ONU : ok au déploiement de la MINUSMA le 1er juillet

Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné mardi son accord tacite pour que la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) se déploie à  partir du 1er juillet, a annoncé à  la presse l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant. « Il y a eu un accord unanime des membres du Conseil pour que nous passions à  la phase suivante du redressement du Mali avec le déploiement de la Minusma à  partir du 1er juillet », a déclaré le diplomate, qui préside le Conseil en juin. « nous avons besoin d’élections crédibles dès que possible » Les Casques bleus de la Minusma — 12.600 à  effectifs pleins — prendront le relais de la force panafricaine (Misma). Leur tâche sera de stabiliser les principales villes du nord et d’encourager la transition politique à  Bamako, notamment par le biais d’élections prévues fin juillet. La Minusma a été créée par le Conseil fin avril pour une période initiale d’un an. Les 15 membres du Conseil, a ajouté Mark Lyall Grant, ont cependant « reconnu la fragilité de la situation au niveau de la sécurité, les difficultés humanitaires » et logistiques, et le « défi important » que représentera la tenue d’élections fin juillet. « Rien ne s’oppose aujourd’hui au déploiement de la Minusma qui prendra le relais des forces françaises et africaines au 1er juillet », s’est félicité l’ambassadeur français Gérard Araud. « Les conditions de sécurité sont satisfaisantes (…) et surtout le processus politique connait une évolution très positive » avec le récent accord de Ouagadougou entre Bamako et les Touareg du nord. « Les élections seront techniquement difficiles à  mettre en oeuvre, a-t-il reconnu, mais il faut tout faire pour qu’elles aient lieu le 28 juillet car nous avons besoin d’élections crédibles dès que possible ». Le retrait des forces françaises du Mali connait actuellement « un palier », a expliqué M. Araud, avec quelque 3.000 hommes toujours sur place. Mais ce retrait « se poursuivra à  partir de la fin de l’été » avec pour objectif la présence d’un millier de soldats fin 2013. L’ONU négocie actuellement avec Paris un « arrangement technique » pour fixer les modalités selon lesquelles les soldats français pourront prêter main forte aux Casques bleus en cas de besoin.

Insécurité alimentaire au Mali : OCHA s’inquiète

Au Mali, malgré une pluviométrie favorable, les besoins nutritionnels et de sécurité alimentaire restent élevés. Selon une estimation 2013 du gouvernement du Mali, la population totale du pays s’élève à  16 586 036 habitants. 3,5 millions de personnes risquent une insécurité alimentaire dont le tiers se trouve dans un besoin immédiat d’assistance alimentaire. La situation de 300 000 déplacés internes est de plus en plus difficile. Les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés et les plus vulnérables. Les besoins humanitaires exprimés par OCHA (bureau pour la coordination des affaires humanitaire) pour le Mali au titre de l’année 2013 s’élève à  410 millions US Dollars. A ce jour, ce financement est effectué à  seulement 32 % selon les premiers chiffres. « l’engagement politique est là  mais je suis inquiet car il reste beaucoup à  faire. Si tout n’est pas réuni, nous serons obligés de faire le travail avec ce que nous avons mais J’espère que la somme sera réunie » explique Robert Piper, coordonnateur humanitaire régional des Nations Unis pour le Sahel. Quatre objectifs stratégiques sont ciblés dont la réduction de la mortalité et de la morbidité des personnes vulnérables Au 30 avril 2013, 60 % des personnes affectées par l’insécurité alimentaire ont pu être assistées selon les chiffres annoncés par OCHA. La question du financement reste encore le grand inconnu pour résoudre l’équation « A Bruxelles, les donateurs se sont montrés très disposés à  aider le Mali mais jusque là , la prise en charge de la sécurité alimentaire est financé à  40 % et celui de l’eau et de l’assainissement à  12 %. Je trouve cela très bas et étonnant » expose M.Piper. « La hausse du prix des denrées de première nécessité affecte aussi les paysans maliens. Il n’y a pas assez de terre, ni assez de bétails. Les deux tiers de leur revenu est dépensé pour la nourriture » souligne M.Piper. Le gouvernement malien a un rôle primordial à  jouer pour l’atteinte des objectifs de financement pour la situation humanitaire du Mali selon le coordonnateur « Nous avons rencontré les membres du gouvernement malien. Nous leur demandons d’exprimer une demande claire des besoins du Mali. Notre souhait est qu’ils adressent un appel aux bailleurs de fonds et ils ont montré leur volonté d’aller dans ce sens pour arriver à  une aide le plus rapidement possible » soutient M.Piper. Les bailleurs de fonds, rencontrés ce mardi matin par les coordonnateurs, « n’ont pas encore fait part d’un calendrier de financement ni d’une promesse claire. Nous avons une vague estimation de 50 millions US Dollars exprimée à  Bruxelles (ndlr lors de la conférence des donateurs pour le Mali le 15 mai dernier) ». Aurélien Agbenonci, coordonnateur résident pour le Mali exprime l’importance de la vulgarisation de ces « Au Mali, il y a une souffrance qui doit être soulagée. Il faut continuer à  en parler, chacun a son rôle à  y jouer » conclue-t-il.

Don du sang : quelle sécurité pour les donneurs et les receveurs

La problématique des produits sanguins se pose dans nos pays. Souvent le sang est mal conservé et peut perdre ses qualités. Le sang circule dans les vaisseaux à  travers tout l’organisme, o๠il joue un rôle essentiel : nutrition, respiration, régulation, défense entre autres. C’’est un tissu vivant, composé de cellules qui baignent dans un liquide appelé le plasma. Le volume de la masse sanguine est d’environ 5 litres pour un adulte mais varie selon son sexe, son poids et sa taille. Trois types de cellules coexistent dans le sang : les globules rouges, les globules blancs, et les plaquettes. Dans le monde, huit personnes sur dix n’ont pas accès à  la sécurité transfusionnelle. Elle est pourtant indispensable, voire vitale, dans le traitement de nombreuses pathologies. C’’est pourquoi il est essentiel de sensibiliser les populations aux enjeux des dons du sang. C’’est pour cela que le don du sang est soumis à  de nombreux contrôles. N’importe qui ne peut pas donner son sang. Test systématique des poches de sang Au Mali et dans certains pays européens comme la France, le don de sang est gratuit et bénévole. Cela permet de garder une certaine éthique autour des produits sanguins. Pour donner son sang, il faut avoir entre 18 et 70 ans révolus. Il faut être en bonne santé et peser au moins 50 kilogrammes. Ne jamais se faire prélever son sang à  jeun. Cela signifie qu’il faut manger avant de donner son sang. Le donneur doit respecter ces quelques consignes pour sa propre sécurité. Pour la sécurité du receveur, le sang, une fois prélevé doit être soumis à  des examens préalables avant de pouvoir être utilisé pour une transfusion. Quelques maladies sont systématiquement recherchées tels que le Sida, l’hépatite B et C ainsi que la syphilis. Le Service du Sang fait tout ce qui est possible pour garantir une sécurité optimale des transfusions sanguines. L’interrogatoire des donneurs et les analyses systématiques sont des mesures qui réduisent au maximum les risques. Ceci permet de prendre le sang dans les conditions optimales. Comme on le dit : « donner son sang pour sauver des vies ».

La situation sécuritaire reste précaire au Mali, selon Ban Ki-moon

La situation reste précaire au Mali en dépit des gains obtenus sur le terrain face aux djihadistes par l’armée française, les forces de sécurité maliennes et la force africaine de l’Afisma, estime le secrétaire général des Nations unies. « La situation reste indécise, avec des affrontements sporadiques entre groupes armés et la poursuite d’attaques asymétriques dans les trois régions du Nord », souligne Ban Ki-moon dans le rapport de l’ONU. « En outre, la progression des FDSM (forces de défense et de sécurité du Mali) en direction du nord vers Kidal et les accrochages meurtriers avec des éléments du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, séparatiste touareg) le 5 juin ont exacerbé les tensions et accru la volatilité de la situation dans la région », dit-il. Pour réduire ces tensions, le gouvernement de Bamako et le MNLA ont entamé samedi des discussions pour tenter de parvenir à  un cessez-le-feu dans le nord du pays avant l’élection présidentielle du 28 juillet. Le Conseil de sécurité de l’Onu a unanimement approuvé en avril la création de la Minusma, une force de maintien de la paix de l’Onu de 12.600 hommes au Mali, à  compter du 1er juillet. Le déploiement de cette force sera soumis à  un examen préalable par les Quinze, à  la fin juin, de la sécurité au Mali. Ban indique que les troupes africaines censées passer en juillet sous commandement de l’Onu n’ont pas encore atteint les normes de l’Onu en matière d’équipement et de logistique. « Les unités déployées de l’Afisma ont obtenu un délai de grâce de quatre mois pour atteindre les normes requises », déclare le secrétaire général. « Il reste des écarts critiques concernant les hélicoptères d’attaque et de soutien et les unités de renseignement. » Violations des droits de l’Homme et menace régionale Ban Ki-moon souligne que « même si les capacités opérationnelles des groupes armés ont été réduites, les attaques de ces derniers mois au Mali et dans la sous-région montrent qu’ils ont conservé la capacité de représenter une menace significative ». Le mandat de la Minusma prévoit que la force onusienne sera appuyée par un contingent français pour combattre, le cas échéant, les groupes armés djihadistes. Ban déplore la poursuite de violations de droits de l’homme dans le Nord-Mali, à  la fois par les troupes maliennes et les groupes rebelles. Le rapport note une diminution des actes de représailles contre les membres des communautés arabes et touareg, accusés de complicité avec les insurgés, mais ce risque reste important à  Tombouctou. Il souligne aussi que la situation au Mali représente une menace régionale en mettant en avant « le risque de voir des éléments armés se déplacer vers des pays voisins pour mener des attaques terroristes et des activités criminelles ». Des djihadistes chassés du Nord-Mali par les soldats français de l’opération Serval et leurs alliés africains se sont apparemment repliés sur le sud de la Libye, d’o๠ont été lancées les attaques meurtrières du 23 mai dernier au Niger contre une base de l’armée nigérienne et une mine d’uranium gérée par le groupe français Areva. De même, François Hollande a jugé « probable » que des islamistes du Sud libyen soient impliqués dans l’attentat qui a visé fin avril l’ambassade de France à  Tripoli.

