Un an d’IBK, l’opposition n’en démord pas

Dans leur déclaration, les partis signataires de l’opposition lors de son grand meeting à  l’occasion du 1er anniversaire de l’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keita, ont exhorté IBK à  prendre en compte la souffrance quotidienne du peuple…. C’’était le 7 septembre 2014 au palais de la culture. A ce premier grand meeting de l’opposition, toutes les figures de proues de l’opposition étaient présentes. Le chef de file de l’opposition Soumaila Cissé de l’URD, Mody N’Diaye, président du groupe parlementaire de la vigilance républicaine et démocratique, Amadou Koà¯ta du PS Yeleen Koura, Amadou Diallo du PDES, Djiguiba Keita dit PPR, représentant Tiébilé Dramé, Djibril Tangara du FCD, Daba Diawara du PIDS sans oublier Iba N’diaye, Fatoumata Siré Diakité etc. Soumaila Cissé au nom de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), a rappelé la gabégie financière au sommet de l’Etat et le manque des confiances des partenaires, ajoutant que le Président IBK a montré ses limites dans la gestion du pouvoir. Pour l’enfant de Niafounké, l’horizon est sombre. Même son de cloche chez les représentants du PDES, Amadou Diallo, Amadou Koà¯ta du PS Yeelen Coura et Djiguiba Keita du Parena qui ont galvanisé le public par des interventions piquantes à  l’endroit du pouvoir. Les femmes et les jeunes de l’opposition respectivement Dandara Touré, ancienne ministre de la promotion de la femme et Seydou Cissé, du parti Parena ont centré leurs interventions sur le calvaire des jeunes et des femmes. Une convention de soutien pour IBK En parallèle à  ce meeting de l’opposition , une soixantaine de partis politiques réunis le dimanche 7 septembre, ont également réaffirmé leur soutien à  Ibrahim Boubacar Keita en signant une « convention des partis politiques de la majorité présidentielle ». Adema, Miria, CDS, UM-RDA, MPR, APR, PSDA parmis tant d’autres, tous ont signé un à  un la convention de soutien au parti majoritaire, le RPM. A la tête de cette convention, Boulkassoum Haidara, vice président du RPM. Qui a souligné que cet acte s’inscrivait dans le fait majoritaire et dans la continuité du programme du président de la République pour en faire des actes concrets au profit du développement du Mali.

Statut de l’opposition : Avancée ou piège démocratique ?

Une mini révolution en perspective dans le landernau politique au Mali. l’opposition politique aura bientôt un nouveau statut. Ainsi en a décidé le conseil des ministres lors de sa session ordinaire de ce mercredi 13 août 2014. Ce projet de loi ainsi adopté vient corriger les imperfections découlant de la loi la n°00-047 du 13 juillet 2000 qui avait conféré aux partis politiques de l’opposition un statut juridique. Ces imperfections, selon le communiqué du conseil des ministres, concerne la focalisation de cette loi sur les problèmes généraux des partis politiques, l’insuffisance des règles précises concernant la consultation de l’opposition par les autorités sur les préoccupations nationales , l’inexistence d’une périodicité dans la production du rapport sur l’application de la loi et l’absence de règle de représentation officielle de l’opposition dans ses relations avec le pouvoir, en termes de reconnaissance et de respect de ses droits. Nouvelle donne Cette nouvelle donne politique devrait permettre à  l’opposition politique d’avoir un réel statut avec en prime l’institutionnalisation d’un chef de l’opposition. Celui-ci devient ipso facto le porte-parole de l’opposition politique. Last but not least, le chef de l’opposition sera consulté par le président de la République et le premier ministre. Le projet de loi doit fixer une périodicité de la production du rapport et déterminer les règles de représentation officielle du chef de l’opposition. En sus, le chef de file de l’opposition aura les mêmes avantages que le vice-président de l’Assemblée nationale. Cette décision est pour l’instant diversement appréciée. Si pour certains il s’agit d’une avancée démocratique qui met le Mali au diapason des grandes démocraties, d’autres estiment tout simplement qu’il s’agit d’une manière subreptice d’inviter l’opposition autour du gâteau national pour la faire taire. Pour les premiers, ce statut devrait permet à  l’opposition d’être à  l’abri de toute indépendance ou influence de quelque nature que ce soit qui l’empêche de jouer son véritable rôle de contre-pouvoir comme dans les grandes démocraties du monde. Ainsi le chef de l’opposition sera bien informé des grands dossiers du pays, sera associé aux prises de décisions et aura les coudées franches pour agir au nom de ses pairs. La nouvelle donne, indique-t-on sortira l’opposition de sa torpeur et gommera certainement certaines idées reçues qui assimilent les opposants aux aigris sociaux, ennemis du pouvoir, voire de fossoyeurs de la République. On se rappelle dans l’histoire de la jeune démocratie malienne le sort réservé aux opposants du régime d’Alpha Oumar Konaré. Emmené par feu Almamy Sylla du Rassemblement pour la démocratie et le progrès(RDP), le Collectif des partis politiques de l’opposition(COPPO), créé en avril 1997 et comprenant les partis politiques : MIRIA, CNID, COPP, PARI, PUDP, RDP, MPR). Les responsables de ce collectif dont les défunts Almamy Sylla et le professeur Mamadou Lamine Traoré ou encore Mountaga Tall ont essuyé le courroux et la force du régime en 1997 jusqu’à  l’empoissonnement. Dix ans plus tard, le Front pour la Démocratie et le Progrès(F composé du RPM, PARENA, COPP, RDS et beaucoup de petits partis, était voué aux gémonies. l’ostracisme et l’acharnement dont ont fait l’objet les cadres de l’actuel parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali(RPM), en 2007 lorsque le parti du Tisserand a décidé d’aller dans l’opposition après 5 ans de compagnonnage avec le régime, en est une illustration éloquente. Pour les seconds, ce projet de loi est une manière déguisée d’appeler l’opposition au partage du gâteau avec la lourde conséquence pour celle-ci de donner un blanc-seing au pouvoir. Pour eux le schéma qui se dessine est le suivant : une opposition presque inféodée au pouvoir avec des avantages considérables. Et le résultat, déduit-on, donne une opposition dépendante, pouvoir galvaudée et insignifiante. Toutes comparaisons gardées, le schéma pourrait rappeler dans la pratique, prévient-on, le très atypique consensus démocratique expérimenté sous l’ancien président de la République Amadou Toumani Touré avec des résultats qui se passent de tout commentaire.

Mali : l’opposition en ordre de bataille

La messe de requiem du consensus dans le microcosme politique malien semble être dite. La démocratie malienne, après une décennie de gestion consensuelle, renaà®t de ses cendres comme un phénix. Quelques poids lourds de l’échiquier politique malien entendent conjurer le syndrome ATT qui a théorisé le consensus politique qui a précipité le Mali dans les abysses de la déchéance. Parmi ceux-ci figure en bonne place l’Union pour la République, deuxième force politique du pays à  travers son porte-étendard, Soumaà¯la Cissé. Candidat malheureux à  la dernière présidentielle, il est considéré de fait comme le meneur de la nouvelle opposition. Après dix passés dans les différents gouvernements sous l’ère Konaré, à  des ministères aussi juteux que stratégiques (Economie et Finance, Aménagement…) avant de passer près de dix ans à  la présidence de la Commission d l’Uemoa, nombreux doutaient de la capacité de l’homme à  endosser l’habit d’un opposant. Et pourtant le député élu à  Nianfunké dans la région de Tombouctou, est en train de bien mouiller le maillot pour faire honneur à  son statut de meneur de l’opposition. Sa dernière attaque contre le régime IBK date du 24 avril 2014, o๠dans une sortie dans l’hebdomadaire panafricain, « Soumi Champion » affirme que le président de la République n’a pas de feuille de route. « L’attente des Maliens était très forte sur des sujets comme la sécurité, la réconciliation nationale, la justice… On n’a pas beaucoup bougé depuis. Kidal est toujours quasi inaccessible. », a jugé Cissé. En politicien madré, Soumaà¯la Cissé joue la carte d’une opposition Républicaine, ne veut pas « hurler avec les loups » et n’exclut pas de travailler avec IBK pour sortir le pays du gouffre. Quelques mois auparavant, il avait déclaré que le Kankeletigui semblait avoir du mal à  dégager ses priorités. Du renfort Soumaà¯la Cissé ne fera pas cavalier seul dans l’opposition, il peut compter désormais sur l’accompagnement de l’ancien Premier ministre et aussi candidat malheureux à  la dernière présidentielle, Modibo Sidibé, président des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare), a clarifié sa position d’opposant à  la faveur de son congrès des 15 et 16 mars 2014. En rencontrant Soumaà¯la Cissé au siège de l’Union pour la République(URD), le 16 avril dernier, Modibo Sidibé semble conclure un accord tacite avec « Soumi » pour incarner une vraie opposition au Mali. C’’est justement dans ce cadre, que le numéro 1 des Fare a profité, le week-end dernier d’une visite à  sa base en commune I du district de Bamako pour réitérer sa vocation d’animer l’opposition avant d’émettre des réserves sur la gouvernance actuelle. Autre coéquipier, de taille du reste, que l’ancien président de la Commission de l’Uemoa pourra compter dans les rangs de l’opposition, C’’est le Parti pour la renaissance nationale (Parena) qui entend également jouer sa partition dans l’animation d’une opposition république. Il en a administré la preuve par sa sortie d’y il y a deux semaines. Dans un document-pamphlet intitulé : « IBK, sept mois après: le Mali dans l’impasse », le parti de Téibilé Dramé dresse un bilan peu flatteur du régime IBK en dénonçant pêle-mêle, l’intrusion de la famille présidentielle dans la gestion du pouvoir, l’achat d’un nouvel avion par le président, la gestion du dossier du nord, l’opacité dans certains dossiers de l’Etat etc.… Ce fameux document qui marquait le réveil du parti du bélier depuis l’élection présidentielle, a perturbé le sommeil du parti du tisserand qui a répondu promptement mais avec maladresse en n’apportant aucune réponse aux griefs formulés dans ledit document. Revenant à  la charge, le Parena a demandé officiellement un débat médiatique avec le parti au pouvoir qui n’a pas donné de suite pour le moment. Autant de signaux forts qui fondent à  croire que le Mali est en train de tourner résolument la page de l’unanimisme politique. Place à  une opposition qui jouera son rôle de contre-pouvoir. Au grand bonheur de la démocratie malienne.

