Sahara occidental : Nouvel épisode diplomatique

Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se pencher le 25 avril sur le prolongement du mandat de sa mission dans le pays. Aucune date n’est annoncée mais les négociateurs veulent donner l’opportunité aux parties de « poursuivre des consultations ».

L’avant-dernier acte de la question du Polisario, bande de territoire disputée par le Maroc et l’Algérie et en proie à une insurrection, était les dénonciations d’incursion émises par le Maroc. Début avril, Rabat a annoncé que le Front Polisario avait mené des incursions dans la ville de Mahbes, dans le nord-est du Sahara occidental, en violation d’un accord militaire établissant une zone tampon sous la responsabilité de l’ONU. Information démentie par l’organisation, mais qui démontre que la tension n’est pas près de retomber. Ce mercredi 25 avril, alors que devait se dérouler le vote sur la prolongation de la mission d’interposition de l’ONU, la Minurso, les États-Unis ont décidé d’annoncer son report. En charge de la rédaction du texte de résolution et responsables des négociations, les États-Unis ont soumis un document demandant aux parties au Sahara occidental de reprendre les négociations « sans préconditions et de bonne foi », afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable. L’actuel mandat de la Minurso arrive à terme fin avril. L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, l’ex Président allemand Horst Koehler, a promis au Conseil de sécurité un nouveau round de négociations après des années d’interruption.

Le texte demande aux États voisins d’accentuer leur implication dans les négociations. Les actions de plaidoyer et les pressions des politiques, mais aussi des leaders d’opinion de ces pays continuent. Le Forum d’action pour le Sahara occidental (WSAF), basé à Londres et qui englobe 90 organisations de plus de 40 pays, a adressé une lettre au Conseil de sécurité dans laquelle il demande aux pays de prendre des mesures à même de protéger les Droits de l’Homme du peuple sahraoui et de « mettre fin à l’impunité marocaine au Sahara occidental ».

Le Sahara occidental est un territoire de 266 000 km2, revendiqué à la fois par le Maroc et par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976, et soutenue par l’Algérie. Ancienne colonie non autonome selon l’ONU, il n’a toujours pas trouvé de statut définitif au plan juridique depuis le départ des Espagnols, en 1976. Devenu un enjeu global illustrant la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, le dossier saharien est récurrent et empoisonne les relations entre les deux voisins et leurs alliés.

MINUSMA : actions et droits de l’homme au menu

La Mission multidimensionnelle intégrée des  Nations Unies pour la stabilisation au Mali,  a tenu son point de presse bimensuel,  le 8 février à Badalabougou. Après une mise au point par le porte-parole  sur les  dernières actions, le Directeur de la division des droits de l’homme  de la mission est revenu sur le dernier rapport conjoint MINUSMA- Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations Unies.

Le porte-parole de MINUSMA, Olivier Salgado a animé le jeudi 8 février,  un point de presse  au quartier général de la mission sur ses dernières actions menées au Mali. C’était en présence de Guillome Nguefa, directeur de la division de droit de l’homme de la MINUSMA.

Le porte-parole de la mission onusienne a évoqué le dernier rapport réalisé par la MINUSMA et le Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations Unies, publié le 1 février 2018. Ce rapport qui porte  sur la situation des droits de l’homme et du processus de paix au Mali  a couvert la période de janvier 2016 à  juin 2017. Il ressort de ce document que la situation des droits de l’homme reste préoccupante en dépit de la signature de l’Accord pour la et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Le porte-parole a rapporté les propos du chef de la MINUSMA, selon qui ce rapport « fournissait un éclairage utile sur les défis et les avancés en matière des droits de l’homme dans le Nord et le Centre du  Mali ». Selon Mahamat Saleh Annadif, « le respect des droits de l’homme, loin d’être un générateur des tensions  peut contribuer au contraire à créer un climat et un environnement propice à la mise en œuvre de l’Accord », a fait savoir le porte-parole de la mission.

Olivier Salgado a par la suite passé en revue les dernières actions entreprises par la MINUSMA au Mali. Il a ainsi rappelé qu’elle  apporte un soutien important aux forces de défense et de sécurité malienne pour que celles-ci accomplissent leur tâche. C’est ainsi que l’UNPOL, la police des Nations Unies a conduit au cours de deux derniers mois écoulés,  1967 patrouilles dont plus d’une centaine conjointement avec les forces de défense et de sécurité malienne.

Du 1ER juillet 2017 au 30 janvier 2018, UNPOL a formé 4 946 agents des forces de sécurité malienne, de la police, de la garde nationale, de la protection civile et de la douane et des eaux et forêts. Toujours selon le porte-parole de la MINUSMA, du  31 au 6 février,  484 patrouilles ont été menées ainsi que  66  escortes dans le Nord du Mali. Dans le processus de mise en œuvre de l’Accord, Olivier Salgado a informé de la tenue d’un atelier du 8 au 9 février de renforcement des capacités pour 50 représentants de la société civile pour les différentes techniques de plaidoyer de lobbying à adopter pour aborder les questions de sécurité et de lutte contre l’extrémisme violent. Une initiative de la section Réforme du secteur de la sécurité et DDR.

Dans le cadre de la prévention des accidents liés aux engins explosifs, la MINUSMA prévoit une session d’éducation à l’endroit des conducteurs de véhicules travaillant pour les ONG au Centre et au Nord du pays. Dans sa démarche de stabilisation, la MINUSMA a réalisé de 2013 à nos jours, 350 projets à impact rapide avec un montant de 15,9 millions de dollars. La mission prévoit en 2018, plus de 100 projets partout au Mali, surtout dans les régions du Nord pour un montant de 4 millions de dollars.

Par ailleurs, la 24ème session du Comité de Suivi de l’Accord se tiendra du 12 au 13 février à l’ex-CRES de Badalabougou.

Point sur la situation des droits de l’homme

Le directeur de la division des droits de l’homme de la MINUSMA, Guillome Nguefa, après la publication du rapport conjoint MINUSMA- Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations Unies est revenu, en tant qu’invité spéciale de ce point de presse sur les dernières évolutions sur la question. Selon lui, le dernier trimestre de l’année 2017 a été marqué ‘’ une situation de droits de l’homme constamment préoccupante’’. Selon Guillome Nguefa, elle a été caractérisée par une expansion des activités des groupes terroristes dans le Centre du pays. Ces attaques avaient visé des forces internationales et les forces de défense et de sécurité maliennes. Le directeur de la division a ainsi indexé l’implication des forces de défense et de sécurité malienne, des groupes armés signataires et non signataires dans les violations et abus de droits de l’homme.

L’ONU alerte sur la situation au Nord et au Centre du Mali

Dans son dernier rapport sur la situation au Mali, daté de décembre 2017, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres se dit « préoccupé » par l’évolution et les « tendances négatives » de la situation. S’il félicite les parties signataires pour leur engagement pour le dialogue, il reste inquiet de la faible présence de l’Etat au centre et au Nord du Mali.

Le Secrétaire général des Nation Unies salue l’engagement des parties à cesser les hostilités afin de permettre une accélération du processus de mise en œuvre de l’Accord de paix, qui, deux ans et demi après sa signature, n’a enregistré de « résultats tangibles », gage d’une paix durable au Mali et dans la région, selon le responsable onusien. Il se réjouit en outre de la nomination par le comité de suivi de l’Accord d’un observateur indépendant, en l’occurrence la fondation Carter, pour surveiller la mise en œuvre de l’Accord. Espérant que cette décision combinée à la mise en œuvre d’un régime de sanctions instauré par la résolution 2374 des Nation Unies, permettra d’identifier ceux qui entravent le processus, y compris parmi les signataires de l’Accord.

Des efforts à faire

Parmi les facteurs pouvant contribuer positivement à ce processus, le rapport note la tenue d’élection justestransparentes et pacifiques. Ce qui permettra d’asseoir l’autorité de l’Etat et le parachèvement du processus de décentralisation. Le report de la date des élections locales à avril 2018 est une opportunité à saisir par les différentes parties afin d’aplanir leurs divergences et permettre la tenue d’élections inclusives. Le rapport regrette le blocage du processus de désarmement, démobilisation et réintégration à cause d’une absence de consensus autour des critères d’intégration et de quota, même s’il juge « encourageante », la réforme entreprise du secteur de la sécurité.
Mais le Secrétaire général, s’alarme de la faible présence ou de l’absence de l’Etat dans le Nord et au centre du Mali. « L’augmentation du nombre d’attaques contre des représentants du gouvernement, a également contribué à l’instabilité et créé un terreau fertile à l’extrémisme violent », relève le rapport. Le rapport souligne également le lourd tribut payé par les forces de défense qui ont subi ces attaques. Les forces armées maliennes ont « davantage » été touchées par ces attaques qui se sont élevées à 71 pour le trimestre écoulé, dont 37 contre les forces de défense maliennes.

