La Fondation Mohamed VI offre une clinique périnatale au Mali

Le coup d’envoi des travaux a été donné ce vendredi après-midi par le président Ibrahim Boubacar Keita et sa Majesté le Roi Mohamed VI, après la présentation du projet et de la maquette. l’établissement qui sera construit sur 5 ha assurera les activités d’identification des grossesses à  risque, de soins avancés en obstétrique et néonatalogie, de formation médicale et paramédicale et de recherche développement en soins obstétricaux et néonataux d’urgence. Avec une capacité totale de 74 lits et un plateau technique ultra-moderne, cette structure vise à  améliorer la santé de la mère et de l’enfant. D’après les explications, elle est adaptée au contexte et aux besoins locaux, c’est-à -dire une clinique intégrée à  son environnement, avec l’utilisation de panneaux solaires pour la production d’eau chaude, l’utilisation d’équipements économes en eau et en énergie électrique, la ventilation naturelle permettant d’éviter le recours à  la climatisation. Pour le ministre malien de la santé, C’’est un geste qui témoigne de la qualité de la coopération entre le Mali et le Maroc. « C’est un investissement qui viendra en complément utile des structures dont nous disposons, C’’est une structure de référence qui va recevoir des cas compliqués des hôpitaux en matière de périnatalité et qui permettra de prendre une partie des besoins des populations avoisinantes en terme de recours de troisième référence dans le cadre des grossesses normales » a t-il indiqué. Le coût de réalisation du centre (construction et équipement) s’élève à  6,9 milliards de francs CFA pour un délai de construction de 18 mois. Sur le même site, il a été procédé à  la remise de don de semences bovines par la même Fondation. Il s’agit de développer cette filière et d’augmenter la production laitière.

Herman Van Rompuy au Mali : « Le soutien de l’UE s’inscrit dans la durée… »

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a été reçu hier dans l’après midi du mercredi 19 février 2014 par le président malien Ibrahim Boubacar Kéita. A la fin de l’audience, les deux personnalités ont animé un point de presse. Occasion saisie par Herman Van Rompuy de partager avec les journalistes les sujets abordés avec le chef de l’Etat malien. Il s’est agi, selon lui, d’une part de rendre hommage au Mali qui sort de la crise grâce à  ses propres efforts et au soutien international, et d’autre part d’encourager les initiatives afin de consolider la réconciliation et la stabilité du pays. Au président de la République du Mali, Herman Van Rompuy a indiqué que le soutien de l’Union européenne s’inscrit dans la durée. « Nous resterons à  vos côtés au-delà  de cette phase transitionnelle de sortie de crise. Nous sommes avec vous en tant que partenaires durables, fiables et fraternels », a-t-il assuré. Autre principale information ayant filtré de l’entretien des deux personnalités, C’’est la prolongation de la formation militaire de l’UE au Mali jusqu’en 2016. Une formation qu’il a pu apprécier à  sa juste valeur après une visite à  Koulikoro, dans la matinée du mercredi, à  quelques jours de la fin de la formation du quatrième bataillon. à‰tendre la formation aux autres forces de sécurité La formation européenne, à  en croire l’ancien premier ministre belge, devra s’étendre à  la police et aux autres forces de sécurité. Les efforts dans la lutte contre la corruption, la régionalisation et la gouvernance sécuritaire au Mali ainsi que la nécessité d’inscrire le développement et la sécurité du Mali dans un contexte sous régional ont été également des sujets majeurs abordés par IBK et Herman Van Rompuy. Le président du conseil européen a invité Ibrahim Boubacar Kéita à  participer, du 2 au 3 avril à  Bruxelles, au sommet UE-Afrique, considéré comme la plus haute expression du partenariat que l’UE entretient avec l’Afrique. Pour le chef de l’exécutif européen, cette rencontre permettra de débattre de l’agenda de travail avec l’Afrique et des projets pour les 3 prochaines années. Une invitation acceptée volontiers par le chef de l’Etat malien car convaincu que « là -bas seront envisagées les pistes de l’avenir de demain ». Tout en soulignant la vieille amitié entre l’UE et son pays, Ibrahim Boubacar Kéita a remercié Herman Van Rompuy pour les efforts de l’UE à  l’endroit du Mali qui sont, selon lui, la traduction de son estime pour le Mali. IBK n’a pas tari d’appréciations sur la formation de l’EUTM. Elle dotera, de son propre aveu, le Mali d’une armée nouvelle, digne de ce nom et rompue aux valeurs de respect aux valeurs des droits de l’homme. Juste après le point de presse, le président du Conseil européen s’est rendu au Parlement pour s’adresser aux nouveaux députés. Herman Van Rompuy à  l’Assemblée nationale Après Koulouba, il s’est rendu à  Bagadadji, siège du parlement. Sa présence à  l’hémicycle a été saluée par le président de l’Assemblée nationale du Mali, Issaka Sidibé. l’hôte du jour s’est réjouit du fait que le Mali soit déterminé à  poursuivre d’importantes réformes politiques et institutionnelles. « Il faut rendre impossible la répétition des événements tragiques de 2012 et 2013 » a t-il indiqué. Cette Assemblée a un rôle crucial pour accompagner l’exécutif dans la lutte contre la corruption, dans la consolidation démocratique et la politique de régionalisation, a t-il poursuivi. Après le Mali, sa tournée le conduit au Niger et au Bénin.

Coopération : ce que le Maroc nous apporte

Sa Majesté, le Roi du Maroc est un ami du Mali. Sa deuxième visite en terre du Mandé s’inscrit dans un agenda chargé, puisqu’il sera accompagné d’une forte délégation d’opérateurs économiques qui devront accroà®tre leur intérêt pour notre pays. l’accord portant création de la grande Commission Mixte de Coopération entre la République du Mali et le Royaume du Maroc avait été signé le 17 octobre 1987 à  Rabat, ce qui remonte à  plus d’une vingtaine d’années. Depuis, cette coopération n’a cessé de se renforcer sous diverses formes et dans divers domaines d’activité. Sur le plan économique, les relations couvrent couvrent les échanges commerciaux et les Banques. Secteur dynamique, la coopération bancaire enregistre la participation du Maroc dans les capitaux de la BDM SA et le rachat de la BIM SA par le groupe Attijariwafa Bank devenue un modèle dans le paysage bancaire. Côté services, Maroc Télécom a pris 51% du capital de la SOTELMA, dans le cadre de sa privatisation, devenant ainsi le partenaire stratégique avec l’offre la plus élevée à  hauteur de 165 milliards FCFA. Conventions en vue De nombreux domaines comme les services aériens, l’assistance aéroportuaire feront l’objet de conventions entre les deux pays en marge de la visite du Roi. Le Maroc est un pays d’accueil, dont la RAM, assure des vols quotidiens entre Bamako et l’Europe, via Casablanca. Deux autres conventions porteront sur un partenariat entre l’Office nationale de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP) dans tout ce qui est distribution, service de gestion interne, recherche, ressources humaines et formation, échanges d’information et de documentation. Sur un tout autre plan, le Maroc devrait nous apporter son expertise technique en matière d’aménagements hydrauliques. Un autre accord de coopération devrait porter sur le domaine de l’élevage et la manière de valoriser cette filière en vertu du potentiel sylvo-agro-pastoral de notre pays. Au-delà  de l’élevage traditionnel, il faut trouver les moyens de créer de la valeur ajoutée dans ce domaine précis avec le partenaire marocain. Au terme des travaux de la dernière session, le Maroc s’était engagé à  fournir au Mali 1000 plants in-vitro de palmiers dattiers en vue de la mise en place d’une pépinière dans la région de Kidal. On imagine cet oasis dans le désert de Kidal, véritable petit poumon de verdure… Dans le secteur minier, la précédente Session de la Commission Mixte avait réitéré sa demande de coopération avec l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) pour l’exploitation des phosphates de Tilemsi dans le cercle de Bourem. Une clinique périnatale ultra moderne Sur le plan de la santé, le Roi Mohammed VI et le président IBK vont poser la première pierre d’une clinique périnatale à  Sébénicoro, un établissement dont les normes de qualité, ajouteront au domaine de la santé au Mali. Cette clinique, assurera à  terme, des soins en néonatalogie, en obstétrique et formation médicale et paramédicale. Tout comme, la clinique devrait disposer de 74 lits et d’un plateau technique ultra moderne pour la santé de la mère et de l’enfant. Un ouvrage qui sera financé à  hauteur de 3,52 milliards et dont le délai d’exécution est de 18 mois. Sans oublier les conventions futures de jumelage entre des hôpitaux de Rabat et de Casablanca avec les CHU Gabriel Touré et l’hôpital du Point G au Mali, qui souffrent d’engorgement et de manques de matériel adapté aux soins d’urgence, sans pouvoir faire face à  la demande croissante des malades. Et cela en dépit des bonnes performances de l’hôpital du Mali financé par les Chinois. C’’est tout un secteur qui doit tendre vers l’excellence en matière de soins, puisqu’encore aujourd’hui, de nombreux Maliens vont se soigner en Tunisie, au Maroc ou même en France. Le Mali et le Maroc, au-delà  des liens séculaires qui unissent les deux pays poursuivent leur coopération économique mais aussi sur le plan politique. En ce sens, l’implication du Maroc dans la médiation avec les groupes armés du Nord Mali devrait aussi être au C’œur de ce voyage. Pour Moussa Diarra, président de l’Association Amitié Mali Maroc (AMAMA), les liens qui unissent les deux pays, sont aussi des liens de sang. Et les membres de son association comptent bien accueillir le Roi Mohammed VI dès son arrivée sur le tarmac de l’aéroport Bamako Sénou ce 18 février 2014.

AN : cinq groupes parlementaires formés

Après la deuxième adoption du règlement intérieur par les députés, cinq groupes parlementaires viennent d’être mis en place composés des groupes RPM ; URD ; Adema, (Fare Sadi), l’alliance pour le Mali (APEM) et de petits partis comme le CNID, CODEM, CDS, Yelema, Miria etc. Dans sa déclaration politique? le groupe parlementaire du Rassemblement pour le Mali déclare qu’il veut être le socle de la majorité parlementaire et de toutes les bonnes initiatives pour l’élevation du niveau des débats, le professionnalisme dans les activités parlementaires et le respect de la différence, ce qui implique une assemblée nationale digne du peuple du Mali. « Le groupe RPM soutient le gouvernement pour les actions menées et celles en cours à  savoir : la tenue des états généraux sur la décentralisation, les assisses nationales sur le nord, les initiatives diplomatiques pour la recherche de la paix, la lutte contre la corruption et les initiatives relatives à  l’assainissement des finances publiques, pour ne citer que cela ». Quant à  l’opposition, elle est représentée par le groupe parlementaire URD, PARENA PRVM sous la dénomination « Vigilance républicaine et démocratique(VRD). Pour ce groupe, le Mali se bâtira sur des fondations solides « Cela exige de chaque citoyen et encore plus de nous parlementaires, de la rigueur, de la détermination et de la vigilance à  tout moment » déclare Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition. « l’humilité, la dignité, le courage, l’honnêteté et le travail seront notre seul credo, poursuit l’élu de Niafunké. Il n’y aura pas d’avenir pour notre peuple sans dialogue, sans vérité, sans respect, sans solidarité et sans transparence entre nous les élus de la nation ». Quant au groupe parlementaire FARE SADI, il s’est porté grand défenseur de la presse : « Nous serons le porte-parole de la presse pour la liberté de la presse ». Pour le groupe parlementaire Adema, même son de cloche, en réaffirmant leur appartenance à  la majorité parlementaire. Il est de même pour les micro partis avec un, deux ou trois députés au sein de l’APM et qui réitèrent aussi leur soutien aux actions du gouvernement. Mardi prochain, aura lieu la mise en place du bureau complet de l’Assemblée Nationale.

Nouvelle constitution tunisienne: IBK présent aux célébrations

La Tunisie tourne ce vendredi 7 février une page de son histoire. Le pays célèbre avec faste l’adoption de sa nouvelle constitution, et reçoit un parterre d’invités de marque au nombre desquels le président malien, Ibrahim Boubacar Kéita. Ce dernier est arrivé à  Tunis le jeudi après midi et a été accueilli par son homologue Moncef Marzouki. Seront également présents à  ces cérémonies, le mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, président en exercice de l’Union africaine, le tchadien Idriss Déby, le sénégalais Macky Sall, le gabonais Ali Bongo Ondimba et le guinéen Alpha Condé,le libanais Michel Sleimane, et surtout le français François Hollande dont la venue fait la une de tous les journaux locaux ce vendredi. Ce vendredi se déroule donc la cérémonie d’adoption de la nouvelle constitution , avancée majeure de la transition amorcée après la « révolution de jasmin » 2010-2011. Adoptée le 27 janvier par l’Assemblée nationale tunisienne au terme de plusieurs mois d’une crise politique profonde, la nouvelle loi fondamentale doit permettre de sortir de trois années de tensions entre islamistes et laà¯ques. Son article premier dispose que la Tunisie est « un pays libre, indépendant et souverain » ayant l’islam pour religion, l’arabe pour langue et la république pour régime. Elle garantit aussi la liberté de croyance et promeut l’égalité entre les sexes. « C’est une étape importante, estime-t-on à  l’à‰lysée, mais il reste encore beaucoup à  faire, notamment pour aller jusqu’aux élections », prévues avant la fin de l’année.

IBK au 22è sommet de l’UA : une entrée réussie…

Le 22ème sommet de l’Union africaine a vécu. Du 28 au 31 janvier dernier, la capitale éthiopienne a accueilli la grand-messe politique du continent. l’agriculture, la sécurité alimentaire et la mise en place d’une force d’intervention africaine étaient à  l’ordre du jour. Le NEPAD et le mécanisme d’évaluation par les pairs (MAEP) ont également retenu l’attention des chefs de l’à‰tat. Ce sommet africain revêtait un caractère particulier pour le nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Kéà¯ta. En effet, il participait pour la première fois en qualité de Président de la République à  un sommet de l’Union africaine. Une première qui a été un test grandeur nature pour IBK qui a fait l’objet de plusieurs sollicitations de la part de ses pairs. Ainsi il a eu des entretiens avec les présidents, Idriss Déby du Tchad, Macky Sall du Sénégal, Goodluck Jonathan du Nigéria, Jacob Zuma de l’Afrique du Sud. Les échanges qui ont été fructueux ont notamment porté sur le renforcement de la coopération entre le Mali et les différents pays concernés. Naturellement l’occasion a été saisie par le nouveau président pour faire le point de l’évolution sociopolitique tout en mettant en évidence les efforts inlassables entrepris par son gouvernement. Au nombre de ceux-ci, l’on peut noter l’organisation des Etats généraux de la décentralisation, les Assises nationales du Nord ainsi que les actions s’inscrivant dans le cadre des accords de Ouagadougou en vue de l’instauration d’un climat de paix. Outre les chefs de l’Etat, IBK a reçu deux autres importantes personnalités. Il s’agit de la Sud-africaine Kosazana Dlamini Zuma, la présidente de la commission de l’Union africaine, de la sous-secrétaire d’Etat américaine chargée des Affaires africaines, Madame Linda Thomas Grennfield. Si avec la première, il a salué les efforts de l’Union africaine pour la restauration de la démocratie au Mali, avec la deuxième le président malien a remercié les Etats-Unis pour le retour du Mali dans l’AGOA (African growth and opportunity act) et l’organisation d’un sommet USA-Afrique au mois d’août prochain. Ibrahim Boubacar Kéita a profité des différentes rencontres pour réitérer sa volonté d’ouvrer pour un dialogue entre tous les Maliens. Un dialogue dont les préalables, selon lui, demeure le désarmement et le cantonnement des groupes armés. « Le temps presse, nous avons un Etat à  reconstruire, une stabilité à  bâtir sur des bases saines et solides». Il est à  noter que l’honneur est revenu au président Ibrahim Boubacar Kéita de présenter, au nom de ses pairs, la motion de remerciement de ce 22ème sommet.

Mali-Qatar: des investissements à l’horizon

Déjà  à  partir du mois de février, plusieurs missions qataries sont attendues au Mali. Qatar Mining sera à  Bamako pour procéder à  la signature d’un Memorandum Of Understanding (MOU) portant sur l’octroi de concessions minières. Pour ce qui concerne la recherche pétrolière, la société Qatar Petroleum International procédera à  une exploration. Une mission technique malienne est attendue prochainement à  Doha. Dans l’agro-industrie, la société d’Etat HASSAD FOOD a manifesté un intérêt pour le riz, la transformation de viande, et le projet sucrier de Markala. D’après le communiqué conjoint, la délégation malienne a soumis une série de projets dans le domaine des transports aérien et terrestre, l’équipement, l’urbanisme, la construction, l’environnement et l’assainissement, les télécommunications et des nouvelles technologies. Ces domaines feront l’objet d’une attention soutenue de la part de la partie qatarie souligne le communiqué. Plusieurs rencontres ont été organisées avec des entreprises du Qatar pour discuter de projets d’investissements dans divers secteurs. Ils étaient nombreux les opérateurs économiques maliens à  participer à  ce voyage. On pouvait noter la présence du président du patronat, le président du Conseil malien des chargeurs, le patron de Wassoul’Or, le président de la Chambre des mines, etc. Des prises de contact ont eu lieu entre les diverses chambres de métiers des deux pays, en vue de poser les jalons d’un « partenariat fécond et durable ».