Wade, le retour

Il était 07h30GMT quand Abdoulaye Wade accompagné de son épouse Viviane et des membres de son cabinet, a quitté l’aéroport d’Orly, direction Dakar. Attendu dans l’après midi aux environs de 14h, il recevra sans doute un accueil chaleureux de ses sympathisants avant de rallier le siège du parti démocratique sénégalais (PDS) sur VDN. Le meeting organisé à  la place de l’Obélisque cette après midi ayant été interdit par le pouvoir qui craint des troubles à  l’ordre publique. A son agenda, une visite à  Touba est prévue auprès du khalife général des mourides, ce jeudi. Elle sera suivie d’autres auprès des différents chefs religieux du pays. Un nouveau front de l’opposition Le Président sénégalais Macky Sall va faire face à  un deuxième front, car l’ancien chef de l’Etat Sénégalais se pose en défenseur des droits et opposant, comme par le passé. Abdoulaye Wade rentre en effet pour donner un élan qu’il espère décisif à  son parti et rassembler la familiale libérale en vue des élections locales prévues le 29 juin. Il s’agira aussi pour lui de soutenir aussi son fils dont le procès doit se tenir théoriquement d’ici deux mois. Anticipant le retour d’Abdoulaye Wade, un autre opposant et de retour au Sénégal. Idrissa Seck, ancien Premier ministre de Wade est rentré dimanche après six mois d’absence. Il a le premier ouvert le feu contre Macky Sall, déclarant notamment que « traque pour traque, pourquoi ne serait-il pas traqué lui aussi pour son enrichissement illicite ». En tant qu’ancien chef d’Etat, M. Wade aura droit à  certains privilèges à  son arrivée à  Dakar, comme l’accès au salon d’honneur et à  des agents de sécurité, a annoncé Souleymane Jules Diop, responsable de communication du président Macky Sall. Mais attention, précise Jules Diop, « s’il vient pour semer le trouble au Sénégal, il trouvera face à  lui, les forces de l’ordre », avant de s’exclamer : « Combien d’allers-retours Senghor et Diouf ont fait au Sénégal ? Ils n’ont jamais dérangé leur successeur ! En tant qu’ancien chef de l’Etat, il a des droits. Il a aussi des devoirs ». Loin d’être une simple visite, Abdoulaye Wade effectue un retour définitif dans son pays, confiait mardi l’un des proches de l’ancien président du Sénégal.

Modibo Sidibé et Soumaila Cissé, pour une opposition forte et respectée

Modibo Sidibé s’affirme dans l’opposition. Et ce, malgré le fait que son parti soit, aux dires de certains observateurs, affaibli par le départ de certains de ses ténors qui ont choisi de rejoindre le parti majoritaire. Après son congrès réussi, il s’est rendu ce 16 avril au siège de l’Union pour la République et la Démocratie à  Badalabougou, afin de clamer sa foi en une opposition malienne plus forte. « L’opposition ne doit pas être diabolisée » Après une entrevue d’une trentaine de minute, ces deux figures de l’opposition ont accordé une interview à  la presse sur leur vision commune pour une opposition solide et constructive. Modibo Sidibé a expliqué aux journalistes le sens de sa visite qui avait essentiellement pour objet de partager une démarche politique. Selon lui l’opposition ne doit pas être diabolisée mais au contraire elle doit être respectée pour lui permettre de jouer pleinement son rôle. Il a saisi l’occasion pour s’exprimer sur le départ de certains de ces députés qui ont démissionné du parti FARE. « Nous sommes de l’opposition, ceux qui ne veulent pas nous suivre ont choisi de partir ailleurs », a-t-il dit. Quant à  Soumaila Cissé, il a indiqué que l’opposition doit avoir sa valeur d’antan afin de jouer son rôle. D’après lui, les critiques et les propositions de l’opposition sont ignorées par ceux qui sont au pouvoir. « Même dans les médias étatiques nous sommes censurés » s’indigne t-il. Il faut rappeler que le nouveau premier ministre Moussa Mara lors de sa rencontre avec le président de l’assemblée nationale Issaka Sidibé a rassuré que l’opposition sera mise dans les conditions pour lui permettre de jouer pleinement son rôle. Selon M. Mara, l’opposition doit être respectée et considérée et son avis doit être pris en compte pour la bonne marche de la démocratie.

Pourquoi l’opposition conteste les dates des législatives ?

Le premier tour des élections législatives est prévu le 24 novembre, le deuxième tour aura lieu trois semaines plus tard. Ainsi en a décidé le conseil des ministres du mercredi 18 septembre 2013. Aussitôt fixées, ces dates sont contestées et rejetées par l’opposition. En fait d’opposition, il s’agit des partis politiques regroupés au sein du Front pour la sauvegarde de la démocratie et la démocratie(F, portés sur les fonts baptismaux à  l’occasion du putsch du 22 mars 2012. Cette opposition est aujourd’hui animée par l’Union pour la République(URD) de Soumaà¯la Cissé et le Parti pour la renaissance nationale(Parena) de Tiébilé Dramé. Mauvais timing ? Ces opposants au régime de d’Ibrahim Boubacar Kéà¯ta estiment que les dates proposées ne sont pas bonnes pour un certain nombre de raisons. Au nombre de celles-ci, figure par exemple la révision du fichier électoral. Une révision qui doit intégrer la prise en compte des noms des milliers de jeunes de 18 ans, n’ayant pas pu voter lors de la présidentielle passée. Une autre raison avancée par l’opposition pour reporter les dates des législatives est relative à  la participation effective des nombreux réfugiés privés de leur droit de vote. Toutes choses qui résumaient les griefs formulés par le candidat malheureux à  la résidentielle, Soumaila Cissé à  l’endroit des acteurs en charge des élections. Cette levée de boucliers de l’opposition intervient au lendemain de la cérémonie solennelle marquant le début de mandat d’IBK célébré en grande pompe au stade du 26 ars en présence d’une vingtaine de chefs de l’Etat. Après la reconduction de Moussa Sinko Coulibaly à  la tête du département de l’Administration territoriale, qu’elle a décrié, l’opposition accueille les dates proposées comme un autre défi du nouveau régime. Va-t-elle persister dans cette posture ou est-ce un simple effet d’annonce ?

Guinée : mercredi chaud à Conakry

De nouveaux affrontements ont opposé policiers et militants de l’opposition en marge de la comparution au tribunal de Cellou Dalein Diallo, ce mercredi 19 juin. Ce dernier était accusé de « diffamation » par Malick Sankon, membre du parti au pouvoir et responsable gouvernemental. Lors de cette brève audience. Le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) s’y est vu signifier par la justice le retrait de la plainte de ce proche du président guinéen Alpha Condé. Alors que le pays se prépare pour les législatives, déjà  maintes fois repoussées, le fragile climat d’apaisement qui prévaut actuellement n’exclut pas les violences. Mercredi 19 mai, au moins 12 personnes ont été blessées, dont trois par balles, dans des heurts entre policiers et militants de l’opposition à  Conakry, a-t-on appris de sources concordantes. « J’ai reçu huit militants de l’opposition (dont), trois blessés par balle et deux par armes blanches. Les autres ont été vraisemblablement blessés par des jets de pierres et des grenades lacrymogènes », a déclaré un responsable du centre médical Mère et Enfants de Conakry. « J’ai été frappé par trois policiers qui m’ont traà®né par terre et m’ont jeté dans un caniveau à  ciel ouvert », a expliqué de son côté un opposant. Violents heurts au domicile de Cellou Dalein Diallo Parti à  pied de son domicile pour le tribunal de Dixinn, Cellou Dalein Diallo a été rejoint par des leaders de l’opposition et des centaines de militants. La situation a dérapé quand la police a refusé qu’un cortège soit formé après l’audience pour le raccompagner. Les policiers, après l’arrivée de renforts, ont alors fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui ont répliqué par des jets de pierres. Certains ont été poursuivis par la police jusque devant le domicile de Cellou Dalein Diallo, dans la banlieue de Conakry, o๠ont eu lieu de violents heurts, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu au moins quatre blessés ensanglantés. Entre le 22 et le 25 mai, une vague de violences avait fait douze morts et 89 blessés à  Conakry, selon le bilan officiel.

Nouvelles violences à Conakry: au moins deux morts

« Trois de nos militants ont été tués par balles vendredi à  Conakry », a affirmé Cellou Dalein Diallo, un responsable de l’opposition, tandis qu’une source hospitalière a fait état de « deux corps de jeunes gens, tués par arme à  feu, déposés » dans un hôpital de la capitale. Deux des victimes sont des élèves âgés respectivement de 18 et 12 ans, a indiqué Cellou Dalein Diallo qui a dit s’être rendu « à  la morgue de l’hôpital de Donka », à  Conakry, « pour constater les décès ». La troisième victime annoncée par l’opposant guinéen n’a pas selon lui été identifiée. Son corps repose au centre médical « Mère et enfants » de Conakry, a-t-il précisé. Manifestation spontanée « Je confirme que deux corps de jeunes gens ont été déposés cet après-midi à  la morgue de l’hôpital Donka, tués par arme à  feu », a déclaré une source hospitalière qui s’est exprimée sous le sceau de l’anonymat. Un parent d’une des victimes, qui s’est présenté comme un témoin de l’incident, a indiqué que « deux jeunes gens tués l’ont été par des soldats à  moto dans le quartier de Bambéto », dans la banlieue de Conakry. L’incident est survenu lors de heurts spontanés vendredi à  Conakry entre des opposants et les forces de l’ordre après plusieurs manifestations ces derniers jours d’opposants protestant contre un décret fixant au 30 juin la date des élections législatives, qui ont dégénéré en violences meurtrières. L’opposition n’avait pas prévu de manifestation vendredi. Mort d’un policier Les heurts de vendredi ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Conakry entre de jeunes opposants et les forces de l’ordre, faisant au moins huit blessés légers, avaient auparavant indiqué des sources hospitalières et policières. Le nouvel incident meurtrier de vendredi survient après l’annonce par le porte-parole de la gendarmerie nationale, Mamadou Alpha Barry, de la mort d’un policier grièvement blessé jeudi lors d’une violente manifestation d’opposants à  Conakry.Ce policier faisait partie des cinq membres des forces de l’ordre et de sécurité blessés lors de cette marche d’opposants. L’un d’eux avait été « poignardé », selon le gouvernement. Au moins 21 personnes ont été blessées pendant la manifestation et sa dispersion par les forces de l’ordre, selon le gouvernement, l’opposition parlant de « dizaines » de blessés.

