Le Téléthon pour la Paix, le nouveau défi d’Alphadi

De lui on connaissait les défilés aux quatre coins du monde pour défendre le savoir faire des artisans nigériens. Depuis 1998 au milieu des dunes du désert nigérien, il donne rendez-vous tous les deux ans aux stylistes du continent à  ceux de la diaspora pour le Festival international de la mode africaine, le FIMA. Malgré les réactions violentes des islamistes, au fil des ans le festival est devenu la vitrine du Niger. Cette fois, Alphadi se mobilise pour les populations du nord. Pour leur venir en aide, le créateur de mode a décidé d’organiser le 2 juin prochain au Palais des congrès de Niamey, un téléthon dont les recettes leur seront remises. Au cours de cette soirée, il y aura des défilés de mode et des prestations d’artistes de la sous-région. ‘’C’’est ma manière de soutenir ces frères et sœurs qui souffrent car les Maliens et les Nigériens sont un même peuple », dit Alphadi. Le téléthon pour la Paix, qui mobilisera des artistes maliens et nigériens, permettra de récolter des fonds pour venir en aide aux cinq mille réfugiés qui ont fui les villes de Kidal, Tombouctou et Gao. Dans le nord Mali, Amnesty International avait tiré la sonnette d’alarme, dans son dernier rapport, sur les déplacements massifs de population au Nord Mali. Beaucoup ont pris la direction du Niger voisin, d’autres de l’Algérie ou le sud du Mali. Ils seraient plus de 200000 aujourd’hui. Ceux qui ont trouvé refuge dans les camps, souffrent de malnutrition aigue, de conditions sanitaires et médicales déplorables, malgré l’aide qui s’achemine d’un peu partout. Rendez-vous à  Niamey le 2 juin pour le Téléthon de la Paix au Sahel.

Etat Islamique de l’Azawad : un mariage sous l’épée

Après avoir annoncé leur projet de fusion, le MNLA et le groupe islamiste Ansar Dine ne s’entendent déjà  plus sur les bases de la création de l’Etat Islamique de l’Azawad. Si Ansar dine reste inflexible sur l’application pure et dure de la charia, le MNLA penche pour l’instauration d’une charia modérée afin de rester dans les bonnes grâces de la communauté internationale. Cette partie du communiqué final, constitue la pomme de discorde entre les deux groupes armés occupants le nord du Mali. «Â Alliance dangereuse » Il y’a tout juste une semaine, précisément le 22 mai, le parlement européen a invité une délégation du MNLA composé de Hama Aga Sidi Mahmoud, ancien ministre de Moussa Traoré (et chef de la délégation), Zakiatou Walatt Halatine, ex ministre d’Alpha Oumar Konaré et Moussa Ag Assarid, jeune écrivain et porte-parole du MNLA en France. Cette rencontre avait été initiée en faveur du MNLA par l’Eurodéputé corse François Alfonsi, président du groupe d’amitié «Â Euro Amazigh » au parlement européen. Mais avec l’alliance conclue avec les islamistes, la position des rebelles et leur volonté d’autonomisation géographique et politique n’est plus défendable aujourd’hui. D’emblée, l’alliance a été unanimement rejetée. «Â Avec Iyad ou contre Iyad » Sur l’application de la charia, le MNLA, réfute le protocole d’accord initial entendu avec le groupe Ansar Dine : «Â  Nous avons refusé d’approuver le communiqué final, parce qu’il est différent du protocole d’accord que nous avons signé », a déclaré Ibrahim Assaley, élu du Nord malien et membre du MNLA. « Dans le communiqué écrit par Ansar Eddine, on parle d’application de la charia « pure et dure », on parle aussi d’interdire le Nord aux organisations humanitaires non-musulmanes : ce n’était pas précisé dans le protocole d’accord », a poursuivi l‘élu. De son côté, Ansar Dine garde une position de fermeté. Sans attendre d’être en parfaite harmonie avec le MNLA, le mouvement a déjà  consolidé ses bases avec AQMI, lors d’une rencontre tenue le lundi à  Tombouctou entre chefs djihadistes. « La rencontre est terminée. Ils ont consolidé leurs relations », a déclaré à  l’AFP l’entourage d’un imam de la grande ville. Le MNLA ne serait alors qu’un recrutement massif d’hommes et de logistique pour Ansar Dine dont l‘idéologie dépasse les frontières de l‘état de l‘Azawad. Une alliance de forme, qui dans le fond, servirait davantage AQMI dont les objectifs sont en parfaite corrélation avec ceux d’Iyad Ag Ghaly. Dans ce cas précis, le MNLA, s’il veut survivre dans la toile d’araignée du nord, devra revoir sa stratégie pour défendre l’irrédentisme touareg longtemps recherché. Au même moment, une nouvelle mouvance, dite du Front de libération du Nord Mali(FLNM) a fait irruption sur la scène.

Le MNLA sous l’aile d’Ansar Dine

Après la République autoproclamée de l’Azawad, la République islamique de l’Azawad. Les rebelles indépendantistes du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) ont fini par se plier à  la loi du plus fort, à  savoir Ansar Dine et sa charia. Plus question d’un Etat laà¯c indépendant pour le MNLA, qui répétait depuis des mois sa volonté d’instaurer un Etat libre et démocratique dans le Nord du Mali et de combattre Al Qaà¯da au Maghreb Islamique (Aqmi). Ansar Dine en position de force Les voilà  désormais main dans la main avec les islamistes d’Ansar Dine, menés par l’ancien rebelle touareg Iyad Ag Ghaly. Dès la conquête des principales villes du Nord début avril, ils ont cantonné le MNLA aux périphéries et ont descendu le drapeau de l’Azawad pour le remplacer par le drapeau noir islamiste. La preuve de leur puissance. Mieux équipés, plus nombreux que le MNLA, ils sont les principaux artisants des défaites de l’armée malienne dans plusieurs villes du Nord. Ils avaient tenu à  le faire savoir dans un vidéo diffusée sur internet. On y voyait les combattants d’Ansar Dine attaquer Aguel’Hoc, o๠plusieurs dizaines de soldats maliens ont été tués et exécutés. de transition Se prémunir d’une contre-offensive de l’armée malienne A la différence du MNLA, qui souhaite un Etat indépendant limité aux régions du Nord, Ansar Dine prône l’imposition de la charia à  l’ensemble. De quoi faire craindre une « afghanisation » de la région. D’autant qu’en l’absence de réaction militaire du Mali et de la communauté internationale les nouveaux alliés ont tout le temps de grossir leur rang de jeunes désœuvrés. Composé de 1500 hommes au début de la rébellion, le MNLA aurait atteint plus de 5000 combattants aujourd‘hui, selon l’hebdomaire Jeune Afrique. Beaucoup ont fait défection pour rejoindre les rangs d’Ansar Dine. Cette alliance de circonstance semble pour eux un moyen de ne pas perdre la face. Des négociations facilitées ?  » C’’est une alliance de forme, au cas o๠ce groupe armé aurait affaire à  une attaque de l’armée malienne, a témoigné Zeidane Sid Alamine, ancienne figure de la rébellion des années 90, sur les ondes de RFI. Ils sont plus proches d’Ansar Dine que d’AQMI », pense-t-il. Côté malien, on rejette cette alliance. Côté Cédéao, on préfère penser qu’avoir à  faire à  une seule organisation pourrait faciliter la négociation, option préférée par le gouvernement de transition

Union de prières pour le Mali

Vendredi, jour de grande prière pour les musulmans du monde entier. Pour ceux du Mali, ce 25 mai, journée de l’Afrique, donc jour férié, est celui de la grande mobilisation. A l’appel du président du haut conseil islamique du Mali, l’imam Mahmoud Dicko, tous ont prié dans les mosquées pour la paix au Mali. El Hadj Dicko a en effet appelé à  prier Dieu ce vendredi dans toutes les mosquées du pays pour la stabilité et la paix au Mali. Oublier les différences, privilégier le Mali Les musulmans ne seront pas les seuls. Du côté des chrétiens, les préoccupations sont les mêmes. Cohésion, unité et paix, tels seront les objets des suppliques qui seront adressées dans les églises et les temples tout ce week-end de la Pentecôte (fête de l’Esprit Saint, majeure dans le calendrier chrétien). l’Archevêque de Bamako et le pasteur Daniel Coulibaly ont demandé aux maliens de suivre l’exemple des religieux et de prier tous d’une seule voix, pour le retour de la quiétude dans le pays. « Malgré nos quelques différences, nous (les musulmans, catholiques et protestants) avons décidé de nous réunir autour d’une même table pour la cause de Dieu et du Mali. Je demande ainsi aux autres Maliens d’adopter la même attitude », a laissé entendre le pasteur Coulibaly. »Je demande à  tous les protestants d’arrêter toutes activités le dimanche prochain entre 9H30 et 9H45 et de consacrer cet instant à  la prière. En priant au même moment Dieu, il va certainement exaucer nos vœux », a conclu le pasteur Coulibaly. Quand à  Monseigneur Jean Zerbo, il a demandé que les samedi, dimanche et lundi soient mis à  profit pour implorer et demander la clémence de Dieu pour la paix, la concorde sociale. Les leaders religieux s’impliquent fortement dans la quête d’une issue de crise pacifique au Mali, déchiré depuis le 22 mars entre les pro et les anti coup d’Etat perpétré par le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE) conduit par le Capitaine Sanogo. La question du nord préoccupe également les religieux qui avaient déjà  organisé une grande prière collective pour la paix au Stade omnisports Modibo Kéita en mars dernier. 25 000 personnes avaient répondu à  leur appel.

L’ultime revirement d’El Hadj Ag Gamou?

