ailleurs à  la galerie « Kôrè » au quai des Arts. Il y aura aussi l’exposition des œuvres de Mohamed Lamine Touré sur l’immigration, ainsi qu’une Masterclass d’Abdoulaye Konaté sur le textile comme forme d’expression artistique. Le FSN, C’’est aussi la programmation musicale avec des têtes d’affiche comme Fémi Kuti, Abdoulaye Diabaté, Améty Méria, Ismaà«l Lo, Oumou Sangaré, King Mensah et plein d’autres. Des manifestations traditionnelles raviront les amoureux de la tradition à  travers des spectacles de marionnettes, les marches des chasseurs, les courses de pirogues ou autres masques dogon. Pour finir, des souvenirs à  emporter et la découverte de la diversité de l’art malien dans les stands de la foire d’exposition sur le Quai des Arts. Selon le directeur du festival, Mamou Daffé, l’innovation 2011 du festival, C’’est la création du Centre de formation et de diffusion de la culture dénommé ‘Korê’. Ce centre ambitionne d’être un appui à  l’entreprenariat culturel. Il permet de prendre en charge la protection et la promotion du patrimoine culturel malien, la formation des jeunes talents et la diffusion des différentes œuvres artistiques. « Il est plus que primordial pour nous, de bien conserver notre patrimoine, seul gage de promotion de nos us et traditions». De la nécessité du respect des valeurs ségoviennes Le parrain historique du festival au Niger est l’historien et écrivain, Dr Mamadou Fanta Simaga. Il a d’ailleurs réalisé un guide spécial pour les festivaliers. Ce guide a été élaboré suite aux plaintes répétées des sages de Ségou. Ces derniers se plaignaient de la dépravation des mœurs lors du festival. Ainsi dans ce document, le Dr Simaga informe les festivaliers sur les mœurs et coutumes de la ville et du Mali en général. Parmi celles-ci, la tenue vestimentaire qui doit être descente. Le Dr Simaga évoque aussi les salutations qui sont une obligation au Mali et le partage de nourriture. Cela dit, Ségou est la zone du Mali oà¹, la mendicité est très élevée. Il est donc recommandé aux touristes, de ne donner quoi ce soit à  ces jeunes mendiants. Parce que cela pourrait contribuer au renforcement de cette pratique qui n’a de cesse d’être combattue par les autorités maliennes et les institutions de protection à  l’enfance. A noter qu’un hommage sera rendu à  deux grands hommes de culture qui nous ont quittés l’an dernier. l’artiste musicien originaire du Khasso (Kayes) Mangala Camara, dont une troisième scène de spectacle est prévue qui portera son nom. C’’est un hommage mérité parce que l’homme était un inconditionnel de l’évènement qu’il suivait depuis des débuts. Il est décédé le mercredi 28 septembre 2010 à  Bamako. On se souviendra aussi de Sékou Doucouré, représentant de la Francophonie au Mali qui est immortalisé à  travers un prix remis aux Talents de la Cité, une activité qui a eu lieu en prélude du Festival le 15 janvier dernier et qui a distingué des jeunes artistes maliens.

Otages tués au Niger : le secret défense bientôt levé ?

PARIS — La Commission consultative du Secret de la Défense nationale (CCSDN) a rendu jeudi un avis favorable à  la déclassification de photos et vidéos de l’opération militaire pour libérer deux otages français enlevés au Niger, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, dirige l’enquête préliminaire sur l’enlèvement de Vincent Delory et Antoine De Léocour le 7 janvier au Niger et leur décès le lendemain au Mali. Il a demandé au ministre de la Défense Alain Juppé la déclassification de certains documents liés à  l’intervention des forces spéciales françaises au Mali pour tenter de libérer les otages. Parmi ces documents figurent notamment des photos et vidéos de l’intervention. Le ministre a saisi mardi la CCSDN pour avis. Celle-ci a émis jeudi un avis favorable à  la déclassification, selon une source judiciaire. La procédure de demande de déclassification a donc été extrêmement rapide puisque la demande du procureur date d’il y a une semaine, le vendredi 14 janvier. Il revient désormais à  Alain Juppé de suivre ou pas cet avis. Hervé Morin, son prédécesseur, a toujours suivi les avis de la CCSDN. Les quelque 160 avis émis – dont les trois quarts ont été favorables à  la déclassification – par la CCSDN depuis sa création en 1998, ont été suivis plus de neuf fois sur dix par les autorités concernées. Les forces spéciales françaises avaient poursuivi les ravisseurs jusqu’au Mali mais n’avaient pu libérer les otages, dont l’un d’entre eux a été exécuté par les ravisseurs, selon les premiers éléments de l’enquête judiciaire française. Les circonstances du décès de l’autre otage restent plus floues. Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué le 13 janvier cet enlèvement. Le 10 janvier, le Premier ministre François Fillon avait déclaré que les deux hommes avaient été « éliminés froidement ». Le lendemain, son ministre de la Défense avait dit avoir « toutes les raisons de penser que les otages ont été exécutés par les ravisseurs ». Les premiers résultats de l’autopsie révélés le 13 janvier par Jean-Claude Marin ont permis d’accréditer la thèse de l’exécution pour Antoine de Léocour, tué d’une balle « à  bout touchant », mais pas pour son ami.