VIDEO: Paix, armée et sécurité selon Modibo Sdibé

L’ex-premier ministre du Mali, et candidat à  la prochaine présidentielle, était en tournée internationale la semaine dernière. En France, il a rencontré la diaspora malienne avec laquelle il a discuté de sa participation à  la gestion de l’Etat et de son projet de développement. Mais aussi, de son point de vue sur la crise actuelle que traverse le pays

« Malvie » en Commune IV: la fin de la récréation a sonné

Plus d’une centaine de jeunes interpellés et autant de motos saisies. Tel est le bilan de l’intervention en force, hier dimanche, des différents commissariats de police de la commune IV du district de Bamako appuyés par le GIGM(le Groupement d’intervention mobile de Gendarmerie mobile) contre les pratiquants de ‘’Mal vie ». Il s’agit de ces scènes de rodéo organisées tous les dimanches par des jeunes venus de part et d’autre de la capitale à  Hamdallaye ACI, sur la route bitumée qui passe devant DFA Communication au rond situé à  côté du siège de Plan Mali. Plus d’un milliers de motocyclistes s’adonnent à  des démonstrations dangereuses les unes les autres. Opération coup de pied Il était presque 18 heures hier lorsque les forces de sécurité ont jeté des gaz lacrymogènes pour dispersés les énergumènes et les nombreux admirateurs avant de lancer une course poursuite contre eux dans toute la zone. Très déterminés et visiblement énervés, les policiers et les gendarmes ont copieusement matraqué beaucoup de jeunes filles et garçons pour ensuite les conduire avec leur moto dans les commissariats. Même les innocents qui ont eu le malheur de passer aux environs à  cette heure en ont pris pour leur grade. C’’est le cas de du jeune Amadou Touré qui s’est retrouvé au commissariat de 14ème arrondissement au retour d’une causerie dominicale chez des amis. Relaxé vers 22 hures, le jeune homme témoigne que le violon est plein est craquer de jeunes et des garçons, dans une atmosphère suffocante et étouffante. Il estime le nombre à  500 jeunes. « J’ai même perdu connaissance pendant un moment tellement J’avais du mal à  respirer », dit-il visiblement marqué par le sale quart d’heure qu’il vient de passer dans le violon. Des populations riveraines et d’autres citoyens avaient saisi le maire de la commune, Moussa Mara, pour lui faire par de leur agacement face aux agissements des pratiquants de ‘’Mal vie ». En réaction, la Mairie a adressé une convocation aux organisateurs qui ont refusé d’y répondre. Des émissaires de la Mairie partis pour sensibiliser les organisateurs de cette activité « illégale et dangereuse » selon Amadou Aya, le chargé de communication de la Mairie de la Commune IV, n’ont pas été écoutés. Devant les bravades des jeunes, la Mairie a eu deux rencontres avec les commissariats de police de la commune (5ème ,9ème et 14ème arrondissement) avant de décider de saisir le procureur. Objectif : prendre des mesures pour arrêter la pratique. D’o๠l’intervention énergique de ce dimanche. La mairie n’entend pas s’arrêter à  l’opération d’hier. Selon Amadou Aya, les opérations des forces de sécurité vont s’étendre sur trois mois.

Réunion internationale sur la présidentielle et la sécurité

C’est la quatrième rencontre du groupe de suivi et de soutien au Mali, un cadre qui regroupe des organisations comme l’Onu, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao). Elle se tient jusqu’à  vendredi soir, en présence de l’envoyé spécial de l’Onu pour le Sahel, l’ancien Premier ministre italien Romano Prodi, du représentant spécial de l’Union européenne (UE) pour le Sahel, le Français Michel Reveyrand de Menthon, du commissaire à  la Paix et la sécurité de l’UA Ramtane Lamamra et du président de la commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo. « La tenue de l’élection (présidentielle) permettra de donner à  ce pays un président élu. L’élection présidentielle est planifiée pour juillet prochain. C’est un défi colossal. Le gouvernement malien le sait », a déclaré le président malien, Dioncounda Traoré, à  l’ouverture. Des participants ont, sous couvert de l’anonymat, déclaré à  un groupe de journalistes, dont l’AFP, qu’une présidentielle au mois de juillet serait « très difficile à  réaliser ». Aucune date précise n’a encore été fixée pour ce scrutin présidentiel au Mali o๠un coup d’Etat militaire avait renversé en avril 2012 le régime du président Amadou Toumani Touré. Les autorités de transition de Bamako se sont engagées à  organiser une présidentielle en juillet sous la pression de la communauté internationale, en particulier de la France dont l’armée intervient au Mali depuis plus de trois mois, dans le cadre d’une coalition internationale qui a quasiment chassé du Nord les islamistes armés liés à  Al-Qaà¯da qui ont occupé cette partie en 2012. « Notre guerre ne saurait être ouvrir le feu sur nos compatriotes. Le gouvernement sera particulièrement exigent sur le respect des droits de hommes. Les personnes qui vont transgresser cette règle, répondront devant les juridictions nationales et internationales », a dit M. Traoré, en allusion à  des exactions attribuées à  des militaires maliens contre des populations du nord du Mali.

Attentats aux Etats Unis: la France est-elle aussi menacée?

Depuis le début de l’opération Serval au Mali le 11 janvier 2013, des groupes de djihadistes ont proféré à  plusieurs reprises des menaces à  l’encontre de la France, la présentant comme un véritable ennemi. « Cessez vos hostilités envers nous (…) vous êtes en train de creuser les tombes de vos fils avec vos propres mains » a prévenu Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) dans un message vidéo le lendemain de l’intervention française au Mali. Par ailleurs, le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), une branche dissidente d’Aqmi, a lui aussi menacé la France mi-janvier. Interrogé par l’AFP, l’un de ses chefs Abou Dardar, aurait indiqué vouloir frapper « le C’œur de la France » Dès lors, le plan Vigipirate est passé du « rouge » au « rouge renforcé», ce qui signifie que la menace d’attentats sur le territoire français est probable. C’’est ainsi que depuis janvier 2013, la sécurité a été renforcée dans les transports en commun, les bâtiments accueillant du public et au niveau des rassemblements de personnes. Après les explosions meurtrières survenues ce lundi 15 avril à  l’arrivée du marathon de Boston, sur la côte Est des Etats-Unis, la France est sur le qui-vive. Les patrouilles devraient davantage circuler dans les lieux publics, en particulier dans les gares et les aéroports. Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a appelé, tous les citoyens français « à  faire preuve de vigilance quant à  la présence de colis suspects ou de bagages abandonnés, sans céder à  l’esprit de panique (…) En cas d’incident ou d’alerte, le ministère a souligné l’importance de respecter strictement les consignes émises par les services de sécurité et de faire preuve de patience et de civisme ». Pour sa part, le président François Hollande a déclaré ce jeudi matin qu' »il y a des menaces qui concernent particulièrement la France, depuis que nous avons pris des dispositions par rapport au Mali, il y en a par rapport à  notre position par rapport à  la Syrie, il y en a par rapport à  la lutte que nous avons engagée contre le terrorisme » (…) c’est parce qu’il y a des menaces qu’il y a des dispositifs. Et en même temps, il ne faut pas grossir la menace. Il s’agit simplement de protéger les Français du mieux possible ».

Kenya: élections sous haute tension

Les autorités craignent toujours que des violences n’éclatent en marge des élections qui ont débuté ce matin au Kenya. Hier, dimanche, o๠six policiers ont été tués dans la ville portuaire de Mombasa. C’est en masse que les Kényans se rendent dans les bureaux de vote. D’impressionnantes files s’étirent devant les bureaux de vote, qui ont pour la plupart ouvert à  06H00 (03H00 GMT), malgré quelques retards ça et là . Environ 14,3 millions de Kényans doivent élire leur président, députés, sénateurs, gouverneurs (exécutif départemental), membres de l’Assemblée départementale et un quota de femmes à  l’Assemblée nationale. Au total ils doivent déposer six bulletins dans six urnes. La présidentielle s’annonce extrêmement serrée, les deux favoris, Raila Odinga et Uhuru Kenyatta, étant au coude à  coude dans les sondages. La clôture du scrutin est prévue à  17H00 mais tous les retards seront compensés, a assuré le président de la Commission électorale, Isaack Hassan. M. Odinga a voté dans la matinée dans sa circonscription de Kibera, tentaculaire bidonville de Nairobi qui fut l’un des principaux foyers des violences ayant éclaté après la précédente présidentielle, fin 2007. M. Kenyatta, fils du premier président du pays, a lui voté peu avant la mi-journée dans sa circonscription de Gatundu-sud, à  une cinquantaine de km au nord de la capitale. Inquiétudes sécuritaires Après une campagne plutôt tranquille, sans incident majeur, tout est fait pour éviter que ne se reproduisent les terribles violences de 2007-2008. Samedi soir, les derniers meetings ont été tenus par les deux principaux candidats, le Premier ministre sortant, Raila Odinga, et le vice-Premier ministre, Uhuru Kenyatta, à  Nairobi. Tous deux sont au coude à  coude dans les sondages. Mais Raila Odinga affirme que son adversaire ne pourra pas exercer le pouvoir s’il est élu étant donné qu’il est poursuivi, tout comme son colistier William Ruto, par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. La CPI estime, en effet, que les deux hommes ont attisé les violences de 2007-2008. La police, quant à  elle, a affirmé avoir déployé 99.000 policiers sur l’ensemble du territoire pour assurer la sécurité du scrutin. Dimanche nuit, 400 policiers ont été déployés à  Mombasa, deuxième ville du pays, o๠« six policiers et six assaillants ont été tués », lors de deux affrontements armés quelques heures plus tôt, l’un dans le quartier de Changamwe, l’autre à  Kilifi, localité côtière située à  une cinquantaine de kilomètres plus au nord. « Les policiers sont tombés dans une embuscade » tendue par un groupe d’environ 200 assaillants « armés de fusils, d’arcs et de flèches », a-t-il expliqué, attribuant implicitement les attaques au Conseil républicain de Mombasa (MRC), groupe séparatiste local qui a appelé au boycott du scrutin. Par ailleurs, un bureau de vote de Mandera, localité frontalière de la Somalie, été visé par une bombe artisanale qui n’a pas fait de victime et n’a que temporairement interrompu le vote, a poursuivi M. Kimaiyo.

Maouloud 2013, dans le recueillement

Le 24 janvier prochain, la communauté musulmane fête le Maouloud. à‰tymologiquement, Maouloud en arabe signifie, la« naissance ». Cette fête représente donc la célébration de la naissance du prophète Mohammad (PSL). Au Mali, cette année la fête sera réduite à  la prière et au recueillement pour les victimes de guerre compte tenu de l’état d’urgence décrété le 19 janvier 2013 par le Président de la République et prorogé hier lundi pour une durée de trois mois. Etat d’urgence et risque d’attentats Selon Mahamoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique du Mali, dans adresse à  la communauté musulmane le gouvernement a demandé de célébrer le Maouloud dans la plus grande simplicité. Avec la guerre déclarée aux islamistes le risque d’attentat n’est pas à  négliger, affirme-t-il. Pour minimiser ce risque, le HCIM demande aux musulmans d’éviter les regroupements. Ce message du Président du Haut Conseil semble déjà  compris par les leaders religieux tels que Cheick Soufi Bilal qui a même modifié son programme de prêche. Lors d’un point de presse le vendredi 18 janvier, El Hadj Soufi Bilal Diallo, qui a introduit ses propos par une biographie du prophète Mahomet, a affirmé que la situation actuelle impose des changements pour cette année. « Vu l’état d’urgence décrété par le gouvernement, nous avons décidé, après consultation de toute la base, de limiter les festivités du Maouloud 2013 car, il y a des menaces d’attentat qui planent partout au Mali ». « Nous avons implanté un village de Maouloud o๠nous avons des stands d’exposition. Pour les festivités du Maouloud de cette année, ce sont ces stands qui remplaceront les grands rassemblements de prêche » a affirmé Bilal Diallo. Il est de même pour le célèbre imam Ousmane Madani Haidara qui a été le premier à  inviter ses adeptes de ne pas fêter le Maouloud cette année avec faste. C’’était le 10 jeudi dernier quelques heures après l’annonce de la chute de Konna aux mains des islamistes. « Nous ne sommes désespérés mais Dieu est grand. Vue de la dégradation de la sécurité, je demande aux fidèles musulmans de fêter avec modestie le Maouloud. Faites des prières et des bénédictions pour nos militaires qui sont au front ». Le Maouloud est en général l’occasion de grandes retrouvailles au sein de la communauté musulmane. Certains prêcheurs pouvaient regrouper plus de 50 000 personnes dans les stades ou autres lieux publics. Des fidèles qui parcourent des centaines voire des milliers de kilomètres pour partager ces moments de communion et de prières.

