Le général Haftar ordonne « l’assaut final » sur Tripoli

Le général Khalifa Haftar a ordonné aux troupes de l’armée nationale libyenne sous son commandement de lancer un dernier assaut sur Tripoli pour mettre fin à l’impasse militaire de huit mois et pour prendre le contrôle de la capitale aux forces fidèles au gouvernement issu de l’Accord national.Dans une allocution télévisée, jeudi soir, Haftar a affirmé que l’heure zéro était proche pour toutes les unités militaires sous son commandement de marcher sur Tripoli.

« Aujourd’hui, nous annonçons la bataille décisive et les progrès vers le cœur de la capitale », a-t-il déclaré depuis son quartier général à l’est de la Libye, coupé administrativement du reste du pays où d’autres milices dictent leur loi.

« Avec l’entrée en action de notre armée nationale, nous arrachons la Libye des griffes du terrorisme et des traîtres, et aujourd’hui nous annonçons une bataille décisive et progressons vers le cœur de la capitale pour briser ses liens, mettre fin à sa capture et procurer de la joie à peuple », a-t-il lancé.

Jusqu’au moment de cette annonce, il y a eu une accalmie dans la lutte pour la capitale, un conflit qui a commencé en avril dernier lorsque Haftar a ordonné l’invasion de la ville qui est sous le contrôle du gouvernement soutenu par la communauté internationale.

Plus de 1000 personnes, pour la plupart des civils, sont mortes depuis que la bataille de Tripoli a éclaté, forçant des centaines de milliers de personnes à quitter la ville et ses environs.

Haftar, le chef suprême de ce qui reste de l’armée nationale libyenne est considéré comme l’homme fort de l’est du pays.

Libye : Un Marocain parmi les victimes du raid contre un centre d’immigrés

Le gouvernement d’union nationale en Libye a fait savoir qu’un ressortissant marocain figure parmi les victimes du raid aérien mené mardi contre un centre d’accueil de migrants à Tripoli.Le porte-parole du ministère libyen des affaires étrangères, Mohamed Kablaoui a ainsi précisé que « selon les données fournies par les autorités sanitaires, un ressortissant tunisien et un autre marocain figurent parmi les victimes, outre des Bangladais et d’autres nationalités africaines ».

Le Consulat général du Maroc avait indiqué, plus tôt ce mercredi 3 juillet, suivre de près la situation avec les autorités libyennes à Tripoli, afin de vérifier s’il y a des Marocains parmi les victimes de la frappe aérienne contre un centre d’accueil pour migrants à Tajoura (11 km à l’est de la capitale).

« Des contacts ont été pris avec les autorités libyennes qui ont souligné que les équipes de secours sont en train de déterminer et d’établir l’identité des 44 morts et 130 blessés touchés dans cette frappe aérienne contre un centre d’accueil de migrants en Libye, survenue mardi soir », avait précisé le Consulat dans un communiqué.

Les mesures nécessaires ont de même été prises en coordination avec les instances marocaines concernées, pour faciliter l’évacuation d’éventuels blessés ou morts, a encore ajouté le consulat.

Libye, 32 morts dans une offensive contre l’EI

Le mercredi 18 mai, le gouvernement d’union nationale dirigé par Faïez el-Sarraj et soutenu par la Communauté internationale, a lancé une offensive pour reprendre du terrain sur l’État Islamique (EI) à Syrte, son fief.

Trente-deux morts, c’est le bilan tragique de l’attentat à la voiture piégée et des combats ayant opposé, le mercredi 18 mai 2016, les forces du gouvernement d’union nationale libyenne à l’État islamique à l’ouest de Syrte, une zone que le groupe djihadiste a conquise, affichant du coup son ambition de plus en plus grande de renforcer sa position dans ce pays devenu défaillant depuis la chute de Muhammar Kadhafi, en 2011. L’attentat, qui a fait trente-deux morts et une cinquantaine de blessés, est intervenu à Bouairat El-Hassoun, un village à l’ouest de Syrte dont les forces du gouvernement d’union nationale disent avoir pris le contrôle.

L’offensive du gouvernement d’union vise à stopper et pousser dans ses derniers retranchements l’EI. Mais, grand paradoxe, il fait face à la concurrence des forces militaires menées par le général Kalifa Haftar, bras armé du Parlement basé à Tobrouk, qui ne reconnaît pas El-Sarraj, refuse de céder malgré l’épée de Damoclès des sanctions brandie par la communauté internationale qui pense que ces divisions politiques n’arrangent pas les efforts de lutte contre le groupe djihadiste.

Le lundi 16 mai, 21 nations réunies à Vienne, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité compris, ont décidé de lever partiellement l’embargo sur les armes pour permettre au gouvernement d’El-Sarraj d’avoir les armes et munitions pour affronter Daesh.

International : Libye, le nouveau gouvernement contesté

Dans un communiqué, les Amazighs, une tribu berbère minoritaire persécutée sous le règne de Kadhafi, vivant dans l’ouest du pays, a dénoncé la marginalisation des siens lors de la formation du nouveau gouvernement. Se jugeant exclue des ministères importants. Pour les membres de ce groupe, leur représentativité dans le gouvernement ne correspond pas à  leur présence et à  leur contribution à  la révolution. Ils demandent une plus grande reconnaissance de leur culture et de leur langue au sein de la nouvelle Libye. A Benghazi, C’’est les tribus Aouagi et Maghariba qui ont exprimé leur rejet du gouvernement d’ Abdel Rahim Al-Kib, dénonçant, eux aussi, la mauvaise représentativité au sein du pouvoir exécutif des ressortissants de la ville, fer de lance de la contestation contre Mouammar Kadhafi. Ils ont déployé une affiche sur laquelle on pouvait lire « Non à  un gouvernement d’étrangers! ». Les manifestants sont allés jusqu’ à  appeler les Libyens, et les Amazighs en particulier, à  geler provisoirement leur coopération avec le Conseil National de Transition (CNT) ainsi qu’avec le gouvernement tant que le CNT ne prêtera pas attention à  leurs revendications. Dans un communiqué, les Amazighs, une tribu berbère minoritaire persécutée sous le règne de Kadhafi, vivant dans l’ouest du pays, a dénoncé la marginalisation des siens lors de la formation du nouveau gouvernement. Se jugeant exclue des ministères importants. Pour les membres de ce groupe, leur représentativité dans le gouvernement ne correspond pas à  leur présence et à  leur contribution à  la révolution. Ils demandent une plus grande reconnaissance de leur culture et de leur langue au sein de la nouvelle Libye. A Benghazi, C’’est les tribus Aouagi et Maghariba qui ont exprimé leur rejet du gouvernement d’ Abdel Rahim Al-Kib, dénonçant, eux aussi, la mauvaise représentativité au sein du pouvoir exécutif des ressortissants de la ville, fer de lance de la contestation contre Mouammar Kadhafi. Ils ont déployé une affiche sur laquelle on pouvait lire « Non à  un gouvernement d’étrangers! ». Les manifestants sont allés jusqu’ à  appeler les Libyens, et les Amazighs en particulier, à  geler provisoirement leur coopération avec le Conseil National de Transition (CNT) ainsi qu’avec le gouvernement tant que le CNT ne prêtera pas attention à  leurs revendications.

Le spectre de Kadaffi hante à nouveau

Dans ce nouveau rapport de Human Rights Watch, publié le 17 octobre et intitulé « Mort d’un dictateur : Vengeance sanglante à  Syrte », apporte de nouvelles preuves renforçant l’hypothèse selon laquelle le dictateur libyen déchu, ainsi que des dizaines de partisans, aurait été tué, délibérément, par des miliciens rebelles. Alors que les images de son lynchage ont fait le tour du monde relayées par des vidéos sur internet, les circonstances de la mort de Kadaffi s’éclairent un peu plus. Plusieurs versions ont été données de cette mort. D’après les autorités libyennes, le guide a perdu la vie dans un échange de tirs au moment de sa capture dans sa région natale de Syrte, le 20 octobre 2011. Hypothèse contredite par des témoins qui affirment qu’il aurait été liquidé après sa capture. Les dernières heures du guide De fait, le rapport revient sur les dernières heures du guide, la fuite de son convoi et celle de son fils, Moatassem grâce à  des témoignages et vidéos publiés sur Internet recoupés. «Â Les résultats de notre enquête soulèvent des questions autour des affirmations des autorités que Mouammar Kaddafi a été tué dans des échanges de tirs et non après sa capture », affirme Peter Bouckaert, directeur des urgences à  HRW. « Les preuves suggèrent aussi que des miliciens de l’opposition ont exécuté sommairement au moins 66 membres du convoi de Kaddafi capturés à  Syrte », selon lui. Plus grave, les miliciens de la ville de Misrata auraient capturé et désarmé les membres du convoi de Kaddafi, puis les auraient violemment battus. « Ils ont ensuite exécuté au moins 66 d’entre eux près de l’hôtel Mahari », ajoute-t-il, en soulignant que certains avaient leurs mains liés derrière leur dos. Sur la mort de Kaddafi, l’ONG fait état d’images vidéo montrant que la dictateur a été capturé vivant mais saignant d’une blessure à  la tête. Selon elle, on y voit les rebelles le battre violemment et il semble avoir été blessé à  la baà¯onnette sur les fesses avec de forts saignements. « Il apparaà®t sans vie » au moment o๠il est filmé, à  moitié nu, pendant son transport dans une ambulance, selon l’ONG. Vidéo La fin d’un mythe En dépit de ces nouveaux éléments, qui apportent un peu plus de lumière sur les images choquantes, d’un guide livré aux mains des rebelles, torturé, piétiné puis entreposé dans une vulgaire boucherie, l’on ne peut s’empêcher de penser à  la fin indigne d’un homme qui a régné près de 40 ans sur la Lybie et suscité, peur et respect, dégoût et admiration. Après sa mort, il y a fort à  parier que d’autres vérités et romances surgiront sur ce personnage hautement controversé. En témoigne la publication récente de ce livre : « Les Proies», de la journaliste Annick Cojean ou le témoignage d’une jeune femme que Kadhafi a intégré dans son supposé harem, dans le désert. Les amazones de Kaddafi, l’affaire des infirmières bulgares, celle du DC10 d’UTA, autant de zones d’ombres qui ont fait du guide un personnage parfois détestable. Sa mort est-elle à  l’image de toutes ces affaires ? La vengeance a-t-elle guidé ou de simples rebelles se sont acharnés sur cet homme, manipulés par des forces étrangères ? l’avenir nous le dira. En attendant, HRW affirme avoir remis les résultats de l’enquête aux autorités de transition libyennes immédiatement après les meurtres et a ensuite demandé aux nouvelles autorités de mener une enquête complète sur ces crimes qui s’assimilent à  des crimes de guerre.

Sahel : Et revoilà le spectre de l’insécurité

Si les Libyens, acquis à  la cause de l’Otan, ont toutes les raisons de jubiler après la mort tragique du Colonel Mouammar Kadhafi, il en est tout autrement pour certains pays de la bande sahélo saharienne comme le Mali, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger s’apprêtent à  faire face à  des menaces sécuritaires. En effet, depuis le début de la crise libyenne, ces pays assistent au retour épisodique et massif de leurs ressortissants de la Libye o๠ils étaient enrôlés dans les rangs de l’armée loyaliste ou des brigades de mercenaires. Avec la chute du dictateur, on peut logiquement penser que ce retour est définitif. Nomades mais aussi sédentaires, membres de différentes communautés locales, ces migrants de retour reviennent armés, surarmés avec, dit-on, de missiles ; donc dotés d’un véritable arsenal de guerre. A n’en pas douter, ils constituent un potentiel d’insécurité pour les pays suscités, voire un facteur de déstabilisation pour toute la bande sahélo saharienne. Et déjà , des signaux d’alarme sont là . De nombreuses localités du Nord Mali sont devenues le théâtre d’actes de banditisme (braquages de voyageurs, vols de véhicules tout-terrain, destruction de biens publics en signe de protestation contre le retour de l’administration et des casernes militaires, sabotages de la reprise timide des actions de développement…). Aujourd’hui, l’ombre de Kadhafi continue de planer au dessus des pays de la bande sahélo saharienne. Le Mali, l’Algérie, le Niger et la Mauritanie et même le Burkina Faso auront certainement beaucoup de mal à  faire face aux conséquences de la disparition du Guide Libyen.L’une des options est de prendre les devants. Ainsi, il y a quelques jours, plusieurs membres du Gouvernement, des notabilités et des cadres du Nord ont rencontré les ressortissants maliens de retour de Libye pour essayer de cerner et de pouvoir conjurer la menace que représentent ceux-ci. Si des assurances ont été données de part et d’autre, rien n’indique que le danger soit définitivement écarté. Au contraire, le banditisme transfrontalier semble recourir à  une nouvelle stratégie de coopération et d’unité d’actions. L’une des grandes inquiétudes vient du MTNM (Mouvement Touarègue pour le Nord Mali, une dissidence de l’Alliance touarègue du Nord Mali pour le changement, rentrée dans les rangs), décapité par la mort de son fondateur et leader, Ibrahim Ag Bahanga. Ce mouvement s’est renforcé grâce au recrutement de plusieurs combattants de retour de Libye et la fusion avec le MNA (Mouvement Nigérien de Libération de l’Azawak). Ces deux groupes seraient toujours très actifs dans le sud algérien o๠ils possèderaient des bases arrières. Certes, la visite de travail effectuée la semaine dernière par le président malien en Algérie s’est beaucoup penchée sur cet aspect. De nombreux gages de bonne volonté ont été donnés par les deux parties. Mais, cela va-t-il suffir pour faire reculer tous les groupuscules qui entendent bien continuer à  sévir? Rien n’est moins sur. Rappelons que depuis plusieurs années, le président malien, Amadou Toumani Touré, s’échine à  demander une rencontre au sommet entre tous les chefs d’Etat et de Gouvernement des pays riverains de la bande sahélo saharienne. En vain !