Centrafrique: L’opposition veut plus de postes…

C’’est ainsi que cette opposition centrafricaine a décidé de suspendre sa participation au nouveau gouvernement d’union nationale, dévoilé dimanche par le Premier ministre Nicolas Tiangaye. Elle réclame aussi un réaménagement du gouvernement afin de pouvoir gérer des ministères plus importants. En plus «on n’a pas du tout été consulté», s’insurge Jean Edouard Koyambounou, porte-parole du collectif de l’oppositon démocratique. «On a appris par la voix des ondes la liste du gouvernement. à‡a a été un grand étonnement pour nous, surtout que le Premier ministre est issu de nos rangs», a-t-il ajouté. La nouvelle équipe formée essentiellement des membres de la rébellion de la Seleka et de la société civile, compte 34 ministres. La Seleka s’est adjugée les postes clés Le gouvernement comprend ainsi 9 ministres issus de la coalition rebelle Séléka, 8 issus de l’ancienne opposition et un ex-proche du président déchu François Bozizé, Claude Lenga, nommé ministre délégué à  l’enseignement professionnel et fondamental. Les autres portefeuilles sont répartis entre la société civile et différentes mouvances politiques. Dans les rangs de la Séléka, les ministres du précédent GUNT ont été reconduits. C’est ainsi que Gontran Djono s’occupe du portefeuille du pétrole, Nouredine Adam, chef du mouvement rebelle de la Convention des patriotes pour la justice et la Paix CPJP, est en charge de la sécurité. Le portefeuille stratégique de la défense est détenu par le président auto proclamé, Michel Djotodia, nouvel homme fort du pays. Rappelons que l’ancien premier ministre, Nicolas Tiangaye, nommé à  la suite des accords de Libreville, a été reconduit dans ses fonctions, il garde également son poste de ministre des Finances et du Budget. Le régime de Bozizé a été renversé par un putsch conduit par la coalition rebelle de la Seleka qui lui reprochait le non-respect des termes des accords de Libreville. Le nouvel homme fort de la république centrafricaine a appelé lors de la messe de pâques, ses compatriotes à  la cohésion nationale en tournant le dos aux conflits communautaires. De confession musulmane, Michel Djotodia a assisté à  cette célébration pour rassurer la communauté chrétienne dont une bonne partie a dénoncé des exactions imputées à  des membres de la rébellion.

Coup d’Etat au Mali : la junte isolée

Trois jours après son coup de force, la pression s’accentue sur la junte militaire au Mali qui semble de plus en plus isolée. Et plusieurs partenaires du Mali ont décidé de suspendre leur coopération jusqu’au «Â rétablissement de l’ordre constitutionnel ». C’’est le cas de l’Union européenne, de la Banque mondiale, de l’Union africaine, la Chine, etc. Les Etats unis, eux, n’ont pas encore (officiellement) commenté l’information. Si la France a condamné de façon à  peine voilée le coup d’Etat, elle est plutôt pressée par «Â l’organisation rapide d’élections libres et transparentes ». Réaction en demi-teinte Au niveau de la classe politique, certains n’osent pas condamner de manière formelle. Et préfèrent prendre «Â acte du renversement de pouvoir » avant d’assurer leur «Â disponibilité pour l’organisation d’élections rapides ». C’’est le cas des partis de la mouvance présidentielle comme l’ADEMA, l’URD, le PDES, le PARENA, l’UDD, le MPR, etc. De façon vigoureuse le RPM ne cache pas son amertume. Dans une déclaration signée par son président, Ibrahim Boubacar Keà¯ta, condamne le coup de force et exige la libération des personnalités arrêtées tout en demandant le maintien du calendrier électoral pour le 29 Avril 2012. Le reggaeman ivoirien, résidant au Mali depuis 1999, et qui est connu pour ses prises de position face aux questions d’actualité, estime que l’arrivée de militaires au pouvoir constitue «Â un recul de la démocratie ». Selon Tiken Jah Fakoly, «Â le Mali doit reprendre rapidement l’élan démocratique ». «Â Nous sommes en 2012, nos enfants ne méritent pas cela. Car la démocratie s’était installée dans le comportement des Maliens » a déclaré le chanteur panafricaniste. Les solidaires aux putschistes Si le renversement du régime ATT a surpris certains, pour le parti SADI «Â le fait était prévisible ». Et dès l’annonce de la nouvelle, la formation politique de l’opposition s’est déclarée, à  travers son secrétaire général Oumar Mariko, «Â solidaires des putschistes ». Le discours n’est point surprenant de la part d’un parti qui avait demandé depuis deux mois la démission du président ATT et de son gouvernement face à  «Â l’incapacité à  gérer la question du Nord ». Mais la réaction qui surprend, C’’est celle du CNID et de son président Me Mountaga Tall, qui se dit favorable à  l’action de la junte. Pourtant, ce parti a participé à  tous les gouvernements sous les dix ans d’ATT. La CDS de Mamadou Blaise Sangaré, le Haut Conseil Islamique, à  travers son président Mohamoud Dicko, pensent également que le renversement du régime vient à  point nommé. Quant au Parti communiste français, il «Â apporte son soutien aux populations maliennes, aux forces de l’opposition progressiste et de la société civile, au parti SADI, qui agissent, selon lui, courageusement pour une solution politique ». Rumeurs sur le contre-coup d’état Ce vendredi, des rumeurs avaient aussi circulé sur une reprise du pouvoir par les forces loyalistes au président ATT ou bérets rouges. Rumeurs très vites démenties par la junte qui a fait un énième communiqué sur les antennes nationales. Les putschistes ont assuré que « tout allait bien » et ont invité la population à  vaquer à  ses occupations habituelles. La télévision a ensuite diffusé des images d’Amadou Sanogo mais on ignore quand elles ont été tournées. D’autant qu’on avait parlé de sa prétendue  » mort ». La confusion règne à  Bamako, même si les activités ont repris leur cours normal ce samedi matin. Les habitan font toujours face à  la pénurie d’essence dans certaines stations d’essence, dont le prix du litre a littéralement triplé.

Sénégal : Grogne contre le pouvoir

Des milliers d’opposants au chef de l’à‰tat sénégalais Abdoulaye Wade sont rassemblés mardi 14 février à  Dakar la capitale du pays, pour protester contre sa candidature à  la présidentielle de février. La police a dispersé le rassemblement à  l’aide gaz lacrymogènes. Ce rassemblement de l’opposition et de la société civile, regroupées au sein du Mouvement du 23 juin (M23), a été autorisé à  la dernière minute par les autorités, celles-ci affirmant que ses organisateurs n’avaient déposé que tardivement la déclaration de manifestation exigée par la loi. Le M23 a appelé à  cette manifestation pour exiger le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade, 85 ans dont 12 au pouvoir, candidature dont la validité a été confirmée dimanche par le Conseil constitutionnel. l’opposition qui estiment que Wade fera tout pour gagner pense que le président de la République sénégalais ainsi élu à  l’issu du scrutin du 26 Février, sera «totalement illégitime» parce que les bases ont été déjà  faussées. Pour le M23 la candidature de Wade est un « coup d’Etat constitutionnel », arguant qu’il a épuisé ses deux mandats légaux (élection en 2000, réélection en 2007), ce que récusent ses partisans selon qui il est en droit de se représenter après des modifications de la Constitution. Une formule également employée par le célèbre chanteur Youssou Ndour dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel. Pendant ce temps, le président Wade candidat sa propre succession était dans la zone de Matam, o๠il a exhorté les populations locales à  se méfier du vote ethnique. «Méfiez-vous de ces candidats qui en cherchant des voix appellent à  un vote ethnique en disant je suis Halpulaar, C’’est les halpulaars qui votent pour moi. Cela n’a pas de sens. Nous sommes tous des citoyens sénégalais», a déclaré Abdoulaye Wade à  Matam. Le candidat des Fal 2012? trouve ainsi que «l’appel au vote ethnique est irresponsable», Des piques destinées certainement à  son ex-Premier ministre aujourd’hui adversaire farouche, Macky Sall candidat de la coalition «Macky 2012», originaire de la région. Le président Wade qui s’est dit persuadé de la vigilance qu’afficheront les électeurs face aux vendeurs d’illusions, affirme aussi être convaincu de son élection dès le premier tour. «Chères populations je voudrais vous dire qu’à  cette 21 ème rencontre du Pds, J’ai été partout accueilli de façon triomphale comme ici à  Matam. Ceux qui m’ont accueilli jusqu’à  présent suffisent largement pour m’élire au premier tour, mais aux élections on n’a jamais trop d’électeurs» a-t-il scandé. La prochaine élection présidentielle sénégalaise, la dixième depuis son indépendance, doit permettre d’élire le président de la République du Sénégal pour un mandat de sept ans. Le 26 février 2012, les 5,3 millions de citoyens inscrits sur les listes électorales sont appelés aux urnes. Le président sortant, Abdoulaye Wade, âgé de 85 ans, est candidat pour un troisième mandat. Les dernières élections municipales et régionales ont été favorables à  l’opposition, la réforme constitutionnelle portée par le Parti démocratique sénégalais visant à  réformer le processus électoral a échoué et de violentes manifestations ont eu lieu en juin 2011.

Tous unis contre Wade

Le 26 février, plus de cinq millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour choisir leur président de la République. En attendant et comme le prévoit la loi électorale du pays, les 14 candidats disposent de deux semaines pour convaincre. Et C’’est par un grand meeting que huit candidats de l’opposition sénégalaise ont ouvert, hier 05 février, cette campagne pour la présidentielle. A l’appel du M23, ils se sont retrouvés dans le centre ville de la capitale, place de l’Obélisque, pour réclamer une nouvelle fois le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade, 85 ans dont 12 au pouvoir, candidat à  sa propre succession. Le M23 réunit l’opposition et la société civile dans leur lutte pour faire barrage aux ambitions du président sortant. Youssou Ndour, dont la candidature à  la présidentielle a été rejetée par le Conseil constitutionnel était également présent à  ce rassemblement. Tour à  tour, les candidats, chacun venu, devant un peu plus d’un millier de personnes, tous partis confondus, ont leur détermination à  « rester unis » à  l’approche du scrutin. Selon eux, la campagne qui s’est ouverte cette nuit sera mise à  profit pour le combat en vue du retrait de Me Wade de la course. Pas question de boycotter le scrutin et de laisser le champ libre à  une candidature « inconstitutionnelle ». « Pas d’élection présidentielle au Sénégal avec Wade », pouvait-on lire sur une grande banderole signée du Mouvement du 23 juin. Unité de façade ? Derrière l’unité affichée, le meeting a aussi été l’occasion pour chaque candidat de faire une démonstration de force devant ses rivaux. « Macky Sall président! », « Debout pour le Sénégal, avec Idrissa Seck », « Niasse 2012! » pouvait-on lire ici sur une pancarte, là  un tee-shirt ou un autocollant, chacun affiche les couleurs de son champion. Dans la foule, on se regroupe par chapelle, reprenant en coeur les slogans des candidats. Et à  ce petit jeu, Idrissa Seck est sans aucun doute celui qui dame le pion aux autres candidats présents. Il était le plus visible avec les fanions oranges qui s’agitaient en tous sens sur son passage. Appels au calme Le président sortant lui ne se laisse guère démonter par les manifestations d’humeur de ses opposants. Il a lui aussi tenu son premier meeting dans l’après-midi du dimanche à  Mbacké, près de Touba, dans l’est du pays. Chaque soir, un candidat aura l’opportunité de s’adresser aux sénégalais, sur la télévision nationale RTS. Le candidat Wade devra être le dernier à  s’exprimer selon un tirage au sort du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Les sénégalais sont inquiets de l’issue de cette campagne, qui s’achèvera le 24 février au soir. Elle intervient en effet après une semaine de vives tensions et de manifestations de l’opposition prônant la « résistance pacifique ». D’un peu partout dans le monde proviennent des appels à  une « alternance» apaisée à  la tête du pays. Le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé a ainsi souhaité une « relève de générations », tout en appelant « au calme ». La semaine dernière, Washington montait au créneau pour appeler Wade à  se retirer. Les appels au calme se multiplient également. La célébration de l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet (PSL) a été l’occasion pour les leaders musulmans, très puissants dans le pays, de sensibiliser pour la paix et la quiétude pendant la campagne et le scrutin du 26 février.