En période de crise o๠les raisons d’être déçu de ses leaders sont légions, les Maliens se cherchent des héros. Avant le coup d’Etat du 22 mars le colonel El Hadj Ag Gamou était l’un de ceux-là . Alors qu’une partie de l’armée était en déroute, le commandant de la zone militaire de Kidal continuait à  combattre les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avec ses soldats. Entre le marteau et l’enclume Mais, depuis le coup d’Etat, ce Touareg de la tribu des Imghad se trouve en terrain glissant, pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté les militaires du CNRDRE comptent peu sur cet homme de confiance du président renversé Amadou Toumani Touré. Ag Gamou ne bénéficie ni de la collaboration, ni de la sympathie de la junte. De l’autre, les rebelles ont juré de faire la peau au militaire qui a la réputation de les avoir combattus avec le plus d’acharnement. Faux ralliement Et de les avoir dupés. Le 31 mars il annonce son ralliement au MNLA avant de rejoindre le Niger avec ses soldats. Une ruse pour sauver la vie de ses quelque 500 hommes, déclarera-t-il alors. C’’est depuis le Niger que Ag Gamou a appelé ses frères d’armes à  reprendre le combat pour libérer le Nord. Poussé par son orgueil, il aurait conquis des localités situées le long de la frontière nigérienne, notamment Labézanga. Mouvement républicain pour la restauration de l’Azawad Préoccupées plutôt par la situation à  Bamako, les nouvelles autorités militaires n’ont pour le moment pas les moyens de contrôler l’électron libre Ag Gamou, qui a finalement décidé de créer le Mouvement républicain pour la restauration de l’Azawad (MRRA). Objectif : contrer les groupes islamistes armés et exiger l’autonomie politique de l’Azawad. Selon son porte-parole, Ishaq Ag Housseyni, l’organisation composée de Songhays, de Peulhs, d’Arabes et de Touareg invite les combattants indépendantistes du MNLA à  rejoindre ses rangs pour libérer le territoire des groupes islamistes armés.

Forum sur le nord : Les élus à coeur ouvert

L’on retiendra une salle pleine à  craquer à  l’ouverture du Forum sur le nord, organisé le 17 Mai, par le parti pour la Renaissance Nationale (Parena) et chapeauté par son président Tiébilé Dramé : «Â Notre réunion se tient dans un contexte d’impasse politique et institutionnelle particulièrement grave ». Pour l’ancien médiateur de la crise Malgache, les interrogations sont nombreuses mais l’heure est aux solutions : «Â Nous avons le devoir de conjuguer nos efforts, de créer les synergies nécessaires, de nous unir autour de cette grave question. C’’est à  cette question que nous pourrons apporter une contribution efficace à  la résolution de la crise qui nous a fait perdre plus de 2/3 du territoire », a précisé Tiébilé Dramé.  » Retour sur les accords de paix » Face à  Tiébilé Dramé, modérateur du forum, de nombreuses personnalités ont fait le déplacement à  l’hôtel Nord Sud de Bamako, des élus du nord, d’anciens ministres du régime AT, des diplomates et représentants de l’Union Européenne. Face à  lui, de nombreuses personnalités ont fait le déplacement à  l’hôtel Nord Sud de Bamako, des élus du nord, d’anciens ministres du régime AT ou des diplomates ou représentants de l’Union Européenne. Après les thématiques, sur les différents accords de paix, le Pacte National, les Accords d’Alger, les revendications des mouvements armés comme le MNLA et Ancar Dine, et l’implication de la communauté, la deuxième partie du forum a permis aux uns et aux autres de s’exprimer librement, l’occasion pour chacun de dire ses vérités sur ce qui a conduit à  la partition du territoire malien : « Catharsis » «Â Dans le Nord, il n’y avait plus d’état. On n’avait pas l’impression de faire partie du Mali », a décrié Mahamane Touré, le maire de Bourem, en évoquent l’abandon des régions du nord, devenues des zones de non droit o๠tous les trafics ont fleuri au fil des ans. Sans compter la présence d’Aqmi, le réseau terroriste spécialiste des enlèvements d’occidentaux… «Â Le Nord est un problème national de premier ordre. Les Maliens doivent se parler », estime Mamadou Diagouraga, ancien commissaire au Nord. Et de faire un bilan critique de la mise en œuvre du Pacte National de 1992. Pour Zeidane Ag Sidalamine, ex Secrétaire général du Mouvement des Fronts Unifiés de l’Azawad (MFUA) : «Â Les pistes de réponse à  cette crise du nord, se trouvent dans ce même Pacte National ». l’ancien rebelle va plus en loin en pointant la responsabilité du nord : «Â Le nord doit s’auto-accuser et s’auto-flageller ! ». « Décentralisation et démilitarisation » Auto flagellation ? l’on n’y était avec des interventions dynamiques ou patriotiques appelant à  l’unité nationale ou décriant l’absence de volonté politique aussi bien du côté du pouvoir central que des élites du nord. «Â Le processus de décentralisation n’a pas été mené comme il le faut !», ajoute Sidalamine. Plus dramatique, précise Tiébilé Dramé : « l’allégement progressif des forces armées, n’a-t-il pas crée l’insécurité au nord ? A partir de 2006, les Accords d’Alger n’ont-il pas définitivement levé la sécurité au nord ? » «Â  Va t-en guerre ? » Quant à  la reconquête des territoires du nord, là  encore, les avis divergent. Pour Mohamed Ag Erlaf, ancien ministre : «Â Il est impossible de faire la guerre avec l’armée actuelle. Il y’a plutôt lieu de se demander quel type d’armée ou quel type de militaire il nous faut au nord ? ». Une solution à  la nigériane est-elle possible ?  » Au nord du Nigéria, il y a des régions qui s’auogouvernent en appliquant la charia. Une telle configuration est-elle envisageable au Mali pour suavegarder l’intégrité territoriale du Mali, avec la présence d’Ansar Dine ? », se demande Tiébilé Dramé. Pour Richard Zink, Ambassadeur de l’Union Européenne, la déclaration de la Haute représentant de l’UE, Cathetine Ashton fait écho: «Â Il appartient au gouvernement intérimaire de décider quel appui, y compris militaire, il souhaite des partenaires extérieurs, et de qui ?  » Pour Awa Assadana, vice présidente de l‘assocation Temedt, l’inquiétude demeure sur le risque de guerre civile au nord avec la révolte des habitants de Gao le 14 Mai. Malgré tout, elle est contre une intervention de la CEDEAO : «La CEDEAO ne peut pas intervenir au nord Mali. Sur quelle base la CEDEAO va-t-elle nous libérer ? Peut-on faire confiance à  ces «Â mercenaires » qui ont violé, tué et pillé sur d’autres terrains d’intervention et propagé le Sida ? ». «Â Si quelqu’un a une meilleure idée que l’intervention de la CEDEAO, qu’il le dise », a lancé de son côté El Hadj Baba Haidara, un député de Tombouctou. «Il y a ici, des pro et des anti-putschistes, C’’est bien la preuve que l’on peut encore se parler », a conclu Tiébilé Dramé, après une longue journée d’échanges. Les conclusions du Forum seront-elles portées à  la connaissance du grand public –

La CEDEAO doit-elle intervenir rapidement au Mali ?

Les 3 régions du nord Mali s’enlisent davantage après leurs annexions fin mars par différents groupes rebelles. La population elle hausse le ton et manifeste contre les envahisseurs. En témoigne la descente lundi 14 Mai, de jeunes de Gao dans la rue pour dénoncer l’invasion des rebelles depuis maintenant 40 jours. «Â Tout le monde en a marre des groupes armés », déclare Ousmane Telly, un fonctionnaire à  Gao. A Kidal, d’autres se sont levés pour soutenir le MNLA, en rejetant le mouvement Ancar Dine qui impose la charia. Une pratique incompatible avec les réalités des habitants du nord. Face à  une telle situation, la question d’une intervention militaire de la CEDEAO fait débat. «Â  Le bras de fer CNRDRE/CEDEAO » Le CNRDRE, suivi par une bonne partie de la classe politique et même de la société civile ont affiché leur opposition au déploiement à  Bamako pour dit-on «Â sécuriser les organes de la transition ». Pour eux, l’urgence demeure le nord. «Â Nous ne voulons pas d’une force étrangère à  Bamako. s’ils veulent nous aider, qu’il descendent au nord », disait le leader du CNRDRE, Amadou Haya Sanogo, dans l’une de ses déclarations. La rencontre des Chefs d’Etats de la CEDEAO, le 3 mai dernier à  Dakar, avait instruit à  la commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de préparer la force en attente de la CEDEAO en vue de son déploiement immédiat dès que le Mali en ferait la demande. Tout serait déjà  prêt militairement coté CEDEAO pour appuyer le Mali. La CEDEAO prête à  intervenir » Dans sa dernière déclaration, faite à  Abuja, sur la situation au Mali, les chefs d’Etats Majors de la CEDEAO ont réitéré leur engagement ferme pour le rétablissement rapide de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali. «Â A cet égard, la Commission est prête, dès qu’une demande formelle sera faite par le Gouvernement, pour déployer la Force en Attente de la CEDEAO afin de protéger les couloirs humanitaires et d’apporter une assistance aux efforts de rétablissement de l’intégrité territoriale de la nation », indique le communiqué. C’’est dire que la balle est dans le cas du Gouvernement malien. Mais, assurément, l’avènement des forces Ouest africaines n’est pas pour l’immédiat. Vu que leur présence n’est sollicitée qu’au nord. Le Gouvernement de la transition s’attelle plutôt à  adopter un plan de dialogue avec les différents groupes rebelles au nord, en prélude à  toute initiative militaire. Concernant la crise au Nord, l’émissaire Djibrill Bassolé a indiqué que des contacts sont en cours en vue d’un dialogue entre gouvernement malien et mouvements armés. «Â Je pense que très bientôt nous aurons les premiers entretiens, », a t’il dit, sans autre précision.