Merci Kadhafi!

Voilà , c’est fait. IIs l’ont eu! Ils t’ont eu Kadhafi! Ils t’avaient prévenu en mars dernier, qu’ils pourraient « être amenés à  [te]tuer pour garantir la pacification du pays »…Et toi, tu répondais que tu mourrais en martyr. Comme le disait hier un journaliste de France 24, voici ton voeu exaucé, puisque c’est ta terre natale de Syrte qui a recueilli ton dernier souffle!On me jettera peut-être la pierre, mais moi, aujourd’hui, je veux te dire merci. Merci, Frère Guide, comme nous t’appellions il y a encore pas si longtemps. Merci pour avoir donné aux libyens un pays à  l’économie forte, o๠les charges sociales étaient soutenues par l’Etat. Pour avoir verdi le désert et permis à  tes compatriotes de manger à  leur faim. Pour avoir fait de ton pays une nation enviée en Afrique. Merci pour avoir fait de ton pays un eldorado o๠mes frères partaient « se chercher ». C’est vrai que bien des fois tu les as fait rapatrier manumilitari, sans armes ni bagages, mais nombreux sont ceux d’entre eux qui ont réussi à  faire leur chemin sur la terre libyenne. Merci d’avoir rêvé d’une Afrique forte et unie. Grâce à  toi, de nombreux pays africains ont réalisé des projets socio-économiques d’envergure sans craindre des remboursements de prêts intergénérationnels. Ton rêve, même s’il tournait parfois à  la mégalomanie avec ton titre de « Roi des rois d’Afrique », ton rêve a quand même donné envie aux panafricanistes de remettre en selle les idéaux de nos indépendances. Merci d’avoir tenu tête aux néocolonialistes. Tes grandes envolées lyriques nous faisant rire ou nous exaspéraient mais nous ne pouvions pas ne pas y lire, y retrouver ce désir qui est cher à  tous les africains: celui de la vraie indépendance, sans dette extérieure, sans banque centrale d’ailleurs nous dictant nos décisions économiques, sans « Françafrique » nous imposant des maà®tres à  penser… Merci enfin, Mouammar, de rappeler, par ta mort dont les circonstances me bouleversent, à  tous ceux là  qui s’accrochent au pouvoir, que tout peut leur arriver et que l’ami d’hier peut te jeter une bombe sur la tête et te livrer à  tes ennemis. Le pouvoir n’est pas éternel et tout homme doit savoir que la mort est une fin à  laquelle nul d’entre nous ne saurait échapper. Que le Tout-Puissant ait pitié de toi et qu’Il t’accorde la paix, Frère Guide Mouammar Kadhafi.

Libye : Des maliens en prison à Jedidah

Prison de Jedidah-Libye: 300 Maliens dans les geôles du CNT, 40 portés disparus – L’information nous a été donnée par certains ressortissants maliens, rapatriés de Libye, il y a quelques jours : « Nous avons laissé derrière nous plusieurs Maliens, de toutes les ethnies, dans la prison de Jedidah, l’une des plus terribles en Libye. Pendant notre fuite, on nous a dit qu’il y avait des gens qui ont disparu ». Contacté par nos soins, dans l’après-midi du vendredi 16 septembre, un diplomate basé dans un pays arabe et qui requiert l’anonymat, a confirmé les faits. Selon lui, ce sont environ 300 Maliens qui croupissent dans la prison de Jedidah, en Libye et on dénombre 40 personnes disparues. Le diplomate de souligner que « toutes ces informations ont été transmises aux ministères des Affaires Etrangères et à  celui des Maliens de l’Extérieur ». Pour le moment, c’est silence radio du côté de Bamako. Comme à  l’accoutumée. C’est à  l’international que des voix s’élèvent pour dénoncer les exactions commises par le Conseil national de transition. C’est ainsi que l’un des membres de l’association Défense-Etrangers en Libye, avec qui nous avons échangé au téléphone, affirme, lui aussi, qu’environ 600 personnes, surtout des maliens et nigériens, sont détenues et « torturées » par les nouvelles autorités libyennes. « Sur la base d’informations fiables, environ 300 étrangers, essentiellement des Touareg du Mali, croupissent actuellement dans les prisons libyennes. Ils sont persécutés par les forces de sécurité du nouveau régime » du Conseil national de transition (CNT), selon un communiqué de l’association, publié sur un site Internet. « Certains disent qu’ils ont été tués et enterrés dans une fosse commune. Il faut que les gouvernements de leurs pays d’origine réagissent enfin, et que le CNT donne sa version des faits », poursuit-elle. Selon l’association, les témoignages ont été recueillis auprès de contacts sur place qui se cachent et craignent pour leur vie, ou bien de détenus qui soudoient des geôliers pour pouvoir communiquer avec l’extérieur. Ils ont affirmé avoir saisi les autorités maliennes et sollicité une rencontre pour leur « expliquer la situation et demander les mesures prises pour réclamer la libération des étrangers emprisonnés en Libye ». Il faut reconnaà®tre que de tout temps, les Africains au Sud du Sahara, et les noirs en général, connaissent une vie très difficile en Libye. Au temps de Kadhafi, cette main-d’œuvre bon marché était l’objet de discrimination et d’exactions de toutes sortes. Ils étaient dépossédés de leurs biens tous les jours, sans compter le grand nombre qui était jeté en prison sans jugement. Certains y perdaient la vie. Avec la guerre contre le régime Kadhafiste, la situation des sud sahariens a été encore pire. Tout noir est confondu aux mercenaires de Kadhafi et est livré à  une torture impitoyable s’il n’est pas tout de suite abattu. Ceux qui ont regagné le Niger, le Mali ou le Burkina Faso savent à  quel prix ils ont pu sauver leur tête. Aujourd’hui, dans les zones conquises par le CNT, nous confie le diplomate que nous avons contacté, aucune juridiction véritable n’existe pour le moment. Le pays est donc livré aux nouveaux maà®tres. Espérons que, dans un proche avenir, nos autorités compétentes sortiront nos compatriotes dans cette situation qui n’a que trop duré.

Cameron et Sarkozy, nouveaux rois de la Libye

Ils ont jugé bon se se rendre en Libye pour donner des leçons au pays de Khaddafi qui reste introuvable. Ils, David Cameron, le premier ministre britannique et le président Français Nicolas Sarkozy, sont arrivés à  Tripoli pour une visite éclair de quelques heures… Dans la capitale, ils sont accueillis en héros puisqu’on peut voir un peu partout des affiches scandant des remerciements : « Merci Sarkozy » ou encore  » Thank you Britain! » sur les murs de la capitale, informe Reuters ce jeudi. Au programme des deux dirigeants, la visite d’un hôpital à  Tripoli et une rencontre avec les dirigeants du CNT, avant une conférence de presse face aux journalistes. Là  encore, Sarkozy ne s’est pas privé de fustiger le régime libyen. »Le colonel Kadhafi doit être arrêté et tous ceux qui sont inculpés par des juridictions internationales doivent rendre des comptes pour ce qu’ils ont fait », a déclaré un Sarkozy visiblement sûr de lui. Pendant ce temps, le guide reste caché. Face à  tous ceux qui affirment que les intérêts français sont dirigés vers le pétrole libyen, Sarkozy répond « qu’aucun accord entre les nouvelles autorités libyennes et la France pour le partage des richesses de la Libye n’ a été évoqué, et que la France ne demandait aucune préférence ». Voilà  de quoi calmer la polémique, même s’il est indéniable que la France touchera les dividendes de cette guerre éclair contre un régime qu’elle n’a pas toujours désavoué. Après Tripoli, Sarkozy et Cameron ont pris la direction de Benghazi, siège de l’insurrection libyenne, o๠ils prendront la parole en « héros », sur la Place de la Liberté pour y donner des leçons de démocratie. Elle a bon dos cette démocratie occidentale, alors que des centaines de panafricanistes convaincus crient à  l’injustice et à  la main mise de l’Occident sur la souveraineté des peuples africains… Au même moment, des massacres sont perpétrés en Syrie, dans l’indifférence presque totale…

ATT à propos de la Libye : “ La reconnaissance du CNT par le Mali n’est qu’une question de temps”

Monsieur le président bonjour, est-ce que votre participation à  la Conférence de Paris sur la Libye vaut reconnaissance du CNT ? Non. Vous savez que d’abord, J’ai été invité par le président de la République française et vu les relations et les privilèges que nous avons avec la France et au plan de la courtoisie d’abord, il faudrait répondre. Nous reconnaissons la Libye et nous avons notre ambassadeur qui est resté en Libye, malgré tout, avec sa famille, qui est resté solidaire au peuple libyen pendant toute sa lutte. Jusqu’à  aujourd’hui, notre ambassadeur n’a pas bougé. D’autre part, en tant que membre d’un comité qui est chargé de la médiation, vous imaginez, nous ne pouvons pas être juge et partie. Nous respectons également une ligne qui été dégagée par l’Union Africaine : accélérer la mise en place d’un Gouvernement inclusif. A partir de là , nous allons procéder également à  l’acceptation de ce gouvernement au sein de l’Union Africaine et J’ai été réconforté par le président du CNT, hier, qui a dit également les mêmes choses. Donc, je pense que la reconnaissance n’est qu’une question de temps. Vous n’avez pas de doute sur le projet de société du CNT par exemple ? Je n’ai aucune raison de douter. Je pense ou en tout cas J’ai vu des gens de très bonne volonté. Ensuite, ce n’est pas ma première fois de rencontrer le CNT. A chaque fois qu’il y a eu une réunion, je me suis toujours permis de les rencontrer et J’ai toujours échangé avec eux. Ensuite, je me suis rendu à  Benghazi pendant les heures chaudes et donc, pratiquement, je les connais. Nous attendons que l’UA change de position pour reconnaà®tre, à  votre tour, si J’ai bien compris, le CNT. Mais, est-ce que vous n’avez pas l’impression que l’UA s’est arcboutée sur une position dépassée ; qu’elle n’a pas su s’intégrer à  une dynamique internationale concernant la Libye ? Je ne crois pas. Je pense que l’UA, d’abord, il faut le reconnaà®tre, a été l’une des premières organisations à  s’intéresser à  la situation en Libye. D’autre part, l’UA, en tout cas, a dégagé une feuille de route. Et aujourd’hui, nous voyons que les éléments essentiels de notre feuille de route ont été pris en compte. Je ne pense pas que l’Union Africaine soit en retard. Je pense que C’’est une démarche et je comprends parfaitement cette démarche. Sur ce dossier libyen, les pays africains sont particulièrement divisés une quinzaine ont reconnu le CNT. D’autres, non. Est-ce qu’il n’y a pas, aujourd’hui, un manque de leadership au sein de l’Union Africaine ? Je ne pense pas. Je pense tout simplement, il faut reconnaà®tre une chose : le fait de ne pas reconnaà®tre le CNT est un sujet dépassé. Moi, J’ai dit à  certains amis du CNT :  » ne perdons pas du temps à  la reconnaissance ; maintenant, voyons les actions nouvelles comment les uns et les autres peuvent s’y engager ». Il y a un fait qui est là  : C’’est le CNT. Ils sont là , ils sont installés ; ils travaillent, on travaille avec eux, on parle avec eux. Donc, moi je pense que l’Union Africaine, C’’est beaucoup plus les textes qui l’enferment et non une autre volonté politique. Monsieur le président, qu’allez-vous faire pour les Maliens qui vivent toujours à  Tripoli qui, pour beaucoup, sont coincés chez eux, n’osent pas sortir et sont pris pour des mercenaires. Est-ce que votre mission diplomatique sur place a des contacts avec eux. Savez-vous combien sont concernés ? Qu’est-ce qui est prévu ? D’abord, Il faut dire qu’il y a un nombre particulièrement important de Maliens qui sont rentrés. Il y a pas moins de 20 000. Et je suis surpris de savoir qu’il a encore presque le même nombre qui est resté. Jusque là , nous n’avons appris aucune exaction et nous n’avons appris aucun problème à  un Malien. l’ambassadeur, qui est là -bas à  que J’ai commis de rester tant qu’il y aura un seul Malien, est là  et chaque jour nous recevons des comptes rendus. Mais C’’est vrai, J’ai profité de cette réunion pour rappeler quand même qu’il y avait un point très important qui avait été déjà  souligné avec insistance par le Premier ministre du CNT qui disait  » nous prendrons toutes les dispositions pour les Etrangers « . Nous avons dit que ça nous rassure. Ils ont besoin de reprendre les choses en mains et je pense que ça ira bien. Et concernant les Maliens qui sont rentrés au Mali dans le dénuement… Est-ce que des financements vont être débloqués pour ces personnes qui sont revenues sans aucun sou ? Je comprends le drame que vivent ces compatriotes rentrés les mains vides ou avec la couverture et les enfants. Vous ne pouvez pas imaginer les flux financiers que ces Maliens envoient au pays. .. Ce que nous avons pu faire, C’’est de les accueillir, C’’est de leur exprimer notre affection, C’’est de prendre en compte certains petits soucis. Mais en vérité, pour les réinsérer, cela est extrêmement important et C’’est un des sujets avec lesquels nous allons discuter, avec, non seulement certains partenaires mais essentiellement avec la partie libyenne. Ce n’est pas suffisant ce qui doit être fait. Mais, nous pensons que C’’est une situation provisoire. Confirmez-vous la circulation d’armes françaises venues de Libye au Mali, comme l’a dit un officiel sous couvert d’anonymat ? Armes françaises, je dis tout de suite que ce n’est pas vrai. Je suis officier, donc, je connais quand même les armes. Je n’ai vu aucune arme qui porte une mention  » Made in France « . Mais, je sais que la Libye est une poudrière, un magasin d’armes et je pense qu’avec les désordres qui sont autour des différents affrontements, certainement, nous sommes sûrs que des armes ont quitté certaines zones pour se déverser dans la bande sahélo-sahélienne. Nous sommes convaincus que certains anciens combattants ou autres sont retournés dans la bande sahélo-sahélienne. Il y a des Maliens ; il y a d’autres nationalités. Et nous savons également que certains sont revenus avec armes et bagages. Est-ce que vous craignez le retour de Touareg qui auraient pris les armes en Libye et qui reviendraient au Mali ? Nous n’avons aucune crainte. Tout dépendra de leur volonté. Il y a des touareg d’origine malienne qui sont libyens. Il y a des Touareg libyens également. Mais, si quelqu’un vient et qui doit retourner un jour dans son pays d’origine, avec la bonne volonté devenir faire l’élevage, la pêche ou autre pour s’intégrer dans la société qu’il avait quittée, il n’y a aucun problème. Interview transcrite par Bruno Djito SEGBEDJI