Alger, point culminant de la nouvelle diplomatie malienne…

Alger, Dakar, Nouakchott, le chef de l’Etat accélère la cadence. Après avoir rassuré les bailleurs de fonds, parlé aux dirigeants de Bruxelles, reçu le patron Afrique de la Banque Mondiale et la directrice du Fonds Monétaire International, il s’est employé à  placer des hommes supposés intègres et compétents à  la tête des forces de défense et de sécurité en attendant une reconfiguration du personnel de l’administration territoriale. Ces derniers temps, le président IBK a bousculé son agenda pour effectuer des déplacements dans les pays limitrophes sollicités pour verrouiller des frontières communes poreuses. C’’est utile, opportun et même disons-le hypothétique. La crise malienne a alerté les chancelleries occidentales convaincues que la solution véritable demeure une batterie de mesures par l’ensemble des pays menacés par les groupes armés terroristes. De Niamey à  Nouakchott en passant par Abidjan, Ouagadougou, Alger et même Tripoli, la paix est loin d’être acquise. Obligation est donc faite aux pays de la bande saharo-saharienne et à  leurs alliés occidentaux traumatisés par les rapts et les conflits coûteux de conjuguer leurs efforts pour contenir la menace terroriste. Dépoussiérer la diplomatie Pour le président IBK, les urgences majeures gérées ou en passe de l’être, il faut dépoussiérer le corps diplomatique actuel. Oui, un mouvement s’impose dans ce corps de privilégiés. Ambassadeurs, consuls, vice-consuls, conseillers diplomatiques, attachés et autres commencent à  perdre leur efficacité. Le Mali d’aujourd’hui a besoin d’une diplomatie plus alerte, plus incisive, plus offensive d’autant que les accords historiques ne se font pas dans la rue. En ces périodes de convalescence, le Mali est condamné à  l’excellence et cela requiert un corps diplomatique conscient des enjeux du renseignement. C’’est connu, qui tient l’information tient le pouvoir. Alger, axe stratégique La dernière visite du président, à  Alger, vue comme une visite d’amitié et de travail entre les deux pays, dits du champ, aura contribué à  replacer Alger dans le champ d’une diplomatie jusqu’ici en berne et face aux négociations à  venir avec les groupes armés ou rebelles. Des consultations exploratoires menées par le pays de Bouteflika donnent le ton. Mais nullement, précise un diplomate algérien, il n’y aura ingérence, ni médiation ou concurrence avec Ouagadougou, dont les accords restent jusqu’ici inappliqués. Les négociations se feront d’abord entre Maliens… Les récents conclaves d’Alger avec un MNLA versatile en sont une preuve. Difficile de savoir ce que ces groupes terroristes veulent. Difficile de savoir qui est qui dans ces mouvements multiples. Difficile de parapher un accord qu’ils respecteront. Alors pour ne pas gêner les voisins et mettre un terme aux suspicions tous azimuts, le président IBK se doit de renouveler et de revivifier le corps diplomatique malien. Ce serait un nouveau départ pour les pays d’accueil et un visage nouveau mais efficient pour le Mali. Le temps est précieux. Chaque jour perdu est une aubaine pour les bandes rebelles qui se disloquent aujourd’hui pour mieux se reformer demain. Chaque chef de tribu se bat pour garder ses privilèges, prébendes et contacts d’autrefois. Il faut une rupture pour annihiler les acquis des groupes terroristes. Un nouveau casting doublé d’un renforcement de la diplomatie malienne pourrait faciliter le travail du chef de l’Etat qui sait parfaitement que la diplomatie de bon voisinage, se fonde avant tout sur un bon casting et des renseignements de qualité.

Edito : Pour une armée refondée…

Il faut magnifier, rendre hommage à  cette armée malienne, qui un an plus tôt, était défaite à  Ménaka, Aguel’hoc, Gao, Tessalit et Tombouctou sous les assauts ennemis. Une armée durement éprouvée, ses soldats meurtris, les épouses des militaires touchées, celles des bérets rouges, dans la guerre fratricide qui les aura opposé à  leurs frères d’armes, éprouvées. C’’est dire si ce 20 janvier revêt des couleurs de réconciliation, de pardon, comme une nouvelle page qui se tourne dans les annales de la grande muette. Emouvant ce défilé militaire, qui succède à  celui du cinquantenaire de l’indépendance en 2010. Quelle leçon retenir de tout cela ? Qu’une armée est d’abord la garante de l’intégrité territoriale d’une nation, puis celle de la sécurité des citoyens et enfin celle de la liberté d’une nation entière. Un peuple, un but, une foi, la devise de la nation malienne qui se relève doucement de sa crise, n’aura jamais eu un sens aussi fort qu’en ce 20 janvier post libération. Mais l’espoir semble permis. Les choses avancent. Nos amis et alliés français, africains, sous les couleurs des Nations Unies, ont pris part au grand chantier de la refondation de l’armée malienne tant voulue par le chef de l’Etat et chef suprême des forces armées. « Elle a débuté ! », a fortement exprimé Ibrahim Boubacar Keita, déterminé à  lui redonner ses lettres de noblesses. Une armée malienne qui aura participé à  de nombreux combats et pas sur son sol seul. Une armée qui fut légendaire au lendemain des indépendances, une armée de secours, une armée de souveraineté, une armée africaine en somme, qui combattit au Burkina, au zaà¯re, en Sierra Léone et ailleurs, une armée vaillante. Autre leçon, à  retenir. Une armée est faà®te d’hommes et de femmes de conviction. Aussi, le chef de l’Etat l’a compris, il faut redonner honneur et dignité à  ces soldats de la nation, et sur tous les plans. Matériel comme spirituel… La formation EUTM a produit 4 bataillons, mais cela ne suffit pas. Dans les écoles, l’EMIA, le Prytanée, l’heure est à  la remise en question. Et dans les états majors, les corps annexes, l’heure est au changement pour une armée de conviction et non plus de promotions inutiles… Les Maliens du nord, du sud, tous le savent, l’armée est le socle d’une nation, celle qui accompagne l’histoire pour des lendemains meilleurs, en n’ignorant nullement que la menace n’est jamais loin… Vive l’armée malienne !

Discours à la nation du Chef de l’Etat à l’occasion du 53ème anniversaire de l’Armée

Officiers, Sous-officiers, hommes du rang, Peuple du Mali, Le 20 janvier 1961, devant le corps diplomatique convoqué à  l’occasion, Modibo Kéita annonçait la création de l’armée malienne dont l’acte de naissance avait été signé le 1er octobre 1960, huit jours après la proclamation de l’indépendance du Mali. Cinquante-trois ans après, jour pour jour, je rends ici un hommage déférent à  ce grand homme, premier Président de notre nation. C’’est aussi et surtout le lieu, après les péripéties affligeantes de l’histoire immédiate, de réaffirmer notre indéfectible attachement à  son héritage, dont l’armée, notre outil de défense nationale forgée dans le volontarisme visionnaire du grand Mali d’antan, constitue une composante essentielle. Aujourd’hui, l’esprit de ce Mali doit nous revisiter. Ce Mali, dont la fierté et le culte du résultat sont essentiels au projet de présence sur lequel nous sommes tous d’accord et qui m’a valu votre confiance. Frères et sœurs, nous avons vécu les douloureux événements de notre septentrion, nos villes tombant les unes après les autres. Armée déliquescente ; moyens vétustes et insuffisants ; formations lacunaires ; interférences néfastes dans la chaà®ne de commandement ; corruption ; patriotisme vacillant ; replis tactiques sur replis tactiques ; revers humiliants ; pays occupé aux deux tiers ; tribunaux des envahisseurs pour amputer, lapider, flageller ; exils massifs de nos compatriotes qui n’acceptaient pas les traitements infra-humains. Un bilan désastreux. l’honneur du Mali aux enchères pendant de longs mois interminables. La nation a frôlé le pire. Et Le passif est tragique qui requiert une sincère introspection, un audit profond de ce naufrage national ; Avec un seul objectif : que la vérité soit sue sur les causes de notre déshonneur. A Menaka, Aguel Hock, Tessalit, Kidal, Ansongo, Bourem, Tombouctou, Niafunké, Goundam, Diré, Youwarou, Tenenkou, Diabali, Douentza et Konna. Pas de programme de vengeance, ni personnelle, ni collective ! Aucune volonté de prédéfinir une cible ! Aucune ruse ! Aucun exutoire ! Seule l’indispensable obligation de rendre compte à  la nation. Et nul n’y coupera. Le pays saura pourquoi son outil de défense et ses services de sécurité, se sont effondrés au moment o๠il en avait le plus grand besoin. Pour le reste, nous avons accepté l’héritage, tout l’héritage, le 4 septembre en prêtant serment et nous ne n’y déroberons guère. Aucun regret du sacerdoce, mais la pleine conscience de la servitude, d’une servitude qui doit nous honorer. Parce que, pour nous, il n’y a pas de pays plus beau que le Mali. Parce que, pour nous, il n’y a pas de peuple plus méritant que ces millions de bras rassemblés pour boucher les trous de la jarre percée, tout au long de ces mois de honte et de désarroi. Nous rendons grâce à  Dieu. Nous rendons grâce à  la baraka de cette nation. Nous saluons la résilience du peuple malien. Nous saluons, de nouveau, le travail de l’équipe de la transition qui a su préserver l’essentiel. Et nous remercions sincèrement toute la communauté internationale pour la solidarité sans précédent dont elle continue d’assurer notre pays. Chers compatriotes, Au moment o๠je vous parle, notre outil de défense nationale est en cours de réhabilitation. Un grand effort est investi dans la formation, le recrutement, l’équipement et le réarmement moral et psychologique de notre armée désormais réconciliée avec sa nation. Cet effort auquel de nombreux Maliens ont participé, à  travers des donations doit être encore plus national. Il doit continuer. Il nous concerne tous. Il vous concerne également et me concerne. C’’est ma responsabilité première d’y veiller. Car je crois Quincy Wright quand il dit, je cite : l’Etat social et politique d’une nation est toujours en rapport avec la nature et la composition de ses armées ».Fin de citation Je le crois encore quand il ajoute que, je cite : « ce sont les conceptions morales, juridiques et politiques qui façonnent le plus les armées » Fin de citation Officiers, Sous-officiers, hommes du rang, La réforme structurelle est en œuvre. Je veillerai personnellement à  sa conduite pour qu’elle atteigne son point d’achèvement. A savoir, cette belle ambition de restructurer les forces armées et les services de sécurité, en vue d’en faire des forces républicaines, respectueuses de l’Etat de droit, dédiées à  la sécurité et à  la protection du citoyen malien et de ses biens. D’en faire le rempart de la démocratie, au lieu d’être son ventre mou. Il s’agira alors d’engager, sur des bases consensuelles, une profonde réforme structurelle, pour assainir et organiser l’environnement de notre sécurité. De celle-ci nous devons maà®triser les paramètres majeurs. Et notre défi immédiat de génération est de ramener l’outil à  une taille malienne qui réponde à  nos besoins pressants de reconquête totale et de contrôle souverain du territoire national. De tout le territoire national. De chaque centimètre carré du territoire national. Ni enclave, ni zone grise mais le Mali dans ses frontières internationalement reconnues et respectées. D’o๠la réorganisation engagée visant, à  très court terme, à  doter nos armées et services, des capacités indispensables en complémentarité avec les dispositifs de la MINUSMA et de SERVAL. D’o๠également, les efforts sur fonds propres de l’Etat pour permettre à  nos troupes en conjonction ou seules de relever les défis sécuritaires du post-conflit. Pour ce faire, il nous faudra corriger les dysfonctionnements majeurs, qui ont longtemps gangréné notre outil de défense et de sécurité ? Oui, ce travail est en cours. Il sera accéléré et mené à  son terme de même qu’une action de relecture visant : – l’amendement du corpus doctrinal, – la réorganisation opérationnelle et territoriale des forces sous-tendue par une formation de qualité, – l’instruction, la préparation opérationnelle des forces. Il nous faut, en effet et sans délais, des soldats, des policiers, des gardes et des gendarmes capables, bien équipés et prêts à  répondre à  l’appel du pays. Cela, dans un contexte o๠les ressources humaines et matérielles sont gérées de manière optimale conformément aux normes de la gouvernance vertueuse, sans laquelle il n’y a pas d’issue pour un Mali qui rêve de retrouver sa grandeur aujourd’hui contrariée. A cet effet, sera adoptée une loi de programmation militaire 2014-2018, dont le début de mise en œuvre permettra de consacrer la montée en puissance de notre outil de défense sur les cinq prochaines années. Notre vision sera celle de la sécurité humaine, avec les citoyens, nos citoyens au départ, au centre et à  l’arrivée du projet. Se retrouveront alors dans ce cadre, tous les acteurs engagés dans la provision des services liés à  la sécurité : société civile, médias, leaders d’opinion, communicateurs, chefs traditionnels et religieux, femmes et jeunes, représentants de communautés. Car je suis conscient qu’après l’expérience que nous venons de vivre, nous ne pouvons faire l’économie d’un large débat sur les problématiques de défense et de sécurité des citoyens, des communautés, des terroirs, des régions et de la République. Et le dialogue armée-nation sera une composante de notre doctrine et de notre stratégie de défense et de sécurité. Mes chers compatriotes, Il n’est donc pas d’autre quête que celle d’une véritable architecture nationale de sécurité, dont les racines puiseront dans les éléments positifs de notre héritage, de nos traditions et coutumes, y compris en matière de résolution de conflits. C’’est dire que l’outil de la défense nationale ne peut en aucun cas être l’alternative à  la solution politique. Partout o๠nous pouvons économiser le coup de feu, nous le ferons. Pour que les maigres ressources de notre pays soient de préférence utilisées dans la construction des salles de classe, des hôpitaux et des routes, plutôt que dans des guerres fratricides. Notre disposition au dialogue ne sera pas prise à  défaut. Au demeurant dialoguer avec ses compatriotes n’est pas une faiblesse pour un pouvoir mais une force. A condition que le dialogue vise l’intérêt du Mali et des Maliens. C’’est dans cette optique, qu’à  l’initiative des autorités maliennes, le Mali et la France discutent présentement d’un éventuel accord de coopération militaire. Oui, nous savons que C’’est de Tessalit que s’est repliée l’armée française à  la demande de Modibo Keita. Oui, nous savons aussi que pour reconquérir son intégrité alors lourdement hypothéquée, le Mali a dû demander l’intervention militaire française en janvier 2012. Il n’y avait pas d’autre choix. Que les marchands d’illusion et de nostalgie s’adonnent à  leur sport favori mais qu’ils n’enchantent aucun d’entre vous, chers compatriotes. Parce que la géopolitique de 2014 est loin de celle de 1961. Parce que les menaces sont devenues bien plus amples et diverses. Parce qu’aucun de nos pays pris séparément ne peut en venir à  bout. Et parce que l’avenir peut être encadré par un accord qui lie les parties prenantes, rendant ainsi prévisibles les actions attendues. Dans cette même optique, nous envisageons de discuter, dans un proche avenir, d’accords de coopération militaire avec d’autres pays, sans exclusion inopportune, pourvu qu’ils soient soucieux et aptes à  apporter une contribution efficace à  nos efforts de stabilisation et de sécurisation du septentrion malien et, au-delà , de l’espace sahélo saharien. Les accords de coopération militaire, en discussion ou à  venir, ne tiendront compte que de l’intérêt du Mali, de tous les intérêts du Mali et des Maliens, tout en renforçant nos capacités et celles de nos partenaires à  faire face à  l’insécurité structurelle de l’espace sahélo-saharien. C’’est tout le but du partenariat que nous voulons. Je ne suis pas venu pour vous mentir. Je suis venu pour vous servir avec loyauté. Je vous resterai loyal et je saurai compter sur votre sens national pour m’accompagner dans cette importante démarche dans le cadre de la sécurité présente et futur de notre grand pays. Vive l’armée malienne ! Vive le Mali !