Tiébilé Dramé : « Ce n’est pas le moment de regarder dans le rétroviseur »

Le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) qui a pris de nombreuses initiatives (dont la dernière remonte aux 10 et 11 décembre 2011), en vue d’une solution politique et démocratique des crises qui fragilisent notre pays, propose la tenue d’un atelier dont l’objectif est de réfléchir à  la situation dramatique que traverse le nord du Mali et proposer des pistes de résolution durable sinon définitive. Peut-on encore vivre ensemble (sous le même toit) dans le même pays ? Quelle conduite vis-à -vis du groupe Ansar Eddine ? Comment gérer la revendication séparatiste du MNLA ? Journaldumali.com : Après la rencontre du 10 et 11 décembre 2011, le PARENA convoque une nouvelle concertation sur le Nord, quelle est la pertinence d’une telle initiative dans le contexte actuel ? Tiébilé Dramé : Ce brainstorming sur les graves crises qui affectent le nord du Mali est la première initiative du genre depuis le déclenchement de la rébellion en janvier, le coup d’Etat du 22 mars et la partition de fait du pays. Devant la gravité de la situation et l’impasse cruelle dans laquelle le pays se trouve, il nous a paru judicieux de regrouper les acteurs politiques, les représentants de l’Etat, de la société civile, des élus, des ressortissants du nord afin de réfléchir ensemble au triste sort de notre pays et esquisser des solutions pour mettre fin à  l’occupation des 2/3 du territoire, et préserver l’unité, l’intégrité de notre territoire et la cohésion nationale. Votre engagement pour le Nord remonte à  des années, pourriez-vous revenir sur les différentes actions et négociations que vous avez mené ? Ce n’est pas le moment de regarder dans le rétroviseur. l’heure est trop grave. C’’est le présent et l’avenir qui doivent requérir toute notre attention. La situation au Nord s’enlise, que faut-il prévoir comme action urgente, après les convois humanitaires ? La ville de Gao a vécu lundi une manifesation exprimant le ras-le-bol des habitants ? Je rends un vibrant hommage à  la résistance de la jeunesse de Gao, à  celle de l’ensemble de notre peuple contre l’oppression, les pillages, les exactions et les humiliations quotidiennes dans les régions occupées. Que faut-il prévoir comme action urgente me demandez-vous ? l’urgence, C’’est libérer le pays, refaire son unité, sa cohésion. Par la guerre ou par le dialogue. On ne peut pas continuer dans l’immobilisme actuel qui est honteux et dégradant pour nous. Le FDR dont votre parti est membre, a boycotté la convention nationale proposée par le capitaine Sanogo ? Faut-il aujourd’hui une intervention militaire de la CEDEAO ? Nous n’avons pas encore boycotté la convention. Nous avons demandé des éclaircissements sur le projet et souhaité que la convention ne s’écarte pas de la Constitution, car nous ne nous associerons à  aucune initiative qui vise à  mettre entre parenthèses la loi fondamentale votée par le peuple souverain du Mali. Comment parvenir un accord entre le CNRDRE et la CEDEAO d’ici la fin des 40 jours de l’intérim de Dioncounda Traoré ? Le respect de la Constitution est le schéma le plus facile, le plus rapide à  mettre en œuvre. Doit-on craindre un risque de tension le 22 Mai ? Je ne suis pas devin. Je ne saurai vous dire ce qui va se passer le 22 mai. Je peux, en revanche, vous faire part de mes souhaits : ce pays qui est déjà  par terre, notre peuple qui est humilié et qui souffre tant n’ont pas besoin de tensions, de violences à  Bamako. Résolvons la crise politique et institutionnelle de manière pacifique en trouvant une formule compatible avec la Constitution qui doit rester la référence en toutes circonstances. On ne vote pas une constitution, on ne restaure pas une constitution pour s’asseoir dessus.

Un drone abattu aux frontières algéro-maliennes

C’’est à  proximité de la frontière algéro-malienne que la destruction d’un drone français ou américain de type Predator a été signalée ce lundi par les forces de défense algériennes. D’après le quotidien El Khabar, des individus, dont les identités sont encore inconnues, auraient abattu l’engin en plein vol à  l’aide de missiles sol-air russes, un arsenal provenant des anciens stocks de l’armée loyaliste libyenne. l’armée malienne aurait récupéré les débris dans la région de Ouikran, près de la frontière algérienne. Selon le quotidien, le drone a été détruit alors qu’il effectuait un vol de reconnaissance à  l’ouest de la ville de Toudenni. l’incident témoigne du climat qui règne actuellement dans la région du Sahel. Ces drones, très utilisés en matière de surveillance par les puissances occidentales, servent notamment à  se renseigner sur les déplacements des groupes armés qui opèrent dans la bande sahélienne. Les drones au Sahel, une nouveauté ? Les services occidentaux sont très actifs dans la sous-région du Sahel. Mais, longtemps réservée à  des zones comme le Pakistan ou l’Iran, l’utilisation par ces mêmes services de drones se développe au Sahel. Pour l’heure, ni les Etats-Unis, fournisseurs de ces drones Predator, ni la France qui en possède quelques-uns, n’ont exprimé le moindre mot à  ce sujet. Des sources ont indiqué que ces engins volants étaient aussi utilisés pour rendre comptes des circulations du Mouvement de libération de l’Azawad (MNLA) et d’Al-Qaà¯da au Nord du Mali. Ils auraient commencé à  survoler le territoire après la chute de Kadhafi, pendant la présence des forces américaines et françaises. l’Algérie, qui a plus de 1 300 kilomètres de frontière avec le Mali, a interdit à  ces deux pays de faire voler leurs drones au-dessus de son territoire. Ces drones pourraient aussi être un moyen de localiser les otages aux mains des groupes terroristes. Actuellement, une douzaine de personnes est gardée prisonnière par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

Plan Mali joue sa partition malgré la crise au nord

Au Mali, Plan International est devenue une ONG référence en matière de développement et de bien-être des enfants. Elle œuvre au Mali depuis 36 ans dans plusieurs secteurs couvrant la santé de la mère, de l’enfant, l’éducation des jeunes filles, la lutte contre l’excision ou encore la promotion socio-économique des femmes, à  travers des programmes de micro-finance. «Â Pour mieux élargir ses activités et renforcer son rôle, Plan Mali a aujourd’hui besoin de communiquer, de porter à  la connaissance du grand public, ce qu’elle fait », explique Tiékoro Coulibaly, chargé des relations publiques et de la communication. Plan Intervient essentiellement dans 4 cercles : Kangaba, Kita, Barouéli et Kati situés dans les régions de Koulikoro, Ségou et Kayes. Là , elle coordonne des programmes variés, mais aussi des campagnes de sensibilisation. Pour cela, les partenariats sont nécessaires, sur un plan local mais aussi national. « Des kits pour les enfants déplacés » Dans cette optique, l’ONG vient de renouveler sa confiance à  9 de ses ONG partenaires, œuvrant au Mali. D’un montant de 502 millions de francs, le nouveau partenariat couvre une période allant du 1er Mai 2012 au 31 Mars 2013. En raison du contexte politique agité, Plan Mali avait dû annuler un premier accord de partenariat signé en Janvier 2012. Selon Michelet William, son Directeur Général, l’apaisement revenu, Plan vise à  accompagner le Mali dans la quête d’un avenir meilleur.  » Ce que nous faisons, nous le faisons par devoir et pour les droits des populations en difficulté. s’ils nous disent merci, tant mieux, s’ils ne le font, nous continuerons notre tâche », a précisé Mr William. D’ailleurs, grâce à  l’aide de la Direction nationale de la protection civile, Plan a acheminé des vivres et des médicaments le 26 Avril à  près de 4000 personnes déplacées dans les camps à  Mopti. Par ailleurs, l’ONG a prévu de faire acheminer des kits scolaires pour les enfants déplacés. « Statistiques et droits de l’enfant » Pour mieux évaluer ses programmes, Plan a également signé un partenariat d’un montant de 80 millions avec l’Institut National de la Statistique (INSTAT) sur une période de 12 mois. l’insuffisance relevée dans l’analyse situationnelle des droits de l’enfant au Mali, explique ce partenariat : « La signature de la présente convention permettra l’accessibilité à  de statistiques pertinentes et nécessaire pour la gestion économique, sociale et environnementale de la société », rappelle Michelet William. «Â Education » Plan ne pouvait faire l’impasse sur le secteur de l’éducation. Dans son Plan Stratégique Nationale 2012-2016, l’ONG met l’accent sur 4 programmes : «Â l’enfant en apprentissage, l’enfant protégé, l’enfant en bonne santé et la résilience des communautés ». Pour cette année 2012, Plan vise un partenariat solide avec le Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales, (MEAPLN) pour améliorer l’accès des enfants du Mali à  une éducation de qualité. Vaste programme lorsqu’on constate les difficultés auxquelles font face ce secteur. «Â Si vous éduquez les enfants, vous éduquez une nation toute entière », paraphrase un collaborateur de l’ONG plutôt motivé. Pour accompagner le ministère, Plan s’est donc engagé à  lui verser une première contribution de 25 millions CFA, qui touchera à  l’éducation préscolaire et non formelle. Plus la fourniture de 1000 kits scolaires d’une valeur de 20 millions de francs. Une convention qui a été signée le 11 Mai dans les locaux du ministère, en présence du nouveau ministre, Adama Ouane. Education sectorielle, statistiques nationales, aide aux enfants en difficulté, Plan Mali s’est engagé à  soutenir les acteurs locaux ou nationaux qui font de l’avenir des enfants, leur leitmotiv quotidien.