L’Occident crée la « nouvelle Libye »

Le président français, Nicolas Sarkozy, peut enfin célébrer sa victoire sur le régime défunt de Mouammar Kadhafi. Six mois après avoir galvanisé les puissances étrangères à  adopter la Résolution 1973, ordonnant les frappes de l’OTAN sur la Libye, le chef de l’Etat français a réuni hier, jeudi 1er septembre, les dirigeants de 63 pays. Objectif : l’avenir de la Libye. l’heure des comptes La communauté internationale s’est donc retrouvée dans la capitale française pour engager, autour de la France et de la Grande-Bretagne, la transition démocratique de la «Libye libre», sur fond d’ultimes combats entre la rébellion et le dernier carré des fidèles du colonel Mouammar Kadhafi. «Nous allons tourner la page de la dictature et des combats et ouvrir une ère nouvelle de coopération avec la Libye démocratique», a résumé le chef de l’Etat français cité par les médias français. Tout auréolé du succès, longtemps incertain, de la coalition dont il fut l’un des fers de lance, Nicolas Sarkozy est décidé à  « réussir la transition et éviter les ratages», selon l’expression de ses proches, qui ont marqué celle qui a suivi la chute de Saddam Hussein en Irak. Pour y parvenir, le président Sarkozy a élargi le format de sa conférence en y invitant, outre la trentaine de membres du «groupe de contact» qui ont soutenu les frappes aériennes, les pays qui y étaient jusque-là  hostiles ou ont jugé que l’opération de l’OTAN dépassait le cadre fixé par les Nations unies. Sur les 50 milliards de dollars des avoirs libyens gelés par les puissances, la conférence de Paris a débloqué 12 milliards pour le Conseil national de transition, CNT. A ce jour, seuls trois enveloppes d’1,5 milliard de dollars ou d’euros chacune ont été libérées des comptes américains, britanniques et français. Très réticentes (au début) la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud, qui souhaitent la fin des opérations de l’OTAN, n’ont accordé qu’au compte-goutte les demandes de déblocage de fonds. Et d’autres pays, comme la Pologne, ont suggéré une fin de la guerre en échange de leur aide. Jusque-là , la coalition, France en tête, s’y est opposée. «L’opération militaire durera tant que Kadhafi représentera une menace», a réitéré hier le président français au cours d’une conférence de presse. La réunion de Paris sonne comme l’heure du partage du gâteau, sans doute. Même si Paris a précisé que le «business» ne figurait pas à  son ordre du jour. Hier, les discussions se sont déroulées sur fond de compétition autour du juteux «gâteau» de la reconstruction. Selon le très sérieux quotidien français « Libération », la France aurait conclu un accord avec le CNT lui attribuant 35% du pétrole libyen. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré sur la radio française « RTL » qu’il n’avait «pas connaissance» d’un tel accord, mais a jugé «logique et juste» que les pays engagés aux côtés de la rébellion soient privilégiés dans la période de reconstruction. A huit mois de la fin de son mandat, Nicolas Sarkozy entend aussi profiter du rôle moteur de la France en Libye pour peaufiner son image présidentielle. ATT loyal jusqu’au bout La conférence de presse a enregistré l’absence remarquée du président sud-africain, Jacob Zouma. En visite à  Oslo (à  Norvège) le chef de l’Etat arc-en-ciel (cité par RFI) a mis en garde contre « les initiatives parallèles », et a réitéré sa position pour un dialogue pacifique dans la sortie de crise. Pour lui, l’ONU et l’Union africaine restent les deux organisations en charge de ce dossier. La position de Jacob Zuma rejoint ainsi celle adoptée, dès le début de la crise, par le président malien Amadou Toumani Touré. Si ATT a accepté de prendre part à  la réunion de Paris, il s’est surtout refusé de reconnaitre le CNT libyen comme organisation légitime. Cette déclaration du président malien intervient quelques jours après la publication d’un communiqué du gouvernement réaffirmant son soutien à  Mouammar Kadhafi et au peuple libyen. Dans ce communiqué, rendu public le mercredi 24 août, le gouvernement du Mali avait en effet exprimé sa « préoccupation » face aux derniers évènements en Libye. ATT et son gouvernement, ont ainsi réitéré leur « fidélité aux valeurs démocratiques universelles et aux positions qu’il a toujours défendues dans le cadre du Comité Ad Hoc de l’Union Africaine sur la Libye. Comme pour dire que « nouvelle Libye » se dessine sur fond de division entre les Etats. Mais pour combien de temps ?

La Libye : Un rêve brisé par l’Occident

1- l’électricité à  usage domestique est gratuite ! 2 – l’eau à  usage domestique est gratuite ! 3- Le prix d’un litre d’essence est de 0,08 EUROS ! 4- Les banques libyennes accordent des prêts sans intérêts ! 5- Les citoyens n’ont pas d’impôts à  payer, et la TVA n’existe pas ! 6- La Libye est le dernier pays dans la liste des pays endetté ! La dette publique est à  3,3% du PIB ! En France, elle est à  84,5% ! Aux US, 88,9% ! Aux Japon à  225,8% ! 7- Le prix pour l’achat d’une voiture (Chevrolet, Toyota, Nissan, Mitsubishi, Peugeot, Renault…) est au prix d’usine (voitures importées du Japon, Corée du sud, Chine, Etats-Unis…) ! 8- Pour chaque étudiant voulant faire ses études à  l’étranger, le « gouvernement » attribue une bourse de 1 627,11 Euros par mois ! 9- Tout étudiant diplômé reçoit le salaire moyen de la profession du cursus choisi s’il ne trouve pas d’emploi ! 10- Lorsqu’un couple se marie, l’ »Etat » paie le premier appartement ou maison (150 mètres carrés) ! 11- Chaque famille libyenne, sur présentation du livret de famille, reçoit une aide de 300 EUROS par mois ! 12- Pour tout employé dans la fonction publique, en cas de mobilité nécessaire à  travers la Libye, l’Etat fournit une voiture et une maison gratuitement. Et quelque temps après, ces biens sont à  lui. Ces informations sont vérifiables. Ma question est celle-ci : qu’est ce que la « Communauté Internationale » appelle « DICTATURE » si la reine d’Angleterre, le roi de Belgique, l’empereur du Japon… doivent mourir au pouvoir avant d’être remplacé? Celui qui peut jeter un comprimé EFFERALGAN dans la mer et le retrouver après dix minutes, pourra me convaincre que KADHAFI est un dictateur. Vous pouvez toujours essayer. On ne tue pas une idée en coupant la tête de celui qui la porte. KADHAFI est un révolutionnaire. Disons-le sans démagogie. Et C’’est ce genre de président dont l’Afrique en a besoin. Au Mali, notre soi-disante « Liberté » ou « démocratie » nous prive de tout cela. Il n’y a pas un modèle universel de démocratie. à‡a n’existe pas, comme tentent de nous faire croire les Occidentaux. Franchement, entre un pays de type dictature à  la libyenne (o๠J’ai à  manger, à  me former, à  me soigner, à  me loger, etc), et un régime de doi-disante démocratie à  l’Africaine (comme voulue par la métropole) qui ne me donne rien de tout cela, je préfère la dictature. Qu’on ne se trompe pas, il n’y a pas de démocratie quand on a faim !

Libye : Kadhafi traqué, Seif el Islam libre

Seif el-Islam devant des journalistes et ses partisans à  Tripoli, la nuit du 22 au 23 août 2011. © AFP C’est tout sourire que Seif el-Islam a démenti son arrestation devant trois journalistes qu’il avait fait venir de l’hôtel Rixos au complexe militaire fortifié de son père Bab Al-Aziziya, aux toutes premières heures de la journée. Le fils de Kaddafi, porte-parole officieux du régime libyen est arrivé à  bord d’un véhicule tout terrain devant l’immeuble qui avait été bombardé par les Américains en 1986. La rencontre s’est ensuite déroulée sur un terrain vague attenant. « Je suis là  pour démentir les mensonges », a-t-il déclaré en affirmant que la capitale était « sous le contrôle » des forces du régime. « Vous avez vu comment le peuple libyen s’est soulevé pour combattre l’arrivée des rebelles ? » a-t-il lancé. « L’Occident dispose d’une haute technologie qui a perturbé les télécommunications et a envoyé des messages au peuple faisant état de la chute du régime du colonel Kaddafi, a-t-il ajouté. Selon lui, des SMS de propagande ont été envoyés dimanche à  de nombreux habitants de Tripoli pour répandre de fausses rumeurs. « C’est une guerre technologique et médiatique pour provoquer le chaos et la terreur en Libye », a-t-il ajouté. « Ils [les rebelles, NDLR] ont aussi fait infiltrer des bandes de saccageurs (dans la capitale) par la mer et à  bord de voitures », a-t-il ajouté. Il a également assuré que les forces loyales au régime ont fait subir à  la rébellion de « lourdes pertes » aux rebelles qui prenaient d’assaut la résidence de son père. Le régime serait-il plus solide que ne l’estiment les forces alliées aux rebelles ? Plus de six mois après le début du soulèvement en Libye à  la mi-février, ils étaient nombreux lundi, au lendemain de l’entrée des rebelles à  Tripoli, à  juger que le régime n’en avait plus pour très longtemps, qu’il « touchait à  sa fin », selon les mots du président américain. Multiples réunions sur la Libye Barack Obama a exhorté le dirigeant libyen à  annoncer « expressément » son départ après 42 ans de règne. Le patron de l’ONU Ban Ki-moon a quant à  lui convoqué un sommet sur la Libye cette semaine. Le Groupe de contact doit également se réunir jeudi à  Istanbul tandis qu’un sommet du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) est prévu vendredi à  Addis Abeba. Pendant ce temps, Kaddafi compte bien s’accrocher encore au pouvoir. Selon une source diplomatique, il se trouverait toujours dans sa résidence du quartier de Bab Al-Aziziya à  Tripoli. La Maison Blanche affirme ne disposer d’aucune preuve de son départ de Tripoli et la rébellion dit ignorer o๠il est. La rébellion avait annoncé avoir « arrêté » dimanche deux de ses fils, Mohamed et Seif al-Islam. Pour le second, il s’agissait vraisemblablement d’une manipulation destinée à  affaiblir le moral de l’adversaire. Et pour le premier, un haut responsable des rebelles a indiqué que qu’il avait réussi à  s’échapper. Les rebelles tiennent cependant une bonne partie de la ville, jusqu’à  80 % selon de nombreuses sources. Ils ont atteint la place Verte, un lieu symbolique o๠les partisans du régime avaient l’habitude de se rassembler et que les insurgés ont rebaptisée « place des Martyrs ». Une foule en liesse a dansé toute la nuit en agitant des drapeaux rouge, noir et vert, aux couleurs de la rébellion. Snipers embusqués Les rebelles ont pris le contrôle des locaux de la télévision d’à‰tat, qui a cessé d’émettre. Mais des tireurs embusqués sur le toit d’immeubles freinent leur progression dans de nombreux quartiers et l’euphorie semble retombée. Ils attendent désormais le renfort de milliers d’autres combattants et hésitent sur la manière d’avancer : rapidement à  travers de grandes avenues exposées aux tirs des snipers, ou lentement à  travers le labyrinthe de ruelles sans savoir qui les attend au tournant. A Benghazi, les rebelles ont confirmé que « plusieurs navires sont arrivés » à  Tripoli « depuis Misrata, avec à  leur bord un grand nombre de combattants et de munitions ». « L’époque de Kaddafi est révolue (…) mais nous ne pouvons pas dire que nous contrôlons Tripoli », a dit le président du CNT Mustapha Abdeljalil lors d’une conférence de presse, menaçant de démissionner si des exactions et des « actes de vengeance » étaient commises par ses troupes. « Nous espérons que Mouammar Kaddafi sera capturé vivant pour qu’il puisse avoir un procès équitable », a-t-il ajouté. Enfin, le département d’à‰tat a fait savoir que des proches du dirigeant libyen ont tenté de négocier avec l’administration américaine jusqu’au début de l’offensive rebelle contre Tripoli. Mais « aucun d’entre eux n’était sérieux, parce qu’aucun » n’offrait en préalable le départ du pouvoir du colonel Kaddafi, a indiqué à  la presse Victoria Nuland, la porte-parole du département d’à‰tat. Ailleurs en Libye, des affrontements ont été signalés dans les villes d’Al-Aziziya (50 km au sud de Tripoli) et d’Al-Khoms, à  mi-chemin entre la capitale et Misrata (est). Plus à  l’est, les pro-Kaddafi ont évacué la ligne de front de Brega et fui vers l’Ouest en direction de Syrte, ville d’origine et bastion du dirigeant libyen, selon la rébellion dont le chef a promis que les villes de Syrte et de Sebah « se soulèveront bientôt à  leur tour ». (Avec AFP)