Touche pas à ma constitution écrit à ATT: « Vous risquez d’engendrer un régime monstrueux »

« Monsieur le président, avec cette Constitution, vous risquez d’engendrer un régime monstrueux ! » L’Assemblée Nationale perdra désormais tous ses pouvoirs, puisque avec la Réforme proposée, c’est le président de la République qui définit la politique de la nation, nomme le Premier ministre et le révoque selon son humeur faisant fi du fait majoritaire. C’est lui également qui nomme le Directeur Général des élections et le Président du Conseil Supérieur de l’audiovisuel, c’est encore lui qui va désigner les 03 membres de la Cour Constitutionnelle. De surcroà®t, le Président de la République va nommer le Président de la Cour Constitutionnelle. Toujours lui, le Président de la République va désigner des membres du Conseil économique, social et Culturel. Excepté, la durée et la limitation du nombre de mandats du président de la République, c’est encore, lui, qui décide souverainement de l’opportunité de soumettre un projet de révision constitutionnelle au Parlement convoqué en congrès ou à  un référendum. Conscient de cela, vous-même avez déclaré devant les plénipotentiaires de la Uma Islamia venue vous présenter les vœux de la Fête de l’Aà¯d el Fitr, « on parle d’un empereur, je ne serai pas cet empereur, car je m’en vais ». Alors, quel besoin de doter les Maliens d’un empereur en quittant vos fonctions de Président de la République ? Au demeurant, la Constitution du 25 février 1992, déjà , disposait :Le président de la République accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères. Il nomme aux emplois civils et militaires supérieurs. Il préside le Conseil des Ministres, le Conseil Supérieur de la Magistrature, le Conseil Supérieur et le Comité de Défense Nationale. Il décrète l’état de siège et l’état d’urgence. Il peut dissoudre l’Assemblée Nationale. Comment, avec un tel renforcement des pouvoirs du président de la République et un tel déséquilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire on peut parler de renforcement de la démocratie ? Paraphrasant le président Barak Obama, nous dirons : l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts ; elle a besoin d’Institutions fortes parce que démocratiques. Or, cette Constitution installe plutôt un autocrate. *La création de la deuxième chambre du parlement n’est pas des plus heureuses non plus, l’existence d’un Sénat, ne se justifiant point. Elle va constituer une lourde charge pour le peuple malien sans pour autant améliorer le processus d’adoption des lois. Le système parlementaire malien a fonctionné sans anicroches, si ce n’est ces dix dernières années, pendant lesquelles le fait partisan a été déprécié. Il suffit de renforcer les capacités de l’Assemblée Nationale et du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, en dotant chacune de ces institutions d’une véritable administration pour leur permettre d’accomplir correctement leur mission. Le réaménagement de la Justice n’aura d’autre effet qu’un affaiblissement du pouvoir judiciaire et l’amoindrissement de son indépendance. La nomination du président de la Cour Constitutionnelle constitue une régression notable dans la gouvernance de cette juridiction. En effet, substituer le mode de nomination à  celui d’élection est anti-démocratique dans le cas d’espèce. Quant à  la Cour des Comptes, la formulation malencontreuse de ses prérogatives occulte le fait que cette juridiction est une composante à  part entière du pouvoir judiciaire, et qu’elle ne saurait être mise à  la disposition du Parlement et du Gouvernement pour le contrôle de l’exécution de la loi des finances. Pour le Constituant de 1992, la consultation du Conseil Economique, Social et Culturel était obligatoire « sur tout projet de loi des finances, tout projet de plan ou de programme économique social et culturel ainsi que sur toutes dispositions législatives à  caractère fiscal, économique, social et culturel ». Celle-ci devient facultative pour tout projet de plan ou de programme et les textes législatif ou réglementaire à  caractère fiscal, économique, social et culturel. Les projets de loi de finances ne constituent plus des textes pour lesquels le Conseil peut être consulté. Il y a là  un affaiblissement de l’institution et en même temps une augmentation de l’effectif des membres à  travers la désignation par le président de la République de « personnalités qualifiées dans le domaine économique, social et culturel dont des chercheurs et des universitaires ». Il y a là  un paradoxe, augmenter le nombre de personnes ressources et diminuer le pouvoir de l’Institution concernée. La nouvelle procédure de révision constitutionnelle préconisée par la réforme fait craindre que le Congrès (Session conjointe des deux Chambres) soit un instrument à  la disposition du Président de la République lui permettant de faire l’économie du référendum chaque fois qu’il souhaite réviser la Constitution pour la rendre conforme à  ses pratiques et désidérata. Comme vous l’avez constaté, Excellence Monsieur le président de la République, aucune de ces réformes ne se justifie, à  plus forte raison n’apporte le moindre plus à  notre évolution démocratique. Bien au contraire, c’est une fâcheuse régression, porteuse de crise grave pour un avenir immédiat. Le Mali vient d’être déclaré, premier pays réformateur de la zone UEMOA. Cela ne doit pas constituer un encouragement pour persister dans la voie de la concrétisation d’une réforme constitutionnelle qui, de l’avis de tous les observateurs objectifs et avertis, marque une régression de l’Etat de droit. Monsieur le Président, ne pensez vous pas que la décision d’ôter le droit de se présenter à  l’élection présidentielle à  des citoyens maliens ayant la double nationalité mériterait un débat national ? Ce qui urge, ici et maintenant, Monsieur le président, c’est de focaliser toutes les énergies, tous les efforts sur une très bonne préparation des élections : Présidentielle et Législatives. Il faudra éviter la fraude et pour ce faire, doter le pays d’un fichier électoral fiable. Le Mali n’a besoin que de paix, de stabilité, gages de son développement. Le couplage du référendum constitutionnel et du 1er tour de l’élection présidentielle est juridiquement sujet à  caution, constitue une bombe et vous n’avez pas le droit de mettre en péril la quiétude nationale. Nous vous invitons enfin à  méditer sur les expériences des différents pays qui se sont engagés dans ce type de tripatouillage des Constitutions, sur l’échec cuisant de certains auteurs de ce tripatouillage sur la violence que ce type d’initiative a engendrée parfois, les populations conscientisées refusant de se laisser manipuler. Cette initiative est grosse de périls pour vous et pour tous les Maliens, car ce texte ne suscite aucun engouement et n’a été approuvé que du bout des lèvres, et au prix de quel marchandage ! Monsieur le président, vous le savez et nous aussi le savons, quels efforts vous avez déployés, quelles cordes sensibles vous avez fait vibrer, de quels types d’arguments vous avez usés pour obtenir l’adoption par les Etats Majors politiques, et (parfois par les seuls leaders des Partis), l’adoption d’un projet de Constitution pourtant décrié par l’ensemble de la classe politique et beaucoup de chefs religieux. Une Constitution qui a inspiré réserves et scepticisme des chancelleries quant au bien fondé de votre détermination à  laisser une Loi si controversée aux générations futures ! Monsieur le président, l’histoire enseigne et la pratique l’a largement démontré que ceux qui longtemps violent la conscience des citoyennes et des citoyens de leur pays connaitront un jour la révolte et la violence de leurs peuples frustrés. Monsieur le président, le référendum s’annonce d’autant plus âpre que la classe politique s’est déjà  tournée vers un avenir sans vous, y compris dans les rangs de ceux qui se clament comme vos partenaires les plus fervents, qui ont d’autres préoccupations et sont très peu enclins d’ailleurs à  épuiser le peu de force qui leur reste dans un combat qui ne suscite pas trop l’adhésion des élites et de la population. Un échec est à  craindre et pourrait rendre votre sortie bien moins glorieuse que celle souhaitée, pour vous, par les acteurs du 26 mars 1991. Nous terminons cette lettre en pensant que vous avez compris le pourquoi de notre opposition à  la tenue de ce référendum et en souhaitant que nous vous avons convaincu de la nécessité d’y renoncer pour le Mali. Vous n’en sortirez que plus grand. Veuillez croire, Monsieur le président de la République, en la sincérité de nos sentiments républicains démocratiques et patriotiques. source:L’Indépendant mali

« Touche pas à ma constitution », mobilisation générale!