Débat : l’armée malienne aux prises avec les politiques

Le débat « bérets rouges contre bérets verts » a pendant longtemps occupé les chimères. Mais qui sont ces bérets et pourquoi un tel débat inopportun ? En vérité, ce sont les politiciens qui ont fomenté cette division dualiste de l’armée. Les partisans du président déchu Amadou Toumani Touré ont galvanisé les hommes du 33ème régiment des commandos parachutistes de Djicoroni pour en faire des fidèles appelés à  tout devoir, à  ancien officier passé putschiste puis président de la république. Le salut de ATT passait fondamentalement donc par ce corps d’élite symbolisé par un béret de couleur rougeâtre qui apeure et impose le respect. En face, les adversaires politiques du président ATT coltinaient les autres corps qui se sentaient dévalorisés, délaissés, démythifiaient et mal armés contrairement aux au corps d’origine du chef de l’Etat en exercice. Blessés dans leur chair et leur amour propre par des politiciens désireux de rendre le pays ingouvernable, les bérets verts se braquent et scrutent la bonne heure, le bon moment et la bonne opportunité pour renverser la tendance. La gestion calamiteuse du dossier du nord par Koulouba et les promotions tous azimuts seront les opportunités rêvées. Le coup d’Etat de mars 2012 sera le bon moment pour en finir avec les prétendus choyés bérets rouges. Chargés d’assurer la sécurité du président ATT, les commandos tenteront d’empêcher sa chute face à  des mutins venus de corps différents et même du bataillon des parachutistes. Quoi de plus normal pour un militaire affecté dans l’espace présidentiel ? Le putsch réussi, la chasse aux sorcières prit place et les événements planifiés de la nuit du 30 avril 2012 pour le vil contre coup d’Etat exacerbèrent le fossé entre les bérets verts et les bérets rouges. La vérité des chiffres Aujourd’hui, il urge de rétablir la vérité. Les militaires maliens de tous bords sont des frères. Ils n’ont qu’un seul ennemi à  savoir la personne ou le groupe terroriste décidé à  morceler le Mali en s’emparant d’un bout de son territoire. Pour la petite histoire, l’armée de terre du Mali est composée d’environ 26 bataillons dont un seul bataillon d’élite de commandos parachutistes qui compte environ 1 100 hommes. En temps normal, un bataillon en compte environ 600. Alors, en toute logique, est-ce que les 1.100 hommes du bataillon spécial des commandos parachutistes peuvent contenir et défaire les 15 000 hommes restants de l’armée de terre et les 1800 de la gendarmerie nationale ! C’’est une ineptie que de penser à  une victoire potentielle de ce bataillon sur les armées de terre, de l’air et la gendarmerie du Mali. Autre fait notable, le dixième des 3 500 hommes engagés dans le nord est constitué de bérets rouges qui se battent aux côtés de leurs frères d’armes. C’’est dire que cette dualité « bérets rouges contre bérets verts » est une pure création d’hommes politiques adeptes du diviser pour mieux régner. l’avenir de l’armée malienne dépend en définitive de ce que les hommes politiques en feront mais attention comme le souligne un officier supérieur « les choses ont changé, les militaires ont compris bien des choses et puisque les putschistes de mars 2012 ont ramassé un pouvoir agonisant, à  l’avenir les militaires ne se laisseront plus miner par les politiciens ».

20 janvier : « IBK restaure son armée »

IBK s’installe, Sanogo s’efface et une nouvelle armée se met en place au Mali. Il n’a pas fallu deux mois entre la cérémonie d’investiture et l’arrestation de l’ex chef des putschistes du 22 Mars 2012. Le président nouvellement élu, a su allier collusion et subtilité, pour parvenir à  ses fins dans le cadre de ce qu’une éditorialiste de la toile appelle « désanogoisation de l’armée » autrement dit l’isolement puis l’éviction des barons de l’ex junte au pouvoir. Sanogo hors jeu… En accordant les privilèges, dus à  un ancien chef d’Etat au capitaine Sanogo, durant la transition, les autorités avaient soulevé un tollé au sein de l’opinion publique. La signature du décret attribuant une retraite dorée à  Sanogo, a judicieusement été suivie de la dissolution du comité de réforme des forces de sécurité et de défense que présidait l’homme fort de Kati. Son arrestation interviendra dans la foulée avec en prime le limogeage du Général Ibrahim Dahirou Dembélé, remplacé à  la tête des armées par le Général de division Mahamane Touré, ancien commissaire chargé de la sécurité de la Cedeao. Le nouveau CEMGA s’appuie sur des hommes respectés par la troupe en l’occurrence les colonels Souleymane Bamba, Chef d’Etat major de l’armée de l’air, Ibrahim Fané, patron de l’armée de terre et Moussa Diawara, promu à  la direction générale de la sûreté d’Etat en remplacement de Sidy Alassane Touré. Le colonel Diawara peut avoir le sourire en coin d’autant que son camarade prytane, le Général Didier Dackouo est devenu Chef d’Etat major général adjoint. Cet homme de terrain, coordonne depuis Bamako les opérations militaires sur le terrain dans la poudrière du nord du Mali avec les colonels Baby, Meydou et Diarra. Réaménagements dans les autres corps Relevons que la gendarmerie a vu partir son directeur général Diamou Keita soupçonné à  tort ou à  raison de bloquer des procédures judiciaires mettant en cause des barons de l’ex-junte militaire. Il cède son fauteuil au colonel Modi Bérété. Le même mouvement est observé à  la police dirigée présentement par le contrôleur général Hamidou Gogouna Kansay. Comme le dit si bien le colonel Patrick Christophe Paczka, patron du centre de formation de Koulikoro, dans la nouvelle armée malienne « s’il y a une chose, à  laquelle nul ne touche, C’’est la politique » C’’est dire que les hommes promus par IBK sont condamnés à  réussir leur mission puisque « le président élu ne peut certes pas tout réformer brusquement mais l’urgence de la stabilisation du pays exige de ne pas manquer l’occasion d’entamer une réforme profonde de la grande muette » dixit Nick Grono, vice président de l’International Crisis Group (ICG).

Coopération : Pourquoi le Qatar ?

A la veille du voyage du président au Qatar, le riche émirat gazier suscite l’intérêt de la presse malienne. Mais le Qatar, C’’est aussi un passage obligé pour le nouveau locataire de Koulouba, qui s’y rendra dès la semaine prochaine pour discuter sécurité et lutte anti terrorisme et sans doute, accords de coopération économique, si l’on en croit, la forte délégation qui accompagnera le président malien. Petit état de 2 millions d’habitants, avec Doha pour capitale, cet émirat pétrolier a des vues sur la planète entière. Ayant abrité l’an dernier la conférence des parties (COP 18) sur l’environnement, le Qatar reste l’un des pays les plus pollueurs au monde. Sous la houlette du Cheikh Hamed Ben Khalifa Al-Thani, il cherche à  étendre ses investissements mondiaux. Le Qatar aurait des vues sur l’or noir au Sahel ses réserves propres n’étant pas inépuisables, comme celle des Etats-Unis, première puissance planétaire. Le Qatar investit par ailleurs dans le football, courtise de nombreux joueurs africains, s’implique dans l’environnement, les groupes de luxe, met en avant son hôtellerie, ses palaces somptueux et attire chaque année des centaines d’hommes d’affaires et investisseurs de tout bord. Pour les patrons de la planète et chefs d’Etat comme François Hollande, qui y a effectué une visite récente et signé de nombreux accords, le Qatar est un passage obligé. Au Mali, on se souvient que Dioncounda Traoré, ancien président de transition s’y était rendu, au plus fort de la crise et au moment o๠l’émirat était soupçonné de financer les groupes jihadistes au nord du Mali. Activités internationales ? Selon, les services des renseignements français, l’émirat aurait financé des groupes salafistes au nord du Mali. Mais lors de la visite officielle de l’ancien président de transition, Dioncounda Traoré à  Doha, le 24 octobre 2012, l’émir a tenu à  démentir le soutien de son pays aux rebelles du Nord. Au début du mois d’août 2012, durant l’occupation, le Croissant rouge qatari avait aussi lancé une campagne de dons à  l’adresse des nécessiteux du Nord-Mali et, en vertu d’un accord avec la Croix-rouge malienne, certains humanitaires qataris ont pu se rendre dans des villes comme Gao et Kidal. En plus du Croissant rouge qatari, les structures telles que Qatar Charity ou la Mou’assassat Eid ont fait des pays du Sahel (et donc du Nord-Mali) l’un de leurs terrain d’intervention privilégiés. La chaà®ne de télévision Qatari Al Jazeera a même produit un documentaire, qui montre tout son intérêt pour le Mali Que va aller cherche IBK au Qatar ? Des fonds ou convaincre l’émirat de s’impliquer davantage dans la lutte anti-terroriste ? Il est certain que la démarche ne s’applique pas qu’au Qatar seul mais à  tous ces pays suspectés d’accointance avec les mouvances terroristes du Sahel. Après la Mauritanie, IBK est ce week-end en Algérie avant le lointain voisin qatari.

IBK en Mauritanie : fin du malaise diplomatique?

Les relations entre Bamako et Nouakchott étaient compliquées ces dernières années. Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ne cachait pas son mécontentement avec son homologue malien déchu, Amadou Toumani Touré sur sa gestion calamiteuse du nord Mali. l’absence du président Abdel Aziz à  la cérémonie d’investiture d’IBK le 19 septembre 2013 au stade du 26 mars de Bamako traduisait encore ce malaise diplomatique entre les deux pays. Voilà  qui justifie l’importance de la visite du président Ibrahim Boubacar Kéita en République islamique de Mauritanie, du 10 au 12 janvier 2013, d’autant que l’homologue mauritanien était il y a quelques jours, à  l’inauguration du barrage de Félou. Réchauffer les relations et renforcer la sécurité dans le Sahel La finalité recherchée par cette visite présidentielle était d’aplanir les difficultés avec un voisin qui compte dans la zone sahélo-saharienne et surtout pour la résolution du problème du nord Mali. Un pari presque réussi au regard du communiqué final ayant sanctionné cette visite en terre mauritanienne. Comme on pouvait s’y attendre la sécurité a occupé une place de choix dans les échanges. Ainsi selon le communiqué final, les deux chefs de l’Etat, après s’être réjouis du rétablissent de la souveraineté et de l’intégrité territoriale Mali, ont décidé de renforcer davantage la coopération entre les pays à  travers l’assistance technique, soutien logistique, la formation, le partage des expériences dans la lutte contre la terrorisme, l’organisation de patrouilles communes… Et C’’est justement dans ce cadre qu’il sera procédé, en févier 2013, à  la relecture de l’accord de coopération militaire et technique arrivé à  terme l’année dernière. Les deux présidents ont appelé à  une coopération accrue entre tous les pays de la bande sahélo-saharienne pour coordonner les opérations de lutte contre les armées terroristes, les narcotrafiquants et les trafics illicites en tout genre. Accords commerciaux potentiels La visite a été mise à  profit par les parties pour signer des accords dans les domaines comme le Commerce, l’Agriculture, l’Energie, du Transport… Ainsi dans le domaine de l’énergie « les deux Chefs d’Etat ont hautement apprécié le niveau de coopération entre les deux pays en particulier l’accord entre les deux sociétés d’électricité, la SOMELEC et l’EDM concernant la fourniture d’excédents en électricité au Mali, y compris ceux qui résulteraient de la réalisation de la centrale électrique de Banda (Mauritanie). Par ailleurs, les deux Chefs d’Etat engagent les départements concernés à  entreprendre dans les meilleurs délais les démarches relatives à  la réalisation de la nouvelle ligne d’interconnexion électrique », renseigne le communiqué. Avant de préciser que : « dans le domaine du commerce, une rencontre a eu lieu entre les deux parties élargies aux Opérateurs économiques des deux Etats et a abouti aux recommandations suivantes: réduction du coût des transactions par la diminution du nombre de poste de contrôle; allégement des procédures administratives par la suppression des barrières non-tarifaires; mise en place d’un système de suivi électronique des camions; soutien des Autorités à  la promotion des pôles de développement notamment le port sec à  Gogui, l’inscription du Port Autonome de Nouakchott dit Port de l’amitié dans les priorités d’échange entre les deux pays; renforcement de l’approvisionnement du marché malien en produit pétrolier liquides et de gaz par le corridor Nouakchott-Bamako ; création d’un Conseil d’Affaires mauritano-malien pour la mise en œuvre et le suivi des relations entre les secteurs privés des deux pays ». Commission Mixte Dans le domaine de l’Agriculture et de l’Elevage, les deux parties ont convenu, entre autres, de redynamiser la coopération et de mettre en exécution les recommandations de la 12ème session de la Grande Commission Mixte de Coopération tenue à  Nouakchott en juillet 2011. Elles décident en outre de réviser l’Accord de transhumance 2005 et la création du comité de suivi de la transhumance; de signer l’Accord sanitaire : renforcement de collaboration dans le suivi, la prévention et la lutte contre les maladies; de renforcer la collaboration pour le développement du pastoralisme; de mener des échanges dans les domaines de la recherche Agronomique et Vétérinaire, échanges commerciaux et la mise en normes de qualité des produits de l’Elevage; de redynamiser la collaboration dans le domaine de la prévention et de la lutte contre le criquet pèlerin et les autres ennemis des cultures; d’assurer la collaboration dans les domaines de la recherche, de la formation et la vulgarisation et la signature d’un Protocole d’Accord dans le domaine… Situation des réfugiés maliens en Mauritanie La partie mauritanienne a ainsi rassuré la partie malienne quant au rapatriement volontaire des réfugiés qui désirent rentrer au Mali, en attendant la finalisation de l’accord tripartite devant permettre le retour conformément aux standards internationaux. En plus des ministres, la délégation comprenait plusieurs notabilités et d’opérateurs économiques et acteurs du secteur dont le président du Conseil National du patronat du Mali, Cyril Achkar, président de l’organisation patronale des industriels, Mamadou Konaté, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali ; Moussa Alassane Diallo, président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers, Ousmane Babalaye Daou, président du Conseil Malien des Chargeurs, Youssouf Traoré, président des Transporteurs, Mamadou Sanogo, Directeur général des Assurances Sabunyuman etC’…

Mali : opération COM réussie pour le FMI

l’agenda de la visite de Christine Lagarde au Mali, avait plusieurs buts. Rendre le FMI plus sympathique aux Maliens en dehors des audiences officielles. Pour cela, les communicateurs du FMI n’ont pas hésité à  concocter un programme qui a pris en compte presque tout le monde : un déjeuner avec les femmes, une visite dans une école et une ferme maraà®chère, un discours au conseil économique, social et culturel. Objectif, aller au plus près des populations des Etats o๠s’implique le FMI, mais aussi se débarrasser de cette réputation de casseuse d’économies africaines. l’ajustement structurel aux oubliettes Pour rappel, cette institution, de Bretton Woods, sœur de la Banque Mondiale, a dans les années 80, été à  l’initiative des fameux plans d’ajustement structurels, qui ont mis à  genoux, plusieurs économies ouest-africaines. Mais le FMI soigne son image. Des fonctionnaires affirment que le FMI a véritablement changé dans sa manière de faire : « Je crois que les Maliens ont compris que le FMI voulait aider ce pays à  sortir de la crise et les populations maliennes ont pu mettre un visage sur l’institution. Je suis contente que les journalistes aient saisi l’occasion face à  la Directrice du FMI pour poser les bonnes questions en étant plus positifs. La visite de Christine Lagarde sert aussi à  consolider notre partenariat avec le FMI. », précise Fily Bouaré Sissoko, ministre de l’économie et des finances du Mali. l’heure est donc à  l’optimisme, à  la reprise avant que le Mali ne présente son nouveau plan de réformes à  l’Assemblée Nationale. Quid des fameux APE ?, s’inquiète un journaliste : « Nous devons d’abord trouver une position commune entre Etats africains avant de signer quoi que ce soit, qui nous serait défavorable », précise Mme Sissoko concernant ces fameux accords de partenariats économique UE ACP. Cela sous le regard bienveillant du FMI… Nouvelle donne Habilitée à  agir dans les périodes post conflits ou post crise économique, le FMI, qui veut se donner un visage plus humain, a plusieurs outils stratégiques et conjoncturels, ainsi que des facilités élargies de crédit. 80 millions de dollars sont prévus pour le Mali sur trois ans: « Le FMI vous devez le savoir, agit après les crises pour appuyer la croissance des économies africaines en redressement, par un soutien financier et une assistance technique et des conseils à  la gestion des finances publiques ». Beau discours sur les lèvres de la présidente du FMI, mais opération de communication certes. Idem en Côte d’Ivoire, o๠Alassane Ouattara, un ancien du FMI, applique les bons préceptes de l’institution après la crise politique ivoirienne. Cela marche ? l’économie ivoirienne accélère à  nouveau ; Sa croissance tire en avant celle de la zone UEMOA, avec un PIB représentant 40% de l’espace. Reprise en 2014 Pour le Mali, Christine Lagarde, apprécie le courage des autorités maliennes, et la détermination du peuple malien à  sortir de la crise. Comment ? Par une amélioration de la bonne gouvernance, des réformes pour améliorer le climat des affaires. Les bonnes pratiques financières, l’investissement dans l’éducation, la santé et les infrastructures. Le FMI se dit aussi sensible à  l’égalité des chances, et mentionne la difficulté de l’accès des femmes au financement, d’o๠ce déjeuner avec 8 femmes maliennes, pour mieux comprendre le problème. Enfin de compte, Christine Lagarde, un sourire aux lèvres, a distillé quelques bons conseils. Accroà®tre l’investissement public, modifier les subventions à  l’énergie, un des facteurs clés de croissance d’un état, le Mali en la matière a du chemin il faut le dire. Mais, il y a des raisons d’espérer avec un taux de croissance compris entre 7et 8% pour 2014. Avec cependant une légère chute annoncée en 2015. En cause, les aléas climatiques et la pluviométrie qui joueront sur les rendements agricoles. Mais le BTP annonce de bonnes perspectives, rassure la ministre de l’économie. En résumé, le Mali est bien parti pour se relever doucement. Les bailleurs et PTF reviennent, étalent certes leurs crédits, mais surtout, il faudra convaincre les investisseurs étrangers de s’intéresser à  nouveau au Mali. Là  est tout le défi des autorités maliennes et des opérateurs du secteur privé.