Niger: Tandja en prison depuis dimanche

Depuis sa destitution il y a bientôt une année, Mamadou Tandja vivait en résidence surveillée dans un quartier de la capitale nigérienne. Cette décision de la junte de garder Tandja enfermé sans chef d’accusation était fortement critiquée par la famille de l’ex- chef d’Etat. Celle-ci avait alors porté plainte devant la communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) à  la fin de l’année dernière contre les putschistes. l’organisation avait à  son tour, demandé aux militaires de libérer Tandja si elle n’a aucun motif d’accusation pour le garder. Mais à  la fin de la semaine dernière, la cour d’Etat a levé l’immunité présidentielle dont jouissait l’homme. Hier dimanche donc, la junte a transféré Tandja à  la prison de Kollo pour corruption et détournements de deniers publics. Rappelons qu’en 2009, l’ancien président nigérien Mamadou Tandja avait manifesté son désir de rester au pouvoir malgré la fin proche de son dernier mandat. Il avait, pour ce faire, demandé une prolongation de trois ans de son mandat, contrairement à  la constitution en vigueur.. C’’était son dernier mandat à  la tête du pays et ne pouvait selon la constitution nigérienne, plus se présenter. Néanmoins, malgré le refus toute la classe politique, de l’assemblée nationale et de la cour constitutionnelle, Mamadou Tandja a organisé un référendum en août 2009. Ses pairs de l’union africaine, de la CEDEAO et de l’union économique et monétaire ouest africaine, avaient en vain tenté de le ramener à  la raison. Le référendum eut lieu et la constitution modifiée. Ce qui coûtera au pays une suspension de toutes les organisations aussi bien africaines qu’internationales. Le 18 février 2010 oà¹, l’armée prend le pouvoir sans violence et assigne le président déchu à  résidence. Le général Salou Djibo et son équipe seront quelques mois plus tard, reconnus par la communauté internationale. Des élections générales sont prévues dans quelques semaines pour rendre le pouvoir aux civils. La question du sort réservé à  Tandja était restée en suspens jusqu’à  ce que sa famille dépose une plainte auprès de la Cour de justice de la CEDEAO. s’il est vrai que par le dépôt de cette plainte, la famille de Tandja aspirait à  voir ce dernier en finir avec l’état de détention extrajudiciaire dans lequel il se trouvait, il n’en demeure pas moins que C’’est cette plainte qui suscite aujourd’hui des misères à  l’ex-président. La Cour de Justice d’Abuja a donné raison à  la famille et demander à  la junte de libérer Tandja si elle n’a contre lui aucune charge. Or, tout le monde, y compris Tandja lui-même savait que les griefs contre lui ne manquaient pas : trituration de la Loi Fondamentale afin de s’octroyer un bonus de 3 ans en plus de ses deux mandats ; refus solennel de se soumettre à  la décision de la Cour Constitutionnelle ; gestion des Fonds PPTE, etc… Le président déchu avait d’ailleurs tenté d’arrêter cette action en justice en envoyant une lettre dans laquelle, il demandait à  cette institution judiciaire communautaire de ne pas prendre en compte la démarche entreprise par sa famille. Requête rejetée par la Cour dont la décision en faveur de la famille pousse aujourd’hui Tandja Mamadou en prison. Il est désormais officiellement poursuivi pour le détournement de plus de quatre milliards de francs CFA de la société nigérienne de produits pétroliers. Certainement le premier d’une longue liste de chefs d’inculpation…

Le voyagiste Point Afrique jette l’éponge dans la région du Sahel

« J’arrête tout: Atar en Mauritanie et Mopti (Mali) bientôt », a déclaré à  l’AFP Maurice Freund, président de Point Afrique. Par effet de contagion, il « reporte aussi le lancement en février de sa destination Tchad, pays o๠pourtant il n’y a pas Aqmi » (Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, nl. « Il fallait le faire car on a passé un cran supplémentaire » dans l’insécurité, a-t-il ajouté. « Aqmi a gagné la première manche, la peur s’est installée », a-t-il lâché. « Soyons clairs, il n’y avait plus de clients », a expliqué à  l’AFP Gérard Guerrier, patron d’un tour-opérateurs spécialisé Allibert Trekking, par ailleurs membre fondateur de l?association Agir pour un tourisme responsable (ATR). Le 9 janvier par exemple, Point Afrique ne transportait que 9 personnes entre Paris et Atar qui dessert la région de l’Adrar, principale région touristique de la Mauritanie, dans le Nord, contre « 200 entre Noà«l et le Jour de l’An », selon M. Freund. Même chose pour Mopti (Mali) qui dessert le pays Dogon. « Je maintiens les vols jusqu’au 23 janvier pour assurer le retour des vacanciers. Il y a 80 personnes par vol là  o๠l’équilibre financier est à  120 avec un avion qui me coûte 70. 000 euros », a ajouté le patron de Point Afrique, défenseur d’un tourisme responsable. Mardi, le ministère des Affaires étrangères a mis en garde les voyagistes contre le tourisme au Sahel o๠plus aucune zone, que ce soit au Mali, en Mauritanie ou au Niger, n’est considérée comme sûre et o๠il est recommandé de ne pas se rendre « sauf raison impérative ». Le Premier ministre François Fillon est monté au créneau en rappelant aux tour-opérateurs leur « responsabilité personnelle » et les enjoignant à  un strict respect des consignes de sécurité. Point Afrique, a rétorqué son patron, a déjà  pris ses responsabilités fin septembre en supprimant six des sept destinations proposées avant dans le Sahel (trois dans le sud algérien, une dans le nord du Niger, dans le nord du Mali et dans le nord de la Mauritanie) après l’enlèvement par Aqmi de sept personnes (cinq Français, un Malgache et un Togolais) à  Arlit (Niger). « On ne voulait pas et on ne veut toujours pas être un fournisseur d’otages », déclare-t-il. En dehors des compagnies régulières, Point Afrique est le seul affréteur de la région. Outre l’aérien, il revend des places à  l’ensemble des tour-opérateurs qui desservent la région et il organise lui-même des circuits. Avant les enlèvements, entre 40. 000 et 50. 000 touristes se rendaient dans la région sahélo-saharienne. Pour Point Afrique comme Allibert Trekking et d’autres tour-opérateurs spécialisés, le tourisme dans la région permet aussi de faire vivre des familles entières dans des zones o๠Aqmi justement étend son influence. Courant novembre, avec d’autres tour-opérateurs, ils s’étaient rendus en Mauritanie pour discuter avec les autorités afin de rouvrir Atar, ce qui avait été fait fin décembre. Mardi, M. Guerrier reste persuadé que le désert de l’Adrar « ne risque absolument rien, mais si les gens ne veulent pas y aller, on ne va pas les forcer ». Mais « c’est dramatique pour les gens (de la région), cela fait mal au coeur », conclut-il.