Le tramadol entre les mains des terroristes


L’ONU envisage de faire la lumière sur la circulation d’un médicament dénommé Tramadol « drogue », qu’elle retrouve fréquemment sur certains kamikazes. Cette pratique est fréquente dans la zone de l’Afrique de l’Ouest. La question sur la provenance de ce produit reste une préoccupation et une menacée pour le monde entier. 



L’ONU à travers son Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC), affirme que les saisies de drogues s’accroissent d’année en année, de 300 kg à plus de trois tonnes par an. En septembre dernier, « trois millions de pilules » dans des boîtes portant le logo de l’ONU ont été retrouvées au Niger. « On retrouve régulièrement du tramadol dans les poches des suspects arrêtés pour terrorisme ou qui ont commis une attaque suicidaire au Sahel », a déclaré Pierre Lapaque, représentant de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Autres utilités

Ces stupéfiants sont souvent prescrits par les médecins uniquement dans le but de soulager les patients atteints de cancers. Les terroristes et les malfaiteurs l’utilisent pour atteindre leurs objectifs. 

Les groupes terroristes incitent les enfants à consommer ces stupéfiants en grande quantité avant de les utiliser pour des opérations commanditées. Plus de 600 000 cachets ont été saisis en août dernier à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun. « La situation pourrait devenir incontrôlable et continuer de compromettre la sécurité à l’échelle internationale », a averti Pierre Lupique. 

Dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, les Nations unies font toujours face à des suspects et à des terroristes qui ont commis des suicides, avec deans leurs poches du tramadol. Cette organisation souhaite mettre la main sur les fournisseurs de ces produits illégaux. La circulation de ces produits reste un réel problème d’insécurité dans dans la zone du Sahel.

L’ONUDC affirme que le trafic de drogue, qui provient généralement clandestinement d’Asie par le biais de gangs criminels du Golfe, pourrait se détériorer en une crise sanitaire majeure au Sahel, en particulier dans le nord du Mali et au Niger.

Libye : indignation et mobilisation sur le sort des migrants réduits en esclavage

C’est au cours d’un reportage diffusé cette semaine  sur la chaîne américaine CNN que le monde s’est vraiment rendu compte de l’existence d’un trafic d’êtres humains en Libye. Les migrants y sont vendus comme esclaves alors que ces derniers ont fui des conditions de vie difficiles. Ces images ont suscité de vives réactions qui ont entraîné une vague de mobilisations.

Une vérité éclate au grand jour ! Depuis le début de la semaine, c’est le monde entier qui est stupéfait de la situation des migrants en Libye. Le pays est l’une des étapes incontournables pour atteindre l’Europe via l’Italie. Autrement dit « l’eldorado » tant fantasmé. Pourtant, leur sort est connu depuis assez longtemps, mais le voir et l’entendre a provoqué un électrochoc. Cela a pu se produire à la suite d’un reportage réalisé par deux confrères de la chaîne américaine CNN. Ce qu’on y voit ? Des migrants d’Afrique sub-saharienne réduits en esclavage et vendus aux plus offrants. Les sommes allant de 500 à 700 dinars libyens (soit environs 285 000 francs CFA)

« Qui a besoin d’un mineur ? C’est un mineur, un grand homme fort, il va creuser », assure un passeur. Voilà ce que l’on peut entendre dans les images diffusées par CNN.

 

Les instances internationales

L’Union africaine, par la voix du Président en exercice, Alpha Condé, s’est indigné de la situation. « J’invite instamment les autorités libyennes à ouvrir une enquête, situer les responsabilités et traduire devant la justice les personnes incriminées et à revoir les conditions de détention des migrants », exhorte le Président guinéen. « Ces pratiques modernes d’esclavage doivent cesser et l’Union africaine usera de tous les moyens à sa disposition pour que plus jamais pareille ignominie ne se répète », prévient M. Condé.

Zeid Ra’ad Al-Hussein, le Haut Commissaire des Nations unies (ONU) aux droits humains n’a pas hésité à qualifier d’« inhumaine » la coopération de l’Union européenne avec ce pays. Cet « esclavage des temps modernes » est un « outrage à la conscience de l’humanité », a-t-il poursuivi.

Manifestations devant les ambassades libyennes

Du côté de la société civile, on assiste à des élans de mobilisations aussi bien sur le continent qu’en Europe. « Non à la discrimination et au marchandage des migrants sub-sahariens en Libye », est l’intitulé de la conférence de presse qui s’est tenu, ce samedi 18 novembre, au sein des locaux de la Radio Libre de l’artiste engagée Tiken Jah Fakoly. Pour les circonstances, il était accompagné d’Ousmane Diarra, Président de l’Association Malienne des Expatriés (AME) et de Malick Konaté, porte-parole du mouvement Trop c’est trop.

Chez nos voisins guinéens, en plus du chef de l’État qui s’est exprimé, certains de ses concitoyens se sont levés pour se rassembler devant l’ambassade de la Libye à Conakry.

En France, également, des personnalités appellent à la mobilisation pour dénoncer ce fléau. À l’instar des chanteurs Mokobé et Cheick Tidiane Seck et de l’acteur Omar Sy.

La Libye est le piège qui se referme sur ces migrants en quête d’un « eldorado » qui s’apparente à un enfer, au vu de ce qu’ils subissent. Ces conditions déplorables, vécues par les migrants sub-sahariens, ne datent pas d’aujourd’hui. Des politiques avaient été mises en place pour sensibiliser les potentiels candidats à la traversée sur les risques encourus. Au Mali, la chanteuse Rokia Traoré n’a pas hésité à user de sa notoriété afin de prêter mains fortes à l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) ainsi qu’aux autorités italiennes lors de la campagne Aware Migrants. Son message, elle le diffuse à travers un clip vidéo tourné entre Bamako et Bruxelles. Nous sommes en 2016.

Des témoignages d’hommes et de femmes viennent renforcer le message de l’artiste. Ces derniers déplorent, entre autres, ce qui se passe dans un pays « frère ».

Cette nouvelle forme d’esclavage est possible, car les bateaux qui réussissent à franchir la Méditerranée sont de moins en moins nombreux. Ce qui fait que les passeurs se retrouvent avec des personnes « sous le bras ». Que faire alors ? Les vendre pour soutirer encore plus d’argent sur le dos de la misère humaine.

G5 Sahel : Le signal du départ ?

 

51 millions d’euros. C’est à cette hauteur que Washington a enfin décidé de contribuer à l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel. Ce don est le fruit de tractations et de négociations âpres entre Washington et les alliés du G5 Sahel, notamment l’UE et particulièrement la France, pour laquelle l’organisation est plus que bienvenue dans une zone sahélienne où elle semble être seul acteur.

Depuis la création de cette opération régionale, lors du sommet des chefs d’État de février 2017, le G5 Sahel peine à obtenir le financement de 250 millions d’euros dont il a besoin pour être opérationnel selon les estimations de la France, contre 423 millions avancés par les Sahéliens. Son volet militaire vise à confier aux armées nationales le travail qu’effectuent les contingents étrangers dans la zone.

Même si l’initiative a été saluée par la communauté internationale, Washington, dès juin 2017, avait refusé d’accorder au G5 Sahel un statut onusien. Pourtant, les États-Unis qui se trouvent aujourd’hui face à leurs responsabilités après la mort récente de quatre de leurs soldats sur le sol nigérien, ont proposé le lundi 30 Octobre une coopération bilatérale avec l’opération régionale. Washington témoigne encore une fois de sa confiance limitée en l’ONU, en optant pour cette forme de relations. L’annonce a été faite par Ty Tillerson, qui a cependant assuré que ce financement avait pour but de « renforcer nos partenaires régionaux dans leur combat pour assurer la sécurité et la stabilité face au groupe djihadiste État islamique et aux autres réseaux terroristes. C’est un combat que nous devons gagner, et cet argent va jouer un rôle-clé pour y parvenir ».

Pour les diplomates des cinq États sahéliens, avant cette somme encore hypothétique, c’est le soutien moral unanime, tant recherché, qui vient afin d’aboutir, quand bien même le ministre malien des Affaires étrangères plaide pour un soutien de l’ONU, la seule option qui permettrait selon lui de « garantir la prévisibilité et la pérennité des ressources, ainsi que le soutien opérationnel à la force conjointe ».

Le soutien financier des États-Unis, qui s’ajoute au 108 millions d’euros déjà promis par l’Union Européenne et la France, est de bon augure avant la réunion des donateurs qui aura lieu mi-décembre à Bruxelles. Quant au déploiement de la force conjointe, qui avait été initialement annoncé pour fin octobre, « il aura lieu mi-novembre », assure Cheick Oumar Coulibaly, un diplomate malien.

 

Mali: Le Conseil de Sécurité met la pression

La mission de l’instance onusienne a quitté Bamako en fin de semaine dernière. Elle y aura passé des heures à échanger avec les différents acteurs de la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. Plus de deux ans après sa signature, peu d’avancées et beaucoup d’exaspération de la part de la communauté internationale qui soutient le processus.