Dossier spécial 20 janvier : « Les erreurs d’ATT »

Autant le dire de suite, Amadou Toumani Touré a été victime de sa naà¯veté. Il a cru être plus rusé que les politiciens. Ils l’ont eu. Ils l’ont conduit à  l’échafaud. Que reproche t-on à  ATT ? Haute trahison! Il aurait été plus simple de parler de légèreté. Nos investigations font état de beaucoup de non-dits. Des officiers supérieurs égrènent un chapelet de reproches contre le président déchu et affirment « ne jamais avoir compris la décision de ATT de réunir les soldats des positions avancées à  Gao pour fêter l’armée le 20 janvier 2012 or un mois plus tôt précisément le 17 décembre 2011, la troupe rudoyait pour avoir essayé de lourdes pertes suite à  des attaques rebelles. Démission refusée du Général Poudiougou D’autres officiers supérieurs révèlent que le chef d’Etat major de l’époque avait rejoint Bamako pour exiger plus d’équipements au profit de ses hommes. Le Général Poudiougou, puisque C’’est de lui qu’il s’agit, avait même déposé sa lettre de démission sur la table du président déchu qui le supplia de reconsidérer sa position pour ne pas envenimer la situation déjà  tendue. Nos sources renseignent que le président ATT avait parié sur le mauvais cheval libyen à  l’opposé de Abdoulaye Wade raison pour laquelle la France l’avait lâché. A preuve, le 06 mars 2012, un rapport de l’Assemblée Nationale française évoquait « le laxisme de ATT qui risquait de se brûler les doigts avec la situation explosive au nord du Mali ». Des officiers reprochent à  ATT sa décision d’alors de mettre à  l’écart les officiers supérieurs (commandants, colonels et Généraux). Ceci était une façon de couper le commandement de la base et de s’adresser aux capitaines et autres lieutenants d’o๠ce fameux coup de fil d’encouragement à  un capitaine, coup de fil évoqué lors de la rencontre au palais présidentiel entre ATT et les femmes de Kati une semaine avant le coup d’Etat de mars 2012. Politique de défense Il est également reproché au Général ATT son choix d’envoyer des politiques négocier des accords avec des chefs rebelles à  l’insu des militaires. Des militaires de haut rang ne s’expliquent pas encore le refus de l’ex-président de doter le Mali d’une politique de défense qu’il réclamait avant son accession au pouvoir. Nos sources indiquent que la libération par Bamako de personnes arrêtées au bout de longues traques dans le nord a installé un climat délétère dans les rangs de l’armée malienne. La liste est longue et chaque jour des preuves accablantes s’amoncellent sur la table des adversaires de l’ancien président.

Corruption : la boîte de pandore est ouverte…

Ousmane Thiam, ancien ministre et ancien conseiller du temps d’ATT, Django Cissokho, ex PM de transition, dont on aurait confisqué le passeport, le colonel Abdoulaye Koumaré, actuel ministre des transports dans le collimateur, le DG du PMU Mali déjà  aux écoutes, Alou Tomota de Graphic Industries recherché et tutti quanti. Sans oublier, les DFM qui tremblent déjà  l’idée de rendre des comptes. La boà®te de Pandore a bel et bien été ouverte par les tenants du pouvoir actuel. Et pour chapeauter le tout, les poursuites judiciaires contre ATT. Signal fort ou chasse aux sorcières, le président IBK qui a maintes fois répété ne pas traà®ner de casseroles, veut faire de 2014 une année anti corruption au Mali. Un vaste défi. L’on ne se contentera plus de remettre les rapports du Végal au Président, mais de les éplucher pour y déceler la moindre imperfection, le moindre denier public, gaspillé à  coups de frais de fonctionnements par les membres de départements ministériels en quête de surfacturation abusive. Les employés de Bozola, la télévision nationale, ne sont pas épargnés avec une petite vague d’arrestations au sein des services financiers… Ménager la chèvre et le chou Du reste, tout le monde est-il coupable ? Existe t-il un heureux innocent dans toute cette affaire de corruption au sommet. Pour parler familièrement, « qui n’a pas bouffé dans les caisses de l’Etat ? ». IBK, le premier, affirme être un exemple. Et comme dirait la Bible, balaie devant ta porte, plutôt que de chasser la poussière dans l’oeil de ton voisin. En République du Mali, nous sommes tous des voisins, des  » Balimas » ou « parents » proches. Aussi, la lutte s’avère ardue, difficile, disent les uns. « Il ne faut surtout pas faire honte aux chefs de famille en fuite ». Donc ne pas écorner l’image, les susceptibilités, agir en toute cohésion sociale. Alors comment lutter contre cette grande corruption, sans donner l’exemple. Dans des pays comme le Rwanda, le président Paul Kagamé a mis ses concitoyens au pas. De grandes têtes sont tombés, d’autres aux oubliettes, dans les geôles de l’incurie étatique. Sans parler de vengeance ou de chasse aux soricères, comme beaucoup d’observateurs et de journalistes inquiets le clament, ne faut-il pas enfin donner un signal fort, comme dirait l’autre, manier le bâton, plutôt que la carotte ? N’est-il pas temps d’enfin changer les mentalités au sommet de l’Etat ? Il reste malgré tout la petite corruption…

