IBK à la rencontre des Maliens du Sénégal

Cette rencontre du président de la République avec ses compatriotes est la deuxième du genre depuis sa prise de pouvoir. Pour la circonstance, la communauté malienne est sortie pour témoigner son soutien au président IBK. Arborant un t-shirt à  l’effigie du président, les reins noués par une écharpe, Mah Traoré cette sexagénaire ne compte pour rien au monde rater ce rendez-vous. « Quand J’ai appris qu’IBK devait rencontrer la communauté malienne J’ai tout laissé de côté pour être présente » affirme t-elle toute heureuse. Au même moment les cars et taxis déposent des compatriotes aux portes de l’amphithéâtre de l’UCAD II avant de se fondre dans la nature. Dans la salle, la douce voix de Salif Keà¯ta berce l’assistance. Il est 16 heures passées de 30 minutes quand le président de la République avec à  ses côtés la première dame font leur apparition sous les cris de joie de ses compatriotes. l’hymne national retentit, on chante en C’œur, ensuite, le silence règne en maà®tre. Place aux discours. C’’est un Saliou Ndiaye, recteur de l’université Cheick Anta Diop, tout inspiré qui prend la parole. Historien, il fait un compte rendu fidèle des relations d’amitié qui ont existé entre les deux peuples depuis la nuit des temps. Allant de la charte du Mandé aux écrits de Massa Makan Diabaté, il fait l’éloge du « brave peuple malien ». Homme de lettres, ses formules choisies dans la langue de Molière et sa parfaite maà®trise du Latin Grec ont ému IBK. Des difficultés Mais, le président ne tardera pas à  faire face à  la dure réalité quand le deuxième vice-président du conseil des Maliens du Sénégal se met à  égrener les difficultés que rencontrent les Maliens en terre sénégalaise. Il s’agit entre autres, du coût de la carte consulaire (4000 Fcfa), du retard dans l’acquisition de passeport, du taux élevé de mendiants maliens à  Dakar (80%), de la détention de plus de 300 Maliens qui pour la plupart n’ont pas encore été présentés aux juges etc. Le président a rassuré que tout est en train d’être mis en œuvre afin que la coopération entre le Mali et le Sénégal soit un exemple dans la sous-région. En ce sens, il a promis de prendre des mesures incessamment pour trouver des solutions. Toute chose est en bonne voie, car selon lui cette visite a été une réussite sur tous les plans. Cependant, il a, avec le ton ferme qu’on lui connaà®t, demandé aux Maliens de respecter les lois en vigueur dans le pays d’accueil. s’agissant de la situation au nord du Mali, qui était la plus attendue, il a réitéré sa volonté de discuter pour aller vers la paix, à  la seule condition que l’intégrité du territoire soit conservée. La partie a été agrémentée par les prestations des étudiants vétérinaires à  travers des danses et chants et celles des chasseurs traditionnels (Dozo). Le moment le plus émouvant a été la remise à  IBK par Saliou Ndiaye des écrits de son père Boubacar Keà¯ta qui datent des années 1941 et 1942. Cette université qui selon lui « l’a fait », compte élever IBK au rang de docteur Honoris Causa de l’université Cheick Anta Diop dans les jours à  venir.

IBK : « La paix sera imposée au MNLA inch’allah… »

Les relations entre le président Ibrahim Boubacar Kéita et son homologue sénégalais Macky Sall ne souffrent d’aucun problème. l’assurance été donnée par le premier lors d’un entretien qu’il a accordé à  la Radiodiffusion télévision sénégalaise(RTS) en marge de sa visite au Sénégal du 13 au 15 avril 2014. Le président malien n’a pas caché son étonnement face à  cette rumeur créée de toutes pièces : « Je n’ai jamais compris ce débat. D’o๠il est sorti et comment il a été nourri ? », s’est interrogé IBK. Et de qualifier ses relations avec Macky : « Mes relations avec Macky Sall ont toujours été des plus cordiales et fructueuses. Simplement, je crois qu’on m’a vu allant et venant ici et là  et on en a tiré des conclusions hâtives, C’’est fâcheux. La réalité de nos relations est ce qu’il a été donné aux uns et aux autres de voir ces jours-ci : grande cordialité, grande fraternité, grande confiance ». Allusion faite sans doute à  l’accueil triomphal et chaleureux réservé par le peuple sénégalais qui a étalé les multiples facettes de sa Téranga. Le cas ATT Répondant à  une question sur l’ancien président Amadou Toumani Touré, Ibrahim Boubacar Kéita a indiqué que C’’est une affaire qui se trouve devant la Haute Cour de justice du Mali. Et par conséquent s’est gardé de tout commentaire. Pour lever toute équivoque, il a tenu à  préciser que le cas ATT n’a jamais été un souci entre le président sénégalais et lui, ni un souci dans les relations bilatérales Mali-Sénégal. Le numéro 1 malien n’a pas apprécié le traitement réservé au dossier par la presse sénégalaise et il l’a fait savoir : « Je ne suis pas un avocat général pour demander la tête de quelqu’un et me faire joie de l’avoir obtenue. Certains titres m’ont choqué, je m’attendais à  un traitement médiatique idoine au pays de Senghor », a t-il affirmé. Revenant sur ses propos devant les députés sénégalais relatifs au voyage du MNLA en Russie, IBK a tenu à  faire des précisions. Selon lui, son intention n’a jamais été de critiquer la Russie comme pensent certains : « Je n’ai jamais voulu fustiger l’attitude russe, au contraire admirable, qui a été le rejet des prétentions du MNLA. » Justement par rapport aux éléments du MNLA, le président de la République du Mali se veut on ne peut clair : «Ce sont des éléments qui veulent entretenir une situation de conflit permanent. Pour quel intérêt ? Ce qui s’est passé à  Moscou est assez éloquent pour qu’on comprenne qu’ils ne veulent pas la paix mais elle leur sera imposée In’challah ».

Mahamadou Camara, des médias à la politique…

Dans un contexte malien o๠il faut gravir les échelons un à  un pour se hisser au sommet de l’état, l’ascension politique de Mahamadou Camara apparaà®t fulgurante. Après un bac économique, il se tourne vers les études et obtient un DESS en gestion et commerce international à  la Sorbonne. Puis il fréquente HEC, la prestigieuse école des hautes études commerciales de Paris qui le prépare à  devenir un grand patron. Suivront des stages de qualification dans divers domaines. Mais C’’est au Groupe Jeune Afrique que Mahamadou Camara acquiert une expérience professionnelle dans la gestion, le journalisme, la communication et l’édition. En 2003, il devient Directeur adjoint de la publication Ecofinance du groupe de presse, puis Chef de cabinet de Béchir Ben Yahmed (BBY), magnat du groupe Jeune Afrique. Très vite, Mahamadou Camara sait gagner de la confiance de BBY, qui lui confie les rênes de titres phares comme The Africa Report, et plusieurs hors séries sur l’économie, un domaine pour lequel il se passionne. De fréquents allers retours au Mali, l’emmèneront ensuite à  s’installer à  Bamako, o๠il lance en 2009 le Journaldumali.com, un site d’actualité et d’information en ligne. l’entrepreneur touche aussi à  l’édition avec les Editions Princes du Sahel, la communication et la régie publicitaire à  travers plusieurs sociétés de droit malien. Les perspectives sont là  mais aussi les bonnes rencontres. Résultat, rigueur et amour du travail bien fait, sont les leitmotivs d’un homme à  qui ses collaborateurs ont du mal à  arracher un compliment mais qui lorsqu’il arrive, surprend toujours. « C’’est un homme sympathique, de prime abord, mais qui a des qualités indéniables de communicant et est très professionnel », commente un collaborateur. Des médias à  la politique Des affaires à  la politique, il n’y a qu’un pas. Une rencontre va modifier le destin de Mahamadou Camara. Elle a eu lieu pendant « les années Jeune Afrique », mais C’’est à  partir de 2009 qu’un rapport de confiance et d’affection s’établit avec Ibrahim Boubacar Keita. Le jeune entrepreneur deviendra l’assistant, le conseiller, puis le Directeur de cabinet du Président du Rassemblement pour le Mali (RPM) en 2011, à  une époque o๠ce dernier est dans le creux de la vague. Au moment o๠le parti des Tisserands s’apprête à  reconquérir Koulouba pour la présidentielle 2012, Camara a toutes les cartes en main pour relancer la communication de la machine RPM. Mais le coup d’état du 22 Mars 2012 ralentit les ambitions du parti et celles de toute la classe politique malienne aux abois. Il faut prendre son mal en patience. 2013 est l’année de tous les succès. Mahamadou Camara à  la veille de la présidentielle de sortie de crise, va participer au plus haut niveau à  la campagne du candidat IBK. « Il fait partie de ceux qui ont véritablement conçu le programme de cette campagne de bout en bout, et a joué un rôle clé en tant que porte-parole », confie un de ses proches. La campagne a été basée sur des slogans forts, comme « l’honneur du Mali, et le bonheur des Maliens », avec un accent sur la personnalité d’IBK. Les Maliens sont séduits. Le 11 août 2013, le succès sera total après la victoire éclatante d’IBK plébiscité à  78% des suffrages au second tour. Camara est nommé Directeur de Cabinet du chef de l’état, avec rang de ministre, en septembre 2013. Du Cabinet au ministère A la faveur du remaniement d’avril 2014, Mahamadou Camara, qui jouit de toute la confiance du président, se voit confier le portefeuille de l’économie numérique, de l’information et de la communication, un département, dont il n’avait pas souhaité prendre la charge en septembre 2013. Cette fois ci, nanti d’une expérience au plus haut niveau de l’Etat, il n’a pas hésité, conscient qu’il devra s’attaquer à  la réforme de l’audiovisuel. Il ambitionne aussi de faire aboutir le chantier de création d’une grande école de journalisme au Mali, dans un contexte o๠la profession est très peu réglementée et régie par les organisations faitières de la presse. Pour lui, les «technologies de l’information et de la communication sont un moyen d’accélérer le développement, à  travers la numérisation de l’administration et la démocratisation de l’Internet ». Gageons que le jeune ministre qui connait bien le secteur saura s’en tirer avec brio, sans oublier qu’il aura aussi pour mission d’optimiser la communication du gouvernement Mara. Mahamadou Camara est marié et père d’une fille. Il pratique le basket-ball et le tennis et parle Anglais, Malinké et Espagnol.