Libye : la bataille de Tripoli est engagée

Les rebelles menaient ce dimanche une virulente offensive sur Tripoli par mer et par terre, tablant sur une chute dans les prochaines heures de ce bastion du régime, mais Mouammar Kaddafi toujours combatif a promis de résister et de sortir victorieux de cette bataille. Devant l’hôtel Rixos o๠logent les journalistes étrangers, de violents affrontements ont éclaté en soirée. Des hommes fidèles au régime postés devant l’établissement ont tiré avec leur kalachnikov probablement en direction des rebelles, mais le reporter de l’AFP ne pouvait pas voir leurs cibles. Déclenchée samedi soir, l’opération « Sirène » se déroule en coordination entre le Conseil national de transition (CNT, organe politique de la rébellion) et les combattants dans et autour de Tripoli, a dit Ahmed Jibril, porte-parole du CNT basé à  Benghazi (est), précisant que « l’Otan est également impliquée ». Après la perte ces derniers jours par les troupes du régime de plusieurs villes au profit des forces rebelles puis l’assaut de Tripoli, plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis, ont estimé que le régime de M. Kaddafi approchait de sa fin après un conflit qui dure depuis plus de six mois. Pour la Maison Blanche, les jours de M. Kaddafi comme dirigeant sont « comptés ». Le président français Nicolas Sarkozy l’a « exhorté » « à  renoncer sans délai à  ce qui lui reste de pouvoir » alors « que l’issue ne fait désormais plus de doute ». « Point crucial » La « tragédie » du conflit « touche à  sa fin », a commenté le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini. La situation est « à  un point crucial », a dit le secrétaire d’à‰tat britannique aux Affaires étrangères Alistair Burt. En fin de journée, le quartier populaire de Tajoura, situé dans la banlieue est de Tripoli, était sous contrôle des rebelles de même que celui de souk Al-Jomaa, selon des témoins. Des insurgés, participant aux combats à  Tripoli, se sont infiltrés dans la capitale en arrivant par la mer de l’enclave côtière de Misrata, à  200 km à  l’est, selon un porte-parole de la rébellion. « Nous espérons que d’ici demain (Tripoli) sera tombée entre nos mains », a déclaré à  l’AFP un chef militaire rebelle, Abdelhakim Belhaj. « Nous nous attendons à  la victoire pour cette nuit », a déclaré le représentant du CNT aux à‰mirats arabes unis, Aref Ali Nayad, ajoutant que la rébellion avait « formellement demandé à  l’Otan » une plus grande implication des hélicoptères d’assaut Apache dans les combats. Malgré cette avancée inédite des rebelles, Mouammar Kaddafi a encore affirmé qu’il ne se rendrait pas et sortirait « victorieux » de la bataille de Tripoli dans un nouveau message sonore diffusé par la télévision. Il s’agit du deuxième en moins de 24 heures de M. Kaddafi. « Nous ne nous rendrons pas. Nous n’abandonnerons pas Tripoli aux occupants et à  leurs agents », a-t-il lancé, appelant ses partisans à  « marcher sur Tajoura par dizaines de milliers pour le purger des agents des colonisateurs ». « Aujourd’hui, il faut prendre le dessus à  Tajoura. Je crains, si vous les laissez, qu’ils vont détruire Tripoli », a-t-il dit. Dans la nuit, la télévision officielle avait déjà  diffusé un message sonore de M. Kaddafi exhortant ses partisans à  « marcher par millions » pour « libérer les villes détruites ». « Le sang sera partout » Et le porte-parole du régime a affirmé lors d’une conférence de presse dimanche que « des milliers de soldats professionnels et des milliers de volontaires défendent et protègent la ville ». « Ces gens ne sont pas seulement patriotes mais ont des familles et des maisons qu’ils veulent protéger et comprennent bien que si les rebelles entrent, le sang sera partout », a déclaré Moussa Ibrahim. Le régime, qui a reconnu des infiltrations « de groupes isolés », a envoyé des messages sur les téléphones portables appelant « le peuple à  éliminer les traà®tres et les agents avec des armes et à  les piétiner », a indiqué un journaliste de l’AFP. Les membres de la direction de l’hôtel Rixos ainsi que son chef, de nationalité suisse, ont quitté l’établissement. Ce dernier a affirmé que les employés avaient reçu des appels téléphoniques de personnes menaçant de prendre d’assaut l’hôtel parce qu’il y héberge des officiels. En début de soirée, les rebelles venus des montagnes de Nefoussa, dans l’Ouest libyen, se trouvaient de leur côté à  12 km de Tripoli. Dans leur avancée, ils ont pris le contrôle d’une caserne, située au « kilomètre 27 », o๠ils se sont emparés d’armes et de munitions, selon un correspondant de l’AFP sur place. Cette caserne était l’obstacle le plus important sur la route de Tripoli. « Nous avons pris cette base, mais elle n’est pas encore sécurisée. Il y a toujours des tireurs embusqués à  l’intérieur », a déclaré à  l’AFP un combattant. Les insurgés ont par ailleurs libéré plusieurs dizaines de détenus de la prison de Maya, située non loin de la caserne. Enfin, l’ancien numéro deux du régime libyen Abdessalem Jalloud, qui a fui Tripoli vendredi et se trouve en Italie, a estimé dimanche que le colonel Mouammar Kaddafi n’avait plus de temps à  sa disposition pour négocier son départ du pouvoir et risquait d’être tué. « Je crois qu’il reste une semaine, au maximum 10 jours au régime et peut-être moins », a estimé M. Jalloud dans une interview à  la chaà®ne de télévision publique TG3. Selon lui, Kaddafi n’a aucun moyen de quitter Tripoli. Toutes les routes sont bloquées. Il peut seulement partir sur la base d’un accord international et je pense que cette porte est fermée. « Kaddafi n’est pas comme Hitler » Plus tôt dans la journée, le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa, avait confirmé que M. Jalloud, ancien bras droit de Kaddafi, qui avait participé au putsch du colonel en 1969, se trouvait en Italie. « Je pense qu’il serait difficile pour Kaddafi de se rendre et il n’est pas comme Hitler qui a eu le courage de se suicider. Je ne crois pas que l’évolution de la situation à  Tripoli lui permettra de survivre », a-t-il ajouté. Tombé en disgrâce au milieu des années 1990, M. Jalloud a rejoint vendredi la rébellion après avoir réussi à  fuir la capitale libyenne. Arrivé avec sa famille en Tunisie, il était reparti samedi à  l’aube vers l’Italie, selon des sources officielles tunisiennes. Dans une interview à  la chaà®ne de télévision Al-Jazira, M. Jalloud avait appelé la tribu du colonel Mouammar Kaddafi à  renier ce tyran. L’ex-compagnon de route du colonel Kaddafi avait aussi exhorté les habitants de Tripoli à  se joindre à  la rébellion. Le régime de Mouammar Kaddafi est en train de s’effondrer ce dimanche soir, a estimé un porte-parole de l’Otan, Mme Oana Lungescu, à  la suite du déclenchement de l’offensive des rebelles libyens à  Tripoli. « Nous voyons des gens faisant leurs bagages, trois personnes de haut rang ayant fait défection ces derniers jours, et le territoire contrôlé par Kaddafi rétrécir sous nos yeux », a-t-elle ajouté.

Les rebelles aux portes de Tripoli

La rébellion libyenne a pris ce dimanche la ville de Zaouà¯ah, à  50 km environ à  l’ouest de Tripoli, sur la route côtière qui mène à  la Tunisie. Cette nouvelle victoire est sans nul doute l’avancée la plus spectaculaire des insurgés depuis six mois dans les zones de l’ouest du pays contrôlées par les partisans de Mouammar Kadhafi. Les rebelles contrôlent à  présent la côte aussi bien à  l’est qu’à  l’ouest de Tripoli. Au nord, un blocus naval assuré par l’Otan est en place et, au sud, des combats sont en cours. A Tripoli on garde son calme. Des troupes gouvernementales lourdement armées sont stationnées en nombre sur la route de la capitale, qui ne semble pas directement menacée dans l’immédiat. Dans le centre de la ville, rien ne laissait penser dimanche soir que la situation ait évolué. Des jeunes jouaient près de la place centrale de la ville, d’autres étaient assis devant des boutiques peu avant la fin du jeûne de la journée, dans le cadre du ramadan. Mouammar Kadhafi, quant à  lui, n’entend d’ailleurs pas laisser tomber son pays aux mains de ceux qu’il qualifie de « traà®tres » et a appelé ses compatriotes à  en libérer le pays. Dans un message sonore diffusé dans la nuit par la télévision d’Etat, il a lancé: « Avancez, prenez vos armes, allez au combat pour libérer la Libye mètre après mètre des traà®tres et de l’Otan. Tenez-vous prêts au combat (…) Le sang des martyrs nourrit le champ de bataille. » Mais les invectives et la position de fermeté toujours affichées par le Guide réflètent-elles la véritable position du pouvoir libyen, que beaucoup disent désormais aux mains du fils Saà¯f el Islam ? Pas sûr, au vu des dernières informations. En effet, des représentants du gouvernement et de l’insurrection se seraient réunis à  huis clos dans un hôtel de Djerba, dans le sud de la Tunisie voisine. Une information démentie, aussitôt qu’elle a été rendue publique, par le porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim. Ce dernier a par ailleurs affirmé que les villes de Zaouà¯ah et Gariane, que les rebelles annonçaient avoir prises, étaient sous le contrôle du pouvoir central. Il a néanmoins fait état de petites zones de combat en deux autres points des environs de Tripoli. Selon les journalistes présents sur place, divers signes indiquent que les combats se propagent à  l’ouest à  partir de Zaouà¯ah le long de la côte. Des tirs ont été entendus au poste frontalier de Ras Jdir, du côté libyen de la frontière. A Bruxelles, l’Otan a dit surveiller de près une situation « fluide ». « Les forces pro- et anti-Kadhafi sont au contact. Nous ne savons encore rien de sûr, notamment à  propos du contrôle de Zaouà¯ah », a dit un responsable de l’Alliance.

Libye: le spectre d’une guerre civile à la somalienne

Mais que se passe-t-il au sein de la rébellion libyenne? Une semaine après l’assassinat du général Abdel Fattah Younes, le Conseil national de transition (CNT) vient d’annoncer la dissolution de son Comité exécutif, autrement dit l’une des pièces maà®tresses de son fonctionnement et de sa gestion des zones dites «libérées». Pour les soutiens acharnés du CNT, parmi lesquels nombre de chancelleries du Golfe, le Français Bernard-Henri Levy mais aussi plusieurs analystes de la chaà®ne Al-Jazeera, il ne s’agirait que d’une réorganisation technique destinée à  faire en sorte que l’action politique et militaire du CNT soit plus cohérente, plus efficace et qu’elle efface le mauvais effet provoqué par la mort, toujours inexpliquée, du général Younès. Dans le même temps, les porte-parole de la rébellion souhaitent que cette réorganisation ne soit pas exploitée pour faire oublier que le régime de Kadhafi n’est plus capable de mener des opérations militaires de grande envergure. Le CNT au bord de l’implosion Il reste que cette dissolution fait non seulement désordre mais pourrait bien annoncer d’autres ruptures au sein de la rébellion. En effet, tout se passe comme si deux crises majeures se déroulaient en même temps. En premier lieu, les troupes qui se battent sur le terrain s’estiment de moins en moins représentées par le CNT et lui reprochent même son inefficacité en matière d’obtention d’armes lourdes auprès des Occidentaux et des pays du Golfe. De même, les nominations récentes d’ambassadeurs du Conseil de transition dans les principales capitales européennes n’a semble-t-il pas été du goût de toutes les factions qui le composent.«Plus le CNT va déployer des efforts à  l’étranger en envoyant des émissaires et des représentants permanents et plus les chefs militaires qui se battent sur le terrain vont avoir l’impression de se faire berner. La recomposition du conseil n’est rien d’autre que l’habituel affrontement entre militaires et civiles», analyse un diplomate algérien pour qui «d’autres règlements de compte sont inévitables même si la rébellion contre Kadhafi va continuer». La seconde crise est liée à  l’existence d’une importante ligne de faille entre islamistes et non-islamistes laquelle diviserait le CNT. Après avoir minimisé leur influence au sein de cette instance, les membres de la coalition internationale s’inquiètent de l’importance que commencent à  prendre les groupes de combattants rebelles qui se revendiquent du salafisme ou qui se disent proches du mouvement des Frères musulmans. Pour l’heure, rien ne prouve que ces factions n’aient rien à  voir avec Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) comme l’affirme le régime de Kadhafi et comme le laissent entendre les autorités algériennes. Pour autant, alors que rien n’est encore réglé en Irak et en Afghanistan, l’administration américaine s’inquiète de plus en plus quant à  la perspective de voir ces alliés du moment devenir ses ennemis de demain. Du coup, Washington pèse de plus en plus sur le CNT afin qu’il mette de l’ordre dans ses affaires et qu’il présente un visage plus convenable. Des pressions amicales qui entretiennent les tensions au sein du CNT. La menace d’une guerre civile multidimensionnelle Dans une situation qui correspond à  une partition de fait —le CNT a ses relations diplomatiques et le régime de Kadhafi est encore loin d’être isolé notamment en Afrique et Amérique latine— il y a donc de fortes chances pour que la guerre civile devienne multidimensionnelle. Outre l’affrontement entre pro et anti-Kadhafi, on ne peut plus exclure que des factions, aujourd’hui encore unies au sein du CNT, puissent s’opposer les unes aux autres en ayant recours, le cas échéant, aux armes un peu à  l’image de ce qui s’est passé en Somalie à  la fin des années 1980. Un scénario catastrophe dont ne veulent absolument pas les membres de l’Otan car il remettrait en cause l’image d’une rébellion unie et solidaire contre Kadhafi. Mais, dans le même temps, la coalition aura beaucoup de difficultés à  maintenir la cohésion du CNT sans donner l’impression que ce dernier n’est rien d’autre qu’une marionnette entre ses mains. Cela d’autant que l’intervention de l’Otan est de moins en moins acceptée dans le monde arabe et que chaque jour qui passe redonne du crédit à  Kadhafi et à  sa posture de héros arabe et africain assailli par les forces impérialistes.