Echec de la médiation de la Cédéao après de multiples tentatives de résolution de la crise

Aucun accord avec l’ex-junte sur le nom du prochain chef de la transition n’a été trouvé. Pendant cinq jours, les envoyés de la médiation ouest-africaine, ont rencontré plusieurs fois la junte, le Premier ministre, le président par intérim Dioncounda Traoré. Rencontre également avec les religieux et des diplomates. Mais à  l’arrivée, échec, blocage, chacun choisit ses mots, mais la réalité est la même : les envoyés de la médiation ouest-africaine et junte au pouvoir au Mali n’ont pas pu se mettre d’accord sur le nom du futur président de la transition, une transition qui commence dans exactement huit jours. Pour les médiateurs, qui affirment ne soutenir aucun candidat, C’’est la Constitution malienne qui permet de résoudre la question. Celui qu’on surnomme « l’homme au cigare », le ministre ivoirien Adama Bictogo, est l’un des deux envoyés de la médiation. Il explique : « la Constitution malienne prévoit qu’en cas d’impossibilité d’organiser des élections dans les 40 jours d’intérim, ce qui est actuellement le cas, la Cour constitutionnelle annonce un nouveau délai pour l’organisation des élections. Et puisque la non organisation des élections ne dépend pas de l’acteur, mais de la mission, c’est-à -dire de la situation sur le terrain, il appartient au président par intérim de poursuivre sa tâche ». l’argument n’a pas convaincu la junte malienne, qui a donc dit « non ». Tous les regards sont maintenant tournés vers le 22 mai, date de la fin du mandat de 40 jours confié au président intérimaire, mais peut-être qu’avant cette date, une solution sera trouvée.

Tâche herculéenne pour la Croix Rouge au nord

Universalité, impartialité, indépendance, neutralité, volontariat… Les principes de la Croix Rouge sont mis à  rude épreuve au Mali, sous la coupe de groupes armés, de militaires et de partis politiques aux objectifs et aux intérêts divergents depuis le coup d’Etat du 22 mars. Oeuvrer au nord du Mali se fait non sans difficultés, ont expliqué ses représentants au Mali lors d’une conférence de presse le 8 mai à  l’occasion de la Journée mondial de l’ONG. Insécurité et imprévisibilité Quand bien même ses règles et ses principes fondamentaux sont connus «Â la Croix Rouge malienne connaà®t de réelles difficultés dans sa mission d’assistance humanitaire au Nord du Mali », a expliqué son président Abdourahamane Cissé au cours d’une conférence de presse. «Â Dans l’accomplissement de cette mission, les contraintes majeures sont surtout d’ordre sécuritaire. » Un exemple en avait été donné le 12 mars, lorsqu’un convoi du CICR avait été arrêté par des hommes armés à  l’entrée de Tessalit. Ils les avaient forcés à  faire demi-tour. C’est pourtant à  l’invitation des rebelles du Mouvement national pour l’indépendance de l’Azawad qu’ils se rendaient dans la région. La preuve que les humanitaires travaillent sur un terrain aussi dangereux qu’imprévisible. Guidée par son principe cardinal, celui «Â de soulager les souffrances des couches vulnérables sans aucune distinction », la Croix Rouge malienne entend poursuivre sa tâche au Nord. Selon le président d’honneur de la Croix Rouge malienne, Adama Traoré, des vivres sont également acheminés à  Sévaré o๠arrivent tous les jours des populations déplacées de Gao, Kidal et Tombouctou. Missions sous tension Trait d’union entre les populations du Nord et les donateurs, la Croix Rouge est sollicitée pour acheminer des vivres et de produits de première nécessité à  des populations qui manquent de tout. « Dans cette région fragilisée par la pénurie alimentaire, l’accès aux soins de santé, à  l’eau potable et à  des vivres est toujours aussi problématique pour des dizaines de milliers de déplacés ainsi que pour les résidents », avait déclaré fin avril Juerg Eglin, chef de la délégation régionale du CICR pour le Mali et le Niger. Dans les villes de Gao, Tombouctou et Kidal, l’accès à  l’eau reste très difficile. Une première intervention avait conduit des membres de la Croix rouge à  Tombouctou le 21 avril. Des dizaines de tonnes de vivres et des médicaments avaient été distribués à  l’hôpital. Adama Traoré a rapporté les difficultés qui ont jalonné cette première opération. Après avoir peiné à  convaincre les nouveaux maà®tres des lieux, le MNLA et Ançardine, le président et sa délégation avaient pu rallier Tombouctou dans la plus grande peur. l’organisation humanitaire se prépare à  un nouveau voyage tout aussi difficile à  destination des trois régions du Nord samedi 12 mai.

Saraféré, terre d’accueil des réfugiés du nord

Cette partie du cercle de Niafunké retranchée sur l’autre rive du fleuve est une terre propice à  l’accueil des populations qui fuient la guerre. Des camps de fortune se sont donc érigés là  depuis que les assaillants ont investi les villes stratégiques du pays. Ainsi, les populations de Tombouctou, Diré, Goundam, Niafunké… se sont refugiées dans le Fittouga. Le Fittouga, est une commune de 64 villages dans la localité de Saraféré. Ses fils résidant à  Bamako se sont réunis en association afin de contribuer au développement de la dite localité. Avec une population d’origine d’environ 20 000 âmes, cet endroit accueille aujourd’hui le double, voire le triple de sa population, selon Youssouf Boré, président de l’association pour le développement du Fittouga. Avec la crise actuelle, l’association ne pouvait rester en marge face aux détresses et aux cris de C’œur des populations de ces localités devenues réfugiés sur leurs propres terres à  cause du conflit armé.  » 2 millions de francs de vivres et de médicaments  » «Â Nos sœurs et nos frères sont dans le besoin. Ils ont besoin de tout. De la nourriture, de soin, d’habillement et tout ce qu’on peut imaginer. C’’est pourquoi nous nous sommes réunis pour réfléchir à  comment nous allons leur apporter notre contribution », a expliqué le Président Boré. «Â Nous avons déjà  reçu des contributions des membres de l’association », a-t-il dit avant d’inviter les ressortissants de la localité qui vivent à  l’extérieur d’apporter leur contributions peut soient-elles. Dans la foulée, les ressortissants de Saraféré ont recueilli environ deux millions de FCFA. Un montant qui sera investi dans des vivres, médicaments et autres articles. Les contributions seront ensuite acheminées par voie propice jusqu’aux bénéficiaires. Pour ce faire, les organisations humanitaires Croix-Rouge et Cri de C’œur sont pressenties pour l’acheminement de la contribution des fils et filles ressortissants de Niafunké, Saraféré et Fittouga.

Elus du nord : «Halte au dilatoire!»

Les élus du Nord disent être à  bout de souffle. A Bamako, leurs maisons sont devenues des camps hébergeant des centaines de réfugiés et des déplacés dans un état de misère inqualifiable. C’’est pourquoi, au terme d’une séance de concertation, le 30 avril dernier à  l’Hôtel Royal de Faladiè en commune VI du district de Bamako, les élus du Nord ont décidé de dire leur préoccupation face au drame qui frappe les régions de Gao, Tombouctou, Kidal et une partie de Mopti. Pour eux, la manière dont les choses se passent depuis un moment à  Bamako est source d’inquiétudes au sein des ressortissants du Nord en général et des élus ces régions en particulier. A ce point de presse, on notait la présence des députés Abdou Sidibé de Gao, Abdoul Malick Diallo d’Ansongo, Nock Ag Attia de Diré, Oumar Bouri Touré dit Billy de Goundam, le maire de Gao Sadou Diallo et plusieurs autres responsables locaux dont des maires, des présidents des conseils de cercle et de région. Devant un parterre de journaliste, le Collectif des élus du Nord du Mali n’est pas allé de main morte pour s’exprimer sur la crise qui prévaut dans le septentrion Mali. Ils dénoncent le comportement dilatoire des nouvelles autorités devant l’urgence que constitue le problème du nord. « Le tissu social est en train de se disloquer Le député El Hadj Baba Haà¯dara, député élu à  Tombouctou, a expliqué que les actions des gouvernants ne montrent pas véritablement que la « priorité des priorités », C’’est bien la libération du Nord du pays, assiégé par des hordes de criminels. « Aujourd’hui, pas même un petit couloir humanitaire initié par les autorités en direction de ces populations meurtries », s’est insurgé un autre élu. l’élu de Tombouctou fait remarquer en outre que « quand le Premier ministre déclare que le Gouvernement est encore en train de chercher à  mettre sur pied ce couloir humanitaire d’une extrême urgence », cela aussi est source d’inquiétude. En dehors de ce que l’association Collectif Cri du C’œur a amené en terme de dons, rien n’est fait par qui que ce soit en direction des femmes, des enfants, des hommes sans abri soumis à  toutes sortes de traumatismes par des envahisseurs. « Il faut aller très vite, car le tissu social est en train de se disloquer », a proposé le conférencier, selon qui l’intervention militaire de la Cédéao est une absolue nécessité. Vivement les forces de CEDEAO Le député Haà¯dara a rappelé, documents à  l’appui, que la mission principale des troupes de la CEDEAO, au Mali (MICEMA), fortes de 5 500 hommes, constituées de personnels militaires, de policiers et de civils, est de protéger les populations civiles, assister les organisations humanitaires dans le cadre de la mise en œuvre de l’assistance aux victimes, faciliter la libre circulation des personnes et des biens, faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées. Il a plaidé pour que la CEDEAO intervienne vite, très vite. « Nous, élus de la région sommes disposés à  participer à  toutes les actions visant à  rétablir l’intégrité du territoire national », rassure-t-il.