C’est la deuxième mission de ce type qu’organise le Conseil de sécurité des Nations Unies au Mali. Objectif, venir toucher du doigt les avancées et presser les acteurs à accélérer la mise en oeuvre de l’accord. C’est à l’initiative de la France que cette visite a eu lieu, regroupant les diplomates des 15 pays membres du Conseil. Ces derniers ont,  comme ils l’ont déclaré à la presse à l’issue de leur séjour, manifesté leur « impatience » à propos des retards dans l’application de l’accord. Ils ont exigé « de nouvelles avancées concrètes, importantes, irréversibles », qui devraient intervenir dans les semaines à venir, « en tout état de cause avant la fin de l’année ».

La délégation s’est également rendue en Mauritanie et au Burkina Faso, membres du G5 Sahel avec le Niger et le Tchad.

Profonde préoccupation

Les ambassadeurs ont appelé au Mali les signataires à des efforts afin de palier « la persistance de retards importants dans la mise en œuvre de dispositions centrales de l’accord, préoccupation aussi face au risque que, sans nouvelle dynamique positive, les progrès réalisés jusqu’ici soient perdus”, déclarait l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre.

IBK à la tribune de l’ONU ce mardi

 

Présent à New York depuis samedi dernier, le président de la République prendra la parole devant l’Assemblée générale des Nations Unies ce 19 septembre. Avec comme sujet principal, la mobilisation autour du G5 Sahel.

Ibrahim Boubacar Kéita, président du G5 Sahel, après avoir obtenu la présence de ses pairs de l’organisation sous-régionale à New York,  sera leur porte-parole à la tribune des Nations Unies où il prononcera un discours ce mardi aux environs de 15heures. « Je suis venu ici pour porter le message du G5 Sahel. […], nous sommes en train de mener le combat contre le terrorisme. […] Il ne s’agit pas seulement de l’Afrique, de la sous-région Sahel, du Mali mais du monde entier », a déclaré à la presse le chef de l’Etat malien, peu après son arrivée dans la grande métropole.

Au programme du séjour nord-américain du président de la République, plusieurs entretiens bilatéraux, notamment avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres et le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires politiques des Etats-Unis d’Amérique, Thomas Shannon. Il participera également à plusieurs évènements, dont une réunion sur le FCFA à l’initiative de son homologue ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, mais aussi à une rencontre sur les enjeux et défis pour le développement économique du Mali. Il est également invité au « Bloomberg global business forum », organisé par l’homme d’affaires Michael Bloomberg, ancien maire de New York. Une réunion de haut niveau de l’Union africaine sur la « Feuille de route du thème de l’année de l’UA sur le dividende démographique : de l’engagement à l’action » est également au programme. Elle sera présidée par le président guinéen Alpha Condé, président en exercice de l’Union africaine. Autre évènement d’envergure concernant directement le Mali, la réunion ministérielle sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, dont l’ouverture  sera coprésidée par le président Kéita et le secrétaire général des Nations Unies.

Guillaume Ngefa : « Notre rôle, c’est d’établir la vérité »

 La Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) de la MINUSMA est un pilier fondamental de la mission onusienne. Les personnes qui y travaillent assurent la protection et la promotion des droits de l’homme sur l’ensemble du territoire national. La découverte récente de fosses communes dans la région de Kidal et la libération de 9 enfant soldats enrôlés dans les mouvements armés ont, pour un temps, mis sur le devant de la scène cette division très informée et qui cultive la discrétion. Guillaume Ngefa, son Directeur, a répondu aux questions du Journal du Mali sur son travail quotidien dans un contexte de violence et d’insécurité.

Quel est le rôle de la division des Droits de l’Homme de la Minusma ?

C’est la composante de la mission qui a reçu mandat de surveiller la situation des droits de l’homme sur l’ensemble du territoire national, d’aider à enquêter sur les abus et les violations des droits de l’homme, de les documenter et de les rendre publics et de contribuer au renforcement des capacités des institutions nationales, ainsi que des organisations non-gouvernementales. Nous aidons aussi à l’administration de la justice.

Faites-vous aussi de la sensibilisation ?

Le volet sensibilisation est une composante essentielle de notre travail. Nous conduisons une série de formations des forces de défense et de sécurité maliennes, en coopération avec l’EUTM et l’EUCAP, qui forment la police et la gendarmerie. Nous avons des programmes de renforcement des capacités des organes chargés de l’administration de la justice. Chaque année nous organisons une formation avec l’institut des droits de l’homme de Strasbourg sur le droit international, les droits de l’homme et le droit humanitaire, nous en sommes à la quatrième.

Quel est votre rôle face à des abus et des violations graves des droits de l’homme ?

Les violations du cessez-le-feu peuvent s’accompagner d’abus ou de violations des droits de l’homme. Nous devons enquêter, faire la lumière et rendre nos conclusions accessibles au public via un rapport. Nous recevons toutes sortes d’allégations, de plusieurs sources : victimes, chefs de villages, sources journalistiques, témoins. Nous les vérifions pour les corroborer, voir si elles sont vraisemblables. Car elles peuvent être fictives, minimisées, exagérées ou utilisées à des fins totalement politiciennes. Vu la complexité de certaines situations, on déploie d’abord une mission d’investigation. Quand on a assez d’éléments, on déploie une mission d’établissement des faits pour les vérifier et les déterminer. Ce devoir de vérification permet aux victimes de connaître la vérité et à la justice d’ouvrir des enquêtes pour que les auteurs répondent de leurs actes.

Comment cela s’est- il passé pour les fosses communes découvertes dans la région de Kidal ?

Nous documentons et suivons cela depuis juillet 2016, lorsque les affrontements ont commencé entre le Gatia et la CMA. Après vérification, nous sommes arrivés à 67 allégations de violations des droits de l’homme. C’est dans l’établissement des faits que nous avons découvert deux fosses communes et deux tombes individuelles. Jusqu’à maintenant, nous avons 34 cas d’abus sérieux qui ont été commis aussi bien par le GATIA que par la CMA. Les conclusions de nos enquêtes sont partagées avec les groupes armés. Le but est qu’ils assument la responsabilité de ce qui s’est passé. Les faits commis peuvent faire l’objet d’enquêtes judiciaires.

Comment faites-vous pour ne pas être manipulés par les uns ou les autres ?

On tente de nous manipuler, ça fait partie du jeu, mais les informations sont collectées, vérifiées. On ne s’appuie que sur des fait établis. Si ce n’est pas vérifié, on parle d’allégation. Il y a eu un mois d’enquête en ce qui concerne les fosses communes de Kidal. Les 33 allégations qui restent doivent passer par tout ce processus. L’enquête doit continuer, il y a des éléments manquants.

Une fois les responsabilités établies, que va-t-il se passer ?

Nos enquêtes ne sont pas des enquêtes criminelles. Ce sont des informations mises à la disposition de la justice pour qu’elle ouvre une enquête criminelle. C’est à elle de dire le droit, de qualifier les faits et de déterminer la sanction prévue par la loi malienne. Il est important que la justice fasse son travail.

 La justice s’est-elle saisie de précédents rapports que vous lui avez transmis ?

Nous avons produit trois rapports, sur Kidal et Tin Hama notamment. Ils ont été transmis à la justice. Maintenant, il faut leur poser la question. Notre travail est important dans le processus de paix, ça rassure les gens, au moins ils savent que l’impunité ne continue pas.

Carla Del Ponte jette l’éponge

Carla Del Ponte, la magistrate suisse, quitte la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, après 5 ans passé à lister crimes de guerre et violations des droits de l’homme, frustrée et découragée par la portée quasi nulle du travail effectué et le manque de volonté politique de mettre en œuvre la justice.

« Je suis frustrée, j’abandonne ! J’ai déjà écrit ma lettre de démission et vais l’envoyer dans les prochains jours », c’est par ces mots, lâchés lors d’une interview au journal suisse Blick, dimanche dernier, que Carla Del Ponte, l’ex-procureure des tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie, connue pour son franc-parler, a annoncé qu’elle démissionnait de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, dans laquelle elle siégeait depuis 2012. Durant 5 ans dans cette commission, forte de trois membres, Carla Del Ponte a participé à l’élaboration d’une douzaine de rapports sur les atrocités commises en Syrie, comme les génocides contre la population irakienne yazidi, les attaques aux armes chimiques et les bombardements de convois humanitaires. En mai 2013, Carla Del Ponte choquait l’opinion internationale en affirmant avoir « de forts soupçons » que les rebelles en Syrie utilisaient du gaz sarin. Dans un autre rapport, elle pointait du doigt la responsabilité du gouvernement de Bachar al-Assad, dans le bombardement de convois humanitaires, mais la commission, qui a pourtant a documenté de nombreuses violations des droits de l’homme et crimes de guerre, n’a jamais été entendue pour que la Cour pénale internationale se saisisse des cas exposés dans ces rapports.