Adresse d’IBK à l’Assemblée Nationale du Sénégal

Bismillahi Rahman Rahim, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Messieurs les Présidents des Institutions de la République du Sénégal, Messieurs les Ministres, Honorables députés, Distingués invités, Fierté et honneur : voilà  les sentiments qui sont sincèrement miens en cette heure. Fierté et honneur, parce que je suis au Sénégal, pays stable et vitrine méritoirement saluée des démocraties africaines en construction. Fierté et honneur, parce que je foule le sol de la grande nation du « djom » et de la « téranga », de la retenue et de l’hospitalité. Fierté et honneur, parce que je suis l’hôte d’un grand peuple, grand dans chacune de ses filles, grand dans chacun de ses fils, et grand par les hommes et femmes d’exception qu’il a donnés au monde. Je dis Léopold Sédar Senghor, le père de la négritude, le poète enseigné dans toutes les universités du monde, l’essayiste lumineux de la civilisation de l’universel. Je dis Cheickh Anta Diop, le pionnier audacieux de l’égyptologie, le savant qui a rétabli la vérité historique de manière irréfutable contre la pensée dominante de l’époque et contre le courant hégélien pour lequel l’Africain n’a pas d’histoire. Mais je dis aussi tous ces fiers écrivains qui ont marqué les jeunesses scolaires de mon pays et d’ailleurs. Janjo donc pour Birago Diop et son art du conte ! Janjo pour Abdoulaye Sadji et ses portraits saint-louisiens ! Janjo pour Ousmane Socé Diop et son rapport à  la société lebou ! Janjo pour Cheikh Hamidou Kane et ses angoisses face à  l’Afrique sommée, dans cette profonde aventure ambigà¼e, comme il dit, de « porter le bleu de chauffe en mettant son âme en lieu sûr ». Je pourrais continuer l’exaltation, car les mérites du Sénégal sont multiples, par la manière magistrale et experte dont mon jeune frère, le Président Macky Sall, conduit aujourd’hui le plaidoyer pour le développement du continent à  travers sa présidence du NEPAD. Je pourrais continuer à  saluer l’apport du Sénégal à  la démocratie africaine, notamment pour les alternances pacifiques et l’élégance d’Abdou Diouf en 2000 et celle d’Abdoulaye Wade en 2012. Et dans ce chapitre, vous m’approuverez sans aucun doute si je salue, d’un élan sincère, mon aà®né Moustapha Niasse, pour les positions équilibrées et justes qui furent toujours les siennes, pour son combat sans lassitude en faveur de la démocratie et pour l’estime personnelle qu’il a toujours eue à  mon endroit. Cher aà®né, merci pour les conseils, merci pour l’accompagnement, merci pour la sollicitude. Je pourrais continuer à  citer la place particulière du Sénégal dans la construction des élites africaines d’antan, issues de véritables centres d’excellence pour être les premiers leaders de notre sous-région : William Ponty, pépinière à  nulle autre pareille, o๠des promotions de futures élites tissèrent des liens d’amitié dont nous fûmes parmi les heureux bénéficiaires. Ainsi, la belle fraternité qui lia feu mes pères Professeur Assane SECK et Boubacar KEàTA. Qu’Allah les accueille parmi les bienheureux. Rufisque, o๠nos mères, sous la houlette de Madame Le Goff, grande dame de C’œur, dédiée à  la promotion des africaines, apprirent le beau métier d’institutrices. Je pourrais continuer, mais les éloges épuiseraient mon temps de parole. Vous me permettrez alors, en pensant à  tous ses acteurs, de saluer le Sénégal du talent, le Sénégal du génie créateur, le Sénégal des victoires, le Sénégal de nos fiertés. Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Chers députés, Je suis fier et honoré d’être ici en terre africaine du Sénégal, je l’ai dit. Mais je suis encore plus fier d’être dans cette enceinte prestigieuse, symbole de la démocratie, du débat démocratique dont votre pays est un des pionniers en Afrique. Car si elles se sont déroulées ailleurs que dans les locaux actuels du parlement, les joutes épiques qui ont opposé Blaise Diagne et Galandou Diouf n’en préfiguraient pas moins la maà®trise du réflexe démocratique et la vitalité de la vie politique sénégalaise. En m’adressant à  vous, dignes héritiers du débat contradictoire dans lequel ce pays a toujours excellé, je pense à  Lamine Coura Guèye, Iba Mar Diop, Valdiodio Ndiaye, Mamadou Dia, ainsi que les autres orateurs brillants, tel Majhemout Diop avec son historique essai, Histoire des classes sociales en Afrique de l’Ouest, qui ont fait les lettres de noblesse de la politique au Sénégal. Je suis fier et honoré de vous apporter ici les salutations du peuple malien qui vous est reconnaissant, à  votre président Macky Sall, à  votre gouvernement, à  vous les parlementaires et au peuple frère du Sénégal. Le peuple malien vous est reconnaissant d’avoir été à  ses côtés quand il a eu besoin de vous, au cours de la crise qu’il a subie de 2012 à  2013. Les Djambars, vos valeureux soldats, sont chez nous aux côtés de l’armée malienne et de soldats de la communauté internationale. Ils bravent le soleil, ils bravent les vents, ils bravent la soif et la faim, ils veillent nuit et jour sur le peuple malien, et l’intégrité du Mali. Votre armée a payé le prix du sang. Mais vos vaillants soldats, Ousmane Fall et Cheikh Tidiane Sarr, tombés sur le Champs de l’honneur le 14 décembre 2013, ne sont pas morts dans une guerre frontale. Ils ont été fauchés par un attentat lâche et la lâcheté de ceux que Césaire appelle les assassins de l’aube. Je m’incline ici, une fois de plus devant leur mémoire. Mes pensées vont aussi vers ma fille, Fatou Seck Gningue, élève-officier à  l’à‰cole militaire interarmes de Koulikoro, malheureusement décédée lors d’un exercice militaire, en octobre 2011. Que son âme repose en paix. Le Mali ne l’oubliera jamais. A leurs familles, au président Macky Sall et à  vous tous et toutes ici, je réitère mes condoléances et celles du peuple malien. Et je vous prie qu’ensemble, en mémoire de ces héros morts pour le Mali et pour la défense de nos communes valeurs sacrées, nous observions une minute de silence. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Honorables députés, Il ne s’agit ici, ni de faire l’économie de la grave crise que notre pays a traversée, ni de faire l’inventaire des efforts déployés par le gouvernement de transition et par nous-mêmes depuis notre investiture le 4 septembre 2013, pour que le Mali se remette debout. Il suffira que je vous dise ceci : Le Mali a été la victime d’une crise multidimensionnelle qui l’a ébranlé dans tous ses fondements. Et il y aurait sombré, sans l’assistance prompte et sans calcul de ses partenaires et voisins : la CEDEAO, l’Union africaine, les Nations-Unies, la communauté internationale dont l’Union Européenne, notre irremplaçable partenaire dans la reconstruction de l’armée malienne. l’action volontariste, opportune et hautement décisive de François Hollande, qui a levé sans attendre l’armée française pour sauver notre pays, mérite d’être singularisée ici. Le Mali ne remerciera jamais assez la France, pour ce devoir de solidarité effective. Nous savons et saurons nous souvenir. Nous connaissons la valeur du sacrifice. Nous savons les implications de la solidarité, surtout celle massive et prompte dont nous avons bénéficié au plus fort de nos désarrois. C’’est dire que nous savons ce que nous devons faire tout de suite, aujourd’hui et demain. Nous savons ce que légitimement, en vertu des accords et des résolutions passées, la CEDEAO et la communauté internationale attendent de nous. Je répète ici solennellement qu’Ibrahim Boubacar Keita n’est pas contre la négociation avec les groupes en rébellion, encore moins, comme le stipule l’Accord Préliminaire de Ouagadougou dans son article 21, avec toutes les communautés du Nord du Mali, car le gouvernement, le parlement et le peuple du Mali n’aspirent qu’à  la paix. La paix partout au Mali. A Kidal. A Gao. A Tombouctou. A Mopti. A Ségou. A Sikasso. A Koulikoro. A Kayes. A Bamako. Partout, sur tout le territoire national. Partout, dans les pays voisins du Mali. Partout au monde. Nous avons trop payé à  la guerre pour sous-estimer le salut que peut-être un processus de négociation, de surcroà®t entre compatriotes, fils et filles de la même nation. Nous avons trop payé des meurtrissures des viols et des amputations, de l’humiliation des flagellations et de l’exil de braves producteurs chassés de chez eux par des fauteurs de guerre en mal d’aventures. Alors, je suis pressé. Pressé de signer des deux mains tout accord pouvant déboucher immédiatement sur une paix durable. Pressé de rendre possible le retour de la confiance et de la cohésion entre les communautés. La négociation était mon objectif hier. Elle l’est encore plus aujourd’hui. Et de la tribune que vous m’offrez, égard suprême, dont je mesure l’honneur, le privilège et la signification, je renouvelle mon appel aux groupes rebelles, ainsi qu’à  toutes les communautés du Nord du Mali. Que tous viennent et qu’on parle ! Qu’ils viennent et qu’on construise le Mali ensemble ! Qu’ils viennent et qu’on se mette d’accord, chacun devant accepter de concéder, mais tous d’accord pour la préservation totale et sans équivoque de notre intégrité territoriale. Seul doit prévaloir le Mali, divers mais uni, décentralisé et transférant aux collectivités et à  l’initiative citoyenne les compétences qui ne peuvent et ne doivent plus être celles de l’Etat central, en ces temps oà¹, à  juste raison, l’Etat jacobin est partout remis en cause. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale Honorables députés, Tel est le tableau du Mali d’aujourd’hui. Il a saigné mais le monde a été son garrot, et notre gratitude est infinie. Il a vacillé. Mais il se remet debout. Il saura compter sur vous. Il saura compter sur le Sénégal qui est une autre patrie des Maliens autant que le Mali l’est pour les Sénégalais. Le Sénégal nous inspire et nous rassure. Autant que le Président Macky Sall, je ne vois pas d’autre salut que la conception d’un plan ambitieux et méthodique, pour réussir l’émergence au bénéfice de nos populations. Là  encore, bravo à  l’enfant de Joal qui a été le chantre de l’organisation et de la méthode. Longue vie au « BOM » ! C’’est pourquoi, pour la première fois de l’histoire institutionnelle de mon pays, existe un ministère en charge de la prospective et de l’anticipation, pour mener la réflexion stratégique et le travail de planification nécessaires à  ce projet de sursaut national. Hier, le Mali et le Sénégal ont eu l’admirable projet de mutualiser leurs efforts au sein d’une fédération que les vicissitudes de l’Histoire ont condamné à  la brièveté. Aujourd’hui, les enjeux de la globalisation exigent une dynamique d’intégration qui va au-delà  de deux pays. Le Mali et le Sénégal se retrouvent dans plusieurs organisations sous régionales et au sein de l’Union africaine qui symbolise notre désir d’une seule nation africaine. Dirigeants d’un temps de défis, le président Macky Sall, d’autres leaders du continent ainsi que moi-même, sommes conscients des enjeux. Senghor, dans son allocution prémonitoire à  Africa Hall en 1963, nous prévient certes que, je cite « l’union n’est pas l’addition de nos faiblesses ». Mais Cheickh Anta Diop, a mis en relief le rôle incubateur que l’Afrique a joué dans le rayonnement de la civilisation humaine. Nous ne sommes donc pas damnés. Il faut tirer les leçons certes de cinquante ans d’indépendance, recentrer ce qui doit l’être et accepter le labeur qui a permis à  des continents plus ambitieux d’être aujourd’hui parmi les nouveaux centres du monde. Le pari n’est pas fou. Il est à  notre portée. Et plaise au Ciel que nous le relevions ensemble ! Inch’Allah ! Vive le Sénégal, Vive le Mali, Vive l’intégration africaine, Vive l’amitié et la fraternité indéfectibles et toujours fécondantes entre les peuples sénégalais et maliens ! Je vous remercie.

Face aux députés sénégalais : IBK interpelle les Nations Unies

Entre les murs du parlement sénégalais, il a interpellé de vive voix les Nations Unies sur la situation du Nord Mali. « Il est temps que l’organisation des Nations unies sache ce qu’elle veut » a martelé le président de la République du Mali. Ce ras-le-bol du chef d’Etat malien fait suite aux traitements réservés aux membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui prônent la scission du Mali. Pour preuve la récente visite des rebelles du MNLA en Russie. Une visite qui, selon lui, avait pour objectif d’obtenir des armes de la Russie, afin de concrétiser leur projet de division du pays. Une «duplicité » que les Nations unies ne doivent pas cautionner étant donné qu’elles défendent l’intégrité de ses Etats membres dont le Mali, a rappelé IBK. Face aux élus, il a réitéré son appel au dialogue et à  la négociation, mais à  la seule condition que l’intégrité du Mali ne soit remise en cause. Le président malien a fait observer une minute de silence en la mémoire des deux «djambars »morts à  Kidal et celle de Fatou Seck, cette élève militaire morte en 2011 au cours d’un exercice militaire de Bisutage NDRL) à  l’Ecole Militaire Inter-Armes (EMIA) de Koulikoro. l’engagement du Sénégal aux côtés du Mali à  travers ses soldats, dénote selon IBK, de l’excellence des rapports entre nos deux Etats depuis toujours. De la France en passant par les organisations internationales et sous régionales, IBK a exprimé la reconnaissance du peuple malien et rassuré les élus sur la volonté de son pays de sortir au plus tôt de cette crise « multidimensionnelle ». C’’est pourquoi, le chef d’Etat malien se dit prêt à  signer des « deux mains » tout accord allant dans le sens de la paix. Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale du Sénégal, a réitéré la confiance et le soutien de son peuple au président malien. « Nous voulons vous donner l’assurance que nous sommes avec vous et que nous resterons avec vous », a-t-il déclaré. Le sens de cette rencontre fraternelle est à  la fois « une histoire et un avenir communs que nous célébrons ici », a indiqué le président du parlement sénégalais. Une histoire de valeurs et un avenir qui unissent les deux pays. Selon lui, Maliens et Sénégalais ont en commun la même devise (Un Peuple, Un But, Une Foi), le même drapeau (Vert, Jaune, Rouge avec une étoile au centre pour le Sénégal). Des valeurs en partage. « La pratique sociale dans nos deux pays o๠se retrouvent, se conjuguent et s’harmonisent la djatiguiya malien et la Téranga sénégalaise », s’est-il réjoui. Cette rencontre a également enregistré la présence d’Aminata Tall, présidente du Conseil économique et social, et l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck.

IBK à Dakar : l’apaisement…

Voir la population en liesse pour accueillir Ibrahim Boubacar Keita apaise. Macky Sall a mobilisé ses troupes diront les mauvaises langues mais la foule qui a suivi le cortège présidentiel de l’aéroport Léopold Sédar Senghor au King Fahd Palace n’a ni été manipulée ni orchestrée. Le peuple du Sénégal sait manifester à  ses hôtes son hospitalité. IBK qui n’est pas en terrain inconnu, n’a pas caché sa satisfaction. Son émotion était perceptible et il a tenu à  l’exprimer en voyant les ressortissants maliens communier en symbiose avec les fils du Sénégal. Ce dimanche, la devise « un peuple-un but-une foi » a été revivifiée. En vérité, les peuples n’ont pas de problème. Ils vivent en symbiose. Ils échangent. Ils se brassent et comme l’a dit le président IBK « rares sont les maliens qui n’ont pas une partie sénégalaise et vice-versa ». Le président de la communauté sénégalaise, Ibra Guissé a effectué plusieurs déplacements sur Dakar pour annihiler tout écueil susceptible d’entacher cette visite, la première officielle du président que les maliens ont choisi suite à  la crise de 2012. Le Sénégal a sa plus forte communauté étrangère au Mali et commerce avant tout avec le Mali, C’’est donc dire que les deux voisins ont le devoir de se cajoler. Comme le dit ce colonel de gendarmerie conseiller dans un ministère au Mali « mon frère est officier de gendarmerie à  Dakar, le papa vit à  Dakar avec lui pendant que je garde jalousement la maman ici à  Bamako » et le patron de DFA communication d’ajouter « je suis Diop du Mali et mon frère est patron de Bolloré à  Dakar ». Des exemples pareils se comptent à  la pelle d’o๠l’obligation des autorités à  ne ménager aucun effort pour renforcer l’axe Bamako-Dakar. Crever l’abcès Durant les trois jours que le président IBK compte passer au Sénégal, nul doute qu’en bon « mandingo », il abordera avec franchise les sujets qui fâchent comme le dossier ATT, l’affaire du troisième réservoir et les tracasseries multiples le long du corridor Bamako – Dakar. La dernière sortie du président IBK à  Mopti sur le legs d’ATT et le boulet que constitue pour Macky Sall l’affaire Habré indiquent qu’un compromis sera trouvé sur le cas ATT. l’on s’éloigne d’une demande d’extradition que voulait formuler Bamako. Le Sénégal serait ainsi prêt à  revoir sa copie sur les goulots d’étranglement du corridor Bamako-Dakar d’autant que le pouvoir de Macky Sall a fortement besoin de recettes douanières pour financer une partie des actions envisagées du Projet du Sénégal Emergent, futur hameçon électoral de Macky Sall pour sa réélection. Pour deux présidents bien élus, les mieux élus d’Afrique, la diplomatie économique et la satisfaction de la demande sociale passent par une entente magnifiée, source de renforcement de la stabilité encore précaire dans la sous –région. IBK et Macky Sall viennent de loin. Ils savent ce que requiert la conquête du pouvoir alors bercés par l’océan atlantique et ils sauront prendre les décisions opportunes pour les peuples siamois du Mali et du Sénégal.