Le collectif « Touche pas à  ma Constitution » a organisé ce mercredi 30 novembre 2011, une marche pacifique pour dénoncer les reformes constitutionnelles, le référendum. Il exige également l’arrêt immédiat des prélèvements sur les salaires dans le cadre de l’AMO et le reversement sans délai des sommes prélevées. Parties de la Pyramide du Souvenir vers 09 heures, les quelques centaines de personnes venus à  l’appel du collectif « Touche pas à  ma Constitution » ont remonté l’Avenue Modibo Kéà¯ta jusqu’au niveau de Malimag, bifurqué au niveau de l’ancienne direction générale de la Police nationale. Ils se sont ensuite dirigés vers la place de l’indépendance. Parmi les marcheurs, on pouvait noter la présence de représentants de plusieurs associations démocratiques, des partis politiques, des syndicats et des organisations de la société civile. Sur les banderoles on pouvait lire « Non à  l’AMO et à  la révision de la constitution ». “Une constitution liberticide et antidémocratique » Sur la place de l’Indépendance, plusieurs intervenants se sont succédés pour dénoncer ce qu’ils appellent les dérives de l’Etat. Le président du collectif « Touche pas à  ma Constitution », Adama Diakité, a appelé les militants à  barrer la route à  la nouvelle constitution proposée au référendum qui est pour lui ‘’une constitution liberticide et antidémocratique ». Pour le Dr. Oumar Mariko, secrétaire général du parti SADI, le référendum est tout simplement un coup d’Etat contre la démocratie. Il a fustigé l’incapacité de l’Etat à  gérer l’insécurité au nord qui a atteint son paroxysme. Le secrétaire général de la CSTM, Amadoun Amion Guindo, revenant sur la crise provoquée par l’AMO, a appelé les autorités compétentes à  non seulement arrêter les prélèvements sur les salaires, mais aussi, reverser les sommes déjà  prélevées. Abondant dans le même sens, le secrétaire général du syndicat de la police, Siméon Kéà¯ta, a mis l’accent sur les entraves liées à  la liberté syndicale et dénoncé l’ingérence du général Gassama dans les affaires syndicales. «Le ministre Sadio Gassama, n’est plus compétent à  gérer la police, nous demandons son départ pur et simple » a dit le secrétaire général du syndicat de la police nationale affilié à  la CSTM. Le Syndicat Libre de la Magistrature oppose un niet à  la nouvelle constitution qu’il qualifie de ‘’constitution souveraine ». La Coordination des Syndicats de l’Enseignement Secondaire (COSES) par la voix de son secrétaire général, Adama Traoré, a exprimé leur ras-le-bol face à  l’AMO. « Nous sommes en arrêt de travail depuis le 09 novembre pour réclamer nos droits » a indiqué M. Traoré. Quant au président de la COMODE, le Pr. Aly Nouhoun Diallo, il a déclaré que le référendum est inutile et inopportun et ajoute que les maliens n’accepteront pas qu’on leur marche sur les pieds. D’autres actes seront posés. Cette marche n’est que le début, ont martelé les marcheurs.

Guinée Conakry: Alpha Condé tend la main à l’opposition

Cellou Dalein Diallo du parti UFDG et Sidya Toure du parti UFR ont constitué l’opposition à  cette occasion. Le concept de dialogue politique auquel le président Alpha Condé entend donner corps en Guinée est enclenché. Le président Condé s’en explique ainsi : Il y a eu beaucoup de malentendus dus au fait qu’on ne dialogue pas assez. On est des frères, on s’est battus ensemble. Pour que le pays change, il est nécessaire qu’on se donne la main. Il faut qu’on ait les meilleurs rapports comme du temps o๠nous étions ensemble dans l’opposition, o๠on a tous été dans les forces vives et o๠on s’est battus pour que la démocratie arrive dans ce pays. à€ cette main tendue, le porte-parole de l’opposition, Jean Marie Dore, de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG), exprime la  »satisfaction » de toute l’opposition guinéenne. Selon lui, le président de la République s’est montré favorable au dialogue avec tous les acteurs politiques du pays et a rassuré qu’il reste ouvert aux concertations périodiques pouvant permettre de résoudre les problèmes auxquels le pays est confronté. Le président nous a dit que sur tous les problèmes qui se posent à  la nation guinéenne, aussi bien sur le plan institutionnel que sur le plan économique, il parlera toujours avec nous, a précisé Jean Marie Dore. Cellou Dalein Diallo a déclaré à  la presse que le président Condé avait exprimé une volonté nouvelle et a demandé à  ses  »collègues » de l’opposition d’attendre de voir l’aboutissement du souhait du président. Nous sommes d’accord sur la démarche et nous pensons que les décisions doivent désormais être prises en consensus avec l’opposition, a ajouté Cellou Dalein. Alpha Condé a invité les opposants au dialogue en Guinée Conakry l’initiative intervient dans un contexte marqué par de nombreux soubresauts et autres effervescences sociopolitiques et militaires depuis que Condé est aux affaires. Il est vrai qu’Alpha Condé est arrivé à  la magistrature suprême dans des circonstances assez difficiles émaillées par les violentes manifestations entre ses partisans et ceux de son rival Cellou Dalein Diallo. Alpha Condé, a toujours entretenu des relations particulièrement tendues avec son opposition, notamment avec le candidat malheureux Cellou Dalein Diallo, qui se dit martyrisé par son compagnon d’infortune d’hier. C’’est dans cette ambiance électrique d’ailleurs qu’une attaque barbare a été perpétrée par des hommes en armes contre la résidence du Président. De l’autre côté, on a assisté à  l’arrestation en masse de militants de l’opposition lors de manifestations interdites par le pouvoir. Pour ne rien arranger, voici que les avocats aussi se sont mêlés en descendant dans la rue à  Conakry pour s’insurger contre ce qu’ils appellent l’immixtion dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire du commandant Sékou Resco Camara, gouverneur de la capitale. l’instauration d’une communication entre les deux parties sera à  l’origine d’un nouveau départ pour des rapports apaisés entre pouvoir et opposition, décision propice à  la franche collaboration dans l’intérêt supérieur de la Guinée.

CENI : la bataille judicaire se poursuit !

Va-t-on vers la dissolution de la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI) ? Du côté de l’opposition, menée par le parti SADI, on y croit fortement. Après le rejet de la plainte en annulation du décret portant nomination de ses membres par le Tribunal administratif pour «Â vice de forme », la dizaine de regroupements politiques qui la compose revient à  la charge. Elle vient d’introduire un recours en révision de sa plainte auprès de la Cour Suprême. Instance suprême en matière décision juridique, cette Cour aura la lourde responsabilité de fixer définitivement l’opposition sur son sort par rapport au contentieux sur la nomination des membres de la CENI. Pour statuer sur la question, la Cour suprême devra réunir en effet les toutes ses sections : administrative (qui avait rejetée la première plainte), la section civile, puis correctionnelle. Les avocats de l’opposition, qui s’attendent à  des débats très argumentés au cours de l’audience, gardent encore espoir que «Â le droit sera dit ». Selon Me Mohamed Aly Bathily (assisté par ses confrères Bréhima Kanté et Mariam Diawara), «Â le présent recours vise à  faire annuler le décret présidentiel portant nomination des membres de la CENI, et en conséquence pour voir la Cour ordonner la reprise de la constitution de la CENI ». Guerre des arguments Le recours des avocats se base sur l’argument selon lequel la composition de la nouvelle CENI ne respecte pas l’esprit de la loi électorale de septembre 2006, qui stipule que la répartition des 10 sièges des partis doit être faite de manière «Â équitable ». Ce qui fera dire au Collectif des avocats, que son adoption par le Conseil des ministres le 7 septembre dernier, trahit l’esprit du terme «Â équité » dans sa définition sur le plan du droit. Selon Me Mohamed Aly Bathily, la notion d’équité, sur le plan juridique, fait appel à  l’égalité. Or, regrette le juriste, l’adoption du présent décret semble faire confusion avec la proportionnalité. «Â Partage équitable ne veut pas dire partage proportionnel. Car la proportionnalité est un basculement vers le fait majoritaire. Or, dans la CENI ce n’est pas de cela qu’il s’agit », tranche Me Bathily. Pour qui l’interprétation juridique de cette disposition de la Loi électorale est aussi claire que sa définition dans le lexique juridique. Le collectif d’avocats, qui croit qu’ «Â il existe encore des magistrats intègres pour dire le droit dans cette affaire », affiche son optimisme quant au fait la Cour suprême va annuler la décision de sa Section administrative, et permettra de valider la plainte en annulation dudit décret. . «Â Aucun juriste ne peut cautionner ce texte, car son interprétation est une violation de la définition de la disposition » conclut Me Bathily. Qui cite le dictionnaire constitutionnel du Pr. Thierry Debard. Bref, le feuilleton judiciaire dans la désormais affaire dite des quotas à  la CENI, est encore loin de connaitre son épilogue. La Cour suprême suivra-t-elle les arguments des avocats ? A suivre…

Politique : Carton jaune pour Kafougouna et ATT

Pour sa première démonstration de force après l’adoption du décret du 7 septembre au Conseil des ministres, l’excluant de la mise en place de la nouvelle CENI, l’opposition malienne n’a pas lésiné sur les moyens de mobilisation. A son meeting de ce samedi 8 octobre, l’esplanade du Carrefour des jeunes avait fait son plein. Malgré son état de santé fragile, l’ancien ministre de la culture Cheick Oumar Sissoko avait décidé de faire le déplacement. s’il n’a pas pris la parole ce jour, il était parmi les siens en qualité de président du parti SADI. Les responsables de la dizaine d’autres partis d’opposition étaient également présents. Il s’agit, entre autres, de l’UNPR, CNU, CD, l’ADCAM, RJP, du BARA, etc. Des associations de soutien, étaient aussi venues manifester leur adhésion à  la lutte. Il s’agit notamment des travailleurs de l’HUICOMA (Huilerie cotonnière du Mali), l’Association des victimes de la répression de mars 1991 (ADVR), l’Union des déguerpis, le Mouvement politique «Â Alternative Mariko 2012 », etc. Ce soutien, expliquent leurs représentants, est un devoir, car il s’agit d’une question qui nous concerne tous : les élections générales à  venir. Carton jaune^pour ATT et Kafougouna Koné Les militants de l’opposition n’ont pas eu de mots tendres à  l’endroit du président ATT et son gouvernement. Sortis massivement malgré le soleil, ils sont venus exprimer de manière virulente leur ras-le-bol face à  ce qu’il qualifient d’ «Â de hold-up » contre l’opposition, orchestré, disent-ils, par le ministre de l’administration territoriale Kafougouna Koné avec la complicité du chef de l’Etat. Les slogans hostiles au gouvernement étaient clairement affichés sur les murs. «Â Non à  une CENI gouvernementale », «Â Non à  l’exclusion de l’opposition !  », «Â Non à  la fraude en perspective ! »,etc… La colère et l’indignation étaient manifestes. Mercredi 7 septembre, le gouvernement du Mali avait adopté un décret portant nomination des 15 membres de la Commission électorale nationale indépendante, CENI. Ce décret attribue un seul siège à  l’opposition sur les 10 réservés aux partis politiques selon les dispositions de la loi électorale de septembre 2006, qui stipule un «Â partage équitable » des sièges entre majorité et opposition. Le hic est que le «Â représentant » de l’opposition dans le décret du 7 septembre (Moussa Konaté) est un célèbre inconnu de l’opposition. Certains lui accordent une appartenance au PDES (un parti de la mouvance présidentielle), dont il serait le coordinateur dans la localité de Lakamané, dans la région de Kayes. Pour l’opposition, il n’y a pas de doute, le sieur Moussa Konaté est «Â l’envoyé spécial  du ministre Kafougouna à  la CENI ». Vers des élections frauduleuses ? Face à  cette situation, l’opposition conclut que le gouvernement espère que les prochaines élections se tiendront sans l’opposition. Pour elle, la menace de fraude massive en préparation est bien réelle. «Â l’exécutif actuel et sa majorité ont d’autres priorités : chacun souhaite être le mieux placé pour gagner dans la fraude et la confusion qui caractérisent les élections maliennes », a déclaré le chef de fil de l’opposition, le député Oumar Mariko. Qui ajoute que «Â les autorités préférèrent distraire la classe politique sérieuse et créer en même temps les conditions idoines de la fraude à  grande échelle, par des élections précipitées, chaotiques, car organisées sur la base d’un fichier taillé sur mesure pour rééditer les fraudes scandaleuses de 1997, 2002, 2004, 2007 et de 2009 ». «Â Nous ne laisserons par l’argent, l’intimidation, les jeux d’influence et le chantage primer sur la transparence et la crédibilité des élections », a averti le député Oumar Mariko. Qui croit en l’indépendance de la justice de notre pays pour trancher la question suite à  la plainte déposée le 26 septembre dernier à  la Section administrative de la Cour suprême.