Tout ça pour rien « Je ne peux pas rester dans cette commission, qui ne fait absolument rien », a poursuivi Mme Del Ponte, frustrée face à l’incapacité de traduire les auteurs devant la justice et qui dit n’avoir jamais vu de tels crimes commis ailleurs, se référant à l’ex-Yougoslavie et au Rwanda, où elle a également étudié de manière approfondie les atrocités de la guerre. Pour cette ancienne avocate, impulsive et au caractère bien trempé, qui auparavant enquêtait sur les milieux mafieux, « tout le monde en Syrie est du mauvais côté ». Pour elle, le gouvernement Assad a perpétré des crimes horribles contre l’humanité et utilisé des armes chimiques et l’opposition compte dans ses rangs des extrémistes et des terroristes. Carle Del Ponte claque la porte pour d’autres horizons, où ses investigations auront un effet réel. Elle laisse à ses ex-deux collègues, un Brésilien et une Américaine, le soin d’investiguer les atrocités quotidiennes d’une guerre qui a tué 330 000 personnes et en a déplacé des millions.

Au Mali, les acquis sécuritaires sont encore fragiles

Le conseil de sécurité s’est réuni le jeudi 6 avril à New York, au siège de l’ONU, pour examiner le rapport trimestriel du secrétaire général des Nations Unies sur la situation du Mali.

Cette rencontre a été une occasion pour le ministre malien des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, Abdoulaye Diop, d’exposer les acquis et les défis sur la sécurité dans le sahel et particulièrement celle du Mali.

Selon Abdoulaye Diop, depuis l’examen du dernier rapport par le conseil de sécurité sur la situation au Mali en janvier 2017, de nombreuses avancées ont été enregistrées dans les domaines de la politique, de la sécurité, dans le rétablissement de l’autorité de l’État, de la protection des droits de l’homme, le développement et l’action humanitaire.

Il rappelle à cet effet que le gouvernement du Mali a pris des mesures nécessaires pour l’opérationnalisation des patrouilles mixtes dans le domaine de la défense et de la sécurité.

« Dix mois après l’option de la résolution 2295, nous avons observé que des dispositions pertinentes de la résolution ne sont pas encore matérialisés sur le terrain à cause des lacunes dans les capacités opérationnelles de la mission » à déclaré le ministre Diop.

Pour le ministre des Affaires étrangères, la situation sécuritaire dans le centre du pays est aussi une préoccupation pour les autorités maliennes. « Pour y faire face, les autorités ont adopté le plan de sécurisation intégré de ces régions pour lutter contre la prolifération des armes légères, coordonner et évaluer la stratégie de lutte contre l’insécurité et le terrorisme » a poursuivi Abdoulaye Diop.

« Lors du deuxième Sommet ordinaire, tenu à Bamako le 6 février 2017, les chefs du G5 Sahel ont décidé de créer une force conjointe pour lutter contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et l’immigration clandestine dans l’espace G5 Sahel » a-t-il annoncé.

« C’est le Mali qui doit coordonner ce processus pour aboutir à la création de cette force en sa qualité de président en exercice du G5 Sahel. Et le concept stratégique d’opération sera examiné, le 13 avril 2017 par le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui le soumettra à l’approbation du conseil de sécurité de l’ONU » a ajouté le ministre Diop.

Le ministre malien a insisté sur la nécessité pour le conseil de sécurité de doter la MINUSMA de moyens adéquats lui permettant de s’acquitter pleinement de son mandat de stabilisation du Mali, et accompagner le gouvernement dans ses efforts de rétablissement progressif de son autorité.

Il a enfin réitéré, l’appel du peuple malien à tous les partenaires, afin qu’ils accomplissent les engagements pris en faveur du processus de paix au Mali.

Maintien de la paix : un Français en cache un autre

Hervé Ladsous, chef des Opérations de maintien de la paix depuis le 2 septembre 2011, laissera son fauteuil à une autre diplomate français, Jean-Pierre Lacroix, en mars prochain. Au Mali, où les défis sont nombreux, pourra-t-il faire mieux ?

Cela fait plus de 20 ans que la France dirige le département des Opérations de maintien de la paix des Nations unies, un poste prestigieux s’il en est, qui lui permet de conserver une influence certaine au sein de l’ONU et en Afrique, où sont déployées la majorité des opérations. Et ce monopole n’est pas près de changer de main.

Hervé Ladsous a tenté durant ses six années à la tête de ce département budgétivore (son budget annuel est estimé à 9 milliards de dollars), d’y imprimer sa vision stratégique, avec quelques victoires comme en Côte d’Ivoire et au Libéria, et des cas beaucoup plus difficiles comme en Centrafrique, au Soudan du Sud et au Mali. Pour ce dernier, en quatre années, 118 soldats de la paix ont été tués, faisant de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) l’une des opérations de paix les plus mortelles, comme l’indiquait le Washington Post sur sa Une du 17 février. Ce constat soulève des questions sur la réelle efficacité de l’institution à maintenir la paix dans des zones du monde où les accords politiques sont fragiles, voire inexistants, et qui sont menacées par le terrorisme transnational de l’État Islamique ou d’Al-Qaïda.

Monsieur Ladsous et le Mali Les relations entre Hervé Ladsous et le Mali ont souvent été en demi-teinte, parfois emmaillées de saillies réciproques. Notamment en mai 2015, lors de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation en l’absence de certains mouvements armés du Nord Mali, où une sortie du chef des Opérations de maintien de la paix, invitant les autorités maliennes à ne pas « profiter de l’accord pour attaquer ceux qui n’ont pas paraphé ou signé », avait récolté une réponse péremptoire du président IBK : « Nous ne sommes pas des gueux M. Ladsous, nous sommes des gens de bonne compagnie ». Un échange qui traduisait une certaine défiance du Mali, qui a toujours souhaité que la MINUSMA prenne une place plus offensive par rapport aux menaces sécuritaires qui le déchirent, alors que l’accord de paix peine toujours à se mettre en place.

Nouveau titulaire Alors qu’Hervé Ladsous est admis à faire valoir ses droits à la retraite depuis avril 2016, c’est désormais à Jean-Pierre Lacroix, 56 ans, qu’il incombera de relever le défi. Le nouveau chef des Opérations de maintien de la paix est un diplomate apprécié, fin connaisseur du système onusien puisqu’il était jusqu’à présent à la tête de la direction des Nations unies au Quai d’Orsay. Il aura la charge de répondre rapidement aux difficultés opérationnelles et au manque de matériels adaptés que connaît la force onusienne au Mali, de dynamiser la contribution des casques bleus chargés de maintenir la paix, de faire respecter le cessez-le-feu par tous les belligérants et de protéger ses soldats, avec, on le lui souhaite, plus de succès que son prédécesseur.

 

 

 

ONU : Jean-Pierre Lacroix, nouveau chef des opérations de maintien de la paix

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a annoncé mardi la nomination du diplomate français Jean-Pierre Lacroix comme nouveau chef des Opérations de maintien de la paix, pour une durée d’un an dans un premier temps.

Le responsable des Affaires politiques de l’Onu, l’Américain Jeffrey Feltman, va lui conserver son poste, également pour un an, le temps que l’organisation fasse le point sur son fonctionnement et sa structure interne. Ces deux postes de secrétaires généraux adjoints sont parmi les plus prestigieux aux Nations unies.
Jean-Pierre Lacroix, 56 ans, va prendre la suite de son compatriote Hervé Ladsous, qui va céder sa place le mois prochain après six ans en poste.

 M. Lacroix était jusqu’à présent directeur pour les Nations unies et les organisations internationales au ministère français des Affaires étrangères. Il va prendre la direction des opérations de maintien de la paix alors que l’Onu peine à digérer les différents scandales d’abus sexuels commis par des Casques bleus dans plusieurs missions en Afrique.

Les Etats-Unis, plus gros contributeurs aux opérations de maintien de la paix de l’Onu, songent à réduire leur contribution, qui compte à l’heure actuelle pour 29% d’un budget de 7,9 milliards de dollars en 2017.
M. Guterres a pris la suite de Ban Ki-moon le 1er janvier et a promis de réformer les Nations unies pour tenter d’améliorer leur capacité à résoudre les conflits et grandes crises internationales.

Le secrétaire général a précisé dans un communiqué qu’il avait mis en place une équipe qui effectuera un examen interne des stratégies de l’organisation, de son fonctionnement et de son architecture.
Cette équipe, dirigée par l’Erythréen Tamrat Samuel, soumettra ses recommandations d’ici le mois de juin.