Syrie, Libye, pas la même chose…

A l’instar de leurs frères des autres pays arabes, les syriens se sont laissés grisés par le vent de la liberté qui souffle depuis le début d’année dans la région. Ils se sont levés, juste pour demander un peu plus de justice et d’égalité. Mais, ils ont trouvé devant eux un régime féroce, prêt à  les exterminer pour se maintenir. Rien que ces dernières 24h, quelques 150 personnes ont perdu la vie dans la ville martyre de Hama, devenue centre de la contestation, assiégée depuis plusieurs jours et cible d’un assaut depuis hier. Les manifestations n’en faiblissent pas pour autant et chaque vendredi, après la prière, ils sont des dizaines, voire centaines de milliers à  prendre les rues des villes du pays. En quatre mois d’insurrection, le bilan est très lourd 1600 morts, 20 000 arrestations et une inaction incompréhensible de la communauté internationale. Incompréhensible pour nous autres en tout cas. Les politiciens entre eux, semblent très bien se comprendre…Même les attaques des ambassades françaises et américaine n’ont déclenché que de mous reproches adressés au régime. On en est encore à  l’étape des mots, qui pourtant ne sauve aucune vie en Syrie. Obama s’est fendu d’un « L’attitude du président syrien, M. Bachar al-Assad, est inadmissible. » Et Sarkozy, à  l’issue du défilé militaire du 14 juillet a joué dans le registre menaçant : « Chaque dictateur qui fait couler le sang aura à  en rendre compte devant le Tribunal pénal international. » Cause toujours…lui répondrait presque El-Assad ! Ce dernier semble savoir qu’il ne risque rien de la part de ses amis d’hier. Il a poussé le cynisme jusqu’à  apparaà®tre à  la télévision pour féliciter les militaires qu’il a envoyé tirer sur leurs frères hier à  Hama. Pas question d’intervenir! Comme le Guide libyen, al-Assad ordonne quotidiennement à  l’armée de tirer sur son propre peuple ; comme la grande Jamahiriya libyenne, le régime baasiste de Damas n’a jamais tenu ses promesses économiques et politiques. « La comparaison s’arrête là « , tempère pourtant Hillary Clinton : pas question d’intervenir militairement en Syrie. Et les caciques du régime syrien le savent très bien. « Contrairement à  l’Irak ou à  la Libye, nous n’avons pas de pétrole. Ils ne viendront pas », proclamait fin juin dernier Walid Mouaalem, le ministre syrien des Affaires étrangères ». « L’organisation de la contestation rend toute intervention extérieure extraordinairement compliquée. Une action aérienne en Syrie ne réglerait rien du tout. » Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan, rappelle aussi qu' »en Libye, nous opérons sur la base d’un mandat de l’ONU avec l’appui de pays de la région. Il n’y a pas de telles conditions en Syrie ». A l’inverse de Mouammar Kadhafi désavoué par ses anciens alliés du Golfe et du Levant, Bachar al-Assad a toujours le soutien de la Ligue arabe. Son nouveau secrétaire général s’est d’ailleurs rendu à  Damas le 13 juillet pour fustiger les « ingérences » de Paris et Washington : « Personne n’a le droit de dire que le président de tel ou tel pays arabe a perdu sa légitimité. » «Les syriens n’en veulent pas» « L’action militaire en Syrie n’a pas de soutien international », confirme Tony Blair. « C’est au peuple syrien de décider de son avenir, renchérit le département d’Etat à  Washington, les prochaines étapes s’écriront en Syrie. » Sur leur page Facebook, les contestataires syriens ne disent pas autre chose : « Le peuple syrien refuse formellement et catégoriquement toute intervention étrangère mais salue davantage de pressions internationales sur le régime. » L’Union européenne a d’ores et déjà  gelé les avoirs européens d’une trentaine de personnes : le président syrien et ses proches, des caciques du régime et trois responsables des gardiens de la révolution iraniens accusés d’avoir prêté main forte aux forces de sécurité syrienne pour mater les contestataires. Aux Nations Unies o๠tout devrait se mettre en place, les puissances font montre d’une superbe division. Elles n’arrivent pas à  se mettre d’accord sur l’attitude à  adopter face à  un Bachar El Assad que rien ne semble faire flancher. Depuis plusieurs semaines, quatre pays européens – Grande-Bretagne, France, Allemagne, Portugal – tentent en vain de faire voter au Conseil de sécurité un projet de résolution condamnant la répression en Syrie et appelant à  des réformes politiques. Mais la situation en Libye qui est en train de tourner au bourbier irakien, ne donne guère envie à  la Chine et la Russie, qui s’étaient abstenues d’utiliser leur droit de veto pour empêcher cette intervention étrangère en Libye. Aujourd’hui, ces deux pays bloquent le vote. Les doutes de la communauté internationale se portent sur les bénéfices d’une entreprise qui mènerait à  un changement de pouvoir, et ce inévitablement au profit de la majorité sunnite. Le conflit israélo-arabe étant omniprésent dans l’esprit de tous les acteurs, la posture de la Syrie post Assad vis-à -vis d’Israà«l est aussi un sujet de préoccupation. Ce qui est sûr, c’est que le régime actuel peut garantir le statu quo vis-à -vis de l’Etats hébreu, sans être à  même de délivrer la paix. Du côté israélien, Chaoul Mofaz, à  la tête de la commission affaires étrangère et défense de la Knesset, avait en revanche déclaré qu’il préférerait que la majorité sunnite soit au pouvoir en Syrie et qu’un tel changement serait bénéfique aux efforts de paix, « les Sunnites étant plus modérés… cela ouvrira des nouvelles possibilités de négociation ». Alors même que des représentants de l’opposition se réunissaient à  Damas, sur une initiative d’Al-Assad, signe de l’assouplissement d’un régime comprenant que l’heure du changement avait sonné ou peut être en recherche d’une légitimité désormais perdue face à  l’épreuve de la rue.

Les pro-Kadhafi manifestent de nouveau à Bamako

Réunis ce samedi 30 juillet au stade municipal de Korofina-Nord à  l’initiative de l’Union des jeunes musulmans du Mali de la commune I (UJMA), les militants et sympathisants de l’organisation musulmane, et autres soutiens au colonel Kadhafi, ont décidé de mettre le feu à  l’un des symboles forts de la République française. Sur le boulevard de Djélibougou (aussi appelé route de Koulikoro), les manifestants issus de couches socioprofessionnelles diverses ont bloqué la circulation pendant plusieurs instants, avant de brûler le drapeau de la France. Celle-ci est considérée, à  leurs yeux, comme l’instigatrice principale de l’invasion de la Libye par les forces de la coalition. Pour les manifestants, l’adoption en mars dernier de la résolution 1973, ordonnant des frappes de l’OTAN « contre les installations militaires » de Kadhafi, est le témoignage de « l’arrogance manifeste des Occidentaux contre le continent africain ». « Une autre forme de colonisation » Au cours de ce meeting, les manifestants ont crié des slogans hostiles aux Occidentaux, notamment à  l’endroit des présidents Barack Obama, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre David Cameron. Dans une déclaration rendue publique, le président de l’UJMA a estimé injustifiée la guerre en Libye. Selon Mohamed Cissé, le mobile avancé par la France, la Grande Bretagne et les Etats unis, ne tient pas la route. Pour lui, on explique la guerre en Libye par la longévité de Mouammar Kadhafi au pouvoir. Or, argue le leader des jeunes musulmans, l’Arabie Saoudite ou encore les Emirats arabes unis, n’ont jamais connu d’alternance depuis la création de leurs Etats respectifs. Pourquoi alors C’’est Kadhafi qu’on doit chasser obligatoirement du pouvoir ? s’interroge Mohamed Cissé. Qui regrette la politique de deux poids deux mesures de l’ONU normalisée, selon lui, depuis des décennies. Pour le président de l’UJMA, l’objectif des Occidents est sans équivoque dans cette aventure. « l’action de l’OTAN, dénonce-t-il, n’était nullement destinée à  protéger les populations civiles libyens, mais, dira-t-il, à  s’emparer des immenses richesses pétrolières de ce pays, et à  se partager ses dépouilles, comme en Irak et en Afghanistan ». Selon M. Cissé, il n’y a pas de doute que nous assistions au danger d’une agression coloniale perfide et criminelle contre un peuple souverain, et le prélude à  d’autres agressions contre d’autres peuples d’Afrique ». Après la Libye, à  qui le tour ? s’interroge-t-il. Avant d’ajouter que la guerre en Libye, transgresse les principes sacrés de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat. « On doit laisser l’Afrique aux Africains. Et C’’est aux Africains de résoudre leurs problèmes, et non par des nations ennemies dont le seul intérêt est de piller les richesses de notre continent » a déclaré le président de l’UJMA. Qui appelle à  la vigilance face ce qu’il qualifie d’ « une autre forme de colonisation ». Appel au Djihad l’Union des jeunes musulmans du Mali de la commune I, qui a réaffirmée son soutien au peuple libyen et à  Kadhafi, exige l’arrêt immédiat des bombardements, et privilégie une solution pacifique dans la résolution de la crise. Pour les manifestants, la guerre est loin d’être terminée, et les soutiens se multiplieront dans les jours à  venir. C’’est ainsi que le représentant de la Coalition malienne de soutien à  Kadhafi au Mali, représenté au meeting par Issa Diarra, a annoncé des actions fortes. Ces actions, annonce-t-il pendant ce mois de ramadan, viseront les ressortissants des principaux pays acteurs de la guerre contre la Libye. « Préparez-vous à  la Djihad, et rien ne nous arrêtera. Kadhafi est un Africain comme, il est un musulman comme nous. Nous devons le soutenir dans cette épreuve difficile. Il n’est question pour nous de prendre des armes contre qui que ce soit. Mais nous exigeront de nos gouvernants le rappel des représentants diplomatiques de ces pays qui actuellement sur notre territoire » ont déclaré Mohamed Cissé, et Issa Diarra. Pour eux, « une longue croisade » s’annonce.

Libye : Les rebelles passent à l’attaque

D’intenses échanges de tirs ont eu lieu tôt ce matin, alors que les avions de l’OTAN survolaient la zone, sans la bombarder. C’’est donc avec le «feu vert de l’OTAN» que la rébellion a lancé une offensive majeure pour reprendre des secteurs au sud de Tripoli perdus au profit des forces du régime. Les insurgés cherchent notamment à  reprendre Bir Al-Ghanam, un carrefour stratégique à  quelque 50 km au sud de Tripoli, afin d’être à  portée de canon de la capitale libyenne. Autre enjeu de cette offensive, la ville de Gharyane, o๠se trouvent les garnisons de l’armée loyaliste, considérée comme un verrou stratégique vers Tripoli par les rebelles. Samedi, l’Otan a annoncé avoir intensifié ses bombardements dans l’ouest de la Libye, détruisant une cinquantaine d’objectifs militaires durant la semaine. Les opérations ont visé des objectifs situés du Djebel Nefoussa, près de la frontière tunisienne, à  la ville de Misrata, à  plus de 200 km à  l’est de Tripoli, selon un communiqué de l’Otan. Après avoir été acculés à  se retirer de la région de Bir Al-Ghanam dans les montagnes de Nefoussa (ouest), les rebelles veulent de nouveau s’emparer de ce carrefour stratégique qui a été visé vendredi par l’aviation de l’Otan. Dimanche dernier, la rébellion avait annoncé son intention de lancer une grande offensive sur le front ouest pour récupérer les territoires situés au Sud de Tripoli. « Nous attendions avant de lancer cette attaque, nous avons finalement eu le feu vert de l’Otan ce matin [mercredi] et l’offensive a commencé », a déclaré un membre du comité révolutionnaire de Zenten, au sud de Tripoli. La France avait procéder la semaine dernière a des largages de d’armes et de munitions pour soutenir les rebelles dans la préparation de cette attaque. Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, s’était pourtant dit défavorable à  une telle offensive mardi lors d’une conférence de presse à  Paris, doutant des capacités militaires des rebelles. « Nous ne sommes pas aujourd’hui dans un système stabilisé, centralisé, obéissant dans toutes ses implications sur le terrain à  une autorité unique ». La Libye est en proie depuis la mi-février à  un soulèvement contre le régime autoritaire du colonel Mouammar Kadhafi qui a été réprimé dans le sang. Une coalition internationale est intervenue le 19 mars, sur mandat de l’Onu, pour venir en aide à  la population et l’Otan en a pris le commandement le 31 mars. La rébellion s’est elle installée dans l’est de la Libye et a établi sa « capitale » à  Benghazi tandis que la majeure partie de l’ouest du pays reste aux mains du régime hormis quelques zones -essentiellement Misrata et les montagnes berbères- o๠se déroulent des combats entre rebelles et pro-Kadhafi.