Guinée : Conakry sous haute tension

Le régime d’Alpha Condé fait face à  la fronde politique. Elu démocratiquement après une période de transition militaire, Alpha Condé n’a pu interdire la marche de protestation, organisée par l’opposition guinéenne mardi, après de longues discussions. Motif de cette protestation, la tenue des élections législatives de Décembre. Les leaders de l’opposition dénoncent une fraude en préparation. La CENI, chargée d’organiser ces élections fait aussi l’objet de doutes quant à  la main mise du pouvoir sur ce scrution. Ce qui irrite surtout les opposants, c’est la date du 29 décembre, fixée selon elle « unilatéralement » par le pouvoir et la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Répression des forces de l’ordre Prévue au stade du 28 septembre, o๠a eu lieu le massacre du même nom, deux ans plus tôt, la manifestation a été bloquée par les forces de l’ordre qui ont tenté d’empêcher l’entrée dans le stade. Jets de gaz lacrymogènes, coups de matraques, les affrontements ont fait deux morts et plusieurs blessés. Selon sa famille, Mamadou Boye Barry, boulanger de 35 ans, a été tué dans le quartier de Bambeto, un des fiefs de l’opposition. La situation reset très tendue à  Conakry, chacune des parties accusant l’autre de vouloir semer le désordre. Quant à  Alpha Condé, il est resté silencieux pour le moment sur cet évènement. Le président Guinéen est au coeur des critiques depuis des mois sur une gestion du pouvoir jugée autocratique. Les réformes promises, le changement en Guinée tarde à  venir, dans un pays o๠la stabilité politique reste fragile.

Réforme constitutionnelle: la grogne de « SOS démocratie »

141 pour, 3 contre et 1 abstention le projet de loi portant révision de la constitution a adopté le mardi 02 juillet 2011 à  l’hémicycle. Après avoir passé des mois à  contester la pertinence et le contenu du projet de loi portant révision de la Constitution de 1992, les députés maliens l’ont fait passer comme lettre à  la poste. Mais la société civile ne l’entend pas de cette oreille et entend bien manifester son mécontentement. « SOS démocratie » et une frange importante de la société affirment leur détermination à  faire échec par tous les moyens au referendum constitutionnel annoncé. Y compris s’emparer de la rue pour élever la contestation populaire. l’atmosphère politique risque de devenir irrespirable avec les questions du fichier électoral, et de la composition de la CENI qui ne sont pas encore réglées. Il faut craindre de revoir le scenario du mouvement de contestation de la rue du code de la famille voté par les députés. On se souvient en effet, qu’il y a tout juste une année, le vote du code de la famille avait suscite un tôlé des associations musulmanes qui ont estimé, que ce texte qu’ils ont d’ailleurs jugé satanique, bafouait l’héritage culturel et religieux des populations maliennes. Le texte avait fini par être retiré de l’arsenal juridique par le président ATT face à  la pression de la rue. La nouvelle constitution qui prend à  présent le chemin vers le référendum va-t-elle échapper à  la loi de la rue ? Une remise en cause des acquis de Mars 91 Selon le quotidien malien « Info matin », un appel a été lancé par la coalition « SOS démocratie » composée de partis, associations politiques et structures de la société civile, dont les membres étaient réunis, le samedi dernier à  la Pyramide du souvenir de Bamako. Autour des Ali Nouhoum Diallo, Abdou Traoré dit Diop Daniel Amagoin Tessougué et des militants de la liberté démocratique, plusieurs acteurs politiques et de la société civile ont dit publiquement leur refus de cautionner ces reformes constitutionnelles qu’ils ont qualifié d’inopportunes et dangereuses pour les avancées démocratique du pays. Il est reproché à  ces reformes institutionnelles de constituer une remise en cause fondamentale des acquis de mars 1991. Et pour cause la coalition, dans une déclaration qu’elle s’apprête à  rendre publique, soutient clairement que ces reformes décriées « introduisent une inégalité entre les citoyens, notamment à  travers l’introduction d’une notion de discrimination dite positive, et l’exclusion des binationaux de la candidature pour les élections présidentielles ». Ce n’est pas tout. Ces reformes institutionnelles toujours selon la Coalition, renforcent excessivement les pouvoirs du Président de la République, et compromettent ainsi dangereusement l’équilibre des pouvoirs partant la démocratie et l’Etat de droit. Pour ce mouvement, qui exige le retrait de ces reformes, celles-ci ne visent qu’ « un accroissement exponentiel et injustifié de la dépense publique, par une augmentation du nombre des institutions (Instauration du sénat) toutes choses qui ne répondent à  des réels besoins ». De ce fait, les membres de la coalition « SOS démocratie » disent non à  la révision de la Constitution qui s’apparente, selon eux, «à  une remise de cause du fait majoritaire et de l’indépendance des institutions».

Divorce dans l’Hémicycle

Ce qui devait arriver est arrivé. Le Bureau politique national du parti SADI a décidé ce week-end de mettre fin à  sa collaboration avec le PARENA à  l’Assemblée nationale. Ils ont, en effet, officiellement dissout le groupe parlementaire ce lundi 18 avril. Le secrétaire général du parti SADI, Oumar Mariko, l’a fait savoir à  l’Hémicycle en renonçant à  ses avantages de président dudit groupe. Il a remis à  l’Assemblée les clés de sa voiture de fonction. Ce divorce entre les deux formations politiques était prévisible, selon observateurs. Depuis quelques jours, le président du groupe parlementaire ne cachait pas sa gêne. Oumar Mariko avait reconnu que la cohabitation était devenue très difficile. « La situation n’est pas facile à  gérer. Normalement, ils ne sont plus de l’opposition, et je vois bien que les Maliens n’aiment pas l’opposition » déclare-t-il, se disant obligé de composer avec un partenaire avec lequel il ne partage plus grand-chose. Si l’on ignore encore la démarche que va adopter le PARENA, tout porte à  croire que le parti SADI pourrait constituer son propre groupe parlementaire. Mais comment ? Selon plusieurs sources, il n’est pas à  exclure l’arrivée du député Konimba Sidibé. En désaccord ces derniers temps avec le président du PARENA, Tiéblé Dramé, l’élu de Dioà¯la ne serait pas du tout d’accord avec les décisions du Comité directeur de son parti. On se rappelle que Konimba Sidibé a été l’obstacle dans la réalisation du projet de fusion ADEMA-PARENA. On parle également de l’arrivée très probable de Mme Mariko Aminata Sidibé, élue dans la circonscription électorale de Dioà¯la sur la même liste que Konimba Sidibé. Depuis son arrivée à  l’Assemblée nationale, Mme le député a toujours exprimé un attachement aux idéaux du parti SADI. Mais parviendra-t-elle à  lâcher ses camarades ? l’avenir le dira.

Le Cameroun aussi veut faire sa révolution

Le mot d’ordre est venu du Social Democratic Front, dirigé par l’opposant John Fru Ndi, qui a appelé les partisans à  se révolter contre le régime de Paul Biya. Mercredi, les manifestants se sont mobilisés sur une place de la capitale économique à  Douala. Mais l’appel a été très peu suivi et les forces de l’ordre sont intervenus pour mater le mouvement. Quelques leaders de l’opposition ont ensuité été interpellés puis relâchés. La vague révolutionnaire qui agite le monde arabe, peine à  toucher le monde noir. « Je ne pense pas que le Cameroun soit le Maghreb. Le Cameroun C’’est bien le Cameroun et je crois que la situation est totalement différente, ironise Owona Kono député du parti dirigeant. Il faut aussi qu’on soit respectueux de l’ordre républicain », a fait savoir un responsable du RDCP, le parti au pouvoir. L’opposition elle se défend d’avoir essayé. Sur RFI, Pierre Abama Kpama, président du Manidem, un petit parti d’opposition, estime que l’essentiel était ailleurs : « l’important C’’était quand même de montrer notre détermination et des populations qui à  un moment ou à  un autre ont douté de la capacité des leaders politiques d’affronter les forces de l’ordre peuvent à  nouveau compter sur nous, va permettre que les populations nous fasse de plus en plus confiance et d’aller vers une victoire dont nous de doutons pas.» Quant aux manifestants, ils ont pendant quelques heures ce 23 février, ressenti l’agitation populaire, qui caractérise le Nord de l’Afrique. Il n’est pas impossible que d’autres pays veuillent faire pareil. La grogne est palpable au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou ailleurs, mais la détermination est-elle la même ? Pour faire tomber les présidents à  vie.

Indépendance du Gabon : L’opposition dénonce une dérive

Le 17 août 1960, était proclamé l’indépendance de la république gabonaise. Petit pays d’Afrique centrale, le Gabon couvre une superficie de 267 667 km² et comprend presque deux millions d’habitants sur toute l’étendue du territoire national. A l’image de 16 autres pays africains, le Gabon célèbre cette année, ses 50 ans d’indépendance. Contrairement à  certains qui jugent inutile et sans intérêt la célébration de 50 ans de souveraineté, les gabonais ont commencé leurs festivités depuis lundi. Le président Ali Bongo a déposé une gerbe de fleurs au mausolée Président Léon Mba de Libreville. Il a ensuite procédé à  la décoration de plusieurs personnalités du pays juste avant le carnaval qui a vu défiler les troupes des neuf régions du pays. De son indépendance à  maintenant, le pays n’a connu que trois présidents. Notamment Léon Mba qui a proclamé l’indépendance, Omar Bongo Ondimba et l’actuel président Ali Ben Bongo son fils. Certains espèrent qu’avec l’arrivée de ce nouveau président, d’importants changements seront effectués aussi bien au niveau social que sur le plan politique après l’avènement du multipartisme en 1990. l’opposition fustige le pouvoir Comme un peu partout sur le contient, la célébration du cinquantenaire des indépendances africaines est décriée par un grand nombres d’africains. l’opposition gabonaise n’est pas en marge. l’un des principaux partis du pays, notamment l’Union nationale déplore le gâchis engendré par ces festivités. L’opposition accuse le pouvoir de dépenser des millions pour le cinquantenaire. L’Union nationale (UN), l’une des deux principales formations politiques du pays a, dans un communiqué publié ce week-end, accusé la présidence de vouloir « organiser un feu d’artifice qui coûterait 4 milliards de francs CFA.» Ils se sont catégoriquement opposés à  la célébration de ce cinquantenaire qu’ils jugent inutile. Le gouvernement a pour sa part, qualifié ces accusations de mensongères et infondées. Par ailleurs, les festivités continuent toujours avec des défilés civils et militaires et une grande réception au palais présidentiel ce soir avec la participation de plusieurs diplomates étrangers et une quinzaine de chefs d’Etats africains. Une centaine de soldats français défilent à  Libreville Pour la première de l’histoire du Gabon, des militaires français défilent aux côtés de leurs homologues africains à  Libreville. Un total de 104 soldats des forces françaises basés à  Libreville depuis des années, se mélangent aux couleurs africaines pour former comme on dit, une nation arc-en-ciel pour 24h.