Diabali, les civils se terrent chez eux

Diabali, située dans la zone Office du Niger, et à  quelques 400 kilomètres de Bamako, est tombée hier entre les mains des islamistes et terroristes. Cette localité stratégique comprenant plusieurs casernes, vers la frontière mauritanienne a été toute la journée du lundi théâtre de violents affrontements auxquels ont succédé des raids aériens français dès le petit jour de ce mardi 15 janvier. Ces hommes armés auraient quitté dimanche la zone de Tombouctou avant de s’installer lundi dans la localité et aux abords de celle voisine de Niono. « On est cachés à  la maison » La panique s’est emparée de Bamako à  l’annonce de la chute de cette ville importante pour l’armée malienne sur la route de Bamako. A Ségou, les organisations internationales ont rapidement organisé des plans de rapatriement de leur personnel vers la capitale, craignant sans doute une attaque de la garnison suivante, qui se situe dans la capitale de la 4ème région. Les personnes ayant des parents à  Diabali et Niono ont passé la journée au téléphone pour tenter d’avoir des nouvelles des proches. Mme Cissokho dont les parents résident à  Diabali avoue avoir passé une nuit blanche. « Le matin, j’ai pu avoir mon père qui s’est voulu rassurant. On se cache à  la maison, m’a-t-il dit, mais je sentais bien qu’il était inquiet » raconte-t-elle en ajoutant que ce sont surtout les différentes rumeurs qui se sont succédé dans la journée sur le sort réservés aux habitants de la ville et la perspective de frappes aériennes qui l’a le plus stressée. « Maintenant, ça va mieux, conclut-elle. Je l’ai eu à  nouveau ce matin et ça va ». Les frappes aériennes de cette nuit ont porté sur des objectifs ciblés, évitant au maximum de toucher des zones abritant des populations civils. Plusieurs djihadistes ont été tués au cours de l’opération, selon l’AFP qui rapporte des témoignages de résidents. Toujours selon des habitants de Diabali, les islamistes avaient à  leur arrivée demander aux civils de rentrer chez eux pour éviter d’être pris dans les combats. Pour l’instant, on ne sait pas si la ville a été entièrement reprise par l’armée malienne. Les populations restent chez elles et prient pour le retour rapide à  la normale. Ce mardi soir, on annonce des combats au sol avec l’arrivée des troupes françaises de l’opération Licorne en Côte d’Ivoire, venues prêter main forte aux militaires maliens.

Etat d’urgence, une situation exceptionnelle

Le Mali est en guerre. Et à  circonstances particulières, décisions exceptionnelles. Le gouvernement, après s’être réuni ce vendredi en conseil des ministres extraordinaires a décidé d’instaurer l’état d’urgence. Face à  la « recrudescence de l’insécurité sur toute l’étendue du territoire national se traduisant par des atteintes graves à  l’ordre public, des menées subversives de nature à  compromettre la sécurité intérieure », les autorités ont donc décidé de prendre « des mesures appropriées » pour faire face à  la situation, selon le communiqué publié ce vendredi soir par la Primature. Libertés restreintes A l’annonce de cette mesure qui prend immédiatement effet, un vent de panique s’est emparé de al capitale, des rumeurs de couvre-feu immédiat ayant commencé à  circuler dans la ville. Nombreux sont ceux qui se posent la question dans le contenu à  mettre dans la notion d' »état d’urgence » et sur les réseaux sociaux, chacun y va de son explication. Voici ce qu’on pouvait lire sur le mur d’un internaute de Bamako qui conseille prudence et vigilance. « Le conseil des Ministres vient de décréter l’état d’urgence. Le pouvoir des autorités militaire et policière est renforcé. Les libertés individuelles et collectives sont réduites. Tout individu peut être interpellé à  n’importe quelle heure et à  n’importe quel lieu et gardé sans procès sur la base de simple soupçon » écrit-il. Avant de préciser qu’il faut « obtempérer donc à  tout contrôle de tout porteur d’uniforme du Mali, une question de sécurité nationale ». 10 jours voire plus Dans le droit français dont le nôtre s’est largement inspiré, la situation d’état d’urgence « confère aux autorités civiles, dans l’aire géographique à  laquelle il s’applique, des pouvoirs de police exceptionnels portant sur la réglementation de la circulation et du séjour des personnes, sur la fermeture des lieux ouverts au public et sur la réquisition des armes ». Ainsi, les réunions publiques, rassemblements, manifestations de rues et « tout ce qui est de nature à  troubler l’ordre public » sont interdits. Selon le ministre de l’Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, cette mesure est prévue légalement « pour une dizaine de jours, mais nous nous donnerons les moyens de prolonger (la mesure) si c’est nécessaire ». Il a ajouté que le pays « est dans une situation exceptionnelle. On a besoin de nous assurer que la situation sécuritaire est maà®trisée » et l’état d’urgence permet « aux « forces de sécurité et à  l’administration territoriale de pouvoir contrôler toutes les manifestations et tous les regroupements ». Le décret adopté à  cet effet, détermine les pouvoirs conférés aux autorités administratives pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Il faut préciser que l’état d’urgence décrété ce soir s’applique à  tout le territoire national.

Guerre au Nord Mali : quels sont les risques pour le transport aérien ?

Journaldumali.com : Existe t’il des risques pour les vols longs courrier qui viennent d’Europe ? Les vols longs courriers de Paris à  Ouagadougou et Niamey survolent la zone Nord du Mali occupée par les rebelles islamistes d’AQMI, d’ANSAR DINE et du MUJAO. Les vols Paris Bamako passent largement à  l’ouest de la zone rebelle en survolant en partie la Mauritanie. De quels équipements les islamistes du Nord Mali disposent-ils ? Les groupes rebelles sont équipés d’armement antiaérien portatif de type SAM 7 (9K32M Strela 2M), à  guidage automatique infra-rouge, dont la zone de tir s’étend de 15 à  2 000m d’altitude sur une distance maxi de 4 km, sur un avion volant à  moins de 1 000Km/H. Ils ne sont donc efficaces que sur des longs courriers en phase décollage ou atterrissage, de préférence tirés de l’arrière, ou sur des appareils militaires en intervention à  basse altitude. Le SAM 7 est l’équivalent du Stinger américain ou du Mistral français. Les SAM 7, d’origine soviétique, sortis en 1970, ont été largement disséminés dans le monde entier par l’URSS. Au nord Mali, ils proviennent des stocks pillés de Kadhafi : sur les 20 000 achetés par la Libye, 15 000 ont été utilisés ou sont hors d’état de marche ou détruits. 5 000 ont disparus.(source Gvt de Transition). l’arme nécessite un bon niveau de formation et pose des problèmes sérieux de maintenance, en particulier au niveau de sa batterie thermique. Les SAM 7 peuvent-ils toucher un avion de ligne ? La pente de descente d’un avion de ligne étant de 5%, un appareil volant à  10 000m d’altitude entamera donc sa descente à  environ 200 kms de l’aéroport de destination, C’’est à  dire hors du territoire malien pour Niamey et Ouagadougou, et hors zone rebelle pour Bamako. Le risque d’attaque par missile portatif SAM 7 à  partir des zones occupées ne devrait donc pas exister. Par ailleurs, les rebelles ne disposent apparemment pas de missiles longue portée tirant à  haute altitude : ceux-ci nécessitent une infrastructure lourde (plates-formes chenillées, électronique et logistique d’accompagnement), qui seraient de surcroà®t extrêmement repérables en ville saharienne ou dans le désert. Peut-on envisager d’autres formes d’attaques ? Oui, car à  l’inverse, le risque d’attentat à  la bombe existe, la munition pouvant être chargée clandestinement dans les aéroports africains o๠le contrôle technique à  l’embarquement est sans doute moins rigoureux qu’à  Paris… Pour mémoire, et à  titre d’enseignement, l’attentat perpétré par Kadhafi sur le vol 770 du DC10 d’UTA Brazzaville-N’Djamena-Paris en 1989 au-dessus du désert du Ténéré (Niger) a été exécuté au moyen d’une bombe à  mise à  feu retardée placée dans un bagage en soute avant, place 13 droite, lors de l’embarquement à  Brazzaville (source rapport officiel d’expertise, JO N°91 du 19-12-1991) Toutefois, il s’agissait d’une opération techniquement sophistiquée qui fut organisée et exécutée par les Services Spéciaux libyens (6 agents identifiés dont le beau-frère de Kadhafi) avec la complicité de l’ambassade de Libye à  Brazzaville (qui a fourni le billet Brazzaville-N’Djamena au terroriste, descendu à  N’Djamena alors que le bagage était enregistré pour Paris). On voit mal les groupes islamistes organiser et exécuter une opération de ce type à  partir de Gao ou de Tombouctou, sauf opération suicide. Dans ce cas, comment se prémunir de tels risques ? s’il ne semble pas y avoir de danger de tir de missile antiaérien en zone rebelle au Nord Mali, le risque reste réel en basse altitude hors du Mali dans les environs des aéroports de Niamey et Ouagadougou et à  Bamako sur des appareils en phase de décollage ou atterrissage. Les Gouvernements locaux devront, le moment venu, prendre les mesures nécessaires pour surveiller et quadriller rigoureusement le terrain environnant dans un rayon de 3 à  4 km. Le risque d’attentat à  la bombe embarquée n’étant pas négligeable, les Gouvernements devront renforcer sévèrement les opérations de contrôle à  l’embarquement conformément aux prescriptions du manuel de sécurité de l’Aviation Civile (document 8973 de l’OACI) avec les renforts nécessaires en matériels et en personnels civils et militaires compétents. Les enseignements tirés de l’attentat sur le DC10 d’UTA sont à  cet égard clairs et précieux dans le rapport d’expertise. Ces dispositions prendront toute leur importance lorsque l’intervention militaire de la force africaine de la CEDEAO et/ou de l’armée malienne sera officiellement décidée et déployée, les mouvements rebelles n’ayant dès lors plus rien à  perdre.

Comment la France planifie l’intervention au nord du Mali

L’opération militaire destinée à  reconquérir le nord du Mali occupé par des groupes islamistes liés à  al-Qaida n’est plus, selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, «qu’une question de semaines». Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné 45 jours aux pays d’Afrique de l’Ouest pour proposer un plan concret d’intervention. Poussée par la France, l’Union européenne proposera dans les mêmes délais un projet de gestion de crise. Après, la voie sera libre. «Si on rate la fenêtre météo, nous serons obligés d’attendre un an», prévient une source proche du dossier. Tout doit être largement engagé avant la fin du mois de mars, date du début de la saison des pluies. Concrètement, dans l’entourage de Jean-Yves Le Drian, on planche sur un programme en trois phases: un, stabiliser le sud du Mali et protéger Bamako dès la fin du mois de novembre ; deux, mettre en place la formation des armées africaines en janvier ; trois, amorcer la reconquête du nord début mars au plus tard. Officiellement, ce sont les armées africaines qui mèneront l’opération. Bien qu’étant désigné comme l’ennemi principal par Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique), Paris, qui prétend rompre avec les habitudes passées de la «Françafrique» et ne veut pas se voir reprocher une nouvelle fois son passé colonial, refuse d’être en première ligne. La France se cache derrière l’Europe, elle se pose en soutien des pays africains qui seront assistés dans la planification et la logistique et promet qu’il n’y aura «pas de troupes au sol». Trois mille hommes Les autorités françaises communiquent plus discrètement sur les forces spéciales à  pied d’œuvre dans la région, dont la mission est indépendante du calendrier officiel. Elles se préparent à  intervenir en amont pour fournir du renseignement et guider les forces africaines sur place. Elles pourraient agir plus rapidement encore si les intérêts de la France ou la vie des otages venaient à  être menacés. Comme en Libye et en Côte d’Ivoire en 2011, des moyens clandestins sont mis en place pour épauler les forces locales, notamment l’armée malienne, sous-équipée et démoralisée après sa défaite contre les islamistes. Dans l’ombre, Paris a aussi pris en charge l’élaboration du programme d’intervention qui doit être proposé par les pays de l’Ouest africain. Restés jusque-là  en retrait sur le dossier du Sahel, les à‰tats-Unis ont changé de posture après l’attaque commise contre leur représentation diplomatique à  Benghazi, le 11 septembre dernier, qui s’est soldée par la mort, dans des «conditions atroces», de leur ambassadeur Chris Stevens. «Le Sahel est devenu un enjeu pour eux. Ils veulent désormais être associés de manière plus étroite à  l’intervention», confirme un proche du ministre français de la Défense, lequel s’est longuement entretenu du sujet avec son homologue américain, Leon Panetta. Les Américains, qui ont des drones armés dans la région, n’excluent plus d’intervenir directement au nord du Mali, en menant par exemple des frappes aériennes ciblées. Tous les détails de l’opération militaire ne sont pas encore réglés. Si les pays africains doivent normalement fournir 3000 hommes, la liste des à‰tats qui participeront à  l’intervention contre les combattants islamistes, qui sont armés de lance-missiles et de lance-roquettes, n’est pas encore finalisée. Pas plus que le règlement politique. Or tous les pays candidats en sont conscients: sans solution diplomatique durable, l’intervention militaire ne sera pas suffisante pour régler le problème d’Aqmi au Sahel.