L’ombre de Kadhafi

C’’est la petite ville de Sipopo à  10 kilomètres de Malabo, la capitale équato-guinéenne qui accueille finalement le Sommet de l’Union Africaine. Des délégations de quelque 50 pays membres de l’UA, ainsi que les délégations et les observateurs en provenance de Chine, de Grande Bretagne, de Slovénie et du Japon sont déjà  arrivées à  Malabo. La rencontre a pour thème « Accélérer l’autonomisation de la jeunesse pour le développement durable ». Selon le programme de travail établi par l’UA, la 22e session ordinaire du Comité permanent des représentants (CPR) s’est tenue les 23-24 juin et la 19e session ordinaire du Conseil exécutif a eu lieu hier et avant-hier, alors que la 17e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de l’UA est prévue demain et vendredi. Mais le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a donné le ton lundi 27 juin en insistant sur une résolution politique de la crise libyenne, lors de son discours de bienvenue aux participants de ce sommet, la crise libyenne sera au centre des débats. Le thème principal reste maintenu. La problématique des jeunes Africains, leurs attentes et espoirs, et surtout la manière de les piloter vers un avenir meilleur, en leurs donnant les moyens d’y parvenir, devraient constituer le C’œur du débat lors du sommet de demain et vendredi. Il est clair cependant que les crises actuelles sur le continent monopoliseront les débats qui promettent d’être houleux. Surtout en ce qui concerne la question libyenne tant l’Afrique a du mal à  s’entendre sur la position à  tenir face à  la crise libyenne. Si, unanimement, tous les dirigeants du continent condamnent l’intervention armée de l’OTAN, ils ont des attitudes différentes face à  la rébellion représentée désormais par le Conseil National de Transition qui siège à  Benghazi depuis plusieurs mois maintenant. Et le rendez-vous équato-guinéen n’augure pas d’un consensus sur le dossier. Tout dépendra en fait de la position de quelques poids lourds comme le Nigeria», dont le président Goodluck Jonathan a reçu vendredi un message personnel de Kadhafi. l’absence de Wade (qui fait face à  des manifestations violentes dans son pays) pourrait minimiser la voix des opposants libyens à  qui il a rendu visite il y a quelques jours à  Benghazi. Il y avait clairement évoqué la nécessité du départ du Guide, une position que de plus en plus de pays africains affichent. Longtemps éludée par les africains, la mise à  l’écart de Kadhafi, réclamée par l’Occident, semble désormais l’option retenue par ses pairs. On se souvient qu’en début juin, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz affirmait que «son départ devenait une nécessité». Officiellement, la position du comité de médiation sur le conflit libyen est très claire : « C’’est aux Libyens de décider de l’avenir de la Libye». Mais dans les coulisses, le discours est autre. «Tout le monde souhaite (son) départ. Le débat porte (…) sur la manière d’y parvenir», confie un diplomate africain. Il faut «aussi préserver l’image de l’UA, qui ne peut se déjuger trop vite dans ses critiques de l’Otan», poursuivit-il. Selon Jean Ping, invité de RFI il y a quelques heures, « la position de l’Union africaine est très claire depuis le début. Les chefs d’Etats ont mis en place une feuille de route en quelques points. Premièrement, un cessez-le-feu immédiat ; ensuite, gérer les problèmes humanitaires et la transition ; et enfin les questions des réformes politiques que la Libye devra enclencher, quel que soit le régime qui sera installé. Elle devra être inclusive et consensuelle. Ce qui est loin d’être gagné. Une chose est sûre, C’’est que les africains ne doivent pas rater ce rendez-vous avec l’histoire. Les changements majeurs que connait le continent doivent pousser les dirigeants à  impulser une nouvelle dynamique à  l’organisation continentale. « Donner une meilleure image du continent » en affichant une unité vraie avec pour une fois, une position commune, quelle qu’elle soit.

UA: Lutte contre le chômage et …Kadhafi

C’’est aujourd’hui, jeudi 23 juin que s’ouvrent à  Malabo, la capitale équato-guinéenne, les travaux de la 17ème Session ordinaire du Sommet de l’Union Africaine. Ayant pour thème : «Accélérer l’autonomisation de la jeunesse pour le développement durable », la rencontre démarre avec la Session Ordinaire du Comité des Représentants Permanents (COREP.Ce Sommet, qui se poursuivra jusqu’au 1er juillet, intervient dans un contexte difficile pour l’emploi sur le continent. On relève un taux de chômage très élevé dans l’ensemble du continent africain, particulièrement chez les jeunes diplômés. Mais, une chose est d’ores et déjà  sure, C’’est que les échanges entre les dirigeants des pays africains vont plancher sur d’autres questions brûlantes de l’actualité du continent. A commencer par la crise libyenne qui n’en finit pas de diviser le continent sur la conduite à  tenir face au régime Kadhafi mais aussi face aux frappes des occidentaux, de plus en plus impopulaires dans les opinions publiques nationales. Sur fond de division Le conflit en Libye s’enlise et les efforts diplomatiques des africains s’embourbent. Les dissensions apparaissent au grand jour entre les dirigeants du continent, ce qui n’est pas pour arranger les affaires de Kadhafi. C’’est le président sénégalais qui ouvre le bal, il y a trois semaines en reconnaissant officiellement la « légitimité » du CNT (le Conseil national de transition, instance dirigeante des rebelles). Il sera suivi quelques jours plus tard par le président mauritanien. Qui demandera le départ du colonel Mouammar Kadhafi pour une sortie de crise pacifique. Mais le président malien ne semble pas sur la même longueur d’onde. La semaine dernière, après des mois de silence, il a demandé « l’arrêt immédiat des bombardements ». Amadou Toumani Touré rejoint ainsi la position du président sud-africain, Jacob Zuma qui s’était rendu le mois dernier à  Tripoli. Les deux présidents sont pour une issue rapide à  la crise mais ils affirment clairement que l’option militaire n’est pas la solution. C’’est donc dans ce contexte de confusion et divergences de positions que la 17ème session s’ouvre aujourd’hui. Le Sommet de Malabo parviendra-t-il à  concilier les points de vue et proposer une position commune de l’organisation panafricaine ? Rien n’est moins sûr. Et ce énième échec qui se profile met une nouvelle fois en lumière l’incapacité des africains à  parler d’une seule voix. l’exemple de la crise pos-électorale en Côte d’Ivoire en est une illustration parfaite. Les dirigeants africains, par leur manque de perspicacité à  faire face aux problèmes africains, sont en train de réunir les conditions pour un néo-colonialisme. Faire appel à  chaque fois qu’une crise se présente à  l’intervention étrangère a créé un terrain propice au point qu’aujourd’hui, C’’est sans l’aval et sans même les en informer que les puissances étrangères mènent des actions sur le continent. l’image de chefs d’Etat africains bloqués en Mauritanie et demandant l’autorisation à  la France de survoler le territoire libyen illustre à  souhait la situation. Les Etats Unis d’Afrique (un rêve de Kadhafi !) ne sont pas prêts de devenir une réalité. Il est vrai que toute construction d’ensemble prend du temps. l’Union Européenne prouve encore aujourd’hui avec les problèmes économiques de certains pays membres, que mettre de côté les intérêts des nations au bénéfice du groupe n’est pas chose évidente. Mais, au moins la volonté politique existe et on dirait bien qu’en Afrique, C’’est elle qui fait le plus défaut…

Kadhafi, c’est fini?

Kadhafi fini ? Pas si sûr. C’’est qu’il est coriace le Frère Guide de la Révolution, le Roi des Rois d’Afrique ! Il vient de le prouver à  nouveau ce mardi 7 juin dans une intervention en directe à  la télévision d’Etat libyenne. Il a juré, de rester à  Tripoli, « mort ou vif ». « Nous n’avons qu’un seul choix : nous resterons sur notre terre morts ou vifs ». »Nous vaincrons nos ennemis, proclame le dirigeant libyen, qui a appelé ses partisans à  se rassembler dans son complexe de Bab Al-Azizia, à  Tripoli. Nous ne nous rendrons pas. Nous saluons la mort. Le martyre est un million de fois préférable. » « Je suis à  proximité des bombardements mais je résiste toujours », poursuit Mouammar Kadhafi, qui appelle « le peuple à  résister » et prévient les pays qui participent aux opérations militaires en Libye qu’ils ne pourront « jamais vaincre un peuple armé ». «Kadhafi doit partir» Depuis le début de l’insurrection libyenne, les puissances occidentales se sont succédé au créneau pour appeler Kadhafi à  quitter le pouvoir qu’il détient depuis plus de 40 ans. Ce mardi peu après la diffusion de cet entretien, C’’est le président américain Barack Obama qui lui a adressé une énième mise en garde, en marge d’une rencontre avec la chancelière allemande, Angela Merkel. Barack Obama assure que la pression s’intensifiera jusqu’au départ du colonel. « La chancelière et moi-même avons été très clairs. Kadhafi doit quitter le pouvoir et le rendre aux Libyens, et la pression ne fera que s’intensifier jusqu’à  ce qu’il le fasse », a déclaré M. Obama. Mais, fait nouveau, depuis quelques jours, ce sont les « amis » africains de Kadhafi qui le « lâchent ». Après Abdoulaye Wade du Sénégal, C’’est à  présent le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz qui estime que le colonel Mouammar Kadhafi « ne peut plus diriger la Libye » et que « son départ devient une nécessité. « Quoi qu’il arrive, il y aura une solution négociée, même avec le temps. Dans tous les cas, Kadhafi ne peut plus diriger la Libye. Son départ devient une nécessité », a déclaré M. Ould Abdel Aziz. M. Ould Abdel Aziz a cependant douté de l’efficacité des frappes menées par l’Otan en Libye, en particulier sur sa capitale Tripoli. « Les frappes de l’Otan ont peut-être permis de diminuer l’intensité des actions menées par les forces gouvernementales à  l’époque mais, en tout cas, cela ne semble pas régler le problème et cela ne pourra pas le régler. C’est l’Etat et le peuple libyens qui en souffrent. Il faut alors le faire partir (Kadhafi) sans faire plus de dégâts. En tout cas, l’avenir appartiendra à  son peuple », a-t-il estimé. Le président mauritanien préside un comité de chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) chargé de trouver une solution négociée au conflit libyen. L’UA s’est engagée dans une délicate médiation pour faire accepter par les protagonistes libyens une « feuille de route » prévoyant un cessez-le-feu dans les meilleurs délais, un acheminement de l’aide humanitaire et l’instauration d’une période de transition et de dialogue conduisant à  des élections démocratiques. Déluge de feu sur Tripoli En attendant qu’une solution soit trouvée au conflit, C’’est le peuple libyen qui voit ses conditions de vie se détériorer un peu plus chaque jour. La capitale Tripoli a subi ce mardi une vague de bombardements d’une ampleur inégalée depuis le début des opérations militaires de l’OTAN dans le pays, fin mars. Une vingtaine de puissantes explosions ont secoué le centre de la capitale, o๠plusieurs bâtiments ont été touchés au sein de la résidence de Mouammar Kadhafi. Conséquence des bombardements intensifiés de l’OTAN, les autorités tunisiennes ont constaté un afflux de réfugiés à  sa frontière. Selon le ministère de la défense tunisien, 6 850 réfugiés ont franchi la frontière tunisienne entre lundi et mardi matin, parmi lesquels 6 000 Libyens. D’après le ministère de l’intérieur, plus de 70 000 Libyens ont trouvé refuge en Tunisie depuis le début de la révolte contre le régime du colonel Kadhafi, en février. Le peuple fuit libyen fuit son pays et Kadhafi s’accroche…

Crise en Libye : l’impossible compromis

C’’est la principale conclusion que l’on peut tirer après le déroulement des derniers évènements. l’impossibilité d’un retour à  la paix est désormais une réalité. Alors que les initiatives se multiplient pour une sortie de crise, l’Occident (les forces alliées France, USA et Angleterre), ne veulent rien entendre. Le président sud-africain Jacob Zuma est arrivé à  Tripoli lundi 30 mai pour rencontrer Mouammar Kadhafi afin de tenter d’obtenir un cessez-le-feu au nom de l’Union africaine. Selon Pretoria, il ne s’agit en aucun cas d’encourager Mouammar Kadhafi à  quitter le pouvoir. La question pourtant divise les dirigeants africains. Cette visite du président Zuma visait, en effet, à  relancer la feuille de route de l’Union africaine. Pour l’UA, «Â le problème auquel nous faisons face en Libye, est un problème politique. Par conséquent, nous ne pensons pas qu’une solution militaire soit appropriée ». Le président Jacob Zuma se rendait donc en Libye pour remplir la mission de l’Union africaine, qui consiste à  identifier une issue pacifique et négociée au problème libyen ». Au même moment l’arrogance s’exprime de la plus belle manière sur le sol libyen. Car, les bombardements s’intensifient en soutien aux rebelles. Alors que l’Otan accélère ses frappes en Libye, la situation est toujours très critique dans la ville de Misrata o๠d’intenses combats ont repris dimanche 8 mai 2011. Insurgés et forces de l’OTAN sont gênés dans leur tentative de libérer la ville par la présence de tireurs embusqués. Objectif, faire partir Kadhafi Tout est dit, « l’irakisation », prélude à  la partition, est inéluctable. l’objectif des Etats unis et de leurs alliés est d’y installer un régime fantoche et placer leur marionnette afin de faire main basse sur les réserves pétrolières de la Libye estimées à  plus de 44 milliards de barils ; de renforcer l’hégémonie d’Israà«l et de faire une répétition générale pour la grande agression en préparation contre le l’Iran, le Vénézuela, et la Bolivie, etc. Comme lors de la guerre d’Irak en 1990 ou de l’invasion américaine en 2003, ce sont les milieux les plus ultraconservateurs et réactionnaires du Congrès et du Département d’Etat américains transformés en porte-parole des lobbies pétroliers, du complexe militaro industriel et bancaire et puissamment soutenus par les médias, qui donnent la charge. En clair, les bombardements sur le sol libyen ne cesseront jamais tant que les alliés n’auront pas chassé Kadhafi du pouvoir. Il n’y a pas de doute, l’objectif de l’application de la résolution 1973 du Conseil de sécurité n’est donc pas de « protéger les civils libyens ». Mais de s’attaquer à  un régime avec lequel leurs intérêts sont menacés.