Côte d’Ivoire : l’opposition se rassemble et exige une date pour le scrutin présidentiel

Rappelons que le RHDP est un regroupement de plusieurs partis politiques ivoiriens dont les principaux sont le PDCI de Konan Bédié et le RDR de l’ex-premier ministre Alassane Dramane Ouattara (ADO). Marche avortée Ainsi, le rassemblement devait tenir le samedi 15 mai dernier, une marche sur l’ensemble du territoire national. Mais, suite à  la visite du président de la république Laurent Gbagbo au domicile de l’ancien président Bédié, la marche a été reportée. A l’exception d’ADO, ce report ne fut pas du tout du goût des autres membres du groupement et des jeunes du PDCI et du RDR. Ceux-ci n’ont pas caché leur mécontentement face au désistement de leur leader. En effet, Gbagbo s’est personnellement rendu au domicile de Bédié et ensuite à  celui d’Ouattara dans le souci dit-il, de calmer les esprits échauffés. La marche préparée depuis plus d’un mois, s’inscrivait dans le cadre du mécontentement de l’opposition face à  la lenteur du processus électoral et au report incessant du scrutin présidentiel. Une opposition fragilisée Deux semaines après le désaccord qui avait créé une fente au sein du RHDP, ses leaders se sont retrouvés mardi dans la luxueuse résidence de Henry Konan Bédié. Objectif, montrer leur réunification à  tous les ivoiriens et au monde entier, suite à  la brouille du report de la marche. Gbagbo a demandé le report pour dit-il, ne pas perturber le déroulement de la réunion annuelle de sortie de crise financière de la banque africaine de développement qui se tient en ce moment à  Abidjan (capitale économique de la Côte d’Ivoire). Les Houphouétistes exigent que le gouvernement donne une date précise du scrutin présidentiel, mille et une fois reporté pour divers raisons depuis cinq ans. Le président de l’un des partis membre du rassemblement, notamment, Albert Toikeusse Mabri, de l’UDPCI, explique que « le RHDP est avant tout, un parti de rassemblement comme son nom l’indique. Nous voulons travailler à  l’élaboration d’un programme commun de gouvernement, comme à  la mise en place d’un parti unifié au sein des Houphouétistes, peut-être avant les élections. » Le président de l’UDPCI avait été le premier à  dire qu’il n’était pas normal que Mr Bédié cède à  la demande du président Gbagbo comme lorsque le maitre suprême quand il exige quelque chose, doit être obéi. Tout compte fait, l’opposition ivoirienne a montré une faille dans son fonctionnement depuis cette visite inopinée de Gbagbo chez Bédié. Reste à  savoir si ces petites embrouilles n’étaient que pour la renforcer et rehausser le niveau de la classe politique ivoirienne. L’affaire est loin d’être terminée.

Côte d’Ivoire : Existe-t-il une vraie opposition dans ce pays ?

Le président ivoirien a entamé lundi dernier, des visites aux domiciles des principaux leaders de l’opposition. Le lundi 10 Mai, il s’est rendu au domicile de l’ancien président Henry Konan Bédié, en compagnie du premier ministre Soro Guillaume, dans sa villa du quartier chic d’Abidjan à  Cocody résidentiel. Cette rencontre avec Bédié visait selon Gbagbo, à  la recherche d’une sortie de crise qui dure depuis plus de cinq ans maintenant et la tenue de la rencontre de la BAD à  Abidjan. Les dirigeants du RHDP en désaccord Signalons que le rassemblement des Houphouétistes (RHDP), qui regroupe les principaux partis politique du pays, devait mener une marche le samedi 15 mai dernier. Cette marche s’inscrivait dans le cadre du refus contre la dictature selon ses membres et la fixation d’un calendrier clair et précis, du scrutin présidentiel qui se fait désirer depuis trop longtemps. 7 fois a-t-il été reporté. Ainsi à  l’issue de la rencontre entre Gbagbo et son rival Bédié, il a été décidé l’annulation de ladite marche. Sur l’ensemble des partis membres du groupement, seul le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) et le RDR (Rassemblement des Républicains) sont tombés d’accord pour cette annulation. Et C’’est bien entendu leur décision qui a été maintenu puisqu’étant « les poids lourds du mouvement. » La marche n’a pas donc pas eu lieu mais, les jeunes du RHDP n’ont pas caché leur mécontentement. l’un des représentants déplorait cette décision car selon lui, « nous avons tellement préparé la manifestation et cela, durant des mois. Bédié n’aurait pas dû accepter de céder. » Ces jeunes il faut le dire, sont majoritairement les militants du PDCI et du RDR. Gbagbo a donc montré à  travers ce geste, qu’il est le meneur du jeu politique actuellement. En effet, le fait que les dirigeants du RHDP aient cédé face au président, a été considéré par un bon nombre de personnes comme une faiblesse. l’opposition ivoirienne montre qu’elle n’est pas aussi forte qu’elle voudrait le faire croire. D’ailleurs, un membre du RDPH était assez remonté vis-à -vis de la décision de l’autre partie. Cela a même créé un froid entre eux, même si ce dernier indiquait il y a quelques jours, qu’aucun problème n’existe entre Bédié, Ouattara et lui. « Il s’agit juste d’un mal entendu qui d’ailleurs figure désormais dans le passé »A-t-il affirmé. ADO d’accord avec Bédié Le président du PDCI-RDA a ainsi convaincu l’ex-premier ministre Alassane Dramane Ouattara d’avorter la marche du 15 mai. Expliquant que leur cher rival souhaitait que les assises de la banque africaine de développement se déroulent sans embrouille. La marche n’ayant pas été faite comme prévue, Gbagbo s’est rendu chez ADO pour selon lui, le remercier d’avoir accepté sa demande sans problème. Il faut également signaler que lors de la rencontre entre les deux hommes, il a été question de la situation de crise qui règne dans le pays. En particulier, le contentieux électoral autour de la liste électorale qui n’est toujours pas établie de façon définitive. Une situation qui bloque par conséquent, tout le processus électoral en cours. Alassane Ouattara a accueilli son hôte avec lequel il a discuté durant plus d’une heure et demie. Ce simple geste de Gbagbo à  se déplacer chez ses adversaires, en sa qualité de président de la république, constitue à  n’en point douter, un excellent début de campagne. La fragilité de l’opposition ivoirienne se confirme au fur et à  mesure depuis quelques années. Cette opposition qui a du mal à  s’imposer et à  imposer un jeu politique constructif. Par ailleurs, les ivoiriens attendent toujours le scrutin présidentiel qui ne cesse d’être reporté depuis 5 ans.

Nouvelle constitution : un chef de l’opposition au rang de ministre ?

Dans le projet de réforme constitutionnelle et pour permettre à  l’opposition de jouer pleinement son rôle, est envisagé la nomination d’un chef de l’opposition au rang de ministre. Mais quel rôle critique pourrait jouer ce dernier au sein du gouvernement en place ? Renforcer l’opposition Malienne Le projet de réforme élaboré par un comité d’experts dont le chef de file est Daba Diawara, souhaite renforcer les droits de l’opposition. Il est prévu de répartir à  la proportionnelle des présidences des commissions parlementaires entre la majorité et l’opposition. Au niveau de toutes les commissions d’enquêtes, un élu de l’opposition sera désigné systématiquement comme président ou rapporteur. Pour plus de transparence, une possibilité est donnée à  chaque groupe parlementaire d’obtenir la création d’une commission d’enquête, une fois par an. Dans la panoplie des réformes, il y aura donc l’institution d’un chef de l’opposition. Comment le chef est-il choisi ? « La personnalité choisie par le plus grand groupe parlementaire de l’Assemblée nationale sera le chef de l’opposition ».Ce dernier aura des droits et prérogatives comme la possibilité d’être consulté sur toutes les grandes questions d’intérêt national, de participer à  des déplacements du président de la république à  l’étranger. A cet effet, il se verra octroyer les avantages accordés aux ministres, des égards, honneurs protocolaires et commodités qui leur sont offertes. A regarder la configuration actuelle du parlement malien, on se demande qui pourrait bénéficier de ce statut. D’autant qu’on a affaire à  un parlement monocolore, chambre d’enregistrement du pouvoir en place. Seule une poignée de députés se débarquent du lot et joue le rôle d’opposants. Quelle rôle de contre-pouvoir pour ce chef de l’opposition ? Ceux qui se disent opposants sont le plus souvent « portés disparus » au Mali et sans poids réel contre les décisions du pouvoir; Exemple, le débat autour du code de la famille des personnes et que le président ATT a renvoyé en seconde lecture à  l’unanimité. A l’interrogation précédente, s’ajoute celle des droits et avantages accordés à  ce chef et qui ne rassurent guère. Dans le projet, dit –on, le chef de l’opposition peut être consulté sur les grandes questions d’intérêt national, soit. Mais quel serait le poids de son opinion en pareille circonstance ? Même si celle-ci devrait peser lourd dans la balance. Quel intérêt aurait ce dernier à  aller contre les intérêts du pouvoir en place, s’il doit vivre de la générosité de ce dernier ? En un mot, les droits qu’on prévoit d’accorder au chef de l’opposition ne sont pas de l’avis de certains, de nature à  favoriser son indépendance vis à  vis de l’exécutif. En conclusion, l’institution du chef de l’opposition ne serait-t-il pas une manière d’endormir la vigilance et la conscience du peuple ? Ou cherche t-on juste un faire-valoir à  l’homme fort du moment ?