Otages tués: Où est la vérité?

La version française Vendredi dernier, quatre individus armés pénétraient dans un restaurant de Niamey pour enlever deux jeunes français âgés d’une vingtaine d’années. Ce lieu considéré très sécurisé, est très fréquenté par les ressortissants français du Niger. Tous étaient loin de s’imaginer qu’un tel acte pouvait se produire en pleine capitale. Selon toute vraisemblance, l’opération a été perpétrée par Al Qaeda Au Maghreb Islamique (AQMI), même si celle-ci n’a pas revendiqué le rapt. Ainsi dès que l’alerte a été donnée par les nombreux témoins aux autorités du pays, une course poursuite a commencé. l’armée nigérienne a été soutenue dans cette opération, par des soldats français. En plus de la traque terrestre, un hélicoptère français suivait le véhicule 4×4 dans lequel se trouvaient les ravisseurs et leurs otages. Quelques heures plus tard, un communiqué officiel des autorités françaises annonçant la mort des deux jeunes hommes Vincent Delory et Antoine de Léocour. La France a alors affirmé que les ravisseurs ont tués leurs otages et se sont ensuite enfuis. Tous les ravisseurs seraient morts Un militaire mauritanien sous le signe de l’anonymat, indiquait à  journaldumali que ces affirmations sont fausses et qu’il ne s’agissait ni plus ni moins d’une bavure de l’armée française. Ce denier a affirmé que les otages et leurs ravisseurs ont tous été tués par des tirs des soldats français au cours de l’opération. Il précise que « que des échanges de tirs nourris ont eu lieu des deux côtés sur le territoire nigérien, à  200 km de la frontière avec le Mali. Cela a eu pour conséquence des morts et de nombreux blessés dont des soldats nigériens et français. C’’est de l’hélico français que les tirs provenaient le plus. » Il explique que « contrairement à  ce que la France s’évertue à  dire, les ravisseurs n’ont pas pu s’échapper et sont morts sur le coup. » « Pas de suspects interrogés par les nigériens » Cette version des faits vient d’être renforcée par une déclaration du ministre de l’intérieur et de la défense du Niger. Ousmane Cissé affirmait ce matin sur les ondes de radio France internationale, que le Niger n’a en sa possession, aucun terroriste. Et aussi, « nous avons reçus en tout, 6 corps. Parmi lesquels les deux otages français, deux soldats nigériens et deux des ravisseurs. Nous n’interrogeons personne en ce moment.» La veille, le ministre français de la défense, Alain Juppé affirmait pourtant que Niamey interrogeait deux des ravisseurs et que ceux-ci avaient tués leurs otages avant de tenter de s’échapper. Il est même formel en disant qu’un des jeunes malheureux a reçu une balle dans la tête à  bout portant. Par ailleurs, des médecins nigériens ayant vu les corps, indique de leur côté qu’un des corps des otages portait une tâche noirâtre ne pouvant provenir que d’un tire effectué à  partir d’un hélicoptère. En fin de compte, cette contradiction entre les deux pays crée des doutes sur le véritable déroulement de l’opération. Des corps brûlés Autre information qui vient renforcer le doute dans les esprits. Des témoins dans les services de santé nigériens ayant reçu les corps affirment que les deux jeunes ont été tués dans des conditions particulièrement brutales. Le corps de l’un d’eux est « entièrement calciné », les deux victimes portent sur leurs corps des traces de brûlures. Le second aurait reçu une balle dans la tête, à  partir d’un angle de tir qui remet en question la version des forces spéciales françaises. Alors, on est en droit de se demander pourquoi les ravisseurs qui « ont exécuté les deux jeunes avant de prendre la fuite » ont pu leur infliger ces brulures. N’ont-ils pas plutôt été tués dans le bombardement du véhicule de leurs ravisseurs dans lequel ils auraient dû encore se trouver au moment de l’attaque française ? Saura-t-on un jour ce qui s’est réellement passé ?