Crimes de guerre au Mali, selon HRW

Dans son rapport sur la situation sécuritaire au nord du Mali, l’organisation Human Rights Watch accuse les différents groupes rebelles de crimes de guerre. Elle dénonce des exécutions sommaires, Exécutions sommaires, viols, rapts, embrigadement d’enfants soldats, pillage d’hôpitaux, d’écoles et d’agences humanitaires. Voila la liste d’exactions dont se seraient rendus coupables les groupes armés qui sévissent au nord du Mali. Quels qu’ils soient. C’’est du moins ce qui ressort du rapport publié par l’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié en début de semaine. Pour l’élaboration de ce rapport, l’ONG a mené, au mois d’avril dernier, une mission de 10 jours dans la capitale malienne, Bamako. Le document accable le MNLA, Ançar Dine, le Mjuao et Aqmi et leurs alliés. Violences et exode de populations Selon HRW, les crimes de guerre ont été légion durant les quatre dernières semaines, principalement dans les trois grandes villes du nord du pays. Ainsi, un groupe armé islamiste a exécuté sommairement deux hommes, amputé la main d’au moins un autre, effectué des flagellations publiques et menacé des femmes et des chrétiens. Décidés à  faire respecter la charia au Mali, les islamistes d’Ançar Dine sont ainsi dénoncés par HRW. Ils auraient également coupé l’oreille d’une femme vêtue d’une jupe jugée trop courte et fait flageller des hommes qui avaient consommé de l’alcool. Le MNLA ainsi que le groupe islamiste ont participé au saccage d’églises, provoquant l’exode des chrétiens de la région. Ils ont rejoint la cohorte des 177 000 Maliens partis vers les pays voisins, ou des quelque 107 000 personnes déplacées à  l’intérieur du pays. Pillages d’hôpitaux Selon le rapport, le pillage systématique de stocks de nourriture dans des magasins, des marchés et des entrepôts d’organisations d’aide locaux, ainsi que le vol de fournitures médicales dans des hôpitaux et des cliniques, et la fermeture d’écoles, ont sans aucun doute contribué à  la décision prise par des dizaines de milliers de civils de fuir le Nord sous contrôle rebelle pour se réfugier dans le Sud contrôlé par le gouvernement. A Gao et Tombouctou, le saccage des hôpitaux et des structures de soins, o๠les rebelles ont tout emporté (médicaments, ordinateurs, imprimantes, ambulances, matelas) laissant des malades gisant à  même le sol, aurait causé la mort de plusieurs patients. Viols en série et enfants soldats Les viols sont également commis par les membres de ces groupes armés. Au moins 17 femmes et fillettes ont été enlevées et violées, affirma HRW qui décrit des scènes atroces, comme le viol en bande d’une fillette de 12 ans arrachée à  sa mère, dans un bâtiment abandonné de Gao, alors que la population à  l’extérieur, tenue en respect par des armes de miliciens arabes, entendait les pleurs de l’enfant. Selon d’autres témoignages recueillis par l’ONG « des enfants soldats, armés et âgés de seulement 13 ans pour certains, évoluent dans les rangs des groupes rebelles ». l’armée malienne n’est pas en reste HRW a également reçu « des informations crédibles selon lesquelles des soldats de l’armée malienne ont arbitrairement arrêté et, dans certains cas, sommairement exécuté des membres touaregs des services de sécurité et des civils touaregs voyageant entre le Nord sous contrôle rebelle et le Sud contrôlé par le gouvernement ». Fondant ses accusations sur une centaine de témoignages de gens de la région recueillis entre fin mars et mi-avril à  Bamako, l’ONG HRW dit avoir également tenu compte des propos d’autorités locales, religieuses, ou encore de personnel humanitaire et médical. Elle appelle par ailleurs le gouvernement malien à  enquêter sur les allégations de détention arbitraire et d’exécutions sommaires.

Au tour des épouses d’ambassadeurs d’aider les populations du Nord

Télévisions, radios, SMS. Au Mali, l’heure est à  la mobilisation en faveur des populations des trois régions du Nord occupées par les rebelles et les islamistes. Le «Â Beau club », qui réunit les épouses d’ambassadeurs en poste au Mali, s’est associé aux élans actuels de solidarité en remettant la semaine dernière un don à  la Croix Rouge. Les membres et les sympathisants du club se sont réunis à  la Maison du diplomate pour assister à  la remise officielle. Ce don avait été précédé d’un autre le 2 mars dans le cadre de l’opération Mains unies. Les bénéficiaires étaient alors les militaires. Cette fois, 60 sacs de sucre, 25 sacs de lait, 80 cartons d’huile et 80 cartons de pâtes ont été remis pour une valeur estimée à  six millions de FCFA. «Â C’’est le cri de C’œur qui répond au cri de la femme et de l’enfant », s’est félicité la présidente du club Sidibé Dedeou. Le président de l’amicale des anciens ambassadeurs et consuls du Mali a salué les efforts de la Croix Rouge dans sa quête du bien-être des populations du Nord. «Â Je suis très impressionné par votre dévouement, votre détermination et votre succès » a déclaré à  la présidente le représentant de l’amicale des anciens ambassadeurs et consuls du Mali. Nia Fané du comité directeur de la Croix rouge a salué ce geste du «Â Beau club » qui ne le «surprend guère ». Abondant dans le même sens, son homologue Fofana a vu dans ce don «Â la preuve de la solidarité malienne », avant de promettre que «Â cette importante contribution sera acheminée au populations du Nord dans les plus bref délais ».

Cri de cœur repart dans le Nord : « Assez de discours, les gens nous attendent ! »

Journaldumali.com : Comment est né le collectif Cri de C’œur ? De façon spontanée. Dès les attaques de Gao et Tombouctou, un groupe de jeunes pour la plupart originaires du nord du Mali, s’est rassemblé pour répondre aux demandes d’aide de nos parents et amis. Nous sommes tous des volontaires, la plupart d’entre nous n’ont jamais été membres d’une association. D’habitude, dans ce genre de situation l’aide humanitaire intervient très rapidement, au bout de 48h. Mais cette fois les populations sont restées plus de deux semaines, abandonnées à  elles-mêmes. D’o๠vient le nom du collectif ? Il vient des SMS que nous recevions de nos parents. Ils nous écrivaient : «Â Ecoutez nos cris et venez nous en aide ». «Â Assez de discours » De quels soutiens bénéficiez-vous ? Nous recevons l’appui de tous ceux qui veulent faire quelque chose. Le collectif rassemble des médecins, des journalistes, des opérateurs économiques. Notre message est un message d’action : «Â Assez de discours, les gens nous attendent et on besoin de nous ». Les gens nous ont écoutés et nous ont apporté leur soutien. Chacun a mis en marche son propre réseau et nous sommes arrivés à  mettre en place notre corridor. Personne ne nous finance, nous recevons des dons. La direction nationale de la santé, la direction de la pharmacie et du médicament, l’ordre des pharmaciens, l’ordre des médecins. Ce sont eux qui nous ont fait confiance et qui nous ont fourni les produits que nous avions demandé. Quelles actions avaient vous pu mener jusqu’à  présent ? Nous avons d’abord fait une marche pour attirer l’attention de l’opinion sur le drame qui se déroule au Nord. Suite à  cela, nous avons fait un sit-in à  la Tour de l’Afrique jusqu’au départ  du premier convoi humanitaire vers les zones en difficulté, le 13 avril. Nous avons collecté  essentiellement des médicaments. Quatorze personnes les ont acheminés à  Gao et 4 autres à  Tombouctou. Quelle situation y ont-ils trouvé ? Sur place, C’’était le chaos, la désolation. Il n’y avait plus aucune structure de soutien aux populations. A Gao, nous nous sommes appuyés sur les bonnes volontés qui sont restées sur place, essentiellement des médecins. Ils ont réussi à  récupérer une partie du matériel dérobé lors de l’attaque. Ils étaient soulagés de nous voir arriver avec des médicaments et du matériel. Ils ont pu venir en aide à  de nombreuses personnes, pour la plupart des femmes enceintes qui avaient besoin d’une césarienne. Vous n’avez rencontré aucun problème de sécurité ? Nous avions pris toutes les dispositions. De toute façon le transport interurbain est assuré. Nous avions des contacts avec la société civile et les quelques représentants de l’administration restés sur place. «Â Nous nous préparons à  repartir le 4 mai » Quelle est la prochaine étape ? Quand on a fait une réunion au retour du premier convoi, les volontaires ont déclaré qu’il fallait retourner sur place dès le lendemain. Ils ont été très touchés par la situation et par les appels des populations. Nous avons alors remis en branle le même réseau et nous nous préparons à  repartir le vendredi 4 mai. Nous allons mettre en place un roulement des médecins qui vont être sur place. Il y a des risques d’épidémies, des gens qui sont malades de tuberculose, de Sida, qui ont besoin d’assistance. La direction nationale de la santé se charge de la partie médicaments. Cela se chiffre en dizaines de millions de FCFA. Des partenaires nous ont offert des véhicules pour le corridor. Il reste à  organiser la logistique sur place. Nous devons prendre en charge le logement, la nourriture et les déplacements vers les centres de santé des villes voisines. Cela coutera environ 6 millions. «Â Un SMS pour soutenir le collectif » Comment soutenir votre action ? Le plus simple aujourd’hui C’’est le mécanisme de levée de fonds par SMS. Vous pouvez envoyez autant de fois que vous le pouvez MALI au 37 373 pour Orange et 35 373 pour Malitel. Le message coûte 300 francs. Tout est reversé au collectif. De nombreuses collectes s’organisent par ailleurs au nom des populations du Nord. Nous voulons dire à  leurs initiateurs que nous sommes des relais et qu’ils peuvent passer par nous pour faire parvenir ces fonds à  ceux qui en ont vraiment besoin.  