Conseil de sécurité de l’ONU: Élection controversée du Rwanda

Le Rwanda a été élu membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies lors de sa dernière session ordinaire. Le pays est élu en même temps que l’Argentine, l’Australie, la République de Corée et le Luxembourg pour un mandat de deux ans, qui débutera à  compter du 1er janvier 2013 jusqu’en 2014. Ces membres élus remplaceront la Colombie, l’Allemagne, l’Inde, le Portugal et l’Afrique du Sud, dont le mandat expirera le 31 décembre 2012. Le Rwanda est fortement soupçonné d’alimenter la rébellion à  l’est de la RDC Une élection qui survient dans des circonstances o๠un rapport dénonce le rôle du pays dans le soutien de la rébellion, la fourniture d’armes et munitions aux rebelles actifs dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et à  l’origine de graves violations des droits de l’homme. Lequel rapport a été produit par un groupe d’experts mandatés par les Nations unies. Le texte confidentiel, dévoilé par plusieurs médias révèle que Kigali continue de violer l’embargo sur les armes en fournissant un soutien militaire direct aux rebelles du M23 et en facilitant leur recrutement. Malgré les tentatives de défense du Rwanda et surtout de la ministre des Affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo, la communauté internationale se mobilise et a commencé à  suspendre son aide en faveur du pays de Paul Kagamé, dont le budget dépend à  40% de l’aide extérieure. Formée au début de 2012, le M23 a pris le contrôle de plusieurs districts dans le Nord-Kivu, le long de la frontière rwandaise. Selon Thierry Vircoulon du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG), C’’est une nouvelle forme des groupes qui défendent la minorité rwandaphone vivant dans cette partie de la RDC depuis le génocide de 1994. Un bon nombre de ses recrues est constitué d’enfants transformés en enfants soldats.

La résolution 2071 du Conseil de Sécurité sur le Mali

Conseil de sécurité 6846e séance – après-midi LE CONSEIL DE Sà‰CURITà‰ SE DIT PRàŠT à€ DONNER SUITE à€ LA DEMANDE DE Dà‰PLOIEMENT D’UNE FORCE MILITAIRE AU MALI Le Conseil de sécurité s’est déclaré prêt, cet après-midi, à  donner suite à  la demande des autorités de transition du Mali tendant à  ce qu’une force militaire internationale apporte son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du pays. Dans sa résolution 2071 (2012), adoptée à  l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil précise qu’il donnera suite à  cette demande dès qu’il recevra le rapport du Secrétaire général sur l’application de ladite résolution. Celle-ci prie notamment le Secrétaire général de mettre immédiatement à  disposition des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité. Les à‰tats Membres et les organisations régionales et internationales, y compris l’Union africaine et l’Union européenne, sont pour leur part invités à  fournir aux forces maliennes leur aide et leur savoir-faire, en vue de rétablir l’autorité de l’à‰tat sur tout le territoire. Le Conseil exige à  nouveau que les membres des forces armées maliennes s’abstiennent d’interférer dans l’action des autorités de transition. De même, il « exige de tous les groupes présents dans le nord du Mali « qu’ils mettent un terme à  toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris les attaques ciblées contre la population civile, les violences sexuelles, les recrutements d’enfants soldats et les déplacements forcés ». Enfin, le Conseil réaffirme sa grave préoccupation « face à  la présence de plus en plus solidement établie d’éléments terroristes, notamment d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dans le nord du Mali » et invite les groupes rebelles maliens à  couper tout lien avec les organisations terroristes. « l’intégrité territoriale, la souveraineté du Mali ainsi que la laà¯cité de l’à‰tat sont non négociables », a affirmé le représentant du Mali, M. Oumar Daou, après l’adoption de la résolution. Le délégué malien a souligné l’urgence du déploiement d’une force militaire internationale, au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, afin d’« appuyer les forces de défense et de sécurité en vue de restaurer l’intégrité territoriale du Mali, de lutter contre le terrorisme et de restaurer les droits de l’homme dans les régions septentrionales occupées ». Enfin, M. Daou a espéré que la réunion ministérielle du Groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali, qui doit se tenir à  Bamako dans quelques jours, contribuera au « renforcement des initiatives en vue de l’adoption, dans les meilleurs délais, d’une résolution autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali ». « Plus la réaction de la communauté internationale prendra du retard, plus les réseaux terroristes et criminels renforceront leurs positions dans le nord du Mali », a, pour sa part, observé le représentant de la Côte d’Ivoire, M. Youssoufou Bamba, au nom de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), que son pays préside. à‰voquant une situation humanitaire « extrêmement grave », il a encouragé l’Algérie et la Mauritanie à  peser de tout leur poids pour faire évoluer une « situation à  présent insupportable ». Le délégué ivoirien s’est félicité également du fait que la résolution ouvrait la voie, selon lui, à  l’adoption d’une nouvelle résolution qui permettra de mener une « action concrète ». PAIX ET Sà‰CURITà‰ EN AFRIQUE Texte du projet de résolution S/2012/761 Le Conseil de sécurité, Rappelant sa résolution 2056 (2012), les déclarations de son président en date des 26 mars (S/PRST/2012/7) et 4 avril 2012 (S/PRST/2012/9), ainsi que ses déclarations à  la presse sur le Mali et le Sahel en date des 22 mars, 9 avril, 18 juin, 10 août et 21 septembre 2012, Réaffirmant son ferme attachement à  la souveraineté, à  l’unité et à  l’intégrité territoriale du Mali, Se déclarant de nouveau vivement préoccupé par l’insécurité et la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la région du Sahel, que viennent compliquer la présence de groupes armés et de groupes terroristes et leurs activités, ainsi que la prolifération d’armes en provenance de la région et d’ailleurs, exprimant sa profonde inquiétude quant aux conséquences de l’instabilité dans le nord du Mali pour la région et le monde entier, et soulignant la nécessité de réagir rapidement pour préserver la stabilité dans le Sahel, Redit la vive préoccupation que lui inspirent la dégradation continue des conditions de sécurité et de la situation humanitaire dans le nord du Mali, la présence de plus en plus solidement établie d’éléments terroristes, notamment d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), de groupes qui leur sont affiliés et d’autres groupes extrémistes, et leurs conséquences pour les pays du Sahel et au-delà , Soulignant que C’’est aux autorités maliennes qu’il incombe au premier chef de garantir la sécurité et l’unité du territoire malien et d’en protéger la population civile dans le respect du droit international humanitaire, de l’état de droit et des droits de l’homme, et insistant sur le fait que, pour être durable, toute solution à  la crise malienne doit être celle des Maliens eux-mêmes, Se déclarant gravement préoccupé par les activités des groupes criminels opérant dans le nord du Mali et considérant qu’il faut renforcer d’urgence la coopération et la coordination entre les autorités maliennes, les pays voisins et les à‰tats de la région, en collaboration avec les entités compétentes des Nations Unies, les organisations régionales et internationales et les partenaires bilatéraux, pour faire pièce à  la criminalité transnationale organisée, et notamment aux activités illicites comme le trafic de stupéfiants, Encourageant la communauté internationale à  accompagner le règlement de la crise au Mali en prenant des mesures coordonnées pour répondre aux besoins immédiats et à  long terme sur les plans de la sécurité, du développement et humanitaire, Prenant note de la lettre datée du 1er septembre 2012 adressée par les autorités de transition du Mali à  la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour lui demander une aide militaire afin de réorganiser les forces armées maliennes, de rétablir l’intégrité territoriale du pays, dont le nord est occupé par des groupes terroristes, et de lutter contre le terrorisme, Prenant note de la lettre datée du 23 septembre 2012 adressée à  la CEDEAO par les autorités de transition du Mali concernant les conditions du déploiement de forces de la CEDEAO au Mali, et soulignant qu’il importe d’examiner les mesures qui y sont envisagées, Prenant note de la lettre datée du 18 septembre 2012 adressée au Secrétaire général par les autorités de transition du Mali pour lui demander d’autoriser, dans le cadre d’une résolution du Conseil de sécurité prise sous l’empire du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le déploiement d’une force militaire internationale qui viendrait aider les forces armées maliennes à  reprendre les régions occupées du nord du Mali, Prenant note de la lettre datée du 28 septembre adressée au Secrétaire général par la CEDEAO pour demander l’adoption, par le Conseil de sécurité, d’une résolution autorisant le déploiement d’une force de stabilisation au Mali sous l’empire du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, et prenant également note de la lettre datée du 28 septembre 2012, adressée à  l’Union africaine par la CEDEAO pour l’inviter à  préciser avec elle le principe, les moyens et les modalités de déploiement d’une force de stabilisation au Mali, Conscient des efforts et de l’énergie que déploie la CEDEAO, en coordination avec l’Union africaine, pour régler la crise au Mali, ainsi que du rôle non négligeable joué par l’Organisation des Nations Unies, d’autres organisations régionales et internationales, les à‰tats voisins, les pays de la région et les partenaires bilatéraux dans la solution de la crise, et les engageant à  cet égard à  continuer de coordonner leur action, Attendant avec intérêt la réunion du Groupe d’appui et de suivi sur la situation au Mali qui doit se tenir à  Bamako le 19 octobre 2012, à  l’initiative de l’Union africaine et en consultation avec l’Organisation des Nations Unies et la CEDEAO, l’objectif étant d’arrêter les modalités de l’aide que la communauté internationale doit apporter aux autorités de transition du Mali pour régler la crise dans le nord du Mali, Condamnant fermement les violations des droits de l’homme commises dans le nord du Mali par des rebelles armés, des groupes terroristes et d’autres groupes extrémistes, notamment les violences contre les civils, en particulier les femmes et les enfants, les assassinats, prises d’otages, pillages, vols, destructions de sites culturels et religieux et le recrutement d’enfants soldats, soulignant que certains de ces actes constitueraient des crimes au regard du Statut de Rome et que leurs auteurs doivent en répondre, et notant que, le 18 juillet 2012, les autorités de transition du Mali ont saisi la Cour pénale internationale de la situation dans le nord du Mali depuis janvier 2012, Prenant acte des mesures prises par le Mali, notamment la signature, le 6 avril 2012, sous les auspices de la CEDEAO, d’un Accord-cadre prévoyant l’élaboration d’une feuille de route en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel, le dialogue national sans exclusive et l’organisation d’une élection présidentielle libre, transparente et régulière dans un délai de 12 mois à  compter de la signature de l’Accord-cadre, Considérant que la situation au Mali constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales, Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, 1. Se félicite de la formation d’un gouvernement d’unité nationale au Mali, exprime son appui au Président par intérim du Mali, M. Dioncounda Traoré, dans son action et engage les autorités de transition maliennes à  présenter, aux fins de la transition, une feuille de route détaillée, comportant des mesures concrètes et un calendrier précis, et de redoubler d’efforts pour renforcer les institutions démocratiques et rétablir l’ordre constitutionnel dans la République du Mali, et organisant en temps utile, au terme de la transition, des élections pacifiques et crédibles ouvertes à  tous; 2. Exige à  nouveau des membres des forces armées maliennes qu’ils s’abstiennent de s’immiscer dans l’action des autorités de transition, prend note des décisions et de la recommandation de la CEDEAO tendant à  l’imposition de sanctions ciblées au Mali et se déclare disposé à  envisager des mesures appropriées s’il y a lieu; 3. Invite les groupes rebelles maliens à  couper tout lien avec les organisations terroristes, notamment AQMI et les groupes qui leur sont affiliés, se déclare prêt à  adopter des sanctions ciblées à  l’encontre de tous groupes rebelles qui ne se conformeraient pas à  cette disposition, rappelle les paragraphes 20 et 24 de la résolution 2056 (2012) et décide par ailleurs que le Comité 1267/1989 se prononcera si des à‰tats Membres demandent l’inscription sur la Liste des sanctions contre Al-Qaida des noms de personnes, groupes, entreprises ou entités associées au Mali avec Al-Qaida, conformément aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011); 4. Exhorte les autorités de transition maliennes, les groupes rebelles maliens et les représentants légitimes de la population locale du nord du Mali à  entamer, dès que possible, un processus de négociations crédible en vue d’une solution politique viable, dans le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays, prie le Secrétaire général, les pays voisins, les pays de la région, les organisations internationales et régionales et les partenaires bilatéraux d’accompagner le processus politique malien; 5. Exige de tous les groupes présents dans le nord du Mali qu’ils mettent un terme à  toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris les attaques ciblées contre la population civile, les violences sexuelles, les recrutements d’enfants soldats et les déplacements forcés, et rappelle, à  cet égard, toutes ses résolutions pertinentes sur les femmes, la paix et la sécurité, sur les enfants dans les conflits armés et sur la protection des civils en période de conflit armé; 6. Se déclare prêt, dès qu’il recevra le rapport du Secrétaire général visé au paragraphe 7 ci-après, à  donner suite à  la demande des autorités de transition maliennes tendant à  ce qu’une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali; 7. Prie le Secrétaire général de mettre immédiatement à  disposition des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité, qui viendront aider la CEDEAO et l’Union africaine, en consultation étroite avec le Mali, les pays voisins du Mali, les pays de la région et tous les partenaires bilatéraux et organisations internationales intéressés à  procéder à  la planification conjointe qui permettrait à  la force militaire internationale demandée par les autorités de transition maliennes de voir le jour; et le prie par ailleurs de se concerter avec les partenaires susmentionnés en vue de lui soumettre un rapport écrit sur l’application de la présente résolution 45 jours au plus tard après son adoption, en donnant des précisions sur l’appui visé au paragraphe 4 et au présent paragraphe et des recommandations détaillées et applicables pour donner suite à  la demande des autorités de transition maliennes concernant une force militaire internationale, notamment les moyens et modalités du déploiement envisagé et, spécialement, le concept d’opérations, les capacités de constitution de la force, ses effectifs et son coût financier; 8. Invite les autorités de transition maliennes à  prendre immédiatement les dispositions nécessaires pour faciliter les préparatifs régionaux et internationaux en rapport avec l’objectif visé au paragraphe 6 ci-dessus, appelle les à‰tats Membres et les organisations régionales et internationales à  fournir un appui coordonné à  ces préparatifs, notamment sous la forme de formation militaire et de fourniture de matériel et d’autres types d’appui à  la lutte contre les groupes terroristes et les groupes extrémistes qui leur sont affiliés, et invite par ailleurs les à‰tats Membres et les organisations concernées à  informer le Secrétaire général de leurs contributions; 9. Invite à  cet égard les à‰tats Membres et les organisations régionales et internationales, y compris l’Union africaine et l’Union européenne, à  prêter, dès que possible et de manière coordonnée, aux forces armées et aux forces de sécurité maliennes leur concours et leur savoir-faire, ainsi que leur appui en matière de formation et de renforcement des capacités, conformément aux exigences nationales, le but étant de rétablir l’autorité de l’à‰tat sur tout le territoire, de défendre l’unité et l’intégrité territoriale du Mali et d’éloigner la menace que représentent AQMI et les groupes qui lui sont affiliés; 10. Se félicite de la désignation, par le Secrétaire général, d’un Envoyé spécial pour le Sahel, chargé de mobiliser la communauté internationale en faveur du Sahel, de coordonner la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et de définir concrètement les paramètres d’une solution globale à  la crise malienne; 11. Décide de rester activement saisi de la question. * *** *