Niger : Deux Français « découverts sans vie » après une fusillade avec les ravisseurs

Leurs corps ont été découverts après plusieurs fusillades des forces nigériennes et d' »éléments français » avec les ravisseurs au cours de laquelle plusieurs d’entre eux ont été « neutralisés ». « Tout semble indiquer que les deux otages français » enlevés au Niger et tués samedi dans une opération militaire franco-nigérienne destinée à  les libérer « ont été exécutés » par leurs ravisseurs, a affirmé dimanche le porte-parole du ministère français de la Défense Thierry Burckhard. Le rapt dans un restaurant de la capitale nigérienne des deux amis, Antoine de Léocour et de Vincent Delory, âgés de 25 ans, n’a pas été revendiqué mais les soupçons se sont portés sur Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), ou sur un groupe lié aux jihadistes. « Plus grande vigilance » Dans ce contexte, le ministère des Affaires étrangères a appelé les ressortissants français à  « la plus grande vigilance » dans les pays du Sahel, « aucun endroit ne pouvant plus être considéré comme sûr ». Sur son site internet à  la rubrique « conseils aux voyageurs », réactualisé dans la nuit de samedi, le Quai d’Orsay recommande aux « ressortissants français de faire preuve plus que jamais, en tout temps et en tout lieu, de la plus grande vigilance et de la plus extrême prudence » dans trois pays du Sahel : la Mauritanie, le Mali et le Niger. « Au regard de la menace terroriste qui pèse sur la région, aucun endroit ne peut désormais plus être considéré comme sûr », a-t-il ajouté. « Il est tout particulièrement demandé aux Français de restreindre leurs déplacements en se référant aux indications figurant dans les Conseils aux voyageurs propres à  chacun des pays du Sahel (Mauritanie, Mali et Niger), ainsi que sur les sites internet de nos ambassades sur place », a-t-il ajouté. Aqmi, mouvance opérant dans la bande sahélo-saharienne aux confins du Niger, du Mali, de l’Algérie et de la Mauritanie, détient cinq otages français depuis la mi-septembre dans le nord-est du Mali. « à‰léments français » Les deux jeunes gens ont été retrouvés morts après une fusillade près de la frontière avec le Mali entre les ravisseurs et des éléments de l’armée nigérienne lancés à  leur poursuite, a indiqué le ministre français de la Défense, Alain Juppé. Selon lui, l’opération « coordonnée avec des éléments français présents dans la région » a permis de « neutraliser » certains des ravisseurs, mais « à  l’issue de cette action, les corps des deux otages ont été découverts sans vie », a-t-il ajouté, sans préciser qui était responsable de leur mort. Plus tard, le président Sarkozy a condamné, « avec la plus grande fermeté », « l’assassinat » des otages, « un acte barbare et lâche », en assurant de la « détermination » de la France à  « combattre sans relâche la barbarie terroriste ». Le décès des deux jeunes hommes, originaires de la même petite ville du nord de la France, Linselles, avait été annoncé un peu plus tôt par des sources sécuritaires nigériennes. Mariage avec une Nigérienne Antoine de Léocour résidait au Niger, o๠il a notamment travaillé pour une une ONG et o๠il comptait se marier prochainement avec une Nigérienne. Son ami Vincent Delory l’y avait rejoint pour assister au mariage, selon un député de leur région. C’est la première fois qu’un enlèvement de ce genre survient à  Niamey, capitale considérée jusque-là  comme sûre, à  environ 200 kilomètres au sud de la frontière malienne. Les Forces de défense et de sécurité nigériennes avaient fait face aux ravisseurs une première fois dans la nuit de vendredi à  samedi près du Mali, selon le porte-parole du gouvernement nigérien Laouali Dan Dah. Mais les ravisseurs « ont pu passer à  travers les mailles du filet », avait-il poursuivi. M. Juppé a aussi fait état d’un « accrochage dans la nuit, au cours duquel le chef du détachement de la garde nationale nigérienne a été blessé ». Selon M. Dan Dah, les deux Français ont été enlevés vendredi soir par quatre hommes armés au restaurant Le Toulousain, dans le quartier du Plateau. Ils ont été forcés à  monter à  bord d’un 4×4 immatriculé au Bénin. Les assaillants « parlaient l’arabe, le français et le haoussa », une langue locale, et étaient « enturbannés » à  l’exception de l’un d’eux, a précisé M. Dan Dah. A Niamey, de nombreuses patrouilles de forces de l’ordre ont circulé samedi et plus encore à  la tombée de la nuit, a constaté un journaliste de l’AFP. Durant la journée, une source militaire étrangère au Mali avait expliqué: « nous pensons que ce sont les intermédiaires qui ont enlevé les deux Français et qu’ils sont en train de tenter de les céder à  des intégristes, et nous faisons tout pour les en empêcher. » La France tente actuellement d’obtenir la libération de cinq de ses ressortissants enlevés le 16 septembre 2010, avec un Togolais et un Malgache, sur le site d’extraction d’uranium d’Arlit, dans le nord du Niger. Les otages, pour l’essentiel des collaborateurs des groupes français Areva et Satom, seraient détenus dans le nord-est du Mali. Ce rapt a été revendiqué le 21 septembre par Aqmi. Aqmi avait annoncé en juillet l’exécution d’un otage français, l’humanitaire Michel Germaneau, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