Liste du gouvernement Mara

Liste des membres du gouvernement du Mali 1- Ministre Justice des droits de l’homme, garde des sceaux : Mohamed Ali Bathily 2- Ministre Défense et des anciens combattants : Soumeylou Boubeye Maà¯ga 3- Ministre de l’intérieur et de la sécurité : Général Sada Samaké 4- Ministre de l’économie et des finances : Bouaré Fily Sissoko 5- Ministre de la réconciliation nationale : Zahabi Sidi Ould Mohamed 6- Ministre des affaires étrangères de l’intégration africaine et de la coopération internationale : Abdoulaye Diop 7- Ministre du développement rural : Bocary Trereta 8- Ministre de la solidarité et de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord : Hamadoun Konaté 9- Ministre de l’équipement des transports et du désenclavement : Mamadou Hachim Koumaré 10- Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique : Me Mountaga Tall 11- Ministre de la planification et de l’aménagement du territoire et de la population : Cheickna Hamady Seydi Diawara 12- Ministre des domaines de l’état des affaires foncières et du patrimoine : Tiéman Hubert Coulibaly 13- Ministre du travail de la fonction publique et des relations avec les institutions : Bocar Moussa Diarra 14- Ministre du commerce : Abdel Karim Konaté 15- Ministre de l’assainissement de l’environnement et de l’eau : Abdoulaye Idrissa Maà¯ga 16- Ministre de la décentralisation et de la ville : Ousmane Sy 17- Ministre de l’urbanisme et de l’habitat : Mahamadou Diarra 18- Ministre de la santé et de l’hygiène publique : Ousmane Koné 19- Ministre de l’éducation nationale : Togola Jacquelline Marie Nana 20- Ministre de l’économie numérique de l’information et de la communication : Mahamadou Camara 21- Ministre de l’énergie : Mamady Frankaly Keà¯ta 22- Ministre des mines : Boubou Cissé 23- Ministre de l’industrie et de la promotion de l’investissement : Moustapha Ben Barka 24- Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle porte parole du gouvernement : Mahamane Baby 25- Ministre de la femme de l’enfant et de la famille : Sangaré Oumou Bah 26- Ministre des maliens de l’extérieur : Abdourahamane Sylla 27- Ministre de la jeunesse et de la construction citoyenne : Maitre Mamadou Gaoussou Diarra 28- Ministre des sports : Housseiny Amion Guindo 29- Ministre de l’artisanat et du tourisme : Berthé Aà¯ssata Bengaly 30- Ministre de la culture : N’Diaye Ramatoulaye Diallo 31- Ministre des affaires religieuses et du culte : Thierno Hamady Oumar Hass Diallo

Après OTL, quelles erreurs à ne pas commettre pour Mara

Tout le monde est unanime sur les compétences du banquier que reste Oumar tatam Ly. Si son profil de cadre réputé de la BCEAO rassurait les bailleurs, la veine populaire de Moussa Mara, ajouté à  son brillant intellect, devrait l’aider dans sa nouvelle tâche de premier ministre. Mara aurait encore pu affuter ses armes au gouvernement en tant que ministre pour quelques mois de plus. Mais l’histoire politique a pris un tour que personne n’attendait, et qui ne surprend pas ceux qui connaissent bien Oumar Tatam Ly qui sort digne de cette expérience, au combien risquée, de Premier Ministre en terre africaine du Mandé. OTL, C’’était un bosseur, un adepte de la rigueur, du travail bien fait, sans familiarité, ni connivences. Dans un pays, o๠tout ou presque se gère dans le social, il faut mettre beaucoup d’eau dans son vin. Voire tirer celui-ci et le boire. Avec OTL, C’’était du tout ou rien. Le sacerdoce du résultat. Car l’homme voulait du résultat, remuer cette administration exsangue qui se relève d’une crise, en renflouant les caisses. Hélas, OTL n’aura pas pu remplir le coffre fort du Budget national comme il l’aurait souhaité. s’il était la caution morale des bailleurs internationaux, une combinaison difficile avec ses pairs du département des finances, n’aura pas aidé le plan à  devenir effectif. OTL aurait’il alors fait un bon ministre des finances, plutôt qu’un PM effacé et sans marge de manœuvre, la question mérite d’être posée. Bon casting Pour son successeur Moussa Mara, comptable de profession, la question devient politique à  200%. Comment rassurer les bailleurs, en calmant l’arène politique, en courtisant les barons du RPM, en s’inscrivant dans la continuité du programme du Président. Le tout avec un soupçon de zèle, mais une loyauté sans failles au premier magistrat du pays. Car en politique, il faut savoir composer. Apprendre à  patienter et à  avaler des couleuvres, sous le regard en biais des adversaires, qui n’attendent que votre chute. Il faut savoir caresser le chien qui aboie et amadouer le chat qui se faufile entre vos pattes. C’’est tout l’art du caméléon qui n’hésitera pas à  se jeter dans un marigot politique en perpétuelle ébullition. Mara, C’’est aussi l’homme des religieux. Il est intéressant de constater que dans son agenda quotidien, qu’il met volontiers à  la disposition de ses amis sur les réseaux sociaux, il y prévoit des visites régulières aux autorités religieuses et sans qui on ne peut contenir, des foules prêtes à  crier au scandale, à  la moindre incartade. Qui peut oublier l’épisode fatidique du code de la famille o๠ATT recula devant un stade du 26 Mars plein à  craquer. Avec Mara, IBK prend un nouveau pari, pas sans risques, celui de pouvoir continuer à  restaurer ce Mali encore fragile, ce Mali o๠tout est à  faire, ce Mali, o๠la confiance doit à  nouveau régner. Ce Mali, o๠la dignité, l’honneur et la vraie solidarité, redeviendront des valeurs ancestrales et non des cohésions de façade. Parions donc sur cette nouvelle équipe gouvernementale, le premier attelage ayant comporté quelques maillons faibles, il serait souhaitable de pouvoir s’en référer à  un casting de choc, pour relancer l’honneur du Mali et cela pour le bonheur des Maliens… N’est ce pas pour cela que Kankélétigui a été élu ?

Nouveau gouvernement : imminent !

Après la nomination surprise de Moussa Mara au poste de premier ministre le samedi dernier, les Maliens attendent impatiemment la liste du nouveau gouvernement. Les mêmes sources tablent sur un gouvernement réduit qui n’observera pas de round d’observateur comme le diraient les commentateurs des matches de football. Mais un gouvernement qui ira illico presto à  l’assaut des priorités de l’heure regroupées, comme indiqué par Moussa Mara, en six axes. Il s’agit de la Mise en place d’institutions fortes et crédibles, la Restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national, la Mise en œuvre d’une politique active de réconciliation nationale, la Reconstruction de l’école malienne, la Construction d’une économie émergente, la Mise en œuvre d’une politique active de développement social. Il n’en fallait pas plus pour que les journalistes annoncent déjà  certains ministres sur le départ, et prédisent le maintien d’autres. Vraies ou fausses, ces prédictions sont prises au sérieux. Ainsi les ministres estampillés ex-junte, en l’occurrence le ministre de l’Administration territoriale, le Gal Moussa Sinko Coulibaly et le ministre de l’Equipement et des Transports, le Gal Abdoulaye Koumaré. Après de bons et loyaux services rendus à  la nation, les deux généraux pourraient faire face à  l’imperturbable juge Karembé dans l’affaire des Bérets rouges. Beaucoup de permutations sont annoncées à  divers postes. Les ministres de tendance RPM doivent pour la plupart rester tout en changeant de portefeuilles. D’autres pourraient faire leur entrée à  l’image de Rama Diallo qui a été particulièrement active pendant la campagne du président de la République. Tout comme certains gros portefeuilles comme la Défense ou l’intérieur resteront inchangés.

Rencontre de vérité entre IBK et la direction du RPM cet après-midi ?

C’’est un truisme de dire aujourd’hui que le choix du nouveau Premier ministre est une pilule amère à  avaler pour le parti présidentiel, Rassemblement pour le Mali (RPM). Le parti ne cache pas son incompréhension et sa déception face à  la décision du chef de l’Etat. C’’est justement dans ce cadre que la direction du parti doit rencontrer cet après-midi le président de la République. Il sera question naturellement du choix de Moussa Mara. La direction du parti veut savoir les raisons qui ont amené le président à  jeter son dévolu sur un homme en dehors du parti au mépris du fait majoritaire et définir désormais la ligne de conduite à  tenir désormais face à  cette nouvelle donne politique. IBK trouvera-t-il les mots justes pour convaincre les cadres du RPM à  accepter sa décision fut-elle une prérogative ? La direction du parti franchira-il le Rubicon en déclarant la guerre contre le chef de l’Etat ? Des réponses très attendues par les Maliens. En effet la nomination de Mara à  la Primature a provoqué une onde de choc chez les tisserands. D’aucuns parlent d’un manque de considération du président de la République à  leur égard pendant que d’autres n’hésitent pas à  parler de trahison. La lettre du RPM à  la suite de la nomination de Mara en dit long sur ce sentiment de désillusion. En se bornant à  prendre acte de la décision du président sans féliciter le nouveau Premier ministre, le parti du président désapprouve implicitement sa décision. Visiblement révoltés la décision unilatérale du chef de l’Etat dans le choix du chef de l’exécutif, des responsables du parti entendent riposter. En guise de représailles, ils envisageraient, fort de leur supériorité numérique à  l’Assemblé nationale, de bloquer au niveau du parlement les actions du gouvernement. Le ton a été donné le lundi dernier lors de l’ouverture de la session d’avril de l’Assemblée nationale o๠Moussa Mara a eu droit à  un accueil presque glacial des députés RPM. Aucun d’entre eux n’a daigné l’applaudir. Face à  ces signaux qui ne trompent pas, le successeur de Oumar Tatam Ly a décidé de son propre chef de rencontrer le mardi dernier les responsables du parti. Au cours de cette rencontre, il a reconnu le rôle important, voire indispensable du RPM dans l’accomplissement de sa mission avant de les assurer de sa disponibilité à  travailler avec eux. A cette opération séduction, les responsables du parti majoritaire ont répondu par une attitude plutôt circonspecte. En attentant la rencontre très attendue d’aujourd’hui, une réunion du groupe parlementaire RPM a eu lieu pendant une bonne partie de la matinée d’hier mercredi 9 avril 2014 pour évoquer le sujet.

Politique : Vers un gouvernement resserré ?

La tentation de s’inspirer de l’exemple Valls en France est forte. Pour répondre à  la demande sociale et pallier à  la déroute de la gauche aux municipales françaises, le nouveau premier ministre français Manuel Valls a choisi un gouvernement très resserré, de 16 membres, avec autant de femmes que d’hommes. Au Mali, la formation d’un gouvernement prend du temps. C’’est une affaire de liens, mais aussi de rapports de force entre le Président, son parti et ses affinités politiques. Constitué de 34 membres, l’actuel attelage qu’a dirigé Oumar Tatam Ly pendant un peu plus de six mois, gagnerait selon beaucoup d’observateurs, à  être réduit, tout comme la fusion de certains ministères, permettrait de baisser le train de vie de l’état et le coût de fonctionnement des ministres, dont les émoluments s’accompagnent d’une batterie d’avantages et de primes. Il va sans dire que Moussa Mara, réputé pour sa rigueur gestionnaire et son programme politique en tant que président de parti, ne serait pas gêné par cela. Les cadres du RPM ont tenu une réunion, o๠ils ont pris « acte de la nomination de Moussa Mara » en marge des consultations pour la formation du gouvernement. Le choix de Mara semble encore une fois les laisser perplexe, ce qui laisse présager une petite guérilla à  l’encontre du nouveau PM qui a pris les devant en allant rencontrer mardi après midi le bureau exécutif du RPM. Mais le choix du président IBK va dans le sens d’un programme clairement orienté vers une gestion rigoureuse et transparente du pouvoir, la restauration de la confiance des bailleurs en notre pays, mais aussi, celle des institutions internationales, et le règlement de la question du nord et la stabilisation en cours, d’o๠cet intense ballet diplomatique… Faut-il s’attendre à  un gouvernement réduit ? Moussa Mara peut-il imposer ses hommes au risque de se voir lancer des flèches par le parti présidentiel. Parviendra t’il à  imposer une feuille de route claire et aura t-il la marge de manœuvre nécessaire pour l’appliquer ? Son parcours politique fait de lui, un candidat sérieux. Habitué aux joutes politiques, il aura eu à  se battre pour la fauteuil de maire de la commune IV, contre les barons de l’ancien régime. En dépit du fait que beaucoup préviennent qu’il est encore trop jeune pour le poste. Soit, fort d’un plébiscite des jeunes qui voient en lui un modèle, Mara devra avant tout être en phase avec son Président d’abord. Tout comme le Président devra lui « accorder la pleine confiance », qu’il n’a pas su offrir à  un Oumar Tatam Ly que l’on disait découragé, quelques jours avant sa démission. Pour Mara, former un gouvernement compétent, mais aussi paritaire, qui prenne également en compte de sérieux cadres du RPM, lui ferait gagner quelques longueurs d’avances sur les critiques malhabiles. Pour l’heure, il consulte.

Primature : 2è round !