Le blocage persiste après les refus du capitaine Sanogo

Les médiateurs, arrivés en urgence à  Bamako samedi matin, n’ont pas réussi à  infléchir les positions du capitaine, alors que la population civile désapprouve les choix de la Cédéao. A Bamako, le blocage continue depuis vendredi, au moment o๠l’on a appris dans la capitale malienne les décisions prises la veille par la Cédéao. Rapidement, dans la journée de vendredi, la fronde est montée du camp de Kati sur les hauteurs de Bamako, sous forme de fin de non recevoir de la part des militaires. Le capitaine Sanogo a consulté des personnalités influentes dans la nuit de vendredi à  samedi, avant de s’entretenir avec les médiateurs burkinabè et ivoirien. La pression autour de lui a été très forte. Des soldats « sur les dents », qui ont compris que le texte de la Cédéao les mettaient à  l’écart, des hommes qui ont même menacé samedi les deux émissaires de la Cédéao Djibril Bassolé et Adama Bictogo, armes aux poings samedi en criant « A bas la Cédéao ! ». Un véritable coup de sang dans le camp de Kati, que le capitaine Sanogo a dû calmer à  plusieurs reprises. Les militaires ont même tenté de bloquer la voiture des médiateurs à  la sortie de ce camp militaire. La Cédéao accusée d’avoir outrepassé ses prérogatives En réalité, les Maliens ne comprennent pas bien que la Cédéao décide unilatéralement de l’avenir de la transition de leur pays. En effet, il y a un grand écart entre le premier accord-cadre signé le 6 avril dernier et la déclaration des chefs d’Etat de la Cédéao le 26 avril. Dans le premier texte, la junte devait participer au débat sur le rôle qu’elle pourrait jouer dans les mois à  venir et aussi sur la durée consensuelle de la transition. Mais trois semaines plus tard, jeudi dernier, le ton a été très différent et beaucoup plus radical vis-à -vis des militaires qui ont été priés de se soumettre aux autorités civiles. Au Mali, les différentes décisions prises par la Cédéao ont vraiment été vécues comme un affront, comme une mise à  l’écart. Ce n’est pas seulement au camp de Kati que l’on désapprouve cette attitude. Beaucoup de Maliens estiment qu’on ne peut pas revenir sur le premier accord, que ce n’est pas honnête. « Il y a un capitaine à  bord » dit le maire d’une des villes du nord du pays, et « il faut faire avec lui ». Ce dimanche matin la Copam, une coalition de partis d’associations et de syndicats favorable au capitaine Sanogo, a décidé d’organiser jeudi une marche anti-Cédéao. Dans une déclaration, la Copam se dit décidée à  faire échouer cette tentative de déstabilistion et d’humiliation du pays. La Cédéao est donc entièrement invitée à  revoir sa copie.

Mali, Guinée-Bissau : L’Afrique de l’Ouest annonce l’envoi de forces militaires

Dans le communiqué final, ils demandent à  la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de « commencer avec effet immédiat le déploiement de la force d’attente de la Cédéao » au Mali, o๠le coup d’Etat militaire du 22 mars a favorisé la chute du Nord il y a un mois aux mains de rebelles touareg et de groupes islamistes armés. Il s’agit d’aider à  « sécuriser les organes de la transition et le gouvernement intérimaire en attendant que le processus arrive à  son terme » et de « parer à  toute éventualité dans l’hypothèse de l’usage de la force pour le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali », a expliqué devant la presse le président de la commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo. « On attend les négociations d’abord. Le premier contingent sera un contingent de maintien et de sécurité de la transition, mais il n’est pas exclu que des unités combattantes soient envoyées plus tard » en cas d’échec des discussions, a-t-il expliqué. Les dirigeants ouest-africains ont également décidé de « déployer avec effet immédiat un contingent » en Guinée-Bissau, plongée dans une nouvelle crise depuis le putsch du 12 avril, selon le communiqué final. « Cinq cents à  six cents hommes seront déployés », fournis par au moins quatre pays (Nigeria, Togo, Côte d’Ivoire et Sénégal), a précisé M. Ouédraogo. L’objectif de cette force, commandée par le colonel-major burkinabè Barro Gnibanga, est de « faciliter le retrait de la Mission d’assistance technique et militaire de l’Angola en Guinée-Bissau, d’assister la sécurisation du processus de transition » et de préparer la réforme du secteur de défense et de sécurité, indique le communiqué final.

Le Collectif « Plus jamais ça » se donne la main pour le nord

Il est 15 h ce mercredi au pied du monument de l’indépendance de Bamako. Ce n’est pas le soleil de plomb qui a dissuadé cette chaà®ne humaine de jeunes prête à  témoigner sa solidarité aux populations du nord. «Â Chaine de solidarité », C’’est le nom du mouvement initié par le Collectif «Â Plus jamais ça ». Un collectif crée au lendemain du coup d’Etat du 22 mars 2012.  » Un seul Mali, uni et indivisible » Des jeunes, représentant leurs associations arrivaient les uns après les autres et des artistes comme Amkoullel, tenaient la foule en haleine. Ces groupes de jeunes étaient composés par les Sofas de la République, le collectif Cri du C’œur, «Â Global Shapers, » le Collectif des ressortissants du nord (Coren). Sur les banderoles : «Â Nous voulons un seul Mali, uni et solidaire ! », «Â Mon corps a mal au nord ! »Â… « Mon corps a mal au nord » Bravant le soleil, les jeunes formant une chaà®ne, ont parcouru une belle distance sur le Boulevard de l’indépendance en faveur de la paix et de la stabilité au Mali. Pour Birama Konaré, l’un des concepteurs du collectif «Â Plus jamais ça », l’évènement est important à  plus d’un titre. «Â Il nous permet de mobiliser la jeunesse autour de nous, et autour d’un concept de chaine humaine. l’idée C’’est de se mobiliser, se donner la main pour dire aux populations du nord que nous ne les oublions pas. Nous portons en nous des messages forts. Notre corps va mal parce qu’une partie de la population est en souffrance « . Représentant du réseau «Â Global Shapers », Mahamadou Kane pense que «Â C’’est un devoir pour les jeunes leaders d’être solidaire envers les populations du nord Mali au regard du drame qu’elles vivent ». «Â Les Sofas de la République en action »Â  Invités à  cette Chaine de solidarité, le Mouvement des Sofas de la République souhaite éviter la fracture sociale au Mali : «Â Quelque soit les conséquences de cette partition du territoire, nous demeurerons unis, un et indivisible dans nos C’œurs. Nous allons défendre la République, la remettre sur les rails et de veiller à  ce qu’elle ne fasse plus l’objet d’attaque militaire, idéologique ou autre ». Leur porte-parole, Ras Bathily, reconnait que la situation actuelle du Mali favorise la renaissance d’un sentiment de nationalisme. Les Sofas, regroupant en leur sein des artistes comme Amkoullel, Master Soumi, Ramsès etc. Ils promettent de mener des activités jusqu’au retour de l’intégrité territoriale et des élections crédibles. «Â Sensibilisation non stop »Â  l’importance de la République démocratique, des droits de l’Homme seront au menu des prochaines activités, selon Eva Faba Kourouma, membre du collectif : «Â Nos projets futurs seront basés sur la sensibilisation. Il faut conscientiser la population malienne sur l’importance de l’union dans la résolution complète de cette crise ».

L’appel à la reconquête du colonel Gamou

« Je n’ai jamais trahi le Mali. Avant le coup d’état les militaires commençaient à  avoir l’esprit de guerre et on s’organisait de mieux en mieux et malgré qu’on ait eu quelques défaites, on avait aussi repris des villes. On allait à  reprendre Tessalit après l’évacuation des réfugiés civiles du camp ainsi que les autres villes dès ravitaillement du matériel commandé ». Pour celui que l’on croyait avoir déserté l’armée Malienne lors de la prise de Tessalit, l’alliance temporaire avec le MNLA était alors une stratégie pour survivre face aux assaillants. Désormais, le colonel major El Hadj Gamou, qui se trouvait à  Niamey après le repli de ses troupes des villes du nord du Mali, appelle à  la reconquête à  travers une déclaration dont nous reprenons quelques extraits. Des mouvements ces derniers jours des hommes de Gamou laissent entrevoir des opérations en cours mais rien ne confirme ces informations. En fait plusieurs centaines d’hommes de l’officier malien sont installés à  Labezanga, une localité du Mali proche de la frontière avec le Niger, rapporte RFI. Au même moment, une troupe de 200 hommes, militaires loyalistes serait en progression vers le nord.  » Gamou appelle la communauté internationale à  l’aide  » Si le colonel Gamou se dit assuré du soutien de milices sonraà¯s Ganda Koy et de milices arabes, C’’est ce qu’indiquent des sources diplomatiques régionales, d’autres positions toujours dans cette zone seraient tenues par plusieurs éléments de Gamou. l’avant poste de Labezanga, situé sur l’axe routier qui mène à  Ansongo et Gao, abrite essentiellement des populations Sonraà¯s, restées fidèles à  Bamako, rapporte RFI. Il y a une dizaine de jours, l’officier malien a rencontré à  Niamey des chefs traditionnels des diverses communautés maliennes et des élus participaient notamment à  cette réunion : le vice-président de l’Assemblée nationale, du parti de l’Adema, des députés de Ménaka et le maire de Gao, villes tombées sous le contrôle des rebelles du MNLA d’Ansar Dine et d’Aqmi. A l’issue de la rencontre le colonel Gamou avait lancé un appel à  la reconquête de ces villes. Si l’on ne connaà®t toujours pas les plans de l’armée malienne, pour contre les occupants, elle a ordonné à  tous les soldats qui se trouvent encore dispersés au nord de se regrouper dans la ville de Mopti.

Nord : le temps presse

Plus le temps passe, plus le nord du Mali semble s’enfoncer dans l’inconnu et la peur comme dans des sables mouvants. D’après divers témoignages, la situation est alarmante pour les populations prises au piège dans le nord du Mali, o๠ont lieu pillages, saccages et violations des droits de l’Homme. Terrain miné Après avoir conquis les principales villes du Nord les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avaient annoncé la fin de leurs opérations militaires. Ils ne descendraient pas plus bas, à  moins que l’armée malienne ne vienne les combattre, annonçaient-ils. La frontière du territoire qu’ils revendiquent s’étend du sud de la région de Tombouctou jusqu’à  Douentza. Et ils sont apparemment en train de la matérialiser de la plus dangereuse des manières. Selon une source militaire à  Sévaré (région de Mopti) les rebelles poseraient des mines aux alentours des territoires occupés. Le 21 avril un jeune berger de 14 ans a été retrouvé mort après avoir sauté sur une mine à  l’extérieur de la ville de Niafunké, à  quelque 200km au sud de Tombouctou. « On n’a jamais connu ça à  Niafunke. Mais on ne peut pas dire qui les a posées », témoigne un habitant selon qui deux autres mines ont été découvertes dans la localité. « Ils prennent le bétail des habitants » Le temps joue en faveur du MNLA et des groupes islamistes armés qui ont toute liberté de s’approprier le terrain en l’absence de riposte d’envergure de l’armée malienne. « Les bandits armés prennent le bétail des habitants pour se nourrir », témoigne un habitant de Tombouctou. Trois civils ont été retrouvés morts par balles entre Tombouctou et Douentza, rapporte pour sa part l’AFP. Qu’attendent les autorités maliennes pour intervenir ? L’Etat malien qui tente de renaitre des décombre du coup d’Etat serait en train d’élaborer une stratégie militaire parallèlement aux négociations politiques. Selon Moustapha Dicko, proche du président intérimaire, les autorités n’attendraient que la formation du gouvernement pour déclencher une vaste offensive destinée à  reconquérir le nord du pays. Les génies protecteurs volent la vedette aux militaires ? Le SOS des habitants du nord ne recevant pour le moment aucune réponse, certains Maliens veulent croire que le salut pourrait venir d’ailleurs. Des rumeurs circulent depuis quelques jours au sujet de « forces mystiques » qui menaceraient les rebelles et auraient même tué certains d’entre-eux de façon mystérieuse. A chacun sa propagande de guerre.