UEMOA : De nouveaux aménagements à l’office du Niger

Tout est fin prêt l’information a été donnée lors d’un point de presse animée par le directeur de l’agence d’exécution des travaux d’infrastructures et des équipements ruraux (AGETIER) cette semaine à  Ségou. C’’était dans le cadre du voyage de presse organisé par l’UEMOA du 13 au 23 décembre à  l’intérieur du Mali pour montrer les réalisations de l’Union. Après avoir rendu la dune verdoyante au septentrion du Mali et réalisé plus de 350 forages, l’UEMOA aménage, à  travers l’AGETIER, 9114 ha du casier de Kandioura dans l’office du Niger. Selon le directeur de l’Agence Tiecoura Coulibaly le montant total de la convention est de 1674 697 500 FCFA. Et le montant total des engagements sur la convention est de 596 698 175 FCFA. En ce qui concerne l’exécution des marchés la phase de la passation des marchés, celle-ci est déjà  est terminée. Pour la mise en œuvre de la convention, M. Coulibaly a expliqué que l’agence a lancé une consultation restreinte internationale le 11 juin 2008 pour la sélection d’un consultant international en vue d’effectuer les études d’aménagement de tous de 9 114 ha dans le casier de Kandioura dans la zone office du Niger. Après cette phase, ils ont procédé à  la réalisation des études. Une zone au potentiel jusqu’ici sous-exploité Selon ces études, la zone du Kouroumary présente un climat de type soudano sahélien, caractérisé par l’alternance de saisons marquées : une saison pluvieuse de juin à  octobre et une plus longue divisée en une saison fraiche de novembre à  janvier, mise à  profit pour pratiquer le maraichage, et une saison chaude (février à  mai) au cours de laquelle les exploitations cultivent le riz de contre saison . Avant cela, une étude sociologique avait permis de détecter les différents problèmes sociaux et les besoins de la localité Kandiourou. Quatorze (14) villages et hameaux se trouvent dans ou à  proximité du futur casier et sont directement concernés par le projet. Ils sont composés de 589 familles qui représentent une population totale de 7 185 habitants. Cette population pratique essentiellement l’agriculture et l’élevage, de manière extensive et cela dans des conditions défavorables de sous-équipement et de dépendance au climat. La rentabilité de l’agriculture traditionnelle est donc faible et elle n’assure guère la survie physique des résidents. Sur le site même du futur casier, on ne trouve que 6 villages et hameaux pour une population totale de 1 750 personnes. Les travaux de prospection pédologique menés dans la zone ont révélé une extrême complexité spatiale résultant d’une longue évolution géomorphologique: sept unités cartographiques distinctes ont ainsi été mises en évidence au sein du périmètre. Les travaux de l’aptitude des sols à  l’irrigation a conduit à  distinguer quatre classes d’aptitude à  la culture du riz irrigué : les sols moyennement aptes, les sols marginalement aptes, les sols conditionnement inaptes et enfin les sols pratiquement inaptes. A l’issue de ce travail d’évaluation des aptitudes, la superficie brute cultivable du casier de Kandiourou- au sens pédologie du terme a été estimée à  8480 ha, dont près de 5500 ha sont aptes à  la culture du riz irrigué. Pour finir, le directeur a assuré que le fond disponible pour le démarrage des travaux.

Lutte contre l’ensablement : Reverdir le désert

Des dunes verdoyantes Dans le cadre du voyage de presse organisé par l’UEMOA, les journalistes des différentes régions venus d’Afrique et leurs homologues maliens visitent les réalisations de l’UEMOA. Apres les étapes des forages à  Tombouctou et Mopti, les hommes de media ont visité ce dimanche les dunes de sables en pleine végétation et les champs eucalyptus mises en place grâce au programme de lutte contre l’ensablement. Avant la visite du terrain, une présentation a été faite sur la réalisation de ce projet. Selon Seyni Seydou, coordinateur régional du projet de lutte contre l’ensablement, l’objectif recherché est de stabiliser 6100 ha de dunes d’ici fin décembre 2010 dans les zones les plus menacées dont 5000 ha sur financement du Fond africain pour le développement (FAD) et 1100 ha sur financement UEMOA. Il a rappelé que ce programme est né de la volonté des chefs d’Etat et regroupe neuf pays de l’Afrique tel que le Benin, Burkina Faso, Cameroun, Cote d’ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria, Togo . Au profit de la nature et des populations Apres la présentation du programme par le coordinateur, les journalistes sont partis pour une visite guidée sous la conduite de la direction des eaux et forêts a faite au village de Arhabou. Situé à  10 km de Gao, ce village envahi par le sable fonde l’espoir de reprendre le souffle grâce à  la végétalisation de la dune par les plantes (cram-cram et samba). Sur ce site, on peut admirer des dunes de sables verdoyantes que les populations exploitent pour la culture du maà¯s et du sorgho. Selon, le président du comité de gestion, cette initiative a sauvé tout le village de l’ensablement grâce à  ce projet des plantations et de fixation de dune. « Nous remercions l’UEMOA pour son appui financier afin de réaliser ce projet car aujourd’hui l’exode rural est diminué ». Apres cette étape, la délégation s’est rendue dans le champ d’eucalyptus du président du comité de gestion. Là -bas on peut compter plus de 2000 pieds d’eucalyptus dans un espace aéré et bien entretenu. Selon le promoteur de champ, le programme national de lutte contre l’ensablement lui est venu en appui pour financer son projet. « Je fais cette plantation d’eucalyptus pour les bois de construction, mais aussi pour les bois de chauffe qui coutent extrêmement cher à  Gao » dit-t-il. Selon le chargé de communication leur stratégie d’intervention est la mise en œuvre d’une approche participative et multidisciplinaire, valorisation des acquis techniques en matière de lutte contre l’ensablement et protection des berges contre l’érosion hydrique, recherche de synergie et la mise en place de cadre de partenariat et concentration et décentralisations .