Le Mali pris dans la « machine » de l’ONU

Depuis la réunion du 26 septembre 2012 au siège de l’ONU à  New York, les choses semblent s’accélérer du côté de la communauté internationale quant à  une intervention armée au Mali. Et ce malgré la réticence clairement affichée par l’ONU, qui a demandé au Mali des précisions sur les modalités d’une telle intervention qui serait validée par elle et mise en œuvre par la Cédéao. Les Etats membres de la CEDEAO « ont accepté de contribuer » à  une force d’environ 3 000 hommes, selon Salamatu Hussaini Suleiman, commissaire aux Affaires politiques, à  la paix et la sécurité de la Cédéao. Mais à  ce jour peu de pays de l’organisation ouest-africaine ont clairement dit qu’ils enverraient des soldats au Mali. « Une équation aux nombreuses inconnues « Toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire dans le nord du Mali devrait être envisagée avec une extrême prudence. Elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires. Il n’y a pas de réponse facile », a indiqué le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, traduisant la position obscure de l’organisation. Selon le responsable de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saà¯d Djinnit, pendant la « préparation » d’un déploiement militaire au Mali contre les groupes armés qui occupent la majeure partie de son territoire » l’instrument juridique de l’organe de maintien de la paix a pour objectifs principaux, de fixer les contours de l’intervention militaire (forces, commandement, mandat, etc.) et définir les modalités pratiques de déroulement des opérations sur le terrain. Le difficile consensus onusien «Â Si elle devait intervenir ce ne serait pas au hasard », précise une source militaire malienne. Il convient de rappeler que toute autorisation de l’ONU est soumise à  un consensus entre les grandes puissances mondiales détentrices du droit de véto au Conseil de Sécurité. « Donc, les intérêts des «Â Cinq Grands » doivent être en convergence sur le dossier en débats. Si les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne et la France ne sont pas d’accord pour autoriser une intervention militaire, les autres membres du Conseil de Sécurité (qui sont pourtant majoritaires, rappelons-le) ne peuvent prendre aucune initiative vis-à -vis de l’urgence de l’intervention demandée », analyse ROCK YEYE, un diplomate et consultant. Depuis quelques années, l’ONU se veut plus prudente concernant les interventions militaires à  la va vite. En partie à  cause de l’échec de la guerre en Irak, et l’intervention ratée en Afghanistan contre les talibans. Hollande sera-t-il suivi par ses pairs ? La France, très en pointe sur ce dossier, a annoncé qu’elle présenterait bientôt au Conseil un projet de résolution visant à  préparer le terrain pour ce feu vert de l’ONU. «Â La France est prête à  voter une résolution à  l’ONU sur une intervention militaire africaine au Mali, qu’elle soutiendra sur les plans logistique, politique et matériel », a indiqué son président François Hollande qui n’a aucune garantie d’être suivie par ses pairs. Ban Ki Moon qui a rencontré ce mardi à  Paris le président français pour discuter du projet d’une intervention militaire au Mali, a notamment réclamé mardi la libération immédiate des otages français retenus au Sahel. «Je demande qu’ils soient immédiatement libérés, de même que tous les autres otages», a affirmé lors d’un point-presse conjoint Ban Ki Moon, en précisant partager «les préoccupations de la France» quant à  la situation de ses ressortissants. Six Français sont toujours retenus en otages au Sahel par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) : quatre collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, enlevés au Niger le 16 septembre 2010, et deux, présentés comme des géologues, capturés au Mali dans la nuit du 24 novembre 2011.

Insécurité: de plus en plus inquiétante

Depuis le mois de mars la situation sécuritaire s’est dégradée dans la capitale et ses environs. Braquages en plein jour, fusillades et autres violences se succèdent. La population commence à  se poser des questions. « à‡a commence à  devenir sérieux ! », s’exclame B. Tounkara, employé de bureau. Il vient juste d’apprendre qu’un ami s’est fait dépouiller de son véhicule il y a quelques jours. Un braquage à  l’arme automatique aux environs de 22h, par un groupe d’hommes qui a opéré à  une vitesse étonnante. « Selon lui, les gars étaient musclés et avaient l’air très sûrs d’eux, sans la précipitation habituelle des voleurs », affirme notre interlocuteur qui ajoute que de « toute façon, moi, je ne sors plus la nuit ». « On dirait que les policiers ont peur d’intervenir » Le sentiment d’insécurité va grandissant au sein de la population bamakoise. Nombreux sont ceux qui se demandent comment va évoluer cette situation de « quasi non droit » qui s’installe dans la capitale. Arouna M. habite dans la zone de l’autogare. Déjà  peu sûre en temps ordinaire, elle est désormais complètement infestée de malfrats qui opèrent en plein jour. Rackets, intimidations, trafics en tous genres sont devenus monnaie courante. « Et on dirait que les policiers ont peur d’intervenir, même quand les choses se passent au vu et au su de tous » conclut-il. Maà¯mouna est mère de quatre garçons, jeunes adultes plein de vie qui, malgré les difficultés, n’hésitent pas à  aller faire la fête avec leurs amis. « Chaque fois qu’ils sont dehors, J’ai la peur au ventre. Il y a quelques semaines, ils ont eu à  faire à  des voleurs armés en rentrant au petit jour. C’’est Dieu qui les a sauvés. En plus, on entend qu’il y a encore des fusillades à  certains endroits, je prie pour qu’ils rentrent sains et saufs ». « On est vraiment fatigué d’être tout le temps sur les nerfs, le Mali n’était pas comme ça », ajoute cette maman désemparée. Sur les routes, les voyageurs prient pour arriver sans encombre Malgré les patrouilles, plus nombreuses et pointilleuses que jamais, les bandits et autres malfrats semblent avoir trouvé à  Bamako leur nouvel eldorado. Le ministère de la Sécurité a certes consenti des efforts, mais le dispositif semble peiner à  circonscrire les menaces qui pèsent sur la sécurité des Bamakois. D’aucuns même se plaignent d’un excès de zèle des hommes en tenue. Habib D. ne décolère pas. Il ne comprend pas pourquoi il y a autant de barrages de contrôle à  certains endroits de Bamako. Selon lui, cela donne une mauvaise image de Bamako, « on dirait une ville assiégée ». Les Bamakois ne sont d’ailleurs pas les seuls à  souffrir. En voyage, les passagers égrainent leurs chapelets jusqu’à  destination pour ne pas croiser la route de bandits. Un employé d’une ONG nous a rapporté qu’il y a à  peine quinze jours, dans la zone de Garalo (cercle de Bougouni), des coupeurs de route ont emporté environ six millions de FCFA, pris à  des passagers de cars, à  des chauffeurs de camions de marchandises et à  de pauvres commerçantes et chefs de famille pour qui survivre est déjà  bien difficile.