Résolution de la crise libyenne : L’UA évoque « des débuts prometteurs »

l’Union Africaine tente une nouvelle fois de désamorcer la crise libyenne en organisant une réunion, lundi dernier à  Addis-Abeba, de son Comité Ad hoc de haut niveau sur la Libye. Cette rencontre intervient en préparation de la réunion ministérielle, tenue mardi, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, consacrée essentiellement à  la situation dans ce pays. Les membres du Comité ad hoc de l’UA, le CPS de l’UA, les pays voisins de la Libye et les partenaires internationaux, ont pris part à  la réunion de lundi. A la tribune on pouvait noter la présence du ministre Malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maà¯ga. Cette réunion s’inscrit dans le cadre des efforts de la médiation africaine dans le règlement de la crise libyenne par des moyens pacifiques. Au 39ème jour de l’intervention des forces de la coalition, après l’adoption de la résolution 1973, la Libye reste sous les feux des bombardements dans ses principales villes comme Misrata, Benghazi ou Adjedabia o๠les insurgés tentent de résister aux forces pro Khaddafi. Le Comité de l’UA, qui s’était rendu récemment en Libye o๠il avait rencontré les protagonistes de la crise libyenne, tente ainsi une nouvelle fois à  Addis-Abeba de rapprocher les points de vue entre les belligérants en engageant des discussions avec des représentants du gouvernement libyen et avec le Conseil national de Transition (CNT, représentant les rebelles), selon un communiqué de l’Union africaine. Négociations prometteuses Ce mardi soir, au micro de l’envoyée spéciale de la chaine de télévision «Â TV5MONDE », les responsables de l’Union Africaine évoquaient des «Â débuts prometteurs » dans la résolution pacifique de la crise. La feuille de route appelle à  «Â engager un dialogue entre les parties libyennes et à  assurer la gestion inclusive d’une période transitoire en vue de l’adoption et la mise en œuvre des réformes politiques nécessaires pour l’élimination des causes de la crise actuelle ». Une proposition rejetée en revanche, par les rebelles libyens (lors d’une visite en Libye, plus tôt ce mois-ci) d’une délégation de présidents africains mandatés par l’UA. Hier, le représentant des rebelles a, une fois de plus, exclu toute médiation tant que Khadafi reste au pouvoir : «Â Nous avons eu une très bonne réunion avec l’UA et nous avons répondu à  leurs questions », a dit le représentant du CNT, Abdallah Alzuberi, ancien ambassadeur de Libye en Afrique du Sud passé dans le camp de la rébellion et lui aussi qui exige le départ du colonel Khadafi, Pour Noureddine Mezni, porte-parole du président de la Commission de l’UA, Jean Ping, «Â la position de l’UA est mieux comprise » désormais par le CNT, pressé par l’Union africaine de coopérer pleinement pour une solution politique à  la crise libyenne. «Â La présence pour la première fois (à  Addis-Abeba) de membres du CNT est un début encourageant pour qu’on continue le dialogue et pour qu’on arrive à  un cessez-le-feu » en Libye, » a dit le porte-parole de M. Ping. l’OTAN intensifie ses frappes Pour sa part, le représentant du gouvernement libyen, le ministre des Affaires étrangères Abdelati Obeidi, a critiqué l’attitude des rebelles envers la feuille de route de l’UA qui, selon lui, «ne facilite rien». Le moins que l’on puisse dire est que cet optimisme de la l’organisation panafricaine, intervient au moment o๠les forces de la coalition intensifient leurs frappes sur les villes encore contrôlées par les forces loyalistes de Mouammar Khadafi. Pendant la journée du mardi à  Missrata, de violents combats ont opposé les rebelles aux forces pro Khadafi. Au même moment, lundi dernier (au moment o๠se tient la réunion du Comité ad hoc) un bombardement de l’OTAN a visé les bureaux du Guide libyen o๠des dégâts importants ont été enregistrés. Dans ce contexte, difficile d’espérer un retour à  la paix dans ce pays. Cela, au moment o๠la volonté de l’UA d’un règlement pacifique de la crise se heurte à  l’option occidentale d’en découdre avec le dirigeant libyen.

Contre la guerre en Libye, la section SADI de Paris marche sur l’Assemblée nationale

Depuis l’adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU, ordonnant les frappes des forces de la coalition contre l’armée libyenne, les mouvements de manifestations continuent dans plusieurs pays. Le dernier en date est celui qui a eu lieu devant l’Assemblée nationale française le week-end dernier. Cette marche de protestation a été organisée par la section du parti SADI de Paris en collaboration avec le mouvement « Alternative Mariko 2012 », le Mouvement d’amitié et de coopération entre les peuples européens et libyens, la FETAF (Fédération des Travailleurs d’Afrique en France), « Alternative 2001 Association entre la Plume et l’enclume », l’Organisation des communautés africaines et arabo-africaine en Europe (OCAAE), et l’Organisation Mondiale de la Diaspora. Dans une déclaration lue par le secrétaire général de la section SADI, Mohamed DIARRA, les manifestants ont réaffirmé leur soutien au peuple libyen et au colonel Kadhafi. Pour eux, l’adoption de cette résolution de l’ONU constitue « une offense à  la sensibilité et à  l’intelligence de tous les peuples épris de paix et de justice dans le monde entier ». « Cette guerre contre la Libye a un caractère indigne et amoral. Car elle viole, d’une part, les principes sacrés de la non ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat. D’autre part, elle légitime et normalise depuis quelques années, la politique « deux poids deux mesures » pratiquée par certains membres du Conseil de sécurité », laisse entendre le secrétaire général de la section SADI de Paris. Quant au représentant du mouvement « Alternative Mariko 2012», il ajoute qu’il s’agit d’une « atteinte grave au droit international, un attentat à  la morale, à  l’éthique politique et diplomatique ». Selon Etienne Sissoko, la résolution de l’ONU est une attaque et un mépris contre toutes les initiatives de l’Union Africaine visant à  ramener la paix et la sécurité en Libye. « La dignité africaine est à  l’épreuve de la crise libyenne » a-t-il ajouté. Les manifestants exigent en effet le respect de la souveraineté et de l’intégrité du territoire libyen avec la cessation immédiate des bombardements militaires. Invitant la jeunesse africaine à  défendre l’intégrité de la Libye et du continent africain, ils recommandent l’instauration d’un dialogue national inclusif ouvert à  toutes les couches de la population.

Libye : Khadafi accepte la feuille de route de l’Union Africaine

Le « Guide » libyen a accepté dimanche la « feuille de route » qu’étaient venus lui proposer plusieurs chefs d’à‰tat africains pour mettre fin aux affrontements. Les représentants de l’Union africaine doivent maintenant tenter de convaincre les insurgés, ce qui paraà®t peu probable. l’Union africaine (UA) veut donner une chance à  la diplomatie pour résoudre le conflit libyen. Dimanche, quatre présidents africains (le Sud-Africain Jacob Zuma, le Malien Amadou Toumani Touré, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, le Congolais Denis Sassou Nguesso) et un ministre des Affaires étrangères (l’Ougandais Henry Oryem Okello) ont donc passé plusieurs heures sous la tente du « Guide » libyen. « La délégation du Frère Leader a accepté la feuille de route comme nous l’avons présentée », a déclaré Jacob Zuma aux journalistes, dans la résidence de Mouammar Kaddafi de Bab al-Aziziya. l’UA va réclamer la fin des bombardements de l’Otan Ladite feuille de route prévoit la « cessation immédiate des hostilités », la facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire et le début d’un dialogue « entre les parties libyennes » en vue d’une période de transition. Pour « donner une chance à  un cessez-le-feu », Jacob Zuma a indiqué qu’un « appel sera lancé à  l’Otan pour qu’il cesse ses bombardements ». Le président sud-africain devait quitter la Libye dimanche soir, mais les autres membres de la délégation tenteront ce lundi de réussir la partie la plus délicate de leur médiation : convaincre les insurgés. Ils doivent rencontrer leurs représentants à  Benghazi dans la journée. Ces derniers avaient déjà  fait savoir par le passé qu’ils refusaient tout cessez-le-feu impliquant le maintient au pouvoir de Mouammar Kaddafi ou de ses fils. Le commissaire à  la paix et la sécurité de l’UA, Ramtan Lamamra, n’a pas indiqué si ce départ avait été évoqué par les chefs d’à‰tat avec le « Guide ». « Il y a eu des discussions avec le leader, a-t-il déclaré. Mais je ne peux pas parler de ces discussions, d’abord parce que je n’étais pas une partie et puis je pense qu’il faut garder la confidentialité. » Mystérieux « mercenaires algériens » Parallèlement, sur le terrain, les combats se sont poursuivis, notamment à  Ajdabiya (est) et Misrata (ouest), faisait 23 morts depuis samedi, selon des sources médicales et insurgées. l’insurrection affirme par ailleurs avoir tué trois mercenaires algériens et en avoir capturé 15 autres à  Ajdabiya. l’Otan poursuit par ailleurs ses frappes aériennes. l’alliance atlantique affirme avoir détruit au moins 26 chars des troupes gouvernementales dimanche, 12 près d’Ajdabiya et 14 près de Misrata, plus d’autres armes lourdes dans l’après-midi de dimanche. La coalition ne veut pas lever le pied : les frappes continueront « jour et nuit », a affirmé un responsable de l’Otan. (avec AFP)

Rapatriés Maliens de Libye et de Côte d’Ivoire : Le calvaire du retour

Un retour difficile Depuis plusieurs semaines, une opération de rapatriement pilotée par le ministère des Maliens de l’extérieur a commencé. Elle vise à  ramener des Maliens de Côte d’Ivoire, après ceux de Libye également. Ainsi, ils sont plusieurs milliers à  s’être fait rapatrier de Libye. Le Mali est du coup devenu une terre de réfugiés. La situation changera inévitablement la donne au niveau de l’insécurité et du chômage qui connaà®tront un coup de fouet. Et si nombre d’entre eux ont trouvé la joie d’être secourus, ils ne savent pas vraiment comment se réadapter sur les terres du bercail. Le ministre Badra Aliou Maccalou semble assimiler les consignes de son mentor ATT qui lui aurait dit de «Â tout mettre en œuvre pour que, tous les compatriotes qui souhaitent rentrer au pays, soient rapatriés dans les meilleurs conditions ». Les opérations ont fait rentrer près de 4000 Maliens de Libye. Ce chiffre est loin d’être exhaustif car il ne prend pas en compte les rapatriements clandestins. Des avions contenant des centaines de passagers se sont succédés sur le tarmac de l’aéroport Bamako Sénou. Au lieu que la joie d’être «Â secourus » anime les revenants, c’est plutôt l’angoisse et la tristesse qui se lisent sur leurs visages. Tous, presque, craignent leur situation, car ils sont bien convaincus de renouer avec les problèmes d’emplois, qui les avait contraint à  l’immigration. A leur descente d’avion, beaucoup avaient de la peine à  serrer les mains des autorités maliennes venues à  leur rencontre. Comme nous l’a confié cet immigré ayant fait partie de la seconde vague de rapatriés : « c’est la même galère qui recommence ! J’ai beaucoup peiné ici dans mon pays faute d’emploi décent. Pourtant j’ai fais de longues études. Cela ne m’a finalement rien apporté ». L’Etat malien veille certes à  la protection de ses ressortissants, mais, s’est-il interrogé sur les conséquences immédiates et les mesures d’accompagnements ? Absence d’accompagnement Selon une source officielle, le Gouvernement malien s’était engagé à  donner 5 000 Fcfa à  chacun des revenants. Une somme dérisoire au vu de l’état des détresse des rapatriés. On affirme par ailleurs que beaucoup auraient choisi de rester dans ces pays, plutôt que revenir dans un état o๠riment chômage et vie chère. Coté sécurité, le faible dispositif dans les périphéries de Bamako par les Brigades territoriales reste insuffisant pour contenir les malfaiteurs et autres bandits qui troublent le sommeil des populations. Ces dernier temps, plusieurs actes de crime ont été perpétrés dans les localités de Bamako. On assiste aussi à  une recrudescence des ventes d’armes à  feu, du trafic de drogue et de stupéfiants et du banditisme… Quant aux jeunes, ils ont perdu tous repères d’avenir, pour se livrer à  la facilité et la recherche du gain facile. Si rien n’est fait, pour accompagner ces migrants de retour, il faut s’attendre à  une montée de l’insécurité à  Bamako.

« On a tout compris ! »

Dans un passé pas si lointain, à  l’ère des coups d’Etat en série sur le continent, on pointait du doigt les puissances occidentales. Pour certains, elles agissaient dans l’ombre pour déstabiliser les pays pour en chasser des dirigeants trop souverainistes ou tout simplement s’accaparer de leurs richesses. Partisans du « diviser pour régner » tous les moyens étaient donc bons pour les aider à  parvenir à  leurs fins. Guerre civile en RDC, rébellion au Libéria et Sierra Leone, instabilité en Guinée…la main des « cellules africaines » des anciennes puissances coloniales, et celle de la France en particulier pour ne pas la nommer, se faisait particulièrement sentir. Le summum du cynisme était que lorsque ces conflits éclataient, ces mêmes puissances arrivaient au secours des belligérants. Dans un premier temps pour vendre des armes à  l’une comme l’autre des parties. Second mouvement, initier des négociations et des pourparlers sous leur propre égide pour ramener la paix. Et enfin, faire des prêts payables sur 10 générations, pour reconstruire ce qu’ils auront si ardemment aidé à  détruire. Et voici que nous franchissons un nouveau cap, dans l’indifférence quasi générale. Les « maà®tres du monde » agissent désormais à  visage découvert. Ils annoncent au monde entier qu’ils vont donner des armes à  des rebelles pour renverser le régime en place. Confirmation ! diront certains qui y voient la preuve que depuis toujours, les « grands » ont toujours eu quelque chose à  voir avec les problèmes du continent. Ainsi donc, Barack Obama, Nicolas Sarkozy et consort veulent chasser à  tout prix Kadhafi, leur grand ami d’hier. On se souvient qu’il y a à  peine quelques mois, le Guide libyen, aujourd’hui ennemi mondial n°1 (digne successeur de Saddam Hussein !), était reçu en grandes pompes et signait des contrats commerciaux faramineux avec ceux-là  même qui ont aujourd’hui juré sa perte. Kadhafi n’est certes pas défendable, dans sa stratégie de lutte contre l’insurrection. Bombarder des villes entières et faire des milliers de victimes en quelques semaines est plus que condamnable. Mais là  n’est pas le propos. C’’est l’attitude du « groupe de contact sur la Libye » qui devrait nous pousser à  réfléchir. Nous sommes en train d’assister à  la création sur le continent d’un Irak ou d’un Afghanistan bis. Au nom de quels intérêts…C’’est la question que l’on doit se poser. Le peuple libyen est censé être protéger par la résolution 1973 des Nations Unies qui a donné mandat à  la « coalition ». En armant les insurgés, les occidentaux installeront définitivement le pays dans une logique de guerre. Les libyens ont donc le choix : mourir sous les balles de Kadhafi ou celles de la coalition par insurgés interposés, entre un statut de victimes et celui de martyrs. Et si on les laissait vivre, tout simplement ?