Coopération : Mali-Japon pour la conservation du Delta central du Niger

Un ambitieux projet Le Japon, à  travers son agence de coopération internationale, a lancé depuis le mois d’avril 2010, un ambitieux projet au Mali dénommé : Projet d’Etude sur la Conservation du Delta Central du Niger à  travers l’utilisation rationnelle des ressources naturelles. En somme, ledit projet d’étude vise comme objectifs : Elaborer un schéma directeur (S /D) et un plan d’action permettant la conservation du delta central du Niger ; opérer un transfert de technologies afin de renforcer les capacités des techniciens maliens et des populations bénéficiaires dans la zone de l’Etude. C’’est dans la dynamique de partager avec ses partenaires le rapport d’avancement dudit projet, que l’agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), a organisé en étroite collaboration avec le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, une rencontre avec les différentes structures concernées par l’Etude. Dans son discours d’ouverture, le Directeur National adjoint des Eaux et forêts Baà¯koro Fofana, a remercié et félicité Agence Japonaise de Coopération Internationale pour la pertinence du projet en général et particulièrement sur la qualité du rapport d’avancement. Des échanges fructueux Pour sa part, Mme Junko Masuda, chef du Bureau de l’Agence Japonaise de Coopération internationale au Sénégal, a tenu à  rappeler aux participants, toute la pertinence du projet.« Ce projet, en plus d’être ancré dans la logique de développement durable, permet également de lutter contre le changement climatique qui passe par la lutte contre la désertification et la préservation de la diversité biologique, richesse considérable dans le Delta Central du Niger » a-t-elle affirmé. M FuKà®, le chef du projet l’Etude au Mali a fait un exposé liminaire sur le rapport d’avancement dudit projet, enrichi des propositions, qui n’ont pas resté indifférents les participants. Ceux-ci ont par ailleurs, fait des observations et suggestions pouvant améliorer le projet d’Etude sur la Conservation du Delta Central du Niger à  travers l’utilisation rationnelle des ressources naturelles. La cérémonie s’est déroulée dans la salle de la DNEF. Elle était présidée par Baikoro Fofana directeur adjoint des Eaux et Foret en présence des représentants des services centraux du Ministère de l’Environnement et de l’assainissement, des associations, ONG, du chef de bureau de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale et un grand nombre de partenaires techniques et financiers, dont les ambassades des pays Bas et du Japon au Mali.

Production sucrière au Mali : 255 milliards de FCFA pour le PSM

Premières études de faisabilité La première étude de faisabilité pour la production de sucre a été entreprise en 2001 sur l’initiative du gouvernement du Mali. Elle fut confiée au groupe Schaffer et associé LLC international (SAIL), sur financement de l’USAID. » Selon le chef de division agriculture et agro-industrie de la Banque Africaine de Développement, Mr Dougou KEITA, les résultats de l’étude ont confirmé le potentiel d’aménagement d’un périmètre irrigué en mesure de fournir une canne à  sucre de qualité supérieure et d’une usine de transformation d’une capacité de production de plus de 170.000 tonnes de sucre par an. A la suite de cette étude, le gouvernement a signé une convention de partenariat avec ILLOVO Sugar d’Afrique du Sud et SAIL pour la réalisation du Projet sucrier de Markala. Il faut souligner que le partenaire stratégique du projet ILLOVO est le premier producteur africain de sucre. Comme le précise Dougou Keita, le Projet Sucrier de Markala (PSM) est la première opération de Partenariat Public-Privé (PPP) pour le Mali et la Banque Africaine de Développement dans le domaine de l’agro-industrie. l’objectif du projet est d’augmenter les revenus des acteurs de la filière sucrière sur une base durable. A l’issue du processus de financement du projet, une autre étude a été réalisée dont les résultats viennent d’être présentés. La compagnie pour le développement environnemental et social (ESDCO) a en effet présenté en fin de semaine dernière, les résultats de l’étude d’impact environnemental et social menée sur le futur site du PSM. Précisons que le site se trouve en zone office du Niger, dans la région de Ségou, à  12km en aval du barrage de Markala et à  280 km de Bamako. Dans sa présentation, le représentant de ESDCO, Mr Mamadou Dembélé a indiqué que le projet comprenait les volets agricole et industriel. Le coût du volet agricole est de 116milliards de FCFA et celui du volet industriel est de 139 milliards de FCFA. Le volet agricole concerne notamment l’aménagement d’une zone irriguée par aspersion de 14.132 ha de plantations devant permettre la production annuelle de 1,48 millions de tonnes de canne à  sucre. Il permettra aussi la mise en œuvre des plans de gestion environnementale et sociale (PGES), du plan d’actions de réinstallation (PAR) des populations et du plan d’actions de lutte contre la pauvreté (PAP). Le second volet, industriel donc, concerne la création d’une usine de transformation en vue de la production annuelle de 190.000 tonnes de sucre et de 15 millions de litres d’éthanol, ainsi que la cogénération de 30 MW d’électricité. Par ailleurs, Mr Keita indique que la mise en place du projet a conduit à  la création de deux sociétés : la société sucrière de Markala (SOSUMAR) qui développera le volet industriel du projet et la Société CANECO qui s’occupera du volet agricole. Les enjeux majeurs du projet Le projet s’intègre dans le schéma directeur du développement rural (SD du Gouvernement du Mali. Les grands axes stratégiques retenus dans le SDDR sont notamment la libéralisation et la privatisation du secteur agricole, l’intensification, la sécurisation et la diversification de la production agricole tout en préservant les ressources naturelles, et enfin l’intégration agriculture-industrie. Il constitue un cadre de référence pour tous les sous-secteurs concernés par le développement rural, dont le sous-secteur de l’agro-industrie. Le chef de la division agriculture et agro-industrie de la BAD, Mr Keita indique par ailleurs que le projet aura un impact de développement substantiel. Sur le plan national les impacts pourront se traduire par une économie de devises (plus de 31 milliards de F CFA) par substitution des importations de sucre. Le projet permettra aux producteurs indépendants de produire 620.000 tonnes de canne à  sucre par an qui généreront un revenu brut de 10 milliards F CFA par an. Une contribution importante au fisc en matière d’impôts et taxes sur les salaires de la Caneco a été estimée à  1 milliards F CFA et 960 millions F CFA supplémentaires par an pour les employés de la Sosumar. Aussi, des estimations de taxes supplémentaires annuelles de plus de 10 milliards de FCFA payés par des organisations et employés en aval et en amont des activités multiplicatrices. Sur le plan social, les impacts les plus significatifs concernent plusieurs secteurs selon la BAD et ESDCO. Il s’agit notamment de l’amélioration du cadre de vie, la création d’emplois, l’accès à  l’eau potable, l’électrification des villages, et l’accès aux services de base et amélioration de revenus des producteurs. l’amélioration de cadre de vie touchera les villages adjacents au projet o๠vivent près de 156.000 personnes. Selon des chiffres de la BAD, le projet créera 8.000 emplois directs et environ 32.000 emplois indirects suite au développement des différentes activités économiques liées aux filières sucrière, maraichère et rizicole. En outre, les revenus des producteurs indépendants de canne à  sucre seront multipliés par huit, par rapport aux revenus générés actuellement par les céréales sèches. Cette amélioration des revenus contribuera à  la sécurité alimentaire des ménages ruraux. Notons, pour finir que le financement du Projet sera assuré par le Fonds Africain de Développement (FAD), l’Etat malien et plusieurs autres bailleurs de fonds.