Mali : pas de psychose dans la zone tampon

« Nous ne sommes pas inquiets », affirme un habitant de Sévaré, qui abrite l’aéroport de Mopti, capitale de la 5ème région, situé à  quelques kilomètres plus au nord. Depuis la « prise » de Douentza par le mouvement extrémiste MUJAO, on a quand même entendu les rumeurs les plus folles circuler dans la ville. Certains auraient aperçu des véhicules arborant le drapeau des islamistes, d’autres en auraient vu dans la ville de Mopti en train de tenter des recrutements locaux. « C’’est des histoires », nous rétorque notre interlocuteur, employé de bureau, qui a requis l’anonymat. Il est vrai que la ville de Douentza, située à  une centaine de kilomètres à  peine de Mopti apparaissait déjà  aux mains des islamistes qui y maintenaient une présence discrète. Leur montée en puissance ces derniers jours avec l’annonce du ralliement des milices d’auto-défense locales et l’instauration de la charia, aurait de quoi faire monter la tension. Mais, contrairement à  ce que l’on aurait pu s’attendre, les habitants de Sévaré, véritable ville garnison, et ceux de Mopti continuent à  mener leur quotidien comme si de rien n’était. Ils se sont maintenant habitués à  partager leur quotidien avec les militaires qui seraient plusieurs milliers dans la ville, en plus de ceux qui peuplent d’ordinaire les camps des environs. Même les mouvements de véhicules militaires et les barrages installés depuis quelques jours à  tous les points d’entrée de la ville de Mopti ne semblent pas les perturber. En effet, depuis l’annonce du contrôle de Douentza par les islamistes, les patrouilles se sont renforcées et dès la nuit tombée, il faut montrer patte blanche avant de pouvoir entrer ou sortir de Mopti et Sévaré. Tout le monde est très prudent et il est difficile d’obtenir l’avis des uns et des autres sur ce qui se passe dans Sévaré. Dans les grins, on discute de tout mais surtout pas de la situation sécuritaire de la ville. Quelques jeunes osent cependant avouer qu’ils se demandent bien ce que font les militaires dans leur ville au lieu d’aller combattre jusque quelques dizaines de kilomètres plus au nord, o๠se trouvent les vrais enjeux. Certains habitants et particulièrement les commerçants et autres tenanciers de bars disent prendre les choses du bon côté puisque les affaires continuent de marcher, et plutôt bien… Et prient pour que la situation reste stable. Surtout que de nouvelles rumeurs ont fait le tour de la ville de Sévaré ce jeudi. Il « parait » que les islamistes ont juré de venir faire leur prière du vendredi dans la ville. Si cela s’avérait, comment les populations vont-elles l’interpréter ? Provocation ou tentative de conciliation ?

Birama Fall interpellé par la Sécurité d’Etat

Après avoir été libéré aux environs de 16h, ce samedi 12 Mai, Birama Fall, le Directeur de Publication du Journal Le Prétoire, a convoqué ses pairs à  la Maison de la presse pour rendre compte de son interpellation qui a duré 4H dans les locaux de la sécurité d’Etat : «Â  Ils sont venus aux environs de midi au siège du Journal. Ils étaient trois, un commissaire, un chauffeur et un gendarme. Ils m’ont demandé de les suivre… » On reproche à  Birama Fall des échanges téléphoniques avec un ancien ministre sur la publication d’un article relatif à  l’existence d’un «Â charnier » à  Diago, situé à  quelques kilomètres de Bamako. Ce que nuance Fall : «Â J’ai effectivement eu connaissance d’un charnier dans lesquel des bérets rouges, auraient été enterrés, mais n’ayant pu vérifier cette information, je n’avais pas l’intention de publier quoi que ce soit. Le bihebdomadaire Le Prétoire est dans la profession, un journal réputé critique de l’ancien régime mais aussi des putschistes qui on pris le pouvoir au Mali. «Â Avertissement à  la presse? » l’arrestation de Fall est-elle un avertissement aux journalistes ? Faut-il y voir la main de la junte ? Depuis le putsch du 22 Mars, le CNRDRE a fait procéder à  de nombreuses arrestations de personnalités politiques et de la société civile pour des motifs variés. Complot, tentative de contre putsch. La liste est longue. l’affaire Fall elle, révèle autre chose. Les écoutes téléphoniques sur laquelle sont mises la plupart des journalistes, une autre forme d’atteinte à  la liberté de la presse. «Â Nous devons interpeller les opérateurs de téléphonie, qui se rendent complices de ces arrestations en collaborant avec la junte », s’indigne un journaliste. «Â Rappelez-vous qu’après les évènements du 30 avril, il n’était plus possible d’envoyer des SMS pendant 48h, cela pour éviter de soi-disantes rumeurs…», signale un autre.  » Déclaration de protestation » l’ensemble des organisations et associations de la presse malienne (Union nationale des Journalistes du Mali (UNAJOM), l’Union des Radios et Télévision Libres (URTEL), l’Association des Editeurs de Presse (ASSEP), la Maison de la Presse et le Groupement Patronal de la Presse) ont décidé d’adopter une déclaration sur cette affaire. La presse malienne entende rester vigilante et jouer pleinement son rôle dans ces moments critiques. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Hamadoun Touré sera également interpellé. Dans l’affrontement qui a eu lieu entre les militaires de la junte et les bérets rouges, lors de la tentative de contre-pusch du 30 avril, un bilan officiel faisait état de 27 morts. Un chiffre qui pourrait avoisiner plus de 200 morts, affirme Fall, mais qui n’est pas encore vérifié. D’o๠l’existence de ce charnier ? Affaire à  suivre

Elus du nord : «Halte au dilatoire!»

Les élus du Nord disent être à  bout de souffle. A Bamako, leurs maisons sont devenues des camps hébergeant des centaines de réfugiés et des déplacés dans un état de misère inqualifiable. C’’est pourquoi, au terme d’une séance de concertation, le 30 avril dernier à  l’Hôtel Royal de Faladiè en commune VI du district de Bamako, les élus du Nord ont décidé de dire leur préoccupation face au drame qui frappe les régions de Gao, Tombouctou, Kidal et une partie de Mopti. Pour eux, la manière dont les choses se passent depuis un moment à  Bamako est source d’inquiétudes au sein des ressortissants du Nord en général et des élus ces régions en particulier. A ce point de presse, on notait la présence des députés Abdou Sidibé de Gao, Abdoul Malick Diallo d’Ansongo, Nock Ag Attia de Diré, Oumar Bouri Touré dit Billy de Goundam, le maire de Gao Sadou Diallo et plusieurs autres responsables locaux dont des maires, des présidents des conseils de cercle et de région. Devant un parterre de journaliste, le Collectif des élus du Nord du Mali n’est pas allé de main morte pour s’exprimer sur la crise qui prévaut dans le septentrion Mali. Ils dénoncent le comportement dilatoire des nouvelles autorités devant l’urgence que constitue le problème du nord. « Le tissu social est en train de se disloquer Le député El Hadj Baba Haà¯dara, député élu à  Tombouctou, a expliqué que les actions des gouvernants ne montrent pas véritablement que la « priorité des priorités », C’’est bien la libération du Nord du pays, assiégé par des hordes de criminels. « Aujourd’hui, pas même un petit couloir humanitaire initié par les autorités en direction de ces populations meurtries », s’est insurgé un autre élu. l’élu de Tombouctou fait remarquer en outre que « quand le Premier ministre déclare que le Gouvernement est encore en train de chercher à  mettre sur pied ce couloir humanitaire d’une extrême urgence », cela aussi est source d’inquiétude. En dehors de ce que l’association Collectif Cri du C’œur a amené en terme de dons, rien n’est fait par qui que ce soit en direction des femmes, des enfants, des hommes sans abri soumis à  toutes sortes de traumatismes par des envahisseurs. « Il faut aller très vite, car le tissu social est en train de se disloquer », a proposé le conférencier, selon qui l’intervention militaire de la Cédéao est une absolue nécessité. Vivement les forces de CEDEAO Le député Haà¯dara a rappelé, documents à  l’appui, que la mission principale des troupes de la CEDEAO, au Mali (MICEMA), fortes de 5 500 hommes, constituées de personnels militaires, de policiers et de civils, est de protéger les populations civiles, assister les organisations humanitaires dans le cadre de la mise en œuvre de l’assistance aux victimes, faciliter la libre circulation des personnes et des biens, faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées. Il a plaidé pour que la CEDEAO intervienne vite, très vite. « Nous, élus de la région sommes disposés à  participer à  toutes les actions visant à  rétablir l’intégrité du territoire national », rassure-t-il.

Réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la crise malienne

l’annonce a été faite lundi par la mission américaine auprès de l’ONU. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies se réunit ce 3 avril pour discuter de la crise malienne. Cette réunion se tient à  la demande de la France. Selon un diplomate occidental, les 15 pays membres du Conseil –dont la présidence tournante est assurée en avril par les Etats-Unis– devraient adopter mardi une déclaration sur la situation au Mali. Il y sera question de l’effondrement du gouvernement et la chute des trois villes du Nord. Pour rappel, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunis lundi à  Dakar ont menacé d’intervenir militairement et annoncé un embargo total à  l’encontre de la junte qui a pris le pouvoir à  Bamako le 22 mars dernier. Le ministre français des Affaires Etrangères, Alain Juppé qui a participé à  la rencontre de Dakar a annoncé que le Conseil de sécurité des Nations Unis pourrait être saisi par Paris des éventuels besoins de la CEDEAO pour régler la crise. «Nous pouvons aider sur le plan logistique ou de la formation, mais il n’est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali», a ajouté le chef de la diplomatie française. M. Juppé s’est aussi inquiété de l’influence des groupes armés islamistes combattant au côté de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui contrôle depuis dimanche tout le nord du Mali. Le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Romain Nadal, a indiqué que la « la France appelle une nouvelle fois à  l’arrêt immédiat de ces offensives pour qu’une solution politique soit trouvée et met en garde ceux qui les mènent contre les conséquences de leurs actions ».