La photo du jour

L’affiche trône un peu partout dans Bamako. Sur cette carte du Mali, on voit deux yeux en larmes. Et un point d »interrogation. Difficile de ne pas faire le lien avec la situation au nord. A visée sociale, l’affiche lance appel au peuple malien pour s’engager en faveur du nord Mali, occupé par les rebelles et les mouvements islamistes. En voyant cette photo, c’est notre fibre patriotique qui est directement touchée. L’initiative vient elle du groupement des agences de communication du Mali. Sur le front social, les initiatives se multiplient ; celle du Collectif « Cri du coeur » qui a lancé une caravane humanitaire en direction des populations du nord Mali. Ou encore l’envoi de vivres et de médicaments par diverses associations sensibles au sort de leurs compatriotes du nord. La Croix Malienne elle vient d’acheminer cinq tonnes de vivres et des médicaments à  Tombouctou menacée d’une crise humanitaire.

Le retour des 150 prisonniers d’Ançar Dine

l’on pourrait dire que C’’est sur la pointe des pieds que sont rentrés à  Bamako les 150 citoyens maliens fait prisonniers par le Mouvement armés des Ançardine opérant dans le nord du Mali. En effet, lors de son offensive enclenché à  partir de mi janvier dans le nord du Mali, obligeant l’armée malienne à  replier, le Mouvement Ançardine a réussi à  faire des prisonniers dans le rang non seulement de l’armée malienne mais également des populations civiles. Selon nos dernières informations, le Mouvement armé a mis le grappin sur 160 soldats maliens. Ces derniers écopaient du coup le statut d’otage. Pour vérifier nos informations, nous avons joint le directeur général de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), le Col Idrissa Traoré qui a confirmé l’information. Les 160 prisonniers de guerre sont donc libérés par Ançardine. Un acte de bonne foi et de grande portée humanitaire, à  tous points de vue, vient donc d’être posé par le Mouvement Islamiste qui règne en maitre absolu sur les trois régions du Nord Mali. Résultat d’une longue tractation Une source proche du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) précise que ce geste d’Ançardine est le fruit de longues tractations son institution et le Mouvement Ançardine. On se rappelle que le président de l’institution avait, au cours du meeting des confessions religieuses à  Bamako, invité Iyad Ag Aly à  «Â déposer incessamment les armes ». Serait-il entrain d’être entendu par le leader d’Ançardine qui a juré, main sur le C’œur, de mettre à  sac le principe de la laà¯cité consacré par la constitution du 25 février 1992. La délégation du HCIM, conduite par l’imam Yacouba Siby de la mosquée du vendredi de Banankabougou, a parcouru toutes les régions du nord pour obtenir un consensus auprès d’Ançardine. C’’est à  elle que les 160 éléments de l’armée malienne ont été remis à  Kidal et conduits sous bonne escorte jusqu’à  l’entrée de Sévaré. Selon des sources militaires, ces prisonniers de guerre ont été libérés sans contrepartie. Après avoir passé la journée de ce lundi à  Sévaré, ils ont été acheminés à  Bamako dans la nuit. A Bamako, leur remise fera l’objet d’une cérémonie officielle ce mardi. Ils seront ensuite officiellement accueillis au CICB o๠une réception est prévue.

Un habitant de Gao témoigne : « C’était horrible »

Le 31 mars 2012,nous étions tranquillement assis à  la maison, mes compagnons et moi, lorsque nous avons entendu des tirs. Nous étions à  mille lieux d’imaginer que Gao était en train d’être attaquée, même si nous étions sur le qui-vive depuis la prise de Kidal, la veille. Les tirs étaient de plus en plus fréquents. Nous avons été obligés de nous cacher dans nos maisons. Du fond de ma chambre J’ai entendu un hélicoptère de l’ armée survoler la ville. C’’est à  ce moment que J’ai compris la gravité de la situation. Vers le soir les armes se sont tues mais on ne savait pas qui contrôlait quoi. « Le coup d’Etat a fait plus de mal que de bien » Le lendemain les groupes armés qui avaient été chassés sont revenus et ont pris la ville Gao sans rencontrer la moindre résistance. Les militaires avaient fui ! J’ai le sentiment que les populations du nord ont été abandonnées par les autorités du Mali. Je n’ai jamais pensé un seul jour que la ville des Askias pourrait tomber aussi facilement. Ceux qui vivent dans le Nord Mali vont jusqu’à  dire que le coup d’Etat leur a fait plus de mal que de bien parce qu’au moment o๠les mutins fêtaient leur victoire, les populations vivaient dans une peur sans précédent. Car juste après le coup d’Etat l’armée s’est retirée, laissant les populations seules face à  des bandits qui n’ont pas hésité à  les violenter. « Honte à  toutes ces personnes qui ont violé des femmes ! » Des hommes enturbannés, armés de kalachnikov ont pris la place des forces armées et de l’administration. Les scènes qui se sont déroulées à  Gao se passent de commentaires. Il faut les avoir vues et vécues pour s’en faire une idée. De la fumée noire s’échappait des bâtiments en feu, des tirs se faisaient entendre, des habitants fuyaient tandis que d’autres pillaient des magasins. Des banques, l’hôpital, des centres de santé, des services publics ont été pillés. Le MNLA et Ançar Dine se sont rendus responsables de violations des droits de l’homme. J’ai vu des personnes égorgées, des cadavres trainés par terre, des rebelles montés sur des dépouilles humaines comme si de rien n’était. C’était horrible. Et il faut le dire haut et fort à  qui veut l’entendre : il y a eu des crimes contre l’humanité à  Gao. Honte à  toutes ces personnes qui ont violé des femmes alors qu’ils ont tous des femmes, des sœurs et des filles ! « Rêve absurde » Comme beaucoup d’habitants, j’ai essayé de quitter la ville. Le 3 avril, j’ai réussi à  monter dans un car en direction de Bamako. Tout au long du trajet les images de scènes horribles me revenaient en tête. Je pense toujours à  mes frères qui vivent encore l’enfer à  Gao. J’ai longuement réfléchi aux revendications du MNLA. Jamais ces utopistes ne réaliseront ce rêve absurde. Je lance un cri du C’œur aux nouvelles autorités pour qu’elles gèrent la crise avec la plus grande responsabilité et la plus grande ténacité afin que le Mali retrouve son intégrité territoriale. Boubacar Mahamane Tandina

Aqmi dévoile une vidéo des deux otages français au Mali

C’est une première preuve de vie depuis les photos qu’avaient diffusées leurs ravisseurs en décembre dernier. Al-Qaida au Maghreb islamique a fait parvenir aux autorités du Burkina Faso qui l’auraient transmise au gouvernement français une vidéo montrant les deux otages français enlevés au Mali en novembre dernier. Le film tourné le 22 février montre les Français assis sur le sable devant une tente, le visage entouré d’un turban, indique l’AFP, qui a pu visionner la vidéo. Le Quai d’Orsay s’est refusé, samedi après-midi, au moindre commentaire. Kidnappés depuis 150 jours, on ne sait pas si Philippe Verdon et Serge Lazarevic se trouvent encore au Mali. Visiblement affaibli, mais parlant d’une voix claire, Philippe Verdon dit vivre «dans le désert avec Aqmi dans des conditions extrêmement difficiles, notamment pour des raisons de santé». Il lance un appel à  Nicolas Sarkozy pour «faire tout ce qui est en sa possibilité pour essayer de dénouer cette situation». Les hommes d’Aqmi nous disent que les portes ne sont pas fermées dans les discussions et les négociations», ajoute-t-il. «Ils me disent qu’il y a des moudjahidine qui sont emprisonnés en Mauritanie et au Mali. Il y a une volonté d’apaisement de la part d’Aqmi, qui soit dans l’intérêt de toutes les parties», affirme-t-il. Serge Lazarevic fait le même constat. «Je demande à  la France, au président Sarkozy, aux associations françaises, internationales et au peuple français, s’ils peuvent nous aider. Toute aide est la bienvenue, Aqmi est ouvert à  la négociation», souligne l’homme qui paraà®t mieux se porter que Philippe Verdon. Les otages saluent également leurs familles. Un comité de soutien inquiet Les deux hommes ont été enlevés dans leur hôtel, le 24 novembre 2011, à  Hombori. Présentés comme géologues, leur réputation a néanmoins fait l’objet de nombreuses spéculations. Aqmi les a présentés comme des agents des renseignements français. Le passé de Philippe Verdon a entretenu la confusion. Philippe Verdon s’est souvent trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il a été emprisonné au début des années 1990 par le Spla, les séparatistes du Soudan du Sud après un atterrissage forcé dans une zone de guérilla. Aux Comores, il a été accusé de fomenter un coup d’à‰tat, mais les charges à  son encontre sont abandonnées. Une réputation supposée de barbouze qui ulcère leurs familles. Selon leurs proches, les deux hommes étaient en voyage d’affaires et travaillaient sur un projet de cimenterie dans la région. «Mon fils a été présenté comme James Bond ou comme un escroc international, mais il n’est ni l’un ni l’autre. Il est juste un homme d’affaires atypique sans la moindre expérience militaire», avait expliqué son père Jean-Pierre Verdon. Cette vidéo ne rassure pas le comité de soutien des deux hommes qui veut une preuve de vie plus récente. Début avril, l’organisation avait exhorté la France et les candidats à  l’Elysée de ne pas les oublier. «Il faut tout faire pour les sortir de là », insistait Pascal Lupart, qui fustigeait «le peu de discernement des autorités françaises et maliennes» dans cette affaire. Le président du comité de soutien redoutait que la rébellion touaroueg dans le Nord-Mali, la confusion qui règne autour des «intentions des groupes armés islamistes» ne nuisent un peu plus aux otages. Outre Philippe Verdon et Serge Lazarevic, Aqmi détient quatre autres Français, collaborateurs du groupe nucléaire français Areva et de son sous-traitant Satom, ont été capturés au Niger le 16 septembre 2010. Au total, Aqmi et un groupe considéré comme dissident, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), retiennent en otages vingt personnes, treize occidentaux et sept Algériens.