Discours à la Nation du Président IBK à l’occasion du nouvel an

Chers Compatriotes, Chers Hôtes du Mali, Chers Amis du Mali, l’année 2014 s’annonce. C’’est la preuve des limites humaines, mais heureusement le signe de la toute-puissance divine. Qu’il vous plaise que je prenne le temps de louer ce Tout-Puissant, qui m’accorde encore ce soir un autre privilège, celui de présenter mes premiers vœux de santé et succès à  la Nation, à  l’occasion de la nouvelle année : – à  chacune d’entre vous, à  chacun d’entre vous, concitoyens de l’intérieur comme à  l’extérieur, – à  vous hôtes du Mali qui nous faites l’honneur de vivre parmi nous, – et bien sûr, à  vous aussi amis et partenaires attentifs et solidaires de notre pays. A celles et ceux d’entre nous qui viennent de perdre un être cher, J’adresse mes condoléances les plus sincères. A celles et ceux qui sont malades, je souhaite un prompt rétablissement. Paix et quiétude dans tous les foyers. Paix sur le Mali. Paix sur l’Afrique. Paix sur le monde. Chers compatriotes, Je ne vous cacherai pas que je suis un président fier ; Un président fier de son peuple ; De ce peuple resté dans son champ, pour cultiver en dépit des tensions du pays ; De ce peuple, qui a continué à  faire paà®tre ses animaux, malgré les dangers ambiants ; De ce peuple, dont les négociants se sont battus aux cordons douaniers pour continuer à  ravitailler le pays, malgré la crise. Je suis le président fier de ces femmes sous le soleil des marchés, dans les corvées du ménage, ces mères qui donnent et entretiennent la vie ; Président encore plus fier, en cette fin de décembre 2013, pour son pays libéré qui renoue avec l’espoir, et qui se met debout pour être à  la hauteur des autres, d’un pas mesuré, mais d’un pas assuré. Oui, je suis ce président fier, quoique conscient des défis à  encore relever pour la stabilité et le progrès du pays. Au demeurant, qui ne saurait apprécier à  sa juste valeur ces temps d’espoir, J’allais dire d’espérance, comparés à  la réalité déprimante et au moral atteint du pays, il y a tout juste un an ? Car l’an dernier au même moment, les trois-quarts du pays étaient aux mains de forces barbares, djihadistes, et de groupuscules irrédentistes, qui ont levé le glaive contre un pays de paix, d’amour et de tolérance. Ces envahisseurs n’ont pas reculé devant le viol, les amputations, les flagellations, les lapidations, le vandalisme, les exécutions. A Gao, Tombouctou, Kidal, Douentza, Ansongo et Konna, des familles honorables et paisibles ont été humiliées par de prétendus musulmans qui ont contraint par la kalachnikov, au lieu de laisser le Coran convaincre, comme cela a toujours été le cas dans ce pays lucide. Des centaines de milliers de nos compatriotes du Nord, Touareg, Arabes, Songhoi, furent forcés à  l’exil. Beaucoup de nos parents subissent encore les conséquences de l’occupation djihadiste de nos régions du nord. Ce soir, plus que jamais, alors que 2013 s’achève, portant en filigrane de meilleurs lendemains pour notre pays, il est encore plus significatif de réitérer notre gratitude, en mon nom propre mais aussi au nom de la nation malienne, à  l’ensemble de tous ceux qui ont contribué à  libérer et à  soulager notre peuple. Mon aà®né Dioncounda Traoré a été le capitaine imperturbable d’un bateau qui fut ivre par moments. Il nous a conduits à  bon port, au mépris de sa vie, mais pour cet amour qui ne l’a jamais quitté, celui du Mali. La patrie t’en sera toujours reconnaissante, cher aà®né, et puisse Allah t’accorder santé et longévité. François Hollande, président de la République française, n’a pas hésité un seul instant à  engager la vie des soldats français, et les moyens de la France, pour l’épique bataille de la libération du Mali. Le Mali se souviendra toujours de la fraternité réinventée, de François Hollande, du sacrifice de Damien Boiteux et de ses compagnons, ainsi que celui de la glorieuse mission « Serval ». Idriss Deby Itno, sans être de la Région Ouest africaine, mérite nos ovations debout, nos standing ovations, notre très grande reconnaissance. Du Tchad, pays de Toumaà® ancêtre de l’humanité, il a su donner, avec générosité une leçon d’humanité et de solidarité à  travers une armée intrépide et aguerrie. Les hauts faits de cette armée feront encore longtemps la chronique de l’Adrar des Ifhoghas. Merci Président Déby. Merci cher frère et ami. Au nom de la CEDEAO et parce que président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara est aussi soucieux du Mali par la force de la géographie et de l’Histoire. Aussi, l’aà®né valeureux a-t-il veillé sur le Mali, plaidé pour le Mali et obtenu pour le Mali une solidarité sans précédent. Que Dieu le préserve et le couvre de sa grâce à  son tour ! C’’est le lieu de savoir gré au président du Faso, Blaise COMPAORE pour tous les efforts dans la mission à  lui confiée par la CEDEAO. Nous avons vu l’Algérie à  nos cotés dès le début de l’acharnement des groupes hostiles à  notre république « Ni autonomie, ni indépendance », dit avec clarté et engagement constant, a toujours été la position sans ambiguà¯té de nos frères algériens. Cela nous été dit de façon claire et nette, d’abord par notre frère le Ministre Messahel, ensuite par tous les dirigeants algériens rencontrés. Il est vrai que nos relations furent fondées dans la solidarité de combat. l’Algérie combattante s’est toujours félicitée du soutien inconditionnel du Mali de Modibo KEITA. C’’est le temps ou l’homme de Gao Abdel Aziz BOUTEFLIKA coordonnait avec son frère, feu notre oncle Bakara DIALLO, l’appui du Mali et des pays amis en direction du front algérien. Notre souci de relations de nouveau excellentes entre nos frères est d’intérêt général avéré. Qu’Allah nous accompagne ! Le Mali sera toujours un pays d’honneur, de dignité et de gratitude. C’’est le lieu de remercier également tous les pays amis frères, venus sous aider dans la tragédie que nous avons traversée. Ensuite, chers compatriotes, ce 19 septembre, le monde entier, mû par l’estime du Mali, la confiance en le Mali, s’est donné rendez-vous à  Bamako pour célébrer l’investiture du troisième président malien démocratiquement élu que je suis, par la volonté de Dieu et de vous peuple du Mali. En cette occasion, notre pays a eu droit à  une visite historique : celle du Roi Mohamed VI, cinquante ans après la visite de son père, le regretté Hassan II, et de mémoire de Marocain, première participation d’un souverain chérifien à  l’investiture d’un chef d’Etat. Le Roi est resté quatre nuits et cinq jours. Il a prié avec nous. Il a visité nos chaumières, pensé à  nos malades en venant chez nous avec un hôpital de campagne, dont la fin de mission engendre aujourd’hui de grandes manifestations de protestation populaire, signe on ne plus clair de la qualité des services rendus. Et tout cela, après plusieurs gestes humanitaires et un appui politique constant à  la cause malienne au sein du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, alors sous présidence marocaine. Toujours au cours de cette visite, sa Majesté Mohamed VI a octroyé cinq cent bourses pour la formation de nos imams à  un Islam de tolérance et d’amour qui n’exclut ni la profondeur, ni la sincérité. Il n’est pas venu pour poursuivre la coopération. Il est venu pour traduire en actes le culte de la fraternité. Le Mali ne l’oubliera jamais. Chers compatriotes, Hôtes et amis du Mali, Je suis venu trouver un Mali à  genou. Un Mali dont l’autorité de l’Etat a été considérablement affaiblie, minée par des années de mauvaise gouvernance. Un Mali dont les caisses étaient vides, nous laissant peu de marges de manœuvre budgétaires pour entreprendre tout de suite les formidables progrès auxquels notre peuple aspire. l’Etat de nos forces de défense et de sécurité n’était pas non plus à  hauteur de souhait, vous le savez. Les responsabilités en seront situées Incha’Allah ! Pour que notre pays ne connaisse plus jamais pareille humiliation ! Pour le Mali, la priorité était de recoudre notre tissu social, lardé, déchiré, abà®mé par des mois de crise, pour réconcilier notre Nation. C’’est pourquoi, J’ai dit, dès l’entame de mon mandat, que la première phase de mon action sera consacrée au redressement. Nous y sommes encore. C’’est le temps de la normalisation, le temps du rétablissement d’un Mali fort et stable. C’’est le cap que J’ai fixé au Premier ministre, Oumar Tatam Ly et à  son équipe : rétablir l’honneur du Mali. Tous les chantiers de ce redressement ont été entamés. De l’organisation des législatives, au renforcement de la capacité institutionnelle de l’Etat, en passant par le chantier de la réconciliation nationale, la réforme de l’armée, le rétablissement de l’autorité de l’Etat, de la justice, le plan de réformes économiques et sociales, ou encore la reprise de la relation avec les bailleurs et les investisseurs, et le retour de la voix du Mali sur la scène internationale. Merci au Président Barack OBAMA pour le retour du Mali dans l’AGOA. Merci à  Mme l’Ambassadeur Beth LEONARD pour la part prise dans cette heureuse décision. Le Premier ministre, un homme discret, loyal, travailleur et compétent, vous l’avez suivi lorsque le gouvernement est venu me présenter ses vœux, a fait un bilan exhaustif de ce qui a été réalisé. Je ne reviendrai pas sur ces réalisations, laissant le peuple juge de ce qui est fait, et dont on peut être fier, dont tout malien objectif et sincèrement soucieux de ce pays peut être fier. Maliennes, Maliens, Mon action s’inscrit dans la durée, car le Mali revient de loin. Les chantiers sont longs et fastidieux, et il faut un certain temps pour changer le quotidien. Je comprends donc votre impatience légitime. Elle est légitime. Notre peuple a trop longtemps attendu son rendez-vous avec le progrès. C’’est pourquoi, en 2014, J’entamerai la seconde phase de mon mandat, qui sera une phase plus axée sur le redressement et le développement économique, pour le bonheur des maliens. C’’est le cap que J’ai fixé, C’’est le cap que nous tiendrons Inch’Allah. Cela a déjà  commencé. Le 17 décembre 2013, nous avons donné, avec les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), le premier coup de pioche des travaux de construction du barrage hydroélectrique de Gouina. Le même jour, nous avons inauguré celui de Félou. C’’était un moment grandiose, et je suis honoré d’être au nom de la continuité de l’Etat, celui qui à  coupé le ruban, côté malien. A ce niveau également, je rends grâce à  Dieu tout puissant et Miséricordieux. J’ai promis des emplois à  notre jeunesse. Le gouvernement, à  pied d’œuvre, a lancé un vaste chantier de recrutement de plusieurs milliers de volontaires qui seront demain, mieux armés pour le marché du travail. Le logement, la santé, l’école, les routes, l’eau, l’électricité, l’hygiène et surtout le serment de faire de Bamako une ville propre sont autant de chantiers prioritaires à  fort besoin de ressources humaines. Je suis conscient des quatre défis que doit relever le Mali pour être compétitif : – le défi de la transition démocratique, – le défi de la transition démographique, – le défi de la transition économique, – le défi de la transition culturelle. Le défi de la transition démocratique appelle une introspection profonde sur l’effondrement de l’Etat, il y a juste deux ans, et de nombre de nos valeurs. Il s’agit de faire un audit des faiblesses qui doivent être corrigées pour éviter la réédition d’humiliations nationales, à  la dimension de celles que nous avons tristement subies durant ces deux années noires. Dans cette optique, la première infrastructure, avant les routes et les logements, C’’est la gouvernance, donc un Etat fort, un Etat juste, qui exalte le mérite et sanctionne la faute. Un appareil judiciaire de qualité est dès lors indispensable. Il s’agit d’une justice qui ne discrimine pas, devant laquelle les Maliens sont égaux, et qui ne dira que le droit. Et si nous voulons une démocratie sincère et durable, alors il nous faudra d’abord être sincères et intègres nous-mêmes vis-à -vis des ressources et des opportunités de l’Etat. C’’est pourquoi, au risque d’en faire une rengaine, J’insiste sur la gestion rigoureuse de nos deniers, ceux que l’Etat génère auprès du contribuable malien bien sûr, mais aussi l’aide que la communauté internationale met à  notre disposition grâce aux sacrifices de ses propres contribuables. La gestion rigoureuse de nos ressources passe par le contrôle de la corruption sur deux fronts : la lutte contre l’impunité et les réformes systémiques. Pour ce qui est des mesures systémiques, J’ai demandé au Premier ministre de tout entreprendre pour que notre administration puisse bénéficier de l’accompagnement approprié. Oui, je dis et redis que l’argent des Maliens est sacré et qu’il faut désormais l’utiliser à  bon escient. C’’est pourquoi, je décrète l’année 2014, année de la lutte contre la corruption. Un combat dans lequel je demande à  chaque malienne, chaque malien, de s’engager avec moi. Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Incha’Allah. Je suis conscient que les familles souffrent, que les salaires sont dérisoires, et que tout ceci ne contribue pas à  prévenir la corruption. Tout ce qui sera en notre pouvoir de faire pour augmenter les revenus le sera, C’’est mon rôle et ce sera ma fierté. Les hommes et les femmes du gouvernement cesseront, croyez-moi, d’être à  leur place, le jour o๠ils ne travailleront plus à  un Mali qui arrive à  nourrir ses enfants, à  les éduquer convenablement, à  les employer, bref à  les encadrer dans un environnement hautement concurrentiel o๠les pays qui n’anticiperont pas resteront sur le quai. Toutefois, il faut accepter alors que pour le bien-être de demain, celui de nos enfants donc, nous acceptions de donner plus à  la patrie. Le Mali d’abord ! C’’est ma philosophie, C’’est notre salut. La transition démographique, de tous les défis, est celui le plus pressant. Notre population est jeune et elle croà®t. Ses besoins croissent de manière inversement proportionnelle aux moyens de l’Etat. En même temps, il n’y a pas d’avenir pour nous si le formidable capital qu’est cette jeunesse reste une contrainte, au lieu d’être un atout. Pour tout dire, je veux pour demain des écoles de bon niveau, une couverture sanitaire de qualité, un cadre de vie décent, et des chances égales devant des opportunités accrues. La transformation qualitative de notre société, qui est notre mission de génération, à  nous les aà®nés, passe par une bonne gestion de la transition économique. Si notre artisanat n’est pas bien fini, il ne produira pas de valeur ajoutée. Si nos produits n’obéissent pas aux normes de qualité, ils resteront de consommation locale. Hélas ! Nous ne profiterons que petitement des avantages de l’AGOA. s’il n’y a pas d’investissement massif dans l’industrie, nous resterons un marché pour d’autres. Si nous ne créons pas un secteur des services performant, nous nous priverons des forces de progrès que sont les couches moyennes. C’’est pourquoi, J’ai demandé au gouvernement d’utiliser toutes nos potentialités pour qu’ici et maintenant les conditions de l’émergence soient créées. Mais nous pouvons, et devons aller plus vite et surtout il faut rendre irréversible l’ascension de ce pays qui nous a tant donné et qui a été, hier, l’une des nations-phares et civilisatrices du monde. Notre potentiel agricole, pastoral, halieutique, minier, notre génie propre et notre combativité nous rendent parfaitement éligible à  tendre vers l’excellence recherchée. Là -dessus, je fonde un grand espoir dans l’anticipation, la planification, la prospective, auxquelles pour la première fois dans notre histoire, un Ministère est dédié. Mes chers compatriotes, Amis et hôtes du Mali, Vous le savez. Si notre pays a été libéré, il reste, outre celui de la lutte contre l’impunité, trois autres fronts sur lesquels il nous faut nous battre. Le premier est celui d’une armée républicaine, parfaitement entraà®née et équipée pour répondre aux menaces sécuritaires traditionnelles ainsi qu’aux nouvelles. La formation d’une telle armée est en cours, grâce à  l’assistance de la communauté internationale que je ne remercierai jamais assez, notamment, l’Union Européenne, pour l’EUTM (l’Europeen Union Training Mission). l’autre front, est celui du retour total et définitif du contrôle de l’Etat sur l’ensemble du territoire. Je lance un appel aux mouvements rebelles signataires de l’accord du 18 juin pour la stricte observance des dispositions de cet accord, o๠le cantonnement effectif et mesurable des combattants entre dans la stratégie du désarmement que demande l’Etat malien et qui est désormais condition sine qua non. Il est totalement absurde et surement contre productif de vouloir me faire l’ennemi de telle ou telle communauté. Mon passé conforte mon présent. J’ai partagé les nuits claires de Gao, Bourem, Ansongo, Tombouctou, Kidal, d’Ersann et Salam. J’ai dormi dans les campements et pris le lait de chamelle à  la lueur du feu de bois par les rudes froids de cette belle partie de notre pays. J’ai écouté les riziculteurs et les vachers du Tilemsi, les chevriers et les chameliers de l’Adrar. J’ai travaillé avec eux et pour eux. Par ailleurs, je sais que parmi ceux qui se sont battus hier contre les projets d’Etat Touareg au Sahel, il y a des Kel Tamasheq dont le patriarche El Mehdi, revenu aujourd’hui à  Bamako chez lui, après des mois d’exil. Qu’il en soit loué et que l’année nouvelle lui apporte succès et santé! De la même manière, je sais que l’écrasante majorité de nos compatriotes Kel Tamacheq aujourd’hui forcés à  un exil qui nous est pénible, sont républicains et Maliens. C’’est pour eux justement que nous devons accélérer la normalisation de notre septentrion. Je veux la paix. Je désire ardemment la paix car je désire consacrer l’essentiel à  construire et à  développer au profit de tous et de toutes les communautés du Mali Je ne veux que la paix. Rien que la paix, dans toutes les régions du Mali, dans toutes les communes du Mali qui doivent prendre le contrôle de leur développement dans un Etat qui ne sera plus, jacobin, centralisateur, mais distributeur et régulateur. C’’est la décentralisation, accompagnée d’une réelle dévolution de certaines compétences et ressources jadis aux mains de l’Etat, et impliquant une nouvelle forme de gouvernance territoriale, qui constitue la réponse à  la demande d’une autre forme d’Etat tel qu’observable ailleurs. Le Mali est dans cette réforme depuis 1992. Il la continuera. Et je m’engage à  la porter à  son seuil d’irréversibilité. Le dernier front est celui de la politique extérieure du Mali. Notre pays s’est en effet trouvé propulsé a l’avant scène internationale. Sans l’avoir cherché. Sans même l’avoir voulu. Et hélas, pas de la meilleure des manières. Il s’y est retrouvé, en quête quasi désespérée d’assistance mondiale, en nation vivant les affres d’un effondrement apparemment brutal de son Etat, Etat en réalité vermoulu depuis plus d’une décennie. Qu’on était loin du Mali rayonnant dans le monde, au point d’avoir abrité la naissance des principaux mouvements d’émancipation africaine ! Qu’on était loin du Mali de Modibo Keà¯ta, et d’Alpha Oumar Konaré. Il est donc d’importance avérée que, parallèlement à  la restauration de l’Etat et de son autorité, le Mali retrouve ses lustres d’antan sur la scène internationale. Il importe que notre diplomatie revienne au niveau o๠l’avaient hissé Modibo Keita, Ousmane Ba son ministre des Affaires Etrangères dont la voix ainsi que celles d’Alex Quaison SACKEY, Abdul Aziz Bouteflika aux Nations Unies ravissaient les pays d’Afrique et du Tiers Monde. Ce niveau qui permit au Mali de réussir là  o๠avaient montré leurs limites, l’Ethiopie de l’Empereur Haà¯le Selassié, ou même l’Egypte de Gamal Abdel Nasser ; Qui permit ainsi au Mali de réussir la prouesse de mettre fin à  l’absurde guerre des sables opposant alors les Etats de deux peuples, qu’en réalité tout unissait et que tout unit encore de nos jours, de deux peuples, frères, et frères du peuple malien, au même titre. Je veux parler des peuples algérien et marocain. C’’est ici, en effet, à  Bamako, que Sa Majesté feu Le Roi Hassan II et feu le Président Ahmed Ben Bella scellèrent la paix qui mit fin à  cette guerre fratricide. Mieux, sur le terrain, ce fut à  deux officiers maliens, Léon Sangaré et Sékou Doumbia, que revint l’honneur de brandir les deux drapeaux blancs à  partir des lignes belligérantes et de se retrouver en ligne médiane, pour les échanger, signifiant ainsi le cessez le feu. Il est souhaitable que cette belle fraternité imprègne de nouveau nos relations avec ces deux pays frères et entre eux. Mes chers compatriotes, Le Mali est bel et bien de retour. Notre récente tournée européenne nous aura permis d’en faire l’agréable constat. Paris, Bruxelles, Strasbourg et Berlin furent autant d’étapes importantes o๠des relations nouvelles, de qualité réelle furent remises au gout du jour, telle la rencontre avec Mme MERKEL. Paris fut une confirmation de l’amitié française singulièrement de nos relations avec le Président Hollande. Ce climat n’a surement pas été indifférent au choix de notre pays qui sort à  peine d’une crise exceptionnelle, pour abriter la prochaine rencontre Afrique-France 2016. Honneur redoutable dont nous devrons faire la preuve du mérite. Sa préparation commence dès notre désignation. Une équipe ad hoc sera mise en place pour l’organisation de cette importante rencontre dans les tout prochains jours, Incha’Allah. Mes chers compatriotes, Je sais ce souvenir vivace dans vos esprits. Pour terminer, je me tourne vers notre jeunesse pour lui dire : bonne année et bonne santé. Vous les jeunes qui sortirez bientôt pour réveillonner, roulez prudemment ! à‰vitez les accidents ! De grâce portez des casques avant d’enfourchez vos motocyclettes. De grâce abstenez-vous de jouer avec les pétards. Ce faisant, vous mettez vos vies et celles d’autres en danger. Donc ! Le Mali a besoin de vous. Il a besoin de chacun de ses enfants. Que Dieu nous donne un Mali prospère et stable dans une Afrique unie et solidaire! Dieu protège et veille sur le Mali et l’Afrique dans un monde solidaire en humanité! Et que 2014 soit l’année de tous les accomplissements ! Vive la République ! Vive le Mali !

ATT : « je ne suis ni un rebelle, ni un traître »

Amadou Toumani Touré, une semaine avant sa chute, avait rencontré les femmes révoltées de Kati. Bousculé, ATT a fourni des réponses pouvant constituer une ligne de défense face à  la Haute Cour de Justice. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, vous avez trahi le Mali en demandant à  un capitaine de l’armée de céder face aux rebelles, nous avons enregistré l’entretien… ATT : Messieurs de la Cour, on veut m’opposer au peuple malien. Un capitaine que je connais ni d’Adam ni d’Eve m’a appelé de Aguelhok. Mon aide de camp, Aliou l’a rappelé avec son téléphone et je lui ai dit « capitaine, serrez la ceinture, vous allez remporter cette guerre ». Je ne connais pas le capitaine. On dit que je lui ai demandé de se taire et s’il rentre, je le nommerai commandant, Soubhanalla, Lahillaha Ilalah Mouhamadou Rassoulillah. Les gens mentent sur moi. Depuis dix ans que je suis au pouvoir, chaque jour on raconte des choses sur moi, ATT a dit, ATT a fait. On dit en ville qu’ATT a appelée les rebelles pour leur dire que les militaires maliens n’ont plus de munitions. Walahi, ils ont menti sur moi. Comment pourrai-je dire de telles sottises, soyons sérieux ? Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, n’aviez – vous pas tout planifié pour déclencher cette instabilité au nord afin de vous maintenir au pouvoir encore ? ATT : Je pense qu’il y a trois conflits : d’abord le Nord, puis le conflit à  créer entre ATT et son peuple et enfin le conflit contre ATT. On dit que J’ai créé le conflit du nord pour me maintenir au pouvoir, qu’est-ce que je vais encore faire au pouvoir ? Quoi ? 10 ans de pouvoir, la fin arrive donc je dois partir. Si tu sais que tu n’es pas le seul fils de ce pays, tu dois partir et laisser à  d’autres le soin de poursuivre le travail de construction en cours. Il y a des pays o๠le combat est de faire partir le Président, depuis longtemps je vous dis que je suis déjà  parti, je ne suis pas le seul fils du Mali à  pouvoir construire le pays… (Le procureur l’interrompt…) Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : C’’est pourquoi monsieur Touré, vous avez choisi un candidat préparé pour gagner les élections et ainsi protéger vos arrières ! ATT : On parle des élections, certaines candidatures sont déjà  déclarées. En ville, on dit malheureusement que J’ai choisi un candidat. Je veux des élections apaisées pour que le Mali se construise. En janvier 1991, on a fait les élections pendant que le nord était en guerre donc cette élection se fera avec ou sans la guerre au nord. Si on me demande de choisir entre le Mali et le Pouvoir, je choisirai le Mali. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, nous avons des preuves qui montrent que vous étiez plus un chef rebelle qu’un chef d’Etat. ATT : Si on dit que je suis le chef des rebelles cela signifie qu’ils ont gagné la guerre puisque je suis le Président de la République. C’’est même ridicule de penser que je suis le chef des rebelles tout en étant président de la république. J’avais entendu ces propos, je croyais que C’’était une rumeur mais là  C’’est trop. Tout ce que l’homme fait sur terre sera jugé par Dieu et non par les hommes. Tout ce que je cherche, C’’est de partir du pouvoir en paix et en tranquillité en laissant à  la postérité un Mali uni et pacifié. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, pourquoi vous donnez des ordres favorables aux rebelles, vous l’avez par exemple fait lorsque le colonel Gamou a voulu attaquer Iyad Ag Ghaly à  Zakak ? ATT : Je ne donne pas les ordres, J’ai nommé des hommes à  des postes stratégiques. Il y a une chaà®ne de commandement et ces hommes responsabilisés s’occupent des ordres. Ils n’ont qu’à  agir. Mon rôle est de chercher ce qu’il faut aux militaires maliens pour mener à  bien leur mission. Que Dieu me garde d’être un chef rebelle. Je suis Président du Mali. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, n’avez-vous laissé pas la situation pourrir et fragilisé nos militaires au profit des rebelles ? ATT : Nous sommes infiltrés, il faut le reconnaitre. Vous me demandez de me lever, moi je ne suis pas assis. A mon arrivée au pouvoir, le Mali n’avait pas un seul hélicoptère donc aucune possibilité de couverture aérienne or toutes les guerres ont besoin de couverture aérienne. Si je soutenais les rebelles, je n’aurai pas sillonné le monde pour doter notre armée de MIG et d’hélicoptères. Je n’ai jamais hésité à  renforcer l’armée malienne. Tout ce qu’on m’a demandé a été satisfait et nul n’ose dire le contraire à  ce niveau. l’on me parle des décisions des présidents de certains pays, n’oubliez pas que J’ai été dans ces pays dont notamment le Rwanda, le Burundi et la Centrafrique o๠je suis resté deux ans pour gérer la guerre. Combattre les rebelles et faire une guerre conventionnée sont deux choses différentes. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, nous aimerions bien vous croire et le peuple malien avec, mais il se raconte tellement de choses sur vous… ATT : Je suis Président et on me salit tous les jours mais C’’est le lot quotidien d’un Président de la république. Certains mentent sur moi dans l’espoir de gagner quelque chose si la situation dégénère. Je n’ai jamais donné un franc à  un rebelle or mes Gouverneurs de région ont reçu de ma part des dizaines de millions. Je vous le redis, entre le Mali et le Pouvoir, je choisis le Mali, je suis un militaire du Mali et le militaire malien est un homme d’honneur.