Niger : Un nouveau dispositif sécuritaire en place

La sécurité, une priorité au Niger Le chef de la junte militaire nigérienne, le général Salou Djibo a mis en place un comité interministériel en début de semaine. Cette décision du gouvernement est la suite logique de l’enlèvement des 7 employés du géant pétrolier français Areva et de Satom, il y’a plus de deux semaines. Le premier ministre Mahamadou Danda est chargé de diriger le comité interministériel. Il supervisera donc les différents groupes de réflexion sur les problématiques de défense et de sécurité. Il parait évident que le dispositif utilisé a montré ses failles et faiblesses.La question sécuritaire est devenue le plat principal des autorités nigériennes depuis le rapt d’Arlit. D’un autre côté, Areva a mandaté deux anciens généraux de l’armée française sur place à  Niamey. l’objectif étant pour eux, d’aider le Niger à  renforcer son système et apporter leurs expériences lors des discussions avec le comité ad-hoc. Il semblerait que dès ce mardi, des études seront menées afin de définir les faiblesses du dispositif sécuritaire, permettant ainsi de définir les nouveaux besoins à  mettre sur pied. Des hommes en plus pour la sécurité au Niger Une source gouvernementale nigérienne confie à  nos confrères de radio France internationale (RFI) qu’il est fort probable que des hommes en plus soient déployés au Niger. Environ 250 soldats français en plus. Cependant, l’annonce n’a pas encore été faite officiellement. Il est également question d’éventuelles participations d’autres forces de sécurité en dehors de l’armée. Celles-ci auront pour mission spécifique, le renseignement étant donné que l’organisation islamiste Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), est fortement infiltré au sein de la population. Ils devront user de beaucoup de vigilance et de tact pour contrer les menaces. AQMI dispose d’éléments qui servent parfois d’intermédiaires lors des enlèvements. Par ailleurs, Areva finance depuis des années, une partie des frais de l’armée nigérienne. Elle fournit des véhicules et du carburant aux militaires nigériens, en particulier à  ceux d’Arlit o๠est basé l’essentiel de leurs activités. Malgré tout, le gouvernement juge ces gestes insuffisants. On ignore le coût global de ces nouveaux dispositifs de sécurité et, suffira-t-il à  éloigner les menaces d’AQMI dans la zone sahélienne. Il est impératif que les différents pays ayant en partage le vaste désert du Sahara, conjuguent leurs effort afin de mener une lutte efficace et durable. Des efforts sont d’ailleurs faits dans ce sens avec il y a quelques jours, la tenue d’une rencontre en Algérie entre le Mali, la Mauritanie, le Niger et l’Algérie. Les chefs d’Etats majors de ces pays ont mis en place, une force commune de maintien de la paix. Espérons que cela donne des effets positifs et que la coopération inter pays se pérennise.

Malibya : Kadhafi et son vaste projet d’aménagement agricole !