L’ONU

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, doit dévoiler mardi, lors de son premier discours au Conseil de sécurité, son intention de revitaliser l’ONU avec une diplomatie plus affirmée, soutenue par les grandes puissances. VIDEOGRAPHIE

Alep : reprise des bombardements sur fond de tension diplomatique

Le régime syrien et son allié russe ont intensifié les bombardements sur la partie est d’Alep.

Un temps remisés, les combats ont repris de plus belle à Alep. Les bombardements russes et syriens se sont intensifiés hier mardi contre des quartiers rebelles, et ont fait 25 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres. Paul Khalifeh, correspondant de RFI dans la région, rapporte que les raids ont surtout visé le quartier de Boustane al-Qasr, aux mains des rebelles présents dans la partie est du pays. Ce quartier n’en demeure pas moins stratégique en raison du fait « qu’il constitue une sorte de verrou, qui commande l’accès à d’autres secteurs de la ville ».

C’est le prolongement de l’offensive lancée le 22 septembre par le régime de Bachar El Assad et son grand protecteur qu’est la Russie, pour reprendre les quartiers d’Alep aux mains des rebelles. Depuis mars 2011, la Syrie est plongée dans la guerre civile.

Le 6 octobre, l’ONU tirait la sonnette d’alerte sur le fait que le risque est grand que la partie est d’Alep soit détruite avant la fin de l’année. L’organisation a fait état de 376 personnes tuées, 1266 blessés par les bombardements.

Pendant ce temps, sur le plan diplomatique, les pays sont en peine de s’entendre pour arrêter cette escalade de la violence. Pour preuve, le Président russe, Vladimir Poutine, a annulé sa prochaine visite à Paris le 19 octobre prochain, quelques jours après le veto russe sur une résolution française à l’ONU par rapport au cessez-le-feu à Alep. Au Royaume uni, Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères, a fait savoir qu’il « voudrait voir des manifestations devant l’ambassade de Russie » à Londres pour protester contre le rôle de Moscou en Syrie.

 

 

Antonio Guterres, nouveau Secrétaire général de l’ONU

Fin de suspense à L’ONU. Le successeur de Ban Ki-moon a désormais un nom : Antonio Gutterez, ancien Premier ministre portugais, qui, jusque-là, était présenté comme le bon candidat pour l’ONU.

Sauf grosse surprise, Antonio Guterres, devrait prendre la place du Sud-Coréen Ban Ki-moon dans le fauteuil de Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies. Ainsi en ont décidé les 15 membres du Conseil de sécurité, hier jeudi 6 octobre. Agé de 67 ans, l’ancien Premier ministre portugais, qui a aussi été chef de la mission de l’ONU pour les réfugiés entre 2005 et 2015, était jusque-là, celui qui faisait figure de bon candidat pour l’ONU, en raison du fait qu’il a fait partie du cercle des dirigeants mondiaux, maîtrise les rouages de l’ONU. Même si le fait qu’il n’est pas une femme et ne vient pas d’Europe de l’Est, avait été présenté comme un désavantage pour lui. Mais, au dernier scrutin de septembre, les deux candidats d’Europe de l’Est, « le ministre des Affaires étrangères slovaque, Miroslav Lacjack et le serbe, Vuk Jeremic, sont arrivés juste derrière M. Guterres, avec respectivement 10 et 9 votes favorables et 4 votes négatifs. », rapporte Le Monde.  Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco à laquelle sont hostiles les Américains (pour avoir fait entrer la Palestine à l’Unesco), et la commissaire européenne Kristalina Georgieva étaient aussi dans la course.

Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée à Lisbonne, M. Guteres, a fait savoir qu’il a espoir que sa désignation sera « symbolique d’une capacité du Conseil de sécurité d’agir dans l’unité et le consensus pour pouvoir répondre rapidement aux terribles défis de notre temps » Il arrive à un moment où l’ONU est considérée comme un modèle d’impuissance, qui est à la remorque des cinq puissances du Conseil de sécurité ayant le droit de veto.

Il entrera en fonction le 1er janvier prochain. Auparavant, il devra obtenir le vote favorable de l’Assemblée générale de l’ONU, laquelle élit le Secrétaire général.

 

 

Mali : L’ONU s’inquiète de la situation au Mali

En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, la situation au Mali était au centre d’une réunion interministérielle qui a réuni le président malien Ibrahim Boubacar keïta, le secrétaire général Ban Ki-moon ainsi que les ministres des Affaires étrangères maliens et algériens, Abdoulaye Diop et Ramtane Lamamra.

Le compte rendu de la réunion laisse entrevoir une inquiétude de l’ONU par rapport à la situation au Mali. L’organisation note « une profonde préoccupation face au manque de confiance et de vision commune pour la paix ». Sur le terrain, elle fait le constat d’une application poussive de l’accord de paix : les patrouilles mixtes n’ont toujours pas été mises en place, pas plus que les autorités intérimaires. A cela, vient s’ajouter la reprise des affrontements à Kidal entre la Plateforme et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui, selon l’ONU, ne constitue pas de menace réelle pour l’accord de paix. Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’ONU, a appelé toutes les parties concernées à mettre rapidement en œuvre l’Accord de paix au Mali : « J’appelle les groupes armés à cesser de provoquer des confrontations et toutes les parties à laisser de côté leurs intérêts à court terme et à mettre en œuvre l’accord de paix », a déclaré Ban Ki-moon. « Aujourd’hui, 15 mois après, les hostilités ont effectivement cessé entre le gouvernement et les mouvements signataires (…) A ce jour,  il est établi que des progrès significatifs ont été enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord de paix. Ces efforts qui illustrent de façon éloquente la volonté du gouvernement du Mali d’honorer ses engagements ont permis des avancées tangibles dans tous les domaines » , a dit le président Keïta devant le Conseil de sécurité, tout en admettant « qu’en dépit des efforts déployés par les parties signataires de l’Accord, le processus de paix reste confronté à de sérieuses entraves liées aux activités des groupes terroristes dans les régions du nord qui multiplient indistinctement les attaques asymétriques contre les paisibles populations civiles, les forces de défense et de sécurité maliennes, les contingents de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) et la force française Barkhane ».

Ainsi, le Conseil de sécurité de l’Onu n’a pas exclu de recourir à des sanctions contre ceux qui empêcheraient la mise en œuvre de l’accord de paix. Il a aussi été fait aux autorités maliennes la demande de coopérer avec la Minusma, qui surveille cette mise en œuvre.

Prix de l’ONU pour le défenseur militaire du genre : la récompense de mérite d’une nigérienne

Attribué pour la première fois, le Prix de l’ONU pour le défenseur militaire a été décerné à la capitaine nigérienne Aichatou Ousmane Issaka pour le combat qu’elle a mené nuit et jour pour soulager les populations meurtries par le conflit au nord. Elle avait fait de l’élaboration des projets ayant un l’impact rapide sur la population locale son cheval de bataille.

« Nous sommes fiers d’annoncer qu’hier, au siège de l’ONU à New York, le Capitaine Aichatou Ousmane Issaka du Niger, ayant servi au sein de MINUSMA, a reçu le Prix de l’ONU pour le défenseur militaire du genre de l’année », explique la porte-parole de la MINUSMA Mme Radhia Achouri lors de la conférence presse hebdomadaire de la mission. Cette reconnaissance de la part l’organisation mondiale est la marque de reconnaissance à cette dame qui s’était distinguée par ses actions de plaidoyer en faveur des couches les plus vulnérables de la région de Gao où elle servait.

« La Capitaine Issaka s’est démarquée de ses pairs en ayant constamment cherché à intégrer les principes de la résolution 1325 dans le travail quotidien de ses troupes et au quartier général de son secteur », a déclaré mercredi, le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) des Nations Unies dans un communiqué de presse. C’est la première fois que ce prix est remis. Il reconnaît le dévouement et les efforts d’un membre des forces de maintien de la paix pour promouvoir les principes énoncés dans la résolution 1325 du Conseil de sécurité portant sur le rôle important joué par les femmes dans la promotion de la paix et de la sécurité.

Selon la porte-parole, le processus de sélection du lauréat a commencé en 2015 lorsque le Bureau des affaires militaires, qui se trouve au sein du DOMP, a demandé aux commandants et chefs de toutes les missions de maintien de la paix de l’ONU de nominer un Casque bleu qui, selon eux, avait le mieux intégré la perspective du genre dans les activités de maintien de la paix.

MINUSMA : Un mandat plus offensif et combatif.

Aujourd’hui grâce au nouveau mandat de la MINUSMA, validé le 29 juin et qui entrera en vigueur le 1er juillet, les forces de la mission onusienne peuvent désormais faire face aux attaques répétitives et à la recrudescence de l’insécurité qui a gagné du terrain. Embuscades, attaques de garnisons ou de postes militaires, tir d’obus, pose d’engins explosifs, sont les attaques récurrentes auxquelles font face les soldats de la paix sur le terrain.