Ce que les Maliens pensent de la procédure engagée contre ATT

Tombée le vendredi dernier, la nouvelle des poursuites judiciaires engagées par le gouvernement contre Amadou Toumani Touré pour haute trahison s’est répandu à  travers le Mali comme une traà®née de poudre. Ils sont nombreux à  réagir contre cette décision du gouvernement qu’ils qualifient de règlement de compte du président de République et son clan. « Je demande à  I B K de trouver un autre moyen pour se venger d’ATT que ces motifs fallacieux qui ne relèvent que de la méchanceté, de la malveillance, de la haine gratuite. Toute chose qui ne fait que compromettre dangereusement son régime dont le crédo doit être la véritable réconciliation nationale dans un Mali définitivement apaisé, et uni pour faire face aux actions de développement» , affirme Seydou Diakité comptable dans une entreprise de la place. D’autres s’interrogent sur le timing choisi pour lancer cette poursuite judiciaire contre ATT. Ils estiment que l’enjeu actuel est la libération de Kidal. « C’’est inopportun d’engager une poursuite contre ATT pendant que tout le nord du Mali n’est pas encore libéré. La priorité du Mali est de libérer ces régions définitivement et mobiliser les bailleurs à  investir dans le pays affaibli par la crise. Cette décision ne fait qu’enfoncer le pays dans une tension socio-politique», pour Aminata Sanogo enseignante à  l’école fondamentale. Certains pensent que cet acte du Président IBK n’est que de diversion pour mieux s’implanter solidement à  Koulouba. « Le jugement d’ATT n’est pas une priorité par rapport à  beaucoup d’autres situations. Le président de la République ne doit nous pas distraire. Un petit rappel quand Sanogo est venu, son premier discours était la libération du nord du Mali, quelque temps plus tard il s’est lancé dans les dossiers de corruption et finalement il est tombé dans la gueule du loup . Aujourd’hui il médite son sort en prison. à‡a doit servir une leçon pour IBK. Pour d’autres, par contre, cette information est une bonne nouvelle qu’ils ont accueilli avec joie. Ils soutiennent que l’ancien chef d’Etat doit s’expliquer sur sa gestion chaotique de la crise du nord. « Je suis d’accord avec le président IBK de poursuivre ATT pour la haute trahison. « Cet homme avait un régime voyou .Il doit répondre de ses actes devant la justice malienne. La corruption, le népotisme, le favoritisme, l’impunité , le détournement de deniers publics etc…voilà  en gros son régime » martèle Makan Tounkara, commerçant au grand marché de Bamako. Djibril Sissoko, mécanicien de son état est d’ailleurs pressé que l’ancien chef d’Etat soit extradé vers le Mali pour qu’il soit jugé publiquement. « On ne peut du tout pardonner ATT et son clan d’avoir mis à  mal le Mali au profit de leur intérêt personnel. Le Mali se limitait à  ATT, Lobbo, Mabo et le PDES. Raison pour laquelle les bandits armés ont eu tout le temps de s’implanter au nord Mali » assure-t-il. Pour, Aissata Diarra, IBK était le complice d’ATT en tant qu’ancien président de l’Assemblée nationale. « O๠était IBK lorsqu’ATT négociait avec les rebelles. O๠était IBK quant le gouvernement d’ATT affaiblissait l’armée. Vraiment, soyons sérieux et allons de l’avant. S’il s’agit de juger ATT, il faut aussi juger tous ses complices y compris IBK » Pour Zoumana Berthe, tous les griefs reprochés à  ATT à  travers la lettre par laquelle le gouvernement a saisi la Haute Cour de Justice, sont postérieurs au 22 Mars 2012 dont les évènements ont entrainé tous les malheurs que le Mali a connus notamment l’occupation des trois(03) régions du pays. « Si ATT avait opposé à  une résistance comme voulait ce gouvernement, il serait poursuivi devant la CPI pour génocide, crime de guerre, crime contre l’humanité ».

ATT trahi ?

Amadou Toumani TOURE serait un traitre ! Sacrilège. Le président évincé du pouvoir un mercredi de mars 2012 en fin de matinée aurait trahi son serment. Il pourrait se retrouver devant une juridiction spéciale pour répondre des délits à  lui imputés. Qui aurait cru que IBK irait jusque là Â ! C’’est vrai une responsabilité est individuelle. C’’est vrai que le peuple ne confie son destin qu’à  une seule personne. C’’est vrai que Amadou Toumani TOURE n’a jamais voulu engager son pays dans une guerre. C’’est vrai que le Président de la République est le chef suprême des armées. C’’est vrai que tout pouvoir cherche à  plaire pour se sédimenter à  la tête du pays mais de là  à  remuer le coup dans la plaie C’’est se faire hara kiri avant l’heure. Les activistes du COPA doivent se pourlécher les babines en criant victoire. Ils tiennent à  traduire l’ancien président en justice pour trahison. Ils ont battu campagne pour. C’’est leur droit. C’’est même leur devoir mais est-ce le devoir du président IBK ? l’homme du 19 septembre a trop de dossiers chauds sur sa table pour se laisser divertir par ATT. Vouloir le juger C’’est secouer le bateau du voisin Maky SALL déjà  enquiquiné par le boulet Habré. Un autre boulet Bamako sait pertinemment que l’extradition de ATT ne sera pas un jeu d’enfant, pis il sera plus qu’un jeu d’éléphant. Que cherche-t-on à  vouloir juger un homme blessé dans sa chair, chassé de son pays, coupé de ses amis et tenu de garder le silence par devoir de réserve ? Amadou Toumani Touré doit se sentir trahi dans sa résidence dakaroise o๠des visiteurs du soir lui promettaient une amnistie présidentielle. Nous sommes en politique et si Moussa Traoré a été amnistié, réhabilité et cité en exemple par l’actuel président de la république alors ATT ne doit pas se faire du souci. Nous l’avons dit à  propos de Sanogo. Nous le réitérons pour ATT. Il n’était pas seul et certains de ses collaborateurs siègent encore au conseil des ministres s’ils ne gravitent pas tout simplement dans l’espace présidentiel. Nous espérons nous tromper en pensant que le pouvoir n’a vraiment pas l’intention de perturber la retraite et le retrait de ATT. Nous espérons nous tromper en pensant que le pouvoir, par cette décision rendue publique par Monsieur Baby, invite l’opinion publique à  jouer au Baby-foot pour se détourner des vrais problèmes de l’heure. C’’est un os à  ronger. C’’est juste l’application de ce qu’on appelle en communication le système des contrefeux. Le Mali ne doit pas avoir son avenir dans son passé. Il a besoin de tous ses fils pour sortir du terrier. C’’est vrai que rien de solide ne se construira sans justice mais parfois certains compromis permettent de régler des problèmes sinon le Général Moussa TRAORE n’aurait pas eu l’opportunité d’assister à  la prestation de serment du président Ibrahim Boubacar Keita. Avec de tels procès, on n’encourage pas les hommes politiques à  quitter le pouvoir et à  se dire qu’il existe bel et bien une vie après le pouvoir.

Oumar Tatam Ly formule ses voeux au Président Keita

Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ; Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ; Mesdames et Messieurs les membres du Cabinet du Président de la République, Je rends grâce à  Dieu, le Tout-Puissant et Miséricordieux, de nous avoir offert l’opportunité de vivre les derniers moments de cette année 2013, qui aura été une année d’épreuves mais aussi et surtout d’espérance pour notre pays et notre peuple. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, l’année 2013 avait débuté sous de mauvais auspices. Elle avait pris, en effet, le relais d’une année 2012 marquée par le désastre sans précédent de l’occupation d’une partie de notre pays par des terroristes et des narcotrafiquants qui ont voulu enlever à  notre peuple tout ce qui constitue son essence, sa richesse et sa diversité en le soumettant par la force la plus brutale à  des lois et pratiques totalitaires d’un autre âge. Mais grâce à  la capacité de résilience et au patriotisme de notre peuple et à  l’appui précieux de la Communauté internationale, le Mali a pu se relever et a repris sa marche aux côtés des Nations éprises de liberté et de paix. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat La période transitoire qui avait été ouverte en 2012 a pris fin en 2013 avec votre éclatante élection à  la magistrature suprême de notre pays. Le score que vous avez obtenu et surtout la mobilisation sans équivalent des électeurs lors du scrutin témoignent de la confiance et de l’espoir que les Maliennes et Maliens placent en vous, en votre capacité à  relever les multiples défis qui se posent à  notre Nation. Le Gouvernement que vous avez mis en place et à  la tête duquel vous m’avez fait l’insigne honneur de me nommer, saisit cette occasion solennelle pour vous réitérer toute sa reconnaissance et vous assurer de son engagement total à  vous accompagner dans la concrétisation de votre vision « Pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des Maliens ». Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat , l’Etat est permanence et continuité. A cet égard, il faut rendre hommage aux Autorités de la transition pour les résultats atteints dans la mise en œuvre de la feuille de route qui leur avait été tracée. Les actions engagées par le Gouvernement en 2013 intéressent tous les domaines de la vie de la Nation. Dans le domaine de la Justice, l’action du Gouvernement a tendu à  la réhabilitation de l’institution judiciaire et à  la restauration de l’Etat de droit. En matière de Lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, un Pôle Judiciaire Spécialisé a été institué. En vue de renforcer la Lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière, le Gouvernement a adopté le 1er août 2013 un projet de loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite. Depuis votre entrée en fonction, cette lutte est entrée dans une phase plus active avec la transmission à  la Justice de nombreux rapports de vérification et de contrôle et l’application effective des sanctions administratives. Les premiers résultats tangibles attestent que « l’impunité : zéro » n’est pas un slogan. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat l’année 2013 a été pleine de challenges pour nos Forces de Défense et de Sécurité dans l’accomplissement de leur mission régalienne de défense du territoire national et de sécurisation des personnes et des biens. Avec le soutien des forces de la MISMA/MINUSMA et de l’Opération SERVAL, nos Forces Armées et de Sécurité ont lutté pour que notre pays recouvre son intégrité territoriale et exerce sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Afin de conforter notre vaillante Armée et nos Forces de sécurité, 4 000 jeunes ont été recrutés sur une prévision de 10 000 hommes. Le Gouvernement, en partenariat avec la Mission Européenne d’Entraà®nement (EUTM), a aussi engagé une importante action de formation de bataillons. D’importants efforts ont été consentis en vue d’assurer l’équipement des forces armées et de sécurité en matériels roulants et en matériels de communication, de maintien d’ordre et de protection. Parallèlement, des mesures visant à  restaurer l’unicité de la chaà®ne de commandement et le respect de la discipline ont été engagées afin de rétablir au sein des forces armées des principes et des règles de base de son fonctionnement. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Depuis 2012, les évènements et la situation au Nord sont au centre des préoccupations de la Nation malienne. Outre l’exercice de la souveraineté pleine et entière sur l’ensemble du territoire, se pose la question de la réconciliation des C’œurs et des esprits. l’existence, au sein de mon gouvernement, d’un département spécialement dédié à  la réconciliation nationale et au développement des régions du Nord témoigne de la volonté de prendre à  bras le corps le problème du Nord dans ses dimensions économiques et humaines. La mise en place de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation qui va remplacer la Commission Dialogue et Réconciliation, l’organisation des Assises Nationales sur le Nord les 1er, 2 et 3 novembre 2013, le Programme de Développement accéléré des Régions du Nord sont autant d’actions qui vont concourir à  créer les conditions d’une paix durable dans notre pays. Par ailleurs, pour assurer la présence de l’Etat dans les zones libérées de l’occupation, le Gouvernement a mis en place un programme d’urgence de réhabilitation des infrastructures d’un montant de 11 milliards de F CFA et organisé le retour de l’Administration dans les Régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal. Des primes d’installation ont été octroyées aux agents concernés, à  cet effet. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, l’action du Gouvernement a porté en 2013 sur la décentralisation et les collectivités territoriales. A cet égard, la fonction publique des collectivités territoriales s’est renfoncée avec le recrutement de 10 000 enseignants et 2 400 agents de santé qui vont combler les déficits en ressources humaines dans ces deux secteurs vitaux. Les Etats généraux de la Décentralisation, tenus les 21, 22 et 23 octobre 2013, ont permis à  tous les acteurs de passer en revue les acquis et les faiblesses de notre expérience et de proposer des pistes pour réaliser des avancées significatives en la matière. Dans le domaine des élections, le rétablissement de l’intégrité territoriale a créé les conditions pour l’organisation de l’élection présidentielle dont les deux tours ont eu lieu respectivement les 28 juillet et 11 août 2013 et des élections législatives qui se sont déroulées le 24 novembre pour le premier tour et le 15 décembre 2013 pour le second tour. Ces deux scrutins reconnus libres, transparents et sans incidents majeurs consacrent le retour à  la normalité constitutionnelle. Ils ont démontré la maturité politique de notre peuple qui a exprimé sa volonté de se doter d’institutions légitimes et crédibles. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Dans le domaine de l’amélioration du Cadre macroéconomique, l’année 2013 a été marquée par la reprise des relations avec les partenaires techniques et financiers. Cette reprise s’est traduite par la signature de nombreux accords de financement dont la conclusion avec l’Union Européenne d’une Convention de financement dénommée Contrat d’Appui à  la Consolidation de l’Etat au Mali d’un montant de 148 milliards de F CFA et la conclusion avec la Banque Mondiale d’un Sixième Crédit d’Appui à  la Stratégie de Réduction de la Pauvreté sous forme d’appui budgétaire d’un montant de 25 milliards de F CFA. Il faut souligner, dans ce registre, l’organisation de la Conférence de Bruxelles pour le Renouveau du Mali qui a connu un franc succès. Sur la base des douze (12) priorités identifiées par le Plan pour la Relance Durable du Mali (PRED), 56 bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux se sont engagés à  fournir un montant d’assistance au Mali de 3,285 milliards d’euros pour les deux années à  venir. Dans le Secteur de l’Energie, les actions du Gouvernement ont porté principalement sur le renforcement des capacités de production et l’extension des réseaux. La qualité du service public de l’électricité a connu des améliorations grâce aux apports de nouvelles installations comme la Centrale hydroélectrique de Félou (27 MW). En outre, il faut noter la reprise progressive de l’électricité dans sept (7) localités du Nord. Dans le domaine de l’Hydraulique, l’accès à  l’eau potable et aux ressources en eau a été amélioré grâce à  la réalisation de 470 nouveaux ouvrages d’alimentation en eau potable et la réhabilitation de 36 forages. Les chantiers en cours portent sur la réalisation de stations compactes et d’adductions d’eau potable à  Bamako et dans différentes localités du pays. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Dans le domaine de l’Equipement et des Transports, des réalisations importantes ont vu le jour en 2013 dans le cadre de la poursuite des efforts visant le désenclavement intérieur et extérieur du pays. Il s’agit notamment de la construction et de la réhabilitation de routes, de l’aménagement et du bitumage de voies urbaines, de l’entretien de 12 530 km de réseau routier. Dans le secteur de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, les actions ont porté sur la remise en état de fonctionnement de 15 stations de diffusion TV/FM des villes et localités libérées de l’occupation, l’octroi d’une 3ème Licence de Téléphonie ainsi que l’adoption des projets de textes portant création d’une Haute Autorité de la Communication qui aura la mission d’assurer la régulation du secteur. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Dans le domaine du logement, les travaux de construction de 1 552 logements sociaux de Bamako qui étaient suspendus en raison des événements de 2012 ont repris le 1er septembre 2013. Les clés des logements sociaux réalisés dans les villes de Dioà¯la et Koutiala ont été remises à  leurs propriétaires dans le courant de décembre 2013. En matière de protection de l’Environnement et d’Assainissement, un programme d’urgence d’assainissement du District de Bamako portant sur l’enlèvement de près de 300 000 m3 de déchets sur neuf (9) dépôts de transit a été lancé le 7 octobre 2013 pour un montant de plus de 998 millions de F CFA. Dans le domaine de l’Urbanisme et de la Protection de la Ville, les inondations ayant entraà®né de nombreuses pertes en vies humaines ont amené le Gouvernement à  rechercher les responsabilités dans ce drame et à  envisager les mesures permettant d’éviter la survenance d’autres désastres similaires. Dans ce cadre, il est prévu l’élaboration de plans de gestion des crises et la mise en œuvre de mesures de prévention des inondations. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Dans le domaine de l’Industrie, l’année 2013 a été marquée notamment par l’entrée en production de la « Nouvelle Sucrerie du Kala Supérieur » (N-SUKALA) et de la cimenterie de la Société « Diamant », l’inauguration en janvier 2013 de l’usine de production de fers à  béton de l’Industrie Malienne de Fer à  Fougadougou (Tienfala) et en avril 2013 de l’usine de montage de véhicules Hyundai à  Banankoro. Dans le domaine des Mines, deux (2) nouvelles usines sont entrées en production portant à  neuf (9) le nombre de mines d’or en exploitation. La production totale pour 2013 est estimée à  53,501 tonnes d’or. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Les Affaires Sociales et Humanitaires ont constitué un domaine prioritaire d’intervention du Gouvernement dans le contexte de crise et de sortie de crise. En effet, après l’évaluation de leurs besoins, des actions dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la nutrition, de la santé, de l’éducation ont été engagées en faveur des personnes déplacées estimées à  400 000. Au total, 5 125 tonnes de vivres ont été distribuées. Le Gouvernement a octroyé 500 millions de FCFA aux populations du Nord à  travers un protocole d’entente avec Energie du Mali pour la prise en charge des dépenses d’électricité pendant trois (3) mois. Dans le domaine de la Fonction Publique, il a été procédé à  l’intégration de 651 contractuels sous le régime du statut général, au recrutement de 1 306 agents et au recrutement de 93 élèves fonctionnaires pour la 3ème promotion de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA). Dans le domaine de l’Education et de l’Enseignement supérieur, les actions réalisées en 2013 ont visé à  stabiliser et à  améliorer le système éducatif dans un contexte difficile en termes d’accès, de conditions de travail et de qualité des apprentissages et des formations, de gouvernance des institutions. Dans ce cadre, il faut signaler le lancement de la connexion à  l’Internet des Universités de Bamako, le 19 novembre 2013 et le lancement des travaux de construction de la voie d’accès au site de la Cité Universitaire de Kabala, le 5 décembre 2013. En outre, un accent particulier a été mis sur la situation des Régions du Nord et des populations déplacées pour lesquelles des dispositions spécifiques ont été prises : organisation de sessions spéciales d’examens, démarrage différé de l’année scolaire, appuis au retour des enseignants dans les régions concernées. Dans le domaine de la Santé, les actions ont porté sur l’amélioration de l’accessibilité géographique aux services de santé et de l’offre de soins avec notamment l’ouverture de nouveaux services spécialisés dans certains hôpitaux, la construction de Centres de santé de Référence et de CSCOM, le renforcement des équipements pour un montant d’environ 3,100 milliards de F CFA, la poursuite de la lutte contre les maladies à  travers l’approvisionnement des sites en antirétroviraux, l’organisation des campagnes de vaccination. En outre, dans le cadre de la gestion sanitaire de la crise au Nord, il a été procédé à  la prise en charge de 417 blessés et malades et à  l’organisation d’actions humanitaires pour assurer l’offre de soins aux malades. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Les femmes et les enfants constituent la frange de la population qui paye le plus lourd tribut aux périodes de crise. La crise au Nord n’a pas dérogé à  cette règle si l’on se rappelle les crimes et exactions perpétrés à  leur encontre. Les actions en direction des femmes ont porté sur l’appui à  certaines femmes et adolescentes des Régions de Gao et Tombouctou en fonds de roulement pour démarrer des activités génératrices de revenus, la dotation de groupements féminins en matériels de transformation agroalimentaire et de production agricole, la poursuite des actions de promotion de l’approche genre. Dans le même temps, les actions de protection et de promotion de l’enfant et de la famille se sont poursuivies avec notamment des soutiens aux familles déplacées. l’Emploi est un sujet de préoccupation majeure. Sa prise en charge n’a pas été favorisée par la crise qui a touché le tissu économique. Cependant, dans ce domaine, au cours de l’année 2013, il a été procédé à  la collecte de 1 358 offres d’emploi auprès des entreprises, au placement de 433 demandeurs d’emplois, à  l’appui à  la création de PME/PMI. Les activités de Formation professionnelle et de reconversion se sont poursuivies au profit des demandeurs d’emplois, de promoteurs d’entreprises et de travailleurs en activité. Le Tourisme et l’Artisanat sont des secteurs sinistrés du fait d’un contexte plutôt défavorable à  ces activités. Les actions dans ces domaines ont porté sur la réalisation d’infrastructures de base, le renforcement des capacités et la préparation de la sortie de crise. Dans le cadre de la promotion de notre patrimoine culturel, le Gouvernement envisage, entre autres, la reconstruction/réhabilitation des différents monuments détruits par les terroristes au Nord. La jeunesse malienne a fait la preuve de son engagement patriotique lors de la crise qu’a traversée notre pays à  travers sa participation multiforme à  l’effort de guerre et ses activités de sensibilisation en faveur de la paix et de la réconciliation. En 2013, le Centre National de Promotion du Volontariat au Mali a été rendu opérationnel avec notamment le recrutement de plus de 100 volontaires et leur affectation auprès des collectivités. Dans le domaine des Sports, notre pays s’est fait un point d’honneur d’organiser au plan national les activités sportives annuelles et de prendre part à  de nombreuses compétions continentales et mondiales. En termes de bilan, l’Equipe Nationale de Basket-ball des filles de moins de 16 ans a été sacrée championne d’Afrique lors du Tournoi de Maputo pour la 3ème fois consécutive ; l’Equipe Nationale de Football s’est classée 3ème à  la CAN 2013 en Afrique du Sud. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Le Gouvernement a porté une attention particulière à  la situation de nos compatriotes établis à  l’extérieur. Il faut saluer ici l’attachement des Maliens de l’extérieur à  leur pays. Ils l’ont toujours prouvé mais de façon encore plus marquante lors de cette crise en contribuant à  l’effort de guerre pour plus de 700 millions de F CFA et en menant des activités de lobbying et de défense des intérêts du Mali dans leur pays de résidence. Le Gouvernement s’est attaché à  apporter des réponses à  certaines de leurs attentes en termes d’assistance, de mise à  disposition de documents d’identité et de voyage et d’accueil lors du retour. La Diplomatie malienne a été très active au cours de l’année 2013. Elle a participé à  la mobilisation des ressources pour le développement ; elle a été présente dans les instances régionales et internationales pour soutenir les positions du Mali et obtenir l’appui des pays amis et de la Communauté internationale dans la résolution des la crise. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Ce bilan non exhaustif des activités du Gouvernement en 2013 témoigne de la vigueur de notre pays malgré les obstacles et les contraintes du moment. Cependant, le Gouvernement garde à  l’esprit que ce qui reste à  faire est considérable tant les attentes de nos concitoyens sont grandes et les ressources limitées. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, En vous élisant à  la magistrature suprême de notre pays, les Maliens ont exprimé leur volonté de changement dans le mode de gouvernance et dans leurs conditions de vie. Les femmes et les hommes qui sont au Gouvernement se tiennent à  vos côtés pour réaliser le programme que vous leur avez proposé. Dans cet objectif, le Gouvernement s’est doté d’un Programme d’Action qui fixe ses orientations et priorités pour la période 2013-2018. Les six (6) axes de ce programme et les actions prioritaires qui y sont retenues s’inscrivent dans la ligne de votre vision et tendent à  prendre en charge les sujets de préoccupation de nos concitoyens dans tous les domaines de la vie économique, sociale, culturelle et politique. Au cours de l’année 2014, les efforts du Gouvernement seront consacrés à  la mise en œuvre des actions et activités inscrites dans le Programme. Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Au seuil de l’année 2014, je forme le vœu que Dieu le Tout- Puissant et Miséricordieux, veille sur notre pays ; qu’Il vous accorde, Monsieur le Président de la République, une longue et heureuse vie et une très bonne santé ; qu’Il vous guide et vous protège dans l’accomplissement de votre mission au service du Mali et des Maliens. Mes vœux d’excellente année 2014 s’adressent également à  toute votre famille, à  vos proches et à  vos collaborateurs. Très bonne et heureuse année 2014, Monsieur le Président de la République. Je vous remercie de votre très haute et aimable attention.