Comme pour matérialiser la vision et les aspirations du président Amadou Toumani Touré de faire de l’agriculture la pierre angulaire du développement socio économique, la Libye est entrain de s’appuyer sur ce domaine pour développer un bel modèle de coopération sud/sud. En effet, la mise en valeur de 100 000 hectares dans la zone Office du Niger par la Lybie a été saluée à  plus d’un titre par les autorités maliennes. Ainsi, la société Malibya, créée pour ce faire, est à  pied d’œuvre dans cette vaste zone agricole du pays. Objectif, acquérir l’autosuffisance alimentaire. Société dédiée au développement agricole du Mali, Malibya Agriculture prévoit de grands travaux d’aménagements à  l’Office du Niger pour de la production de riz hydride dont les prévisions dépassent largement le rendement habituel à  l’hectare, en collaboration avec le Centre national chinois du riz hybride. Pour l’exécution du premier volet de ce projet, appelé à  faire de l’Office du Niger le grenier de la sous-région, voire de tous les pays membres de la CEN-Sad, Malibya Agriculture a lancé un appel d’offres international. Suite au dépouillement, c’est l’entreprise chinoise CGC qui a enlevé le marché. Ce premier volet d’un montant de 55 millions de dollars US, est relatif à  l’agrandissement du canal d’approvisionnement en eau et au bitumage d’une route de 40 Km dans la zone de Macina, précisément à  Bougouwéré. Ce premier volet devrait commencer avec l’aménagement d’une tranche de 25 000 hectares. Aujourd’hui, ce sont les travaux de 17 000 ha qui sont engagés. Pour cela un gigantesque canal de deux lots a été creusé. Apports libyens au Mali Le premier est un don de la Libye au Mali. Il est long de 18 km et large de 120 mètres, d’une profondeur de 3 m avec un débit de 230 m3/s. Avec ses régulateurs, ce premier lot comporte trois ponts et un déversoir pour drainer l’eau ailleurs. Quant au second lot, il est long de 22 km et large de 54 m, avec une profondeur de 4 m et un débit de 130 m3/s. Il comporte deux régulateurs et deux ponts. C’est sur ce deuxième lot que les investisseurs libyens pourront intervenir. Les aménagements qui vont être réalisés ici seront d’un grand apport pour la zone Office du Niger en quête d’un développement intégré. Puisqu’on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs, le projet d’aménagement des 100 000 ha de Malibya a occasionné le déplacement d’une partie de la population à  Kolongo. Cet état de fait a été mal interprété par certaines personnes qui ont affirmé que l’Etat a vendu des terres de l’Office du Niger à  des libyens et que nos paysans seront désormais des ouvriers agricoles à  la merci des investisseurs libyens. Cette désinformation a été même relayée par une certaine presse étrangère qui, apparemment, voulait régler ses comptes avec la Libye et son Guide, Mohammar Kadhafi. Sinon le projet Malibya, qui est, du reste, un projet d’utilité publique, a pris toutes les mesures qui s’imposent pour « dédommager » les populations qui ont été touchées par les aménagements. Les paysans de Malibya, contents ? Pour les notabilités de Kolongo, à  Ségou, le projet Malibya a conquis l’adhésion de presque tous les paysans. Au début des opérations, on n’avait rien compris. Il a fallu des échanges utiles afin de faire comprendre l’utilité du projet. Aujourd’hui, chacune des familles touchées par le projet a eu son lot. Pour cela 13 ha nous ont été donnés sur lesquels nous avons prévu 130 lots à  usage d’habitation. Mieux, la bagatelle de 116 millions de FCFA a été gracieusement distribuée aux recasés. Voilà  qui justifie les gestes de salutations à  l’endroit de cette initiative présidentielle qu’est le projet Malibya. Après avoir contribué à  la politique des aménagements hydro-agricoles, ce projet fera certainement de l’agriculture un secteur de développement économique et social.

A Bamako, Hortefeux évoque le sort des otages avec le président malien

Le président Toumani Touré, selon des propos rapportés au Monde par Brice Hortefeux, aurait « exprimé sa solidarité avec la France » et estimé que « la France a un rôle à  jouer, qu’elle est partenaire [du Mali] en matière d’appui logistique, de renseignement et d’observation aérienne ». Paris, qui participe à  la formation de forces spéciales maliennes et fournit du matériel de transmission, pourrait ainsi partager avec le Mali, o๠les otages sont vraisemblablement détenus, des renseignements utiles à  leur libération. La France et le Mali ont « progressé vers une vision commune », a résumé le ministre de l’intérieur français. Selon les propos du président malien, rapportés par M. Hortefeux, la prise d’otages d’Arlit n’aurait pas été perpétrée directement par AQMI, mais elle aurait été « sous-traitée », probablement à  des Touaregs. ACTION CONJUGUà‰E ATT aurait confirmé que les otages avaient été déplacés sur son territoire, mais il s’interrogerait sur le fait de savoir s’ils s’y trouvent encore. Enfin, M. Toumani Touré, interrogé par M. Hortefeux sur « le meilleur moyen de lutter contre l’expansion d’AQMI », se serait déclaré partisan « non d’une action isolée mais d’une action conjuguée des pays riverains » que sont la Mauritanie, l’Algérie, le Niger et le Mali. Mais cette perspective relève de l’utopie puisque l’état-major commun à  ces quatre pays, installé à  Tamanrasset (Algérie) et censé coordonner la lutte contre AQMI, reste à  ce jour une coquille vide, notamment en raison de la volonté hégémonique de l’Algérie. Le Mali, qui se trouve, pour la troisième fois en un an, au centre de l’enlèvement de Français, pourrait jouer à  nouveau un rôle central dans la gestion et le dénouement de la prise d’otages d’Arlit. L’intervention personnelle d’ATT avait ainsi permis la libération du Français Pierre Camatte, enlevé en novembre 2009 et relâché en février 2010. Mais le Mali, pays extrêmement pauvre — 70 % des habitants y vivent avec moins de 2 dollars par jour —, n’a pas engagé sa propre armée contre AQMI par crainte de représailles. Sollicité par Nicolas Sarkozy au lendemain de la prise d’otages d’Arlit, le président malien n’a pas accepté que des soldats français chargés d’une éventuelle intervention contre les preneurs d’otages se positionnent sur son territoire. D’o๠le choix de Paris d’envoyer quatre-vingts militaires à  Niamey, capitale du Niger, pays frontalier avec la région malienne o๠les otages auraient été emmenés.