Au conseil de sécurité, le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, faisait le constat suivant : « À partir du moment où nous avons compris que nous étions devenus une cible privilégiée pour les terroristes, un certain nombre de mesures ont commencé à être prise, notamment pour être plus proactif ». Cette détermination du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, semble avoir porté ses fruits. Les composantes du nouveau mandat, qui a été établi sous le Chapitre VII de la charte des Nations unies, autorisent la MINUSMA à utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat.

Pour ce faire, le Conseil de sécurité a décidé deux orientations majeures, concernant le processus de paix et le nouveau mandat de la MINUSMA. Sur le processus de paix, la résolution du conseil de sécurité 2295 appelle, le gouvernement et les groupes armés signataires à accélérer la mise en œuvre de l’Accord de paix en particulier les aspects politiques et institutionnels et ceux portant sur la défense et la sécurité. Elle établit la restauration de l’autorité de l’État comme la finalité recherchée du processus de paix et souligne l’importance du redéploiement progressif des forces de défense malienne reconstituée pour dissuader la menace terroriste. Le nouveau mandat de la mission onusienne, sera désormais plus offensif, permettra de prévenir les attaques terroristes contre les casques bleus et une protection accrue des civils.

En termes d’effectifs, la mission sera renforcée de 2049 soldats et 480 policiers supplémentaires. La nouvelle résolution assigne aussi, comme nouvelle tâche à la MINUSMA, de lutter contre les attaques asymétriques afin de défendre activement son mandat. Dans la perspective du renforcement des capacités des troupes, le Conseil de sécurité exhorte les pays contributeurs à accélérer les procédures d’achat et de déploiement de tout le matériel nécessaire. Cela va se traduire par le renforcement des capacités en matière de renseignement, la fourniture de dispositifs de protection contre les engins explosifs, la dotation en moyens militaires appropriés. Ces recommandations du conseil de sécurité traduisent les engagements sans faille de Mr Annadif en faveur d’un mandat plus robuste. La MINUSMA sera verra donc dotée de drones de surveillance, de blindés et d’ hélicoptères.

Concernant la force Barkhane, le Conseil de sécurité l’autorise « à user de tous les moyens nécessaires dans la limite de leurs capacités et de leurs zones de déploiement, jusqu’à la fin du mandat confié à la MINUSMA par la présente résolution ».

Kidal: deux casques bleus guinéens tués, plus de 30 blessés

La Mission onusienne a de nouveau été visée, une semaine après l’attaque de sa base de Tombouctou qui avait fait un mort dans les rangs de l’armée malienne. Revendiquée par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), la même vers laquelle vont les soupçons pour cette nouvelle offensive. « Notre camp à  Kidal a été attaqué ce vendredi tôt le matin par des terroristes. Nous avons riposté, mais deux Casques bleus ont été tués, et 30 autres blessés », a déclaré à  l’AFP une source sécuritaire au sein de la Minusma. Les « terroristes ont attaqué à  l’aide de roquettes. Il y a au moins deux heures d’échanges de coups de feu », a indiqué cette source. Confirmant l’information, un militaire guinéen de la Minusma a précisé que les Casques bleus tués appartenaient à  ce contingent. Trente autres personnes ont été blessées dont « sept sont dans un état grave », a ajouté le militaire guinéen de la Minusma.

Violence contre les femmes : ONU femmes au devant

Le 25 novembre dernier comme chaque année est célébré partout dans le monde la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette année également le Mali à  l’instar des pays du monde entier a tenu à  manifester son soutien à  cette lutte tant importante pour les femmes de la planète. Depuis 2012, la lutte contre les violences faites aux femmes a changé d’échelle. Deux lois ont renforcé le cadre législatif (la loi du 6 août 2012 relative au harcèlement sexuel et la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes) et trois plans d’action ont été mis en place : – le 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, -le 1er plan d’action national de lutte la traite des êtres humains, -le 1er plan de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports. Toutes ces mesures ont permis aux organisations de lutte contre les violences faites aux femmes telles qu’ONU Femme à  monter d’un cran dans la lutte. A Bamako, depuis le 25 novembre, une lumière orange illumine le monument de la paix comme pour exprimer le lien intrinsèque entre la Paix et la femme dans un pays. Maxim Houinato, Représentant résident d’ONU Femme au Mali explique le choix de la couleur orange qui pour lui met en exergue l’espérance et l’espoir de voir un monde sans violence à  l’égard des femmes. Pour donner de l’élan au geste mené par ONU Femme, le gouvernement du Mali à  travers le ministre de culture et de l’artisanat du Mali, Ramatoulaye N’Diaye Diallo a présidé ce mercredi 9 décembre le lancement officiel de ce jeu de lumière en présence de plusieurs autorités. Ramatoulaye N’diaye Diallo dira que la culture est notre plus grande richesse et que la femme étant le socle de la paix, le choix du monument de la paix pour cette action n’est donc pas fortuit. Elle est revenue sur la tragédie qu’à  subit Mariam Diallo, sa secrétaire particulier en mars dernier en espérant que plus jamais une autre femme ne vit pareille exaction au Mali.

L’ONU pressée de voir l’accord signé

Les choses trainent. Pour un accord qui selon les vœux du gouvernement malien, aurait dû, aurait pu être signé le 26 Mars, il faudra encore attendre, mais jusqu’à  quand ? « on ne peut pas donner de délai, mais on ne peut pas attendre indéfiniment », a affirmé Mongi Hamdi, chef de la Minusma, lundi à  sa sortie d’ audience avec le Premier ministre malien Modibo Keà¯ta. La communauté internationale s’impatiente, pressée qu’elle est dans son rôle d’observateur de voir se conclure, un accord définitif de mise en oeuvre de la paix au Mali. La Coordination des mouvement de l’Azawad ne voit pas les choses ainsi et ne semble pas encline à  parapher un accord, qui lui échappe et qui ne prend pas en compte, ses revendications les plus intimes. L’idée pourtant à  faire passer est que « l’accord pourrait être utilisé comme une base pour la mise en place d’ une paix durable, crédible et juste pour tous les Maliens et toutes les Maliennes, pour tout le monde », réitère l’envoyé spécial des Nations Unies. Au même moment, une information fait état d’un déplacement de la coordination des mouvements de l’Azawad, à  Alger, pour y être entendus par la médiation. Une information à  confirmer, mais là , il ne s’agira pas d’un autre round de discussions. Mais peut être de concertations en OFF.

Fin de l’enquête onusienne sur les évènements de Gao

Ils ont été nommés le 13 février dernier par le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon « afin d’établir tous les faits autour de cette manifestation » qui a dégénéré à  Gao le 27 janvier 2015, faisant trois morts et plusieurs blessés. Durant huit jours, les experts onusiens ont rencontré les autorités maliennes ainsi que celles de la région de Gao, la police nationale et le service de la protection civile à  Gao, les responsables de la Minusma, le Cadre de concertation des notables de Gao, les associations qui ont organisé la manifestation du 27 janvier, les autorités hospitalières qui ont accueilli les victimes, des partis d’opposition et plusieurs autres interlocuteurs susceptibles d’aider à  faire la lumière sur ces évènements indique la mission onusienne au Mali. Ils se sont également entretenus avec les manifestants blessés durant ces évènements, et rendu visite aux familles endeuillées. Enquête suivie de sanctions Deux jours après les événements malheureux de Gao, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita y a effectué une visite inopinée o๠il promis une enquête et appelé les uns et les autres au calme. Une délégation de l’opposition malienne s’est aussi rendue le 2 février dans la cité des Askia pour demander une enquête impartiale suivie de sanctions. La société civile a organisé à  Bamako des meeting de soutien aux populations de Gao et exigé toute la lumière. Les experts Bacre Waly Ndiaye du Sénégal, Ralph Zacklin du Royaume-Uni et Mark Kroeker des à‰tats-Unis se rendront rendra à  New York pour présenter le rapport préliminaire au Secrétaire général des Nations Unies. Le rapport final est attendu fin mars 2015. Pour rappel, les populations de Gao ont organisé une marche le mardi 27 janvier contre la Minusma. Elles exigeaient le retrait du projet de zone temporaire de sécurité établi de façon exclusive entre la Minusma et la coordination des mouvements de l’Azawad, hostiles au gouvernement malien. Les forces de la Minusma ont tiré sur les manifestants. Bilan: trois personnes tuées et plus d’une dizaine de blessés.