Voeux du nouvel an : IBK reçoit les institutions de la République

La salle des banquets de Koulouba abrite cette cérémonie de vœux. Ce rituel de fin d’année est surtout l’occasion, avec sa tradition bien malienne, de formuler les acquis, les perspectives entre le chef de l’Etat et le gouvernement du Mali. Au sortir de la crise qu’a traversé le Mali et au terme d’un processus électoral presque achevé, en attendant la proclamation des résultats de la Cour constitutionnelle, pour le 2è tour des législatives, IBK, va pouvoir gouverner avec la majorité et des coudées un peu plus larges. Il s’agit d’asseoir définitivement la feuille de route de la reconstruction d’un Mali déchiré, divisé et qui cherche vainement à  retrouver une paix durable, mais aussi une unité nationale solide, et des frontières infranchissables pour la sécurité de ses citoyens. Bonne gouvernance Les vœux sont donc une manière de formuler, de remercier, d’ouvrir l’horizon. Dans son adresse, le chef du gouvernement Oumar Tatam Ly a insisté sur la bonne gouvernance, au travers d’une justice plus impartiale. La lutte contre la corruption selon le chef de l’exécutif figure en bonne place de l’action nationale. « Aussi, le slogan « tolérance zéro à  la corruption, n’est pas un vain mot », a assuré Oumar Tatam Ly, en promettant que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour débarrasser notre administration des mauvaises pratiques. Les défis sont vastes, mais le retour des partenaires et bailleurs financiers est un bon signal pour assainir l’environnement des affaires au Mali. Selon le dernier classement de Transparency International, le Mali a chuté de 22 places, en passant de la 105è à  la 127è placce sur un total de 177 pays en matière de corruption. Beaucoup reste donc à  faire dans ce sens. Mais, « Toute citoyenne et tout citoyen est justiciable. Nul n’est au dessus de la loi. Je l’ai dit et redit », a répondu le président de la République. Autre bonne nouvelle, les chantiers reprennent, annonce Oumar Tatam Ly, avec l’ouverture de nouvelles unités, notamment deux mines aurifères dans la Région de Kayes, une nouvelle cimenterie et la reprise du projet sucrier de Markhala. Enfin la route Gomacoura-Tombouctou dont la reprise des travaux est prévue pour le mois de Janvier 2014 . IBK déterminé pour le retour de l’autorité d’Etat « La feuille de route du Mali restera actuelle tant que l’Etat malien n’aura pas le plein contrôle de la Région de Kidal, que son autorité ne s’exercera pas avec sa souveraineté contestée par une minorité de rebelles», a déclaré IBK en réponse aux vœux du gouvernement. Il va sans dire que la situation à  Kidal a de quoi donner davantage de cheveux blancs au Président de la République, qui a récemment manifesté son indignation sur la situation de cette partie du Mali en marge du sommet sur la sécurité de l’Elysée à  Paris, début décembre. Dans un entretien au quotidien Le Monde, le président Keita y disait que « la communauté internationale oblige le Mali à  négocier avec un groupes armé ». Une déclaration qui vient à  point nommé au moment o๠l’indignation sur le cas de Kidal, va crescendo au sein de l’opinion nationale. « Il est illusoire de croire que le Mali a les mains libres et tant que les soldats français seront sur notre sol, nous devrons composer avec les volontés de la France », prévient un diplomate. Malgré tout, les Maliens ont besoin d’entendre des messages forts, de retrouver cette dignité perdue. C’est à  cela que servent les vœux de la République au Président, parfaitement conscient des défis de l’heure, de la situation  » intolérable » au nord o๠persiste l’insécurité liée aux attentats. Si la mort des deux casques bleus sénégalais l’a rappelé cruellement, IBK se veut déterminé à  fixer un nouveau cap pour 2014;

Edito : Les jeunes, oui les jeunes, rien que les jeunes…

Barack Obama l’avait dit en marge d’un forum mondial. « Jeunes, engagez vous de plus en plus en politique pour changer les choses dans vos pays ». C’est bien de cela qu’il s’agit, engager la jeunesse malienne dans la voie politique pour faire bouger les lignes, influer sur les décisions, mais surtout parler au nom de cette jeunesse malienne en perte de repères et de vision pour son avenir… Au Mali, la jeunesse est active ! En matière de plaidoyer et à  l’inverse d’autres pays de la sous région, les jeunes, les enfants, à  travers le Parlement des Enfants, le Conseil consultatif des jeunes, ou encore le Conseil National de la Jeunesse (CNJ), cet instrument qui tend à  s’institutionnaliser à  moyen terme, et à  côtoyer les hautes sphères du pouvoir, agissent au niveau national et local. Mais la jeunesse malienne est-elle soudée ? Partage t-elle des valeurs communes, les mêmes idéaux ? « Je pense qu’il faut casser des structures comme l’AEEM, pour faire avancer l’éducation au Mali », estime Awa, étudiante.  » Pour moi le CNJ, n’est pas tout à  fait représentatif, de l’ensemble de le jeunesse malienne, il doit s’ouvrir plus », précise Aliou, cadre. Du reste, ce CNJ confronté à  des querelles internes, doit malgré tout représenter cette jeunesse qui veut compter.  » Nous allons même accompagner les autorités dans le processus de réconciliation nationale », ajoute Salia Touré, le président, récemment élu au terme du congrès de Kayes, un congrès contesté par une autre frange de jeunes… Le défi reste immense pour les jeunes. Le nouveau bureau du CNJ a même rencontré le Président de la République. Et IBK leur a lancé :  » je l’ai dit, je le ferai ! », une promesse, celle de prendre en compte plus l’avenir des jeunes dans son programme politique.

Mohamed Ould Abdel Aziz : « Il y a malheureusement parfois plus de coopération entre les terroristes que les Etats »

Avec la grave crise que le mali a connu, l’OMVS ne peut-elle pas profiter pour porter une deuxième corde à  son arc en plus de celle relative à  l’économie, un volet sécurité ? Mohamed Ould Abdel Aziz : Nous sommes dans une situation assez difficile au niveau du Sahel, nous sommes menacés par ce phénomène qu’on appelle le terrorisme qui est étranger à  notre région, à  notre culture et à  notre civilisation mais on est obligé de faire avec. Le terrorisme ne vient pas seul et ne s’implante pas n’importe oà¹, il faut qu’il y ait une faille quelque part pour qu’il puisse s’implanter. Malheureusement, il se trouvait qu’il y avait une situation au nord du Mali qui a fait que les terroristes ont pu l’atteindre. Le terrorisme est alimenté par les trafics de drogue, les trafics illicites d’armes, la prise d’otage et le paiement de rançon. Ce phénomène n’a pas été malheureusement traité à  temps. Il y a eu du laxisme, un manque de coordination et de coopération entre les Etats du Sahel. On a essayé ensemble de faire un effort mais on a pas trouvé la bonne formule qui pouvait nous permettre de sortir de cette situation. A cela, il faut ajouter, les problèmes survenus en Libye. Le démantèlement de l’arsenal militaire libyen est venu renforcer les équipements des terroristes sur place. Il a fallu l’intervention de l’armée française pour stopper l’avancée des terroristes. Je pense que nous devons tenir compte de cette situation et en tirer les enseignements nécessaires et à  l’avenir, compter que sur nos propres moyens. Le terrorisme est un phénomène qui peut frapper n’importe quel pays de la région, un phénomène qui ne connait pas de frontière, un phénomène qui permet à  des gens d’horizons divers de s’organiser entre eux et de s’entendre, même parfois plus que les Etats. Il y a plus de lien malheureusement parfois et plus de coopération entre les terroristes eux-mêmes que les Etats. Et là  C’’est un problème. Avec mes collègues Chefs d’Etat, nous sommes très conscients de cette situation et nous prenons des mesures qui s’imposent. Ce qui s’est passé au Mali peut se passer ailleurs donc nous devons travailler main dans la main pour juguler ce phénomène pour qu’il ne s’étende ailleurs. Nous ne devons pas laisser des terroristes se substituer à  l’Etat, ni s’implanter quelque part dans une partie de nos états. Quel peut être l’impact de ces ouvrages hydroélectriques sur le vécu des populations ? Macky Sall: D’abord un mot sur le terrorisme. Après avoir parlé au commandant du contingent du Sénégal à  Kidal, il m’a rassuré que le morale ne saurait être touché par ce qui s’est passé et ils sont déterminés à  assumer la mission qui est la leur pour restaurer la paix et l’intégralité de l’intégrité territoriale conformément à  leur mission en territoire malien. Ce qui s’est passé ne pourra entamer la détermination du Sénégal, son armée et son gouvernement à  faire face à  toute sorte d’agression particulièrement à  cette forme nouvelle d’agression au sahel. Pour revenir à  la question, ces barrages donnent plus d’espoir quant à  l’avenir de l’organisation commune et les autres barrages qui devront suivre. La voie est indiquée pour l’avenir de l’OMVS et C’’est une source d’énergie propre, tirée à  partir de l’eau. Il n’y a absolument pas d’impact sur l’environnement. En dehors des ouvrages de l’OMVS, dans l’espace, nous avons d’autres sources d’énergie en Mauritanie, le gaz sur lequel le gouvernement mauritanien a accepté de travailler avec le Mali et le Sénégal pour un échange d’énergie, de vente d’électricité à  partir de gaz. Tout cela montre que l’espace OMVS est un espace o๠tout nous lie, l’histoire, la géographie, l’économie et je pense que nous n’avons d’autres choix que de poursuivre cet héritage, de le consolider et de le renforcer. Avec l’énergie nous allons construire une union forte au sein de nos espaces communautaires. Au regard de la crise énergétique que vivent nos pays, les actions comme l’inauguration du barrage de Felou et de Gouina sont à  saluer, cependant, force est de constater que dans les deux autres volets de l’OMVS à  savoir l’agriculture et la navigabilité trainent les pas. Qu’en est-il de ces deux volets, est ce qu’il y a un manque de solidarité sur ce plan ? Ibrahim Boubacar Kéita: Ce volet nous tient parfaitement à  C’œur et je vous assure qu’il n’est pas du tout en reste. Le Haut commissaire est rentré d’une mission précisément pour ce sujet. La Sogénav qui a son siège en Mauritanie a cela, comme mission et vocation, faire en sorte que rapidement ce volet devienne réalité et que nous ayons enfin l’accès à  la mer. Il n’y aucun abandon à  ce niveau là  et je crois que cela sera réalisé. En ce qui concerne l’irrigation également, on sera davantage servi après le projet des deux barrages à  venir en territoire guinéen qui vont donner au Mali un espace aménageable beaucoup plus important. Il n’y a qu’une continuité dans tout cela. Tous ces efforts contribuent à  faire en sorte que nos pays soient à  l’unisson et que chacun trouve ses marques là  o๠il y a déficit ou difficulté interne, C’’est ça la solidarité, C’’est ça la mise en commun de ce qu’on peut avoir en partage et je voudrais dire que le rôle de fleuves dans le développement d’un pays est assez singulier, notre fleuve va créer la vie faire que la lutte contre la pauvreté soit effective et efficace, l’électricité va permettre aux petites et moyennes entreprises, des entreprises minières et d’autres de se mettre en place avec la création d’emploi renouvelé, l’agriculture sera développée pour la sécurité alimentaire dont nos pays ont besoin, la navigabilité sera là  pour mettre les peuples en liaison, et commercer entre eux, tout cela fonde un vivre ensemble.