Tatam Ly est parti comme il est venu : sobre, discret et ferme. Le banquier a rassuré, il a tenté d’assainir, il s’est évertué à  imposer le respect des procédures pour une gouvernance vertueuse. Les bailleurs l’ont suivi et l’audience que le président de la république a dernièrement accordée au directeur des opérations de la Banque Mondiale au Mali suffisait à  comprendre l’imminence du départ de Tatam Ly qui en réalité n’arrangeait pas les politiciens tout comme l’arrivée de Moussa Mara fait grincer des dents dans les rangs du parti présidentiel. Seulement, les proches du président doivent comprendre que leur mentor a sorti le grand jeu. Mara à  la primature C’’est l’élimination d’un candidat sérieux à  la tête de la commune 4 et l’implosion du parti Yéléma o๠les cadres avaient du mal à  brandir leurs ambitions. Mara à  la primature, C’’est l’élimination prématurée d’un jeune loup qui croit en son destin présidentiel. Mara à  la primature, C’’est pour rassurer le peuple, détourner les supputations et interprétations malencontreuses liées aux incendies répétées des marchés, à  l’attaque du domicile de Alpha Omar Konaré, aux lenteurs des procédures judiciaires sur les dossiers de certains barons écroués mais également un signal à  tous ceux qui comptaient sur le malaise social pour ébranler le pouvoir. Mara à  la primature C’’est pour refiler la patate chaude à  un prétentieux jeune politicien le temps qu’il chauffe le siège aux cadres du RPM en attendant la fin des joutes locales. Mara à  la primature? C’’est le coup du sombréro pour IBK qui montre qu’il est à  la fois un homme politique et un homme d’Etat. Le premier pense à  la prochaine élection et le second à  la prochaine génération. Qu’est ce à  dire ? Six mois, C’’est peu pour faire des preuves alors Mara deviendra le concentré des frustrations et mécontentements. Il se verra obliger de jeter l’éponge au lendemain des municipales avec un score faible de Yéléma. Son avenir sera alors dans son passé et obligation lui sera faite de retourner à  la tête de son école de gestion dont les déménagements récurrents sont assimilés à  un problème de management du tout nouveau premier ministre. Par ailleurs, il urge de se pencher sur les relations entre Moussa Mara et certains ténors du régime IBK comme Soumeylou Boubèye Maiga ! Est-ce que l’autorité de statut de PM permettra à  Mara de diriger ces ténors ? Une autorité de compétence n’a jamais suffi en politique et Tatam Ly l’a déjà  vécu. Somme toute, IBK vient de rendre un grand service à  son parti, tout en donnant l’impression d’amadouer les partisans de l’Um/Rda et de Yéléma. Mara n’étant autre que l’homonyme du président Moussa Traoré.

Edito : Moussa Mara, une marche après l’autre…

Pour les partisans de Mara, cette nouvelle est à  saluer au regard du parcours de l’homme. Le remaniement tant attendu par les Maliens vient de prendre la forme d’une nomination impromptue, au moment o๠le pays fait face à  de nombreuses urgences. C’’est donc aux environs de 23h que l’annonce a été faite par le secrétaire général de la présidence ce samedi 5 avril 2014. Pour tous ceux qui attendaient impatiemment ce réaménagement la surprise a été totale. Mais déjà , les réactions sont unanimes et sur les réseaux sociaux, une internaute se félicite qu’IBK ait fait appel à  son ex adversaire politique à  la présidentielle de Juillet 2013, mais qui le soutiendra au 2è tour. On ne peut aussi s’empêcher de faire une corrélation avec la nomination récente de Manuel Valls au poste premier ministre en France ; Hasard du calendrier ? La seule différence, est que la nomination de Valls vient répondre à  la déroute de la gauche française aux municipales françaises, tandis que celle soudaine de Moussa Mara questionne. Pourquoi maintenant ? Que s’est-il passé pour Tatam Ly, un technocrate réputé rigoureux et rompu à  la tâche ? La lettre de démission du PM qui circule sur les réseaux sociaux, elle donne quelques éléments de réponse quant à  des dysfonctionnements au sein du gouvernement. Pour Moussa Mara, qui était jusqu’alors ministre de la politique de la ville être un jeune PM ne sera pas plus simple. Contrairement à  son prédécesseur, le profil politique de Mara doit convenir aux urgences de l’heure. Un schéma post crise dominé par des négociations qui patinent avec les groupes armés du nord, le dialogue inter-malien à  ses débuts, la situation sécuritaire toujours fragile à  Kidal ; mais aussi les urgences sociales, la vie chère, la crise de l’emploi, sans oublier la menace Ebola qui fait trembler le Mali et l’affaire du Monde o๠le président de la République doit s’affranchir d’une accusation bien mal à  propos. Autant dire qu’IBK, en choisissant Moussa Mara, tente de redonner un nouveau souffle au front politique jugé fragile. Si on reprochait à  Tatam Ly sa froideur, Mara devra être moins éloigné du peuple. Et cela à  la veille, de la première session ordinaire de la législature à  l’Assemblée Nationale. Va-t-il très vite énoncer sa DPG ? Pour l’heure, il consulte et devrait annoncer le nouvel attelage gouvernemental d’ici la fin de la semaine. Certains espèrent ainsi voir un gouvernement plus équilibré, plus jeune et o๠la parité aura son mot à  dire. Mara, une irrésistible ascension politique Avec cette nomination à  un poste aussi sensible que Premier ministre, Moussa Mara ajoute une nouvelle corde à  son expérience politique. Conscient des enjeux, il déclarait il y a quelque temps que le Mali ne s’appartenait plus. Sur tweeter, il poste cette réponse aux nombreux messages de félicitations : « Merci à  tous, le plus dur commence… ». C’’est donc un homme averti qui va à  la tâche. Mara, sera-t-il en accord parfait avec IBK, son aà®né, lorsqu’on sait le parcours politique de l’un et de l’autre et la forte personnalité des deux hommes qui ont tracé leur chemin politique avec endurance. Etrange ironie de l’histoire, C’’est ce même Moussa Mara, candidat à  la mairie de la commune IV, qui avait mis en ballotage la liste RPM, aux municipales 2009. Mais en 2013, éliminé dès le premier tour de la présidentielle, avec 1,5% des suffrages, il choisira de soutenir le RPM au deuxième tour ce qui lui vaudra sans doute d’être nommé ministre de la ville, sous le gouvernement Tatam Ly. Autre bon point, le fait qu’il ait déclaré publiquement ses biens rassure quant à  ses qualités intègres pour instaurer une bonne gouvernance dans les affaires publiques. Impatient de faire bouger les choses, Moussa Mara nous confiait lors du passage du Roi du Maroc, après la signature des conventions de coopération Mali-Maroc « Nous pouvons faire beaucoup et mieux ». Et huit mois seulement, après avoir occupé le portefeuille de l’urbanisme, un domaine pour lequel, on le jugeait compétent, en raison de ses preuves en tant que maire, Moussa Mara à  travers la primature, devra poser des actes forts et conduire une politique claire et ferme car l’exécutif n’est pas chose aisée dans un contexte post-crise. Fera t-il mieux que Tatam Ly jugé trop effacé et dont on attendait la déclaration de politique générale jusqu’à  sa démission? Comptable de profession, auteur brillant de deux tomes épiques sur «l’Etat au Mali », et président du parti Yelema, qui signifie le « changement », plus rien ne semble arrêter, l’enfant de Dar Salam, qui après la fougue qui l’avait caractérisé en 2009, cultive désormais une force tranquille, qui le mènera petit à  petit vers le sommet. Après la primature, une seule marche sépare désormais, le nouveau Premier ministre de la magistrature suprême, et qui ne le nions pas, représente l’une des valeurs sûres de la classe politique malienne. Bon vent Monsieur le Premier ministre !

IBK vs Le Monde : un jeu à armes égales ?

Et ce ne serait pas le premier. En effet, un autre article du Monde paru il y a peu, titrait « l’intransigeance d’IBK ». Entretemps, le président malien a eu à  dire quelques vérités sur la situation intolérable à  Kidal. Une corrélation a donc rapidement été établie entre ces déclarations et les agissements des deux journalistes du Monde soupçonnés d’orchestrer une cabale anti IBK. « s’ils essaient de semer le doute dans l’esprit des Maliens sur leur président, alors la riposte sera égale », confie ce spécialiste en communication politique, qui ajoute que pourrait naà®tre un sentiment anti-français parmi les Maliens choqués de voir le nom de leur président associé à  un mafieux… Reste que ce sentiment anti-français existe à  divers degrés car beaucoup ont compris le jeu trouble de la France à  Kidal, tout comme les objectifs à  long terme de l’opération Serval, qui prend progressivement la forme de l’installation d’une base française à  Tessalit. A travers cette affaire du Monde, C’’est aussi un bras de fer poltiique qui s’engage entre le Mali et la France, et les propos du journal Le Monde qui relient IBK à  un parrain de la mafia corse, touchent au fondement politique de l’homme. Agir sur le plan juridique est-il la seule solution ? « Bien sûr, la justice a été convoquée et le pool d’avocats qui devra défendre IBK et le blanchir dans cette affaire, fera son boulot, mais ce qu’il faut, C’’est une réponse politique ! », poursuit notre interlocuteur. Quel genre de réponse ? « Nous verrons bien, le parti est soudé derrière le président et les Maliens également devront l’être. Nous verrons bien…». Au sein de la classe politique justement, les réactions sont variées. Des responsables comme Zoumana Sacko , qui a animé un point de presse, estime qu’IBK est victime d’un manque de clarté et a « commis une grave erreur en ne déclarant pas ses biens », ce qui aura donc poussé deux journalistes d’investigation, réputés très sérieux, comme Gérard Davet et Fabrice Lhomme à  chercher la faille. Ou bien leur motif va au delà  d’une simple déclaration de patrimoine. D’autres hommes politiques comme Soumaila Cissé sont également cités, mais cela reste à  prouver. Des affaires du type de celle qui touche le président IBK contre un média, ne sont pas une première. En France, les personnalités politiques sont régulièrement la cible de révélations mettant en cause leur légitimité politique ou leur transparence financière. Médiapart, que dirige Edwy Plenel, un ancien du Monde, et site d’informations payant, a dévoilé plusieurs affaires troublantes comme celle de Jérôme Cahuzac, l’ex ministre français du Budget ou encore les dessous du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par Feu Mouammar Khaddafi. s’il faut craindre une récidive du journal Le Monde, il faudra que le président se dote des meilleurs avocats, dont certains français, avec le malien Maà®tre Konaté, pour l’innocenter de toute accusation de corruption ou blanchiment d’argent. Tout comme, il devra étoffer sa stratégie de communication, intra muros, face aux Maliens d’abord. Il en va de l’honneur du Mali.