Huit clos à Bamako pour le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA

Vu par certains comme la clef d’une nouvelle architecture de stabilité en Afrique, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine s’est toujours dédié à  chercher des solutions aux conflits sur le continent. Même si son efficacité a été plusieurs fois été mise en cause, surtout ces dernières années à  travers la gestion des crises ivoirienne, libyenne et dans les régions nord du Mali… Renforcement du rôle de l’UA dans les crises sécuritaires La présente réunion qu’abrite Bamako n’est pas fortuite, signale le président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Jean Ping. Elle fait suite à  la rencontre des experts, les 14 et 15 mars 2012 à  Addis-Abeba, dont l’objectif était d’aider les pays du sahel à  faire face à  l’insécurité grandissante dans la zone. Pour le président Malien Amadou Toumani Touré (ATT), son pays, le Mali, est concerné par la problématique de la crise au nord depuis 3 mois. Invitant les acteurs du Conseil de paix et de sécurité à  produire de fortes recommandations pour faire face à  l’urgence (dans son pays notamment), ATT s’est dit convaincu que la rencontre de Bamako sera une réussite. 34ème du genre, la rencontre réunit les sommités du continent autour de l’épineuse équation de la paix et de la sécurité. Au cours de la cérémonie, un long moment a été consacré à  la présentation, par le commissaire à  la paix et à  la sécurité de l’UA, du rapport sur la situation dans la région du sahel. Dans ce rapport il ressort que les effets collatéraux de la crise libyenne ont eu de sérieux revers sur certains pays de la bande sahélo-saharienne dont le Mali. «Â Les pays du champ, en particulier ceux du sahel ont dû faire face à  l’afflux de certaines de milliers de rapatriés traumatisés, ainsi qu’à  un nombre d’armes et de munitions provenant des arsenaux libyens ». Un contexte de création juste La paix constituant une condition préalable à  la sécurité et au développement du continent, les Etats africains ont décidé par la déclaration du Caire de juin 1993, de créer un instrument à  l’échelle continentale, le «Â Mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits » de l’OUA dont la direction et la coordination des activités entre les sessions ordinaires de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, étaient assurées par l’Organe central. Il a été remplacé par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), lequel a été officiellement lancé au niveau des Chefs d’Etat à  l’occasion de la Journée de l’Afrique, le 25 mai 2004, à  Addis-Abeba, siège de l’organisation. Tout pour que l’Afrique parvienne sans aucune forme d’ingérence à  la résolution de ses propres conflits.

« On nous a imposé une guerre, il faut donc y aller ! »

Par rapport à  l’insécurité au nord, actualité oblige, Moussa Mara soutient l’option militaire contre ceux qu’il appelle «Â les ennemis du Mali ». «Â Le Mali fait face à  des situations d’insécurité très complexes qui menacent sa stabilité, compromet gravement les efforts de construction nationale des gouvernements successifs du Mali, mettent à  mal sa cohésion sociale et enfreignent, de manière significative, tout espoir de développement humain des Maliens », a déclaré le président de «Â Yelema ». 3 axes pour la sécurité au Mali Développant son exposé sur le thème : « La sécurité pour tous: le devoir cardinal d’un Etat responsable », Moussa Mara, a articulé sa communication autour de trois points. Le premier à  trait à  un Etat déterminé à  assurer la sécurité physique des Maliens, le second est relatif au soutien à  la lutte contre les autres formes d’insécurité telle l’insécurité juridique, alimentaire et sanitaire. Le troisième porte sur l’insécurité au septentrion du Mali. Ici, Moussa Mara propose une résolution durable de la crise. Dans le développement du premier axe, le président du parti Yéléma entend soutenir une plus grande coopération entre les populations et les forces de l’ordre en multipliant les occasions de rencontres, d’échanges, de collaboration de terrain pour que les forces de l’ordre puissent agir dans la prévention et bénéficier de l’assistance des populations par l’information, les dénonciations et en même temps qu’elles puissent agir dans le traitement de situation de délinquance juvénile pour prévenir le basculement des enfants dans les attitudes délictuelles. Il promet l’instauration d’une police municipale avec comme embryon les brigades urbaines de protection de l’environnement au sein des communes urbaines, et une répartition des tâches qui fera intervenir la police municipale dans la prévention des délits, la collaboration avec les populations, la sécurité des voies urbaines et de la circulation routière, la protection de l’environnement, l’utilisation de la voie publique, certaines situations relatives au voisinage et à  certaines incivilités, le respect des règles publiques municipales. «Â On nous imposé une guerrre, il faut donc y aller ! » Sur le second sous thème, Moussa Mara s’engage à  mieux organiser les producteurs et à  les doter de capacités anticipatrices et de gestion prévisionnelle. «Â la meilleure sécurité est celle que l’individu lui-même peut s’assurer, son propre stock est plus efficace que celui public, et variabiliser le stock national de sécurité et sa répartition sur le territoire (fourchette de 35 000 à  70 000 tonnes de plusieurs types de céréales) ». A propos de la crise au nord, le président de «Â Yelema » promet de gérer l’urgence sur trois à  huit mois. «Â On nous a imposé une guerre. Il faut donc y aller ! », a lâché Moussa Mara. Pour ce faire, il a affirmé que s’il venait à  être élu en 2012, il poursuivra l’option militaire. «Â  Au moins 7 000 militaires (environ le tiers de nos capacités armées) seront déployés sur le front, principalement dans l’infanterie, avec une proportion appréciable de commando paras, dans l’artillerie et dans les blindés légers ». Pour une solution plus durable à  la crise, le président de «Â Yelema » veut une forte mobilisation de la diaspora, notamment de la diaspora de ressortissants du Nord, du Nord-est et du Sahel occidental pour chercher à  réduire le potentiel de tension de certains groupes. Pour lui, il faut revenir à  la forme républicaine de l’Etat «Â qui implique forcement une présence de l’armée sur toute l’étendue du territoire, aucun versement de rançon aux preneurs d’otages, le bannissement de toute forme de médiation. On nous a imposé une guerre, il faut y aller ». Très optimiste quant à  la tenue des prochaines élections, Moussa Mara estime que l’armée malienne, si elle est dotée de moyens, a la possibilité de circonscrire cette menace. Selon lui, cette phase de sécurisation du nord Mali coûtera au moins 20 milliards de FCFA, financés par le budget national 2012 qui sera revu en conséquence.

Nord du Mali : « Situation sous-contrôle »

En visite en Mauritanie, une semaine après les attaques dans les villes de Ménaka, Tessalit et Aguelhok, Soumeylou Boubèye Maà¯ga a déclaré que l’armée avait la situation sous contrôle dans le septentrion. «Toutes les villes du nord du Mali sont sous le contrôle de l’armée malienne », a-t-il déclaré à  la presse en marge d’une réunion sur la sécurité au Sahel rassemblant des ministres de la Mauritanie, du Mali, du Niger et de l’Algérie – dits « pays du champ » – ainsi que des délégués du Nigeria. Les 17 et 18 janvier dernier, les villes de Ménaka, Aguelhok et Tessalit, situées au nord-est du pays étaient attaquées par des rebelles touareg. Elles seront reprises quelques heures plus tard par l’armée, après de violents affrontements qui ont fait 47 morts. Selon un communiqué diffusé jeudi dernier par le ministère malien de la Défense, les assaillants ont subi des pertes lourdes, 35 morts dans leurs rangs à  Aguelhoc, dix à  Tessalit, tandis que deux soldats ont été tués dans ces deux localités. Les assaillants ont été présentés par le gouvernement comme des combattants rentrés récemment de Libye et des membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), organisation politico-militaire née fin 2011 de la fusion de groupes rebelles touareg. « Il y a des groupes qui ont des revendications qu’ils essayent de porter par les armes et par la violence », alors que « toutes ces revendications peuvent s’exprimer sans recours aux armes et sans recours à  la violence », a ajouté le ministre Maà¯ga pour qui « l’Etat malien est prêt à  écouter, mais il n’est pas prêt à  accepter des actions qui peuvent être de nature à  menacer la stabilité et la sécurité du pays, l’unité du Mali et son indivisibilité sont garanties ». Des «réponses à  des impatiences et des attentes » seront bientôt données, a-t-il ajouté dans pour autant préciser quelles mesures étaient envisagées. Il y a un mois, le gouvernement du Mali a adopté des projets de loi créant les provinces de Taoudéni et Ménaka, dans le cadre d’un programme de redécoupage territorial visant à  porter, sur cinq ans, le nombre de régions administratives de huit actuellement à  19. l’objectif est de renforcer la présence administrative et militaire dans ces zones qui sont aujourd’hui un peu livrées à  la merci de bandes armées qi tentent par tous les moyens d’y imposer leur loi.

Axe Koulikoro – Nyamina: Un braqueur mis aux arrêts

l’axe Koulikoro – Nyamina commençait à  mériter le qualificatif que d’aucuns lui ont attribué, à  savoir, « l’axe du mal », tant les braquages, attaques à  mains armées et vols y sont légion. C’’est pourquoi la joie et le soulagement étaient des sentiments largement partagés à  l’annonce de l’arrestation par la BT de Koulikoro de Seyba Coulibaly. Celui là  même qui, au su de tous, braquait les passants et les dépossédait de leurs biens. Le malfrat opérait-il pour le compte d’un gang ? En tout cas, l’enquête ouverte par l’Adj chef Oumar Sidibé ne l’a pas encore prouvé. Un vélo comme appât Le braqueur qui avait l’habitude de tendre des embuscades à  ses victimes a été mal inspiré le samedi 14 janvier. A l’aide d’un vélo volé, il a tenté de jouer son mauvais tour à  un forain peul du nom de Alpha Diallo. Perché sur une moto « Djakarta » en compagnie de son fils, Alpha, à  la vue du vélo visiblement abandonné sur l’artère principale, n’a eu d’autre alternative que de s’arrêter et voir si son propriétaire était en difficultés. Soudain, le propriétaire du vélo, pardon, le malfrat surgit des buissons pour braquer sa « proie » en lui intimant l’ordre de lui remettre tous les biens qu’il avait sur lui. s’en suit un accrochage, pendant lequel, malheureusement pour le voleur, la victime prend le dessus. Face à  la ténacité et au refus d’obtempérer de Diallo, Seyba n’a d’autre solution que d’abandonner et de s’enfuir dans la ville Nyamina. Alerté au plus vite de l’affaire, le commandant de brigade de Koulikoro, l’adjudant-chef Oumar Sidibé, a immédiatement dépêché ses hommes sur le terrain à  Nyamina afin de traquer le délinquant et mettre fin à  sa cavale. Ceux-ci bénéficieront sans doute du soutien de la population de Nyamina au sein de laquelle les victimes de Seyba Coulibaly ne se comptaient sur les doigts d’une seule main. De recoupage en recoupage, les gendarmes réussiront à  appréhender le malfrat. Une fois arrêté, en possession de son « arsenal de guerre », à  savoir, fusil, hache…, le voleur a tenté de s’en sortir en essayant de se faire passer pour fou. Les éléments de la BT de Koulikoro ne se sont pas laisser berner et ont tôt fait de l’accompagner à  la brigade d’o๠il devra être incessamment transféré à  la Maison centrale de Koulikoro. Selon nos informations ce malfrat se serait enfuit de la Côte d’Ivoire à  la suite des évènements de post électoraux. En tout cas, son point de chute (à  Koulikoro), n’est nullement fortuit puisque la zone semble laissée à  elle-même au vu de l’absence criarde de postes et d’agents de sécurité.