Bamako marche pour Khaddafi !

C’était, disent-ils, pour témoigner non seulement leur reconnaissance pour les bienfaits de Kadhafi, mais aussi lui apporter leur soutien massif. L’itinéraire de la marche est partie de la Place de l’Indépendance, près de la Primature, au Monument des martyrs. Présidé par El Hadj Mohamed Macki Bah qui se trouve être, par ailleurs, le président de l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMMA), la Coalition était composée d’une trentaine d’associations dont certaines n’ont rien à  voir avec l’Islam. Selon M Bah, cette marche de soutien au Guide Mouammar Kadhafi se veut, avant tout, une manifestation de solidarité envers un bienfaiteur de la Ummah Islamique. Et pour cause, dit-il, le Guide de la Révolution libyenne soutient financièrement et matériellement plusieurs associations religieuses ou non.  » Le Colonel Kadhafi a beaucoup investi dans la construction de mosquées, de médersas et de centres culturels du Mali. Beaucoup de jeunes Maliens ont été également formés dans les universités et autres grandes écoles en Libye… ». Comme le témoigne un haut responsable religieux, la Libye de Mouammar Kadhafi pourvoit au payment mensuel des salaires de quelque 500 maà®tres de médersas dans notre pays. Plusieurs associations dont des fondations ont bénéficié des largesses du Guide. En terme d’investissements au Mali, il faut rappeler que la Libye de Mouammar Kadhafi a injecté plusieurs milliards F CFA dans l’économie malienne et cela dans presque tous les secteurs d’activité. Inutile de dire que les relations officielles entre le Mali et la Libye sont excellentes et ce n’est pas pour rien que l’Union africaine a choisi le président ATT pour siéger au sein du panel des chefs d’Etat chargé de la gestion de la crise libyenne. Déclaration de protestation C’est fort de tout cela que les organisateurs de la Grande ont marché hier avec au dessus des têtes, des pancartes de soutien et de solidarité au Guide. Juste avant la marche d’hier, la Coalition- créée dimanche 20 mars à  l’initiative de l’UJMMA- a remis aux autorits maliennes, aux ambassadeurs de France, de Grande Bretagne, au Délégué de l’Union européenne et au PNUD une déclaration dont nous vous proposons le contenu. » Face aux agressions et aux violences de l’intervention militaire occidentale que subit actuellement le peuple libyen nous, patriotes Africains membres de la Coalition Malienne de Soutien à  la Grande Jamahiriya Libyenne Contre l’Ingérence Occidentale, avons opté, ce vendredi 25 mars 2011, à  travers un meeting et une marche pacifique de soutien au peuple libyen et au Guide de la révolution Mouammar Kadhafi pour : « protester contre l’attitude de la France, de l’Angleterre, des USA, et des autres pays alliés en coalition; condamner fermement la croisade contre la Libye; dénoncer l’attitude de la Ligue Arabe; exiger l’arrêt des hostilités; condamner la résolution des Nations Unies prise contre le régime Mohammed Kadhafi. Depuis le samedi 19 Mars, le constat est amer, des frappes aériennes et maritimes ont eu lieu sur la population libyenne, dont l’objectif est de mettre fin au régime légitime du Colonel Mouammar Kadhafi. A cet effet, nous interpellons toute la Communauté Internationale et nous demandons à  l’Union Africaine, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, à  la Ligue des Etats Arabes et à  toutes les Organisations Internationales d’intervenir pour arrêter ce génocide des forces de croisade sous le commandement de la France et des Etats Unis d’Amérique. D’après Nicolas Sarkozy  » le seul objectif est de venir en aide à  un peuple en danger de mort, on ne fait que protéger la population civile de la folie meurtrière d’un régime qui, en assassinant son propre peuple, a perdu toute légitimité », mais pour nous il s’agit bel et bien là  d’une agression militaire impérialiste à  caractère néo-colonialiste contre la Libye au nom d’une démocratie sans dignité. En cette période difficile et critique de l’histoire de la Libye, le peuple malien exhorte tous les pays africains ainsi que tous les peuples épris de paix, de stabilité et de liberté à  tout entreprendre pour arrêter les attaques terroristes et barbares que le peuple libyen subit. Nous estimons qu’il s’agit tout simplement d’une guerre de conquête coloniale des Etats-Unis, de la France et de ses alliés de l’Union Européenne pour mettre la main sur les immenses richesses pétrolières de la Libye en vue de freiner sa croissance économique contrairement à  la noble vision souveraine du Guide de la révolution, notre frère Mouammar Kadhafi. Les actions panafricanistes de Kadhafi sont à  saluer, il s’agit, entre autres, de la création de l’Union Africaine, née des cendres de l’OUA en 1999 à  Syrte en Libye; le financement de l’Union Africaine en tant que bailleur principal; les investissements de la Libye constituent une part considérable des secteurs du tourisme et de l’hôtellerie de beaucoup de pays subsahariens; le domaine agricole n’échappe guère aux actions panafricanistes de développement de Mouammar Kadhafi. Les investissements de la Libye en Afrique vont à  l’encontre des intérêts occidentaux, alors qu’une éventuelle chute de Mouammar Kadhafi provoquera des milliers de pertes d’emplois dans nos pays. Justement, ce sont les investissements divers qui sont mal perçus par les Occidentaux. Les Africains doivent réagir En tout cas, si le peuple africain assiste sans réagir à  l’acharnement des Occidentaux contre le régime de Kadhafi, elle le regrettera amèrement. L’Union Africaine connaà®tra le même sort que l’OUA dissoute pour faute de leadership et de ressources financières, capables de supporter ses actions de paix et d’intégration économique à  l’échelle du continent. Alors nous, Coalition Malienne de Soutien à  la Grande Jamahiriya Libyenne Contre l’Ingérence Occidentale, nous réitérons notre engagement à  soutenir la Libye face aux agresseurs et envahisseurs occidentaux et nous condamnons fermement avec toute la rigueur requise les attaques de la France et de ses alliés. En conclusion, nous lançons un appel vibrant pour dire, haut et fort, à  la France et à  toute la coalition que nous soutenons fortement la Libye ainsi que le Guide de la révolution libyenne, notre frère Mouammar Kadhafi « . Cette marche semble être le premier fruit grandeur nature du show médiatique de l’historienne malienne, Mme Adam BA KONORE qui a éveillé la conscience des Africains et redonner courage et espoir à  certains, à  travers son article « cri au africains ».

Adame Ba Konaré : « Mobilisons-nous pour défendre notre continent meurtri et bafoué »

Ceux qui n’ont pas la liberté d’expression se battent pour l’obtenir ; ceux qui l’ont n’en usent pas. Telle me semble être le paradoxe de l’Afrique. Alors qu’ils clament urbi et orbi l’unité de leur continent, qu’ils ont créé une organisation -l’Union Africaine – pour affirmer leur volonté d’union, mieux faire entendre leurs voix, compter davantage et s’imposer, les Africains, mystérieusement et incompréhensiblement, en ces temps graves o๠quelque part le sort de leur continent se joue, restent silencieux. Une fameuse Communauté internationale, qui n’a d’international que par la volonté des puissances occidentales, s’agite pour expulser un «Â dictateur africain », au grand mépris de l’avis des chefs d’Etat africains et des Africains. l’Afrique est exclue d’un débat qui aurait dû être prioritairement le sien. Mais l’Afrique se tait : les chefs d’Etat se taisent ; les classes politiques et les sociétés civiles sont aphones ; même les «Â ELDERS » (le comité des sages africains) sont muets. Les quelques tentatives d’expression sont peu visibles. Nous avons appris, alors que d’autres grandes puissances – l’Allemagne, la Russie, la Chine, le Brésil, l’Inde – se sont abstenues, que trois pays africains, en l’occurrence l’Afrique du Sud, le Gabon et le Nigéria, ont voté, dans le mépris souverain de la résolution adoptée à  Addis Abeba par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, pour la résolution du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur la zone d’exclusion aérienne en Libye, pour des frappes ciblées, contre un pays africain. A aucun moment, les puissances occidentales n’ont fait référence à  l’appartenance de ce pays à  l’Afrique. l’Union africaine, en tant qu’institution, était absente à  la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Tout au long du débat, C’’est de ligue arabe qu’on a parlé et là  aussi, C’’est un pays arabe qu’on livre aux Occidentaux, en utilisant d’autres pays arabes. Insidieusement, on insiste sur la participation arabe, le parapluie arabe. Ce samedi, une réunion s’est tenue à  Paris regroupant des pays européens, arabes et nord-américains. A son honneur, l’Union Africaine a refusé d’aller à  cette rencontre. Quatre avions français, notamment, furent immédiatement déployés dans le ciel libyen : deux Rafale et deux Mirage. Puis ce fut le carnaval macabre, baptisé «Â Aube de l’odyssée », une coalition de cinq armées, frappant depuis les airs et la mer Méditerranée : France, Grande-Bretagne, Etats-Unis d’Amérique, Italie, Canada. Une véritable armada : en ce samedi déjà , 111 missiles Tomahawk furent tirés par des navires de guerre et des sous-marins britanniques et américains contre des sites libyens. Des grêles plus drus sont attendus. On nous assène solennellement que «Â le seul objectif est de venir en aide à  un peuple en « danger de mort », « au nom de la conscience universelle qui ne peut tolérer de tels crimes », qu’on ne fait que «Â protéger la population civile de la folie meurtrière d’un régime qui, en assassinant son propre peuple, a perdu toute légitimité. » (Dixit Nicolas Sarkozy.) Pendant ce temps, le mouroir palestinien est là Â ; il ne suscite nulle compassion de la part de notre fameuse communauté internationale et ne heurte nullement la «Â conscience universelle. » Un Internaute du site du journal «Â Le Figaro » écrivait: «Â je ne comprends pas. En Libye, des rebelles armés, ça s’appelle des «Â civils » et il faut les protéger. En Palestine, des gamins ramassent des pierres, ça s’appelle des terroristes. Comprend pas la différence de traitement. » Oui, cette différence de traitement, il faut qu’on nous l’explique. Il faut que l’on nous explique la politique de «Â deux poids deux mesures », non seulement en Palestine, mais aussi dans la situation des immigrés, et de bien d’autres situations dans le monde. Africains, la Libye est sous les feux de forces étrangères en quête de gloriole personnelle et de défense de leurs propres intérêts. De quelle légitimité politique, de quelle crédibilité morale, ces puissances qui ne tiennent pas leurs engagements, qui affament les peuples, pillent les ressources des pays, peuvent-elles se prévaloir ? Le pétrole et le gaz libyen sont-ils absents de leurs motivations? Ne veut-on pas régler aussi ses comptes à  Kadhafi pour des marchés non tenus, et pour avoir exigé un dédommagement au titre de la colonisation à  l’Italie, l’ancienne puissance coloniale ? De quelle révolution parlent-elles ? Qui ne se souvient de leurs amitiés et de leurs embrassades avec ceux qui sont tombés, Ben Ali et Hosni Moubarak ? Qui a déroulé le tapis rouge à  Khadafi dans sa capitale ? Qui lui a proposé des armes sophistiquées ? Dans quelles banques sont déposés ses fonds? Africains, la partition de la Libye est en marche. Bientôt peut-être, flottera, à  Benghazy, le drapeau de la Cyrénaà¯que, enjeu réel de toutes ces agitations, aux couleurs de la monarchie. A qui le tour demain ? Quel autre mets va nous servir cette organisation au fonctionnement anachronique que sont les Nations-Unies avec des privilèges datant d’une autre époque, notamment ce fameux droit de véto obsolète ? Africains, un de nos proverbes dit : «Â si tu tues ton chien méchant, celui d’autrui te mordra. » Africains, sont révoltantes, au plus haut point, les appétences bellicistes des Grands de ce monde, qui le pressurent selon leur volonté, tout simplement parce qu’ils en ont les moyens. Le plus paradoxal est qu’il ne se trouve, parmi leurs entourages, aucune voix pour en appeler à  la mesure, à  la sagesse, pour mettre le pointeur sur les conséquences de leurs actes sur le reste de l’Afrique et du monde. l’Afrique peut-elle continuer à  n’enregistrer qu’humiliations sur humiliations ? Malgré ses méthodes souvent étranges, le caractère contestable de ses théories, Khadafi n’aura-t-il pas été l’un des chantres de l’unité africaine ? N’a-t-il pas essayé d’apporter plus de ressources à  maints pays africains que nombre de puissances qui aujourd’hui le condamnent ? N’a-t-il pas soutenu les mouvements de libération et la lutte contre l’apartheid en Afrique ? Lui qui n’aime pas les partis n’a-t-il pas aidé des partis politiques en Afrique ? Certes tout cela ne saurait le dédouaner d’actes répréhensibles qu’il a pu commettre, tel que le soutien à  des mouvements terroristes ou la violence contre des populations civiles mais son sort peut-il être décidé en dehors de l’Afrique ? Certainement non. Je suis inquiète. Hurlons notre inquiétude, Africains, clamons nos opinions, nos appréciations. Mobilisons-nous pour défendre notre continent meurtri et bafoué. Ne laissons pas le monopole de l’expression à  nos seuls chefs d’Etat ; prononçons-nous en tant qu’opinion publique, à  travers nos partis politiques, nos sociétés civiles, nos intellectuels, nos jeunes et nos femmes. Surmontons nos peurs, nos misérables petits tas d’intérêts personnels pour nous tourner vers l’Afrique et seulement vers l’Afrique. Osons barrer la route à  la désintégration de notre continent, afin d’éviter sa recolonisation. Osons barrer la route au sectionnement de l’Afrique en Afrique noire et Afrique blanche. l’Afrique est une et indivise, de Tripoli au Cap, de Dakar à  Djibouti. Bamako, le 20 mars 2011.