Allocution du président IBK au sommet de Bruxelles

Monsieur le Président du Conseil européen, Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Monsieur le Président de la Commission européenne, Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Distingués invités, Mesdames et Messieurs, Permettez-moi tout d’abord de remercier la Commission de l’Union européenne pour l’invitation qu’elle a bien voulu m’adresser pour prendre part au 5ème Forum Economique Union Européenne-Afrique organisé en prélude au 4ème Sommet Union Européenne-Afrique. Je me réjouis de la tenue de la table ronde de haut niveau qui nous réunit ce matin, autour du thème « Le rôle économique de la jeunesse ». Un thème dont la pertinence n’est plus à  démontrer tant la jeunesse constitue une préoccupation partagée par tous les dirigeants du monde entier. Excellences, Mesdames et Messieurs, Le meilleur capital est et restera le capital humain. l’Homme est au C’œur et à  la finalité du processus de développement. En Afrique, et particulièrement au Mali, o๠les jeunes représentent près de 70% de la population, le rôle de la jeunesse dans l’économie, au-delà  de la thématique du présent forum, est le fondement des politiques publiques, tant au plan macro-économique que sectoriel. La rapide croissance démographique explique le poids de la jeunesse. En effet, la population malienne, selon les dernières statistiques, est évaluée à  14,5 millions d’habitants. Le taux annuel moyen de croissance de la population atteint 3,6%. Les 65% de cette population vivent en milieu rural et ne sont pas alphabétisés. Seulement 27,7% savent lire et écrire dans une langue quelconque. Les jeunes de moins de 25 ans sont au nombre de 9,4 millions, soit près de 65% de la population. Dans un tel contexte, le premier défi qui s’impose est la maà®trise de la croissance démographique, pour améliorer les conditions de vie des populations dans un environnement marqué par la rareté des ressources. Ce rythme de croissance démographique constitue un risque d’entrave aux efforts entrepris pour la réduction de la pauvreté et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, « condition sine qua non » de toute amélioration du bien-être. Excellences, Mesdames et Messieurs, l’inaccessibilité aux droits humains que sont l’éducation, la formation et l’emploi est la source principale du malaise ou du mal-être de la jeunesse. Le rôle économique de la jeunesse est forcément corrélé au degré de jouissance des droits fondamentaux de la personne humaine. La garantie et l’effectivité de la jouissance de ces droits est le seul moyen de faire de cette jeunesse un atout pour atteindre nos objectifs de développement, qui se résument à  la réalisation d’une croissance économique forte pour réduire de façon substantielle la pauvreté. C’’est pourquoi, investir dans la jeunesse n’est pas qu’un choix, C’’est surtout une obligation et un devoir. Oui, l’Afrique peut réduire le fossé qui la sépare des autres continents, à  condition d’assurer une meilleure éducation et une formation de qualité à  ses enfants. Oui, l’Afrique peut relever le défi du développement, pourvu qu’elle crée les conditions optimales pour assurer l’emploi des jeunes, afin de générer davantage de richesses et d’améliorer la productivité du travail. Oui, l’Afrique à  travers sa jeunesse, peut prendre toute sa place dans le concert des nations, à  condition d’assurer la bonne gouvernance, de lutter contre la corruption, la délinquance financière, et l’injustice. Mais aussi et surtout si elle instaure une culture démocratique, qui favorise et nourrit la culture de l’excellence, de la créativité et de l’esprit d’entreprise au sein de la jeunesse. Excellences, Mesdames et Messieurs, Mon pays, le Mali, vient de traverser une des plus graves crises de son existence, avec un coup d’Etat, et l’occupation des deux tiers de son territoire par des forces obscurantistes, qui n’avaient aucune considération pour les droits humains. Je voudrais donc saisir cette tribune pour réitérer une fois de plus la reconnaissance infinie du peuple malien aux nations, notamment la France, et à  l’ensemble de la communauté internationale, Nations Unies, Union Africaine, Union Européenne, qui ont œuvré inlassablement et qui continuent d’œuvrer pour le retour définitif de la paix et de la stabilité au Mali. Cette situation que nous venons de vivre et que chaque malien continue de ressentir dans le plus profond de lui-même, a profondément affecté l’économie nationale, ainsi que la cohésion sociale. Dans ces conditions, notre jeunesse se trouve désœuvrée et a donc besoin d’un accompagnement de qualité, afin de jouer un rôle prépondérant dans le redressement et le développement durable du pays. Pour ce faire, J’ai pris l’engagement de redonner espoir à  notre jeunesse, et de lui garantir un avenir meilleur à  travers l’égalité des chances, partout sur le territoire national. Excellences, Mesdames et Messieurs, Pour traduire cette vision, le Mali s’est engagé, conformément au Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté 2013-2017 et le Programme d’Actions du Gouvernement 2013-2018, à  mettre en œuvre les actions stratégiques suivantes : – faire de l’éducation un facteur décisif de socialisation de la jeunesse, à  travers notamment : – l’amélioration du taux de scolarisation et de la qualité des programmes de formation, – le renforcement des capacités des structures d’encadrement de la jeunesse, – la création de maisons de jeunes et le lancement d’un programme spécial de détection de jeunes talents (bourses d’études, compétition de plans d’affaires) ; – veiller particulièrement à  la qualité de l’enseignement, et mettre l’accent sur l’adéquation entre les filières de formation et les besoins du marché de l’emploi ; – promouvoir l’emploi des jeunes et leur insertion sociale et professionnelle par : * l’élaboration d’un statut de « Jeune professionnel » ; * la création d’emplois jeunes dans le cadre de grandes initiatives nationales en matière d’alphabétisation des adultes et de lutte contre la désertification ; * la création de 200 000 emplois directs durables et des milliers d’emplois indirects ; * la création d’un fonds emploi jeune pour soutenir le développement de plus de 1000 activités créatrices d’emplois ; * la création d’une agence sectorielle de l’emploi au sein des différents ministères ; * le vote d’une loi prévoyant que tout projet financé par l’Etat doit intégrer la problématique de l’emploi ; * le lancement de programmes d’installation de jeunes diplômés dans l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, le tourisme et l’environnement ; * le renforcement des capacités de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) ; * l’accueil de 100 000 jeunes déscolarisés ou non scolarisés dans les dispositifs d’apprentissage partout sur le territoire ; * l’amélioration de l’employabilité des jeunes en veillant à  l’adéquation formation-emploi ; * la mise en œuvre du Programme décennal de Formation Professionnelle pour l’Emploi (2012-2021), couvrant 15 secteurs économiques, 48 filières de formation, 148 emplois métiers ; * la mise en œuvre de schémas directeurs de formation professionnelle pour l’emploi des jeunes ruraux avec un accent particulier sur les opportunités d’emploi dans l’agriculture; C’’est à  ce prix que nous réussirons la transition de l’école au travail. Il s’agira aussi de faire de la formation professionnelle un facteur d’amélioration de la compétitivité des entreprises, à  travers le perfectionnement de 50 000 travailleurs des secteurs public et privé, dont 15 000 femmes. Enfin, le Mali s’attèlera à  promouvoir l’esprit de citoyenneté en vue de favoriser la participation des jeunes à  la vie sociale et à  la prise de décision. Dans ce cadre, il est envisagé d’adopter une charte de la jeunesse, déclinant les droits et devoirs de la jeunesse et les grandes orientations de la politique de la jeunesse. Excellences, Mesdames et Messieurs, Le peuple malien, et plus particulièrement sa jeunesse, fonde beaucoup d’espoir sur l’impact attendu de la mise en œuvre de ces différentes actions. A cet effet, J’invite tous les amis et partenaires du Mali, l’Union Européenne en tête, à  nous accompagner dans ce vaste chantier d’investissement dans la jeunesse. Vive l’Union Européenne, Vive l’Union Africaine, Vive la coopération Union Européenne-Afrique, pour le bonheur de nos populations respectives, Je vous remercie.

Sommet CEDEAO : les conclusions sur le Mali(communiqué officiel)

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement se sont félicités de la signature du mode opératoire sur le cantonnement des groupes armés et ont exhorté toutes les parties prenantes de l’Accord Préliminaire de Ouagadougou à assurer sa totale mise en œuvre. A cet égard, ils réitèrent leur appel à tous les groupes armés non étatiques du Mali pour qu’ils déposent les armes, se soumettent au cantonnement et participent à la recherche d’un règlement pacifique des différends, dans le cadre du dialogue inclusif national. En outre, la Conférence encourage le Gouvernement du Mali à assumer la pleine responsabilité de la tenue du dialogue inclusif Inter-Malien devant favoriser la réconciliation nationale avec l’appui de la CEDEAO et de la communauté internationale, et à en diligenter les préparatifs. Le Sommet félicite S.E.M. Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République du Mali et son gouvernement, pour les efforts engagés en vue de la préservation de l’intégrité territoriale du Mali, de la reconstruction nationale ainsi que de la promotion de la bonne gouvernance, de l’Etat de droit et du respect des droits humains dans le pays. Le Sommet encourage le Gouvernement du Mali à poursuivre la lutte contre l’impunité, les violations graves des droits humains ainsi que la corruption, dans le strict respect de l’Etat de droit. La Conférence entérine les conclusions du Conseil des Ministres sur la revue a postériori des initiatives et réponses de la CEDEAO à la crise multidimensionnelle du Mali. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont aussi félicité S.E.M. Blaise Compaoré, Président du Faso et Médiateur de la CEDEAO au Mali, et S.E.M. Goodluck Ebele Jonathan, Président de la République fédérale du Nigeria et Médiateur associé, pour les résultats remarquables obtenus dans leurs efforts de médiation au Mali. —

Edito : Moussa Traoré définitivement réhabilité ?

C’’était le 4 septembre 2013 lors de son discours d’investiture. Ibrahim Boubacar Keita, qui venait d’être élu, avec 77% des voix, a prononcé cette phrase, sans doute conscient de l’effet qu’elle pourrait avoir devant un parterre d’officiels et d’invités. «Vous êtes un républicain », a t-il dit en s’adressant au Général présent dans la salle. Une manière de tourner une page de l’histoire ? Ou d’instiller le souffle de la réconciliation dans les C’œurs en dépit des blessures indélébiles de ceux qui ont perdu beaucoup d’êtres chers dans la révolution du 26 Mars 1991. En s’adressant ainsi au Général Moussa Traoré et 23 ans après sa chute et la fin du parti unique, la citation du président Ibrahim Boubacar Keita a été vue comme une manière de réhabiliter celui qui fut à  l’origine d’une dictature sans nom au Mali, à  tel point qu’un autre général, l’ex président ATT, prendra la décision avec un groupe d’officiers de le destituer. C’’était le 26 Mars 1991, une date qui chaque année au Mali commémore ces pages sombres de l’histoire du Mali. D’ailleurs ATT, dira de ce putsch historique à  l’hebdomadaire Jeune Afrique : « C’’est le vendredi 22 Mars (jour des première, tueries que nous avons compris que Moussa avait atteint le point de non-retour et que nous devions intervenir ». Ensuite, face à  son général lui-même, ATT dira : « Le Mali est à  feu et à  sang. Nos services financiers, nos usines, nos maisons et commerces brûlent. Je vous prie Mr le président de vous considérer à  partir de cet instant en état d’arrestation ». Une autre page de l’histoire du Mali venait de se clore. Si la vie de Moussa Traoré et de sa famille furent préservées, le Mali se souviendra toujours de cette lutte héroà¯que qui fut couronnée par une victoire populaire le 26 Mars 1991. Mais ce qui a aussi surpris les Maliens, C’’est de voir ce même Moussa Traoré, 23 ans après, au Stade du 26 Mars de Bamako. Ironie du sort ou caprice de l’histoire lors de l’investiture d’IBK le 19 septembre 2013 ? « Après avoir été qualifié de Républicain par le président IBK, il aurait pu s’en tenir là  », témoigne une Bamakoise. Ce qui prouve à  suffisance que les blessures seront longues à  cicatriser voire inguérissables pour certains et même inoubliables comme la mort de Ramatoulaye… Moussa Traoré en dépit des évènements du 26 Mars 1991, marquera à  jamais l’histoire politique malienne, et liberté sera laissée à  chaque malien de se souvenir de cet homme, que l’on dit versé dans la religion, en bien comme en mal…

26 Mars, le message à la Nation d’IBK

Bismillahi, Rahman, Rahim Chers compatriotes, Le balancier du temps revient sur une date majeure de notre Histoire immédiate. Une date capitale. Avec hélas, son lot de tristesses, sa part de sang et de larmes. Les grandes nations, vous le savez chers compatriotes, sont celles-là  qui assument leur Histoire, dans ses forces comme dans ses faiblesses. Et, par là  même, arrivent à  en tourner les pages, même les plus sombres, sans rien occulter. C’’est d’ailleurs pour ne rien oublier, et se rappeler les messages de la lutte, qu’a été instituée la semaine des martyrs que nous célébrons en ce moment. Des jeunes parmi nos garçons et nos filles sont tombés. Des femmes parmi nos épouses sont tombées en se levant, parce qu’il n’y avait plus de dignité à  rester assis. Permettez-moi d’invoquer de nouveau Ramatoulaye, ma fille, douce enfant de lumière dont la pensée ne m’a jamais quitté le long de ces décennies. Elle symbolise la dépouille injuste de l’innocence. En ce soir de recueillement et de résolutions renouvelées, prions pour les dizaines, voire les centaines de nos fils et filles, frères et sœurs, pères et mères, épouses et époux qui, à  l’instar de Ramatoulaye, ont laissé la vie lors des tragiques journées de mars 1991. Parents de martyrs, sachez que le sacrifice des vôtres n’a pas été vain, qu’il ne saurait être vain, et que les grandes nations capitalisent toujours ! Le MALI est une grande nation. Nous sommes une grande nation, parce que nous sommes une nation productrice de civilisation et d’humanisme brillant. Nous sommes une grande nation, parce que nous sommes une nation résiliente. Nous sommes une grande nation, parce que nous sommes une nation capable de dépassement et de compromis. Nous sommes une grande nation parce que notre nation sait surmonter les passions, l’adversité et les ranC’œurs. Tous, toutes, fils, filles de la même nation, certes diverse, nous savons nous mettre d’accord sur l’essentiel, à  savoir vivre ensemble. Chers compatriotes, Nous devons alors rendre grâce à  Dieu, pour avoir fait de nous ce peuple majeur. Ce peuple brassé qui, privilège exceptionnel, peut réunir pour les mêmes événements sociaux, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Dioncounda Traoré, Ibrahim Boubacar Keita. Comme il a su réunir héritiers de Fily Dabo Sissoko et de Modibo Keà¯ta. Oui, la nation malienne est une réalité tangible, un capital solide qu’il nous faut préserver et fructifier. C’’est cette perspective qui inspire la Commission Vérité, Justice et Réconciliation récemment adoptée par l’Assemblée nationale. Exigence d’un temps de reconstruction, cet instrument s’appuiera sur les leviers de la vérité et de la justice. Avec pour objectif d’œuvrer au retour définitif de la paix dans notre septentrion o๠s’appliquera, comme dans les autres régions de notre pays, un processus revu et corrigé de décentralisation. Aussi, le gouvernement adoptera-t-il, dans les jours à  venir, la stratégie de mise en œuvre de ce processus repensé qui, au-delà  de la décentralisation, vise la dévolution. Donc l’exigence d’un autre Etat, le mouvement pour mieux d’Etat, afin que le citoyen soit centre et finalité du processus de développement national. En cela nous resterons pleinement dans l’esprit du 26 mars. Tirant les leçons du passé, nous ferons en sorte que toutes les légitimités, traditionnelles comme modernes soient désormais représentées dans les instances de gouvernance locale bénéficiant d’une large capacité de décision. Car l’Etat centralisateur a vécu. Il doit faire place à  un Etat dispensateur de justice impartiale et souveraine, digne et respectée, avec des citoyens égaux devant les opportunités et une armée véritablement outillée et motivée pour veiller la République et défendre l’intégrité du territoire national. l’Etat patrimonial aussi a vécu. La corruption qui plombe notre développement sera impitoyablement combattue tout comme l’impunité. Nous l’avons compris. Et nous allons, sans faiblir, dans cette direction. Elle ne sera pas celle de réformes cosmétiques mais d’une modification profonde de notre rapport à  l’Etat et du rapport de l’Etat au citoyen. En cette veille du 26 mars, occasion solennelle de commémoration de la révolution malienne qui a permis le dialogue avec la rébellion d’alors, puis la signature historique du Pacte National en 1992, je veux renouveler mon appel aux mouvements rebelles du Nord. Qu’ils viennent autour de la table ! Qu’ils acceptent, sans atermoiements et sans subterfuges, le dialogue qui nous permettra de valider un avenir mieux assuré pour nos régions septentrionales aux vulnérabilités hélas réelles ! Qu’ils fassent en sorte qu’apaisés et remobilisés, nos frères et sœurs des camps de réfugiés puissent envisager sans tarder le retour dans leurs sites respectifs ! Mais qu’ils viennent à  ce dialogue tant attendu avec la certitude que l’Etat restera unitaire, un et indivisible ! Chers compatriotes, Le 26 mars 1991, la jeunesse était debout, certes pour exiger le pluralisme démocratique devenu, depuis, une réalité dans notre pays, même s’il reste perfectible. Mais chez nos jeunes, il y avait également en lame de fond, le désir d’avenir, d’un avenir différent, légitime et garanti. l’école et l’emploi sont les deux principales garanties de cet avenir. En 1994, un effort volontariste et méritoire avait créé l’université du Mali, bien des décennies après les premières universités coloniales africaines : – Foura Bay College, Freetown,créée en 1827 – Makerere University,Kampala créée en 1922 – Legon University, Accra, créée en 1943 – Université de Dakar, créée en 1957. Notre université nouvellement créée était de bien loin la cadette de l’Université du Niger, créée en 1974, l’Université du Tchad créée en 1971, pour ne citer que l’exemple de deux pays qui partageaient, avec le Mali, les mêmes caractéristiques socioéconomiques. C’’est dire donc que notre Université est une jeune université. Il fallait donc oser. Et nous avons osé. Mais nous ne mettons pas, pour autant, la tête sous le sable. Nous savons que notre enseignement supérieur souffre de tares gravissimes qu’il faut immédiatement éradiquer, tant dans les domaines de la gouvernance, de la pédagogie que de l’articulation formation-emploi. Les journées nationales de concertation incessamment prévues sur l’avenir de l’enseignement supérieur seront pour nous un moment de refondation du secteur vital de l’éducation. Aucun ordre d’enseignement, durant notre mandat, ne sera oublié. Nous ausculterons. Nous échangerons. Nous proposerons les justes remèdes. Et nous nous assurerons que ceux-ci sont correctement administrés, car le Mali peut et doit être au niveau des pays performants. Nous donnerons à  notre jeunesse une chance à  l’employabilité avec une formation de qualité, inch’ Allah ! Mais l’éducation ne suffira pas, nous le savons. Notre économie doit être en mesure de répondre à  la demande sociale, en gagnant elle-même le pari de la performance, en faisant en sorte que toutes les niches d’opportunités soient exploitées. Avec notre formidable potentiel agricole, pastoral, halieutique, l’entreprenariat rural doit être une réalité palpable dans les court et moyen termes et concourir à  la masse critique de richesses à  la disposition de nos ambitions. Des PME et PMI maliennes doivent voir le jour et marquer l’apport irremplaçable de nos couches moyennes à  l’émergence du Mali. Cette émergence, nous n’avons de cesse à  le dire, est dans l’ordre du réalisable. Tous les partenariats requis pour cela, seront noués. Le gouvernement est mobilisé à  cette fin. Premier ministre, ministres, ils sont tous debout pour le projet du Mali émergent. J’irai partout, je plaiderai partout pour que tous ces partenariats soient une réalité, une réalité entre les mains d’une nation industrieuse qui était à  la pointe hier des marchés de sel, d’étoffes et de kola et qui a tous les ressorts pour redevenir une nation-phare. Pays de foi, de dialogue et de solidarité, qui a donné au monde le sinankuya, ce cousinage à  plaisanterie que tant de nations nous envient, le Mali éprouvé renoue avec sa volonté d’aller de l’avant, grâce à  Dieu ; grâce au grand peuple que nous sommes. Puisse-t-il rayonner en Afrique et dans le monde comme il le fit hier, pour que… Puissent nos martyrs dormir en paix ! VIVE LA REPUBLIQUE ! VIVE LE MALI