Sécurité Alimentaire : l’AOPP sonne l’alerte

Les travaux de l’Assemblée Générale Ordinaire de l’AOPP, tenue hier Mardi, ont pris fin par une conférence de presse dans la Salle de Conférences de l’Hôtel Kamadjan de la commune rurale de Siby, sur la route de Guinée Conakry. l’assemblée a porté sur le compte rendu des Aopp régionales et nationale sur le contexte de l’insécurité alimentaire. En effet, partout, la campagne agricole a été émaillée par l’installation tardive de la pluviométrie, l’insuffisance et la mauvaise répartition de la pluviométrie dans le temps et l’espace, les poches de sécheresse prolongées, la rupture de pluies, les changements climatiques. Autres constats : les dégâts causés par des déprédateurs sur les cultures à  différents stade de leur cycle végétal, l’instabilité des producteurs etc. Les participants (plus de 200) venus de toutes les régions du Mali (sauf Kidal) et les membres du bureau national  de l’Aopp ont débattu pendant deux jours sur la question de l’insécurité alimentaire qui prévaut actuellement au Mali. Les travaux ont été sanctionnés par une conférence de presse présidée par le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam), Bakary Togola ; le président de l’Aopp, Tiassé Coulibaly  et les directeurs régionaux de l’AOPP de Kayes (Lakamy Sima), Koulikoro (Seydou Coulibaly), Sikasso (Bakary Diarra), Ségou (Boba Dako), Mopti (Soumaila Guindo), Tombouctou (Mme Traoré Fatoumata Saloum), Salihou Dicko, (coordinateur Aopp Gao). Tour à  tour, les directeurs  régionaux de l’Aopp ont fait le point de la situation de leurs localités. Il est sorti des exposés que des difficultés alimentaires prévalent dans toutes les régions. Cette insuffisance de céréales a amené une hausse vertigineuse des prix de céréales. Cette année, à  Mopti, le mil est livré à  17. 000 Fcfa le sac de 50 Kg contre 10.000 Fcfa l’année dernière. A Sikasso, le kilogramme de céréales commence à  100 F contre 50 F l’année dernière. Ici d’ailleurs, la difficulté est que la majorité des commerçants se dirigent aujourd’hui vers la capitale du Balafon pour faire les achats. Ce qui rend la vie chère également. A Ségou, les mauvaises récoltes ont causé déjà  des cas d’exode rural, selon Boba Dakouo.  Pour sa part, l’AOPP, pour aider le gouvernement à  trouver une solution à  la situation, a des projets de maraichage, d’élevage de petit ruminant sans intérêt. Mais la conférence a retenu des aspects structurels pour endiguer l’insécurité alimentaire. Pour assoir durablement la sécurité et la souveraineté alimentaire, le gouvernement, a dit le président de l’Aopp, doit adopter et mettre en œuvre les mesures suivantes : d’abord, mettre en cohérence les discours et pratiques en affectant les ressources requises, pour des investissements directs au profit de l’exploitation familiale agricole ; soutenir efficacement l’exploitation familiale agricole en termes d’accès aux équipements, aux infrastructures, au conseil agricole adapté. Ensuite, assurer l’accès des exploitations familiales agricoles à  un système de crédit adapté en termes de taux d’intérêt et de délais de remboursement ; promouvoir la perte irrigation par la maà®trise d’eau. Enfin, élaborer et mettre en pratique des mécanismes de gestion paritaire (producteur- Etat), affecter des ressources à  la sécurité alimentaires. Le président de l’Apcam a promis de porter les résolutions au plus haut niveau.

AQMI: Preuves de vie des otages

Le 8 décembre dernier, Al Qaida au Maghreb islamique revendiquait cinq enlèvements au Nord Mali à  travers un communiqué. AQMI y affirme qu’il s’agit d’une réponse «aux agressions répétées de la France contre les musulmans des pays du Sahel» et contre «les politiques permanentes et insensées de Nicolas Sarkozy». «Nous ferons savoir prochainement nos revendications à  la France et au Mali», ajoute le communiqué. L’organisation ajoutait que « le Mali a été choisi sciemment en raison de l’implication du régime d’Amadou (Toumani) Touré dans une guerre contre les Moujahidine (combattants) », cédant « ainsi aux pressions exercées sur lui par la France et les Etats-Unis ». 24 heures après la diffusion dudit communiqué, ce sont des photos que les ravisseurs ont fait parvenir a plusieurs agences de presse. Sur la première, on voit les deux Français, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, enlevés le 24 novembre à  Hombori (nord-est du Mali), avec trois hommes armés derrière eux, le visage recouvert d’un turban. L’autre montre les trois Européens – un Britannique, un Suédois et un Néerlandais enlevés le lendemain à  Tombouctou (nord du Mali) – entourés de quatre hommes en armes, dont l’un a le visage découvert. Un touriste allemand qui avait résisté à  son enlèvement avait été tué à  Tombouctou. La diffusion des photos intervient tout juste à  la veille d’une réunion organisée à  Nouakchott, entre les ministres de la Défense de dix pays du pourtour méditerranéen, européens et africains. Il y sera notamment question des nouvelles menaces nées de la dispersion d’armes dans les pays du Sahel en provenance de Libye et de la multiplication des prises d’otages par Aqmi dans toute la région du Sahel.

Sécurité : La stratégie de Bruxelles

Ce mardi 8 décembre 2011, Mme Ashton, Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité pour l’Union Européenne, a reçu MM. Maiga et Bazoum Ministres des affaires étrangères du Mali et du Niger, ainsi que M. Messahel, Ministre délégué aux Affaires Africaines de l’Algérie. Ils étaient accompagnés de l’Ambassadeur de la Mauritanie. En effet, les quatre pays dits « pays du champs » que sont, le Mali, la Mauritanie, le Niger et l’Algérie sont profondément affectés par la récente recrudescence des activités terroristes au Sahel. Il y a seulement 10 jours, cette situation s’est exacerbée par l’enlèvement de 5 nouveaux otages européens et l’Assassinat d’un ressortissant allemand. Dans un contexte marqué par les conséquences de la crise libyenne, et o๠de nouvelles menaces terroristes font jour au Nord du Nigeria, cette démarche commune de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger s’inscrit, selon l’Union Européenne, dans la suite de la Conférence d’Alger visant à  promouvoir la coopération régionale dans le lutte contre le terrorisme au Sahel. « Cette démarche rencontre le plein soutien de l’Union européenne d’autant plus que seule la coopération régionale apportera la réponse nécessaire à  une menace qui ne connaà®t pas de frontières ». Notons que dans cette perspective, l’Union européenne a mis au point une Stratégie pour la Sécurité et le Développement au Sahel, d’ores et déjà  pleinement opérationnelle. Cette stratégie est dotée de 150 millions d’euros, et couvre en priorité la Mauritanie, le Mali et le Niger. Dans une approche se voulant globale, elle englobe l’action diplomatique, la sécurité, le développement et la prévention de la radicalisation. Le déplacement des 4 personnalités témoignent de la solidarité de L’union européenne avec les pays du Sahel affectés par la menace terroriste, et notre soutien continu à  la coopération régionale pour lutter contre cette menace. A savoir : Mme Ashton est une personnalité politique britannique, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité‎ pour l’Union européenne à  compter du 1er décembre 2009 Les Ministres Maiga et Bazoum ont également rencontré les Commissaires Piebalgs (développement) et Georgieva (aide humanitaire) pour évoquer le risque de crise alimentaire au Sahel. Pour faire face à  cette crise, l’union européenne met sur pied une réponse qui devra répondre aux défis à  court terme d’aide alimentaire, mais également à  moyen et long terme de relance de la production agricole et de réduction de la vulnérabilité.

Alimentation: Qualité vs quantité?

Nourrir le monde entier ne devrait pourtant pas être compliqué. Selon les experts, nous disposons d’assez de terre et d’eau pour produire assez pour l’alimentation des quelques sept milliards d’individus que nous sommes. Et portant, famine et insécurité alimentaire sont le lot de nombreux peuples, en particulier et malheureusement, ceux du continent africain. Les experts, la société civile, les décideurs, tout le monde se penche sur le problème sans pour autant trouver des solutions définitives. La sécurité alimentaire passe par la souveraineté alimentaire pour le continent africain. Selon l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique(AFSA), lancée ce 4 décembre à  Durban, en marge de la COP 17 qui se déroule depuis le 28 novembre dernier, les africains et en particulier les petits paysans sont affectés par les changements climatiques. Les effets de ces derniers se ressentent sur les terres, les pluies, et donc sur le système même de production. Pour faire face au deficit créé par la diminution des récoltes, les gouvernants importent des quantités colossales de nourriture pour tenter d’assurer la sécurité alimentaire. Or, pour l’AFSA, la meilleure solution pour assurer de manière pérenne la sécurité alimentaire, C’’est d’atteindre la souveraineté alimentaire. Sortir des crises alimentaires cycliques Mamadou Goà¯ta est le Directeur Exécutif de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement IRPAD/Afrique (Bamako- Mali), et le Président du Conseil d’Administration de l’ AMASSA/Afrique Verte Mali. Selon lui, la crise alimentaire qui a secoué le monde en 2007-2008 a été un fait révélateur des incohérences des institutions internationales et des états pour la gestion des problèmes alimentaires et même agricoles dont le monde fait face. Plusieurs raisons ont été évoquées pour justifier la flambée des prix des produits agricoles. La raison la plus évoquée était relative aux responsabilités de la Chine et de l’Inde par rapport à  leur mode de consommation. Au fur et à  mesure que la crise évoluait, les causes profondes de la crise sont apparues. Il s’agit notamment de l’explosion de la production des agro carburants, de la faiblesse des stocks de produits notamment céréaliers en Europe et aux USA et la spéculation financière, une des caractéristique du modèle néolibéral qui s’est étendue aux produits alimentaires. Des solutions ont donc été recherchées et certaines d’entre elles ont connus un succès appréciable. On peut citer l’Initiative « Riz » au Mali et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest comme le Burkina Faso, la GOANA au Sénégal. Mais d’autres sont indexés par les scientifiques et de nombreux observateurs de la société civile comme des fuites en avant voire de véritables prises de risque. Toujours selon M. Goà¯ta, la demande de l’OMC pour une plus grande ouverture des marchés pour « faire le commerce », la vente effrénée des terres agricoles à  des investisseurs étrangers pour des investissements et la production connue sous le nom d’accaparement des terres sont au nombre de celles-ci. Sécurité et/ou souveraineté ? La sécurité alimentaire coûte cher. Alors, comment assurer le pain quotidien à  tous et dans des conditions de justice et d’équité ? Là , intervient la notion de souveraineté alimentaire. La souveraineté alimentaire est présentée comme un droit international qui laisse la possibilité aux populations, aux Etats ou aux groupes d’Etats de mettre en place les politiques agricoles les mieux adaptées à  leurs populations sans qu’elles puissent avoir un impact négatif sur les populations d’autres pays(Wikipedia). La souveraineté alimentaire est donc une rupture par rapport à  l’organisation actuelle des marchés agricoles mise en œuvre par l’OMC. Complémentaire du concept de sécurité alimentaire qui concerne la quantité d’aliments disponibles, l’accès des populations à  ceux-ci, l’utilisation biologique des aliments et la problématique de la prévention et gestion des crises, la souveraineté alimentaire accorde en plus une importance aux conditions sociales et environnementales de production des aliments. Elle prône un accès plus équitable à  la terre pour les paysans pauvres, au moyen si nécessaire d’une réforme agraire et de mécanismes de sécurisation des droits d’usage du foncier. La souveraineté alimentaire favorise le maintien d’une agriculture de proximité destinée en priorité à  alimenter les marchés régionaux et nationaux. Les cultures vivrières et l’agriculture familiale de petite échelle doivent être favorisées, du fait de leur plus grande efficacité économique, sociale et environnementale, comparée à  l’agriculture industrielle et les plantations de grande échelle o๠travaillent de nombreux salariés. La place et le rôle des femmes sont privilégiés. A Durban, un accent particulier est mis sur la promotion des savoirs locaux pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire. De nombreux pays ont partagé leur expérience et celles liés particulièrement à  l’adaptation de l’agriculture à  la variabilité du climat. La promotion des semences améliorées et adaptées dans le Sahel, la gestion de l’eau en Chine, l’utilisation de petits matériels agricoles produits localement en Afrique Australe sont autant de pistes pour améliorer les conditions de production et favoriser la sécurité et la souveraineté alimentaire. l’AFSA souhaite que la COP17 soit l’occasion de mettre en lumière ces millions de petites mains qui travaillent la terre et qui ont besoin de politiques volontaires qui protègent leur environnement, leur production, en bref leur vie et garantissent aux générations futures un avenir d’o๠la faim sera bannie.