IBK voyage t-il trop ?

Le président de la république presse le pas. Il voyage. Il multiplie les rencontres. Il montre à  son peuple qu’il veut faire bouger les choses. Malheureusement, chaque jour que Dieu fait, des flèches décochées de nulle part le visent, alors se pose la question de savoir pourquoi doute t-on autant d’Ibrahim Boubacar Keita ? Un chapelet de griefs Dans un pays en crise o๠tout est à  refaire, les institutions comme les hommes, la parole ne suffit plus. Seuls des actes forts comptent. à‰lu il y a un peu plus de trois mois, Ibrahima Boubacar Keita fait l’objet de critiques multiples. On lui reproche moult choses, son omniprésence à  la télé, ses voyages (il est souvent hors du pays) et ses menaces (la plupart de ses discours sont ponctués de menaces). D’aucuns estiment que le président surpris par sa victoire écrasante vit sur un nuage en pensant avoir la latitude de jouir d’abord des privilèges de son fauteuil. Ils lui reprochent son côté princier, ses pleurs répétitifs devant caméras et micros et son incapacité à  divorcer d’avec de habitudes comme ses débuts de journée difficile. Ces adversaires s’insurgent contre l’absence de tournée nationale du président élu depuis son investiture. Ils estiment qu’il gère le pays par procuration avec un chef de cabinet et un secrétaire de la présidence omniprésents, sans oublier un fils prêt à  arracher un siège de l’assemblée nationale. Les adversaires du président lui reprochent même sa mollesse devant les autorités françaises et son manque d’audace face aux diktats des occidentaux sur le cas controversé de Kidal. Le chapelet de griefs est long. IBK est voué aux gémonies. On raconte les rumeurs les plus folles le concernant. De la décision d’enlever les ralentisseurs de la route de Djicoroni à  cette histoire de voitures 4*4 payées rubis sur ongle et immatriculées en son nom en passant par sa volonté de coffrer Sanogo pour dérouler le tapis rouge à  ATT, l’opinion publique malienne se ravitaille de ragots constamment renouvelés sur la première personnalité du pays. l’on est en droit de se demander «Â pourquoi douter de IBK et qui tente de le souiller »Â ? Vouloir reconstruire sur des ruines est une tentative vaine. Le Mali a encore du mal à  émerger. Le Mali, disons-le, est un pays convalescent. Dans les tours opérators et dans tous les QG des armées de la planète, le Mali est sur la liste rouge. Ce n’est pas parce que les check-points disparaissent à  l’entrée et à  la sortie des grandes agglomérations et que les boites de nuit ont renoué avec les soirées bien arrosées, qu’il faut toujours penser à  la sortie définitive de crise. Il ne faut pas non plus oublier que les assassins de Ghislaine Dupont et Claude Verlon courent toujours et que leur mort remonte à  peine à  un mois. Les puissances occidentales sont conscientes que la partie est loin d’être terminée d’autant que l’adversaire somnole pour endormir sa proie et, tel le sphinx, revient à  la charge. Trop de voyages pour le président ? Dans ce contexte, le président IBK a-t-il le choix de se vautrer à  Koulouba pour recevoir des visiteurs plus préoccupés par leur poche que l’avenir du pays? IBK a-t-il le choix de rester au Mali tout en sachant que la reconstruction passe par une mobilisation urgente des fonds. Il est certain que le Mali ne se fera pas seul. Il a besoin d’un plan Marshall, un plan évalué à  prés de 3000 milliards. Ces fonds déjà  négociés par Dioncounda TRAORE exigent tout un élan diplomatique pour être libérés et mis à  la disposition du pays. Le sommet Afrique-Asie, l’Assemblée Générale des Nations-Unies, le sommet de la CEDEAO, le sommet de l’Union Africaine, les visites dans quelques pays amis et enfin Strasbourg ont été des passages obligés pour convaincre la communauté internationale d’ouvrir la caverne d’Ali Baba. Mieux communiquer C’’est vrai que les voyages coûtent chers. C’’est vrai que les urgences sont nombreuses. C’’est vrai que les engagements du candidat étaient fermes. C’’est vrai que le peuple a besoin d’actes forts. C’’est vrai que le Malien sort d’un traumatisme. C’’est vrai que le Mali doit reprendre son envol. Seulement, le président de la république, pour dérouler son programme, a besoin de fonds conséquents. Fort heureusement, les bailleurs de fonds sensibles aux efforts diplomatiques déployés ça et là , par le nouvel homme fort du Mali ont accepté de casser leur tirelire. Le résultat est là  : IBK aura bientôt les moyens de sa politique. Il reste au locataire de Koulouba de revoir sa communication. Ses actes méritent d’être connus. Les Maliens doivent être informés. Ce n’est pas l’ORTM qui fera l’affaire. Avec tous les spécialistes en communication qui peuplent son cabinet, IBK ne doit pas avoir des problèmes de communication. Communiquer est un impératif catégorique pour le président. Tous les doutes le concernant et toutes les suspicions proviennent d’un manque de communication du président. Un exemple : qui savait qu’il avait transmis à  la justice une pile de dossiers mettant en cause des magistrats dans le cadre la lutte contre la corruption ? Le président a-t-il signé un décret favorable à  SANOGO ? Des questions de cette nature se comptent à  la pelle. Normal puisque la présidence a encore une communication défensive et tatillonne.

L’Allemagne réaffirme son soutien au Mali

Angela Merkel l’a rappelé : l’Allemagne a été le premier pays à  reconnaà®tre l’indépendance du Mali en 1960. Aujourd’hui, la coopération entre les deux pays passe par un soutien financier: lors de la conférence des donateurs en mai à  Bruxelles, Berlin a promis de débloquer 100 millions d’euros. Mais aussi par la formation de soldats dans le cadre de la mission européenne sur place, l’EUTM. Une aide qui dépend de la poursuite du processus de démocratisation, que la chancelière a tenu à  saluer: Des sanctions donc pour les combattants islamistes qui continuent de sévir et tout particulièrement dans le nord du pays. En début de semaine 19 d’entre eux ont été tués dans la région de Tombouctou : Mais ce combat n’est qu’un des défis qui attend le gouvernement comme le rappelle Ibrahim Boubacar Keita : La crise en Centrafrique s’est par ailleurs invitée dans les discussions et le président malien a salué l’intervention militaire française: De son côté, Angela Merkel a rappelé que l’Allemagne allait soutenir la MISCA avec un avion de transports qui assurera l’évacuation médicale.

Mali: le président IBK à Strasbourg pour remercier l’Europe de son soutien

Le président malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) était reçu, mardi 10 décembre, par les eurodéputés à  Strasbourg, deux mois après avoir pris ses fonctions et à  quelques jours du deuxième tour des élections législatives. Les trois bataillons opérationnels sur le terrain, la stratégie européenne pour la sécurité au Sahel, l’aide de plus de trois milliards d’euros pour le redressement du Mali… Ibrahim Boubacar Keà¯ta a passé en revue le soutien de l’Europe depuis l’intervention française Serval, il y a presque un an. « Il y a un an, le Mali était un pays hors la loi avec un Etat corrompu, gangrené par le trafic de drogue », a-t-il notamment déclaré. « Urgence absolue » Pour accompagner le processus démocratique du pays, le président plaide pour un déblocage rapide de l’enveloppe promise par la communauté internationale en mai dernier : « Le Mali compte sur vous pour faciliter l’allègement des procédures de décaissement et la relance des projets de développement, nous sommes dans l’urgence absolue et cela est quelquefois alourdi par des décaissements difficiles. Je pense que la volonté de l’Europe est d’aider concrètement et rapidement au relèvement du Mali ». « Paix durable » En contrepartie, il a tenu à  rassurer ses bailleurs de fonds : « Cet argent sera utilisé de façon transparente et efficace pour bâtir un Etat digne de ce nom, une réelle démocratie ». Il a rappelé les efforts et la feuille de route de son gouvernement pour accélérer le processus de réconciliation nationale : « Objectif : la recherche d’une paix durable, globale et inclusive », a terminé Ibrahim Boubacar Keà¯ta.

IBK :  » La communauté internationale oblige le Mali à négocier avec un groupe armé »

Vous êtes en France pour participer au sommet de l’Elysée sur l’Afrique, les 6 et 7 décembre. Tenir un tel sommet, à  Paris en 2013, n’est-ce pas du néocolonialisme ? Ibrahim Boubacar Keà¯ta : Si c’était le cas, je ne serai pas là . Je ne crois pas non plus que cela soit l’intention de François Hollande que je connais depuis une trentaine d’années. Il y a des problèmes de sécurité en Afrique qui interpellent l’ensemble de la communauté internationale. La France agit en conformité avec sa vocation, sans aucune forme de paternalisme inacceptable, ni de néocolonialisme qui n’auraient aucune chance de prospérer aujourd’hui. Voyez-vous une différence entre la politique africaine de François Hollande et celle de ses prédécesseurs ? Je ne me lancerai pas dans des comparaisons, je n’ai pas connu ses prédécesseurs, sauf François Mitterrand. Mais je connais François Hollande et nous avons une relation amicale, fondée sur des valeurs. Tout le monde s’accorde à  dire que les décisions qui ont été prises vont dans le bon sens. Il y a du respect et de l’écoute, j’y suis très sensible. En venant au sommet de l’Elysée, je n’ai pas l’impression de répondre à  un oukase. L’écoute respectueuse n’était pas là  avant ? Je ne sais pas, je n’étais pas là . Je note juste que je suis écouté avec respect et considération, nous pouvons échanger de tout, c’est important. La France est intervenue au Mali et s’apprête à  le faire en Centrafrique. Est-elle condamnée à  jouer le rôle de gendarme de l’Afrique ? Sûrement pas, mais la France a, hélas, des devoirs historiques. Quand on a fait un chemin ensemble, aussi douloureux qu’il ait pu être parfois, il en reste toujours quelque chose. La France, vis-à -vis de l’Afrique francophone, se sent un devoir qui est d’abord un devoir de solidarité. Nous sommes condamnés à  cheminer ensemble. A quoi va servir ce sommet de l’Elysée sur l’Afrique ? D’abord, il a le mérite de se tenir, de rappeler que sans la paix et la sécurité, tout le reste est vain. Nous avons de vastes problèmes de développement, il faut presque tout reprendre de zéro. Nous devons d’abord stabiliser nos pays et résoudre la question de l’Etat-nation. Aujourd’hui, ce vivre-ensemble est remis en cause de façon brutale au Mali. Même si nous avons été préparés par des crises cycliques d’irrédentisme, nous ne comprenons pas l’acuité qu’elles ont prise, avec cette revendication d’indépendance qui n’est assumée que par une infime minorité de la communauté en question . Considérez-vous que le Mali est un pays sous tutelle internationale et jusqu’à  quand les forces étrangères ont-elles vocation à  rester sur le territoire malien ? Le Mali ne sera jamais un pays sous tutelle et je ne serai jamais un président fantoche. Ces troupes ont vocation à  aider le Mali à  recouvrer son intégrité territoriale et sa souveraineté. Nous assistons, hélas, à  une situation o๠la présence de ces troupes a empêché le Mali de rétablir l’autorité de l’Etat à  Kidal, alors qu’il l’a fait à  Gao et à  Tombouctou. Pour quel motif ? Nous ne sommes pas naà¯fs, la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est retournée à  Kidal dans le sillage des troupes qui sont venues nous libérer. La libération s’est faite de manière conjointe jusqu’aux abords de Kidal, o๠là , on a bloqué les Maliens. Pourquoi ? Serions-nous des barbares d’une autre époque qui, une fois à  Kidal, se mettraient à  massacrer tout le monde ? L’armée malienne n’est pas une armée de soudards, surtout cette armée qui est aujourd’hui en refondation. Je ne comprends pas que Kidal ait été une exception. Pour un ami de la France comme moi, j’assiste avec beaucoup de dépit à  un reflux de l’enthousiasme envers la France dans la population malienne qui avait applaudi l’intervention française au début de l’année. Aujourd’hui, les Maliens s’interrogent. Pensez-vous que la France a commis une erreur en nouant des contacts avec le MNLA ? Ce sont plus que des contacts, je suis très bien informé. Je ne peux imputer cette doctrine à  François Hollande car je note avec bonheur que ce comportement est en train de changer de manière drastique. Nous ne comprendrions pas qu’il en soit autrement. L’armée malienne, cantonnée dans un fortin, ne pouvait pas circuler dans Kidal, o๠il y a eu une épuration ethnique. Tous ceux avec la peau noire ont été priés de quitter la ville. Cela, on ne le dit pas. Selon vous, la France n’a plus de contacts avec le MNLA ? Je n’ai pas dit cela. Nous-mêmes avons des contacts avec le MNLA. Mais la tragédie de l’assassinat des deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le 2 novembre, qui m’a révolté et ému au plus profond de mon être, nous amène à  nous interroger. Claude et Ghislaine sortaient d’un entretien avec le maà®tre de Kidal, Ambeiry ag-Ghissa. Leurs ravisseurs ont franchi quatre barrages et sont repartis en retraversant les mêmes barrages, on se pose forcément des questions. Si l’armée malienne avait été là , libre de ses mouvements, je pense qu’il en aurait été autrement. Laisser croire qu’un soutien au MNLA peut conduire à  résoudre des prises d’otages est d’une naà¯veté déconcertante. La communauté internationale nous oblige à  négocier sur notre sol avec des gens qui ont pris des armes contre l’Etat. Je rappelle que nous sommes un pays indépendant. L’Etat malien est contraint de négocier avec un groupe armé qui s’en vante, dans quelle comedia dell’arte sommes-nous ? O๠en est l’enquête sur la mort des envoyés spéciaux de RFI ? Nous sommes presque certains que l’homme qui a été désigné comme le grand ordonnateur de l’événement est bien le responsable de cette tragédie. Tantôt on le dit ancien de tel ou tel mouvement, tantôt on le dit membre d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). L’enquête l’établira. Vous avez été élu, sur la promesse d’une rupture avec l’ère de votre prédécesseur « ATT ». Or vous-même et plusieurs de vos ministres étaient déjà  présents lors de la période antérieure. O๠est la rupture ? Elle est dans la façon de faire, les Maliens ne m’auraient jamais porté au pouvoir si j’avais eu la réputation de traà®ner des casseroles. Pendant la campagne, j’ai dit que certains auraient pu ouvrir une quincaillerie ! J’ai autour de moi des hommes et des femmes dont je connais l’intégrité et auxquels j’ai dit : aucune faille ne sera tolérée.