Guinée : Le CNDD tend la main à l’opposition

De retour de Rabat(Maroc) o๠il a passé une semaine, le Général Sékouba Konaté qui assure l’intérim de la Junte au pouvoir (CNDD) en l’absence du Capitaine Moussa Dadis Camara, a assuré la population Guinéenne de l’état de santé du capitaine. Dadis « n’est pas en danger » C’est en substance ce qu’a déclaré le Général Sékouba Konaté à  la RTG, la télévision Guinéenne, après sa visite d’une semaine au chevet du capitaine Dadis hier mercredi.  » Simplement, a t-il ajouté, la convalescence prend du temps, mais le capitaine n’est pas en danger ». Une information qui vient essoufler les rumeurs sur l’état de santé de Dadis Camara, que d’aucuns croyaient mort ou dans un état désespéré, quant d’autres parlaient d’état quasiment végétatif : » On ne se rétablit pas facilement après une blessure par balles à  la tête », jugeait un observateur politique. Et si tel est le cas, la convalescence sera bien longue ». Et Cherif Idriss porte parole du Gouvernement faisait lui l’acrobate pour démentir rumeurs et spéculations. Reste à  savoir si Dadis peut revenir au pouvoir ou tout au moins y participer après une telle atteinte. La question ne se pose plus ou presque. Sékouba Konaté, l’ex N°2 de la junte vient de faire une déclaration dont se félicite la CEDEAO et son médiateur désigné, Blaise Compaoré. Le militaire a en effet tendu la main à  l’opposition pour un gouvernement de consensus. Le CNDD tend la main à  l’opposition Le Général Sékouba Konaté, au nom de la junte et du CNDD, se dit près à  accepter un « premier ministre » issu et désigné parmi les rangs de l’opposition guinéenne pour diriger un large gouvernement de transition et d’Union Nationale en vue d’élections « crédibles ». On se rappelle que sous Dadis, les négotiations piétinaient à  Ouagadougou et chacun(junte et forces vives de la nation )campait sur ses positions, notamment face à  l’injonction, il y a quelques temps de l’opposition guinéenne, d’exclure le capitaine du processus électoral. Toumba Diakité, toujours en fuite, s’est depuis chargé de l’affaire en mettant Dadis hors circuit. Ce dernier lui pardonnera t-il un jour s’il recouvre tous ses esprits ? En attendant l’opposition semble plus malléable face à  un Sékouba moins agité qu’un Dadis imprévisible et hâbleur.  » Il est donc temps que les négotiations reprennent », juge la CEDEAO. Le satisfecit est général face à  la déclaration du Général Konaté. A présent, le calme et la sérénité doivent régner à  Conakry, une ville qui se remet lentement de violents soubresauts. Cette main tendue du CNDD vers l’opposition est-elle la voie vers un processus électoral mature en Guinée ? La Guinée peut-elle encore avancer avec les militaires dans les arènes du pouvoir ? Qu’en sera t-il du Général Konaté et de l’avenir de l’intérim ? Autant de questions qui cherchent des réponses fiables et chez les Guinéens en premier lieu.

Guinée : un gouvernement de transition est-il possible avec Dadis ?

Le gage que Dadis ne se présentera pas à  ces élections et la libération des personnes incarcérées lors des tragiques évènements survenus au stade du 28 septembre à  Conakry sont aussi d’autres demandes des Forces Vives qui ont rencontré le médiateur Blaise Compaoré à  Ouagadougou ces deux derniers jours. Elles sont parties avec une quarantaine de personnes pour rencontrer le président burkinabé. Vu cet effectif pléthorique, Mr Compaoré leur a demandé d’établir une liste des personnes les plus représentatives. Malaise diplomatique, une opposition divisée ? La salle ne devait accueillir que les personnes figurants sur la liste établie. A la surprise générale de tous, le nom de l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté n’y figurait pas. En effet, l’opposition guinéenne accuse l’intéressé d’être un pion de Dadis, un espion voulant se faire passer pour ce qu’il n’est pas. Elle estime que Mr Kouyaté s’affiche beaucoup trop pour être honnête. l’accès de la salle fut ainsi refusé à  l’ancien premier ministre. Cela a provoqué un grand malaise au sein de la représentation burkinabé avec qui, il avait échangé de nombreuses fois pendant ses fonctions ministérielles. Néanmoins, cet incident n’a entaché en rien, les discutions avec le médiateur. Dialogue possible avec la junte Sous la demande de Mr Compaoré, les forces vives ont enfin accepté de dialoguer avec le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) de Moussa Dadis Camara. Signalons que depuis les massacres du 28 septembre, elles l’avaient toujours refusé. Le porte parole des forces vives, Mr Jean-Marie Doré déclare «Â A travers la médiation du président Blaise Compaoré, nous avons accepté de dialoguer avec la junte, dans le but de sortir de la situation d’aujourd’hui ». Il estime que, l’objectif de ce dialogue direct est l’instauration d’une unité de transition, afin que la Guinée se retrouve rapidement dans un autre contexte de gestion politique. Dadis tend la main à  l’opposition Lundi soir, le chef du CNDD avait déclaré à  la télévision nationale guinéenne, qu’il est prêt pour un dialogue direct, franc et constructif. Ces déclarations font suite aux départs des forces vives pour Ouagadougou. Ses adversaires qui dans un premier temps lui avaient refusé cette main tendue, l’ont finalement accepté à  l’issue des discutions avec le chef d’Etat burkinabé. Sauve qui peut Nous avons appris il y a quelques jours, que les opposants guinéens « craignant pour leur vie », ont préféré rester à  l’étranger. Ils se disent engagés pour la cause de la population meurtrie par tant d’années de pression. Mais, l’étranger est-il bien la solution adéquate pour venir en aide au peuple de Guinée ? Un lutteur ne devrait-il pas être capable de supporter toute sorte d’exaction qu’il subit, même au péril de sa vie ? Blaise Compaoré doit rencontrer en début de semaine prochaine, les membres de la junte au pouvoir afin de comparer les points de vue et trouver une solution appropriée de sortie de crise. La question reste de savori si un gouvernement de transition est vraiment possible avec la junte au pouvoir.

Gabon : Ali Bongo investi ce matin à Libreville

L’investiture enfin Après moult rebondissements, Ali Bongo, grand vainqueur des élections présidentielles, succèdera officiellement à  son père, feu Hajj Omar Bongo à  la tête du Gabon. Sa victoire ayant été validée par la cour constitutionnelle, il ne fait plus aucun doute, qu’il est à  présent le nouvel homme fort du Gabon. Plus qu’une simple victoire, c’est la continuité d’une dynastie qui perdure, avec le règne des Bongo à  la tête de ce petit état pétrolier d’Afrique Centrale. De nombreux chefs d’états assisteront à  cetteinvestiture, dont le président Malien, Amadou Toumani Touré, qui s’est rendu hier soir à  Libreville. JournalduMali.com reviendra bien sûr cette investiture. L’opposition en déconfiture l’opposition partie en rangs dispersés dès le départ, avait perdu les élections du 30 Août dernier face au favori du parti démocratique gabonais (PDG), Ali ben Bongo. Au point d’en appeler les populations à  une massive manifestation dans les capitales politiques et économiques. La dernière cité, Port Gentil, est le fief de l’opposant historique Pierre Mamboundou. Elle a connu le plus grand nombre de violences avec une quinzaine de morts selon l’opposition, et trois, selon les autorités. En plus de la destruction du consulat de France et l’attaque de la prison centrale, qui a engendrée la fuite quelques détenus. Dernier rapport sur les violences de Port Gentil Au terme d’une mission sur le terrain du 18 au 21 septembre dernier, conduite par le professeur Pierre André Kombila Koumbe, le Front de refus du coup de force électoral avait présenté le 24 septembre son rapport sur les émeutes post-électorales qui avaient éclaté à  Port-Gentil du 3 au 6 septembre dernier. Alors que les autorités continuent de brandir un bilan officiel de 3 morts accidentelles, le rapport de l’opposition fait état de plusieurs dizaines de morts tombés sous les balles des forces de l’ordre, ainsi que de nombreuses exactions et menaces sur la population de la cité pétrolière. Selon le rapport, des membres se sont rendus sur place dès le 18 septembre, et quatre (4) jours durant, la mission a rencontré les familles des victimes décédées, des victimes d’exactions et quelques témoins qui ont accepté de parler, nonobstant un climat de peur et d’omerta constaté sur place à  Port-Gentil, climat entretenu par les forces de Défense et de Sécurité. Ali Bongo en position de force Après les protestations, Ali Bongo avait demandé un retour au calme. Tout en félicitant ses adversaires d’avoir contribué à  la concrétisation de la démocratie. Il a aussi effectué ses premières visites officielles en qualité de président élu du Gabon en se rendant dans de nombreux pays comme le Cameroun ou le Tchad. Ali a gagné son pari face à  une opposition assez divisée. Malgré l’appel au rassemblement prononcé par la majorité des opposants, Ali n’a plus rien à  craindre face aux recours déposés à  la justice pour dénoncer les fraudes. D’ailleurs, les 300 observateurs internationaux, affirment n’avoir constaté aucune irrégularité. Ali a également reçu les messages de félicitations du roi marocain Mohamed VI. Les opposants se sont levés trop tard. Ils ne se sont pas unis au moment o๠il le fallait. s’ils étaient partis tous ensemble avec un candidat unique, ils seraient probablement vainqueurs, juge un observateur politique. Une population désorientée La population elle-même semble ne plus être sur la même longueur d’onde que les opposants. Tout juste après le scrutin du 30 Aout, l’opposition avait décrété des journées villes mortes sur toute l’étendue du territoire national. Mais, l’appel lancé n’a pas été suivi, puisque dès le lendemain, les rues étaient pleines de monde. Chacun a regagné son lieu de travail, comme si aucun message n’avait été lancé. Cette population se souvient encore de l’année oà¹, après ce même genre d’appel à  une journée ville morte, beaucoup de personnes avaient perdu leurs emplois. En constatant plus tard avec stupeur, le ralliement du président de leur parti, avec le président défunt El Hadj Oumar Bongo Ondimba. Ali Ben sera bientôt investi à  la magistrature suprême de son pays, après son père. Il a le soutien de presque toutes les grosses têtes du pays et de la majorité des Chefs d’Etats comme Sassou Nguesso ou Joseph Kabila, ce qui n’est pas sans effet. On se souvient aussi que Casimir Oyé Mba, candidat malheureux, aurait dit-on reçu un coup de fil de deux chefs d’états Africains, lui intimant l’ordre d’abandonner la présidentielle, ce qui avait expliqué sa défection du scrutin. Voilà  qui reste obscur…