Le spectre du coup d’Etat a-t-il définitivement disparu du ciel malien ?

22 mars 2012 – 22 mars 2014. Il y a deux ans de cela, une mutinerie de sous-officiers du camp Soundiata de Kati a débouché sur un coup d’Etat militaire qui a dépossédé du pouvoir Amadou Toumani Touré, à  quelques semaines seulement de la fin de son mandat. Alors qu’au nord du pays, la rébellion MNLA, ayant charrié la horde de barbares d’AQMI, du MUJAO et d’ANSARDINE, battait son plein. Le Mali a donc été projeté au beau milieu d’une crise sécuritaire et institutionnelle dont il n’est pas sorti indemne : chaos politique, armée tombée en lambeaux et divisée, une partie du pays a échappé au contrôle du pouvoir central, un gouvernement de transition secoué par des évènements fort malheureux comme l’agression du président Dioncounda Traoré a mis à  mal des institutions jugées fragiles, en dépit de l’exemple démocratique que constituait le Mali dans la sous région… Coup d’Etat, C’’est fini ? Une élection présidentielle ayant conduit au pouvoir Ibrahim Boubacar Keà¯ta, et la tenue des législatives ont permis un retour à  l’ordre constitutionnel. Le Mali tente de redécoller économiquement, de remonter la pente creusée par le putsch et la rébellion armée du MNLA, de tourner une page des plus tristes de son histoire politique. Il s’agit surtout de reconstruire et rendre solide l’Etat de droit en renforçant les institutions. Comme le disait Barack Obama lors du discours d’Accra. « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes ». Deux ans après, les Maliens se souviennent encore, le 22 mars bouillonne dans la mémoire collective. Mais, deux ans après, il est difficile de balayer cette (fâcheuse) question : le Mali est-il à  l’abri d’un nouveau coup d’Etat, militaire ou civil ? Cette question est importante, la poser ne fait de personne un partisan à  tous crins des putschs. Avant d’aller loin, il serait intéressant de relever que le putsch du 22 mars est venu s’ajouter à  une longue liste de coups d’Etat que le Mali a connu : Celui du 19 novembre 1968 qui renversa Modibo Keà¯ta, celui du 26 mars 1991 qui déposa Moussa Traoré et celui du 22 mars 2012. Le constat est simple : tous ceux qui ont renversé ont été renversés ! La leçon doit être tirée par d’éventuels prétendants au putsch… Contexte socio-politique On le sait, comme tout coup d’Etat, celui du 22 mars 2012 est intervenu dans un contexte sociopolitique très tendu : projets de grève générale de l’UNTM, les mobilisations de la CSTM, des syndicats d’enseignants et policiers à  couteaux tirés, la journée ville morte des commerçants et transporteurs des 19 et 20 décembre 2011, la cherté de la vie dans un pays classé en 2011, 175e pays le plus pauvre du monde sur 177 dans l’Indice du Développement humain (DH) du PNUD. Encore plus important, C’’est que la corruption, l’impunité, la mauvaise gouvernance, le pillage organisé des deniers publics, étaient érigées en mode de gestion, créant des frustrations dans les couches défavorisées des populations. Chaque jour qui passe mettait au grand jour la faiblesse, l’effritement graduel de l’Etat. Au point que nombre d’observateurs locaux voire étrangers étaient parvenus au constat que tous les ingrédients d’un soulèvement populaire étaient réunis, mais tardaient à  éclater. Et les sous-officiers du camp Soundiata, menés par Amadou Haya Sanogo et sa bande, sont venus « couper l’herbe sous les pieds » du peuple. Dresser le bilan Deux ans après le 22 mars, il est en tous cas difficile de dresser un bilan pour savoir si la situation a connu une embellie totale. Mais, il est une analyse qui revient en permanence à  propos des leçons à  tirer des coups d’Etat que le Mali a connus. Une analyse selon laquelle, depuis le coup d’Etat du 26 mars 1991, ce sont les mêmes revendications sociales qui demeurent : manque d’amélioration des conditions de vie des populations, d’accès à  une éducation de qualité, aux soins de santé, pauvreté extrême, insécurité alimentaire, faiblesse du pouvoir central. Et il est clair que ces problèmes ne sont pas fortuits, mais sont plutôt engendrés par la négligence des secteurs prioritaires que sont l’éducation, la santé, l’économie. Or, pour qui s’est intéressé à  la vaste contestation populaire qui a secoué nombre de pays du monde Arabe, Tunisie, Egypte, Bahreà¯n…, les populations se sont révoltées à  cause de leur dignité offensée, du mauvais partage des richesses, mais aussi le manque de libertés politique et individuelle. Et puis, le plus saisissant C’’est que ces révoltes sont parties des couches les plus démunies de ces sociétés dirigés par des autocrates tombés comme Ben Ali, Hosni Moubarak… Comme indiqué plus haut, un coup d’Etat n’est pas que civil mais aussi militaire. Comme ceux que le Mali a connus par le passé. On le sait, l’institution militaire n’est pas encore sortie et saine et sauve du putsch du 22 mars, car une division a pris forme en son sein. Des bérets rouges ont été victimes de chasse à  l’homme, et dans le régiment des bérets verts les colonels étaient sous le commandement des subalternes, ce qui est insensé dans la hiérarchie militaire. C’’est connu, dans l’armée, on assiste à  un retour à  la normale, avec une hiérarchie qui se reconstitue, des hommes formés par l’Union Européenne. A la question de savoir si le Mali est encore sous la menace d’un coup d’Etat, une chroniqueuse, qui connait très bien ce pays, écrit : « qui dit potentiel renversement d’un pouvoir ne doit pas oublier que le Mali est « sous occupation » militaire internationale, et qu’il y a peu de chances qu’un tentative de mouvement déterminé puisse aboutir, car il serait anéanti dans l’œuf, que ce soit au Sud comme au Nord. ».

Corruption: le racket policier coûte près de sept millions par jour aux usagers

Selon les résultats d’une enquête de l’ingénieur statisticien et économiste, menée sur la corruption, le racket des policiers dans la seule ville de Bamako coûte au minimum 6 millions 800 mille francs par jour aux pauvres citoyens. En une année, on atteint la somme faramineuse de plus de 2 milliards 448 millions! Pour réaliser l’enquête qui a aboutit à  ce résultat, la première question posée au citoyen était: « au jour d’aujourd’hui, quelle est votre opinion sur le niveau de corruption des policiers, de l’administration publique et des juges? » En réponse au niveau de corruption des policiers, 25.4% pensent qu’il reste très élevé, 31.2% pensent qu’il est élevé et 30.9% de la population pensent qu’il est faible. Au moins 56% de la population pense donc que le niveau de corruption de la police constitue un problème. Tous les secteurs sont touchés Le sondage indique qu’au niveau de l’administration publique, 17.6% pensent que la corruption est très élevée, 28% pensent qu’elle est élevée et 39.8% pensent qu’elle est faible. La proportion de personnes qui pensent que la corruption est au moins élevée dans ce corps est de 45.6%. Au niveau des juges, 16.5% pensent la corruption est très élevée, 22.3% pensent qu’elle est élevée et 38% pensent qu’elle est faible. L’autre question « avez vous été victime d’un acte de corruption au cours des 30 derniers jours? Si oui, par qui et combien avez vous payé? » a donné des résultats pour le moins inquiétants, au vu des chiffres cité plus haut. à€ la question de savoir de qui avez vous été victime, « nous trouvons que les deux modalités qui viennent en tête sont la police et l’administration publique. Plus de 72% de ceux qui ont été victime d’un acte de corruption ont cité les policiers, contre 26.5% pour l’administration publique » précise Sidiki Guindo. A cet effet , la leçon tirée de ce sondage est que « même si les montants payés pour ces actes de corruption ne sont pas très élevés, il faut noter que, selon les résultats de cette étude, les actes de corruption par les policiers sont très ressentis par la population » indique –t-il. Concernant les montants déclarés lors des actes de corruption, ils sont assez disparates selon le statisticien économiste. « Les montants varient généralement entre 500 et 25 000 francs CFA pour la police et entre 1 000 et 55 000 francs CFA pour l’administration publique » révèle l’enquête. La lutte contre la corruption sous IBK En général, ce sondage a portait sur l’opinion de la population sur la corruption depuis l’arrivée du président Kéita au pouvoir. A la question de savoir si selon eux la corruption avait diminué au cours de six derniers mois,56,6% de la population a répondu par l’affirmative contre 32.2% qui trouve qu’elle est restée au même niveau et seulement 5.7% pense que la corruption a augmentée. Au niveau régional, dans toutes les régions sauf à  Gao, ceux qui pensent que la corruption a augmenté sont très minoritaires, le chiffre est inférieur à  8%. à€ Gao, jusqu’à  17.6% de la population pense que la corruption a augmenté. Il est donc important que l’à‰tat cherche à  savoir ce qui se passe dans cette ville en termes de corruption, a conseillé l’auteur. Dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, plus de 62% de la population pense que la corruption a baissé. à€ Bamako, la proportion de gens qui pensent que la corruption a baissé est de 55.3%, elle est de 40.7% à  Gao et moins de 30% à  Mopti, Tombouctou et Kidal. Dans ces trois dernières régions, la majorité pense surtout que la corruption est restée au même niveau.