« Cris du cœur » pour les populations du Nord

«La communauté internationale a abandonné nos parents, nos amis, mais nous ne resterons pas les bras croisés ». Ainsi s’exprimait ce vendredi après-midi, le porte-parole de Action Jeunes pour Sauver le Mali. Cette organisation a, une semaine durant, occupé le monument Tour de l’Afrique pour informe, sensibiliser, afin que les populations du Nord ne soient pas oubliées. Ce sit-in a attiré l’attention de nombreux maliens et amis de notre pays qui ont tenu à  apporter, qui du soutien moral, qui un appui financier à  cette initiative. Mais C’’est à  une œuvre de plus grande envergure que s’est associée l’AJSN en participant aux côtés du Collectif « Cris du C’œur » à  l’organisation de la caravane humanitaire en direction des régions du Nord. Pas question de rester les bras croisés Ils sont une vingtaine de jeunes volontaires bénévoles (exclusivement des hommes, pour des raisons de sécurité) qui vont convoyer, à  travers les 1500 km qui séparent Bamako de Tombouctou et Gao, des vivres et des médicaments. Il y a deux semaines, le président du Collectif « Cris du C’œur » lançait un appel à  la communauté nationale et internationale. La situation qu’il décrivait alors était catastrophique. Depuis, les choses se sont empirées. « A Gao, pas plus tard que ce matin, trois femmes sont mortes en couches, parce qu’il n’y avait pas le strict minimum nécessaire pour les accompagner. Et ces morts font suite à  celles d’hier et celles des jours d’avant » affirme Almehidi Cissé. Si cet appel ne semble guère avoir ému la communauté internationale, à  l’interieur du Mali, la générosité s’est mise en branle. De nombreuses bonnes volonté se sont mobilisées pour récolter des fonds, des médicaments, qui pour offrir des vivres ou de la logistique, afin de mettre en place au plus tôt cette caravane. Le COREN, l’association Agir et bien d’autres personnes connues ou anonymes ont soutenu l’initiative. Le Cheick Soufi Bilal a également participé au lancement aux côtés de personnalités comme l’artiste Tiken Jah Fakoly. Le premier camion est donc parti ce vendredi et les jeunes de «Cris de C’œur » espèrent qu’il sera suivi de nombreux autres. Côté sécurité, les jeunes qui participent à  cette aventure humaine n’ont aucune garantie. « Nous sommes en contact avec des ONG locales qui sur place se préparent pour nous accueillir. Mais sur le trajet, nous ne comptons que sur vos prières » assure le porte-parole du Collectif, M. Guindo. Des bénédictions, ils en ont reçu dès le départ avec les prières faites par l’assemblée, venue nombreuse saluer ces jeunes qui refusent de céder au fatalisme. Des jeunes qui, par leur action, montrent que le Mali est toujours debout et qu’il peut être fier de ses enfants.

Dioncounda face à son destin

« J’aurais préféré certes m’adresser à  vous…en des circonstances moins dramatiques ! ». C’’est par ces mots que le nouveau président par intérim a campé le décor de son discours d’investiture qui a pris une quinzaine de minute, dans une salle archi comble au centre international de conférence de Bamako. Ce premier discours à  la nation de Dioncounda Traoré était en partie consacré au Nord. Visiblement, la priorité est la gestion de cette crise, par ailleurs point principal de l’Accord-Cadre. Dioncounda Traoré dit avoir deux options : entamer des discussions ou relancer l’armée pour aller combattre et reprendre les régions, les villes de Tombouctou, de Gao et de Kidal, tenues par les différents groupes rebelles. Traoré, appuyé par les militaires et la Cédéao veulent aller vite. Le nouveau chef de l’état par intérim du Mali a été très ferme, il n’a nullement écarté l’hypothèse d’une intervention militaire. «Â J’ai conscience d’être le président d’un pays en guerre, le président d’un pays qui aime la paix et qui appelle tous nos frères et sœurs des mouvements rebelles à  revenir sous l’arbre à  palabres. Mon vœu est que cet appel soit entendu par le mouvement  national de libération de l’Azawad et Ansar Dine. Nous n’hésiterons pas à  mener une guerre totale et implacable pour recouvrer notre intégrité territoriale. Le Mali restera un et indivisible. Ce sera le même drapeau, les mêmes joies, les mêmes peines, le même Mali. » Il a mentionné la menace qui plane sur le Mali du point de vue de sa laà¯cité et de sa démocratie. «Â Toutes les nations ont leurs moments difficiles et le Mali qui vient de fêter son cinquantenaire, il y a de cela moins de deux ans n’a jamais connu de moments plus difficiles », s’est-il exclamé. D’oà¹, pour lui, aucune volonté n’est de trop pour amener l’Etat, le Pays et à  la Nation à  surmonter les graves épreuves de l’heure. «Â Je ne me déroberai ni à  mon destin ni à  mes responsabilités. Il ne saurait y avoir pour moi que le Mali, qu’un Mali ressaisi, un Mali réunifié territorialement, humainement et spirituellement ». l’on est en droit de s’interroger sur quel levier jouera le nouveau chef de l’Etat pour réaliser cet ambition. Parlant des menaces sécuritaires au nord du pays, le remplaçant d’ATT dit préférer la paix. «Â Si la guerre est la seule issue nous la ferons. Nous la ferons avec notre armée remise en condition et en confiance. Elle se battra entre les dunes, elle se battra sur les collines et dans la plaine et nous serons tous derrière elle jusqu’à  la victoire finale celle du Mali qui a recouvré tout son territoire et retrouvé sa laà¯cité ». Il n’a pas occulté la position de la Cedeao qui a déjà  déclaré avoir mis en stand-by une force d’interposition de 2000 ou 3000 soldats environ. Le président par intérim a déjà  annoncé que ces nouvelles instances devront également plancher sur les prochaines élections. Sans donner de calendrier, le chef de l’à‰tat veut revoir toute la procédure afin que le Mali dispose d’un fichier électoral crédible et que ces scrutins soient organisés sur tout le territoire. Enfin, Dioncounda Traoré veut aider la population qui souffre de la crise à  laquelle s’ajoute un risque de pénurie alimentaire car les récoltes ont été très mauvaises cette année au Mali. Dans ce scénario, il ne saurait aussi oublier la crise humanitaire, avec l’UNHCR qui a compte au 4 avril déjà  plus de 200.000 réfugiés échappés au Burkina Faso et à  la Mauritanie.

« Artistes du monde » organise le concert pour la paix au Mali

C’’est un secret de polichinelle : le Mali est agressé par des bandes armées dans sa partie nord. En pareille circonstance, chaque fille et fils du pays, en fonction de sa compétence, doit apporter sa pierre à  l’édification de la nation. Sous la houlette de l’Association « Artistes du monde », des artistes maliens de renommée internationale seront mis à  contribution le 14 avril 2012, pour animer un concert de la paix, des arts et de la culture, au Centre international de conférence de Bamako. Habib Koité, Nahawa Doumbia, Penzy, Michelle Kaniba, Ander le magicien, sont les artistes que l’Association « Artistes du monde » a décidé d’inviter pour animer le concert de la paix qu’elle organise le 14 avril 2012, au CICB. « Cette soirée qui vise à  mettre les arts et la culture au service de la paix pour la préservation de l’intégrité du territoire nationale sera un moment de grande communion du peuple malien uni dans sa diversité ». Cette déclaration a été faite par Amssetou Sanogo, Présidente de l’Association « Artistes du Monde », le 12 avril 2012, à  la sortie de la conférence organisée à  l’Institut français de Bamako sur le double thème de « l’histoire du peuplement du Mali » et « les créations artistiques dans le contexte de la pluralité culturelle du Mali ». Pour animer cette conférence débat, les organisateurs ont mis à  contribution des experts comme Denis Dougnon, enseignant et chercheur, Karidjigué Laà¯co Traoré, chorégraphe, Mme Touré Fatou Sacko, attaché de recherche au Musée national du Mali, Seyba Lamine Sissoko N° II, artiste et auteur compositeur. Dans son approche sur la thématique de « l’histoire du peuplement du Mali », Denis Dougnon a abordé le problème sous forme de questionnement. Selon lui, cette démarche permet à  chacun de s’interroger sur le Mali, son peuplement et ses origines. Pour sa part, Mme Touré Fatou Sacko, a invité l’auditoire à  un voyage à  travers le Mali, en surfant sur les différentes aires culturelles du pays, en mettant en exergue les genres musicaux traditionnels à  l’aune des instruments usités. Seyba Lamine Sissoko N° II a rappelé les fonctions d’un certain nombre d’instruments traditionnels qui sont aujourd’hui en voie de disparition. Quant à  Karidjigué Laà¯co Traoré, il a abordé le thème de la création artistique sous l’angle de la danse. Il a dénoncé le fait que le Mali assiste pratiquement impuissant à  la disparition d’un certain nombre de danses traditionnelles.