Abdoulaye Diop : « Les groupes d’auto-défense ne sont pas soutenus par le gouvernement »

Le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop a tenu ses propos hier mardi 06 janvier 2015 lors du débat public sur l’examen du rapport du Secrétaire général de l’Onu sur la situation au Mali. M. Diop a rappelé que lors de son intervention le 8 octobre 2014, devant la même assemblée, il a attiré l’attention de la communauté internationale sur la multiplication des actes terroristes visant les forces de défense et de sécurité maliennes, les populations civiles et les casques bleus. « Depuis cette date, les actes terroristes, notamment la pose d’engins explosifs improvisés sur les principales artères, les tirs d’obus et des roquettes sur les camps des forces armées maliennes et les bases de la Minusma ainsi que les attentats suicides se sont intensifiés, causant encore, malheureusement la mort des casques bleus, des soldats de l’armée malienne et plusieurs civils » a déploré M. Diop. A cela s’ajoute toute une série de nouvelles attaques menées par des groupes terroristes, enregistrées après la période considérée par le rapport du Secrétaire général de l’Onu. Le gouvernement « considère ces attaques terroristes comme une violation flagrante des accords du cessez-le-feu, de la Feuille de route et des résolutions pertinentes adoptées par le Conseil de sécurité sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies » a affirmé le chef de la diplomatie malienne. « Force d’intervention rapide pour le Nord du Mali » Selon M. Diop, « l’irruption constante des groupes armés dans les espaces inoccupés par les Forces de défense et de sécurité nationales pour agresser et violenter certaines communautés explique en grande partie la constitution des groupes d’auto-défense par les communautés concernées pour protéger leurs terroirs ». Il a saisi l’occasion pour « souligner avec force » que les groupes communautaires d’auto-défense, « qualifiés de pro-gouvernementaux dans le présent rapport du Secrétaire général, ne sont ni suscités ni soutenus par le Gouvernement de la République du Mali ». M. Diop a par ailleurs rappelé l’une des recommandations de la réunion ministérielle des pays africains contributeurs des troupes à  la Minusma tenue le 5 novembre 2014 à  Niamey. Il s’agit de l’accélération de la réflexion sur la mise en place d’une Force d’intervention rapide pour le Nord du Mali. A la veille de la reprise des pourparlers d’Alger, le ministre a lancé « un appel aux membres du Conseil de sécurité qui en ont les moyens, d’exercer les pressions nécessaires pour amener les premiers responsables des mouvements armés à  s’impliquer personnellement dans le processus d’Alger, lors de sa prochaine reprise ».

Ebola : Les Nations Unies mobilisés aux côtés du Mali

Les Agences des Nations Unies, la MINUSMA et de nombreux autres partenaires déploient des moyens logistiques, humains et financiers en réponse à  cette crise. Du personnel est affecté pour renforcer les équipes gouvernementales en place, assurer la coordination et surveiller l’évolution de la propagation du virus. De même des véhicules avec chauffeur sont fournis pour assurer le suivi des contacts et des campagnes de communication sont élaborées et financées pour sensibiliser les populations. Jusqu’à  présent, l’UNICEF a déjà  mobilisé 1.7 millions de dollars (USD) pour des activités de sensibilisation de la population, achat de matériel médical et tentes ainsi que renforcements du système médical malien. Le PAM a déjà  investi plus de 255 000 $ en nourriture, aide logistique et transport. Le PNUD a débloqué 100 000 $ pour améliorer les mécanismes de surveillance et de contrôle sanitaire aux points de passage frontaliers ainsi que pour la mise en œuvre d’un plan de communication et l’opérationnalisation de la cellule de coordination de crise du Ministère de la santé et de l’Hygiène publique. l’OIM et ONUFEMMES engagent et déploient du personnel en appui aux efforts du gouvernement. l’OMS a mobilisé 1.3 millions de dollars utilisés en équipements, renforcements des mesures d’hygiène, suivi des contacts et matériel de sensibilisation. Ces fonds ont également servi à  déployer 30 épidémiologistes et experts de la lutte contre la maladie à  virus Ebola. Ces contributions cumulées représentent un montant global à  ce jour de plus de 3.3 millions de dollars (environ 1.7 milliards de francs CFA). A cela s’ajoutent des moyens supplémentaires fournis par la MINUSMA en termes de fourniture de véhicules, moyens de communication, kits de protection pour le personnel médical, thermomètres, mise à  disposition de moyens aériens, support en coordination, formation du personnel médical et capacités de sécurisation. L’ONU renforce son action au Mali pour lutter contre Ebola. La Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre Ebola (MINUAUCE), a ainsi annoncé vendredi dernier l’ouverture d’un bureau au Mali. Suivant scrupuleusement les mesures mises en place par le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique malien, en étroite coopération avec l’OMS, la MINUSMA, ainsi que toutes les Agences du Système des Nations Unies présentes au Mali, ont également mis en place des mesures pour enrayer la propagation du virus et protéger leur personnel. Ainsi, la température de tout le personnel des Nations Unies est quotidiennement vérifiée par nos services médicaux, des mesures d’hygiène supplémentaires ont été mises en place et des campagnes de sensibilisations sont relayées à  l’ensemble de notre personnel. Des centres d’isolement ont enfin été fabriqués afin de ne pas engorger les services médicaux maliens. La mobilisation générale du Système des Nations Unies vient en appui aux efforts du gouvernement malien et de ceux des Organisations Non-gouvernementales présentes au Mali. Lutter contre la propagation du virus réclame un travail coordonné et des mesures simples à  mettre en place telles que se laver les mains régulièrement avec du savon, éviter tout contact avec : sang, selles, vomissures, salives, sueurs et autres liquides biologiques ou objet touché par un malade ou décédé suite au virus Ebola. Les personnes ayant eu des contacts directs ou indirects avec les personnes déclarées positives sont invitées à  se signaler pour un contrôle sanitaire en appelant gratuitement le : 8000 77 77 ou 8000 88 88 ou 8000 8989.

« Paroles de filles » : les jeunes femmes leaders engagées pour Beijing+20

Ce 26 novembre à  Bamako a eu lieu, le lancement de la campagne mondiale Beijing+20, contre les violences faà®tes aux femmes organisé par ONU Femmes et le ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Ainsi durant 16 jours, chacun est invité à  se mobiliser pour dire non à  l’indifférence et à  la souffrance de celles qui subissent les coups et les humiliations au quotidien. En marge d’un panel composé de jeunes femmes, de jeunes filles, de lycéennes brillantes, de bachelières et aussi de militantes de la cause des femmes issues de divers domaines d’activité, nous avons rencontré trois jeunes femmes leaders. Elles témoignent sur leur engagement pour l’avancement du droit des femmes ou tout simplement sur leur statut de femme moderne… Diallo Nana Diaby, communicante, créatrice du Phi Phi Show « En tant que femmes, nous sommes conscientes des réalités des différentes communautés desquelles nous sommes issues. Que chaque femme à  son niveau continue à  nourrir l’espoir qu’elle a et surtout à  rêver, car sans rêves, nous ne saurons pas par o๠commencer le combat. Je fais personnellement du coaching. Nous avons remarqué qu’il est déjà  appliqué à  tous les niveaux, dans la cellule familiale quand les parents ou la belle-famille doivent intervenir pour régler un conflit conjugal. Mais, je suis persuadée que chacun a quelque chose de positif en lui même, qu’il faut développer et le coaching professionnel sert à  cela. Enfin, si plus souvent on se donnait la main au lieu de se diviser, on pourrait avoir un Mali meilleur… » Adjaratou Sangaré, militante politique « En 1995, lorsque les femmes étaient réunies à  Beijing, je n’avais pas dix ans et l’occasion plus tard nous a été donné de rencontrer les vraies actrices de Beijing, pour évoquer les perspectives de la jeune fille malienne. Il faudrait maintenant fédérer les acquis pour évoluer ensemble vers une société plus égalitaire. L’avenir du Mali, c’est sa jeunesse et on ne peut pas parler de cette jeunesse sans parler des jeunes femmes. Donc, je crois qu’il est primordial que nous nous formions et nous mettions ensemble pour combattre les obstacles pour arriver à  un avenir meilleur. Quant à  nos aà®nées, elles doivent laisser la place aux jeunes femmes. Et ce temps là  est arrivé ». Mariam Diallo Dramé, présidente d’AFLED, Association Femmes leadership et développement En premier lieu, je salue nos mère, nos tantes et toutes ces femmes leaders qui nous ont précédé. Aujourd’hui, nous suivons leur traces et ne sommes nullement en concurrence avec elle, ni pressées dans la lutte pour le droit des femmes. Je souhaite que de plus en plus de jeunes femmes prennent conscience des défis liées à  leur condition et cela au nom de la démocratie. Aujourd’hui, force est de constater que la jeune femme reste confrontée à  la violence, la toxicomanie, les viols et les mariages précoces etc… C’est pour tout cela que je me bats. Naba Aminata Traoré, artiste chanteuse « En tant que femme, il ne faut jamais perdre le courage et la volonté. En général, la société exerce une telle pression pour qu’on n’y arrive pas. Donc, il faut garder la tête haute et se dire qu’être une femme, ça ne peut jamais être un facteur de régression. à‡a peut pas t’arrêter ! C’est parce que tu es femme que tu dois faire encore plus pour t’affirmer. Donc la confiance en soi est primordiale et surtout ne pas écouter ce que racontent les gens autour de toi. Quelque soient les voies qu’on utilise, à  travers la chanson ou la poésie, on a une approche plus facile des autres. Et il y a plus d’humilité dans la chanson, donc c’est un bon moyen pour moi de toucher les gens. »