De Mopti à Djenné, IBK renoue avec les Maliens

Tout au long de cette tournée en 5è région, du 17 au 20 mars 2014, le président IBK, conscient des enjeux et défis du Mali qui sort de la crise, a tenté de parler ouvertement aux Maliens, à  son peuple. D’abord au Camp Amadoun Barry de Sévaré o๠il s’est adressé aux soldats impliqués dans la reconquête du pays en 2013. Résilience, courage, revalorisation de leur statut, honneur, dignité sont les mots souvent revenus dans le discours du président, chef suprême des armées.  » Lorsque la débâcle fut survenue, je fus de ceux qui ont refusé de dire que l’armée malienne était vaincue, parce que l’armée malienne est faà®te d’hommes et de femmes courageux « , a déclaré IBK. Mopti, ville des bozos… A Mopti, la délégation présidentielle s’est arrêtée sur les rives du fleuve Niger, à  l’hôtel Kanaga. La ville était à  l’origine une colonie de pêcheurs bozos, fondée par les familles Kanta et Nassiré. Région phare, elle a vu passer de grands règnes comme l’empire théocratique peul du Macina, après l’invasion de l’Islam, par le chef guerrier El Hadj Oumar Tall, disparu non loin des grottes de Bandiagara. Jusqu’en 1919, Mopti était un grand carrefour d’échanges commerciaux. En 1960, elle devient une commune de plein exercice. Région entourée d’eau, Mopti est une presqu’à®le, qui vit aussi d’élevage, en témoigne la fête culturelle de Diafarabé sur les rives du fleuve Niger. D’ailleurs, se souvient, le président, Mopti a aujourd’hui perdu son statut de Venise du Mali, avec le retrait progressif des eaux. Avec un peu plus de 128 000 habitants, la ville se subdivise en 11 quartiers avec le port de pêche autour duquel se concentre une importante activité économique, grâce notamment au centre de conditionnement du poisson. En 2012, la crise a malheureusement fait chuter l’économie en touchant des secteurs clés comme l’Artisanat et le tourisme dans la zone. Oumar Bathily, le maire de Mopti, a déploré le manque à  gagner de ces deux secteurs, en dépit du retour de la paix dans la région. « Prendre le frais sous un arbre que l’on a pas planté» C’’est l’une des phrases fortes du président de la république, prononcée en marge de l’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo de Mopti. Face aux mopticiens venus très nombreux, pour voir et écouter, celui qu’ils ont élu il y a à  peine six mois, la déclaration du président a séduit. Mopti étant la région natale de l’ex président ATT, de nombreux chantiers sur la préservation et l’exploitation du fleuve Niger, y avaient été lancés : « Je ne suis pas un homme d’état qui tire à  lui les choses, elles furent avant moi, a déclaré Ibrahim Boubacar Keita, face au public. A chacun son mérite. Ce projet a tenu à  C’œur et avec une réelle conviction au président ATT ; Il est bon que je lui rende hommage au nom de la patrie. Serais-je un homme d’honneur sans cela ? ». Ensuite, le président s’est rendu chez les notabilités et chefs religieux de la ville, d’abord l’Imam de la grande mosquée de Mopti, puis les autorités protestantes et catholiques pour y recevoir et prendre des bénédictions. Ces actes ont aussi montré la volonté du chef de l’état de remercier tous ceux qui l’ont soutenu pendant la campagne électorale. « C’’est politique, parce qu’il faut retourner aux sources, rendre aux électeurs leur soutien », a commenté un membre de la délégation. Bandiagara, l’étape du savoir… Après Mopti, direction Bandiagara, au C’œur du pays dogon. Un trajet d’environ 70km entre falaises et collines, villages ancestraux, maisons en pierre et cavaliers dogons entourés de femmes braves, pour y découvrir le lycée public, dont les salles de classe, ont été entièrement rénovées et remises à  niveau grâce au mécénat de Seydou Nantoume, le PDG de Toguna Agro industries. Enfant de la région, Nantoume faisait naturellement partie de la délégation conduite pour cette étape, par la ministre de l’éducation, Mme Togola Jacqueline Nana. Bandiagara a donc revêtu ses plus beaux habits. Chants, danses, tradition dogon, les échassiers sont sortis, les enfants ornaient les rues propres de la ville… Au palais d’Aguibou Tall, l’un des souverains de l’empire peulh, IBK fera une courte escale pour saluer les notabilités, avant de prendre la direction de Bankass Sortir Koro et Bankass des ténèbres A Bankass, la délégation présidentielle, a inauguré la nouvelle centrale hybride photovoltaique, à  énergie solaire et thermique diesel, des installations censées réduire la dépendance énergétique au carburant en utilisant les atouts de l’énergie solaire pour couvrir une large zone et assurer la sécurité des populations. Mais à  Bankass, d’autres problèmes persistent comme l’accès à  l’eau potable, le drainage des eaux de pluie, le désenclavement de la zone. C’’est pourquoi, un peu plus loin à  Koro, sur la route du poisson, le président IBK donnera le coup d’envoi du bitumage du tronçon Koro-Douentza, dont la fin des travaux est prévue d’ici dix mois, en promettant de revenir pour inaugurer la nouvelle route. Et de conclure par cette phrase : . Djenné, ville sainte… Dernière étape de la visite présidentielle, en 5è région. , la ville sainte, o๠se dresse l’immense mosquée, une étape symbolique, puisqu’une autre infrastructure majeure, destinée à  intensifier le potentiel agricole de la zone est en cours de construction. Le Seuil de Djenné, ce barrage hydro-agricole de 346 mètres construit par les chinois sous la supervision du Programme de Développement de l’irrigation du Bani Sélingué(PDI BS), devra permettre de valoriser près de 60 000 hectares de terres dont 15000 déjà  aménagées à  Djenné. Riz paddy, légumineux, pisciculture au programme. Une productivité accrue pour une plus grande compétitivité des produits de l’agriculture malienne, ce dont se réjouissent des opérateurs économiques comme Bakary Togola et le ministre de l’élevage, Bokary Tereta. Sur un potentiel d’un million d’hectares dans la zone office du Niger, le chemin est encore long pour le reste du Mali, précisera le chef de l’état, mais C’’est possible. Le coup de pioche du périmètre irrigué de Sarantome promet aussi de belles récoltes dans la zone du Seuil de Djenné. A Djenné ville, IBK voulait terminer cette belle journée à  la mosquée historique de Djenné, dont les remparts résistent au temps, après la visite aux notabilités, mais le chavirement d’une pirogue à  Soala, une localité proche, l’obligera à  faire un détour pour présenter ses condoléances aux familles des disparus. En 4 jours, Le président IBK aura fait le tour de la 5è région pour y lancer des projets de développement et revisiter le potentiel de cette partie du Mali o๠beaucoup reste à  faire, mais s’il faut retenir une chose, C’’était la volonté du chef de l’état de s’adresser à  C’œur ouvert à  ses compatriotes. Et dans la langue du peuple !

Koro et Bankass réduisent leur dépendance énergétique

Ce sont 377 lampadaires à  Bankass et 287 à  Koro, deux villes de la région de Mopti, qui alimenteront désormais les populations en éclairage public, en contribuant à  l’amélioration de la sécurité et à  l’embellissement de ces localités proches du pays dogon. l’inauguration des deux centrales hybrides à  énergie solaire et thermique diesel s’inscrivait dans la tournée du président IBK, en 5è région. Les populations de Bankass et Koro, ont réservé un digne accueil à  l’hôte du jour, le mercredi 19 mars, avant de découvrir leurs nouvelles infrastructures énergétiques, réalisées par EDM SA et ZED SA, avec le financement de la Banque pour le commerce et l’industrie BCI et l’appui de la Bank of Africa et de la BOAD. Energie solaire De type hybride et solaire photovoltaà¯que et thermique à  alimentation diesel, les deux centrales inaugurées à  Bankass et Koro, vont contribuer à  réduire la dépendance énergétique, en matière d’importations de produits pétroliers. Le solaire est une alternative inévitable dans un pays qui ne manque pas d’énergie naturelle, d’o๠l’installation de ces immenses champs de panneaux solaires autour des centrales. D’un coût d’un peu plus de 2 milliards, les deux centrales sont constituées d’une centrale solaire à  champ solaire photo-voltaique pour l’alimentation, de batteries solaires, et d’onduleurs pour moduler l’énergie obtenue avec une puissance de 383kwc. Les équipements qui accompagnent ces centrales sont des locaux techniques, plusieurs groupes électrogènes et des armoires de contrôles, et des transformateurs à  fréquence modulable. Les centrales hybrides permettront aussi de mettre à  niveau le réseau de distribution d’électricité déjà  existant, avec des lignes de 8m et 4km ainsi que l’alimentation de plus de 500 lampadaires public pour les deux villes. Pour Allaye Guindo, le maire de Bankass, la ville avait besoin d’être désenclavée, parmi les autres préoccupations que sont l’accès à  l’eau ou le drainage des eaux de pluie, l’hivernage. En attendant, ces centrales par la stimulation de l’éclairage domestique, aideront à  assurer la sécurité, en créant des emplois. Pour le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Frankaly Keita, la production d’énergie va doubler grâce aux centrales hybrides dans une optique de développement social et économique de la région. Equidistantes d’une soixantaine de kilomètres, Bankass et Koro se situent sur la route du poisson. A Koro, le chef de l’état a donné le coup de pioche de la route qui passe par Bandiagara jusqu’à  la frontière avec le Burkina Faso. Pour le chef de l’état, ce n’est là  qu’un début face au défi immense en matière d’énergie et d’infrastructures au Mali. Il suffit de traverser ces localités pour réaliser à  quel point les besoins des populations sont immenses en eau comme en électricité. « Tout est à  faire dans ce pays. Ce n’est pas un honneur pour nous qu’il y ait des Maliens au 21ème siècle et d’autres à  l’âge de pierre. Nous voulons des progrès palpables pour tous », a déclaré le chef de l’état à  Bankass. Et d’ajouter : « Il est temps que notre peuple goûte aussi à  ce que les progrès des sciences nous ont offert. Il faut que l’ensemble de ce pays sorte des ténèbres afin d’avoir un Mali de lumière. Faisons des grandes choses pour le Mali! »

Hopital Sominé DOLO : un pôle de santé unique en 5è région

Après l’hommage aux militaires, au camp Barry, le président de la république a inauguré l’hôpital Sominé Dolo de Mopti, ce 18 Mars 2014, appelé à  être un pôle d’excellence dans la région. l’hôpital tient son nom du tout premier ministre de la santé du Mali, nommé par feu Modibo Keita après l’indépendance. Rénové grâce à  l’appui de la coopération belge et l’Agence française de Développement(AFD), l’établissement fait peau neuve pour mieux en prendre en charge les malades de la région. Tout comme il a accueilli les soldats blessés lors des batailles de Konna. Aujourd’hui, Sominé Dolo est appelé à  devenir un centre de santé régional, en grâce aux d’outils et instruments de diagnostic plus précis. Soigner C’’est aussi, le personnel médical et la formation des médecins. Avec un personnel de 133 agents, et plusieurs médecins en formation, l’hôpital Sominé Dolo a enregistré plus de 2000 interventions chirurgicales en 2013. Il compte 2 pharmaciens biologiques, une grande pharmacie, un service pédiatrique, des laboratoires radiologie. La même année, 4000 personnes ont été enregistrées au service des urgences et prises en charge. D’un budget de 6 milliards et 268 millions, l’hôpital est fonctionnel depuis un peu plus d’un an et demi, après avoir changé de lieu. l’ancien local en plein centre de Mopti, deviendra un CESCOM et Sominé Dolo accueillera ses malades dans toutes les conditions. Le plateau technique moderne de l’hôpital, compte un laboratoire d’imagerie médicale, d’analyses biomédicales, des blocs opératoires équipés des dernières technologies. En outre, un service d’hygiène hospitalière a été mis en place pour prévenir les maladies neusocomiales : « Nous veillons à  l’hygiène par diverses méthodes afin de diminuer le risque de ces maladies contractables au sein même de l’hôpital », précise Mohamed Hassané, agent de ce service. Pour l’heure, aucun cas n’a encore été répertorié à  Sominé Dolo dont la propreté des lieux fait mouche. Bâti sur 12000 m2, avec 122 lits modulables, l’hôpital prend en compte, les mutuelles et autres prestations qui permettront d’améliorer l’offre de santé. « Gloire et mérite au personnel, de cet établissement, au nom prestigieux, Dolo Sominé, premier médecin de la république soudanaise, à  en faire un hôpital de référence pour la région de Mopti », a déclaré Ibrahim Boubacar Keita avant d’entamer la visite des lieux, accompagné d’une forte délégation avec en tête le ministre de la santé Ousmane Koné, et le personnel médical ainsi que les partenaires techniques et financiers, belges et français. Le président IBK dans son adresse a invité l’ensemble du personnel à  prendre soin de cet hôpital sur tous les plans et particulièrement celui de l’hygiène publique, afin que les patients puissent bénéficier de cette infrastructure de santé, qu’est l’hôpital Sominé Dolo de Mopti.

IBK à Mopti : « Pour une armée nouvelle dans sa dignité »

Emotion, liesse, solemnité. Ces trois mots pouvaient décrire l’atmosphère à  Sévaré ce lundi après midi. Sur le tarmac de l’aéroport, une foule joyeuse, des danses, des officiels pour accueillir l’hôte du jour. IBK, qui était attendu dans cette région, o๠le pire a failli se produire, après la prise de Konna par les djihadistes, a choisi six mois après son investiture, de venir rendre hommage aux braves soldats de Sévaré, la plus grande base militaire du pays. Direction le camp Amadoun Bocary Barry, pour une cérémonie haute en couleurs : « Sévaré symbolise la résilience de notre peuple, Sévaré symbolise le sens retrouvé de l’honneur, du devoir et du sacrifice », a rappelé Soumeylou Boubèye Maiga, le ministre de la défense. La ville o๠s’étaient repliés les soldats maliens, a servi de théâtre pour la reconquête en Janvier 2013, avec la réorganisation des troupes et la force Serval. C’’est aussi à  l’hôpital Sominé Dolo que de nombreux blessés de la bataille de Konna ont été pris en charge au plus fort des combats entre l’armée malienne et les djihadistes. Rénové, l’établissement sera inauguré par le président IBK ce mardi 18 Mars 2014. Moment fort de cette cérémonie, le dépôt de gerbes de fleurs au monument dédié aux soldats tombés sur le champ de l’honneur, par le président IBK, puis le défilé militaire, et la décoration d’une quinzaine de soldats, médailles de reconnaissance de la valeur militaire, médailles des blessés, les hommes en uniforme de Sévaré ont été élevés pour service rendus à  la Nation. Dans son addresse, IBK a reconnu la faiblesse de cette armée, en rappelant les évènements passés, ceux de Kati et de Konna. D’o๠la nécessité de faire appliquer la loi de programmation militaire pour doter l’armée de tous les moyens nécessaires pour faire face aux menaces multiformes. « l’attention portée aux forces armés et de sécurité est d’autant plus urgente car cette armée n’avait pas été mise dans les conditions, alors qu’elle est faite d’hommes et de femmes courageux ». Le président a aussi salué la résilience de Sévaré. D’ailleurs, les primes spéciales d’opérations seront payés, et sans délai, promet IBK. Suivra un dà®ner au Mess des officiers entre le chef suprêmes des armées et ses hommes au garde à  vous! Tout le défi réside en la consolidation des forces de défense et la surveillance du territoire, la gestion des ressources humaines dans l’armée, les conditions de vie des troupes, et les ressources financières pour doter l’armée de manière adéquate et même un programme de consolidation des capacités des femmes des camps. Au plus fort de l’occupation, Sévaré était à  l’avant-garde du combat contre les djihadistes, avec les hommes de la force Serval, déployés. Aujourd’hui, la vie a repris son cours. « Cette visite du président était capitale. s’il pouvait faire une tournée chaque semaine dans toutes les régions, nous serions heureux ! », témoigne ce ressortissant de Sévaré, sur le tarmac de l’aéroport.

IBK à Mopti ce lundi

Il s’agit de la première visite du président IBK dans la ville de Mopti. La capitale de la 5ème région se trouve à  la lisière de la zone occupée pendant plus d’un an par les groupes armés lors de la crise de 2012-2013. C’est donc un voyage plein de sens pour le chef de l’Etat et les populations qui l’accueillent. A occasion particulière, dispositif particulier. Le président est ainsi accompagné d’une forte délégation dont quatre membres du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maà¯ga (Défense et Anciens combattants), Mme Togola Jacqueline Nana (Education nationale), Hamadoun Konaté (Travail, Affaires sociales et humanitaires), Oumane Koné (Santé et Hygiène publique). La presse nationale et internationale est également associée à  l’évènement. Première tournée à  l’intérieur C’est un véritable tour de la région qui durera plusieurs jours. C’est vers 13 heures aujourd’hui que la délégation présidentielle débarquera à  Mopti. Une cérémonie de remise de décorations est prévue au camp militaire de l’Armée de terre de Sévaré. Elle sera suivie par l’inauguration de la stèle dédiée aux «morts pour le Mali» et d’un défilé militaire. Demain, le président procèdera à  l’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo de Mopti, une infrastructure hospitalière de référence, fruit de la coopération tripartite entre le Mali, l’Agence française de développement et la Coopération technique belge. Mercredi, la délégation présidentielle sera dans les cercles de Bandiagara, Bankass et Koro. A Bandiagara, elle va visiter le lycée public avant de se rendre dans les deux autres localités o๠le chef de l’Etat procédera à  l’inauguration de deux centrales hybrides électriques qui vont véritablement soulager ces localités soumises à  des fortes perturbations dans la fourniture d’électricité. Mopti attend dans l’effervescence cette visite présidentielle, tout a été mis en œuvre pour qu’elle se passe dans les règles. La « Venise malienne » a fait sa toilette, des drapeaux flottent dans les rues, devant les commerces et sur les lieux publics. Le choix de la 5èem région pour cette première tournée présidentielle semble ravir les populations qui entendent réserver un accueil chaleureux à  leur illustre hôte.

IBK à Konna : rendre hommage aux fils de la Nation

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita doit se rendre la semaine prochaine à  Mopti. Dans la venise malienne, Ibrahim Boubacar Kéita doit procéder à  l’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo à  Sévaré. l’inauguration des installations de l’Energie du Mali S.A (EDM S.A) ainsi que des visites dans certains cercles de la région meubleront la tournée du chef de l’Etat. l’étape de Konna sera l’un des moments forts de la visite présidentielle à  Mopti, la 5ème région du Mali, du 17 au 19 mars. Ibrahim Boubacar Kéita doit certainement y rendre un hommage national appuyé aux militaires tombés sur le champ de l’honneur. Une visite de la première personnalité de la République, dans la ville martyre de Konna vaut sa symbolique. En effet Konna demeure désormais un haut lieu de l’histoire contemporaine du Mali depuis la bataille décisive du 11 janvier 2013. Date à  laquelle un coup d’arrêt a été porté à  la progression des forces djihadistes vers Bamako, grâce à  l’intervention française, Serval, appuyée par les militaires maliens. C’’est à  Konna o๠mourut, le 11 janvier 2013, le premier soldat français, le lieutenant Damien Boiteux auquel un monument à  son effigie rend hommage. Des militaires maliens y ont également laissé la vie sans compter les nombreux blessés lors de cette bataille décisive. La visite du président interviendra presque deux mois après le festival des Arts et de la Culture de Konna pour la Paix, tenu du 17 au 19 février 2014.

8 Mars : Message du président de la République aux femmes du Mali

En cette heureuse occasion, je voudrais magnifier le combat héroà¯que des pionnières qui, aux côtés des pères de l’Indépendance, se sont battues avec opiniâtreté pour la reconnaissance des droits élémentaires de la personne humaine. Par la même occasion, il me plaà®t de rendre un chaleureux et vibrant hommage aux Maliennes des campagnes et des villes pour leur contribution inestimable à  l’effort de développement de notre pays. Au moment o๠notre pays émerge de la nuit noire de l’obscurantisme, par la grâce de Dieu, de nos amis et de notre volonté inébranlable à  défendre notre souveraineté, comment ne pas dire notre admiration face au combat de nos mères, sœurs, épouses et filles qui ont affronté, parfois à  mains nues, les hordes de barbares et de narcotrafiquants dont le seul dessein était de détruire notre pays ! Comment ne pas saluer l’engagement et la mobilisation des millions de nos concitoyennes qui ont, dans une très large mesure, porté à  bout de bras le processus électoral qui a consacré le retour définitif de notre pays au sein de la communauté internationale ! Comment ne pas féliciter toutes celles qui ont conquis la représentation nationale aux termes d’élections régulières, et ne pas encourager les autres qui s’apprêtent à  participer aux prochaines joutes ! Dans cette phase post-conflit o๠nos efforts individuels et collectifs doivent tendre à  reconstruire le tissu national mis à  mal, je veux vous dire toute ma fierté de vous compter à  nos côtés pour l’aboutissement des vastes chantiers que nous avons entamés. Enfin, je voudrais joindre ma voix à  celles déjà  très nombreuses au Mali, en Afrique et à  travers le monde, pour féliciter notre sœur, Mme Fatimata TOURE, qui a reçu cette semaine même, des mains de Mme Michelle Obama, Première Dame des Etats-Unis d’Amérique, le Prix International des Femmes de Courage 2014. Bonne fête du 08 mars aux Femmes du Mali, d’Afrique et du Monde. Koulouba, le 07 Mars 2014 Ibrahim Boubacar KEITA Président de la République

Six mois d’IBK, les Maliens sont impatients

Il y a déjà  six mois que le président Ibrahim Boubacar préside aux destinées du Mali. Six mois qui n’auront pas été de tout repos pour le presque septuagénaire qui tente lentement mais surement d’imprimer son tempo à  la marche d’un pays mis à  mal par la crise multidimensionnelle qu’il surmonte. Cependant du côté du peuple, le sentiment largement partagé est que les choses tardent à  évoluer. Le « bonheur des Maliens » n’est pas encore une réalité selon nombre d’entre eux. Certains déplorent le statu quo, d’autres pensent tout simplement que, au regard de la conjoncture économique actuelle, la situation des Maliens a plutôt empiré. Le nouveau régime se trouve constamment devant le feu roulant des critiques. Pour les Maliens, la question principale aujourd’hui , C’’est comment gérer son quotidien ? Il suffit d’avoir une conversation avec le mécanicien du coin ou le commerçant du grand marché pour s’en convaincre. « J’ai l’impression que rien ne bouge. Il faut baisser les produits de première nécessité pour permettre aux Maliens de subvenir à  leurs besoins fondamentaux », rouspète Mamadou Traoré, plombier de son état, qui reconnait avoir du mal depuis un certain temps à  faire face à  ses dépenses familiales. Demi- grossiste au marché de Djicoroni-Para, Seydou Gassama constate, non sans amertume, la baisse de la recette journalière. « Je reçois depuis trois mois moins à  peine dix clients par jour au lieu des dizaines naguère », se plaint le boutiquier. Professeurs de lettres, Oumar Traoré note une évolution timide du nouveau régime. Il lui reproche de traà®ner les pieds dans la réalisation des actions concrètes comme la création d’emploi pour les jeunes et une amélioration du pouvoir d’achat du citoyen. « Trêve d’arrestation, trêve de voyage ! La priorité est ailleurs. Les gens ont faim. Il faut aider les Maliens à  assurer les trois repas quotidiens, C’’est ça la priorité, tout le reste est secondaire », affirme avec véhémence Hamidou Togo qui tient atelier de soudure au centre-ville. Les victimes du déguerpissement des voies publiques crient leur ras-le-bol. Certains d’entre affirment avoir regretté leur choix sur IBK. En plus de la pauvreté ambiante, estiment-ils, le pouvoir vient tout détruire en leur privant de source de revenu. Autant de récriminations, reflétant le sentiment de la majorité des compatriotes, qui pourraient inspirer le régime d’IBK. Car comme dirait l’autre : « Vox populi, vox dei » (la voix du peuple est la voix de Dieu).

Six mois d’IBK : « Honorable », dixit Mahamadou Camara

Il est souvent reproché à  l’exécutif, un déficit de communication sur la situation du pays à  savoir la question du nord, le dialogue en cours avec les groupes armés, l’économie, etc. Quand communication il y a, C’’est la presse étrangère qui est souvent privilégiée. Après la prise de fonction du président de la République Ibrahim Boubacar Keita le 4 septembre 2013, son directeur de cabinet est revenu sur l’action qui a été menée pendant les six premiers mois du mandat d’IBK. M. Camara a reconnu que « C’’est une lourde responsabilité et que la tâche est très difficile dans la mesure o๠les défis sont nombreux ». Pour lui, « il était difficile de mettre en œuvre une politique volontariste parce que les marges de manœuvre budgétaires étaient limitées car les caisses étaient vides et le budget de l’Etat était contracté de 30% ». Toutefois, il « pense que le bilan est plus qu’honorable compte tenu de la situation qui était celle du pays ». La première phase du mandat d’IBK, d’après le directeur de cabinet, concerne la normalisation à  plusieurs niveaux : d’abord institutionnelle avec la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale, militaire ensuite avec le rétablissement de la chaà®ne de commandement et la réforme en cours des forces de défense et de sécurité, diplomatique et économique avec la confiance retrouvée avec l’ensemble des pays voisins et les partenaires internationaux. Pour ce qui concerne la question du nord, il rappelle que le processus de dialogue et de réconciliation nationale a été engagé à  travers les Assises du Nord, les états généraux de la décentralisation. « Quelques recommandations de ces Etats généraux ont été prises en compte à  l’instar du report à  six mois de l’élection communale »,précise Camara. « s’attaquer aux problèmes quotidiens des Maliens » Selon M. Camara, la deuxième phase débutera au cours de cette année, « sans pour autant que la première ne soit terminée. Il s’agira de s’attaquer aux problèmes quotidiens des Maliens à  savoir, la question du pouvoir d’achat, de l’emploi, de l’éducation, de la santé et des infrastructures. Les mesures sont lancées et il y a un programme d’actions gouvernementales en vue, qui va accélérer dans les mois à  venir ». Parlant de la présence des membres de la famille du président au gouvernement et à  l’Assemblée, le directeur répond qu’« il n’y a aucune de monarchie dans la gestion des affaires de l’Etat et que le président n’a rien à  avoir avec les choix opérés. Il est au-dessus de tout cela, car étant le président de tous les Maliens. Tous ceux qui occuperont un poste, ce sera sur la base de la compétence de l’intégrité et du patriotisme». Sur la prétendue guéguerre qui oppose certains caciques du Rassemblement pour le Mali (RPM), il affirme ne pas croire aux rumeurs de scissions. « Je fais confiance au sens de la responsabilité des uns et des autres», résume Camara. A quand le remaniement post-législatives ? « Un remaniement aurait été logique dans la foulée si les résultats avaient donné une majorité qui n’est pas conforme à  la majorité représentée au sein du gouvernement. (…) C’’est la prérogative du chef de l’Etat qui, à  tout moment pense que C’’est nécessaire, peut procéder au réajustement ». En conclusion, pas de remaniement à  l’horizon.

Inauguration du tronçon malien du C’ble à fibres optiques

Le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta et sa Majesté le Roi Mohamed VI ont procédé dans après-midi du samedi 22 février à  l’inauguration du tronçon malien du C’ble à  fibres optiques à  l’ACI 2000 de Hamdallaye. Grâce à  une capacité initiale de 20 gigabits par seconde (Gbit/s), extensible à  800 Gbit/s, le C’ble inter filiales permettra de répondre à  la demande croissante en capacité internationale des filiales et des opérateurs des pays limitrophes, en particulier pour les services haut débit. Cette capacité équivaut à  312.500 communications téléphoniques simultanées ou 100 000 connexions internet haut débit simultanées. Ce nouveau C’ble renforcera la connectivité du Maroc et des pays d’Afrique Subsaharienne et assurera la sécurisation de leur trafic à  l’international. Apport pour le Mali Au Mali, la longueur du C’ble qui est de 1064 km passe par Gogui, Diema, Sébabougou, Bamako, Ségou, Koutiala, Sikasso. Il permettra d’optimiser des liaisons satellite nationales et internationales utilisées par Sotelma. La couverture de l’axe Bamako-Didiéni-Diéma-Kayes est également inscrit au cahier des charges de la société. Pour le ministre de la communication et des nouvelles technologies, Jean-Marie Sangaré, « la mise en service de ce C’ble va améliorer la qualité du service, renforcer l’infrastructure en fibres optiques et contribuer à  une meilleure offre de service aux clients de Sotelma Malitel ». « Lorsque nous sommes inclus dans ce réseau de fibres optiques, on a accès au C’ble sous-marin. à‡a vient en renforcement de tous les projets que nous sommes entrain de mener au ministère. On a trois projets qui concernent la fibre optique: un projet chinois, coréen et le troisième est financé par la Banque mondiale. Toutes ces infrastructures contribuerons certainement dans les mois à  venir à  augmenter le débit internet » a-t-il ajouté. Les travaux de construction qui ont mobilisé un investissement global de près de 14 milliards de Francs CFA dont 4 milliards au Mali, sont pris en charge en totalité par Maroc Télécom et ses filiales.