Lutte contre Ebola : le Mali au cœur des attentions

On avait indexé la communauté internationale de lenteur dans sa réponse face l’épidémie Ebola. Cette fois-ci, C’’est une action tous azimuts qui est en cours pour arrêter la propagation de cette maladie qui a causé la mort de plus de 5000 personnes depuis le mois de mars dernier. Le Mali quant lui déplore cinq décès dont le dernier en date est celui du médecin contaminé par un malade venu de la Guinée. Alors que la maladie tend à  être freinée dans les trois pays les plus infectés, les regards se tournent donc vers le Mali, dernier pays infecté. Les Etats-Unis, la France ont manifesté leur solidarité et C’’est de l’ONU que le pays reçoit maintenant un soutien de taille. Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l’ONUSIDA, le Dr CHAN, Directrice Générale de l’OMS et le Dr Mark DYBUL, directrice général du Fond Mondial sont en visite à  Bamako à  partir de ce samedi jusqu’au mardi 25 novembre, à  l’invitation du Président Ibrahim Boubacar Kéita. Le Secrétaire Général des Nations Unies a déclaré lors d’un point de presse ce 21 novembre que « la nouvelle chaà®ne de transmission en cours au Mali est une cause de profonde préoccupation ». Ban Ki Moon annoncera dans la foulée la mise en place d’un bureau au Mali pour la Mission des Nations Unies pour les interventions d’urgence Ebola (UNMEER). « Nous devons étouffer ce feu avant qu’il ne devienne hors de contrôle», le Directeur général de Dr Margaret Chan, a déclaré aux journalistes avant qu’elle et Michel Sidibé, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH / sida (ONUSIDA), ne s’envolent pour Bamako. Leur présence au Mali a pour objectif premier de témoigner de leur solidarité à  l’endroit des autorités et de la population malienne et contribuer à  la riposte nationale à  l’épidémie d’Ebola. Participe également à  la mission, le Professeur Jean-François Delfraissy, Coordinateur de l’ensemble des opérations internationales et nationales de réponses à  l’épidémie d’Ebola du Gouvernement français. Hier 21 novembre, l’OMS a publié son dernier rapport sur les cas d’Ebola à  la date du 18 Novembre. Au total, 15 351 cas ont été recensés en Guinée, au Libéria, au Mali, en Sierra Leone, en Espagne et aux Etats-Unis avec 5459 décès signalés.

Centrafrique : la Misca devient Minusca

Une cérémonie solennelle à  eu lieu en début d’après-midi à  la base de l’aéroport de Bangui. Elle marque le transfert de responsabilités et le passage officiel de témoin de la force africaine de maintien de la paix en Centrafrique à  la mission multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique. La Minusca a été créée en Avril dernier par la résolution 2149 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le premier déploiement concerne 7600 hommes, la plupart sont des soldats africains, et sera mené avec l’appui de l’opération française Sangaris et de la force européenne Eufor-RCA. Selon le général Babacar Gaye, chef de la Minusca, la « mission peut se résumer en un triptyque : protéger la population, appuyer le processus politique et contribuer à  la restauration de l’autorité de l’Etat ». Pour Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies, la Musca a « réussi son mandat. Mais il est tant que la Minusca prenne la relève surtout que jusqu’à  présent il y a une forte violence communautaire ». Le secrétaire général appelle les protagonistes du conflit à  « cesser immédiatement les violences » et à  faire progresser la transition politique. La Centrafrique détient le triste record des interventions internationales sur son sol, plus d’une dizaine en vingt ans, de la Misab à  la Fomuc en passant par la Bonuca et autre Micopax, … Jusqu’à  présent, aucune n’a pu faire sortir durablement le pays du chaos. La crise actuelle a commencé en mars 2013, après le renversement du régime de François Bozizé par la rébellion Séléka. Selon un rapport récent de l’International Crisis Group (ICG), la réponse internationale s’est toujours «limitée à  trois facteurs importants mais insuffisants». Il faut revoir le fondement de l’Etat. Les précédentes missions de paix ont toutes échoué parce qu’elles ont ignorés cet aspect dispensable pour résoudre le problème. La Minusca devra relever ce défi pour aider la Centrafrique à  tourner le dos à  la violence et prendre le chemin du développement.

RCA: une nouvelle opération de l’ONU, pour quoi faire?

Une énième mission de l’ONU se déploie officiellement dans deux semaines en Centrafrique: dans un pays que la crise armée ouverte en 2013 a achevé de réduire en lambeaux. La plupart des 7.600 Casques Bleus sont déjà  présents sur le sol centrafricain dans le cadre de la force africaine Misca, qui passera sous pavillon ONU. A terme, la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine) doit compter 12.000 hommes à  effectif plein. Misab, Minurca, Bonuca, Fomuc, Micopax, etc. : conséquence de son histoire mouvementée, la Centrafrique est championne des interventions militaires internationales en tout genre sur son sol – plus d’une dizaine. Sous le drapeau de l’ONU, de l’Union africaine ou d’organisations régionales, aucune n’a permis de sortir durablement le pays du marasme. Comment faire pour que la nouvelle force attendue ne soit pas, comme les précédentes, un échec? Selon son mandat, la Minusca aura pour mission de protéger les populations, soutenir la transition politique, désarmer les ex-combattants, aider à  la distribution de l’aide humanitaire et à  la protection des droits de l’homme. Mais pour beaucoup d’observateurs, il faut cette fois aller plus loin, alors que la communauté internationale s’engage une nouvelle fois à  contreC’œur. Car après des décennies d’incurie politique, puis le désastreux passage aux affaires de l’ex-rébellion Séléka (mars 2013-janvier 2014) qui a mis le pays à  feu et à  sang, la Centrafrique est aujourd’hui en ruines. Début 2014, le diplomate français Didier Niewiadowski, longtemps en poste à  Bangui, dressait dans une étude un constat accablant: la Centrafrique n’est même plus un Etat fantôme, elle est devenue « un Etat fictif ». « L’Etat n’existe plus dans ce pays. On est face au néant », renchérit un autre diplomate occidental. « Il va falloir tout repenser, tout reconstruire. Et les Centrafricains n’ont pas les capacités pour cela, disons-le clairement ». Ressusciter l’Etat Face aux crises successives, la réponse internationale s’est à  chaque fois « limitée à  trois éléments importants mais insuffisants: une présence militaire, une forte assistance humanitaire et une aide budgétaire pour assurer la survie de l’administration », explique dans un récent rapport l’International Crisis group (ICG). De même, l’intervention actuelle des 6.000 soldats de la Misca et de 2.000 militaires français « pare au plus pressé et continue d’appréhender la crise à  travers un prisme sécuritaire ». « La protection des civils est certes importante », mais cette attitude condamne la communauté internationale à  l’échec en « répétant des interventions superficielles qui ne traitent pas la principale cause de la crise: la prédation structurelle », écrit l’ICG. « Les précédentes interventions ont toutes échoué car elles ont ignoré ce problème structurel de la prédation comme mécanisme de pouvoir, sous sa forme étatique (banditisme d’Etat à  travers la corruption, les pillages et la +mise en coupe réglée du Trésor public+ notamment) comme contre-étatique (les groupes armés) », détaille le rapport. Il faut donc aujourd’hui une intervention internationale à  la hauteur de l’enjeu, selon l’ICG: « Il est indispensable de ressusciter l’Etat centrafricain comme acteur », qui devra « poser des actes effectifs aux yeux de la population ». Partenariat, cogestion, curatelle, mise sous tutelle… Ce nouveau partenariat reste à  définir entre les dirigeants de la transition et la communauté internationale, lasse de cette interminable crise. Pour M. Niewiadowski, les vieilles recettes ne marcheront pas et il faudra faire preuve d’imagination. Il sera même crucial de « reconsidérer le cadre de l’Etat unitaire centralisé », en travaillant plutôt sur une forte décentralisation et des régions plus autonomes, tout en prenant en compte la dimension transfrontalière de la crise. Et surtout, il faut éviter de « s’en remettre à  des échéances électorales » précipitées qui « donneraient certes bonne conscience (…) mais risqueraient de remettre en selle les politiciens qui ont participé au désastre actuel », souligne le diplomate. La transition actuelle doit s’achever d’ici février 2015, avec l’organisation d’élections présidentielle et législatives. « Ces élections ne sont clairement pas la priorité. D’ailleurs, personne n’en parle à  Bangui », observe un analyste régional. « L’organisation des élections n’équivaut pas à  une sortie de crise », rappelle ICG, qui avertit: « une opération de maintien de la paix n’est pas une stratégie mais un outil ».